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La consécration épiscopale du Père Guérard des Lauriers
En complément toujours de la « Disputatio : THÈSE DITE DE CASSICIACUM », et de l’article Le Siège apostolique “occupé”, nous vous proposons encore un article publié en 2002 (rien n’a changé depuis…) par le Dr. Eberhard Heller éditeur de la revue EINSICHT – qui a été fondé en 1966 à Munich pour la conservation de la foi catholique.
Dans EINSICHT qui parut de 1971 à 2004, des collaborateurs du cercle d’amis des Una Voce et d’autres auteurs – prêtres et laïcs – se sont efforcés de documenter et d’analyser théologiquement la crise ecclésiastique, en confrontant les nouveaux concepts de l’église Conciliaire avec l’enseignement authentique de l’Église Catholique. À partir de 2006, les numéros de EINSICHT en diverses langues (anglais, espagnol, français) paraissent uniquement sur Internet. Ils sont consultables sur : www.einsicht-aktuell.de
Les anciens numéros (de 1971 à 2004) sont sur le CatholicaPedia.net à cette adresse : http://catholicapedia.net/Documents/Einsicht/einsicht.html
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La consécration épiscopale du P. Guérard des Lauriers
par Eberhard Heller
trad. Abbé Paul Schoonbroodt (†)
Depuis que les recherches théologiques sur les rites d’ordination post-conciliaires ont montré qu’ils sont dogmatiquement défectueux ou au moins extrêmement douteux, c’est-à-dire que les ordres d’après les nouveaux rites sont invalides ( ((Cet article d’EINSICHT a été écrit avant la publication des travaux du CIRS : Rore-Sanctifica qui démontrent l’invalidité des « nouveaux sacrements. »)) ), nous nous faisions de plus en plus de soucis à propos du maintien de la succession apostolique ; en effet, celle-ci ne peut se maintenir que par la suite ininterrompue des ordinations valides, donc des sacres d’évêques et de l’ordination des prêtres. Or, lorsque quelques membres de notre groupe en firent part à Mgr Lefebvre, il les renvoya en disant avec sarcasme qu’à Lima il connaissait un évêque marié… peut-être pourrait-il s’intéresser à notre problème. Nous prîmes ensuite contact avec Mgr Ngô-dinh-Thuc. Nous faisions référence à sa déclaration faite lors des sacres épiscopaux à Palmar de Troya/Espagne dans laquelle il faisait état de la situation de nécessité et de la décadence générale de l’Église. Le révérend Otto Katzer, docteur en théologie, très considéré en Europe par les fidèles conservateurs et sédévacantistes comme théologien et pasteur d’âmes, M. Hiller et moi-même, nous avions engagé une discussion avec lui sur le problème de la vacance du siège apostolique et le danger de la disparition de la succession apostolique en lui demandant pour finir, si éventuellement il serait d’accord de sacrer un évêque.
Comme l’abbé Katzer, qui s’était porté candidat à l’épiscopat, était malheureusement décédé subitement, il nous fallait trouver un autre candidat digne, jouissant d’une bonne réputation auprès des fidèles. Ce fut le P. Guérard des Lauriers, autrefois professeur à la Grégorienne à Rome, ensuite professeur à Écône pendant un certain temps. Il s’était fait un nom comme coauteur de l’« Examen critique du N.O.M. » publié par les cardinaux Ottaviani et Bacci. Nous lui demandions par écrit s’il voulait se porter candidat pour l’épiscopat. Le Père réagit par une lettre personnelle extraordinairement franche et soucieuse, dans laquelle il parlait aussi de la situation de la Hiérarchie. Il connaissait par exemple les évêques italiens pour les avoir eus autrefois comme élèves à l’université papale. Les pourparlers au sujet de la situation générale et de la nécessité d’un sacre éventuel furent menés avec le professeur Lauth et le M. Hiller à Étiolles près de Paris, au domicile du Père Guérard des Lauriers. Ils tombèrent d’accord sur la plupart des points discutés. Il restait cependant un point controversé : le problème du siège vacant, parce que le P. Guérard des Lauriers entendait interpréter ce problème par la thèse « papa materialiter, non formaliter ». Car, si l’on fait abstraction de la valeur théologique de cette thèse, des conséquences tout à fait autres se feront jour dans le combat actuel de l’Église par rapport à la position stricte du sédévacantisme tenue par nous, et plus tard aussi par Mgr Ngô-dinh-Thuc. Si donc on voulait procéder en commun, l’on devrait lever ces divergences ; nous avions la conviction que le P. Guérard des Lauriers avec sa thèse était dans l’erreur.
Comme « conditio sine qua non » d’un sacre éventuel du P. Guérard des Lauriers il importait à M. Hiller, M. Lauth et moi-même, qu’il comprenne que sa thèse était fausse et qu’il ne pouvait être proposé comme candidat-évêque qu’à la condition de renoncer à la thèse. Le professeur Lauth retournait donc à Étiolles afin de lever par un entretien approfondi ce dernier « empêchement » au sacre.
Lorsque Lauth revint à Munich il certifia à M. Hiller et à moi-même que le P. Guérard des Lauriers avait laissé tomber cette thèse bizarre et qu’il avait adopté notre position qui considère que le siège apostolique est vacant. Là-dessus nous informions Mgr Ngô-dinh-Thuc, qui nous faisait confiance du fait que nous avions entrepris avec lui une chose ou l’autre pendant les années écoulées, afin qu’il établisse un contact avec le P. Guérard des Lauriers comme candidat-évêque. Seulement il apparut immédiatement après la consécration du 7 mai 1981, que le professeur Lauth nous avait donné une fausse information : le nouvel évêque fit savoir que cela ne le gênait pas de se trouver dorénavant dans le schisme. À la question pourquoi il se sentait être dans le schisme, nous apprenions qu’il n’avait pas abandonné sa thèse « papa materialiter, non formaliter » et que donc, il n’avait pas adopté la position sédévacantiste. Qu’on le note bien : si nous l’avions su avant, M. Hiller et moi-même, nous n’aurions jamais recommandé le P. Guérard des Lauriers comme candidat à la consécration épiscopale. Et lorsque nous devions constater tous deux qu’en un premier temps Guérard des Lauriers ne voulait pas exercer ses pouvoirs d’évêque, nous contactions le P. Carmona et Mlle Gloria Riestra de Wolff qui publiait le périodique TRENTO, par l’intermédiaire de M. Moser, afin de découvrir si le P. Carmona serait éventuellement d’accord d’accepter d’être évêque pour assurer la succession apostolique. Il accepta et l’on sait que lui et le P. Zamora furent sacrés le 17 octobre 1981.
Le sacre du P. Guérard des Lauriers devait, de plusieurs manières, s’avérer être un accident de parcours, tout comme d’autres sacres aussi. Car, d’une part Mgr Guérard des Lauriers entreprit rudement Mgr Ngô-dinh-Thuc, – qui avait fui Toulon par crainte d’une persécution, en venant habiter chez nous –, pour qu’il acceptât la thèse « papa materialiter, non formaliter ». Furieux, l’archevêque déchira ces épîtres et lança les morceaux de papier par la fenêtre ; d’autre part Mgr Guérard engagea quelque temps après une discussion publique avec les évêques Carmona et Zamora au sujet de la position « juste » dans cette crise de l’Église en ne se gênant pas de leur faire des reproches personnels blessants ; dans le bulletin « Sous la Bannière » il nous traitait, Gloria, M. Hiller et moi-même de schismatiques. Ce n’est pas que je reproche à Guérard des Lauriers d’avoir émis la thèse « papa materialiter, non formaliter », car n’importe qui peut se tromper, mais je considère qu’il faut être sans gêne pour s’en prendre fortement et de manière offensante à ceux-là mêmes qui l’avaient aidé à recevoir l’épiscopat. On ne comprend absolument pas pourquoi il s’en prit à la DECLARATIO de Mgr Ngô-dinh-Thuc, qu’il désavoua en faisant de la propagande pour sa thèse. La campagne contre son consécrateur atteignit un point tel qu’il fit circuler le bruit, pour autant que je me souvienne, que ce n’était pas Mgr Ngô-dinh-Thuc qui était l’auteur de cette DECLARATIO, mais les messieurs Hiller et Heller. Actuellement encore je me vois obligé, à l’occasion, de menacer certaines personnes de poursuites judiciaires, si elles continuent d’affirmer que Mgr Ngô-dinh-Thuc, pour rédiger la DECLARATIO, se serait laissé « corrompre ».
Puis en faisant une campagne sans gêne en faveur de sa thèse dont je disais avec sarcasme, que c’est la thèse qui défend l’existence d’un « demi Saint Père », et contre son consécrateur, contre ses confrères, qui au lieu de le suivre lui, suivirent la DÉCLARATION au sujet de la vacance du Siège apostolique ; ce qui eut comme conséquence de nous affaiblir sensiblement dans notre combat pour l’Église. Actuellement encore, ses élèves de jadis procèdent avec la même insensibilité.
Mises à part de telles indélicatesses, Mgr. Guérard des Lauriers a causé un préjudice grave à notre combat en sacrant des candidats évêques sans consulter ses confrères dans l’épiscopat, sans s’être concerté avec eux et sans avoir examiné au préalable la situation et l’idonéité des prêtres concernés ou sans tenir compte de réserves faites à leur sujet. En cela il était la cause de ce que j’ai appelé le « schisme interne » (cfr EINSICHT XXXI/2, p. 32 ss.) Il sacra donc e. a. l’abbé Storck, très doué, gradué en philosophie et docteur en théologie, qui comme prêtre s’était impliqué avec Écône et avec des clercs « vagues » (vagi), en dépit des objections faites par Mgr Vézélis. Et dire qu’il sacra le P. McKenna o.p. sur les instances d’une dame d’un certain âge en Suisse ; c’est pourquoi ce père changea quelques semaines avant son sacre sa position théologique pour rejoindre la théorie de Mgr Guérard des Lauriers dont il garde actuellement encore la position. Il a été sacré par lui malgré les protestations de certains fidèles et de nouveau sans s’être concerté avec les évêques Musey et Vézélis qui exerçaient leur fonction aux États-Unis d’Amérique. Il fit aussi, sans consulter préalablement les autres évêques, le sacre de Munari, ancien d’Écône, qui entre-temps est retourné à l’état laïc.
Peut-être pourrait-on retenir en faveur de Mgr Guérard des Lauriers, mort le 27 février 1988, approchant du 90ième anniversaire, d’avoir tenté de trouver à la situation dans laquelle nous nous trouvons, une solution claire au problème de la juridiction, – contrairement à d’autres évêques ! – et aussi qu’à la fin de sa vie il remit en question la justesse de sa thèse, après qu’elle avait donné lieu à tant de désenchantement, et qu’il était près d’adhérer à la déclaration de Mgr Ngô-dinh-Thuc qui y avait marqué la position du sédévacantisme. (SAKA-Informationen de mai 1988)
http://www.einsicht-aktuell.de/index.php?svar=5&artikel_id=542&searchkey=Schoonbroodt
Voir l’Original d’EINSICHT :
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Quelle position les évêques Guérard des Lauriers et Castro de Mayer ont-ils eue au sujet des consécrations de Moises Carmona-Rivera et Alfredo Zamora ?
Mgr Guérard des Lauriers OP et Mgr de Castro Mayer ont trouvé ces consécrations tout aussi valide et licite que la consécration de des Lauriers. Le même homme, totalement sain, sain mentalement, ancien archevêque traditionaliste convaincu, Ngô-dinh-Thuc a été le consécrateur.
Voici une photo de 1981, cinq minutes après la messe pontificale dans la chapelle privée de l’appartement de Mgr Thuc à Toulon, au cours de laquelle les prêtres diocésains mexicains Moises Carmona-Rivera et Alfredo Zamora avait été consacrée par l’évêque Ngô-dinh-Thuc, en utilisant le Romanum pontificale de 1911 (édition approuvée par le Pape saint Pie X), qui était généralement en usage jusqu’au 01/04/1969 quand il a été remplacé par l’entièrement nouveau pontifical invalide promulgué par Paul VI le 18 Juin 1968 (cf. Rore Sanctifica du C.I.R.S. http://rore-sanctifica.org/).
(De gauche à droite : Mgr Zamora, l’archevêque de Hué Mons Ngo Dinh Thuc, Mgr Carmona Rivera Source :…. L’article EINSICHT sur Thuc)
La cérémonie de consécration épiscopale a été effectué dans la chapelle privée de Mgr Thuc à Toulon, en présence du Dr Eberhard Heller, du Dr Kurt Hiller et de quelques témoins. (Voir la Déclaration sous serment du Dr Eberhard Heller)
L’église Conciliaire, par une notification du 12 mars 1983, a rappelé que les évêques ainsi ordonnés encouraient “l’excommunication ipso facto très spécialement réservée au Siège apostolique” ; de même, “les prêtres ainsi ordonnés illégitimement sont suspendus ipso facto de l’Ordre qu’ils ont reçu”. La question de leur validité, en revanche, n’est pas tranchée [pour l’église Conciliaire] ; c’est pourquoi, “pour tous les effets juridiques, l’Église [église Conciliaire] considère que chacun d’eux est resté dans l’état qui était le sien auparavant”. Mais la majorité des théologiens les estiment valides.
LE PERROQUET DE SURESNES EXCOMMUNIÉ !
Nous avons déjà eu l’occasion de dénoncer les frasques du Perroquet de Suresnes, alias J.R. du Cray… La Sapinière (.info) nous donne ici un florilège de ses débordements dans la presse et l’Internet.
Catalogue des étrangetés de M. Jacques-Régis du Cray suivi du Décret de son excommunication
M. Jacques-Régis du Cray est un jeune historien devenu théologien du net et censeur de la Tradition. Sous divers noms, ce membre de GREC écrit très librement un peu partout : Fecit, Forum Catholique, Si scires…, Credidimus Caritati, Fideliter, La Porte Latine, Rorate Coeli…
1. Il adultère les textes de Mgr Lefebvre
Pour lui :
« la période la plus célèbre de la vie de Mgr Lefebvre nous a paru – historiquement parlant – secondaire. » [La Porte Latine, 18 septembre 2012]
La résistance à la révolution dans l’Église et l’opération survie seraient donc secondaire historiquement parlant. De qui se moque-t-on ?
M. Jacques-Régis du Cray, comme DICI d’ailleurs, ne fait référence à Mgr Lefebvre que sur des textes d’avant 1988. En bref, on loue et fait connaître « l’opération suicide » et on occulte « l’opération survie ». Sa mémoire est donc très sélective :
« Vous parlez de la dénonciation de sectes maçonniques ou sataniques au Vatican qui serait absolument nécessaire à vos yeux. Il me semble qu’elle relève justement d’un argumentaire périlleux dans la mesure où nous n’avons pas de preuves d’une grande évidence. Je n’ai guère enquêté moi-même et je n’ai pas trouvé la littérature complotiste très convaincante. Il y a certes un faisceau de soupçons qui montre que l’influence néo-moderniste au sein de l’Église est le fruit de l’ennemi commun plus que celui du Saint Esprit. Et des personnes mesurées comme NN.SS. Fellay ou de Galarreta ne se perdent pas dans ce genre d’explications qui font sombrer les esprits dans un complotisme les desservant généralement. D’une certaine manière, peu importe si la personne a fait un pacte avec le démon ou non. Le problème, c’est qu’elle nuit à l’Église et à la société. C’est ainsi que procédait Mgr Lefebvre. » [Ennemond – Fecit, 30 juillet 2012]
Avant d’écouter Mgr Lefebvre, notez bien que ces phrases assassines veulent sous-entendre que Mgr Tissier de Mallerais et Mgr Williamson ne sont pas « des personnes mesurées ». Voyons maintenant le sens de la mesure chez Mgr Lefebvre.
« Je crois sincèrement que nous avons affaire à une contrefaçon de l’Église. Je pense que l’on peut, que l’on doit même croire que l’Église est occupée par cette contre-Église que nous connaissons bien et que les papes ont condamnée tout au long des siècles. Et plus les choses s’éclairent, et plus nous nous apercevons que ce programme a été élaboré dans les loges maçonniques et qu’il y a tout simplement une loge maçonnique au Vatican. […] La liberté religieuse, c’est une idée maçonnique… La déclaration des Droits de l’Homme, l’œcuménisme… idées maçonniques… Laïcisation des États… idée maçonnique ! Ce sont des idées maçonniques ! Ils finissent par être au service de la Franc-maçonnerie, et je vous assure qu’on a vraiment cette impression et de plus en plus à Rome. » (Mgr Lefebvre, Écône, 27 janvier 1986.)
M. Jacques-Régis du Cray se surpasse quand il prétend justifier l’abbé Bertrand Lundi portant, lors de son ordination par Mgr Fellay, une chasuble brodée aux armes de Benoît XVI sous le spécieux prétexte que le Samedi Saint 1980, Mgr Lefebvre avait béni un cierge pascal portant les armes de Jean-Paul II qui était au début de son pontificat.
« En arborant le blason pontifical, l’abbé Lundi est dans la continuité de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X et de son fondateur. » [Ennemond – Le Forum Catholique, 31 janvier 2013]
Là encore de qui se moque-t-on ? À quand une image du bienheureux Jean-Paul II pour le pèlerinage de Chartres ?
2. Il juge nos évêques avec une étrange légèreté.
Ce jeune homme dit de Mgr Tissier de Mallerais qu’il n’a ni « le charisme d’un leader ni l’entièreté » qu’on lui prête. Au sujet de Mgr de Galarreta : « il est discret » et « ne revendique absolument aucun pouvoir. » [Ennemond, Fecit, 19-01-2012].
« Mgr Lefebvre est un pragmatique. La seule exigence qu’il ait laissée, c’est pour les évêques la fidélité au supérieur général. » [Ennemond – Fecit, 23 avril 2012]
La seule ? Dans sa Lettre aux futurs Évêques, Mgr Lefebvre parle bien de soumission au « Supérieur Général » mais « dans la foi catholique de toujours ». Il précisait aussi de « déposer la grâce de l’épiscopat » dans les mains d’un « successeur de Pierre parfaitement catholique ». Que devaient donc faire nos trois évêques face à Mgr Fellay qui voulait se soumettre à Benoît XVI qui n’était pas « parfaitement catholique » ? Être fidèles au supérieur général ou lui résister ?
En ce qui concerne Mgr Williamson, c’est la suspicion et le dénigrement habituel. Mais pour Mgr Fellay, notre jeune homme ne tarit pas d’éloges.
3. Il favorise un culte malsain de la personnalité
« Pour ma part, je sais gré à Mgr Fellay de son commandement équilibré de ces dernières années qui a permis que la messe soit rendue aux prêtres du monde entier, qui a permis que la Fraternité soit affranchie d’une étiquette infamante. Certains le trouvent peut-être un peu lent dans ses décisions, mais le temps qu’il consacre à la réflexion est très profitable. Je dois dire que si d’autres devaient être à sa place, je ne sais pas ce qu’ils auraient donné. Être chef ne s’improvise pas. Pour gouverner, il faut être un homme de prière. Il faut savoir gérer des hommes, savoir gérer de l’argent. Dans le cas de la FSSPX, il faut être polyglotte. Il faut également avoir des notions de droit canon et de théologie. Mgr Lefebvre s’étonnait lui-même au soir de sa vie de voir ces talents réunis dans la personne de ce jeune évêque. Sans doute a-t-il des défauts, mais il est une des rares personnes à réunir toutes les qualités pour gouverner une structure comme la Fraternité. » [Ennemond – Fecit, 7 octobre 2012]
Les trois autres évêques ne sont-ils pas eux aussi « homme de prière » ayant « des notions de droit canon et de théologie » et « polyglotte » ? Pour gouverner, faut-il être aussi un homme de mensonge et de compromis ? Il semble que M. du Cray adopte la stratégie de La Porte Latine ou de Nouvelles de Chrétienté : Plus les défaillances et la duplicité du Supérieur Général apparaissent au grand jour, moins on répond aux arguments et plus on augmente le nombre et la taille des photographies de Mgr Fellay dans les publications.
4. Il défend malhonnêtement un pape moderniste
Pour M. Jacques-Régis du Cray, parler de « la Rome fornicatrice » relève de la « dérive verbale et théologique ».
« L’un des prêtres formant cette petite mouvance a parlé dans l’une de ses dernières déclarations de « la Rome fornicatrice ». Au-delà de l’impossibilité à éprouver un amour pour Rome – Rome éternelle qui, à moins d’être sédévacantiste, se perpétue en la personne de Benoît XVI – son auteur montre qu’il a malheureusement franchi la ligne rouge de ce qui est permis. » [Ennemond – Le Forum Catholique, 26 décembre 2012 : “Cette réaction de Mgr Williamson n’agit qu’à la marge…”]
Mgr Lefebvre a-t-il lui aussi, dans sa Lettre aux futurs Évêques, « franchi la ligne rouge de ce qui est permis » en parlant :
« de la Rome antichrist. Cette Rome moderniste et libérale, poursuivant son œuvre destructrice du Règne de Notre Seigneur comme le prouvent Assise et la confirmation des thèses libérales de Vatican II sur la liberté religieuse » ? (29 août 1987)
M. Jacques-Régis du Cray sait remarquer l’hétérodoxie du cardinal Martini qui ne se réfère dans ses écrits à :
« aucune allusion au paradis ou à l’enfer », qui n’emploie « dans les centaines de pages qu’une seule fois l’expression ‘péché originel’ et, lorsqu’il le fait, ce n’est pas pour signifier le péché d’Adam, mais pour qualifier ‘la rupture quasi définitive avec Israël, rupture qui est vraiment le péché originel commis au début de l’Église’ » (Côme de Prévigny – Fideliter – novembre/décembre 2012)
Mais pourquoi alors encense-t-il le philosémite Benoît XVI oubliant que ce dernier est tout aussi hétérodoxe ? Quand il s’agit de Benoît XVI, il parle de « différends » et non plus « d’hétérodoxies ». Malgré cette mémoire sélective, il n’hésite pas à donner des leçons de romanité :
« Si le seul nom ou l’image du vicaire de Jésus Christ, malgré les différends qui peuvent être réels, suscitent une répulsion plus qu’un sentiment filial, il y a danger. » [Ennemond – Fecit, 8 janvier 2013]
On lit aussi sous la plume de notre théologien du ralliement les délires suivants :
« C’était le 29 août 2005. À l’époque, deux communiqués, l’un de Rome, l’autre de Menzingen, indiquaient à l’unisson qu’il était convenu de « procéder par étapes » dans la résolution des problèmes. […] Au printemps 2012, la détermination de Benoît XVI semble être telle que la FSSPX n’aura peut-être même pas la possibilité de choisir. Le statut va lui tomber dessus, de gré ou de force. Le pape désire sa régularisation de manière résolue, qu’elle accepte le Concile ou non, qu’elle continue à rejeter la nouvelle messe ou pas. Sans doute ne partage-t-il pas la pensée de Marcel Lefebvre et de ses disciples, selon laquelle la liberté religieuse porte un coup fatal à l’esprit missionnaire. […] En régularisant la Fraternité, alors même que les discussions doctrinales ont échoué, il laisse tout de même entendre qu’on peut être d’Église et ne pas épouser les idées du dernier concile, paraissant du coup optionnel comme la nouvelle messe l’est depuis cinq ans. » [Côme de Prévigny – Rorate Caeli, 23 avril 2012]
Peut-on tordre la vérité avec plus de cynisme ? Des lunettes roses font voir à notre théologien le monde à l’envers ! Car c’est la messe catholique qui est devenu optionnelle depuis qu’elle est extraordinaire ! Comment peut-il aussi laisser entendre qu’on peut être d’Église en épousant les idées du dernier concile. Quand il dit que Benoît XVI ne « partage pas la pensée de Marcel Lefebvre et de ses disciples » sur « la liberté religieuse », pourquoi oublie-t-il de préciser que cette pensée est celle de l’Église et que Benoît XVI s’oppose à la pensée de l’Église catholique ?
5. Il favorise les accordistes
« L’abbé Simoulin, directeur de 1988 à 1996 à la suite de l’abbé Lorans, a même assisté en compagnie de l’abbé Schmidberger aux derniers instants du fondateur. » « Les supérieurs du séminaire sont ceux qui l’ont vraiment connu de très près et qui ont reçu le plus d’indications pour l’avenir ». [Ennemond – Fecit, 14 mai 2012]
Qu’est que cela prouve sur leur fidélité aujourd’hui dans le combat doctrinal et antilibéral ? Et les trois évêques opposés à la politique de Mgr Fellay n’ont-ils pas eux aussi « vraiment connu de très près » Mgr Lefebvre et n’ont-ils pas eux aussi « reçu des indications pour l’avenir » ? Voilà le genre de venin que distille ce jeune homme qui manipule l’opinion par des futilités sentimentales.
6. Il favorise la recherche perpétuelle d’un accord pratique
Bien placé et directement informé, il écrit sans la moindre hésitation :
« Entre Rome et Menzingen… l’accord était virtuellement conclu. Benoît XVI l’avait rêvé – les cardinaux l’auraient fait. » [Côme de Prévigny – Rorate Caeli, 26 juin 2012] « Tous les journaux avaient eux-mêmes titré que le texte de Mgr Fellay avait été validé et que c’était désormais une question de jours. » [Ennemond – Fecit, 21 octobre 2012]
Après avoir rappelé les propos de l’abbé Nély le 21 juin sur l’échec de l’accord, il précise :
« Il me semble que le pape, qui a misé gros dans cette affaire ne se satisfera pas, au bout de douze années de pourparlers, d’une issue que tous prédisaient imminente. À cet égard, on relira la conclusion du communiqué de la FSSPX qui se termine ainsi : « À l’issue de cette réunion, il a été souhaité que se poursuive le dialogue qui permettra d’aboutir à une solution pour le bien de l’Église et des âmes. » [Ennemond, Fecit, 22 juin 2012]
Pour lui
« le problème est politique » « car il relève d’un rapport de force entre la partie progressiste de la Curie et la partie conservatrice. L’une refuse à tout prix la reconnaissance de la FSSPX, l’autre la souhaite ». [Ennemond – Fecit, 6 août 2012]
Mais les deux parties sont modernistes et conciliaires. Attribuer le retournement de situation à l’aile progressiste c’est tromper les lecteurs sur le modernisme profond des conservateurs et de Benoît XVI qui sont tous attachés à Vatican II. Malgré ce fait, il pronostique :
« Les générations de progressistes disparaissent, leurs successeurs plus conservateurs montent dans la hiérarchie et le travail de sauvegarde assuré par la Fraternité Saint-Pie X est toujours plus reconnu. Un jour ou l’autre les deux lignes vont se croiser ». [Rorate Coeli, Côme de Prévigny 12-04-2012]
Nous sommes donc dans un dialogue perpétuel :
« Il est vrai que le 13 juin dernier, le cardinal William Levada avait remis à Mgr Bernard Fellay supérieur de la FSSPX, un texte à ratifier. Contre toute attente, alors que les pronostics étaient optimistes, des exigences nouvelles et surprenantes étaient ajoutées au texte et faisaient l’impasse sur neuf mois de pourparlers. […] Le dernier communiqué de la FSSPX indique qu’elle va transmettre une déclaration à Rome. Ce texte va sans doute servir de fondement aux prochaines relations. Ceux qui pensent qu’il en est le point final, que les responsables de la Fraternité ont définitivement abandonné l’idée de mettre fin aux injustices qui les accablent et celle de restaurer pleinement la Tradition de l’Église à Rome, risquent d’en être pour leurs frais dans les jours et semaines qui viennent. » [Côme de Previgny – Rorate Caeli, 15 juillet 2012]
Toutes ces interventions officieuses et personnelles révèlent en fait la pensée officielle de la Maison Générale. M. Jacques-Régis du Cray remarque avec finesse :
« La déclaration du chapitre général ne parle pas du moment opportun d’un accord. Elle dit simplement qu’en attendant ce retour, la Fraternité conservera (régularisée ou non) la Tradition constante de l’Église comme guide. Le problème de la régularisation est disjoint et la déclaration ne fait pas du retour à la Tradition la condition à la résolution canonique. » [Ennemond – Fecit, 6 août 2012]
Et cerise sur le gâteau :
« Dans un entretien à une chaîne allemande, Mgr Müller parle de la FSSPX et des relations du S.-Siège avec elle, et Reuters titre : “Rupture des discussions entre le Vatican et les traditionalistes”. Pourtant, quand on lit ses réponses, on a bel et bien l’impression qu’il envisage tout de même une régularisation ». [Ennemond – Fecit – 5 octobre 2012]
Conclusion
Menzingen n’hésite pas à mettre en garde les fidèles contre Internet, contre les sites résistants, les forums… Certes tout cela n’est pas sans danger. Mais quand il s’agit de M. Jacques-Régis du Cray, il semble que tout danger disparaisse pour la simple raison qu’il défend la ligne courbe de Menzingen. Il a accès aux archives de la Fraternité grâce à l’abbé Lorans qui le guide et le téléguide. Il peut caricaturer prêtres et évêques, il n’a aucune sanction à craindre. Il peut juger de tout et de tous, il peut manipuler et déformer sans vergogne, il peut parler comme un prophète puisqu’il en sait plus que n’importe quel prêtre, car pour lui il n’y a pas de secret. Il est la voix de son maître : l’abbé Lorans, chargé de la communication de la Fraternité.
Récemment les supérieurs des États-Unis, de Pologne et d’Italie ont menacé et parfois privé de sacrements des fidèles qui relayaient des informations manifestant les ambiguïtés, les défaillances et les duplicités de la Maison Générale. La Sapinière, elle, se souvient de l’exhortation de notre fondateur dans sa « Lettre aux futurs Évêques » :
« Je vous conjure de demeurer attachés à la Fraternité sacerdotale St Pie X […] vous souvenant de cette parole de saint Paul aux Galates (I-8/9) : “Mais quand nous-mêmes, quand un ange venu du ciel vous annoncerait un autre Évangile que celui que nous vous avons annoncé, qu’il soit anathème !” Nous l’avons dit précédemment, et je le répète à cette heure, si quelqu’un vous annonce un autre Évangile que celui que vous avez reçu, qu’il soit anathème. ».
Puisque aucun supérieur ne se décide à faire taire ce jeune homme égaré, La Sapinière doit se résoudre à jeter l’anathème contre ce fauteur de libéralisme qui travaille à un ralliement de la Tradition à la Rome antichrist d’où le décret d’excommunication suivant :
Décret d’Excommunication de
Jacques-Régis du Cray
À l’Université d’été de la FSSPX en août 2012, à côté de l’abbé Celier
Jacques-Régis du Cray, historien séjournant à Paris, s’est rendu coupable à maintes reprises du péché public de libéralisme en publiant de nombreuses et dangereuses réflexions sur Internet et ailleurs. Ce fait est universellement connu. (Que l’on se rapporte au Catalogue des étrangetés de M. Jacques-Régis du Cray annexé au décret).
Pour écouler son poison libéral et se créer de nouveaux partisans, il n’a point hésité à imiter les méthodes modernistes :
« Le même multipliera ses pseudonymes, pour mieux tromper, par la multitude simulée des auteurs, le lecteur imprudent. » (Pie X, Pascendi)
M. Jacques-Régis du Cray se nomme en effet Ennemond, mais aussi Côme de Prévigny… et parfois il reste anonyme.
Ce jeune homme a pris l’habitude de parler, d’écrire avec plus de liberté qu’il ne convient à un catholique. Peut-être en est-il venu à se persuader qu’en cela il sert Dieu et l’Église : en réalité, il les offense, moins peut-être par ses œuvres mêmes que par l’esprit qui l’anime et par le concours qu’il prête aux audaces des libéraux.
Toutefois, on conservait l’espoir que, séduit peut-être par l’amour de la nouveauté plutôt qu’entraîné par la perversité d’esprit, il se conformerait à la réalité et aux amicales réflexions ; et c’est pourquoi l’on n’avait pas recouru jusqu’ici à des sanctions. Mais le contraire s’est produit ; Non seulement il n’a pas renoncé à son libéralisme, mais il n’a pas craint de le confirmer avec opiniâtreté dans de nouvelles prises de positions. Dernièrement sur le forum catholique, le 18 mars 2013, celui-ci a eu l’impudence de comparer saint Pie X à Jean-Paul Ier, à Benoît XVI et à François.
« Prenons garde, disait notre théologien du net, à ce qu’une déception d’autant plus marquée qu’elle est due au regret de perdre le pontife Joseph Ratzinger fasse déborder nos sentiments vers l’amertume. Dieu a donné saint Pie X en son temps, il l’a repris. Aujourd’hui il donne François Ier. Et il le retirera quand bon lui semblera. […] Tout est entre les mains de Dieu. Il me semble qu’un catholique doit savoir considérer avant tout dans le successeur de Pierre la personne qu’on nomme ‘notre Saint Père le Pape’. Voir dans les pontifes romains des saints avant que l’Église ne se prononce, ou voir en eux des apostats, en usurpant des prérogatives qui ne nous appartiennent pas, c’est malheureusement déjà sortir du droit chemin. »
Il est donc pleinement établi qu’il s’obstine dans son errance. En conséquence, la Congrégation de la Sapinière, pour ne pas manquer à sa mission, prononce une sentence d’excommunication, nommément et personnellement, contre l’historien Jacques-Régis du Cray. Elle le déclare solennellement excommunié. Par suite, il est à éviter et tous doivent l’éviter.
En conséquence, nos Vénérables Frères, les prieurs et prêtres de la Fraternité Sacerdotale saint-Pie-X veilleront à prendre sans autre retard des mesures efficaces. Outre le refus de la communion à M. Jacques-Régis du Cray pour péché grave et public de libéralisme, ils veilleront à ne plus lui permettre d’écrire dans nos revues (Fideliter…) et l’empêcheront de prendre la parole dans nos organisations (Universités d’été de Saint-Malo…). Nous les prions et les conjurons de ne pas souffrir que l’on puisse trouver le moins du monde à redire, en une matière si grave, à leur vigilance, à leur zèle et à leur fermeté.
Le Notaire de la Sapinière
Sont-ils tous devenus des fidèles de sainte Pétoche ?
Le Catéchisme de la « Crise dans la Fraternité » !
Par un prêtre du District de France de la FSSPX
Sont-ils tous devenus des fidèles de sainte Pétoche ?
Incroyable mais vrai ! Après le Catéchisme de l’Église Catholique, voici le Catéchisme de la « Crise dans la Fraternité » !
C’est un très lourd pavé de pas moins de 94 articles, chacun de ceux-ci étant sensés répondre à une question bien précise, question posée en interne par un prêtre qui joue le rôle de « journaliste intervieweur ».
Nous verrons, pour chaque article de ce « catéchisme » si la réponse donnée est conforme aux « canons fraternels » et en quoi, elle peut en différer éventuellement et donner lieu à plusieurs interprétations.
Étant donné le nombre impressionnant de questions et de réponses, nous vous livrons le texte intégral de ce “catéchisme”, avec quelques commentaires en rouge. Courage ! Le plaisir vient en lisant !
I
1) Y-a-t-il vraiment eu une crise ?
Oui. Mgr Fellay parle d’une « épreuve très grande dans la Fraternité », « une épreuve majeure » (Écône, 7-9-2012) « Une épreuve douloureuse » avec « des problèmes graves » (Cor unum, nov. 2012) « La plus grande que nous ayons jamais eue. » (Écône, 1-11-2012)
2) Pourquoi parler de ces problèmes en public ?
Pour la simple raison qu’il ne faut « jamais dire que ces discussions théologiques sont une affaire de spécialistes et ne nous regardent pas. Il faut insister pour démontrer que c’est tout le contraire : parce qu’elles touchent à la foi, ces questions nous regardent tous éminemment, clercs et laïcs. Nous devons donc nous donner du mal pour en comprendre et pour en faire comprendre les enjeux. » (Abbé de Cacqueray, Suresnes, 31-12-2008)
3) Pourquoi traiter de ces problèmes sous forme de catéchisme ?
Parce que, comme le disait Mgr Fellay, « conscient de la nécessité vitale pour les âmes de prêcher à temps et à contre temps les vérités de la foi, l’Église catholique a toujours veillé à rendre accessible à ses enfants l’enseignement des vérités éternelles… Puissent les pages de ce Catéchisme éclairer les âmes de bonne volonté… » (Préface au catéchisme de la doctrine chrétienne)
4) En quoi a consisté la crise dans la Fraternité ?
« Il y a eu une contestation de l’autorité, une contestation radicale car elle l’accusait de ne plus conduire la Fraternité vers sa fin. » (Mgr Fellay Cor unum, nov. 2012)
5) Mais cette épreuve n’a-t-elle pas été surmonté depuis le Chapitre de juillet 2012 ?
Non. « Il y a une méfiance envers l’autorité. » (Écône, 7-9-2012).
6) Pourquoi la guérison ne s’est-elle pas faite ?
Parce que, comme Mgr Fellay l’a reconnu lui-même : « Je suis bien conscient que cela ne se fait pas en un jour et que cela ne sert à rien de dire : ‘‘faites confiance’’. C’est après les faits, par les actes, que petit à petit cela pourra revenir. » (Écône, 7-9-2012).
7) N’y a-t-il pas eu d’actes marquants posés par Menzingen depuis ?
Si bien sûr ! L’exclusion de Mgr Williamson.
8) Mais est-ce suffisant pour conclure que la crise perdure ? Il faudrait prouver que, outre les défaillances disciplinaires, Menzingen continue son errance doctrinale.
C’est justement ce que nous comptons faire : expliquer en quoi et pourquoi Menzingen continue de faire fausse route.
9) Pourquoi à Menzingen ferait-on fausse route ?
Parce que les autorités de la Fraternité refusent de lever l’ambiguïté qu’elles ont créée !
10) Quelle est cette ambiguïté ?
Elle est double et concerne l’imposture de deux actes posés par Benoît XVI qui ne favorisent la Tradition que matériellement et que Mgr Fellay présente comme des actes qui seraient formellement en faveur de la Tradition.
11) Que veulent dire ces mots barbares ?
Quand vous disposez de ciment, de sable et de gravier, vous avez matériellement une maison mais pas formellement. La différence est de taille.
II
12) Quel est le premier acte posé par Benoît XVI qui pose un problème ?
Il s’agit du Motu Proprio de Benoît XVI sur l’usage de la Liturgie romaine antérieure à la réforme de 1970. Mgr Fellay prétend que « par le Motu Proprio Summorum Pontificum, le pape Benoît XVI a rétabli dans ses droits la messe tridentine, affirmant avec clarté que le Missel Romain promulgué par Saint Pie V n’a jamais été abrogé. » (Menzingen, 7-7-2007)
13) Où est l’ambiguïté ?
Le Motu Proprio dit en réalité que la Messe Traditionnelle n’a jamais été abrogée en tant que forme extraordinaire mais qu’elle a été abrogée en tant que forme ordinaire. Par cet acte, Benoît XVI fait perdre au rite romain de la Sainte Messe, de jure, sa condition d’unique forme ordinaire et officielle et la relègue à la condition de « forme extraordinaire », après l’avoir humiliée en comparant sa sainteté à celle du « rite bâtard ». Malgré ces faits, il n’existe aucun document officiel de Menzingen condamnant ce concubinage liturgique.
14) Mais cela c’est votre façon de voir.
Non, cela a été aussi vu et dit aussi par l’abbé de Cacqueray dans la Lettre aux Amis et Bienfaiteurs 2009. Le Motu Proprio, est-il dit, ne « correspondait et répondait » que « dans sa matérialité, au premier préalable suggéré par la Fraternité. » (Suresnes, 31-12-2008).
De plus, Mgr Lefebvre, après avoir réalisé son erreur lors de l’accord avec Rome en mai 1988, nous avait bien mis en garde après les sacres : « Vous voyez bien qu’il voulait nous ramener à l’Eglise conciliaire… ils veulent nous imposer ces nouveautés pour en finir avec la Tradition. Ils n’accordent rien par estime de la liturgie traditionnelle, mais simplement pour tromper ceux à qui ils le donnent et diminuer notre résistance, enfoncer un coin dans le bloc traditionnel pour le détruire. C’est leur politique, leur tactique… » (Écône, 9-9-1988)
15) Que devait donc répondre Mgr Fellay ?
Ce que la Fraternité avait répondu en son temps face à une action similaire de Rome (indult du 3-10-1984). Le Supérieur Général de la Fraternité Saint Pie X rappelait que cet indult était « ruineux pour la métaphysique du droit ». Il ne pouvait s’agir là que d’un « argument ad hominem » car « ses conditions sont inacceptables ». Le « catholique ne peut, s’il a le sens de l’Église, considérer l’indult comme le fondement véritable de sa requête ». (Cor unum, juin 1985)
16) Donc, au sens strict, le premier préalable de la Fraternité n’avait pas été atteint.
En effet, la déclaration du Chapitre de 2006 parlait de « la nécessité des deux préalables » dans les « échanges avec Rome ». Une note rappelait le premier : « La liberté entière et sans conditions pour la Messe tridentine. » Or la libération de la messe outre l’imposture déjà vue, n’était pas sans condition. L’article 2 du Motu proprio donnait cette liberté sans « aucune autorisation, ni du Siège apostolique ni de son Ordinaire » seulement pour les « Messes célébrées sans peuple ».
17) On aurait donc dû ne pas aller plus loin dans les contacts romains ?
Pour respecter le plan établi par le Chapitre de 2006 : Oui. Pourtant Mgr Fellay fera le contraire puisqu’il écrivait, après avoir rappelé « l’approche hégélienne de Benoît XVI selon laquelle le changement, qui était nécessaire, ne peut cependant pas être en rupture avec le passé » : « Par rapport à Rome, ne sachant trop comment et quand les choses peuvent évoluer, nous préférons préparer le terrain des discussions par un groupe ad hoc et ne pas nous laisser prendre par surprise, si surprise il y a. » (Cor unum, 16-7-2007)
III
18) Quel est le deuxième acte posé par Benoît XVI qui pose un problème ?
Il s’agit du Décret de la levée de l’excommunication latæ sententiæ des évêques de la Fraternité, (21-1-2009) qui lui non plus ne correspondait pas au deuxième préalable émis par le Chapitre de 2006, à savoir : « le retrait du décret d’excommunication des quatre évêques de la Fraternité ».
Car, comme en 1988, « pour Rome le but des colloques est la réconciliation, comme le dit le cardinal Gagnon, c’est-à-dire le retour de la brebis égarée dans la bergerie. Quand nous pensons à l’histoire des relations de Rome avec les traditionalistes de 1965 à nos jours, nous sommes bien obligés de constater que c’est une persécution sans répit et cruelle pour nous obliger à la soumission au Concile. La Rome actuelle conciliaire et moderniste ne pourra jamais tolérer l’existence d’un vigoureux rameau de l’Église catholique qui la condamne par sa vitalité. » (Mgr Lefebvre, Écône, 19-6-1988)
19) Mais « retrait » ou « levée » peu importe, non ?
« La Fraternité se refuse à demander “une levée des sanctions”. Elle cherche à obtenir “le retrait du décret des excommunications” et il n’échappe à personne que les termes qu’elle a employés pour traduire sa requête l’ont été à dessein. Elle veut que soit bien manifestée sa conviction de la nullité des sanctions. » (Abbé de Cacqueray, Suresnes, 31-12-2008)
20) Mais le résultat est là et, malgré tout, il est positif !
« S’il s’agit réellement du retrait du décret – et non pas d’une levée des excommunications – il sera alors le commencement de la réparation de l’injustice inouïe que l’on sait et nous pourrons nous en réjouir. Si, en revanche, il s’agissait d’une “levée des excommunications”, les choses seraient tout autres. Il ne correspondrait pas à notre deuxième préalable et ne laverait nullement nos évêques du mauvais procès qui leur a été fait. Laissant alors accroire que les peines prononcées n’étaient pas nulles et qu’elles étaient peut-être même méritées, n’en résulterait-il pas, dans un certain sens au moins, un nouveau mal plus profond ? Rome aurait alors enlevé, avec une apparence miséricordieuse, des sanctions qui se trouveraient, par le même acte, confirmées comme ayant été validement, voire légitimement portées. » (Abbé de Cacqueray, Suresnes, 31-12-2008)
21) Comment Mgr Fellay a-t-il réagi en public à la levée des excommunications ?
Il a exprimé sa « gratitude filiale au Saint Père pour cet acte qui, au delà de la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X, sera un bienfait pour toute l’Église… Outre notre reconnaissance envers le Saint Père, et envers tous ceux qui l’ont aidé à poser cet acte courageux, nous sommes heureux que le décret du 21 janvier envisage comme « nécessaires » des entretiens avec le Saint-Siège… Dans ce nouveau climat, nous avons la ferme espérance d’arriver bientôt à la reconnaissance des droits de la Tradition catholique. » (Menzingen, 24-1-2009)
22) Ce communiqué a-t-il été contesté à l’époque ?
Oui, lors d’une réunion de prieurs, l’un d’entre eux a fait remarquer que ce communiqué était mensonger, trompait nos fidèles et qu’il fallait clarifier les choses. Il prenait cette image : « Quand je commande un gâteau aux poires et qu’on me livre un gâteau aux pommes, je n’ai pas le droit de dire que j’ai obtenu ce que j’avais demandé ».
23) Mgr Fellay a-t-il publiquement rectifié sa prise de position ?
Non. Le prieur fut l’année suivante muté et nommé vicaire dans un nouveau poste. Entre temps, Mgr Fellay écrivait dans le bulletin interne de la Société : « au moment même où je remis au Cardinal le bouquet pour le pape Benoît XVI, je reçus de ses mains le décret signé du cardinal Re et daté du 21 janvier. Comment ne pas y voir la main de Notre Dame ? Je vous avoue en être encore aujourd’hui stupéfait. Cela dépasse les attentes humaines, même si le décret parle de remettre les excommunications et non d’annuler celui de 1988, même si aussi le texte arrange les choses de manière à ne pas faire perdre la face au Saint-Siège. L’essentiel réside dans le fait que les excommunications – que nous avons toujours contestées – n’existent plus et que le chemin préconisé par nous des entretiens sur le fond (doctrine, foi, etc.) est reconnu comme nécessaire. Dans les circonstances actuelles, il me semble illusoire d’attendre davantage des autorités officielles. » (Cor unum, 8-2-2009)
24) N’est pas en effet l’essentiel ?
Non, car « l’essentiel réside dans le fait que les excommunications n’existent plus » revient à dire qu’on se contente d’une chose matériellement alors qu’on la voulait formellement.
25) Donc malgré ces « même si », Mgr Fellay considérait le deuxième préalable atteint.
Oui. Non seulement il allait enclencher les discussions romaines, mais il parlait déjà aux membres d’une « situation canonique, quand elle sera possible » où « il faudra nécessairement tout un système de protection, comme l’envisageait si sagement Monseigneur Lefebvre, avec au sommet une commission de défense de la Tradition à Rome. » (Cor unum, 8-2-2009)
IV
26) On allait donc partir dans les discussions romaines sur des bases fausses.
Tout à fait, car « nous n’avons pas la même façon de concevoir la réconciliation. Le cardinal Ratzinger la voit dans le sens de nous réduire, de nous ramener à Vatican II. Nous, nous la voyons comme un retour de Rome à la Tradition. On ne s’entend pas. C’est un dialogue de sourds. » (Mgr Lefebvre, Fideliter sept.-oct. 1988)
27) Mais on n’est plus à l’époque de Jean-Paul II.
« La pensée de Benoît XVI est-elle meilleure que celle de Jean-Paul II ? Il suffit de lire l’étude de l’un de nous trois sur La Foi au Péril de la Raison pour se rendre compte que la pensée du Pape actuel est également imprégnée de subjectivisme. C’est toute la fantaisie subjective de l’homme à la place de la réalité objective de Dieu. C’est toute la religion catholique soumise au monde moderne. » (Mgrs Williamson, Tissier de Mallerais, de Galarreta, 7-4-2012)
28) Pourtant même si les préalables n’ont pas été strictement atteints, médiatiquement et psychologiquement, ils ont montré que Benoît XVI était vraiment bienveillant envers la Fraternité et sa doctrine.
« En tant que subjectiviste il peut bien l’être, parce que les libéraux subjectivistes peuvent tolérer même la vérité, mais pas si elle refuse de tolérer l’erreur. Il nous accepterait dans le cadre du pluralisme relativiste et dialectique, à condition de rester dans la « pleine communion », par rapport à l’autorité et envers les autres « réalités ecclésiales ». Voilà pourquoi un accord même purement pratique ferait nécessairement taire progressivement, de la part de la Fraternité, toute critique du Concile ou de la nouvelle messe. En cessant d’attaquer ces victoires les plus importantes de toutes de la Révolution, la pauvre Fraternité cesserait nécessairement de s’opposer à l’apostasie universelle de notre lamentable époque et elle s’enliserait elle-même. » (Mgrs Williamson, Tissier de Mallerais, de Galarreta, 7-4-2012)
29) Mais quand Rome nous appelle pour discuter, on y court, Non ?
Non ! On ne se précipite pas : « Je poserai mes conditions à une reprise éventuelle des colloques avec Rome » Mgr Lefebvre (Fideliter sept.-oct. 1988). Remarquez bien que ces conditions sont posées pour reprendre les discussions pas pour signer un accord !
30) Quelles étaient ces conditions à une reprise éventuelle des colloques avec Rome si sagement envisagées par Monseigneur Lefebvre ?
« À ce moment-là, c’est moi qui poserai les conditions. Je n’accepterai plus d’être dans la situation où nous nous sommes trouvés lors des colloques. C’est fini ! Je poserai la question au plan doctrinal : « Est-ce que vous êtes d’accord avec les grandes encycliques de tous les papes qui vous ont précédés ? Est-ce que vous êtes d’accord avec Quanta Cura de Pie IX, Immortale Dei, Libertas de Léon XIII, Pascendi de Pie X, Quas Primas de Pie XI, Humani generis de Pie XII ? Est-ce que vous êtes en pleine communion avec ces papes et avec leurs affirmations ?
Est-ce que vous acceptez encore le serment antimoderniste ? Est-ce que vous êtes pour le règne social de Notre Seigneur Jésus-Christ ? Si vous n’acceptez pas la doctrine de vos prédécesseurs, il est inutile de parler. Tant que vous n’aurez pas accepté de réformer le concile, en considérant la doctrine de ces papes qui vous ont précédés, il n’y a pas de dialogue possible. C’est inutile ». Les positions seraient ainsi plus claires. » (Mgr Lefebvre, Fideliter sept.-oct. 1988)
On s’est cru plus fort que notre fondateur, et aujourd’hui les choses ne sont pas claires.
31) Le travail de nos théologiens aurait-il manqué de clarté ?
Absolument pas. « De notre côté, nos experts ont bien montré l’opposition entre l’enseignement de l’Église pérenne et l’enseignement du Concile Vatican II avec ses suites. » (Mgr Fellay, Cor unum mars 2012)
32) Quel fut le résultat de ces discussions ?
« Les discussions ont manifesté un désaccord profond sur presque tous les points abordés. » (Mgr Fellay, Cor unum mars 2012)
33) Pourquoi alors cette « proposition de la Congrégation romaine de reconnaître la Fraternité par un statut juridique de prélature personnelle à la condition de signer un texte ambigu ? » (Mgr Fellay, Cor unum mars 2012)
Les discussions romaines ont manifestés « qu’ils ne sont pas prêt à renoncer au Concile Vatican II » et ils veulent « nous y ramener » cependant le retour de la Fraternité pourrait « être utile » à l’Eglise conciliaire « pour cautionner le renouveau de la réforme avec la continuité. » (Mgr de Galarreta, Albano, 7-10-2011)
34) Mais Mgr Fellay était-il conscient de cela ?
Oui. « Nous avons donc reçu une proposition qui tentait de nous faire entrer dans le système de l’herméneutique de la continuité. » (Mgr Fellay, Cor unum mars 2012) Et dans le même document, il dit être surpris de cette proposition de Rome.
35) Surpris ou pas, que décide-t-il ?
D’abord de réunir les supérieurs de la Fraternité (sauf Mgr Williamson) à Albano pour prendre conseil (oct. 2011).
36) Que lui a-t-on dit pendant cette réunion ?
Les offres de Rome sont « confuses, équivoques, fausses et mauvaises pour l’essentiel. » « Leur préambule doctrinal » est « pire que le protocole de 1988 en particulier par rapport au Concile et au magistère post-conciliaire. » « Étant données les circonstances, il est certain qu’à la fin, après de longs palabres, nous n’arriverons à absolument rien. » Continuer les contacts va « nécessairement engendrer des maux pour le bien commun que nous possédons, pour la Fraternité et pour la famille de la Tradition. » (Mgr de Galarreta, Albano, 7-10-2011)
37) A-t-il suivi ces conseils ?
Non.
38) Mgr Fellay a donc manqué gravement à la prudence ?
Oui, mais ce ne fut pas la seule faute. Car pour cela, il a fallu aller contre les volontés du Chapitre de 2006. Il y a donc eu, en plus d’une imprudence folle, une désobéissance grave.
39) C’est-à-dire ?
En mars 2012, le Supérieur général écrivait à tous les membres de la Fraternité ceci :
« Les quelques actes posés par Benoît XVI ad intra qui touchent la liturgie, la discipline, la morale sont donc importants, même si leur application laisse encore à désirer… De jeunes évêques nous manifestent clairement leur sympathie… C’est peut-être à Rome que ces choses sont le plus manifestes ! Nous avons maintenant des contacts amicaux dans les dicastères les plus importants, également dans l’entourage du Pape ! »
Mgr Fellay pense assister à « la restauration de l’Église. Même si le retour d’un “Julien l’apostat” n’est pas à exclure, je ne crois pas que le mouvement puisse être arrêté. Si cela est vrai, et j’en suis persuadé, cela réclame de nous un nouveau positionnement par rapport à l’Église officielle. C’est dans ce contexte qu’il convient de se poser la question d’une reconnaissance de la Fraternité par l’Église officielle. Il s’agit d’un regard surnaturel sur l’Église et le fait qu’elle reste dans les mains de Notre Seigneur Jésus-Christ, même défigurée par ses ennemis. Nos nouveaux amis à Rome affirment que l’impact d’une telle reconnaissance serait extrêmement puissant sur toute l’Église, comme une confirmation de l’importance de la Tradition pour l’Église. Cependant, une telle réalisation concrète requiert deux points absolument nécessaires pour assurer notre survie : le premier est qu’il ne soit pas demandé à la FSSPX des concessions qui touchent la foi et ce qui en découle (liturgie, sacrements, morale, discipline). Le deuxième, qu’une réelle liberté et autonomie d’action soit concédée à la Fraternité, et qu’elle lui permette de vivre et de se développer concrètement. Ce sont les circonstances concrètes qui montreront quand le temps sera venu de « faire le pas » vers l’Église officielle. Aujourd’hui, malgré l’approche romaine du 14 septembre et à cause des conditions apposées, cela semble encore impossible. Quand le Bon Dieu voudra, ce temps viendra. Nous ne pouvons pas non plus exclure, parce que le Pape semble mettre tout son poids dans cette affaire, qu’elle connaisse un dénouement subit. » (Cor unum)
40) Comment a-t-il pu justifier un tel changement de direction ?
En méprisant toutes les mises en garde amicales et en annulant les décisions du Chapitre de 2006 qui le liaient.
41) À quoi pensez-vous par mise garde amicale ?
À celle-ci en particulier : « Aller dans le sens d’un accord pratique serait renier notre parole et nos engagements devant nos prêtres, nos fidèles, Rome et devant tout le monde. Une telle démarche manifesterait une grave faiblesse diplomatique de la part de la Fraternité, et à vrai dire, plus que diplomatique. Il serait un manque de cohérence, de droiture et de fermeté, qui auraient comme effet la perte de crédibilité et de l’autorité morale dont nous jouissons. Le simple fait de nous engager dans cette voie engendrera chez nous méfiance et division. (c’est fait !)
« Beaucoup de supérieurs et de prêtres auront un problème de conscience et s’y opposeront.
« L’autorité et le principe même de l’autorité seront remis en question et minés. En conséquence, ce n’est pas le moment de changer la décision du Chapitre de 2006 (pas d’accord pratique sans solution de la question doctrinale). » (Mgr de Galarreta, Albano, 7-10- 2011)
42) Que disait cette décision du Chapitre de 2006 ?
« Les contacts que la Fraternité entretient épisodiquement avec les autorités romaines ont pour seul but de les aider à se réapproprier la Tradition que l’Église ne peut renier sans perdre son identité, et non la recherche d’un avantage pour elle-même, ou d’arriver à un impossible “accord” purement pratique. Le jour où la Tradition retrouvera tous ses droits, le problème de la réconciliation n’aura plus de raison d’être et l’Église retrouvera une nouvelle jeunesse. » (Cor unum, oct. 2006)
43) Que pensait Mgr Fellay des conditions du Chapitre de 2006 ?
« Le chapitre de 2006 donnait une ligne, on peut dire claire, mais j’ose dire trop abstraite. Elle est claire, on dit : les discussions avec Rome c’est pour les aider à retrouver la Tradition, on ne cherche pas dans ses discussions d’accord pratique. Quand Rome sera revenue, ce ne sera plus un problème. Comment est-ce qu’on le juge ? Jusqu’où ça va ? Est-ce total ou partiel ? Sur quels points ? » (Écône, 7-9-2012)
44) Qu’a-t-il fait de ces décisions claires ?
Il les a mis officiellement à la poubelle en mars 2012 dans le Cor unum.
45) Comment cela ?
Par un sophisme.
46) Lequel ?
Celui-ci : la prétendue « nouvelle situation » exige une nouvelle « direction » ; la décision du Chapitre de 2006 n’est pas un « principe », mais « une ligne de conduite qui doit régler notre action concrète ».
« Nous sommes ici face à un raisonnement dont la majeure est l’affirmation du principe de la primauté de la foi afin de rester catholique. La mineure est un constat historique sur la situation présente de l’Église, et la conclusion pratique est inspirée par la vertu de prudence qui règle l’agir humain : pas de recherche d’accord au détriment de la foi. En 2006, les hérésies continuent à fuser, les autorités mêmes propagent l’esprit moderne et moderniste de Vatican II et l’imposent à tous comme un rouleau compresseur (c’est la mineure). Impossible, avant qu’elles ne se soient converties, d’arriver à un accord pratique ; nous serions écrasés, mis en pièces, détruits ou soumis à des pressions si fortes que nous ne pourrions pas résister (c’est la conclusion). Si la mineure changeait, c’est-à-dire s’il y avait un changement dans la situation de l’Église par rapport à la Tradition, cela pourrait nécessiter une modification correspondante de la conclusion sans que pour autant nos principes aient changé en quoi que ce soit ! Comme la divine Providence s’exprime à travers la réalité des faits, pour connaître sa volonté, nous devons suivre attentivement la réalité de l’Église, observer, scruter ce qui s’y passe. Or, il ne fait aucun doute que depuis 2006, nous assistons à un développement dans l’Église, développement important et fort intéressant, quoique peu visible. » (Mgr Fellay, Cor unum mars 2012)
47) Où est l’erreur de ce raisonnement ?
Dans un aveuglement qui refuse de voir la réalité comme elle est : les autorités propagent toujours, en 2012, l’esprit moderne et moderniste de Vatican II !
Pour le cardinal Ratzinger, « il n’y a pas de Tradition. Il n’y a pas de dépôt à transmettre.
La Tradition dans l’Église c’est ce que dit le pape aujourd’hui. Vous devez vous soumettre à ce que le pape et les évêques disent aujourd’hui. Pour eux voilà la Tradition, la fameuse Tradition vivante, seul motif de notre condamnation. …C’est la tyrannie de l’autorité. » (Là l’hôpital se fout de la charité !) (Mgr Lefebvre cité par Mgr de Galarreta, Albano, 7-10-2011)
48) Face à cet aveuglement, y a-t-il eu des réactions ou des oppositions ?
Oui, et de très bonne qualité. Comme l’avait prédit Mgr de Galarreta, « beaucoup de supérieurs et de prêtres » ont eu « un problème de conscience » et se sont « opposés ». Mais elles furent peu nombreuses en quantité, car « ne voit-on pas déjà dans la Fraternité des symptômes de cet amoindrissement dans la confession de la Foi ? » (Mgrs Williamson, Tissier de Mallerais, de Galarreta, 7-4-2012)
V
49) Mgr Fellay n’a-t-il pas été induit en erreur par « la contradiction qui règne à Rome » (Mgr Fellay, Dici 264) ?
Rome a toujours utilisé le même langage, erroné, mais clair et précis. En revanche, le Supérieur Général tout au long des dernières années a usé d’ambiguïté et d’imprécision dans ses communiqués officiels et ses interventions dans la presse.
50) Ne pouvait-on pas se tromper sur les intentions du pape ?
Non !
51) Pourquoi ?
Parce que le mercredi 20 avril 2005, au lendemain de son élection, Benoît XVI, devant 114 cardinaux, adresse son premier Message au monde. Il y loue le Pape Jean-Paul II, « son enseignement et son exemple » :
« À juste titre, le Pape Jean-Paul II a indiqué le Concile Vatican II comme une “boussole” selon laquelle nous pouvons nous orienter dans le vaste océan du troisième Millénaire. Par conséquent, moi aussi, tandis que je me prépare à accomplir le service qui est celui du Successeur de Pierre, je veux affirmer avec force ma très ferme volonté de poursuivre la tâche de la mise en œuvre du Concile Vatican II, sur la trace de mes Prédécesseurs et dans une fidèle continuité avec la Tradition bimillénaire de l’Église… les Documents conciliaires se révèlent particulièrement pertinents au regard des exigences nouvelles de l’Église et de l’actuelle société mondialisée. » (Osservatore Romano, 21-4-2005)
52) Que pensait Mgr Fellay de Benoît XVI au moment de son élection ?
« Très brièvement et pour résumer notre pensée en une image : si nous prenons l’allégorie de la chute libre pour qualifier le pontificat de Jean-Paul II, on peut présager que Benoît XVI essaiera d’ouvrir un parachute, dont nous ne connaissons pas encore la grandeur. L’effet du parachute est de freiner plus ou moins la chute, mais la direction reste la même, on continue à descendre. Cette situation pourrait en tromper plus d’un et faire croire que le temps de la restauration de l’Église est arrivé. À moins d’un miracle, cela n’est pas le cas. C’est bien Vatican II qui reste la norme ainsi que les grandes lignes directrices de la collégialité, de l’œcuménisme et de la liberté religieuse, l’emphase étant donnée sur l’œcuménisme avec les “plus proches” soit les orthodoxes, les anglicans et les juifs. Sur la question liturgique, il faut s’attendre à un renforcement de Ecclesia Dei et à une tentative de “réforme de la réforme.” » (Cor unum, juin 2005)
53) Et en 2012 où l’on fête les 50 ans du Concile avec des indulgences (des tartes ?) pour les fidèles qui assisteront à des conférences sur Vatican II ?
« On peut constater un changement d’attitude dans l’Église, aidé par les gestes et les actes de Benoît XVI envers la Tradition… La hiérarchie en faveur de Vatican II est en perte de vitesse… J’ai pu constater à Rome combien le discours sur les gloires de Vatican II que l’on va nous ressasser, s’il est encore dans la bouche de beaucoup, n’est cependant plus dans toutes les têtes. » (Lettre 14-4-2012)
54) Soyez honnête, il y a du vrai dans ce constat.
Un peu de vrai qui cache beaucoup de faux. Mgr Lefebvre, lui dans ces jugements, n’omettait jamais l’essentiel : les principes. Dans une interview à la Revue Jesus, le Cardinal Ratzinger déclarait que « les valeurs » de « deux siècles de culture libérale » qui « sont nées en dehors de l’Église » avaient trouvé « place dans la vision que l’Église a du monde ». Mais que le climat n’étant plus à l’optimisme des années soixante, il fallait « maintenant chercher un nouvel équilibre. » Mgr Lefebvre remarquait à ce sujet :
« C’est clair : ce sont les droits de l’homme, la liberté religieuse, l’œcuménisme. C’est satanique. Et le Cardinal dit : “c’est une chose accomplie maintenant il faut chercher un nouvel équilibre”. Il ne dit pas qu’il faut enlever ces principes et ces valeurs qui viennent de la culture libérale, mais il faut essayer de retrouver un nouvel équilibre. Ce nouvel équilibre, c’est l’équilibre de l’Opus Dei : un extérieur de traditionalisme, un extérieur de piété, un extérieur de discipline religieuse, avec les idées libérales. Pas question de lutter contre les droits de l’homme, contre l’œcuménisme et contre la liberté religieuse. Alors pour cet équilibre il faut frapper un peu la théologie de la libération, un peu les évêques français à l’occasion du catéchisme, il faut donner, à ceux qui ont vraiment la nostalgie de l’ancienne messe, une petite satisfaction, et voilà ! En définitive, ils donnent une impression de vouloir retourner à la tradition, mais ils n’en ont pas la volonté. Alors il faut bien avertir nos fidèles, de façon qu’ils ne se laissent pas tromper, qu’ils ne se laissent pas eux aussi prendre par un extérieur de réforme traditionnelle mais qui les conduirait fatalement à l’adoption du libéralisme et des idées libérales. » (Saint-Nicolas du Chardonnet, 13-12-1984)
55) Mgr Fellay dit s’être trompé sur le pape parce qu’il a été trompé à Rome.
Il peut le dire mais sans le prouver. Le pape avait mis en garde publiquement Mgr Fellay et la Fraternité :
« Il devient clair ainsi que les problèmes qui doivent être traités à présent sont de nature essentiellement doctrinale et regardent surtout l’acceptation du Concile Vatican II et du magistère post-conciliaire des Papes… On ne peut geler l’autorité magistérielle de l’Église à l’année 1962 : ceci doit être bien clair pour la Fraternité. Cependant, à certains de ceux qui se proclament comme de grands défenseurs du Concile, il doit aussi être rappelé que Vatican II renferme l’entière histoire doctrinale de l’Église. Celui qui veut obéir au Concile, doit accepter la foi professée au cours des siècles et il ne peut couper les racines dont l’arbre vit. » (Benoît XVI aux évêques, 10-3-2009).
56) Peut-être que Benoît XVI loue Vatican II par politique mais qu’au fond il n’y croit pas comme le prétendait Mgr Fellay, devant les prieurs réunis à Flavigny, à propos de la béatification de Jean-Paul II ? (13-2-2012)
Si Benoît XVI pense ce qu’il dit, c’est un moderniste. S’il ne le pense pas, c’est un hypocrite. Dans les deux cas la volonté d’un tel personnage ne vaut rien. Dans les deux cas, il est pour le moins déplacé de dire : « Pour le bien commun de la Fraternité, nous préférions de loin la solution actuelle du statu quo intermédiaire, mais manifestement, Rome ne le tolère plus. » (Mgr Fellay, lettre du 14-4-2012)
57) Vous ne voyez que ce qui nous divise et jamais ce qui nous unit. Benoît XVI condamne tout de même « l’herméneutique de la rupture » !
Vous parlez comme un néophyte qui ignore tout de la doctrine moderniste. Tout est vivant pour eux, tout est histoire. Tout est continuité historique mais pas doctrinale car, pour un moderniste, la vérité évolue avec la vie du sujet Église.
58) Mgr Fellay était peut-être mal conseillé ?
À Menzingen sûrement, mais pas dans la Fraternité. Des supérieurs majeurs, des évêques, des prêtres amis et supérieurs de congrégation ont averti Mgr Fellay. Des voix même à Rome le prévenaient de ne pas suivre le chemin qu’il prenait. Parmi eux le R.P. Ferre, secrétaire du cardinal Cañizares et d’autres. (source : Mgr de Galarreta, Albano, 7-10-2011)
59) Mais Mgr Fellay n’a fait aucune concession ou compromission avec Rome ?
Peut-être bien que oui, peut-être bien que non. Nous n’avons pas encore tous les documents. L’avenir nous le dira. En tout cas il y a cette étrange confidence de Mgr Fellay :
« L’entretien du 13 juin avec le cardinal Levada a bel et bien confirmé que le Vatican » nous a proposé « une solution canonique », sur la base de « ma lettre du 14-4-2012 » où « il fallait dire en même temps qu’on était d’accord et qu’on n’était pas d’accord ». « Cette lettre extrêmement délicate semble avoir été approuvée par le pape et par les cardinaux. » (Cor Unum été 2012)
60) Dois-je vous rappeler que Mgr Fellay n’a rien signé le 13 juin 2012 ?
« Quiconque regarde une femme avec convoitise a déjà commis l’adultère avec elle, dans son cœur. » On peut très bien commettre un adultère spirituel en pensée ou en désir sans avoir pu réaliser son forfait.
61) Mais vous jugez des intentions.
Neni ! Je lis tout simplement. Mgr Fellay reprocha aux évêques de la Fraternité leur vision « trop humaine et même fataliste » de l’Église (Lettre du 14-4-2012).
— « Il faut accepter que les gestes de ces dernières années en notre faveur sont sous la gouverne de Benoît XVI. » (Ce qui est faux comme nous l’avons vu).
— « Or ils indiquent une ligne – pas toute droite – mais clairement en faveur de la Tradition. » (Affirmation superficielle car matérielle et subjectiviste donc objectivement et formellement fausse).
— « On est en train de faire des erreurs du Concile des super hérésies, cela devient comme le mal absolu, pire que tout… Cela est grave parce que cette caricature n’est plus dans la réalité ». On se demande si Mgr Fellay a vraiment compris le combat de Mgr Lefebvre qui disait : « Les réponses romaines à nos objections tendaient à démontrer qu’il n’y avait pas de changement, mais continuité de la Tradition. Ce sont des affirmations qui sont pires que celles de la déclaration conciliaire sur la liberté religieuse. C’est le vrai mensonge officiel. Il n’y a plus moyen de s’entendre, on est dans une évolution continuelle. Il devient impossible de parler. » (Mgr Lefebvre cité par Mgr de Galarreta, Albano, 7-10-2011)
— « Elle aboutira logiquement dans le futur à un vrai schisme. » (Encore un sophisme malhonnête qui joue la corde sentimentale et non la réflexion froide. Dans une lettre qu’écrivit Mgr Lefebvre à Mgr de Galarreta en 1989 on peut lire : « Il me semble opportun d’analyser l’action du démon (lorsqu’on sert au démon un dessert sur un plateau, il se régale !!!) pour affaiblir ou réduire à néant notre œuvre. Prémonition ?! La première tentation consiste à maintenir de bons rapports avec le pape ou les évêques actuels. Évidemment il est plus normal d’être en harmonie avec les autorités que d’être en conflit avec elles. (Où l’on voit bien que Mgr se situe toujours là dans une optique de reconnaissance de Rome et de son autorité d’Église !) La Fraternité sera alors accusée d’exagérer les erreurs du Concile Vatican II, de critiquer abusivement les écrits et les actes du pape et des évêques, de s’attacher avec une rigidité excessive aux rites traditionnels et, en définitive, de présenter une tendance au sectarisme qui la conduira un jour au schisme.
Une fois mentionné le mot schisme on s’en servira comme d’un épouvantail pour faire peur aux séminaristes et à leur famille, les conduisant à abandonner la Fraternité d’autant plus facilement que les prêtres, les évêques et Rome elle-même prétendent offrir des garanties en faveur d’une certaine Tradition. »
— « Et peut-être bien que ce fait est l’un des arguments qui me pousse à ne plus tarder à répondre aux instances romaines. Au point qu’à la question cruciale entre toutes, celle de la possibilité de survivre dans les conditions d’une reconnaissance de la Fraternité par Rome, nous n’arrivons pas à la même conclusion que vous. » (On ne peut être plus clair)
62) Mais cette lettre privée n’était pas destinée à être rendue publique.
Et alors ? A-t-on le droit de blasphémer en privée si on s’abstient de le faire en public ? Une intention perverse mais privée cesse-t-elle d’être une perversion ?
63) Menzingen a dit que celui qui était responsable de cette indiscrétion avait « péché gravement ».
Nous croyons au contraire qu’il n’a fait que son devoir. Quand le chef perd la raison, il est bon que le corps s’en rende compte. Et si faute il y a eu : O felix culpa qui a révélé les pensées des cœurs.
64) Ces choses sont graves. Il faut des preuves indubitables.
Nous avons assez de paroles de Mgr Fellay qui révèlent sa pensée profonde.
65) Quelles paroles ?
À propos du « texte qu’on » lui « présenta au mois de juin », il y avait des modifications voulues personnellement par le pape (les trois conditions : Magistère, Vatican II, Messe Paul VI). « Lorsqu’on m’a remis ce document, j’ai dit : “Non je ne signe pas, la Fraternité ne signe pas.” » (Mgr Fellay, 1-11-2012. Dici 264).
66) En quoi cette défense condamne-t-elle Mgr Fellay ?
Si ces modifications ont résolu Mgr Fellay de ne pas signer, c’est que ce jour là il y avait bien quelque chose à signer. Dire : « Non je ne signe pas » sous entend qu’il y avait aussi l’autre possibilité : « Oui je signe ».
Et dans ce cas, c’est-à-dire sans la présence des modifications papales, que pouvait-il signer, au nom de la Fraternité, si ce n’est un accord pratique sans un accord doctrinal ? Et cela contre la volonté du chapitre de 2006 et sans la réunion d’un Chapitre extraordinaire.
67) Donc sans ces explicitations doctrinales rajoutées par le pape, il y aurait eu un ralliement ?
Tout l’indique ! Et plusieurs indiscrétions des Assistants généraux Pfluger et Nély le confirment.
68) Mais Mgr Fellay n’est pourtant pas un moderniste.
Évidemment. Personne n’a jamais pensé cela. Mais le Cardinal Billot enseignait que le libéral est « un incohérent, quelqu’un qui dit oui, qui dit non, qui ne sait pas exactement, qui ne s’affirme jamais d’une manière claire, qui parle toujours d’une manière ambiguë et tout cela par souci de plaire au monde. » Un penchant libéral est donc sensible à la tentation du ralliement à Rome avant qu’elle ne se convertisse. C’est là que réside le danger : dans une volonté d’accommodement, non dans une reconnaissance directe et théorique de Vatican II. Le danger est cette illusion libérale qui en pratique cherche un modus vivendi avec le système conciliaire.
69) Pourquoi Mgr Fellay et son Conseil ont-ils entretenu toutes ses ambiguïtés ? Pourquoi ont-ils été si imprudents jusqu’à la désobéissance ? Pourquoi ont-ils tenté cette politique si dangereuse et suicidaire ? C’est plus fort encore que le mystère de la Sainte Trinité !
Parce que Mgr Fellay et sa compagnie partagent dans le fond plus l’ecclésiologie de Benoît XVI que celle de Mgr Lefebvre.
VI
70) Quelle est cette ecclésiologie de Benoît XVI ?
C’est celle du Cardinal Ratzinger qui déjà en 1988 avait « insisté sur l’unique Église, celle de Vatican II. » (Mgr Lefebvre, Écône, 19-6-1988)
71) Mgr Lefebvre n’avait-il pas mis en garde contre cette fausse ecclésiologie ?
Bien sûr ! « Le Cardinal Ratzinger nous l’a rappelé je ne sais combien de fois : “ Il n’y a qu’une Église !… Il ne faut pas d’Église parallèle ! ” Alors cette Église, évidemment, c’est l’Église du Concile. Alors si on lui parle de la Tradition, le cardinal Ratzinger répond : “ Mais le Concile, c’est la Tradition aujourd’hui. Vous devez vous rallier à la Tradition de l’Église d’aujourd’hui, pas de celle qui est passée. Ralliez-vous à l’Église d’aujourd’hui ! ” et Mgr Lefebvre de commenter : “ On sentait très bien ça dans son esprit : ça mettra quelques années peut-être, mais il faudra nous ramener à l’esprit du Concile… ” » (Écône 9-6-1988)
72) Mgr Fellay pense-t-il lui aussi qu’il n’y a qu’une seule Église, une Église concrète,
Oui et il le prêche ! « Le fait d’aller à Rome ne veut pas dire qu’on est d’accord avec eux. Mais, c’est l’Église. Et c’est la vraie Église. En rejetant ce qui ne va pas, il ne faut pas tout rejeter. Cela reste l’Église une, sainte, catholique, apostolique. » (Flavigny, 2-9-2012)
Or cette vision est captieuse car Rome a perdu la foi. On ne peut donc pas parler de l’Église aujourd’hui en laissant de côté un fait de cette importance. Les faits – perte de la foi au sommet de l’Église – sont les faits, même s’ils relèvent du mystère d’iniquité.
73) Cela contredit-il vraiment la pensée de Mgr Lefebvre ?
Évidement. « L’Église visible se reconnaît aux signes qu’elle a toujours donnés pour sa visibilité : elle est une, sainte, catholique et apostolique. Je vous demande : où sont les véritables marques de l’Église ? Sont-elles davantage dans l’Église officielle (il ne s’agit pas de l’Église visible, il s’agit de l’Église officielle) ou chez nous, en ce que nous représentons, ce que nous sommes ? Il est clair que c’est nous qui gardons l’unité de la foi, qui a disparu de l’Église officielle. Ces signes ne se trouvent plus chez les autres… Ce n’est pas nous qui sortons de l’Église mais les modernistes. Quant à dire “sortir de l’Église visible”, c’est se tromper en assimilant Église officielle et Église visible. Nous appartenons bien à l’Église visible, à la société des fidèles sous l’autorité du Pape, car nous ne récusons pas l’autorité du Pape, mais ce qu’il fait… Sortir, donc, de l’Église officielle ? Dans une certaine mesure, oui, évidemment. » (Écône, 9-9-1988)
74) Mais Mgr Lefebvre allait aussi à Rome.
Certes, mais avec un but bien précis et non négociable : « J’entends dire : “Vous exagérez ! Il y a de plus en plus de bons évêques qui prient, qui ont la foi, qui sont édifiants…” Seraient-ils des saints, dès lors qu’ils admettent la fausse liberté religieuse, donc l’État laïque, le faux œcuménisme, donc l’admission de plusieurs voies de salut, la réforme liturgique, donc la négation pratique du sacrifice de la Messe, les nouveaux catéchismes avec toutes leurs erreurs et hérésies, ils contribuent officiellement à la révolution dans l’Église et à sa destruction… Une seule chose est nécessaire pour la continuation de l’Église catholique : des évêques pleinement catholiques, sans aucune compromission avec l’erreur, qui fondent des séminaires catholiques… » (Mgr Lefebvre, Itinéraire Spirituel)
75) D’où vient ce terme « d’Eglise conciliaire » ?
Ce terme vient d’une lettre de Mgr Benelli à Mgr Lefebvre (25-6-1976). Et depuis Paul VI (Consistoire du 24-5-1976) pour qui sont « hors de l’Église » ceux qui « refusent les enseignements du concile » en passant par Jean-Paul II (Sacræ Disciplinæ Leges, 25-1-1983) qui voit « dans le Code un grand effort pour traduire en langage canonique cette doctrine même de l’ecclésiologie conciliaire… qui constitue la nouveauté essentielle du Concile Vatican II, dans la continuité avec la tradition législative de l’Église », pour aboutir à Benoît XVI, il y a une parfaite, bien qu’inique, continuité.
76) Depuis combien de temps Mgr Fellay pense-t-il ainsi ?
Depuis plusieurs années. « L’identification entre l’Eglise Officielle et l’Eglise Moderniste, c’est une erreur, parce que nous parlons d’une réalité concrète. » (Mgr Fellay Flavigny, 16-2-2009)
77) Lui a-t-on fait remarquer son erreur ?
Bien sûr. Lors d’une réunion sacerdotale, un théologien et ancien professeur de séminaire demanda au Supérieur Général de lever cette ambiguïté sur l’Église : catholique ou conciliaire ? Il s’est entendu répondre : « Je suis fatigué de ces querelles de mots ».
78) Cette réponse est en effet surprenante.
Plus que surprenante ! Elle est affligeante. Quarante ans de combat théologique sur l’orthodoxie ou l’hétérodoxie des mots pour en arriver là chez un successeur de Mgr Lefebvre ! Lui qui dans une interview, un an après les sacres, confiait :
« Cette histoire d’Église visible de Dom Gérard et de M. Madiran est enfantine. C’est incroyable que l’on puisse parler d’Église visible pour l’Eglise conciliaire par opposition à l’Église catholique que nous essayons de représenter et de continuer. Je ne dis pas que nous sommes l’Église catholique. Je ne l’ai jamais dit. Mais, nous représentons vraiment l’Église catholique telle qu’elle était autrefois puisque nous continuons ce qu’elle a toujours fait… Évidemment nous sommes contre l’Eglise conciliaire qui est pratiquement schismatique, même s’ils ne l’acceptent pas. Dans la pratique c’est une Église virtuellement excommuniée, parce que c’est une Église moderniste. »
79) Voilà pourquoi Menzingen et ses organes de presse (DICI…) évitent d’user des termes tels que « Eglise conciliaire », « Eglise de Vatican II »…
Assurément. Et plus inquiétant encore, dernièrement le Chapitre de 2012 n’a voulu ni reprendre les mots de la Déclaration du 21 novembre 1974 : « Nous refusons et avons toujours refusé de suivre la Rome de tendance néo-moderniste et néo-protestante qui s’est manifestée clairement dans le concile Vatican II et après le concile dans toutes les réformes qui en sont issues » ni ceux de la lettre ouverte au cardinal Gantin : « nous n’avons jamais voulu appartenir à ce système qui se qualifie lui-même d’Eglise conciliaire, et se définit par le Novus Ordo Missae, l’œcuménisme indifférentiste et la laïcisation de toute la Société. Oui, nous n’avons aucune part, nullam partem habemus, avec le panthéon des religions d’Assise. Nous ne demandons pas mieux que d’être déclarés ex communione… »
80) Mais parler d’une nouvelle Eglise est dangereux pour la foi ?
Ce n’est pas dangereux, c’est nécessaire car c’est la réalité !
« C’est une nouvelle Eglise qui a surgi… ils sont obsédés par la fidélité à ce concile Vatican II qui pour eux est la nouvelle Eglise, c’est l’Eglise conciliaire avec ses sacrements, sa foi, son culte, enfin ses catéchismes, et tout, c’est effrayant, effrayant. On ne peut pas être soumis à ça, impossible… Alors qu’est-ce que je vais demander, je vais demander aux séminaristes de faire le serment qu’ils sont soumis à l’Eglise conciliaire ? C’est pas possible.
Non, non, c’est clair maintenant que nous avons affaire à une nouvelle Eglise, une Eglise qui a douze ans. » (Cospec 33B, 1976)
81) Aujourd’hui l’Eglise conciliaire a cinquante ans. Rien n’a changé pour le fond ?
Si, une chose a changé. Aujourd’hui Mgr Fellay, le supérieur de la Fraternité fondée par Mgr Lefebvre entend faire croire aux fidèles catholiques que cette Eglise conciliaire de cinquante ans c’est la même réalité que l’Église catholique alors que celle-là est la corruption de celle-ci.
82) Et c’est inacceptable pour vous ?
Pas pour moi. En soi. Comme c’était inacceptable pour tous ceux qui ont assisté aux sacres de 1988 et ont applaudi à l’anathème jeté par Mgr Lefebvre sur l’esprit conciliaire :
« Quelle est cette vérité pour eux ? Sinon la vérité de Vatican II, sinon la vérité de cette Eglise conciliaire, c’est clair ! Par conséquent, il est clair que pour le Vatican, la seule vérité qui existe aujourd’hui, c’est la vérité conciliaire, c’est “l’esprit du concile”, c’est l’esprit d’Assise.
Voilà la vérité d’aujourd’hui ! Et cela nous n’en voulons pour rien au monde, pour rien au monde ! (Applaudissements fournis et longs) (Mgr Lefebvre 30-6-1988)
83) Pour vous, il ne faut ménager ni Rome ni Benoît XVI ?
Pas pour moi ! Pour Mgr Lefebvre que j’approuve. Pour Mgr Lefebvre, on « abandonne pratiquement le combat de la foi » quand on cesse « d’attaquer Rome » (Fideliter cité par Mgr de Galarreta, Albano, 7-10-2011)
84) Bon, si la tête de la Fraternité n’est plus à la hauteur, au moins Rome ne tentera plus rien après l’échec subi et le refus d’un accord par la Fraternité ?
Rome a peut-être perdu une bataille mais pas la guerre. « S’ils coupent avec nous, une pause dans la tension constante que signifient les contacts pour la Fraternité, serait bienvenue et, à mes yeux, providentielle. De toutes façons, les connaissant, ils ne tarderaient pas longtemps à reparler avec nous. » (Mgr de Galarreta, Albano, 7-10-2011)
85) Est-ce vrai ?
En effet, ça n’a pas tardé. Décembre 2012, Mgr Di Noia adressait une lettre à tous les membres de la Fraternité en vue de la « réconciliation ». Pour cela, il faut « transcender les désaccords apparemment insurmontables sur l’autorité et l’interprétation du concile » pour « désirer réellement l’unité. » Il nous invitait à ne pas perdre le « zèle de notre fondateur ».
Pour cela, il faut arrêter de « corriger publiquement les autres dans l’Église » et ne pas « usurper la mission du Souverain Pontife ». Alors « le charisme authentique de la Fraternité » qui « consiste à former des prêtres » sera utile à l’Église. Il faut abandonner notre « désir d’autonomie » et « chercher une réconciliation ». « Le seul avenir de la Fraternité sacerdotale saint Pie X, prétendait-il, se trouve sur le chemin d’une pleine communion avec le Saint- Siège… »
86) Que faut-il en penser ?
« Vatican II, c’est le découronnement politique de Notre Seigneur Jésus-Christ et le déni de Ses droits sur les sociétés. Vatican II, c’est une bienveillance infiniment dommageable et scandaleuse pour les âmes à l’égard de ces sociétés, convoyeuses de l’erreur et du vice et pourvoyeuses de l’Enfer, bien improprement appelées « autres religions ». Vatican II, c’est ce triomphe du démocratisme dans l’Église qui rend toute autorité chimérique et tout commandement à peu près impossible, qui permet la prolifération de l’hérésie et du schisme.
Vatican II, c’est en réalité le plus grand désastre qui se soit jamais produit dans l’Église… Pour s’en remettre, elle doit s’en défaire. En aucune manière, la Fraternité ne pourra donc cesser son immense combat de confession de la foi qui comporte obligatoirement la dénonciation de l’erreur. Elle doit rester humble et respectueuse mais intrépide, impavide, pour continuer à dire tout ce qu’elle doit dire, confesser tout ce qu’elle doit confesser, dénoncer tout ce qu’elle doit dénoncer. (Abbé de Cacqueray, Suresnes, 31-12-2008)
87) Mais puisque Mgr Fellay a déclaré par trois fois ne pas pouvoir signer, pourquoi Rome dit-elle toujours attendre sa réponse et donne-t-elle encore du temps à la Fraternité ?
Parce que Mgr Fellay, à cause de sa fausse ecclésiologie et de la tentation perpétuelle du ralliement, se refuse à dénoncer publiquement Benoît XVI comme fauteur d’erreur. Il reste fixé sur des documents de Mgr Lefebvre de 1987 disant : « Nous acceptons d’être reconnu par le pape tels que nous sommes et d’apporter notre collaboration au renouveau de l’Église, nous n’avons jamais voulu rompre avec le successeur de Pierre… » (Lettre au card. Gagnon du 21-11-1987) Et refuse de voir l’évolution et la conclusion de Mgr Lefebvre après 1988 qui dit lui même avoir été trop loin dans ses rapports avec Rome.
88) La condition à laquelle s’accroche Mgr Fellay : « que nous soyons reconnus tel que nous sommes » est donc ambiguë ?
Oui, car elle est conciliable avec « l’herméneutique de la continuité » et parce que cette formule relève d’une forme d’œcuménisme, en mêlant dans une même structure ecclésiale la vérité et l’erreur.
89) Quand cessera cette crise dans la Fraternité ?
La crise cessera quand Menzingen :
— lèvera ses ambiguïtés, (c’est pas demain la veille !)
— appellera les choses par leur nom ; un moderniste un moderniste, fût-il pape ; une Eglise conciliaire virtuellement schismatique comme une Eglise virtuellement schismatique, même si elle favorise la soutane et le rite dit « extraordinaire »,
— et se décidera à exiger publiquement les conditions posées par Mgr Lefebvre.
90) Pour finir, « qu’est-ce qui va se passer avec Rome ? Excommunication… ça va rester comme ça… ou un déblocage de la situation… ? » (Mgr Fellay, Écône, 7-9-2012)
Mgr Fellay a donné lui-même la réponse : « je dirais : attendez-vous un peu à tout. »
91) Qu’est-ce que cela veut dire ?
Cela veut dire que nous ne sommes pas sortis de la zone de turbulence doctrinale. La preuve dans ces propos de Mgr Fellay à l’heure où l’on essaye de béatifier Paul VI :
« Regardez, c’est intéressant, qui durant ce temps est le plus opposé à notre reconnaissance ? Les ennemis de l’Église. Je peux dire que nous utiliserons cet argument à Rome, pour tenter de les faire réfléchir… Je n’ai absolument aucune idée de quand un accord se fera, et le terme accord ne convient pas, ce sera une “reconnaissance/normalisation”… Malgré tout ce qui n’est pas bien, il y a de l’espoir, et je suis optimiste dans cette situation… Je dis qu’en regardant la situation de l’Église, c’est toujours l’hiver mais que l’on commence à voir de petites choses, qui débutant, indiquent la venue du Printemps. » (New Hamburg, 28-12-2012)
92) Que faire ?
Suivre le conseil d’un confrère : quand on traverse une zone de turbulence on nous dit « d’attacher la ceinture » mais « pas de la boucler ». (Le Chardonnet de Juillet-août 2012)
93) Vous êtes pessimiste.
Non réaliste. Notre supérieur voit le diable partout à l’œuvre dans la Fraternité sauf à Menzingen. Il est incapable de se remettre en cause. Comme l’a bien dit un confrère, relevant les persécutions injustes de la Maison Générale (intimidations, monitions, mutations, retardements aux ordres, expulsions de prêtres et d’un de nos évêques) :
« En fin de compte, ils ont établi une véritable dictature dans la Fraternité. Ils ont sciemment ignoré les avertissements des personnes prudentes qui leur conseillaient de ne pas passer d’accord pratique avec la Rome moderniste. Ils ont porté atteinte à l’unité et au bien commun de la Fraternité en l’exposant à un danger de compromis avec les ennemis de l’Église. Et enfin, ils se contredisent eux-mêmes en affirmant le contraire de ce qu’ils ont dit il y a à peine quelques années ! Ils ont donc trahi l’héritage de Mgr Lefebvre, les responsabilités de leurs charges, la confiance de milliers de personnes et même de ceux qui, trompés par eux, continuent à leur faire confiance. Ils ont manifesté une volonté déterminée d’emmener la Fraternité, coûte que coûte, au ralliement avec nos ennemis. Peu importe si les accords avec l’Eglise conciliaire ne sont pas encore conclus aujourd’hui, ou ne se feront pas dans l’immédiat, ou jamais… un danger grave demeure pour la Fraternité, car ils n’ont pas rétracté les faux principes qui ont guidé leurs agissements destructeurs… » (Abbé Ortiz, déc. 2012)
94) Est-ce votre dernier mot ?
Non. À tout seigneur, tout honneur. Je laisserai le mot de la fin à notre Supérieur Général malgré tout le mal qu’il a fait.
« Il faudra s’attendre à ce que Rome essaie de nous faire entrer dans l’amalgame universaliste, où on finirait par nous offrir une place « parmi les autres », un peu au sens où déjà maintenant on déclare les orthodoxes Église sœur. On peut bien penser que la tentation de rentrer dans « l’officialité » pourra être grande, à proportion des offres que la Rome œcuméniste pourra nous faire ; refusant alors d’entrer dans ce jeu de confusion, nous passerons pour les vilains méchants. Ceci n’est pour l’instant qu’une hypothèse… » (Mgr Fellay, Cor unum, mars 1995)
Source : La Sapinière – un prêtre du District de France de la FSSPX – 12 février 2013 http://www.lasapiniere.info/catechisme-de-la-crise-dans-la-fraternite/
http://tradinews.blogspot.fr/2013/03/la-sapiniere-catechisme-de-la-crise.html
Jérôme Bourbon : un demi-siècle après Vatican d’Eux
L’église Conciliaire
n’est pas
l’Église Catholique !
Ils ont… tout détruit
L’Église de Dieu ne peut pas s’être trompé pendant 2000 ans
L’Église de Dieu ne peut ni se tromper, ni nous tromper
Jérôme Bourbon dans le RIVAROL n° 3064 en vente dès demain, nous donne la très bonne analyse suivante sur le cataclysme de Vatican d’Eux, depuis ces cinquante derniers ans :
Ndlr du CatholicaPedia : Les accentuations et encadré sont de nous.
Rivarol n°3064 du 12/10/2012
Les cinquante ans de Vatican II : un demi-siècle cataclysmique
Cinquante ans se sont écoulés depuis ce jour d’octobre 1962 qui vit la réunion dans la basilique Saint-Pierre de Rome de 2381 évêques venus du monde entier (pays communistes excepté) à l’appel de Jean XXIII pour la cérémonie d’ouverture du « Second Concile œcuménique », qui allait s’éterniser jusqu’au 8 décembre 1965. Si l’on devait répertorier les principaux événements du XXe siècle, Vatican II y figurerait à l’évidence tant il a occasionné dans les consciences, les mœurs et les institutions des bouleversements fondamentaux dont nous n’avons pas encore pris toute la mesure. Cette assemblée d’évêques qui, à la différence des vingt conciles œcuméniques de Nicée à Vatican I, n’a pas défini ni explicité des dogmes, n’a pas procédé par canons et anathèmes, a ouvert la voie à une nouvelle religion qui porte toujours officiellement le nom de catholique mais dont la substance et les finalités ne sont plus du tout les mêmes. Est-ce un hasard si les sectateurs de Vatican II ont parlé dès le début, tel le cardinal Benelli, d’« église conciliaire » ou comme Paul VI de « nouvelle Pentecôte » ? De même, le cardinal Suenens remarquait-il que « Vatican II, c’est 1789 dans l’Église », tandis que le Père Congar ajoutait éloquemment que par le concile « l’Église avait accompli pacifiquement sa révolution d’Octobre ». Expressions qui démontrent que Vatican II marque une rupture radicale avec près de 2000 ans de catholicisme et inaugure une nouvelle religion, celle de l’humanité.
Le culte de l’homme
Le concile a introduit une nouvelle manière de se situer par rapport à Dieu. Prétendant que l’homme a changé, les Pères conciliaires en déduisent qu’il faut aussi modifier le rapport de l’homme à Dieu en passant du théocentrisme à l’anthropocentrisme. Inversion radicale des fins : la religion n’est plus au service de Dieu mais au service de l’humanité. « L’homme est la seule créature de Dieu créée pour elle-même », « L’homme est le centre et le sommet de toutes choses » ose clamer la constitution Gaudium et Spes. Et Paul VI, dans son ahurissant discours de clôture de Vatican »II, ira jusqu’à dire : « La religion du Dieu qui s’est fait homme s’est rencontrée avec la religion — car c’en est une — de l’homme qui se fait Dieu. […] Nous aussi, nous plus que quiconque, nous avons le culte de l’homme ».
Si ce dernier est la fin et le sommet de tout, il faut évidemment repenser toute la théologie catholique. L’église conciliaire se définit comme un moyen, une institution (parmi beaucoup d’autres), un signe au service de l’homme. C’est la fameuse théorie de l’Église-sacrement. Jean Paul II pourra ainsi dire que « l’Église a révélé l’homme à lui-même », ou encore que « l’homme est le chemin de l’Église ». Si tel est le cas, l’on comprend que la liturgie ait alors pour objectif de célébrer l’humanité, sujet du rite sacré et du sacerdoce. D’où les autels retournés vers l’assemblée des fidèles dont le prêtre n’est que l’animateur, la nouvelle messe n’étant pas hiérarchique mais démocratique. D’où le rejet du caractère propitiatoire du saint sacrifice de la messe. La « messe de Luther » (dixit Mgr Lefebvre) dont des études détaillées ont prouvé les origines non seulement protestantes mais talmudiques, se définit comme la « synaxe sacrée des fidèles », ainsi que l’affirme l’article 7 du Novus Ordo Missae de Paul VI. La célébration dite de l’eucharistie n’est plus le mémorial de la croix mais celui de la cène. C’est la doctrine de la messe-repas.
La servante du Mondialisme
Selon cette nouvelle théologie, ce n’est plus l’Église catholique qui est le royaume de Dieu mais l’humanité tout entière. La mission de l’église conciliaire sera alors de préparer l’avènement de ce royaume temporel vers lequel convergent toutes les religions puisque le genre humain tend en effet à une unité croissante dont les signes sont « la socialisation de toutes choses, le partage des richesses, la revendication des droits de l’homme ». Le rôle de la nouvelle église se réduit à hâter ce processus d’unification. C’est ainsi que se justifient le dialogue inter-religieux, l’œcuménisme libéral, lesquels sont au service d’une paix en devenir. D’où des rassemblements syncrétistes comme Assise ou cathodiques comme les Journées Mondiales de la Jeunesse (JMJ) destinés, selon les desseins de l’ONU, à préparer l’avènement d’un mondialisme politico-religieux, c’est-à-dire d’un gouvernement mondial et d’une religion elle-même mondiale confinée dans le rôle d’animatrice de la démocratie universelle. Dans ce schéma, la royauté sociale de Jésus-Christ apparaît évidemment obsolète. Aussi l’église conciliaire se rallie-t-elle d’enthousiasme à la laïcité de l’État et au besoin l’impose par la force comme en Espagne (1967) et en Colombie (1973) qui, à la demande expresse de Paul VI, abandonnent leurs constitutions catholiques.
Cette unité spirituelle du genre humain se décline en différents degrés de communion, en multiples cercles concentriques ; les consciences sont plus ou moins éclairées par la foi mais personne ne saurait être exclu, car « d’une certaine manière, le Christ s’est uni à tout homme » (Gaudium et Spes). Plus besoin alors d’être baptisé et de croire pour être sauvé. La question du salut et de la damnation a perdu toute urgence et même tout sens. Et en effet la pastorale conciliaire fait l’économie du péché originel et de la déchéance de la nature humaine. Le salut n’est jamais qu’une prise de conscience personnelle, l’homme affirmant son extraordinaire dignité.
C’est dire que Vatican II est en rupture totale non seulement avec la Tradition catholique mais plus généralement avec la religion catholique puisque ce concile consiste à exalter la personne humaine et à assurer l’unité du genre humain.
La genèse du Concile
Quel est le déroulement des événements qui a conduit à une telle révolution copernicienne ? En fait, tout débute, dix-neuf jours après la mort de Pie XII, avec l’élection à soixante-dix-sept ans, au onzième tour de scrutin, le 28 octobre 1958, du patriarche de Venise Angelo Giuseppe Roncalli. Ce dernier qui, de façon très révélatrice, prend le nom d’un antipape du Moyen Age impliqué dans le grand schisme d’Occident, Jean XXIII, entend rompre spectaculairement avec les grandes orientations définies par Pie XII. Roncalli met en œuvre une stratégie qui aboutira à ce qu’il appellera « l’aggiornamento » c’est-à-dire à la révolution dans l’Église.
À peine élu, celui qui sera appelé par les media « le bon pape Jean » ((Lire l’étude, malheureusement non terminée, de l’abbé Ricossa sur le « le bon pape Jean » : http://www.a-c-r-f.com/documents/Abbe_RICOSSA_Le-Pape-du-Concile.pdf)) reçoit significativement les plus vifs encouragements des principaux ennemis de l’Église catholique. Yves Marsaudon dans son livre L’œcuménisme vu par un franc-maçon de tradition écrit ainsi : « Nous eûmes tout d’abord la très grande joie de recevoir dans les 48 heures un accusé de réception à nos respectueuses félicitations. Pour nous c’était une grande émotion, mais pour beaucoup de nos amis ce fut un signe ». De même, Jean XXIII reçoit les félicitations du grand rabbin d’Israël Isaac Herzog, de l’archevêque anglican Geoffroy Fischer, de Paul Robinson, président des églises fédérées et enfin du chef de l’église orthodoxe russe, le patriarche Alexis.
Dès le 25 janvier 1959, soit moins de trois mois après son élection, Roncalli annonce publiquement de la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs la convocation du « Second concile œcuménique du Vatican ». Pie XII avait lui aussi songé à réunir une telle assemblée, mais, devant les dangers de l’entreprise, il s’était rapidement ravisé : « J’entends autour de moi des novateurs, disait-il, qui veulent démanteler la Chapelle sacrée, détruire la flamme universelle de l’Église, rejeter ses ornements, lui donner le remords de son passé historique… Un jour viendra où le monde civilisé reniera son Dieu, où l’Église doutera comme Pierre a douté. Elle sera tentée de croire que l’homme est devenue Dieu, que son Fils n’est qu’un symbole, une philosophie comme tant d’autres, et dans les églises, les chrétiens chercheront en vain la lampe rouge où Dieu les attend, comme la pécheresse criant devant le tombeau vide : où l’ont-ils mis ? » (Mgr Roche : Pie XII devant l’Histoire).
Pie XII et Jean XXIII étaient tous les deux au courant de cette situation pré-révolutionnaire dans l’Église, mais alors que le premier ne voulait pas céder aux sirènes des nouveautés, le second au contraire brûlait de tout transformer. Appeler à la convocation d’un concile le 25 janvier 1959 n’était à cet égard pas un acte innocent, puisque cette date marquait la clôture de la semaine de prières pour l’unité des chrétiens. Le concile à venir ne serait donc pas œcuménique (c’est-à-dire universel, comme le furent les vingt conciles de Nicée à Vatican I), mais œcuméniste. Au reste, dès l’année suivante, le 5 juin 1960, Jean XXIII crée un Secrétariat pour l’unité des chrétiens dont il confie la direction au cardinal Bea, lequel est directement à l’origine du décret sur l’œcuménisme de Vatican II qui rompt radicalement avec le magistère antérieur. ((Ne jamais oublier l’importance d’Elie Benamozegh, le vrai Père de Vatican II : LE SANCTUAIRE INCONNU par Aimé Palliere ))
Dans son discours d’ouverture, Jean XXIII tient un discours qui fit sensation et dans lequel il disait sa “foi” en l’avenir et dans le progrès. À cinquante ans de distance, cet optimisme tapageur apparaît totalement déplacé. Qu’on en juge : « Dans la situation actuelle de la Société, certains ne voient que ruines et calomnies ; ils ont coutume de dire que notre époque a profondément empiré, par rapport aux siècles passés… Il nous semble nécessaire de dire notre complet désaccord avec ces prophètes de malheur qui annoncent toujours des catastrophes, comme si le monde était près de sa fin… Il faut que l’Église se tourne vers les temps présents qui entraînent de nouvelles voies à l’apostolat catholique ».
Une rupture radicale
Dès lors, le décor était en place, pour la plus grande révolution que l’Église ait subie depuis sa naissance. Parmi les 2381 évêques présents, seuls quelque trois à quatre cents Pères conciliaires (dont Mgr Lefebvre et Mgr de Castro Mayer) tentèrent de résister aux assauts des modernistes en se regroupant au sein du Cœtus internationalis patrum, mais ce combat ne fut hélas pas couronné de succès, tant la minorité activiste était habile dans la manipulation des masses, experte dans les formules volontairement équivoques, d’autant, et c’est là l’essentiel, qu’elle pouvait s’appuyer sur un allié indispensable en la personne de Jean XXIII puis à partir de 1963 de son successeur Paul VI.
Il faudrait des études détaillées — et ces dernières décennies n’en ont pas manqué — pour analyser, disséquer, commenter les quelque deux milles pages de documents signés par les Pères conciliaires et “promulgués” par Paul VI le 7 décembre 1965 et pour expliquer l’absence d’autorité et de légitimité de Vatican II et des hommes en blanc qui s’en réclament. On peut à bon droit considérer que Vatican II était en fait un conciliabule, et non un vrai concile, tant ces décrets ont rompu avec le magistère traditionnel. Il est clair que Vatican II a voulu faire passer l’Église du théocentrisme à l’anthropocentrisme. Rien à cet égard n’est plus parlant que le discours de clôture de Paul VI : « L’Église du concile s’est aussi beaucoup occupé de l’homme, de l’homme tel qu’en réalité il se présente à notre époque, l’homme vivant, l’homme tout entier occupé de soi, l’homme qui se fait non seulement le centre de tout ce qui l’intéresse, mais qui ose se prétendre le principe et la raison dernière de toute réalité. L’humanisme laïc et profane, enfin, est apparu dans sa terrible stature et a, en un certain sens, défié le concile. La religion du Dieu qui s’est fait homme s’est rencontrée avec la religion — car c’en est une — de l’homme qui se fait Dieu. Qu’est-il arrivé ? Un choc, une lutte, un anathème ? Cela pouvait arriver, mais cela n’a pas eu lieu. La vieille histoire du Samaritain a été le modèle de la spiritualité du concile. Une sympathie sans bornes l’a envahi tout entier. La découverte des besoins humains (et ils sont d’autant plus grands que le fils de la terre s’est fait plus grand) a absorbé l’attention du concile. Reconnaissez-lui au moins ce mérite, vous, humanistes modernes qui renoncez à la transcendance des choses suprêmes, et sachez reconnaître notre nouvel humanisme. Nous aussi, nous plus que quiconque, nous avons le culte de l’homme. »
“1789 dans l’Église”
On ne saurait mieux dire que les hiérarques de l’Église ont renoncé à être un signe de contradiction, en s’ouvrant totalement au monde c’est-à-dire à l’erreur, au mensonge et à l’apostasie, tournant le dos aux injonctions de l’Apôtre Saint Jacques qui dans son Épître s’écrie fortement : « Adultères, ne savez-vous pas que l’amitié du monde, c’est l’inimitié contre Dieu ? Quiconque veut être ami du monde se rend ennemi de Dieu. » Par là même, l’Église catholique s’éclipsait, était mise au tombeau, cédant la place à l’église conciliaire et à sa « révolution d’Octobre ».
De fait Vatican II a réussi à mettre en application la devise de la révolution : la “liberté” s’est introduite par la liberté religieuse ou liberté des religions qui met sur le même plan l’erreur et la vérité, promeut la laïcité de l’État et nie le règne social de Jésus-Christ ; l’ “égalité” s’insinue par la collégialité et le vénéneux principe de l’égalitarisme démocratique (dans ce schéma l’évêque n’est plus le maître dans son diocèse avec les conférences épiscopales, le curé dans sa paroisse avec les conseils paroissiaux, etc.) ; enfin la “fraternité” s’accomplit sous la forme de l’œcuménisme libéral qui embrasse toutes les erreurs et les hérésies et tend la main à tous les ennemis de l’Église catholique, à commencer par les juifs considérés comme « frères aînés ». L’église conciliaire va même jusqu’à enseigner que l’Ancienne Alliance est toujours valable et qu’elle n’a pas été abrogée par la Nouvelle Alliance, ce qui est une façon de dire, si l’on est logique, que la venue du Christ sur terre, sa Passion, sa mort et sa Résurrection étaient finalement inutiles. ((Le livre de l’abbé Leroux, préface par Mgr Lefebvre, Pierre M’aimes-tu ?, mérite d’être cité. C’est certainement un des meilleurs livres-critique de Vatican d’eux !))
L’académicien Jean Guitton, confident et ami de Paul VI, aimait à répéter que Vatican II marquait la disparition (au moins apparente) de l’Église catholique et sa substitution par l’église œcuménique romaine. De fait, la nouvelle église conciliaire ne possède aucune des quatre notes qui permettent de reconnaître à coup sûr l’Église catholique : elle n’est ni une puisqu’elle est démocratique et pluraliste (à chaque prêtre son hérésie), ni sainte puisqu’elle a profondément altéré les sacrements en créant de nouveaux rites douteux voire invalides pour la plupart (sujet essentiel dont on ne se préoccupe pas assez), s’acharnant ainsi à obstruer les canaux de la grâce sanctifiante, ni catholique puisqu’elle est œcuméniste et qu’elle rompt radicalement avec le magistère antérieur, ni apostolique puisqu’elle n’a pas la foi des Apôtres.
Dans une volonté satanique de destruction, on s’en est même pris aux congrégations religieuses dont les constitutions ont toutes été profondément modifiées, y compris celle des Chartreux qui n’avait pourtant jamais été remaniée depuis son fondateur saint Bruno. Et les églises elles-mêmes sont transformées : au maître-autel tourné vers Dieu se substitue une simple table orientée vers l’assemblée ; le prêtre (ou ce qui en tient lieu) étant réduit au rôle d’animateur et de président d’une cérémonie sécularisée. Les confessionnaux sont délaissés et font souvent l’office de placards à balais. La chaire est supprimée ou délaissée, manière symbolique de renoncer au pouvoir d’enseignement de l’Église, car dans la religion conciliaire nous ne sommes plus dans le schéma de l’Église maîtresse de vérité enseignant au monde la voie, la vérité et la vie mais dans celui d’une église enseignée par le monde, apprenant à son contact, réagissant à l’unisson. Il s’agit de mettre en place les conditions d’un mondialisme politico-religieux ; dans le nouvel ordre mondial les religions mises sur un pied d’égalité ne sont en effet que de simples animatrices et de zélés propagandistes de la démocratie universelle et de ses idoles : la déclaration des droits de l’homme, le philosémitisme, la tolérance érigée en absolu, le laïcisme, la liberté de conscience et de culte, l’antiracisme unilatéral et obligatoire, la lutte acharnée contre toutes les discriminations, mêmes naturelles et légitimes. ((Et surtout l’abandon de la Royauté sociale de Notre-Seigneur Jésus-Christ !))
De nouvelles orientations politiques
D’où les orientations politiques d’une nouvelle église, compagnon de route du communisme, du socialisme, de la franc-maçonnerie, des organisations juives et antiracistes, bref des ennemis traditionnels et séculaires de l’Église catholique. Dès lors, il n’est rien d’étonnant à ce que l’épiscopat français ait toujours pris violemment position contre la droite nationale, préférant soutenir les forces responsables de l’avortement légalisé et remboursé, du délitement de la famille, de l’instauration du PACS, de la généralisation de la pornographie et de la luxure. Rien de surprenant non plus si cette nouvelle église, après avoir favorisé la décolonisation et montré beaucoup plus de mansuétude pour les assassins et les porteurs de valise du FLN que pour les rapatriés et les partisans de l’Algérie française, soit un des bruyants soutiens de l’immigration massive, essentiellement mahométane, qui ne cesse de se déverser sur notre pays et notre continent. Après avoir trahi Dieu et son Évangile, ces hiérarques ont logiquement trahi leur patrie.
Vatican II, qui est resté muet sur le communisme au moment où il faisait encore des millions de morts, a mis en œuvre l’ouverture au monde qui est en fait une ouverture unilatérale à la gauche. D’où la théologie de la libération en Amérique du Sud. D’où la sympathie incessante manifestée envers le marxisme, le gauchisme (qu’on se souvienne de la déclaration des évêques de France approuvant chaleureusement mai 1968), le féminisme (l’épiscopat moderniste s’est réjoui en 2000 de l’adoption de la parité), l’invasion étrangère. Car la religion de Vatican II consiste à embrasser, et si possible à devancer, toutes les modes, à s’adapter au monde moderne et à s’agenouiller, émerveillée, devant l’Humanité déifiée. Faible avec les forts, les délinquants, les immigrés “sans-papiers”, elle est impitoyable envers les faibles, les persécutés, les délaissés. Pas un seul prélat n’a dénoncé le traitement infligé naguère au nonagénaire Maurice Papon ou aux révisionnistes criblés d’amendes et mis en prison. Pas un seul mitré ne s’est démarqué des campagnes de haine contre le président du Front National, pas même lors des manifestations de l’entre-deux-tours de la présidentielle de 2002 où étaient scandés entre autres charmants slogans « pour Le Pen une balle, pour le FN une rafale », « Crève charogne », « Le Pen facho, salaud, le peuple aura ta peau ». Au contraire, la nouvelle église se veut en pointe dans le combat antiraciste, antifasciste et antirévisionniste. Car s’il est tout à fait permis dans l’église conciliaire de contester des vérités de foi ou des préceptes moraux, en revanche on ne badine pas avec le dogme holocaustique, comme en témoigne l’affaire Williamson. Mieux vaut pour un séminariste nier la virginité perpétuelle de Marie que d’exprimer un doute sur la Shoah. Servante de l’Humanité, la contre-église de Vatican II est en effet l’un des gardiens vigilants de la contre-religion de l’Holocauste. L’église qui n’est plus catholique est devenue démocrato-holocaustique, la nature ayant horreur du vide. Or, la Shoah ou la Croix, il faut choisir !
Les causes de ce bouleversement
Reste évidemment à se demander comment un tel bouleversement a été possible et pourquoi il a suscité si peu de résistances. Il n’y a pas de réponse simple à ces questions. On peut à bon droit incriminer le rôle de la puissance juive et de son bras armé la franc-maçonnerie. Qu’on songe par exemple à la lettre écrite par un haut-dignitaire de la Haute-Vente des Carbonari en 1844 et qui tomba providentiellement entre les mains de Léon XII : « Nous devons arriver au triomphe de la révolution par un pape. Or donc pour nous assurer un pape dans les proportions exigées, il s’agit d’abord de lui former une génération digne du règne dont nous rêvons. Laissons de côté la vieillesse et l’âge mûr ; allez à la jeunesse et, si possible, jusqu’à l’enfance… C’est à la jeunesse qu’il faut aller, c’est elle que nous devons entraîner sans qu’elle s’en doute, sous le drapeau des sociétés secrètes. Une fois votre réputation établie dans les collèges, les gymnases, dans les universités et dans les séminaires, une fois que vous aurez capté la confiance des professeurs et des étudiants, faites que ceux qui principalement s’engagent dans la milice cléricale aiment à rechercher vos entretiens… Cette réputation donnera accès à nos doctrines au sein du jeune clergé, comme au fond des couvents. Dans quelques années, ce jeune clergé aura, par la force des choses, envahi toutes les fonctions : il gouvernera, il administrera, il jugera, il formera le conseil du souverain, il sera appelé à choisir le Pontife qui doit régner et ce Pontife, comme la plupart de ses contemporains, sera plus ou moins imbu des principes humanitaires que nous allons commencer à mettre en circulation… Que le clergé marche sous votre étendard en croyant toujours marcher sous la bannière des clefs apostoliques. Tendez vos filets comme Simon Barjona ; tendez-les au fond des sacristies, des séminaires et des couvents plutôt qu’au fond des mers et, si vous ne précipitez rien, nous vous promettons une pêche plus miraculeuse que la sienne. […] Infiltrez le venin dans les cœurs choisis à petites doses et comme par hasard ; puis à la réflexion, vous serez étonnés vous-mêmes de votre succès. […] Vous aurez prêché une révolution en tiare et en chape, marchant avec la croix et la bannière, une révolution qui n’aura besoin que d’être un tout petit peu aiguillonnée pour mettre le feu aux quatre coins du monde. […] Ce que nous devons demander avant tout, ce que nous devons chercher et attendre, comme les juifs attendent le Messie, c’est un pape selon nos besoins. Glissez dans les esprits les germes de nos dogmes, que prêtres et laïcs se persuadent que le christianisme est une doctrine essentiellement démocratique ».
Mais l’explication par les puissances occultes, pour pertinente qu’elle soit, n’épuise pas le sujet. On ne peut passer sous silence l’état du monde au moment où les Pères conciliaires se réunissent en 1962. La victoire en 1945 des démocraties alliées à l’Union soviétique a incontestablement créé un environnement très défavorable à l’épanouissement de l’Église et des valeurs chrétiennes. L’hédonisme généralisé, l’individualisme exacerbé, l’égalitarisme forcené, le matérialisme radical de la démocratie libérale et du communisme athée ne pouvaient à terme qu’influer négativement sur les hommes d’Église comme sur l’ensemble des catholiques. Plus généralement, le fait que les institutions n’étaient plus chrétiennes depuis assez longtemps dans la quasi-totalité des pays du globe, et singulièrement dans la plupart des pays d’Europe, n’était pas non plus de nature à accroître l’influence de l’Église. Vatican II s’inscrit dans un monde déjà fortement déchristianisé et meurtri par deux sanglantes guerres mondiales. En un siècle et demi, la Révolution Française a eu le temps d’instiller le poison de ses idées pernicieuses à l’Europe entière, sinon à toute la terre, venin prolongé par la victoire du protestantisme anglo-saxon et du communisme athée en 1945. Enfin, la domination chaque jour plus insolente de la techno-science a créé un environnement très défavorable au rayonnement de l’Église. Sans doute conviendrait-il de remonter à la Renaissance et à son humanisme pour expliquer la genèse des idées qui ont triomphé au concile. Si l’Église a résisté aux assauts du protestantisme au XVIe, du jansénisme au XVIIe, du naturalisme philosophique au XVIIIe, du libéralisme au XIXe et du modernisme dans la première moitié du XXe siècle, c’est cette dernière hérésie, stigmatisée par saint Pie X dans sa magistrale encyclique Pascendi (1907), qui finit par séduire la quasi-totalité de la hiérarchie catholique.
Les fruits vénéneux de l’ “aggiornamento”
Les fruits de cette subversion religieuse et politique, doctrinale et pastorale ne se sont pas fait attendre : effondrement des vocations religieuses et sacerdotales, affaissement de la pratique religieuse, montée vertigineuse de l’indifférentisme religieux, du relativisme moral, du scepticisme philosophique. Depuis 1960 environ, les nouvelles générations sont élevées dans une totale ignorance de la religion ; la transmission ne se fait plus. Le dépôt de la foi n’a pas été gardé par ceux qui avaient le devoir sacré de le conserver. Dès lors, rien de surprenant si depuis un demi-siècle que l’Église catholique est au tombeau, occupée, occultée et éclipsée par le modernisme triomphant et que nous vivons donc des temps antéchristiques, la société s’est complètement décomposée, liquéfiée. En cinquante ans, le monde a plus changé qu’en deux millénaires. Nous avons quitté la civilisation édifiée par des siècles d’efforts, de sacrifices, de dévouement pour une barbarie infiniment pire que celle de jadis. Notre monde a rejeté avec obstination la vérité connue. Or, comme le prophétisait le cardinal Pie, « lorsque le Bon Dieu ne règne pas par sa présence, il règne par toutes les calamités liées à son absence ».
Naguère même ceux qui n’étaient pas chrétiens, même ceux qui faisaient profession de rejeter bruyamment le Christ et sa loi, étaient comme malgré eux imprégnés des valeurs chrétiennes. Ils savaient ce que voulaient dire la parole donnée, l’honneur, la fidélité, le courage, la politesse, l’héroïsme, la vertu. Aujourd’hui tous les mots sont pipés. Chez un enfant de sept ans le mot “amour” est déjà irrémédiablement souillé. L’homme moderne n’est plus relié à rien, sinon à son téléphone portable et à Internet. Toute référence transcendantale lui est étrangère. En voulant supprimer Dieu, on a par là-même supprimé la morale. D’où un déferlement de haine, de violence et de nihilisme. D’où des familles divisées, éclatées, décomposées, recomposées. D’où des enfants abandonnés à eux-mêmes. D’où la déferlante de la drogue et de la pornographie. D’où le triomphe satanique de toutes les inversions : mariage homosexuel, théorie du gender, vomitives Gay Pride réunissant chaque année un plus grand nombre de participants, etc. D’où le recours massif à des antidépresseurs et à des anxiolytiques, à des psychiatres et à des mages. D’où la contagion des suicides. D’où le règne du néant, le triomphe insolent du mensonge et de Mammon. Nous vivons en ce moment trois épisodes de l’Ancien Testament : la tour de Babel, le veau d’or et Sodome et Gomorrhe. Comment croire que si l’Église catholique n’avait pas été trahie par ceux-là mêmes qui avaient charge ici-bas de présider à sa pérennité nous en serions là ?
Des temps Apocalyptiques et AntéChristiques
Enfin, l’on peut se demander si Vatican II ne marque pas le point final d’un incessant recul de l’Église catholique depuis plusieurs siècles. Au XIe siècle, l’Orient quittait la communion de l’Église romaine avec le schisme orthodoxe ; au XVIe l’hérésie protestante emportait la moitié de l’Europe ; le jansénisme pervertissait le XVIIe ; le naturalisme de la philosophie des Lumières bouleversait au XVIIIe les fondements mêmes de la société, le libéralisme politique et philosophique combattu par le Syllabus et tous les papes, de Pie VI à Pie XII, marquait de sa détestable empreinte le XIXe et fort logiquement le modernisme fut et demeure l’hérésie du XXe et du début de ce XXIe siècle. Pourtant, malgré les coups qui lui étaient infligés, malgré ses reculs et ses défaites, l’Église ne baissait pas les bras. Ce qu’elle perdait en Europe, elle le gagnait grâce à l’évangélisation du nouveau monde puis grâce aux missions en Asie et en Afrique. De nouvelles congrégations religieuses, d’autres instituts enseignants voyaient le jour.
La nouveauté depuis 1960, c’est qu’il ne s’agit plus d’une crise de croissance mais bel et bien d’une crise de conscience. Si Vatican II a été possible, et s’il y eut hélas si peu de réactions, c’est sans doute finalement parce que les croyances étaient devenues superficielles, sinon factices, purement extérieures. Beaucoup brûlaient de se défaire d’une morale jugée ringarde, de dogmes contraires à l’esprit progressiste et rationaliste, d’une obéissance au Christ et à sa loi vécue comme excessivement coercitive.
Vient alors une ultime question : comment sortir de cette crise ? Il semble vain d’espérer un retour des modernistes à la foi catholique qui ont commis la faute irrémissible de combattre la vérité connue, péché contre le Saint-Esprit, et qui refusent de voir les désastres que leurs hérésies et leur apostasie ne cessent d’engendrer. De plus, les modernistes ont réussi à neutraliser quasiment toutes les résistances, les groupes dits traditionalistes se ralliant les uns après les autres à la Rome apostate ou brûlant de trouver un accord avec ceux-là mêmes qui détruisent la foi. Avant eux, la quasi-totalité des évêques conservateurs regroupés dans le Cœtus internationalis patrum avaient fini par accepter Vatican II et les réformes qui en sont issues, en signant d’abord les décrets du conciliabule en 1965 et en appliquant la révolution conciliaire dans leur diocèse respectif.
La crise effroyable que nous vivons a une évidente dimension eschatologique, il faut être aveugle ou de mauvaise foi pour l’ignorer. Si Saint Paul a prédit à Timothée que « les jours viendraient où les hommes ne supporteraient plus la sainte doctrine », si le cardinal Pie a prophétisé que « l’Église serait réduite à des dimensions individuelles et domestiques », si la Sainte Vierge a dit à Mélanie à La Salette que « Rome perdra la foi et deviendra le siège de l’Antéchrist », s’il est dit dans la version intégrale de l’Exorcisme de Léon XIII « Là où fut institué le siège du bienheureux Pierre, et la chaire de la Vérité, là ils ont posé le trône de leur abomination dans l’impiété, en sorte que le pasteur étant frappé, le troupeau puisse être dispersé », si avec la synaxe de Paul VI nous voyons « l’abomination de la désolation dans le lieu saint » (Matthieu XXIV, 15), il est non moins vrai que le Christ, chef de l’Église, a promis à l’institution qu’il a fondée l’indéfectibilité et c’est fort de cette promesse divine que malgré les ténèbres actuelles, les ruines qui partout s’accumulent, les chrétiens fidèles gardent au cœur une invincible espérance surnaturelle. Sûrs que le retour du Christ qui détruira l’Antéchrist « par le souffle de sa bouche » (2 Thessaloniciens II, 8) lors de la Parousie rendra à chacun ce qui lui est dû et mettra un terme définitif aux temps apocalyptiques que nous vivons.
Jérôme BOURBON.
RIVAROL
Hebdomadaire de l’opposition nationale et européenne
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ABBÉ CÉRIANI : COMMENTAIRES SUR LE COMMENTAIRE ELEISON 270 : QUI DIVISE ?
Alors que beaucoup soutiennent Mgr Williamson comme leur “Héros ” — n’ayant pas compris qu’il était un leurre… — comme le site récent (néo-antiaccordiste) antiModernisme.info qui publie vaillamment « Été chaud 2012, Mgr Williamson sur les pas de Mgr Lefebvre » !
Monseigneur Williamson pense et parle vrai. A ce titre il est le digne héritier de Mgr Lefebvre. Certains diront que Monseigneur Lefebvre ne s’était pas avancé comme Monseigneur Williamson dans des matières politiques et historiques « délicates » …et aurait ainsi été un modèle de combattant de la Foi.
Notre confrère remet les pendules à l’heure…
… et ne voyant pas l’étiquette qu’il a de collé sur le front : « NAZI » (Qui va le suivre ?),
l’abbé Juan Carlos Cériani remet, lui aussi, les pendules à l’heure… et énonce quelques vérités dans son article ci-dessous, publié sur Cristiandad :
Abbé Cériani : Commentaires sur le Commentaire Eleison 270 : Qui divise ?
COMMENTAIRES
sur le Commentaire Eleison 270
QUI DIVISE ?
Dans son Commentaire Eleison 270 du 15 septembre 2012, Monseigneur Williamson analyse le chapitre VII de l’Évangile selon saint Jean et l’applique à ceux qui seraient vraiment en train de diviser les rangs de la Tradition.
De même que la division actuelle de l’Église est imputable non à Monseigneur Lefebvre ni à ceux qui l’ont suivi, mais principalement aux autorités de l’Église qui sont en train de déformer la vraie religion, de même, les véritables responsables de la division actuelle des rangs de la Tradition seraient ceux qui promeuvent un pot-pourri composé de Vérité catholique et d’erreur conciliaire.
S’il en est ainsi, c’est parce que la Vérité prend le pas sur l’autorité comme sur l’unité.
Pour parvenir à cette conclusion, Mgr Williamson, partant d’une première question fondamentale – Où est la vérité en l’an 2012 ? – pose une série d’autres questions qui appellent des réponses évidentes, mais auxquelles il omet de répondre, et ce dans un dessein bien précis.
On me permettra donc de proposer à Mgr Williamson quelques réponses à ces questions :
- Le rite romain de la Sainte Messe, qui n’avait jamais été dépouillé de ses droits, a perdu de jure sa condition d’unique forme ordinaire et officielle depuis l’adoption du Motu Proprio du 7 juillet 2007. Vrai ou faux ? VRAI.
- Selon le Motu Proprio de Benoît XVI, la Messe traditionnelle doit être considérée comme abrogée en tant qu’expression ordinaire de la liturgie de l’Église. Vrai ou faux ? VRAI.
- Par ce Motu Proprio, la Rome antichristique et moderniste a rabaissé le rite romain de la Sainte Messe, la reléguant à la condition de « forme extraordinaire » et l’unissant au « rite bâtard montinien », devenu la « forme ordinaire » de l’unique rite romain. Vrai ou faux ? VRAI.
- Pour s’adapter à la réalité du Motu Proprio, il est nécessaire de dire que le Missel traditionnel n’a jamais été abrogé en tant que forme extraordinaire. Vrai ou faux ? VRAI.
- Pour s’adapter à la réalité du Motu Proprio, il est nécessaire de dire que le Missel traditionnel a été abrogé en tant que forme ordinaire. Vrai ou faux ? VRAI.
- Pour s’adapter à la réalité du Motu Proprio, il est nécessaire de dire qu’on n’est autorisé à célébrer la Messe traditionnelle que comme forme extraordinaire. Vrai ou faux ? VRAI.
- Pour s’adapter à la réalité du Motu Proprio, il est nécessaire de dire qu’on n’a pas le droit de célébrer la Messe traditionnelle comme forme ordinaire. Vrai ou faux ? VRAI.
- Au mépris de ces vérités, Mgr Williamson a fait chanter un Te Deum au Séminaire de La Reja pour célébrer la promulgation du Motu Proprio. Vrai ou faux ? VRAI.
- Mgr Williamson a écrit dans son Commentaire du 15 septembre 2007 : « La Messe dite “tridentine” est pleine de saine doctrine catholique ; cependant, je ne puis que me réjouir de voir le Motu Proprio reconnaître qu’elle n’a jamais été abolie et concéder une certaine liberté pour la célébrer. » Vrai ou faux ? VRAI.
- Mgr Williamson a reçu de l’abbé Cériani une lettre datée du 21 décembre 2007 (à laquelle il n’a jamais répondu) et où l’auteur écrivait ceci : « Il ne faut pas se laisser séduire par l’illusion qu’à elle seule, la Messe traditionnelle puisse maintenir ou rétablir – forcément et complètement – les prêtres et les fidèles dans la bonne doctrine. Nous en voulons pour preuve le cas des orthodoxes schismatiques, qui n’ont jamais modifié la liturgie depuis des siècles et qui n’en sont pas moins restés hors de l’Église. Lors du concile Vatican II, le Pape et tous les évêques célébraient la Messe traditionnelle, ce qui ne les a pas empêchés de modifier la Tradition de l’Église. Dernièrement, enfin, ceux qui ont signé un accord avec Rome ont peu à peu adhéré aux nouvelles doctrines résultant du concile Vatican II, tout en célébrant la Messe traditionnelle. » Vrai ou faux ? VRAI.
- Jusqu’à aujourd’hui, Mgr Williamson a confirmé par son silence ce qu’affirme le Décret du 21 janvier 2009 : « Par une lettre du 15 décembre 2008, adressée à Son Éminence le Cardinal Dario Castrillón Hoyos, Président de la Commission pontificale Ecclesia Dei, Mgr Bernard Fellay, également au nom des trois autres évêques consacrés le 30 juin 1988, sollicitait de nouveau la levée de l’excommunication latae sententiae déclarée formellement par le Décret du Préfet de la Congrégation pour les Évêques, en date du 1er juillet 1988. » Vrai ou faux ? VRAI.
- Mgr Williamson a cosigné la lettre du 29 janvier 2009 à Benoît XVI, où l’on peut lire ceci : « Très Saint-Père, c’est dans l’action de grâces que nous désirons exprimer à Votre Sainteté notre profonde reconnaissance pour l’acte de Sa paternelle bonté et de Son courage apostolique par lequel Elle a rendu inopérante la mesure qui nous a frappés il y a vingt ans à la suite de notre sacre épiscopal. » Vrai ou faux ? VRAI.
- Mgr Williamson a écrit fin janvier au Cardinal Castrillón Hoyos une lettre se terminant ainsi : « Veuillez accepter aussi, et transmettre au Saint-Père, mes sincères remerciements personnels pour l’acte de paternelle bonté et de courage apostolique par laquelle Elle a rendu inopérante la mesure qui nous a frappés il y a vingt ans à la suite de notre sacre épiscopal. » Vrai ou faux ? VRAI.
À la lumière de ces questions et réponses (qui pourraient s’enrichir de ce que Mgr Williamson a publié dans ses Commentaires Eleison des années 2009 à 2012), et en guise de conclusion, afin de dissiper les doutes qu’auraient pu susciter les verbes au conditionnel du début (« … qui seraient vraiment en train de diviser les rangs de la Tradition […] seraient ceux qui promeuvent un pot-pourri composé de Vérité catholique et d’erreur conciliaire), j’affirme ceci :
1) que Monseigneur Williamson a divisé et continue à diviser les rangs de la Tradition ;
2) que Monseigneur Williamson a promu et continue à promouvoir le pot-pourri composé de vérité catholique et d’erreur conciliaire.
Y esto, le guste a quien le guste, lo vea quien lo vea, lo reconozca quien lo reconozca…
Abbé Juan Carlos Cériani
Adrien Loubier (SLB) : C’est la Guerre !
Adrien Bonnet de Viller (alias Adrien Loubier) monte au créneau, dans son bis-mensuel “Sous la Bannière” n°162 (Juillet et août 2012), pour défendre son copain “Willy” contre les abus de pouvoir de Mgr Fellay qu’il accuse d’intelligence avec l’ennemi… (La secte Conciliaire)
Mais Adrien Loubier de Bonnet de Viller ne veut pas être “sédévacantiste” et redoute que ses affiliés de la F$$PX le considère comme tel ! (M. Adrien Loubier de Bonnet de Viller a une chapelle privée dans sa propriété de Villegenon desservie une fois par mois par la F$$PX…)
Et il le souligne : « Je ne suis pas sédévacantiste. Mais il me semble que les débats qui se développent autour de cette question nous égarent sur des problèmes que nul d’entre nous n’est compétent pour résoudre. Car il n’existe aucune autorité supérieure au Pape qui puisse le juger ! »… Et toujours avec des arguments à la “MORLIER” ! Et pourquoi serions-nous incompétents pour la résoudre ?
Il écrit encore :
Que m’importe que Benoît XVI soit pape ou pas ? Il me suffit de voir qu’à l’évidence il prêche l’apostasie avec Assise, et l’équivalence salvatrice de toutes les religions fausses avec la seule vraie. Ce que Benoît XVI, comme ses prédécesseurs qu’il porte sur les autels, prêche par l’exemple en priant dans les synagogues, les temples protestants, ou les mosquées, et en réhabilitant les hérétiques les plus notoires comme Luther ou Calvin ! Au mépris des milliers de martyrs qu’ils ont massacrés, déshonorés et torturés !
Cela me suffit. Je dois préserver ma Foi en obéissant à Dieu, et en résistant à Benoît XVI et, selon le qualificatif d’antichrist que donnait Monseigneur Lefebvre à ceux qui gouvernent à Rome en ce moment même.
Et ceci par tous les moyens en mon pouvoir.
Le qualificatif de “sédévacantiste” est mis ici à toutes les sauces pour disqualifier et déconsidérer ceux qui veulent obéir à Dieu plutôt qu’aux antichrist qui règnent à Rome !
C’est un faux problème, dans lequel je refuse de m’égarer. Mais ce dont je suis sûr, c’est que nous devons conserver la Foi, et combattre dans le camp de l’Église de Notre-Seigneur Jésus-Christ, contre le camp de la religion de l’homme, qui déploie son étendard à Rome depuis le funeste concile Vatican II !
Que lui importe que Benoît XVI soit pape ou pas ? C’est justement toute la différence entre un Pape et un anti-pape ! SI B16 EST PAPE, il doit lui obéir ! tout comme la F$$PX dans son entier… tout comme le moindre catholique (et comme ne le fait pas toute cette église Conciliaire !)…
Il veut préserver sa Foi en obéissant à Dieu, et en résistant à Benoît XVI ! Mais il a déjà perdu la Foi avec des raisonnements pareils et en refusant d’être “sédévacantiste” comme il l’affirme !
Peu lui importe-t-il aussi que l’église Conciliaire ne soit pas l’Église catholique ?
Peu lui importe-t-il aussi que les “sacrements” de l’église Conciliaire soient valides ou pas ?
Maurrassien et Lefebvriste, il ne juge que selon la position et la pensée de Mgr Marcel Lefebvre : « selon le qualificatif d’antichrist que donnait Monseigneur Lefebvre à ceux qui gouvernent à Rome en ce moment même » et si Mgr Lefebvre avait dit de Rome “ce sont des canaris roses”… il dirait aujourd’hui “selon le qualificatif de canaris roses que donnait Monseigneur Lefebvre” !
C’est un faux problème, dans lequel je refuse de m’égarer ! Mais c’est le vrai problème qu’il ferait mieux d’étudier !!! Mais Adrien le bien formé (bien formé ??? comment se fait-il qu’il n’ait rien combattu ou presque, depuis 40 ans ? sur les conseils de Mgr Williamson ?) n’étudie pas… La preuve SLB reprenait n° après n° les travaux et jugements de VM. (LHR in Cahier saint Charlemagne, T_SLB-VM_1p.pdf)
Adrien Loubier de Bonnet de Viller, le spécialiste qui vient toujours, au dernier moment, au secours de la victoire ! Et en donnant des leçons à tout le monde ! (LHR in Cahier saint Charlemagne, T_SLB-VM_1p.pdf)
Plus loin, il se demande : « À qui prêter “serment” ? »
Tandis qu’aujourd’hui, la direction générale de la FSSPX à Menzingen, s’efforce depuis près d’un an de cacher ses tractations, ses “intelligences avec l’ennemi”, derrière des paravents, des “secrets”, jusqu’à des “serments de secrets”, comme celui qu’on a exigé des membres du chapitre général de ladite Fraternité qui vient de se tenir à Écône le 16 juillet dernier.
Personnellement, je préfère le “serment antimoderniste” que Saint Pie X exigeait de tous les prêtres, et que l’église conciliaire s’est empressée de supprimer !
Or ce serment était public !
Voudrait-on le remplacer par un serment de secret ? ou d’allégeance inconditionnelle à Monseigneur Fellay ?
Mais ne sait-il pas qu’un “serment” bien plus lourd en conséquences a cours depuis de nombreuses années dans la F$$PX ? et qui entache toutes les messes de ladite Fraternité – et aussi celles qui sont dites dans la chapelle privée d’Adrien Loubier de Bonnet de Viller – de SACRILÈGE !
« Déclaration de Fidélité aux Positions de la Fraternité Saint Pie X ». Déclaration reconnaissant l’Autorité du « pape » en place et la validité de la « nouvelle messe », que les ordinands doivent désormais signer, à la veille du sous-diaconat, pour être Ordonnés par la FSSPX : Serment ou Pacte ?
Par un tel serment, tous les prêtres de la FSSPX s’obligent à partager et cautionner le comportement scandaleux et hérétique de NN.SS. Fellay, Tissier, Williamson et de Galarreta. Un prêtre, ancien de la FSSPX, disait que tout semble indiquer que cette Fraternité est comme « envoûtée ». Ne serait-ce pas à cause de ce serment qui est comme un pacte, et les lie à cette secte Conciliaire gnostique et diabolique ?
Ndlr : Dans sa Déclaration du 8 novembre 1979 parue dans la revue interne de la Fraternité (Cor unum, numéro 4), l’archevêque Marcel Lefebvre écrit : « la FSSPX ne peut pas tolérer dans son sein des membres qui refusent de prier pour le pape », mieux (ou plutôt pis) dans une lettre du 8 mars 1980 adressée à Jean-Paul II, il affirme : « je n’ai aucune hésitation sur la légitimité et la validité de votre élection et en conséquence je ne puis tolérer que l’on n’adresse pas à Dieu les prières prescrites par la Sainte Église pour Votre Sainteté. J’ai déjà dû sévir et continue de le faire vis-à-vis de quelques séminaristes et de quelques prêtres ». Enfin, depuis juin 1983, Mgr Lefebvre d’abord, ses successeurs ensuite, contraignent les candidats au sacerdoce, à la veille du sous-diaconat, à signer une Déclaration de fidélité aux positions de la Fraternité Saint-Pie X dans laquelle on affirme reconnaître « Jean-Paul II [puis Benoît 16 aujourd’hui] comme pape légitime de la sainte Église catholique », ainsi que « la validité des nouveaux rites » et où l’on s’engage à utiliser exclusivement les rubriques du missel et le bréviaire selon la réforme de Jean XXIII.
Ensuite, sa préoccupation des dons – problème néanmoins majeur pour beaucoup de fidèles – l’entraîne, après s’être posé la question le 6 juin dernier « Détournement de Fonds ? » (voir : http://wordpress.catholicapedia.net/?p=3178), à traiter encore une fois du sujet « Hold-Up sur la Fraternité » démontrant ainsi un attachement plus que particulier à l’argent !
* * *
Sinon son article est pertinent et percutant ! Je vous laisse maintenant le découvrir :
Crise dans la Tradition | par Adrien Loubier |
C’est la Guerre ! – “Sous la Bannière” N° 162 (Juillet et août 2012)
C’EST LA GUERRE
« Ne pensez-pas que je sois venu apporter la paix sur la terre ; je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive. » (Math X-34)
Voilà donc deux mille ans que le divin maître est apparu pour instaurer la guerre, et jusque dans les familles, « car l’homme aura pour ennemis ceux de sa propre maison » (Math X-36).
Des millions de martyrs en ont témoigné à travers les siècles. Les quelques périodes de paix relative n’ont été que des épisodes où le glaive des Rois ou des chevaliers a refoulé les païens et les hérésies. Mais cette guerre entre le bien et le mal, entre la Vérité et l’erreur, entre fidèles et infidèles, entre l’injustice et la justice, cette guerre dure depuis deux mille ans.
C’est la guerre entre les deux cités, sous les deux étendards, dont Saint Ignace décrit le combat dans ses exercices. D’un côté le Christ-Roi, notre chef ; de l’autre Lucifer et ses cohortes.
Il faut choisir ! De toute nécessité, car il y va du salut de notre âme ! « Car celui qui n’est pas avec moi est contre moi » (Math XII-30) dit le Seigneur.
Mais après 1960 années, la guerre a pris une nouvelle tournure, qui trouble et perd beaucoup d’âmes.
Lucifer, par une mystérieuse permission divine a réussi à s’infiltrer “jusqu’au plus haut sommet” de l’Église hiérarchique, et il règne désormais dans Rome même, et jusqu’au trône de Pierre, selon la prophétie de Léon XIII : « Là où fut institué le siège du bienheureux Pierre, et la chaire de la Vérité, là ils ont posé le trône de leur abomination dans l’impiété » (Exorcisme de Léon XIII, supplique à Saint Michel Archange).
C’est désormais à Rome même qu’est déployé l’étendard de Lucifer, et la nouvelle religion issue du funeste Concile Vatican II, et de ses non moins funestes suites et conséquences ; de l’apostasie immanente d’Assise et des conciliabules de toutes les religions. Là est le siège de la “Religion de l’Homme”.
Tandis que la religion de Dieu, celle qu’ont prêchée Notre-Seigneur Jésus-Christ, les apôtres, les Pères, les docteurs et les Saints, et le magistère des Papes d’avant le concile, ne trouve plus que les résistants de la tradition, grâce à l’héritage “de survie” de Monseigneur Lefebvre.
C’est toujours la guerre, le glaive.
Mais entre la “religion de Dieu” et la “religion de l’homme”. Entre les serviteurs du Christ-Roi que nous sommes et devons rester ; et ceux qui proposent à Rome la religion universelle de l’antéchrist sur les bases des conciliabules d’Assise.
Les deux étendards s’affrontent. Mais certains cherchent l’intelligence avec l’ennemi, l’entretiennent en sous-main, soigneusement cachée sous des secrets.
Dans le camp de la religion de l’homme, on espère infiltrer la Tradition par des promesses fallacieuses, pour faire plier et ranger son étendard… cacher le drapeau… ne plus combattre la religion de l’homme. On irait jusqu’à “promettre” de croire en Dieu, pourvu qu’on arrête de prétendre qu’Il ait des droits !
Pour la religion de l’homme, entretenir ainsi l’intelligence avec l’ennemi, ce n’est pas trahir.
C’est au contraire une tactique de combat d’une diabolique intelligence, qui gagne du temps, fait baisser les bras, entretient les illusions d’une paix impossible, divise les esprits et sème le trouble, favorise les mous, les teintés de libéralisme, les craintifs, et les opposent aux combattants clairvoyants et courageux.
Mais sous l’étendard de la religion de Dieu, dans la Tradition, l’intelligence avec l’ennemi, avec la religion de l’homme, est infiniment grave, car c’est à la tête qu’elle se manifeste et se maintient, dans les circonstances présentes.
C’est à Menzingen, chez Monseigneur Fellay et dans son entourage immédiat, que l’intelligence est entretenue avec la rome moderniste, sous couvert de Secret soigneusement entretenu, tant il est vrai que le “poisson pourrit par la tête”.
Et cette trahison capitale serait sans doute déjà réalisée sans la réaction d’une “base” qui la refuse, et veut rester fidèle à l’héritage de Monseigneur Lefebvre.
Mais elle n’en chemine pas moins !
Il est donc urgent de voir clair, et de se préparer à ce qui va suivre.
Ces réflexions me semblent nécessaires sur les axes suivants : les limites de l’obéissance, et celles de la confiance tout d’abord. Car c’est à partir de ces deux vertus qu’on cherche à endormir la vigilance des militants que nous devons être (1).
Ensuite sur les infiltrations de l’ennemi à l’intérieur des instances de la FSSPX. Enfin sur la façon dont lesdites instances exercent leur pouvoir.
Les limites de L’OBÉISSANCE
Je ne suis pas sédévacantiste. Mais il me semble que les débats qui se développent autour de cette question nous égarent sur des problèmes que nul d’entre nous n’est compétent pour résoudre. Car il n’existe aucune autorité supérieure au Pape qui puisse le juger !
Par contre, nous devons obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes.
Supposons qu’une jeune fille reçoive l’ordre de son père de se prostituer. Il est évident qu’elle ne doit aucune obéissance à cet ordre. Et qu’elle doit lui résister, par tout moyen en son pouvoir, y comprit la fuite et la force si elle le peut.
Mais il serait vain pour elle, de se poser la question de savoir si son père reste son père ! Quelque criminel qu’il soit, son père restera toujours son père ! Elle peut et doit prier pour lui ; mais elle doit lui résister, car elle doit obéir à Dieu d’abord.
Que m’importe que Benoît XVI soit pape ou pas ? Il me suffit de voir qu’à l’évidence il prêche l’apostasie avec Assise, et l’équivalence salvatrice de toutes les religions fausses avec la seule vraie. Ce que Benoît XVI, comme ses prédécesseurs qu’il porte sur les autels, prêche par l’exemple en priant dans les synagogues, les temples protestants, ou les mosquées, et en réhabilitant les hérétiques les plus notoires comme Luther ou Calvin ! Au mépris des milliers de martyrs qu’ils ont massacrés, déshonorés et torturés !
Cela me suffit. Je dois préserver ma Foi en obéissant à Dieu, et en résistant à Benoît XVI et, selon le qualificatif d’antichrist que donnait Monseigneur Lefebvre à ceux qui gouvernent à Rome en ce moment même.
Et ceci par tous les moyens en mon pouvoir.
Le qualificatif de “sédévacantiste” est mis ici à toutes les sauces pour disqualifier et déconsidérer ceux qui veulent obéir à Dieu plutôt qu’aux antichrist qui règnent à Rome !
C’est un faux problème, dans lequel je refuse de m’égarer. Mais ce dont je suis sûr, c’est que nous devons conserver la Foi, et combattre dans le camp de l’Église de Notre-Seigneur Jésus-Christ, contre le camp de la religion de l’homme, qui déploie son étendard à Rome depuis le funeste concile Vatican II !
Dans cet affrontement, dans cette guerre, le camp de la Tradition s’appuie aujourd’hui sur quelques couvents fidèles, et principalement sur la Fraternité que nous avons héritée de la salutaire réaction de son vénéré fondateur : Monseigneur Marcel Lefebvre. Et sur les quatre évêques qu’il a sacrés en 1988.
Or Monseigneur Fellay, qui se maintient à la tête de la FSSPX, entretient depuis quelques années l’intelligence avec l’ennemi ! Il ne rêve que de “prélature”, d’accords pratiques, c’est-à-dire de “ralliements” mal déguisés sous des secrets de polichinelle. C’est une trahison !
Trahison contre l’héritage du fondateur.
Trahison contre les autres évêques, contre ses prêtres, contre ses fidèles ; parmi lesquels il sème la division entre les libéraux, qui accepteraient une fausse paix, et les antilibéraux qui veulent avant tout défendre la Foi, et servir sous l’étendard du Christ-Roi !
Le général Patton expliquait à ses troupes qu’elles devaient craindre leurs généraux. “Car, s’ils sont bons, et que vous êtes mauvais, ils vous botteront le c… Mais s’ils sont mauvais, même si vous êtes bons, c’est l’ennemi qui vous bottera le c…”
Le général Patton n’est peut-être pas une référence ecclésiastique mais pourtant, un théologien de renom me disait un jour que rien ne devait céder le pas au “bon sens” pas même ladite théologie. Et les propos du général Patton que je viens de citer relèvent du pur bon sens, aussi indispensable que l’ordre des faits sur lesquels il s’appuie.
Cependant, il en est de même, jusque dans l’ordre ecclésiastique. Car lorsque le chef de celui-ci, fut-il général des jésuites, ou supérieur d’une congrégation, ou abbé d’un monastère bénédictin, devient “mauvais”, ses inférieurs deviendront, peu ou prou, sujets à l’ennemi, qui se chargera de leur botter le derrière, ou de les entraîner à sa suite !
Le patriarche des moines d’Occidents, Saint Benoît lui-même, le prévoit dans sa règle au chapitre LXIV (64) (de l’établissement de l’abbé) :
« Si, par malheur, il arrivait que la communauté tout entière élût à l’unanimité une personne complice de ses dérèglements, lorsque ces désordres parviendront à la connaissance de l’Évêque au diocèse duquel appartient ce lieu, ou des Abbés et des chrétiens du voisinage, qu’ils empêchent le complot des méchants de prévaloir, et qu’ils pourvoient eux-mêmes la maison de Dieu d’un dispensateur fidèle, assurés qu’ils en recevront une bonne récompense, s’ils le font pour un motif pur et par le zèle de Dieu, de même qu’ils commettraient un péché s’ils s’y montraient négligents. »
Remarquez ici les instances auxquelles Saint Benoît fait appel pour résorber la crise du monastère, ou de la congrégation, et rétablir un ordre malheureusement perturbé.
C’est d’abord l’Évêque. Dans la triste affaire Fellay, il y en a trois à qui il appartient d’intervenir ; et qui l’ont fait.
Puis, des abbés. C’est-à-dire des supérieurs de congrégations proches. Dans ladite affaire, deux ou trois supérieurs de congrégation sont intervenus, on le sait !
Quant aux chrétiens du voisinage, ils ne comportent pas que des “chiens muets” !
Quoi qu’il en soit le texte de Saint Benoît que nous venons de citer ne peut être pris pour la prédication d’une révolte, ou d’une invitation à la contestation. Qui le croirait quand ces lignes sont au chapitre 64 de la règle édictée par saint Benoît pour ses moines ? Règle qui commence, dès les premières lignes de son prologue par ces mots : « À toi donc s’adresse en ce moment ma parole, qui que tu sois, qui, renonçant à tes propres volontés pour militer sous le vrai roi, le Seigneur Jésus-Christ, prends en main les puissantes et glorieuses armes de l’OBÉISSANCE. »
L’OBÉISSANCE ?
C’est tout le fondement de la spiritualité bénédictine. Pourtant, 64 chapitres plus loin, pour parer aux abus possibles de cette “obéissance”, Saint Benoît fait appel aux Évêques, aux autres abbés, et aux “chrétiens du voisinage” ! Sous peine de “péché”, et sous la promesse d’une “bonne récompense”, pourvu qu’on le fasse pour “un motif pur et pour le zèle de Dieu”.
Pourquoi ?
Parce que, précise Saint Bernard « Ce n’est pas une obéissance lépreuse, ni une patience de chien qu’on attend de vous ; l’obéissance est cette nourriture délectable dont le Seigneur nous dit qu’elle est de faire la volonté de son Père. »
Et le même Saint Bernard ajoute la condition : « Je suppose naturellement que cet homme (le supérieur) n’ordonne rien qui soit contraire à la loi de Dieu ; si un tel cas se produisait, l’unique règle qu’on pourrait suivre serait à mon avis celle que donne l’apôtre Pierre : il vaut mieux obéir à Dieu qu’aux hommes » (Act V-29)
Ainsi, quel que soit mon supérieur, fût-il Monseigneur Fellay, fût-il le Pape, ou même un “ange venu du Ciel” (2), s’il me demande d’adhérer au modernisme, à l’œcuménisme, à Assise ou à la nouvelle messe, je dois lui refuser l’obéissance et la réserver à Dieu.
Sinon, l’obéissance aux hommes devient un péché ! Et même le simple “Chrétien du voisinage” que je suis a le devoir de résister aux actes tyranniques d’un “supérieur”, fût-il évêque !
Et Dieu sait, depuis le Concile, (et même avant !) à combien de centaines d’évêques nous avons dû résister pour conserver la FOI ! Alors, un de plus ou un de moins… !
Nature et limite de la CONFIANCE
Pour le langage courant, la confiance, c’est l’espérance ferme en quelqu’un, ou quelque chose, qui ne nous trompera pas. C’est notoirement le fondement de l’obéissance envers son supérieur en qui l’on espère qu’il nous conduira dans le droit chemin de la Vérité. Si la confiance vient à se perdre, que deviendra l’obéissance ? Et si des motifs graves viennent à ébranler l’obéissance ou à la rendre impossible, où la confiance pourra-t-elle subsister ?
Pourtant, la confiance n’est-elle pas un sentiment, sinon un besoin naturel à l’homme ?
Oh, de se confier, noble et douce habitude,
Non ! mon cœur n’est point né pour vivre en solitude. (3)
Mais à qui se fier ? Prenons garde aux conseils de la sagesse ; car “maudit l’homme qui se confie dans l’homme”.
En somme, la confiance se mérite !
Surtout dans une guerre comme celle qui se livre en notre temps, entre l’Église de Jésus-Christ, Dieu et Homme, et l’église de l’homme issue de Vatican II.
Dans cette guerre, nous devons combattre pour la défense de la Foi, et celle-ci étant devenue notre “Bien commun” à tous, évêques, prêtres et fidèles ont un droit absolu de connaître les phases de ce combat ; tout dialogue, tout engagement, tout traité doit être connu de tous ; c’est la condition évidente de la confiance, condition pour chacun de son obéissance !
Ainsi procédait Monseigneur Lefebvre dans son combat providentiel contre les “antichrist” qui “découronnaient” à Rome le Christ-Roi !
Aucun de ceux qui l’ont connu ne pourrait ici me contredire !
Avec Monseigneur Lefebvre, tout était clair, transparent, limpide, public. Il répondait à toutes les lettres, même de simples fidèles, même à ses contradicteurs. Pour que “nul n’en ignore”, il convoquait la presse, les médias, la télé ! (J’y fus plusieurs fois). Il en écrivait des livres, publiait ses discours… (ceux-là même qui gênent aujourd’hui les instances de Menzingen, qui va jusqu’à faire des procès devant les tribunaux païens de la république dite française à ceux qui osent les publier à nouveau !)
Une procédure scandaleuse !
Un petit éditeur français ((NDR : Les Éditions Saint-Remi, voir ESR :
1): http://catholicapedia.net/pages_html/esr-sermons.html
2): http://catholicapedia.net/pages_html/esr-sermons_C1.html
3): http://catholicapedia.net/pages_html/esr-sermons_C2.html
4): http://catholicapedia.net/pages_html/esr-sermons_C3.html)) s’est avisé il y a peu, d’éditer en trois volumes l’intégrale des sermons, conférences, discours et interviews de Monseigneur Lefebvre.
On aurait pu croire que l’équipe dirigeante de la FSSPX à Menzingen aurait eu à cœur depuis longtemps de faire éditer cette collection ?
Que non point ! Bien au contraire !
Au mépris des conseils de l’apôtre des gentils, qui ordonne de ne pas porter devant les tribunaux des païens, des querelles ou différents entre chrétiens, les despotes établis à Menzingen sont venus de Suisse Allemande assigner l’éditeur des textes de Monseigneur Lefebvre devant les tribunaux de la république dite française, pour lui faire interdire et “saisir” cette édition !
Ceci sur l’argument insensé que les droits d’auteurs seraient propriété de la FSSPX ! Alors qu’il s’agit de discours et de conférences publics, enregistrés, publiés et diffusés de toutes parts ! Non seulement cette édition n’apportait rien que l’on n’ait pu déjà connaître, mais son seul intérêt était d’en présenter une collection complète, mis en ordre par date.
Mais cette édition contrariait les thèses de Menzingen et du livre de l’abbé Célier, selon lesquelles Monseigneur Lefebvre ne parlerait plus aujourd’hui comme il parlait de son vivant. Supposition commode pour trahir sa pensée et ses actes vingt-cinq ans après sa disparition.
Cette scandaleuse procédure, (en dehors de son caractère et de son coût) prouve à l’évidence une chose très grave !
C’est que l’équipe de Menzingen, pour entretenir “l’intelligence avec l’ennemi” et préparer sa trahison, fait tout pour museler et faire taire le fondateur de la Fraternité !
Cette triste équipe collabore ainsi à confirmer l’excommunication (nulle et injuste), mais cependant jamais levée et subsistante, de Monseigneur Lefebvre ! Car le droit canon interdit de publier les écrits et discours d’un excommunié !
Nous sommes bien ici en présence d’une scandaleuse trahison, dont la honte dégouline sur la mitre de Monseigneur Fellay.
À qui prêter “serment” ?
Tandis qu’aujourd’hui, la direction générale de la FSSPX à Menzingen, s’efforce depuis près d’un an de cacher ses tractations, ses “intelligences avec l’ennemi”, derrière des paravents, des “secrets”, jusqu’à des “serments de secrets”, comme celui qu’on a exigé des membres du chapitre général de ladite Fraternité qui vient de se tenir à Écône le 16 juillet dernier (4).
Personnellement, je préfère le “serment antimoderniste” que Saint Pie X exigeait de tous les prêtres, et que l’église conciliaire s’est empressée de supprimer !
Or ce serment était public !
Voudrait-on le remplacer par un serment de secret ? ou d’allégeance inconditionnelle à Monseigneur Fellay ?
Croirait-on, par cette mesure illusoire, étouffer les rumeurs, quand on ne fait que les multiplier ?
Oublierait-on les propres paroles du Sauveur lui-même : « Il n’y a rien de caché qui ne doive être découvert, ni rien de secret qui ne doive être connu » ? (Math X-26).
Or ce qui est en jeu (particulièrement dans ledit chapitre), c’est la Foi, notre bien commun à tous ; et encore les biens que tant de fidèles ont confiés à l’œuvre de Monseigneur Lefebvre !
Ce qui était en jeu, c’était un débat sur les “dialogues” avec Rome ; sur les propositions qui se cachent sous les “secrets”.
« Entre en société avec nous, n’ayons qu’une même bourse pour nous tous », prophétisait Salomon (Prov. I-14).
Souvenons-nous des conseils de la Sagesse :
« Mon fils, si les pécheurs (les modernistes) t’attirent par leurs caresses, ne te laisse pas gagner par eux » (Prov. I-10).
Serons-nous rassurés par la “Déclaration du Chapitre général de la FSSPX” publié le 19 juillet 2012 sur son site ?
Oui, en partie. Surtout à cause de la référence qu’il donne aux paroles de Monseigneur Lefebvre :
« Enfin nous nous tournons vers la Vierge Marie, elle aussi jalouse des privilèges de son divin Fils, jalouse de sa gloire, de son Règne sur la terre comme au Ciel. Combien de fois elle est intervenue pour la défense, même armée, de la Chrétienté contre les ennemis du règne de Notre-Seigneur ! Nous la supplions d’intervenir aujourd’hui pour chasser les ennemis de l’intérieur qui tentent de détruire l’Église plus radicalement que les ennemis de l’extérieur. Qu’elle daigne garder dans l’intégrité de la foi, dans l’amour de l’Église, dans la dévotion au successeur de Pierre, tous les membres de la Fraternité Saint Pie X et tous les prêtres et fidèles qui œuvrent dans les mêmes sentiments, afin qu’elle nous garde et nous préserve tant du schisme que de l’hérésie.
Que Saint Michel archange nous communique son zèle pour la gloire de Dieu et sa force pour combattre le démon.
Que saint Pie X nous fasse part de sa sagesse, de sa science et de sa sainteté pour discerner le vrai du faux et le bien du mal, dans ces temps de confusion et de mensonge ». (Monseigneur Marcel Lefebvre, Albano, 19 octobre 1983)
Mais d’autres passages de ladite déclaration ne laissent pas que de nous inquiéter.
Ainsi, dans le troisième alinéa, nous lisons cette vérité que “le pouvoir suprême de gouvernement sur toute l’Église revient au pape seul, vicaire de Jésus-Christ”. Oui ! Mais de quelle Église ? La seule Église de Jésus-Christ ? Ou bien l’église conciliaire ?
Est-ce avec cette dernière que le Chapitre général a “défini et approuvé des conditions nécessaires pour une éventuelle normalisation canonique” ? (2è alinéa)
Et lesquelles ? C’est un secret !
Qu’on le veuille ou non, cela sent à plein nez la “prélature” dont rêve Monseigneur Fellay. “L’intelligence avec l’ennemi” semble bien devoir perdurer !
Quant à la garantie de la convocation préalable d’un “chapitre extraordinaire délibératif”, quel sera son poids réel quand on sait que n’y prendront part que ceux qui seront désignés et choisis par le despote qui règne à Menzingen !
HOLD–UP SUR LA FRATERNITÉ
Fasse le ciel que tout ce que je vais écrire soit le fruit de mon imagination !
Mais je ne suis pas pour deux sous imaginatif ; carence qui m’a empêché de faire fortune en écrivant des romans policiers, à l’eau de rose, ou sentimentalo-libidineux.
Ce que je sais, je le sais ! Ce qu’on me dit, je le vérifie ! Ce qu’on me transmet je le recoupe ! (surtout quand cela vient par inter-pas toujours-net.)
Depuis 40 ou 50 ans, l’œuvre de Monseigneur Lefebvre a drainé, en France d’abord, en Europe ensuite, et dans le monde, d’importants capitaux que la charité des fidèles lui a donnés, transmis ou légués, pour la défense de la Foi, et contre les déviations de ceux qui ont manipulé et détourné le Concile Vatican II. Dans cette guerre qui en résulte, ces Biens constituent l’infrastructure du combat de la Tradition.
Car dans une guerre, il faut la stratégie, mais aussi l’intendance, l’infrastructure…
La stratégie, c’est l’affaire des généraux et des officiers. En l’occurrence, dans notre résistance, ce furent les conseils de Monseigneur Lefebvre, transmis par les prêtres qu’il a ordonnés ou sacrés, (dont plusieurs l’ont trahi en se ralliant à la Rome apostate pour un statut canonique aussi mensonger qu’illusoire).
Mais une troupe ne peut aller au combat sans armes, sans munitions, sans véhicules, sans bâtiments pour dire la messe, ou faire l’école, ou sans hôpitaux pour les blessés ni maisons de retraite ; sans propriétés pour permettre à des moines ou à des moniales de soutenir les prêtres par leurs prières ; sans maisons pour accueillir ceux qui doivent refaire leurs forces par des retraites avant de retourner au combat ; supprimez donc tout cela !
Que restera-t-il ? Des généraux et des soldats qui n’auront pas même de quoi se vêtir ?
L’ennemi ne le sait que trop bien !
En 1793, il s’est approprié par la violence les biens de l’Église ! En lui permettant en 1801, par un funeste concordat, de survivre par elle-même, grâce à la charité des fidèles.
Entre 1895 et 1905, il a de nouveau chassé les congrégations, et s’est à nouveau approprié par la violence les biens de l’Église.
Et en 1970, c’est par l’intérieur de l’Église elle-même, que la révolution réalisée dans un Concile (89 dans l’Église), s’est de nouveau approprié les biens que les fidèles confiants lui avaient légués ; et chassé les fidèles de leurs églises, et jeté à la rue les prêtres fidèles.
Et voici qu’aujourd’hui se prépare, en grand SECRET, une nouvelle appropriation, (ou expropriation ?) des biens qu’ont accumulés, depuis 40 ou 50 ans, la charité des fidèles de la Tradition, qu’ils ont légués à l’œuvre de Monseigneur Lefebvre.
Car les “accords pratiques” (sans accords doctrinaux !) qui ont failli (provisoirement !) être signés par Monseigneur Fellay, comportaient explicitement la remise des biens de la FSSPX sous l’autorité de Benoît XVI et des évêques ordinaires des lieux où elle est implantée !
Et nous ne savons que trop ce que sont et ce que valent lesdits “ordinaires du lieu” !
Qui ne sont peut-être ni évêques, ni prêtres, si j’en crois les doutes sérieux que Monseigneur Lefebvre lui-même émettait de son vivant sur les ordinations et les sacres dans les nouveaux rites issus de Vatican II !
Hold-up sur la Fraternité !
Hold-up sur notre “bien commun” pour la défense de la Foi ?
Ce n’est pas encore fait ?
Mais nous sommes au bord ! Et c’est un devoir de parler, avant qu’il ne soit trop tard !
Puissent les prophéties de Jérémie empêcher le porte-plume de Monseigneur Fellay d’apposer sa signature dans un accord trompeur consacrant ledit Hold-up !
Qu’il se souvienne du sort de “la perdrix qui couve des œufs qu’elle n’a pas pondus” !… (Jer. XVII-11)
DE TEL-AVIV À MENZINGEN
C’est ainsi que l’on peut constater sur Internet le compte rendu d’un événement fort intéressant. Il s’agit d’une collecte de fonds, organisée à New-York en septembre 2010, par les “Amis américains de l’université de Tel-Aviv”.
Les participants sont des anciens de l’Université de Tel-Aviv, qui collectent des fonds pour aider les Juifs de la Diaspora à se rendre dans l’État d’Israël pour fréquenter l’université de Tel-Aviv. Dans les photographies figure un certain avocat nommé Maître Maximilien Krah.
Ce n’est certes qu’un détail ? Mais on peut aussi savoir que le même Maître Maximilien Krah est membre, à Dresde, en Allemagne de l’Est, du parti libéral, pro-avortement, pro-homosexuel, l’Union chrétienne démocrate (CDU), parti dirigé par “Angela Merkel”, la, chancelière, dont la carrière prendrait ses racines dans la STASI (5).
Dans une documentation, Maître Krah est présenté dans l’éditorial d’une publication du CDU, comme une “sorte de Chrétien”. Selon des sources diverses, il fréquenterait la chapelle Saint Pie V de la FSSPX à Dresde.
Maître Maximilien Krah fut choisi par Monseigneur Fellay pour assurer la défense de Monseigneur Williamson, et sans rentrer dans les détails de la triste affaire que l’on connaît, il faut savoir que c’est lui qui choisit pour cette “défense” (?) Maître Matthias Lossmann, membre du parti “Die Grünen” (les verts). Parti pro-féministe, pro-homosexuel, pro-avortement, dont un membre éminent est un certain Daniel Cohn-Bendit, bien connu en France pour son rôle de vedette dans la révolution culturelle de mai 68.
Pour se défendre, Monseigneur Williamson fut obligé de braver les foudres de Monseigneur Fellay, en prenant un autre avocat, grâce aux arguments duquel il finit par gagner son procès.
Quant à la carrière dudit Maître Krah, elle ne s’arrête pas là. Commandité par Monseigneur Fellay, il est à ce jour “délégué au conseil d’administration” de la société “AG Dello Sarto”, dont le président est Monseigneur Fellay, et dont les membres du conseil sont le premier assistant l’abbé Niklaus Pfluger, et son économe Frère Emeric Baudot.
En fait, la société “AG Dello Sarto” spécule sur les fonds de la Fraternité FSSPX, dans les marchés financiers, ce qui suppose de pratiquer l’usure ! C’est une société commerciale, enregistrée le 13 janvier 2009, qui a émis 100 actions de 1000 Francs Suisses.
Quant au carnet de chèques, deux signatures sont requises : celle de Monseigneur Fellay, et celle d’un laïc, Maître Maximilien Krah. Tous les autres sont tenus d’agir sous la co-signature de Monseigneur Fellay et de Maître Krah !
Voilà une situation bien étrange, qui conduit à se poser bien des questions. Lesquelles ont été posées à Monseigneur Fellay.
Il y est constaté les faits suivants :
I) La disparition brutale d’importants articles théologiques sur les sites de districts de la FSSPX concernant le judaïsme et le rôle crucial joué par nos “frères aînés” (comme Monseigneur Fellay les a appelés cette année) dans les finances, la franc-maçonnerie et le communisme : aucun n’aurait pu être taxé d’ “antisémites” selon les normes que l’Église catholique a honorées de tout temps.
2) Monseigneur Williamson est constamment et publiquement dénigré, humilié et insulté grossièrement.
3) Le journal gauchiste, Der Spiegel, a été choisi pour des interviews soigneusement arrangées et des histoires destinées à faire bouillir la marmite dans “l’affaire Williamson” et contribuer ainsi à la “marginalisation” de l’évêque.
4) Un article scandaleux et erroné publié dans un magazine américain de la FSSPX, “The Angeles”, dans lequel les fidèles ont appris qu’un rabbin talmudique était un saint, et que ledit rabbin a positivement contribué à la préparation de l’Incarnation de Notre-Seigneur Jésus-Christ et à la conversion de Saint Paul.
L’auteur de l’article, constatant la confiance donnée par Monseigneur Fellay à Maître Krah, tant sur le plan financier que juridique, a cru devoir formuler comme suit les questions que l’on peut légitimement poser au supérieur général de la FSSPX :
Votre Excellence :
1) Saviez-vous que Maximilien Krah, disposant actuellement d’un pouvoir et d’une influence considérables dans des domaines importants du fonctionnement interne de la FSSPX, était Juif quand vous lui avez donné votre confiance ?
2) Qui a introduit, ou recommandé, Maximilien Krah en sa qualité d’avocat de la Fraternité Saint Pie X ?
3) Si vous n’étiez pas au courant des antécédents et des relations politiques de Krah, pourquoi n’a-t-il pas fait l’objet d’une enquête approfondie avant d’être introduit au sein de la FSSPX et de ses activités internes ?
4) Pourquoi Krah, qui n’est pas un clerc de la FSSPX ou même un associé de longue date de la Fraternité, possède-t-il un tel pouvoir dans la gestion des fonds de la FSSPX ?
5) Qui sont les actionnaires de Dello Sarto AG ? Sont-ils tous des membres du clergé de la FSSPX ou de congrégations affiliées ? Les actions sont-elles transférables par achat ? En cas de décès, de démission ou de défection d’un actionnaire, comment les actions sont-elles distribuées ? Qui, dans chacun de ces cas, a le pouvoir de conférer, de désigner, de vendre ou de disposer autrement de ces actions ? Vous ? Le gestionnaire ? Les membres du Conseil ? Le Conseil Général ?
6) Pourquoi la Fraternité Saint Pie X s’est-elle engagée dans des activités financières, ce qui peut être normal dans la société moderne, mais ce qui n’est guère susceptible d’être en conformité avec l’enseignement de l’Église concernant l’argent, sa nature, son utilisation et sa fin ?
7) Pourquoi a-t-on autorisé Krak à faire bouillir la marmite dans “l’affaire Williamson” par l’organisation d’entrevues et d’histoires pour le magazine Der Spiegel ?
Comment un chrétien-démocrate est-il censé agir comme intermédiaire dans les contacts avec un journal de gauche peu recommandable ?
8) Pourquoi Krah est-il autorisé à imposer à votre frère dans l’épiscopat un avocat appartenant au parti d’extrême-gauche Die Grünen ?
9) Pourquoi votre frère dans l’épiscopat est-il menacé d’expulsion de la FSSPX pour avoir seulement embauché un avocat qui était réellement intéressé à la lutte contre l’accusation injuste et ridicule de l’incitation ? N’est-ce pas le cas que ceux qui appartiennent à la Maison de la Foi passent avant ceux qui sont au dehors ?
10) Pouvez-vous expliquer pourquoi votre attitude publique envers Monseigneur Williamson a changé, pourquoi vous l’avez constamment rabaissé en public, bien qu’il n’ait à aucun moment et en aucune façon riposté ?
11) Que comptez-vous faire au sujet de M. Krah qui jouit d’une grande influence par sa position au sein de la Fraternité, mais qui ne peut pas sérieusement être considéré comme quelqu’un ayant le meilleur intérêt de la Tradition catholique à cœur ? Allez-vous vous prononcer sur cette question aussi rapidement que vous l’avez fait à l’égard de Monseigneur Williamson ?
Voilà une série de questions graves que tous ceux qui, par leurs dons et leurs legs ont contribué à l’accumulation des biens de la FSSPX peuvent légitimement poser !
Car leurs générosités n’ont eu pour but que de combattre pour le maintien d’une cellule de fidélité à l’Église de toujours, et non de voir ainsi partir en fumée leurs efforts dans des spéculations foireuses de la fortune vagabonde et apatride des banques internationales dont on ne sait que trop à qui elles profitent !
DE L’ARBITRAIRE À LA TYRANNIE
Celui qui gouverne une société, quelle qu’elle soit, doit le faire dans le respect du droit des personnes qui la constituent et de leur bien commun. Selon l’adage ancien : “Salus populi suprema lex”. (le salut du peuple est la loi suprême)
Mais celui qui gouverne sans droit : “Ille qui non jure principatur” ; celui qui régit contre le bien commun de ses sujets, qui abuse de son autorité par des mesures arbitraires, celui-là mérite le nom de Tyran !
C’est le cas de Monseigneur Fellay, qui se maintient au pouvoir dans la FSSPX par toutes sortes de mesures arbitraires en se fondant sur une obéissance, qui n’est due qu’à des ordres légitimes.
Ainsi par exemple les mesures par lesquelles il prétend réduire au silence d’autres évêques, qui ont autant de droit que lui de parler ; en utilisant contre eux un droit canon que seul un procès canonique pourrait rendre applicable, après audition des prévenus, et jugement rendu par un tribunal régulièrement constitué !
Monseigneur Cauchon avait plus de respect des formes dans son tribunal inique, que Monseigneur Fellay n’en a pour prétendre exclure un évêque dont les prédications gênent ses “intelligences avec l’ennemi”, ou faire taire ceux qui prêchent avec courage et clarté contre Vatican II et le modernisme !
Ces prétentions d’usage du droit canon sont du reste particulièrement ridicules, puisque Monseigneur Fellay dirige une société dépourvue de statut canonique ! Ce que nous confirmait un peu plus haut la déclaration du récent Chapitre présidé par ledit Monseigneur Fellay, où l’on a débattu des “Conditions nécessaires pour une éventuelle normalisation canonique”. Aveu de l’absence de cette dernière !
Non moins arbitraires les décisions récentes de suspendre les ordinations de certains candidats aux ordres, quelques jours avant, au motif que leurs supérieurs ont manifesté leur opposition avec les “accords pratiques” envisagés par le despote de Menzingen !
Non moins arbitraires les décisions prises dans la valse estivale des mutations à laquelle nous assistons depuis quelques années, au terme desquelles nous voyons les prêtres les plus antilibéraux expédiés aux antipodes, tandis que ceux qui sont acquis aux espérances secrètes dudit Monseigneur Fellay sont méthodiquement placés aux postes clefs.
Arbitraires aussi les blâmes ou les réductions au silence de ceux qui parlent encore contre le Concile, la nouvelle messe, le modernisme, etc…
De tout cela résulte une sorte de terrorisme ecclésiastique de type “stalinien” ! (Le mot n’est pas de moi, mais de certains religieux qui en ont été victimes)
Le tout dans l’utilisation du secret, alors que ce qui est en question c’est la FOI dont la défense et les moyens de l’assurer constituent notre Bien commun à tous, du plus grand des évêques au plus humble des fidèles.
Le droit à la résistance
Alors que faire ?
Devons-nous être des “chiens muets”, nous taire, accepter sans broncher ces abus de pouvoir, et se résigner à voir une nouvelle fois les meilleurs de nos prêtres jetés à la rue, comme nous l’avons vu dans les années 1970 ? Mais cette fois dans un “ralliement” qui consommerait la trahison de l’œuvre de Monseigneur Lefebvre ?
Ou avons-nous le droit de résistance ?
Pourquoi ne pas demander son avis à Saint Thomas d’Aquin, notre docteur commun ?
« Le gouvernement tyrannique n’est pas juste, parce qu’ordonné non au bien public, mais au bien particulier du gouvernement… Aussi le renversement de ce régime n’a pas le caractère d’une sédition, hors le cas où le renversement du régime tyrannique se ferait avec un tel désordre, qu’il entraînerait pour le pays plus de dommages que la tyrannie elle-même. Mais c’est bien plutôt le tyran qui est séditieux, lui qui entretient discordes et séditions dans le peuple qui lui est soumis, afin de pouvoir plus sûrement le dominer » (6).
Le docteur angélique indique ainsi clairement que c’est le gouvernement tyrannique qui est l’agresseur. Tandis que le peuple, la communauté, ne fait qu’user du droit de légitime défense, qui appartient aux sociétés comme aux individus.
Dans le “de regimine principum”, le même saint Thomas précise :
« Il semble que c’est plutôt par l’autorité publique que l’on doit s’opposer à la tyrannie des princes, et non par l’entreprise de quelques particuliers. Parce que, d’abord, si une société a le droit de se donner un roi, elle a également celui de le déposer ou de tempérer son pouvoir, s’il en abuse tyranniquement Et il ne faut pas croire que cette autorité agisse d’une manière injuste en chassant un tyran qu’elle s’est donnée (…) parce qu’en se conduisant en mauvais prince dans le gouvernement de l’État, il a mérité que ses sujets brisassent le pacte d’obéissance ».
Nous avons le droit de résister !
Et comme il y va du service et de l’honneur du Christ-Roi de nous opposer aux trahisons qui veulent nous compromettre avec “l’église de l’homme”, c’est notre devoir.
Ceux qui en auront le courage seront-ils assez nombreux pour sauver l’œuvre de Monseigneur Lefebvre ?
Je l’ignore !
Mais, avec la grâce de Dieu, s’il n’en reste qu’un, je serai celui-là !
« Qui diligitis Dominum, odite matum » (Psaume 96)
(Vous qui aimez le Seigneur, haïssez le mal)
D’AUTRES VOIX S’ÉLÈVENT
Nous ne sommes pas seuls à parler contre des accords piégés, et à mettre en garde sur les dangers qui guettent les structures de la Tradition. Malgré une certaine léthargie qui endort bon nombre d’entre nous, ceux qui réfléchissent ont à leur disposition de nombreux moyens d’information.
On trouvera ci-après les titres de nombreux textes, presque tous disponibles par Internet. Ceux qui les désirent peuvent nous les demander en photocopie, en joignant 30 cm d’Euros par page, frais d’envoi compris.
(Les lettres des évêques ont été publiées par nous dans SLB 161, et ne sont pas mentionnées ci-dessous)
Cette liste n’est pas exhaustive, car d’autres documents ont pu nous échapper.
(…)
C’est la Guerre ! – “Sous la Bannière” N° 162 (Juillet et août 2012)
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[1] Militant terme de théologie. “Qui appartient à la milice de Jésus-Christ” (Dictionnaire Limé).
[2] Saint Paul : “qu’il soit anathème” !
[3] André Chénier Eleg.12
[4] Site officiel du district de France le 16 juillet 2012
[5] Police secrète de l’ex-Allemagne de l’Est
[6] Somme théologique IP XLII a.2, ad 3″.