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Vatican d’Eux : L’ancien chanteur de cabaret déguisé en prêtre… Le retour

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Nous vous avions déjà présenté ce “Père” conciliaire, prédicateur (?!!!), écrivain, auteur-compositeur et chanteur…en février 2014 :

Vatican d’Eux : Un ancien chanteur de cabaret déguisé en prêtreépique !

 

Michel-Marie Zanotti-Sorkine

Michel-Marie Zanotti-Sorkine devant l’église Saint-Vincent-de-Paul dite « Les Réformés », située au sommet de La Canebière à Marseille

Peu après en 2014, après avoir « officié » pendant dix ans en l’église de la paroisse Saint-Vincent-de-Paul dite « Les Réformés », située au sommet de La Canebière à Marseille, Michel-Marie Zanotti-Sorkine demanda à être accueilli comme « confesseur » à la Chapelle de la Médaille Miraculeuse, rue du Bac à Paris. Mais au dernier moment, alors que tout est conclu, cette mission lui est refusée… par les responsables de la Chapelle en raison de l’engouement populaire que suscite sa venue… Le 11 septembre 2014, en accord avec Monsieur Georges Pontier, peudo-archevêque de Marseille, Monsieur Jean-Michel Di Falco Leandri (un autre laïc déguisé en évêque) répond favorablement à la demande du « Père » Michel-Marie Zanotti-Sorkine d’être associé à la mission pastorale des chapelains du Sanctuaire de Notre-Dame du Laus dans le diocèse de Gap et d’Embrun. Le 1er novembre 2014, il y est accueilli. C’est en ce lieu marial que nous retrouvons Michel-Marie Zanotti-Sorkine, comédien conciliaire… assurant le « ministère » de « chapelain » dix jours par mois…

 

10 min D’AMOUR …avec le « Père » Michel-Marie Zanotti-Sorkine, « Prédication » du vendredi 8 mai 2015

 

 

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Le Sanctuaire de Notre-Dame du Laus :

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In memoriam : Robert Brasillach (1909-1945)

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Aujourd’hui est un jour de souvenir et de mémoire, de Mr Robert Brasillach, assassiné il y a 70 ans au fort de Montrouge par la racaille gaullisto-communiste…

Prier pour lui, et pour tout ceux qui, en prison ou dans les rues, ont été « épurés » par la racailles gaullistes.

Robert Brasillach(31 Mars 1909 – 6 Février 1945)

Robert Brasillach déclara lors de son procès :

« J’ai pu me tromper sur des hommes, sur des faits ou sur des circonstances, mais je n’ai rien à regretter de l’intention qui m’a fait agir ».

Brasillach au sortir de l'ENS.Entré à l’ENS en 1928, il collabora à l’Action Française à partir de 1930. Il fut l’auteur d’une Histoire du cinéma et d’une Histoire de la guerre d’Espagne. Ses romans constituèrent une sorte de quête du bonheur. Épousant toutes les thèses du fascisme, il devint rédacteur en chef de Je suis partout (1937-1943) où il joua un rôle de premier plan dans la propagande provichyste. À la « Libération », sa condamnation et son exécution le placèrent au centre des débats sur la responsabilité politique de l’écrivain.

Après avoir été inhumé au carré des fusillés du cimetière de Thiais, il fut transféré au Père Lachaise.

Robert Brasillach au Père Lachaise

Tombe du Père Lachaise

Ses restes furent transférés une ultime fois dans le cimetière de Charonne, dans la tombe actuelle.

Robert Brasillach au cimetière de Charonne

 

aujourd’hui dans l’histoire
Franck Ferrand6 février 1945, la mort de Robert Brasillach par Franck FERRAND

[audio:http://catholicapedia.net/audio/6-fevrier-1945-la-mort-de-Robert-Brasillach-125052037.mp3|titles=la mort de Robert Brasillach|artists=Franck Ferrand]

Chaque matin, Franck Ferrand nous fait revivre l’histoire à travers les évènements qui ont marqué la date du jour.

 

Biographie de Robert Brasillach

 

Né à Perpignan en 1909, Robert Brasillach fait des études au lycée de Sens, puis à Paris, au lycée Louis-le-Grand. Il entre à l’École Normale Supérieure en 1928 et y est encore élève lorsqu’il publie son premier livre « Présence de Virgile ».

Critique littéraire à l’« Action Française », auteur d’études qui font autorité : « Portraits », « Corneille », « Les Quatre jeudis », il aborde tous les genres littéraires. Ses romans, notamment « Le Marchand d’oiseaux », « Les Sept Couleurs », « Comme le temps passe », son « Histoire du Cinéma », écrite en collaboration avec Maurice Bardèche, son « Anthologie de la Poésie grecque » montrent la diversité du talent d’un des écrivains les plus doués de sa génération. Dans « Notre Avant-Guerre », ouvrage constamment réédité, il fait revivre le bouillonnement littéraire, artistique et politique du Paris de sa jeunesse, restituant l’atmosphère d’une époque non dénuée d’insouciance, malgré les orages qui s’annoncent.

Attiré par le fascisme qui représente pour lui, comme pour Drieu La Rochelle, la possibilité d’une réconciliation du « social » et du « national », Brasillach collabore à l’hebdomadaire « Je Suis Partout » et publie une « Histoire de la Guerre d’Espagne ».

Après la défaite de 1940, il passe plusieurs mois dans un camp de prisonniers en Allemagne. Rentré en France, il défend dans « Je Suis Partout » et « Révolution Nationale » la politique de collaboration du gouvernement de Vichy.

Condamné à mort à la « Libération », Brasillach est fusillé le 6 février 1945 malgré une pétition adressée au général De Gaulle par une cinquantaine de personnalités, François Mauriac en tête, pour soutenir le recours en grâce déposé par le condamné. Les poèmes qu’il avait écrits pendant son incarcération seront publiés sous le titre de « Poèmes de Fresnes ».

http://raknagar.blogspot.fr/2008/02/robert-brasillach-pomes-de-fresnes.html

 


Poèmes de Fresnes I/III


Poèmes de Fresnes II/III


Poèmes de Fresnes III/III

 

 


 
Vous pouvez aussi suivre ce lien pour participer à la discussion sur le Forum du CatholicaPedia :
http://wordpress.catholicapedia.net/forums/sujet/in-memoriam-robert-brasillach-1909-1945/
 


 

Pierre Hillard : Nouveauté à ne pas manquer
Chroniques du mondialisme

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Nouveauté à ne pas manquer

 

Pierre Hillard, conférencier, écrivain, politologueTous les livres de notre ami Pierre Hillard sont passionnants. Cet auteur est particulièrement intelligent, qualité rare à notre époque, c’est-à-dire : celui qui sait et qui comprend (Larousse). Travailleur et très informé, il sait analyser les situations, ouvrir les yeux sur celles dans laquelle nous vivons et prévoir cet avenir que l’on nous présente dans le flou et le brouillard pour mieux nous tromper.

En plein accord avec notre grille amis-ennemis, aussi bien celle du passé, fondée sur la vocation et la mission de la France, que celle du présent, politique et religieuse, il partage nos opinions sur la royauté française, sur Vatican II, sur les conflits internationaux, etc.

Chroniques du mondialisme de Pierre Hillard

Son dernier livre, Chroniques du Mondialisme, disponible à DPF-Chiré[1], (19 € + port 5 €), est particulièrement important. Son Avant-propos est un résumé remarquable du combat en jeu, des deux camps bien définis, des buts de chacun d’eux, et d’une espérance réconfortante en face des événements qui pourraient nous faire perdre tout espoir, car quand il n’y a plus d’espoir, il reste l’Espérance, mais pour cela il faut la Foi.

L’Esprit du Mondialisme

« Le cœur du Mondialisme depuis 2000 ans, c’est l’opposition entre deux modèles de civilisation. Deux modèles entre le modèle proposé par la Synagogue et de l’autre le modèle proposé par l’Église Catholique… »

Écoutez (6’13) :

[audio:http://catholicapedia.net/audio/2014-04-30_Pierre-Hillard_Radio-Courtoisie_Naissance-de-l.esprit-du-Mondialisme.mp3|titles=Emmanuel Ratier reçoit Pierre Hillard|artists=Pierre Hillard]

Lien audio : http://catholicapedia.net/audio/2014-04-30_Pierre-Hillard_Radio-Courtoisie_Naissance-de-l.esprit-du-Mondialisme.mp3

 

 

Il a rassemblé 44 chroniques écrites ces derniers mois qui brossent un tableau des événements internationaux et qui font montre d’une rare qualité d’analyse. Combien en les relisant aujourd’hui on est admiratif de son jugement très sûr.

En lisant ce livre, vous ne serez pas surpris par les catastrophes qui se préparent et vous serez plus aptes à comprendre et à résister lorsqu’elles arriveront.

À faire connaître et à offrir.

Louis-Hubert Remy, Pâques 2014.

 

* * *

 

À la page 113, il raconte une bien curieuse histoire :

« Nous pouvons signaler que le smartphone d’Apple délivre un message grâce à l’application vocale Siri. Après lui avoir demandé :

« Que va-t-il se passer le 27 juillet 2014 ? »,

la réponse est :

« Ouverture des portes de l’enfer ».

À la question : 

« Que va-t-il se passer le 3 septembre 2014 ? »,

la réponse est :

« Fermeture des portes de l’enfer ».

« Dans les hautes sphères des médias et de l’informatique, certains cultivent une mystique obéissant à un culte satanique. Au moment où sont écrites ces lignes (janvier 2014), ces formules indiquent peut-être une fenêtre de tir indiquant le lancement d’un processus appelé à faire basculer le monde. On peut dire également que la nature déréglée de ces élites peut être aussi une méthode pour semer le trouble dans les esprits et cacher d’autres initiatives ».

 

Après avoir dénoncé cette histoire, depuis, les réponses ont été remplacées par un texte banal. Mais …quand même !

Remarquons que le 3 septembre est la fête de saint Pie X.

 


[1] DPF, BP 1, 86190 CHIRE-EN-MONTREUIL – France, Tél. 33 (0)5 49 51 83 04, Fax 33(0)5 49 51 63 50, http://www.chire.fr ; contact@chire.fr

http://www.chire.fr/A-189496-chroniques-du-mondialisme.aspx

Disponible également sur Livres en Famille ou Amazon.fr

 

 


 

Radio Courtoisie

Emmanuel Ratier, le 30 avril dernier, recevait sur Radio Courtoisie Pierre Hillard, conférencier, écrivain, politologue, pour une émission consacrée au mondialisme.

Pierre Hillard, conférencier, écrivain, politologue

Libre Journal de la résistance française du 30 avril 2014 :

 

« Croire à l’histoire officielle, c’est croire des criminels sur parole » Simone Weil.

Depuis plus de quinze ans, Pierre Hillard étudie l’idéologie mondialiste, il en a identifié les origines, les acteurs et les objectifs. Fort de cette expertise unique, il « décode » l’actualité dans une série de chroniques où la grille d’analyse qu’il a forgée permet de démontrer la progression implacable, dans les faits et au quotidien du projet mondialiste. Auparavant dans un long avant-propos, il aura, en s’appuyant sur la tradition de l’Église catholique, exprimé sa conviction profonde quant à la nature du combat qu’il nous invite à livrer. Oui, ce sont bien les « puissances des ténèbres » qui sont à l’œuvre et que l’humanité toute entière devra affronter en s’appuyant sur une foi retrouvée.

 

Vatican d’Eux : Un ancien chanteur de cabaret déguisé en prêtreépique !

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Dans ce monde de fous, un peu de détente (si cela n’était pas si dramatique) est toujours le bienvenu…

Un lecteur nous ayant demandé des renseignements sur (= contre) le “Père” Zanotti pour en éloigner certains membres de sa famille qui oscillent entre la Tradition de la sainte Église et le modernisme conciliaire… nous sommes allés voir de plus près…

Et nous avons trouvé dans cette Provence marseillaise un personnage Pagnolesque, non pas de style Don Camillo (…je sais ! don Camillo c’est du Duvivier, pas du Pagnol !) mais plutôt Tino Rossi (qui encouragea le jeune homme a “monter” à Paris pour y faire carrière… avant que celui-ci ne se tourne vers Dieu) (Malheureusement pour lui, l’église Conciliaire avait éclipsé la sainte Église de Dieu…)

Michel-Marie Zanotti-Sorkine, du cabaret...à Dieu

 

Écoutons le un peu… (quelques extraits remixés) :

 

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Jean Madiran est mort… Dieu a jugé…

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Jean Madiran a été jugé par le juste tribunal de Dieu hier, 31 juillet 2013, à l’âge de 93 ans.

Madiran1

Jean Madiran, de son vrai nom Jean Arfel
alias Jean-Louis Lagor,
alias Jean-Baptiste Castetis.

Jean Madiran, de son vrai nom Jean Arfel, était né le 14 juin 1920 à Libourne (Gironde). Journaliste et essayiste, inlassable défenseur du catholicisme traditionnel, il est décédé ce 31 juillet 2013.

Comme le souligne le rédacteur en chef de « L’homme nouveau », Philippe Maxence, « Fondateur de la revue Itinéraires et du quotidien Présent, écrivain et journaliste, Jean Madiran était un disciple de Charles Maurras, mais aussi, et peut-être surtout, d’André et d’Henri Charlier dont il a contribué plus que quiconque à faire connaître et répandre l’œuvre et ce souci péguiste de la réforme intellectuelle et morale. Le Père Bruckberger a écrit de lui qu’il continuait de porter en notre temps la voix exigeante de Charles Péguy et cet hommage était juste, venant d’un homme et d’un prêtre qui se disait pour sa part le disciple de Georges Bernanos ».

Figure intellectuelle de premier plan et homme de combat au service de l’Église et de la France, Jean Madiran laisse une œuvre riche et impressionnante ( Biographie et bibliographie. )

Dieu a jugé. Dieu jugera.

Ecclésiaste 3:17
J’ai dit en mon cœur : Dieu jugera le juste et le méchant ; car il y a là un temps pour toute chose et pour toute œuvre.

Romains 2:16
C’est ce qui paraîtra au jour où, selon mon Évangile, Dieu jugera par Jésus-Christ les actions secrètes des hommes.

Alors que tout le tradiland lui rend un hommage dithyrambique :

Le Salon Beige : Jean Madiran, RIP
http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2013/07/jean-madiran-rip.html

MetaBlog, abbé Guillaume de Tanoüarn : Jean Madiran est mort…
http://ab2t.blogspot.fr/2013/08/jean-madiran-est-mort.html

Credidimus Caritati, J.-R. du Cray : Jean Madiran et Mgr Lefebvre : avant de partir
http://credidimus-caritati.blogspot.fr/2013/07/jean-madiran-et-mgr-lefebvre-avant-de.html

Riposte Catholique : On lira avec intérêt le bel hommage que lui rend Philippe Maxence sur son blogue Cælum et Terra.
http://caelumetterra.hautetfort.com/archive/2013/07/31/sous-le-signe-de-la-piete-5133062.html
http://www.riposte-catholique.fr/summorum-pontificum-blog/in-memoriam/jean-madiran-in-memoria-aeterna-erit-justus?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed%3A+Riposte-catholique+%28Riposte-catholique%29

nous vous proposons de lire (ou relire) un texte de Louis-Hubert Remy, de 2001, pour remettre quelques pendules à l’heure :

JEAN MADIRAN

 

Reprends, menace, exhorte, avec une entière patience et toujours en instruisant

(Il Timothée, IV, 2)

 

Ma génération a été marquée par un certain nombre de grandes personnalités, surtout françaises. Certains noms resteront même dans l’histoire. Je pense en particulier à Mgr Lefebvre, à l’abbé de Nantes, à Jean Ousset ou à Jean Madiran. Ces caractères ont combattu plus que d’autres, ont été attaqués constamment (à tort ou à raison), parfois violemment, et ont laissé par leurs écrits et leurs positions des repères et une empreinte qu’on ne peut contester. Pour ma génération, ils furent les plus lus, les plus suivis à telle ou telle époque, dans telle ou telle situation.

J’avais treize ans, quand en 1956 Madiran fonda sa revue Itinéraires. Je la découvris vers 18 ans, ayant eu la chance, étant poitevin, de vivre avec l’équipe de Chiré. Bien sûr j’ai toute la collection d’Itinéraires de 1956 à 1986. Chaque mois nous attendions avec impatience le dernier numéro pour le dévorer séance tenante. Ce fut une des revues dont nous discutions le plus, mais ce n’était pas la seule. J’avoue que notre jeunesse fut très privilégiée. Nous lisions Bonum Certamen, Forts dans la Foi, Lectures Françaises, Lecture et Tradition, Didasco, la Pensée Catholique, le BOC, Fideliter, la CRC, Permanence, le Combat de la Foi, Introïbo, Monde et Vie, etc… Ne connaissant ni la télé ni les vidéos, nous avions le temps et le goût pour la lecture et l’étude.

Et puis, il y avait le Congrès de Lausanne ! Pour nous les jeunes c’était chaque année la grande affaire. Tous ces auteurs éminents, tous ces écrivains de renom, tous ces aînés respectés, admirés, toute cette doctrine que nous découvrions, qui enflammait nos cœurs, qui nourrissait nos intelligences, nous impressionnaient profondément. Nous étions extrêmement attachés à ces hommes. Et Madiran était un de ceux que nous préférions. Quel charme ! Quelle hauteur d’âme ! Quel écrivain ! Quel orateur ! Il incarnait pour nous l’intelligence, le savoir, la sagesse. Nous avions pour lui un mélange de vénération et d’affection. Rassemblant tant et tant de noms prestigieux dans sa revue, il nous semblait incarner celui qui combattait le mieux et qui allait nous emmener à la restauration, à la victoire.

Avant la crise conciliaire, comme nos pères, nous vivions sans souci notre vie chrétienne, avec un bon curé, un missel, un catéchisme, le Nouveau Testament, l’Imitation de Jésus-Christ. La crise nous mit dans l’obligation de choisir, de nous prononcer continuellement pour ou contre les nouveautés et donc d’apprendre. D’où des bibliothèques, plus ou moins importantes. Il fallait tout retrouver, étudier, méditer, pour comparer et choisir. Ma génération (1) a beaucoup travaillé, critiquant, cherchant, trouvant, redécouvrant, Itinéraires nous étant très utile. Nous lisions fidèlement Madiran, avec intérêt, découvrant des auteurs de qualité, des écrivains comme il n’en existe plus, des réflexions sur les événements, des jugements sur les questions brûlantes, qui nous marquaient.

 

Et pourtant ? Et pourtant ! Quarante ans après, ma manière de voir a bien changé et le bilan me semble moins bon.

Tout pour moi a basculé en 1974. Envoyé par Michel de Penfentenyo au PC de Jean Royer candidat à la présidentielle, j’ai vécu alors de très près les combines électorales. J’ai été vacciné à vie contre la démo(n)cratie et je me suis mis à réfléchir sur les principes fondamentaux. Déjà habitué des Exercices de saint Ignace, marqué par les méditations des Deux Étendards et des Trois classes d’Hommes, je ne comprenais pas que nos “Maîtres” ne combattent pas le vote, le seul acte de la démo(n)cratie, acte sans importance, puisque j’avais observé que tout était combiné d’avance. J’ai écrit plus longuement ce que j’avais vécu et découvert lors de cette élection présidentielle. En voici un très court résumé :

Ce n’est pas l’électeur qui choisit le futur élu, c’est le parti. Et dans le parti c’est le financier qui a le véritable pouvoir. C’est lui qui choisit les candidats. L’élu a à rendre compte non pas à l’électeur mais à celui qui l’a choisi. Le financier est le seul maître, est le vrai maître. Le vote (très rare, tous les quatre, cinq ou sept ans suivant les élections) est le seul acte demandé à chacun. Ce n’est qu’une communion au système (comme autrefois plier le genou devant Baal). Et celui qui vote, est marqué à vie, pollué dans son intelligence et même dans sa Foi. Car la démo(n)cratie est une religion, etc…

C’est ainsi que je compris qu’en politique il n’y avait qu’une seule chose capitale : le gouvernant. D’où l’importance du Christ Roi de France, seule solution demandée et voulue par Dieu. Au Jésus-Christ hors-la-loi de la Révolution française, au Jésus-Christ chassé de Son trône, il n’y a qu’une solution : Jésus-Christ Roi de France, régnant par Son LieuTenant. Je me mis alors à fouiller dans ce sens et j’ai retrouvé, de recherches en recherches, ce que j’ai appelé par la suite : l’école antilibérale.

Je connaissais bien La Mission divine de la France (2) qui m’avait beaucoup marqué. Pour moi c’était devenu la référence historique et politique. Je n’eus de cesse que de retrouver les auteurs qu’il citait. Plus tard, Jean Vaquié, m’apprit que Madiran connaissait bien tous ces problèmes. L’ayant reçu à dîner chez lui, tout au début de la création des Compagnons d’itinéraires, tous ces sujets furent abordés ; mais Madiran s’emporta et partit furieux, se déclarant ennemi farouche de ceux que l’on appelle les Providentialistes. On est obligé de constater que jamais ou presque, Itinéraires n’a cité Vaquié, Couvert, Léon de Poncins, Virion, de La Franquerie, même dans leurs travaux d’actualité. Bizarre ! Jamais ou presque ne seront cités, les Mgr Delassus, Gaume, Jouin, Lémann, les R.P. Don Sarda, Meinvielle, Aubry, Barbier, Deschamp, Ayroles, etc. Le cardinal Pie un peu, mais si mal. Bizarre ! De telles omission ne sont pas innocentes.

D’où une critique incomplète, n’allant pas à la racine des maux, d’où une analyse n’incluant pas une étude approfondie des péchés qui avaient mérité les châtiments de la Révolution française et de la Révolution conciliaire, d’où une mauvaise thérapie et des solutions très insuffisantes.

Sa vision historique était loin de celle enseignée par Mgr Gaume dans son remarquable Traité du Saint-Esprit. Pour une analyse complète il lui manquait La conjuration antichrétienne de Mgr Delassus et La Révolution de Mgr Gaume (en douze volumes). Pour une saine philosophie il ne citait pas le Père Aubry. Pour une réforme intellectuelle et morale efficace il méconnaissait Le Libéralisme est un péché de Don Sarda, essentiel pour former des hommes ne composant jamais avec l’erreur. Comment méconnaître Mgr Jouin le grand spécialiste de l’ennemi et de la contre-Église ? Pour la solution, il évinçait le Cardinal Pie et son ouvrage La Royauté sociale de Notre-Seigneur Jésus-Christ (d’après le travail du P. Théotime de Saint-Just), le Père Ayroles avec son remarquable livre, Jeanne d’Arc sur les autels et la régénération de la France. Etc, etc. En plus de 60 000 pages lues dans Itinéraires, j’étais passé à côté de l’essentiel. Mais pire, toute ma génération se croyait formée, se croyait savante alors qu’elle était engagée, dirigée dans une voie de garage obligatoirement sans issue, comme la suite l’a prouvé.

Et Madiran conseillait le vote. Ce fut pour moi, en 1974, une déception énorme. Sa dérive alla ensuite de pire en pire de l’aventure grotesque Le Pen, on voit aujourd’hui où il est tombé. Sa position avec Présent était inévitable car ses principes politiques étaient faux. Il parlait du moindre mal, qui est toujours un mal, surtout dans le domaine politique. Trop marqué par les néo-thomistes style Maritain (3) trop parisien (4), trop intellectuel, trop universitaire, il lui manquait trop d’autre chose, surtout au niveau des principes. Comme je le sentais et le découvris plus tard avec Mgr Delassus dans Vérités sociales et erreur démocratique, Madiran avait tout faux en politique.

Puis je remarquais qu’il ne parlait jamais d’autres aspects de la vérité que je découvrais chez d’autres auteurs (en particulier l’équipe Barruel que je fréquentais à Lyon). Très marqué par la Méditation des Deux Étendards, je constatais qu’il n’y avait jamais aucun article sur la démonologie, sur la contre-église, sur l’ennemi, sur le complot, pas même sur le problème juif et franc-maçon. En 30 ans d‘Itinéraires, rien sur ces sujets ! Pas d’ennemis, ou pas les vrais. Certes il dénonçait le communisme, mais pas le financier du communisme, pas les vrais maîtres du communisme. Certes il dénonçait le naturalisme, mais pas le libéralisme autrement plus important puisqu’il concilie l’erreur et la vérité. Comment ne pas se poser alors de graves questions sur son ambition d’une réforme intellectuelle et morale ? Comment prendre au sérieux ce désir de refaire une élite alors que l’essentiel n’était pas abordé.

Toutes ces réflexions m’amenèrent à relire leur maître, Maurras, et à conclure que c’était lui le grand responsable de la déformation de toute cette génération. Ils étaient tous tordus, passant à côté de l’essentiel. Jean Vaquié m’avait dit : le grand problème c’est Maurras. Ma génération n’a pas pu l’attaquer, ce sera à votre génération de le faire. Tant que ses idées régneront, il n’y aura aucune restauration possible (5). Maurras était l’anti-Christ Roi de France, et son combat mutilé de l’approche surnaturelle, ne pouvait qu’aboutir à un échec. Au lieu de s’appuyer sur Dieu, on s’appuyait sur des forces humaines. Au lieu de combattre Satan, on combattait ses troupes apparentes, oubliant les occultes.

En découvrant l’école antilibérale, j’avais trouvé les vrais maîtres, eux qui avaient tout étudié, annoncé et résolu, grâce aux bons principes naturels et surnaturels qui manquaient tant aux autres. Au fur et à mesure que je les étudiais, je comprenais pourquoi on les avait occultés, pourquoi on avait fait disparaître et leurs œuvres et leur nom, car tout leur donnait raison (6). Je comprenais les attaques, la destruction que nous vivions et combien les faux maîtres nous conduisaient dans une impasse. Si autrefois il me semblait qu’il y avait quelques bonnes pages dans leurs écrits, quelques bonnes critiques, quelques bonnes analyses, j’étais obligé, en les comparant avec celles des antilibéraux, de reconnaître leur médiocrité et leur insuffisance. Quant à la solution, j’en arrivais à me demander s’ils n’étaient pas complices de l’ennemi après avoir fait disparaître et oublier les bons (7). Au lieu de combattre au niveau des principes, de refuser ceux de l’Adversaire, d’enseigner les nôtres, on ne s’en prend qu’aux mauvais effets des mauvais principes. C’est un combat qui ne va que de défaites en défaites. C’est un combat sans issue qui amène au désespoir.

Mais, entre temps, j’avais perdu de nombreuses années au risque même de passer à côté de la vérité, comme ce fut, pour beaucoup de ma génération, la triste fin. Je dois aux Exercices de ne pas m’être découragé, de n’avoir pas abandonné cette recherche de la Vérité et d’avoir redécouvert toutes ces références.

Ma critique va plus loin encore. Il est évident que Madiran n’est pas un praticien des Exercices. Il ne connaît pas aussi les Trois classes d’hommes, surtout la deuxième (8) celle qui ne va jamais au cœur des problèmes. Il répétait sans arrêt : rendez-nous l’Écriture Sainte, le catéchisme catholique, la messe traditionnelle. Apparemment beau programme encore.

Eh bien : NON. Là encore, voie de garage. Le problème fondamental n’est pas là. Ce sont des questions graves, importantes, mais LE PROBLÈME CAPITAL EST LA FOI. Cette secte conciliaire enseigne une autre Foi : et donc elle ne peut être l’Église Catholique. Cela ne fut pas dit. Pas un mot sur leur péché : aller contre la vérité connue, péché contre le Saint-Esprit, péché irrémissible. Ce constat, cette déclaration, auraient été faits, tout le combat aurait changé. On aurait du leur dire : vous n’êtes pas catholiques, vous êtes les ennemis des catholiques, vous êtes de l’Adversaire. C’était évident. Au lieu de nous bloquer sur le concile pastoral, au lieu de reprendre les thèses jansénistes sur les Papes qui ont failli dans le passé (Honorius ou Libère), au lieu de nous empêcher de rompre, nous laissant toujours dans l’espérance d’arrangements ultérieurs, il aurait fallu aller à l’essentiel : tout refuser de ce concile, foi, catéchisme, sacrements, dogmes, hiérarchie, évêques, papes, etc. et attaquer. Conscient de la révolution qui s’opérait, il aurait du nous faire combattre comme les vrais croyants de 1789. Dans le n° 183 de mars 1974, faisant une recension du livre de Mgr Lefebvre Un évêque parle, il cite pourtant les attaques les plus sévères : La messe (nouvelle) ne sera plus valide, les déviations conciliaires ont attiré sur nous la malédiction divine, c’est le Concile qui est à l’origine de tout cela, etc. Au lieu du : Très Saint Père, rendez-nous… il ne fallait pas composer avec la vérité. Madiran et ses amis n’ont jamais rien obtenu, n’auraient peut-être rien obtenu de plus, mais ils seraient restés catholiques. Obstiné dans leur erreur, ils ont fini par apostasier : avec ses amis ils finissent conciliaires, c’est-à-dire œcuméniques et charismatiques. Ils ont perdu la Foi. On peut craindre pour leur vie éternelle.

Madiran_Benoit16

Madiran n’a toujours formé que des gens de la deuxième classe d’hommes. Dans la médiocrité actuelle ils passent pour savants et sages. Quand on connaît bien l’École Antilibérale, ce ne sont que des insuffisants (comme Maurras). Très influent sur toute ma génération on ne retrouve, surtout chez les clercs, que des hommes de la deuxième classe.

Trop attaché aux biens intermédiaires (comme sa clientèle bourgeoise), pas assez attentif aux fins dernières, sa notion de bien commun n’est pas assez précise. Le vrai bien commun, c’est ce qui a pour fin le salut des âmes, le salut du plus grand nombre. Il est évident alors que la fin de la démo(n)cratie est la damnation du plus grand nombre. C’est un enseignement qui lui est absolument étranger. C’est pourtant primordial. C’est un aveugle conduisant des aveugles.

L’abbé Aulagnier, grand admirateur de Madiran, qui avec ses mauvais choix sera jugé comme le fossoyeur de la Tradition (9), lui aussi aveugle conduisant des aveugles, reprend les mêmes erreurs : parler, combattre pour la messe, passant à côté de l’essentiel, la Foi. Comme ma génération a été déformée par Madiran, un des grands responsables des défaillances actuelles, on reprend Madiran pour déformer la nouvelle génération. Quand donc comprendra-t-on ? Quand donc réfléchira-t-on ?

 

Voici l’indispensable à retenir. Il est temps, grand temps, de dénoncer ces faux maîtres qui ont conduit leurs troupeaux à l’apostasie. Il est temps, grand temps de faire découvrir les vrais, d’autant plus que maintenant les principaux ouvrages sont disponibles aux Éditions Saint-Rémi.

Prions le Christ, Roi de France, pour que Son règne arrive ; prions la très Sainte Vierge Marie, Reine de France, qu’elle nous garde dans une Foi ferme et pure, pour mériter de vivre une éternité à adorer la Très Sainte Trinité.

Prions pour obtenir la conversion profonde du petit nombre annoncé par le vénérable Holzhauser ou Mgr Lémann, cette petite phalange des Amis de la Croix prophétisée par saint Louis-Marie Grignion de Montfort.

Louis-Hubert Remy, le 8 décembre 2001

* * *

Et prions aussi maintenant pour le repos de son âme…

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles trépassés reposent en paix.

 


[1] J’avoue que la seconde génération de la Tradition me fait pitié quand je vois l’inculture de ces jeunes. Il est vrai que lorsqu’on compare les revues d’aujourd’hui avec celles d’hier, en particulier Fideliter, on comprend pourquoi devant une telle médiocrité la seconde génération de la Tradition ne peut pas se convertir (le comble étant le livre immonde Le Dieu mortel de l’abbé Célier, ses études sur la Gnose élaborées en compagnie de l’abbé de Tanouarn, sans oublier la médiocrité des éditions Clovis). On est scandalisé de voir que de tels prêtres ne soient pas sanctionnés et de constater que les supérieurs laissent polluer, déformer, détruire quantité de jeunes qui leur sont confiés. Malheur des temps !

Dans les écoles de la Tradition, chez les filles comme chez les garçons, on n’a formé que des médiocres, des prétentieux, des matérialistes, des mondains, des libéraux. Adeptes de la télé et de la vidéo, ils ne lisent plus et sont incapables de justifier leurs choix. Même l’abbé Delagneau, qui dans ses retraites a les meilleurs, est obligé d’en convenir. Le plus grave, c’est que si une génération n’est pas enseignée, les générations suivantes sont perdues : la Tradition est condamnée à plus ou moins long terme. Que de châtiments en vue !

L’ennemi le savait bien en imposant dans les séminaires des professeurs à la philosophie douteuse, à la culture insuffisante, refusant d’étudier la démonologie, les ennemis, les causes des châtiments, le complot… Un sel affadi n’a pu que donner des clercs, des prieurés, des chapelles, des écoles de plus en plus affadis, où les paresseux (et donc prétentieux, car seule la science acquise au contact des anciens permet d’intégrer l’humilité) foisonnent, d’où le résultat actuel. Depuis 25 ans d’Université saint Pie X, on n’a pas encore vue émerger une seule personnalité d’envergure !

Tout disparaîtra inévitablement. Châtiment pour ces jeunes clercs trop souvent activistes, modernistes, orgueilleux et prétentieux. On a même l’impression qu’ils ne méditent pas.

[2] Madame de La Franquerie, son épouse, en a confié la réédition aux Ed. Saint-Rémi, BP 79, 33410 Cadillac.

[3] Un vrai thomiste, le Père Meinvielle, n’hésite pas à écrire : Maritain et ses partisans ont falsifié, au nom de saint Thomas, les principes les plus fermes et les plus indiscutables de la philosophie. Préface de Critique de la conception de Maritain sur la personne humaine. Édité en français et disponible à DPF, BP 1, 86 Chiré. Essentiel.

[4] Le Cardinal Pie employait cette formule, toujours vérifiable : A Paris, tout est mauvais, même les bons.

[5] Le combat des idées est primordial. Avant de faire le procès de Maurras (nous en avons tous les éléments, et que de mensonges nous avons découvert !) il est indispensable de connaître la vérité, occultée depuis plusieurs générations.

[6] A nous, après les avoir sortis du tombeau, de les faire connaître ; ce que nous avons commencé à faire. La tâche est immense et nous recherchons des ouvriers pour nous aider.

[7] Aujourd’hui, après les avoir redécouvert il y a plus de vingt ans, après avoir combattu pour les faire connaître, après les avoir fait rééditer, force est de constater que la conspiration du silence existe toujours. On a même vu se reformer des troupes pour les attaquer ou empêcher qu’on les lise. De quel camp sont ces gens ? Dis-moi quels sont tes ennemis, je saurais qui tu es.

[8] Rappelons que saint Ignace enseigne que la deuxième classe d’hommes ne se sauve pas, ce qui en bon français veut dire : se damne. Terrible. Faites les Exercices pour bien méditer tout cela, bien choisir, bien vivre.

[9] Demander la cassette que j’ai faite après l’édition de son livre La tradition sans peur, et plus particulièrement ce que je pense de l’abbé Aulagnier.

 

Written by Cave Ne Cadas

août 1st, 2013 at 12:59 pm

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