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Réponse à la charité libérale
Dimanche nous étions dans la joie sainte de la solennité du Christ-Roi, mais aussi au XXIIe dimanche après la Pentecôte.
La fête du Christ Roi est une fête chrétienne importante, instituée par le pape Pie XI, en 1925, par l’encyclique Quas Primas, afin de mettre en lumière l’idée que les nations devraient obéir aux lois du Christ.
On lira aussi avec profit le texte de Dom Jean de Monléon sur le Christ-Roi.
Jean de Monléon est né à Marseille, le 5 mai 1890. Il sera l’aîné d’une famille de onze enfants, parmi lesquels se remarquera le futur philosophe thomiste, Jacques de Monléon. Après avoir acquis une licence de Lettres, il s’engage dans la Cavalerie et demeure dix années sous les drapeaux. En 1917, à Verdun en plein combat, alors que son escadron semble sur le point d’être totalement décimé, il fait vœu de se consacrer à Dieu, s’il s’en sort vivant. À sa libération, prenant au sérieux sa promesse, le jeune officier fait un essai de vie religieuse chez les Bénédictins. Il persévère dans son propos et, le 9 février 1920, il reçoit l’habit monastique au Prieuré d’Auteuil, future Abbaye Sainte-Marie de Paris, rue de la Source à Paris. Il y restera jusqu’à sa mort. Bien souvent dans sa vie, le sourire aux lèvres, il aimera raconter l’origine surprenante de sa vocation religieuse…
« Le Christ-Roi » est un petit ouvrage vite lu, mais fort dense, qui dit peu et contient beaucoup.
disait de lui Jean VAQUIÉ, dans Lecture et Tradition, n° 90, juillet-août 1981 à relire ici :
Voici maintenant les commentaires de l’Épitre par Dom Guéranger pour ce vingt-et-unième dimanche après la Pentecôte.
Vraiment d’actualité !
Réponse à la charité libérale
Dom Guéranger
Année Liturgique
XXIIè dimanche après la Pentecôte
ÉPÎTRE
Lecture de l’Épître du bienheureux Paul, Apôtre, aux Philippiens. Chap. I.
Mes Frères, nous avons cette confiance dans le Seigneur Jésus que celui qui a commencé le bien en vous le perfectionnera jusqu’au jour du Christ Jésus. Il est juste en effet que j’aie ce sentiment de vous tous, parce que je vous ai dans mon cœur comme ayant tous part à ma joie, et dans ma captivité, et dans la défense et l’affermissement de l’Évangile. Car Dieu m’est témoin combien je vous aime tous dans les entrailles de Jésus-Christ. Et ma prière est que votre charité croisse de plus en plus dans la science et en toute intelligence, afin que vous discerniez ce qui est le meilleur, que vous soyez purs et marchiez sans tomber jusqu’au jour du Christ, étant remplis de fruits de justice par Jésus-Christ pour la gloire et la louange de Dieu.
Saint Paul, au nom de l’Église, attire de nouveau notre attention sur l’approche de la fin. Mais ce dernier des jours, qu’il nommait Dimanche le jour mauvais, est appelé aujourd’hui par deux fois, dans le court passage de l’Épître aux Philippiens qu’on vient d’entendre, le jour du Christ Jésus. La lettre aux Philippiens est toute à la confiance, l’allégresse y déborde ; et cependant elle nous montre la persécution sévissant sur l’Église, et l’ennemi mettant à profit la tempête pour exciter les passions mauvaises au sein même du troupeau du Christ. L’Apôtre est enchaîné ; la jalousie et la trahison des faux frères ajoutent à ses maux (Philip, I, 15, 17).
Mais la joie domine sur la souffrance en son cœur, parce qu’il est arrivé à cette plénitude de l’amour où la douleur alimente mieux que toutes délices la divine charité. Pour lui, Jésus-Christ est sa vie, et la mort est un gain (Philip. I, 21) : entre la mort qui répondrait au plus intime désir de son cœur en le rendant au Christ (Ibid. 23), et la vie qui multiplie ses mérites et le fruit de ses œuvres (Ibid. 22), il ne sait que choisir. Que peuvent, en effet, sur lui les considérations personnelles ? Sa joie présente, sa joie future, est que le Christ soit connu et glorifié, peu lui importe en quelle manière (Ibid. 18). Son attente ne sera point confondue, puisque la vie et la mort n’aboutiront qu’à glorifier le Christ en sa chair (Ibid. 20).
De là, dans l’âme de Paul, cette indifférence sublime qui est le sommet de la vie chrétienne, et n’a rien de commun, on le voit, avec l’engourdissement fatal où les faux mystiques prétendirent, au XVIIè siècle, enfermer l’amour. Quelle tendresse prodigue à ses frères le converti de Damas, à cette hauteur où il est parvenu dans le chemin de la perfection ! Dieu m’est témoin, dit-il, combien je vous aime et désire tous dans les entrailles de Jésus-Christ ! L’aspiration qui le remplit et l’absorbe (Ibid. 24-27), est que le Dieu qui a commencé en eux l’œuvre bonne par excellence, cette œuvre de la perfection du chrétien arrivée à sa consommation dans l’Apôtre, la poursuive et l’achève en tous pour le jour où le Christ apparaîtra dans sa gloire (Col. III, 4). Il prie pour que la charité, cette robe nuptiale des bénis du Père qu’il a fiancés à l’unique Époux (Rom. VIII, 28 : II Cor. XI, 2) les entoure d’un éclat non pareil au grand jour des noces éternelles (Durand. Rat. VI, 139).
Or le moyen que la charité se développe en eux sûrement, c’est qu’elle y grandisse dans l’intelligence et la science du salut, c’est-à-dire dans la foi. C’est la foi, en effet, qui forme la base de toute justice surnaturelle. Une foi diminuée (1) ne peut, dès lors, porter qu’une charité restreinte. Combien donc ils se trompent, ces hommes pour qui le souci de la vérité révélée ne va pas de pair avec celui de l’amour ! Leur christianisme se résume à ne croire que le moins possible, à prêcher l’inopportunité de nouvelles définitions, à rétrécir savamment et sans fin l’horizon surnaturel par égard pour l’erreur. La charité, disent-ils, est la reine des vertus ; elle leur inspire de ménager même le mensonge ; reconnaître à l’erreur les mêmes droits qu’à la vérité, est pour eux le dernier mot de la civilisation chrétienne établie sur l’amour. Et ils perdent de vue que le premier objet de la charité étant Dieu, qui est la vérité substantielle, n’a pas de pire ennemi que le mensonge ; et ils oublient qu’on ne fait point acte d’amour, en plaçant sur le même pied l’objet aimé et son ennemi mortel.
Ce n’est point ainsi que l’entendaient les Apôtres : pour faire germer la charité dans le monde, ils y semaient la vérité. Tout rayon nouveau dans l’âme de leurs disciples profitait à l’amour ; et ces disciples, devenus lumière eux-mêmes au saint baptême (Éph. V, 8), n’avaient rien tant à cœur que de ne pactiser point avec les ténèbres. Renier la vérité était, dans ces temps, le plus grand des crimes ; s’exposer par mégarde à diminuer quoi que ce fût de ses droits, était la souveraine imprudence (Ibid. 15, 17).
Le christianisme avait trouvé l’erreur maîtresse du monde ; devant la nuit qui retenait la race humaine immobilisée dans la mort (Matth. IV, 16), il ne connut point d’autre procédé de salut que de faire briller la lumière ; il n’eut point d’autre politique que de proclamer la puissance de la seule vérité pour sauver l’homme, et d’affirmer ses droits exclusifs à régner sur le monde. Ce fut le triomphe de l’Évangile, après trois siècles de lutte acharnée et violente du côté des ténèbres, qui se prétendaient souveraines et voulaient rester telles, de lutte sereine et radieuse du côté des chrétiens, dont le sang versé ne faisait qu’augmenter l’allégresse en affermissant sur la terre le règne simultané de l’amour et de la vérité.
Aujourd’hui que par la connivence des baptisés l’erreur reprend ses prétendus droits, la charité d’un grand nombre a diminué du même coup (Ibid. XXIV, 12) ; la nuit s’étend de nouveau sur un monde agonisant et glacé. La ligne de conduite des fils de lumière ( Éph. V, 8 ) reste la même qu’aux premiers jours. Sans terreur et sans trouble, fiers de souffrir pour Jésus-Christ, comme leurs devanciers et comme les Apôtres (Philip. I, 28-30) ils gardent chèrement la parole de vie (Ibid. II, 16) ; car ils savent que, tant qu’il restera pour le monde une lueur d’espérance, elle sera dans la vérité (Jean. VIII, 32). Ne se préoccupant que de marcher d’une manière digne de l’Evangile (Philip. 1, 27), ils poursuivent, dans la simplicité des enfants de Dieu, leur carrière au milieu d’une génération mauvaise et perverse, comme font les astres au firmament dans la nuit (Ibid. II, 15).
« Les astres brillent dans la nuit, dit saint Jean Chrysostome, ils éclatent dans les ténèbres ; bien loin de perdre à l’obscurité qui les entoure, ils en apparaissent plus brillants : ainsi en sera-t-il de toi-même, si tu demeures juste au milieu des pervers ; ta lumière en ressortira davantage » (Chrys. in Phil. Hom. VIII, 4).
« Comme les étoiles, dit de même saint Augustin, poursuivent leur course dans les sentiers tracés par Dieu, sans se lasser de projeter leur lumière au sein des ténèbres, sans se troubler des maux qui arrivent sur la terre : ainsi doivent faire les saints, dont la conversation est vraiment au ciel (Philip, III, 20), ne se préoccupant pas plus que les astres eux-mêmes de ce qui se dit ou se fait contre eux » (Enarr. in Ps. XCIII, 5-6).
[1] Voici la description de la charité libérale. Le vrai combat est celui de la Foi, la lutte entre l’erreur et la vérité et non la lutte pour une pseudo charité ! La charité libérale déforme les consciences et fait perdre la connaissance de la Vérité, et donc de la Foi, et donc du salut éternel ! Craignons les hérauts de la charité qui oublient de lutter contre l’erreur, ayant peur de la lutte qui, disent-ils, manque à la charité. Dom Guéranger dénonce leur « christianisme ». Ils ne sont pas « nos frères dans la Foi » (LHR).
Lecture et Tradition, juin 2014
Lecture et Tradition
Nouvelle série, n° 38, juin 2014
L’équipe de Lecture et Tradition, par deux de ses plus anciens collaborateurs, vient, lors de son dernier numéro consacré à la présentation de deux livres sur le Concile, de prendre des positions qui seront « l’objet de quelques désaccords ou de virulentes désapprobations ».
Nos positions sont connues. Elles sont autrement précises. Quand Jean-Baptiste Geffroy (JBG), repris par Jérôme Seguin (JS), parle de “bourbier conciliaire” cette image me paraît bien insuffisante. De plus, pour un catholique habitué à un vocabulaire très strict, elle ne veut rien dire. C’est ce qui nous différencie.
De même parler de « 50 années de délabrement » c’est minimiser une situation bien plus grave. On a vu se mettre en place une destruction systématique des “sacrements”, des catéchismes, des dogmes, des missions, des séminaires, des bibliothèques, etc., etc. en un mot : de tout. On voit le résultat 50 ans après : des séminaires vides, des églises vides, des dizaines de milliers de “prêtres” défroqués (1), une chrétienté dans un état déplorable, une haine de ʺla Foi de toujoursʺ. Dernier exemple, le diocèse de Poitiers supprime 604 paroisses pour n’en retenir que 28 sur les deux départements de la Vienne et des Deux-Sèvres. On a retenu le nom de saint Jean XXIII pour une de ces paroisses mais pas celui de saint Hilaire (2).
C’est beaucoup plus qu’un délabrement, c’est une démolition, une destruction, un massacre, un carnage, pour une mort voulue, obstinément voulue. C’est le fruit de démons menteurs, de démons tueurs, d’ennemis irréductibles qui ont apparemment réussi à faire disparaitre la Sainte Église de Dieu !
De quel camp est Mgr Williamson ?
Le n°33 de La Voix des Francs qui vient de paraître :
10 € franco le n° ou 30 € l’abonnement annuel
En voici l’éditorial et l’article d’Ernest Larisse sur R.N. Williamson (la voie sans issue !) :
Éditorial
Depuis presque un an Mgr Williamson, exclu officiellement de la FSSPX, tente par son bulletin Internet Kyrie Eleison, de rallier à son camp tout ceux qui dans la FSSPX ne veulent pas suivre Mgr Fellay dans le processus de ralliement à l’église Conciliaire. Pour cela Mgr Williamson ne mâche pas ses mots contre son ancien supérieur pour le dénoncer comme libéral, et traître à l’œuvre de Mgr Lefebvre fondateur de la FSSPX. Ainsi Mgr Williamson apparaît aux yeux des fidèles les plus anti-libéraux, comme l’évêque à suivre pour reconstruire l’œuvre de résistance de la Tradition. Cependant nous observons un certain nombre de faits particulièrement troublants chez Mgr Williamson, qui dévoilent un plan machiavélique, que nous ne pouvons pas garder sous silence. Ernest Larisse, notre spécialiste en matière de franc-maçonnerie, nous expose en toute franchise les éléments plus que troublants sur cet évêque qui tente de fédérer autour de lui la dernière réaction des « tradis » de la FSSPX.
Personnellement, deux éléments capitaux du point de vue doctrinal nous ont fixés quant aux intentions de Mgr Williamson :
1°) il se fait défenseur de la validité des nouveaux rituels sacramentels institués par Paul VI, en particulier du nouveau rituel des sacres, alors que c’est par cet acte fondamental que les ennemis de l’Église comptent « tuer » l’Église, en coupant les canaux de la grâce à la source. Il est donc complice de cet acte destructeur, comme il n’y en a jamais eu dans l’histoire de l’Église.
2°) il maintient coûte que coûte la légitimité de l’église Conciliaire, qu’il identifie avec l’Église catholique. Pour ce faire il démolit le dogme de l’infaillibilité en l’interprétant à sa manière contre l’interprétation donnée par tous les meilleurs auteurs approuvés par l’Église, que nous avons d’ailleurs réédités : Mgr de Ségur, Dom Guéranger, Mgr Fèvre, Joseph de Maistre, Mgr Gaume, Darras etc.
Prenons trois exemples de son bulletin Kyrie Eleison et répondons y :
« 1) Ou bien on accepte les Papes Conciliaires en bloc (comme le font les libéraux – Dieu nous en préserve !) ou bien on les rejette en bloc (comme le font les sédévacantistes). Les accepter partiellement oui et partiellement non, c’est sélectionner et choisir ce que l’on acceptera, comme le fit Luther, et comme le font tous les hérétiques (du Grec : celui qui choisit). Cela est vrai si l’on sélectionne et choisit selon son propre choix personnel, mais cela n’est pas vrai si, comme Monseigneur Lefebvre, on juge selon la conformité ou non à la Tradition catholique, laquelle se trouve dans le trésor de 2000 ans de documents magistériels de l’Église. Dans ce cas on juge en accord avec 260 Papes contre seulement six, mais cela ne prouve pas l’invalidité de ces six derniers Papes.» Mgr Williamson.
Comme Mgr Lefebvre ? Voici ce qu’il écrivait en 1976 après sa suspens adivinis par Paul VI :
« Le droit à la liberté religieuse est blasphématoire car c’est prêter à Dieu des intentions qui détruisent sa Majesté, sa Gloire, sa Royauté. Ce droit implique la liberté de conscience, la liberté de pensée et toutes les libertés maçonniques. L’Église qui affirme de pareilles erreurs est à la fois schismatique et hérétique. Cette Église conciliaire n’est donc pas catholique.» (Écône, 29/6/1976).
Cette phrase de Mgr Lefebvre est une proclamation de sedevacatisme, pour quoi Mgr Williamson fait mine d’ignorer une pareille déclaration de son évêque fondateur ?
2000 ans de documents magistériels ? Mgr Williamson n’en cite aucun pour appuyer ses sophismes.
« 2) Mais ces six Papes Conciliaire sont empoisonné la Foi et ont mis en danger le salut éternel de millions de Catholiques : cela est contraire à l’indéfectibilité de l’Église. Lors de la crise Arienne du 4ème siècle, le Pape Libère mit la Foi en danger en condamnant Saint Athanase et en accordant son appui aux évêques Ariens de l’Est. Alors pour un certain temps l’indéfectibilité de l’Église n’était plus assurée par l’intermédiaire du Pape mais par son adversaire apparent. Cependant cela ne signifie pas que Libère ait cessé d’être le Pape, ni qu’Athanase ait été le Pape. De même aujourd’hui, l’indéfectibilité de l’Église passe par ceux qui suivent fidèlement la ligne de conduite établie par Monseigneur Lefebvre, mais cela ne signifie pas nécessairement que Paul VI n’ait pas été le Pape.» Mgr Williamson.
Mgr Williamson ressort ce mensonge historique que les ennemis de l’infaillibilité avaient déjà produit, pour tenter d’empêcher la proclamation du dogme de l’infaillibilité. Ces mensonges ont été mille fois réfutés par les meilleurs historiens. Le pape Saint Libère n’a jamais condamné saint Athanase. Voir Dom Guéranger, l’abbé Darras, Mgr de Ségur, l’abbé Constant etc… Il est fatiguant de devoir toujours répéter la même chose, comme si rien n’avait déjà été écrit sur le sujet. Mgr Williamson peut-il ignorer que ce mensonge a déjà été réfuté par les meilleurs historiens approuvés par l’Église ? Jamais aucun pape n’a mis en danger la Foi de millions de fidèles, c’est directement contraire à l’Évangile « Pais mes agneaux, pais mes brebis…». Dire qu’un pape puisse conduire les fidèles à la perdition c’est nier la divinité de l’Église, c’est nier la divinité de Jésus-Christ : « J’ai prié pour que ta foi ne défaille point. »
M. l’abbé Belmont, sur son blog quicumque, met fort bien en évidence les sophismes de Mgr Williamson, voici par exemple :
Mgr Williamson : « La question [des papes conciliaires] n’est pas d’une importance primordiale. S’ils n’ont pas été Papes, de toute manière la foi catholique et la morale, au moyen desquelles je dois “faire mon salut avec crainte et tremblement”(Phil.II,12) n’ont pas changé d’un iota. Et, s’ils ont été Papes, de toute façon je ne peux leur obéir dans la mesure où ils se sont éloignés de cette foi et de cette morale, car “nous devons obéir à Dieu avant que d’obéir aux hommes” (Act.V,29).»
Voilà un paragraphe qui ne manque pas d’impressionner quiconque a le souci du salut de son âme… mais qui en réalité n’est qu’un grossier sophisme. Car voici la foi catholique : « En conséquence nous déclarons, disons et définissons qu’il est absolument nécessaire au salut, pour toute créature humaine, d’être soumise au pontife romain » (Boniface VIII, bulle Unam Sanctam, 18 novembre 1302). Dissocier le salut éternel d’avec la soumission au Souverain Pontife, c’est injurier Jésus-Christ qui a fondé l’Église sur saint Pierre et ses successeurs, et perdre les âmes.
Invoquer les Actes des Apôtres (« il vaut mieux obéir à Dieu qu’aux hommes ») contre le Souverain Pontife ne manque pas d’impressionner tous ceux qui veulent obéir à Dieu par-dessus tout, mais c’est en réalité un grossier sophisme. Car voici la foi catholique : « Bien au contraire, le divin Rédempteur gouverne son Corps mystique visiblement et ordinairement par son vicaire sur la terre » Pie XII, Mystici Corporis, 29 juin 1943. Dissocier l’autorité du souverain Pontife d’avec l’autorité de Jésus-Christ, ou prétendre qu’obéir au Pape c’est simplement « obéir aux hommes », c’est injurier Jésus-Christ qui a communiqué sa propre autorité à saint Pierre et à ses successeurs, et perdre les âmes.
(…)
Bruno Saglio,
Directeur de la revue
* * *
De quel camp est Mgr Williamson ?
Ou
Williamson et la Guerre Interne dans la Tradition (FSSt Pie X)
LE « DÉLIRE SACRÉ » ENVAHIT L’ÉGLISE CONCILIAIRE
Les demoiselles Lebaindre et Grandjean qui écrivaient sous les pseudonymes de « José Michaël », « Phazaël », « Yaël de Sainte Marie » ou « Georges Lacordelle » n’ont pas connu la solution dialectique de l’éclipse de l’Église. Mais il est évidant que lorsqu’elles parlent de l’Église… (à l’époque où elles écrivaient) elles parlent de la secte conciliaire qui s’appelle elle-même “Église” conciliaire…
Mlle (Sœur) Lebaindre (Docteur en Théologie) vie toujours de nos jours une vieillesse que nous espérons heureuse à Le Brémien Notre-Dame de la Fraternité Sacerdotale St Pie X…
Le « Délire Sacré » envahit l’Église Catholique
C’est un fait avéré dans l’Église que la Foi catholique est en baisse : ce n’est plus une chose à démontrer, l’évidence est là … Or, chacun sait qu’à l’abaissement du niveau de la Foi correspond une montée des illuminismes chargée d’un merveilleux qui attire et qui séduit. De tels illuminismes se font particulièrement envahissants dans les temps antichristiques que nous traversons, qu’ils se présentent sous forme de groupements ou de mouvements pentecôtistes, charismatiques, apparitionnistes, révélationnistes, etc.
On entend clamer de tous côtés : « L’Esprit a dit… Jésus a dit… La Vierge Marie a dit… Saint Michel a dit… », alors que l’Esprit, pas plus que Jésus, pas plus que la Vierge Marie, pas plus que l’Archange Michel n’ont rien dit du tout ; ce qui donc éveille tout spécialement l’attention, (car les illuminismes ont été de tous les temps) c’est leur pullulement, l’importance qui leur est donnée et le manque de contrôle dont ils sont l’objet. Ce manque de contrôle permet aux ennemis de l’Église de susciter par leurs pouvoirs diaboliques, des faits mystiques pour ensuite les exploiter. En réalité, ces illuminismes mettent la religion catholique au rang des religions antiques : la rétrogradation est spectaculaire. C’est par de tels illuminismes que le judaïsme de la Loi a fait place au judaïsme mystique pervertisseur.
On sait que Satan se présente avec une séduction antéchristique en « inspirateur mystique ».
Une question alors se pose : quels dangers représente pour notre temps le déferlement des illuminismes ?
FAUSSES MYSTIQUES : Sœur Faustine… Marthe Robin… Maria Valtorta… MÊME COMBAT ! (pour l’œuvre Satanesque)
Sœur Faustine… Marthe Robin… Maria Valtorta… Même combat !
(pour l’œuvre Satanesque)
Au cours d’une vision, le 13 septembre 1935, “Jésus” demande à Sœur Faustine Kowalska de développer la dévotion à la Divine Miséricorde et “souhaite” qu’une fête en cet honneur, soit instaurée.
Trois ans plus tard, le 5 octobre 1938, Sœur Faustine meurt : elle avait à peine 33 ans. Son « Petit journal » relatant ses visions est publié et le culte à la Divine Miséricorde se répand.
« Ma fille, dit Jésus à Sœur Faustine, parle au monde entier de mon inconcevable Miséricorde. Je désire que la Fête de la Miséricorde soit le recours et le refuge pour toutes les âmes, et surtout pour les pauvres pécheurs… La Fête de la Miséricorde est issue de mes entrailles, Je désire qu’elle soit fêtée le premier dimanche après Pâques. Le genre humain ne trouvera pas la paix tant qu’il ne se tournera pas vers la source de ma Miséricorde » (1)
La Neuvaine à la Divine Miséricorde, demandée par “Jésus”, se généralise (2).
Le 16 avril 1954, jour du Vendredi-Saint, “Jésus” confie à Maria Valtorta :
« En même temps que la Neuvaine à la Miséricorde Divine, fais encore une fois celle pour l’unité des Églises que l’on fait du 18 au 25 janvier durant l’octave de l’Unité. Refaites-la chaque année du Vendredi Saint au samedi précédent le dimanche après Pâques (dimanche in Albis). C’est mon souhait et celui de de nombreux autres habitants du Ciel ou de ministres de Dieu sur la terre.
Comme tu n’as pas eu la Pagella del S. Cuore (bulletin du Sacré-Cœur) pour avril, mets les intentions de la Neuvaine de la Miséricorde Divine comme intention de ce mois. Saches que pour moi et la bienheureuse Sainte Trinité, ma sainte Mère, saint Joseph, et tous les saint Patriarches et prophètes, les saints, les anges et les archanges, les prières pour l’Unité des Églises et pour la conversion des pécheurs de toutes sortes sont les bienvenues plus que toutes autres, parce qu’elles conduisent au Ciel, pour l’éternité, beaucoup d’âmes, un très grand nombre, qui autrement, à cause de leur péché contre la Sainte, Unique, Vraie, Église catholique apostolique et romaine et contre ses commandements, seraient allées pour toujours en Enfer ». (Quadernetti, 54.1).
“Jésus” confirme donc la dévotion à la Divine Miséricorde, sa date de célébration et surtout, son importance.
Le 6 mars 1959, le Saint-Office (aujourd’hui Congrégation pour la Doctrine de la foi) publie le décret suivant :
« Qu’il soit rendu public que la Suprême Sacrée Congrégation du Saint-Office, après avoir examiné les prétendues visions et révélations de Sœur Faustine Kowalska, de l’institut de Notre-Dame de la Miséricorde, décédée en 1938 près de Cracovie, a décidé ce qui suit :
Il faut interdire la diffusion des images et des écrits qui présentent la dévotion à la Divine Miséricorde dans la forme proposée par ladite Sœur Faustine.
Il est requis de la prudence des évêques de devoir faire disparaître lesdites images qui ont éventuellement déjà été exposées au culte.
Du palais du Saint-Office, le 6 mars 1959
Ugo O’Flaherty, Notaire »
Jean Madiran est mort… Dieu a jugé…
Jean Madiran a été jugé par le juste tribunal de Dieu hier, 31 juillet 2013, à l’âge de 93 ans.
Jean Madiran, de son vrai nom Jean Arfel, était né le 14 juin 1920 à Libourne (Gironde). Journaliste et essayiste, inlassable défenseur du catholicisme traditionnel, il est décédé ce 31 juillet 2013.
Comme le souligne le rédacteur en chef de « L’homme nouveau », Philippe Maxence, « Fondateur de la revue Itinéraires et du quotidien Présent, écrivain et journaliste, Jean Madiran était un disciple de Charles Maurras, mais aussi, et peut-être surtout, d’André et d’Henri Charlier dont il a contribué plus que quiconque à faire connaître et répandre l’œuvre et ce souci péguiste de la réforme intellectuelle et morale. Le Père Bruckberger a écrit de lui qu’il continuait de porter en notre temps la voix exigeante de Charles Péguy et cet hommage était juste, venant d’un homme et d’un prêtre qui se disait pour sa part le disciple de Georges Bernanos ».
Figure intellectuelle de premier plan et homme de combat au service de l’Église et de la France, Jean Madiran laisse une œuvre riche et impressionnante ( Biographie et bibliographie. )
Dieu a jugé. Dieu jugera.
Ecclésiaste 3:17
J’ai dit en mon cœur : Dieu jugera le juste et le méchant ; car il y a là un temps pour toute chose et pour toute œuvre.
Romains 2:16
C’est ce qui paraîtra au jour où, selon mon Évangile, Dieu jugera par Jésus-Christ les actions secrètes des hommes.
Alors que tout le tradiland lui rend un hommage dithyrambique :
Le Salon Beige : Jean Madiran, RIP
http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2013/07/jean-madiran-rip.html
MetaBlog, abbé Guillaume de Tanoüarn : Jean Madiran est mort…
http://ab2t.blogspot.fr/2013/08/jean-madiran-est-mort.html
Credidimus Caritati, J.-R. du Cray : Jean Madiran et Mgr Lefebvre : avant de partir
http://credidimus-caritati.blogspot.fr/2013/07/jean-madiran-et-mgr-lefebvre-avant-de.html
Riposte Catholique : On lira avec intérêt le bel hommage que lui rend Philippe Maxence sur son blogue Cælum et Terra.
http://caelumetterra.hautetfort.com/archive/2013/07/31/sous-le-signe-de-la-piete-5133062.html
http://www.riposte-catholique.fr/summorum-pontificum-blog/in-memoriam/jean-madiran-in-memoria-aeterna-erit-justus?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed%3A+Riposte-catholique+%28Riposte-catholique%29
nous vous proposons de lire (ou relire) un texte de Louis-Hubert Remy, de 2001, pour remettre quelques pendules à l’heure :
JEAN MADIRAN
Reprends, menace, exhorte, avec une entière patience et toujours en instruisant
(Il Timothée, IV, 2)
Ma génération a été marquée par un certain nombre de grandes personnalités, surtout françaises. Certains noms resteront même dans l’histoire. Je pense en particulier à Mgr Lefebvre, à l’abbé de Nantes, à Jean Ousset ou à Jean Madiran. Ces caractères ont combattu plus que d’autres, ont été attaqués constamment (à tort ou à raison), parfois violemment, et ont laissé par leurs écrits et leurs positions des repères et une empreinte qu’on ne peut contester. Pour ma génération, ils furent les plus lus, les plus suivis à telle ou telle époque, dans telle ou telle situation.
J’avais treize ans, quand en 1956 Madiran fonda sa revue Itinéraires. Je la découvris vers 18 ans, ayant eu la chance, étant poitevin, de vivre avec l’équipe de Chiré. Bien sûr j’ai toute la collection d’Itinéraires de 1956 à 1986. Chaque mois nous attendions avec impatience le dernier numéro pour le dévorer séance tenante. Ce fut une des revues dont nous discutions le plus, mais ce n’était pas la seule. J’avoue que notre jeunesse fut très privilégiée. Nous lisions Bonum Certamen, Forts dans la Foi, Lectures Françaises, Lecture et Tradition, Didasco, la Pensée Catholique, le BOC, Fideliter, la CRC, Permanence, le Combat de la Foi, Introïbo, Monde et Vie, etc… Ne connaissant ni la télé ni les vidéos, nous avions le temps et le goût pour la lecture et l’étude.
Et puis, il y avait le Congrès de Lausanne ! Pour nous les jeunes c’était chaque année la grande affaire. Tous ces auteurs éminents, tous ces écrivains de renom, tous ces aînés respectés, admirés, toute cette doctrine que nous découvrions, qui enflammait nos cœurs, qui nourrissait nos intelligences, nous impressionnaient profondément. Nous étions extrêmement attachés à ces hommes. Et Madiran était un de ceux que nous préférions. Quel charme ! Quelle hauteur d’âme ! Quel écrivain ! Quel orateur ! Il incarnait pour nous l’intelligence, le savoir, la sagesse. Nous avions pour lui un mélange de vénération et d’affection. Rassemblant tant et tant de noms prestigieux dans sa revue, il nous semblait incarner celui qui combattait le mieux et qui allait nous emmener à la restauration, à la victoire.
Avant la crise conciliaire, comme nos pères, nous vivions sans souci notre vie chrétienne, avec un bon curé, un missel, un catéchisme, le Nouveau Testament, l’Imitation de Jésus-Christ. La crise nous mit dans l’obligation de choisir, de nous prononcer continuellement pour ou contre les nouveautés et donc d’apprendre. D’où des bibliothèques, plus ou moins importantes. Il fallait tout retrouver, étudier, méditer, pour comparer et choisir. Ma génération (1) a beaucoup travaillé, critiquant, cherchant, trouvant, redécouvrant, Itinéraires nous étant très utile. Nous lisions fidèlement Madiran, avec intérêt, découvrant des auteurs de qualité, des écrivains comme il n’en existe plus, des réflexions sur les événements, des jugements sur les questions brûlantes, qui nous marquaient.
Et pourtant ? Et pourtant ! Quarante ans après, ma manière de voir a bien changé et le bilan me semble moins bon.
Tout pour moi a basculé en 1974. Envoyé par Michel de Penfentenyo au PC de Jean Royer candidat à la présidentielle, j’ai vécu alors de très près les combines électorales. J’ai été vacciné à vie contre la démo(n)cratie et je me suis mis à réfléchir sur les principes fondamentaux. Déjà habitué des Exercices de saint Ignace, marqué par les méditations des Deux Étendards et des Trois classes d’Hommes, je ne comprenais pas que nos “Maîtres” ne combattent pas le vote, le seul acte de la démo(n)cratie, acte sans importance, puisque j’avais observé que tout était combiné d’avance. J’ai écrit plus longuement ce que j’avais vécu et découvert lors de cette élection présidentielle. En voici un très court résumé :
Ce n’est pas l’électeur qui choisit le futur élu, c’est le parti. Et dans le parti c’est le financier qui a le véritable pouvoir. C’est lui qui choisit les candidats. L’élu a à rendre compte non pas à l’électeur mais à celui qui l’a choisi. Le financier est le seul maître, est le vrai maître. Le vote (très rare, tous les quatre, cinq ou sept ans suivant les élections) est le seul acte demandé à chacun. Ce n’est qu’une communion au système (comme autrefois plier le genou devant Baal). Et celui qui vote, est marqué à vie, pollué dans son intelligence et même dans sa Foi. Car la démo(n)cratie est une religion, etc…
C’est ainsi que je compris qu’en politique il n’y avait qu’une seule chose capitale : le gouvernant. D’où l’importance du Christ Roi de France, seule solution demandée et voulue par Dieu. Au Jésus-Christ hors-la-loi de la Révolution française, au Jésus-Christ chassé de Son trône, il n’y a qu’une solution : Jésus-Christ Roi de France, régnant par Son LieuTenant. Je me mis alors à fouiller dans ce sens et j’ai retrouvé, de recherches en recherches, ce que j’ai appelé par la suite : l’école antilibérale.
Je connaissais bien La Mission divine de la France (2) qui m’avait beaucoup marqué. Pour moi c’était devenu la référence historique et politique. Je n’eus de cesse que de retrouver les auteurs qu’il citait. Plus tard, Jean Vaquié, m’apprit que Madiran connaissait bien tous ces problèmes. L’ayant reçu à dîner chez lui, tout au début de la création des Compagnons d’itinéraires, tous ces sujets furent abordés ; mais Madiran s’emporta et partit furieux, se déclarant ennemi farouche de ceux que l’on appelle les Providentialistes. On est obligé de constater que jamais ou presque, Itinéraires n’a cité Vaquié, Couvert, Léon de Poncins, Virion, de La Franquerie, même dans leurs travaux d’actualité. Bizarre ! Jamais ou presque ne seront cités, les Mgr Delassus, Gaume, Jouin, Lémann, les R.P. Don Sarda, Meinvielle, Aubry, Barbier, Deschamp, Ayroles, etc. Le cardinal Pie un peu, mais si mal. Bizarre ! De telles omission ne sont pas innocentes.
D’où une critique incomplète, n’allant pas à la racine des maux, d’où une analyse n’incluant pas une étude approfondie des péchés qui avaient mérité les châtiments de la Révolution française et de la Révolution conciliaire, d’où une mauvaise thérapie et des solutions très insuffisantes.
Et Madiran conseillait le vote. Ce fut pour moi, en 1974, une déception énorme. Sa dérive alla ensuite de pire en pire de l’aventure grotesque Le Pen, on voit aujourd’hui où il est tombé. Sa position avec Présent était inévitable car ses principes politiques étaient faux. Il parlait du moindre mal, qui est toujours un mal, surtout dans le domaine politique. Trop marqué par les néo-thomistes style Maritain (3) trop parisien (4), trop intellectuel, trop universitaire, il lui manquait trop d’autre chose, surtout au niveau des principes. Comme je le sentais et le découvris plus tard avec Mgr Delassus dans Vérités sociales et erreur démocratique, Madiran avait tout faux en politique.
Puis je remarquais qu’il ne parlait jamais d’autres aspects de la vérité que je découvrais chez d’autres auteurs (en particulier l’équipe Barruel que je fréquentais à Lyon). Très marqué par la Méditation des Deux Étendards, je constatais qu’il n’y avait jamais aucun article sur la démonologie, sur la contre-église, sur l’ennemi, sur le complot, pas même sur le problème juif et franc-maçon. En 30 ans d‘Itinéraires, rien sur ces sujets ! Pas d’ennemis, ou pas les vrais. Certes il dénonçait le communisme, mais pas le financier du communisme, pas les vrais maîtres du communisme. Certes il dénonçait le naturalisme, mais pas le libéralisme autrement plus important puisqu’il concilie l’erreur et la vérité. Comment ne pas se poser alors de graves questions sur son ambition d’une réforme intellectuelle et morale ? Comment prendre au sérieux ce désir de refaire une élite alors que l’essentiel n’était pas abordé.
Toutes ces réflexions m’amenèrent à relire leur maître, Maurras, et à conclure que c’était lui le grand responsable de la déformation de toute cette génération. Ils étaient tous tordus, passant à côté de l’essentiel. Jean Vaquié m’avait dit : le grand problème c’est Maurras. Ma génération n’a pas pu l’attaquer, ce sera à votre génération de le faire. Tant que ses idées régneront, il n’y aura aucune restauration possible (5). Maurras était l’anti-Christ Roi de France, et son combat mutilé de l’approche surnaturelle, ne pouvait qu’aboutir à un échec. Au lieu de s’appuyer sur Dieu, on s’appuyait sur des forces humaines. Au lieu de combattre Satan, on combattait ses troupes apparentes, oubliant les occultes.
En découvrant l’école antilibérale, j’avais trouvé les vrais maîtres, eux qui avaient tout étudié, annoncé et résolu, grâce aux bons principes naturels et surnaturels qui manquaient tant aux autres. Au fur et à mesure que je les étudiais, je comprenais pourquoi on les avait occultés, pourquoi on avait fait disparaître et leurs œuvres et leur nom, car tout leur donnait raison (6). Je comprenais les attaques, la destruction que nous vivions et combien les faux maîtres nous conduisaient dans une impasse. Si autrefois il me semblait qu’il y avait quelques bonnes pages dans leurs écrits, quelques bonnes critiques, quelques bonnes analyses, j’étais obligé, en les comparant avec celles des antilibéraux, de reconnaître leur médiocrité et leur insuffisance. Quant à la solution, j’en arrivais à me demander s’ils n’étaient pas complices de l’ennemi après avoir fait disparaître et oublier les bons (7). Au lieu de combattre au niveau des principes, de refuser ceux de l’Adversaire, d’enseigner les nôtres, on ne s’en prend qu’aux mauvais effets des mauvais principes. C’est un combat qui ne va que de défaites en défaites. C’est un combat sans issue qui amène au désespoir.
Mais, entre temps, j’avais perdu de nombreuses années au risque même de passer à côté de la vérité, comme ce fut, pour beaucoup de ma génération, la triste fin. Je dois aux Exercices de ne pas m’être découragé, de n’avoir pas abandonné cette recherche de la Vérité et d’avoir redécouvert toutes ces références.
Ma critique va plus loin encore. Il est évident que Madiran n’est pas un praticien des Exercices. Il ne connaît pas aussi les Trois classes d’hommes, surtout la deuxième (8) celle qui ne va jamais au cœur des problèmes. Il répétait sans arrêt : rendez-nous l’Écriture Sainte, le catéchisme catholique, la messe traditionnelle. Apparemment beau programme encore.
Madiran n’a toujours formé que des gens de la deuxième classe d’hommes. Dans la médiocrité actuelle ils passent pour savants et sages. Quand on connaît bien l’École Antilibérale, ce ne sont que des insuffisants (comme Maurras). Très influent sur toute ma génération on ne retrouve, surtout chez les clercs, que des hommes de la deuxième classe.
Trop attaché aux biens intermédiaires (comme sa clientèle bourgeoise), pas assez attentif aux fins dernières, sa notion de bien commun n’est pas assez précise. Le vrai bien commun, c’est ce qui a pour fin le salut des âmes, le salut du plus grand nombre. Il est évident alors que la fin de la démo(n)cratie est la damnation du plus grand nombre. C’est un enseignement qui lui est absolument étranger. C’est pourtant primordial. C’est un aveugle conduisant des aveugles.
L’abbé Aulagnier, grand admirateur de Madiran, qui avec ses mauvais choix sera jugé comme le fossoyeur de la Tradition (9), lui aussi aveugle conduisant des aveugles, reprend les mêmes erreurs : parler, combattre pour la messe, passant à côté de l’essentiel, la Foi. Comme ma génération a été déformée par Madiran, un des grands responsables des défaillances actuelles, on reprend Madiran pour déformer la nouvelle génération. Quand donc comprendra-t-on ? Quand donc réfléchira-t-on ?
Voici l’indispensable à retenir. Il est temps, grand temps, de dénoncer ces faux maîtres qui ont conduit leurs troupeaux à l’apostasie. Il est temps, grand temps de faire découvrir les vrais, d’autant plus que maintenant les principaux ouvrages sont disponibles aux Éditions Saint-Rémi.
Prions le Christ, Roi de France, pour que Son règne arrive ; prions la très Sainte Vierge Marie, Reine de France, qu’elle nous garde dans une Foi ferme et pure, pour mériter de vivre une éternité à adorer la Très Sainte Trinité.
Prions pour obtenir la conversion profonde du petit nombre annoncé par le vénérable Holzhauser ou Mgr Lémann, cette petite phalange des Amis de la Croix prophétisée par saint Louis-Marie Grignion de Montfort.
Louis-Hubert Remy, le 8 décembre 2001
* * *
Et prions aussi maintenant pour le repos de son âme…
Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles trépassés reposent en paix.
[1] J’avoue que la seconde génération de la Tradition me fait pitié quand je vois l’inculture de ces jeunes. Il est vrai que lorsqu’on compare les revues d’aujourd’hui avec celles d’hier, en particulier Fideliter, on comprend pourquoi devant une telle médiocrité la seconde génération de la Tradition ne peut pas se convertir (le comble étant le livre immonde Le Dieu mortel de l’abbé Célier, ses études sur la Gnose élaborées en compagnie de l’abbé de Tanouarn, sans oublier la médiocrité des éditions Clovis). On est scandalisé de voir que de tels prêtres ne soient pas sanctionnés et de constater que les supérieurs laissent polluer, déformer, détruire quantité de jeunes qui leur sont confiés. Malheur des temps !
Dans les écoles de la Tradition, chez les filles comme chez les garçons, on n’a formé que des médiocres, des prétentieux, des matérialistes, des mondains, des libéraux. Adeptes de la télé et de la vidéo, ils ne lisent plus et sont incapables de justifier leurs choix. Même l’abbé Delagneau, qui dans ses retraites a les meilleurs, est obligé d’en convenir. Le plus grave, c’est que si une génération n’est pas enseignée, les générations suivantes sont perdues : la Tradition est condamnée à plus ou moins long terme. Que de châtiments en vue !
L’ennemi le savait bien en imposant dans les séminaires des professeurs à la philosophie douteuse, à la culture insuffisante, refusant d’étudier la démonologie, les ennemis, les causes des châtiments, le complot… Un sel affadi n’a pu que donner des clercs, des prieurés, des chapelles, des écoles de plus en plus affadis, où les paresseux (et donc prétentieux, car seule la science acquise au contact des anciens permet d’intégrer l’humilité) foisonnent, d’où le résultat actuel. Depuis 25 ans d’Université saint Pie X, on n’a pas encore vue émerger une seule personnalité d’envergure !
Tout disparaîtra inévitablement. Châtiment pour ces jeunes clercs trop souvent activistes, modernistes, orgueilleux et prétentieux. On a même l’impression qu’ils ne méditent pas.
[2] Madame de La Franquerie, son épouse, en a confié la réédition aux Ed. Saint-Rémi, BP 79, 33410 Cadillac.
[3] Un vrai thomiste, le Père Meinvielle, n’hésite pas à écrire : Maritain et ses partisans ont falsifié, au nom de saint Thomas, les principes les plus fermes et les plus indiscutables de la philosophie. Préface de Critique de la conception de Maritain sur la personne humaine. Édité en français et disponible à DPF, BP 1, 86 Chiré. Essentiel.
[4] Le Cardinal Pie employait cette formule, toujours vérifiable : A Paris, tout est mauvais, même les bons.
[5] Le combat des idées est primordial. Avant de faire le procès de Maurras (nous en avons tous les éléments, et que de mensonges nous avons découvert !) il est indispensable de connaître la vérité, occultée depuis plusieurs générations.
[6] A nous, après les avoir sortis du tombeau, de les faire connaître ; ce que nous avons commencé à faire. La tâche est immense et nous recherchons des ouvriers pour nous aider.
[7] Aujourd’hui, après les avoir redécouvert il y a plus de vingt ans, après avoir combattu pour les faire connaître, après les avoir fait rééditer, force est de constater que la conspiration du silence existe toujours. On a même vu se reformer des troupes pour les attaquer ou empêcher qu’on les lise. De quel camp sont ces gens ? Dis-moi quels sont tes ennemis, je saurais qui tu es.
[8] Rappelons que saint Ignace enseigne que la deuxième classe d’hommes ne se sauve pas, ce qui en bon français veut dire : se damne. Terrible. Faites les Exercices pour bien méditer tout cela, bien choisir, bien vivre.
[9] Demander la cassette que j’ai faite après l’édition de son livre La tradition sans peur, et plus particulièrement ce que je pense de l’abbé Aulagnier.