22529

Le CatholicaPedia Blog

CatholicaPedia, une mémoire de la Tradition… en toute liberté

Archive for the ‘volonté’ tag

La sédévacantophobie

with 4 comments

 

Analyse d’un blocage mental,

la sédévacantophobie

 

La sédévacantophobie

Pourquoi tant de traditionalistes ont-ils peur du sédévacantisme ?

 

Sede Vacante

 

par Novus Ordo Watch

 

Pour nous, Catholiques semper idem…

 

La Sainte Écriture nous enseigne que lorsque Dieu Tout Puissant a créé l’homme, Il l’a créé — ainsi que toute sa progéniture — à Son image et à Sa ressemblance. « Puis Dieu dit : “Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance…” » (Gen. 1 :26 ; cf. Gen. 2 :7). Par « image » et « ressemblance, il faut entendre notre intellect et notre volonté, dont la possession nous distingue des animaux (cf. Pape Léon XIII, Encyclique Exeunte Iam Anno, par. 14). Notre intellect et notre volonté appartiennent à notre âme rationnelle, que Dieu a infusée dans notre corps. La fonction de notre intellect est de savoir, et celle de notre volonté est d’aimer. Mais que devons-nous connaître et aimer ? Notre intellect nous a été donné pour connaître ce qui est vrai, et notre volonté nous a été donnée pour aimer ce qui est bien. Le vrai et le bien sont ainsi les objets attitrés de notre intellect et de notre volonté, respectivement.

Sur ce site Internet (Novus Ordo Watch,ndlr), beaucoup de choses ont trait au débat sur la nature de la crise traversée par l’Église catholique, notamment en ce qui concerne le Pontificat romain (la papauté). De par sa nature même, tout argument relève de l’intellect, dans la mesure où il fait partie de l’opération intellectuelle appelée raisonnement discursif. Autrement dit, l’argumentation a pour but d’éclairer l’intellect, lequel peut dès lors animer la volonté, mais à la seule condition qu’on n’introduise pas dans la volonté un obstacle qui l’empêche d’agir ou la gêne dans son action.

sedes vacansDepuis longtemps, hélas ! beaucoup de gens ne laissent plus des preuves suffisantes éclairer leur intellect ; au lieu de cela, ils refusent d’admettre que le Siège de Pierre est vacant (ou, en tout cas, qu’il n’est validement occupé ni par François, ni par Benoît XVI, bien qu’il soit possible, en théorie du moins, qu’existe un Pape valide dont — pour une raison ou pour une autre — l’existence ne peut se manifester. Avec de telles personnes, il est vain de continuer à argumenter, parce que, répétons-le, tout argument relève de l’intellect, tandis que chez les intéressés, l’obstacle réside non dans l’intellect, mais dans la volonté.

Read the rest of this entry »

Written by Cave Ne Cadas

janvier 27th, 2016 at 6:34 pm

Posted in Abbé Cekada,John Salza,Novus Ordo Watch,Pape Léon XIII,Pape Pie XII,R & R (Reconnaître & Résister),Robert Siscoe,sedevacance,sédévacantophobie

Tagged with , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , ,

Droit de réponse & « juridiction »…

without comments

 

J’ai décidé de « fermer les commentaires » pour le temps de la réflexion.

Les polémiques verbales (retransmissent par écrit dans les commentaires) deviennent exécrables.

 

Droit de réponse

 

Suite à la « fermeture des commentaires » j’ai reçu par eMail la demande de « Droit de réponse » suivante :

Monsieur,

Je vous demande ce petit droit de réponse au sujet des commentaires de votre dernier article sur le livre de Malachie Martin, à insérer dans les commentaires sous le nom de François. Merci.
 
« Je ne suis pas allé sur CatholicaPedia depuis la dispute sur le secret de La Salette où l’on a vu certains parler de mises à l’index qu’ils refusent de lire, et M. l’abbé Ricossa et l’IMBC traités de tous les noms avec des accusations gravement calomnieuses.
 
Hier soir, j’y ai fait un petit tour.
J’y vois que toutes les occasions sont bonnes de traîner dans la boue Verrua (c’est-à-dire les prêtres et évêque de l’Institut Mater Boni Consilii). 
Et avec eux, sans s’en rendre compte, aussi tous les prêtres et évêques non una cum qui adhèrent à cette Thèse.
 
Je pense, et malheureusement avec des raisons sérieuses, que la plupart de ceux qui déblatèrent au sujet de cette Thèse théologique de Mgr Guérard sur la situation de l’Eglise depuis le 7 décembre 1965, n’ont lu aucune étude sérieuse, même courte, écrite sur cette dernière (Mgr Guérard, Mgr Sanborn, l’abbé Ricossa).
 
Et je vois de plus que l’auteur de l’article répond à Chouan qui pose avec pertinacité la question de l’institution divine de la Hiérarchie de Juridiction (qui, pour les sédévacantistes complets a bel et bien disparu, semble-t-il), qu’elle est d’institution humaine.
 
Problème… :
 
Le CDC 196 :
« Dans l’Église, le pouvoir de juridiction ou de gouvernement est d’institution divine… » ……
 
Qui legit intelligat.
La théologie est en effet une science difficile et compliquée, ne vous en déplaise  qu’il faut donc étudier avec sérieux, et non pas une sorte de sport que tous peuvent pratiquer s’ils le veulent. Il semble bien que certains blogueurs la conçoivent comme un sport qui aboutit malheureusement à une simple joute verbale, de plus trop souvent calomnieuse.
Mon père était médecin, la chose qui le mettait le plus en colère (il y en a de saintes) c’était d’entendre des personnes qui parlaient et enseignaient la médecine aux autres sans l’avoir jamais étudiée. De même une des choses qui me fait le plus de peine est d’entendre des personnes enseigner la théologie sans l’avoir jamais étudiée. »
 
Merci.

 

 
Email signé.

 

*
*     *

 

Ce message m’inspire deux commentaires.

Premièrement sur la « Juridiction » :

Monsieur le théologien approuvé… je ne suis pas d’accord avec vous… (un motif de plus…) ; si la théologie « est en effet une science difficile et compliquée »…rien n’empêche un quidam, de part sa réflexion… (intelligence, mémoire, volonté) — ça vous dit François ? — de comprendre une situation compliquée erronée !…

La « Juridiction » est d’institution divine, dites-vous avec « Chouan » et le CDC (Code de Droit Canon)…

 

Le « Code de Droit Canon » n’est pas d’institution divine non plus… puisque (même si le Saint-Esprit y veillait !) il a été établi par la hiérarchie de l’Église pour sa gouvernance… (La Gouvernance est d’institution divine disais-je lien permanent)

Il est normal (en quelque sorte) que le CDC, d’institution ecclésiastique, fasse croire que la Juridiction soit d’institution divine… pour assoir son autorité ??

Mais tous les théologiens ne sont pas de cette avis. J’en ai trouvé un… (il y en a surement d’autres, je n’ai pas cherché des heures…)

Dans son livre : Cours alphabétique et méthodique de droit canon dans les rapports avec le droit Ecclésiastique : H-M (1860. 544 p.) — Michel André Abbé, chez l’Auteur et a la Librairie Catholique de F. Boullotte, 1859…, il écrit au sujet de la « HIÉRARCHIE » :

Comme il y a dans l’église deux puissances, l’une de l’ordre et l’autre de la juridiction, il y a aussi deux hiérarchies, l’une de l’ordre et l’autre de la juridiction.

La hiérarchie de l’ordre est celle qui a été établie pour former le corps de Jésus-Christ, en commémoration de sa dernière cène, à l’effet de sanctifier les fidèles intérieurement par la participation du sacrement de l’eucharistie. Cette hiérarchie est composée des clercs qui sont dans les ordres mineurs, et de ceux qui sont dans les ordres sacrés. Cette dernière hiérarchie est d’institution divine.

La hiérarchie de la juridiction est celle qui a été établie pour le gouvernement et la conduite de ces mêmes fidèles, et pour leur procurer une espèce de sanctification extérieure ; et cette hiérarchie est composée du pape, des patriarches, des primats, des métropoli­tains ou archevêques, des évêques et des autres prélats de l’Église ; elle est d’institution ecclésiastique.

La hiérarchie de l’ordre diffère de celle de la juridiction en ce que la première tend à sanctifier et à élever les fidèles dans une vie spirituelle, par la prédication de l’Évangile et par l’administra­tion des sacrements, au lieu que la hiérarchie de la juridiction tend à les sanctifier par le gouvernement ecclésiastique.   La hiérarchie de l’ordre n’attribue point la juridiction, mais seulement le pouvoir de faire les fonctions ecclésiastiques et d’administrer les sacrements, au lieu que l’autre hiérarchie attribue juridiction, et conséquem­ment le droit de faire des régiments concernant la foi et la disci­pline ecclésiastique, et de châtier les rebelles par des peines con­venables en son pouvoir. En effet, la principale fonction des mi­nistres de l’Église étant de conduire les hommes à la connaissance et au culte de Dieu, l’Église ne pouvant y parvenir sans quelque juridiction, elle a besoin de règles et de lois, de ministres qui aient le pouvoir de les faire exécuter, et de ramener, par des peines légi­times, ceux qui s’écartent de la véritable voie.

 

De la Hiérarchie

 

 

 

Comme quoi les avis sont partagés…

Mais je n’ai jamais entendu (dans les Évangiles) Notre Seigneur Jésus-Christ mettre en place une Juridiction…

Par contre je l’ai bien entendu dire, par Ses évangélistes :

16 Simon Pierre, prenant la parole, dit : « Vous êtes le Christ, le Fils du Dieu vivant. »
17 Jésus lui répondit : « Tu es heureux, Simon, fils de Jean, car ce n’est pas la chair et le sang qui te l’ont révélé, mais c’est mon Père qui est dans les cieux.
18 Et moi je te dis que tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église, et les portes de l’enfer ne prévaudront point contre elle.
19 Et je te donnerai les clefs du royaume des cieux : et tout ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux. »

Math. 16: 16-19

« Comme mon Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie. »

Jn 20: 21

19 Allez donc, enseignez toutes les nations, les baptisant au nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit,
20 leur apprenant à garder tout ce que je vous ai commandé : et voici que je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. « 

Math. 28: 19-20

…tout cela est La hiérarchie de l’ordred’institution divine.

 

* * *

 

Secondement sur la « médecine » :

Que votre père qui fut médecin (paix à son âme !) colèrait contre « les personnes qui parlaient et enseignaient la médecine aux autres sans l’avoir jamais étudiée »… est un temps (béni…mais)  révolu ! (temps où le médecin de campagne avait une certaine compétence mais surtout de l’éthique !!! potentialisée par la morale chrétienne lorsqu’il était Catholique…)

Aujourd’hui le corps médical est totalement (ou presque !!) corrompu par l’argent et de plus totalement incompétent ! Mon épouse qui fut déléguée médicale pour un grand laboratoire pharmaceutique en a fait mille fois l’expérience…

Et nous avons put nous « sauver » plusieurs fois de maladies graves — elle et moi — en n’en faisant qu’à notre tête… en recherchant les compétences (par l’Internet notamment) là où elles se trouvent dans certains milieux bannis par la « médecine officielle » ou la réglementation despotique française… (sous contrôle SS)

Votre exemple ou citation… et donc très mal venue pour moi qui ne fait pas confiance en la médecine…

Cordialement Vôtre,

Cave Ne Cadas

 

La Maternité Divine de Marie

with 28 comments

 

Nous fêtons aujourd’hui la Fête de la Maternité divine de Marie, instituée en 1931 par Pie XI à l’occasion du quinzième centenaire du grand concile d’Éphèse.

Le saint Nom de Marie

 

Et pour « Croire et Faire ce qui a toujours été Cru et Fait » dans l’Église, nous lirons aussi l’Épître du bienheureux Paul, Apôtre, aux Éphésiens. Chap. V. — avec Dom Prosper Guéranger OSBpour suivre Celui qui a dit non pas Je suis la charité, mais « Je suis la Vérité »

 

À l’occasion du quinzième centenaire du concile d’Éphèse (431-1931), le Pape Pie XI a écrit l’encyclique Lux veritatis qui rappelle les trois grandes vérités de la foi catholique qui ont triomphé et pris un relief extraordinaire au cours de ce concile :
— Notre-Seigneur Jésus-Christ est un seul être, une seule personne ;
— la sainte Vierge Marie est la Mère de Dieu ;
— l’évêque de Rome, le Pape, a la primauté de magistère et de juridiction sur l’Église tout entière.

C’est au concile d’Éphèse aussi que l’impie Nestorius a été condamné et que saint Cyrille d’Alexandrie est apparu comme un champion invincible de l’orthodoxie catholique et de la sainteté.

Le Pape Pie XI saisit aussi l’occasion pour porter un jugement très sévère (sans le nommer) contre un historien calamiteux : Mgr Duchesne.

 

 


 

 

*
*     *

 

La Maternité Divine de Marie

 

La Maternité Divine de MarieEn 431, un concile général convoqué à Éphèse proclama et définit le dogme de la Maternité divine de la très Sainte Vierge. Jusque-là, il n’avait jamais été contesté qu’il y avait deux natures en Notre-Seigneur : la nature divine et la nature humaine, mais qu’il n’y a qu’une seule personne. Notre-Dame étant la Mère de l’unique personne de Jésus-Christ, a le droit d’être appelée Mère de Dieu, au même titre que nos mères, qui, bien qu’elles n’aient point formé nos âmes, mais seulement nos corps, sont cependant appelées les mères de l’homme tout entier, corps et âme. Car, si l’homme n’est homme qu’en tant que son âme est unie à son corps, Jésus-Christ n’est réellement Jésus-Christ qu’autant que Sa Divinité est unie à Son Humanité.

En 1931, à l’occasion du quinzième centenaire du grand concile d’Éphèse, Pie XI institua la fête que nous célébrons aujourd’hui.

La Maternité divine de Marie L’élève au-dessus de toutes les créatures. L’Église honore en ce jour cet incomparable privilège accordé à Marie, dogme fondamental de notre sainte religion. Grande est la dignité de la mère ! Mais combien plus digne de vénération est celle de la Mère du Fils de Dieu qui a engendré dans le temps Celui qui est engendré du Père de toute éternité !

« Il y a dans cette maternité, dit saint Thomas, une dignité en quelque sorte infinie, puisqu’Elle a pour Fils Celui que les anges adorent comme leur Dieu et leur Seigneur. Cette suréminente dignité est la raison d’être de Son Immaculée Conception, de Son élévation au-dessus des anges, de la toute-puissance de Son crédit auprès de Dieu. »

Cette élévation donne à Marie une autorité qui doit inspirer notre confiance envers Celle que l’Église appelle Mère de Dieu, Mère du Christ, Mère de la divine grâce, Mère très pure, Mère très chaste, Mère aimable, Mère admirable, Mère du Créateur, Mère du Sauveur.

En nous faisant vénérer ainsi la très Sainte Vierge, l’Église veut susciter en nos âmes un amour filial pour Celle qui est devenue notre propre Mère par la grâce. Marie nous a tous enfantés au pied de la croix. Notre prérogative de frères adoptifs de Jésus-Christ doit éveiller en nos cœurs une confiance illimitée envers Marie qui nous a adoptés sur le Calvaire, lorsqu’avant de mourir, le Sauveur nous a présenté à la “Co-rédemptrice”, en la personne de saint Jean, comme les enfants qu’Il désirait La voir adopter, disant :

« Mère, voilà Votre fils ; fils, voilà votre Mère. »

Ces paroles sont comme le legs testamentaire du Christ.

« Que peut-on concevoir au-dessus de Marie ? demande saint Ambroise, quelle grandeur surpasse celle qu’a choisie pour Mère Celui qui est la grandeur même ? » « Il a plu à Dieu d’habiter en Vous, ô Marie, Lui dit saint Bernard, lorsque de la substance de Votre chair immaculée, comme du bois incorruptible du Liban, le Verbe S’est édifié une maison par une construction ineffable. C’est en Vous, ô Mère unique et bien-aimée qu’Il S’est reposé et qu’Il a versé sans mesure, tous Ses trésors… »

 

Read the rest of this entry »

Au Ciel, il n’y a pas de « malgré-nous »…

with one comment

 

Au Ciel, il n’y a pas de « malgré-nous »

Toussaint

 

Par Lully, l’Observateur dans ses « Chronique de Lully »

 

Chers Amis,

Je pense que la plupart d’entre vous savent qui l’on désigne sous l’expression de « malgré-nous » ; toutefois, pour le cas où quelques-uns l’ignoreraient : on désigne par cette expression de « malgré-nous » les Français d’Alsace et de Moselle qui, considérés par les autorités du troisième Reich comme Allemands, furent enrôlés de force dans l’armée allemande au cours de la seconde guerre mondiale et furent contraints à combattre malgré eux avec les ennemis de la France.

Qu’on me permette aujourd’hui de reprendre la même expression pour vous entretenir de la question du salut éternel et du Ciel.

En nos temps de confusion et d’approximation, où l’émotion et le sentiment se substituent si souvent à la raison, et se substituent même aux vérités révélées dans l’esprit de certains chrétiens, il me paraît en effet important de rappeler que la chanson idiote de Monsieur Polnareff « on ira tous au paradis » non seulement n’est pas un dogme, mais qu’elle est aussi absolument contraire à l’enseignement de Notre-Seigneur Jésus-Christ.

Non ! tous les hommes n’iront pas au Paradis.

Car personne ne va au Ciel malgré lui.

Au Ciel, il n’y a pas de « malgré-nous » !

Read the rest of this entry »

Les bons prêtres…“missionnaires” versaillais de la F$$PX

with 2 comments

 

Les bons prêtres…“missionnaires” versaillais de la F$$PX

 

« Le Saint Vincent » est le bulletin du prieuré de Versailles de la FSSPX. Des plumes élégantes et érudites s’y distinguent et ornent le dit bulletin de signatures à particules (nobiliaires ou non) : abbés de Lacoste, de Beaunay, de Crécy… Il y a même un Abbé Xavier Lefebvre !!!

M. l’abbé Bernard de Lacoste-Lareymondie est aumônier des routiers et scouts ainsi que Prieur-Directeur de l’école Saint Bernard.

Nous sommes donc dans le beau monde de la tradition, versaillaise et dorée sur tranche ; il suffit pour s’en convaincre d’admirer les dons offerts aux jeunes prêtres par les fidèles : calices et ciboires en orfèvrerie, etc…

Dans un tout récent éditorial, M. l’Abbé de Lacoste nous gratifie d’affirmations et de constatations qui valent leur pesant……

1/ la crise de l’Église se prolonge : nous ne l’aurions sans doute pas cru si M. l’Abbé n’avait pas eu la bonté de nous le rappeler !!!

2/ synode et béatification de Paul VI ne rendent pas optimistes : ma foi, on le serait à beaucoup moins M. l’Abbé !!! vous êtes taquin !……

3/ seulement voilà, l’Abbé nous délivre, tel un secret, le véritable artisan de tous nos maux : la lassitude !!! mais oui ! car elle mène au découragement et à l’abandon de la lutte.

4/ ensuite notre abbé se livre à une courte mais percutante analyse, prenant en quelque sorte à partie Satan qui est « fin psychologue » et pousse prêtres et fidèles à une lente trahison. Le mot est lâché ! Merci Monsieur l’Abbé ! Encore eut-il fallu définir avec précision en quoi consiste cette trahison des clercs…mais là on reste un peu sur notre faim !

5/ pour l’Abbé résister demande non seulement l’intelligence pour distinguer les « erreurs » mais requiert une « force peu commune ». On objectera à l’Abbé que la foi est à la portée de toutes les âmes pourvu qu’elles acceptent de soumettre leur intelligence, leur volonté et leur cœur à la grâce divine et fassent preuve non pas d’une force peu commune mais d’une humilité à toute épreuve, ce qui n’est pas tout à fait la même chose…

6/ après un rappel que « Dieu reste le maître des événements », l’Abbé de Lacoste en arrive à la conclusion tant attendue de ses lecteurs qui, par définition, sont désemparés car bien peu d’entre eux possèdent cette « force peu commune »

7/ le pape ne serait plus le pape ? Horreur et stupéfaction !!! L’Abbé a osé ! Même si ce n’est qu’une hypothèse, iconoclaste certes (surtout à Versailles, siège de la monarchie absolue) il lui faut vite la réduire à néant pour l’empêcher de nuire… Alors l’Abbé emploie et prononce un mot très fort, de ceux qui n’appellent aucune répartie, aucune objection ; telle une arme de destruction massive, notre Abbé répond d’un mot : NULLEMENT. L’Abbé a parlé, la cause est entendue !

8/ l’enchainement logique de ce mot magique « NULLEMENT » ne se fait pas attendre… Avec une onction et une réticence toute versaillaise notre bon abbé nous déclare qu’il aimerait bien adopter (sic !) la position d’obéir au Pape (avec “P” majuscule puisque « nullement » !). Admirable conditionnel clérical !!!

9/ Nous tenons enfin notre « trahison » que l’Abbé avec une emphase toute jésuitique nous délivre presque comme à regret : ce serait donc trahir que d’obéir à ce Pape et d’accepter son enseignement ! Voilà ! le tour est joué et c’est avec un panache digne du roi soleil que l’Abbé vient de nous résumer toute l’impasse que représente la Fraternité.

10/ Mais venons-en au remède, car que faut-il faire, selon l’Abbé, pour garder le cap ? Je vous le donne en mille : étudier la doctrine catholique…dans nos prieurés !!!

11/ Et pour finir, l’Abbé en appelle à la charité missionnaire tout en invoquant la Sainte Vierge afin de répondre aux critiques non par le mépris mais par cette profonde charité dite missionnaire. Qui l’eut cru ? Nos anciens missionnaires ont-ils incité leurs ouailles à ne pas obéir au Pape ? Cela mériterait de compétentes recherches tout au long des siècles de l’histoire de l’Église…… Je ne sais pourquoi mais j’ai comme un petit doute…

Dormez tranquilles, chers versaillais, vous avez de bons prêtres…missionnaires !!!


Abbé Bernard de Lacoste, fsspx – Le Saint Vincent] Se décourager dans la crise?

1ère Page du bulletin "Le Saint Vincent N°8, décembre 2014SOURCE – Abbé Bernard de Lacoste, fsspx – Le Saint Vincent (éditorial) – décembre 2014


 

La crise de l’Église se prolonge. Le synode sur la famille et la béatification de Paul VI ne peuvent guère nous rendre optimistes. Face au drame que nous vivons, un danger nous menace : la lassitude, qui peut conduire au découragement et finalement à l’abandon de la lutte. Le démon, fin psychologue, pousse les âmes des prêtres comme des fidèles à cette trahison progressive. D’autres plus forts que nous ont lâché. Et nous, tiendrons nous bon jusqu’au bout ? Celui qui persévèrera jusqu’à la fin sera sauvé, dit Notre-Seigneur. Alors courage ! Il faut ramer continuellement à contre-courant, alors que nos contemporains se laissent entraîner par le courant. Il faut résister dans notre intelligence à toutes les erreurs, dans notre volonté à toutes les immoralités, et cela demande une force peu commune. D’où la défaillance de plusieurs.

Au milieu de cette mystérieuse obscurité, une vérité reste certaine et lumineuse : Dieu reste le maître des événements. Le mal n’existe que dans la mesure où Dieu le permet. Les ennemis de l’Église tiennent du Créateur leur existence et leur pouvoir de nuire. Nous savons aussi que la sagesse divine ne permet le mal que pour un plus grand bien. Ceci étant rappelé, le mystère de la situation actuelle n’est pas levé. Les erreurs continuent de se répandre, la morale continue d’être ébranlée par ceux-là mêmes qui sont chargés par le Christ d’en rappeler les exigences.

Mgr Lefebvre

Mgr Marcel Lefbvre

Que conclure ? Que le pape n’est plus le pape ? Nullement. Qu’il faut se taire et accepter docilement ce que nous enseigne le pape François ? Nous aimerions avoir le droit d’adopter cette position. En temps normal, cette simple question aurait choqué, tant la réponse doit être évidente. Mais aujourd’hui, répondre positivement à cette interrogation est une trahison. Par fidélité à Notre-Seigneur et à la sainte Église romaine qu’il a fondée, nous avons le devoir de croire sans défaillance à tous les dogmes catholiques et de suivre sans compromission la morale catholique. Prêtres et pasteurs d’âmes, nous avons le devoir de prêcher la vérité à temps et à contretemps, surtout si cette vérité n’est plus enseignée à Rome. Chers fidèles, vous garderez le cap si votre piété est solide et si vous étudiez régulièrement la doctrine catholique. Les conférences mensuelles au prieuré ont pour but de vous y aider.

Et si notre prochain nous critique, nous méprise ou nous calomnie pour le combat que nous menons, alors que la sainte Vierge Marie nous aide à répondre à ces attaques non par le mépris, mais avec une profonde charité missionnaire.

Abbé Bernard de Lacoste +

 

Source TradiNews : http://tradinews.blogspot.fr/2014/12/abbe-bernard-de-lacoste-fsspx-le-saint.html

 

Jérôme Bourbon : un demi-siècle après Vatican d’Eux

with one comment

Éclipse solaire

L’église Conciliaire

 

n’est pas

 

l’Église Catholique !

 

Ils ont… tout détruit

L’Église de Dieu ne peut pas s’être trompé pendant 2000 ans

L’Église de Dieu ne peut ni se tromper, ni nous tromper

 

Jérôme Bourbon dans le RIVAROL n° 3064 en vente dès demain, nous donne la très bonne analyse suivante sur le cataclysme de Vatican d’Eux, depuis ces cinquante derniers ans :

Ndlr du CatholicaPedia : Les accentuations et encadré sont de nous.

Rivarol n°3064 du 12/10/2012


Les cinquante ans de Vatican II : un demi-siècle cataclysmique

 

Cinquante ans se sont écoulés depuis ce jour d’octobre 1962 qui vit la réunion dans la basilique Saint-Pierre de Rome de 2381 évêques venus du monde entier (pays communistes excepté) à l’appel de Jean XXIII pour la cérémonie d’ouverture du « Second Concile œcuménique », qui allait s’éterniser jusqu’au 8 décembre 1965. Si l’on devait répertorier les principaux événements du XXe siècle, Vatican II y figurerait à l’évidence tant il a occasionné dans les consciences, les mœurs et les institutions des bouleversements fondamentaux dont nous n’avons pas encore pris toute la mesure. Cette assemblée d’évêques qui, à la différence des vingt conciles œcuméniques de Nicée à Vatican I, n’a pas défini ni explicité des dogmes, n’a pas procédé par canons et anathèmes, a ouvert la voie à une nouvelle religion qui porte toujours officiellement le nom de catholique mais dont la substance et les finalités ne sont plus du tout les mêmes. Est-ce un hasard si les sectateurs de Vatican II ont parlé dès le début, tel le cardinal Benelli, d’« église conciliaire » ou comme Paul VI de « nouvelle Pentecôte » ? De même, le cardinal Suenens remarquait-il que « Vatican II, c’est 1789 dans l’Église », tandis que le Père Congar ajoutait éloquemment que par le concile « l’Église avait accompli pacifiquement sa révolution d’Octobre ». Expressions qui démontrent que Vatican II marque une rupture radicale avec près de 2000 ans de catholicisme et inaugure une nouvelle religion, celle de l’humanité.

 

Le culte de l’homme

Le concile a introduit une nouvelle manière de se situer par rapport à Dieu. Prétendant que l’homme a changé, les Pères conciliaires en déduisent qu’il faut aussi modifier le rapport de l’homme à Dieu en passant du théocentrisme à l’anthropocentrisme. Inversion radicale des fins : la religion n’est plus au service de Dieu mais au service de l’humanité. « L’homme est la seule créature de Dieu créée pour elle-même », « L’homme est le centre et le sommet de toutes choses » ose clamer la constitution Gaudium et Spes. Et Paul VI, dans son ahurissant discours de clôture de Vatican »II, ira jusqu’à dire : « La religion du Dieu qui s’est fait homme s’est rencontrée avec la religion — car c’en est une — de l’homme qui se fait Dieu. […] Nous aussi, nous plus que quiconque, nous avons le culte de l’homme ».

Si ce dernier est la fin et le sommet de tout, il faut évidemment repenser toute la théologie catholique. L’église conciliaire se définit comme un moyen, une institution (parmi beaucoup d’autres), un signe au service de l’homme. C’est la fameuse théorie de l’Église-sacrement. Jean Paul II pourra ainsi dire que « l’Église a révélé l’homme à lui-même », ou encore que « l’homme est le chemin de l’Église ». Si tel est le cas, l’on comprend que la liturgie ait alors pour objectif de célébrer l’humanité, sujet du rite sacré et du sacerdoce. D’où les autels retournés vers l’assemblée des fidèles dont le prêtre n’est que l’animateur, la nouvelle messe n’étant pas hiérarchique mais démocratique. D’où le rejet du caractère propitiatoire du saint sacrifice de la messe. La « messe de Luther » (dixit Mgr Lefebvre) dont des études détaillées ont prouvé les origines non seulement protestantes mais talmudiques, se définit comme la « synaxe sacrée des fidèles », ainsi que l’affirme l’article 7 du Novus Ordo Missae de Paul VI. La célébration dite de l’eucharistie n’est plus le mémorial de la croix mais celui de la cène. C’est la doctrine de la messe-repas.

 

La servante du Mondialisme

Selon cette nouvelle théologie, ce n’est plus l’Église catholique qui est le royaume de Dieu mais l’humanité tout entière. La mission de l’église conciliaire sera alors de préparer l’avènement de ce royaume temporel vers lequel convergent toutes les religions puisque le genre humain tend en effet à une unité croissante dont les signes sont « la socialisation de toutes choses, le partage des richesses, la revendication des droits de l’homme ». Le rôle de la nouvelle église se réduit à hâter ce processus d’unification. C’est ainsi que se justifient le dialogue inter-religieux, l’œcuménisme libéral, lesquels sont au service d’une paix en devenir. D’où des rassemblements syncrétistes comme Assise ou cathodiques comme les Journées Mondiales de la Jeunesse (JMJ) destinés, selon les desseins de l’ONU, à préparer l’avènement d’un mondialisme politico-religieux, c’est-à-dire d’un gouvernement mondial et d’une religion elle-même mondiale confinée dans le rôle d’animatrice de la démocratie universelle. Dans ce schéma, la royauté sociale de Jésus-Christ apparaît évidemment obsolète. Aussi l’église conciliaire se rallie-t-elle d’enthousiasme à la laïcité de l’État et au besoin l’impose par la force comme en Espagne (1967) et en Colombie (1973) qui, à la demande expresse de Paul VI, abandonnent leurs constitutions catholiques.

Cette unité spirituelle du genre humain se décline en différents degrés de communion, en multiples cercles concentriques ; les consciences sont plus ou moins éclairées par la foi mais personne ne saurait être exclu, car « d’une certaine manière, le Christ s’est uni à tout homme » (Gaudium et Spes). Plus besoin alors d’être baptisé et de croire pour être sauvé. La question du salut et de la damnation a perdu toute urgence et même tout sens. Et en effet la pastorale conciliaire fait l’économie du péché originel et de la déchéance de la nature humaine. Le salut n’est jamais qu’une prise de conscience personnelle, l’homme affirmant son extraordinaire dignité.

C’est dire que Vatican II est en rupture totale non seulement avec la Tradition catholique mais plus généralement avec la religion catholique puisque ce concile consiste à exalter la personne humaine et à assurer l’unité du genre humain.

 

La genèse du Concile

Quel est le déroulement des événements qui a conduit à une telle révolution copernicienne ? En fait, tout débute, dix-neuf jours après la mort de Pie XII, avec l’élection à soixante-dix-sept ans, au onzième tour de scrutin, le 28 octobre 1958, du patriarche de Venise Angelo Giuseppe Roncalli. Ce dernier qui, de façon très révélatrice, prend le nom d’un antipape du Moyen Age impliqué dans le grand schisme d’Occident, Jean XXIII, entend rompre spectaculairement avec les grandes orientations définies par Pie XII. Roncalli met en œuvre une stratégie qui aboutira à ce qu’il appellera « l’aggiornamento » c’est-à-dire à la révolution dans l’Église.

À peine élu, celui qui sera appelé par les media « le bon pape Jean » ((Lire l’étude, malheureusement non terminée, de l’abbé Ricossa sur le « le bon pape Jean » : http://www.a-c-r-f.com/documents/Abbe_RICOSSA_Le-Pape-du-Concile.pdf)) reçoit significativement les plus vifs encouragements des principaux ennemis de l’Église catholique. Yves Marsaudon dans son livre L’œcuménisme vu par un franc-maçon de tradition écrit ainsi : « Nous eûmes tout d’abord la très grande joie de recevoir dans les 48 heures un accusé de réception à nos respectueuses félicitations. Pour nous c’était une grande émotion, mais pour beaucoup de nos amis ce fut un signe ». De même, Jean XXIII reçoit les félicitations du grand rabbin d’Israël Isaac Herzog, de l’archevêque anglican Geoffroy Fischer, de Paul Robinson, président des églises fédérées et enfin du chef de l’église orthodoxe russe, le patriarche Alexis.

Dès le 25 janvier 1959, soit moins de trois mois après son élection, Roncalli annonce publiquement de la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs la convocation du « Second concile œcuménique du Vatican ». Pie XII avait lui aussi songé à réunir une telle assemblée, mais, devant les dangers de l’entreprise, il s’était rapidement ravisé : « J’entends autour de moi des novateurs, disait-il, qui veulent démanteler la Chapelle sacrée, détruire la flamme universelle de l’Église, rejeter ses ornements, lui donner le remords de son passé historique… Un jour viendra où le monde civilisé reniera son Dieu, où l’Église doutera comme Pierre a douté. Elle sera tentée de croire que l’homme est devenue Dieu, que son Fils n’est qu’un symbole, une philosophie comme tant d’autres, et dans les églises, les chrétiens chercheront en vain la lampe rouge où Dieu les attend, comme la pécheresse criant devant le tombeau vide : où l’ont-ils mis ? » (Mgr Roche : Pie XII devant l’Histoire).

Pie XII et Jean XXIII étaient tous les deux au courant de cette situation pré-révolutionnaire dans l’Église, mais alors que le premier ne voulait pas céder aux sirènes des nouveautés, le second au contraire brûlait de tout transformer. Appeler à la convocation d’un concile le 25 janvier 1959 n’était à cet égard pas un acte innocent, puisque cette date marquait la clôture de la semaine de prières pour l’unité des chrétiens. Le concile à venir ne serait donc pas œcuménique (c’est-à-dire universel, comme le furent les vingt conciles de Nicée à Vatican I), mais œcuméniste. Au reste, dès l’année suivante, le 5 juin 1960, Jean XXIII crée un Secrétariat pour l’unité des chrétiens dont il confie la direction au cardinal Bea, lequel est directement à l’origine du décret sur l’œcuménisme de Vatican II qui rompt radicalement avec le magistère antérieur. ((Ne jamais oublier l’importance d’Elie Benamozegh, le vrai Père de Vatican II : LE SANCTUAIRE INCONNU par Aimé Palliere ))

Dans son discours d’ouverture, Jean XXIII tient un discours qui fit sensation et dans lequel il disait sa “foi” en l’avenir et dans le progrès. À cinquante ans de distance, cet optimisme tapageur apparaît totalement déplacé. Qu’on en juge : « Dans la situation actuelle de la Société, certains ne voient que ruines et calomnies ; ils ont coutume de dire que notre époque a profondément empiré, par rapport aux siècles passés… Il nous semble nécessaire de dire notre complet désaccord avec ces prophètes de malheur qui annoncent toujours des catastrophes, comme si le monde était près de sa fin… Il faut que l’Église se tourne vers les temps présents qui entraînent de nouvelles voies à l’apostolat catholique ».

 

Une rupture radicale

Dès lors, le décor était en place, pour la plus grande révolution que l’Église ait subie depuis sa naissance. Parmi les 2381 évêques présents, seuls quelque trois à quatre cents Pères conciliaires (dont Mgr Lefebvre et Mgr de Castro Mayer) tentèrent de résister aux assauts des modernistes en se regroupant au sein du Cœtus internationalis patrum, mais ce combat ne fut hélas pas couronné de succès, tant la minorité activiste était habile dans la manipulation des masses, experte dans les formules volontairement équivoques, d’autant, et c’est là l’essentiel, qu’elle pouvait s’appuyer sur un allié indispensable en la personne de Jean XXIII puis à partir de 1963 de son successeur Paul VI.

Il faudrait des études détaillées — et ces dernières décennies n’en ont pas manqué — pour analyser, disséquer, commenter les quelque deux milles pages de documents signés par les Pères conciliaires et “promulgués” par Paul VI le 7 décembre 1965 et pour expliquer l’absence d’autorité et de légitimité de Vatican II et des hommes en blanc qui s’en réclament. On peut à bon droit considérer que Vatican II était en fait un conciliabule, et non un vrai concile, tant ces décrets ont rompu avec le magistère traditionnel. Il est clair que Vatican II a voulu faire passer l’Église du théocentrisme à l’anthropocentrisme. Rien à cet égard n’est plus parlant que le discours de clôture de Paul VI : « L’Église du concile s’est aussi beaucoup occupé de l’homme, de l’homme tel qu’en réalité il se présente à notre époque, l’homme vivant, l’homme tout entier occupé de soi, l’homme qui se fait non seulement le centre de tout ce qui l’intéresse, mais qui ose se prétendre le principe et la raison dernière de toute réalité. L’humanisme laïc et profane, enfin, est apparu dans sa terrible stature et a, en un certain sens, défié le concile. La religion du Dieu qui s’est fait homme s’est rencontrée avec la religion — car c’en est une — de l’homme qui se fait Dieu. Qu’est-il arrivé ? Un choc, une lutte, un anathème ? Cela pouvait arriver, mais cela n’a pas eu lieu. La vieille histoire du Samaritain a été le modèle de la spiritualité du concile. Une sympathie sans bornes l’a envahi tout entier. La découverte des besoins humains (et ils sont d’autant plus grands que le fils de la terre s’est fait plus grand) a absorbé l’attention du concile. Reconnaissez-lui au moins ce mérite, vous, humanistes modernes qui renoncez à la transcendance des choses suprêmes, et sachez reconnaître notre nouvel humanisme. Nous aussi, nous plus que quiconque, nous avons le culte de l’homme. »

 

“1789 dans l’Église

On ne saurait mieux dire que les hiérarques de l’Église ont renoncé à être un signe de contradiction, en s’ouvrant totalement au monde c’est-à-dire à l’erreur, au mensonge et à l’apostasie, tournant le dos aux injonctions de l’Apôtre Saint Jacques qui dans son Épître s’écrie fortement : « Adultères, ne savez-vous pas que l’amitié du monde, c’est l’inimitié contre Dieu ? Quiconque veut être ami du monde se rend ennemi de Dieu. » Par là même, l’Église catholique s’éclipsait, était mise au tombeau, cédant la place à l’église conciliaire et à sa « révolution d’Octobre ».

De fait Vatican II a réussi à mettre en application la devise de la révolution : la “liberté” s’est introduite par la liberté religieuse ou liberté des religions qui met sur le même plan l’erreur et la vérité, promeut la laïcité de l’État et nie le règne social de Jésus-Christ ; l’ “égalité” s’insinue par la collégialité et le vénéneux principe de l’égalitarisme démocratique (dans ce schéma l’évêque n’est plus le maître dans son diocèse avec les conférences épiscopales, le curé dans sa paroisse avec les conseils paroissiaux, etc.) ; enfin la “fraternité” s’accomplit sous la forme de l’œcuménisme libéral qui embrasse toutes les erreurs et les hérésies et tend la main à tous les ennemis de l’Église catholique, à commencer par les juifs considérés comme « frères aînés ». L’église conciliaire va même jusqu’à enseigner que l’Ancienne Alliance est toujours valable et qu’elle n’a pas été abrogée par la Nouvelle Alliance, ce qui est une façon de dire, si l’on est logique, que la venue du Christ sur terre, sa Passion, sa mort et sa Résurrection étaient finalement inutiles. ((Le livre de l’abbé Leroux, préface par Mgr Lefebvre, Pierre M’aimes-tu ?, mérite d’être cité. C’est certainement un des meilleurs livres-critique de Vatican d’eux !))

 

L’académicien Jean Guitton, confident et ami de Paul VI, aimait à répéter que Vatican II marquait la disparition (au moins apparente) de l’Église catholique et sa substitution par l’église œcuménique romaine. De fait, la nouvelle église conciliaire ne possède aucune des quatre notes qui permettent de reconnaître à coup sûr l’Église catholique : elle n’est ni une puisqu’elle est démocratique et pluraliste (à chaque prêtre son hérésie), ni sainte puisqu’elle a profondément altéré les sacrements en créant de nouveaux rites douteux voire invalides pour la plupart (sujet essentiel dont on ne se préoccupe pas assez), s’acharnant ainsi à obstruer les canaux de la grâce sanctifiante, ni catholique puisqu’elle est œcuméniste et qu’elle rompt radicalement avec le magistère antérieur, ni apostolique puisqu’elle n’a pas la foi des Apôtres.

 

Dans cette gigantesque entreprise de destruction rien n’est laissé intact : ni la liturgie désacralisée, ni le catéchisme traditionnel interdit et remplacé par une vague catéchèse droit-de-l’hommiste et œcuméniste, ni les constitutions religieuses, ni l’habit ecclésiastique, ni les États, syndicats, écoles et partis chrétiens tous appelés à faire leur mue. À “Eglise nouvelle” correspondent sacerdoce nouveau, ecclésiologie nouvelle, messe nouvelle, catéchisme nouveau (1968 avec Pierres Vivantes et 1992 avec le “Catéchisme de l’Eglise catholique”), sacrements nouveaux, communautés nouvelles, nouveau chemin de Croix (1991), nouveau Rosaire (2002), nouveau code de droit canon (1983), nouveau rite d’ordination (1968), nouveau baptême (1969), nouvelle confirmation (1971), nouvelle extrême-onction (1972), nouvelle confession (1973), nouveau bréviaire (1970), nouveau calendrier liturgique (1969), nouvelles huiles saintes (1970), nouveau Notre Père (1966), nouveau Credo (où l’on a remplacé l’expression « consubstantiel au Père » par « de même nature que le Père (( Malheureusement a été oublié le primordial : le nouveau rituel du sacre des évêques, dont les conséquences sont dramatiques et irréversibles. Voir tous les travaux du site Rore sanctifica : http://www.rore-sanctifica.org/)) »). Tout a été dit sur les origines talmudiques de la synaxe voulue par Paul VI, sur l’abandon du caractère propitiatoire du saint sacrifice de la messe, sur l’hétérodoxie du nouveau code de droit canon du 25 janvier 1983 qui lève l’excommunication des francs-maçons. Il n’est pas jusqu’à la morale qui ne soit elle-même corrompue par l’inversion des fins du mariage, par l’abandon du principe traditionnel de l’autorité de l’homme sur la femme, par les discours ahurissants tenus par nombre de clercs sans que ceux-ci ne soient jamais sanctionnés.

 

Dans une volonté satanique de destruction, on s’en est même pris aux congrégations religieuses dont les constitutions ont toutes été profondément modifiées, y compris celle des Chartreux qui n’avait pourtant jamais été remaniée depuis son fondateur saint Bruno. Et les églises elles-mêmes sont transformées : au maître-autel tourné vers Dieu se substitue une simple table orientée vers l’assemblée ; le prêtre (ou ce qui en tient lieu) étant réduit au rôle d’animateur et de président d’une cérémonie sécularisée. Les confessionnaux sont délaissés et font souvent l’office de placards à balais. La chaire est supprimée ou délaissée, manière symbolique de renoncer au pouvoir d’enseignement de l’Église, car dans la religion conciliaire nous ne sommes plus dans le schéma de l’Église maîtresse de vérité enseignant au monde la voie, la vérité et la vie mais dans celui d’une église enseignée par le monde, apprenant à son contact, réagissant à l’unisson. Il s’agit de mettre en place les conditions d’un mondialisme politico-religieux ; dans le nouvel ordre mondial les religions mises sur un pied d’égalité ne sont en effet que de simples animatrices et de zélés propagandistes de la démocratie universelle et de ses idoles : la déclaration des droits de l’homme, le philosémitisme, la tolérance érigée en absolu, le laïcisme, la liberté de conscience et de culte, l’antiracisme unilatéral et obligatoire, la lutte acharnée contre toutes les discriminations, mêmes naturelles et légitimes. ((Et surtout l’abandon de la Royauté sociale de Notre-Seigneur Jésus-Christ !))

 

De nouvelles orientations politiques

D’où les orientations politiques d’une nouvelle église, compagnon de route du communisme, du socialisme, de la franc-maçonnerie, des organisations juives et antiracistes, bref des ennemis traditionnels et séculaires de l’Église catholique. Dès lors, il n’est rien d’étonnant à ce que l’épiscopat français ait toujours pris violemment position contre la droite nationale, préférant soutenir les forces responsables de l’avortement légalisé et remboursé, du délitement de la famille, de l’instauration du PACS, de la généralisation de la pornographie et de la luxure. Rien de surprenant non plus si cette nouvelle église, après avoir favorisé la décolonisation et montré beaucoup plus de mansuétude pour les assassins et les porteurs de valise du FLN que pour les rapatriés et les partisans de l’Algérie française, soit un des bruyants soutiens de l’immigration massive, essentiellement mahométane, qui ne cesse de se déverser sur notre pays et notre continent. Après avoir trahi Dieu et son Évangile, ces hiérarques ont logiquement trahi leur patrie.

Vatican II, qui est resté muet sur le communisme au moment où il faisait encore des millions de morts, a mis en œuvre l’ouverture au monde qui est en fait une ouverture unilatérale à la gauche. D’où la théologie de la libération en Amérique du Sud. D’où la sympathie incessante manifestée envers le marxisme, le gauchisme (qu’on se souvienne de la déclaration des évêques de France approuvant chaleureusement mai 1968), le féminisme (l’épiscopat moderniste s’est réjoui en 2000 de l’adoption de la parité), l’invasion étrangère. Car la religion de Vatican II consiste à embrasser, et si possible à devancer, toutes les modes, à s’adapter au monde moderne et à s’agenouiller, émerveillée, devant l’Humanité déifiée. Faible avec les forts, les délinquants, les immigrés “sans-papiers”, elle est impitoyable envers les faibles, les persécutés, les délaissés. Pas un seul prélat n’a dénoncé le traitement infligé naguère au nonagénaire Maurice Papon ou aux révisionnistes criblés d’amendes et mis en prison. Pas un seul mitré ne s’est démarqué des campagnes de haine contre le président du Front National, pas même lors des manifestations de l’entre-deux-tours de la présidentielle de 2002 où étaient scandés entre autres charmants slogans « pour Le Pen une balle, pour le FN une rafale », « Crève charogne », « Le Pen facho, salaud, le peuple aura ta peau ». Au contraire, la nouvelle église se veut en pointe dans le combat antiraciste, antifasciste et antirévisionniste. Car s’il est tout à fait permis dans l’église conciliaire de contester des vérités de foi ou des préceptes moraux, en revanche on ne badine pas avec le dogme holocaustique, comme en témoigne l’affaire Williamson. Mieux vaut pour un séminariste nier la virginité perpétuelle de Marie que d’exprimer un doute sur la Shoah. Servante de l’Humanité, la contre-église de Vatican II est en effet l’un des gardiens vigilants de la contre-religion de l’Holocauste. L’église qui n’est plus catholique est devenue démocrato-holocaustique, la nature ayant horreur du vide. Or, la Shoah ou la Croix, il faut choisir !

 

Les causes de ce bouleversement

Reste évidemment à se demander comment un tel bouleversement a été possible et pourquoi il a suscité si peu de résistances. Il n’y a pas de réponse simple à ces questions. On peut à bon droit incriminer le rôle de la puissance juive et de son bras armé la franc-maçonnerie. Qu’on songe par exemple à la lettre écrite par un haut-dignitaire de la Haute-Vente des Carbonari en 1844 et qui tomba providentiellement entre les mains de Léon XII : « Nous devons arriver au triomphe de la révolution par un pape. Or donc pour nous assurer un pape dans les proportions exigées, il s’agit d’abord de lui former une génération digne du règne dont nous rêvons. Laissons de côté la vieillesse et l’âge mûr ; allez à la jeunesse et, si possible, jusqu’à l’enfance… C’est à la jeunesse qu’il faut aller, c’est elle que nous devons entraîner sans qu’elle s’en doute, sous le drapeau des sociétés secrètes. Une fois votre réputation établie dans les collèges, les gymnases, dans les universités et dans les séminaires, une fois que vous aurez capté la confiance des professeurs et des étudiants, faites que ceux qui principalement s’engagent dans la milice cléricale aiment à rechercher vos entretiens… Cette réputation donnera accès à nos doctrines au sein du jeune clergé, comme au fond des couvents. Dans quelques années, ce jeune clergé aura, par la force des choses, envahi toutes les fonctions : il gouvernera, il administrera, il jugera, il formera le conseil du souverain, il sera appelé à choisir le Pontife qui doit régner et ce Pontife, comme la plupart de ses contemporains, sera plus ou moins imbu des principes humanitaires que nous allons commencer à mettre en circulation… Que le clergé marche sous votre étendard en croyant toujours marcher sous la bannière des clefs apostoliques. Tendez vos filets comme Simon Barjona ; tendez-les au fond des sacristies, des séminaires et des couvents plutôt qu’au fond des mers et, si vous ne précipitez rien, nous vous promettons une pêche plus miraculeuse que la sienne. […] Infiltrez le venin dans les cœurs choisis à petites doses et comme par hasard ; puis à la réflexion, vous serez étonnés vous-mêmes de votre succès. […] Vous aurez prêché une révolution en tiare et en chape, marchant avec la croix et la bannière, une révolution qui n’aura besoin que d’être un tout petit peu aiguillonnée pour mettre le feu aux quatre coins du monde. […] Ce que nous devons demander avant tout, ce que nous devons chercher et attendre, comme les juifs attendent le Messie, c’est un pape selon nos besoins. Glissez dans les esprits les germes de nos dogmes, que prêtres et laïcs se persuadent que le christianisme est une doctrine essentiellement démocratique ».

Mais l’explication par les puissances occultes, pour pertinente qu’elle soit, n’épuise pas le sujet. On ne peut passer sous silence l’état du monde au moment où les Pères conciliaires se réunissent en 1962. La victoire en 1945 des démocraties alliées à l’Union soviétique a incontestablement créé un environnement très défavorable à l’épanouissement de l’Église et des valeurs chrétiennes. L’hédonisme généralisé, l’individualisme exacerbé, l’égalitarisme forcené, le matérialisme radical de la démocratie libérale et du communisme athée ne pouvaient à terme qu’influer négativement sur les hommes d’Église comme sur l’ensemble des catholiques. Plus généralement, le fait que les institutions n’étaient plus chrétiennes depuis assez longtemps dans la quasi-totalité des pays du globe, et singulièrement dans la plupart des pays d’Europe, n’était pas non plus de nature à accroître l’influence de l’Église. Vatican II s’inscrit dans un monde déjà fortement déchristianisé et meurtri par deux sanglantes guerres mondiales. En un siècle et demi, la Révolution Française a eu le temps d’instiller le poison de ses idées pernicieuses à l’Europe entière, sinon à toute la terre, venin prolongé par la victoire du protestantisme anglo-saxon et du communisme athée en 1945. Enfin, la domination chaque jour plus insolente de la techno-science a créé un environnement très défavorable au rayonnement de l’Église. Sans doute conviendrait-il de remonter à la Renaissance et à son humanisme pour expliquer la genèse des idées qui ont triomphé au concile. Si l’Église a résisté aux assauts du protestantisme au XVIe, du jansénisme au XVIIe, du naturalisme philosophique au XVIIIe, du libéralisme au XIXe et du modernisme dans la première moitié du XXe siècle, c’est cette dernière hérésie, stigmatisée par saint Pie X dans sa magistrale encyclique Pascendi (1907), qui finit par séduire la quasi-totalité de la hiérarchie catholique.

 

Les fruits vénéneux de l’ “aggiornamento”

Les fruits de cette subversion religieuse et politique, doctrinale et pastorale ne se sont pas fait attendre : effondrement des vocations religieuses et sacerdotales, affaissement de la pratique religieuse, montée vertigineuse de l’indifférentisme religieux, du relativisme moral, du scepticisme philosophique. Depuis 1960 environ, les nouvelles générations sont élevées dans une totale ignorance de la religion ; la transmission ne se fait plus. Le dépôt de la foi n’a pas été gardé par ceux qui avaient le devoir sacré de le conserver. Dès lors, rien de surprenant si depuis un demi-siècle que l’Église catholique est au tombeau, occupée, occultée et éclipsée par le modernisme triomphant et que nous vivons donc des temps antéchristiques, la société s’est complètement décomposée, liquéfiée. En cinquante ans, le monde a plus changé qu’en deux millénaires. Nous avons quitté la civilisation édifiée par des siècles d’efforts, de sacrifices, de dévouement pour une barbarie infiniment pire que celle de jadis. Notre monde a rejeté avec obstination la vérité connue. Or, comme le prophétisait le cardinal Pie, « lorsque le Bon Dieu ne règne pas par sa présence, il règne par toutes les calamités liées à son absence ».

Naguère même ceux qui n’étaient pas chrétiens, même ceux qui faisaient profession de rejeter bruyamment le Christ et sa loi, étaient comme malgré eux imprégnés des valeurs chrétiennes. Ils savaient ce que voulaient dire la parole donnée, l’honneur, la fidélité, le courage, la politesse, l’héroïsme, la vertu. Aujourd’hui tous les mots sont pipés. Chez un enfant de sept ans le mot “amour” est déjà irrémédiablement souillé. L’homme moderne n’est plus relié à rien, sinon à son téléphone portable et à Internet. Toute référence transcendantale lui est étrangère. En voulant supprimer Dieu, on a par là-même supprimé la morale. D’où un déferlement de haine, de violence et de nihilisme. D’où des familles divisées, éclatées, décomposées, recomposées. D’où des enfants abandonnés à eux-mêmes. D’où la déferlante de la drogue et de la pornographie. D’où le triomphe satanique de toutes les inversions : mariage homosexuel, théorie du gender, vomitives Gay Pride réunissant chaque année un plus grand nombre de participants, etc. D’où le recours massif à des antidépresseurs et à des anxiolytiques, à des psychiatres et à des mages. D’où la contagion des suicides. D’où le règne du néant, le triomphe insolent du mensonge et de Mammon. Nous vivons en ce moment trois épisodes de l’Ancien Testament : la tour de Babel, le veau d’or et Sodome et Gomorrhe. Comment croire que si l’Église catholique n’avait pas été trahie par ceux-là mêmes qui avaient charge ici-bas de présider à sa pérennité nous en serions là ?

 

Des temps Apocalyptiques et AntéChristiques

Enfin, l’on peut se demander si Vatican II ne marque pas le point final d’un incessant recul de l’Église catholique depuis plusieurs siècles. Au XIe siècle, l’Orient quittait la communion de l’Église romaine avec le schisme orthodoxe ; au XVIe l’hérésie protestante emportait la moitié de l’Europe ; le jansénisme pervertissait le XVIIe ; le naturalisme de la philosophie des Lumières bouleversait au XVIIIe les fondements mêmes de la société, le libéralisme politique et philosophique combattu par le Syllabus et tous les papes, de Pie VI à Pie XII, marquait de sa détestable empreinte le XIXe et fort logiquement le modernisme fut et demeure l’hérésie du XXe et du début de ce XXIe siècle. Pourtant, malgré les coups qui lui étaient infligés, malgré ses reculs et ses défaites, l’Église ne baissait pas les bras. Ce qu’elle perdait en Europe, elle le gagnait grâce à l’évangélisation du nouveau monde puis grâce aux missions en Asie et en Afrique. De nouvelles congrégations religieuses, d’autres instituts enseignants voyaient le jour.

La nouveauté depuis 1960, c’est qu’il ne s’agit plus d’une crise de croissance mais bel et bien d’une crise de conscience. Si Vatican II a été possible, et s’il y eut hélas si peu de réactions, c’est sans doute finalement parce que les croyances étaient devenues superficielles, sinon factices, purement extérieures. Beaucoup brûlaient de se défaire d’une morale jugée ringarde, de dogmes contraires à l’esprit progressiste et rationaliste, d’une obéissance au Christ et à sa loi vécue comme excessivement coercitive.

Vient alors une ultime question : comment sortir de cette crise ? Il semble vain d’espérer un retour des modernistes à la foi catholique qui ont commis la faute irrémissible de combattre la vérité connue, péché contre le Saint-Esprit, et qui refusent de voir les désastres que leurs hérésies et leur apostasie ne cessent d’engendrer. De plus, les modernistes ont réussi à neutraliser quasiment toutes les résistances, les groupes dits traditionalistes se ralliant les uns après les autres à la Rome apostate ou brûlant de trouver un accord avec ceux-là mêmes qui détruisent la foi. Avant eux, la quasi-totalité des évêques conservateurs regroupés dans le Cœtus internationalis patrum avaient fini par accepter Vatican II et les réformes qui en sont issues, en signant d’abord les décrets du conciliabule en 1965 et en appliquant la révolution conciliaire dans leur diocèse respectif.

La crise effroyable que nous vivons a une évidente dimension eschatologique, il faut être aveugle ou de mauvaise foi pour l’ignorer. Si Saint Paul a prédit à Timothée que « les jours viendraient où les hommes ne supporteraient plus la sainte doctrine », si le cardinal Pie a prophétisé que « l’Église serait réduite à des dimensions individuelles et domestiques », si la Sainte Vierge a dit à Mélanie à La Salette que « Rome perdra la foi et deviendra le siège de l’Antéchrist », s’il est dit dans la version intégrale de l’Exorcisme de Léon XIII « Là où fut institué le siège du bienheureux Pierre, et la chaire de la Vérité, là ils ont posé le trône de leur abomination dans l’impiété, en sorte que le pasteur étant frappé, le troupeau puisse être dispersé », si avec la synaxe de Paul VI nous voyons « l’abomination de la désolation dans le lieu saint » (Matthieu XXIV, 15), il est non moins vrai que le Christ, chef de l’Église, a promis à l’institution qu’il a fondée l’indéfectibilité et c’est fort de cette promesse divine que malgré les ténèbres actuelles, les ruines qui partout s’accumulent, les chrétiens fidèles gardent au cœur une invincible espérance surnaturelle. Sûrs que le retour du Christ qui détruira l’Antéchrist « par le souffle de sa bouche » (2 Thessaloniciens II, 8) lors de la Parousie rendra à chacun ce qui lui est dû et mettra un terme définitif aux temps apocalyptiques que nous vivons.

 

Jérôme BOURBON.

 

 

RIVAROL

Hebdomadaire de l’opposition nationale et européenne

1 rue d’Hauteville 75010 PARIS. Directeur : Fabrice Jérôme Bourbon

CCP Éditions des tuileries : 4532.19K

Tél. : 01-53-34-97-97 Fax : 01-53-34-97-98

contact@rivarol.com


 

Written by Cave Ne Cadas

octobre 11th, 2012 at 8:10 pm

Posted in Jérôme Bourbon,Rivarol

Tagged with , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , ,