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Le CatholicaPedia Blog

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Les caves de la F$$PX se rebellent suite…

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Rebondissement dans l’affaire « des rebelles de la néo-Fraternité » en France : Le TradiNews (des Rebelles version 2004) publie une mise au point d’un certain Laurent Durantin sur Facebook (Face de Bouc !!!) :

[Laurent Durantin – Facebook] FSSPX/Avrillé : la rupture

SOURCE – Facebook – 20 janvier 2014


La publication d’un manifeste de prêtres traditionnels le 19 janvier 2014 fait figure de pétard mouillé. Les sites « résistants » ont annoncé pendant des semaines et des semaines le départ de dizaines et dizaines de prêtres qui seraient soi-disant de leur tendance. Ils parlaient de l’abbé Beauvais. Ils parlaient de l’abbé de Cacqueray. Et finalement rien n’a eu lieu. Ce dernier a même dit en conférence ce week-end : « Je blâme cette initiative ».

Quand on reprend la liste, on se rend compte que trois-quarts sont des prêtres qui ont quitté la Fraternité depuis plusieurs mois, parfois depuis plusieurs années. L’un d’entre euxest-ce une farce ?a même demandé jadis une incardination à l’Institut du Bon Pasteur, et, ces derniers temps, une incardination dans son diocèse. On le retrouve aujourd’hui dans cette liste de mutins… N’est-ce pas une plaisanterie ou bien les auteurs de la lettre ont-ils cherché par tous les moyens à grossir les chiffres ?

Au final, si on enlève les trois prêtres qui ont signé puis rétracté leur signature, il n’y a finalement que quatre prêtres de la FSSPX qui ont fait sécession, l’un étant, pour raison de santé sans ministère. Les autres sont ceux du couvent dominicain d’Avrillé – pas tous cependant ! – qui marquent aujourd’hui leur séparation d’avec la Fraternité. C’est à la fois une nouvelle sans en être une. L’évolution du couvent dominicain fait qu’il se dirige depuis des années dans une tendance qui vise systématiquement la surenchère. Mais dores et déjà un couvent dominicain a été fondé en Belgique. Il regroupe depuis plusieurs mois les frères prêcheurs qui ne se sont pas retrouvés dans la ligne extrême de la Haie-aux-Bonshommes.

Source : http://tradinews.blogspot.fr/2014/01/laurent-durantin-facebook-fsspxavrille.html

 

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Avec l’Immaculée (dépitée !!!) de son côté titre : « À quel jeu joue donc l’abbé de Cacqueray ? »

Abbé Régis de Cacqueray

Sur le forum “Christus vincit”, Avila donne “Quelques précisions” :

Suresnes a été mis au courant de cette initiative par une fuite.

À partir de là, l’abbé de Cacqueray a fait le siège si l’on peut dire des prêtres pour les décourager de signer. Confrères, fidèles amis des uns et des autres, ont pressuré outre mesure les prêtres signataires. Pour les détourner de cette voie, l’abbé de Cacqueray les a assuré qu’il agirait courageusement : et cela a été la lettre interne de Mgr Fellay envoyée à tous les prieurs le 16 janvier 2014 ! Comme courage on fait mieux ! Comme politique politicienne on ne fait pas mieux ! Comme moquerie de ses propres prêtres par Mgr Fellay, c’est le top !

Jusqu’à tard hier soir, les pressions n’ont pas cessé : mais la lettre signée par les 45 prêtres nommés était depuis le midi close. TOUS les prêtres signataires ont donc bel et bien signé cette lettre et se sont engagés fermement quoique certaines personnes chagrines puissent prétendre d’autres.

Il est fort dommage et attristant de voir l’énergie qu’a dépensée l’abbé de Cacqueray pour empêcher les prêtres de signer cette lettre. On aimerait qu’il dépense autant d’énergie à contrer publiquement les dérives doctrinales de Menzingen et à se lever courageusement pour sauver l’héritage de Mgr Lefebvre. Nous ne nions pas, nous fidèles, qu’il a protégé certains prêtres résistants mais il les a fait taire aussi et les a exhorté à maintenir la confiance en leurs supérieurs (des exemples parlant seront donnés ultérieurement). Il a travaillé à ménager publiquement une autorité qui trahit. Il a voulu jusqu’à présent sauver la chèvre et le chou mais il a oublié qu’au final c’est toujours la chèvre qui mange le chou ! Comme le disait quelqu’un Menzingen tisse sa toile d’araignée lentement mais sûrement et place ses pions pour transformer la Fraternité en un institut Ecclesia Dei.

 Pierre-Marie de Kergolay

Dimanche 19 janvier, le Père Pierre-Marie a annoncé pendant l’homélie son désaccord avec la politique de Monseigneur Fellay.
Après la messe, une conférence a eu lieu, Le père Prieur a expliqué après une grande réflexion que la Fraternité est en danger.
D’après lui Monseigneur Fellay ne voit plus le problème de la foi avec Rome mais juste le soucis de ralliement…
Il n’est pas contre la FSSPX, mais en conscience pour les fidèles et la foi, il ne peut plus le suivre…

 

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Dimanche 19 janvier 2014, Willy de son côté se réjouissait de la déclaration publique des Rebelles de la néo-fraternité :

[Mgr Williamson] Bonnes Nouvelles

SOURCE – Mgr Williamson – 18 janvier 2014


Dinoscopus(…)

En effet, la deuxième bonne nouvelle c’est qu’aux yeux des prêtres de la FSPX la trahison de la Foi de la part des chefs de la Néo-Fraternité Saint Pie X devient petit à petit de plus en plus évidente. L’un après l’autre, parmi les meilleurs d’entre eux se trouvent aliénés puis exclus de la Néo-Fraternité. Celle-ci prétend que c’est de leur propre gré ou pour des raisons purement personnelles qu’ils sortent, ou bien qu’ils sont exclus pour leur désobéissance, car, bien sûr, ces traîtres au sommet de la FSPX n’admettront jamais que c’est leur trahison à eux qui chasse ces prêtres. Cependant, l’un après l’autre, ces prêtres déclarent que leur problème est un problème de doctrine : les documents officiels de la FSPX du 15 avril et du 14 juillet, 2012, et du 27 juin, 2013, démontrent que les chefs de la Néo-Fraternité sont en train d’abandonner pour un plat de lentilles conciliaires le glorieux combat pour la Foi de Mgr. Lefebvre.

Ainsi en Amérique du Sud un Prieur de la FSPX capable et dévoué refuse son transfert à un autre poste, transfert imposé dans le but évident de contrôler et faire taire son opposition à la trahison de la FSPX réalisée par ses chefs. Ce prêtre écrit au Supérieur de District que son refus d’obtempérer est motivé par des raisons purement doctrinales. En Autriche, autre ancien Prieur fidèle et qui a beaucoup souffert donne cinq raisons sérieuses de son départ de la FSPX, et tout ce que le Premier Assistant trouve à leur répondre c’est qu’elles ne méritent aucune considération. En France surtout, un groupe de prêtres s’est réuni et ils ont signé une déclaration publique d’allégeance à la prise de position doctrinale de Mgr. Lefebvre. En conclusion ils y mettent leur sacerdoce à la disposition des parents qui ont besoin d’éduquer leurs enfants, de jeunes hommes qui cherchent à être formés pour la prêtrise, et d’âmes qui nécessitent les sacrements. Il a fallu du temps pour que les prêtres en France se mettent ainsi à réagir, mais plus cette réaction s’est fait attendre, et plus elle risque d’être ferme. Monseigneur Lefebvre aimait citer ce proverbe français selon lequel le temps ne respecte rien qui se fait sans lui.

Prenez patience, chers lecteurs. Dieu n’est pas pressé, et personne ne se moque de Lui (Gal.VI,7). Si ceux qui corrompent actuellement la FSPX essaient de se consoler en se disant que les prêtres qui partent ou sont exclus ne représentent qu’une petite minorité du total de 500 prêtres de la FSPX, ces chefs ne font que montrer encore une fois combien peu ils comprennent la force de la Vérité ! Ils l’ont abandonnée, et elle les abandonne à son tour — inexorablement. Que Dieu nous prenne tous en pitié.

Source : http://tradinews.blogspot.fr/2014/01/mgr-williamson-bonnes-nouvelles.html

 

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clair-obscur de la fsspx

Dans toute cette pantalonnade, il est remarquable que ces ténors sont tous discrédités et que nous assistons à la mise-en-place de tout ce que Virgo-Maria a annoncé (!!!) et que Rore-Sanctifica a démontré (!!!) …fruit d’un travail de plus de 10 ans totalement déconsidéré (!!!) et occulté par tous les acteurs de cette “Tradition” qui ne se sont jamais excusés !

Ce travail considérable — bien qu’un peu diminué par la censure sur V.M. —, toutes les preuves de l’imposture de Mgr Williamson et du Père Pierre-Marie de Kergolay est toujours en ligne de nos jours et consultable pour preuves :

Virgo-Maria.org

Rore Sanctifica du C.I.R.S.

 

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Bons catholiques semper idem, de plus en plus de catholiques et non-catholiques (conciliaires !!!) commencent à s’interroger publiquement sur les bienfaits de cette fausse majorité Traditionnelle… et comme nous vous l’avons répété maintes fois elle conduit ses fidèles aveuglés ou “résistants” dans une « voie sans issue » pour la foi ! Tenez-vous donc éloignés de toutes ces compromissions et choisissez bien (discernement des Esprits selon les règles de Saint Ignace de Loyola) parmi les courageux prêtres catholiques traditionnels indépendants et les sites de Messe latine entièrement traditionnelle !

 

Les “enjeux” : toujours les mêmes ! N’apprendront-ils jamais ?

without comments

Nous nous livrons ici une très bonne étude de Monsieur l’abbé Sanborn (aujourd’hui Monseigneur) sur le fonctionnement de la F$$PX à son début et sous les années Lefebvre.

Cette étude, écrite en 1994, est toujours d’actualité (remplacez simplement Wojtyla par Ratzinger) et nous éclaire sur le paradoxe du lefebvrisme “durs”-“mous”, de ses conflits d’intérêt et sur la diplomatie de Mgr Lefebvre. Les deux faces (ou aspects) de Mgr Lefebvre…

« …les deux aspects de Monseigneur Lefebvre, celui de la foi et celui de la diplomatie, pouvaient se manifester simultanément, parfois le même jour, dans ses déclarations, dans ses prises de position et dans ses actes. »

« Monseigneur Lefebvre a pourvu ses prêtres de tout, excepté de la théologie adéquate pour distinguer les ennemis de l’Église ; il a formé une armée qui ne sait pas où est l’ennemi. Ils combattent pour la “reconnaissance” par les “autorités” modernistes. Ils cherchent à être absorbés par les Philistins, pas à les vaincre. Ils veulent travailler avec le modernisme à l’intérieur de Vatican, et non l’en extraire. Ils combattent pour la coexistence avec les modernistes, pour le partage de la même Église avec les hérétiques. »

« La raison pour laquelle la Fraternité poursuit la voie de la négociation avec les modernistes, avec pour but ultime d’être absorbée par eux, c’est qu’elle considère que Wojtyla a l’autorité papale. Elle sent la nécessité de se soumettre à lui, d’être reconnue par lui, pour être soumise au Christ, pour être reconnue par le Christ. Car l’autorité papale est l’autorité du Christ. »

Et comme le note Louis-Hubert Remy en fin de l’article : Bon article dans son analyse mais avec toujours les mêmes erreurs. Cet appel de 1995 n’a reçu aucune réponse. Pourquoi ? Arbre sans fruit ? Dieu n’attend rien de ces prêtres.

Les notes sont de Louis-Hubert Remy.

Les “enjeux” : toujours les mêmes ! N’apprendront-ils jamais ?

 


 

La Montagne de Gelboé

Par M. l’abbé Donald. J. Sanborn

 

Le jeune abbé Sanborn au côté de Mgr Lefebvre, à l'époque.

Sodalitium n° 39 (juin-juillet 1995), p. 33-46.

Nous publions ici, dans une traduction française réalisée par nos soins, l’article paru dans le numéro XII de Sacerdotium (Pars æstiva 1994, pp. 1 à 43) et intitulé “The Mountains of Gelboe”. Notre but n’est absolument pas de faire de la polémique vis-à-vis de la Fraternité, de ses membres ou de ses fidèles. L’article de l’abbé Sanborn, autrefois membre important de cette même Fraternité en qualité de directeur du séminaire des États-Unis, se veut un simple document, le témoignage d’un prêtre qui se rend compte du rôle capital que la Fraternité pourrait tenir dans la défense de la foi catholique, rôle qu’elle ne tient pas, hélas, comme elle le pourrait à cause d’une contradiction doctrinale qu’elle traîne avec elle depuis sa fondation.

Sodalitium a déjà présenté à ses lecteurs de nombreux articles sur l’œuvre fondée par Monseigneur Lefebvre, entre autres celui d’un autre prêtre ayant appartenu à la Fraternité, l’abbé Belmont ; il s’agissait d’un article de caractère plus doctrinal et moins descriptif (cf. Sodalitium, n° 33, pp. 49 à 52).

L’article de l’abbé Sanborn, par contre, aborde le problème d’un point de vue pour ainsi dire historique et sera peut-être plus facilement compris par les lecteurs. Dans cet article de nombreuses expressions sont propres au style de son auteur ; différentes par conséquent de celles que Sodalitium utilise couramment, spécialement ces dernières années. Mais l’article conserve toute sa force de témoignage et une grande logique de fond. Il a été publié avant l’élection du nouveau supérieur général de la Fraternité et dans cette perspective. Le fait que l’abbé Schmidberger n’est pas été reconfirmé dans sa charge ouvre peut-être une porte à l’espoir.

Que les membres et les fidèles de la Fraternité Saint Pie X répartis dans le monde ne s’offensent donc pas de la publication de ces lignes mais les regardent comme une occasion de réflexion sur la situation actuelle et sur les fondements doctrinaux des décisions à prendre et, pourquoi pas, comme une occasion de débat entre eux et avec les opposants aux réformes conciliaires.

Sodalitium

 

La Montagne de Gelboé

À la fin du Premier Livre des Rois, on peut lire la terrible défaite de l’armée israélienne après une bataille désespérée contre les Philistins. Leur roi Saül était distrait par une obsession de longue date, tuer David, et ce pour la simple et unique raison que David l’avait défait au combat. Prise au dépourvu, l’armée israélienne [1] fut massacrée ; Saül, mortellement blessé, se suicida en se laissant tomber sur son épée. Tout cela se passait sur la montagne de Gelboé. Cependant les Philistins combattaient contre Israël ; et les hommes d’Israël s’enfuirent devant les Philistins, et tombèrent morts sur la montagne de Gelboé (I Rois, XXXI, 19).

David qui n’avait pas pris part à la bataille fut submergé par le chagrin. Il pleurait Saül son persécuteur parce que c’était son roi. Il pleurait Jonathan son plus cher ami. Il pleurait les hommes valeureux d’Israël tombés sur la montagne. Les illustres, ô Israël, ont été tués sur tes montagnes : comment des forts sont-ils tombés (II Rois, I, 19) ?

Le compositeur George Hændel a mis en musique cette scène dramatique de l’Ancien Testament dans l’oratorio intitulé Saül. Ces paroles aux sombres accents d’hymne funèbre, pleurent la perte de la vaillante jeunesse d’Israël :

Pleure Israël, pleure ta beauté perdue
Le meilleur de ta jeunesse fauché à Gelboé !
Tes plus beaux espoirs évanouis !
Quel amoncellement de puissants guerriers sur la plaine !

 

Chaque année, en juin et juillet, le prêtre en lisant son bréviaire récite à plusieurs reprises la complainte de David sur les événements de Gelboé :

Montes Gelboë nec ros nec pluvia veniant
Super vos, ubi ceciderunt fortes Israël.

Montagnes de Gelboé, que ni pluies ni rosées ne viennent sur vous, là où sont tombés les braves d’Israël.

 

Là où sont tombés les braves d’Israël

Lorsque l’on considère qu’Israël dans l’Ancien Testament est la préfiguration de l’Église Catholique dans le Nouveau, et que les Philistins, ennemis de longue date des Israélites sont une préfiguration des ennemis de l’Église, il est difficile de ne pas faire la comparaison avec notre époque.

Jamais l’Église n’a été aussi harcelée par ses ennemis ; jamais avec autant de succès. Jamais auparavant l’Église n’avait mené un combat aussi décisif contre ses ennemis. C’est vraiment pour elle la montagne de Gelboé.

La bataille est féroce. Les Philistins sont les modernistes naturellement. Les Israélites sont les catholiques fidèles à leur sainte Foi. Là les Philistins s’étaient réunis en une force terrible pour répondre à l’humiliation subie avec le meurtre de Goliath ; à notre époque ce sont les modernistes, humiliés sous le règne de saint Pie X, qui ont assailli l’Église avec une vigueur nouvelle.

Cependant les braves d’Israël – les Catholiques fidèles – tombent peu à peu, massacrés dans ce funeste combat.

 

La constitution d’une grande armée

Un dimanche de novembre 1964, au retour de la Messe dominicale, je me rappelle avoir été sérieusement démoralisé. C’était le premier dimanche de l’Avent, et les premiers changements opérés par Paul VI avaient été introduits dans la Messe. Plus de prières au bas de l’autel, plus de dernier Évangile. La Messe dialoguée avait été introduite, et quelques hymnes aux consonances protestantes avaient résonné à nos oreilles. Toutes choses qui ont été largement dépassées par les standards actuels d’aberration liturgique ; mais instinctivement, je me rendis compte alors que quelque chose de profond n’allait vraiment pas dans l’Église Catholique. Malgré mes quatorze ans, je sentis que la religion protestante s’était infiltrée dans l’Église Catholique [2].

Ma vie ne devait plus jamais être la même. Le désarroi intérieur provoqué en moi par les changements ne fit qu’empirer avec le temps. Les changements s’ajoutaient les uns aux autres ; l’Église – ou ce qui semblait l’être – était toujours plus protestantisée.

En 1967 j’entrai au séminaire diocésain pour suivre mes études secondaires. Naïvement j’avais pensé que le séminaire serait un paradis d’orthodoxie et de conservatisme par rapport à la paroisse libérale. En fait, à ma grande tristesse, je découvris dès le premier jour que c’était tout le contraire. Je me rappelle avoir été horrifié en entendant des séminaristes plus âgés réclamer le mariage pour les prêtres entre autres changements libéraux.

Vers 1970 je compris que je ne serais jamais capable de tenir une fonction dans le contexte de Vatican II, de sa religion du futur. Je me rendis compte alors de ce qu’allait devenir la religion du Novus Ordo – exactement ce qu’elle est maintenant. Les séminaristes libéraux de cette époque sont maintenant prêtres ou évêques, et il faut s’attendre à bien davantage encore de leur part.

Avec quelques autres séminaristes nous nous sommes mis à la recherche de diocèses plus conservateurs. En ce temps-là tout ce que nous recherchions ou espérions était un certain conservatisme, un petit abri où résister à la tempête du libéralisme. Presque tous les conservateurs pensaient que l’orage serait bientôt passé, à partir du moment où le Saint-Père, Paul VI à l’époque, aurait réalisé ce que tramaient les méchants libéraux, et les aurait châtiés.

Nous pensions tous : Le Saint-Père ignore tout de ce qui se passe – voilà quelle est la raison du libéralisme. Chaque année le séminaire devenait plus libéral ; et tous les ans je me disais : “C’est pour l’an prochain, ça va craquer”. Ça n’a jamais craqué.

Dans la tête de tout conservateur il y avait toujours l’idée implicite que les libéraux étaient de vrais catholiques, mais qu’ils se laissaient entraîner. Une fois qu’ils auraient vu que les changements n’allaient pas, ils feraient marche arrière.

C’est au cours de ces années-là qu’avec d’autres séminaristes, nous nous mîmes à fréquenter la Fordham University dans le Bronx pour écouter les conférences du Dr von Hildebrand sur les changements.

Je fus introduit par le Dr William Marra, bien connu aujourd’hui. Je lisais également le magazine Triumph et toutes les publications traditionnelles ou conservatrices sur lesquelles je pouvais mettre la main. Mais rien n’y faisait. Tout allait de mal en pis.

Finalement, fin 1970, un de mes camarades séminaristes eut l’idée d’écrire à The Voice, journal traditionnel publié dans le nord du comté de New-York, pour demander si quelqu’un aurait entendu parler de l’existence d’un séminaire traditionnel quelque part dans le monde. La lettre fut publiée. Un prêtre du nom de Father Ramsey répondit. Il disait ne rien connaître de valable aux États-Unis, mais il avait entendu parler d’un petit séminaire tout récemment fondé, en Suisse, par un Archevêque français. En outre, cet Archevêque devait venir aux États-Unis au printemps prochain.

Intéressé évidemment, j’écrivais à cet Archevêque et, assez rapidement, recevais une aimable réponse. Il venait en mars et serait heureux de me rencontrer ainsi que d’autres séminaristes intéressés. Cette rencontre avec Monseigneur Lefebvre eut lieu à New-York le lundi 15 mars 1971. Encore une fois ma vie prenait un tournant décisif.

Cette conversation avec Monseigneur Lefebvre contenait en germe toutes les forces et tous les problèmes qui seraient le partage du mouvement traditionnel dans le futur.

Son Excellence était en chemin pour Covington, Kentucky, où elle devait rencontrer un autre membre de la Congrégation du Saint-Esprit, l’Évêque de Covington.

L’Archevêque entama la conversation en nous montrant l’approbation qu’il avait obtenue du Diocèse de Fribourg pour la Fraternité. Il était donc clair qu’il avait l’intention de travailler à l’intérieur de la structure du Novus Ordo. À l’époque aucun d’entre nous n’aurait jamais pensé agir diversement – nous cherchions seulement un refuge, un endroit où pouvoir être catholique et nous occuper de nos propres affaires.

Dans la suite de la conversation cependant, Monseigneur Lefebvre expliqua qu’il était nécessaire de conserver la Messe Latine exclusivement, et que c’était la messe en usage dans son séminaire. Quoiqu’heureux à l’idée de retrouver la Messe Latine traditionnelle, car je haïssais la Nouvelle Messe, l’idée de conserver la traditionnelle me troublait. Considérant que Paul VI était le Pape, ce que nous pensions tous à l’époque, comment pouvais-je lui résister sur ce point ? Je me rappelle que l’un des séminaristes lui souleva cette objection.

L’Archevêque donna une vague réponse concernant sa légalité, et il insista davantage sur la nécessité de conserver la Messe traditionnelle pour sauvegarder la Foi. Il avait évidemment raison mais la question de la légalité demeurait, déconcertante et troublante.

Cette conversation faisait présager tous les événements qui se dérouleraient par la suite. Le désir de collaborer avec le Novus Ordo allait finalement entrer en conflit avec la résolution de maintenir la Messe traditionnelle et la Foi Catholique en général. L’Archevêque, et avec lui la Fraternité, allait passer vingt-cinq ans d’agonie à essayer de marier ces deux éléments contradictoires : le Novus Ordo et la Foi Catholique. Et parce que le Novus Ordo est promulgué par le “pape”, l’Archevêque et la Fraternité chercheront une voie moyenne impossible entre reconnaître en lui l’autorité du Christ et résister en lui à l’autorité du Christ.

Ces deux tendances contradictoires de Monseigneur Lefebvre, travailler avec le Novus Ordo d’un côté et de l’autre préserver la Foi Catholique, seront à l’origine des deux factions qui prendront naissance à Écône : la ligne des “mous”, les libéraux qui préféreront le compromis avec la Foi Catholique dans le but d’obtenir l’approbation du Novus Ordo, et la ligne des “durs” qui préféreront abandonner tout espoir d’approbation de la part du Novus Ordo plutôt que de compromettre la Foi.

Comme je le disais il y a dix ans dans un article intitulé The Crux of the Matter, Monseigneur donna aux deux factions des motifs d’espérance. Certaines déclarations et certains actes se rangeaient du côté des “mous”, d’autres du côté des “durs”. Le résultat fut que chaque parti pouvait se vanter d’être l’interprète des idées et des tendances de Monseigneur.

En fait celui-ci suivait une voie qui n’était ni celle de l’un ni celle de l’autre parti. La méthode qu’il préconisait pour résoudre la crise de l’Église consistait à mettre sur pied une grande armée de prêtres traditionalistes qui seraient envoyés partout dire la Messe ; par leur Messe et leur apostolat ils auraient attiré les catholiques. Le Novus Ordo périra faute de vocations, pensait-il, et rapidement le Vatican et les évêques devront capituler devant le fait que les seuls prêtres à demeurer seront traditionalistes. Bon gré mal gré ils devront retourner à la tradition. Par ailleurs, Monseigneur sentait qu’il était absolument nécessaire de préserver la doctrine catholique, la liturgie et la pratique et par conséquent de résister à l’autorité du Novus Ordo, c’est-à-dire, en particulier à Paul VI.

De ce double propos naquit la seule solution possible : “le filtrage”. Reconnaître l’autorité du Novus Ordo comme l’autorité catholique, mais passer au filtre ses doctrines, ses lois et sa liturgie pour retenir ce qui est catholique et rejeter ce qui ne l’est pas.

Aussi Monseigneur Lefebvre chercha-t-il à former des séminaristes qui acceptent cette solution et, bien entendu, regardent la Fraternité – c’est-à-dire luicomme l’autorité habilitée à jouer ce rôle de “filtre”. C’est ainsi que prit naissance le “culte de Monseigneur”. Incapables de résoudre le problème de l’autorité, les séminaristes considéraient Monseigneur Lefebvre comme le porte-parole exceptionnel de Dieu dans cette crise. Rome n’était plus un problème du moment que Monseigneur était là pour en interpréter la pensée et pour nous conduire entre les divers obstacles modernistes qu’elle suscitait.

De 1970 à 1975, ces trois courants, ligne des “durs”, ligne des “mous” et ligne de Monseigneur se développèrent parallèlement et n’eurent que de rares accrochages d’ordre mineur. Les “durs” faisaient connaître ouvertement leurs opinions sédévacantistes vis-à-vis de Paul VI. Ils ne voyaient pas non plus la nécessité de cacher leur allégeance au Bréviaire et aux rubriques de Saint Pie X, et partout dans le séminaire, on pouvait voir des séminaristes avec ces bréviaires.

En classe, les “durs” bataillaient contre les professeurs de tendance moderniste [3] ; un certain anglais bien connu, maintenant évêque, menait la troupe. Les “mous” défendaient les professeurs et harcelaient les “durs”. Monseigneur Lefebvre restait généralement en dehors.

En 1974, le Vatican décida d’effectuer une enquête sur Écône et envoya des Visiteurs interviewer enseignants et séminaristes. Prévoyant que le rapport serait mal reçu, Monseigneur Lefebvre fit sa fameuse Déclaration qui plut beaucoup aux “durs” et fut un coup pour les “mous”. Un an plus tard, en mai 1975, Paul VI interdisait la Fraternité. Monseigneur Lefebvre décida de résister et maintint ouvert son séminaire d’Écône. Les “durs” jubilaient, pleins d’enthousiasme pour cette nouvelle guerre ouverte avec le modernisme plus particulièrement localisé au Vatican. Ils n’avaient rien à faire de l’interdiction, considérant les actes de Paul VI comme nuls et non avenus.

Pour les “mous” c’était la tempête. Beaucoup quittèrent Écône. Ceux de la ligne de Monseigneur se turent et continuèrent loyalement à le suivre.

Les événements, de 1975 à 1978, firent présager le triomphe des “durs”. Monseigneur semblait abandonner tout espoir, et même tout désir de se réconcilier avec le moderniste Montini. Il parlait de l’église de Vatican II comme d’ “une église schismatique” et de la nouvelle Messe comme d’une “Messe bâtarde”. À ce moment-là il semblait que la dichotomie du Monseigneur Lefebvre des années précédentes se soit résolue avec la décision logique et cohérente de poursuivre la guerre avec le Novus Ordo. La Fraternité aurait été la grande armée de l’Église Catholique face à ses ennemis modernistes, les Philistins, à l’intérieur des murs, les murs du Vatican principalement. Elle aurait attiré les vocations du monde entier, les aurait formées selon l’esprit de l’Église catholique et anti-moderniste pour les renvoyer ensuite sur les champs de bataille de tous les coins de la terre. Le futur s’annonçait brillant, sûr, glorieux.

C’est alors qu’eut lieu un événement qui fit la joie de beaucoup de gens : Paul VI cessa de vivre. C’était le 6 août 1978.

 

L’embrassement fatal

Les quelques jours concédés à Luciani étant écoulés, c’est l’actuel et apparemment immortel Wojtyla qui fut élu, en octobre 1978, comme troisième “pape” de Vatican II. Monseigneur voulut voir le nouveau “pape”. La rencontre eut lieu peu de temps après l’élection de Wojtyla. Au cours de cette conversation historique, Wojtyla déclara à Monseigneur Lefebvre qu’il pouvait continuer tout en “acceptant le Concile à la lumière de la tradition”, formule que Monseigneur avait toujours utilisée jusqu’alors dans sa tentative de coexistence avec “le Novus Ordo”. Cela signifiait : pour Monseigneur, évaluer le Concile pour en retenir seulement ce qui était catholique ; pour Wojtyla, avoir une autre couleur dans le spectre des idées. Pour Monseigneur Lefebvre c’était la reprise des espoirs, nourris avant le pontificat de Paul VI, de recevoir l’approbation de la part du Novus Ordo ; pour Wojtyla, c’était le moyen de réintégrer les traditionalistes dans une “High Church”. Pour Monseigneur Lefebvre c’était l’espoir d’obtenir une chapelle latérale traditionaliste à l’intérieur de la cathédrale moderniste ; pour Wojtyla également.

Cet espoir de réconciliation les ayant réunis, Wojtyla donna à Monseigneur une accolade fatale. La guerre était finie.

Du moins celle-là. Après cette entrevue, il ne restait à Monseigneur qu’une chose à faire : transformer la ligne dure de sa Fraternité rangée en ordre de bataille en un instrument de compromis plein de souplesse. Le dialogue allait être l’ordre du jour pour les années à venir, et il avait besoin derrière lui d’un clergé qui travaille, non pas l’épée mais la plume en main, à la signature d’un traité de paix avec les saboteurs du catholicisme.

Il s’ensuivit un règne de terreur à l’intérieur de la Fraternité. Convaincu qu’il avait désormais à mettre sur pied une armée de dialogueurs et de gens disposés au compromis pour faire aboutir sa longue recherche en vue de l’approbation du Vatican moderniste, Monseigneur réalisa qu’il devait ou convertir ou éliminer l’opposition. C’est ce qu’il fit avec une décision implacable et même cruelle. Le sédévacantisme fut banni. Il vous fallait ou bien reconnaître que Jean-Paul II était pape, ou bien vous en aller et vivre dans l’exil et la pauvreté.

À la grande joie des “mous”, tout “dur” de la Fraternité fut systématiquement démoli, soit par la conversion obtenue par des pressions, soit par l’expulsion. C’est avec l’expulsion des quatre prêtres italiens que se conclut le procédé en 1986, et pas un de ceux qui considéraient Wojtyla comme l’ennemi ne demeura à la Fraternité. La voie était dès lors ouverte pour un compromis qui permettrait la coexistence, la chapelle latérale dans la Cathédrale moderniste de l’œcuménisme.

En dépit de l’échec de la réunion d’Assise, et malgré d’autres crimes œcuméniques outrageants de la part de Wojtyla, les négociations avec l’ennemi poursuivirent leur cours jusqu’au jour fatidique du Protocole : 5 mai 1988, fête de Saint Pie V, quelle coïncidence !

Après des mois de négociation avec Ratzinger, un document considéré comme préparatoire avant le dernier accord définitif plus formel, fut présenté à la signature de Monseigneur Lefebvre. Dans ce fatidique Protocole, comme on l’appelle, Monseigneur Lefebvre

1) promettait fidélité à Jean-Paul II et au corps des évêques du Novus Ordo ;

2) il était d’accord pour accepter le ch. 25 de Lumen Gentium, reconnaissant ainsi Vatican II comme l’enseignement de l’Église catholique sans aucune réserve ;

3) il acceptait le dialogue avec le Vatican sur des points disputés à Vatican II, la nouvelle liturgie, les problèmes disciplinaires, en “évitant toute polémique”, autrement dit en abandonnant la dénonciation publique d’erreur ;

4) il reconnaissait la validité de la Nouvelle Messe et des nouveaux sacrements tels qu’ils étaient promulgués par Paul VI et Jean-Paul II dans leurs éditions officielles, ce qui implique qu’il s’agit là de rites Catholiques promulgués par l’Église ne pouvant donc être invalides ;

5) il reconnaissait le Code de Droit Canon qu’il avait de sa propre bouche déclaré rempli d’erreurs sinon d’hérésies.

En retour Ratzinger concédait à la Fraternité une place dans ce que Monseigneur Lefebvre avait toujours appelé “l’église conciliaire”. De plus, il était d’accord pour suggérer au “Saint Père” de nommer un évêque choisi parmi les membres de la Fraternité. En outre encore le Vatican acceptait de constituer une “Commission de la Tradition” pour aider à sauvegarder les pratiques traditionnelles.

Le lendemain même, le 6 mai, Monseigneur Lefebvre violait l’accord à peine accepté en disant à Ratzinger que si le “Pape” n’avait pas nommé un évêque et préparé le Mandat Apostolique (la permission de consacrer) à la mi-juin, il procéderait sans plus attendre à la cérémonie. Il avançait comme raison le fait que remettre l’événement à plus tard causerait chez les traditionalistes un sentiment de désillusion. De plus, ajoutait-il, “hôtels, moyens de communication, tentes immenses à monter pour la cérémonie, devraient être retenus”.

Ratzinger et Monseigneur se rencontrèrent le 24 mai. Ratzinger assura Monseigneur que le “Saint Père” choisirait un évêque dans la Fraternité et qu’il approuverait une consécration faite le 15 août, quarante-cinq jours seulement après le 30 juin tant désiré. Monseigneur répondit par deux lettres, l’une à Ratzinger, l’autre à Wojtyla ; il insistait sur le nombre trois pour les évêques, sur la date du 30 juin pour la consécration, et il demandait que la “Commission pour la Tradition” comporte une majorité de membres de la Fraternité.

Ratzinger répondait le 30 mai en insistant sur les termes du Protocole du 5 Mai, et sur la soumission de l’Archevêque au “Pape” en ce qui concernait la consécration. Le 2 juin Monseigneur répondait en dénonçant l’esprit de Vatican II, et il annonçait à Ratzinger qu’il avait l’intention de procéder à la consécration le 30 juin, se réclamant de la “permission” accordée par Rome pour le 15 août.

Les tergiversations continuaient. Le 15 juin, Monseigneur Lefebvre donnait une conférence de presse dans laquelle il déclarait que Jean-Paul II n’est pas catholique, qu’il est excommunié, qu’il est en dehors de l’Église, mais qu’il est néanmoins le chef de l’Église. Le 16, il disait à un journaliste qu’il changerait d’opinion si Jean-Paul II – qui la veille n’était même pas catholique – approuvait ses quatre évêques.

Le 30 juin Monseigneur Lefebvre consacrait ses quatre évêques. Le 2 juillet Jean-Paul II l’excommuniait lui et tous ceux qui le suivent.

 

Les deux visages de l’Archevêque

Le déroulement de ces tractations avec le Vatican moderniste montre de façon évidente qu’il y avait en Monseigneur Lefebvre deux aspects opposés, capable chacun de dicter sa propre théorie distincte et contradictoire ainsi que son propre mode d’action.

D’un côté il y avait la foi de Monseigneur. Je le connaissais depuis de nombreuses années et je peux attester du fait que, de cœur, il était profondément catholique, anti-libéral, antimoderniste. Il détestait les changements de Vatican II, et, comme nous tous, aspirait au retour de la Foi catholique.

D’autre part il y avait la diplomatie de l’Archevêque. Il y croyait fermement, et, bien entraîné dans cet art pour avoir été Délégué Apostolique, il pensait pouvoir résoudre les problèmes de l’Église au moyen de la diplomatie.

Libérée des considérations diplomatiques, sa foi resplendissait, enflammée par sa force d’âme. Les énonciations qu’il faisait dans ces moments d’humeur non-diplomatique et sans calcul étaient excellents. Ils étaient exactement ce dont l’Église avait besoin : une simple déclaration sans ambiguïté de la vérité, une dénonciation directe des modernistes, un programme fort d’action positive contre eux au moyen de la formation et de l’ordination de prêtres traditionnels. C’est dans ce dernier aspect que réside toute la grandeur de Monseigneur Lefebvre.

Par contre, lorsque la diplomatie dictait ses pensées et ses actions, une toute autre personne se faisait jour. Prêt à faire de honteuses capitulations pour atteindre son but, il offrait en pâture aux modernistes des affirmations ambiguës, espérant qu’ils s’en contenteraient pour lui assurer une place à la table moderniste. Par exemple, tout en ne voulant rien savoir de la Nouvelle Messe, il accepta officiellement d’autoriser la célébration d’une Nouvelle Messe dans la vaste église parisienne de Saint-Nicolas-du-Chardonnet : Le Cardinal [Ratzinger] nous fait savoir qu’il serait alors nécessaire d’autoriser la célébration d’une Nouvelle Messe à Saint-Nicolas-du-Chardonnet. Il insiste sur l’existence d’une seule église, celle de Vatican II. Malgré ces déceptions, je signe le Protocole du 5 mai [4].

Sous l’influence de la diplomatie, son courage habituel se transformait en une faiblesse indicible et craintive devant les adversaires de l’Église. Ainsi en 1974, c’est en réalisant que sa brillante Déclaration était une gaffe diplomatique, qu’il avait présenté comme excuse au Cardinal Seper, excuse indigne de sa foi et de sa force, qu’elle avait été composée dans un moment de colère.

À Ratzinger, dans une tentative d’amener le Vatican à approuver les consécrations espérées, il avançait comme raison que les “tentes étaient déjà louées” [5], comme si ces consécrations n’étaient guère davantage qu’une réception de mariage. Pensait-il réellement que le Vatican se laisserait toucher par une histoire de tentes ? Pensait-il vraiment que l’inconvénient de décommander les tentes avait quelque chose à voir avec l’affaire du moment ? Bien sûr que non. En réalité Monseigneur savait dans son cœur que Jean-Paul II n’était pas plus pape que vous et moi, et ses relations avec lui n’étaient pas la traduction d’un esprit de soumission à son “autorité” mais plutôt une tentative pour obtenir de Wojtyla ce que Wojtyla pouvait donner : une apparence de légitimité.

La preuve en est dans la position qu’il exprima aux quatre futurs évêques le 28 août 1987, juste avant que commence le long processus des négociations finales : “La Chaire de Pierre”, leur écrit-il, “et les positions d’autorité à Rome sont occupées par des antéchrists” [6].

Comment pouvait-il honnêtement mener des négociations avec ces antéchrists, s’efforcer d’obtenir d’eux la reconnaissance, de façon à travailler de concert avec eux ? On se le demande. Comment pouvait-il appeler Vicaire du Christ celui qu’il condamnait comme antéchrist ?


La réponse réside dans les deux visages de Monseigneur Lefebvre. Comme deux disques aux enregistrements différents qui tournent en même temps, les deux aspects de Monseigneur Lefebvre, celui de la foi et celui de la diplomatie, pouvaient se manifester simultanément, parfois le même jour, dans ses déclarations, dans ses prises de position et dans ses actes.

 

Les deux visages de Monseigneur Lefebvre

D’un coté

Lettre de Monseigneur Lefebvre à Jean-Paul II, pour demander reconnaissance et coexistence – 8 mars 1980 (cf. Itinéraires, août 1982, pp. 22-23)

Séminaire International Saint Pie X, 8 mars 1980

Très Saint Père,

Afin de mettre fin à des doutes qui se répandent actuellement soit à Rome, soit dans certains milieux traditionalistes d’Europe et même d’Amérique concernant mon attitude et ma pensée vis-à-vis du Pape, du Concile et de la Messe du Novus Ordo et craignant que ces doutes ne parviennent jusqu’à Votre Sainteté, je me permets d’affirmer à nouveau ce que j’ai toujours exprimé :

1) Que je n’ai aucune hésitation sur la légitimité et la validité de Votre élection et qu’en conséquence je ne puis tolérer que l’on n’adresse pas à Dieu les prières prescrites par la Sainte Église pour Votre Sainteté. J’ai dû déjà sévir et continue de le faire vis-à-vis de quelques séminaristes et quelques prêtres qui se sont laissés influencer par quelques ecclésiastiques étrangers à la Fraternité.

2) Que je suis pleinement d’accord avec le jugement que Votre Sainteté a porté sur le Concile Vatican II, le 6 novembre 1978 à la réunion du Sacré Collège : “que le Concile doit être compris à la lumière de toute la Sainte Tradition et sur la base du magistère constant de la Sainte Église”.

3) Quant à la Messe du Novus Ordo, malgré toutes les réserves qu’on doit faire à son égard, je n’ai jamais affirmé qu’elle est de soi invalide ou hérétique.

Je rendrais grâce à Dieu et à Votre Sainteté, si ces claires déclarations pouvaient hâter le libre usage de la Liturgie traditionnelle et la reconnaissance par l’Église de la Fraternité sacerdotale Saint Pie X ainsi que de tous ceux qui, souscrivant à ces déclarations, se sont efforcés de sauver l’Église en perpétuant sa Tradition.

Que Votre Sainteté daigne agréer mes sentiments de profond et filial respect en Jésus et Marie.

Marcel Lefebvre

ancien Archevêque de Tulle

 

De l’autre

Extrait de la Déclaration de Monseigneur Lefebvre du 2 août 1976 (cf. Itinéraires, n° spécial avril 1977, La condamnation sauvage de Monseigneur Lefebvre, pp. 175-177, 8è édition)

D’autre part il nous apparaît beaucoup plus certain que la foi enseignée par l’Église pendant vingt siècles ne peut contenir d’erreurs, qu’il n’est d’absolue certitude que le pape soit vraiment pape. L’hérésie, le schisme, l’excommunication ipso facto, l’invalidité de l’élection sont autant de causes qui, éventuellement, peuvent faire qu’un pape ne l’ait jamais été ou ne le soit plus. Dans ce cas évidemment très exceptionnel, l’Église se trouverait dans une situation semblable à celle qu’elle connaît après le décès d’un souverain pontife.

Car enfin un problème grave se pose à la conscience et à la foi de tous les catholiques depuis le début du pontificat de Paul VI. Comment un pape vrai successeur de Pierre, assuré de l’assistance du Saint-Esprit, peut-il présider à la destruction de l’Église, la plus profonde et la plus étendue de son histoire en l’espace de si peu de temps, ce qu’aucun hérésiarque n’a jamais réussi à faire ?

Tous ceux qui coopèrent à l’application de ce bouleversement, acceptent et adhèrent à cette nouvelle Eglise conciliaire comme la désigne Son Excellence Monseigneur Benelli dans la lettre qu’il m’adresse au nom du Saint Père, le 25 juin dernier, entrent dans le schisme.

 

Une armée qui combat pour la coexistence avec les hérétiques

On entend souvent dire que s’il n’y avait pas eu Monseigneur Lefebvre, il n’y aurait pas de mouvement traditionaliste du tout, pas de prêtres, pas de Messe traditionnelle, rien. Cette affirmation est en grande partie vraie. Remarquons qu’il est impossible de dire ce qu’auraient fait d’autres évêques si le mouvement traditionnel n’avait pas été “pris en mains” par Monseigneur Lefebvre. Il est aussi permis de penser que certains évêques peuvent s’être éloignés, effrayés par ce qu’ils percevaient comme une position essentiellement non-catholique consistant à affirmer que Wojtyla a l’autorité de Pape, et à l’ignorer dans le même temps. Du fait de cette position impossible de Monseigneur Lefebvre, presque tout le mouvement traditionnel porte sur son visage une flétrissure non-catholique. C’est à Monseigneur Lefebvre cependant qu’il appartient d’avoir conçu l’idée d’une grande armée de prêtres disséminés dans le monde entier qui travaillent d’une manière cohérente et unifiée contre le clergé moderniste. C’est à lui que revient le mérite d’avoir mis en place un système pour réaliser ce but avec la fondation de séminaires et l’implantation de nombreuses maisons religieuses, d’écoles, de couvents et de noviciats. C’est encore à lui que revient le mérite d’avoir formé une armée bien équipée, du moins sur le plan matériel et organisationnel.

Grâce à cette prouesse matérielle et organisationnelle, ainsi qu’au charisme qui lui attirait naturellement tant de gens, il entraîna derrière lui presque toutes les vocations à la prêtrise de ceux qui résistaient aux changements. La création d’Écône en 1970 fut l’appel au clairon des troupes de l’Église pour la dernière bataille avec les puissances des ténèbres, avec les portes de l’enfer. Beaucoup répondirent à l’appel et continuent à y répondre. C’est la jeunesse choisie d’Israël dans la bataille féroce contre les Philistins.

Cependant comme lors de la bataille sur la montagne de Gelboé, notre jeunesse d’élite est en train de se faire massacrer et l’armée de se faire battre par les Philistins. Car aussi longtemps que l’armée des prêtres résistant au modernisme ne réalise pas que les Philistins sont l’ennemi, elle sera anéantie.

En effet si c’est à Monseigneur Lefebvre que revient le mérite d’avoir levé et équipé cette armée de prêtres, c’est également à lui que revient la responsabilité d’avoir entraîné ces prêtresainsi que les simples laïcs qu’ils assistentdans le piège du grand ennemi. Ce piège de l’ennemi consiste à appâter la résistance au modernisme en la faisant passer pour une branche traditionnelle de la religion moderniste, une “High Church”, sur le modèle du rameau conservateur de l’anglicanisme.

Ce piège, cette “solution” du problème de Vatican II et de ses réformes sert parfaitement les fins du modernisme. Comme l’araignée dans sa toile, il capture ainsi virtuellement à l’intérieur de sa religion réformée, hérétique, toute résistance que pourrait lui opposer le catholicisme. Il la capture, il lui pose ses conditions, la contient et la dévirilise. L’Église “catholique” serait alors aux yeux du monde entier semblable à l’église d’Angleterre, une église où l’adhésion à la Foi catholique serait réduite à la pompe liturgique et où la “croyance catholique” serait en communion avec l’hérésie. Un tel système réduit l’Église catholique à une secte, car elle ne peut prêter le nom de catholique aux hérétiques modernistes et en même temps s’appeler la véritable Église du Christ.

C’est pourtant la solution que les lefebvristes voient aux problèmes de l’Église : coexistence des modernistes et des catholiques dans la même Église, au sein de laquelle ils auraient leurs églises et nous les nôtres, tous sous le même pape qui serait le Saint-Père tant des hérétiques que des catholiques.

Cette attitude n’est pas de Dieu. Jamais dans l’histoire de l’Ancien ou du Nouveau Testament, Dieu n’a fait de compromis avec Ses ennemis. Jamais Il n’a permis le mélange de fausses religions avec Sa doctrine sacrée. C’est même, en fait, pour cette raison, parce qu’Il cherchait toujours à mélanger Sa Foi divinement révélée avec les religions païennes des peuples voisins, que dans l’Ancien Testament le peuple élu était continuellement châtié.

Non, ou bien Vatican II est de Dieu, ou bien il n’est pas de Dieu. Ou bien les changements apportés par ce Concile viennent du Saint-Esprit ou ils ne viennent pas du Saint-Esprit. S’ils viennent du Saint-Esprit, ils doivent être alors acceptés et notre résistance est péché. S’ils ne viennent pas du Saint-Esprit, c’est qu’ils viennent du démon et il n’existe qu’une réponse de l’Église dans ce cas, c’est l’anathème, mille fois l’anathème et l’excommunication de tous les hérétiques. Pas de coexistence avec l’hérésie et les hérétiques. Réclamer une telle coexistence, c’est réduire l’Église à une secte, comme celles des protestants.

La résistance que nous opposons à Vatican II et à ses changements n’a donc pas pour but l’obtention d’une chapelle latérale traditionnelle à l’intérieur de la grande cathédrale moderniste. Non, notre voix s’élève pour rejeter et dénoncer l’hérésie, c’est la voix de la foi contre ces hérétiques qui ont envahi nos édifices sacrés et les ont remplis de l’abomination hérétique.

Monseigneur Lefebvre a pourvu ses prêtres de tout, excepté de la théologie adéquate pour distinguer les ennemis de l’Église ; il a formé une armée qui ne sait pas où est l’ennemi. Ils combattent pour la “reconnaissance” par les “autorités” modernistes. Ils cherchent à être absorbés par les Philistins, pas à les vaincre. Ils veulent travailler avec le modernisme à l’intérieur de Vatican, et non l’en extraire. Ils combattent pour la coexistence avec les modernistes, pour le partage de la même Église avec les hérétiques.

L’esprit de “négociation avec Rome” continue à faire son chemin à l’intérieur de la Fraternité. Le terme même sonne schismatique car les catholiques ne négocient pas avec Rome, ils se soumettent à Rome. Peu de temps après les consécrations de 1988, Monseigneur Lefebvre déclarait que les négociations continuaient, et qu’il se pouvait que dans cinq ans tout soit résolu. Récemment encore nous avons entendu parler de nouvelles négociations, de nouveaux pas vers Wojtyla. Veritas Splendor, la dernière encyclique de Wojtyla, a fait l’objet de l’éloge du Recteur d’Écône (à l’époque l’abbé Simoulin !) qui l’a qualifiée “d’anti-libérale, anti-œcuménique, anti-collégiale” “ne nécessitant aucune révision” ! ! !

 

La racine du problème

La raison pour laquelle la Fraternité poursuit la voie de la négociation avec les modernistes, avec pour but ultime d’être absorbée par eux, c’est qu’elle considère que Wojtyla a l’autorité papale. Elle sent la nécessité de se soumettre à lui, d’être reconnue par lui, pour être soumise au Christ, pour être reconnue par le Christ. Car l’autorité papale est l’autorité du Christ.

Cependant, dans le même temps, à la Fraternité, ils regardent presque tout ce que dit ou fait Wojtyla comme hérétique, erroné, scandaleux ou dangereux pour les âmes. Ils disent ouvertement qu’un catholique ne peut pas survivre spirituellement au Novus Ordo. C’est-à-dire que la Messe et les sacrements, la doctrine et la discipline qui nous ont été donnés officiellement par le Pape (Pape à leurs yeux) sont tellement nocifs pour les âmes que c’est pour elles une cause de mort spirituelle.

Devant ce danger de mort spirituelle pour les âmes, la Fraternité considère qu’elle a carte blanche pour continuer tout l’apostolat qu’elle veut dans n’importe quel diocèse du monde. Dans le même temps, elle poursuit les négociations avec l’agent de mort spirituelle, dans l’espoir de pouvoir travailler coude à coude avec lui dans les diocèses, comme le fait la Fraternité Saint-Pierre.

Que la Fraternité abandonne cette position insoutenable et adopte la position catholique, et elle deviendra alors la véritable et courageuse armée de résistance qu’elle aurait toujours dû être.

Leur position est absurde parce qu’avec leur façon de voir ils combattent la véritable Église catholique dont ils veulent faire partie. Mais les catholiques ne combattent pas leur Église, ils s’y soumettent parce qu’elle est indéfectible et infaillible. Elle est l’Église du Christ, et son autorité est l’autorité du Christ.

Il est donc impossible que l’autorité catholique – l’autorité du Christ – prescrive pour l’Église catholique tout entière des doctrines, des disciplines, des Messes ou des sacrements erronés ou fauteurs de mort ; telle est la position catholique. Puisque les réformes de Vatican II sont fausses et cause de mort, il est impossible qu’elles procèdent de l’autorité catholique, l’autorité du Christ. Il est par conséquent impossible que Wojtyla ait l’autorité papale qu’il prétend posséder. Il ne représente pas l’Église catholique. Les réformes de Vatican II ne nous viennent pas de l’Église catholique.

La conclusion pratique de la position catholique est évidente : il ne peut y avoir de compromis avec les hérétiques des chancelleries vaticane et épiscopales. Il est du devoir de l’Église de dénoncer les modernistes et les imposteurs qui prétendent avoir l’autorité catholique, et de pousser les catholiques à ne pas leur donner de crédit, à leur refuser le nom de catholique. Cette dénonciation de leur fausse autorité est essentielle à l’indéfectibilité de l’Église, car l’Église serait défectible si elle acceptait comme catholiques les doctrines, disciplines et liturgie non-catholiques qui sont émanées de Vatican II, de Montini et de Wojtyla.

 

La Fraternité Saint-Pierre, une fille de Monseigneur Lefebvre

Les effets désastreux de la diplomatie de Monseigneur Lefebvre et de la fausse ecclésiologie sur laquelle elle est basée, on les voit dans la Fraternité Saint-Pierre et dans la Messe de l’Indult. La seule et unique raison pour laquelle nous avons et l’une et l’autre est que Monseigneur Lefebvre les a demandées et a travaillé dur pour les obtenir.

L’idée d’une congrégation religieuse travaillant à l’intérieur des structures diocésaines du Novus Ordo, tout en conservant dans le même temps la Messe et la théologie traditionnelles, a été, dès le début, le rêve de Monseigneur Lefebvre. Ce rêve se réalisa lorsque le Protocole fut posé devant lui pour qu’il y appose sa signature. Il obtenait enfin ce que, si longtemps et grâce à une habile diplomatie, il avait cherché à obtenir et projeté. Et si l’on peut dire que, sans Monseigneur Lefebvre, nous n’aurions aucun prêtre traditionaliste, on peut également dire que, sans Monseigneur Lefebvre, nous n’aurions pas de Fraternité Saint-Pierre ni de Messe avec Indult. Je crois qu’avec le temps, Fraternité Saint-Pierre et Messe de l’Indult supplanteront la Fraternité Saint-Pie X. C’est une question de bon sens : si Wojtyla est le Pape et Vatican II un vrai Concile catholique, comment pouvons-nous logiquement leur résister alors qu’ils nous offre une niche traditionaliste ? Comment pouvons-nous dire logiquement que leurs doctrines sont erronées ou leur liturgie fauteuse de mort ? Évidemment nous ne le pouvons pas. Avec la Fraternité Saint-Pierre, “vous tuez la poule et vous avez les œufs”, c’est-à-dire que vous avez la tradition et Wojtyla en même temps. Si vous vous en tenez à la Fraternité Saint-Pie X, vous demeurez avec le problème constant et lancinant de l’autorité [7].

L’“autorité du Christ” a excommunié la Fraternité Saint-Pie X. Que peut-elle apporter comme réponse à ce problème si ce n’est que “l’autorité du Christ se trompe” ?

Nous constatons aussi la chute de la vaillante jeunesse de l’Église dans le nombre significatif de défections de la Fraternité Saint-Pie X. Lorsque des prêtres quittent ce groupe, c’est toujours vers la gauche qu’ils s’orientent, c’est-à-dire toujours plus près du Novus Ordo via la Fraternité Saint-Pierre ou l’Indult. Jamais ils ne s’éloignent du Novus Ordo. Voilà qui en dit long sur la formation qu’ils reçoivent dans les séminaires lefebvristes.

Le Père John Rizzo en est un exemple. C’était l’un de mes séminaristes à Ridgefield. Il était très dur à l’époque sur ses positions théologiques, et ne voulait rien avoir affaire avec le Novus Ordo. À l’heure actuelle nous lisons qu’il a été accepté dans un diocèse du Novus Ordo et qu’il travaille avec les modernistes. Que s’est-il passé ? Simplement dix ans de lefebvrisme.

Pendant ces dix ans on lui a inculqué que la position dure des “neuf mauvais prêtres” [qui quittèrent le Fraternité en 1983, n.d.r.] était schismatique parce qu’ils ne reconnaissaient pas le Pape. Eh bien, chapeau à vous de la Fraternité Saint-Pie X pour avoir pris en charge un bon séminariste et l’avoir ruiné, car il n’a rien fait d’autre que de mener à leur conclusion logique vos positions théologiques ! Si vous n’abandonnez pas vos positions inconsistantes et dangereuses, vous verrez le fiasco du Père Rizzo se multiplier à grande échelle.

 

Aucune base logique pour l’apostolat

Car aussi longtemps que la Fraternité reconnaîtra à Wojtyla la pleine possession de l’autorité papale, elle n’offrira aucune base logique qui justifie son apostolat [8].

Lorsqu’un prêtre exerce cet apostolat en temps normal, il ne peut pratiquer aucune activité sacerdotale sans y être autorisé par l’autorité compétente, autrement dit l’évêque du diocèse.

C’est cette autorisation qui fait que la Messe du prêtre et ses sacrements sont catholiques, c’est en tant qu’administrés par un agent dûment autorisé de l’Église catholique. C’est ce défaut d’autorisation qui fait de la Messe grecque orthodoxe une Messe non-catholique : bien que validement ordonné et bien qu’il dise une Messe valide, le prêtre n’agit pas au nom de l’Église catholique mais contre elle.

Quand le prêtre traditionaliste exerce sa fonction, donc qu’il dit la Messe et distribue les sacrements sans la permission de l’évêque du lieu, il doit justifier d’une façon ou d’une autre le fait de le faire sans autorisation. La seule justification possible qu’il pourrait présenter est la suivante : “l’Église veut que je le fasse”. Aucune autorité ne l’a autorisé à dire la Messe et à distribuer les sacrements, aussi doit-il avoir un argument cohérent et convainquant pour dire que l’Église – en dernière instance le Christ – veut qu’il fasse ainsi.

Mais si le prêtre traditionaliste dit que l’autorité est revêtue par Wojtyla ou l’évêque du lieu, comment peut-il alors mettre en avant que l’Église veut qu’il exerce un apostolat non-autorisé ?

Si l’autorité du Christ repose dans l’évêque du lieu, comment donc l’autorité du Christ peut-elle vouloir que le prêtre traditionaliste agisse contre l’évêque du lieu ? Si c’est en Wojtyla que réside l’autorité du Christ, comment le Christ peut-il désirer qu’un groupe de prêtres exerce un apostolat au mépris de Wojtyla ? Le Christ est-il contre le Christ ?

Regardons aussi l’autre face de la médaille ? Si l’autorité du Christ ne réside pas en Wojtyla, comment donc le Christ, ou l’Église, autorise-t-Il l’apostolat de ceux qui affirment avec insistance que Wojtyla l’hérétique est véritablement le Pape ? Comment le Christ, ou l’Église, peut-il désirer l’apostolat de prêtres qui cherchent à amener les fidèles dans le troupeau des faux bergers, des bergers hérétiques ? De prêtres qui dénoncent comme schismatiques ceux qui ne reconnaissent pas les faux bergers ?

Tout cela pour dire qu’il n’est pas possible de séparer l’autorité de l’Église de l’autorité du Christ, non plus que séparer l’autorité de l’Église de l’Église elle-même. C’est une seule et même chose. On ne peut donc prétendre représenter l’Église catholique si l’on agit contre son autorité. On ne peut pas non plus prétendre représenter l’Église catholique si l’on reconnaît une fausse autorité. Là où est Pierre, là est l’Église. Si votre apostolat n’est pas celui de Pierre, votre apostolat n’est pas celui de l’Église, ni celui du Christ. Reconnaître comme Pierre celui qui condamne votre apostolat c’est condamner par conséquent de votre propre bouche votre propre apostolat.

Ce fait de reconnaître l’autorité du Pape d’un côté mais d’“agir pour son propre compte” de l’autre, a été un signe révélateur de nombreux hérétiques et schismatiques. C’était l’attitude des Jansénistes et des Gallicans, celle également des Vieux Catholiques. Elle fut condamnée par le Pape Pie XI :

À quoi sert de proclamer à haute voix le dogme de la suprématie de Saint Pierre et de ses successeurs ? À quoi sert de répéter et répéter la profession de foi en l’Église catholique et d’obédience au Siège Apostolique si les actions démentent les paroles ? En outre, le fait que l’obédience soit reconnue comme un devoir ne rend-elle pas la rébellion encore plus impardonnable ? Et qui plus est, l’autorité du Saint-Siège ne s’étend-elle pas à l’approbation des mesures qu’elle s’est trouvée dans l’obligation de prendre, ou bien est-il suffisant d’être en communion de foi avec le Siège Apostolique sans y ajouter la soumission de l’obéissance ; n’est-ce pas là une chose qui ne peut être soutenue sans dommage pour la foi catholique ?

En réalité, vénérables frères et très chers fils, il s’agit de reconnaître l’autorité (de ce Siège) sur vos églises aussi, et pas seulement en ce qui regarde la foi, mais également en ce qui concerne la discipline. Qui le nie est hérétique ; qu’il soit anathème celui qui, tout en le reconnaissant, s’y refuse obstinément (Quæ in patriarchatu, 1er septembre 1876 ; au clergé et aux fidèles de rit chaldéen).

Et nous ne pouvons passer sous silence l’audace de ceux qui, ne supportant pas la saine doctrine, prétendent que :

Quant à ces jugements et à ces décrets du Siège Apostolique dont l’objet regarde manifestement le bien général de l’Église, ses droits et sa discipline, on peut, du moment qu’ils ne touchent pas aux dogmes relatifs à la foi et aux mœurs, leur refuser l’assentiment et l’obéissance, sans péché et sans cesser en rien de professer le catholicisme” (Enc. Quanta Cura, 8 décembre 1864).

La position de la Fraternité n’est donc pas une position catholique. Que pratiquement toute la jeunesse de l’Église, les vaillants d’Israël, aient eu le crâne bourré de principes non-catholiques dans leur combat contre le modernisme, voilà qui est rien moins qu’un désastre.

Cela signifie qu’il n’y a aucune voix vraiment catholique de résistance au modernisme, mise à part celle de ces quelques prêtres disséminés dans le monde qui dénoncent les modernistes comme privés d’autorité [9].

C’est, pour l’Église, la montagne de Gelboé.

 

Une fausse notion de l’Église

Le problème de fond de la Fraternité et de ses membres est qu’ils travaillent à partir d’une fausse notion de l’Église. Ils considèrent l’élection de Wojtyla par un collège de cardinaux du Novus Ordo, et de là ils concluent qu’il est un pontife légitime.

Et comme la difficulté d’être en communion avec un hérétique ne leur échappe pas non plus, ils disent que Jean-Paul II est à la tête de deux églises : l’une, l’église Conciliaire et l’autre, l’Église catholique. Parfois il parle et agit en tant que chef de l’église Conciliaire ; parfois il parle et agit en tant que chef de l’Église catholique.

Comment savoir ce qui est de l’une ou de l’autre ? Par Monseigneur Lefebvre qui a reçu de Dieu la mission de peser les faits et les paroles de ces papes modernistes, et de nous dire ce qu’il faut croire, ce qu’il faut faire et ce qu’il faut penser. Maintenant que Monseigneur est mort, cette autorité est passée à l’abbé Franz Schmidberger [et en 2012 à Mgr Fellay].

De ce principe on devrait tirer la conclusion logique que l’infaillibilité et l’indéfectibilité de l’Église catholique, le dépôt de la Foi, le salut de tous les fidèles sont entre les mains de l’abbé Franz Schmidberger [et en 2012 de Mgr Fellay]. L’Église catholique, la Foi catholique, la validité des sacrements, ce que nous devons croire pour être sauvés, tout est confié au jugement de l’abbé Franz Schmidberger [et en 2012 de Mgr Fellay].

On pourrait comparer ce type d’ecclésiologie, ou de théologie de l’Église, aux “différentes sonneries” des lignes téléphoniques. Pour l’arrivée d’un fax, vous avez une sonnerie ; pour un coup de téléphone, une autre. Ainsi, par analogie, si Wojtyla dit quelque chose de catholique, vous recevez de la Fraternité un certain son de cloche ; s’il dit quelque chose de moderniste, vous recevez de la Fraternité un autre son de cloche.

Inutile de dire que non seulement un tel système est absurde mais qu’il réduit à zéro l’infaillibilité de l’Église catholique. Dans un système de ce genre l’autorité n’est plus le Pape, mais le Supérieur général de la Fraternité Saint-Pie X, pour le présent l’abbé Franz Schmidberger [et en 2012, Mgr Fellay].

Leur système est défectueux en ce sens qu’ils ne comprennent pas que c’est la détention de l’autorité papale qui fait que le pape est Pape. Cette autorité garantie par le Saint-Esprit en matière de doctrine, morale, liturgie et discipline générale, ne peut pas prescrire pour l’Église de fausses doctrines ou de mauvaises lois que le fidèle serait dans la nécessité de rejeter, auxquelles il devrait nécessairement résister. Mais en général, le mouvement traditionaliste porte en soi le rejet systématique des doctrines, morale, liturgie et discipline générale du Novus Ordo, au point d’avoir mis en œuvre un apostolat en opposition avec celui du “pape” et des évêques de diocèse. Il agit ainsi parce qu’il a saisi, à juste titre, que doctrine, morale, liturgie, et discipline générale du Novus Ordo sont condamnées par l’enseignement antérieur de l’Église catholique romaine. Mais alors, s’il est nécessaire de résister à leurs doctrine, morale, liturgie et discipline générale, il faut en conclure que ces “papes” ne détiennent pas véritablement l’autorité papale et qu’ils ne sont donc pas de vrais papes [10]. Et ce, quel que soit le procédé électoral qui les a désignés pour cette charge. Car l’élection ne fait que les désigner pour recevoir le pouvoir, elle ne leur donne pas le pouvoir lui-même. Le pouvoir vient du Christ : c’est pour cette raison même que notre soumission au Pape est une soumission au Christ.

Considérer, cependant, que les “papes” du Novus Ordo sont de vrais Papes – ce que pense la Fraternité – revient à identifier l’Église catholique avec eux, car là où est Pierre, là est l’Église. Mais identifier l’Église catholique avec eux établit une sorte d’attraction gravitationnelle exercée sur les membres de la Fraternité par Jean-Paul II et sa religion. De toute façon, par une voie ou par une autre, la Fraternité doit réintégrer le giron de Wojtyla.

Cette attraction gravitationnelle vers le Novus Ordo considéré comme l’Église est responsable du libéralisme des prêtres de la Fraternité et des nombreuses défections en faveur du Novus Ordo ou de la Fraternité Saint-Pierre.

Cette notion de deux Églises, une catholique, une autre conciliaire, n’est pas conforme à la réalité [11]. La réalité est que Wojtyla fut élu pour être un Pape catholique, et qu’il prétend être le Pape catholique. Il ne prétend à rien d’autre, qu’à être le chef de l’Église catholique. La réalité, c’est qu’il essaye de flanquer les structures de l’Église catholique d’une nouvelle religion, le modernisme. Du fait même qu’il tente de remplacer la Foi catholique par une nouvelle religion, il est impossible qu’il possède l’autorité papale qu’il prétend avoir, ou semble avoir, ou qu’il était désigné pour avoir. Pourquoi ? Parce que la nature de l’autorité est d’amener la communauté à ses propres fins. Et l’une des fins essentielles de l’Église catholique étant le maintien de la Foi catholique, quiconque tente de mettre obstacle à cette fin ne peut être tenu pour détenteur de l’autorité de l’Église catholique qui est l’autorité du Christ.

Il est par conséquent impossible que ces papes de Vatican II soient de vrais papes, car ils veulent pour les structures de l’Église catholique une fin essentiellement désordonnée. La Fraternité ne regarde qu’aux structures externes de l’Église, elle remarque la continuité qu’elles présentent entre les périodes pré-conciliaire et post-conciliaire, et elle en conclue que le Novus Ordo est l’Église catholique. Le clergé moderniste est de fait en possession des structures catholiques, mais cela ne signifie pas qu’il représente l’Église catholique.

C’est ainsi que la Fraternité est la proie d’une attraction fatale vers la hiérarchie moderniste en possession de nos édifices catholiques. Cette attraction fatale est dévastatrice, car elle fait de leur combat un combat pour obtenir la reconnaissance de la part des modernistes. Cette “légitimité” que les modernistes peuvent accorder n’a rien d’une légitimité, elle n’en a que l’apparence, et aux dépens de la pureté de la Foi catholique. Pourtant la Fraternité est éblouie, hypnotisée par ce vain espoir de “légitimité”, un peu comme le daim égaré sur une autoroute qui, ébloui, s’arrête le regard fixé sur les phares d’une voiture lui arrivant droit dessus et rencontre ainsi une fin tragique.

Face à cette tentative inique des modernistes de mettre en œuvre ce plan qui consiste à remplir de leurs abominations nos églises catholiques, il est du plus solennel devoir des catholiques de les dénoncer comme de fausses autorités [12], et donc de prendre une position catholique qui préserve l’infaillibilité et l’indéfectibilité, une position qui refuse d’identifier l’Église catholique avec une fausse hiérarchie investie d’une fausse autorité.

 

L’avenir du mouvement traditionaliste

Qu’on le veuille ou non, l’avenir du mouvement traditionaliste est en grande partie lié à celui de la Fraternité Saint Pie X, ou du moins à ses membres actuels. En ce temps de crise pour l’Église, ce sont eux qui ont les vocations au sacerdoce et, en tant que tels, ils sont les vaillants d’Israël.

Comme un missile expédié hors de sa trajectoire par une mise à feu manquée, ces vocations, prêtres et séminaristes, progressent à pleine vitesse en direction d’une réconciliation avec les ennemis de l’Église. Rien ne pourrait plaire d’avantage aux modernistes, et au démon. C’est presque toute l’énergie, toute la puissance de la foi catholique concentrées en une arme qui s’est enrayée.

Que plusieurs membres de la Fraternité finissent par se rendre au Novus Ordo sous une forme ou sous une autre, voilà qui est inévitable. Il est probable que la Fraternité conclura un accord avec le Novus Ordo, qu’elle obtiendra la “reconnaissance” en des termes considérés par elle comme plus acceptables que ceux de l’accord avec la Fraternité Saint-Pierre, et qu’elle se trouvera ainsi absorbée par la religion moderniste. À mon avis, un tel accord devrait provoquer la défection d’environ 20% [13] de leurs adhérents actuels qui quitteront et se regrouperont, mais seulement pour redémarrer le même processus. Ils reprendront le flambeau du lefebvrisme, d’une absurde théologie de l’Église, un pied dans chacune des deux religions, catholique et moderniste, continuant à filtrer documents et décrets du Vatican. Et, inévitablement, ce noyau des 20%, tensions et forces de contradiction le feront éclater une nouvelle fois.

Le véritable avenir du mouvement traditionaliste qui est aussi l’avenir de la réponse catholique à l’ennemi moderniste, se trouve dans une position catholique vis-à-vis de l’autorité papale et de la nature de l’Église catholique. Voilà pourquoi je considère qu’il est de la plus urgente et suprême nécessité que nous, prêtres et laïcs qui ne voulons pas de compromis avec l’ennemi, travaillions de concert à l’établissement de séminaires catholiques [14].

Et il n’est pas moins important que des jeunes gens issus de nos “paroisses” renoncent aux multiples attraits du monde et s’offrent à l’Église pour le saint sacerdoce.

Si nous manquons à ce devoir – former des prêtres catholiques adéquatement et correctement préparés – nous aurons manqué devant Dieu à n’avoir pas protégé notre bien le plus précieux, notre foi catholique. Et ce trésor sacré qui nous a été transmis avec un soin jaloux par nos ancêtres, au prix parfois de leur propre sang, aura été, par notre négligence, jeté comme des miettes aux chiens modernistes.

Nous ne pouvons pas nous soustraire au devoir de former des prêtres catholiques qui à notre époque pensent juste, savent qui est l’ennemi de l’Église, savent où il se trouve et qui veuillent le combattre avec une ardeur zélée et sacrée plutôt que de signer un compromis avec lui. Si nous manquons à ce devoir, nous recevrons ce que nous méritons : ces chapelles et ces écoles que nous avons préservées avec tant de soin et de peine du modernisme seront prises en mains par des prêtres – même s’ils sont validement ordonnés – qui ont trahi la pureté de la foi catholique en se faisant reconnaître par les hérétiques modernistes.

 

Un appel à la Fraternité Saint-Pie X

Vous avez presque toute la valeureuse jeunesse de l’Église dans vos rangs. Dans vos séminaires, vous les avez formés à penser que la coexistence avec la hiérarchie moderniste est la solution aux problèmes de l’Église. À cause de cela vous avez donné naissance à la Messe de l’Indult et à la Fraternité Saint-Pierre et à d’autres organisations de même nature.

Vous continuez à dialoguer avec les hérétiques, vous efforçant d’être réabsorbés par eux. Vous dénoncez comme schismatiques tous les prêtres déclarant que les hérétiques n’ont pas d’autorité sur les catholiques. Vous les avez persécutés, chassés, calomniés, et réduits en de nombreux cas à la pauvreté et à la misère.

Encore maintenant votre organisation gémit sous les tensions des contradictions inhérentes à votre position et abrite, à l’intérieur de ses murs, “libéraux” et “conservateurs” qui se définissent en fonction du prix qu’ils mettent pour le compromis avec les hérétiques modernistes considérés par eux comme la véritable autorité de l’Église catholique romaine.

Maintenant qu’approche votre Chapitre de juillet et l’élection de votre nouveau Supérieur Général [nous sommes en 1995], laissez tomber une fois pour toutes votre désir de coexistence avec les hérétiques. Déclarez la guerre une fois pour toutes à ceux qui ont détruit notre foi. Dénoncez-les comme hérétiques et adoptez la position catholique considérant que ne peuvent avoir reçu du Christ la mission de diriger l’Église ceux qui imposent à l’Église une foi différente. La première mission de l’Église catholique, avant toute autre, est de témoigner de la vérité. Notre Seigneur a dit : “C’est pour cela que Je suis né, et c’est pour cela que Je suis venu en ce monde, pour témoigner de la vérité”. Si Vatican II n’est pas la vérité, et vous savez qu’il ne l’est pas, celui qui l’enseigne comme vrai à l’Église ne peut avoir reçu du Christ la mission d’enseigner la vérité.

Cessez de vous emparer des jeunes de l’Église qui se présentent à vous pour être instruits et d’en faire les apôtres d’une impossible théologie qui les amène à embrasser le Novus Ordo.

Cessez d’être la Gelboé de l’Église dans son combat contre les Philistins.

Soyez plutôt David contre l’Église des Philistins. Prenez une position catholique contre les ennemis de l’Église, une position claire, droite, simple. Dénoncez l’ennemi comme ennemi, et armés non pas de diplomatie humaine mais de force divine, abattez le Goliath du Novus Ordo.

 

Fraternitas, Fraternitas,

Convertere ad Dominum Deum Nostrum [15]

 


 

[1] Note LHR : M. l’abbé Sanborn aurait dû dire plutôt : israélite.

[2] Note LHR : Non. Erreur grave. La religion protestante (et même bien pire !) avait pris la place de la sainte Eglise qui était éclipsée. Ce qui est bien différent.

[3] Note LHR : Mgr Lefebvre, vrai libéral en fait, s’était entouré de « professeurs modernistes » ! ! ! Alors ne soyons pas surpris par la génération formée à Ecône, pas du tout antilibérale mais vraiment libérale et pas vraiment anti-moderniste.

[4] Dossier sur les consécrations épiscopales, Ecône 1988, p. 4.

[5] Note LHR : Détail vraiment dérisoire, voire ridicule.

[6] Dossier sur les consécrations épiscopales, Ecône 1988, p. 1.

[7] Note LHR : Non pas le problème constant et lancinant de l’autorité mais le problème constant et lancinant de la confusion entre une secte ennemie et la sainte Église. Cette omission continuelle est fatigante !

[8] Note LHR : Non. Plutôt : aussi longtemps que la Fraternité reconnaîtra à la secte conciliaire la pleine possession de l’autorité de l’Église catholique, elle n’offrira aucune base logique qui justifie son apostolat. Ce qui est bien différent. Dans le premier cas il suffit de changer Wojtyla par un bon Pape (mais d’où vient-il ? est-il pensable une minute que leurs « cardinaux » puissent élire un « bon » pape ? que leur « bon » pape puisse revenir à la vérité ? on voit ce que donne Ratzinger !) alors que dans le second cas il faut tout changer, c’est-à-dire, condamner complètement et définitivement, ce qu’on appelle l’église Conciliaire, ce qui est bien différent.

[9] Note LHR : Vraiment on n’en sort pas. L’abbé Sanborn écrit plus haut : Il ne représente pas l’Église catholique. Les réformes de Vatican II ne nous viennent pas de l’Église catholique. Pourquoi mutile-t-il cette formule claire et complète en la réduisant à cet axiome insuffisant : les modernistes comme privés d’autorité ? Serait-ce pas, là encore, une fausse notion de l’Eglise.

[10] Note LHR : Non. Il faut en conclure que cette secte Conciliaire n’est pas l’Église catholique, ce qui est différent. L’Église a été éclipsée. Pourquoi ne pas vouloir de cette explication évidente annoncée par la très Sainte Vierge Marie.

[11] Note LHR : Énorme ! Tout faux. Voir le livre de l’abbé Marchiset, en son chapitre V : Jean XXIII, Montini, Wojtyla fut élu par « eux » pour avoir un pape à « eux », prétendant certes à se faire passer pour des Papes Catholiques, mais élus pour détruire l’Eglise catholique. N’ayant pas compris cela, Mgr Sanborn, l’abbé Belmont, Verrua, s’appuyant indûment sur la thèse guérardienne (mais en fait très différent de ce que Mgr Guérard disait) croient en 2012 que la secte conciliaire est « matériellement » l’Église Catholique, abominable sacrilège contre la Foi.

[12] Note LHR : L’erreur continue : non pas de fausses autorités, mais une fausse Église.

[13] Note LHR : NON. De 90% prêtres et fidèles, et les 10 autres % de prêtres, tellement déformés, étant devenus pratiquement inutilisables. Qui confierait l’éducation et la direction de conscience de ses enfants à ces prêtres (continuant à filtrer documents et décrets du Vatican) ?

[14] Note LHR : Malheureusement les confidences faites par un séminariste français qui a passé trois mois en 2008 au séminaire de Mgr Sanborn sont dramatiques : on y fait « comme à Écône », avec en sus inconsciemment mais réellement de « l’américanisme » et c’est du n’importe quoi. Heureusement ce séminaire est vide. Il y aurait aussi beaucoup à dire sur le projet vite abandonné de l’abbé Belmont et sur la formation de Verrua : beaucoup de défauts d’Écône : trop intellectuel, pas assez incarné, pas assez antilibéral, prétentieux (nous les clercs…), insuffisant pour la direction des âmes et surtout pour la formation sérieuse d’une élite. Les fruits sont là : peu de conversions, peu de vocations. Sont-ils capables de se remettre en question ? On peut, avec le temps, en douter. Ont-ils même compris que cette crise est un châtiment ? Que ce châtiment est mérité ? À cause de certains péchés, plus particulièrement ceux des clercs (voir le message de La Salette) ? Les connaissent-ils ? Se reprennent-ils ? Ont-ils fait aussi, la liste des péchés des laïcs ? Les reprennent-ils ?

Tout ce qui sort d’Écône, et ils en sont, semble déformé à vie. Ne sont-ils pas comme leurs confrères seulement des distributeurs de sacrements ? Et ne forment-ils pas, comme leurs confrères, des consommateurs de sacrements ? Une belle liturgie ne suffit pas. On a les mêmes prêtres qu’avant la crise… pour une même future catastrophe ?

En dehors d’un retour à une formation centrée sur les maîtres antilibéraux, rejetés de tous ces prêtres, il n’y a aucun espoir de formation suffisante, surtout pour les clercs. Seuls ces maîtres formeront les confesseurs de la Foi, au zèle, au courage, à la générosité digne des apôtres, dont nous avons besoin.

[15] Note LHR : Bon article dans son analyse mais avec toujours les mêmes erreurs. Cet appel de 1995 n’a reçu aucune réponse. Pourquoi ? Arbre sans fruit ? Dieu n’attend rien de ces prêtres. Voir, Le dénouement de la persécution, par Augustin Lémann :

http://www.a-c-r-f.com/documents/Abbe_Augustin_LEMANN-Denouement_persecution.pdf



 


Written by Cave Ne Cadas

octobre 20th, 2012 at 11:22 pm

Posted in FSSPX,Mgr Sanborn,sedevacance

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Adrien Loubier (SLB) : C’est la Guerre !

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Adrien Bonnet de Viller (alias Adrien Loubier) monte au créneau, dans son bis-mensuel “Sous la Bannière” n°162 (Juillet et août 2012), pour défendre son copain “Willy” contre les abus de pouvoir de Mgr Fellay qu’il accuse d’intelligence avec l’ennemi… (La secte Conciliaire)

Mais Adrien Loubier de Bonnet de Viller ne veut pas être “sédévacantiste” et redoute que ses affiliés de la F$$PX le considère comme tel ! (M. Adrien Loubier de Bonnet de Viller a une chapelle privée dans sa propriété de Villegenon desservie une fois par mois par la F$$PX…)

Et il le souligne : « Je ne suis pas sédévacantiste. Mais il me semble que les débats qui se développent autour de cette question nous égarent sur des problèmes que nul d’entre nous n’est compétent pour résoudre. Car il n’existe aucune autorité supérieure au Pape qui puisse le juger ! »… Et toujours avec des arguments à la “MORLIER” ! Et pourquoi serions-nous incompétents pour la résoudre ?

Si la question de savoir qui peut exercer la fonction papale était simplement ou essentiellement un point de droit ecclésial, on (ou M. Adrien Loubier de Bonnet de Viller) aurait raison d’affirmer que les catholiques doivent se référer au droit canonique pour résoudre le problème des « papes » postérieurs à Pie XII. En fait, le sédévacantisme serait alors rapidement vidé de son sens, car tout argument canonique par essence ne pourra jamais être employé contre un Pape (un vrai !) dans la mesure où celui-ci, étant le législateur suprême, se trouve – strictement parlant – au-dessus du droit canonique ; en tout état de cause, comme le Pape (le vrai !) n’a aucun supérieur sur terre et ne peut être jugé par quiconque au sens canonique du terme (voir Canon 1556), il serait absolument vain de s’essayer à lui intenter un procès canonique. Aucun Pape ne pourra jamais être soumis à un procès canonique, puisqu’il n’a au-dessus de lui personne qui ait pouvoir de l’y soumettre.

Si nous choisissons, toutefois, d’invoquer l’hérésie personnelle des conciliaires qui prétendent occuper le Trône papal plutôt que l’impossibilité d’assimiler l’église Conciliaire à l’Église catholique, l’argumentaire sédévacantiste contre les faux « papes » de Vatican II ne s’appuie pas essentiellement sur le droit ecclésial. Nous ne disons pas que Benoît n’est pas le Pape parce que le droit ecclésial l’empêche de l’être ; nous disons qu’il n’est pas le Pape parce que la loi divine rend la chose impossible. En effet, il n’est manifestement pas un catholique romain, puisqu’il professe non pas la foi catholique romaine, mais une foi différente ; or, quiconque ne professe pas le catholicisme romain ne peut être membre de l’Église catholique, comme nous l’apprennent les enseignements magistériels du Pape Pie XII, confirmés par le théologien van Noort. (Et il va sans dire que quiconque n’est pas membre de l’Église ne saurait a fortiori en être la tête !)

La question capitale, par conséquent, est de savoir si Benoît XVI et ses prédécesseurs de malheureuse mémoire ont professé la foi catholique, comme il est requis pour être membre de l’Église, ou s’ils ont publiquement dévié de cette foi en paroles ou en actions. Et cela, nous devons en informer M. Adrien Loubier de Bonnet de Viller, c’est une question de fait, non de droit. Ont-ils professé la foi catholique, oui ou non ?

Il écrit encore :

Que m’importe que Benoît XVI soit pape ou pas ? Il me suffit de voir qu’à l’évidence il prêche l’apostasie avec Assise, et l’équivalence salvatrice de toutes les religions fausses avec la seule vraie. Ce que Benoît XVI, comme ses prédécesseurs qu’il porte sur les autels, prêche par l’exemple en priant dans les synagogues, les temples protestants, ou les mosquées, et en réhabilitant les hérétiques les plus notoires comme Luther ou Calvin ! Au mépris des milliers de martyrs qu’ils ont massacrés, déshonorés et torturés !

Cela me suffit. Je dois préserver ma Foi en obéissant à Dieu, et en résistant à Benoît XVI et, selon le qualificatif d’antichrist que donnait Monseigneur Lefebvre à ceux qui gouvernent à Rome en ce moment même.

Et ceci par tous les moyens en mon pouvoir.

Le qualificatif de “sédévacantiste” est mis ici à toutes les sauces pour disqualifier et déconsidérer ceux qui veulent obéir à Dieu plutôt qu’aux antichrist qui règnent à Rome !

C’est un faux problème, dans lequel je refuse de m’égarer. Mais ce dont je suis sûr, c’est que nous devons conserver la Foi, et combattre dans le camp de l’Église de Notre-Seigneur Jésus-Christ, contre le camp de la religion de l’homme, qui déploie son étendard à Rome depuis le funeste concile Vatican II !

Que lui importe que Benoît XVI soit pape ou pas ? C’est justement toute la différence entre un Pape et un anti-pape ! SI B16 EST PAPE, il doit lui obéir ! tout comme la F$$PX dans son entier… tout comme le moindre catholique (et comme ne le fait pas toute cette église Conciliaire !)…

Il veut préserver sa Foi en obéissant à Dieu, et en résistant à Benoît XVI ! Mais il a déjà perdu la Foi avec des raisonnements pareils et en refusant d’être “sédévacantiste” comme il l’affirme !

Peu lui importe-t-il aussi que l’église Conciliaire ne soit pas l’Église catholique ?

Peu lui importe-t-il aussi que les “sacrements” de l’église Conciliaire soient valides ou pas ?

Maurrassien et Lefebvriste, il ne juge que selon la position et la pensée de Mgr Marcel Lefebvre : « selon le qualificatif d’antichrist que donnait Monseigneur Lefebvre à ceux qui gouvernent à Rome en ce moment même » et si Mgr Lefebvre avait dit de Rome “ce sont des canaris roses”… il dirait aujourd’hui “selon le qualificatif de canaris roses que donnait Monseigneur Lefebvre” !

C’est un faux problème, dans lequel je refuse de m’égarer ! Mais c’est le vrai problème qu’il ferait mieux d’étudier !!! Mais Adrien le bien formé (bien formé ??? comment se fait-il qu’il n’ait rien combattu ou presque, depuis 40 ans ? sur les conseils de Mgr Williamson ?) n’étudie pas… La preuve SLB reprenait n° après n° les travaux et jugements de VM. (LHR in Cahier saint Charlemagne, T_SLB-VM_1p.pdf)

Adrien Loubier de Bonnet de Viller, le spécialiste qui vient toujours, au dernier moment, au secours de la victoire ! Et en donnant des leçons à tout le monde ! (LHR in Cahier saint Charlemagne, T_SLB-VM_1p.pdf)

Plus loin, il se demande : « À qui prêter “serment” ? »

Tandis qu’aujourd’hui, la direction générale de la FSSPX à Menzingen, s’efforce depuis près d’un an de cacher ses tractations, ses “intelligences avec l’ennemi”, derrière des paravents, des secrets”, jusqu’à des serments de secrets”, comme celui qu’on a exigé des membres du chapitre général de ladite Fraternité qui vient de se tenir à Écône le 16 juillet dernier.

Personnellement, je préfère le “serment antimoderniste” que Saint Pie X exigeait de tous les prêtres, et que l’église conciliaire s’est empressée de supprimer !

Or ce serment était public !

Voudrait-on le remplacer par un serment de secret ? ou d’allégeance inconditionnelle à Monseigneur Fellay ?

Mais ne sait-il pas qu’un “serment” bien plus lourd en conséquences a cours depuis de nombreuses années dans la F$$PX ? et qui entache toutes les messes de ladite Fraternité – et aussi celles qui sont dites dans la chapelle privée d’Adrien Loubier de Bonnet de Villerde SACRILÈGE !

« Déclaration de Fidélité aux Positions de la Fraternité Saint Pie X ». Déclaration reconnaissant l’Autorité du « pape » en place et la validité de la « nouvelle messe », que les ordinands doivent désormais signer, à la veille du sous-diaconat, pour être Ordonnés par la FSSPX : Serment ou Pacte ?
Par un tel serment, tous les prêtres de la FSSPX s’obligent à partager et cautionner le comportement scandaleux et hérétique de NN.SS. Fellay, Tissier, Williamson et de Galarreta. Un prêtre, ancien de la FSSPX, disait que tout semble indiquer que cette Fraternité est comme « envoûtée ». Ne serait-ce pas à cause de ce serment qui est comme un pacte, et les lie à cette secte Conciliaire gnostique et diabolique ?
Ndlr : Dans sa Déclaration du 8 novembre 1979 parue dans la revue interne de la Fraternité (Cor unum, numéro 4), l’archevêque Marcel Lefebvre écrit : « la FSSPX ne peut pas tolérer dans son sein des membres qui refusent de prier pour le pape », mieux (ou plutôt pis) dans une lettre du 8 mars 1980 adressée à Jean-Paul II, il affirme : « je n’ai aucune hésitation sur la légitimité et la validité de votre élection et en conséquence je ne puis tolérer que l’on n’adresse pas à Dieu les prières prescrites par la Sainte Église pour Votre Sainteté. J’ai déjà dû sévir et continue de le faire vis-à-vis de quelques séminaristes et de quelques prêtres ». Enfin, depuis juin 1983, Mgr Lefebvre d’abord, ses successeurs ensuite, contraignent les candidats au sacerdoce, à la veille du sous-diaconat, à signer une Déclaration de fidélité aux positions de la Fraternité Saint-Pie X dans laquelle on affirme reconnaître « Jean-Paul II [puis Benoît 16 aujourd’hui] comme pape légitime de la sainte Église catholique », ainsi que « la validité des nouveaux rites » et où l’on s’engage à utiliser exclusivement les rubriques du missel et le bréviaire selon la réforme de Jean XXIII.


La sainte Messe ne peut pas aujourd’hui être célébrée « pro Ecclesia una cum Benedicto », Ratzinger étant un usurpateur et un antichrist. Il n’est pas uni à l’Église et il ne célèbre pas cette Messe. Il célèbre la Cène montinienne invalide et abominable aux yeux du Seigneur. En outre, déclarer Ratzinger una cum Ecclesia, c’est affirmer que la Messe que l’on célèbre est commandée par un hérétique. Dire que l’Église est unie à un chef hérétique, de fait hors de l’Église, dans l’acte même du Sacrifice de l’Église constitue un MENSONGE et un SACRILÈGE contre le sacrement de l’Eucharistie, sacrement de l’unité de l’Église. Communier avec un hérétique dans l’acte suprême de la liturgie relève de la communicatio in sacris. Cette participation aux rites sacrés avec un hérétique est un délit passible de l’excommunication ipso facto. Seule l’ignorance — mais Adrien a été mis au courant ! — peut excuser du péché et de la peine canonique. De fait, beaucoup de fidèles et de prêtres ignorent la gravité des Messes célébrées una cum Benedicto (encore pourrait-on leur reprocher – et NSJC ne se privera pas de leur reprocher lors de leurs justes jugements devant le Tribunal de Dieu – de n’avoir pas cherché l’information, disponible facilement aujourd’hui, depuis de nombreuses années.

Voir à ce sujet « Le Problème de l’Una cum, problème de l’heure présente »


Ensuite, sa préoccupation des dons – problème néanmoins majeur pour beaucoup de fidèles – l’entraîne, après s’être posé la question le 6 juin dernier « Détournement de Fonds ? » (voir : http://wordpress.catholicapedia.net/?p=3178), à traiter encore une fois du sujet « Hold-Up sur la Fraternité » démontrant ainsi un attachement plus que particulier à l’argent !

* * *

Sinon son article est pertinent et percutant ! Je vous laisse maintenant le découvrir :

Crise dans la Tradition par Adrien Loubier

C’est la Guerre ! – “Sous la Bannière” N° 162 (Juillet et août 2012)

 

C’EST LA GUERRE

 

« Ne pensez-pas que je sois venu apporter la paix sur la terre ; je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive. » (Math X-34)

Voilà donc deux mille ans que le divin maître est apparu pour instaurer la guerre, et jusque dans les familles, « car l’homme aura pour ennemis ceux de sa propre maison » (Math X-36).

Des millions de martyrs en ont témoigné à travers les siècles. Les quelques périodes de paix relative n’ont été que des épisodes où le glaive des Rois ou des chevaliers a refoulé les païens et les hérésies. Mais cette guerre entre le bien et le mal, entre la Vérité et l’erreur, entre fidèles et infidèles, entre l’injustice et la justice, cette guerre dure depuis deux mille ans.

C’est la guerre entre les deux cités, sous les deux étendards, dont Saint Ignace décrit le combat dans ses exercices. D’un côté le Christ-Roi, notre chef ; de l’autre Lucifer et ses cohortes.

Il faut choisir ! De toute nécessité, car il y va du salut de notre âme ! « Car celui qui n’est pas avec moi est contre moi » (Math XII-30) dit le Seigneur.

Mais après 1960 années, la guerre a pris une nouvelle tournure, qui trouble et perd beaucoup d’âmes.

Lucifer, par une mystérieuse permission divine a réussi à s’infiltrer “jusqu’au plus haut sommet” de l’Église hiérarchique, et il règne désormais dans Rome même, et jusqu’au trône de Pierre, selon la prophétie de Léon XIII : « Là où fut institué le siège du bienheureux Pierre, et la chaire de la Vérité, là ils ont posé le trône de leur abomination dans l’impiété » (Exorcisme de Léon XIII, supplique à Saint Michel Archange).

C’est désormais à Rome même qu’est déployé l’étendard de Lucifer, et la nouvelle religion issue du funeste Concile Vatican II, et de ses non moins funestes suites et conséquences ; de l’apostasie immanente d’Assise et des conciliabules de toutes les religions. Là est le siège de la “Religion de l’Homme”.

Tandis que la religion de Dieu, celle qu’ont prêchée Notre-Seigneur Jésus-Christ, les apôtres, les Pères, les docteurs et les Saints, et le magistère des Papes d’avant le concile, ne trouve plus que les résistants de la tradition, grâce à l’héritage “de survie” de Monseigneur Lefebvre.

C’est toujours la guerre, le glaive.

Mais entre la “religion de Dieu” et la “religion de l’homme”. Entre les serviteurs du Christ-Roi que nous sommes et devons rester ; et ceux qui proposent à Rome la religion universelle de l’antéchrist sur les bases des conciliabules d’Assise.

Les deux étendards s’affrontent. Mais certains cherchent l’intelligence avec l’ennemi, l’entretiennent en sous-main, soigneusement cachée sous des secrets.

Dans le camp de la religion de l’homme, on espère infiltrer la Tradition par des promesses fallacieuses, pour faire plier et ranger son étendard… cacher le drapeau… ne plus combattre la religion de l’homme. On irait jusqu’à “promettre” de croire en Dieu, pourvu qu’on arrête de prétendre qu’Il ait des droits !

Pour la religion de l’homme, entretenir ainsi l’intelligence avec l’ennemi, ce n’est pas trahir.

C’est au contraire une tactique de combat d’une diabolique intelligence, qui gagne du temps, fait baisser les bras, entretient les illusions d’une paix impossible, divise les esprits et sème le trouble, favorise les mous, les teintés de libéralisme, les craintifs, et les opposent aux combattants clairvoyants et courageux.

Mais sous l’étendard de la religion de Dieu, dans la Tradition, l’intelligence avec l’ennemi, avec la religion de l’homme, est infiniment grave, car c’est à la tête qu’elle se manifeste et se maintient, dans les circonstances présentes.

C’est à Menzingen, chez Monseigneur Fellay et dans son entourage immédiat, que l’intelligence est entretenue avec la rome moderniste, sous couvert de Secret soigneusement entretenu, tant il est vrai que le “poisson pourrit par la tête”.

Et cette trahison capitale serait sans doute déjà réalisée sans la réaction d’une “base” qui la refuse, et veut rester fidèle à l’héritage de Monseigneur Lefebvre.

Mais elle n’en chemine pas moins !

Il est donc urgent de voir clair, et de se préparer à ce qui va suivre.

Ces réflexions me semblent nécessaires sur les axes suivants : les limites de l’obéissance, et celles de la confiance tout d’abord. Car c’est à partir de ces deux vertus qu’on cherche à endormir la vigilance des militants que nous devons être (1).

Ensuite sur les infiltrations de l’ennemi à l’intérieur des instances de la FSSPX. Enfin sur la façon dont lesdites instances exercent leur pouvoir.

 

Les limites de L’OBÉISSANCE

Je ne suis pas sédévacantiste. Mais il me semble que les débats qui se développent autour de cette question nous égarent sur des problèmes que nul d’entre nous n’est compétent pour résoudre. Car il n’existe aucune autorité supérieure au Pape qui puisse le juger !

Par contre, nous devons obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes.

Supposons qu’une jeune fille reçoive l’ordre de son père de se prostituer. Il est évident qu’elle ne doit aucune obéissance à cet ordre. Et qu’elle doit lui résister, par tout moyen en son pouvoir, y comprit la fuite et la force si elle le peut.

Mais il serait vain pour elle, de se poser la question de savoir si son père reste son père ! Quelque criminel qu’il soit, son père restera toujours son père ! Elle peut et doit prier pour lui ; mais elle doit lui résister, car elle doit obéir à Dieu d’abord.

Que m’importe que Benoît XVI soit pape ou pas ? Il me suffit de voir qu’à l’évidence il prêche l’apostasie avec Assise, et l’équivalence salvatrice de toutes les religions fausses avec la seule vraie. Ce que Benoît XVI, comme ses prédécesseurs qu’il porte sur les autels, prêche par l’exemple en priant dans les synagogues, les temples protestants, ou les mosquées, et en réhabilitant les hérétiques les plus notoires comme Luther ou Calvin ! Au mépris des milliers de martyrs qu’ils ont massacrés, déshonorés et torturés !

Cela me suffit. Je dois préserver ma Foi en obéissant à Dieu, et en résistant à Benoît XVI et, selon le qualificatif d’antichrist que donnait Monseigneur Lefebvre à ceux qui gouvernent à Rome en ce moment même.

Et ceci par tous les moyens en mon pouvoir.

Le qualificatif de “sédévacantiste” est mis ici à toutes les sauces pour disqualifier et déconsidérer ceux qui veulent obéir à Dieu plutôt qu’aux antichrist qui règnent à Rome !

C’est un faux problème, dans lequel je refuse de m’égarer. Mais ce dont je suis sûr, c’est que nous devons conserver la Foi, et combattre dans le camp de l’Église de Notre-Seigneur Jésus-Christ, contre le camp de la religion de l’homme, qui déploie son étendard à Rome depuis le funeste concile Vatican II !

Dans cet affrontement, dans cette guerre, le camp de la Tradition s’appuie aujourd’hui sur quelques couvents fidèles, et principalement sur la Fraternité que nous avons héritée de la salutaire réaction de son vénéré fondateur : Monseigneur Marcel Lefebvre. Et sur les quatre évêques qu’il a sacrés en 1988.

Or Monseigneur Fellay, qui se maintient à la tête de la FSSPX, entretient depuis quelques années l’intelligence avec l’ennemi ! Il ne rêve que de “prélature”, d’accords pratiques, c’est-à-dire de “ralliements” mal déguisés sous des secrets de polichinelle. C’est une trahison !

Trahison contre l’héritage du fondateur.

Trahison contre les autres évêques, contre ses prêtres, contre ses fidèles ; parmi lesquels il sème la division entre les libéraux, qui accepteraient une fausse paix, et les antilibéraux qui veulent avant tout défendre la Foi, et servir sous l’étendard du Christ-Roi !

Le général Patton expliquait à ses troupes qu’elles devaient craindre leurs généraux. “Car, s’ils sont bons, et que vous êtes mauvais, ils vous botteront le c… Mais s’ils sont mauvais, même si vous êtes bons, c’est l’ennemi qui vous bottera le c…”

Le général Patton n’est peut-être pas une référence ecclésiastique mais pourtant, un théologien de renom me disait un jour que rien ne devait céder le pas au “bon sens” pas même ladite théologie. Et les propos du général Patton que je viens de citer relèvent du pur bon sens, aussi indispensable que l’ordre des faits sur lesquels il s’appuie.

Cependant, il en est de même, jusque dans l’ordre ecclésiastique. Car lorsque le chef de celui-ci, fut-il général des jésuites, ou supérieur d’une congrégation, ou abbé d’un monastère bénédictin, devient “mauvais”, ses inférieurs deviendront, peu ou prou, sujets à l’ennemi, qui se chargera de leur botter le derrière, ou de les entraîner à sa suite !

Le patriarche des moines d’Occidents, Saint Benoît lui-même, le prévoit dans sa règle au chapitre LXIV (64) (de l’établissement de l’abbé) :

« Si, par malheur, il arrivait que la communauté tout entière élût à l’unanimité une personne complice de ses dérèglements, lorsque ces désordres parviendront à la connaissance de l’Évêque au diocèse duquel appartient ce lieu, ou des Abbés et des chrétiens du voisinage, qu’ils empêchent le complot des méchants de prévaloir, et qu’ils pourvoient eux-mêmes la maison de Dieu d’un dispensateur fidèle, assurés qu’ils en recevront une bonne récompense, s’ils le font pour un motif pur et par le zèle de Dieu, de même qu’ils commettraient un péché s’ils s’y montraient négligents. »

Remarquez ici les instances auxquelles Saint Benoît fait appel pour résorber la crise du monastère, ou de la congrégation, et rétablir un ordre malheureusement perturbé.

C’est d’abord l’Évêque. Dans la triste affaire Fellay, il y en a trois à qui il appartient d’intervenir ; et qui l’ont fait.

Puis, des abbés. C’est-à-dire des supérieurs de congrégations proches. Dans ladite affaire, deux ou trois supérieurs de congrégation sont intervenus, on le sait !

Quant aux chrétiens du voisinage, ils ne comportent pas que des “chiens muets” !

Quoi qu’il en soit le texte de Saint Benoît que nous venons de citer ne peut être pris pour la prédication d’une révolte, ou d’une invitation à la contestation. Qui le croirait quand ces lignes sont au chapitre 64 de la règle édictée par saint Benoît pour ses moines ? Règle qui commence, dès les premières lignes de son prologue par ces mots : « À toi donc s’adresse en ce moment ma parole, qui que tu sois, qui, renonçant à tes propres volontés pour militer sous le vrai roi, le Seigneur Jésus-Christ, prends en main les puissantes et glorieuses armes de l’OBÉISSANCE. »

L’OBÉISSANCE ?

C’est tout le fondement de la spiritualité bénédictine. Pourtant, 64 chapitres plus loin, pour parer aux abus possibles de cette “obéissance”, Saint Benoît fait appel aux Évêques, aux autres abbés, et aux “chrétiens du voisinage” ! Sous peine de “péché”, et sous la promesse d’une “bonne récompense”, pourvu qu’on le fasse pour “un motif pur et pour le zèle de Dieu”.

Pourquoi ?

Parce que, précise Saint Bernard « Ce n’est pas une obéissance lépreuse, ni une patience de chien qu’on attend de vous ; l’obéissance est cette nourriture délectable dont le Seigneur nous dit qu’elle est de faire la volonté de son Père. »

Et le même Saint Bernard ajoute la condition : « Je suppose naturellement que cet homme (le supérieur) n’ordonne rien qui soit contraire à la loi de Dieu ; si un tel cas se produisait, l’unique règle qu’on pourrait suivre serait à mon avis celle que donne l’apôtre Pierre : il vaut mieux obéir à Dieu qu’aux hommes » (Act V-29)

Ainsi, quel que soit mon supérieur, fût-il Monseigneur Fellay, fût-il le Pape, ou même un “ange venu du Ciel” (2), s’il me demande d’adhérer au modernisme, à l’œcuménisme, à Assise ou à la nouvelle messe, je dois lui refuser l’obéissance et la réserver à Dieu.

Sinon, l’obéissance aux hommes devient un péché ! Et même le simple “Chrétien du voisinage” que je suis a le devoir de résister aux actes tyranniques d’un “supérieur”, fût-il évêque !

Et Dieu sait, depuis le Concile, (et même avant !) à combien de centaines d’évêques nous avons dû résister pour conserver la FOI ! Alors, un de plus ou un de moins… !

 

Nature et limite de la CONFIANCE

Pour le langage courant, la confiance, c’est l’espérance ferme en quelqu’un, ou quelque chose, qui ne nous trompera pas. C’est notoirement le fondement de l’obéissance envers son supérieur en qui l’on espère qu’il nous conduira dans le droit chemin de la Vérité. Si la confiance vient à se perdre, que deviendra l’obéissance ? Et si des motifs graves viennent à ébranler l’obéissance ou à la rendre impossible, où la confiance pourra-t-elle subsister ?

Pourtant, la confiance n’est-elle pas un sentiment, sinon un besoin naturel à l’homme ?

Oh, de se confier, noble et douce habitude,

Non ! mon cœur n’est point né pour vivre en solitude. (3)

Mais à qui se fier ? Prenons garde aux conseils de la sagesse ; car “maudit l’homme qui se confie dans l’homme”.

En somme, la confiance se mérite !

Surtout dans une guerre comme celle qui se livre en notre temps, entre l’Église de Jésus-Christ, Dieu et Homme, et l’église de l’homme issue de Vatican II.

Dans cette guerre, nous devons combattre pour la défense de la Foi, et celle-ci étant devenue notre “Bien commun” à tous, évêques, prêtres et fidèles ont un droit absolu de connaître les phases de ce combat ; tout dialogue, tout engagement, tout traité doit être connu de tous ; c’est la condition évidente de la confiance, condition pour chacun de son obéissance !

Ainsi procédait Monseigneur Lefebvre dans son combat providentiel contre les “antichrist” qui “découronnaient” à Rome le Christ-Roi !

Aucun de ceux qui l’ont connu ne pourrait ici me contredire !

Avec Monseigneur Lefebvre, tout était clair, transparent, limpide, public. Il répondait à toutes les lettres, même de simples fidèles, même à ses contradicteurs. Pour que “nul n’en ignore”, il convoquait la presse, les médias, la télé ! (J’y fus plusieurs fois). Il en écrivait des livres, publiait ses discours… (ceux-là même qui gênent aujourd’hui les instances de Menzingen, qui va jusqu’à faire des procès devant les tribunaux païens de la république dite française à ceux qui osent les publier à nouveau !)

 

Une procédure scandaleuse !

Un petit éditeur français ((NDR : Les Éditions Saint-Remi, voir ESR :

1): http://catholicapedia.net/pages_html/esr-sermons.html

2): http://catholicapedia.net/pages_html/esr-sermons_C1.html

3): http://catholicapedia.net/pages_html/esr-sermons_C2.html

4): http://catholicapedia.net/pages_html/esr-sermons_C3.html)) s’est avisé il y a peu, d’éditer en trois volumes l’intégrale des sermons, conférences, discours et interviews de Monseigneur Lefebvre.

On aurait pu croire que l’équipe dirigeante de la FSSPX à Menzingen aurait eu à cœur depuis longtemps de faire éditer cette collection ?

Que non point ! Bien au contraire !

Au mépris des conseils de l’apôtre des gentils, qui ordonne de ne pas porter devant les tribunaux des païens, des querelles ou différents entre chrétiens, les despotes établis à Menzingen sont venus de Suisse Allemande assigner l’éditeur des textes de Monseigneur Lefebvre devant les tribunaux de la république dite française, pour lui faire interdire et “saisir” cette édition !

Ceci sur l’argument insensé que les droits d’auteurs seraient propriété de la FSSPX ! Alors qu’il s’agit de discours et de conférences publics, enregistrés, publiés et diffusés de toutes parts ! Non seulement cette édition n’apportait rien que l’on n’ait pu déjà connaître, mais son seul intérêt était d’en présenter une collection complète, mis en ordre par date.

Mais cette édition contrariait les thèses de Menzingen et du livre de l’abbé Célier, selon lesquelles Monseigneur Lefebvre ne parlerait plus aujourd’hui comme il parlait de son vivant. Supposition commode pour trahir sa pensée et ses actes vingt-cinq ans après sa disparition.

Cette scandaleuse procédure, (en dehors de son caractère et de son coût) prouve à l’évidence une chose très grave !

C’est que l’équipe de Menzingen, pour entretenir “l’intelligence avec l’ennemi” et préparer sa trahison, fait tout pour museler et faire taire le fondateur de la Fraternité !

Cette triste équipe collabore ainsi à confirmer l’excommunication (nulle et injuste), mais cependant jamais levée et subsistante, de Monseigneur Lefebvre ! Car le droit canon interdit de publier les écrits et discours d’un excommunié !

Nous sommes bien ici en présence d’une scandaleuse trahison, dont la honte dégouline sur la mitre de Monseigneur Fellay.

 

À qui prêter “serment” ?

Tandis qu’aujourd’hui, la direction générale de la FSSPX à Menzingen, s’efforce depuis près d’un an de cacher ses tractations, ses “intelligences avec l’ennemi”, derrière des paravents, des secrets”, jusqu’à des serments de secrets”, comme celui qu’on a exigé des membres du chapitre général de ladite Fraternité qui vient de se tenir à Écône le 16 juillet dernier (4).

Personnellement, je préfère le “serment antimoderniste” que Saint Pie X exigeait de tous les prêtres, et que l’église conciliaire s’est empressée de supprimer !

Or ce serment était public !

Voudrait-on le remplacer par un serment de secret ? ou d’allégeance inconditionnelle à Monseigneur Fellay ?

Croirait-on, par cette mesure illusoire, étouffer les rumeurs, quand on ne fait que les multiplier ?

Oublierait-on les propres paroles du Sauveur lui-même : « Il n’y a rien de caché qui ne doive être découvert, ni rien de secret qui ne doive être connu » ? (Math X-26).

Or ce qui est en jeu (particulièrement dans ledit chapitre), c’est la Foi, notre bien commun à tous ; et encore les biens que tant de fidèles ont confiés à l’œuvre de Monseigneur Lefebvre !

Ce qui était en jeu, c’était un débat sur les “dialogues” avec Rome ; sur les propositions qui se cachent sous les “secrets”.

« Entre en société avec nous, n’ayons qu’une même bourse pour nous tous », prophétisait Salomon (Prov. I-14).

Souvenons-nous des conseils de la Sagesse :

« Mon fils, si les pécheurs (les modernistes) t’attirent par leurs caresses, ne te laisse pas gagner par eux » (Prov. I-10).

Serons-nous rassurés par la “Déclaration du Chapitre général de la FSSPXpublié le 19 juillet 2012 sur son site ?

Oui, en partie. Surtout à cause de la référence qu’il donne aux paroles de Monseigneur Lefebvre :

« Enfin nous nous tournons vers la Vierge Marie, elle aussi jalouse des privilèges de son divin Fils, jalouse de sa gloire, de son Règne sur la terre comme au Ciel. Combien de fois elle est intervenue pour la défense, même armée, de la Chrétienté contre les ennemis du règne de Notre-Seigneur ! Nous la supplions d’intervenir aujourd’hui pour chasser les ennemis de l’intérieur qui tentent de détruire l’Église plus radicalement que les ennemis de l’extérieur. Qu’elle daigne garder dans l’intégrité de la foi, dans l’amour de l’Église, dans la dévotion au successeur de Pierre, tous les membres de la Fraternité Saint Pie X et tous les prêtres et fidèles qui œuvrent dans les mêmes sentiments, afin qu’elle nous garde et nous préserve tant du schisme que de l’hérésie.

Que Saint Michel archange nous communique son zèle pour la gloire de Dieu et sa force pour combattre le démon.

Que saint Pie X nous fasse part de sa sagesse, de sa science et de sa sainteté pour discerner le vrai du faux et le bien du mal, dans ces temps de confusion et de mensonge ». (Monseigneur Marcel Lefebvre, Albano, 19 octobre 1983)

Mais d’autres passages de ladite déclaration ne laissent pas que de nous inquiéter.

Ainsi, dans le troisième alinéa, nous lisons cette vérité que “le pouvoir suprême de gouvernement sur toute l’Église revient au pape seul, vicaire de Jésus-Christ”. Oui ! Mais de quelle Église ? La seule Église de Jésus-Christ ? Ou bien l’église conciliaire ?

Est-ce avec cette dernière que le Chapitre général a “défini et approuvé des conditions nécessaires pour une éventuelle normalisation canonique” ? (2è alinéa)

Et lesquelles ? C’est un secret !

Qu’on le veuille ou non, cela sent à plein nez la “prélature” dont rêve Monseigneur Fellay. “L’intelligence avec l’ennemi” semble bien devoir perdurer !

Quant à la garantie de la convocation préalable d’un “chapitre extraordinaire délibératif”, quel sera son poids réel quand on sait que n’y prendront part que ceux qui seront désignés et choisis par le despote qui règne à Menzingen !

 

HOLDUP SUR LA FRATERNITÉ

Fasse le ciel que tout ce que je vais écrire soit le fruit de mon imagination !

Mais je ne suis pas pour deux sous imaginatif ; carence qui m’a empêché de faire fortune en écrivant des romans policiers, à l’eau de rose, ou sentimentalo-libidineux.

Ce que je sais, je le sais ! Ce qu’on me dit, je le vérifie ! Ce qu’on me transmet je le recoupe ! (surtout quand cela vient par inter-pas toujours-net.)

Depuis 40 ou 50 ans, l’œuvre de Monseigneur Lefebvre a drainé, en France d’abord, en Europe ensuite, et dans le monde, d’importants capitaux que la charité des fidèles lui a donnés, transmis ou légués, pour la défense de la Foi, et contre les déviations de ceux qui ont manipulé et détourné le Concile Vatican II. Dans cette guerre qui en résulte, ces Biens constituent l’infrastructure du combat de la Tradition.

Car dans une guerre, il faut la stratégie, mais aussi l’intendance, l’infrastructure…

La stratégie, c’est l’affaire des généraux et des officiers. En l’occurrence, dans notre résistance, ce furent les conseils de Monseigneur Lefebvre, transmis par les prêtres qu’il a ordonnés ou sacrés, (dont plusieurs l’ont trahi en se ralliant à la Rome apostate pour un statut canonique aussi mensonger qu’illusoire).

Mais une troupe ne peut aller au combat sans armes, sans munitions, sans véhicules, sans bâtiments pour dire la messe, ou faire l’école, ou sans hôpitaux pour les blessés ni maisons de retraite ; sans propriétés pour permettre à des moines ou à des moniales de soutenir les prêtres par leurs prières ; sans maisons pour accueillir ceux qui doivent refaire leurs forces par des retraites avant de retourner au combat ; supprimez donc tout cela !

Que restera-t-il ? Des généraux et des soldats qui n’auront pas même de quoi se vêtir ?

L’ennemi ne le sait que trop bien !

En 1793, il s’est approprié par la violence les biens de l’Église ! En lui permettant en 1801, par un funeste concordat, de survivre par elle-même, grâce à la charité des fidèles.

Entre 1895 et 1905, il a de nouveau chassé les congrégations, et s’est à nouveau approprié par la violence les biens de l’Église.

Et en 1970, c’est par l’intérieur de l’Église elle-même, que la révolution réalisée dans un Concile (89 dans l’Église), s’est de nouveau approprié les biens que les fidèles confiants lui avaient légués ; et chassé les fidèles de leurs églises, et jeté à la rue les prêtres fidèles.

Et voici qu’aujourd’hui se prépare, en grand SECRET, une nouvelle appropriation, (ou expropriation ?) des biens qu’ont accumulés, depuis 40 ou 50 ans, la charité des fidèles de la Tradition, qu’ils ont légués à l’œuvre de Monseigneur Lefebvre.

Car les “accords pratiques” (sans accords doctrinaux !) qui ont failli (provisoirement !) être signés par Monseigneur Fellay, comportaient explicitement la remise des biens de la FSSPX sous l’autorité de Benoît XVI et des évêques ordinaires des lieux où elle est implantée !

Et nous ne savons que trop ce que sont et ce que valent lesdits “ordinaires du lieu” !

Qui ne sont peut-être ni évêques, ni prêtres, si j’en crois les doutes sérieux que Monseigneur Lefebvre lui-même émettait de son vivant sur les ordinations et les sacres dans les nouveaux rites issus de Vatican II !

Hold-up sur la Fraternité !

Hold-up sur notre “bien commun” pour la défense de la Foi ?

Ce n’est pas encore fait ?

Mais nous sommes au bord ! Et c’est un devoir de parler, avant qu’il ne soit trop tard !

Puissent les prophéties de Jérémie empêcher le porte-plume de Monseigneur Fellay d’apposer sa signature dans un accord trompeur consacrant ledit Hold-up !

Qu’il se souvienne du sort de “la perdrix qui couve des œufs qu’elle n’a pas pondus” !… (Jer. XVII-11)

 

DE TEL-AVIV À MENZINGEN

C’est ainsi que l’on peut constater sur Internet le compte rendu d’un événement fort intéressant. Il s’agit d’une collecte de fonds, organisée à New-York en septembre 2010, par les “Amis américains de l’université de Tel-Aviv”.

Les participants sont des anciens de l’Université de Tel-Aviv, qui collectent des fonds pour aider les Juifs de la Diaspora à se rendre dans l’État d’Israël pour fréquenter l’université de Tel-Aviv. Dans les photographies figure un certain avocat nommé Maître Maximilien Krah.

Ce n’est certes qu’un détail ? Mais on peut aussi savoir que le même Maître Maximilien Krah est membre, à Dresde, en Allemagne de l’Est, du parti libéral, pro-avortement, pro-homosexuel, l’Union chrétienne démocrate (CDU), parti dirigé par “Angela Merkel”, la, chancelière, dont la carrière prendrait ses racines dans la STASI (5).

Dans une documentation, Maître Krah est présenté dans l’éditorial d’une publication du CDU, comme une “sorte de Chrétien”. Selon des sources diverses, il fréquenterait la chapelle Saint Pie V de la FSSPX à Dresde.

Maître Maximilien Krah fut choisi par Monseigneur Fellay pour assurer la défense de Monseigneur Williamson, et sans rentrer dans les détails de la triste affaire que l’on connaît, il faut savoir que c’est lui qui choisit pour cette “défense” (?) Maître Matthias Lossmann, membre du parti “Die Grünen” (les verts). Parti pro-féministe, pro-homosexuel, pro-avortement, dont un membre éminent est un certain Daniel Cohn-Bendit, bien connu en France pour son rôle de vedette dans la révolution culturelle de mai 68.

Pour se défendre, Monseigneur Williamson fut obligé de braver les foudres de Monseigneur Fellay, en prenant un autre avocat, grâce aux arguments duquel il finit par gagner son procès.

Quant à la carrière dudit Maître Krah, elle ne s’arrête pas là. Commandité par Monseigneur Fellay, il est à ce jour “délégué au conseil d’administration” de la société “AG Dello Sarto”, dont le président est Monseigneur Fellay, et dont les membres du conseil sont le premier assistant l’abbé Niklaus Pfluger, et son économe Frère Emeric Baudot.

En fait, la société “AG Dello Sarto” spécule sur les fonds de la Fraternité FSSPX, dans les marchés financiers, ce qui suppose de pratiquer l’usure ! C’est une société commerciale, enregistrée le 13 janvier 2009, qui a émis 100 actions de 1000 Francs Suisses.

Quant au carnet de chèques, deux signatures sont requises : celle de Monseigneur Fellay, et celle d’un laïc, Maître Maximilien Krah. Tous les autres sont tenus d’agir sous la co-signature de Monseigneur Fellay et de Maître Krah !

Voilà une situation bien étrange, qui conduit à se poser bien des questions. Lesquelles ont été posées à Monseigneur Fellay.

Il y est constaté les faits suivants :

I) La disparition brutale d’importants articles théologiques sur les sites de districts de la FSSPX concernant le judaïsme et le rôle crucial joué par nos “frères aînés” (comme Monseigneur Fellay les a appelés cette année) dans les finances, la franc-maçonnerie et le communisme : aucun n’aurait pu être taxé d’ “antisémites” selon les normes que l’Église catholique a honorées de tout temps.

2) Monseigneur Williamson est constamment et publiquement dénigré, humilié et insulté grossièrement.

3) Le journal gauchiste, Der Spiegel, a été choisi pour des interviews soigneusement arrangées et des histoires destinées à faire bouillir la marmite dans “l’affaire Williamson” et contribuer ainsi à la “marginalisation” de l’évêque.

4) Un article scandaleux et erroné publié dans un magazine américain de la FSSPX, “The Angeles”, dans lequel les fidèles ont appris qu’un rabbin talmudique était un saint, et que ledit rabbin a positivement contribué à la préparation de l’Incarnation de Notre-Seigneur Jésus-Christ et à la conversion de Saint Paul.

L’auteur de l’article, constatant la confiance donnée par Monseigneur Fellay à Maître Krah, tant sur le plan financier que juridique, a cru devoir formuler comme suit les questions que l’on peut légitimement poser au supérieur général de la FSSPX :

Votre Excellence :

1) Saviez-vous que Maximilien Krah, disposant actuellement d’un pouvoir et d’une influence considérables dans des domaines importants du fonctionnement interne de la FSSPX, était Juif quand vous lui avez donné votre confiance ?

2) Qui a introduit, ou recommandé, Maximilien Krah en sa qualité d’avocat de la Fraternité Saint Pie X ?

3) Si vous n’étiez pas au courant des antécédents et des relations politiques de Krah, pourquoi n’a-t-il pas fait l’objet d’une enquête approfondie avant d’être introduit au sein de la FSSPX et de ses activités internes ?

4) Pourquoi Krah, qui n’est pas un clerc de la FSSPX ou même un associé de longue date de la Fraternité, possède-t-il un tel pouvoir dans la gestion des fonds de la FSSPX ?

5) Qui sont les actionnaires de Dello Sarto AG ? Sont-ils tous des membres du clergé de la FSSPX ou de congrégations affiliées ? Les actions sont-elles transférables par achat ? En cas de décès, de démission ou de défection d’un actionnaire, comment les actions sont-elles distribuées ? Qui, dans chacun de ces cas, a le pouvoir de conférer, de désigner, de vendre ou de disposer autrement de ces actions ? Vous ? Le gestionnaire ? Les membres du Conseil ? Le Conseil Général ?

6) Pourquoi la Fraternité Saint Pie X s’est-elle engagée dans des activités financières, ce qui peut être normal dans la société moderne, mais ce qui n’est guère susceptible d’être en conformité avec l’enseignement de l’Église concernant l’argent, sa nature, son utilisation et sa fin ?

7) Pourquoi a-t-on autorisé Krak à faire bouillir la marmite dans “l’affaire Williamson” par l’organisation d’entrevues et d’histoires pour le magazine Der Spiegel ?

Comment un chrétien-démocrate est-il censé agir comme intermédiaire dans les contacts avec un journal de gauche peu recommandable ?

8) Pourquoi Krah est-il autorisé à imposer à votre frère dans l’épiscopat un avocat appartenant au parti d’extrême-gauche Die Grünen ?

9) Pourquoi votre frère dans l’épiscopat est-il menacé d’expulsion de la FSSPX pour avoir seulement embauché un avocat qui était réellement intéressé à la lutte contre l’accusation injuste et ridicule de l’incitation ? N’est-ce pas le cas que ceux qui appartiennent à la Maison de la Foi passent avant ceux qui sont au dehors ?

10) Pouvez-vous expliquer pourquoi votre attitude publique envers Monseigneur Williamson a changé, pourquoi vous l’avez constamment rabaissé en public, bien qu’il n’ait à aucun moment et en aucune façon riposté ?

11) Que comptez-vous faire au sujet de M. Krah qui jouit d’une grande influence par sa position au sein de la Fraternité, mais qui ne peut pas sérieusement être considéré comme quelqu’un ayant le meilleur intérêt de la Tradition catholique à cœur ? Allez-vous vous prononcer sur cette question aussi rapidement que vous l’avez fait à l’égard de Monseigneur Williamson ?

 

Voilà une série de questions graves que tous ceux qui, par leurs dons et leurs legs ont contribué à l’accumulation des biens de la FSSPX peuvent légitimement poser !

Car leurs générosités n’ont eu pour but que de combattre pour le maintien d’une cellule de fidélité à l’Église de toujours, et non de voir ainsi partir en fumée leurs efforts dans des spéculations foireuses de la fortune vagabonde et apatride des banques internationales dont on ne sait que trop à qui elles profitent !

 

DE L’ARBITRAIRE À LA TYRANNIE

Celui qui gouverne une société, quelle qu’elle soit, doit le faire dans le respect du droit des personnes qui la constituent et de leur bien commun. Selon l’adage ancien : “Salus populi suprema lex”. (le salut du peuple est la loi suprême)

Mais celui qui gouverne sans droit : “Ille qui non jure principatur” ; celui qui régit contre le bien commun de ses sujets, qui abuse de son autorité par des mesures arbitraires, celui-là mérite le nom de Tyran !

C’est le cas de Monseigneur Fellay, qui se maintient au pouvoir dans la FSSPX par toutes sortes de mesures arbitraires en se fondant sur une obéissance, qui n’est due qu’à des ordres légitimes.

Ainsi par exemple les mesures par lesquelles il prétend réduire au silence d’autres évêques, qui ont autant de droit que lui de parler ; en utilisant contre eux un droit canon que seul un procès canonique pourrait rendre applicable, après audition des prévenus, et jugement rendu par un tribunal régulièrement constitué !

Monseigneur Cauchon avait plus de respect des formes dans son tribunal inique, que Monseigneur Fellay n’en a pour prétendre exclure un évêque dont les prédications gênent ses “intelligences avec l’ennemi”, ou faire taire ceux qui prêchent avec courage et clarté contre Vatican II et le modernisme !

Ces prétentions d’usage du droit canon sont du reste particulièrement ridicules, puisque Monseigneur Fellay dirige une société dépourvue de statut canonique ! Ce que nous confirmait un peu plus haut la déclaration du récent Chapitre présidé par ledit Monseigneur Fellay, où l’on a débattu des “Conditions nécessaires pour une éventuelle normalisation canonique”. Aveu de l’absence de cette dernière !

Non moins arbitraires les décisions récentes de suspendre les ordinations de certains candidats aux ordres, quelques jours avant, au motif que leurs supérieurs ont manifesté leur opposition avec les “accords pratiques” envisagés par le despote de Menzingen !

Non moins arbitraires les décisions prises dans la valse estivale des mutations à laquelle nous assistons depuis quelques années, au terme desquelles nous voyons les prêtres les plus antilibéraux expédiés aux antipodes, tandis que ceux qui sont acquis aux espérances secrètes dudit Monseigneur Fellay sont méthodiquement placés aux postes clefs.

Arbitraires aussi les blâmes ou les réductions au silence de ceux qui parlent encore contre le Concile, la nouvelle messe, le modernisme, etc…

De tout cela résulte une sorte de terrorisme ecclésiastique de type “stalinien” ! (Le mot n’est pas de moi, mais de certains religieux qui en ont été victimes)

Le tout dans l’utilisation du secret, alors que ce qui est en question c’est la FOI dont la défense et les moyens de l’assurer constituent notre Bien commun à tous, du plus grand des évêques au plus humble des fidèles.

 

Le droit à la résistance

Alors que faire ?

Devons-nous être des “chiens muets”, nous taire, accepter sans broncher ces abus de pouvoir, et se résigner à voir une nouvelle fois les meilleurs de nos prêtres jetés à la rue, comme nous l’avons vu dans les années 1970 ? Mais cette fois dans un “ralliement” qui consommerait la trahison de l’œuvre de Monseigneur Lefebvre ?

Ou avons-nous le droit de résistance ?

Pourquoi ne pas demander son avis à Saint Thomas d’Aquin, notre docteur commun ?

« Le gouvernement tyrannique n’est pas juste, parce qu’ordonné non au bien public, mais au bien particulier du gouvernement… Aussi le renversement de ce régime n’a pas le caractère d’une sédition, hors le cas où le renversement du régime tyrannique se ferait avec un tel désordre, qu’il entraînerait pour le pays plus de dommages que la tyrannie elle-même. Mais c’est bien plutôt le tyran qui est séditieux, lui qui entretient discordes et séditions dans le peuple qui lui est soumis, afin de pouvoir plus sûrement le dominer » (6).

Le docteur angélique indique ainsi clairement que c’est le gouvernement tyrannique qui est l’agresseur. Tandis que le peuple, la communauté, ne fait qu’user du droit de légitime défense, qui appartient aux sociétés comme aux individus.

Dans le “de regimine principum”, le même saint Thomas précise :

« Il semble que c’est plutôt par l’autorité publique que l’on doit s’opposer à la tyrannie des princes, et non par l’entreprise de quelques particuliers. Parce que, d’abord, si une société a le droit de se donner un roi, elle a également celui de le déposer ou de tempérer son pouvoir, s’il en abuse tyranniquement Et il ne faut pas croire que cette autorité agisse d’une manière injuste en chassant un tyran qu’elle s’est donnée (…) parce qu’en se conduisant en mauvais prince dans le gouvernement de l’État, il a mérité que ses sujets brisassent le pacte d’obéissance ».

Nous avons le droit de résister !

Et comme il y va du service et de l’honneur du Christ-Roi de nous opposer aux trahisons qui veulent nous compromettre avec “l’église de l’homme”, c’est notre devoir.

Ceux qui en auront le courage seront-ils assez nombreux pour sauver l’œuvre de Monseigneur Lefebvre ?

Je l’ignore !

Mais, avec la grâce de Dieu, s’il n’en reste qu’un, je serai celui-là !

« Qui diligitis Dominum, odite matum » (Psaume 96)

(Vous qui aimez le Seigneur, haïssez le mal)

 

 

D’AUTRES VOIX S’ÉLÈVENT

Nous ne sommes pas seuls à parler contre des accords piégés, et à mettre en garde sur les dangers qui guettent les structures de la Tradition. Malgré une certaine léthargie qui endort bon nombre d’entre nous, ceux qui réfléchissent ont à leur disposition de nombreux moyens d’information.

On trouvera ci-après les titres de nombreux textes, presque tous disponibles par Internet. Ceux qui les désirent peuvent nous les demander en photocopie, en joignant 30 cm d’Euros par page, frais d’envoi compris.

(Les lettres des évêques ont été publiées par nous dans SLB 161, et ne sont pas mentionnées ci-dessous)

Cette liste n’est pas exhaustive, car d’autres documents ont pu nous échapper.

(…)


 

C’est la Guerre ! – “Sous la Bannière” N° 162 (Juillet et août 2012)

 


[1] Militant terme de théologie. “Qui appartient à la milice de Jésus-Christ” (Dictionnaire Limé).

[2] Saint Paul : “qu’il soit anathème” !

[3] André Chénier Eleg.12

[4] Site officiel du district de France le 16 juillet 2012

[5] Police secrète de l’ex-Allemagne de l’Est

[6] Somme théologique IP XLII a.2, ad 3″.

 


Written by Cave Ne Cadas

septembre 17th, 2012 at 3:56 pm

Posted in Adrien Loubier,FSSPX

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