Archive for the ‘abbé Cekada’ tag
La secte des Feeneyistes condamnée
Le Feeneyisme est condamné
Pour mettre un terme aux faux arguments des Feeneyistes nous publions trois documents qui mettent en évidence leurs condamnations.
La secte des Feeneyistes condamnée
Nous vous proposons donc parmi ces trois documents, deux textes capitaux de l’abbé Anthony Cekada pour comprendre et bien se fixer les idées sur le Baptême de sang et le Baptême de désir.
Traduction : le CatholicaPedia.net
(Que notre traducteur soit encore une fois et toujours remercié pour son travail professionnel)
Abbé Anthony Cekada, Baptême de Désir Et Principes Théologiques
Source traditionalmass.org : http://www.traditionalmass.org/images/articles/BaptDes-Proofed.pdf
Abbé Anthony Cekada, Le Feeneyisme – Échange de Vues Sur Le Baptême de Désir
Source traditionalmass.org : http://www.traditionalmass.org/articles/article.php?id=28&catname=2
Réponse à « L’opinionisme » de Mgr Donald Sanborn
Un lecteur nous pris d’accepter de voir insérer sur CatholicaPedia à la suite de l’article de Mgr Sanborn intitulé « L’opinionisme », la réponse ci-dessous. Nous accédons à sa requête et vous la soumettons telle quelle avant d’y revenir plus en détail pour une nouvelle « Disputatio » dont son auteur, M. Philippe Tailhades, acceptera certainement d’y débattre ici.
— Philippe Tailhades —
« L’opinionisme » de Mgr Donald Sanborn
Une réponse ?
Le fallacieux Austremoine
Le Triste Sire Austremoine — alias François-Xavier Peron, porte-parole de l’Institut Civitas —, le béat de Benoît ((
Soutenez Benoît XVI
Pour soutenir notre Saint-Père face à la tempête médiatique, une lettre de soutien a été lancée : http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2009/02/soutenez-beno%C3%AEt-xvi.html
Suite aux nombreux messages sur l’origine de cette initiative, une rapide recherche sur internet (via le site domaine.fr) indique que le site www.soutienabenoitxvi.org appartient à Monsieur Francois-Xavier Peron. Ce dernier est un contributeur régulier de Civitas et participe aux universités d’été de la FSSPX (http://www.google.fr/search?hl=fr&q=%22Francois-Xavier+Peron++%22&btnG=Rechercher&meta=). Enfin, il a été candidat aux dernières élections municipales de mars 2008 à Issoire sur la liste… UMP.
Rédigé par : Siderúrgico | 2 fév 2009 21:11:05 : http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2009/02/soutenez-beno%C3%AEt-xvi.html
)) — tartuffe qui sévit sur le faux « forum libre » FECIT d’Ennemond (dit « Le Perroquet de Suresnes »)/Jacques-Régis du Cray et d’Austremoine/François-Xavier Peron —, s’est illustré à nouveau en détournant une crise d’autorité de Mgr Lefebvre pour justifier son anti-sédévacantisme.
Le regret de Mgr Lefebvre sur sa tolérance passagère envers les sédévacantistes par Austremoine, le 17-12-2012 http://fecit-forum.org/forum.php?id=23665
Un exemple de plus sur la position très ferme et bien établie de Mgr Lefebvre vis à vis du sédévacantisme et des tenants de cette adhésion schismatique. Une preuve de plus de la malhonnêteté de ces derniers qui tentent de récupérer le fondateur d’Ecône comme de ceux qui voudraient bien pouvoir l’en accuser afin de le déclarer hors de l’Eglise :
Mgr Lefebvre, le 20/05/1983
Au lieu de faire la Rectification de ses erreurs — aussi bien sur son Forum FECIT que sur le site TradiNews qui relaye complaisamment ses écrits péremptoires — comme nous l’avons mis en demeure le 15 décembre après l’avoir démontré, celui-ci manipule les paroles de Mgr Lefebvre pour justifier sa position !
Pour cela il utilise une conférence spirituelle de Marcel Lefèbvre aux séminaristes d’Écône suite à l’affaire dite “des Neuf” en Amérique : « Mgr Lefebvre (20-05-1983) – Attachement à la Fraternité ».
Dans cette conférence, Mgr Lefebvre fait visiblement une crise d’autorité suite à sa visite, le 27 Avril 1983, à Oyster Bay Cove, NY. Comme vous pourrez vous en rendre compte à la lecture de cette conférence, Monseigneur, poussé par les abbés Williamson et Schmidberger n’a pas supporté de voir son autorité mise en opposition par les prêtres américains…
Ce qui débuta comme une controverse théologique se transforma rapidement cependant en une longue bataille menée devant les tribunaux civils U.S. (Abbé Cekada in ‘‘We Resist You to Your Face’’ (Les Neuf contre Mgr. Lefebvre))
* * *
Nous vous donnons, ci-dessous, tous les documents pour votre édification personnelle :
(1-) La conférence de « Mgr Lefebvre (20-05-1983) – Attachement à la Fraternité » ; nous avons mis l’extrait spécialement choisi par le Triste Sire Austremoine en caractères gras :
(2-) La Lettre des ‘Neuf’ à Mgr Lefebvre (Letter of ‘the Nine’ to Abp. Marcel Lefebvre) du 25 Mars 1983 :
Cette lettre résume les problèmes objectifs et majeurs soulevés par ces neuf prêtres américains de la FSSPX après la prise de direction de la FSSPX par l’abbé Schmidberger en 1982 et la nomination la même année en 1982 au séminaire de la FSSPX aux États-Unis de l’abbé Williamson.
(3-) … Les Neuf contre Mgr. Lefebvre ‘‘We Resist You to Your Face’’ Par l’Abbé Anthony Cekada :
L’histoire du combat juridique contre Mgr. Lefebvre et la FSSPX
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Pour comprendre de manière exhaustive ce litige entre les ‘Neuf’ et Mgr Lefebvre, nous vous conseillons de lire attentivement le dossier sur les ‘neuf’ de Virgo-Maria en deux parties :
Tutiorisme sacramentel catholique pour les Saints Ordres :
la lettre des ‘neuf’ abbés américains de la FSSPX
VM 648 : http://virgo-maria.org/articles_HTML/2008/012_2008/VM-2008-12-31/VM-2008-12-31-B-00-Lettre_des_neuf.html
La destruction de la FSSPX aux États-Unis en 1983
par les abbés Williamson et Schmidberger
VM 690 : http://www.virgo-maria.org/articles_HTML/2009/002_2009/VM-2009-02-28/VM-2009-02-28-A-00-Mgr_Williamson_et_les_9.html
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Conclusion : Le Triste Sire Austremoine — alias François-Xavier Peron, porte-parole de l’Institut Civitas —, le béat de Benoît ne se comporte pas comme un catholique ! C’est un BLM (Bourgois, Libéral, Mondain)…
[ Austremoine – Fecit ] Des prêtres non validement ordonnés dans la FSSPX ?
Suite à notre article du 6 décembre « LES FAUX PRÊTRES DANS LA F$$PX DE MGR FELLAY », Austremoine — alias François-Xavier Peron, porte-parole de l’Institut Civitas —, le béat de Benoît ((
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Suite aux nombreux messages sur l’origine de cette initiative, une rapide recherche sur internet (via le site domaine.fr) indique que le site www.soutienabenoitxvi.org appartient à Monsieur Francois-Xavier Peron. Ce dernier est un contributeur régulier de Civitas et participe aux universités d’été de la FSSPX (http://www.google.fr/search?hl=fr&q=%22Francois-Xavier+Peron++%22&btnG=Rechercher&meta=). Enfin, il a été candidat aux dernières élections municipales de mars 2008 à Issoire sur la liste… UMP.
Rédigé par : Siderúrgico | 2 fév 2009 21:11:05 : http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2009/02/soutenez-beno%C3%AEt-xvi.html
)) — tartuffe qui sévit sur le faux « forum libre » FECIT d’Ennemond (dit « Le Perroquet de Suresnes »)/Jacques-Régis du Cray et d’Austremoine/François-Xavier Peron —, s’est précipité a essayer (lamentablement) d’apporter la contradiction :
Voilà la thèse véhiculée par les groupuscules sédévacantistes : le rite nouveau de l’ordination étant invalide, certains prêtres ordonnés selon ce rite ayant rejoints la FSSPX, celle-ci compte de faux prêtres dans ses rangs.
Je ne citerai pas ceux qui se permettent de nommer des prêtres et de remettre en cause de façon publique leur ordination.
Aux imbéciles, ont répond par le silence…
Mais comme notre confrère “Sedevacantisme” a publié une « Réponse courte à [Austremoine – Fecit] Des prêtres non validement ordonnés dans la FSSPX ? » , nous vous la livrons ci-dessous :
« Voilà la thèse véhiculée par les groupuscules sédévacantistes : le rite nouveau de l’ordination étant invalide, certains prêtres ordonnés selon ce rite ayant rejoints la FSSPX, celle-ci compte de faux prêtres dans ses rangs. » Exact. Voici la démonstration, qui attend toujours réfutation, de l’invalidité du rite montinien (cliquez)
Citons encore:
« Mais puisque ces sédévacantistes se réclament de Mgr Lefebvre … »
Seulement dans la mesure ou Mgr Lefebvre ne s’écarte pas de la foi catholique. Par exemple nous refusons la position hétérodoxe et condamnée de Mgr Lefebvre d’un Pape faillible et d’un Concile faillible (cliquez).
Austremoine citant Mgr Lefebvre:
« Moi je prenais comme règle : si ces prêtres même croient vraiment que par la formule dont ils ont été ordonnés, cette formule est invalide et qu’ils demandent à être réordonnés sous condition, je veux bien le faire, je l’ai fait quelquefois, j’ai réordonné sous condition ces quelques prêtres comme ça qui rentraient chez nous et qui voulaient nous aider, vivre avec nous. Je l’ai fait quelquefois. Certains, eux, étaient persuadés que leur ordination était valide ; ils étaient absolument convaincus, ils n’en n’ont jamais douté, ils avaient toujours dit la messe avec la pleine sécurité de leur ordination […] »
Ici nous nageons en plein subjectivisme « ils croient, ils ne croient pas, et cela fait la validité du Sacrement… ».
Depuis quand c’est la certitude d’untel qui fait la validité du Sacrement ? Par exemple certains protestants croient fermement, sincèrement, être des « Prophètes », donc d’après Austremoine ils le sont ?
Bref, ce genre « d’argument » ne vaut pas grand chose devant la réalité de la doctrine catholique.
Si les « sédévacantistes » dénoncent les « prêtres » invalides dans la FSSPX c’est par pure Charité.
* * *
Rappel de quelques faits probants :
Lettre Ouverte aux Quatre Évêques de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X, 8 décembre 2006
La Validité du Sacerdoce Catholique en voie d’extinction
Interview de l’abbé Cekada par Serge de Beketch sur Radio Courtoisie le 26 avril 2006
Précision importante concernant les travaux de l’abbé Cekada : Il n’a fait que résumer le travail du Comité International Rore-Sanctifica.
Il n’apporte rien de nouveau. L’abbé Cekada dans son interview, se garde bien de le dire qu’il n’a fait que résumer les travaux de Rore-Sanctifica… et laisse croire suite aux questions de S. de Beketch que la publication est de lui…
http://www.rore-sanctifica.org/
[audio:http://catholicapedia.net/audio/Interview_de_l_abbe_Cekada_par_Serge_de_Beketch_sur_Radio_Courtoisie_le_26_avril_2006.mp3|titles=Interview de l’Abbé Anthony Cekada|artists=Serge de Beketch sur Radio Courtoisie]
Verbatim de l’interview de l’Abbé Anthony Cekada :
par Serge de Beketch sur Radio Courtoisie
Exposé de l’invalidité du nouveau rite de consécration épiscopale
Voir également : http://www.rore-sanctifica.org/document-croisade-survie-sacrements.html
* * *
Traduction française intégrale de l’étude publiée le 25 mars 2006 par l’abbé Cekada (en téléchargement) :
« Absolument nul et entièrement vain »
Documents à télécharger : Abbé Cekada – Absolument nul et entièrement vain
La brochure grand public (en téléchargement) :
« Le nouveau rituel à la lumière de la Foi »
Documents à télécharger : Abbé Cekada – « Le nouveau rituel à la lumière de la Foi »
F$$PX : Mgr Tissier, un autre leurre !
La F$$PX à la dérive vers la Rome apostate : récit de l’intérieur par l’abbé Chazal : l’infâme Tissier de Mallerais au service de Ratzinger.
Nous l’avons déjà signalé plusieurs fois, le pleutre Mgr Tissier de la F$$PX est le personnage central qui étouffe la réaction en France, au profit de la subversion Schmidberger-Fellay.
Beaucoup n’ont pas encore compris le véritable rôle de cet évêque, tout comme celui de son confrère dans l’épiscopat : Richard Nelson Williamson. Deux leurres de l’opposition ! L’un étiqueté « nazi » pour les “plus durs”, l’autre vilement soumis pour les “plus timorés”…
Tout comme le site récent (néo-antiaccordiste) antiModernisme.info qui publie vaillamment « Été chaud 2012, Mgr Williamson sur les pas de Mgr Lefebvre » ! (dont nous vous avons parlé ici), le forum récent (néo-antiaccordiste) de la Gentiloup est en adoration devant ces deux leurres Bernard Tissier et Richard Nelson Williamson :
Gentiloup :
Attention, ce témoignage est unilatéral. Il s’agit du rapport d’entretien que l’abbé Chazal a eu avec Mgr Tissier de Mallerais. L’abbé Chazal exprime tout le contraste qui existe entre Mgr Tissier de Mallerais et lui-même, entre l’esprit traditionnel français et l’esprit démocratique et individualiste américain.
Les deux facettes ne sont pas mises en lumière sur un pied d’égalité puisqu’elles sont présentées toutes les deux par l’une des parties: l’abbé Chazal. Il faut garder cela à l’esprit pour ne pas se laisser subjuguer.Cela me rappelle l’épisode des « neuf contre Mgr Lefebvre » ; Neuf prêtres américains que Mgr Lefebvre avait dû exclure de la FSSPX en raison de leur individualisme exacerbé. Cet épisode a été rapporté il y a peu sur Tradinews par l’abbé Cekada. L’abbé Cekada et ses huit amis prêtres, ne trouvaient pas Mgr Lefebvre assez dur sur la doctrine.
L’abbé Chazal nous dit que Mgr Tissier de Mallerais et lui font la même analyse doctrinale, mais qu’ils se séparent sur les moyens.
L’abbé Chazal nous somme donc, en quelque sorte, avec beaucoup de candeur, de choisir entre lui et Mgr Tissier de Mallerais. Entre un évêque qui nous guide depuis 35 ans sans avoir jamais failli, et un abbé Chazal que nous découvrons depuis deux mois seulement…Entre les deux je ne choisis pas, je suis le chef parce que je lui fais confiance comme je lui ai toujours fait confiance!
Je fais surtout confiance en la mission divine de la FSSPX, mission divine qui a été confirmée par l’incroyable refus d’accord que le Pape a signifié à Mgr Fellay le 13 juin 2012. Refus qui ne peut s’expliquer que par une intervention de la Sainte Providence. Les signes que Notre-Seigneur nous envoie ne peuvent pas être ignorés.
Quel aveuglement !
Mgr Tissier a véritablement un sale rôle, peut-être le pire de tous ! Vraiment un maraud mîtré !
Que cet évêque a du souci à se faire pour le jour du juste jugement de Dieu !
Maintenant, mon cher lecteur, pardonnez-moi d’avoir été si long sur la pensée de Mgr Tissier. C’est parce qu’il reflète la pensée de tant de prêtres que j’ai pu rencontrer en France, qui est le haut lieu de la dissidence à Menzingen, mais qui est aussi complètement paralysée. Les français sont comme ça : à moins qu’un chef n’émerge, prenne les choses en main et mène au combat, personne ne monte à l’assaut.
Aux États-Unis, c’est l’inverse : environ 14 sont fermement opposés à Menzingen et peut-être 50% sont tout simplement lassés personnellement d’un accord avec Rome, mais suivraient les ordres, tandis que le reste est en faveur de l’accord et parfois le disent ouvertement. Il n’y a donc pas une forte opposition contre Menzingen, mais il y a proportionnellement plus de prêtres en résistance ouverte (10) qu’en France (2).
L’un des plus importants de ces esprits français que j’ai pu rencontrer est l’abbé Gleize, qui m’a déposé à Morgon le 17 Août. Nous avons parlé pendant cinq heures ; quel grand esprit, droit et clair ! » Abbé Chazal
Menzingen a voulu si catégoriquement centraliser toutes les propriétés ces dernières années. » Abbé Chazal
Nous vous rappelons néanmoins que l’abbé Chazal manifeste toujours les mêmes tares que nous vous avons signalées précédemment !!! (cf. archives du blogue « Abbé Chazal ») …encore une voie sans issue !
* * *
24 septembre 2012
[Abbé Chazal] Les buts de la guerre
SOURCE – Abbé Chazal (réfractaire) – Version française de “War aims” , par « Avec l’Immaculée » – 21 septembre 2012
Cebu, le 21 septembre 2012
Abbé François Chazal
Depuis ce mois fatidique de mai 2012, mon intention est toujours clairement restée la même : « Que la FSSPX et la Nouvelle Rome restent séparées jusqu’à ce que Rome se convertisse ». C’est ce que l’on appelle une condition de victoire.
Maintenant, après trois mois de combat ardent de la part des prêtres, des évêques, des moines et des fidèles, on constate que Mgr Fellay opère une marche arrière assez importante, ce qui est tout à son honneur. C’est aussi très rassurant, en ce sens que Son Excellence ne croit pas en sa propre infaillibilité, après tout.
Durant ces évènements, certains d’entre nous ont été sévèrement réprimés, comme il fallait s’y attendre, et la question se pose maintenant de savoir s’il faut cesser d’interroger ouvertement nos supérieurs, s’il faut rentrer dans le rang, démanteler ce réseau embryonnaire de prêtres qui vient d’émerger, éviter de diviser le troupeau et cesser des combats inutiles avec nos confrères.
L’humilité est la meilleure disposition pour répondre à cette question, mais comme dit saint Thomas, l’humilité est fondée sur la vérité.
Alors, qu’est-ce qui est le mieux : continuer à recevoir des coups pour l’amour de la vérité, tout en combattant humblement les supercheries du diable qui demeurent encore, ou bien déclarer que la guerre est gagnée pour le moment, écrire le document promis « War won » [guerre gagnée], et abandonner la sécurité de la FSSPX aux gros bonnets de la FSSPX ?
Eh bien, deux points : tout d’abord, nous ne sommes rien et, d’autre part, la bête respire encore. Que se passerait-il si le peu nous sommes continuait à vouloir démasquer le prince du mensonge, à satisfaire les besoins de ces âmes qui veulent profiter de notre sacerdoce et qui attendent patiemment que l’objectif de notre combat soit atteint ?
Première partie – La Bête respire encore
La crise de la FSSPX continue tant que sa tête, Mgr Fellay, enseigne des erreurs et permet aux erreurs de se propager, divisant ainsi le troupeau. Autrement, ce sont les 20 prêtres de la résistance (en septembre 2012) qui se sont rendus coupables de diviser le troupeau. Faisons donc un examen de la tête de la FSSPX. Heureusement, j’ai pu voir Mgr Fellay le 4 septembre. Je lui ai parlé pendant une heure et demie, à peine 72 heures avant sa marche arrière à Écône lors de la grande conférence aux prêtres, le 07/09/2012.
Pendant environ 20 minutes ou plus, Monseigneur Fellay me réprimanda pour mon comportement scandaleux, destructeur et révolutionnaire et pour ce refus terrible d’arrêter mes activités, etc., puis il m’a demandé la raison d’une telle obstination.
Je lui ai répondu : « Parce que je crois que vous avez une nouvelle théorie sur Vatican II : vous dites que le Concile est erroné, mais que ses erreurs ne sont pas insurmontables. »
J’ai été prévenu par l’abbé Koller : Mgr Fellay est un homme intelligent, on ne peut pas l’accuser d’être simplement en faveur de Vatican II, c’est beaucoup plus compliqué que cela. Mgr Fellay connaît son public.
Son Excellence a répondu : « Mgr Lefebvre pensait comme cela à un moment donné, et il a signé les textes du Concile ». Ensuite, je pense qu’il s’est rendu compte qu’il avait omis de nier l’accusation et a commencé à marteler l’idée qu’il est bien contre le Concile Vatican II. Il m’a accusé de m’obstiner à lui faire dire qu’il aime Vatican II alors que c’est le contraire qui est vrai, qu’il est celui qui sait le mieux quelles sont ses pensées.
Alors je lui montrai ma petite collection de huit de ses citations, appelée « J’excuse le Concile » et il a répondu : « Ce n’est pas ce que j’ai dit … Du début à la fin nous avons été en désaccord avec Rome sur le Concile Vatican II, et c’est pourquoi les négociations ont échoué. Vous fondez toute votre position sur une fausse supposition de ce que nous pensons (à propos de Vatican II). »
Quand il eut terminé, je lui demandai alors candidement : « Si vous êtes vraiment contre Vatican II, pourquoi, Monseigneur, étiez-vous si silencieux sur Assise III ? » Se référant à une phrase prononcée à St Nicolas du Chardonnet, il dit qu’il faisait siennes toutes les condamnations de Mgr Lefebvre sur Assise. Cela sonnait bizarrement et l’abbé Nély s’est précipité à la rescousse, en expliquant combien Assise III était vraiment mauvais. Ne comprenant pas, j’ai rappelé à Monseigneur son NON résolu, lorsque j’étais avec lui à Cebu, et que je lui ai demandé d’adopter une position forte et publique contre Assise III. (Il a dit la même chose aux frères Pfeiffer à l’époque).
Ensuite, j’ai demandé pourquoi il y avait si peu de différence entre DICI et les autres sites Ecclesia Dei, ou même Zenit sur le sujet. Il n’y a eu absolument aucune réponse à cette question. J’ai alors dénoncé le silence devant les scandales doctrinaux de Rome de ces trois derniers mois, scandales que nous pouvons vérifier en lisant L’Osservatore Romano. Ce journal a été passé au filtre des lunettes roses de DICI pour ne nous dire que des bonnes choses à propos de Benoît XVI cet été. Nous n’avons pas besoin de savoir que le pape, cet été, a fait l’éloge de Vatican II en permanence, a insisté sur le fait que les musulmans restent musulmans, qu’il s’apprête à béatifier le successeur d’Escriva, continue à soutenir les Focolari et d’autres mouvements néo-chrétiens, loue le pluralisme et la liberté religieuse comme une solution à la persécution au Moyen-Orient, etc.
Si nous connaissions ces faits, ils obscurciraient la bonne nouvelle opinion que nous avons de Benoît XVI, et ils nous éclaireraient sur le fait que les erreurs de Vatican II font toujours rage.
DICI est le porte-parole de Menzingen. Ce site est géré professionnellement et prépare à long terme un accord avec la nouvelle Rome, grâce à une utilisation massive de peinture rose, parallèlement à la marche arrière actuelle. En fait, il n’y a pas de marche arrière sur DICI. Sur tous ces points, je n’ai pas pu obtenir des éclaircissements de Monseigneur Fellay.
Ensuite, j’ai soulevé la question de l’interview sur CNS du 11 mai 2012, et plus précisément le problème des paroles de Mgr Fellay à propos de la liberté religieuse et voici ce qu’il a dit : « Sur CNS, je parlais aux catholiques américains qui portent aux nues la liberté religieuse. Le fondement, c’est le récipiendaire (ou récepteur). Ce « très limitée » est le contraire de ce que vous me faites dire. Je montrais qu’il y a un moyen de traiter le problème. On s’est écarté de mon propos. »
(La philosophie moderne base tout sur l’esprit de celui qui connaît, sur le sujet récepteur, tandis que la philosophie catholique base tout sur la chose connue, la “chose” qui existe en elle-même, que cela nous plaise ou non)
J’ai alors senti que j’en avais assez entendu, j’ai compris que j’étais à présent certain de ce dont je voulais m’assurer : c’est que l’esprit de mon Supérieur général n’est plus ancré dans la vérité catholique, mais que ses idées se déplacent tantôt à droite, tantôt à gauche, tantôt sur le “oui”, tantôt sur le “non”.
En relisant la transcription de cet entretien, je vois que le même schéma se reproduit continuellement :
– Les choses ont changé à Rome, MAIS cela ne signifie pas que tout a changé.
– Le Pape veut reconnaître la FSSPX, MAIS son désir est bloqué par Vatican II et les évêques modernistes.
– Rome nous accorde déjà l’exemption de la tutelle diocésaine, MAIS il y a des problèmes pour ouvrir de nouvelles maisons.
– Cela ne va pas marcher si nous demandons l’autorisation des évêques, MAIS il y a tellement d’évêques novus ordo qui nous appellent.
– … Nous avons notre propre apostolat MAIS tout évêque a le pouvoir absolu.
– Nous devrions être traités à égalité avec les évêques, MAIS il est normal que l’évêque ait son mot à dire (sur nous).
– Rome acceptera peut-être de mettre ses erreurs au niveau d’une opinion que nous pouvons attaquer, MAIS Rome absolutise le Concile.
Nous avons encore eu quelques MAIS à la conférence d’Écône :
– Le Pape croit encore à Vatican II, MAIS il veut nous reconnaître.
– Le principe de 2006 (aucun accord pratique jusqu’à ce que Rome se convertisse) est vrai, MAIS qu’est-ce que nous entendons par « conversion de Rome » ? Cela ne pourrait-il être quelque chose de graduel ou de progressif ?
– L’offre de Rome était remarquable, MAIS, je vous le garantis, je n’ai jamais été intéressé par un accord.
Sur ce dernier MAIS, je vous demande de relire la lettre du 14 Avril pour voir si cela est authentique ?
Pas étonnant que nous soyons accusés d’être régulièrement tantôt noir tantôt blanc… c’est parce que l’enseignement officiel de la Fraternité Saint Pie X est maintenant tout gris …
Donc j’ai senti que nous en avions assez dit, qu’il n’y avait pas besoin de toucher la question un peu plus complexe du Magistère, la question de notre utilisation retrouvée et élargie du nouveau Code de droit canonique, ainsi que d’autres questions. J’ai eu le temps de m’excuser pour l’utilisation, dans le passé, de quelques expressions injustifiées ou irrespectueuses, j’ai mangé deux fois à la table de Monseigneur, j’ai été autorisé à dire ma messe privée sur un autel latéral (contrairement à Manille), j’ai visité un endroit qui a un charme particulier et j’ai été très gentiment remis au train par l’abbé Sélégny qui, en tant que témoin, m’a promis de m’envoyer une transcription détaillée de la conversation. Je tiens à dire que Monseigneur Fellay a été juste envers moi, qui suis un homme totalement opposé à ses idées et en pleine guerre contre lui.
Les idées de Mgr Fellay et la propagation incontrôlée du libéralisme dans la Fraternité Saint Pie X ont également été l’objet de ma visite à un autre évêque, et puisque l’abbé Couture utilise cet évêque contre moi, eh bien, je vais raconter pour ma défense tous les détails de cette visite.
Monseigneur Tissier de Mallerais a accepté de me voir le 16 Août à Écône. Pendant 15 minutes, j’ai chancelé sous une puissante bordée épiscopale, j’ai tremblé de tous mes membres sous la froide colère de Monseigneur Mgr Bernard Tissier de Mallerais. Mon attitude, a-t-il dit, était complètement hors de propos, je prenais sur moi une tâche qui ne m’appartenait pas et je faisais une démonstration de désobéissance totale…
J’ai essayé de récupérer en disant que j’avais de graves difficultés doctrinales avec Mgr Fellay en montrant, comme d’habitude, ma petite collection de citations appelé « J’excuse le Concile ». Son Excellence a répondu : « Je sais, je sais, j’ai 10 fois plus de citations [de Mgr Fellay] favorables à Vatican II que vous ne connaissez pas ! »
« Mais, Monseigneur, comment pouvons-nous être si tranquilles à ce sujet et à propos du résultat lamentable du Chapitre Général ? »
« Le Chapitre général, répondit-il, a été un désastre ; j’ai signé de mon nom, parce que c’était une action collégiale, mais certainement pas pour dire que j’étais d’accord avec le contenu. Par conséquent faites confiance en ce que font les généraux, acceptez votre nomination en France et tenez-vous tranquille pendant au moins trois mois. »
« Monseigneur, le navire prend l’eau, il se déchire sous la ligne de flottaison. J’admire ce que vous et d’autres avez fait pour essayer de le sauver, mais vous savez très bien que l’erreur se propage maintenant à travers les canaux officiels de la FSSPX. Comment pouvez-vous compenser le poids de l’institution, les professeurs mis en place dans les séminaires, les sermons édulcorés et publications … Nos fidèles fuient de moins en moins loin les messes d’indult, font des compromis pour les cérémonies de mariage, pratiquent de plus en plus les méthodes naturelles de contraception sans les motifs graves demandés par Pie XII, faisant de ces méthodes naturelles une porte ouverte à des formes plus mauvaises de contraception. Leurs esprits sont infectés par DICI. Il est naturel pour eux de faire confiance aux deux assistants qui vont encore plus loin que Monseigneur Fellay et prêchent la bonne nouvelle que Rome a changé… »
J’ai continué ainsi un certain temps, acceptant des corrections sur certains points, comme sur le fait que nous ne pouvons pas tenir le pape comme entièrement responsable de la nomination de mauvais évêques dans le monde entier. Sinon, je lui ai dit qu’il pouvait me désavouer autant qu’il le voulait, mais que le silence de cet été était « contre-nature », antinaturel : « Je ne peux pas l’accepter et je ne l’accepterai pas, même si je suis maltraité et chassé. Je ne peux pas accepter ce nouveau massacre des âmes qui est préparé davantage par l’érosion des esprits que par la signature effective d’un accord avec Rome. Si seulement, Excellences, vous aviez fait publiquement opposition à Menzingen, je serais heureux de rentrer dans le rang et suivre le capitaine. Je suis d’accord que ce n’est pas mon travail de parler, mais si les bergers sont endormis, les chiens sont la ligne de résistance suivante, quand les loups sont entrés dans la grange.
Si l’on parle des erreurs en général, cela passe souvent au-dessus de la tête des fidèles. Je ne trouve pas que la bataille tourne bien, j’ai donné pendant 12 ans le bénéfice du doute à mes supérieurs, en écrivant des lettres et en étant très obéissant. En six autres années, Mgr Fellay aura amplement le temps de mettre des supérieurs neutres ou libéraux en position et il sera impossible de faire changer le navire de direction.
Vous n’êtes pas le seul, Monseigneur, à être poussé dans vos retranchements ; L’abbé Peter Scott a à peine dit quelque chose en Mars, et après avoir été circonvenu par l’abbé Rostand, il est maintenant sur le point d’être envoyé au Zimbabwe. L’abbé Hewko n’a fait aucune attaque contre Menzingen à la première messe de l’abbé Reuter et s’est retrouvé lourdement sanctionné. De nombreux autres prêtres sont dans le même cas. Cela n’augure rien de bon pour l’avenir. Si c’est la façon dont ils traitent les prêtres, alors qu’aucun accord n’est signé, comment sera-ce le jour de l’accord, quand on fera rentrer tout le monde dans le rang ?
Ce que je fais ressemble en effet à une rébellion, mais je ne demande pas que tout le monde fasse de même. Si je me trompe, le navire ne coulera pas et je mourrai heureux, mais si j’ai raison d’avertir les passagers, il y en aura plus de sauvés, si la tragédie arrive vraiment. Le problème vient de la passerelle de commandement du navire, et votre résistance sous le pont est impressionnante, mais ne fait que retarder le résultat final. Certains prêtres doivent au moins faire le travail d’exposer la source des erreurs. »
À ce moment, Monseigneur a été refroidi. J’avais déjà discuté de beaucoup de ces faits avec lui quand il est venu aux Philippines l’an dernier. Je comprends que c’est son amour de la Fraternité, son désir de garder une armée unie qui le motive, mais je vois aussi que la Fraternité n’est plus unie sur la doctrine, je vois que les libéraux l’attaquent de plus en plus et refusent de publier son livre sur les erreurs de Benoît XVI. En fait, on commence à le réduire au silence et le pire est à venir.
Je me sentais très triste pour lui parce que, tout au long de cet entretien, il y avait une telle sincérité en lui, même lorsqu’il me réprimandait. Je ne crains pas d’être réprimandé par un homme si honnête, et je crois que Mgr Tissier prêchera toujours contre la Rome d’aujourd’hui et nous dira de nous garder hors de sa portée.
Pour vous dire la vérité, il n’est toujours pas d’accord avec ce que je fais, à ce jour. Il a écrit à l’abbé Pivert (mon directeur spirituel) pour me contraindre, en répétant le même argument, en écrivant que les erreurs de Mgr Fellay sont 10 fois plus nombreuses que ce qu’elles apparaissent en public et que le Chapitre Général est une catastrophe, mais qu’il n’y a aucune raison de lancer une telle attaque prématurée contre la direction de la FSSPX.
Maintenant, mon cher lecteur, pardonnez-moi d’avoir été si long sur la pensée de Mgr Tissier. C’est parce qu’il reflète la pensée de tant de prêtres que j’ai pu rencontrer en France, qui est le haut lieu de la dissidence à Menzingen, mais qui est aussi complètement paralysée. Les français sont comme ça : à moins qu’un chef n’émerge, prenne les choses en main et mène au combat, personne ne monte à l’assaut.
Aux États-Unis, c’est l’inverse : environ 14 sont fermement opposés à Menzingen et peut-être 50% sont tout simplement lassés personnellement d’un accord avec Rome, mais suivraient les ordres, tandis que le reste est en faveur de l’accord et parfois le disent ouvertement. Il n’y a donc pas une forte opposition contre Menzingen, mais il y a proportionnellement plus de prêtres en résistance ouverte (10) qu’en France (2).
L’un des plus importants de ces esprits français que j’ai pu rencontrer est l’abbé Gleize, qui m’a déposé à Morgon le 17 Août. Nous avons parlé pendant cinq heures ; quel grand esprit, droit et clair ! Les principales idées qui ressortent de sa position sont les suivantes :
– Une nouvelle doctrine a maintenant émergé dans la Fraternité Saint Pie X, et cette nouvelle doctrine est accompagnée de réduction au silence, de menaces et de punitions.
– Le principal signe de la Providence montrant ce changement est le silence assourdissant sur Assise III, qui a tellement contrasté avec le tollé de Mgr Lefebvre, en 1986, pour Assise I.
– Assourdissant aussi est le silence qui a suivi la crise de mai et le Chapitre Général : de la table à Écône jusqu’aux prieurés à travers le monde … aucune réaction de ceux qui savaient si bien que les choses se sont mal passées.
– Même si l’accord est annulé pour le moment, l’abbé Gleize dit que la tendance demeure : L’abbé Schmidberger lui a dit qu’il ne suffisait pas de prier pour le Pape en le nommant à la messe, lors des bénédictions et de la Semaine Sainte, ou d’avoir sa photo dans la sacristie, etc. Aucune de ces choses ne nous garantit que nous n’allons pas devenir sédévacantistes. Le désir des accordistes est un désir qui dure depuis longtemps, et c’est un sentiment constant d’être dans une situation de séparation épouvantable, presque peccamineuse d’avec l’« Eglise ». J’ai dit à l’abbé Gleize que l’abbé Laisney (qui m’a lavé le cerveau pendant trois jours à Manille à propos de l’accord) souffre clairement du même genre de douleur. Il aurait prêché pour l’accord récemment à Kuala Lumpur. Mgr Fellay, quand je l’ai vu, m’a dit que notre idée de l’Église est trop radicale, que pour nous, c’est une Église qui n’existe que sur le papier (cf. aussi sa conférence d’Adélaïde). Si l’accord est annulé, ce n’est pas à cause de nous, c’est parce que Rome ne le veut toujours pas, le bloque, même si le pape le veut. Très triste.
Nous avons parlé longuement de la nouvelle pratique de la FSSPX concernant les affaires canoniques et surtout la tendance croissante de la FSSPX qui permet de plus en plus que tous ses cas difficiles soient résolus par la nouvelle Rome et à la lumière du nouveau Code de Droit Canon. De nombreuses irrégularités canoniques se sont produites au Chapitre Général, en particulier autour de la façon dont l’évêque Williamson a été traité. La déclaration et les six conditions ressemblent à quelque chose de bâclé et contiennent un changement important d’orientation de notre congrégation tout entière.
Une autre confirmation du changement de position de Mgr Fellay est qu’il prêche dans ses conférences régulières de trois heures que Rome a changé.
Lors de mes visites à Avrillé et Morgon, j’ai été informé par les supérieurs de ces lieux que lorsqu’ils sont allés avec le Père Matthieu à Menzingen, Mgr Fellay a pris deux heures et demie pour les persuader que Rome a changé.
Ils étaient bouche bée devant ce changement de cap et devant l’ardeur de Mgr Fellay.
Mes propres parents sont allés à une conférence de trois heures à Brignoles en juin ; même chose : « Rome a changé ». Mes pauvres parents ont quitté la conférence en ayant l’impression de n’avoir rien appris et en ayant la sensation qu’ils n’avaient pas compris ce qu’ils étaient censés comprendre.
Et qu’est-ce qui va être dit dans la grande fête conviviale organisée par l’Angelus [ndlr, Éditions américaines traditionnelles, équivalent de Clovis] sur la « papauté » en octobre … compte tenu de la récente marche arrière ? On peut deviner que le pape va être considéré un peu mauvais MAIS assez bon sous d’autres aspects.
Par conséquent 20 prêtres à peu près sont actuellement engagés dans le processus d’avertir ouvertement le troupeau sur les erreurs restantes de Menzingen, en dépit de la marche arrière sur l’accord avec Rome, sur la déclaration du 15 avril et sur la question de l’exemption. Car si l’on décrit la nouvelle Rome, d’une façon fausse et sous des couleurs riantes, il est normal de craindre que, dans six ans, la Fraternité sera six pieds sous la nouvelle Rome …
Deuxième partie – Que s’est-il passé ?
War on! Puis What next … mais … Qu’est-il arrivé ?
Au mois de mai une note interne a déclaré que dans le cas où Rome accepterait notre dernier protocole doctrinal (du 15 Avril), une structure canonique nous serait proposée.
Puis, le 13 Juin, l’offre de Menzingen a été refusée par Rome, un peu comme cela a été refusé en septembre 2011. A commencé alors un processus de retour en arrière qui est toujours en cours. La ligne officielle est maintenant que nous sommes de retour à la case départ, que l’accord est annulé, et que nous n’avons jamais cherché un accord en premier. Le 7 septembre, Mgr Fellay a fait totalement marche arrière à propos de la déclaration du 15 Avril ainsi que sur une autre erreur majeure faite au Chapitre Général, quand il voulait simplement, comme condition souhaitable être exempté de la tutelle des diocèses Novus Ordo.
Dans le même temps, deux choses continuent à se produire : le changement doctrinal et le manque de clarté sur nos relations avec Rome.
Le Chapitre Général
Au Chapitre Général, tout était censé être parfaitement clair, mais les documents qui en sont sortis ont déjà besoin d’éclaircissements.
M. l’abbé Petrucci m’a dit que les capitulants étaient pressés d’écrire les textes et que l’intention d’un grand nombre d’entre eux était de créer un cadre qui permettrait d’éviter à Mgr Fellay de se rapprocher de la nouvelle Rome prématurément. La plupart d’entre eux nous ont dit qu’ils ont vraiment combattu, qu’ils ont obtenu le meilleur résultat possible, qu’ils ont sauvé la situation. Cela correspond clairement au nouveau but de la guerre de Menzingen : affirmer que la guerre est finie.
Rectification du tir :
Je n’ai aucun doute sur les intentions des capitulants mais le texte qui émanait du Chapitre, produit d’une sorte de compromis entre deux positions, m’a tellement fait peur que j’ai écrit une attaque contre lui, je l’ai publiée sur Internet, je l’ai fait imprimer et je l’ai posté à tous les prieurés et amis de France, je l’ai distribué en tract aux fidèles. En voici les principaux éléments :
Proclamé le jour de la Bastille, ce texte est un peu sentimental parfois et même s’il contient une citation de Mgr Lefebvre, il s’agit d’une déclaration beaucoup plus faible que les déclarations de 1974 et 1976. La question du Magistère reste ambiguë dans ce texte parce que nous n’avons pas plus la mention de deux magistères opposés (cf. « deux Romes » (1974), « deux Églises » (1976)), mais l’astuce principale du texte est à la fin de celui-ci, dans les six conditions pour une reconnaissance canonique de la FSSPX. [ndlr : l’abbé Chazal a manifestement pris connaissance d’un texte non tronqué de la déclaration du chapitre, qui contenait les six conditions]
Un premier groupe [de conditions] omet la notion de 2006 qui était que nous devions attendre la conversion de Rome pour conclure un accord avec elle. C’est la première fois que nous y renonçons, si officiellement, en opposition au rejet de l’accord par Mgr Lefebvre en 1988 et en contradiction avec ses nombreux avertissements ultérieurs que la crise durerait longtemps et nécessiterait que Rome redevienne bonne pour nous réconcilier.
La première condition concerne le maintien de notre liberté d’enseigner et de notre liberté d’attaquer ceux qui enseignent les erreurs. La deuxième et la troisième consistent à garder l’usage exclusif des rites traditionnels et avoir au moins un évêque.
Tout ceci semble très courageux, mais le principe de base d’une démocratie libérale est cette liberté pour quiconque d’être en désaccord public sur toutes les questions importantes. Donc, nous aurons la liberté d’enseigner la Tradition tandis que d’autres auront la liberté de défendre le modernisme, nous allons attaquer la nouvelle messe tandis que d’autres vont attaquer la vraie messe sous le même toit ; de même pour toutes les autres questions. Un évêque français a très bien compris cela et a dit : « Laissez-les venir et être en désaccord avec le Concile Vatican II (s’ils le peuvent), car nous-mêmes, nous sommes en désaccord avec les vingt autres Conciles ».
Cela ne marcherait jamais. Pourquoi ? Parce que ça ne marche jamais d’entrer dans le système, comme a dit Mgr Lefebvre : « Si j’avais signé l’accord, nous aurions été finis en un an. » (13 Juin 1988). Une fois dans le système, nous ne résisterons pas aux personnes qui ont une doctrine entachée par les erreurs de Vatican II, parce que ceux qui ont essayé auparavant n’ont jamais réussi. De plus, nous avons déjà commencé à arrêter de convaincre Pierre alors qu’il a été reconnu digne de blâme (Galates). Encore une fois, regardez DICI maintenant, tandis que dans le passé nous n’avions aucun scrupule à dire ouvertement que le Vatican était infiltré par les francs-maçons et que leurs idées avaient triomphé.
Mélangés à de mauvais prêtres catholiques et à de mauvais fidèles, nos propres fidèles seront affaiblis, désorientés et divisés, plus encore qu’aujourd’hui.
En ce qui concerne la liturgie, il suffit de dire que Mgr Pozzo vient juste de dire à l’Institut du Bon Pasteur de rentrer dans le rang cinq ans après leur accord.
Quant à cet évêque solitaire, comment pourrait-il répondre aux besoins de 1 000 prêtres traditionnels environ et de tous leurs fidèles ? « Et si cet évêque meurt ? », a demandé franchement un fidèle du sud de la France. L’abbé Pfluger a répondu : « Eh bien, Rome en nommera un autre… »
Le deuxième groupe de conditions est presque plus effrayant, car ce sont des conditions souhaitables ou préférables, par lesquelles nous demandons, sans insister, de ne garder que nos tribunaux mineurs, en renonçant à l’avance de nous occuper des causes majeures (comme nous le faisons déjà, parce que quand l’affaire est grave ou importante soit nous laissons à Rome le soin de traiter le cas soit nous refusons de traiter le cas, j’en ai été informé par des canonistes et des enseignants du séminaire).
Heureusement, Mgr Fellay a fait marche arrière verbalement sur la seconde condition, en disant que, bien sûr, notre exemption de la tutelle des évêques Novus Ordo était une nécessité absolue pour nous. Ce qui m’inquiète, c’est qu’il n’apparaît pas que c’était le cas au Chapitre Général. (Et puisqu’il s’agit d’une question de droit, un amendement écrit devrait être placé dans le texte final).
Même manque de clarté pour la troisième condition, qui stipule que nous voulons simplement avoir une « majorité de la Tradition » et la présidence de cette commission pontificale sous l’autorité du pape. D’autres personnes Ecclesia Dei, valets de Mgr Müller, peuvent prétendre être aussi pour la Tradition. Et c’est uniquement dans le cas où le pape ne voudrait pas insister sur son avantage et renoncerait à placer directement ses hommes dans cette commission.
« Seigneur, venez à mon aide ; hâtez-vous de me secourir. »
La FSSPX déchaussée, ou de stricte observance :
Par conséquent, début août, je me suis rendu à Washington DC et j’ai rencontré l’abbé Joe [Joseph Pfeiffer], qui a réussi à rassembler un groupe de cinq prêtres à Vienne, en Virginie, et à organiser ce que nous appelons un « Corps Uni de prêtres ». Nous avons siégé trois jours, nos esprits vibrant à l’unisson, en parfaite harmonie, considérant la gravité de la situation à laquelle nous étions confrontés. Mais au moins, nous avons pu planter un drapeau en affirmant notre intention, en élisant un patron et en mettant en place une base visible.
Voici le texte de la Déclaration, heureusement, il est court :
C’est Elle seulement, [la Vierge Marie,] qui peut vous aider. +
Fait à Vienne, en Virginie, le 10 août 2012.
« Le cœur de la foi est la divinité du Christ et sa royauté sur toutes les nations : « oportet illum regnare ». Les erreurs de Vatican II sont une attaque indirecte contre Sa divinité et une attaque directe contre Sa Royauté sociale. Elles resteront à jamais la révolution de 1789 au sein de l’Église.
Le Vatican d’aujourd’hui a changé seulement pour le pire depuis le Concile (plus de dégâts, davantage d’hérésies nouvelles, semi-modernisme plus efficace), à tel point qu’on peut répéter les mots de l’archevêque de 1974 et de 1976 : « L’Église qui affirme de telles erreurs est à la fois schismatique et hérétique. Cette Église conciliaire n’est donc pas catholique. Dans la mesure où le pape, les évêques, les prêtres ou les fidèles adhèrent à cette nouvelle église, ils se séparent de l’Église catholique. » (29 Juin 1976).
Le pape a permis la vraie messe, mais seulement dans le panthéon des liturgies modernes. En outre, il a exprimé clairement son adhésion à la fausse doctrine de la liberté religieuse en prêchant qu’elle soit le modèle de la façon dont l’Église et l’État doivent être liés l’un à l’autre. Enfin la doctrine de l’œcuménisme a été largement et constamment professée par le Souverain Pontife dans ses visites aux temples protestants, aux synagogues et aux mosquées… et Assise III confirme que l’esprit d’Assise est bel et bien vivant. C’est cet esprit qui poussait Mgr Lefebvre à procéder à une “opération survie” qui est maintenant elle-même en grand danger.
La FSSPX d’aujourd’hui veut clairement se placer sous cette Église conciliaire, elle atténue le poison du Concile Vatican II, elle est de plus en plus silencieuse face aux abus commis par la hiérarchie conciliaire, elle utilise un langage ambigu se référant à deux Magistères contraires. En même temps qu’elle est toujours prête à croire en un débat permanent avec des fonctionnaires romains obstinés, elle utilise la manière forte envers ceux qui résistent à cette mauvaise réconciliation.
Nous devons attendre que Notre-Dame convertisse le pape et lui inspire de consacrer la Russie à son Cœur Immaculé, en union avec tous les évêques et nous devons persévérer dans la charité de la vérité et la vérité de la charité, organisée en un corps uni de prêtres fidèle à la position toujours maintenue par Mgr Lefebvre. »
Abbé Joseph Pfeiffer, Abbé Ronald J. Ringrose, Abbé Richard Voigt, Abbé David Hewko, l’abbé François Chazal.
Nous avons ensuite élu l’abbé Pfeiffer comme « patron », pour deux ans, parce qu’il n’y a pas assez d’Indiens pour ce chef indien. L’élection d’un Supérieur Général, de deux assistants, d’un économe général et secrétaire général serait tout à fait ridicule, à ce stade, car nous sommes loin d’être ne serait-ce que cinquante, mais nous reconnaissons aussi Mgr Fellay comme étant notre supérieur légitime (rappelez-vous, il n’a pas signé d’accord avec la nouvelle Rome), même si, comme dans le cas de Benoît XVI, nous lui refusons obéissance pour des motifs de foi jusqu’à ce que cette crise soit terminée.
Ainsi, notre nom reste le même, la FSSPX. Nous sommes conscients du fait que le glissement doctrinal d’aujourd’hui met en danger nos engagements, nos promesses et nos serments, en particulier notre serment antimoderniste, comme l’abbé Koller l’a si bien dit dans son sermon. Nous nous attendons à ce que des avocats soient lâchés contre nous à un moment donné, mais dans le pire des cas, ils pourraient être en mesure de nous renommer FSSPX déchaussée, de stricte observance, parce que notre scission est une scission au sein du même ordre, comme cela s’est produit à plusieurs reprises au cours de l’histoire de l’Église. Nous ne créons pas un nouvel engin, une société de saint Pie XXIII, ou un autre vague institut. Tout ceci pour insister sur l’idée que nous n’avons pas changé le message, tandis que la ligne officielle de la FSSPX a changé.
Ensuite, nous avons mis en place une base à « Notre-Dame du Mont Carmel », 1730 N Stillwell road, Boston, Kentucky 40107, États-Unis, avec un ou des prêtres résidents permanent(s). Puis, nous avons mis en place une structure bancaire pour recevoir un soutien financier. Nous espérons commencer une petite école là-bas et créer nos propres sites Internet pour compléter le bon travail de « TrueTrad » et d’autres sites. Si nous le pouvons, nous allons lancer un bulletin papier et marcher sur la lune, mais ne regardons pas trop loin.
Je comprends pourquoi certains supérieurs de la FSSPX nous poursuivent de leurs foudres car il semble vraiment que nous sapions la Fraternité, alors qu’en fait nous nous organisons simplement, avec comme claire perspective, l’expulsion. Lorsque Mgr Fellay m’a dit que nous n’allions pas faire long feu, j’ai répondu : « Eh bien, Monseigneur, nous recevrons tous les prêtres que vous nous ferez parvenir ». Il est dommage de voir un prêtre jeté hors de sa congrégation sans aucune bonne raison et finir ses jours dans l’isolement.
Grâce au dernier rétropédalage, la crise est apparemment évitée, mais que se passera-t-il si Menzingen revient de nouveau sur ses pas, comme cela s’est passé plusieurs fois auparavant ? Nous voulons juste être le petit morceau de fer qui bloque la pédale. Et si Mgr Williamson se retrouvait expulsé ? Où irait-il ? Et les prêtres qui le suivront … finiront-ils dans l’isolement ? C’est une bonne chose si Mgr Williamson conserve toutes les options possibles, reçoit une aide de l’extérieur pour forcer Menzingen à le maintenir, en lui donnant un avant-goût de ce qu’est un évêque FSSPX en liberté. Pour l’instant nous sommes juste une vingtaine de prêtres dispersés, c’est-à-dire pas grand-chose, mais nous savons avec certitude que Menzingen ne veut pas que ce petit bourgeon fleurisse.
En temps normal, il est préférable que les 4 évêques restent unis, dans le cas d’une nouvelle crise, car les trois pourraient ainsi contrecarrer l’un d’entre eux comme ils l’ont fait de manière efficace.
Quant aux fidèles, maintenant qu’ils sont avertis de la situation, nous nous limiterons à ceux qui nous appellent à l’aide et nous fournirons à tous les autres une information permanente qui dit les choses clairement. D’abord les Juifs, puis les Gentils, d’abord nous irons chercher les petits restes dans la foule de la FSSPX, et ensuite nous irons pêcher tous les autres hommes.
Pour être bien compris, notre combat doit être décrit comme analogue à une lutte ; c’est une bataille, sous de nombreux angles. C’est aussi comme une attaque échelonnée, parce que tous les prêtres et les fidèles ne réalisent pas le mal actuel, en même temps, pas plus qu’ils ne choisissent de prendre une position publique en même temps.
Une fois de plus, nous ne sommes pas les sauveurs de la FSSPX, mais j’espère que vous comprendrez que nous jouons un petit rôle sur un plan plus large, car la résistance à la réconciliation a des aspects et des formes variées : de la Mère Anne-Marie Simoulin qui menace de recommencer à zéro et qui réprimande son propre frère, l’abbé Simoulin, à Dom Thomas d’Aquin au Brésil qui dirige des groupes de fidèles, tout comme nous, jusqu’aux nombreux bons prêtres qui résistent en France, à quelques religieuses héroïques qui se montrent disposées à subir la persécution de leur communauté, au Dr David Allen White, qui n’approuvera pas de bêtises … la liste est assez longue et consolante.
Si Menzingen reste sur sa marche arrière d’aujourd’hui, la crise va perdre de son urgence, il sera plus difficile pour nous d’expliquer notre position aux fidèles et de persuader un grand nombre de prêtres de rejoindre notre mouvement … mais cette crise ne sera pas terminée, car nous avons des signes clairs que la Bête reste en vie.
Le Tour de France (La France résistante)
Tandis que l’abbé Joe a passé beaucoup de temps aux États-Unis, a réussi à rafistoler un groupe de prêtres, j’ai pu passer trois semaines pour faire une « tournée des popotes de la résistance » ou un check-up des habitudes culinaires des endroits qui résistent au changement de doctrine de la FSSPX. La plupart des prêtres sont au courant de l’évolution de la doctrine au sommet, et parce que le district est grand, l’attitude des prêtres libéraux est plus facile à remarquer. Voici quelques exemples de lettres et conversations que j’ai reçus : au Pointet, les religieuses louent Benoît XVI devant les petits enfants, un prêtre en Bretagne appelle Jean-Paul II un saint, les mystères lumineux du Rosaire sont inclus dans un livre de chansons nouvellement édité dans une de nos écoles, un directeur de séminaire a inséré des citations de Benoît XVI dans son dernier livre sur la famille, et je viens d’entendre que l’abbé Toulza a été forcé, je crois, de mettre un texte dans Fideliter, défendant Mgr Müller…
Ces choses-là ne seraient jamais arrivées auparavant.
Nous venons de perdre un prêtre en Corse qui est retourné directement au diocèse et deux moines ont quitté l’abbaye bénédictine de Bellaigue parce qu’ils sont en faveur de l’accord. En Allemagne, sur un total de 40 prêtres, 10 sont contre un accord, alors que tous les autres sont pour, à des degrés divers. Les fidèles libéraux critiquent Mgr Tissier ou les prêtres ayant leur franc-parler comme l’abbé Beauvais. M. l’abbé de Cacqueray est plus difficile à cerner, parce qu’il est l’un de ces rares prêtres capables de garder leur district uni, grâce à leur autorité naturelle et leur piété.
En date du 14 Août, je ne savais pas où était ma nouvelle affectation. L’abbé Toulza m’a dit que ce serait Reims, un bel endroit historique au cœur des champs de bataille de la 1re guerre mondiale. J’ai été heureux de voir l’abbé Toulza signer un contrat de publication de 2000 exemplaires de mon livre sur le Christ-Roi, « La Cité Oubliée ». Cette joie fut de courte durée car trois semaines plus tard, ce livre sur la doctrine sociale de l’Église fut interdit par Mgr Fellay, non pas pour son contenu, j’espère, mais pour le nom de son auteur. Une maison indépendante appelée DPF doit l’imprimer l’année prochaine. Le Dr Chojnowsky est actuellement en train de le traduire en américain. (S’il vous plaît, notez bien que je suis un prêtre paresseux, c’est maintenant officiel).
Il faut s’attendre à ce que la question de mon affectation soit ressortie par mes adversaires, malgré le fait que l’abbé Couture reconnaît, même par écrit, que j’ai toujours obéi avant. Mgr Fellay m’a remercié pour mes 16 ans d’obéissance indéniables, mais pas pour ce qui lui paraît être ma désobéissance de l’année 2012.
En modifiant la doctrine, Mgr Fellay a perdu son autorité que j’ai vue sombrer, de mon poste à Manille ; c’est là où j’étais, quand la crise a commencé et c’est à partir de là que je vais commencer à résister. La question pour moi est que le changement de doctrine dans la FSSPX est si grave qu’il doit être exposé, c’est-à-dire qu’il faut prêcher contre… Mais il est impossible de prêcher la vérité si l’on est réduit au silence. C’est pourquoi j’ai demandé à l’abbé Girod si je pouvais être admis à prêcher contre les erreurs de Mgr Fellay en chaire. Sa réponse fut : « Personne ne prêche contre son patron dans une entreprise » et j’ai répondu « …à moins que l’entreprise ne coule ». De plus, il m’a dit que le dimanche, je serais affecté à la chapelle de Troyes, qui compte une trentaine de personnes. En France, on appelle cela « un placard ». Non seulement cela, mais ce prieuré est un prieuré de trois prêtres qui s’occupent de moins de 200 fidèles, car la chapelle de Joinville a été enlevée à leur responsabilité. Puis je me suis dit : la France n’est pas mon territoire, si je m’embarque pour dénoncer Menzingen, je vais mettre dans l’embarras l’abbé de Cacqueray qui est si gentil avec moi et je vais le forcer à me condamner, et les fidèles voyant à quel point je suis condamné par les canaux officiels de la FSSPX ne seront pas en mesure de s’y retrouver eux-mêmes. En Asie, là où les fidèles entendent l’abbé Couture dire à quel point je suis méchant, il est plus facile pour les fidèles de faire la part des choses car ils me connaissent depuis dix ans, ils peuvent savoir par eux-mêmes que je suis même 40 fois plus méchant que l’abbé Couture ne me fait. En France, il y a aussi assez d’anti-libéraux pour mener à bien la lutte, tandis que les fidèles d’Asie, plus récents dans le mouvement traditionnel et moins bien desservis par une Fraternité surchargée en Asie, sont plus vulnérables aux erreurs et aux mensonges. Ils ont davantage besoin d’aide, mais dans l’ensemble c’est surtout une question d’impact. J’ai dit à plusieurs reprises à mes confrères français : vous n’avez pas besoin de moi ici pour saisir l’occasion, je suis encore jeune et aucunement en position de vous guider et de vous dire ce qu’il faut faire. Vous avez vos propres dirigeants, allez les chercher, comme le paysan qui est allé chercher La Rochejaquelein pendant la guerre de Vendée.
Retour en Asie
« Ça va foirer », « Ça va faire pschitt », m’a dit l’abbé Nély à Menzingen ; et l’abbé Pfeiffer est entièrement d’accord : « En théorie, nous sommes totalement grillés, et notre principal obstacle est la peur qu’ont les fidèles d’être expulsés, d’avoir les sacrements refusés, les écoles interdites, etc. Et le second obstacle est la confusion ; ils nous disent : « Père, qu’est-ce qui se passe ? » Ils mendient les informations sur ce qui se passe ; les voies officielles ne leur disent rien. À moins d’un miracle, nous devrions nous essouffler, un prêtre nous a dit : « nous sommes juste un feu de paille ». Nous n’avons même pas les fonds pour voyager en Amérique pour voir les gens qui veulent nous voir. Nous n’étions pas payés avant en Asie, et maintenant nous comptons davantage sur la générosité spontanée des fidèles. Beaucoup de gens que nous ne connaissons pas nous donnent un soutien, ce qui prouve qu’il y a un problème. Ils ne font pas cela par amour personnel pour nous.
De petits groupes ont fait leur apparition partout, appelant à l’aide et nous offrant leur aide. En un endroit, nous avons repris la chapelle entière, dans d’autres endroits, nous trouvons un petit groupe. Il n’est pas facile de nous chasser de lieux qui n’appartiennent pas à la Fraternité, ce qui me fait mieux comprendre pourquoi Menzingen a voulu si catégoriquement centraliser toutes les propriétés ces dernières années.
Pendant ce temps, nous restons sous le feu des positions officielles bien arrêtées de la FSSPX. Elles ont un but stratégique, notre silence, et elles ne cessent de nous étiqueter comme désobéissants, non surnaturels, sédévacantistes pratiques, colporteurs de chaos, pamphlétaires, falsificateurs de citations, calomniateurs, briseurs de paix et rebelles engendrant des divisions. On dit aux prêtres, aux frères et aux fidèles de jeûner à notre passage, les gens ne devraient pas nous parler, les frères ne devraient pas nous parler, nous avons été expulsés de la table commune à Manille, je n’ai pu obtenir la permission d’assembler des navires en plastique dans la bibliothèque, nous ne pouvions célébrer des messes privées à aucun moment sur les autels latéraux, même à trois heures du matin, ni utiliser le téléphone, les ordinateurs, les photocopieuses, etc. On a dit aux prêtres de Manille de ne pas nous accorder l’absolution. Je l’ai découvert en allant me confesser à l’un d’eux et je lui demandai pourquoi : « Je connais le pénitent » fut sa réponse. J’ai alors demandé à l’abbé Couture, qui nous a dit qu’il ne peut pas répondre à la question alors qu’un autre prêtre nous a informés qu’on lui avait dit que l’absolution de nos péchés est en fait réservée à Menzingen.
Nous avons senti qu’en restant plus longtemps à Manille, nous amassions des charbons sur leur tête. Nous avions fait toutes les déclarations publiques possibles, y compris une messe dans la rue ; il était temps de passer à autre chose.
Les annonces publiques sont mises sur les sites Internet de l’Asie et de l’Amérique, et sont lues en chaire. Des descriptions intéressantes de moi sont faites au Japon. Des groupes de personnes sont envoyées pour faire échouer certaines réunions que nous organisons, ce qui rend le débat plus animé et intéressant, je crois.
Optimistes, nous avons pris tous ces traitements avec détachement et avec bonne humeur, la plupart du temps, mais notez bien, mon cher lecteur, qu’aucune de ces contre-attaques publiques n’allèrent au fond du problème qui est doctrinal. Par conséquent,
« Laissez-nous sortir de Jérusalem avec le Christ,
Portant son opprobre. » (Hébreux)
M. l’abbé Belmont : un MAITRE sûr ? (III)
M. l’abbé Belmont : un MAITRE sûr ?
— partie 3 —
QUELQUES RÉFLEXIONS FAISANT SUITE À LA CAUSERIE DE L’ABBÉ BELMONT DU 26/6/2012
M. l’abbé Belmont a donné, le 26 juin dernier, une causerie qu’il a qualifiée d’« amicale » sur son Blog “Quicumque”, avec la présentation suivante :
Écoutez ici la causerie de l’abbé Hervé Belmont : [audio:http://catholicapedia.net/audio/2012-06-26_ab-Belmont_causerie.mp3|titles=Causerie amicale|artists=Mr l’Abbé Hervé Belmont]
Un correspondant, ingénieur de formation, nous a adressé son analyse que nous publions ci-dessous, en le remerciant chaleureusement :
Quelques réflexions faisant suite à la causerie de l’Abbé Belmont du 26/6/2012.
par Un ingénieur.
Gaude Maria Virgo, cunctas haereses, sola interemisti
(Trait de la messe Salve Sancta Parens)
La causerie du 26 juin 2012 est dans l’ensemble d’un bon niveau, l’Abbé Belmont répondant avec précision et assurance aux questions qui lui sont posées. On y trouve néanmoins certaines affirmations auxquelles aucun catholique ne devrait adhérer. Bien qu’elles aient été faites dans l’exercice difficile d’un discours oral, traduisent-elles la pensée exacte de l’Abbé Belmont ?
1) Est-il illégal de défendre la foi ?
À la minute [21’50], l’abbé Belmont soutient qu’il ne faut pas « faire semblant d’être dans la légalité (…) Nous sommes dans l’illégalité, parce que nous voulons défendre la foi ». Par la légalité, l’abbé Belmont entend la conformité au droit canon de l’Église, puisqu’il trouve grotesque l’usage du droit canon par la FSSPX, comme motif d’exclure Mgr Williamson. Tandis que, par ailleurs, la FSSPX fait fi du droit canon vis à vis de Ratzinger (alias Benoît XVI) qu’elle reconnaît comme pape.
Or, affirmer que nous sommes dans l’illégalité (vis à vis du droit de l’Église) parce que nous voulons garder la foi (c’est-à-dire rester catholiques) est une erreur. En effet, le droit canon de l’Église catholique, apostolique et romaine, ne peut s’appliquer qu’aux catholiques (il a pour objectif de faciliter le salut des âmes).
Dire le contraire serait absurde. Tout le monde comprend que le code de la route ne s’applique qu’à ceux qui empruntent le réseau routier français ne s’applique pas aux automobilistes d’Argentine. De même, il ne viendrait à personne l’idée de dire que la loi de l’Église est en vigueur chez les bouddhistes ou les mahométans (même s’il est à souhaiter qu’ils se convertissent et qu’elle s’applique à eux). Le droit canon de l’Église catholique ne peut s’appliquer qu’à ceux qui sont encore catholiques, c’est-à-dire qui sont restés fidèles à l’enseignement et à la pratique de l’Église de toujours.
Or, la secte conciliaire n’est PAS l’Église catholique. Comment le code de droit canonique pourrait-il s’appliquer aux hérétiques et apostats de la secte conciliaire ? Ils s’en sont d’ailleurs forgé un nouveau sur-mesure (en 1983) pour épouser leur hérésie…
De toute évidence, au sein de l’Église, dans les temps troublés que nous vivons, il n’est pas facile de dire ce qui s’applique ou non du code de droit canon. Comme le souligne l’Abbé Belmont dans sa causerie, la hiérarchie catholique a disparu (ce que l’Abbé Belmont oublie de dire, c’est que cette disparition est un châtiment de Dieu sur les mauvais clercs, à cause de péchés en amont. Quels sont ces péchés ?), et, comme l’autorité est une composante essentielle du droit, il n’est pas toujours aisé pour un Catholique de savoir de qu’il faut faire. Comment le code de droit canon peut-il encore s’appliquer dans l’Église ? Prenons une comparaison simple avec le code de la route et supposons qu’un bombardement nucléaire fasse disparaître toutes les autoroutes françaises. On peut sans se tromper affirmer que la partie du code de la route concernant les autoroutes ne s’appliquera plus temporairement, parce qu’il est sans objet. Par contre, le code concernant les routes départementales et nationales pourra encore être appliqué. De même, pour le droit canonique, on peut dire que ce qui touche la juridiction ordinaire ne s’applique plus temporairement, mais que les dispositions du droit canon pour les périodes extraordinaires s’appliquent au cas par cas.
Quant à Mgr Fellay et aux autres membres de la FSSPX, ils seraient en droit d’invoquer les articles du droit canon qui s’appliquent dans les circonstances exceptionnelles que nous vivons, s’ils n’étaient pas eux-mêmes, hélas, hérétiques (en effet, comme ils professent des hérésies sur le neuvième article du Credo, et sur l’infaillibilité pontificale, ils ne font plus ipso-facto partie de l’Église, et le droit canon ne les concerne plus). L’hérésie de la FSSPX constitue la raison essentielle de l’absurdité de leur recours à un droit canon qui leur est étranger. L’Abbé Belmont a raison lorsqu’il affirme que la position de la FSSPX est contradictoire du point de vue logique, et qu’il est absurde et pathétique de voir la FSSPX « faire semblant d’être dans la légalité », mais n’oublions pas que le péché de la FSSPX est avant tout son hérésie, qui a pour conséquence funeste cet horrible aveuglement dans tous les domaines (les billevesées canoniques fraternitaires sont la conséquence de ce foudroyant aveuglement).
Quelques réflexions maintenant pour ceux qui penseraient (j’espère qu’il n’y en a plus), que la secte conciliaire est “matériellement” l’Église catholique. Où peut-on classer le code de droit canon, dans la matière ou la forme de l’Église ? Si l’on considère que ce code fait partie de la matière de l’Église, il faut alors reconnaître que les erreurs graves qu’il contient (notamment la collégialité) font partie de la matière de l’Église, donc que l’Église est matériellement hérétique. Mais si le droit canonique (celui de 1917) fait partie de la forme, on doit alors reconnaître que la secte conciliaire n’a plus rien de commun avec ce droit (puisque selon la thèse, elle n’est plus “formellement” l’Église catholique). Donc, même dans cette logique étrange, vouloir garder la foi, ce n’est pas être dans l’illégalité !
2) De la certitude de l’invalidité du nouveau rituel des sacres épiscopaux.
À la minute [1:02:00] et suivantes, l’abbé Belmont continue :
« Pour ce qui est de la nouvelle messe, est-ce que je crois à la validité de la nouvelle messe ? Non, sans en avoir la certitude absolue. Je ne crois pas et je vais vous en donner la raison. Saint Thomas d’Aquin dit : c’est la foi, la foi de l’Église catholique, qui fait l’efficacité des sacrements, qui met en relation Jésus-Christ, qui est la source de l’efficacité des sacrements, avec le signe sacramentel. C’est la foi de l’Église. Quand le ministre d’un sacrement veut faire ce que fait l’Église, c’est qu’il veut faire ce qui est la foi de l’Église, c’est un acte de foi ; et qui est inscrit dans le rite de l’Église, qui est une profession de foi. Et le nouvel Ordo de Paul VI est un rite qui est protestant. Ce n’est pas moi qui le dit ; il a été confectionné avec l’aide de six protestants ; il y a des tas de pasteurs protestants qui ont dit, quand il est paru : Ah ! Autrefois on ne pouvait pas célébrer la messe (…) mais maintenant on le peut tout à fait.
(…) C’est un rite protestant, les paroles de la consécration ont été changées, et, hasard, les mêmes changements que Luther avait fait, c’est-à-dire la suppression de l’incise Mysterium fidei dans les paroles de la consécration du vin, et l’adjonction du Quod pro vobis tradetur, qui sera livré pour vous, dans les paroles de la consécration du pain. Faisant de ces paroles un récit historique, qui est historiquement exacte peut-être, mais ce n’est pas la question… Ce n’est maintenant plus des paroles sacramentelles, des paroles efficaces, une action qui se passe ici, maintenant, sur l’autel où le sacrifice de Jésus-Christ est offert. Luther avait l’Offertoire en abomination, on a supprimé l’Offertoire, remplacé par une présentation des dons, et qui n’est plus du tout ce sacrifice commencé par lequel les fidèles s’unissent au Sacrifice de N-S-J-C. Luther disait qu’il faut que ce soit la liturgie de la parole qui prenne le dessus. C’est clair que c’est ce qui s’est passé. Alors la nouvelle messe est vraiment le fruit le pire de Vatican II, parce que c’est un fruit qui est réellement protestant d’intention. Il s’agit d’aligner le rite de la messe sur la conception qu’en avaient les protestants. Alors je ne crois pas, je n’en ai pas la certitude absolue, parce que je ne suis pas le Bon Dieu, je ne suis pas infaillible. Si vous m’apportez une hostie consacrée à la nouvelle messe et que vous me dites : marchez dessus ! Je ne marcherai pas dessus. Évidemment. Mais, je ne crois pas que c’est valide.
(…) C’est la conclusion d’un raisonnement, ce n’est pas une évidence directe.
(…) Le rite de la consécration épiscopale a été bouleversé par Vatican II. C’est même le premier sacrement qui a subi de plein fouet la réforme liturgique, où on a dénaturé le rôle du sacerdoce. Et alors, il y a ce problème : ces nouveaux rites, qui ne sont pas traditionnels, qui ne sont pas promulgués par la véritable autorité de l’Église, sont-ils valides ? Et bien, je pense que non. Je n’en sais rien absolument, mais je pense que non.
(…) Les sacrements ont besoin de certitude. J’ai besoin de la certitude que je suis prêtre. Et cette certitude, je l’ai par l’Église. J’ai été ordonné par Mgr Lefebvre, qui est un véritable évêque de l’Église, nommé par Pie XII, et l’Église garantit la continuité du sacerdoce depuis les Apôtres. C’est dans le catéchisme de Saint Pie X, tout simplement. L’Église garantit l’identité de la doctrine et des pouvoirs de l’Église. A partir du moment où par le rite (ou d’un autre moyen), je me sépare de cette continuité, de cette apostolicité, je ne sais plus. Les sacrements ont besoin de certitude. Il faut que je puisse donner ma foi à la présence réelle, que je puisse donner ma foi au sacerdoce, j’ai besoin de certitude. Et le propre de Vatican II, c’est d’avoir introduit, au minimum l’incertitude partout. On bouleverse tout avec un esprit protestant qu’on déclare, et la certitude est partie.
(…) L’incertitude dans le domaine sacramentel, c’est la même chose que l’invalidité. Si je ne suis pas sûr, je m’abstiens.
(…) Que sont réellement (ces nouveaux prêtres) ? Je ne sais pas. »
À force d’avoir peur de se tromper sur la validité des sacrements, on en perd la foi dans les sacrements. Ce qui fait que l’Église garantit la continuité de la doctrine et des sacrements, c’est qu’elle a toujours conservé avec un soin jaloux, ce dépôt qui lui a été confié par N-S-J-C. L’Église a toujours su qu’elle n’était pas propriétaire des sacrements, qu’Elle n’en est que dépositaire. Les sacrements constituent une partie essentielle du trésor que l’Époux a confié à l’Épouse. Et le diable essaie de dérober ce trésor à l’Épouse, en le remplaçant pas un faux, une contrefaçon sans aucune valeur !
Or que fait l’abbé Belmont (comme beaucoup de ses confrères) sinon anesthésier les fidèles et les empêcher de prendre conscience de ce fait absolument crucial de l’invalidité du nouveau rituel des sacres épiscopaux, qui est un faux mise en place par Satan et ses suppôts ? Où est ce soin jaloux qu’il devrait porter non seulement à dire ce qui est, mais aussi à dire ce qui ne peut pas être. L’ennemi tente de détruire le sacerdoce, et les prêtres le laissent détruire, en considérant que c’est un problème secondaire, insoluble ou que Dieu seul peut connaître. L’ennemi tente d’abattre le pommier, mais on continue quand même à s’occuper des pommes, soit parce qu’on ne voit pas l’ennemi s’attaquer au pommier, soit parce qu’on doute qu’il puisse être en train d’abattre le pommier, soit encore parce que Dieu seul peut avoir la certitude absolue qu’il est en train d’abattre le pommier. Quel scepticisme !
Il me semble que l’abbé Belmont, après avoir brillamment démontré, dans sa causerie, la nécessité de l’étude et les énormes lacunes actuelles, devrait convenir sans peine de son devoir (et de celui de tout prêtre catholique) d’étudier cette question précise à fond, parce qu’elle fait partie du fondement même du sacerdoce catholique. Et, dans le cas où il maintiendrait sa position actuelle (ce qu’à Dieu ne plaise), l’honnêteté intellectuelle et la soumission que nous devons tous avoir pour la vérité, l’obligerait, en quelque sorte, à démontrer au préalable que l’équipe de Rore Sanctifica s’est trompée, ou que les arguments qu’elle avance ne sont pas probants…
Par ailleurs, psychologiquement, en raison de prise de position aussi “douteuses” de leur prêtre, que ferait la majeure partie des fidèles si (par exemple) les prêtres valides et fidèles venaient à disparaître du sol français (ce qui est en passe de se produire), sinon se tourner vers ces (faux)-sacrements probablement parfois valides à en croire certains clercs. Après tout, si on n’est pas absolument certains qu’ils sont invalides, on n’est pas non plus absolument certains qu’ils ne puissent pas être valides de temps à autre. Et combien alors s’abstiendront dans le doute ? Combien, par le passé, ont fait le bon choix devant de semblables dilemmes ? La peur de manquer, d’être privé de tout, fera, comme toujours, son effet. Sauf que cette fois-ci, il sera trop tard, on nous aura volé (au moins localement) nos bijoux de famille !
3) Le problème de l’absence de foi chez les évêques.
À la minute [1:09:00], l’abbé Belmont affirme qu’« il y a encore des évêques qui font réellement partie de la hiérarchie de l’Église, parce qu’ils ont reçu un mandat apostolique pour en faire partie ; maintenant, il y en a peut-être qui ont perdu la foi… ».
Cette affirmation est inversée. Un évêque ne peut “réellement” faire partie de la hiérarchie de l’Église que s’il a la foi (s’il a perdu la foi, ipso-facto il a quitté l’Église, et a fortiori sa hiérarchie). La question devrait plutôt être : y a-t-il encore des évêques catholiques (c’est-à-dire qui professent encore en parole et en actes la foi catholique de toujours) qui ont reçu un mandat apostolique par une autorité légitime ? En reste-t-il encore ? Dieu seul le sait.
L’affirmation de l’Abbé Belmont est cohérente avec son absurde recours à un évêque apostat pour faire des confirmations (ce qui a été réfuté dans le dernier numéro de la Voix des Francs).
In Christo et Maria.
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Nous sommes curieux de voir si M. l’abbé Belmont va répondre à cette très bonne analyse de notre correspondant… Nous lui ouvrons nos colonnes ! Va-t-il répondre ? Lui qui pense que « la vérité est peut-être ailleurs » !