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Un impénitent plagiaire épiscopal !
Et pendant ce temps là………

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Un impénitent plagiaire épiscopal !

Dinoscopus

Et pendant ce temps là………

 

“Willy” nous avait habitué à une théologie pour le moins charabiantesque, bizarroïde (ça rime avec “intégroïde” !) et somme toute complètement incompréhensible jusqu’à ce qu’il vienne d’ajouter l’une de ces « grâces » épiscopa-les (-liennes ?) à son palmarès : le plagiat !

Mgr Richard Nelson <abbr srcset=WILLIAMSON" width="400" height="200" />

Eh oui ! “Willy” nous lit et même assidument ! Son œil gauche, fixé sur une chimère, lorgne sans cesse sur nos écrits, tandis que son œil droit, procède en expert à la « reductio ad sedevacantem », afin qu’il NE puisse être dit qu’il nous ressemble un peu, même de loin !

Pris soudain d’une inspiration soudaine, il découvre la sentence de l’exorcisme de Léon XIII tout en nous gratifiant d’une autre, complètement hallucinée : « L’autorité est à l’envers, renversée » nous dit-il, pensant sans doute que Léon XIII va faire mieux passer Williamson !…

Et comme pour mieux asséner cette “vérité épiscopale” à ses lecteurs et partisans, il donne dans le registre familier et nous déclare sans rire : « L’Église (oui, la vraie !) est fichue, du sommet jusqu’en bas ! » Pour ajouter ensuite, de peur de réveiller des instincts bassement sédévacantistes :

« Je ne suis pas sédévacantiste. »

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LA « GRANDE NOUVELLE » DE LA SALETTE EST-ELLE UN ORACLE DIVIN ?

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Après Le “secret” donné par la « Belle Dame » à Mélanie Calvat poursuivons quelques temps avec Maurice CANIONI dans son dernier livre :

 

Dieu Sera Servi et Glorifié

Par Maurice CANIONI

(Extraits)

 

Canioni : Dieu sera servi et glorifié

 

INTRODUCTION

La Sainte Église est Maîtresse par son pouvoir doctrinal, sanctificateur, législatif et coercitif ; elle est Reine car toutes les nations, doivent lui être « assujetties et lui obéir (Dan. 7, 27). »

La concorde de la Sainte Église et de la puissance civile est voulue par Dieu. Elle est éminemment aimable et désirable, car elle concourt à la Gloire de Dieu, édifie le Règne social de Notre-Seigneur Jésus-Christ, facilite aux individus, aux familles, aux sociétés l’acquisition du nécessaire à la vie temporelle dans la paix sociale, et surtout à chaque personne la poursuite du salut éternel.

Veuillot par NadarDans L’illusion libérale, Louis Veuillot décrit admirablement cette alliance des deux forces : la tiare et l’épée, la parole de Vérité et le bras séculier :

« La société chrétienne, dans l’état normal, se maintient et s’étend au moyen de deux forces qui doivent être distinctes non séparées, unies non confondues, subordonnées non égales. L’une est la tête, l’autre le bras ; l’une est la parole suprême et souveraine du pontife, l’autre la puissance sociale. La société chrétienne étant premièrement et avant tout chrétienne, soumet tout à cette première loi ; et elle met toutes choses en leur place, parce qu’elle met d’abord à sa place son seul vrai Seigneur et Maitre, Jésus-Christ. Elle le met à sa place souveraine dans la société comme tous les fidèles le mettent à sa place souveraine dans les âmes [et dans la famille] ; et de là naissent l’ordre, la liberté, l’unité, la grandeur, la justice, l’empire, la paix. Ainsi, à travers et malgré les déchirements suscités par les passions de l’infirmité humaine, se forma dans sa variété magnifique cette communauté de l’Europe qu’on pût appeler la République ou même la Famille chrétienne ; œuvre merveilleuse, brisée par l’hérésie lorsque la paix intérieure et le progrès des arts lui promettaient la gloire d’étendre au genre humain tout entier le bienfait de la Rédemption. […] Ces deux pouvoirs unis, distincts et subordonnés, par lesquels la société chrétienne se régit, c’est ce que l’on appelle les deux glaives. Car la parole ne serait rien, si elle ne pouvait être, à certain moment, aussi un glaive. La mansuétude du Christ a voulu deux glaives pour que la répression tombât plus tardive et pût être prévenue. Le premier glaive, celui qui ne déchire que les ténèbres, demeure au pouvoir patient et infailliblement éclairé du Pontife. L’autre, le glaive matériel, est dans la main du représentant de la société, et afin qu’il n’erre pas, il doit obéir au commandement du Pontife. C’est le Pontife qui le fait sortir du fourreau et qu’il y fait rentrer. Son office est de réprimer l’erreur agressive, une fois définie et condamnée, de la lier, de l’abattre ; de donner protection à la vérité, soit qu’elle ait besoin de se défendre, soit qu’elle se trouve dans la nécessité d’attaquer à son tour. La main séculière doit faire passage à la vérité, assurer la liberté de ses enseignements, garder au loin la vie de ses ambassadeurs et de ses disciples (1). »

La Révolution de 1789 a déclenché le paroxysme de la guerre à mort entre les deux postérités (Gen. 111, 15). Dans le but d’instaurer l’imperium de Satan sur les nations et sur l’humanité, les gouvernants qui en sont issus pervertissent les cœurs et les intelligences par les lois et l’instruction, corrompent le christianisme par les modes et les principes maçonniques, instrumentalisent l’Église pour l’affaiblir, l’isoler du peuple chrétien et l’éliminer. Confronté au mépris, à la haine et à la violence des États antichristiques, le Saint-Siège proclama fidèlement la Vérité mais, en pratique, fit preuve d’esprit de conciliation et, au prix de grands sacrifices, « pour le bien et la paix du monde », dira Pie XI, pactisa avec ses ennemis.

On dévoile ici une plaie que d’aucuns préféreraient sans doute laisser ensevelie sous la poussière des archives de la petite histoire ! Cependant, hier, aujourd’hui et demain sont un, et le courage de la vérité de l’histoire du temps passé est garant de celui de la vérité de l’heure présente. Depuis le Concordat de 1801, sous la contrainte des gouvernants issus de la Révolution, le Vatican, par volonté de résignation et d’accommodement, a laissé se distendre jusqu’à la rupture l’amarre qui retenait la société chrétienne solidement fixée au Port, c’est-à-dire le Droit chrétien public fondé sur la théologie et la loi ecclésiastique. Cette politique vaticane généra ce que l’on peut dénommer une antithèse entre la Parole de Vérité et les actes relevant des rapports avec la puissance civile antichrétienne.

Cette « fine diplomatie », menée opiniâtrement durant près de 150 ans, a sapé la résistance des autorités religieuses et celle des fidèles à la grande SÉDUCTION de la fin du temps des Nations (Lc. 21, 24). Elle a favorisé et accéléré la « défaite des saints » (Apoc. 13,7) en soumettant les baptisés, constitutionnellement, juridiquement, socialement, aux « pouvoirs établis » tous imbus « des valeurs et des principes » sataniques de la Révolution. Tôt ou tard, « les chefs, les conducteurs du peuple » devaient butter sur l’alternative, soit d’une remise en ordre RADICALE afin d’œuvrer réellement pour le règne social et politique de Notre-Seigneur Jésus-Christ, soit de fuir en avant en définissant, formulant, en principes et en droit, leur transmutation du royaume de Dieu en paradis socialiste et démocratique. La deuxième voie a été choisie en Vatican II qui a réalisé les épousailles des Princes de l’Église avec la démocratie de la maçonnerie universelle et transmué la religion de Jésus-Christ en un diabolique syncrétisme religieux. Contra factum non valet argumentum.

L’Église a perdu sa suprématie sur les Peuples, les Nations et les États quand elle a été privée de son bras séculier. « La force à sa place et faisant son office, voilà l’état régulier. […] Il faudrait (…) donner avec joie tout son sang pour remettre la force dans son sens légitime, pour l’attacher au seul service du droit. La force doit protéger, affermir, venger le plus grand, le plus illustre, le plus nécessaire droit de l’homme, qui est de connaitre et de servir Dieu ; elle doit mettre l’Église à même de dispenser ce droit à tout homme sur la terre. N’abandonnons pas cette vérité que le catholique libéral jette et noie dans le courant, avec tant d’autres (2). »

L’impuissance grandissante du Saint-Siège, sa collusion avec les ennemis du Christ-Roi, l’asservissement des nations chrétiennes aux puissances antichristiques, triple cause instrumentale de l’apostasie générale, étaient-ils inéluctables, irrémédiables ? Mysterium iniquitatis !

Pourquoi s’étonner ? C’est notre histoire depuis la fin du 17ème siècle, résumée dans la « grande nouvelle » apportée à La Salette. La sainte foi sera oubliée, le relâchement pour le service de Dieu sera universel ; les méchants se livreront à toutes sortes de crimes : le blasphème, la profanation du dimanche, la violation de l’abstinence et du jeûne, l’oubli de la prière ; les gouvernants se ligueront pour combattre Jésus-Christ ; les bruits de guerre rempliront la terre ; les mauvais livres abonderont, personne ne s’entendra plus, on ne verra qu’homicides ; une fausse lumière accumulera les ténèbres sur toute la terre, le Saint-Siège perdra la foi et l’Église sa visibilité ; de grands malheurs s’abattront sur l’humanité à la mesure de ses crimes qui percent la voûte des cieux. Nous sommes les témoins et les acteurs de ce drame de la fin des temps brossé par la Vierge à grands traits bibliques. Les hommes s’inquiètent et s’angoissent pour leur avenir ; ils espèrent un libérateur, un homme providentiel qui remettrait de l’ordre dans la maison de l’humanité : Satan se rendra roi du monde en la personne de l’Antéchrist.

Mais alors, le dernier jour du monde serait-il proche ? La Très Sainte Vierge ne le laisse pas entendre. Au contraire, elle promet le Règne de Dieu après la purification universelle et le renouvellement de toutes choses.

 

CHAPITRE I

 

La « Grande Nouvelle »
de la Salette
Est-Elle un Oracle Divin ?

 

Notre-Dame de La Salette

« Et Bien, Mes Enfants.
Vous le Ferez Passer à Tout Mon Peuple »

 

Dans le cours de cette étude, nous appliquerons fréquemment les paroles de Notre-Dame de La Salette aux évènements et à la tragique situation ecclésiale actuelle. Nous pensons en effet qu’il y aurait grande imprudence et sûrement inconvenance, sinon du mépris envers la divine Marie, de ne pas éclairer par ses avertissements la « crise affreuse » que nous traversons, et de ne pas voir en eux une confirmation du jugement théologique que nous devons porter sur ce drame sans précédent. Certains clercs et laïcs, bien que se disant dévots de La Salette, se récrieront : Le Message de la Vierge de La Salette n’est pas un oracle divin, il n’est qu’une révélation privée ; par conséquent nous sommes tenus à certaines réserves dans son utilisation et son interprétation ; on ne peut, sans analogies imprudentes ou prophétisme de mauvais aloi, en voir la réalisation dans l’évolution ecclésiale du dernier siècle et demi, ni l’appliquer aux gravissimes et inouïs désordres actuels.

 

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Written by Cave Ne Cadas

juillet 11th, 2015 at 11:00 pm

Posted in Église Éclipsée,Invalidité nouveaux sacrements,La Salette,Maurice Canioni,Notre-Dame de La Salette,Oracle Divin,Prophétie,sedevacance

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DOM GUÉRANGER, MONSEIGNEUR GAUME, MÊME COMBAT

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En ce vendredi de la quatrième semaine après Pâques, nous vous soumettons une bonne méditation avec ce texte de Dom Prosper Guéranger, OSB, qui démontre que ce moine, liturgiste, théologien et fondateur de Solesmes et Mgr Gaume ont mené le même combat…

Nous le dédicaçons tout spécialement à monsieur l’abbé Belmont !
(voir la Réponse aux attaques contre Mgr Gaume des ESR)

 

*
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Dom Guéranger, Monseigneur Gaume, Même Combat

Vendredi de la quatrième semaine après Pâques

Dom Prosper Guéranger vers 1840

Dom Prosper Guéranger vers 1840

 

Béni soit notre Sauveur ressuscité qui nous a dit en ces jours : « Celui qui croira et sera baptisé, sera sauvé ! » Grâce à Sa miséricorde, nous croyons et nous avons été régénérés dans le saint Baptême ; nous sommes donc dans la voie du salut. Il est vrai que la foi ne nous sauverait pas sans les œuvres ; mais les œuvres aussi sans la foi seraient incapables de nous mériter le salut. Avec quel transport ne devons-nous pas rendre grâces à Dieu qui a produit en nous par Sa grâce ce don inénarrable, premier gage de notre béatitude éternelle ! Avec quel soin ne devons-nous pas veiller à le conserver intact, à l’accroître par notre fidélité ! La foi a ses degrés, comme les autres vertus ; notre prière doit donc être souvent celle que les Apôtres adressèrent à Jésus : « Seigneur, augmentez en nous la foi » (Luc. XVII, 5).

Nous sommes appelés à vivre dans un siècle où la foi est diminuée chez la plupart de ceux qui croient : et c’est là l’un des plus grands dangers qui peuvent assaillir le chrétien en ce monde. Quand la foi est languissante, la charité ne peut que se refroidir. Jésus demande à Ses disciples s’ils pensent que, lors de Son dernier avènement, Il trouvera encore de la foi sur la terre (Luc. XVIII, 8). N’est-il pas à craindre qu’elle ne soit voisine de nous, cette époque où les cœurs seront comme paralysés par le manque de foi !

La foi procède de la volonté mue par l’Esprit-Saint. On croit, parce qu’on veut croire ; et c’est pour cette raison que le bonheur est dans la foi. L’aveugle à qui Jésus rendit la vue, exhorté par Lui à croire au Fils de Dieu, répond : « Quel est-Il ? afin que je croie en Lui » (Jean. IX, 36). Ainsi devons-nous être disposés en présence de l’objet de notre foi. Croire, afin de connaître ce que nous ne connaîtrions pas sans la foi ; alors Dieu se manifeste à notre pensée et à notre cœur.

Mais vous rencontrez des chrétiens qui se scandalisent des saintes hardiesses de la foi. Ils nous parlent sans cesse des droits de la raison ; ils accusent les fidèles de méconnaître sa dignité, son étendue, son origine divine. Que les fidèles se hâtent donc de leur répondre : « Nous n’avons garde de nier la raison ; l’Église nous fait un devoir de reconnaître l’existence d’une lumière naturelle en nous ; mais en même temps elle nous enseigne que cette lumière, déjà obscurcie par l’effet de la chute originelle, serait incapable, fût-elle même demeurée dans son intégrité, de découvrir par ses seules forces la fin à laquelle l’homme est appelé, et les moyens d’y parvenir. La foi seule peut établir l’homme dans les conditions de la destinée sublime à laquelle la divine bonté l’a appelé ».

D’autres se persuadent qu’il existe pour le chrétien parvenu à l’âge du développement de la raison, une sorte de liberté de suspendre l’exercice de la foi, afin d’examiner s’il est raisonnable de continuer à croire. Combien font naufrage contre l’écueil que leur présente ce coupable préjugé ! La sainte Église cependant enseigne depuis les Apôtres jusqu’à nos jours, et continuera d’enseigner jusqu’à la fin des siècles, que l’enfant qui a reçu le saint Baptême a reçu en même temps la foi infuse dans son âme, qu’il est pour jamais membre de Jésus-Christ et enfant de Son Église ; et que si, à l’âge de raison, la foi est combattue en lui par le doute, il reçoit la grâce pour anéantir le doute par la foi, et risquerait son salut en suspendant sa croyance. Non assurément que l’Église lui interdise de confirmer sa foi par la science ; loin de là ; car alors il ne cesse pas de croire. C’est « la foi qui cherche l’intelligence », selon la belle parole du grand saint Anselme, et pour récompense elle la trouve.

On en rencontre d’autres qui admettent qu’au sein même de la société chrétienne, il peut exister des philosophes, c’est-à-dire des hommes étrangers à la foi, professant sur Dieu et sur Sa créature un enseignement où la parole révélée n’est pour rien, une morale dépourvue de l’élément surnaturel. Des chrétiens acceptent ces philosophes, les louent et les honorent, leur reconnaissent plus ou moins implicitement le droit d’être ce qu’ils sont. Aveugles, qui ne voient pas qu’ils sont en présence de l’apostat ! qui ne sentent pas le frisson qu’éprouvèrent tous les enfants de l’Église, lorsque Julien, cherchant en vain à laver la trace ineffaçable de son baptême, se déclara philosophe sous les yeux d’une génération issue des Martyrs !

Parlerons-nous des tristes effets que produit pour la foi la fréquentation des hérétiques, les complaisances périlleuses qu’elle entraîne, les arrangements déplorables qu’elle fait naître dans un grand nombre d’esprits ? La terrible ligne de démarcation tracée par saint Jean, dans sa deuxième Épître (II JOHAN. X, 11), tend à s’effacer ; et la rappeler seulement serait déjà pour plusieurs un sujet de scandale. Il n’y paraît que trop par la facilité avec laquelle se contractent ces mariages mixtes qui commencent par la profanation d’un sacrement, et conduisent doucement à l’indifférentisme la partie catholique, qu’un entraînement, ou des calculs humains, ont égarée dans des voies si peu sûres. Quelles clameurs n’exciterions-nous pas si, dans notre pays, nous osions parler le langage qu’osait tenir dans Londres un illustre apôtre de la piété catholique ? Prenons du moins la liberté de le répéter après lui :

« L’ancienne haine de l’hérésie devient rare ; on perd l’habitude de regarder Dieu comme l’unique vérité, en sorte que l’existence des hérésies n’est plus un sujet d’épouvante. On tient pour certain que Dieu ne doit rien faire qui nous soit pénible, et que Son autorité ne doit prendre aucune forme désagréable ni blessante pour la liberté de Ses créatures. Comme le monde a rejeté les idées exclusives, il faut bien que Dieu suive le progrès et mette de côté des principes surannés dans Sa conduite à notre égard. Les majorités doivent finir par avoir le dessus : telle est la règle et le fait d’expérience dans un pays constitutionnel. C’est ainsi que la discorde et l’erreur en religion ont fini par devenir moins odieuses et moins alarmantes, simplement parce qu’on s’y est accoutumé. Il faut une certaine hardiesse de cœur et d’intelligence pour croire que toute une grande nation ait tort, ou que tout un siècle puisse aller de travers. Mais la théologie, dans sa simplicité, met bravement le monde tout entier au ban comme pécheur, et ne trouve pas de difficulté à n’assigner à la vraie Église qu’une portion modérée de la population du globe. La croyance dans la facilité du salut hors de l’Église est fort douce, si nous avons des parents ou des amis dans les liens de l’hérésie ; de plus, si nous voulons admettre cette maxime, le monde nous pardonnera une foule d’erreurs et de superstitions, et nous fera l’honneur de nous complimenter de notre religion comme étant un produit littéraire ou philosophique de notre crû, plutôt qu’un don de Dieu. Est-ce donc là un si grand avantage, pour que tant de gens en soient si enchantés, le paient si cher et sans regret ? Il est clair que cette croyance diminue notre estime pour l’Église, et doit affaiblir notre empressement à convertir les autres. Ceux qui font le moins d’usage du système de l’Église, sont naturellement ceux qui le connaissant et l’estimant le moins, seront le moins en état d’en juger ; et avec cela, ce sont justement ceux qui sont les premiers à faire généreusement le sacrifice des prérogatives de l’Église aux exigences de la mollesse et de l’indifférentisme modernes » (William Faber. Conférences spirituelles. Le ciel et l’enfer, page 341).

 

Signalons encore comme l’une des marques de la décadence de l’esprit de foi chez un grand nombre qui remplissent d’ailleurs les devoirs du chrétien, l’oubli, l’ignorance même des pratiques les plus recommandées par l’Église. Combien de maisons habitées exclusivement par des catholiques, où l’on chercherait en vain une goutte d’eau bénite, le cierge de la Chandeleur, le rameau consacré le jour des Palmes : ces objets sacrés et protecteurs que les huguenots du XVI° siècle poursuivaient avec tant de fureur, et que nos pères défendaient au prix de leur sang ! Quelle défiance chez beaucoup d’entre nous, si l’on parle devant eux de miracles qui ne sont pas consignés dans la Bible ! Quelle incrédulité superbe, s’ils entendent dire quelque chose des phénomènes de la vie mystique, des extases, des ravissements, des révélations privées ! Quelles révoltes soulèvent en eux les récits héroïques de la pénitence des saints, ou même les plus simples pratiques de la mortification corporelle ! Quelles protestations contre les nobles sacrifices que la grâce inspire à certaines âmes d’élite, qu’elle pousse à briser en un moment les liens les plus chers et les plus doux, pour aller s’ensevelir, victimes volontaires, derrière les grilles impénétrables d’un monastère ! L’esprit de foi révèle au vrai catholique toute la beauté, toute la convenance, toute la grandeur de ces pratiques et de ces actes ; mais l’absence de cet esprit est cause que beaucoup n’y voient qu’excès, inutilité, et manie.

La foi aspire à croire ; car croire est sa vie. Elle ne se borne donc pas à adhérer au strict symbole promulgué par la sainte Église. Elle sait que cette Épouse de Jésus possède en son sein toutes les vérités, bien qu’elle ne les déclare pas toujours avec solennité et sous peine d’anathème. La foi pressent le mystère non encore déclaré ; avant de croire par devoir, elle croit pieusement. Un aimant secret l’attire vers cette vérité qui semble sommeiller encore ; et quand le dogme éclate au grand jour par une décision suprême, elle s’associe avec d’autant plus de transport au triomphe de la parole révélée dès le commencement, qu’elle lui a rendu plus fidèle hommage dans les temps où une obscurité sacrée la dérobait encore à des regards moins purs et moins pénétrants que les siens.

 

 

LE JOURNAL DE LA VENERABLE ELISABETTA CANORI MORA

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Les évènements s’éclaircissent…

Les prophéties avaient raison…

Nous publions les extraits du journal de la Vénérable Elisabetta Canori Mora qui traitent de la corruption générale, déjà présente à son époque et dont elle prévoit qu’elle n’aura de cesse de s’accroître jusqu’au terrible châtiment général.

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LE JOURNAL DE LA VÉNÉRABLE ELISABETTA CANORI MORA

La Voie [1], Toussaint 2005, n°30

 

Rappelons que la vie de la Vénérable fut publiée en 1953 et avait reçu trois Imprimatur [2]. Dans ce livre il y avait des extraits de son journal, dont l’essentiel de ses prophéties. Ce journal à l’époque, n’avait pas encore été publié. Cette publication a été faite par la Libreria Editrice Vaticana en 1996 et, à son tour, a reçu l’Imprimatur. Bien sûr, nous ne tenons aucun compte de cet Imprimatur mais en l’occurrence le livre ne reporte rien d’autre que les écrits de la Vénérable. Nous avons confronté les passages du Journal publié dans l’ouvrage de 1953 et ceux du livre de 1996 ; ils correspondent parfaitement. Il n’y a donc pas de raison de mettre en doute l’authenticité du reste du Journal publié en 1996. Du reste, les passages qui ont reçu l’imprimatur en 1953 sont les passages les plus forts, comme on a pu le constater dans le numéro 27 de La Voie.

Quelques précisions enfin à propos des révélations privées : la révélation publique est terminée avec la mort du dernier Apôtre saint Jean. Mais on constate dans l’histoire de l’Église qu’il y a eu beaucoup de révélations privées. Or, celles-ci n’ajoutent rien d’essentiel mais servent seulement à conforter la foi et à donner des précisions sur des faits particuliers. Et même si elles sont approuvées par l’Église, en aucun cas elles ne peuvent appartenir au dépôt de la foi. Ces apparitions, révélations, prophéties font partie des gratiae gratis data [3], des grâces gratuitement données pour le bien d’un particulier ou même de l’ensemble de l’Église. Aujourd’hui beaucoup de personnes courent derrière ces apparitions et leur accordent souvent sans discernement une importance démesurée. Ce sont ceux que l’on appelle les apparitionnistes. À l’inverse, d’autres rejettent quasi systématiquement toute manifestation de ce genre. Voici ce que dit le Dictionnaire de théologie catholique pour le mot “apparitions” : « En les acceptant [les apparitions], l’Église indique seulement qu’on peut les regarder comme authentiques. Si donc il faut éviter à leur sujet des négations téméraires, superbes, plus ou moins systématiques, on conserve aussi le droit d’examiner chacune d’elles selon les règles de la prudence et les principes de la critique historique. »

Le Journal écrit en italien dans lequel la Vénérable s’adresse à son directeur spirituel a été écrit d’un seul jet et n’a probablement pas été revu. C’est pourquoi l’on constate des lourdeurs, des répétitions que nous avons cherché à atténuer dans la traduction mais sans pouvoir toujours y parvenir, de crainte de ne pas transmettre fidèlement la pensée de la Vénérable. Au début de chaque extrait la page et le numéro du paragraphe sont précisés.

 

 


 
[1] La Voie n° 27 n’ajoutant rien au texte a été omise.

[2] La venerabile Elisabetta Canori Mora, Daniella Klitsche de la Grange Annesi, Roma Tipografia Agostiniana, 1953. E vicariatu Urbis, die 10 mardi 1953 +Aloysius Traglia Archiep, Cæsarien ; vicesgerens. Imprimatur. Nihil obstat. Romæ, die 2 martii 1953. S. Natucci. Fidel promotor gen. Nihil obstat. Romæ, die 8 martii 1953 Aloysius Manzini. Barn, Rev, deleg.

[3] Saint Paul aborde cette question dans une de ses Épîtres : « C’est pourquoi, je vous le déclare : personne, parlant avec l’Esprit de Dieu, ne dit : “Anathème à Jésus”, et nul ne peut dire : “Jésus est Seigneur”, s’il n’est avec l’Esprit Saint. Il y a, certes, diversité de dons spirituels, mais c’est le même Esprit ; diversité de ministères, mais c’est le même Seigneur ; diversité d’opérations, mais c’est le même Dieu qui opère tout en tous. À chacun la manifestation de l’Esprit est donnée en vue du bien commun. À l’un, c’est un discours de sagesse qui est donné par l’Esprit ; à tel autre un discours de science, selon le même Esprit ; à un autre la foi, dans le même Esprit ; à tel autre les dons de guérisons, dans l’unique Esprit ; à tel autre la puissance d’opérer des miracles ; à tel autre la prophétie ; à tel autre le discernement des esprits ; à un autre les diversités de langues, à tel autre le don de les interpréter. Mais tout cela, c’est l’unique et même Esprit qui l’opère, distribuant ses dons à chacun en particulier comme il l’entend. De même, en effet, que le corps est un, tout en ayant plusieurs membres, et que tous les membres du corps, en dépit de leur pluralité, ne forment qu’un seul corps, ainsi en est-il du Christ. Aussi bien est-ce en un seul Esprit que nous tous avons été baptisés en un seul corps, Juifs ou Grecs, esclaves ou hommes libres, et tous nous avons été abreuvés d’un seul Esprit ». (I Corinthiens, XII).

 
 


 

Beaucoup de prêtres infidèles

112 – Le 24 février 1814 après la sainte communion les trois anges se sont de nouveau présentés et m’ont invité à aller avec eux dans le souterrain susdit. Avec leurs flambeaux, ils me montraient ce qui se faisait dans cet endroit obscur.

Je voyais beaucoup de ministres du Seigneur qui se dépouillaient l’un l’autre ; beaucoup s’arrachaient avec rage les ornements sacrés, je voyais les ministres du Seigneur eux-mêmes renverser les autels sacrés, je les voyais piétiner avec beaucoup de mépris les ornements sacrés [4]. A travers une lucarne j’ai vu l’état misérable du peuple : quelle confusion, quel gâchis, quelle ruine, je ne peux pas l’expliquer.

(…)

196 – Pour me convaincre (de me donner à Lui), Dieu daigna me montrer les calamités de l’Église. Pour la deuxième fois, je suis venue voir le bâtiment ruiné, j’ai été conduite à l’intérieur et m’ont été montrés les troubles qui agitent l’Église. Mon Dieu, que puis-je dire ? Il n’est pas possible de le croire !

Je vis comment les personnes indignes prévalent sur la justice en déshonorant Dieu ! Je vis l’oppression des pauvres! Je vis les sacrilèges que commettent tant de ministres de Dieu ! Je vis leur cupidité, leur attache aux biens transitoires, l’oubli du véritable culte de Dieu ! Je vis le bien apparent, fait pour des fins indirectes ! Que ces délits sont graves au point qu’on ne peut pas les comprendre !

Devant ces faits je m’effrayai et craignant presque que Dieu fut sur le point de châtier le monde, je tremblais de la tête aux pieds depuis le début. Puis je fus conduite à voir le sanctuaire et, pour le respect du culte de Dieu, il me fut commandé d’entrer les pieds nus. Me fut montrée la mauvaise administration des sanctuaires. Je vis le grand déshonneur que Dieu subit de la part des mauvais prêtres. Puis je fus conduite au moyen d’un escalier dans un lieu très élevé, où il me fut donné de voir le juste dédain de Dieu, irrité contre nous, pauvres pécheurs.

 

 


 
[4] N’est-ce pas ce qui arrive aujourd’hui ?

 
 

Les graves afflictions de l’Église

p. 284

256 – Le 7 juin 1815 pendant la sainte communion, je fus conduite dans un lieu solitaire où je fus avertie des nombreuses afflictions que devra souffrir notre mère la Sainte Église. Ô combien de peines devrons-nous souffrir ! Dieu veut renouveler le monde entier. Cela ne peut pas se faire sans un grand massacre dévastateur [5]. Mon Père [le directeur spirituel de la Vénérable NDLR], il est préférable de ne pas en parler.

 

257 – Le 7 juin 1815, jour du retour de notre Saint-Père (Pie VII) à Rome, toute la ville était pleine d’allégresse et mon esprit était très mélancolique. Me furent montrées les graves afflictions que notre mère la Sainte Église devra endurer de ceux qui, sous l’apparence du bien, cherchent à la ruiner.

En réalité, ces personnes, sous une peau d’agneau, sont des loups ravisseurs qui cherchent sa totale destruction. Ceux-ci, bien qu’ils n’apparaissent pas comme tels, sont d’implacables persécuteurs de Jésus crucifié et de Son Épouse la Sainte Église.

Il me semblait voir le monde entier sens dessus dessous, spécialement la ville de Rome. Je connaissais la variété des fausses opinions qui se cachent sous le manteau de la vraie religion catholique [6]. Je connaissais la diversité des partis qui conspiraient les uns contre les autres ; ces misérables se lacéraient dans leur renommée, s’en prenaient mutuellement à leur honneur, s’entretuaient sans pitié.

Que dirai-je après du Sacré Collège ? Ses membres s’étaient soit dispersés, soit détruits, soit tués sans pitié selon leur opinion. Les clercs séculiers et la noblesse étaient traités d’une manière semblable, et même pire encore. Les clercs réguliers n’étaient pas totalement dispersés mais ils étaient décimés. Beaucoup d’hommes de toutes conditions, sans qu’on puisse les dénombrer, périssaient dans ces massacres mais tous n’étaient pas réprouvés. Beaucoup d’entre eux étaient des hommes de bonnes mœurs et menaient une vie sainte. Le monde entier était dans une très grave désolation ; le petit troupeau de Jésus-Christ adressait au Très-Haut des prières enflammées afin qu’Il daignât suspendre un tel massacre et une telle ruine. Selon le désir de ce petit nombre, les massacres causés par les hommes s’arrêtaient tandis que commençait celui infligé par Dieu.

Le ciel se couvrit d’un noir de suie, les foudres les plus terribles éclataient : soit elles brûlaient, soit elles réduisaient tout en cendres. La terre, pas moins que le ciel, était toute bouleversée. Les séismes les plus horribles, les gouffres les plus épouvantables causaient les derniers massacres sur la terre.

De cette manière furent séparés les bons catholiques des faux chrétiens. Beaucoup de ceux qui auparavant niaient Dieu, Le confessaient et Le reconnaissaient pour le Dieu qu’Il est. Tous L’estimaient, L’adoraient, L’aimaient. Tous observaient Sa sainte loi. Tous les religieux et religieuses se soumettaient à la vraie observance de leurs règles. Le clerc séculier faisait l’édification de la sainte Église. Dans les ordres religieux fleurissaient des hommes de grande sainteté et de vie très austère. Le monde entier était dans la paix. Tout cela est écrit par obéissance.

 

 


 

[5] Certains traditionalistes pensent que l’on peut revenir à la situation d’une Église en ordre sans passer au préalable par un terrible châtiment. Tel n’est cependant pas le sentiment de beaucoup d’auteurs qui traitent de la crise de l’Église depuis deux siècles sans même parler des innombrables prophéties dont celle de la Vénérable. On pourrait multiplier les avertissements angoissés. Nous nous bornerons à citer saint Pie X qui, en constatant les malheurs de son temps, s’exprimait ainsi dans sa première encyclique : « Nous éprouvons une sorte de terreur à considérer les conditions funestes de l’humanité à l’heure présente. De nos jours, les nations ont frémi et les peuples ont médité des projets insensés contre leur Créateur. Qui pèse ces choses a droit de craindre qu’une telle perversion des esprits ne soit le commencement des maux annoncés pour la fin des temps, et que véritablement “le fils de perdition”, dont parle l’apôtre, n’ait déjà fait son avènement parmi nous » (E Supremi apostolatus, 4 octobre 1903). En effet, le mal est aujourd’hui trop profond, trop ancré dans le monde, dans les cœurs, dans les consciences, dans les institutions, dans les familles et dans les individus pour que l’on puisse faire l’économie d’un châtiment divin qui, seul, pourra restituer toutes choses et rétablir l’ordre voulu par Dieu afin d’opérer le salut des hommes.

[6] Il ne faut pas oublier que les modernistes qui aujourd’hui occupent, occultent et éclipsent l’Église catholique sont maîtres dans l’art de cette dissimulation. Saint Pie X les dénonçaient en 1907 dans son Encyclique Pascendi :

« Ce qui exige surtout que Nous parlions sans délai, c’est que, les artisans d’erreurs, il n’y a pas à les chercher aujourd’hui parmi les ennemis déclarés. Ils se cachent et c’est un sujet d’appréhension et d’angoisse très vives, dans le sein même et au cœur de l’Église, ennemis d’autant plus redoutables qu’ils le sont moins ouvertement. Nous parlons, Vénérables Frères, d’un grand nombre de catholiques laïques, et, ce qui est encore plus à déplorer, de prêtres, qui, sous couleur d’amour de l’Église, absolument courts de philosophie et de théologie sérieuses, imprégnés au contraire jusqu’aux moelles d’un venin d’erreur puisé chez les adversaires de la foi catholique, se posent, au mépris de toute modestie, comme rénovateurs de l’Église ; qui, en phalanges serrées, donnent audacieusement l’assaut à tout ce qu’il y a de plus sacré dans l’œuvre de Jésus-Christ, sans respecter sa propre personne, qu’ils abaissent, par une témérité sacrilège, jusqu’à la simple et pure humanité.

« Ces hommes-là peuvent s’étonner que Nous les rangions parmi les ennemis de l’Église. Nul ne s’en étonnera avec quelque fondement qui, mettant leurs intentions à part, dont le jugement est réservé à Dieu, voudra bien examiner leurs doctrines, et, conséquemment à celles-ci, leur manière de parler et d’agir.

« Ennemis de l’Église, certes ils le sont, et à dire qu’elle n’en a pas de pires on ne s’écarte pas du vrai. Ce n’est pas du dehors, en effet, on l’a déjà noté, c’est du dedans qu’ils trament sa ruine ; le danger est aujourd’hui presque aux entrailles mêmes et aux veines de l’Église ; leurs coups sont d’autant plus sûrs qu’ils savent mieux où la frapper. Ajoutez que ce n’est point aux rameaux ou aux rejetons qu’ils ont mis la cognée, mais à la racine même, c’est-à-dire à la foi et à ses fibres les plus profondes. Puis, cette racine d’immortelle vie une fois tranchée, ils se donnent la tâche de faire circuler le virus par tout l’arbre : nulle partie de la foi catholique qui reste à l’abri de leur main, nulle qu’ils ne fassent tout pour corrompre. Et tandis qu’ils poursuivent par mille chemins leur dessein néfaste, rien de si insidieux, de si perfide que leur tactique : amalgamant en eux le rationaliste et le catholique, ils le font avec un tel raffinement d’habileté qu’ils abusent facilement les esprits mal avertis. D’ailleurs, consommés en témérité, il n’est sorte de conséquences qui les fasse reculer, ou plutôt qu’ils ne soutiennent hautement et opiniâtrement.

« Avec cela, et chose très propre à donner le change, une vie toute d’activité, une assiduité et une ardeur singulières à tous les genres d’études, des mœurs recommandables d’ordinaire pour leur sévérité. Enfin, et ceci parait ôter tout espoir de remède, leurs doctrines leur ont tellement perverti l’âme qu’ils en sont devenus contempteurs de toute autorité, impatients de tout frein : prenant assiette sur une conscience faussée, ils font tout pour qu’on attribue au pur zèle de la vérité ce qui est œuvre uniquement d’opiniâtreté et d’orgueil. Certes, Nous avions espéré qu’ils se raviseraient quelque jour : et, pour cela, Nous avions usé avec eux d’abord de douceur, comme avec des fils, puis de sévérité : enfin, et bien à contrecœur, de réprimandes publiques. Vous n’ignorez pas, Vénérables Frères, la stérilité de Nos efforts ; ils courbent un moment la tête, pour la relever aussitôt plus orgueilleuse. Ah ! s’il n’était question que d’eux, Nous pourrions peut-être dissimuler ; mais c’est la religion catholique, sa sécurité qui sont en jeu. Trêve donc au silence, qui désormais serait un crime ! Il est temps de lever le masque à ces hommes-là et de les montrer à l’Église universelle tels qu’ils sont.

« Et comme une tactique des modernistes (ainsi les appelle-t-on communément et avec beaucoup de raison), tactique en vérité fort insidieuse, est de ne jamais exposer leurs doctrines méthodiquement et dans leur ensemble, mais de les fragmenter en quelque sorte et de les éparpiller çà et là, ce qui prête à les faire juger ondoyants et indécis, quand leurs idées, au contraire, sont parfaitement arrêtées et consistantes, il importe ici et avant tout de présenter ces mêmes doctrines sous une seule vue, et de montrer le lien logique qui les rattache entre elles ».

Plus tard, le Père Calmel, dans sa préface du catéchisme sur le modernisme de Lémius, affirmait dans la même ligne que saint Pie X : « …Le moderniste a ceci de commun avec d’autres hérétiques, qu’il refuse toute révélation chrétienne. Mais parmi ces hérétiques, il présente ceci de particulier, qu’il dissimule son refus. Le moderniste, on ne le saura jamais suffisamment, est un apostat doublé d’un traître ».

On remarquera en passant que ces vérités, pourtant basiques dans la lutte contre le modernisme, étaient davantage connues et répétées au début de la résistance traditionaliste dans les années 70 que de nos jours. En effet, au fil du temps, la lassitude du combat, la multiplicité des défections, la récurrence de projets d’accords avec la Rome moderniste, les divisions innombrables au sein de la galaxie traditionaliste, la déficience de la transmission auprès des jeunes générations, le poids croissant des mondanités, etc., ont fortement affaibli la conscience de ces vérités. Il suffit de lire les différents revues, journaux et périodiques du monde de la tradition pour s’en convaincre.

(…)

304 – Le 21 octobre 1815, lors de la Communion, j’ai eu connaissance du formidable attentat que les persécuteurs de la religion catholique préparaient ; ceux-ci pensent la déraciner entièrement. Ces misérables veulent ériger des temples aux fausses divinités dans le sein même de l’Église catholique, dans la résidence du Pontife romain, le Vicaire du Christ ! Envisager d’ériger des temples aux fausses divinités ! Quelle impiété, quelle hardiesse exécrable [7] ! Plaise à Dieu que cela n’arrive pas ; recommandons-nous chaleureusement au Seigneur, afin que ces misérables impies ne réussissent pas leurs desseins pervers. Malheur à nous, pauvres catholiques, si ces ennemis peuvent mettre à exécution tout ce qu’ils ourdissent contre nous !

« Tous ceux qui entreront dans ces assemblées, tous ceux-là mourront ! », me disait Notre Seigneur. À ces mots, mon âme s’effraya : « Comprends-tu de quelle mort j’entends parler ? », ajouta le Seigneur, « J’entends parler de cette mort qui enlève la foi aux âmes. »

À ces mots mon esprit se remplit d’une grande tristesse, ayant eu à ce moment-là une idée du grand nombre de ces pauvres âmes, qui malheureusement mourront [8].

 


 

[7] Nous voyons presque deux cents ans après se réaliser sous nos yeux ce que la Vénérable prédisait ! À Rome ont été construits une synagogue, la plus grande mosquée d’Europe et des temples de beaucoup d’autres religions ! On a vu les églises catholiques être le théâtre de beaucoup de cultes de fausses religions jusqu’à faire trôner sur un tabernacle dans l’église Saint-Pierre à Assise un Bouddha. Les chrétiens des premiers siècles déracinaient et détruisaient les temples des fausses religions pour installer la vraie religion : aujourd’hui on fait tout le contraire !

[8] Ces actes abominables ne sont pas hélas sans conséquence ; les paroles de Dieu sont terribles et il ne faut pas se leurrer sur les châtiments qui en seront la suite logique. Le tremblement de terre à Assise n’en est probablement qu’un pâle aperçu…

(…)

L’Église réduite à l’ultime désolation

p. 408

389 – Le 8 décembre, fête de l’Immaculée Conception de la très Sainte Vierge Marie, notre très tendre Mère ; en assistant à la messe chantée, mon esprit se recueillit intimement. À ce moment-là, Dieu daigna m’élever à un degré particulier d’union avec Lui. Il me montra Sa divine justice irritée contre les hommes. Je fus transportée en esprit, en un lieu élevé, d’où me fut montrée l’horrible scène du formidable châtiment que Dieu était prêt à envoyer sur la terre, pour les énormes péchés. À ce seul souvenir, je me sens remplie de terreur et, l’esprit accablé par une profonde tristesse, je prie incessamment le Seigneur d’atténuer Sa colère, par les mêmes mérites de Son très saint Fils Jésus.

Je continue : Il me fit voir donc l’horrible scène. Mon Dieu, quelle terreur ! je vis d’un côté la mort de notre Saint Père (Pie VII expira le 20 août 1823) ; Dieu tout aimable l’appelait à Lui ; et lui, gentiment, recevait l’invitation, et calmement, mourait.

À sa mort, voici la gravissime ruine de notre sainte Mère l’Église : voici Dieu irrité contre nous ! Ô quelle épouvante ! Ô quelle crainte ! notre chère Mère, la très sainte Vierge Marie, avait les bras ouverts pour nous protéger de la colère de Dieu. Mais Dieu n’écoutait ni prière, ni sacrifices, ni victimes. Mais voilà que nous sommes déjà esclaves d’un barbare qui se déchaîne contre nous et notre mère, la Sainte Église.

Pauvres religieuses, pauvres religieux ! Tous hors des cloîtres sacrés, vous serez expulsés sans douceur, mais avec brutalité. Les temples sacrés étaient dévastés, le culte de Dieu était profané. Et par qui ? par ceux qui normalement devraient le soutenir. C’étaient ceux-là même qui, effrontément, se rebellaient et cherchaient la totale destruction de notre sainte Mère l’Église, qui, en un instant, était réduite à l’ultime désolation par ces fils rebelles [9].

Mais bonheur pour le petit troupeau de Jésus-Christ, qui, fidèle et constant à Dieu, au milieu de la barbarie, sut conserver pure et intacte la divine loi du saint évangile et ses dogmes sacro-saints. Les ferventes prières des bons fidèles poussèrent prestement le cœur de Dieu à nous libérer de la féroce persécution.

Brusquement, on vit une splendeur qui entourait notre chère Mère, la sainte Église, et ses fils fidèles. En un moment, par une main toute-puissante, les féroces persécuteurs furent détruits. À ce grand prodige, la sainte Église fut enrichie de nouveaux fils. Ceux qui ne croyaient pas en Dieu, à l’apparition de cette nouvelle splendeur, devinrent adorateurs du crucifix. À la vue de ce grand spectacle de tourments et de joie, je ne saurais dire en quel état fut mon esprit ; je crus perdre effectivement la vie.

 

 


 

[9] Ne sont-ils pas les modernistes de notre époque ?

 
 

Et en ces temps où L’Union Européenne impose le mariage des invertis et où les Loges nous renvoient à l’époque de Sodome et Gomorrhe, la Vénérable Elisabetta Canori Mora traitait déjà de la corruption générale, en ces termes :

ILS PORTENT EN TRIOMPHE LES VICES CAPITAUX

 

Le dédain de Dieu

p. 428

411 – Le 15 novembre 1818 mon pauvre esprit fut favorisé d’une grâce spéciale par le Seigneur pendant les oraisons. Je fus envahie par une quiétude intérieure, ma pauvre âme jouissait dans le repos de la douce présence de son Seigneur tant aimé qui, au moyen d’illustrations intellectuelles, me donnait des connaissances spéciales concernant Ses justes jugements.

Ma pauvre âme en restait là, profondément recueillie en elle-même et, emplie d’une sainte crainte, elle pénétrait, pleine d’admiration, les jugements inscrutables de Dieu. J’étais toute pénétrée d’un profond respect et d’une vénération intérieure, mon cœur était écrasé par une sainte peur, et, pleine de révérence, j’adorais profondément les divins jugements éternels de Dieu que par Sa bonté il me faisait comprendre avec une très grande clarté.

L’âme, à cette connaissance, se complaisait dans son Dieu amoureux, en trouvant ses jugements divins si saints, si droits, si justes.

Oh comme l’âme se liquéfiait de complaisance, de félicité, d’amour dans la connaissance des perfections de son Dieu d’amour ! Mais pendant que je me délectais dans mon souverain Bien, je l’ignore et je ne puis l’exprimer, je fus saisie par une nouvelle vision et, tout à coup, le monde me fut montré. Je le voyais tout en révolte, sans ordre, sans justice, les sept vices capitaux portés en triomphe, et partout je voyais l’injustice, la fraude, le libertinage et toutes sortes d’iniquités qui régnaient.

Le peuple de mauvaises mœurs, sans foi ni charité mais complètement immergé dans les affaires crapuleuses et dans les maximes perverses de la philosophie moderne.

Mon Dieu ! quelle peine mon esprit éprouvait en voyant que tous ces peuples avaient la physionomie de bêtes plutôt que d’hommes. Oh quelle horreur mon esprit avait de tous ces hommes si déformés par le vice [10] !

Je me voyais sur une grande hauteur, comme séparée de cet endroit si misérable, et au moyen d’une lumière qui éclairait ce monde si sombre, je voyais toutes les iniquités susmentionnées et au moyen de la grâce je connaissais la malice profonde de ces misérables.

Oh comme s’affligeait mon pauvre cœur, combien de larmes je versais à voir tant d’iniquités !

Mais voilà que soudainement le monde changeait de scène. Voilà le dédain de Dieu qui, tout à coup, entourait le monde entier en faisant éprouver à ces peuples vicieux la rigueur de Sa très droite justice.

Mon esprit, en voyant le dédain de Dieu envers ces misérables, gémissait terrifié par la peur, et avec d’abondantes larmes déplorait leur sort misérable, et, me recueillant, je m’humiliais profondément, je louais sans cesse et je bénissais la bonté infinie de Dieu qui m’avait soustraite à une si terrible ruine, alors même que je m’estimais digne de n’importe quel châtiment à cause de mes péchés.

De nouveau, je baissai le regard vers le monde, et je vis les grands tourments qui de chaque côté l’encerclaient. Toutes les choses sensibles qui apparaissaient sur la terre, je les voyais sans ordre, sans harmonie, tout était en révolte, tout était confus. L’ordre de la nature était complètement bouleversé: Le seul fait de regarder la terre montrait le dédain de Dieu. En un instant le monde entier était dans une très grande désolation.

Oh combien de cris, combien de larmes, combien de soupirs, de voix plaintives résonnaient dans ce théâtre de tristesse ! Puis je voyais, au milieu de beaucoup de gens iniques, un démon très laid qui parcourait le monde avec beaucoup d’orgueil et d’arrogance. Celui-ci tenait les hommes dans un pénible esclavage, et d’une domination orgueilleuse voulait que tous les hommes lui fussent assujettis, en renonçant à la foi de Jésus-Christ, en n’observant pas Ses saints commandements, et en se donnant comme proie au libertinage et aux maximes perverses du monde, en adoptant la philosophie vaine et fausse de nos modernes et faux chrétiens.

Oh quelle grande misère à déplorer vraiment avec des larmes infinies !

Voir que derrière ces fausses maximes il courait follement toutes sortes de gens, de toutes classes, de tous âges, non seulement séculiers, mais aussi des ecclésiastiques de toute dignité, tant séculiers que réguliers [11] !

Dans cet état si déplorable mon pauvre esprit pleurait amèrement, et se troublait grandement en voyant Dieu, qui est la bonté même et qui mérite d’être aimé, tant outragé et trahi. Ma peine était si grande que je croyais vraiment mourir à ce moment-là d’un coup mortel, tant était grande l’affliction de mon pauvre esprit, en voyant mon Dieu tant aimé si offensé.

Oh que n’aurais-je pas fait, que n’aurais-je pas souffert pour compenser les graves injures que ces faux chrétiens [12] infligeaient au Dieu éternel ! Face à ce spectacle, ma pauvre âme s’offrit à souffrir n’importe quelle peine, n’importe quel tourment, n’importe quelle vexation diabolique. J’unis ma pauvre offrande au divin Père éternel, en unissant mon sacrifice à celui de Son très Saint Fils, et je Le priai que, par les mérites infinis de Jésus-Christ, Il daignât recevoir mon pauvre sacrifice, en promettant de m’exercer avec plus de rigueur et d’âpreté à la pénitence, au jeûne, à l’oraison, aux veilles, comme, avec la grâce de Dieu, je l’exécutai ponctuellement, avec la permission de mon estimé père spirituel.

 

 


 

[10] Actuellement non seulement tous ces vices sont pratiqués et mis à l’honneur mais plus encore ils sont légalisés et promus par beaucoup d’États, qu’il s’agisse de la contraception, de l’avortement, de la pornographie, du concubinage, du divorce, de l’homosexualité, etc.

[11] Josef Ratzinger, lorsqu’il était « Préfet de la Congrégation pour la doctrine de la Foi », a dit : « L’Église coopère avec le “monde” pour construire le “monde”… Le rapport entre l’Église et le monde est donc vu comme un colloque, comme un “parler ensemble… Si l’on cherche un diagnostic global du texte (de la Constitution Gaudium et Spes), on pourrait dire (compte tenu des textes sur la liberté religieuse et sur les religions du monde) qu’il est une révision du syllabus de Pie IX, une sorte de contre-syllabus Le texte joue le rôle d’un contre-syllabus dans la mesure où il représente une tentative pour une réconciliation officielle de l’Église avec le monde tel qu’il était devenu depuis 1789par monde on entend, au fond, l’esprit des temps modernes, en face duquel la conscience de groupe dans l’Église se ressentait comme un sujet séparé qui, après une guerre tantôt chaude et tantôt froide, recherchait le dialogue et la coopération » (R.P. p. 426-427). « Nous nous sentons une responsabilité dans ce monde et désirons lui apporter notre contribution de catholiques. Nous ne souhaitons pas imposer le catholicisme à l’Occident, mais nous voulons que les valeurs fondamentales du christianisme et les valeurs libérales dominantes dans le monde d’aujourd’hui puissent se rencontrer et se féconder mutuellement » (Cardinal Ratzinger, interview au journal Le Monde, 17/1/1992).

Dans la préface du livre Les Illuminés de Bavière d’Augustin Barruel, Daniele Sironi illustre bien cette triste réalité que nous vivons : « Dans les plans des loges maçonniques, l’Église ne devait pas être anéantie mais conquise et contrôlée : l’affrontement avec elle devait donc être mené sur un plan spirituel. Il devait avoir comme fin ultime la substitution des valeurs morales et religieuses du catholicisme par les valeurs laïques, philanthropiques et humanitaires de la Franc-maçonnerie ». A. Barruel, Gli Illuminati di Baviera, Mondadori 2004.

[12] Voir note 6 [du PDF].

(…)

La justice de Dieu suspendue

(…)

Cette forte prière dite, Dieu, dans Sa bonté infinie, daigna m’exaucer. Il me permit de me rapprocher de Sa Majesté et de retenir Son bras armé afin qu’il ne déclenchât pas le terrible coup de Sa juste fureur. Ainsi momentanément, la justice de Dieu fut suspendue, mais non apaisée car à ses yeux beaucoup d’iniquités se commettent. C’est pourquoi Dieu a décidé d’envoyer une punition effroyable sur la terre, pour laver ainsi tant de saletés et d’iniquités commises. Mais la prière des âmes de prédilection du Seigneur va retarder le châtiment.

Cependant ce temps terrible et redoutable viendra quand même ; Dieu alors fermera Ses oreilles et Il n’écoutera plus aucune prière mais, zélé à venger les torts gravissimes faits à Sa divine justice, Sa main armée punira sévèrement tout un chacun, sans que nul ne puisse ni fuir Sa main vengeresse ni y résister [13].

Recommandons-nous chaleureusement au Seigneur pour qu’Il daigne nous faire miséricorde.

Un jour, après la fête de la Pentecôte de la même année 1820, je priais pour beaucoup de gens riches qui désiraient savoir quelle attitude ils devaient avoir dans les circonstances présentes pour sauver leur personne et leurs biens, alors que partout on entendait parler d’insurrections des peuples, lesquelles faisaient craindre quelque révolte dans notre ville de Rome à l’instar des autres nations et spécialement de l’Espagne.

Quoique misérable pécheresse, je fis de tout mon cœur cette prière au Seigneur afin qu’Il daignât me donner la lumière pour conseiller ces gens que certes je ne connaissais pas mais qui m’avaient néanmoins été recommandés par l’un de mes grands bienfaiteurs.

Voilà ce qu’a ressenti mon âme pendant la sainte oraison quand elle se trouvait dans la plus profonde quiétude et toute absorbée en Dieu. Aucune précaution ne sera suffisante pour sauver les biens et les personnes, parce que devant la grande œuvre que le Seigneur accomplira nul ne pourra résister ni se sauver. Aussi toute prévention et toute précaution seront-elles vaines ; ce que l’on doit faire, c’est de recourir au Très-Haut, afin qu’Il daigne exercer Sa miséricorde infinie en nous comptant parmi ceux qu’Il a choisis et qui seront mis sous le glorieux étendard de la croix. Ces derniers seront tous sains et saufs, ainsi que leurs biens. Tous ceux qui conserveront dans leur cœur la foi en Jésus-Christ et qui garderont une conscience non contaminée par les fausses maximes du monde seront rassemblés sous cet étendard glorieux.

 

Les saints apôtres Pierre et Paul et les quatre arbres mystérieux

p. 489

Le fait que je vais raconter est arrivé le jour même de la fête du grand prince des apôtres, le glorieux saint Pierre, le 29 juin 1820. En priant ce jour-là pour les besoins de la sainte Église catholique et pour la conversion de mes frères les pécheurs parmi lesquels j’occupe la première place, je fus momentanément privée de l’usage de mes sens. Mon pauvre esprit, par la faveur de Dieu, était transporté en un ravissement céleste et je me trouvais tout près de Dieu lui-même. Au moyen de cette lumière inaccessible, j’étais intimement unie à Dieu de telle sorte que je ne me distinguais plus ; j’étais toute transformée dans cette lumière divine. Je reçus la douce empreinte de la charité divine. Ô quelle réjouissance, ô quel contentement semblable à celui du paradis resta dans mon cœur ! Quand j’étais au milieu de cette douceur et que mon esprit était entouré d’un calme parfait, il me sembla voir s’ouvrir le ciel et descendre d’en haut en grande majesté, escorté par beaucoup d’anges saints chantant des hymnes de gloire, le grand prince des apôtres saint Pierre, revêtu d’habits pontificaux et portant dans les mains la crosse avec laquelle il signait la terre d’une croix très large. Pendant que l’apôtre faisait ce signe, les saints anges formaient autour de lui une couronne et chantaient avec le plus haut respect et la plus grande vénération en guise d’éloge du saint apôtre : « Constitues eos principes super omnem terram », et les versets qui suivent.

Saint Pierre pointa sa crosse mystérieuse vers les quatre côtés de la croix, et aussitôt je vis apparaître quatre arbres verdoyants, recouverts de fleurs et de fruits précieux. Les arbres mystérieux étaient en forme de croix et entourés d’une lumière resplendissante. Après avoir accompli cette opération, il alla ouvrir les portes de tous les monastères de religieuses et de religieux. Je comprenais intérieurement que le saint apôtre avait érigé ces quatre arbres mystérieux pour donner un lieu de refuge au petit troupeau de Jésus-Christ, pour libérer les bons chrétiens du terrible châtiment qui mettra le monde entier sens dessus dessous. Tous les bons chrétiens qui auront conservé dans leur cœur la foi de Jésus-Christ seront tous réfugiés sous ces arbres mystérieux ainsi que tous les bons religieux et religieuses qui auront fidèlement conservé dans leur cœur l’esprit de leur saint institut. Tous seront réfugiés sous ces arbres mystérieux, à l’abri du terrible châtiment. Je dis cela de beaucoup de bons laïques et d’ecclésiastiques et d’autre classes de gens qui auront conservé la foi dans leur cœur ; ceux-ci seront tous sains et saufs. Mais malheur à ces religieux et religieuses infidèles à leur sainte règle et à ceux qui les méprisent. Malheur, malheur à eux car tous périront sous le terrible châtiment. Je le dis aussi pour tous les mauvais ecclésiastiques séculiers et pour toutes les classes de gens, de chaque état, de chaque condition qui sont la proie du libertinage et suivent les fausses maximes de la philosophie présente réprouvée. Ceux-ci sont contre les maximes du saint Évangile ; ils nient la foi de Jésus-Christ ; tous ces malheureux périront sous le poids du bras exterminateur de la divine justice de Dieu à laquelle personne ne pourra résister.

Les réfugiés, les bons chrétiens, qui étaient sous les arbres mystérieux, je les voyais sous la forme de belles brebis, sous la garde de leur pasteur saint Pierre auquel toutes manifestaient une humble sujétion et une obéissance respectueuse. Ces brebis représentent le peuple chrétien qui milite sous l’étendard glorieux de la croix et qui sera exempt du terrible châtiment que Dieu va envoyer sur la terre à cause des nombreux péchés que commettent la plupart des chrétiens.

 

Dieu se rira d’eux

455 – Une fois que le saint apôtre eut assuré la protection du petit troupeau de Jésus-Christ sous les arbres mystérieux, il remonta au ciel, accompagné par les saints anges qui étaient descendus avec lui. Après qu’ils furent remontés dans les cieux, le ciel se colora en un bleu ténébreux qui suscitait la terreur à sa seule vue ; un vent brumeux se faisait entendre partout avec son souffle impétueux et un sifflement strident comparable au fier rugissement d’un lion faisant résonner son écho sur toute la terre. Tous les hommes et tous les animaux seront dans la terreur et l’épouvante, tous seront en révolte et se tueront, se trucideront sans pitié. Dans le temps de cet affrontement sanglant, la main vengeresse de Dieu sera sur ces malheureux, et avec Son omnipotence Dieu punira leur orgueil, leur témérité et leur hardiesse effrontée. Dieu se servira du pouvoir des ténèbres pour exterminer ces sectaires, hommes iniques et scélérats qui prétendent abattre, arracher ses racines les plus profondes, démolir de fond en comble notre sainte mère l’Église catholique.

Ces hommes indignes prétendent renverser Dieu de Son trône auguste, au moyen de leur perverse malice. Dieu se rira d’eux et de leur malice, et seulement avec un signe de Sa main droite omnipotente, il punira ces hommes iniques, en permettant au pouvoir des ténèbres de sortir de l’enfer, et ces grandes légions de démons envahiront le monde entier [14] et, en accumulant les ruines, ils exécuteront les ordres de la divine justice à laquelle ces méchants esprits sont assujettis, de manière qu’ils pourront endommager ni plus ni moins que ce que Dieu permettra : les hommes, leurs biens, leurs familles, leurs fermes, villages, villes, maisons et immeubles et toute autre chose qui subsistera sur la terre.

Dieu commandera impérieusement au pouvoir des ténèbres de massacrer crûment tous ces rebelles qui osèrent L’offenser avec beaucoup de hardiesse et de témérité [15]. Dieu permettra que tous ces hommes iniques soient punis par la cruauté des démons farouches, parce qu’ils se sont volontairement assujettis au pouvoir du démon et se sont ligués avec eux pour détruire la sainte Église catholique. Dieu permettra que ces hommes iniques soient punis par les méchants esprits d’une mort cruelle et impitoyable [16]. Et pour que mon esprit puisse bien comprendre la justice divine, il me fut montré l’effroyable prison infernale. Je voyais s’ouvrir de la plus profonde obscurité de la terre une caverne ténébreuse et épouvantable, pleine de feu, d’où je voyais sortir beaucoup de démons, qui prenaient telle ou telle forme, soit humaine, soit bestiale ; tous venaient infester le monde et y multiplier les massacres et les ruines. Mais heureusement les vrais et bons chrétiens bénéficieront de la puissante protection des glorieux apôtres saint Pierre et saint Paul. Ceux-ci veilleront sur eux afin que les esprits méchants ne puissent pas leur nuire ni à eux, ni à leurs biens ; ces bons chrétiens seront préservés des désastres impitoyables que multiplieront ces méchants esprits autant que Dieu le permettra, et pas davantage. Car ce Dieu immense est le maître du ciel, de la terre et de l’enfer, et la puissance des ténèbres ne peut faire aucun dommage sans Sa permission, sans Sa volonté. Dieu permettra à ces méchants esprits de multiplier les ruines sur la terre, ils dévasteront tous les endroits où Dieu a été outragé, profané, idolâtré et traité de manière sacrilège [17] ; tous ces endroits seront démolis, abîmés, et ils perdront jusqu’à leur vestige.

 

La réconciliation de Dieu avec les hommes

456 – Une fois punis les impies d’une mort cruelle et démolis les lieux indignes, tout à coup je vis s’éclaircir le ciel, et d’en haut je vis descendre sur la terre un trône majestueux où je voyais l’apôtre saint Pierre majestueusement vêtu d’habits pontificaux, escorté d’une kyrielle d’anges qui formaient autour de lui une couronne, en chantant des hymnes de gloire à son éloge, en lui rendant hommage comme prince de la terre. Aussitôt après, je vis de nouveau s’ouvrir le ciel et descendre en grande pompe et en majesté le glorieux saint Paul qui, grâce au pouvoir de Dieu, parcourait le monde entier en un clin d’œil et enchaînait tous les méchants esprits infernaux, les conduisant devant saint Pierre qui, par son puissant commandement, les renvoya dans les cavernes ténébreuses d’où ils étaient sortis. Au commandement de l’apôtre saint Pierre, tous retournèrent dans le gouffre de l’enfer.

Alors une grande clarté apparut sur la terre ; elle indiquait la réconciliation de Dieu avec les hommes. Les anges conduisirent devant saint Pierre le petit troupeau de Jésus-Christ. Ce troupeau était celui des bons chrétiens qui, au temps du terrible châtiment, s’étaient réfugiés sous les arbres mystérieux, lesquels représentaient le glorieux étendard de la croix, signe de notre sainte religion catholique. Les fruits mystérieux des arbres sont les mérites infinis de Jésus crucifié qui, par amour du genre humain, voulut être suspendu à l’arbre de la croix.

Le petit nombre des chrétiens, une fois présenté devant le trône du grand prince des apôtres saint Pierre, tous ces bons chrétiens lui firent une profonde révérence et, en bénissant Dieu, ils Lui exprimèrent les plus humbles remerciements, ainsi qu’au saint apôtre pour avoir soutenu l’Église de Jésus-Christ et le christianisme afin qu’il ne s’égarât pas dans les fausses maximes du monde. LE SAINT CHOISIT LE NOUVEAU PONTIFE [18]. L’Église fut réordonnée [19] selon les préceptes de l’Évangile, les ordres religieux restaurés, chacun selon l’esprit de ses saints fondateurs et toutes les maisons particulières des chrétiens devinrent semblables à des couvents en étant toutes ordonnées à l’amour de Dieu et du prochain [20]. De cette manière il se réalisa en un instant le triomphe, la gloire, l’honneur de l’Église catholique : par tous elle était acclamée, de tous estimée, de tous vénérée, tous la suivirent, en reconnaissant tous le vicaire du Christ, le Souverain Pontife [21].

 

p. 502

463 – Je vais maintenant raconter comment le dernier mois de 1820, le 8 décembre, fête de l’Immaculée Conception, au moyen d’une lumière divine, le Seigneur me montra Son très juste dédain irrité contre tout le genre humain, en me faisant connaître l’impiété, l’indignité, les énormes ingratitudes commises par les hommes contre Sa divine loi et Son saint Évangile par toutes sortes de personnes soit ecclésiastiques soit séculières.

Le Seigneur daignait me faire introduire jusqu’aux grands espaces de Sa divinité, où Il m’a donné de voir et de connaître Ses miséricordes infinies et Son amour éternel. Quelle merveille et quel ravissement d’esprit a porté à ma pauvre âme l’éternelle magnificence de mon Dieu éternel, il ne m’est pas possible de l’exprimer. La grandeur de la connaissance était telle que je restais ravie en pénétrant dans tant de magnificence. Mon pauvre intellect ne pouvait arriver à le comprendre, ne pouvait pénétrer une telle grandeur.

Après avoir joui de ce grand bien inénarrable et incompréhensible, Dieu me fit connaître combien Son grand amour était méprisé par les hommes, Il me donna de voir les outrages sacrilèges que les hommes commettent. En un mot je vis d’un trait toutes les iniquités qui inondent la terre et toutes les abominations qui sont commises par les libertins et les fortes manœuvres que les ennemis de notre sainte religion catholique ourdissent pour chercher à la détruire complètement par tous les moyens.

« Regarde bien ma fille, me disait le Dieu éternel, quel monde entre l’iniquité que les hommes commettent et mon amour éternel ! Ma justice est lasse de soutenir le grand poids de ces graves énormités. Mon Père éternel ne veut plus accepter les sacrifices de Ses âmes de prédilection, qui comme victimes s’offrent avec de dures pénitences pour apaiser Son courroux. Celles-ci, unies à Mes mérites, cherchent à satisfaire Sa divine justice, mais déjà Il n’écoute plus ni prières ni victimes. Il est déjà déterminé à châtier et à punir avec une grande sévérité l’iniquité des hommes au moyen d’un terrible châtiment. Le décret est stable, permanent et irrévocable. Ma fille, ne me prie pas car je dédaigne la prière à ce sujet ».

En me démontrant Son inexorable justice Il m’ôta la liberté et la volonté de prier pour cette grande cause. Quelle affliction de voir l’iniquité des hommes et leur ingratitude envers les bienfaits de Dieu et quelle crainte j’avais de ressentir le dédain de Dieu, je ne peux pas l’exprimer ! Face à une telle opposition je fus accablée par une faiblesse mortelle qui me réduisit à l’agonie pendant plusieurs heures ; revenue à moi, pleine d’épouvante et de terreur pour avoir vu Dieu justement indigné contre nous sans pouvoir L’apaiser, ma pauvre âme resta dans les pleurs et l’affliction.

 

Je vis l’Église sens dessus dessous

p. 503 à 515

464 – Ma plus grande peine fut de voir l’Église de Dieu sens dessus dessous, entièrement ruinée et dispersée, à cause de l’infidélité de ses ministres sacrés qui, au lieu de la soutenir au prix de leur sang, la trahissent en soutenant les fausses maximes du monde, en se laissant guider par la politique mondaine. Indigné par cette infidélité, Dieu avait décrété de transférer ailleurs la chaire infaillible de la vérité de la sainte Église. Je vis le grand apôtre saint Pierre, zélateur de l’honneur de Dieu, saint Paul tel un guerrier uni aux milices angéliques vouloir transférer hors de l’infâme ville de Rome la chaire de saint Pierre.

Comment pourrais-je décrire la peine et l’affliction de mon pauvre esprit devant une décision si tragique et si malheureuse pour le christianisme ?

(…)

 


 

[13] Certains pensent échapper à la main vengeresse avec des subterfuges : « La rédaction de L’Homme Libre a reçu dernièrement d’un ami correspondant possédant une grande connaissance des puissances d’argent et des oligarchies financières maîtresses de la planète, l’avertissement suivant : “J’ignore si la guerre va éclater. Un fait m’inquiète beaucoup. C’est que Rockefeller et une dizaine des plus grands milliardaires américains ont acheté un territoire aussi grand que la Belgique en plein centre du désert d’Australie et s’y font construire des palaces de survie en majeure partie enterrés. Le territoire est cerné de barbelés et surveillé par une armée privée. Très mauvais très mauvais signe… ces Messieurs connaissent l’avenir… vu que ce sont eux qui le décident” ». (10.11.1994).

[14] Cela rappelle la vision de Léon XIII en 1884 ; le pape entendit Dieu donner la permission à Satan d’exercer un très grand pouvoir sur le monde. À cette occasion, il écrivit l’Exorcisme de Saint Michel et fit ajouter les prières au bas de l’autel après la messe.

[15] Comment ne pas penser aux récents désastres survenus récemment, comme l’ouragan Katrina à la Nouvelle-Orléans, ville des États-Unis parmi les plus corrompues, lieu de divertissements où le carnaval est permanent ? L’immoralité s’étend même dans les rues sous toutes ses formes. Il en va de même pour le tsunami survenu en Extrême-Orient au lendemain de Noël 2004 dans des régions balnéaires fréquentées par des touristes occidentaux qui ne s’y rendaient trop souvent que pour commettre des actions très immorales auxquelles ils ne pouvaient se laisser aller avec autant de facilité en Occident, et cela avec l’aval des différents gouvernements locaux !

[16] Ces châtiments rappellent la parabole des « mines » où le roi qui représente Dieu fera égorger devant lui les serviteurs qui ne voulaient pas qu’Il régnât sur eux (Luc, XIX).

[17] Dans le numéro 27 de La Voie où ce passage a déjà été reproduit, nous avions ajouté en note : « Quels sont ces “lieux où Dieu a été outragé, profané, et traité de manière sacrilège” ? Il est clair que toutes les églises où, avec l’aval du clergé moderniste, les cultes des fausses religions ont été célébrés, la profanation est bien réelle (…). On est aussi amené à penser que la célébration du novus ordo missæ, simulacre de sacrement, peut être assimilée à ces profanations ».

[18] Ce point-là a été vivement contesté par plusieurs. Nous voulons cependant faire remarquer de nouveau que même si le journal de la Vénérable n’a pas reçu l’imprimatur dans sa totalité, cet extrait, avec d’autres, fait bel et bien parti du livre qui a reçu l’imprimatur en 1953.

[19] Dans le numéro 27, nous avions ajouté cette note : « Nous avons trouvé, dans une traduction de la prophétie, que le mot riordinata (réordonnée) avait été traduit par reconstituée. Il est clair que ce n’est pas la même chose. L’Église a été constituée une fois pour toutes par Notre-Seigneur Jésus-Christ. Donc elle ne peut pas être reconstituée mais, éventuellement, remise en ordre ».

[20] Gli angeli condussero innanzi a san Pietro il piccolo gregge scampato dallo scempio universale, (…) e il Santo scelse il nuovo Pontefice. Fu allora riordinata la Chiesa secondo i dettami del Vangelo, si restaurarono gli ordini monastici, ciascuno secondo lo spirito dei loro santi fondatori, e tutte le case dei cristiani divennero come case religiose essendo tutte ordinate nell’amore di Dio e del prossimo.

[21] Étant donné que le mode d’élection du Souverain Pontife n’est pas de droit divin, s’il y a des circonstances particulières, ce mode peut varier et s’il peut y avoir des doutes sur ce mode d’élection, la reconnaissance universelle du Pontife élu, s’il est catholique, est un signe de la validité du choix. C’est ce qui arrivera selon les prédictions de la Vénérable.

(…)

Je réformerai mon peuple et mon Église

p. 524

482 – Voici Ses divines expressions :

Ma bien-aimée, tu as gagné ! ton sacrifice fort et constant a fait violence à Ma justice irritée. Pour l’amour que Je te porte, Je prends une autre décision, et au lieu de châtier sévèrement le monde entier, comme Je l’avais déterminé, Je suspends pour l’instant ce sévère châtiment et Je laisse libre cours à Ma miséricorde. Ma fille bien-Aimée, Je veux te contenter avec la satisfaction de tes désirs. Je veux te récompenser de ce que tu as souffert pour moi. Réjouis-toi, ô fille, objet de toutes mes complaisances. Non, la Chrétienté ne sera plus dispersée, ni Rome privée de la possession du trésor du trône de Pierre, de l’infaillible vérité de la sainte Église. Je réformerai mon peuple et mon Église. J’enverrai des prêtres zélés prêcher Ma foi. Je formerai un nouvel apostolat, j’enverrai mon Esprit divin renouveler la terre. Je réformerai les ordres religieux par le moyen de nouveaux réformateurs, saints et savants, et tous posséderont l’esprit de mon fils bien-Aimé Ignace de Loyola. Je donnerai un nouveau pasteur à Mon Église, savant et saint, rempli de mon Esprit et avec son saint zèle il réformera le troupeau de Jésus-Christ.

 

483 – Il me donna à connaître beaucoup d’autres choses concernant cette réforme : plusieurs souverains soutiendront la sainte Église catholique et seront de vrais catholiques. Déposant leurs sceptres et leurs couronnes aux pieds du Saint-Père, le vicaire de Jésus-Christ, beaucoup de royaumes laisseront leurs erreurs et reviendront dans le sein de la foi catholique. Des populations entières se convertiront et reconnaîtront pour vraie religion la foi de Jésus-Christ [22]. Je pouvais voir en ces moments toutes ces choses avec clarté, mais comme Dieu ne voulait pas que fussent manifestées Ses divines déterminations, il se fit que moi, en ce temps, je ne reconnus pas mon propre confesseur et directeur, comme je le dirai ensuite et comme je l’ai déjà dit dans les pages précédentes.

En ces moments, je pouvais dire beaucoup de choses et de quelle manière la dite réforme suivrait pendant que Dieu, s’il m’est permis de le dire, par Son infinie bonté, daigna admettre ma pauvre âme à Ses conseils et lui manifesta Ses divines décisions au sujet de ce grand œuvre.

Je ne sais si ma façon de parler est trop hardie, mais je ne m’écarte pas de la vérité du fait advenu, et je l’écris à la plus grande gloire de Dieu et à ma plus grande confusion, avec toute la simplicité de mon pauvre cœur, comme je l’ai fait dans mes pauvres écrits, où je n’ai jamais dit que la pure vérité. Malgré cela, je me fais un devoir de tout confier au sage avis de votre révérendissime paternité, en attendant avec utile et respectueuse soumission, votre sage approbation ou désapprobation, en me confiant à votre jugement très avisé.

Je connaissais donc les divines déterminations de Dieu, je connaissais tout clairement, et j’apprenais tout ce qui était juste, saint et droit : voici comment triomphent les trois divins attributs d’un Dieu trine et un, qui en tout se glorifie en Lui-même. Cette connaissance, cette pénétration de Dieu fit que ma pauvre âme se complut hautement dans l’infinie immensité de Dieu, et ainsi se perdit tout à fait dans Son immense divinité. Ainsi, perdant la qualité de son propre être, elle se transformait toute en Dieu. Comme se perdrait et se transformerait une petite goutte de vin au milieu de la vaste mer, cette goutte ne se retrouverait plus. De façon plus spéciale et de manière beaucoup plus sublime, ma pauvre âme se transforma en Dieu, sans pourtant pouvoir l’expliquer ni le comprendre par Sa sublimité et Sa grandeur.

 

485 – Dieu par Ses justes jugements ne veut pas manifester Ses divines déterminations, et je me rends bien compte que c’est ainsi, parce que, de tout ce qu’il me manifesta avec tant de clarté de cette réforme qu’Il voulait faire, je ne savais que les moindres circonstances. Quand j’étais au lit, j’en parlais avec beaucoup de clarté avec ma fille cadette, et maintenant que j’écris, ni moi, ni elle, nous ne nous en souvenons, parce que Dieu les a effacées de notre mémoire. Mon âme tient ces déterminations de Dieu, comme enfermées, sans pouvoir les manifester. Ce que je peux dire pourtant, c’est que cette grande œuvre ne se fera pas sans un grand bouleversement du monde entier [23], de toutes les populations et aussi de tout le clergé séculier et régulier, de toutes les corporations religieuses de l’un et de l’autre sexe, tout devant être réformé, selon l’Esprit du Seigneur et selon les règles primitives de leurs saints fondateurs.

Je ne doute point cependant, qu’en son temps et en son lieu, quand Dieu le voudra, mon Esprit pourra manifester tout ce que Dieu me révéla au sujet de cette réforme, et alors, avec humilité et respectueuse soumission, je communiquerai à votre paternité révérendissime les sentiments de l’Esprit du Seigneur.

 

 


 

[22] Manifestement ces événements ne se sont pas encore réalisés puisque depuis Elisabetta Canori Mora les choses ont été de mal en pis. En recoupant ce passage avec d’autres de la Vénérable, on peut conclure que cette restauration viendra après le grand châtiment.

[23] De nouveau, la Vénérable nous fait remarquer qu’il n’y aura pas de rétablissement de l’ordre sans passer par un grand châtiment !

Written by Cave Ne Cadas

février 8th, 2013 at 11:56 pm

Posted in Elisabetta Canori Mora,La Voie

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