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Mgr Morello : LE DROIT DE LA SAINTE ÉGLISE

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Courant juillet est paru sur Internet un document mettant violemment en cause Mgr Ricardo, L-H Remy, les ACRF et les Chevaliers du Christ Roi de France.

À la demande de Mgr Andrés Morello de la Compagnie de Jésus et de Marie, nous publions le document suivant en réponse à ce dossier anonyme paru il y a peu, en principe contre Mgr. Ricardo Subirón, mais en réalité, dirigé tout spécialement contre notre ami L-H Remy, et contre ceux qui refusent de communier avec une certaine Thèse.

Vu que ledit pensum, totalement scandaleux, circule à grande vitesse dans nos milieux, et sans attendre la réponse cinglante que nous préparons pour la rentrée, Mgr. Morello a décidé de ne plus attendre, et nous demande de publier cet écrit-réponse.

Mgr Morello, qui connait Mgr Ricardo et lui a rendu visite, a pris sa défense dès le 18 juillet. Voici son texte (les accentuations sont de nous) qui sera suivi de la réfutation que L-H Remy et ses amis préparent.

Ce dossier publié de manière anonyme n’est pour nous aucunement “anonyme” puisque nous en connaissons les auteurs que nous vous les révèlerons dans la réponse en cours d’élaboration pour la plus grande Gloire de Dieu !

Amis lecteurs, ne soyez pas scandalisés par ces attaques. Elles sont le lot obligé du combat de la vérité, de toute vérité qui depuis 50 ans est attaquée par nos ennemis. Notre divin Maître nous a enseigné qu’Il était la Voie, la Vérité et la Vie et que la Vérité nous rendrait Libres. De telles accusations vont permettre de savoir qui est qui.

 

*
*     *

 

— Compagnie de Jésus et de Marie —

 

Le Droit de la Sainte Église

 

Le R.P. José Ortiz, O.P. Évêque de Tuy, dans son Prologue au Code de Droit Canon publié par la BAC en 1947, affirme :

“Nous appelons Droit Canon le droit de l’Église, la société religieuse fondée par le Christ lui-même, et au sein de laquelle tous les baptisés sommes unis par les liens de la communion dans une même Foi, les mêmes Sacrements et l’obéissance aux autorités que Lui même a constitué. Cette société, bien que religieuse, ajuste sa vie à une norme juridique et ceci par volonté de son divin Fondateur ; pour la régir, Il a institué des autorités légitimes, désigné les dépositaires de cette autorité, et aux fidèles en général, il a signalé toutes les fins qu’il est nécessaire d’atteindre, les actes conduisant à ces fins, ainsi que tous les moyens naturels et surnaturels adéquats, suffisants et même surabondants dont les fidèles allaient avoir besoin.

Les autorités ont pour mission de diriger ces activités et administrer ces moyens, dont la fin n’est autre que le salut de chacun et le culte public et social auquel Dieu a droit.

Le pouvoir de régence vient de Dieu. Point n’est ici besoin de théoriser sur les origines de l’autorité, et se demander si l’Église est oui ou non démocratique n’a aucun sens (p. XV).

(p. XVI) Ainsi donc, dans ce sens, l’Église est une Institution pour qui la volonté de son Fondateur continue à être sa loi suprême.

Il a donné à ses Apôtres, et à ceux qui leur succéderaient à travers les siècles le pouvoir d’enseigner, de transmettre le trésor des vérités révélées, avec une autorité suffisante pour pouvoir parler au Nom de Dieu et imposer l’obéissance aux fidèles.

Lorsqu’on prétend, suivant une vieille idée de Luther, juste un peu modernisée, que l’Église ne peut être une société juridiquement organisée ; qu’entre les chrétiens il ne peut exister que des liens de charité purement spirituels, sans un régime stable ; que la régulation de la vie juridique de l’Église est une interprétation abusive des idées de Jésus, on oublie aussi les passages évangéliques qui nous montrent ces normes fondamentales, établies à tout jamais par notre Rédempteur, et qui constituent les principes essentiels et irrémissibles du Droit de l’Église (p. XVI).

(p. XXXII) La Loi de l’Église est un des moyens de sanctification que son Divin Fondateur a mis entre ses mains. Comme tel nous sommes obligés à la recevoir.

L’obéissance à la Loi de l’Église n’est pas soumission forcée, mais plutôt, obéissance amoureuse à la Divine Volonté… Le Code de Droit Canon n’est pas un instrument au service des tergiversations de mauvais légistes ; il demande l’acceptation du cœur, la soumission de l’intelligence et de la volonté. C’est le Christ Lui-Même qui se trouve derrière ses pages, à l’intérieur même de celles ci.”

(Code de Droit Canon, Prologue, par Fr. José Ortiz, évêque de Tuy, BAC 1947).

 

La Sainte Église ne peut pas non plus, même dans une situation de vacance du Siège Apostolique, modifier les lois qui la régissent (Pie XII, Const. Ap. “Vacantis Apostolicae Sedis”, 8 Déc. 1945, Titre I, Chap. I, 3).

 

Nous nous sommes permis cette longue introduction sur le Droit de la Sainte Église qui est l’expression législative de son Autorité Divine, de sa Foi, et de sa Morale. Les conflits historiques vécus par la Sainte Église en son aspect temporel et passager ne touchent ni a son identité profonde, ni a sa structure essentielle, voulue par son Divin Fondateur.

N’importe ce qu’il puisse arriver, la Sainte Église marche et marchera toujours intacte à travers l’histoire tandis qu’a ses côtés, toutes les puissances temporelles finissent par tomber, ceux qui avaient la folle prétention de la détruire, inclus.

La Loi, et son administration exclusivement hiérarchique font essentiellement partie de la structure la plus intime de l’Église. Il serait vain d’alléguer qu’en des temps de crise universelle comme ceux que nous traversons depuis 1958, il n’y a plus de hiérarchie. Il serait absurde que l’Église se voie privée d’une note qui lui est essentielle. Il serait encore plus vain de prétendre que ceux qui ne sont pas constitués en hiérarchie puissent s’attribuer les pouvoirs Magistériel, Législatif ou Judiciaire, ne leur restant à prétendre que ceux proprement sacerdotaux.

 

Il y a plusieurs jours, nous avons reçu par courrier électronique un écrit anonyme contre Mgr. Ricardo Subirón Ferrandis, et contre sa communauté religieuse. Peu de temps après, nous recevons un autre message, similaire au premier, d’origine également anonyme, qui nous comminait à condamner le dit prélat ainsi que sa communauté, menaces inclues, et invoquant pour ce faire le Droit Canon. Cette production incluait de plus une dénigrante attaque contre un laïc ainsi que d’autres Messieurs adoubés Chevaliers en la chapelle de ladite communauté religieuse.

À 15 mille Km de distance, il est assez difficile que nous puissions constater certains faits, ce que pourront faire plus facilement des personnes sérieuses, justes et dignes de foi, habitant plus près de ces lieux.

Ce que nous pouvons faire dès maintenant, c’est parler du degré de confiance que peut nous mériter un écrit de ce genre, ses arguments ainsi que son caractère déterminant. Nous pouvons parler de la conduite habituelle de la Sainte Église, des inéludibles exigences de son Droit et de sa Morale.

 

La Fiabilité d’un Écrit

 

Les dits et les faits compromettent leurs auteurs tandis qu’un anonyme ne compromet personne, et de ce fait, assure à son auteur caché une impunité qui lui permet de dire tout ce qu’il veut, vrai ou faux, juste ou injuste, tendancieux ou pas.

Si tout ce que renferme le document est bel et bien vrai, alors, il n’y a aucune raison de ne pas citer son auteur ; cas contraire, c’est parce que l’on a peur de ne pas avoir raison, de ne pas pouvoir défendre les affirmations portées, ou bien, que l’on n’a pas le courage de le faire. Les deux premières possibilités sont injustes, la troisième est honteuse.

L’argumentation d’un écrit reçoit sa force des arguments, raisons et faits allégués, ou, lorsque tous ensemble, ils ne sont pas dotés de force suffisante et nécessitent d’une estimation ou conclusion personnelle, alors, ils acquièrent leur valeur à cause de la crédibilité de l’auteur, grâce à sa science, sa vertu et sa compétence à l’heure de s’exprimer sur une question donnée. C’est précisément cela qui manque dans cet écrit anonyme, il n’existe aucun support moral qui puisse venir en aide a la crédibilité de l’auteur toutes les fois que ses arguments ne sont pas apodictiques, ou convaincants par soi-mêmes, ce qui arrive à nombreuses reprises en ce récent anonyme. S’il en était autrement, n’importe qui, tapis derrière l’écran de son ordinateur, pourrait exprimer toutes sortes d’affirmations, munies de preuves simplement circonstancielles, si ce n’est directement inconsistantes. Sans oublier une autre possibilité, qu’un ennemi occulte essaye de diviser les forces de la Tradition au moyen de diffamations sous apparences de zèle.

 

Caractère de leurs Arguments

 

Cet anonyme abonde en termes péjoratifs et dénigrants, aussi bien contre Mgr. Subirón Ferrandis qu’envers sa communauté et les fidèles qui l’auraient rejoint.

Si toute l’argumentation a pour but de porter diverses accusations contre Monseigneur, il est difficile de comprendre pourquoi il s’attaque aussi à ses disciples et même aux fidèles qui le fréquentent. Ces attaques prennent même une coloration burlesque et ignominieuse, par exemple, quand il appelle les nouveaux Chevaliers “Les garçons de Monseigneur” et les montrant sur image, autour de Monseigneur.

Il ne manque même pas, dans cet écrit, quelque discrète allusion à la tenue de Monseigneur, faisant voir qu’elle serait (trop) délicate. Ceux qui, comme moi-même, ont bien connu Mgr. Lefebvre, ont toujours vu en sa personne une grande dignité et soin exquis, unis à une grande simplicité et absence d’affectation, aussi bien en sa personne que dans sa conduite.

Il ne pouvait pas manquer non plus, dans ce genre de factum, une allusion absolument tendancieuse à la beauté ou la richesse de l’Autel de la chapelle, “de franciscains”, comme prennent soin de bien indiquer les auteurs. La pauvreté franciscaine, ou simplement, religieuse, ne signifie aucunement que nous traitions pauvrement Dieu, mais bien, que c’est nous-mêmes qui devons vivre pauvrement. Le Saint Curé d’Ars, dans la même région, vivait très pauvrement, mais offrait le meilleur de ses ressources pour le culte de Dieu et les missions. Il suffit de contempler les grandioses églises de l’Ordre de Saint François à travers toute la Chrétienté. (Par exemple, la Basilique de Sainte Marie des Anges qui renferme la chapelle de la Porcioncule).

Nous mêmes avons pu constater la pauvreté de vie de la communauté et de Mgr. Subirón dans leurs chambres, leur réfectoire, cuisine et autres installations du monastère. La seule chose splendide là bas était le Maître-Autel et l’Autel de Notre-Dame ; la Sacristie a encore son lot de fuites d’eau, parce que les religieux ne peuvent pas se permettre de réparer les toits. Le Maître-Autel a d’ailleurs été construit par les religieux eux mêmes.

Si réellement les entrées économiques avaient l’origine “délictive” que lui attribuent les anonymes auteurs de cet écrit, la vie en ce monastère serait sans doute beaucoup plus riche et splendide que maintenant.

 

La Conduite Habituelle de l’Église

 

La Sainte Église énonce clairement au Canon 1553 l’extension de son droit judiciaire, et sa compétence exclusive en la matière :

I – L’Église a droit propre et exclusif de juger,

— 1. Les causes qui se réfèrent aux choses spirituelles et afférentes à ces dernières ;

— 2. L’infraction envers les lois ecclésiastiques et tout ce qui aurait caractère de péché, en ce qui touche à la détermination de la faute et imposition des peines ecclésiastiques ;

— 3. Toutes les causes, aussi bien contentieuses que criminelles, des personnes qui bénéficient du privilège du for selon les Canons 120, 614, 680 (Le Canon 120 touche les clercs, le 614, les frères laïcs et novices).

 

II – Dans les causes sur lesquelles sont également compétentes les instances ecclésiastiques et temporelles, et sont appelées de mixte for, il y a lieu à la prévention (La Sacrée Congrégation du Concile, en date du 11 Décembre 1920, AAS XIII, 262, indique que si le juge ecclésiastique est compétent dans une cause, il ne doit pas être toléré que les accusés soient remis au tribunal civil).

Ainsi s’exprime le commentaire au Droit Canon publié par la BAC en 1947, Canon 1553, pp. 582-583 : “La puissance ecclésiastique juge de son propre droit, et à exclusion de l’autorité civile, toutes les causes spirituelles et aussi celles qui sont inséparablement unies à ces dernières… L’Église connaît aussi, de droit propre et exclusif, de la violation des lois ecclésiastiques et de tout ce qui a raison de péché, quant à ce qui pourrait toucher à la définition de la faute et à l’imposition des peines ecclésiastiques, si l’infraction constitue effectivement un délit ecclésiastique.

Pour raison de qualité personnelle, il est de la compétence exclusive de l’Église de juger de toutes les causes, contentieuses ou criminelles, même celles d’ordre purement temporel, si le prévenu est une des personnes protégées par le privilège du for a tener des Canons 120, 614 et 680”.

Seule la Sainte Église a le pouvoir propre de juger les délits qui la concernent et ses clercs. Cela veut dire que, en fait, la justice civil ne peut pas le faire (sauf dans les cas obligés où la puissance civile aurait envahi les droits de l’Église, ou si Elle-même aurait signé des Concordats concernant cette matière), et pas plus un simple laïc, si ce n’est ceux institués juges par droit propre ou par nomination (Évêques et Juges Ecclésiastiques).

La Sainte Église garde toujours prudence, équité et discrétion extraordinaires en tout procès ecclésiastique pour éviter toute espèce de diffamation qui irait en grave détriment de la morale et du droit à la réputation qui assiste à toute personne.

Il suffit de lire ce qu’indique le canon 1623 au regard des membres du tribunal :

  1. Les juges et auxiliaires du tribunal sont toujours obligés au secret d’office en tout procès criminel, et aussi en contentieux lorsque de la révélation de tel acte procédural, pourrait s’ensuivre quelque préjudice pour n’importe quelle partie.
  2. Ils sont en outre perpétuellement obligés à garder un secret inviolable sur la discussion ayant eu lieu au tribunal collégial avant la prononciation de la sentence, de même que sur les différents vœux et opinions y émises.
  3. De plus, le Juge pourra exiger aux témoins, prud’hommes, aux différentes parties ainsi qu’à ses avocats et procureurs serment de garder le secret, si toutefois la nature de la cause ou des preuves apportées soit telle que par la divulgation des actuations ou des preuves, puisse être mise en danger la bonne réputation d’autres, ou l’on puisse donner occasion à des discordes, ou puisse en résulter du scandale ou autre mal semblable”.

 

Le document anonyme que j’ai reçu cite les canons, alors que, d’un autre côté, il pêche d’une manière tout-à-fait indiscriminée contre les canons qui déterminent la manière de procéder dans l’investigation d’un délit, les procès et les peines, que nous venons tout juste de citer.

Ladite publication, n’importe si son ou ses auteurs sont clercs ou laïcs, excède absolument les droits d’iceux, puisque l’Église Catholique ne les considère pas compétents pour juger et condamner comme ils le font, moins encore pour le faire en public et en prétendant exiger, après avoir ignoré la Loi de l’Église et de la Morale, que ceux qui pourraient juger le fassent en sanctionnant leur actuation et jugement particulier.

La situation extraordinaire dans laquelle se trouve la Sainte Église en son aspect temporel ne donne pas aux laïcs des facultés extraordinaires. Il est vrai qu’ils ont droit de défendre leur Foi, qui est celle de l’Église, à prendre des précautions contre les dangers et les mauvais pasteurs, mais ceci ne les autorise pas à diffamer et juger comme le font les auteurs de ce dossier.

 

Cette publication anonyme, finalement, fait allusion aux conditions nécessaires à l’ordination d’un clerc, en citant le Canon 974, par exemple ce qui a trait à l’observation des interstices nécessaires à chaque ordre. C’est correct, mais il est à tenir en compte, ce qu’ils se gardent bien de faire, de ce qui est indiqué au canon 978, 2 : “Sauf si, au jugement de l’évêque, l’utilité ou la nécessité de l’Église ne demandait pas autre chose”.

Notre propre ordination, ainsi que celle de Mgr. de Galarreta (nous avons été ordonnés ensemble) fut décidée de cette manière par Mgr. Lefebvre : Ils ne se passèrent que 48 jours entre le Sous-diaconat et le Diaconat, et 9 jours entre le Diaconat et la Prêtrise.

Le Canon 975 indique que la Prêtrise ne doit pas être conférée avant 24 ans accomplis, ce qui n’a pas empêché Mgr. Lefebvre d’ordonner, pour les mêmes raisons, Mgr. de Galarreta à 23 ans, M. l’Abbé Boneterre à 23 ans, ou M. l’Abbé Laroche à 22 ans.

Il ne suffit pas de connaître certains Canons du Droit pour pouvoir l’utiliser taxativement en ignorant simultanément d’autres canons et l’usage qu’en fait la coutume approuvée.

 

 

Pour Conclure

 

Nous ne pouvons pas donner témoignage de ce que nous n’avons pas vu, mais si de ce que nous avons observé. Qu’il nous soit permis de rappeler que nous sommes entré dans la vie ecclésiastique en 1974, et que nous avons toujours été dans des Séminaires comme élève ou comme supérieur, sauf la période existante entre Février et Juillet 1989, destiné que nous étions à Santiago du Chili, et donc, cela me donne une certaine expérience à l’heure d’émettre un jugement sur une communauté religieuse.

La communauté religieuse de Mgr. Subirón est une communauté pieuse, régulière en ses exercices du Chœur ; elle vit pauvrement, le peu de chauffage existant dans les lieux communs fonctionne au bois, et de nombreux endroits des édifices ont encore besoin de réparations, qui n’ont pas été réalisées faute de moyens.

Les éléments liturgiques sont beaux et propres, la Liturgie se célèbre en observant les rubriques, les religieux servent pieusement la Sainte Messe et communient avec la même piété. L’alimentation est simple sans cesser d’être agréable grâce à l’aide d’une religieuse déjà âgée. On n’entend aucune critique sur d’autres communautés religieuses et on perçoit une joie naturelle chez les religieux. Les horaires communs sont correctement respectés, ainsi que la clôture, dûment gardée là ou elle doit l’être.

 

Nous répétons, nous ne pouvons pas donner témoignage sur ce que nous n’avons pas vu, mais si de ce dont nous avons été témoins. L’anonyme susdit a pour auteurs des personnes qui ne connaissent pas personnellement le monastère, ni Monseigneur ou ses religieux vu ce qui transparaît de leur texte ; ce ne sont pas des personnes constituées en hiérarchie dans l’Église, ce qui leur fait exiger mon intervention ; mais ils ne nous demandent pas que nous fassions investigation, ou portions sentence en conformité avec les saintes Lois de l’Église et en observant les limites posées par la Morale catholique, sinon que tout simplement, ils nous exigent que nous souscrivions à la sentence qu’ils ont déjà prononcé, promulgué et diffusé, au mépris de toute justice et sous couvert d’anonymat.

 

Nous ne pouvons consentir à de tels procédés qui ne sont ni chrétiens ni catholiques.

 

Ex fructibus eorum cognoscetis eos.

 

Fait le 18 Juillet 2015,

† Mgr Morello

 

 

 

 

 

Un impénitent plagiaire épiscopal !
Et pendant ce temps là………

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Un impénitent plagiaire épiscopal !

Dinoscopus

Et pendant ce temps là………

 

“Willy” nous avait habitué à une théologie pour le moins charabiantesque, bizarroïde (ça rime avec “intégroïde” !) et somme toute complètement incompréhensible jusqu’à ce qu’il vienne d’ajouter l’une de ces « grâces » épiscopa-les (-liennes ?) à son palmarès : le plagiat !

Mgr Richard Nelson <abbr srcset=WILLIAMSON" width="400" height="200" />

Eh oui ! “Willy” nous lit et même assidument ! Son œil gauche, fixé sur une chimère, lorgne sans cesse sur nos écrits, tandis que son œil droit, procède en expert à la « reductio ad sedevacantem », afin qu’il NE puisse être dit qu’il nous ressemble un peu, même de loin !

Pris soudain d’une inspiration soudaine, il découvre la sentence de l’exorcisme de Léon XIII tout en nous gratifiant d’une autre, complètement hallucinée : « L’autorité est à l’envers, renversée » nous dit-il, pensant sans doute que Léon XIII va faire mieux passer Williamson !…

Et comme pour mieux asséner cette “vérité épiscopale” à ses lecteurs et partisans, il donne dans le registre familier et nous déclare sans rire : « L’Église (oui, la vraie !) est fichue, du sommet jusqu’en bas ! » Pour ajouter ensuite, de peur de réveiller des instincts bassement sédévacantistes :

« Je ne suis pas sédévacantiste. »

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Max Barret : « Les francs-tireurs »

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Où il est une nouvelle fois question des frasques du Perroquet de Suresnes, alias J.R. du Cray

Jacques-Regis du Cray, alias Côme de Prévigny, alias Ennemond (dit « Le Perroquet de Suresnes »)

Jacques-Regis du Cray,
alias Côme de Prévigny,
alias Ennemond (dit « Le Perroquet de Suresnes »)


 

 
Le Courrier de Tychique N° 453 :

 

Les francs-tireurs.

 

Le site « Crediditmus Caritati » (FSSP X) vient de publier – le 7 avril 2013 – une chronique intitulée « Il est dangereux de se constituer en francs-tireurs » tirée d’un texte de Mgr Lefebvre daté du 22 mars 1980. Elle est suivie d’un commentaire signé « CP »… J’y reviendrai…. Mais  quel est donc celui qui se cache sous ce sigle ?

Ce ne peut être que M. Côme de Prévigny, car ce jeune historien, bien connu sur la toile, signe ses écrits tantôt Ennemond, tantôt Jacques Régis du Cray, tantôt Côme de Prévigny sur les divers sites qu’il fréquente assidûment : « Fecit », « Forum catholique », « Fideliter », « La Porte Latine », « Rorate Caeli », tous proches de la Fraternité St Pie X ! On reste pantois devant une telle prolixité !

Dans une lettre récente adressée à M. l’abbé Lorans, un de ses confrères lui écrit : « Sur Internet, les interventions prétentieuses, quoique déficientes, de M. Jacques Régis du Cray ( Ennemond …de Prévigny…) qui, depuis 2007 n’a jamais manqué l’occasion de se rendre aux réunions du GREC font-elles partie de la communication officieuse de la FSSP X ? Comment ce jeune homme, à la théologie tout aussi chétive qu’hautaine aurait-il pu, seul, prétendre exercer un rôle de censeur de la Tradition ? » Là est bien le problème ! Et ce problème est grave. Il conforte la toute puissance de la nébuleuse « tradi » qui œuvre pour le ralliement, nonobstant l’enseignement de Mgr Lefebvre.

 

Rappel indispensable.

 

Il est donc reconnu que « depuis 2007, le personnage n’a jamais manqué l’occasion de se rendre aux réunions du GREC ». Pour les récents lecteurs de ce « Courrier », comme pour les plus anciens qui l’auraient oublié, il me paraît nécessaire de rappeler les objectifs de ce « GREC » (« Groupe de Réflexion Entre Catholiques »).

Fondé en 1997 au cours d’un repas chez Mme Huguette Pérol (auteur de nombreux livres et veuve de M. Bernard Pérol, ancien ambassadeur de Rome de 1988 à 1992) auquel participait, entre autres, le Père Lelong (Fondateur du Groupe d’Amitié Islamo-Chrétienne) et l’abbé Lorans (FSSP X) qui a donc été l’un des fondateurs de ce groupe, avec l’autorisation de Mgr Fellay ! Il s’était donné comme objectif d’œuvrer pour « une vraie réconciliation ». Après une lente maturation, une première séance élargie eut lieu le 23 mai 2000, trois mois avant le pèlerinage de la FSSP X à Rome à l’occasion du Jubilé ! C’est à partir de cette date que les rencontres « discrètes et amicales » s’intensifièrent. En 2004, les esprits étant jugés suffisamment prêts, il fut décidé d’inviter un plus grand nombre de participants, de sensibilités différentes, du diocèse de Paris, d’autres diocèses de France, de la Fraternité St Pie X, de la Fraternité St Pierre, de l’Institut du Christ-Roi, d’autres institutions ecclésiales, prêtres ou laïcs etc.… On y vit régulièrement M. Jacques Régis du Cray et l’abbé Célier qui figurent côte à côte sur une photo récente.

M. l’abbé Célier, photographié sans son habituel verre de rouge à la main, y semble d’ailleurs plus à l’aise que son féal compagnon, tellement « coincé » que je n’oserai jamais l’inviter à l’une de nos saines et joyeuses saucissonnades (hors Carême) !

Bien entendu, ce fraternel consensus n’avait d’autre but que de préparer le retour de la FSSP X « au sein de l’Eglise », les différences entre « traditionalistes » et « conciliaires » étant simplement comparables à celles entre une « Napolitaine » et un « Hollandais » (dixit Mme Pérol !) On en trouve la preuve dans l’ouvrage du RP Michel Lelong qui le déclare sans ambiguïté « Pour une nécessaire réconciliation » G.R.E.C. – Préface de Don Eric de Lesquin. Un étonnant recueil de faits, étalés enfin au grand jour, devraient susciter une réflexion – amère – de tous les « accordistes » de bonne foi !  Presque tout ce qui était tenu secret y est dévoilé !

 

Le ralliement est donc bien programmé.

 

En effet, la lecture de l’ouvrage du Père Lelong lève toutes les ambiguïtés qui subsistaient encore. Elle révèle aussi les conditions dans lesquelles tout se tramait dans l’ombre, dans la discrétion. Aujourd’hui encore, on s’emploie à brouiller les cartes par un choix qui n’a rien d’innocent : la publication ciblée de déclarations de Mgr Lefebvretoutes antérieures à 1988 ! Car, certes, Monseigneur a cherché à se rapprocher de Rome ; certes il a tout fait pour que ce soit envisageable ; certes il a cru que ce serait possible ; il est même allé jusqu’à apposer sa signature sur un protocole d’accord… qu’il a renié le lendemain matin après une nuit blanche. De Rome il m’avait téléphoné et m’avait annoncé qu’il était en discussion avec Rome ! C’est vrai ! Il souhaitait cette régularisation, mais pas à n’importe quel prix ! Et pour qu’il tienne au courant le misérable pécheur que je suis, il fallait bien qu’il rejette tout ce qui aurait pu ressembler à des tractations secrètes !

Seulement, le sacre des quatre évêques de la Fraternité a mis un terme à toutes ses tentatives, et il s’en est expliqué dans des termes qui ne laissent aucun doute sur sa détermination : « Je ne veux plus me laisser impressionner par les menaces ou par les offres de circonstance qui cachent de mauvaises intentions. Ils n’ont pas changé, sinon en pire, comment pourrions-nous collaborer avec ces pasteurs qui mènent à l’apostasie. » (Écône – 10 juin 1988) Aussi, ressortir aujourd’hui un texte sur les « francs-tireurs » qui date du 22 mars 1980 est plutôt malvenu, sinon malhonnête !

 

* * *

Quelques informations supplémentaire sur ce J.R. glanées sur le forum de la Gentiloup : Ennemond a un cousin diacre au Vatican

Eusèbe :

Sur le Forum Catholique, un fil qui montre qu’Ennemond a un cousin diacre au Vatican :

http://www.leforumcatholique.org/message.php?num=712293

A Ennemond par Jacques (2013-03-19 12:34:02)
 

Je suppose que si vous avez regardé la messe d’intronisation du Pape, vous avez pu constater que notre cousin Antoine, ordonné diacre pour le diocèse de Versailles, et qui est encore étudiant à Rome était le Premier diacre qui assistait le Pape à l’Autel et portait le palium avant la Ste Messe. 

 

La réponse d’Ennemond :

http://www.leforumcatholique.org/message.php?num=712372

J’ai remarqué par Ennemond (2013-03-19 17:09:33)
 

Merci pour votre message, cher Jacques. J’ai vu sa présence en bonne place. Si, comme vous le dites, il « porte le palium » si jeune, Benjamin Octave risque d’être rapidement éclipsé !

 

Si je peux comprendre les motivations de certains ecclésiastiques (carrière, solution de facilité, modernisme), je ne voyais pas ce qui pouvait motiver l’acharnement d’Ennemond.

Ces messages donneraient une explication (faire que les membres de la famille se retrouvent dans la même barque ?)

Criton1963 :

Ennemond a aussi un oncle (maternel) qui a été le grand trésorier de Jean-Marie Lustiger puis de Monseigneur Vingt-Trois jusqu’en 2011 !

Il y aurait beaucoup à dire sur les relations de ce monsieur (l’oncle pas Ennemond) et … la rue Cadet, si vous voyez ce que je veux dire…

Dans toutes les familles, il y a du bon, du moins bon et quelquefois pire !

Il n’y a pas qu’Ennemond qui fasse de la généalogie.

C’est comme la photographie, tout le monde en fait.

Certains en font plus que d’autres, comme l’abbé Celier qui mitraillait tous les six mois environ à Sainte Germaine ses malheureux paroissiens alors que son vicaire célébrait sa messe…

Pas moyen d’échapper à la photo (de face et de profil). Ah les petites fiches.

Inutile de vous dire qu’aucune de ces photos n’ont été publiées dans une quelconque revue de la tradition (c’est pour son album personnel !).

Gentiloup :

Ne serait-ce pas un certain Bertrand ? Par contre je ne comprends pas ce que vous voulez dire à propos de la rue Cadet, ne connaissant pas Paris. Faut-il supposer qu’il y a un lien avec l’abbé Célier et avec le GREC ?

J’ai dans mes archives un fil de discussion qui date de début 2009, relevé sur le FC où il est question d’un « club 23 » en référence au cardinal, et qui s’avère au fil de la discussion être une autre façon de nommer le GREC Étrange, Non ? Il y est également fait allusion à l’oncle Bertrand.

 

* * *

Pour une information plus complète sur ce « GREC » (« Groupe de Réflexion Entre Catholiques »)… nous vous conseillons de lire (ou relire) les articles de nos confrères de Résistance Catholique :

Le Père Lelong, Le G.R.E.C. Et La FSSPX
— 28 janvier 2012 —

La subversion de la FSSPX par le cercle du G.R.E.C.
— 14 avril 2012 —

 

Ainsi que les trois « Commentaire Eleison » que Mgr Williamson vient de consacrer à ce sujet :

 

Written by Cave Ne Cadas

avril 13th, 2013 at 4:37 pm

Posted in église Conciliaire,FSSPX,J.R. du Cray,Max Barret,Mgr Williamson,Non classé,Ralliement,Résistance-Catholique

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F$$PX : Mgr Tissier, un autre leurre !

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La F$$PX à la dérive vers la Rome apostate : récit de l’intérieur par l’abbé Chazal : l’infâme Tissier de Mallerais au service de Ratzinger.

 

Nous l’avons déjà signalé plusieurs fois, le pleutre Mgr Tissier de la F$$PX est le personnage central qui étouffe la réaction en France, au profit de la subversion Schmidberger-Fellay.

Beaucoup n’ont pas encore compris le véritable rôle de cet évêque, tout comme celui de son confrère dans l’épiscopat : Richard Nelson Williamson. Deux leurres de l’opposition ! L’un étiqueté « nazi » pour les “plus durs”, l’autre vilement soumis pour les “plus timorés”…

Tout comme le site récent (néo-antiaccordiste) antiModernisme.info qui publie vaillamment « Été chaud 2012, Mgr Williamson sur les pas de Mgr Lefebvre » ! (dont nous vous avons parlé ici), le forum récent (néo-antiaccordiste) de la Gentiloup est en adoration devant ces deux leurres Bernard Tissier et Richard Nelson Williamson :

Gentiloup :

Attention, ce témoignage est unilatéral. Il s’agit du rapport d’entretien que l’abbé Chazal a eu avec Mgr Tissier de Mallerais. L’abbé Chazal exprime tout le contraste qui existe entre Mgr Tissier de Mallerais et lui-même, entre l’esprit traditionnel français et l’esprit démocratique et individualiste américain.
Les deux facettes ne sont pas mises en lumière sur un pied d’égalité puisqu’elles sont présentées toutes les deux par l’une des parties: l’abbé Chazal. Il faut garder cela à l’esprit pour ne pas se laisser subjuguer.

Cela me rappelle l’épisode des « neuf contre Mgr Lefebvre » ; Neuf prêtres américains que Mgr Lefebvre avait dû exclure de la FSSPX en raison de leur individualisme exacerbé. Cet épisode a été rapporté il y a peu sur Tradinews par l’abbé Cekada. L’abbé Cekada et ses huit amis prêtres, ne trouvaient pas Mgr Lefebvre assez dur sur la doctrine.

L’abbé Chazal nous dit que Mgr Tissier de Mallerais et lui font la même analyse doctrinale, mais qu’ils se séparent sur les moyens.
L’abbé Chazal nous somme donc, en quelque sorte, avec beaucoup de candeur, de choisir entre  lui et Mgr Tissier de Mallerais. Entre un évêque qui nous guide depuis 35 ans sans avoir jamais failli, et un  abbé Chazal que nous découvrons depuis deux mois seulement…

Entre les deux je ne choisis pas, je suis le chef parce que je lui fais confiance comme je lui ai toujours fait confiance!

Je fais surtout confiance en la mission divine de la FSSPX, mission divine qui a été confirmée par l’incroyable refus d’accord que le Pape a signifié à Mgr Fellay le 13 juin 2012. Refus qui ne peut s’expliquer que par une intervention de la Sainte Providence. Les signes que Notre-Seigneur nous envoie ne peuvent pas être ignorés.

http://lefebvristes.forum-box.com/t733-rapport-d-entretien-par-l-abbe-Chazal-qu-il-a-eu-avec-Mgr-Tissier-de-Mallerais.htm

Quel aveuglement !

Mgr Tissier a véritablement un sale rôle, peut-être le pire de tous ! Vraiment un maraud mîtré !

Que cet évêque a du souci à se faire pour le jour du juste jugement de Dieu !

Maintenant, mon cher lecteur, pardonnez-moi d’avoir été si long sur la pensée de Mgr Tissier. C’est parce qu’il reflète la pensée de tant de prêtres que j’ai pu rencontrer en France, qui est le haut lieu de la dissidence à Menzingen, mais qui est aussi complètement paralysée. Les français sont comme ça : à moins qu’un chef n’émerge, prenne les choses en main et mène au combat, personne ne monte à l’assaut.

Aux États-Unis, c’est l’inverse : environ 14 sont fermement opposés à Menzingen et peut-être 50% sont tout simplement lassés personnellement d’un accord avec Rome, mais suivraient les ordres, tandis que le reste est en faveur de l’accord et parfois le disent ouvertement. Il n’y a donc pas une forte opposition contre Menzingen, mais il y a proportionnellement plus de prêtres en résistance ouverte (10) qu’en France (2).

L’un des plus importants de ces esprits français que j’ai pu rencontrer est l’abbé Gleize, qui m’a déposé à Morgon le 17 Août. Nous avons parlé pendant cinq heures ; quel grand esprit, droit et clair ! » Abbé Chazal


Menzingen a voulu si catégoriquement centraliser toutes les propriétés ces dernières années. » Abbé Chazal

Nous vous rappelons néanmoins que l’abbé Chazal manifeste toujours les mêmes tares que nous vous avons signalées précédemment  !!! (cf. archives du blogue « Abbé Chazal ») …encore une voie sans issue !

* * *

24 septembre 2012

[Abbé Chazal] Les buts de la guerre

SOURCE – Abbé Chazal (réfractaire) – Version française de  “War aims” , par « Avec l’Immaculée » – 21 septembre 2012


Cebu, le 21 septembre 2012

Abbé François Chazal

Depuis ce mois fatidique de mai 2012, mon intention est toujours clairement restée la même : « Que la FSSPX et la Nouvelle Rome restent séparées jusqu’à ce que Rome se convertisse ». C’est ce que l’on appelle une condition de victoire.

Maintenant, après trois mois de combat ardent de la part des prêtres, des évêques, des moines et des fidèles, on constate que Mgr Fellay opère une marche arrière assez importante, ce qui est tout à son honneur. C’est aussi très rassurant, en ce sens que Son Excellence ne croit pas en sa propre infaillibilité, après tout.

Durant ces évènements, certains d’entre nous ont été sévèrement réprimés, comme il fallait s’y attendre, et la question se pose maintenant de savoir s’il faut cesser d’interroger ouvertement nos supérieurs, s’il faut rentrer dans le rang, démanteler ce réseau embryonnaire de prêtres qui vient d’émerger, éviter de diviser le troupeau et cesser des combats inutiles avec nos confrères.

L’humilité est la meilleure disposition pour répondre à cette question, mais comme dit saint Thomas, l’humilité est fondée sur la vérité.

Alors, qu’est-ce qui est le mieux : continuer à recevoir des coups pour l’amour de la vérité, tout en combattant humblement les supercheries du diable qui demeurent encore, ou bien déclarer que la guerre est gagnée pour le moment, écrire le document promis « War won » [guerre gagnée], et abandonner la sécurité de la FSSPX aux gros bonnets de la FSSPX ?

Eh bien, deux points : tout d’abord, nous ne sommes rien et, d’autre part, la bête respire encore. Que se passerait-il si le peu nous sommes continuait à vouloir démasquer le prince du mensonge, à satisfaire les besoins de ces âmes qui veulent profiter de notre sacerdoce et qui attendent patiemment que l’objectif de notre combat soit atteint ?

Première partieLa Bête respire encore

La crise de la FSSPX continue tant que sa tête, Mgr Fellay, enseigne des erreurs et permet aux erreurs de se propager, divisant ainsi le troupeau. Autrement, ce sont les 20 prêtres de la résistance (en septembre 2012) qui se sont rendus coupables de diviser le troupeau. Faisons donc un examen de la tête de la FSSPX. Heureusement, j’ai pu voir Mgr Fellay le 4 septembre. Je lui ai parlé pendant une heure et demie, à peine 72 heures avant sa marche arrière à Écône lors de la grande conférence aux prêtres, le 07/09/2012.

Pendant environ 20 minutes ou plus, Monseigneur Fellay me réprimanda pour mon comportement scandaleux, destructeur et révolutionnaire et pour ce refus terrible d’arrêter mes activités, etc., puis il m’a demandé la raison d’une telle obstination.

Je lui ai répondu : « Parce que je crois que vous avez une nouvelle théorie sur Vatican II : vous dites que le Concile est erroné, mais que ses erreurs ne sont pas insurmontables. »

J’ai été prévenu par l’abbé Koller : Mgr Fellay est un homme intelligent, on ne peut pas l’accuser d’être simplement en faveur de Vatican II, c’est beaucoup plus compliqué que cela. Mgr Fellay connaît son public.

Son Excellence a répondu : « Mgr Lefebvre pensait comme cela à un moment donné, et il a signé les textes du Concile ». Ensuite, je pense qu’il s’est rendu compte qu’il avait omis de nier l’accusation et a commencé à marteler l’idée qu’il est bien contre le Concile Vatican II. Il m’a accusé de m’obstiner à lui faire dire qu’il aime Vatican II alors que c’est le contraire qui est vrai, qu’il est celui qui sait le mieux quelles sont ses pensées.

Alors je lui montrai ma petite collection de huit de ses citations, appelée « J’excuse le Concile » et il a répondu : « Ce n’est pas ce que j’ai dit … Du début à la fin nous avons été en désaccord avec Rome sur le Concile Vatican II, et c’est pourquoi les négociations ont échoué. Vous fondez toute votre position sur une fausse supposition de ce que nous pensons (à propos de Vatican II). »

Quand il eut terminé, je lui demandai alors candidement : « Si vous êtes vraiment contre Vatican II, pourquoi, Monseigneur, étiez-vous si silencieux sur Assise III ? » Se référant à une phrase prononcée à St Nicolas du Chardonnet, il dit qu’il faisait siennes toutes les condamnations de Mgr Lefebvre sur Assise. Cela sonnait bizarrement et l’abbé Nély s’est précipité à la rescousse, en expliquant combien Assise III était vraiment mauvais. Ne comprenant pas, j’ai rappelé à Monseigneur son NON résolu, lorsque j’étais avec lui à Cebu, et que je lui ai demandé d’adopter une position forte et publique contre Assise III. (Il a dit la même chose aux frères Pfeiffer à l’époque).

Ensuite, j’ai demandé pourquoi il y avait si peu de différence entre DICI et les autres sites Ecclesia Dei, ou même Zenit sur le sujet. Il n’y a eu absolument aucune réponse à cette question. J’ai alors dénoncé le silence devant les scandales doctrinaux de Rome de ces trois derniers mois, scandales que nous pouvons vérifier en lisant L’Osservatore Romano. Ce journal a été passé au filtre des lunettes roses de DICI pour ne nous dire que des bonnes choses à propos de Benoît XVI cet été. Nous n’avons pas besoin de savoir que le pape, cet été, a fait l’éloge de Vatican II en permanence, a insisté sur le fait que les musulmans restent musulmans, qu’il s’apprête à béatifier le successeur d’Escriva, continue à soutenir les Focolari et d’autres mouvements néo-chrétiens, loue le pluralisme et la liberté religieuse comme une solution à la persécution au Moyen-Orient, etc.

Si nous connaissions ces faits, ils obscurciraient la bonne nouvelle opinion que nous avons de Benoît XVI, et ils nous éclaireraient sur le fait que les erreurs de Vatican II font toujours rage.

DICI est le porte-parole de Menzingen. Ce site est géré professionnellement et prépare à long terme un accord avec la nouvelle Rome, grâce à une utilisation massive de peinture rose, parallèlement à la marche arrière actuelle. En fait, il n’y a pas de marche arrière sur DICI. Sur tous ces points, je n’ai pas pu obtenir des éclaircissements de Monseigneur Fellay.

Ensuite, j’ai soulevé la question de l’interview sur CNS du 11 mai 2012, et plus précisément le problème des paroles de Mgr Fellay à propos de la liberté religieuse et voici ce qu’il a dit : « Sur CNS, je parlais aux catholiques américains qui portent aux nues la liberté religieuse. Le fondement, c’est le récipiendaire (ou récepteur). Ce « très limitée » est le contraire de ce que vous me faites dire. Je montrais qu’il y a un moyen de traiter le problème. On s’est écarté de mon propos. »

(La philosophie moderne base tout sur l’esprit de celui qui connaît, sur le sujet récepteur, tandis que la philosophie catholique base tout sur la chose connue, la “chose” qui existe en elle-même, que cela nous plaise ou non)

J’ai alors senti que j’en avais assez entendu, j’ai compris que j’étais à présent certain de ce dont je voulais m’assurer : c’est que l’esprit de mon Supérieur général n’est plus ancré dans la vérité catholique, mais que ses idées se déplacent tantôt à droite, tantôt à gauche, tantôt sur le “oui”, tantôt sur le “non”.

En relisant la transcription de cet entretien, je vois que le même schéma se reproduit continuellement :

– Les choses ont changé à Rome, MAIS cela ne signifie pas que tout a changé.

– Le Pape veut reconnaître la FSSPX, MAIS son désir est bloqué par Vatican II et les évêques modernistes.

– Rome nous accorde déjà l’exemption de la tutelle diocésaine, MAIS il y a des problèmes pour ouvrir de nouvelles maisons.

– Cela ne va pas marcher si nous demandons l’autorisation des évêques, MAIS il y a tellement d’évêques novus ordo qui nous appellent.

– … Nous avons notre propre apostolat MAIS tout évêque a le pouvoir absolu.

– Nous devrions être traités à égalité avec les évêques, MAIS il est normal que l’évêque ait son mot à dire (sur nous).

– Rome acceptera peut-être de mettre ses erreurs au niveau d’une opinion que nous pouvons attaquer, MAIS Rome absolutise le Concile.

Nous avons encore eu quelques MAIS à la conférence d’Écône :

– Le Pape croit encore à Vatican II, MAIS il veut nous reconnaître.

– Le principe de 2006 (aucun accord pratique jusqu’à ce que Rome se convertisse) est vrai, MAIS qu’est-ce que nous entendons par « conversion de Rome » ? Cela ne pourrait-il être quelque chose de graduel ou de progressif ?

– L’offre de Rome était remarquable, MAIS, je vous le garantis, je n’ai jamais été intéressé par un accord.

Sur ce dernier MAIS, je vous demande de relire la lettre du 14 Avril pour voir si cela est authentique ?

Pas étonnant que nous soyons accusés d’être régulièrement tantôt noir tantôt blanc… c’est parce que l’enseignement officiel de la Fraternité Saint Pie X est maintenant tout gris

Donc j’ai senti que nous en avions assez dit, qu’il n’y avait pas besoin de toucher la question un peu plus complexe du Magistère, la question de notre utilisation retrouvée et élargie du nouveau Code de droit canonique, ainsi que d’autres questions. J’ai eu le temps de m’excuser pour l’utilisation, dans le passé, de quelques expressions injustifiées ou irrespectueuses, j’ai mangé deux fois à la table de Monseigneur, j’ai été autorisé à dire ma messe privée sur un autel latéral (contrairement à Manille), j’ai visité un endroit qui a un charme particulier et j’ai été très gentiment remis au train par l’abbé Sélégny qui, en tant que témoin, m’a promis de m’envoyer une transcription détaillée de la conversation. Je tiens à dire que Monseigneur Fellay a été juste envers moi, qui suis un homme totalement opposé à ses idées et en pleine guerre contre lui.

Les idées de Mgr Fellay et la propagation incontrôlée du libéralisme dans la Fraternité Saint Pie X ont également été l’objet de ma visite à un autre évêque, et puisque l’abbé Couture utilise cet évêque contre moi, eh bien, je vais raconter pour ma défense tous les détails de cette visite.

Monseigneur Tissier de Mallerais a accepté de me voir le 16 Août à Écône. Pendant 15 minutes, j’ai chancelé sous une puissante bordée épiscopale, j’ai tremblé de tous mes membres sous la froide colère de Monseigneur Mgr Bernard Tissier de Mallerais. Mon attitude, a-t-il dit, était complètement hors de propos, je prenais sur moi une tâche qui ne m’appartenait pas et je faisais une démonstration de désobéissance totale

J’ai essayé de récupérer en disant que j’avais de graves difficultés doctrinales avec Mgr Fellay en montrant, comme d’habitude, ma petite collection de citations appelé « J’excuse le Concile ». Son Excellence a répondu : « Je sais, je sais, j’ai 10 fois plus de citations [de Mgr Fellay] favorables à Vatican II que vous ne connaissez pas ! »

« Mais, Monseigneur, comment pouvons-nous être si tranquilles à ce sujet et à propos du résultat lamentable du Chapitre Général ? »

« Le Chapitre général, répondit-il, a été un désastre ; j’ai signé de mon nom, parce que c’était une action collégiale, mais certainement pas pour dire que j’étais d’accord avec le contenu. Par conséquent faites confiance en ce que font les généraux, acceptez votre nomination en France et tenez-vous tranquille pendant au moins trois mois. »

« Monseigneur, le navire prend l’eau, il se déchire sous la ligne de flottaison. J’admire ce que vous et d’autres avez fait pour essayer de le sauver, mais vous savez très bien que l’erreur se propage maintenant à travers les canaux officiels de la FSSPX. Comment pouvez-vous compenser le poids de l’institution, les professeurs mis en place dans les séminaires, les sermons édulcorés et publications … Nos fidèles fuient de moins en moins loin les messes d’indult, font des compromis pour les cérémonies de mariage, pratiquent de plus en plus les méthodes naturelles de contraception sans les motifs graves demandés par Pie XII, faisant de ces méthodes naturelles une porte ouverte à des formes plus mauvaises de contraception. Leurs esprits sont infectés par DICI. Il est naturel pour eux de faire confiance aux deux assistants qui vont encore plus loin que Monseigneur Fellay et prêchent la bonne nouvelle que Rome a changé… »

J’ai continué ainsi un certain temps, acceptant des corrections sur certains points, comme sur le fait que nous ne pouvons pas tenir le pape comme entièrement responsable de la nomination de mauvais évêques dans le monde entier. Sinon, je lui ai dit qu’il pouvait me désavouer autant qu’il le voulait, mais que le silence de cet été était « contre-nature », antinaturel : « Je ne peux pas l’accepter et je ne l’accepterai pas, même si je suis maltraité et chassé. Je ne peux pas accepter ce nouveau massacre des âmes qui est préparé davantage par l’érosion des esprits que par la signature effective d’un accord avec Rome. Si seulement, Excellences, vous aviez fait publiquement opposition à Menzingen, je serais heureux de rentrer dans le rang et suivre le capitaine. Je suis d’accord que ce n’est pas mon travail de parler, mais si les bergers sont endormis, les chiens sont la ligne de résistance suivante, quand les loups sont entrés dans la grange.

Si l’on parle des erreurs en général, cela passe souvent au-dessus de la tête des fidèles. Je ne trouve pas que la bataille tourne bien, j’ai donné pendant 12 ans le bénéfice du doute à mes supérieurs, en écrivant des lettres et en étant très obéissant. En six autres années, Mgr Fellay aura amplement le temps de mettre des supérieurs neutres ou libéraux en position et il sera impossible de faire changer le navire de direction.

Vous n’êtes pas le seul, Monseigneur, à être poussé dans vos retranchements ; L’abbé Peter Scott a à peine dit quelque chose en Mars, et après avoir été circonvenu par l’abbé Rostand, il est maintenant sur le point d’être envoyé au Zimbabwe. L’abbé Hewko n’a fait aucune attaque contre Menzingen à la première messe de l’abbé Reuter et s’est retrouvé lourdement sanctionné. De nombreux autres prêtres sont dans le même cas. Cela n’augure rien de bon pour l’avenir. Si c’est la façon dont ils traitent les prêtres, alors qu’aucun accord n’est signé, comment sera-ce le jour de l’accord, quand on fera rentrer tout le monde dans le rang ?

Ce que je fais ressemble en effet à une rébellion, mais je ne demande pas que tout le monde fasse de même. Si je me trompe, le navire ne coulera pas et je mourrai heureux, mais si j’ai raison d’avertir les passagers, il y en aura plus de sauvés, si la tragédie arrive vraiment. Le problème vient de la passerelle de commandement du navire, et votre résistance sous le pont est impressionnante, mais ne fait que retarder le résultat final. Certains prêtres doivent au moins faire le travail d’exposer la source des erreurs. »

Le naufrage de la Fraternité par Fellay

Le naufrage de la Fraternité Saint-Pie X par Fellay

À ce moment, Monseigneur a été refroidi. J’avais déjà discuté de beaucoup de ces faits avec lui quand il est venu aux Philippines l’an dernier. Je comprends que c’est son amour de la Fraternité, son désir de garder une armée unie qui le motive, mais je vois aussi que la Fraternité n’est plus unie sur la doctrine, je vois que les libéraux l’attaquent de plus en plus et refusent de publier son livre sur les erreurs de Benoît XVI. En fait, on commence à le réduire au silence et le pire est à venir.

Je me sentais très triste pour lui parce que, tout au long de cet entretien, il y avait une telle sincérité en lui, même lorsqu’il me réprimandait. Je ne crains pas d’être réprimandé par un homme si honnête, et je crois que Mgr Tissier prêchera toujours contre la Rome d’aujourd’hui et nous dira de nous garder hors de sa portée.

Pour vous dire la vérité, il n’est toujours pas d’accord avec ce que je fais, à ce jour. Il a écrit à l’abbé Pivert (mon directeur spirituel) pour me contraindre, en répétant le même argument, en écrivant que les erreurs de Mgr Fellay sont 10 fois plus nombreuses que ce qu’elles apparaissent en public et que le Chapitre Général est une catastrophe, mais qu’il n’y a aucune raison de lancer une telle attaque prématurée contre la direction de la FSSPX.

Maintenant, mon cher lecteur, pardonnez-moi d’avoir été si long sur la pensée de Mgr Tissier. C’est parce qu’il reflète la pensée de tant de prêtres que j’ai pu rencontrer en France, qui est le haut lieu de la dissidence à Menzingen, mais qui est aussi complètement paralysée. Les français sont comme ça : à moins qu’un chef n’émerge, prenne les choses en main et mène au combat, personne ne monte à l’assaut.

Aux États-Unis, c’est l’inverse : environ 14 sont fermement opposés à Menzingen et peut-être 50% sont tout simplement lassés personnellement d’un accord avec Rome, mais suivraient les ordres, tandis que le reste est en faveur de l’accord et parfois le disent ouvertement. Il n’y a donc pas une forte opposition contre Menzingen, mais il y a proportionnellement plus de prêtres en résistance ouverte (10) qu’en France (2).

L’un des plus importants de ces esprits français que j’ai pu rencontrer est l’abbé Gleize, qui m’a déposé à Morgon le 17 Août. Nous avons parlé pendant cinq heures ; quel grand esprit, droit et clair ! Les principales idées qui ressortent de sa position sont les suivantes :

Une nouvelle doctrine a maintenant émergé dans la Fraternité Saint Pie X, et cette nouvelle doctrine est accompagnée de réduction au silence, de menaces et de punitions.

– Le principal signe de la Providence montrant ce changement est le silence assourdissant sur Assise III, qui a tellement contrasté avec le tollé de Mgr Lefebvre, en 1986, pour Assise I.

– Assourdissant aussi est le silence qui a suivi la crise de mai et le Chapitre Général : de la table à Écône jusqu’aux prieurés à travers le monde … aucune réaction de ceux qui savaient si bien que les choses se sont mal passées.

– Même si l’accord est annulé pour le moment, l’abbé Gleize dit que la tendance demeure : L’abbé Schmidberger lui a dit qu’il ne suffisait pas de prier pour le Pape en le nommant à la messe, lors des bénédictions et de la Semaine Sainte, ou d’avoir sa photo dans la sacristie, etc. Aucune de ces choses ne nous garantit que nous n’allons pas devenir sédévacantistes. Le désir des accordistes est un désir qui dure depuis longtemps, et c’est un sentiment constant d’être dans une situation de séparation épouvantable, presque peccamineuse d’avec l’« Eglise ». J’ai dit à l’abbé Gleize que l’abbé Laisney (qui m’a lavé le cerveau pendant trois jours à Manille à propos de l’accord) souffre clairement du même genre de douleur. Il aurait prêché pour l’accord récemment à Kuala Lumpur. Mgr Fellay, quand je l’ai vu, m’a dit que notre idée de l’Église est trop radicale, que pour nous, c’est une Église qui n’existe que sur le papier (cf. aussi sa conférence d’Adélaïde). Si l’accord est annulé, ce n’est pas à cause de nous, c’est parce que Rome ne le veut toujours pas, le bloque, même si le pape le veut. Très triste.

Nous avons parlé longuement de la nouvelle pratique de la FSSPX concernant les affaires canoniques et surtout la tendance croissante de la FSSPX qui permet de plus en plus que tous ses cas difficiles soient résolus par la nouvelle Rome et à la lumière du nouveau Code de Droit Canon. De nombreuses irrégularités canoniques se sont produites au Chapitre Général, en particulier autour de la façon dont l’évêque Williamson a été traité. La déclaration et les six conditions ressemblent à quelque chose de bâclé et contiennent un changement important d’orientation de notre congrégation tout entière.

Une autre confirmation du changement de position de Mgr Fellay est qu’il prêche dans ses conférences régulières de trois heures que Rome a changé.

Lors de mes visites à Avrillé et Morgon, j’ai été informé par les supérieurs de ces lieux que lorsqu’ils sont allés avec le Père Matthieu à Menzingen, Mgr Fellay a pris deux heures et demie pour les persuader que Rome a changé.

Ils étaient bouche bée devant ce changement de cap et devant l’ardeur de Mgr Fellay.

Mes propres parents sont allés à une conférence de trois heures à Brignoles en juin ; même chose : « Rome a changé ». Mes pauvres parents ont quitté la conférence en ayant l’impression de n’avoir rien appris et en ayant la sensation qu’ils n’avaient pas compris ce qu’ils étaient censés comprendre.

Et qu’est-ce qui va être dit dans la grande fête conviviale organisée par l’Angelus [ndlr, Éditions américaines traditionnelles, équivalent de Clovis] sur la « papauté » en octobre … compte tenu de la récente marche arrière ? On peut deviner que le pape va être considéré un peu mauvais MAIS assez bon sous d’autres aspects.

Par conséquent 20 prêtres à peu près sont actuellement engagés dans le processus d’avertir ouvertement le troupeau sur les erreurs restantes de Menzingen, en dépit de la marche arrière sur l’accord avec Rome, sur la déclaration du 15 avril et sur la question de l’exemption. Car si l’on décrit la nouvelle Rome, d’une façon fausse et sous des couleurs riantes, il est normal de craindre que, dans six ans, la Fraternité sera six pieds sous la nouvelle Rome …

Deuxième partie – Que s’est-il passé ?

War on!   Puis What next … mais … Qu’est-il arrivé ?

Au mois de mai une note interne a déclaré que dans le cas où Rome accepterait notre dernier protocole doctrinal (du 15 Avril), une structure canonique nous serait proposée.

Puis, le 13 Juin, l’offre de Menzingen a été refusée par Rome, un peu comme cela a été refusé en septembre 2011. A commencé alors un processus de retour en arrière qui est toujours en cours. La ligne officielle est maintenant que nous sommes de retour à la case départ, que l’accord est annulé, et que nous n’avons jamais cherché un accord en premier. Le 7 septembre, Mgr Fellay a fait totalement marche arrière à propos de la déclaration du 15 Avril ainsi que sur une autre erreur majeure faite au Chapitre Général, quand il voulait simplement, comme condition souhaitable être exempté de la tutelle des diocèses Novus Ordo.

Dans le même temps, deux choses continuent à se produire : le changement doctrinal et le manque de clarté sur nos relations avec Rome.

Le Chapitre Général

Au Chapitre Général, tout était censé être parfaitement clair, mais les documents qui en sont sortis ont déjà besoin d’éclaircissements.

M. l’abbé Petrucci m’a dit que les capitulants étaient pressés d’écrire les textes et que l’intention d’un grand nombre d’entre eux était de créer un cadre qui permettrait d’éviter à Mgr Fellay de se rapprocher de la nouvelle Rome prématurément. La plupart d’entre eux nous ont dit qu’ils ont vraiment combattu, qu’ils ont obtenu le meilleur résultat possible, qu’ils ont sauvé la situation. Cela correspond clairement au nouveau but de la guerre de Menzingen : affirmer que la guerre est finie.

Rectification du tir :

Je n’ai aucun doute sur les intentions des capitulants mais le texte qui émanait du Chapitre, produit d’une sorte de compromis entre deux positions, m’a tellement fait peur que j’ai écrit une attaque contre lui, je l’ai publiée sur Internet, je l’ai fait imprimer et je l’ai posté à tous les prieurés et amis de France, je l’ai distribué en tract aux fidèles. En voici les principaux éléments :

Proclamé le jour de la Bastille, ce texte est un peu sentimental parfois et même s’il contient une citation de Mgr Lefebvre, il s’agit d’une déclaration beaucoup plus faible que les déclarations de 1974 et 1976. La question du Magistère reste ambiguë dans ce texte parce que nous n’avons pas plus la mention de deux magistères opposés (cf. « deux Romes » (1974), « deux Églises » (1976)), mais l’astuce principale du texte est à la fin de celui-ci, dans les six conditions pour une reconnaissance canonique de la FSSPX. [ndlr : l’abbé Chazal a manifestement pris connaissance d’un texte non tronqué de la déclaration du chapitre, qui contenait les six conditions]

Un premier groupe [de conditions] omet la notion de 2006 qui était que nous devions attendre la conversion de Rome pour conclure un accord avec elle. C’est la première fois que nous y renonçons, si officiellement, en opposition au rejet de l’accord par Mgr Lefebvre en 1988 et en contradiction avec ses nombreux avertissements ultérieurs que la crise durerait longtemps et nécessiterait que Rome redevienne bonne pour nous réconcilier.

La première condition concerne le maintien de notre liberté d’enseigner et de notre liberté d’attaquer ceux qui enseignent les erreurs. La deuxième et la troisième consistent à garder l’usage exclusif des rites traditionnels et avoir au moins un évêque.

Tout ceci semble très courageux, mais le principe de base d’une démocratie libérale est cette liberté pour quiconque d’être en désaccord public sur toutes les questions importantes. Donc, nous aurons la liberté d’enseigner la Tradition tandis que d’autres auront la liberté de défendre le modernisme, nous allons attaquer la nouvelle messe tandis que d’autres vont attaquer la vraie messe sous le même toit ; de même pour toutes les autres questions. Un évêque français a très bien compris cela et a dit : « Laissez-les venir et être en désaccord avec le Concile Vatican II (s’ils le peuvent), car nous-mêmes, nous sommes en désaccord avec les vingt autres Conciles ».

Cela ne marcherait jamais. Pourquoi ? Parce que ça ne marche jamais d’entrer dans le système, comme a dit Mgr Lefebvre : « Si j’avais signé l’accord, nous aurions été finis en un an. » (13 Juin 1988). Une fois dans le système, nous ne résisterons pas aux personnes qui ont une doctrine entachée par les erreurs de Vatican II, parce que ceux qui ont essayé auparavant n’ont jamais réussi. De plus, nous avons déjà commencé à arrêter de convaincre Pierre alors qu’il a été reconnu digne de blâme (Galates). Encore une fois, regardez DICI maintenant, tandis que dans le passé nous n’avions aucun scrupule à dire ouvertement que le Vatican était infiltré par les francs-maçons et que leurs idées avaient triomphé.

Mélangés à de mauvais prêtres catholiques et à de mauvais fidèles, nos propres fidèles seront affaiblis, désorientés et divisés, plus encore qu’aujourd’hui.

En ce qui concerne la liturgie, il suffit de dire que Mgr Pozzo vient juste de dire à l’Institut du Bon Pasteur de rentrer dans le rang cinq ans après leur accord.

Quant à cet évêque solitaire, comment pourrait-il répondre aux besoins de 1 000 prêtres traditionnels environ et de tous leurs fidèles ? «  Et si cet évêque meurt ? », a demandé franchement un fidèle du sud de la France. L’abbé Pfluger a répondu : « Eh bien, Rome en nommera un autre… »

Le deuxième groupe de conditions est presque plus effrayant, car ce sont des conditions souhaitables ou préférables, par lesquelles nous demandons, sans insister, de ne garder que nos tribunaux mineurs, en renonçant à l’avance de nous occuper des causes majeures (comme nous le faisons déjà, parce que quand l’affaire est grave ou importante soit nous laissons à Rome le soin de traiter le cas soit nous refusons de traiter le cas, j’en ai été informé par des canonistes et des enseignants du séminaire).

Heureusement, Mgr Fellay a fait marche arrière verbalement sur la seconde condition, en disant que, bien sûr, notre exemption de la tutelle des évêques Novus Ordo était une nécessité absolue pour nous. Ce qui m’inquiète, c’est qu’il n’apparaît pas que c’était le cas au Chapitre Général. (Et puisqu’il s’agit d’une question de droit, un amendement écrit devrait être placé dans le texte final).

Même manque de clarté pour la troisième condition, qui stipule que nous voulons simplement avoir une « majorité de la Tradition » et la présidence de cette commission pontificale sous l’autorité du pape. D’autres personnes Ecclesia Dei, valets de Mgr Müller, peuvent prétendre être aussi pour la Tradition. Et c’est uniquement dans le cas où le pape ne voudrait pas insister sur son avantage et renoncerait à placer directement ses hommes dans cette commission.

« Seigneur, venez à mon aide ; hâtez-vous de me secourir. »

La FSSPX déchaussée, ou de stricte observance :

Par conséquent, début août, je me suis rendu à Washington DC et j’ai rencontré l’abbé Joe [Joseph Pfeiffer], qui a réussi à rassembler un groupe de cinq prêtres à Vienne, en Virginie, et à organiser ce que nous appelons un « Corps Uni de prêtres ». Nous avons siégé trois jours, nos esprits vibrant à l’unisson, en parfaite harmonie, considérant la gravité de la situation à laquelle nous étions confrontés. Mais au moins, nous avons pu planter un drapeau en affirmant notre intention, en élisant un patron et en mettant en place une base visible.

Voici le texte de la Déclaration, heureusement, il est court :

C’est Elle seulement, [la Vierge Marie,] qui peut vous aider. +

Fait à  Vienne, en Virginie, le 10 août 2012.

« Le cœur de la foi est la divinité du Christ et sa royauté sur toutes les nations : « oportet illum regnare ». Les erreurs de Vatican II sont une attaque indirecte contre Sa divinité et une attaque directe contre Sa Royauté sociale. Elles resteront à jamais la révolution de 1789 au sein de l’Église.

Le Vatican d’aujourd’hui a changé seulement pour le pire depuis le Concile (plus de dégâts, davantage d’hérésies nouvelles, semi-modernisme plus efficace), à tel point  qu’on peut répéter les mots de l’archevêque de 1974 et de 1976 : « L’Église qui affirme de telles erreurs est à la fois schismatique et hérétique. Cette Église conciliaire n’est donc pas catholique. Dans la mesure où le pape, les évêques, les prêtres ou les fidèles adhèrent à cette nouvelle église, ils se séparent de l’Église catholique. » (29 Juin 1976).

Le pape a permis la vraie messe, mais seulement dans le panthéon des liturgies modernes. En outre, il a exprimé clairement son adhésion à la fausse doctrine de la liberté religieuse en prêchant qu’elle soit le modèle de la façon dont l’Église et l’État doivent être liés l’un à l’autre. Enfin la doctrine de l’œcuménisme a été largement et constamment professée par le Souverain Pontife dans ses visites aux temples protestants, aux synagogues et aux mosquées… et Assise III confirme que l’esprit d’Assise est bel et bien vivant. C’est cet esprit qui poussait Mgr Lefebvre à procéder à une “opération survie” qui est maintenant elle-même en grand danger.

La FSSPX d’aujourd’hui veut clairement se placer sous cette Église conciliaire, elle atténue le poison du Concile Vatican II, elle est de plus en plus silencieuse face aux abus commis par la hiérarchie conciliaire, elle utilise un langage ambigu se référant à deux Magistères contraires. En même temps qu’elle est toujours prête à croire en un débat permanent avec des fonctionnaires romains obstinés, elle utilise la manière forte envers ceux qui résistent à cette mauvaise réconciliation.

Nous devons attendre que Notre-Dame convertisse le pape et lui inspire de consacrer la Russie à son Cœur Immaculé, en union avec tous les évêques et nous devons persévérer dans la charité de la vérité et la vérité de la charité, organisée en un corps uni de prêtres fidèle à la position toujours maintenue par Mgr Lefebvre. »

 

Abbé Joseph Pfeiffer, Abbé Ronald J. Ringrose, Abbé Richard Voigt, Abbé David Hewko, l’abbé François Chazal.

 

Nous avons ensuite élu l’abbé Pfeiffer comme « patron », pour deux ans, parce qu’il n’y a pas assez d’Indiens pour ce chef indien. L’élection d’un Supérieur Général, de deux assistants, d’un économe général et secrétaire général serait tout à fait ridicule, à ce stade, car nous sommes loin d’être ne serait-ce que cinquante, mais nous reconnaissons aussi Mgr Fellay comme étant notre supérieur légitime (rappelez-vous, il n’a pas signé d’accord avec la nouvelle Rome), même si, comme dans le cas de Benoît XVI, nous lui refusons obéissance pour des motifs de foi jusqu’à ce que cette crise soit terminée.

Ainsi, notre nom reste le même, la FSSPX. Nous sommes conscients du fait que le glissement doctrinal d’aujourd’hui met en danger nos engagements, nos promesses et nos serments, en particulier notre serment antimoderniste, comme l’abbé Koller l’a si bien dit dans son sermon. Nous nous attendons à ce que des avocats soient lâchés contre nous à un moment donné, mais dans le pire des cas, ils pourraient être en mesure de nous renommer FSSPX déchaussée, de stricte observance, parce que notre scission est une scission au sein du même ordre, comme cela s’est produit à plusieurs reprises au cours de l’histoire de l’Église. Nous ne créons pas un nouvel engin, une société de saint Pie XXIII, ou un autre vague institut. Tout ceci pour insister sur l’idée que nous n’avons pas changé le message, tandis que la ligne officielle de la FSSPX a changé.

Ensuite, nous avons mis en place une base à « Notre-Dame du Mont Carmel », 1730 N Stillwell road, Boston, Kentucky 40107, États-Unis, avec un ou des prêtres résidents permanent(s). Puis, nous avons mis en place une structure bancaire pour recevoir un soutien financier. Nous espérons commencer une petite école là-bas et créer nos propres sites Internet pour compléter le bon travail de « TrueTrad » et d’autres sites. Si nous le pouvons, nous allons lancer un bulletin papier et marcher sur la lune, mais ne regardons pas trop loin.

Je comprends pourquoi certains supérieurs de la FSSPX nous poursuivent de leurs foudres car il semble vraiment que nous sapions la Fraternité, alors qu’en fait nous nous organisons simplement, avec comme claire perspective, l’expulsion. Lorsque Mgr Fellay m’a dit que nous n’allions pas faire long feu, j’ai répondu : « Eh bien, Monseigneur, nous recevrons tous les prêtres que vous nous ferez parvenir ». Il est dommage de voir un prêtre jeté hors de sa congrégation sans aucune bonne raison et finir ses jours dans l’isolement.

Grâce au dernier rétropédalage, la crise est apparemment évitée, mais que se passera-t-il si Menzingen revient de nouveau sur ses pas, comme cela s’est passé plusieurs fois auparavant ? Nous voulons juste être le petit morceau de fer qui bloque la pédale. Et si Mgr Williamson se retrouvait expulsé ? Où irait-il ? Et les prêtres qui le suivront … finiront-ils dans l’isolement ? C’est une bonne chose si Mgr Williamson conserve toutes les options possibles, reçoit une aide de l’extérieur pour forcer Menzingen à le maintenir, en lui donnant un avant-goût de ce qu’est un évêque FSSPX en liberté. Pour l’instant nous sommes juste une vingtaine de prêtres dispersés, c’est-à-dire pas grand-chose, mais nous savons avec certitude que Menzingen ne veut pas que ce petit bourgeon fleurisse.

En temps normal, il est préférable que les 4 évêques restent unis, dans le cas d’une nouvelle crise, car les trois pourraient ainsi contrecarrer l’un d’entre eux comme ils l’ont fait de manière efficace.

Quant aux fidèles, maintenant qu’ils sont avertis de la situation, nous nous limiterons à ceux qui nous appellent à l’aide et nous fournirons à tous les autres une information permanente qui dit les choses clairement. D’abord les Juifs, puis les Gentils, d’abord nous irons chercher les petits restes dans la foule de la FSSPX, et ensuite nous irons pêcher tous les autres hommes.

Pour être bien compris, notre combat doit être décrit comme analogue à une lutte ; c’est une bataille, sous de nombreux angles. C’est aussi comme une attaque échelonnée, parce que tous les prêtres et les fidèles ne réalisent pas le mal actuel, en même temps, pas plus qu’ils ne choisissent de prendre une position publique en même temps.

Une fois de plus, nous ne sommes pas les sauveurs de la FSSPX, mais j’espère que vous comprendrez que nous jouons un petit rôle sur un plan plus large, car la résistance à la réconciliation a des aspects et des formes variées : de la Mère Anne-Marie Simoulin qui menace de recommencer à zéro et qui réprimande son propre frère, l’abbé Simoulin, à Dom Thomas d’Aquin au Brésil qui dirige des groupes de fidèles, tout comme nous, jusqu’aux nombreux bons prêtres qui résistent en France, à quelques religieuses héroïques qui se montrent disposées à subir la persécution de leur communauté, au Dr David Allen White, qui n’approuvera pas de bêtises … la liste est assez longue et consolante.

Si Menzingen reste sur sa marche arrière d’aujourd’hui, la crise va perdre de son urgence, il sera plus difficile pour nous d’expliquer notre position aux fidèles et de persuader un grand nombre de prêtres de rejoindre notre mouvement … mais cette crise ne sera pas terminée, car nous avons des signes clairs que la Bête reste en vie.

Le Tour de France (La France résistante)

Tandis que l’abbé Joe a passé beaucoup de temps aux États-Unis, a réussi à rafistoler un groupe de prêtres, j’ai pu passer trois semaines pour faire une « tournée des popotes de la résistance » ou un check-up des habitudes culinaires des endroits qui résistent au changement de doctrine de la FSSPX. La plupart des prêtres sont au courant de l’évolution de la doctrine au sommet, et parce que le district est grand, l’attitude des prêtres libéraux est plus facile à remarquer. Voici quelques exemples de lettres et conversations que j’ai reçus : au Pointet, les religieuses louent Benoît XVI devant les petits enfants, un prêtre en Bretagne appelle Jean-Paul II un saint, les mystères lumineux du Rosaire sont inclus dans un livre de chansons nouvellement édité dans une de nos écoles, un directeur de séminaire a inséré des citations de Benoît XVI dans son dernier livre sur la famille, et je viens d’entendre que l’abbé Toulza a été forcé, je crois, de mettre un texte dans Fideliter, défendant Mgr Müller

Ces choses-là ne seraient jamais arrivées auparavant.

Nous venons de perdre un prêtre en Corse qui est retourné directement au diocèse et deux moines ont quitté l’abbaye bénédictine de Bellaigue parce qu’ils sont en faveur de l’accord. En Allemagne, sur un total de 40 prêtres, 10 sont contre un accord, alors que tous les autres sont pour, à des degrés divers. Les fidèles libéraux critiquent Mgr Tissier ou les prêtres ayant leur franc-parler comme l’abbé Beauvais. M. l’abbé de Cacqueray est plus difficile à cerner, parce qu’il est l’un de ces rares prêtres capables de garder leur district uni, grâce à leur autorité naturelle et leur piété.

En date du 14 Août, je ne savais pas où était ma nouvelle affectation. L’abbé Toulza m’a dit que ce serait Reims, un bel endroit historique au cœur des champs de bataille de la 1re guerre mondiale. J’ai été heureux de voir l’abbé Toulza signer un contrat de publication de 2000 exemplaires de mon livre sur le Christ-Roi, « La Cité Oubliée ». Cette joie fut de courte durée car trois semaines plus tard, ce livre sur la doctrine sociale de l’Église fut interdit par Mgr Fellay, non pas pour son contenu, j’espère, mais pour le nom de son auteur. Une maison indépendante appelée DPF doit l’imprimer l’année prochaine. Le Dr Chojnowsky est actuellement en train de le traduire en américain. (S’il vous plaît, notez bien que je suis un prêtre paresseux, c’est maintenant officiel).

Il faut s’attendre à ce que la question de mon affectation soit ressortie par mes adversaires, malgré le fait que l’abbé Couture reconnaît, même par écrit, que j’ai toujours obéi avant. Mgr Fellay m’a remercié pour mes 16 ans d’obéissance indéniables, mais pas pour ce qui lui paraît être ma désobéissance de l’année 2012.

En modifiant la doctrine, Mgr Fellay a perdu son autorité que j’ai vue sombrer, de mon poste à Manille ; c’est là où j’étais, quand la crise a commencé et c’est à partir de là que je vais commencer à résister. La question pour moi est que le changement de doctrine dans la FSSPX est si grave qu’il doit être exposé, c’est-à-dire qu’il faut prêcher contre… Mais il est impossible de prêcher la vérité si l’on est réduit au silence. C’est pourquoi j’ai demandé à l’abbé Girod si je pouvais être admis à prêcher contre les erreurs de Mgr Fellay en chaire. Sa réponse fut : « Personne ne prêche contre son patron dans une entreprise » et j’ai répondu « …à moins que l’entreprise ne coule ». De plus, il m’a dit que le dimanche, je serais affecté à la chapelle de Troyes, qui compte une trentaine de personnes. En France, on appelle cela « un placard ». Non seulement cela, mais ce prieuré est un prieuré de trois prêtres qui s’occupent de moins de 200 fidèles, car la chapelle de Joinville a été enlevée à leur responsabilité. Puis je me suis dit : la France n’est pas mon territoire, si je m’embarque pour dénoncer Menzingen, je vais mettre dans l’embarras l’abbé de Cacqueray qui est si gentil avec moi et je vais le forcer à me condamner, et les fidèles voyant à quel point je suis condamné par les canaux officiels de la FSSPX ne seront pas en mesure de s’y retrouver eux-mêmes. En Asie, là où les fidèles entendent l’abbé Couture dire à quel point je suis méchant, il est plus facile pour les fidèles de faire la part des choses car ils me connaissent depuis dix ans, ils peuvent savoir par eux-mêmes que je suis même 40 fois plus méchant que l’abbé Couture ne me fait. En France, il y a aussi assez d’anti-libéraux pour mener à bien la lutte, tandis que les fidèles d’Asie, plus récents dans le mouvement traditionnel et moins bien desservis par une Fraternité surchargée en Asie, sont plus vulnérables aux erreurs et aux mensonges. Ils ont davantage besoin d’aide, mais dans l’ensemble c’est surtout une question d’impact. J’ai dit à plusieurs reprises à mes confrères français : vous n’avez pas besoin de moi ici pour saisir l’occasion, je suis encore jeune et aucunement en position de vous guider et de vous dire ce qu’il faut faire. Vous avez vos propres dirigeants, allez les chercher, comme le paysan qui est allé chercher La Rochejaquelein pendant la guerre de Vendée.

Retour en Asie

« Ça va foirer », « Ça va faire pschitt », m’a dit l’abbé Nély à Menzingen ; et l’abbé Pfeiffer est entièrement d’accord : « En théorie, nous sommes totalement grillés, et notre principal obstacle est la peur qu’ont les fidèles d’être expulsés, d’avoir les sacrements refusés, les écoles interdites, etc. Et le second obstacle est la confusion ; ils nous disent : « Père, qu’est-ce qui se passe ? » Ils mendient les informations sur ce qui se passe ; les voies officielles ne leur disent rien. À moins d’un miracle, nous devrions nous essouffler, un prêtre nous a dit : « nous sommes juste un feu de paille ». Nous n’avons même pas les fonds pour voyager en Amérique pour voir les gens qui veulent nous voir. Nous n’étions pas payés avant en Asie, et maintenant nous comptons davantage sur la générosité spontanée des fidèles. Beaucoup de gens que nous ne connaissons pas nous donnent un soutien, ce qui prouve qu’il y a un problème. Ils ne font pas cela par amour personnel pour nous.

De petits groupes ont fait leur apparition partout, appelant à l’aide et nous offrant leur aide. En un endroit, nous avons repris la chapelle entière, dans d’autres endroits, nous trouvons un petit groupe. Il n’est pas facile de nous chasser de lieux qui n’appartiennent pas à la Fraternité, ce qui me fait mieux comprendre pourquoi Menzingen a voulu si catégoriquement centraliser toutes les propriétés ces dernières années.

Pendant ce temps, nous restons sous le feu des positions officielles bien arrêtées de la FSSPX. Elles ont un but stratégique, notre silence, et elles ne cessent de nous étiqueter comme désobéissants, non surnaturels, sédévacantistes pratiques, colporteurs de chaos, pamphlétaires, falsificateurs de citations, calomniateurs, briseurs de paix et rebelles engendrant des divisions. On dit aux prêtres, aux frères et aux fidèles de jeûner à notre passage, les gens ne devraient pas nous parler, les frères ne devraient pas nous parler, nous avons été expulsés de la table commune à Manille, je n’ai pu obtenir la permission d’assembler des navires en plastique dans la bibliothèque, nous ne pouvions célébrer des messes privées à aucun moment sur les autels latéraux, même à trois heures du matin, ni utiliser le téléphone, les ordinateurs, les photocopieuses, etc. On a dit aux prêtres de Manille de ne pas nous accorder l’absolution. Je l’ai découvert en allant me confesser à l’un d’eux et je lui demandai pourquoi : « Je connais le pénitent » fut sa réponse. J’ai alors demandé à l’abbé Couture, qui nous a dit qu’il ne peut pas répondre à la question alors qu’un autre prêtre nous a informés qu’on lui avait dit que l’absolution de nos péchés est en fait réservée à Menzingen.

Nous avons senti qu’en restant plus longtemps à Manille, nous amassions des charbons sur leur tête. Nous avions fait toutes les déclarations publiques possibles, y compris une messe dans la rue ; il était temps de passer à autre chose.

Les annonces publiques sont mises sur les sites Internet de l’Asie et de l’Amérique, et sont lues en chaire. Des descriptions intéressantes de moi sont faites au Japon. Des groupes de personnes sont envoyées pour faire échouer certaines réunions que nous organisons, ce qui rend le débat plus animé et intéressant, je crois.

Optimistes, nous avons pris tous ces traitements avec détachement et avec bonne humeur, la plupart du temps, mais notez bien, mon cher lecteur, qu’aucune de ces contre-attaques publiques n’allèrent au fond du problème qui est doctrinal. Par conséquent,

« Laissez-nous sortir de Jérusalem avec le Christ,

Portant son opprobre. » (Hébreux)

Les abbés Joseph Pfeiffer et François Chazal

Written by Cave Ne Cadas

septembre 27th, 2012 at 1:23 pm

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