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60ème anniversaire des larmes de la Vierge à Syracuse

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Madonna delle Lacrime di Siracusa

 

C’était le samedi 29 aout, au jour octave de la fête du Cœur Immaculé de Marie, à Syracuse, Sicile, dans le quartier du faubourg Sainte-Lucie, le plus pauvre de toute la ville. Sanctifié jadis par le martyre de Sainte Lucie, ce quartier avait été un berceau du christianisme. C’était maintenant un quartier majoritairement communiste. La rue des Jardins de Saint Georges était parmi les plus humbles de ce quartier populeux, et, au n° 11, se trouvait la maison la plus modeste, habitée par de pauvres et laborieux ouvriers, les jeunes époux Giusto-Iannuso.

Dans leur chambre, un buste de plâtre, offert en cadeau de mariage par une parente, quelque mois plus tôt, est accroché au mur. C’est une statuette de la Vierge Marie montrant son Cœur, non pas selon l’iconographie classique, transpercé d’un glaive de douleurs, mais entouré d’épines, des flammes s’en élevant, comme dans l’apparition de Notre-Dame de Fatima du 13 juin 1917.

Ce matin là, Antonina, la jeune épouse, qui souffrait cruellement d’une grossesse difficile depuis plusieurs mois, avait dû garder le lit. Ce fut elle qui aperçut la première l’étonnant miracle. Puis sa belle sœur, Grazia Iannuso : « J’ai vu que la madone pleurait, elle pleurait pour de bon, les larmes lui coulaient des yeux ».

Des voisins, bientôt une petite foule constatèrent le phénomène. Dans cette matinée du samedi 29, la Vierge a pleuré à six ou sept reprises, et elle pleura de nouveau le soir, peu après que le mari, Angelo, fut rentré : « Alors, je me suis mis à genoux et j’ai prié. »

Frère Michel de la Sainte Trinité, Toute la vérité sur Fatima, 1986
Dr Ottavio Musumeci, A Syracuse la Madonne a pleuré, Salvator, 1956

 

* * *

 

Fotografia eseguita il 31 agosto 1953  dal fotografo Giuseppe Saraceno  e presentata al Tribumile ecclesiastico

Photographie prise le 31 Août 1953
par le photographe Giuseppe Saraceno
et présenté au Tribunal ecclésiastique

 

Les 29, 30, 31 aout et 1er septembre 2013, les habitants de Syracuse et de la Sicile, vont célébrer le 60ème anniversaire des larmes de la Vierge à Syracuse (1953).

 

Le petit relief de plâtreLes 29, 30 et 31 Août et le 1er Septembre 1953, un petit relief de plâtre, représentant le Cœur Immaculé de Marie, placé au chevet du lit d’un jeune couple, Angelo Iannuso et Antonina Giusto, habitant au n° 11 de la Via degli Orti di San Giorgio, a versé des larmes humaines.

Le phénomène se reproduisit, à intervalles plus ou moins longs, aussi bien dans la maison qu’au dehors.

Siracusa - Via degli Orti di San Giorgio 11 - Casa della Lacrimazione della Madonna a Siracusa

Syracuse - Via degli Orti di San Giorgio 11- La maison des Larmes de la Vierge Marie à Syracuse (de nos jours)

Il attira immédiatement une multitude de personnes qui purent observer de leurs propres yeux, toucher de leurs mains, recueillir des larmes et constater qu’elles étaient salées.

photogrammesLe 2e jour du versement des larmes, un cinéaste-amateur de Syracuse a tourné un des moments du versement des larmes. (Voir les vidéos ci-dessous)

Celui de Syracuse a été un des très peu événements ainsi documentés.

Le 1er Septembre, une commission d’experts chimistes et de médecins, sur mandat de la Curie archiépiscopale de Syracuse, après avoir prélevé le liquide qui jaillissait des yeux du petit tableau, le soumit à des analyses microscopiques.

La réponse de la science fut : “larmes humaines”. Au quatrième jour, aussitôt après les analyses scientifiques, le petit tableau cessa de pleurer.

Le Dimanche 30 Août, le 2e jour du larmoiement.

Nicola Guarino, un cinéaste-amateur de Syracuse, avec sa caméra, a filmé en 300 photogrammes le larmoiement.

Dans ces images, il y a filmé la formation, l’écoulement et le versement des larmes.

L’œil humain pourrait même se laisser suggestionner, mais l’objectif de la caméra donne une ultérieure preuve de la réalité des faits.

Madonna delle lacrime

Le 1er Septembre, à 11h, une équipe de médecins et d’analystes, sur mandat de la Curie Archiépiscopale de Syracuse, se rendit au domicile de la famille Iannuso. Après avoir essuyé le visage du petit tableau et attendu que le phénomène se répétât, ils ont prélevé plus d’un cm3 du liquide qui jaillissait des yeux de la Vierge. Ce liquide soumis à des analyses microscopiques a fait noter la présence de traces de protéines et d’urates, de substances qu’on peut vérifier dans les larmes d’un enfant et d’un adulte. La réponse de la science fut: “larmes humaines”.

Commissione

Commission de médecins et d'analystes, nommé par l'archevêque de Syracuse

 

Témoignages et Conversions


Le témoignage de Mme Iannuso :

« … Je me rendis compte, à ma grande stupeur, que l’effigie de la Vierge versait des larmes. Pleine d’émotion, j’appelai ma belle-sœur Grazia Iannuso et ma tante Sgarlata Antonina, qui étaient à mon chevet pour m’assister, leur indiquant les larmes. Au premier abord, celles-ci crurent qu’il s’agissait d’hallucinations due à ma maladie, mais après maintes insistances de ma part, elles s’approchèrent du tableau et constatèrent elles aussi que des larmes s’écoulaient effectivement des yeux de la Vierge et quelques gouttes allèrent tomber sur le chevet du lit. »

Le témoignage d’un passant :

« … J’ai eu la chance d’observer de mes yeux une larme qui allait en grossissant dans la fossette lacrymale de l’œil droit et à un moment donné, elle s’est dirigée sur la joue jusqu’à la mandibule en direction du menton … J’étais ému ; je ne pus pas m’empêcher de pleurer et j’ai hoqueté ; j’ai eu presque honte que d’autres personnes s’aperçoivent que je pleurais, j’ai détourné mes yeux et j’ai vu que tous pleuraient … »

(Di Pietro Sebastiano, employé)

Anna Vassallo

Anna Vassallo

 

Les guérisons physiques considérées extraordinaire de la commission médicale, créée à cet effet étaient environ 300 (jusqu’à la mi-Novembre 1953).

En particulier, la guérison d’Anna Vassallo (tumeur), Enza Moncada (paralysie), John Tarascio (paralysie).

 

 

 

Enza Moncada

1. — Enza Moncada

Enza Moncada

2. — Enza Moncada

Il y avait aussi des guérisons spirituelles ou des conversions.

Siracusa, Lacrimazione della Madonna a Siracusa, La lapide ricordo

La plaque souvenir sur la façade de la maison

L’Épiscopat Sicilien, en présence du Card. Ernesto Ruffini, a conclu à l’unanimité “qu’on ne pouvait mettre en doute la réalité des faits concernant la lacrymation” de Marie à Syracuse. (13. 12. 1953)

“Les évêques de la Sicile, réunis hier pour la conférence habituelle à Bagheria (Palerme), ont écouté la relation complète de S.E. Mgr. Hector Baranzini, Archevêque de Syracuse, à propos de la “lacrymation” de l’image du Cœur Immaculé de Marie qui s’est répétée plusieurs fois les 29 – 30 – 31 Août et le 1er Septembre de cette année, à Syracuse (au n° 11 de la Via degli Orti). À la suite d’un examen attentif des dépositions attestées sous serment de nombreux témoins oculaires, ils ont émis à l’unanimité le jugement qu’on ne peut mettre en doute la réalité des faits. “Ils ont donc exprimé le vœu qu’une si miséricordieuse manifestation de la Mère céleste entraîne tous les fidèles à une salutaire pénitence et à une dévotion plus vivante envers le Cœur Immaculé de Marie en souhaitant l’urgente construction d’un Sanctuaire qui perpétue le souvenir du prodige.”

 

Voyons donc maintenant les films tournés à l’époque :

Vidéo 1 : Il miracolo delle lacrime della Madonna prima parte (Le Miracle de Notre-Dame des Larmes première partie)

Vidéo 2 : Il miracolo delle lacrime della Madonna seconda parte (Le Miracle de Notre-Dame des Larmes deuxième partie)

Vidéo 3 : Il miracolo delle lacrime della Madonna terza parte (Le Miracle de Notre-Dame des Larmes troisième partie)

 

 

Pie XII régnant :


Audience de Pie <abbr>XII</abbr> concluant la Session Mariale de Sicile

Un an après, le Dimanche 17 Octobre 1954, le Pape Pie XII, a conclu la Session Mariale de Sicile avec un Radio-message durant lequel, entre autres, a dit :

« Pourtant, ce n’est pas sans une vive émotion que nous avons pris connaissance de la déclaration unanime des évêques de Sicile sur la réalité de cet événement. Sans aucun doute, Marie est, au Ciel, infiniment heureuse et n’éprouve ni douleur ni tristesse. Pourtant elle ne reste pas insensible. Elle nourrit toujours amour et pitié pour le genre humain malheureux auquel Dieu l’a donnée pour Mère lorsque, douloureuse et en larmes, elle se tenait debout au pied de la Croix où était attaché son Fils. Les hommes, comprendront-ils le secret langage de ces larmes ? Oh les larmes de Marie ! C’étaient sur le Golgotha des larmes de compassion pour son Jésus et de tristesse pour les péchés du monde. Pleure-t-elle encore pour les plaies renouvelées dans le Corps mystique de Jésus ? Pleure-t-elle pour tant de fils chez qui l’erreur et le péché ont éteint la vie de la grâce et qui offensent gravement la Majesté divine ? Attend-t-elle en pleurant tristement le retour toujours retardé d’autres hommes qui sont aussi ses fils ? Ou d’autres, autrefois fidèles, entraînés par de faux mirages ? » (A.A.S. 46 (1954) 658-661)

 

 

Le Message


Pourquoi la Madone a-t-elle pleuré ?

Casa Lucca

« Les hommes comprendront-ils le mystérieux langage de ces larmes ? », se demandait le Pape Pie XII, dans son Radio-message en l’an 1954. À Syracuse, Marie n’a pas parlé comme à Cathérine Labouré à Paris (1830), comme à Maximin et Mélanie à La Salette (1846), comme à Bernadette à Lourdes (1858), comme à François, Jacinthe et Lucie à Fatima (1917), comme à Mariette à Banneux (1933). Quand il n’y a plus de mots, les larmes sont les derniers mots. Les larmes de Marie sont le signe de l’amour maternel et de la participation de la mère aux vicissitudes de ses enfants. Quiconque aime partage. Les larmes sont l’expression des sentiments de Dieu envers nous : c’est un message de Dieu à l’humanité. L’appel pressant à la conversion du cœur et à la prière, que Marie nous a adressé dans ses apparitions, nous est adressé encore une fois à travers le langage silencieux mais éloquent de ses larmes. Marie a pleuré d’un humble tableau en plâtre ; Marie a pleuré au cœur de la ville ; Marie a pleuré dans une maison tout près d’une église chrétienne et d’une église évangélique ; Marie a pleuré, dans une habitation très modeste d’un jeune couple, sur une maman qui attendait son premier enfant, sur une jeune maman atteinte de toxicose gravidique. Aujourd’hui, pour nous, tout cela doit avoir un sens … Le tendre message de soutien et d’encouragement de la Mère est évident : Elle souffre et lutte avec tous ceux qui souffrent et luttent pour défendre : la valeur de la famille, l’inviolabilité de la vie, la culture de l’essentiel, le sens du Transcendant contre le matérialisme dominant et la valeur de l’unité. Marie, avec ses larmes, nous met en garde, nous guide, nous encourage et nous soulage.

http://www.madonnadellelacrime.it/fr

On le voit, la conclusion conciliaire est toute matérielle (même s’ils parlent de “matérialisme dominant” !) et “dans l’actualité” [2013]… Pour eux « le message des larmes [ n’est simplement qu’ ] une invitation à la conversion, à la prière, à la pénitence » !…

 


Pourquoi la Madone a-t-elle pleuré ?

Madonna delle lacrime

Et si c’était tout simplement parce que, un lustre plus tard son “Pastor angelicus” dont la santé décline brusquement en 1954 (!!! Quelques mois seulement après larmes de Syracuse…) va mourir d’une attaque cérébrale le 9 octobre 1958 à Castel Gandolfo après avoir dit de lui-même qu’il était « le dernier Pape Pie », l’« ultime chaînon d’une longue dynastie » (1)Et que la Sainte Église de son divin Fils serait livrée ensuite au mystère d’iniquité et que « Là où fut institué le siège du bienheureux Pierre, et la chaire de la Vérité, là ils ont posé le trône de leur abomination dans l’impiété ; en sorte que le pasteur étant frappé, le troupeau puisse être dispersé. » (Léon XIII : “Exorcisme contre Satan et les anges apostats”, 1884)

Pie <abbr>XII</abbr>

 

La Vierge en pleur à La SaletteLa Très Sainte Vierge Marie, La Madone, a pleuré aussi (et les conciliaires du susdit site n’en parle pas ; ils disent seulement qu’Elle a parlé…) à La Salette !

Elle a pleuré sur la sainte Montagne de La Salette parce que « les prêtres [ministres de son Fils] sont devenus des cloaques d’impureté » et que « Rome perdra la foi et deviendra le siège de l’Antéchrist. » et que « L’Église sera éclipsée, le monde sera dans la consternation. »…et que…et que… et que…

Des enfants priant pour  Pie <abbr>XII</abbr> à sa mort en 1958

Des enfants priant pour Pie XII à sa mort en 1958


 

 

Sede Vacante

 


[1] D’après Jean Guitton, il aurait dit de lui-même qu’il était « le dernier Pape Pie », l’« ultime chaînon d’une longue dynastie » cf. les dernières pages livre “Le Pape Roi” de Robert Serrou (01/03/92, Perrin). On peut le comprendre aussi dans un autre sens !

Written by Cave Ne Cadas

août 27th, 2013 at 10:41 pm

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Le surréalisme de l’Abbé Arnold Trauner (f$$px – sédévac pratic’)

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Dans cet article qui relève du surréalisme le plus absolu, l’Abbé Trauner invente de nouveaux concepts afin de donner une “ligne de conduite” à tous ceux qui, dans la Fraternité St Pie X veulent rester fidèles à la ligne de conduite de Mgr Lefebvre. Nous avons commenté en vert, surligné ou souligné tous les passages qui nous paraissent les plus significatifs de ce rêve éveillé traditionaliste. Chacun jugera ensuite en conscience, mais malgré cette nouvelle posture, aux formes séduisantes et intransigeantes (en apparence) l’on est légitimement en droit de redouter qu’il n’y ait aucun changement de “substance doctrinale” au sein de la FSSPX et ses différentes chapelles d’opposition. Lorsqu’un arbre est empoisonné et se meurt, ce sont toutes les branches qui sont malades et finissent tôt ou tard par mourir…

Pierre Legrand

 

 

L’abbé Trauner explique ses raisons de

quitter la Fraternité

 

Pour un « sédévacantisme pratique »

définition et application de ce concept

 

L’abbé Trauner, explique plusieurs points importants de la situation actuelle de l’Église et de la Fraternité saint Pie X et donne une ligne de conduite. (Pragmatisme, quand tu nous tiens…) Cette ligne de conduite est-elle révolutionnaire et schismatique (sic!) ou bien la sagesse même (sagesse toute humaine) ? Cette ligne de conduite est-elle différente de ce que Mgr Lefebvre prêchait à la fin de sa vie ? (poser la question, c’est y répondre !)

Mais voici la réponse qui ne tarde pas ! :

Avec l’Immaculée (1) pense que cette vision est très sage et ne diverge en rien de la ligne de Mgr Lefebvre dans son Itinéraire spirituel : « C’est donc un devoir strict pour tout prêtre voulant demeurer catholique de se séparer (une séparation c’est différent d’un divorce !) de cette Eglise conciliaire (vous noterez le E majuscule !!! Blasphématoire !), tant qu’elle ne retrouvera pas la tradition du Magistère de l’Église et de la foi catholique. » (Itinéraire spirituel, 1990, p. 29). Il s’agit de rester séparés entièrement de Rome tant qu’elle n’a pas donné des preuves fortes et évidentes de sa conversion entière(Nous y voilà ! les mêmes erreurs engendrent les mêmes conséquences, y compris sémantiques) Cependant, l’abbé Trauner donne à cette attitude un nom qui peut faire peur (Ah ! et pour quelle raison ? devinez…) à certains : le sédévacantisme pratique. (Car nous allons le voir plus loin, il s’agit d’un leurre puisque le sédévacantisme “pratique” est un faux sédévacantisme !!!)

2030297Définissons le sédévacantisme pratique. Est-ce un sédévacantisme doctrinal (qui s’oppose donc au sédévacantisme “pratique” !) déguisé ? (nous savons que tout déguisement dans la Sainte Église est le signe du démon, symbole du loup déguisé en agneau…) Cela veut-il dire que nous considérons que le pape n’est pas le pape ? Non, cela ne veut pas dire cela. Sur le plan doctrinal (sic!), nous ne voulons pas trancher ce problème théologique qui sera tranché plus tard par le saint pape qui reviendra après cette crise, quand la Russie sera consacrée et convertie. En attendant, nous suivons sur ce point de doctrine la fameuse lettre du 28 février 2009 de Mgr Tissier de Mallerais à l’abbé Schoonbroodt (2) :

Cher Monsieur le Curé, j’admets très bien qu’un prêtre, que des fidèles, aient des doutes sur la validité d’un pape tel que Jean-Paul II ou Benoît XVI ; Mgr Lefebvre n’en a-t-il pas eu parfois ? Mais pas plus que notre vénéré fondateur, je ne veux faire de ce doute légitime (faux-cul clérical qui se retranche derrière son fondateur !) un cheval de bataille ou une justification (ainsi sommes-nous heureux d’apprendre que l’attitude “pratique” de ce prélat n’a en fait aucune justification !) de mon action. Mon action se fonde toute entière sur le devoir du combat de la foi, selon saint Paul. (Et par voie de conséquence le devoir du combat de la foi, lui aussi, n’a qu’une justification “pratique” et hiérarchique – l’obéissance au fondateur – mais aucune justification doctrinale ! Aveugles conducteurs d’aveugles….)

Donc le sédévacantisme pratique n’est pas un sédévacantisme théorique (entre temps on évacue le terme “doctrinal” trop compromettant) déguisé. D’ailleurs, Avec l’Immaculée pense qu’il est beaucoup plus probable (que voilà une saine théologie !) que François soit pape et le considère comme tel, malgré ses hérésies… ( !!! donc rien de substantiellement différent sur le fond avec ceux qui, dans la FSSPX, veulent continuer à dialoguer avec Rome)

Ce qui est important, c’est de savoir quelle attitude avoir vis-à-vis de Rome en attendant sa conversion. En effet, que le pape soit le pape ou qu’il ne le soit pas, notre attitude doit être strictement la même : nullam partem avec les hérétiques. (Cette pensée véritablement monstrueuse montre à quel point ces clercs sont rigoureusement incapables d’abandonner les erreurs mortelles de leur secte schismatique !)  Nullam partem, c’est-à-dire : « n’avoir aucune part ». « Aucune part » (mais si Rome est, malgré tout, restée catholique – hypothèse non niée absolument –, cette attitude est Impossible précisément à un catholique qui doit rester soumis au Pontife Romain ; ces clercs jouent leur sacerdoce et leur salut au poker !!! c’est dramatique !) : c’est-à-dire non seulement n’avoir aucun accord pratique avec Rome mais aussi n’avoir aucune discussion, aucune relation, tant que Rome n’a pas donné des signes de conversion multiples et évidents qui consisteront en :

— l’abrogation solennelle de Vatican II, du nouveau Magistère, de la nouvelle Messe (3), des nouveaux rites des sacrements, du nouveau Notre-Père, des nouveaux exorcismes etc. (rêvez messieurs les clercs… mais pendant que vous rêvez les apostats entraînent des millions d’âme dans la perdition…)

— le retour à la messe de saint Pie V (et non à une messe hybride “façon abbé Célier”) (4). Retour à tous les anciens rituels et anciennes prières et à l’ancien magistère. (Retour sous Pie XII (5) ou St Pie V, ??!…)

— condamnation des réunions d’Assise et de toutes les réunions interreligieuses, la condamnation de l’Islam, du protestantisme et des autres fausses religions,

— la réhabilitation du serment anti-moderniste, (et que faites-vous de votre propre serment secret au sein même de votre fraternité ?)

— l’abrogation du nouveau code de droit canon et le retour à l’ancien,

— le renvoi de la totalité de la Curie romaine et son remplacement en totalité par des personnes appartenant à la tradition sans compromission etc. (Ah….que de bonnes places à prendre en perspective….!)

— Et bien évidemment, le signe final : consécration de toute urgence de la Russie au Cœur Immaculé de Marie, en union avec les évêques (lesquels ???!) du monde entier (???) dont beaucoup seront renvoyés (sic!) auparavant. Tous ceux qui refuseraient de faire correctement cette consécration seraient également immédiatement chassés ainsi que tous ceux qui refuseraient les réformes ci-dessus. (Allez ! tout le monde dehors !!! eh bien il est à craindre qu’il ne reste plus personne dans l’Église église Conciliaire !!!!!)

Pourquoi exiger ces conditions ? Parce que la sainte Vierge nous enseigne dans les règles du discernement des esprits qu’elle a donné à saint Ignace : on ne dialogue pas, on ne discute pas avec le démon. (Donc Rome EST le démon et le “pape” son grand prêtre !) Et l’histoire depuis 40 ans nous a confirmé ce sage (sic!) conseil : à chaque fois que la Fraternité ou un groupement de la Tradition a discuté avec Rome, il (lui) a fallu signer des ambiguïtés ou des erreurs graves et cela c’est toujours terminé par l’affaiblissement de la Tradition au profit de la Rome conciliaire qui récupérait une partie des nôtres. (Qui ne le sont donc plus ! faut-il rire ou pleurer ? on atteint le sommet du grotesque de la pensée cléricale…)

Les enfants de lumière, naïfs et candides, (vous ne nous le faites pas dire messieurs les clercs !!!) ne sont pas de taille (ah ça non ! cet article en est la meilleure démonstration !) à lutter avec des francs-maçons rompus à toutes les ruses. La seule façon d’être protégés d’eux, c’est de couper entièrement les ponts tant qu’ils n’auront pas donné les signes de conversion (nous y revoilà ! le malade revient à son vomissement !) énoncés ci-dessus. Sinon, c’est sûr que nous nous ferons encore tromper. (Pour être sûr, C’est Sûr !)

Il en va de nos discussions avec Rome comme du démon (savourez…savourez….) :

Rome et le démon sont comme un gros chien féroce attaché à un pieu. Ils n’ont pas le pouvoir de nous nuire tant que nous restons hors de leur portée en fuyant les occasions de péché et les discussions. Ils peuvent juste nous attirer de loin par les tentations, les appels enjôleurs et faussement amicaux. Si nous n’y prêtons pas l’oreille, rien ne nous arrivera. (Ces laïcs et ces clercs sont non seulement aveugles mais téméraires et imprudents : ce sont des vierges folles !) ; si nous faisons comme Ève, que nous nous rapprochons et que nous commençons à discuter avec le serpent sous apparence de bien, « pour le convertir » (alors comment faire pour convertir les autres démons que sont les “papes de Rome” si l’on ne peut discuter avec eux ??? Quel mystère !), nous sommes perdus. (Hélas, c’est à craindre !) Dieu nous retirera sa protection et livrés à nos propres forces, nous ne ferons pas le poids contre les forces des ténèbres. (Ça c’est sûr !)

L’abbé Trauner affirme aussi clairement que ce serait un péché (à cause de son schisme ?!) pour les prêtres de rester plus longtemps dans la Fraternité saint Pie X sans rien dire publiquement. (Eh ! oui en effet c’est impossible ! comme de se dire publiquement non una cum !…) C’est aussi ce que nous pensons.

Nous, fidèles, avons des problèmes de conscience graves à rester en communio in sacris (aller à la même messe et recevoir les sacrements) avec des gens qui trouvent que la Déclaration doctrinale du 15 avril n’a rien de mauvais (6). Tous ceux qui pensent cela sont en fait des Ecclesia Dei. (Quelle merveilleuse trouvaille mesdames et messieurs les abbés d’Avec L’Immaculée ! c’est pour nous dire ça que vous avez quitté la Frat ?!) Mgr Lefebvre disait que nous ne pouvions pas être en communio in sacris avec les Ecclesia Dei à cause, non de leur liturgie (qui est bonne), mais de leurs idées. (Ce qui ne veut pas dire que les vôtres sont meilleures, messieurs…) Or, Mgr Fellay et tous les prêtres qui soutiennent la DQA sont de parfaits Ecclesia Dei, dans les idées. (Nous sommes heureux de l’apprendre !)

Quant à Mgr Tissier, Fr Morgan et l’abbé de Cacqueray, ils nous disent que la DQA était mauvaise mais en même temps, ils condamnent ceux qui la combattent… (allez comprendre en effet !!! ) Ils soutiennent Mgr Fellay qui trouve bonne cette infâme déclaration. (Il l’a défendue dans le Cor Unum 104). Et ils applaudissent à la déclaration du 27 juin 2013 qui n’ose même pas réaffirmer que la nouvelle messe est illégitime (“invalide” vous écorcherait sans doute votre cléricale bouche !?) et qui réaffirme par contre le principe d’un accord pratique avec Rome… (Comme c’est amusant ! je viens de m’apercevoir que tout est Pratique dans la Fraternité !!!)

La multiplication des painsMgr Tissier, l’abbé de Cacqueray et Fr Morgan sont donc d’accord avec le principe (??? pratique ?!) d’un accord avec un hérétique, François, qui souhaite que le Ramadan apporte beaucoup de fruits spirituels (mais pas de grâces ??? ) aux musulmans (à Lampedusa), qui affirme au discours du pré-conclave qu’il est mondain d’affirmer que l’Église catholique détient la vérité (c’est vrai ça, ça ne se fait plus !), et qui ne croit pas en la multiplication des pains ! (quand je vous dis que la secte conciliaire finira par mourir de faim !!!) Et pour se dédouaner de cette accusation, l’abbé de Cacqueray dit que si François concluait un accord avec nous en nous autorisant à le critiquer, (petite question en passant : François Bergoglio est-il maso ???) François Bergoglio est-il maso ??? cela signifierait qu’il est converti ! Cela suffit ! Assez de bêtises ! (ah oui alors !!) Cette affirmation est tellement naïve (tu l’as dit et tu en as dit aussi d’autres !) et enfantine qu’on a peine à croire en la sincérité (un critère moral de premier choix…) de celui qui profère ces énormités(Tout le problème est là !!!)

 

Le salut est donc dans la fuite. (Ah oui ! réflexion faite, après avoir lu tout ça, je n’ai qu’une envie moi aussi : Prendre la Fuite !) Nous demandons instamment à nos bons (sic!) prêtres de faire de nouveaux centres (una cum ? ou non una cum ?) de messe. (Ainsi la boucle est bouclée chers abbés… vous allez redevenir ce que vous n’avez jamais cessé d’être : des distributeurs schismatiques de sacrements !!! Dieu jugera. Oremus.)

 


 

Source de cette Pièce d’anthologie : http://aveclimmaculee.blogspot.fr/2013/08/labbe-trauner-explique-ses-raisons-de.html

 

 

Et c’est avec ça qu’ils veulent « sauver ce qu’il est encore possible de sauver de la Fraternité », les pÔvres…

F$$PX : Voie sans issue !!!

 

* * *

 

La Sapinière – LaSapiniere.info

Manifeste de l’abbé Arnold Trauner qui quitte la FSSPX

le 9 août 2013

 

« Je suis l’appel à quitter ma maison spirituelle »
— Abbé Arnold Trauner FSSPX

 

 

 

 

 

 


[1] Ndlr : Site d’opposition au ralliement de la F$$PX créé au mois d’août 2012 (avec comme but de “sauver ce qu’il est encore possible de sauver de la Fraternité” (!!!) ) par une transfuge du Forum de la GentilLoup : “Un évêque s’est levé”, créé lui aussi en d’opposition au ralliement de la F$$PX en juillet 2012 par une ancienne de FECIT et du FC.

Tous ces « sites d’opposition au ralliement » (de la F$$PX) ont comme point commun la « tare » (congénitale) de la Frat’…à savoir : la peur du “sédévacantisme” ; les graves erreurs – hérésies – concernant le Magistère de l’Église et la juridiction universelle du pape ; le fait que le Pape peut “se tromper” ou enseigner “l’erreur” ! Etc. etc. etc…

Ils ne veulent rien changer quant à la position de la F$$PX. Ils veulent seulement en changer la tête !…

[2] Ndlr : Ils savent utiliser le sédévacantiste curé Schoonbroodt lorsque c’est à leur avantage… Source VM qui plus est ! http://virgo-maria.info/wordpress/2009/06/20/mgr-tissier-fsspx-avoue-quil-existe-un-doute-legitime-sur-la-validite-dun-pape-tel-que-benoit-xvi/

[3] Ndlr : Remarquez le “M” majuscule à messe, comme si la “nouvelle messe” (synaxe)* était la sainte Messe !…

*Définition : Synaxe – Église Catholique [Conciliaire] en France :

www.eglise.catholique.fr/ressources-annuaires/lexique/definition.html?…?

Synaxe. du grec sunaxis : réunion liturgique. Assemblée des fidèles réunis pour la prière.

[4] Ndlr : « Pipaule » (Pie-Paul) : Virgo-Maria N° 226 : http://www.virgo-maria.org/articles_HTML/2007/002_2007/VM-2007-02-25/VM-2007-02-25-B-00-Revolution_liturgique_des_infiltres_V2.htm

[5] Ndlr : Pie XII versus Bugnini (1962) ou vs 1950 ?

[6] Ndlr : Et être en communio in sacris avec l’« una cum fámulo tuo Papa nostro Franciscus » ? Voir : Le problème de l’Una cum

Written by Pierre Legrand

août 14th, 2013 at 5:38 pm

Posted in Abbé Trauner,FSSPX,Opposition au Ralliement

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LE JOURNAL DE LA VENERABLE ELISABETTA CANORI MORA

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Les évènements s’éclaircissent…

Les prophéties avaient raison…

Nous publions les extraits du journal de la Vénérable Elisabetta Canori Mora qui traitent de la corruption générale, déjà présente à son époque et dont elle prévoit qu’elle n’aura de cesse de s’accroître jusqu’au terrible châtiment général.

canori

LE JOURNAL DE LA VÉNÉRABLE ELISABETTA CANORI MORA

La Voie [1], Toussaint 2005, n°30

 

Rappelons que la vie de la Vénérable fut publiée en 1953 et avait reçu trois Imprimatur [2]. Dans ce livre il y avait des extraits de son journal, dont l’essentiel de ses prophéties. Ce journal à l’époque, n’avait pas encore été publié. Cette publication a été faite par la Libreria Editrice Vaticana en 1996 et, à son tour, a reçu l’Imprimatur. Bien sûr, nous ne tenons aucun compte de cet Imprimatur mais en l’occurrence le livre ne reporte rien d’autre que les écrits de la Vénérable. Nous avons confronté les passages du Journal publié dans l’ouvrage de 1953 et ceux du livre de 1996 ; ils correspondent parfaitement. Il n’y a donc pas de raison de mettre en doute l’authenticité du reste du Journal publié en 1996. Du reste, les passages qui ont reçu l’imprimatur en 1953 sont les passages les plus forts, comme on a pu le constater dans le numéro 27 de La Voie.

Quelques précisions enfin à propos des révélations privées : la révélation publique est terminée avec la mort du dernier Apôtre saint Jean. Mais on constate dans l’histoire de l’Église qu’il y a eu beaucoup de révélations privées. Or, celles-ci n’ajoutent rien d’essentiel mais servent seulement à conforter la foi et à donner des précisions sur des faits particuliers. Et même si elles sont approuvées par l’Église, en aucun cas elles ne peuvent appartenir au dépôt de la foi. Ces apparitions, révélations, prophéties font partie des gratiae gratis data [3], des grâces gratuitement données pour le bien d’un particulier ou même de l’ensemble de l’Église. Aujourd’hui beaucoup de personnes courent derrière ces apparitions et leur accordent souvent sans discernement une importance démesurée. Ce sont ceux que l’on appelle les apparitionnistes. À l’inverse, d’autres rejettent quasi systématiquement toute manifestation de ce genre. Voici ce que dit le Dictionnaire de théologie catholique pour le mot “apparitions” : « En les acceptant [les apparitions], l’Église indique seulement qu’on peut les regarder comme authentiques. Si donc il faut éviter à leur sujet des négations téméraires, superbes, plus ou moins systématiques, on conserve aussi le droit d’examiner chacune d’elles selon les règles de la prudence et les principes de la critique historique. »

Le Journal écrit en italien dans lequel la Vénérable s’adresse à son directeur spirituel a été écrit d’un seul jet et n’a probablement pas été revu. C’est pourquoi l’on constate des lourdeurs, des répétitions que nous avons cherché à atténuer dans la traduction mais sans pouvoir toujours y parvenir, de crainte de ne pas transmettre fidèlement la pensée de la Vénérable. Au début de chaque extrait la page et le numéro du paragraphe sont précisés.

 

 


 
[1] La Voie n° 27 n’ajoutant rien au texte a été omise.

[2] La venerabile Elisabetta Canori Mora, Daniella Klitsche de la Grange Annesi, Roma Tipografia Agostiniana, 1953. E vicariatu Urbis, die 10 mardi 1953 +Aloysius Traglia Archiep, Cæsarien ; vicesgerens. Imprimatur. Nihil obstat. Romæ, die 2 martii 1953. S. Natucci. Fidel promotor gen. Nihil obstat. Romæ, die 8 martii 1953 Aloysius Manzini. Barn, Rev, deleg.

[3] Saint Paul aborde cette question dans une de ses Épîtres : « C’est pourquoi, je vous le déclare : personne, parlant avec l’Esprit de Dieu, ne dit : “Anathème à Jésus”, et nul ne peut dire : “Jésus est Seigneur”, s’il n’est avec l’Esprit Saint. Il y a, certes, diversité de dons spirituels, mais c’est le même Esprit ; diversité de ministères, mais c’est le même Seigneur ; diversité d’opérations, mais c’est le même Dieu qui opère tout en tous. À chacun la manifestation de l’Esprit est donnée en vue du bien commun. À l’un, c’est un discours de sagesse qui est donné par l’Esprit ; à tel autre un discours de science, selon le même Esprit ; à un autre la foi, dans le même Esprit ; à tel autre les dons de guérisons, dans l’unique Esprit ; à tel autre la puissance d’opérer des miracles ; à tel autre la prophétie ; à tel autre le discernement des esprits ; à un autre les diversités de langues, à tel autre le don de les interpréter. Mais tout cela, c’est l’unique et même Esprit qui l’opère, distribuant ses dons à chacun en particulier comme il l’entend. De même, en effet, que le corps est un, tout en ayant plusieurs membres, et que tous les membres du corps, en dépit de leur pluralité, ne forment qu’un seul corps, ainsi en est-il du Christ. Aussi bien est-ce en un seul Esprit que nous tous avons été baptisés en un seul corps, Juifs ou Grecs, esclaves ou hommes libres, et tous nous avons été abreuvés d’un seul Esprit ». (I Corinthiens, XII).

 
 


 

Beaucoup de prêtres infidèles

112 – Le 24 février 1814 après la sainte communion les trois anges se sont de nouveau présentés et m’ont invité à aller avec eux dans le souterrain susdit. Avec leurs flambeaux, ils me montraient ce qui se faisait dans cet endroit obscur.

Je voyais beaucoup de ministres du Seigneur qui se dépouillaient l’un l’autre ; beaucoup s’arrachaient avec rage les ornements sacrés, je voyais les ministres du Seigneur eux-mêmes renverser les autels sacrés, je les voyais piétiner avec beaucoup de mépris les ornements sacrés [4]. A travers une lucarne j’ai vu l’état misérable du peuple : quelle confusion, quel gâchis, quelle ruine, je ne peux pas l’expliquer.

(…)

196 – Pour me convaincre (de me donner à Lui), Dieu daigna me montrer les calamités de l’Église. Pour la deuxième fois, je suis venue voir le bâtiment ruiné, j’ai été conduite à l’intérieur et m’ont été montrés les troubles qui agitent l’Église. Mon Dieu, que puis-je dire ? Il n’est pas possible de le croire !

Je vis comment les personnes indignes prévalent sur la justice en déshonorant Dieu ! Je vis l’oppression des pauvres! Je vis les sacrilèges que commettent tant de ministres de Dieu ! Je vis leur cupidité, leur attache aux biens transitoires, l’oubli du véritable culte de Dieu ! Je vis le bien apparent, fait pour des fins indirectes ! Que ces délits sont graves au point qu’on ne peut pas les comprendre !

Devant ces faits je m’effrayai et craignant presque que Dieu fut sur le point de châtier le monde, je tremblais de la tête aux pieds depuis le début. Puis je fus conduite à voir le sanctuaire et, pour le respect du culte de Dieu, il me fut commandé d’entrer les pieds nus. Me fut montrée la mauvaise administration des sanctuaires. Je vis le grand déshonneur que Dieu subit de la part des mauvais prêtres. Puis je fus conduite au moyen d’un escalier dans un lieu très élevé, où il me fut donné de voir le juste dédain de Dieu, irrité contre nous, pauvres pécheurs.

 

 


 
[4] N’est-ce pas ce qui arrive aujourd’hui ?

 
 

Les graves afflictions de l’Église

p. 284

256 – Le 7 juin 1815 pendant la sainte communion, je fus conduite dans un lieu solitaire où je fus avertie des nombreuses afflictions que devra souffrir notre mère la Sainte Église. Ô combien de peines devrons-nous souffrir ! Dieu veut renouveler le monde entier. Cela ne peut pas se faire sans un grand massacre dévastateur [5]. Mon Père [le directeur spirituel de la Vénérable NDLR], il est préférable de ne pas en parler.

 

257 – Le 7 juin 1815, jour du retour de notre Saint-Père (Pie VII) à Rome, toute la ville était pleine d’allégresse et mon esprit était très mélancolique. Me furent montrées les graves afflictions que notre mère la Sainte Église devra endurer de ceux qui, sous l’apparence du bien, cherchent à la ruiner.

En réalité, ces personnes, sous une peau d’agneau, sont des loups ravisseurs qui cherchent sa totale destruction. Ceux-ci, bien qu’ils n’apparaissent pas comme tels, sont d’implacables persécuteurs de Jésus crucifié et de Son Épouse la Sainte Église.

Il me semblait voir le monde entier sens dessus dessous, spécialement la ville de Rome. Je connaissais la variété des fausses opinions qui se cachent sous le manteau de la vraie religion catholique [6]. Je connaissais la diversité des partis qui conspiraient les uns contre les autres ; ces misérables se lacéraient dans leur renommée, s’en prenaient mutuellement à leur honneur, s’entretuaient sans pitié.

Que dirai-je après du Sacré Collège ? Ses membres s’étaient soit dispersés, soit détruits, soit tués sans pitié selon leur opinion. Les clercs séculiers et la noblesse étaient traités d’une manière semblable, et même pire encore. Les clercs réguliers n’étaient pas totalement dispersés mais ils étaient décimés. Beaucoup d’hommes de toutes conditions, sans qu’on puisse les dénombrer, périssaient dans ces massacres mais tous n’étaient pas réprouvés. Beaucoup d’entre eux étaient des hommes de bonnes mœurs et menaient une vie sainte. Le monde entier était dans une très grave désolation ; le petit troupeau de Jésus-Christ adressait au Très-Haut des prières enflammées afin qu’Il daignât suspendre un tel massacre et une telle ruine. Selon le désir de ce petit nombre, les massacres causés par les hommes s’arrêtaient tandis que commençait celui infligé par Dieu.

Le ciel se couvrit d’un noir de suie, les foudres les plus terribles éclataient : soit elles brûlaient, soit elles réduisaient tout en cendres. La terre, pas moins que le ciel, était toute bouleversée. Les séismes les plus horribles, les gouffres les plus épouvantables causaient les derniers massacres sur la terre.

De cette manière furent séparés les bons catholiques des faux chrétiens. Beaucoup de ceux qui auparavant niaient Dieu, Le confessaient et Le reconnaissaient pour le Dieu qu’Il est. Tous L’estimaient, L’adoraient, L’aimaient. Tous observaient Sa sainte loi. Tous les religieux et religieuses se soumettaient à la vraie observance de leurs règles. Le clerc séculier faisait l’édification de la sainte Église. Dans les ordres religieux fleurissaient des hommes de grande sainteté et de vie très austère. Le monde entier était dans la paix. Tout cela est écrit par obéissance.

 

 


 

[5] Certains traditionalistes pensent que l’on peut revenir à la situation d’une Église en ordre sans passer au préalable par un terrible châtiment. Tel n’est cependant pas le sentiment de beaucoup d’auteurs qui traitent de la crise de l’Église depuis deux siècles sans même parler des innombrables prophéties dont celle de la Vénérable. On pourrait multiplier les avertissements angoissés. Nous nous bornerons à citer saint Pie X qui, en constatant les malheurs de son temps, s’exprimait ainsi dans sa première encyclique : « Nous éprouvons une sorte de terreur à considérer les conditions funestes de l’humanité à l’heure présente. De nos jours, les nations ont frémi et les peuples ont médité des projets insensés contre leur Créateur. Qui pèse ces choses a droit de craindre qu’une telle perversion des esprits ne soit le commencement des maux annoncés pour la fin des temps, et que véritablement “le fils de perdition”, dont parle l’apôtre, n’ait déjà fait son avènement parmi nous » (E Supremi apostolatus, 4 octobre 1903). En effet, le mal est aujourd’hui trop profond, trop ancré dans le monde, dans les cœurs, dans les consciences, dans les institutions, dans les familles et dans les individus pour que l’on puisse faire l’économie d’un châtiment divin qui, seul, pourra restituer toutes choses et rétablir l’ordre voulu par Dieu afin d’opérer le salut des hommes.

[6] Il ne faut pas oublier que les modernistes qui aujourd’hui occupent, occultent et éclipsent l’Église catholique sont maîtres dans l’art de cette dissimulation. Saint Pie X les dénonçaient en 1907 dans son Encyclique Pascendi :

« Ce qui exige surtout que Nous parlions sans délai, c’est que, les artisans d’erreurs, il n’y a pas à les chercher aujourd’hui parmi les ennemis déclarés. Ils se cachent et c’est un sujet d’appréhension et d’angoisse très vives, dans le sein même et au cœur de l’Église, ennemis d’autant plus redoutables qu’ils le sont moins ouvertement. Nous parlons, Vénérables Frères, d’un grand nombre de catholiques laïques, et, ce qui est encore plus à déplorer, de prêtres, qui, sous couleur d’amour de l’Église, absolument courts de philosophie et de théologie sérieuses, imprégnés au contraire jusqu’aux moelles d’un venin d’erreur puisé chez les adversaires de la foi catholique, se posent, au mépris de toute modestie, comme rénovateurs de l’Église ; qui, en phalanges serrées, donnent audacieusement l’assaut à tout ce qu’il y a de plus sacré dans l’œuvre de Jésus-Christ, sans respecter sa propre personne, qu’ils abaissent, par une témérité sacrilège, jusqu’à la simple et pure humanité.

« Ces hommes-là peuvent s’étonner que Nous les rangions parmi les ennemis de l’Église. Nul ne s’en étonnera avec quelque fondement qui, mettant leurs intentions à part, dont le jugement est réservé à Dieu, voudra bien examiner leurs doctrines, et, conséquemment à celles-ci, leur manière de parler et d’agir.

« Ennemis de l’Église, certes ils le sont, et à dire qu’elle n’en a pas de pires on ne s’écarte pas du vrai. Ce n’est pas du dehors, en effet, on l’a déjà noté, c’est du dedans qu’ils trament sa ruine ; le danger est aujourd’hui presque aux entrailles mêmes et aux veines de l’Église ; leurs coups sont d’autant plus sûrs qu’ils savent mieux où la frapper. Ajoutez que ce n’est point aux rameaux ou aux rejetons qu’ils ont mis la cognée, mais à la racine même, c’est-à-dire à la foi et à ses fibres les plus profondes. Puis, cette racine d’immortelle vie une fois tranchée, ils se donnent la tâche de faire circuler le virus par tout l’arbre : nulle partie de la foi catholique qui reste à l’abri de leur main, nulle qu’ils ne fassent tout pour corrompre. Et tandis qu’ils poursuivent par mille chemins leur dessein néfaste, rien de si insidieux, de si perfide que leur tactique : amalgamant en eux le rationaliste et le catholique, ils le font avec un tel raffinement d’habileté qu’ils abusent facilement les esprits mal avertis. D’ailleurs, consommés en témérité, il n’est sorte de conséquences qui les fasse reculer, ou plutôt qu’ils ne soutiennent hautement et opiniâtrement.

« Avec cela, et chose très propre à donner le change, une vie toute d’activité, une assiduité et une ardeur singulières à tous les genres d’études, des mœurs recommandables d’ordinaire pour leur sévérité. Enfin, et ceci parait ôter tout espoir de remède, leurs doctrines leur ont tellement perverti l’âme qu’ils en sont devenus contempteurs de toute autorité, impatients de tout frein : prenant assiette sur une conscience faussée, ils font tout pour qu’on attribue au pur zèle de la vérité ce qui est œuvre uniquement d’opiniâtreté et d’orgueil. Certes, Nous avions espéré qu’ils se raviseraient quelque jour : et, pour cela, Nous avions usé avec eux d’abord de douceur, comme avec des fils, puis de sévérité : enfin, et bien à contrecœur, de réprimandes publiques. Vous n’ignorez pas, Vénérables Frères, la stérilité de Nos efforts ; ils courbent un moment la tête, pour la relever aussitôt plus orgueilleuse. Ah ! s’il n’était question que d’eux, Nous pourrions peut-être dissimuler ; mais c’est la religion catholique, sa sécurité qui sont en jeu. Trêve donc au silence, qui désormais serait un crime ! Il est temps de lever le masque à ces hommes-là et de les montrer à l’Église universelle tels qu’ils sont.

« Et comme une tactique des modernistes (ainsi les appelle-t-on communément et avec beaucoup de raison), tactique en vérité fort insidieuse, est de ne jamais exposer leurs doctrines méthodiquement et dans leur ensemble, mais de les fragmenter en quelque sorte et de les éparpiller çà et là, ce qui prête à les faire juger ondoyants et indécis, quand leurs idées, au contraire, sont parfaitement arrêtées et consistantes, il importe ici et avant tout de présenter ces mêmes doctrines sous une seule vue, et de montrer le lien logique qui les rattache entre elles ».

Plus tard, le Père Calmel, dans sa préface du catéchisme sur le modernisme de Lémius, affirmait dans la même ligne que saint Pie X : « …Le moderniste a ceci de commun avec d’autres hérétiques, qu’il refuse toute révélation chrétienne. Mais parmi ces hérétiques, il présente ceci de particulier, qu’il dissimule son refus. Le moderniste, on ne le saura jamais suffisamment, est un apostat doublé d’un traître ».

On remarquera en passant que ces vérités, pourtant basiques dans la lutte contre le modernisme, étaient davantage connues et répétées au début de la résistance traditionaliste dans les années 70 que de nos jours. En effet, au fil du temps, la lassitude du combat, la multiplicité des défections, la récurrence de projets d’accords avec la Rome moderniste, les divisions innombrables au sein de la galaxie traditionaliste, la déficience de la transmission auprès des jeunes générations, le poids croissant des mondanités, etc., ont fortement affaibli la conscience de ces vérités. Il suffit de lire les différents revues, journaux et périodiques du monde de la tradition pour s’en convaincre.

(…)

304 – Le 21 octobre 1815, lors de la Communion, j’ai eu connaissance du formidable attentat que les persécuteurs de la religion catholique préparaient ; ceux-ci pensent la déraciner entièrement. Ces misérables veulent ériger des temples aux fausses divinités dans le sein même de l’Église catholique, dans la résidence du Pontife romain, le Vicaire du Christ ! Envisager d’ériger des temples aux fausses divinités ! Quelle impiété, quelle hardiesse exécrable [7] ! Plaise à Dieu que cela n’arrive pas ; recommandons-nous chaleureusement au Seigneur, afin que ces misérables impies ne réussissent pas leurs desseins pervers. Malheur à nous, pauvres catholiques, si ces ennemis peuvent mettre à exécution tout ce qu’ils ourdissent contre nous !

« Tous ceux qui entreront dans ces assemblées, tous ceux-là mourront ! », me disait Notre Seigneur. À ces mots, mon âme s’effraya : « Comprends-tu de quelle mort j’entends parler ? », ajouta le Seigneur, « J’entends parler de cette mort qui enlève la foi aux âmes. »

À ces mots mon esprit se remplit d’une grande tristesse, ayant eu à ce moment-là une idée du grand nombre de ces pauvres âmes, qui malheureusement mourront [8].

 


 

[7] Nous voyons presque deux cents ans après se réaliser sous nos yeux ce que la Vénérable prédisait ! À Rome ont été construits une synagogue, la plus grande mosquée d’Europe et des temples de beaucoup d’autres religions ! On a vu les églises catholiques être le théâtre de beaucoup de cultes de fausses religions jusqu’à faire trôner sur un tabernacle dans l’église Saint-Pierre à Assise un Bouddha. Les chrétiens des premiers siècles déracinaient et détruisaient les temples des fausses religions pour installer la vraie religion : aujourd’hui on fait tout le contraire !

[8] Ces actes abominables ne sont pas hélas sans conséquence ; les paroles de Dieu sont terribles et il ne faut pas se leurrer sur les châtiments qui en seront la suite logique. Le tremblement de terre à Assise n’en est probablement qu’un pâle aperçu…

(…)

L’Église réduite à l’ultime désolation

p. 408

389 – Le 8 décembre, fête de l’Immaculée Conception de la très Sainte Vierge Marie, notre très tendre Mère ; en assistant à la messe chantée, mon esprit se recueillit intimement. À ce moment-là, Dieu daigna m’élever à un degré particulier d’union avec Lui. Il me montra Sa divine justice irritée contre les hommes. Je fus transportée en esprit, en un lieu élevé, d’où me fut montrée l’horrible scène du formidable châtiment que Dieu était prêt à envoyer sur la terre, pour les énormes péchés. À ce seul souvenir, je me sens remplie de terreur et, l’esprit accablé par une profonde tristesse, je prie incessamment le Seigneur d’atténuer Sa colère, par les mêmes mérites de Son très saint Fils Jésus.

Je continue : Il me fit voir donc l’horrible scène. Mon Dieu, quelle terreur ! je vis d’un côté la mort de notre Saint Père (Pie VII expira le 20 août 1823) ; Dieu tout aimable l’appelait à Lui ; et lui, gentiment, recevait l’invitation, et calmement, mourait.

À sa mort, voici la gravissime ruine de notre sainte Mère l’Église : voici Dieu irrité contre nous ! Ô quelle épouvante ! Ô quelle crainte ! notre chère Mère, la très sainte Vierge Marie, avait les bras ouverts pour nous protéger de la colère de Dieu. Mais Dieu n’écoutait ni prière, ni sacrifices, ni victimes. Mais voilà que nous sommes déjà esclaves d’un barbare qui se déchaîne contre nous et notre mère, la Sainte Église.

Pauvres religieuses, pauvres religieux ! Tous hors des cloîtres sacrés, vous serez expulsés sans douceur, mais avec brutalité. Les temples sacrés étaient dévastés, le culte de Dieu était profané. Et par qui ? par ceux qui normalement devraient le soutenir. C’étaient ceux-là même qui, effrontément, se rebellaient et cherchaient la totale destruction de notre sainte Mère l’Église, qui, en un instant, était réduite à l’ultime désolation par ces fils rebelles [9].

Mais bonheur pour le petit troupeau de Jésus-Christ, qui, fidèle et constant à Dieu, au milieu de la barbarie, sut conserver pure et intacte la divine loi du saint évangile et ses dogmes sacro-saints. Les ferventes prières des bons fidèles poussèrent prestement le cœur de Dieu à nous libérer de la féroce persécution.

Brusquement, on vit une splendeur qui entourait notre chère Mère, la sainte Église, et ses fils fidèles. En un moment, par une main toute-puissante, les féroces persécuteurs furent détruits. À ce grand prodige, la sainte Église fut enrichie de nouveaux fils. Ceux qui ne croyaient pas en Dieu, à l’apparition de cette nouvelle splendeur, devinrent adorateurs du crucifix. À la vue de ce grand spectacle de tourments et de joie, je ne saurais dire en quel état fut mon esprit ; je crus perdre effectivement la vie.

 

 


 

[9] Ne sont-ils pas les modernistes de notre époque ?

 
 

Et en ces temps où L’Union Européenne impose le mariage des invertis et où les Loges nous renvoient à l’époque de Sodome et Gomorrhe, la Vénérable Elisabetta Canori Mora traitait déjà de la corruption générale, en ces termes :

ILS PORTENT EN TRIOMPHE LES VICES CAPITAUX

 

Le dédain de Dieu

p. 428

411 – Le 15 novembre 1818 mon pauvre esprit fut favorisé d’une grâce spéciale par le Seigneur pendant les oraisons. Je fus envahie par une quiétude intérieure, ma pauvre âme jouissait dans le repos de la douce présence de son Seigneur tant aimé qui, au moyen d’illustrations intellectuelles, me donnait des connaissances spéciales concernant Ses justes jugements.

Ma pauvre âme en restait là, profondément recueillie en elle-même et, emplie d’une sainte crainte, elle pénétrait, pleine d’admiration, les jugements inscrutables de Dieu. J’étais toute pénétrée d’un profond respect et d’une vénération intérieure, mon cœur était écrasé par une sainte peur, et, pleine de révérence, j’adorais profondément les divins jugements éternels de Dieu que par Sa bonté il me faisait comprendre avec une très grande clarté.

L’âme, à cette connaissance, se complaisait dans son Dieu amoureux, en trouvant ses jugements divins si saints, si droits, si justes.

Oh comme l’âme se liquéfiait de complaisance, de félicité, d’amour dans la connaissance des perfections de son Dieu d’amour ! Mais pendant que je me délectais dans mon souverain Bien, je l’ignore et je ne puis l’exprimer, je fus saisie par une nouvelle vision et, tout à coup, le monde me fut montré. Je le voyais tout en révolte, sans ordre, sans justice, les sept vices capitaux portés en triomphe, et partout je voyais l’injustice, la fraude, le libertinage et toutes sortes d’iniquités qui régnaient.

Le peuple de mauvaises mœurs, sans foi ni charité mais complètement immergé dans les affaires crapuleuses et dans les maximes perverses de la philosophie moderne.

Mon Dieu ! quelle peine mon esprit éprouvait en voyant que tous ces peuples avaient la physionomie de bêtes plutôt que d’hommes. Oh quelle horreur mon esprit avait de tous ces hommes si déformés par le vice [10] !

Je me voyais sur une grande hauteur, comme séparée de cet endroit si misérable, et au moyen d’une lumière qui éclairait ce monde si sombre, je voyais toutes les iniquités susmentionnées et au moyen de la grâce je connaissais la malice profonde de ces misérables.

Oh comme s’affligeait mon pauvre cœur, combien de larmes je versais à voir tant d’iniquités !

Mais voilà que soudainement le monde changeait de scène. Voilà le dédain de Dieu qui, tout à coup, entourait le monde entier en faisant éprouver à ces peuples vicieux la rigueur de Sa très droite justice.

Mon esprit, en voyant le dédain de Dieu envers ces misérables, gémissait terrifié par la peur, et avec d’abondantes larmes déplorait leur sort misérable, et, me recueillant, je m’humiliais profondément, je louais sans cesse et je bénissais la bonté infinie de Dieu qui m’avait soustraite à une si terrible ruine, alors même que je m’estimais digne de n’importe quel châtiment à cause de mes péchés.

De nouveau, je baissai le regard vers le monde, et je vis les grands tourments qui de chaque côté l’encerclaient. Toutes les choses sensibles qui apparaissaient sur la terre, je les voyais sans ordre, sans harmonie, tout était en révolte, tout était confus. L’ordre de la nature était complètement bouleversé: Le seul fait de regarder la terre montrait le dédain de Dieu. En un instant le monde entier était dans une très grande désolation.

Oh combien de cris, combien de larmes, combien de soupirs, de voix plaintives résonnaient dans ce théâtre de tristesse ! Puis je voyais, au milieu de beaucoup de gens iniques, un démon très laid qui parcourait le monde avec beaucoup d’orgueil et d’arrogance. Celui-ci tenait les hommes dans un pénible esclavage, et d’une domination orgueilleuse voulait que tous les hommes lui fussent assujettis, en renonçant à la foi de Jésus-Christ, en n’observant pas Ses saints commandements, et en se donnant comme proie au libertinage et aux maximes perverses du monde, en adoptant la philosophie vaine et fausse de nos modernes et faux chrétiens.

Oh quelle grande misère à déplorer vraiment avec des larmes infinies !

Voir que derrière ces fausses maximes il courait follement toutes sortes de gens, de toutes classes, de tous âges, non seulement séculiers, mais aussi des ecclésiastiques de toute dignité, tant séculiers que réguliers [11] !

Dans cet état si déplorable mon pauvre esprit pleurait amèrement, et se troublait grandement en voyant Dieu, qui est la bonté même et qui mérite d’être aimé, tant outragé et trahi. Ma peine était si grande que je croyais vraiment mourir à ce moment-là d’un coup mortel, tant était grande l’affliction de mon pauvre esprit, en voyant mon Dieu tant aimé si offensé.

Oh que n’aurais-je pas fait, que n’aurais-je pas souffert pour compenser les graves injures que ces faux chrétiens [12] infligeaient au Dieu éternel ! Face à ce spectacle, ma pauvre âme s’offrit à souffrir n’importe quelle peine, n’importe quel tourment, n’importe quelle vexation diabolique. J’unis ma pauvre offrande au divin Père éternel, en unissant mon sacrifice à celui de Son très Saint Fils, et je Le priai que, par les mérites infinis de Jésus-Christ, Il daignât recevoir mon pauvre sacrifice, en promettant de m’exercer avec plus de rigueur et d’âpreté à la pénitence, au jeûne, à l’oraison, aux veilles, comme, avec la grâce de Dieu, je l’exécutai ponctuellement, avec la permission de mon estimé père spirituel.

 

 


 

[10] Actuellement non seulement tous ces vices sont pratiqués et mis à l’honneur mais plus encore ils sont légalisés et promus par beaucoup d’États, qu’il s’agisse de la contraception, de l’avortement, de la pornographie, du concubinage, du divorce, de l’homosexualité, etc.

[11] Josef Ratzinger, lorsqu’il était « Préfet de la Congrégation pour la doctrine de la Foi », a dit : « L’Église coopère avec le “monde” pour construire le “monde”… Le rapport entre l’Église et le monde est donc vu comme un colloque, comme un “parler ensemble… Si l’on cherche un diagnostic global du texte (de la Constitution Gaudium et Spes), on pourrait dire (compte tenu des textes sur la liberté religieuse et sur les religions du monde) qu’il est une révision du syllabus de Pie IX, une sorte de contre-syllabus Le texte joue le rôle d’un contre-syllabus dans la mesure où il représente une tentative pour une réconciliation officielle de l’Église avec le monde tel qu’il était devenu depuis 1789par monde on entend, au fond, l’esprit des temps modernes, en face duquel la conscience de groupe dans l’Église se ressentait comme un sujet séparé qui, après une guerre tantôt chaude et tantôt froide, recherchait le dialogue et la coopération » (R.P. p. 426-427). « Nous nous sentons une responsabilité dans ce monde et désirons lui apporter notre contribution de catholiques. Nous ne souhaitons pas imposer le catholicisme à l’Occident, mais nous voulons que les valeurs fondamentales du christianisme et les valeurs libérales dominantes dans le monde d’aujourd’hui puissent se rencontrer et se féconder mutuellement » (Cardinal Ratzinger, interview au journal Le Monde, 17/1/1992).

Dans la préface du livre Les Illuminés de Bavière d’Augustin Barruel, Daniele Sironi illustre bien cette triste réalité que nous vivons : « Dans les plans des loges maçonniques, l’Église ne devait pas être anéantie mais conquise et contrôlée : l’affrontement avec elle devait donc être mené sur un plan spirituel. Il devait avoir comme fin ultime la substitution des valeurs morales et religieuses du catholicisme par les valeurs laïques, philanthropiques et humanitaires de la Franc-maçonnerie ». A. Barruel, Gli Illuminati di Baviera, Mondadori 2004.

[12] Voir note 6 [du PDF].

(…)

La justice de Dieu suspendue

(…)

Cette forte prière dite, Dieu, dans Sa bonté infinie, daigna m’exaucer. Il me permit de me rapprocher de Sa Majesté et de retenir Son bras armé afin qu’il ne déclenchât pas le terrible coup de Sa juste fureur. Ainsi momentanément, la justice de Dieu fut suspendue, mais non apaisée car à ses yeux beaucoup d’iniquités se commettent. C’est pourquoi Dieu a décidé d’envoyer une punition effroyable sur la terre, pour laver ainsi tant de saletés et d’iniquités commises. Mais la prière des âmes de prédilection du Seigneur va retarder le châtiment.

Cependant ce temps terrible et redoutable viendra quand même ; Dieu alors fermera Ses oreilles et Il n’écoutera plus aucune prière mais, zélé à venger les torts gravissimes faits à Sa divine justice, Sa main armée punira sévèrement tout un chacun, sans que nul ne puisse ni fuir Sa main vengeresse ni y résister [13].

Recommandons-nous chaleureusement au Seigneur pour qu’Il daigne nous faire miséricorde.

Un jour, après la fête de la Pentecôte de la même année 1820, je priais pour beaucoup de gens riches qui désiraient savoir quelle attitude ils devaient avoir dans les circonstances présentes pour sauver leur personne et leurs biens, alors que partout on entendait parler d’insurrections des peuples, lesquelles faisaient craindre quelque révolte dans notre ville de Rome à l’instar des autres nations et spécialement de l’Espagne.

Quoique misérable pécheresse, je fis de tout mon cœur cette prière au Seigneur afin qu’Il daignât me donner la lumière pour conseiller ces gens que certes je ne connaissais pas mais qui m’avaient néanmoins été recommandés par l’un de mes grands bienfaiteurs.

Voilà ce qu’a ressenti mon âme pendant la sainte oraison quand elle se trouvait dans la plus profonde quiétude et toute absorbée en Dieu. Aucune précaution ne sera suffisante pour sauver les biens et les personnes, parce que devant la grande œuvre que le Seigneur accomplira nul ne pourra résister ni se sauver. Aussi toute prévention et toute précaution seront-elles vaines ; ce que l’on doit faire, c’est de recourir au Très-Haut, afin qu’Il daigne exercer Sa miséricorde infinie en nous comptant parmi ceux qu’Il a choisis et qui seront mis sous le glorieux étendard de la croix. Ces derniers seront tous sains et saufs, ainsi que leurs biens. Tous ceux qui conserveront dans leur cœur la foi en Jésus-Christ et qui garderont une conscience non contaminée par les fausses maximes du monde seront rassemblés sous cet étendard glorieux.

 

Les saints apôtres Pierre et Paul et les quatre arbres mystérieux

p. 489

Le fait que je vais raconter est arrivé le jour même de la fête du grand prince des apôtres, le glorieux saint Pierre, le 29 juin 1820. En priant ce jour-là pour les besoins de la sainte Église catholique et pour la conversion de mes frères les pécheurs parmi lesquels j’occupe la première place, je fus momentanément privée de l’usage de mes sens. Mon pauvre esprit, par la faveur de Dieu, était transporté en un ravissement céleste et je me trouvais tout près de Dieu lui-même. Au moyen de cette lumière inaccessible, j’étais intimement unie à Dieu de telle sorte que je ne me distinguais plus ; j’étais toute transformée dans cette lumière divine. Je reçus la douce empreinte de la charité divine. Ô quelle réjouissance, ô quel contentement semblable à celui du paradis resta dans mon cœur ! Quand j’étais au milieu de cette douceur et que mon esprit était entouré d’un calme parfait, il me sembla voir s’ouvrir le ciel et descendre d’en haut en grande majesté, escorté par beaucoup d’anges saints chantant des hymnes de gloire, le grand prince des apôtres saint Pierre, revêtu d’habits pontificaux et portant dans les mains la crosse avec laquelle il signait la terre d’une croix très large. Pendant que l’apôtre faisait ce signe, les saints anges formaient autour de lui une couronne et chantaient avec le plus haut respect et la plus grande vénération en guise d’éloge du saint apôtre : « Constitues eos principes super omnem terram », et les versets qui suivent.

Saint Pierre pointa sa crosse mystérieuse vers les quatre côtés de la croix, et aussitôt je vis apparaître quatre arbres verdoyants, recouverts de fleurs et de fruits précieux. Les arbres mystérieux étaient en forme de croix et entourés d’une lumière resplendissante. Après avoir accompli cette opération, il alla ouvrir les portes de tous les monastères de religieuses et de religieux. Je comprenais intérieurement que le saint apôtre avait érigé ces quatre arbres mystérieux pour donner un lieu de refuge au petit troupeau de Jésus-Christ, pour libérer les bons chrétiens du terrible châtiment qui mettra le monde entier sens dessus dessous. Tous les bons chrétiens qui auront conservé dans leur cœur la foi de Jésus-Christ seront tous réfugiés sous ces arbres mystérieux ainsi que tous les bons religieux et religieuses qui auront fidèlement conservé dans leur cœur l’esprit de leur saint institut. Tous seront réfugiés sous ces arbres mystérieux, à l’abri du terrible châtiment. Je dis cela de beaucoup de bons laïques et d’ecclésiastiques et d’autre classes de gens qui auront conservé la foi dans leur cœur ; ceux-ci seront tous sains et saufs. Mais malheur à ces religieux et religieuses infidèles à leur sainte règle et à ceux qui les méprisent. Malheur, malheur à eux car tous périront sous le terrible châtiment. Je le dis aussi pour tous les mauvais ecclésiastiques séculiers et pour toutes les classes de gens, de chaque état, de chaque condition qui sont la proie du libertinage et suivent les fausses maximes de la philosophie présente réprouvée. Ceux-ci sont contre les maximes du saint Évangile ; ils nient la foi de Jésus-Christ ; tous ces malheureux périront sous le poids du bras exterminateur de la divine justice de Dieu à laquelle personne ne pourra résister.

Les réfugiés, les bons chrétiens, qui étaient sous les arbres mystérieux, je les voyais sous la forme de belles brebis, sous la garde de leur pasteur saint Pierre auquel toutes manifestaient une humble sujétion et une obéissance respectueuse. Ces brebis représentent le peuple chrétien qui milite sous l’étendard glorieux de la croix et qui sera exempt du terrible châtiment que Dieu va envoyer sur la terre à cause des nombreux péchés que commettent la plupart des chrétiens.

 

Dieu se rira d’eux

455 – Une fois que le saint apôtre eut assuré la protection du petit troupeau de Jésus-Christ sous les arbres mystérieux, il remonta au ciel, accompagné par les saints anges qui étaient descendus avec lui. Après qu’ils furent remontés dans les cieux, le ciel se colora en un bleu ténébreux qui suscitait la terreur à sa seule vue ; un vent brumeux se faisait entendre partout avec son souffle impétueux et un sifflement strident comparable au fier rugissement d’un lion faisant résonner son écho sur toute la terre. Tous les hommes et tous les animaux seront dans la terreur et l’épouvante, tous seront en révolte et se tueront, se trucideront sans pitié. Dans le temps de cet affrontement sanglant, la main vengeresse de Dieu sera sur ces malheureux, et avec Son omnipotence Dieu punira leur orgueil, leur témérité et leur hardiesse effrontée. Dieu se servira du pouvoir des ténèbres pour exterminer ces sectaires, hommes iniques et scélérats qui prétendent abattre, arracher ses racines les plus profondes, démolir de fond en comble notre sainte mère l’Église catholique.

Ces hommes indignes prétendent renverser Dieu de Son trône auguste, au moyen de leur perverse malice. Dieu se rira d’eux et de leur malice, et seulement avec un signe de Sa main droite omnipotente, il punira ces hommes iniques, en permettant au pouvoir des ténèbres de sortir de l’enfer, et ces grandes légions de démons envahiront le monde entier [14] et, en accumulant les ruines, ils exécuteront les ordres de la divine justice à laquelle ces méchants esprits sont assujettis, de manière qu’ils pourront endommager ni plus ni moins que ce que Dieu permettra : les hommes, leurs biens, leurs familles, leurs fermes, villages, villes, maisons et immeubles et toute autre chose qui subsistera sur la terre.

Dieu commandera impérieusement au pouvoir des ténèbres de massacrer crûment tous ces rebelles qui osèrent L’offenser avec beaucoup de hardiesse et de témérité [15]. Dieu permettra que tous ces hommes iniques soient punis par la cruauté des démons farouches, parce qu’ils se sont volontairement assujettis au pouvoir du démon et se sont ligués avec eux pour détruire la sainte Église catholique. Dieu permettra que ces hommes iniques soient punis par les méchants esprits d’une mort cruelle et impitoyable [16]. Et pour que mon esprit puisse bien comprendre la justice divine, il me fut montré l’effroyable prison infernale. Je voyais s’ouvrir de la plus profonde obscurité de la terre une caverne ténébreuse et épouvantable, pleine de feu, d’où je voyais sortir beaucoup de démons, qui prenaient telle ou telle forme, soit humaine, soit bestiale ; tous venaient infester le monde et y multiplier les massacres et les ruines. Mais heureusement les vrais et bons chrétiens bénéficieront de la puissante protection des glorieux apôtres saint Pierre et saint Paul. Ceux-ci veilleront sur eux afin que les esprits méchants ne puissent pas leur nuire ni à eux, ni à leurs biens ; ces bons chrétiens seront préservés des désastres impitoyables que multiplieront ces méchants esprits autant que Dieu le permettra, et pas davantage. Car ce Dieu immense est le maître du ciel, de la terre et de l’enfer, et la puissance des ténèbres ne peut faire aucun dommage sans Sa permission, sans Sa volonté. Dieu permettra à ces méchants esprits de multiplier les ruines sur la terre, ils dévasteront tous les endroits où Dieu a été outragé, profané, idolâtré et traité de manière sacrilège [17] ; tous ces endroits seront démolis, abîmés, et ils perdront jusqu’à leur vestige.

 

La réconciliation de Dieu avec les hommes

456 – Une fois punis les impies d’une mort cruelle et démolis les lieux indignes, tout à coup je vis s’éclaircir le ciel, et d’en haut je vis descendre sur la terre un trône majestueux où je voyais l’apôtre saint Pierre majestueusement vêtu d’habits pontificaux, escorté d’une kyrielle d’anges qui formaient autour de lui une couronne, en chantant des hymnes de gloire à son éloge, en lui rendant hommage comme prince de la terre. Aussitôt après, je vis de nouveau s’ouvrir le ciel et descendre en grande pompe et en majesté le glorieux saint Paul qui, grâce au pouvoir de Dieu, parcourait le monde entier en un clin d’œil et enchaînait tous les méchants esprits infernaux, les conduisant devant saint Pierre qui, par son puissant commandement, les renvoya dans les cavernes ténébreuses d’où ils étaient sortis. Au commandement de l’apôtre saint Pierre, tous retournèrent dans le gouffre de l’enfer.

Alors une grande clarté apparut sur la terre ; elle indiquait la réconciliation de Dieu avec les hommes. Les anges conduisirent devant saint Pierre le petit troupeau de Jésus-Christ. Ce troupeau était celui des bons chrétiens qui, au temps du terrible châtiment, s’étaient réfugiés sous les arbres mystérieux, lesquels représentaient le glorieux étendard de la croix, signe de notre sainte religion catholique. Les fruits mystérieux des arbres sont les mérites infinis de Jésus crucifié qui, par amour du genre humain, voulut être suspendu à l’arbre de la croix.

Le petit nombre des chrétiens, une fois présenté devant le trône du grand prince des apôtres saint Pierre, tous ces bons chrétiens lui firent une profonde révérence et, en bénissant Dieu, ils Lui exprimèrent les plus humbles remerciements, ainsi qu’au saint apôtre pour avoir soutenu l’Église de Jésus-Christ et le christianisme afin qu’il ne s’égarât pas dans les fausses maximes du monde. LE SAINT CHOISIT LE NOUVEAU PONTIFE [18]. L’Église fut réordonnée [19] selon les préceptes de l’Évangile, les ordres religieux restaurés, chacun selon l’esprit de ses saints fondateurs et toutes les maisons particulières des chrétiens devinrent semblables à des couvents en étant toutes ordonnées à l’amour de Dieu et du prochain [20]. De cette manière il se réalisa en un instant le triomphe, la gloire, l’honneur de l’Église catholique : par tous elle était acclamée, de tous estimée, de tous vénérée, tous la suivirent, en reconnaissant tous le vicaire du Christ, le Souverain Pontife [21].

 

p. 502

463 – Je vais maintenant raconter comment le dernier mois de 1820, le 8 décembre, fête de l’Immaculée Conception, au moyen d’une lumière divine, le Seigneur me montra Son très juste dédain irrité contre tout le genre humain, en me faisant connaître l’impiété, l’indignité, les énormes ingratitudes commises par les hommes contre Sa divine loi et Son saint Évangile par toutes sortes de personnes soit ecclésiastiques soit séculières.

Le Seigneur daignait me faire introduire jusqu’aux grands espaces de Sa divinité, où Il m’a donné de voir et de connaître Ses miséricordes infinies et Son amour éternel. Quelle merveille et quel ravissement d’esprit a porté à ma pauvre âme l’éternelle magnificence de mon Dieu éternel, il ne m’est pas possible de l’exprimer. La grandeur de la connaissance était telle que je restais ravie en pénétrant dans tant de magnificence. Mon pauvre intellect ne pouvait arriver à le comprendre, ne pouvait pénétrer une telle grandeur.

Après avoir joui de ce grand bien inénarrable et incompréhensible, Dieu me fit connaître combien Son grand amour était méprisé par les hommes, Il me donna de voir les outrages sacrilèges que les hommes commettent. En un mot je vis d’un trait toutes les iniquités qui inondent la terre et toutes les abominations qui sont commises par les libertins et les fortes manœuvres que les ennemis de notre sainte religion catholique ourdissent pour chercher à la détruire complètement par tous les moyens.

« Regarde bien ma fille, me disait le Dieu éternel, quel monde entre l’iniquité que les hommes commettent et mon amour éternel ! Ma justice est lasse de soutenir le grand poids de ces graves énormités. Mon Père éternel ne veut plus accepter les sacrifices de Ses âmes de prédilection, qui comme victimes s’offrent avec de dures pénitences pour apaiser Son courroux. Celles-ci, unies à Mes mérites, cherchent à satisfaire Sa divine justice, mais déjà Il n’écoute plus ni prières ni victimes. Il est déjà déterminé à châtier et à punir avec une grande sévérité l’iniquité des hommes au moyen d’un terrible châtiment. Le décret est stable, permanent et irrévocable. Ma fille, ne me prie pas car je dédaigne la prière à ce sujet ».

En me démontrant Son inexorable justice Il m’ôta la liberté et la volonté de prier pour cette grande cause. Quelle affliction de voir l’iniquité des hommes et leur ingratitude envers les bienfaits de Dieu et quelle crainte j’avais de ressentir le dédain de Dieu, je ne peux pas l’exprimer ! Face à une telle opposition je fus accablée par une faiblesse mortelle qui me réduisit à l’agonie pendant plusieurs heures ; revenue à moi, pleine d’épouvante et de terreur pour avoir vu Dieu justement indigné contre nous sans pouvoir L’apaiser, ma pauvre âme resta dans les pleurs et l’affliction.

 

Je vis l’Église sens dessus dessous

p. 503 à 515

464 – Ma plus grande peine fut de voir l’Église de Dieu sens dessus dessous, entièrement ruinée et dispersée, à cause de l’infidélité de ses ministres sacrés qui, au lieu de la soutenir au prix de leur sang, la trahissent en soutenant les fausses maximes du monde, en se laissant guider par la politique mondaine. Indigné par cette infidélité, Dieu avait décrété de transférer ailleurs la chaire infaillible de la vérité de la sainte Église. Je vis le grand apôtre saint Pierre, zélateur de l’honneur de Dieu, saint Paul tel un guerrier uni aux milices angéliques vouloir transférer hors de l’infâme ville de Rome la chaire de saint Pierre.

Comment pourrais-je décrire la peine et l’affliction de mon pauvre esprit devant une décision si tragique et si malheureuse pour le christianisme ?

(…)

 


 

[13] Certains pensent échapper à la main vengeresse avec des subterfuges : « La rédaction de L’Homme Libre a reçu dernièrement d’un ami correspondant possédant une grande connaissance des puissances d’argent et des oligarchies financières maîtresses de la planète, l’avertissement suivant : “J’ignore si la guerre va éclater. Un fait m’inquiète beaucoup. C’est que Rockefeller et une dizaine des plus grands milliardaires américains ont acheté un territoire aussi grand que la Belgique en plein centre du désert d’Australie et s’y font construire des palaces de survie en majeure partie enterrés. Le territoire est cerné de barbelés et surveillé par une armée privée. Très mauvais très mauvais signe… ces Messieurs connaissent l’avenir… vu que ce sont eux qui le décident” ». (10.11.1994).

[14] Cela rappelle la vision de Léon XIII en 1884 ; le pape entendit Dieu donner la permission à Satan d’exercer un très grand pouvoir sur le monde. À cette occasion, il écrivit l’Exorcisme de Saint Michel et fit ajouter les prières au bas de l’autel après la messe.

[15] Comment ne pas penser aux récents désastres survenus récemment, comme l’ouragan Katrina à la Nouvelle-Orléans, ville des États-Unis parmi les plus corrompues, lieu de divertissements où le carnaval est permanent ? L’immoralité s’étend même dans les rues sous toutes ses formes. Il en va de même pour le tsunami survenu en Extrême-Orient au lendemain de Noël 2004 dans des régions balnéaires fréquentées par des touristes occidentaux qui ne s’y rendaient trop souvent que pour commettre des actions très immorales auxquelles ils ne pouvaient se laisser aller avec autant de facilité en Occident, et cela avec l’aval des différents gouvernements locaux !

[16] Ces châtiments rappellent la parabole des « mines » où le roi qui représente Dieu fera égorger devant lui les serviteurs qui ne voulaient pas qu’Il régnât sur eux (Luc, XIX).

[17] Dans le numéro 27 de La Voie où ce passage a déjà été reproduit, nous avions ajouté en note : « Quels sont ces “lieux où Dieu a été outragé, profané, et traité de manière sacrilège” ? Il est clair que toutes les églises où, avec l’aval du clergé moderniste, les cultes des fausses religions ont été célébrés, la profanation est bien réelle (…). On est aussi amené à penser que la célébration du novus ordo missæ, simulacre de sacrement, peut être assimilée à ces profanations ».

[18] Ce point-là a été vivement contesté par plusieurs. Nous voulons cependant faire remarquer de nouveau que même si le journal de la Vénérable n’a pas reçu l’imprimatur dans sa totalité, cet extrait, avec d’autres, fait bel et bien parti du livre qui a reçu l’imprimatur en 1953.

[19] Dans le numéro 27, nous avions ajouté cette note : « Nous avons trouvé, dans une traduction de la prophétie, que le mot riordinata (réordonnée) avait été traduit par reconstituée. Il est clair que ce n’est pas la même chose. L’Église a été constituée une fois pour toutes par Notre-Seigneur Jésus-Christ. Donc elle ne peut pas être reconstituée mais, éventuellement, remise en ordre ».

[20] Gli angeli condussero innanzi a san Pietro il piccolo gregge scampato dallo scempio universale, (…) e il Santo scelse il nuovo Pontefice. Fu allora riordinata la Chiesa secondo i dettami del Vangelo, si restaurarono gli ordini monastici, ciascuno secondo lo spirito dei loro santi fondatori, e tutte le case dei cristiani divennero come case religiose essendo tutte ordinate nell’amore di Dio e del prossimo.

[21] Étant donné que le mode d’élection du Souverain Pontife n’est pas de droit divin, s’il y a des circonstances particulières, ce mode peut varier et s’il peut y avoir des doutes sur ce mode d’élection, la reconnaissance universelle du Pontife élu, s’il est catholique, est un signe de la validité du choix. C’est ce qui arrivera selon les prédictions de la Vénérable.

(…)

Je réformerai mon peuple et mon Église

p. 524

482 – Voici Ses divines expressions :

Ma bien-aimée, tu as gagné ! ton sacrifice fort et constant a fait violence à Ma justice irritée. Pour l’amour que Je te porte, Je prends une autre décision, et au lieu de châtier sévèrement le monde entier, comme Je l’avais déterminé, Je suspends pour l’instant ce sévère châtiment et Je laisse libre cours à Ma miséricorde. Ma fille bien-Aimée, Je veux te contenter avec la satisfaction de tes désirs. Je veux te récompenser de ce que tu as souffert pour moi. Réjouis-toi, ô fille, objet de toutes mes complaisances. Non, la Chrétienté ne sera plus dispersée, ni Rome privée de la possession du trésor du trône de Pierre, de l’infaillible vérité de la sainte Église. Je réformerai mon peuple et mon Église. J’enverrai des prêtres zélés prêcher Ma foi. Je formerai un nouvel apostolat, j’enverrai mon Esprit divin renouveler la terre. Je réformerai les ordres religieux par le moyen de nouveaux réformateurs, saints et savants, et tous posséderont l’esprit de mon fils bien-Aimé Ignace de Loyola. Je donnerai un nouveau pasteur à Mon Église, savant et saint, rempli de mon Esprit et avec son saint zèle il réformera le troupeau de Jésus-Christ.

 

483 – Il me donna à connaître beaucoup d’autres choses concernant cette réforme : plusieurs souverains soutiendront la sainte Église catholique et seront de vrais catholiques. Déposant leurs sceptres et leurs couronnes aux pieds du Saint-Père, le vicaire de Jésus-Christ, beaucoup de royaumes laisseront leurs erreurs et reviendront dans le sein de la foi catholique. Des populations entières se convertiront et reconnaîtront pour vraie religion la foi de Jésus-Christ [22]. Je pouvais voir en ces moments toutes ces choses avec clarté, mais comme Dieu ne voulait pas que fussent manifestées Ses divines déterminations, il se fit que moi, en ce temps, je ne reconnus pas mon propre confesseur et directeur, comme je le dirai ensuite et comme je l’ai déjà dit dans les pages précédentes.

En ces moments, je pouvais dire beaucoup de choses et de quelle manière la dite réforme suivrait pendant que Dieu, s’il m’est permis de le dire, par Son infinie bonté, daigna admettre ma pauvre âme à Ses conseils et lui manifesta Ses divines décisions au sujet de ce grand œuvre.

Je ne sais si ma façon de parler est trop hardie, mais je ne m’écarte pas de la vérité du fait advenu, et je l’écris à la plus grande gloire de Dieu et à ma plus grande confusion, avec toute la simplicité de mon pauvre cœur, comme je l’ai fait dans mes pauvres écrits, où je n’ai jamais dit que la pure vérité. Malgré cela, je me fais un devoir de tout confier au sage avis de votre révérendissime paternité, en attendant avec utile et respectueuse soumission, votre sage approbation ou désapprobation, en me confiant à votre jugement très avisé.

Je connaissais donc les divines déterminations de Dieu, je connaissais tout clairement, et j’apprenais tout ce qui était juste, saint et droit : voici comment triomphent les trois divins attributs d’un Dieu trine et un, qui en tout se glorifie en Lui-même. Cette connaissance, cette pénétration de Dieu fit que ma pauvre âme se complut hautement dans l’infinie immensité de Dieu, et ainsi se perdit tout à fait dans Son immense divinité. Ainsi, perdant la qualité de son propre être, elle se transformait toute en Dieu. Comme se perdrait et se transformerait une petite goutte de vin au milieu de la vaste mer, cette goutte ne se retrouverait plus. De façon plus spéciale et de manière beaucoup plus sublime, ma pauvre âme se transforma en Dieu, sans pourtant pouvoir l’expliquer ni le comprendre par Sa sublimité et Sa grandeur.

 

485 – Dieu par Ses justes jugements ne veut pas manifester Ses divines déterminations, et je me rends bien compte que c’est ainsi, parce que, de tout ce qu’il me manifesta avec tant de clarté de cette réforme qu’Il voulait faire, je ne savais que les moindres circonstances. Quand j’étais au lit, j’en parlais avec beaucoup de clarté avec ma fille cadette, et maintenant que j’écris, ni moi, ni elle, nous ne nous en souvenons, parce que Dieu les a effacées de notre mémoire. Mon âme tient ces déterminations de Dieu, comme enfermées, sans pouvoir les manifester. Ce que je peux dire pourtant, c’est que cette grande œuvre ne se fera pas sans un grand bouleversement du monde entier [23], de toutes les populations et aussi de tout le clergé séculier et régulier, de toutes les corporations religieuses de l’un et de l’autre sexe, tout devant être réformé, selon l’Esprit du Seigneur et selon les règles primitives de leurs saints fondateurs.

Je ne doute point cependant, qu’en son temps et en son lieu, quand Dieu le voudra, mon Esprit pourra manifester tout ce que Dieu me révéla au sujet de cette réforme, et alors, avec humilité et respectueuse soumission, je communiquerai à votre paternité révérendissime les sentiments de l’Esprit du Seigneur.

 

 


 

[22] Manifestement ces événements ne se sont pas encore réalisés puisque depuis Elisabetta Canori Mora les choses ont été de mal en pis. En recoupant ce passage avec d’autres de la Vénérable, on peut conclure que cette restauration viendra après le grand châtiment.

[23] De nouveau, la Vénérable nous fait remarquer qu’il n’y aura pas de rétablissement de l’ordre sans passer par un grand châtiment !

Written by Cave Ne Cadas

février 8th, 2013 at 11:56 pm

Posted in Elisabetta Canori Mora,La Voie

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Un monument de sophismes !

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Un monument de sophismes !

Encore la démonstration que plus rien de vraiment catholique ne peut plus sortir de la F$$PX . Un astre mort ne donne plus de lumière et s’effondre sur lui-même : c’est un trou noir !!! Il aspire et attire encore tout ce qui a le malheur de s’approcher de lui de trop près : le mauvais, le très mauvais et le moins mauvais…

Ce malheureux Abbé Ortiz, malgré d’évidentes « bonnes intentions », nous en donne une magistrale démonstration dans ce long (encore un de plus !) document :

Abbé Juan Carlos Ortiz, (F$$PX) – La nouvelle “herméneutique” de Mgr Fellay – La Fraternité a-t-elle changé de position ?

SOURCE — Abbé Juan Carlos Ortiz, F$$PX — décembre 2012


Padre Juan Carlos Ortiz

Malgré certains discours récents qui se veulent rassurants, la Fraternité Saint Pie X continue de traverser la crise interne la plus grave, tant par sa profondeur que par son étendue, qu’elle ait jamais connue.

Cette crise est particulièrement grave car elle provient justement de graves défaillances, notamment de Mgr. Fellay et de ses deux Assistants, tant dans le domaine doctrinal que dans celui de la prudence. Voilà la cause principale du désarroi des membres de la Fraternité.

Certains sont tentés de croire que, puisque jusqu’à présent il n’a pas eu d’accord pratique avec Rome, le danger est passé… Mais il ne faut pas conclure si vite !

Malgré les apparences, les supérieurs de la Fraternité n’ont pas rétracté leur nouvelle conception sur le rôle que doit jouer la Tradition dans l’Église, et en particulier sur ses rapports avec l’église conciliaire. De plus, ils sont loin d’avoir assumé leur responsabilité personnelle dans cette crise interne due à leurs agissements imprudents.

Il est bon de se pencher de près sur deux aspects très importants de cette crise interne pour ne pas sous-estimer les effets néfastes qu’elle continue encore de produire dans la Fraternité et dans les rangs de la Tradition.

Le premier aspect, plus général, concerne le rôle capital que joue la Fraternité dans la résistance à l’église conciliaire et dans la sauvegarde de la Tradition Catholique. Si la Fraternité tombe, ce sera aussi le dernier bastion de la Tradition qui tombera.

Le deuxième aspect, plus spécifique, concerne le changement grave opéré par Menzingen à propos du rôle principal de la Fraternité face à cette crise de l’Église : il s’oppose nettement à celui que lui donnait Mgr Lefebvre.

Ce changement est cependant très subtil, et peut être difficile à percevoir pour certains, car tout en affirmant qu’ils ne veulent pas abandonner le combat doctrinal, ces supérieurs ont fait de la reconnaissance canonique la priorité essentielle de la Fraternité. Des aspects doctrinaux font certes encore partie de leur ordre du jour, mais ils sont placés au second plan. Ainsi, tout doit être « repensé » en fonction de cette nouvelle priorité.

Ce changement trahit chez eux un « légalisme » dont souffrirent toutes les communautés traditionnelles qui se sont ralliées à Rome depuis 1988. Comme eux, ils ont fini par se sentir « coupables » d’être exclus par l’église officielle, avec qui ils rêvent d’être « réconciliés » à tout prix.

Nous connaissions « l’herméneutique de la continuité » de Benoit XVI par laquelle il avait conçu une nouvelle interprétation qui voudrait intégrer l’église conciliaire dans la tradition de l’Église.

Les autorités de Menzingen, pour justifier leur changement de position, ont aussi conçu une nouvelle « herméneutique » ou « réinterprétation » du rôle principal de la Fraternité, par laquelle ils veulent intégrer la tradition dans l’église Conciliaire. (Mais oui M. l’Abbé… pour la convertir !!!!)

Cette herméneutique demande que l’on fasse une « relecture » déformée de ce que Mgr Lefebvre entendait comme prioritaire pour la Fraternité, par exemple, en ne citant que ce qu’il disait avant sa rupture avec Rome en 1988, ou ses paroles plus conciliantes sur les autorités officielles de l’église.

Ainsi donc, ce que l’on rejetait énergiquement autrefois de l’église conciliaire est maintenant « repensé » avec une optique d’acceptation, sinon totale, au moins « partielle » ou « sous certaines conditions » des idées conciliaires.

Il faut remarquer que les autorités de la Fraternité trahissent cette nouvelle attitude, plus par ce qu’ils ne disent pas sur les autorités conciliaires, par omission (péché par…), que par ce qu’ils disent d’elles.

À part quelques phrases ici ou là plus fermes (pour rassurer les plus « durs » chez nous), on constate depuis longtemps une attitude « positive » concernant les discours et agissements des autorités conciliaires, et en particulier de Benoît XVI.

Une preuve récente de ce « ramollissement » est sans doute le boycott par Menzingen des livres jugés trop « durs », écrits par Mgr Tissier et par M. l’abbé Calderón sur l’église conciliaire. Un autre exemple est le Symposium d’Angelus, du district des États-Unis, qui a choisi cette année comme thème « La Papauté », alors que nous commémorons le 50e anniversaire de l’ouverture désastreuse de Vatican II !

Certains pourraient alors se demander, pour quoi et de quel droit dénoncer cette nouvelle orientation dans la Fraternité ?

 

Je connais bien la Fraternité et son but, en étant membre prêtre depuis 28 ans. J’aime profondément la Fraternité dans laquelle je me suis engagé à vie. J’ai connu personnellement son Fondateur, qui m’a ordonné, et de qui j’ai toujours continué à étudier les écrits et les paroles. Et c’est par amour pour la Fraternité et par piété filiale envers Mgr Lefebvre, que je crois de mon devoir d’en parler publiquement. (Chassez l’affect chez les clercs, il revient toujours par la fenêtre !)

Il paraît évident que depuis plusieurs années il y a eu un changement fondamental, surtout chez Mgr Fellay et ses Assistants, quant au but principal de la Fraternité Saint Pie X dans ces temps de crise de l’Église : préserver intégralement la Tradition Catholique en combattant les ennemis de l’Église tant à l’intérieur qu’à l’extérieur.

Le but fondamental de la Fraternité Saint Pie X dans cette crise de l’Église ne peut pas être changé, car il a été clairement tracé par son Fondateur dans beaucoup de ses écrits, homélies, conférences et agissements, surtout à partir de 1988. En conséquence, changer ce but dans des points importants serait s’écarter gravement de son Fondateur, et ainsi exposer la Fraternité à se suicider, en tombant entre les mains de la Rome moderniste, que la Fraternité combat depuis sa fondation. (= schisme patent et état d’esprit schismatique)

L’expérience nous montre que tous ceux qui se sont écartés de cette ligne tracée par Mgr Lefebvre ont fini par trahir le combat pour la Tradition.

Ce changement dans la Fraternité n’est nullement justifié, car ces dernières années nous n’avons vu dans l’église conciliaire aucun changement doctrinal ou pratique important dans le sens d’un retour réel à la Tradition par la condamnation des erreurs ou des reformes conciliaires.

Je voudrais appuyer ce que viens de dire en montrant comment les affirmations et agissements de Mgr Fellay et de ses Assistants sont totalement contraires à ce que Mgr Lefebvre a clairement affirmé. Et, même si Mgr Lefebvre n’en avait pas parlé explicitement, leurs changements s’opposent gravement au bien commun de la Fraternité et au simple bon sens.

1. UNE NOTION ERRONÉE DE LA VISIBILITÉ DE L’ÉGLISE.

Tout d’abord, il apparait très clairement que le point de départ de leur changement repose sur une notion erronée sur la visibilité de l’Église.

Dans leurs affirmations publiques ils décrivent la Fraternité comme « manquant » de quelque chose de fondamental en relation avec cette « visibilité » de l’Église. Ils parlent souvent de la Fraternité comme étant dans une situation « irrégulière », « anormale », « illégale », alors que tout cela, nous le savons, n’est qu’apparent.

L’abbé Pfluger affirme clairement cette erreur dans une interview récente : « Quant à nous, nous souffrons aussi d’un défaut, du fait de notre irrégularité canonique. Ce n’est pas seulement l’état de l’Église postconciliaire qui est imparfait, le notre l’est aussi. » Et plus loin : « L’obligation d’œuvrer activement pour surmonter la crise, ne peut être contestée. Et cette œuvre commence chez nous, en voulant surmonter notre état canonique anormal. » (Kirchliche Umschau, 17 octobre 2012)

Les autorités officielles de l’Église pendant des années ont stigmatisé la Fraternité de ces « défauts », au moyen d’accusations mensongères et des condamnations injustes, alors que nous savons, et l’avons montré clairement par nos écrits et par nos actes, que la Fraternité n’a jamais quitté le périmètre visible de l’Église Catholique ou commis aucun crime canonique. Par conséquent, nous n’avons pas besoin de surmonter un quelconque « handicap » ecclésial ou canonique en demandant d’être reconnus aujourd’hui par l’église conciliaire.

Sur ce point, ils répètent les mêmes affirmations erronées de Dom Gérard et des ralliés en 1988, auxquelles Mgr Lefebvre (conférence du 9 septembre 1988 ; Fideliter No. 66) et M. l’abbé Schmidberger (Fideliter No. 65) répondirent pertinemment peu de temps après le sacres des évêques.

Monseigneur Fellay à son tour affirmait récemment cette même erreur sur la nature de la vraie Église : « Le fait d’aller à Rome ne veut pas dire qu’on est d’accord avec eux. Mais, c’est l’Église. Et c’est la vraie Église. En rejetant ce qui ne va pas, il ne faut pas tout rejeter. Cela reste l’Église Une, Sainte, Catholique, Apostolique. » (Flavigny, 2 septembre 2012) (sans commentaires… !!!)

Cet affirmation étonnante contredit ouvertement ce que Mgr Lefebvre disait sur l’église conciliaire, dans la conférence citée plus haut : « … c’est nous qui avons les marques de l’Église visible. S’il y a encore une visibilité de l’Église aujourd’hui, c’est grâce à vous. Ces signes ne se trouvent plus chez les autres. » (Alors… aucune conclusion logique ?!!)

Et Mgr Lefebvre de répondre explicitement a Dom Gérard, qui invoquait comme raison pour se rallier à la Rome moderniste, la nécessité de rejoindre « l’Église visible », avec ces paroles : « Cette histoire d’Église visible de Dom Gérard est enfantine. C’est incroyable que l’on puisse parler d’Église visible pour l’Église conciliaire, par opposition à l’Église catholique que nous essayons de représenter et de continuer. » (Fideliter, n. 70 juillet-août 1989, p. 6)

2. OBTENIR NOTRE « LÉGITIMITÉ » DE L’ÉGLISE CONCILIAIRE.

Et comme conséquence de cette première erreur, ils affirment qu’il ne suffit plus à la Fraternité de reconnaître la validité de l’autorité du pape et des évêques actuels, ni de prier publiquement pour eux, ni de reconnaître certains actes légitimes (quand ils sont en accord avec la Tradition). Pour eux il faut « aller plus loin » et demander à l’église conciliaire de nous donner cette « légitimité » qui nous manquerait ! (Absolument, si c’est « l’Église visible » !!!)

Ici encore ils s’écartent ouvertement de Mgr Lefebvre qui affirmait que, tant que la crise de l’Église perdure, nous n’avons pas besoin de reconnaissance de l’église conciliaire, car la légitimité authentique sera un jour confirmée logiquement lorsque les autorités de l’Église seront retournées à la saine doctrine.

Mgr Lefebvre affirmait que nous n’avons pas besoin de l’église conciliaire pour nous donner une quelconque « légitimité » : « À quelle Église avons-nous affaire — moi je voudrais savoir, — si j’ai affaire à l’Église catholique, ou si j’ai affaire à une autre église, à une contre-église, à une contrefaçon de l’Église ?… Or je crois sincèrement que nous avons affaire à une contrefaçon de l’Église et non pas à l’Église Catholique. » (18 juin 1978)

3. NÉCESSITÉ D’UN ACCORD PUREMENT PRATIQUE.

Ensuite, en partant de leur double erreur, ils prônent la nécessité absolue d’un accord pratique avec les autorités actuelles, sans accord doctrinal préalable, contrevenant ainsi à ce que Mgr Lefebvre avait explicitement affirmé, surtout après 1988, et ce que le Chapitre Général (qui, rappelons-le, a plus d’autorité qu’eux) avait décidé en 2006.

Leur recherche actuelle d’un accord purement pratique est d’autant plus surprenante lorsqu’on sait que les discussions doctrinales récentes entre notre Commission Théologique et le Vatican sont arrivées à la conclusion qu’un accord doctrinal avec l’église conciliaire est impossible !

Rechercher donc pour la Fraternité un accord purement pratique avec la Rome actuelle, qui continue à être dans l’erreur, équivaut à une « opération suicide », car nous nous trouverions « intégrés » dans l’église conciliaire, dont toute la structure tient non seulement son origine du concile, mais est faite pour mettre en place les réformes conciliaires et postconciliaires. Nous savons suffisamment ce qui est arrivé aux huit communautés traditionnelles qui se sont ralliées à cette église conciliaire sans accord doctrinal préalable pour savoir qu’il nous arriverait inéluctablement la même chose…

Mgr Lefebvre plaçait clairement, surtout après les sacres d’évêques, comme condition préalable à tout dialogue futur avec l’église conciliaire, de résoudre d’abord la question doctrinale : « Je poserais la question au plan doctrinal : Est-ce que vous êtes d’accord avec les grandes encycliques de tous les papes qui vous ont précédés ? … Est-ce que vous êtes en pleine communion avec ces papes et avec leurs affirmations ? Est-ce que vous acceptez encore le serment anti-moderniste ? Est-ce que vous êtes pour le règne social de Notre Seigneur Jésus-Christ ? Si vous n‘acceptez pas la doctrine de vos prédécesseurs, il est inutile de parler. Tant que vous n’aurez pas accepté de réformer le Concile en considérant la doctrine de ces papes qui vous ont précédés, il n’y a pas de dialogue possible. C‘est inutile. Les positions seraient ainsi plus claires. » (Fideliter n°66, nov.-déc. 1988, p. 12-13)

4. LE MIRAGE DE « FAIRE UN PLUS GRAND BIEN. »

Ensuite, et afin de trouver une justification « positive » pour négocier avec la Rome conciliaire, ils affirment que cet accord purement pratique permettrait de faire un plus grand bien, car en étant « dans l’église visible » ils pourront convertir l’église conciliaire à la Tradition… C’est exactement le même argument qu’utilisèrent Dom Gérard et les prêtres de Campos pour justifier leur ralliement à la Rome conciliaire !

Notre Fondateur répondait dans une interview à cette perspective trompeusement « optimiste » avec beaucoup de réalisme en disant que : « Se mettre à l’intérieur de l’Église, qu’est-ce que ça veut dire ? Et d’abord de quelle Église parle-t-on ? Si c’est de l’église conciliaire, il faudrait que nous, qui avons lutté contre elle pendant vingt ans parce que nous voulons l’Église catholique, nous rentrions dans cette église Conciliaire pour soi-disant la rendre catholique ? C’est une illusion totale ! ce ne sont pas les inférieurs qui changent les supérieurs, mais les supérieurs qui changent les inférieurs. » (Fideliter No. 70 Juillet-août 1989)

Et les faits nous montrent que le peu de bien que les ralliés ont pu faire depuis 1988 ne justifie pas le plus grand mal qu’ils ont fait en abandonnant leur critique des erreurs conciliaires et de la nouvelle messe, en justifiant les agissements des papes postconciliaires, etc.

5. DES CONDITIONS PRÉALABLES SUFFISANTES ?

Encore, pour justifier cet accord, ils affirment que des conditions préalables, comme celles fixées par le dernier Chapitre général de juillet 2012, seraient suffisantes pour ne pas tomber dans les mêmes pièges que les communautés ralliées.

Mais, à part le fait que ces conditions sont irréalistes et insuffisantes pour nous protéger contre une « assimilation » et une « neutralisation » par l’église conciliaire, le Chapitre général a oublié les deux conditions les plus importantes, clairement demandées par Mgr Lefebvre : la conversion des autorités officielles de l’église, c’est à dire, par leur condamnation explicite des erreurs conciliaires, et d’être exemptes du nouveau code de droit canon.

Mgr Lefebvre avait affirmé que même si la Rome moderniste nous accordait certaines conditions préalables, ce serait insuffisant pour signer un accord avec eux. Voici ce qu’il dit au Card. Ratzinger : « Éminence, voyez, même si vous nous accordez un évêque, même si vous nous accordez une certaine autonomie par rapport aux évêques, même si vous nous accordez toute la liturgie de 1962, si vous nous accordez de continuer les séminaires et la Fraternité, comme nous le faisons maintenant, nous ne pouvons pas collaborer, c’est impossible, impossible, parce que nous travaillons dans deux directions diamétralement opposées : vous, vous travaillez à la déchristianisation de la société, de la personne humaine et de l’Église, et nous, nous travaillons à la christianisation. On ne peut pas s’entendre. » (Retraite à Écône, 4 septembre 1987)

Aussi Mgr Lefebvre mettait la conversion de Rome comme condition essentielle pour faire un accord lorsqu’il adressait ces paroles aux quatre futurs évêques : « …confiant que sans tarder le Siège de Pierre sera occupé par un successeur de Pierre parfaitement catholique, en les mains duquel vous pourrez déposer la grâce de votre épiscopat pour qu’il la confirme. » (29 août 1987)

Et concernant le Code de droit canon, que Mgr Lefebvre disait être « pire que la réunion d’Assise », comment garderions-nous notre identité en continuant notre combat, si nous nous trouvons sous le régime la loi commune de l’église conciliaire qui est le nouveau Code de droit canon ? Ne voient-ils pas que le nouveau code a été précisément fait pour appliquer les reformes conciliaires et non pas pour sauvegarder la Tradition ?

6. VATICAN II EST SURMONTABLE !

Et pour surmonter l’impasse doctrinale qui représente le Concile Vatican II et le « magistère » post-conciliaire, on a vu partout dans leurs conférences, sermons et interviews un dessin explicite et répété de minimiser les erreurs conciliaires, afin de préparer les esprits à la réconciliation avec la Rome conciliaire.

N’a-t-on pas écouté avec stupéfaction Mgr Fellay, dans une interview au Catholic News Service, affirmer que « Le concile présente une liberté religieuse qui est en réalité très, très limitée ; très limitée » ? Et aussi affirmer que la conclusion des discussions doctrinales avec Rome était que « nous voyons que beaucoup de choses que nous aurions condamné comme étant du concile, en réalité ne sont pas du concile, mais qui viennent d’une compréhension commune de celui-ci. » ! Ou encore : « Le concile doit être mis DANS la grande Tradition de l’église, doit être compris à l’intérieur de celle-ci, et en relation avec celle-ci. Ce sont des affirmations avec lesquelles nous sommes totalement d’accord, totalement, absolument. » (11 mai 2012)

Et le seul texte (incomplet) connu du dernier préambule doctrinal qu’ils présentèrent à Rome en avril, et donné par l’abbé Pfluger dans une conférence, trahit non seulement le même désir de minimiser les erreurs conciliaires mais même de les accepter : « …l’entière Tradition de la foi catholique doit être le critère et le guide de compréhension des enseignements du Concile Vatican II, lequel à son tour éclaire certains aspects de la vie et de la doctrine de l’Église, implicitement présents en elle, non encore formulés. » (St Joseph des Carmes, 5 juin 2012)

Le fait qu’ils aient laissé passer la réunion interreligieuse d’Assise III sans la condamner énergiquement n’était-il pas aussi un signe révélateur ? Ils ont même demandé à certains membres de la Fraternité de ne pas le faire.

Et, ce qui est plus inquiétant, c’est que cette minimisation des erreurs du concile semble venir de loin… puisque Mgr Fellay affirmait déjà en 2001 (!) dans une interview que : « Accepter le concile ne nous fait pas problème, » « Cela donne l’impression que nous rejetons tout de Vatican II. Or, nous en gardons 95%. » (Quotidien suisse La Liberté, 11 mai 2001)

Au lieu d’écouter des avertissements répétés leur demandant de ne pas signer un accord pratique, ils ont dédaigneusement répondu à la lettre des trois évêques avec des paroles très dures… en insinuant qu’ils étaient « sédévacantistes », « schismatiques » et qu’ils transformaient les erreurs de Vatican II en « super hérésies. »

La liste serait trop longue pour citer d’autres affirmations de Menzingen qui vont dans le sens d’un affaiblissement de leurs positions doctrinales. On constate également un affaiblissement de la doctrine chez d’autres membres la Fraternité qui sont en faveur des accords. J’ai pu voir comment certains confrères, que je connaissais comme étant fermes dans leur condamnation du concile et des papes postconciliaires, ont maintenant des positions « édulcorées » et sont très en faveur d’un ralliement à la Rome moderniste…

7. GRAVES ERREURS CONTRE LA PRUDENCE.

En plus de leurs erreurs au niveau des principes, on peut constater des erreurs graves de jugement, qui ont été aussi la cause de la division interne la plus grave, en profondeur et en extension, que la Fraternité n’ait jamais connue.

Par des agissements imprudents, ils ont préféré sacrifier l’unité et le bien commun de la Fraternité pour suivre l’ordre du jour de la Rome moderniste, comme ils l’ont affirmé dans leur réponse à la lettre aux trois autres évêques de la Fraternité : « Pour le bien commun de la Fraternité nous préfèrerions de loin la solution actuelle de statu quo intermédiaire mais manifestement Rome ne le tolère plus. » (14 avril 2012)

Mgr Fellay indiqua aussi qu’il était presque « inévitable » qu’une partie de la Fraternité ne suivrait pas au cas d’un accord avec Rome : « Je ne peux pas exclure qu’il aurait peut-être une scission [dans la Fraternité]. » (Interview au Catholic News Service) et prit ainsi le risque de diviser gravement la Fraternité.

Ils ont donc préféré agir sans tenir compte des avertissements des trois autres évêques, de certains supérieurs et membres de la Fraternité et même des communautés traditionalistes amies, qui leur demandaient de ne pas signer un accord purement pratique.

Cette attitude a profondément choqué beaucoup de membres de la Fraternité et créé une division interne qui a gravement miné leur crédibilité à la gouverner, et de même, parmi les communautés amies, la confiance est toujours bien diminuée.

8. QUI A TROMPÉ QUI ?

Quand on entend leurs explications (excuses ?) depuis quelques mois à propos des supposées « vraies raisons » qui les ont emmenés si loin dans leurs concessions à la Rome moderniste, on s’aperçoit que ce ne sont pas tellement les autorités romaines qui les ont trompé, mais qu’ils se sont trompés eux-mêmes ! Car s’ils ont décidé, imprudemment, d’écarter les réponses qui leur venaient des canaux officiels du Vatican, concernant la vraie pensée du pape, pour privilégier d’autres canaux soi-disant « officieux » : cela n’améliore pas leur réputation de supérieurs prudents

Ainsi ils ont refusé de voir que tout ce que ces canaux « officieux » leur disaient était soit des commérages, soit de la manipulation, car leur désir d’arriver à un accord était devenu tellement une « obsession », qu’ils ont fini par tout croire ! À qui la faute ? à eux-mêmes !

Comment, dans un domaine si grave, ont-ils pu agir d’une façon si légère ? Dans n’importe quelle institution, même séculière, un tel agissement conduit inéluctablement à la démission des responsables, car la confiance a été trop atteinte. « On prend ses responsabilités », comme l’abbé Pfluger menaçait de le faire si les accords échouaient…

Au fait, s’ils n’ont pas donné leur démission, c’est parce qu’ils continuent à croire aux accords. Ils n’ont toujours pas tiré les leçons de leurs agissements ! Il est évident que, malgré certains obstacles, eux-mêmes et le Vatican feront tout pour « ressusciter » les conversations. L’expulsion de Mgr Williamson apparaît ainsi clairement comme un « signal révélateur » pour relancer les conversations, parce que cette expulsion était, au moins pour le Vatican, une condition sine qua non pour un accord.

En outre, nous trouvons chez Mgr Fellay un manque grave de jugement pratique sur les idées fausses du pape. Comment peut-il imaginer que Benoît XVI serait prêt à nous reconnaître « en laissant de côté notre acceptation du concile », comme il le lui a écrit en juin 2012 ? Ne savent-ils pas que le concile est « non-négociable » pour la Rome moderniste ? Est-ce naïveté de sa part, ou simplement prendre ses désirs pour des réalités ? En tout cas, en cela il manque gravement à la prudence dans des matières doctrinales.

9. DES PERSÉCUTIONS INJUSTES.

Et finalement, pour comble d’aveuglement et d’entêtement sur la voie de la « réconciliation » avec la Rome moderniste, ils ont entrepris des persécutions injustes, afin de supprimer toute opposition aux accords, autant au dedans qu’en dehors de la Fraternité. Depuis on a vu toute une série d’intimidations, de monitions, de mutations, de retardements aux ordres, d’expulsions de prêtres et même de l’un de nos évêques !

Ils persécutent et renvoient implacablement des personnes qui s’opposent à leur ralliement avec la Rome moderniste, et en même temps ils affirment cyniquement qu’ils ont l’intention de continuer à faire opposition… à l’intérieur de l’église officielle une fois qu’elle les aura reconnu !

En fin de comptes, ils ont établi un gouvernement autoritaire, voire une véritable dictature dans la Fraternité, afin d’écarter tout obstacle qui s’oppose à leurs plans de ralliement à la Rome moderniste.

Ainsi donc, nous voyons comment Mgr Fellay et ses Assistants ont changé radicalement les principes et buts fondamentaux de la Fraternité établis par notre Fondateur dans cette crise de l’Église. Ils ont passés outre les décisions importantes du chapitre général de 2006, qui interdisait un accord pratique avec l’église officielle sans accord doctrinal préalable. Ils ont sciemment ignoré les avertissements des personnes prudentes qui leur conseillaient de ne pas passer d’accord pratique avec la Rome moderniste. Ils ont porté atteinte à l’unité et au bien commun de la Fraternité en l’exposant à un danger de compromis avec les ennemis de l’église. Et enfin, ils se contredisent eux-mêmes en affirmant le contraire de ce qu’ils ont dit il y a à peine quelques années !

Ils ont donc trahit l’héritage de Mgr Lefebvre, les responsabilités de leurs charges, la confiance de milliers de personnes et même de ceux qui, trompés par eux, continuent à leur faire confiance.

Ils ont manifesté une volonté déterminée d’emmener la Fraternité, coûte que coûte, au ralliement avec nos ennemis.

Peu importe si les accords avec l’église conciliaire ne sont pas encore conclus aujourd’hui, ou ne se feront pas dans l’immédiat, ou jamais… un danger grave demeure pour la Fraternité, car ils n’ont pas rétracté les faux principes qui ont guidé leurs agissements destructeurs.

Je constate aujourd’hui avec douleur qu’en voulant en quelque sorte identifier abusivement leurs jugements et décisions avec la Fraternité elle-même, ils ont fini par la confisquer, comme si elle était leur propriété personnelle, oubliant qu’ils n’étaient que des serviteurs nommés pour un temps déterminé.

Ce constat est d’autant plus douloureux et inquiétant, lorsqu’on sait que de la fidélité de la Fraternité à sa mission dépend le salut de tant d’âmes et aussi la restauration de l’Église toute entière. Que Dieu ait pitié de la Fraternité ! (Non ! Dieu aura peut-être pitié de certains clercs et fidèles, mais Il n’aura pas pitié de la Fraternité, parce que c’est impossible !)

Source : http://nonpossumus-vcr.blogspot.fr/2012/12/una-nueva-voz-se-levanta-habla-el-padre.html

* * *

Et bien sûr, Max Barret trouve cela bien !…

De : MAX BARRET <barret.max@free.fr>
Date : 10 décembre 2012 15:37
Objet : Information

Veuillez trouver en pièce jointe une étude fort importante de M. l’abbé Juan Carlos Ortiz (FSSP X).

L’abbé Ortiz fait preuve d’un grand courage pour publier cette analyse car il risque l’exclusion de la Fraternité dont il est un prêtre fidèle depuis 28 ans. Le fait est devenu courant. Il fut l’un des deux prêtres qui découvrirent la supercherie d’une « prêtresse » suisse… qui faisait l’admiration de Mgr Fellay ! Je puis envoyer la narration de cette lamentable aventure à ceux qui me le demanderont.

 

Written by Pierre Legrand

décembre 11th, 2012 at 1:31 pm

Posted in Abbé Ortiz,FSSPX,Opposition au Ralliement

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Mgr Williamson : DÉCISION CAPITALE

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Mgr Richard Williamson parle librement pour la première fois depuis son exclusion…

Accrochez-vous bien, mes amis. Ce sera la randonnée de notre vie. Faisons-en la randonnée qui nous mène au Paradis ! (Mgr Williamson in Commentaire Eleison N°276)

 

Ndlr du CatholicaPedia : Les accentuations sont de nous.

 

Numéro CCLXXVI (276)

27 octobre 2012


 

Décision Capitale

Ainsi, l’exclusion de la Fraternité Saint Pie X de l’un des quatre évêques consacrés pour son service par Mgr Lefebvre en 1988 est maintenant officielle. Il s’agit d’une décision importante de la part des dirigeants de la FSSPX, et non pour des raisons personnelles, mais en raison de la suppression de ce que beaucoup ont considéré être le plus grand obstacle au sein de la FSSPX à une fausse réconciliation entre la Tradition catholique et la Rome conciliaire. Maintenant qu’il est parti, la Fraternité peut plus facilement continuer sa glissade dans le libéralisme commode.

Si le problème était simplement sa personne, il pourrait ne pas y avoir de conséquences trop graves. Il a 72 ans (« il est plus ou moins gaga ») et il ne lui reste plus trop d’années actives devant lui. On pourrait l’ignorer complètement ou le discréditer encore plus, le cas échéant, et le laisser fulminer à son aise dans sa retraite isolée. Mais si de fait son exclusion signifie le rejet de l’opposition à Rome qu’il représentait, la FSSPX est alors en difficulté, et loin de résoudre ses tensions intérieures en ayant fait de lui un exemple, elle risque maintenant d’être déchirée par les dissensions silencieuses ou les contradictions ouvertes.

La raison en est que Mgr Lefebvre a fondé la Fraternité Saint Pie X pour résister à la destruction de l’Église : de la foi catholique par le Concile et ses 16 documents, de la pratique de cette foi par la nouvelle messe avant tout. Depuis le début de la Fraternité, la résistance au Concile fait partie intégrale de sa nature. Or, on ne peut pas défaire la nature d’une chose sans défaire la chose. Il s’ensuivrait que par cette exclusion la FSSPX de Mgr Lefebvre est en voie d’être défaite, et elle sera remplacée par quelque chose de tout à fait différent. En fait, on a pu observer cette transformation depuis de nombreuses années. L’exclusion n’est simplement qu’un coup final.

Non pas que Mgr. Lefebvre était principalement ou uniquement contre le Concile. Il était avant tout catholique, un évêque catholique, un vrai pasteur des âmes, comme il ressort de ses écrits d’avant le Concile. Mais une fois que cette catastrophe indicible pour l’Église eut lieu, il reconnut très vite que la tâche la plus urgente pour la défense de la Foi était de résister à la révolution de Vatican II qui s’emparait de millions de cœurs et d’esprits catholiques. D’où sa fondation en 1970 de la FSSPX qui permettrait d’utiliser exclusivement le rite tridentin de la messe. D’où sa fameuse Déclaration de novembre 1974, qui était comme une charte des principes catholiques qui inspirent la résistance de la FSSPX. Seuls la conversion et le retour des autorités de l’Église à la vraie foi peuvent justifier l’abandon de ces principes. Une telle conversion ou un tel retour ont-ils eu lieu ? En aucune façon. Bien au contraire.

Et l’avenir ? Pour combler le vide laissé par l’abandon des objectifs de Mgr. Lefebvre, il est probable que la FSSPX officielle va se précipiter bientôt dans les bras de Rome, en particulier si la conscience de Benoît XVI le pousse à mettre fin au « schisme » avant sa mort. L’exclusion de l’évêque peut ou non avoir été une condition préalable posée par Rome pour un accord entre Rome et la FSSPX, mais en tout cas elle en favorise certainement un. Les prêtres de la Fraternité qui voient clair pourraient se terrer pour le moment et attendre que le vent semé soit suivie par la tempête à récolter. Les laïcs de la FSSPX pourraient assister à des messes de la Fraternité, pour l’instant, quitte à surveiller le moment où la transformation mentionnée ci-dessus commence à menacer leur foi. Quant à l’évêque exclu, les dons pour lui ou sa cause devront attendre que tout soit arrangé pour les recevoir. Mais ne doutez pas d’une chose : il n’entend pas prendre sa retraite.

Accrochez-vous bien, mes amis. Ce sera la randonnée de notre vie. Faisons-en la randonnée qui nous mène au Paradis !

 

Kyrie eleison.

F$$PX : Mgr Tissier, un autre leurre !

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La F$$PX à la dérive vers la Rome apostate : récit de l’intérieur par l’abbé Chazal : l’infâme Tissier de Mallerais au service de Ratzinger.

 

Nous l’avons déjà signalé plusieurs fois, le pleutre Mgr Tissier de la F$$PX est le personnage central qui étouffe la réaction en France, au profit de la subversion Schmidberger-Fellay.

Beaucoup n’ont pas encore compris le véritable rôle de cet évêque, tout comme celui de son confrère dans l’épiscopat : Richard Nelson Williamson. Deux leurres de l’opposition ! L’un étiqueté « nazi » pour les “plus durs”, l’autre vilement soumis pour les “plus timorés”…

Tout comme le site récent (néo-antiaccordiste) antiModernisme.info qui publie vaillamment « Été chaud 2012, Mgr Williamson sur les pas de Mgr Lefebvre » ! (dont nous vous avons parlé ici), le forum récent (néo-antiaccordiste) de la Gentiloup est en adoration devant ces deux leurres Bernard Tissier et Richard Nelson Williamson :

Gentiloup :

Attention, ce témoignage est unilatéral. Il s’agit du rapport d’entretien que l’abbé Chazal a eu avec Mgr Tissier de Mallerais. L’abbé Chazal exprime tout le contraste qui existe entre Mgr Tissier de Mallerais et lui-même, entre l’esprit traditionnel français et l’esprit démocratique et individualiste américain.
Les deux facettes ne sont pas mises en lumière sur un pied d’égalité puisqu’elles sont présentées toutes les deux par l’une des parties: l’abbé Chazal. Il faut garder cela à l’esprit pour ne pas se laisser subjuguer.

Cela me rappelle l’épisode des « neuf contre Mgr Lefebvre » ; Neuf prêtres américains que Mgr Lefebvre avait dû exclure de la FSSPX en raison de leur individualisme exacerbé. Cet épisode a été rapporté il y a peu sur Tradinews par l’abbé Cekada. L’abbé Cekada et ses huit amis prêtres, ne trouvaient pas Mgr Lefebvre assez dur sur la doctrine.

L’abbé Chazal nous dit que Mgr Tissier de Mallerais et lui font la même analyse doctrinale, mais qu’ils se séparent sur les moyens.
L’abbé Chazal nous somme donc, en quelque sorte, avec beaucoup de candeur, de choisir entre  lui et Mgr Tissier de Mallerais. Entre un évêque qui nous guide depuis 35 ans sans avoir jamais failli, et un  abbé Chazal que nous découvrons depuis deux mois seulement…

Entre les deux je ne choisis pas, je suis le chef parce que je lui fais confiance comme je lui ai toujours fait confiance!

Je fais surtout confiance en la mission divine de la FSSPX, mission divine qui a été confirmée par l’incroyable refus d’accord que le Pape a signifié à Mgr Fellay le 13 juin 2012. Refus qui ne peut s’expliquer que par une intervention de la Sainte Providence. Les signes que Notre-Seigneur nous envoie ne peuvent pas être ignorés.

http://lefebvristes.forum-box.com/t733-rapport-d-entretien-par-l-abbe-Chazal-qu-il-a-eu-avec-Mgr-Tissier-de-Mallerais.htm

Quel aveuglement !

Mgr Tissier a véritablement un sale rôle, peut-être le pire de tous ! Vraiment un maraud mîtré !

Que cet évêque a du souci à se faire pour le jour du juste jugement de Dieu !

Maintenant, mon cher lecteur, pardonnez-moi d’avoir été si long sur la pensée de Mgr Tissier. C’est parce qu’il reflète la pensée de tant de prêtres que j’ai pu rencontrer en France, qui est le haut lieu de la dissidence à Menzingen, mais qui est aussi complètement paralysée. Les français sont comme ça : à moins qu’un chef n’émerge, prenne les choses en main et mène au combat, personne ne monte à l’assaut.

Aux États-Unis, c’est l’inverse : environ 14 sont fermement opposés à Menzingen et peut-être 50% sont tout simplement lassés personnellement d’un accord avec Rome, mais suivraient les ordres, tandis que le reste est en faveur de l’accord et parfois le disent ouvertement. Il n’y a donc pas une forte opposition contre Menzingen, mais il y a proportionnellement plus de prêtres en résistance ouverte (10) qu’en France (2).

L’un des plus importants de ces esprits français que j’ai pu rencontrer est l’abbé Gleize, qui m’a déposé à Morgon le 17 Août. Nous avons parlé pendant cinq heures ; quel grand esprit, droit et clair ! » Abbé Chazal


Menzingen a voulu si catégoriquement centraliser toutes les propriétés ces dernières années. » Abbé Chazal

Nous vous rappelons néanmoins que l’abbé Chazal manifeste toujours les mêmes tares que nous vous avons signalées précédemment  !!! (cf. archives du blogue « Abbé Chazal ») …encore une voie sans issue !

* * *

24 septembre 2012

[Abbé Chazal] Les buts de la guerre

SOURCE – Abbé Chazal (réfractaire) – Version française de  “War aims” , par « Avec l’Immaculée » – 21 septembre 2012


Cebu, le 21 septembre 2012

Abbé François Chazal

Depuis ce mois fatidique de mai 2012, mon intention est toujours clairement restée la même : « Que la FSSPX et la Nouvelle Rome restent séparées jusqu’à ce que Rome se convertisse ». C’est ce que l’on appelle une condition de victoire.

Maintenant, après trois mois de combat ardent de la part des prêtres, des évêques, des moines et des fidèles, on constate que Mgr Fellay opère une marche arrière assez importante, ce qui est tout à son honneur. C’est aussi très rassurant, en ce sens que Son Excellence ne croit pas en sa propre infaillibilité, après tout.

Durant ces évènements, certains d’entre nous ont été sévèrement réprimés, comme il fallait s’y attendre, et la question se pose maintenant de savoir s’il faut cesser d’interroger ouvertement nos supérieurs, s’il faut rentrer dans le rang, démanteler ce réseau embryonnaire de prêtres qui vient d’émerger, éviter de diviser le troupeau et cesser des combats inutiles avec nos confrères.

L’humilité est la meilleure disposition pour répondre à cette question, mais comme dit saint Thomas, l’humilité est fondée sur la vérité.

Alors, qu’est-ce qui est le mieux : continuer à recevoir des coups pour l’amour de la vérité, tout en combattant humblement les supercheries du diable qui demeurent encore, ou bien déclarer que la guerre est gagnée pour le moment, écrire le document promis « War won » [guerre gagnée], et abandonner la sécurité de la FSSPX aux gros bonnets de la FSSPX ?

Eh bien, deux points : tout d’abord, nous ne sommes rien et, d’autre part, la bête respire encore. Que se passerait-il si le peu nous sommes continuait à vouloir démasquer le prince du mensonge, à satisfaire les besoins de ces âmes qui veulent profiter de notre sacerdoce et qui attendent patiemment que l’objectif de notre combat soit atteint ?

Première partieLa Bête respire encore

La crise de la FSSPX continue tant que sa tête, Mgr Fellay, enseigne des erreurs et permet aux erreurs de se propager, divisant ainsi le troupeau. Autrement, ce sont les 20 prêtres de la résistance (en septembre 2012) qui se sont rendus coupables de diviser le troupeau. Faisons donc un examen de la tête de la FSSPX. Heureusement, j’ai pu voir Mgr Fellay le 4 septembre. Je lui ai parlé pendant une heure et demie, à peine 72 heures avant sa marche arrière à Écône lors de la grande conférence aux prêtres, le 07/09/2012.

Pendant environ 20 minutes ou plus, Monseigneur Fellay me réprimanda pour mon comportement scandaleux, destructeur et révolutionnaire et pour ce refus terrible d’arrêter mes activités, etc., puis il m’a demandé la raison d’une telle obstination.

Je lui ai répondu : « Parce que je crois que vous avez une nouvelle théorie sur Vatican II : vous dites que le Concile est erroné, mais que ses erreurs ne sont pas insurmontables. »

J’ai été prévenu par l’abbé Koller : Mgr Fellay est un homme intelligent, on ne peut pas l’accuser d’être simplement en faveur de Vatican II, c’est beaucoup plus compliqué que cela. Mgr Fellay connaît son public.

Son Excellence a répondu : « Mgr Lefebvre pensait comme cela à un moment donné, et il a signé les textes du Concile ». Ensuite, je pense qu’il s’est rendu compte qu’il avait omis de nier l’accusation et a commencé à marteler l’idée qu’il est bien contre le Concile Vatican II. Il m’a accusé de m’obstiner à lui faire dire qu’il aime Vatican II alors que c’est le contraire qui est vrai, qu’il est celui qui sait le mieux quelles sont ses pensées.

Alors je lui montrai ma petite collection de huit de ses citations, appelée « J’excuse le Concile » et il a répondu : « Ce n’est pas ce que j’ai dit … Du début à la fin nous avons été en désaccord avec Rome sur le Concile Vatican II, et c’est pourquoi les négociations ont échoué. Vous fondez toute votre position sur une fausse supposition de ce que nous pensons (à propos de Vatican II). »

Quand il eut terminé, je lui demandai alors candidement : « Si vous êtes vraiment contre Vatican II, pourquoi, Monseigneur, étiez-vous si silencieux sur Assise III ? » Se référant à une phrase prononcée à St Nicolas du Chardonnet, il dit qu’il faisait siennes toutes les condamnations de Mgr Lefebvre sur Assise. Cela sonnait bizarrement et l’abbé Nély s’est précipité à la rescousse, en expliquant combien Assise III était vraiment mauvais. Ne comprenant pas, j’ai rappelé à Monseigneur son NON résolu, lorsque j’étais avec lui à Cebu, et que je lui ai demandé d’adopter une position forte et publique contre Assise III. (Il a dit la même chose aux frères Pfeiffer à l’époque).

Ensuite, j’ai demandé pourquoi il y avait si peu de différence entre DICI et les autres sites Ecclesia Dei, ou même Zenit sur le sujet. Il n’y a eu absolument aucune réponse à cette question. J’ai alors dénoncé le silence devant les scandales doctrinaux de Rome de ces trois derniers mois, scandales que nous pouvons vérifier en lisant L’Osservatore Romano. Ce journal a été passé au filtre des lunettes roses de DICI pour ne nous dire que des bonnes choses à propos de Benoît XVI cet été. Nous n’avons pas besoin de savoir que le pape, cet été, a fait l’éloge de Vatican II en permanence, a insisté sur le fait que les musulmans restent musulmans, qu’il s’apprête à béatifier le successeur d’Escriva, continue à soutenir les Focolari et d’autres mouvements néo-chrétiens, loue le pluralisme et la liberté religieuse comme une solution à la persécution au Moyen-Orient, etc.

Si nous connaissions ces faits, ils obscurciraient la bonne nouvelle opinion que nous avons de Benoît XVI, et ils nous éclaireraient sur le fait que les erreurs de Vatican II font toujours rage.

DICI est le porte-parole de Menzingen. Ce site est géré professionnellement et prépare à long terme un accord avec la nouvelle Rome, grâce à une utilisation massive de peinture rose, parallèlement à la marche arrière actuelle. En fait, il n’y a pas de marche arrière sur DICI. Sur tous ces points, je n’ai pas pu obtenir des éclaircissements de Monseigneur Fellay.

Ensuite, j’ai soulevé la question de l’interview sur CNS du 11 mai 2012, et plus précisément le problème des paroles de Mgr Fellay à propos de la liberté religieuse et voici ce qu’il a dit : « Sur CNS, je parlais aux catholiques américains qui portent aux nues la liberté religieuse. Le fondement, c’est le récipiendaire (ou récepteur). Ce « très limitée » est le contraire de ce que vous me faites dire. Je montrais qu’il y a un moyen de traiter le problème. On s’est écarté de mon propos. »

(La philosophie moderne base tout sur l’esprit de celui qui connaît, sur le sujet récepteur, tandis que la philosophie catholique base tout sur la chose connue, la “chose” qui existe en elle-même, que cela nous plaise ou non)

J’ai alors senti que j’en avais assez entendu, j’ai compris que j’étais à présent certain de ce dont je voulais m’assurer : c’est que l’esprit de mon Supérieur général n’est plus ancré dans la vérité catholique, mais que ses idées se déplacent tantôt à droite, tantôt à gauche, tantôt sur le “oui”, tantôt sur le “non”.

En relisant la transcription de cet entretien, je vois que le même schéma se reproduit continuellement :

– Les choses ont changé à Rome, MAIS cela ne signifie pas que tout a changé.

– Le Pape veut reconnaître la FSSPX, MAIS son désir est bloqué par Vatican II et les évêques modernistes.

– Rome nous accorde déjà l’exemption de la tutelle diocésaine, MAIS il y a des problèmes pour ouvrir de nouvelles maisons.

– Cela ne va pas marcher si nous demandons l’autorisation des évêques, MAIS il y a tellement d’évêques novus ordo qui nous appellent.

– … Nous avons notre propre apostolat MAIS tout évêque a le pouvoir absolu.

– Nous devrions être traités à égalité avec les évêques, MAIS il est normal que l’évêque ait son mot à dire (sur nous).

– Rome acceptera peut-être de mettre ses erreurs au niveau d’une opinion que nous pouvons attaquer, MAIS Rome absolutise le Concile.

Nous avons encore eu quelques MAIS à la conférence d’Écône :

– Le Pape croit encore à Vatican II, MAIS il veut nous reconnaître.

– Le principe de 2006 (aucun accord pratique jusqu’à ce que Rome se convertisse) est vrai, MAIS qu’est-ce que nous entendons par « conversion de Rome » ? Cela ne pourrait-il être quelque chose de graduel ou de progressif ?

– L’offre de Rome était remarquable, MAIS, je vous le garantis, je n’ai jamais été intéressé par un accord.

Sur ce dernier MAIS, je vous demande de relire la lettre du 14 Avril pour voir si cela est authentique ?

Pas étonnant que nous soyons accusés d’être régulièrement tantôt noir tantôt blanc… c’est parce que l’enseignement officiel de la Fraternité Saint Pie X est maintenant tout gris

Donc j’ai senti que nous en avions assez dit, qu’il n’y avait pas besoin de toucher la question un peu plus complexe du Magistère, la question de notre utilisation retrouvée et élargie du nouveau Code de droit canonique, ainsi que d’autres questions. J’ai eu le temps de m’excuser pour l’utilisation, dans le passé, de quelques expressions injustifiées ou irrespectueuses, j’ai mangé deux fois à la table de Monseigneur, j’ai été autorisé à dire ma messe privée sur un autel latéral (contrairement à Manille), j’ai visité un endroit qui a un charme particulier et j’ai été très gentiment remis au train par l’abbé Sélégny qui, en tant que témoin, m’a promis de m’envoyer une transcription détaillée de la conversation. Je tiens à dire que Monseigneur Fellay a été juste envers moi, qui suis un homme totalement opposé à ses idées et en pleine guerre contre lui.

Les idées de Mgr Fellay et la propagation incontrôlée du libéralisme dans la Fraternité Saint Pie X ont également été l’objet de ma visite à un autre évêque, et puisque l’abbé Couture utilise cet évêque contre moi, eh bien, je vais raconter pour ma défense tous les détails de cette visite.

Monseigneur Tissier de Mallerais a accepté de me voir le 16 Août à Écône. Pendant 15 minutes, j’ai chancelé sous une puissante bordée épiscopale, j’ai tremblé de tous mes membres sous la froide colère de Monseigneur Mgr Bernard Tissier de Mallerais. Mon attitude, a-t-il dit, était complètement hors de propos, je prenais sur moi une tâche qui ne m’appartenait pas et je faisais une démonstration de désobéissance totale

J’ai essayé de récupérer en disant que j’avais de graves difficultés doctrinales avec Mgr Fellay en montrant, comme d’habitude, ma petite collection de citations appelé « J’excuse le Concile ». Son Excellence a répondu : « Je sais, je sais, j’ai 10 fois plus de citations [de Mgr Fellay] favorables à Vatican II que vous ne connaissez pas ! »

« Mais, Monseigneur, comment pouvons-nous être si tranquilles à ce sujet et à propos du résultat lamentable du Chapitre Général ? »

« Le Chapitre général, répondit-il, a été un désastre ; j’ai signé de mon nom, parce que c’était une action collégiale, mais certainement pas pour dire que j’étais d’accord avec le contenu. Par conséquent faites confiance en ce que font les généraux, acceptez votre nomination en France et tenez-vous tranquille pendant au moins trois mois. »

« Monseigneur, le navire prend l’eau, il se déchire sous la ligne de flottaison. J’admire ce que vous et d’autres avez fait pour essayer de le sauver, mais vous savez très bien que l’erreur se propage maintenant à travers les canaux officiels de la FSSPX. Comment pouvez-vous compenser le poids de l’institution, les professeurs mis en place dans les séminaires, les sermons édulcorés et publications … Nos fidèles fuient de moins en moins loin les messes d’indult, font des compromis pour les cérémonies de mariage, pratiquent de plus en plus les méthodes naturelles de contraception sans les motifs graves demandés par Pie XII, faisant de ces méthodes naturelles une porte ouverte à des formes plus mauvaises de contraception. Leurs esprits sont infectés par DICI. Il est naturel pour eux de faire confiance aux deux assistants qui vont encore plus loin que Monseigneur Fellay et prêchent la bonne nouvelle que Rome a changé… »

J’ai continué ainsi un certain temps, acceptant des corrections sur certains points, comme sur le fait que nous ne pouvons pas tenir le pape comme entièrement responsable de la nomination de mauvais évêques dans le monde entier. Sinon, je lui ai dit qu’il pouvait me désavouer autant qu’il le voulait, mais que le silence de cet été était « contre-nature », antinaturel : « Je ne peux pas l’accepter et je ne l’accepterai pas, même si je suis maltraité et chassé. Je ne peux pas accepter ce nouveau massacre des âmes qui est préparé davantage par l’érosion des esprits que par la signature effective d’un accord avec Rome. Si seulement, Excellences, vous aviez fait publiquement opposition à Menzingen, je serais heureux de rentrer dans le rang et suivre le capitaine. Je suis d’accord que ce n’est pas mon travail de parler, mais si les bergers sont endormis, les chiens sont la ligne de résistance suivante, quand les loups sont entrés dans la grange.

Si l’on parle des erreurs en général, cela passe souvent au-dessus de la tête des fidèles. Je ne trouve pas que la bataille tourne bien, j’ai donné pendant 12 ans le bénéfice du doute à mes supérieurs, en écrivant des lettres et en étant très obéissant. En six autres années, Mgr Fellay aura amplement le temps de mettre des supérieurs neutres ou libéraux en position et il sera impossible de faire changer le navire de direction.

Vous n’êtes pas le seul, Monseigneur, à être poussé dans vos retranchements ; L’abbé Peter Scott a à peine dit quelque chose en Mars, et après avoir été circonvenu par l’abbé Rostand, il est maintenant sur le point d’être envoyé au Zimbabwe. L’abbé Hewko n’a fait aucune attaque contre Menzingen à la première messe de l’abbé Reuter et s’est retrouvé lourdement sanctionné. De nombreux autres prêtres sont dans le même cas. Cela n’augure rien de bon pour l’avenir. Si c’est la façon dont ils traitent les prêtres, alors qu’aucun accord n’est signé, comment sera-ce le jour de l’accord, quand on fera rentrer tout le monde dans le rang ?

Ce que je fais ressemble en effet à une rébellion, mais je ne demande pas que tout le monde fasse de même. Si je me trompe, le navire ne coulera pas et je mourrai heureux, mais si j’ai raison d’avertir les passagers, il y en aura plus de sauvés, si la tragédie arrive vraiment. Le problème vient de la passerelle de commandement du navire, et votre résistance sous le pont est impressionnante, mais ne fait que retarder le résultat final. Certains prêtres doivent au moins faire le travail d’exposer la source des erreurs. »

Le naufrage de la Fraternité par Fellay

Le naufrage de la Fraternité Saint-Pie X par Fellay

À ce moment, Monseigneur a été refroidi. J’avais déjà discuté de beaucoup de ces faits avec lui quand il est venu aux Philippines l’an dernier. Je comprends que c’est son amour de la Fraternité, son désir de garder une armée unie qui le motive, mais je vois aussi que la Fraternité n’est plus unie sur la doctrine, je vois que les libéraux l’attaquent de plus en plus et refusent de publier son livre sur les erreurs de Benoît XVI. En fait, on commence à le réduire au silence et le pire est à venir.

Je me sentais très triste pour lui parce que, tout au long de cet entretien, il y avait une telle sincérité en lui, même lorsqu’il me réprimandait. Je ne crains pas d’être réprimandé par un homme si honnête, et je crois que Mgr Tissier prêchera toujours contre la Rome d’aujourd’hui et nous dira de nous garder hors de sa portée.

Pour vous dire la vérité, il n’est toujours pas d’accord avec ce que je fais, à ce jour. Il a écrit à l’abbé Pivert (mon directeur spirituel) pour me contraindre, en répétant le même argument, en écrivant que les erreurs de Mgr Fellay sont 10 fois plus nombreuses que ce qu’elles apparaissent en public et que le Chapitre Général est une catastrophe, mais qu’il n’y a aucune raison de lancer une telle attaque prématurée contre la direction de la FSSPX.

Maintenant, mon cher lecteur, pardonnez-moi d’avoir été si long sur la pensée de Mgr Tissier. C’est parce qu’il reflète la pensée de tant de prêtres que j’ai pu rencontrer en France, qui est le haut lieu de la dissidence à Menzingen, mais qui est aussi complètement paralysée. Les français sont comme ça : à moins qu’un chef n’émerge, prenne les choses en main et mène au combat, personne ne monte à l’assaut.

Aux États-Unis, c’est l’inverse : environ 14 sont fermement opposés à Menzingen et peut-être 50% sont tout simplement lassés personnellement d’un accord avec Rome, mais suivraient les ordres, tandis que le reste est en faveur de l’accord et parfois le disent ouvertement. Il n’y a donc pas une forte opposition contre Menzingen, mais il y a proportionnellement plus de prêtres en résistance ouverte (10) qu’en France (2).

L’un des plus importants de ces esprits français que j’ai pu rencontrer est l’abbé Gleize, qui m’a déposé à Morgon le 17 Août. Nous avons parlé pendant cinq heures ; quel grand esprit, droit et clair ! Les principales idées qui ressortent de sa position sont les suivantes :

Une nouvelle doctrine a maintenant émergé dans la Fraternité Saint Pie X, et cette nouvelle doctrine est accompagnée de réduction au silence, de menaces et de punitions.

– Le principal signe de la Providence montrant ce changement est le silence assourdissant sur Assise III, qui a tellement contrasté avec le tollé de Mgr Lefebvre, en 1986, pour Assise I.

– Assourdissant aussi est le silence qui a suivi la crise de mai et le Chapitre Général : de la table à Écône jusqu’aux prieurés à travers le monde … aucune réaction de ceux qui savaient si bien que les choses se sont mal passées.

– Même si l’accord est annulé pour le moment, l’abbé Gleize dit que la tendance demeure : L’abbé Schmidberger lui a dit qu’il ne suffisait pas de prier pour le Pape en le nommant à la messe, lors des bénédictions et de la Semaine Sainte, ou d’avoir sa photo dans la sacristie, etc. Aucune de ces choses ne nous garantit que nous n’allons pas devenir sédévacantistes. Le désir des accordistes est un désir qui dure depuis longtemps, et c’est un sentiment constant d’être dans une situation de séparation épouvantable, presque peccamineuse d’avec l’« Eglise ». J’ai dit à l’abbé Gleize que l’abbé Laisney (qui m’a lavé le cerveau pendant trois jours à Manille à propos de l’accord) souffre clairement du même genre de douleur. Il aurait prêché pour l’accord récemment à Kuala Lumpur. Mgr Fellay, quand je l’ai vu, m’a dit que notre idée de l’Église est trop radicale, que pour nous, c’est une Église qui n’existe que sur le papier (cf. aussi sa conférence d’Adélaïde). Si l’accord est annulé, ce n’est pas à cause de nous, c’est parce que Rome ne le veut toujours pas, le bloque, même si le pape le veut. Très triste.

Nous avons parlé longuement de la nouvelle pratique de la FSSPX concernant les affaires canoniques et surtout la tendance croissante de la FSSPX qui permet de plus en plus que tous ses cas difficiles soient résolus par la nouvelle Rome et à la lumière du nouveau Code de Droit Canon. De nombreuses irrégularités canoniques se sont produites au Chapitre Général, en particulier autour de la façon dont l’évêque Williamson a été traité. La déclaration et les six conditions ressemblent à quelque chose de bâclé et contiennent un changement important d’orientation de notre congrégation tout entière.

Une autre confirmation du changement de position de Mgr Fellay est qu’il prêche dans ses conférences régulières de trois heures que Rome a changé.

Lors de mes visites à Avrillé et Morgon, j’ai été informé par les supérieurs de ces lieux que lorsqu’ils sont allés avec le Père Matthieu à Menzingen, Mgr Fellay a pris deux heures et demie pour les persuader que Rome a changé.

Ils étaient bouche bée devant ce changement de cap et devant l’ardeur de Mgr Fellay.

Mes propres parents sont allés à une conférence de trois heures à Brignoles en juin ; même chose : « Rome a changé ». Mes pauvres parents ont quitté la conférence en ayant l’impression de n’avoir rien appris et en ayant la sensation qu’ils n’avaient pas compris ce qu’ils étaient censés comprendre.

Et qu’est-ce qui va être dit dans la grande fête conviviale organisée par l’Angelus [ndlr, Éditions américaines traditionnelles, équivalent de Clovis] sur la « papauté » en octobre … compte tenu de la récente marche arrière ? On peut deviner que le pape va être considéré un peu mauvais MAIS assez bon sous d’autres aspects.

Par conséquent 20 prêtres à peu près sont actuellement engagés dans le processus d’avertir ouvertement le troupeau sur les erreurs restantes de Menzingen, en dépit de la marche arrière sur l’accord avec Rome, sur la déclaration du 15 avril et sur la question de l’exemption. Car si l’on décrit la nouvelle Rome, d’une façon fausse et sous des couleurs riantes, il est normal de craindre que, dans six ans, la Fraternité sera six pieds sous la nouvelle Rome …

Deuxième partie – Que s’est-il passé ?

War on!   Puis What next … mais … Qu’est-il arrivé ?

Au mois de mai une note interne a déclaré que dans le cas où Rome accepterait notre dernier protocole doctrinal (du 15 Avril), une structure canonique nous serait proposée.

Puis, le 13 Juin, l’offre de Menzingen a été refusée par Rome, un peu comme cela a été refusé en septembre 2011. A commencé alors un processus de retour en arrière qui est toujours en cours. La ligne officielle est maintenant que nous sommes de retour à la case départ, que l’accord est annulé, et que nous n’avons jamais cherché un accord en premier. Le 7 septembre, Mgr Fellay a fait totalement marche arrière à propos de la déclaration du 15 Avril ainsi que sur une autre erreur majeure faite au Chapitre Général, quand il voulait simplement, comme condition souhaitable être exempté de la tutelle des diocèses Novus Ordo.

Dans le même temps, deux choses continuent à se produire : le changement doctrinal et le manque de clarté sur nos relations avec Rome.

Le Chapitre Général

Au Chapitre Général, tout était censé être parfaitement clair, mais les documents qui en sont sortis ont déjà besoin d’éclaircissements.

M. l’abbé Petrucci m’a dit que les capitulants étaient pressés d’écrire les textes et que l’intention d’un grand nombre d’entre eux était de créer un cadre qui permettrait d’éviter à Mgr Fellay de se rapprocher de la nouvelle Rome prématurément. La plupart d’entre eux nous ont dit qu’ils ont vraiment combattu, qu’ils ont obtenu le meilleur résultat possible, qu’ils ont sauvé la situation. Cela correspond clairement au nouveau but de la guerre de Menzingen : affirmer que la guerre est finie.

Rectification du tir :

Je n’ai aucun doute sur les intentions des capitulants mais le texte qui émanait du Chapitre, produit d’une sorte de compromis entre deux positions, m’a tellement fait peur que j’ai écrit une attaque contre lui, je l’ai publiée sur Internet, je l’ai fait imprimer et je l’ai posté à tous les prieurés et amis de France, je l’ai distribué en tract aux fidèles. En voici les principaux éléments :

Proclamé le jour de la Bastille, ce texte est un peu sentimental parfois et même s’il contient une citation de Mgr Lefebvre, il s’agit d’une déclaration beaucoup plus faible que les déclarations de 1974 et 1976. La question du Magistère reste ambiguë dans ce texte parce que nous n’avons pas plus la mention de deux magistères opposés (cf. « deux Romes » (1974), « deux Églises » (1976)), mais l’astuce principale du texte est à la fin de celui-ci, dans les six conditions pour une reconnaissance canonique de la FSSPX. [ndlr : l’abbé Chazal a manifestement pris connaissance d’un texte non tronqué de la déclaration du chapitre, qui contenait les six conditions]

Un premier groupe [de conditions] omet la notion de 2006 qui était que nous devions attendre la conversion de Rome pour conclure un accord avec elle. C’est la première fois que nous y renonçons, si officiellement, en opposition au rejet de l’accord par Mgr Lefebvre en 1988 et en contradiction avec ses nombreux avertissements ultérieurs que la crise durerait longtemps et nécessiterait que Rome redevienne bonne pour nous réconcilier.

La première condition concerne le maintien de notre liberté d’enseigner et de notre liberté d’attaquer ceux qui enseignent les erreurs. La deuxième et la troisième consistent à garder l’usage exclusif des rites traditionnels et avoir au moins un évêque.

Tout ceci semble très courageux, mais le principe de base d’une démocratie libérale est cette liberté pour quiconque d’être en désaccord public sur toutes les questions importantes. Donc, nous aurons la liberté d’enseigner la Tradition tandis que d’autres auront la liberté de défendre le modernisme, nous allons attaquer la nouvelle messe tandis que d’autres vont attaquer la vraie messe sous le même toit ; de même pour toutes les autres questions. Un évêque français a très bien compris cela et a dit : « Laissez-les venir et être en désaccord avec le Concile Vatican II (s’ils le peuvent), car nous-mêmes, nous sommes en désaccord avec les vingt autres Conciles ».

Cela ne marcherait jamais. Pourquoi ? Parce que ça ne marche jamais d’entrer dans le système, comme a dit Mgr Lefebvre : « Si j’avais signé l’accord, nous aurions été finis en un an. » (13 Juin 1988). Une fois dans le système, nous ne résisterons pas aux personnes qui ont une doctrine entachée par les erreurs de Vatican II, parce que ceux qui ont essayé auparavant n’ont jamais réussi. De plus, nous avons déjà commencé à arrêter de convaincre Pierre alors qu’il a été reconnu digne de blâme (Galates). Encore une fois, regardez DICI maintenant, tandis que dans le passé nous n’avions aucun scrupule à dire ouvertement que le Vatican était infiltré par les francs-maçons et que leurs idées avaient triomphé.

Mélangés à de mauvais prêtres catholiques et à de mauvais fidèles, nos propres fidèles seront affaiblis, désorientés et divisés, plus encore qu’aujourd’hui.

En ce qui concerne la liturgie, il suffit de dire que Mgr Pozzo vient juste de dire à l’Institut du Bon Pasteur de rentrer dans le rang cinq ans après leur accord.

Quant à cet évêque solitaire, comment pourrait-il répondre aux besoins de 1 000 prêtres traditionnels environ et de tous leurs fidèles ? «  Et si cet évêque meurt ? », a demandé franchement un fidèle du sud de la France. L’abbé Pfluger a répondu : « Eh bien, Rome en nommera un autre… »

Le deuxième groupe de conditions est presque plus effrayant, car ce sont des conditions souhaitables ou préférables, par lesquelles nous demandons, sans insister, de ne garder que nos tribunaux mineurs, en renonçant à l’avance de nous occuper des causes majeures (comme nous le faisons déjà, parce que quand l’affaire est grave ou importante soit nous laissons à Rome le soin de traiter le cas soit nous refusons de traiter le cas, j’en ai été informé par des canonistes et des enseignants du séminaire).

Heureusement, Mgr Fellay a fait marche arrière verbalement sur la seconde condition, en disant que, bien sûr, notre exemption de la tutelle des évêques Novus Ordo était une nécessité absolue pour nous. Ce qui m’inquiète, c’est qu’il n’apparaît pas que c’était le cas au Chapitre Général. (Et puisqu’il s’agit d’une question de droit, un amendement écrit devrait être placé dans le texte final).

Même manque de clarté pour la troisième condition, qui stipule que nous voulons simplement avoir une « majorité de la Tradition » et la présidence de cette commission pontificale sous l’autorité du pape. D’autres personnes Ecclesia Dei, valets de Mgr Müller, peuvent prétendre être aussi pour la Tradition. Et c’est uniquement dans le cas où le pape ne voudrait pas insister sur son avantage et renoncerait à placer directement ses hommes dans cette commission.

« Seigneur, venez à mon aide ; hâtez-vous de me secourir. »

La FSSPX déchaussée, ou de stricte observance :

Par conséquent, début août, je me suis rendu à Washington DC et j’ai rencontré l’abbé Joe [Joseph Pfeiffer], qui a réussi à rassembler un groupe de cinq prêtres à Vienne, en Virginie, et à organiser ce que nous appelons un « Corps Uni de prêtres ». Nous avons siégé trois jours, nos esprits vibrant à l’unisson, en parfaite harmonie, considérant la gravité de la situation à laquelle nous étions confrontés. Mais au moins, nous avons pu planter un drapeau en affirmant notre intention, en élisant un patron et en mettant en place une base visible.

Voici le texte de la Déclaration, heureusement, il est court :

C’est Elle seulement, [la Vierge Marie,] qui peut vous aider. +

Fait à  Vienne, en Virginie, le 10 août 2012.

« Le cœur de la foi est la divinité du Christ et sa royauté sur toutes les nations : « oportet illum regnare ». Les erreurs de Vatican II sont une attaque indirecte contre Sa divinité et une attaque directe contre Sa Royauté sociale. Elles resteront à jamais la révolution de 1789 au sein de l’Église.

Le Vatican d’aujourd’hui a changé seulement pour le pire depuis le Concile (plus de dégâts, davantage d’hérésies nouvelles, semi-modernisme plus efficace), à tel point  qu’on peut répéter les mots de l’archevêque de 1974 et de 1976 : « L’Église qui affirme de telles erreurs est à la fois schismatique et hérétique. Cette Église conciliaire n’est donc pas catholique. Dans la mesure où le pape, les évêques, les prêtres ou les fidèles adhèrent à cette nouvelle église, ils se séparent de l’Église catholique. » (29 Juin 1976).

Le pape a permis la vraie messe, mais seulement dans le panthéon des liturgies modernes. En outre, il a exprimé clairement son adhésion à la fausse doctrine de la liberté religieuse en prêchant qu’elle soit le modèle de la façon dont l’Église et l’État doivent être liés l’un à l’autre. Enfin la doctrine de l’œcuménisme a été largement et constamment professée par le Souverain Pontife dans ses visites aux temples protestants, aux synagogues et aux mosquées… et Assise III confirme que l’esprit d’Assise est bel et bien vivant. C’est cet esprit qui poussait Mgr Lefebvre à procéder à une “opération survie” qui est maintenant elle-même en grand danger.

La FSSPX d’aujourd’hui veut clairement se placer sous cette Église conciliaire, elle atténue le poison du Concile Vatican II, elle est de plus en plus silencieuse face aux abus commis par la hiérarchie conciliaire, elle utilise un langage ambigu se référant à deux Magistères contraires. En même temps qu’elle est toujours prête à croire en un débat permanent avec des fonctionnaires romains obstinés, elle utilise la manière forte envers ceux qui résistent à cette mauvaise réconciliation.

Nous devons attendre que Notre-Dame convertisse le pape et lui inspire de consacrer la Russie à son Cœur Immaculé, en union avec tous les évêques et nous devons persévérer dans la charité de la vérité et la vérité de la charité, organisée en un corps uni de prêtres fidèle à la position toujours maintenue par Mgr Lefebvre. »

 

Abbé Joseph Pfeiffer, Abbé Ronald J. Ringrose, Abbé Richard Voigt, Abbé David Hewko, l’abbé François Chazal.

 

Nous avons ensuite élu l’abbé Pfeiffer comme « patron », pour deux ans, parce qu’il n’y a pas assez d’Indiens pour ce chef indien. L’élection d’un Supérieur Général, de deux assistants, d’un économe général et secrétaire général serait tout à fait ridicule, à ce stade, car nous sommes loin d’être ne serait-ce que cinquante, mais nous reconnaissons aussi Mgr Fellay comme étant notre supérieur légitime (rappelez-vous, il n’a pas signé d’accord avec la nouvelle Rome), même si, comme dans le cas de Benoît XVI, nous lui refusons obéissance pour des motifs de foi jusqu’à ce que cette crise soit terminée.

Ainsi, notre nom reste le même, la FSSPX. Nous sommes conscients du fait que le glissement doctrinal d’aujourd’hui met en danger nos engagements, nos promesses et nos serments, en particulier notre serment antimoderniste, comme l’abbé Koller l’a si bien dit dans son sermon. Nous nous attendons à ce que des avocats soient lâchés contre nous à un moment donné, mais dans le pire des cas, ils pourraient être en mesure de nous renommer FSSPX déchaussée, de stricte observance, parce que notre scission est une scission au sein du même ordre, comme cela s’est produit à plusieurs reprises au cours de l’histoire de l’Église. Nous ne créons pas un nouvel engin, une société de saint Pie XXIII, ou un autre vague institut. Tout ceci pour insister sur l’idée que nous n’avons pas changé le message, tandis que la ligne officielle de la FSSPX a changé.

Ensuite, nous avons mis en place une base à « Notre-Dame du Mont Carmel », 1730 N Stillwell road, Boston, Kentucky 40107, États-Unis, avec un ou des prêtres résidents permanent(s). Puis, nous avons mis en place une structure bancaire pour recevoir un soutien financier. Nous espérons commencer une petite école là-bas et créer nos propres sites Internet pour compléter le bon travail de « TrueTrad » et d’autres sites. Si nous le pouvons, nous allons lancer un bulletin papier et marcher sur la lune, mais ne regardons pas trop loin.

Je comprends pourquoi certains supérieurs de la FSSPX nous poursuivent de leurs foudres car il semble vraiment que nous sapions la Fraternité, alors qu’en fait nous nous organisons simplement, avec comme claire perspective, l’expulsion. Lorsque Mgr Fellay m’a dit que nous n’allions pas faire long feu, j’ai répondu : « Eh bien, Monseigneur, nous recevrons tous les prêtres que vous nous ferez parvenir ». Il est dommage de voir un prêtre jeté hors de sa congrégation sans aucune bonne raison et finir ses jours dans l’isolement.

Grâce au dernier rétropédalage, la crise est apparemment évitée, mais que se passera-t-il si Menzingen revient de nouveau sur ses pas, comme cela s’est passé plusieurs fois auparavant ? Nous voulons juste être le petit morceau de fer qui bloque la pédale. Et si Mgr Williamson se retrouvait expulsé ? Où irait-il ? Et les prêtres qui le suivront … finiront-ils dans l’isolement ? C’est une bonne chose si Mgr Williamson conserve toutes les options possibles, reçoit une aide de l’extérieur pour forcer Menzingen à le maintenir, en lui donnant un avant-goût de ce qu’est un évêque FSSPX en liberté. Pour l’instant nous sommes juste une vingtaine de prêtres dispersés, c’est-à-dire pas grand-chose, mais nous savons avec certitude que Menzingen ne veut pas que ce petit bourgeon fleurisse.

En temps normal, il est préférable que les 4 évêques restent unis, dans le cas d’une nouvelle crise, car les trois pourraient ainsi contrecarrer l’un d’entre eux comme ils l’ont fait de manière efficace.

Quant aux fidèles, maintenant qu’ils sont avertis de la situation, nous nous limiterons à ceux qui nous appellent à l’aide et nous fournirons à tous les autres une information permanente qui dit les choses clairement. D’abord les Juifs, puis les Gentils, d’abord nous irons chercher les petits restes dans la foule de la FSSPX, et ensuite nous irons pêcher tous les autres hommes.

Pour être bien compris, notre combat doit être décrit comme analogue à une lutte ; c’est une bataille, sous de nombreux angles. C’est aussi comme une attaque échelonnée, parce que tous les prêtres et les fidèles ne réalisent pas le mal actuel, en même temps, pas plus qu’ils ne choisissent de prendre une position publique en même temps.

Une fois de plus, nous ne sommes pas les sauveurs de la FSSPX, mais j’espère que vous comprendrez que nous jouons un petit rôle sur un plan plus large, car la résistance à la réconciliation a des aspects et des formes variées : de la Mère Anne-Marie Simoulin qui menace de recommencer à zéro et qui réprimande son propre frère, l’abbé Simoulin, à Dom Thomas d’Aquin au Brésil qui dirige des groupes de fidèles, tout comme nous, jusqu’aux nombreux bons prêtres qui résistent en France, à quelques religieuses héroïques qui se montrent disposées à subir la persécution de leur communauté, au Dr David Allen White, qui n’approuvera pas de bêtises … la liste est assez longue et consolante.

Si Menzingen reste sur sa marche arrière d’aujourd’hui, la crise va perdre de son urgence, il sera plus difficile pour nous d’expliquer notre position aux fidèles et de persuader un grand nombre de prêtres de rejoindre notre mouvement … mais cette crise ne sera pas terminée, car nous avons des signes clairs que la Bête reste en vie.

Le Tour de France (La France résistante)

Tandis que l’abbé Joe a passé beaucoup de temps aux États-Unis, a réussi à rafistoler un groupe de prêtres, j’ai pu passer trois semaines pour faire une « tournée des popotes de la résistance » ou un check-up des habitudes culinaires des endroits qui résistent au changement de doctrine de la FSSPX. La plupart des prêtres sont au courant de l’évolution de la doctrine au sommet, et parce que le district est grand, l’attitude des prêtres libéraux est plus facile à remarquer. Voici quelques exemples de lettres et conversations que j’ai reçus : au Pointet, les religieuses louent Benoît XVI devant les petits enfants, un prêtre en Bretagne appelle Jean-Paul II un saint, les mystères lumineux du Rosaire sont inclus dans un livre de chansons nouvellement édité dans une de nos écoles, un directeur de séminaire a inséré des citations de Benoît XVI dans son dernier livre sur la famille, et je viens d’entendre que l’abbé Toulza a été forcé, je crois, de mettre un texte dans Fideliter, défendant Mgr Müller

Ces choses-là ne seraient jamais arrivées auparavant.

Nous venons de perdre un prêtre en Corse qui est retourné directement au diocèse et deux moines ont quitté l’abbaye bénédictine de Bellaigue parce qu’ils sont en faveur de l’accord. En Allemagne, sur un total de 40 prêtres, 10 sont contre un accord, alors que tous les autres sont pour, à des degrés divers. Les fidèles libéraux critiquent Mgr Tissier ou les prêtres ayant leur franc-parler comme l’abbé Beauvais. M. l’abbé de Cacqueray est plus difficile à cerner, parce qu’il est l’un de ces rares prêtres capables de garder leur district uni, grâce à leur autorité naturelle et leur piété.

En date du 14 Août, je ne savais pas où était ma nouvelle affectation. L’abbé Toulza m’a dit que ce serait Reims, un bel endroit historique au cœur des champs de bataille de la 1re guerre mondiale. J’ai été heureux de voir l’abbé Toulza signer un contrat de publication de 2000 exemplaires de mon livre sur le Christ-Roi, « La Cité Oubliée ». Cette joie fut de courte durée car trois semaines plus tard, ce livre sur la doctrine sociale de l’Église fut interdit par Mgr Fellay, non pas pour son contenu, j’espère, mais pour le nom de son auteur. Une maison indépendante appelée DPF doit l’imprimer l’année prochaine. Le Dr Chojnowsky est actuellement en train de le traduire en américain. (S’il vous plaît, notez bien que je suis un prêtre paresseux, c’est maintenant officiel).

Il faut s’attendre à ce que la question de mon affectation soit ressortie par mes adversaires, malgré le fait que l’abbé Couture reconnaît, même par écrit, que j’ai toujours obéi avant. Mgr Fellay m’a remercié pour mes 16 ans d’obéissance indéniables, mais pas pour ce qui lui paraît être ma désobéissance de l’année 2012.

En modifiant la doctrine, Mgr Fellay a perdu son autorité que j’ai vue sombrer, de mon poste à Manille ; c’est là où j’étais, quand la crise a commencé et c’est à partir de là que je vais commencer à résister. La question pour moi est que le changement de doctrine dans la FSSPX est si grave qu’il doit être exposé, c’est-à-dire qu’il faut prêcher contre… Mais il est impossible de prêcher la vérité si l’on est réduit au silence. C’est pourquoi j’ai demandé à l’abbé Girod si je pouvais être admis à prêcher contre les erreurs de Mgr Fellay en chaire. Sa réponse fut : « Personne ne prêche contre son patron dans une entreprise » et j’ai répondu « …à moins que l’entreprise ne coule ». De plus, il m’a dit que le dimanche, je serais affecté à la chapelle de Troyes, qui compte une trentaine de personnes. En France, on appelle cela « un placard ». Non seulement cela, mais ce prieuré est un prieuré de trois prêtres qui s’occupent de moins de 200 fidèles, car la chapelle de Joinville a été enlevée à leur responsabilité. Puis je me suis dit : la France n’est pas mon territoire, si je m’embarque pour dénoncer Menzingen, je vais mettre dans l’embarras l’abbé de Cacqueray qui est si gentil avec moi et je vais le forcer à me condamner, et les fidèles voyant à quel point je suis condamné par les canaux officiels de la FSSPX ne seront pas en mesure de s’y retrouver eux-mêmes. En Asie, là où les fidèles entendent l’abbé Couture dire à quel point je suis méchant, il est plus facile pour les fidèles de faire la part des choses car ils me connaissent depuis dix ans, ils peuvent savoir par eux-mêmes que je suis même 40 fois plus méchant que l’abbé Couture ne me fait. En France, il y a aussi assez d’anti-libéraux pour mener à bien la lutte, tandis que les fidèles d’Asie, plus récents dans le mouvement traditionnel et moins bien desservis par une Fraternité surchargée en Asie, sont plus vulnérables aux erreurs et aux mensonges. Ils ont davantage besoin d’aide, mais dans l’ensemble c’est surtout une question d’impact. J’ai dit à plusieurs reprises à mes confrères français : vous n’avez pas besoin de moi ici pour saisir l’occasion, je suis encore jeune et aucunement en position de vous guider et de vous dire ce qu’il faut faire. Vous avez vos propres dirigeants, allez les chercher, comme le paysan qui est allé chercher La Rochejaquelein pendant la guerre de Vendée.

Retour en Asie

« Ça va foirer », « Ça va faire pschitt », m’a dit l’abbé Nély à Menzingen ; et l’abbé Pfeiffer est entièrement d’accord : « En théorie, nous sommes totalement grillés, et notre principal obstacle est la peur qu’ont les fidèles d’être expulsés, d’avoir les sacrements refusés, les écoles interdites, etc. Et le second obstacle est la confusion ; ils nous disent : « Père, qu’est-ce qui se passe ? » Ils mendient les informations sur ce qui se passe ; les voies officielles ne leur disent rien. À moins d’un miracle, nous devrions nous essouffler, un prêtre nous a dit : « nous sommes juste un feu de paille ». Nous n’avons même pas les fonds pour voyager en Amérique pour voir les gens qui veulent nous voir. Nous n’étions pas payés avant en Asie, et maintenant nous comptons davantage sur la générosité spontanée des fidèles. Beaucoup de gens que nous ne connaissons pas nous donnent un soutien, ce qui prouve qu’il y a un problème. Ils ne font pas cela par amour personnel pour nous.

De petits groupes ont fait leur apparition partout, appelant à l’aide et nous offrant leur aide. En un endroit, nous avons repris la chapelle entière, dans d’autres endroits, nous trouvons un petit groupe. Il n’est pas facile de nous chasser de lieux qui n’appartiennent pas à la Fraternité, ce qui me fait mieux comprendre pourquoi Menzingen a voulu si catégoriquement centraliser toutes les propriétés ces dernières années.

Pendant ce temps, nous restons sous le feu des positions officielles bien arrêtées de la FSSPX. Elles ont un but stratégique, notre silence, et elles ne cessent de nous étiqueter comme désobéissants, non surnaturels, sédévacantistes pratiques, colporteurs de chaos, pamphlétaires, falsificateurs de citations, calomniateurs, briseurs de paix et rebelles engendrant des divisions. On dit aux prêtres, aux frères et aux fidèles de jeûner à notre passage, les gens ne devraient pas nous parler, les frères ne devraient pas nous parler, nous avons été expulsés de la table commune à Manille, je n’ai pu obtenir la permission d’assembler des navires en plastique dans la bibliothèque, nous ne pouvions célébrer des messes privées à aucun moment sur les autels latéraux, même à trois heures du matin, ni utiliser le téléphone, les ordinateurs, les photocopieuses, etc. On a dit aux prêtres de Manille de ne pas nous accorder l’absolution. Je l’ai découvert en allant me confesser à l’un d’eux et je lui demandai pourquoi : « Je connais le pénitent » fut sa réponse. J’ai alors demandé à l’abbé Couture, qui nous a dit qu’il ne peut pas répondre à la question alors qu’un autre prêtre nous a informés qu’on lui avait dit que l’absolution de nos péchés est en fait réservée à Menzingen.

Nous avons senti qu’en restant plus longtemps à Manille, nous amassions des charbons sur leur tête. Nous avions fait toutes les déclarations publiques possibles, y compris une messe dans la rue ; il était temps de passer à autre chose.

Les annonces publiques sont mises sur les sites Internet de l’Asie et de l’Amérique, et sont lues en chaire. Des descriptions intéressantes de moi sont faites au Japon. Des groupes de personnes sont envoyées pour faire échouer certaines réunions que nous organisons, ce qui rend le débat plus animé et intéressant, je crois.

Optimistes, nous avons pris tous ces traitements avec détachement et avec bonne humeur, la plupart du temps, mais notez bien, mon cher lecteur, qu’aucune de ces contre-attaques publiques n’allèrent au fond du problème qui est doctrinal. Par conséquent,

« Laissez-nous sortir de Jérusalem avec le Christ,

Portant son opprobre. » (Hébreux)

Les abbés Joseph Pfeiffer et François Chazal

Written by Cave Ne Cadas

septembre 27th, 2012 at 1:23 pm

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