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Archive for the ‘abbé Belmont’ tag

La doctrine sociale de l’Église (suite)

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Des réflexions et documents intéressants sur le sujet dans le site de l’abbé Belmont :

http://www.quicumque.com/tag/doctrine sociale de l’eglise/

http://www.quicumque.com/article-la-vertu-de-justice-coeur-de-la-doctrine-sociale-de-l-eglise-97446214.html

 

On apprenait autrefois que les fondements de la doctrine sociale de l’Église étaient :

  1. La propriété ;
  2. Le principe de subsidiarité ;
  3. Les corps intermédiaires ;
  4.  La vertu de justice (rendre à chacun ce qui lui est dû).

Je rajoute qu’avant tout pour passer de la question de cours à la réalité il fallait : 5. Un gouvernant catholique pour l’appliquer et je préciserai que ce 5 devait être le 1.

 

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Note du CatholicaPedia :

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Lorenzetti Ambrogio
Allégorie du Bon gouvernement
(1337-40)
Palazzo Pubblico, Sienne

 

Elle doit être lue de gauche à droite et du haut vers le bas.
Cet ensemble symbolique commence par la figure de la Sagesse qui tient en main le livre biblique du même nom. De là descend une corde qui est passée à la Justice.
Les plateaux de la balance représentent, d’une part la fonction de distribution de la Justice qui donne à chacun suivant ses propres talents (pour certains c’est un coffre-fort ; pour d’autres, le bâton de commandement). D’autre part ces plateaux possèdent aussi une fonction de commutation : ils attribuent à chacun suivant ses mérites (on couronne le juste et on décapite le réprouvé).
Ensuite la corde passe dans les mains de la Concorde avec un rabot sur ses genoux pour aplanir les disputes et les controverses.
Puis la même corde arrive aux mains de vingt-quatre citoyens habillés et coiffés suivant la mode de l’époque. Ceux-ci symbolisent l’ancien gouvernement de Sienne que l’on appelait le Gouvernement des Vingt-Quatre.
Enfin cette corde finit dans les mains d’un vieillard imposant, vêtu de blanc et noir, c’est à dire aux couleurs de la ville. Il représente la Commune, donc aussi le Bien Commun. L’autorité et la légitimation de sa régence sont exprimées par les conseillères. Celles-ci se tiennent à ses côtés pour le guider. Il s’agit des Vertus Théologales (à partir de la gauche : la Foi, la Charité et l’Espérance) qui planent au-dessus de lui et des quatre Vertus Cardinales (la Force, la Prudence, la Tempérance et la Justice) qui sont assises à côté de lui avec la Magnanimité et la Paix.
En bas à droite, des hommes d’armes veillent à la sécurité des citoyens et un groupe de prisonniers liés montre ouvertement ce qui arrive aux rebelles et aux hors-la-loi.
Deux nobles avec de longs cheveux offrent à genoux leurs châteaux à la Commune, renonçant de la sorte librement à leur souveraineté en faveur de l’état siennois.

 

 

 

Croustillant !!!….

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Le Blog-Note de Petrus

 

SOURCE – Petrus – 10 octobre 2015

 

Dialogue entre un “ralliériste” et un “résistant”

 

Le “résistant” : Ce que fait Mgr Fellay est affreux, épouvantable. Il est en train de brader l’œuvre de Mgr Lefebvre. C’est un traître. Comment peut-il agir ainsi alors que le pape François détruit la morale familiale et conjugale, se fait photographier tout sourire avec des sodomites et des transsexuels…

Le “ralliériste” : Restez calme mon ami. Vous exagérez. Vous vous échauffez. Je vous l’affirme, Mgr Fellay est le fidèle disciple de Mgr Lefebvre qui n’a jamais voulu rompre avec Rome et le Pape. N’a-t-il pas toujours déféré aux convocations des différents dicastères romains ? N’a-t-il pas toute sa vie et jusqu’à sa mort condamné le sédévacantisme et imposé dès 1983 l’una cum au canon de la messe à tous ses prêtres ? N’a-t-il pas écrit dans une lettre à Jean Paul II en 1981 qu’il avait sévi envers les prêtres et les séminaristes qui refusaient de reconnaître l’autorité et la légitimité du pape polonais ? N’a-t-il pas négocié et signé un protocole d’accord le 5 mai 1988 avec le cardinal Ratzinger ?

Le “résistant” : Oui, mais il a renié sa signature dès le lendemain après avoir passé une nuit affreuse. Depuis Assise il avait compris qu’il n’était plus possible de rechercher et de trouver un accord avec la Rome moderniste…

Le “ralliériste” : Vous vous trompez lourdement. Assise a eu lieu en octobre 1986. Mgr Lefebvre a certes condamné cette initiative regrettable du pape Jean Paul II mais cela ne l’a pas empêché d’engager quelques mois après des négociations avec le Vatican, de recevoir à Écône avec tous les honneurs dus à son rang le cardinal Gagnon qui avait le droit à un trône lors des messes et offices auxquels il assistait à Écône, de s’entretenir avec chaleur avec les cardinaux Gagnon et Ratzinger, de signer, ce n’est pas rien, le protocole d’accord du 5 mai 1988 qui reconnaît Vatican II, le Pape Jean Paul II, la validité de la nouvelle messe et des nouveaux sacrements, le nouveau code de droit canon, qui promet l’obéissance au Saint-Siège.

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Le “résistant” : Vous ne comprenez pas qu’il a renié sa signature. Vous entendez, il l’a reniée. Reniée ! Reniée !

Le “ralliériste” : Restons raisonnable. Je me dois de vous contredire : Mgr Lefebvre n’a jamais renié sur le fond ce protocole. Pas plus que notre très vénérable supérieur général, Son Excellence Mgr Fellay, n’a rétracté sur le fond son préambule doctrinal du 15 avril 2012. À la vérité, des quatre évêques Mgr Fellay est probablement le plus fidèle à la pensée, à l’action et aux méthodes de notre vénéré fondateur. D’ailleurs, ne trouvez-vous pas qu’il lui ressemble : ses airs inspirés dans ses sermons ponctués de longs silences où son âme contemple les réalités célestes ? Mgr Fellay, c’est la sainteté en acte !

Le “résistant” : Ne changez pas de sujet, n’essayez pas de m’embrouiller. Mgr Lefebvre a renié sa signature quand il a compris qu’il s’était fait rouler…

Le “ralliériste” : Cessez de parler toujours de pièges. Il faut avoir confiance. Ne pensez-vous pas que le Pape puisse avoir vraiment le désir de trouver une solution satisfaisante pour tous, de clore cet épisode douloureux et d’aller de l’avant, d’avancer vers l’unité. J’aime cette expression : aller de l’avant…

Je le répète, Mgr Lefebvre n’a jamais renié sur le fond ce qu’il a signé. Croit-on que le saint évêque soit homme à se renier, soit une girouette guidée par le vent, un modèle d’inconstance ? Évidemment non. Ce serait gravement diffamer notre saint fondateur que de prétendre cela. Si l’accord ne s’est finalement pas fait en 1988, ce n’est pas à cause du contenu du protocole d’accord mais parce qu’on n’accordait pas à Mgr Lefebvre les garanties qu’il avait demandées : la majorité à la commission romaine chargée de la Tradition et une date certaine pour le sacre d’un évêque destiné à assurer sa succession. Le désaccord ne s’est donc pas fait sur des raisons doctrinales mais a pour origines des raisons purement pratico-pratiques, prudentielles, circonstancielles.

Le “résistant” : Reconnaissez au moins qu’à partir des sacres le saint Athanase du XXe siècle n’a plus fluctué, qu’il a durci le ton contre la Rome moderniste et refusé toute perspective d’accord…

Le “ralliériste” : Erreur, mon jeune ami. On voit que vous n’avez pas connu Mgr Lefebvre. Comment cet homme si doux, si humble, si pondéré, si romain aurait-il pu accepter l’idée d’une séparation profonde et durable avec Rome, avec le Saint-Père ? Oui ou non, dans son homélie le jour des sacres Mgr Lefebvre parle-t-il de « Notre Saint-Père le pape », oui ou non dit-il le lendemain de cette cérémonie qu’il a bon espoir qu’un accord avec Rome sera trouvé dans quatre ou cinq ans au maximum, on est à des années-lumière de la dureté que bien à tort vous lui prêtez.

Le “résistant” : Enfin, Mgr Lefebvre a tenu des propos très durs sur les “ralliés”, sur Dom Gérard, disant qu’il ne voulait plus les voir, qu’il fallait couper tout contact avec eux, que les fidèles sous peine de faute grave ne devaient pas aller à la messe de l’Indult. Vous ne pouvez nier qu’il a dit tout cela…

Le “ralliériste” : Mais il faut remettre tout cela dans son contexte. Mgr Lefebvre qui avait du cœur a été très douloureusement touché par le fait que certains de ses anciens compagnons qu’il avait contribué à former, à aider, que pour certains il avait ordonnés, l’abandonnassent, se séparassent de lui. D’où les propos que vous évoquez mais qu’il convient de relativiser, de contextualiser. Il ne faut pas accorder une valeur absolue à des propos tenus sous le coup de l’émotion ou de l’indignation et qui ne sauraient inspirer en tout et pour toujours une ligne de conduite.

D’ailleurs, si vous regardez toute l’histoire de la Fraternité, Mgr Lefebvre a tenu des propos au moins aussi durs sur les prêtres qui l’avaient quitté (ou qu’il a chassés) pour sédévacantisme. Demandez aux neuf prêtres sédévacantistes américains en 1983 si Mgr Lefebvre les a particulièrement ménagés. Notre saint fondateur savait être ferme et énergique quand il le fallait ! Demandez à l’abbé Zins, à l’abbé Seuillot, à l’abbé Guépin, à l’abbé Belmont si Mgr Lefebvre a fait dans la dentelle pour leur dire que dans sa sainte Fraternité il ne voulait pas de brebis galeuse sédévacantiste. Notre fondateur a conféré le diaconat à l’abbé Zins puis l’a chassé pour avoir déchiré une image de Jean Paul II de sorte que l’abbé en question ne pouvait ni devenir prêtre ni se marier et se trouvait donc dans une impasse. Voyez jusqu’où allait la fermeté sur les principes de Mgr Lefebvre. Mieux vaut condamner à la misère un de ses diacres inflexibles plutôt que de mettre en doute l’autorité du pape Jean Paul II !

Là encore Mgr Fellay est parfaitement fidèle au prélat qui l’a fait prêtre et évêque : regardez avec quel sang-froid il a chassé tous les prêtres rebelles, les abbés Pinaud, Salenave, Rioult, Méramo, Cériani et tant d’autres. Il a même été jusqu’à renvoyer son confrère dans l’épiscopat, son aîné de 18 ans, le doyen des quatre évêques : Mgr Williamson. Cela m’a fait penser à Marine Le Pen excluant son père du parti qu’il a fondé et présidé pendant quarante ans. Quelle ferme autorité de notre supérieur ! Quelle belle intransigeance ! Quelle franche détermination ! Et notez bien que Mgr Fellay, s’il sait frapper à droite sait aussi sévir à gauche : regardez le sort de l’abbé Aulagnier, renvoyé par un simple fax après 33 ans de Fraternité, parce qu’il a eu le tort d’approuver trop tôt et trop bruyamment l’accord de Campos avec Rome, l’abbé Laguérie privé de couverture sociale et à qui ont été envoyés des vigiles et des chiens au prieuré de Bruges. Mgr Fellay a préféré perdre l’église Saint-Éloi plutôt que de négocier sur les principes, quel homme ! Quel grand homme ! Plutôt perdre des biens que de céder sur l’essentiel, c’est du grand saint Pie X !

Le “résistant” : Vous me dégoûtez ! Quel cynisme ! Vous ne pouvez quand même pas nier que Mgr Lefebvre est connu dans le monde entier comme l’évêque valeureux qui a résisté à Vatican II et à la révolution conciliaire…

Le “ralliériste” : Là encore les choses sont plus complexes que ce que croit votre esprit étroit. Oui ou non Mgr Lefebvre a-t-il signé tous les textes et documents de Vatican II, y compris celui sur la liberté religieuse ? Mgr Tissier dont on ne peut nier l’amour qu’il porte au vénérable archevêque a reconnu dans sa biographie parue en 2002 que, contrairement à ce qu’il avait affirmé de son vivant, Mgr Lefebvre avait signé, approuvé tout Vatican II.

Le “résistant” : Vous insinuez que notre saint fondateur était un menteur ? C’est ça, dites-le franchement. Répétez-le pour voir !

Le “ralliériste” : Menteur, comme vous y allez ! Mgr Lefebvre était animé par l’amour de la vérité. Disons seulement que dans cette affaire il a poussé jusqu’à ses extrêmes limites le concept de restriction mentale chère à nos amis jésuites… N’oublions pas non plus que Mgr Lefebvre a refusé d’apposer sa signature au Bref examen critique sur la nouvelle messe des cardinaux Ottaviani et Bacci. Toujours cette prudence surnaturelle qui le guidera toute sa vie.

Le “résistant” : Cynisme toujours ! Vous cherchez seulement à me déstabiliser !

Le “ralliériste” : Je cherche à vous apaiser mon ami. Je suis plein d’optimisme pour l’avenir de l’Église. Cessons, comme le disait saint Jean XXIII, de se laisser influencer par les « prophètes de malheur ». Ne voyez-vous pas des signes de renouveau dans l’Église ? Certes tout n’est pas parfait ici-bas mais sachons voir et analyser les signes positifs. Ne nous laissons pas aller à l’amertume et au zèle amer. Évitons le durcissement du cœur et les infatuations de l’orgueil. Ouvrons-nous, accueillons avec joie, avec gratitude, avec émerveillement le geste paternel de Sa Sainteté le Pape François qui a jugé valides et licites les absolutions conférées par nos prêtres pendant toute l’Année de la miséricorde fêtant les 50 ans de la clôture du concile Vatican II. Rendons grâces au Seigneur pour cette merveilleuse nouvelle.

De même que Mgr Fellay avait fait chanter des Magnificat après le Motu Proprio de 2007 libérant la messe tridentine, des Te Deum en 2009 pour la levée des excommunications, chantons des Salve Regina solennels pour ce geste courageux de notre Saint-Père car d’évidence il s’agit d’un troisième miracle de Notre-Dame.

Comme l’avait déclaré notre supérieur général qui sait infailliblement reconnaître les miracles tant il est saint et inspiré, le Motu Proprio et la levée des excommunications étaient d’évidence des miracles de Notre-Dame qui a récompensé notre bien aimée Fraternité de ses croisades du Rosaire que le si zélé et si spirituel abbé Lorans avait fort justement qualifié dans Nouvelles de chrétienté de « nouvelle bataille de Lépante ». Le courageux abbé Lorans que les mauvaises langues appellent méchamment « le petit caniche à rubans de Mgr Fellay » fait toujours dans l’excellence mais ce jour-là il s’était surpassé. C’est ça : la nouvelle bataille de Lépante ! J’en ai des frissons tellement c’est beau ! Avec l’abbé Lorans nous respirons l’air des cimes !

Le “résistant” : Arrêtez, vous blasphémez ! Instrumentaliser la Mère de Dieu afin de mener à bien une opération de ralliement-apostasie à l’église Conciliaire, il n’y a rien de plus vomitif ! Vous devriez avoir honte ! Mgr Lefebvre a toujours combattu l’église Conciliaire, lui ! Et il ne s’abritait pas derrière la Sainte Vierge pour justifier ses rares pourparlers avec Rome !

Le « ralliériste » : Mgr Lefebvre avait un même amour de la Sainte Vierge que Mgr Fellay. Pensez, après les sacres, il avait changé le célèbre adage catholique « Ubi Petrus, ibi Ecclesia » en « Ubi Maria, ibi Ecclesia ». Là où est Marie, là est l’Église. Quelle merveille ! Quel grand théologien ! Le fil conducteur entre Mgr Lefebvre et Mgr Fellay, c’est ce même amour de Dieu, du Pape et de la Sainte Vierge, cette même fidélité à une ligne droite, ce refus permanent du double discours et de la manipulation des esprits.

Par ailleurs, si le saint fondateur d’Écône avait toujours combattu l’église Conciliaire comme vous le prétendez, croyez-vous qu’il se serait rendu de bonne grâce aux convocations des cardinaux Seper et Ratzinger à la Congrégation pour la doctrine de la foi, croyez-vous qu’il aurait été voir toutes affaires cessantes Paul VI en 1976 et Jean Paul II dès son élection en 1978 ? Croyez-vous qu’il aurait demandé et obtenu les autorisations nécessaires pour la fondation de la Fraternité Saint-Pie X, pour l’érection de son séminaire international en 1970 ? Mgr Lefebvre a toujours reconnu l’autorité du pape et des dicastères romains, ainsi que celle des évêques résidentiels et des curés de paroisse. Telle est la réalité.

Lorsqu’il parle d’église Conciliaire, il fait allusion à l’esprit libéral voire moderniste qui a envahi une partie plus ou moins importante, selon les moments, de la hiérarchie mais il n’a jamais nié publiquement la légitimité ni l’autorité de cette hiérarchie. À ses yeux, l’église Conciliaire n’est pas une entité autonome et distincte de l’Église catholique. Pensez autrement, c’est être sédévacantiste, ce que Mgr Lefebvre n’a jamais été.

Le “résistant” : Bien que mes amis et moi rejetions le sédévacantisme par fidélité à Mgr Lefebvre qui ne peut ni se tromper ni nous tromper, reconnaissons quand même que dans son sermon à Écône, à Pâques 1986, évoquant le futur rassemblement à Assise organisé par le pape Jean Paul II, notre fondateur dit bien que dans quelques semaines ou quelques mois il sera peut-être obligé de reconnaître publiquement que le pape n’est pas le pape car on ne peut pas à la fois être la tête de l’Église et être hérétique formel ? À un moment donné Mgr Lefebvre s’est donc bien posé sérieusement la question !

Le “ralliériste” : Mais là encore vous accordez une importance exagérée à une citation tirée de son contexte. Pour comprendre Monseigneur, il faut prendre en compte la totalité de ses écrits, de ses homélies, de ses conférences et de ses interviews, on ne peut isoler telle ou telle citation.

Si vraiment il fallait accorder une grande importance aux propos que vous évoquez, Mgr Lefebvre aurait fait des déclarations solennelles allant dans ce sens le jour d’Assise ou à sa suite. Or jusqu’à sa mort, cinq ans après, il n’a jamais redit de telles choses qui, notez-le, étaient sous une forme interrogative, explorative et nullement affirmative et sentencieuse.

Mais si vous voulez tout savoir, je vais vous dire pourquoi Mgr Lefebvre a tenu ces propos ce jour-là : quatre prêtres du district italien de la Fraternité qui dirigeaient la revue Sodalitium (créée en 1984 avec la bénédiction de Mgr Lefebvre) venaient de quitter la FSSPX, en décembre 1985, et de fonder à Turin un petit Institut qui existe toujours, l’Institut Mater Boni Consillii (IMBC). Plusieurs séminaristes d’Écône, scandalisés par Assise, étaient alors tentés de les rejoindre. En bon politique, Mgr Lefebvre a fait cette déclaration pour les rassurer, les neutraliser. L’opération a parfaitement fonctionné : ils sont tous restés au séminaire d’Écône, sauf un séminariste italien, l’abbé Giugni qui a rejoint l’IMBC en décembre 1986. Mais notre fondateur n’avait aucune intention, la suite l’a prouvé, de déclarer la vacance du Saint-Siège.

On l’oublie souvent : Mgr Lefebvre était aussi un grand politique. Il savait être diplomate, pragmatique et rusé. On n’attrape pas les mouches avec du vinaigre, c’est bien connu.

Le “résistant” : Mais si Mgr Lefebvre était vraiment l’homme que vous décrivez, je ne sais plus quoi penser. Le sédévacantisme est une erreur et un péché nous a-t-on répété depuis 40 ans et le ralliement à l’église Conciliaire m’apparaît comme une trahison du combat de la foi. Je ne sais plus à quel saint me vouer.

Le « ralliériste » : Détendez-vous et faites confiance au successeur légal et légitime de Mgr Lefebvre. Mgr Fellay est son digne héritier. Même prudence de gouvernement, même habileté, même sens de l’équilibre, même attitude raisonnable fuyant toute extrémité, même force surnaturelle, même amour des principes mâtiné de pragmatisme, même intransigeance envers les prêtres déviants, même sainteté éclatante, même humilité, même zèle pour la gloire de Dieu et le salut des âmes, même réussite matérielle, mêmes mimiques, même élocution et mêmes chauffeurs pour les conduire… à Rome. Cette Rome d’où nous venons et où nous retournons sous l’autorité du bon pape François qui, par humilité, ne juge ni les gays ni les transsexuels.

Du haut du Ciel Mgr Lefebvre peut-être fier de Mgr Fellay et de tous ses prêtres : nous lui sommes restés fidèles. Merci, Monseigneur, d’avoir placé des saints à la tête de votre œuvre. Merci, merci, merci !

 

Petrus

 

 

Le naufrage de la Fraternité par Fellay

Le naufrage de la Fraternité Saint-Pie X par Fellay

 

DOM GUÉRANGER, MONSEIGNEUR GAUME, MÊME COMBAT

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En ce vendredi de la quatrième semaine après Pâques, nous vous soumettons une bonne méditation avec ce texte de Dom Prosper Guéranger, OSB, qui démontre que ce moine, liturgiste, théologien et fondateur de Solesmes et Mgr Gaume ont mené le même combat…

Nous le dédicaçons tout spécialement à monsieur l’abbé Belmont !
(voir la Réponse aux attaques contre Mgr Gaume des ESR)

 

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Dom Guéranger, Monseigneur Gaume, Même Combat

Vendredi de la quatrième semaine après Pâques

Dom Prosper Guéranger vers 1840

Dom Prosper Guéranger vers 1840

 

Béni soit notre Sauveur ressuscité qui nous a dit en ces jours : « Celui qui croira et sera baptisé, sera sauvé ! » Grâce à Sa miséricorde, nous croyons et nous avons été régénérés dans le saint Baptême ; nous sommes donc dans la voie du salut. Il est vrai que la foi ne nous sauverait pas sans les œuvres ; mais les œuvres aussi sans la foi seraient incapables de nous mériter le salut. Avec quel transport ne devons-nous pas rendre grâces à Dieu qui a produit en nous par Sa grâce ce don inénarrable, premier gage de notre béatitude éternelle ! Avec quel soin ne devons-nous pas veiller à le conserver intact, à l’accroître par notre fidélité ! La foi a ses degrés, comme les autres vertus ; notre prière doit donc être souvent celle que les Apôtres adressèrent à Jésus : « Seigneur, augmentez en nous la foi » (Luc. XVII, 5).

Nous sommes appelés à vivre dans un siècle où la foi est diminuée chez la plupart de ceux qui croient : et c’est là l’un des plus grands dangers qui peuvent assaillir le chrétien en ce monde. Quand la foi est languissante, la charité ne peut que se refroidir. Jésus demande à Ses disciples s’ils pensent que, lors de Son dernier avènement, Il trouvera encore de la foi sur la terre (Luc. XVIII, 8). N’est-il pas à craindre qu’elle ne soit voisine de nous, cette époque où les cœurs seront comme paralysés par le manque de foi !

La foi procède de la volonté mue par l’Esprit-Saint. On croit, parce qu’on veut croire ; et c’est pour cette raison que le bonheur est dans la foi. L’aveugle à qui Jésus rendit la vue, exhorté par Lui à croire au Fils de Dieu, répond : « Quel est-Il ? afin que je croie en Lui » (Jean. IX, 36). Ainsi devons-nous être disposés en présence de l’objet de notre foi. Croire, afin de connaître ce que nous ne connaîtrions pas sans la foi ; alors Dieu se manifeste à notre pensée et à notre cœur.

Mais vous rencontrez des chrétiens qui se scandalisent des saintes hardiesses de la foi. Ils nous parlent sans cesse des droits de la raison ; ils accusent les fidèles de méconnaître sa dignité, son étendue, son origine divine. Que les fidèles se hâtent donc de leur répondre : « Nous n’avons garde de nier la raison ; l’Église nous fait un devoir de reconnaître l’existence d’une lumière naturelle en nous ; mais en même temps elle nous enseigne que cette lumière, déjà obscurcie par l’effet de la chute originelle, serait incapable, fût-elle même demeurée dans son intégrité, de découvrir par ses seules forces la fin à laquelle l’homme est appelé, et les moyens d’y parvenir. La foi seule peut établir l’homme dans les conditions de la destinée sublime à laquelle la divine bonté l’a appelé ».

D’autres se persuadent qu’il existe pour le chrétien parvenu à l’âge du développement de la raison, une sorte de liberté de suspendre l’exercice de la foi, afin d’examiner s’il est raisonnable de continuer à croire. Combien font naufrage contre l’écueil que leur présente ce coupable préjugé ! La sainte Église cependant enseigne depuis les Apôtres jusqu’à nos jours, et continuera d’enseigner jusqu’à la fin des siècles, que l’enfant qui a reçu le saint Baptême a reçu en même temps la foi infuse dans son âme, qu’il est pour jamais membre de Jésus-Christ et enfant de Son Église ; et que si, à l’âge de raison, la foi est combattue en lui par le doute, il reçoit la grâce pour anéantir le doute par la foi, et risquerait son salut en suspendant sa croyance. Non assurément que l’Église lui interdise de confirmer sa foi par la science ; loin de là ; car alors il ne cesse pas de croire. C’est « la foi qui cherche l’intelligence », selon la belle parole du grand saint Anselme, et pour récompense elle la trouve.

On en rencontre d’autres qui admettent qu’au sein même de la société chrétienne, il peut exister des philosophes, c’est-à-dire des hommes étrangers à la foi, professant sur Dieu et sur Sa créature un enseignement où la parole révélée n’est pour rien, une morale dépourvue de l’élément surnaturel. Des chrétiens acceptent ces philosophes, les louent et les honorent, leur reconnaissent plus ou moins implicitement le droit d’être ce qu’ils sont. Aveugles, qui ne voient pas qu’ils sont en présence de l’apostat ! qui ne sentent pas le frisson qu’éprouvèrent tous les enfants de l’Église, lorsque Julien, cherchant en vain à laver la trace ineffaçable de son baptême, se déclara philosophe sous les yeux d’une génération issue des Martyrs !

Parlerons-nous des tristes effets que produit pour la foi la fréquentation des hérétiques, les complaisances périlleuses qu’elle entraîne, les arrangements déplorables qu’elle fait naître dans un grand nombre d’esprits ? La terrible ligne de démarcation tracée par saint Jean, dans sa deuxième Épître (II JOHAN. X, 11), tend à s’effacer ; et la rappeler seulement serait déjà pour plusieurs un sujet de scandale. Il n’y paraît que trop par la facilité avec laquelle se contractent ces mariages mixtes qui commencent par la profanation d’un sacrement, et conduisent doucement à l’indifférentisme la partie catholique, qu’un entraînement, ou des calculs humains, ont égarée dans des voies si peu sûres. Quelles clameurs n’exciterions-nous pas si, dans notre pays, nous osions parler le langage qu’osait tenir dans Londres un illustre apôtre de la piété catholique ? Prenons du moins la liberté de le répéter après lui :

« L’ancienne haine de l’hérésie devient rare ; on perd l’habitude de regarder Dieu comme l’unique vérité, en sorte que l’existence des hérésies n’est plus un sujet d’épouvante. On tient pour certain que Dieu ne doit rien faire qui nous soit pénible, et que Son autorité ne doit prendre aucune forme désagréable ni blessante pour la liberté de Ses créatures. Comme le monde a rejeté les idées exclusives, il faut bien que Dieu suive le progrès et mette de côté des principes surannés dans Sa conduite à notre égard. Les majorités doivent finir par avoir le dessus : telle est la règle et le fait d’expérience dans un pays constitutionnel. C’est ainsi que la discorde et l’erreur en religion ont fini par devenir moins odieuses et moins alarmantes, simplement parce qu’on s’y est accoutumé. Il faut une certaine hardiesse de cœur et d’intelligence pour croire que toute une grande nation ait tort, ou que tout un siècle puisse aller de travers. Mais la théologie, dans sa simplicité, met bravement le monde tout entier au ban comme pécheur, et ne trouve pas de difficulté à n’assigner à la vraie Église qu’une portion modérée de la population du globe. La croyance dans la facilité du salut hors de l’Église est fort douce, si nous avons des parents ou des amis dans les liens de l’hérésie ; de plus, si nous voulons admettre cette maxime, le monde nous pardonnera une foule d’erreurs et de superstitions, et nous fera l’honneur de nous complimenter de notre religion comme étant un produit littéraire ou philosophique de notre crû, plutôt qu’un don de Dieu. Est-ce donc là un si grand avantage, pour que tant de gens en soient si enchantés, le paient si cher et sans regret ? Il est clair que cette croyance diminue notre estime pour l’Église, et doit affaiblir notre empressement à convertir les autres. Ceux qui font le moins d’usage du système de l’Église, sont naturellement ceux qui le connaissant et l’estimant le moins, seront le moins en état d’en juger ; et avec cela, ce sont justement ceux qui sont les premiers à faire généreusement le sacrifice des prérogatives de l’Église aux exigences de la mollesse et de l’indifférentisme modernes » (William Faber. Conférences spirituelles. Le ciel et l’enfer, page 341).

 

Signalons encore comme l’une des marques de la décadence de l’esprit de foi chez un grand nombre qui remplissent d’ailleurs les devoirs du chrétien, l’oubli, l’ignorance même des pratiques les plus recommandées par l’Église. Combien de maisons habitées exclusivement par des catholiques, où l’on chercherait en vain une goutte d’eau bénite, le cierge de la Chandeleur, le rameau consacré le jour des Palmes : ces objets sacrés et protecteurs que les huguenots du XVI° siècle poursuivaient avec tant de fureur, et que nos pères défendaient au prix de leur sang ! Quelle défiance chez beaucoup d’entre nous, si l’on parle devant eux de miracles qui ne sont pas consignés dans la Bible ! Quelle incrédulité superbe, s’ils entendent dire quelque chose des phénomènes de la vie mystique, des extases, des ravissements, des révélations privées ! Quelles révoltes soulèvent en eux les récits héroïques de la pénitence des saints, ou même les plus simples pratiques de la mortification corporelle ! Quelles protestations contre les nobles sacrifices que la grâce inspire à certaines âmes d’élite, qu’elle pousse à briser en un moment les liens les plus chers et les plus doux, pour aller s’ensevelir, victimes volontaires, derrière les grilles impénétrables d’un monastère ! L’esprit de foi révèle au vrai catholique toute la beauté, toute la convenance, toute la grandeur de ces pratiques et de ces actes ; mais l’absence de cet esprit est cause que beaucoup n’y voient qu’excès, inutilité, et manie.

La foi aspire à croire ; car croire est sa vie. Elle ne se borne donc pas à adhérer au strict symbole promulgué par la sainte Église. Elle sait que cette Épouse de Jésus possède en son sein toutes les vérités, bien qu’elle ne les déclare pas toujours avec solennité et sous peine d’anathème. La foi pressent le mystère non encore déclaré ; avant de croire par devoir, elle croit pieusement. Un aimant secret l’attire vers cette vérité qui semble sommeiller encore ; et quand le dogme éclate au grand jour par une décision suprême, elle s’associe avec d’autant plus de transport au triomphe de la parole révélée dès le commencement, qu’elle lui a rendu plus fidèle hommage dans les temps où une obscurité sacrée la dérobait encore à des regards moins purs et moins pénétrants que les siens.

 

 

Fracture dans la Fraternité Saint-Pie-X : blanc bonnet et bonnet blanc

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L’Abbé Hervé Belmont publie sur son Blogue : Quicumque cet article sur la « Fracture dans la Fraternité Saint-Pie-X »

Sa conclusion rejoint en quelque sorte la notre :

Fausse Résistance = F$$PX = Voies sans issues

 


 

Quicumque

Mercredi 8 octobre 2014

Fracture dans la fraternité Saint-Pie-X : blanc bonnet et bonnet blanc

 

—  Mais pourquoi, pourquoi donc ne parlez-vous pas de l’« union sacerdotale Marcel-Lefebvre », de ces prêtres courageux qui ont choisi la voie de la fidélité en se séparant de la fraternité Saint-Pie-X qui va vers le ralliement ? Auriez-vous quelque défiance à leur égard ?

—  Mais pourquoi donc en parlerais-je ? Serait-ce pour dire la tristesse d’une nouvelle division qui a comme effet de scandaliser les âmes et d’introduire une guerre sans aucun profit pour la doctrine catholique, ni pour la sanctification des chrétiens, ni pour la splendeur de l’Église ?

L’opposition entre la Résistance et le Loyalisme (les deux partis se nommant eux-mêmes plus ou moins de cette manière – majuscules de rigueur !) est une opposition à l’intérieur du même monde, avec les mêmes carences doctrinales et les mêmes aberrations canoniques.

 

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La Salette : vérités et mensonges, conséquences contemporaines

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Notre-Dame de La Salette est le nom sous lequel les fidèles catholiques désignent la Vierge Marie en tant qu’apparue à deux enfants le 19 septembre 1846 en haut du village de La Salette-Fallavaux, près de Corps (Isère).

Panorama La Salette

Pour le 168ème anniversaire de « L’apparition de Notre Dame sur la sainte montagne de La Salette » nous vous proposons la conférence qu’a donné sur le sujet un de nos Amis du Christ Roi de France lors de la Session Antilibérale de cet été 2014 :

 

La Salette : vérités et mensonges, conséquences contemporaines

 

Les cieux parlent suffisamment pour que les croyants comprennent
et insuffisamment pour que les incroyants ne comprennent pas. Pascal

Dans cet exposé, nous commencerons par faire un historique de l’apparition, en mettant l’accent sur l’histoire extraordinaire de Mélanie Calvat, la voyante de La Salette, et sur la réaction des ecclésias-tiques par rapport au Secret confié à Mélanie. Puis dans une deuxième partie, nous étudierons les enseignements que la Sainte Vierge a voulu nous donner lors de cette apparition.

 

 


 

Morceaux choisis :

Que s’est-il passé depuis Vatican d’Eux ?

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Written by Cave Ne Cadas

septembre 19th, 2014 at 12:00 am

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L’hérésie “feeneyiste” vue par l’Abbé Belmont

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M. l’Abbé Belmont a publié ce dimanche, une intéressante contribution sur l’hérésie “feeneyiste”.

Bien qu’il arrive toujours au secours de la victoire !… M. l’abbé Belmont clôt de façon lumineuse une discussion qui n’aurait jamais dû commencer sur les Baptême de désir et Baptême de sang.

 

* * *

 

Voici son article (les accentuations sont de nous) :

quicumque
Dimanche 7 septembre 2014

Un nouveau débarquement, corrupteur de la foi

Par Abbé Hervé Belmont

Un triste phénomène humain – dû à l’ignorance du paresseux, à la prétention de l’imbécile ou à l’aveuglement de l’orgueilleux – accompagne la vie de l’Église catholique pendant son pèlerinage sur la terre. Lorsque paraît une erreur, quelques-uns de ceux qui la veulent combattre tombent dans une erreur contraire et s’y retranchent avec d’autant plus d’entêtement qu’ils veulent (ou prétendent) combattre l’erreur. C’est même un funeste enchaînement qui peut se produire.

Ainsi, lorsqu’Arius a nié la divinité de Jésus-Christ, un certain Apollinaire s’est dressé contre son erreur en affirmant que Jésus-Christ est Dieu (ce qui est vrai) parce qu’il n’a pas d’âme humaine et que la divinité en tient lieu (ce qui est faux). Cette nouvelle erreur, qui est une négation du mystère de l’Incarnation et donc de la Rédemption, fut à son tour combattue par Nestorius qui affirmait qu’en Jésus-Christ il y a deux natures intègres qui n’ont pas fusionné (ce qui est vrai) et que l’union entre ces deux natures est simplement morale (ce qui est faux), ce qui le faisait blasphémer en niant la maternité divine de la sainte Vierge Marie.

On comprend donc qu’il ne suffit pas de s’opposer à l’erreur : il faut encore le faire sans tomber dans une autre erreur, laquelle peut être tout aussi destructrice de la vérité de la foi.

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