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Mgr Williamson : « église Conciliaire » ?…
…« thèse de la POMME POURRIE » !
WILLY, expert en confitures de roses, nous livre aujourd’hui une recette inédite : la confiture de pomme pourrie…..
Et cette confiture-là, n’est pas allégée, je vous le garantis ! Tant pis pour votre régime !!!
Elle va assurément vous rester sur l’estomac !!!
Mgr Williamson, qui comme chacun le sait est très malin, en même temps que très espiègle, nous livre ses dernières découvertes culinaires en matière de confitures. Malheureusement, notre évêque-confiturier, croyant avoir trouvé LA recette-explication miracle, nous livre une matière sucrée au goût acide et rempli d’amertume….
MAQUIS !!!!! ces appels prémonitoires…
La “Tradition” Va Prendre le Maquis !!!!
Makis ou maquis : fourrés d’arbrisseaux dans lesquels les bandits se retirent…
Les appels à prendre le maquis commencent à fuser de tous les côtés ! Nos braves résistants, WILLY en tête, usent de cet appel au peuple, comme en témoigne ce court extrait :
Le concile de Constantinople affirme qu’il faut rester séparé des hérétiques… Donc :
— même si Mgr Fellay ne signe rien,
— même si nous sommes acceptés tels que nous sommes,
— même si c’est ad experimentum [Mgr Fellay aurait dit cela à Zaitkofen lors d’une conférence aux séminaristes],
le principe est que les gens qui n’ont pas le même évangile que Saint Paul doivent être anathémisés (sic!), et donc que nous devons nous en séparer, puisque c’est la définition de l’anathème. (sic!)
(source : “Avec l’Immaculée”)
* * *
Alors moi, comme toujours, je pose des questions bêtes :
1/ nos chers conciliaires sont donc hérétiques ? première nouvelle !….
2/ pour être “accepté” il faut vouloir être reconnu pour ce que l’on est et reconnaitre ceux d’en face pour ce qu’ils sont, c’est à dire être compatibles a minima avec les premiers……pas de séparation donc…
3/ que veut dire “ad experimentum” ??! le salut serait-il devenu un enjeu ad experimentum ? heureuse nouvelle !!!! serait-ce une sorte de religion à la carte ?
4/ donc s’ils n’ont pas le même évangile que St Paul c’est qu’ils n’ont pas la même religion ? comment pourraient-ils alors vous accepter messieurs les éconiens ? (et réciproquement !) sauf si vous vous convertissez à “leur” religion !!! à moins qu’ils ne tolèrent tout le monde !!!!!!… mais alors peut-on appeler ça une religion révélée monothéiste ???
5/ ils doivent être anathématisés !!!!!!!! Bien, bien !!!! Que ne l’a-t-on fait il y a au moins une quarantaine d’années !!? Mais au fait : QUI va se charger de cet anathème ????????? (prières rituelles et imprécatoires sous condition… proches de la malédiction). Mais l’anathème est-il suffisant dans un cas aussi grave ? Ne faut-il pas recourir aussi à l’excommunication majeure pure et simple ? (Ces deux mots étant souvent synonymes chez les théologiens et canonistes catholiques….) Mais au fait : QUI va se charger de cette excommunication ????????????????……..
Et comment des clercs qui reconnaissent même du bout des ongles l’autorité des conciliaires pourraient-ils user de la leur, dans un renversement inouï de la hiérarchie ecclésiastique, sur leurs frères (dans une famille il y a parfois de graves querelles mais cela n’invalide pas pour autant les liens de sang et de “fraternité” !) dans la foi ?
On comprend pourquoi, tous ces prêtres (et évêque) se demandent s’ils ne vont pas …prendre le maquis !!!! C’est plus commode en effet que de crucifier son affect et son intelligence sur la Croix de la vérité….
En rejoignant les “épais maquis de l’ile de beauté”, ces clercs préfèrent cacher maffieusement leur vice intellectuel et clérical plutôt que de se mettre sous les bannières catholiques et d’y entrainer un prélat (encore valide…) dans leur sillage…..
Le temps des saints, des héros et des martyrs est décidément bien révolu ! Dieu se suscitera quand même ceux qu’Il veut de toute éternité………ce n’est qu’une question de temps…! et ça fera très mal !…..
Le Siège apostolique “occupé”
En complément de la « Disputatio : THÈSE DITE DE CASSICIACUM » que vous avez pu suivre ces derniers jours, nous vous proposons aujourd’hui un article publié en 2002 (rien n’a changé depuis…) par le Dr. Eberhard Heller – philosophe et photographe allemand – qui est depuis 1975 (avec une pause), le Président du cercle Una Voce e.V, Munich, – éditeur de la revue EINSICHT – qui a été fondé en 1966 à Munich pour la conservation de la foi catholique.
Dans EINSICHT qui parut de 1971 à 2004, des collaborateurs du cercle d’amis des Una Voce et d’autres auteurs – prêtres et laïcs – se sont efforcés de documenter et d’analyser théologiquement la crise ecclésiastique, en confrontant les nouveaux concepts de l’église Conciliaire avec l’enseignement authentique de l’Église Catholique. À partir de 2006, les numéros de EINSICHT en diverses langues (anglais, espagnol, français) paraissent uniquement sur Internet. Ils sont consultables sur : www.einsicht-aktuell.de
Les anciens numéros (de 1971 à 2004) sont sur le CatholicaPedia.net à cette adresse : http://catholicapedia.net/Documents/Einsicht/einsicht.html
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Le Siège apostolique “occupé”
Ou : la schizophrénie comme principe théologique
— Notes au sujet de la thèse « Papa materialiter non formaliter »
de Mgr. Guérard des Lauriers —
par Eberhard Heller
trad. Abbé Paul Schoonbroodt (†)
Ce n’est pas ce que vous pensez !
Non, il n’y eut pas d’élection nouvelle d’un pape. Rendons grâce à Dieu, penseront certains. En effet, il n’y a que trop de « saints Pères » : Bawden, Linus II, Grégoire (Palmar) etc.
Du reste, il n’y a pas nécessité d’en avoir un, car Jean Paul II continue d’occuper ce siège. C’est ce qu’affirment non seulement les modernistes et les novateurs, ou même les gens d’Écône et les membres de la Fraternité St. Pierre, mais aussi les disciples de Mgr Guérard des Lauriers qui se sont fixés en Italie du Nord et aux États-Unis d’Amérique. Ils sont tous de cet avis, en quoi ils s’opposent à nous sédévacantistes. Cette vision des choses est en définitive le résultat d’une reprise récente de la discussion avec un groupe appartenant à un mouvement de la résistance aux réformes que je supposais adhérer encore à cette fausse thèse de « Papa materialiter, non formaliter », pour des raisons de piété filiale à l’égard de Guérard des Lauriers, leur mentor théologique de jadis. Mais je me suis lourdement trompé ! Car la virulence de cette thèse formant le fondement d’un système théologique d’ensemble qui revêt pour ses adhérents une importance plus grande que le dépôt de la foi, reste inentamée chez le groupe qui entoure l’abbé Ricossa. Récemment le sacre de l’abbé Stuyver (Belgique), le 17 janvier 2002 par Mgr McKenna fut justifié par le fait qu’il adhère à cette thèse. Nous avons donc maintenant un « évêque pour la thèse » auquel est venu s’ajouter l’abbé Sanborn aux États-Unis. Le fait de justifier le sacre d’évêques en disant qu’ils adhèrent à un certain théorème, présente un phénomène assez singulier du point de vue théologique et ecclésiastique.
Introduction ou ceux qu’on croyait morts ont la vie plus longue
Le 17 décembre 2001 j’écrivais à l’abbé Ricossa :
Il apparut dans le cadre du sacre de l’abbé Stuyver qui s’effectua grâce à l’abbé Ricossa, un ancien d’Écône, et ce malgré plusieurs protestations de prêtres belges et français auxquels je m’étais joint, malgré aussi l’insistance de quelques fidèles de son groupe – en effet, certains avaient fait une neuvaine afin d’obtenir l’abandon du projet (estimant qu’il serait difficile à ce prêtre de faire face aux devoirs de cette fonction) – Il apparut donc à cette occasion avec quelle obstination les membres de la communauté Mater Boni Consilii (= Mère du Bon Conseil) de Verrua Savoia en Italie adhèrent encore toujours à ce cadavre théologique. Jusque-là on pouvait penser que l’abbé Ricossa maintenait cette thèse par piété filiale, car sur le terrain il collaborait avec des prêtres sédévacantistes comme Mgr Dolan, le P. Barbara et l’abbé Schoonbroodt puisque ces deux derniers avaient prêché plusieurs fois une retraite dans la maison. D’ailleurs le dernier savait que l’abbé Ricossa avait dit à quelqu’un que si on lui proposait une solution meilleure à la crise actuelle de l’Église, il prendrait ses distances par rapport à cette thèse. C’était une erreur que d’y compter ! Ceux dont on pense qu’ils sont morts, ont d’ordinaire la vie plus longue, hélas !
Malgré de nombreuses objections et de réfutations de la thèse « Papa materialiter non formaliter » – je pense en particulier aux articles fouillés de Myra Davidoglou dans le périodique LA VOIE, mais aussi aux arguments exposés dans “Einsicht”, les disciples de Mgr Guérard des Lauriers et en particulier l’abbé Ricossa ne se sont pas prêtés jusqu’à présent à une véritable discussion. Ils continuent de prendre sur eux de paralyser par leur insistance sur cette position intenable, les efforts que nous faisons tous de travailler en vue d’arriver à la restitution de l’Église.
Comme l’abbé Ricossa en qui je vois le principal responsable de toutes ces initiatives, n’a pas réagi jusqu’à présent à la proposition de réexaminer la thèse « papa materialiter non formaliter » aux fins d’arriver à une position commune ou bien de se séparer à cause de divergences théologiques insurmontables, je ne vois de mon côté que la possibilité d’opposer à nouveau mes arguments contre cette thèse en espérant arriver à une clarification définitive des esprits et de contribuer à une solution décisive sur ce sujet si important.
Je ferai suivre cet exposé systématique d’un compte-rendu sur les circonstances qui furent celles du sacre du P. Guérard des Lauriers en 1981.
Que veut dire la formule « Papa materialiter, non formaliter » ?
Que signifie donc la formule « Papa materialiter non formaliter », par laquelle Mgr Guérard des Lauriers tenta d’interpréter la situation de Jean Paul II par rapport à la foi et à l’Église. Le reconnaissant comme occupant légitime du siège de Pierre il le trouve dans une situation de conflit puisqu’il est normalement chargé de défendre la foi.
D’après l’opinion de Mgr des Lauriers qu’il publia dans le périodique CASSICIACUM, Wojtyla fut élu légitimement à la papauté – par une pars minor et sanior, c’est à dire 10 cardinaux environ, créés par Pie XII –, raison pour laquelle il est « Papa materialiter ». Mais étant donné qu’il enseigne habituellement l’hérésie – ce qui ne lui est pas permis comme docteur suprême, il n’est pas pape formellement : « Papa non formaliter » c’est à dire il n’agit pas comme pape. Mais il demeure pape matériel, ce qui signifie qu’il demeure en quelque sorte un pape potentiel. Car, si en tant que docteur suprême et comme pasteur il proclamait de nouveau des enseignements orthodoxes en matière de foi et de mœurs, Jean Paul II serait alors tant Papa materialiter que formaliter et pour le dire de manière que tout le monde comprend : il devient/est de nouveau tout normalement pape.
En janvier 1984 Mgr Guérard des Lauriers écrira dans les SAKA-INFORMATIONEN : « Actuellement l’Église militante est occupée et se trouve dans un état de privation. W. (c’est-à-dire Mgr Wojtyla) a été élu régulièrement, (ce que j’admets jusqu’à preuve du contraire) par un conclave qui était composé d’une dizaine de cardinaux authentiques (qui n’ont pas protesté contre l’élection) et il prit possession du siège apostolique ; il est donc ainsi materialiter (d’après les données juridiques externes) pape. À côté d’autres prévarications W. (Mgr Wojtyla) profère habituellement l’hérésie. Manifestement W. cause du préjudice au « bien commun » de l’Église militante, alors qu’il devrait promouvoir celui-ci. Par conséquent W. est inapte à exercer l’autorité tant sur la base du droit naturel que métaphysiquement et juridiquement. Comme le droit naturel tire en fait son origine de Dieu, W. ne possède pas l’autorité de fait. Il n’est pas et ne peut être pape “formaliter” (donc au sens propre du terme). L’on ne doit pas lui obéir, car ses pseudo-ordres sont nuls ». – Je fais remarquer que Mgr Guérard des Lauriers aurait dû au fonds présenter sa thèse uniquement comme hypothèse parce qu’il la relie à la condition d’une élection régulière.
L’Institut « Mater Boni Consilii » dont l’abbé Ricossa fait également partie, suit d’ailleurs cette position dans les termes que voici : L’Institut et la crise ouverte par Vatican II
« Hélas tout le monde peut constater que l’Église traverse une de ces tempêtes prédites par le Seigneur, sans doute la tempête la plus terrible de son histoire millénaire. Pour l’Institut, l’origine de cette crise se trouve dans Vatican II. L’enseignement de Vatican II sur la collégialité épiscopale, sur la liberté religieuse, sur l’œcuménisme et l’appartenance des non-catholiques au Corps mystique du Christ, sur les religions non-chrétiennes et particulièrement le judaïsme, sur les rapports entre l’Église et le monde moderne etc., est en contradiction avec le magistère de l’Église, de tant de Papes, de tant de Conciles œcuméniques. La réforme de la liturgie, spécialement de la Sainte Messe, et celle du droit canon sont nocives pour les âmes, favorisent l’hérésie protestante ; est déclaré parfois licite ce qui est au contraire illicite de droit divin (par exemple la communion avec les hérétiques dans les choses sacrées). Tout ceci ne peut venir de l’Église catholique guidée par l’Esprit-Saint, non plus que d’un légitime successeur de Pierre doté du charisme de l’infaillibilité. Face à cette crise sans précédent qui implique nécessairement ceux qui ont approuvé les documents conciliaires et les réformes qui ont suivi, l’Institut se rend compte qu’il ne peut accepter ces nouvelles doctrines contraires à la foi et aux mœurs, mais qu’il ne peut pas non plus inciter les fidèles à la désobéissance envers l’autorité légitime de l’Église. En adoptant la thèse dite de Cassiciacum (du nom de la revue de théologie qui la divulgua pour la première fois), l’Institut suit la position du regretté théologien dominicain, le Père M.L. Guérard des Lauriers, membre de l’Académie Pontificale de Saint Thomas, ancien enseignant à l’Université Pontificale du Latran et au Saulchoir en France ; selon cette thèse Paul VI et ses successeurs, bien que canoniquement élus au Pontificat, ne possèdent pas l’autorité pontificale. En termes scolastiques et selon la distinction enseignée déjà auparavant par le grand commentateur de saint Thomas au XVème XVIème siècle, le cardinal Cajetan, puis reprise par saint Robert Bellarmin, ils sont “papes” materialiter mais pas formaliter, pour la raison que, ne poursuivant pas le bien de l’Église et enseignant l’erreur et l’hérésie, s’ils ne rétractent pas d’abord leurs propres erreurs, ils ne peuvent en aucune façon recevoir de Jésus-Christ l’autorité pour gouverner, enseigner et sanctifier l’Église ».
(Des informations peuvent être obtenues auprès de l’Istituto Mater Boni Consilii Località Car-bignano 36, I – 10020 Verrua Savoia – Tél. 0161/839335 – Fax : 0161/839334, e-mail : <sodalitium@plion.it>, via la homepage : www. Plion.it/sodali)
Malgré l’affirmation exprimée plus haut comme quoi Mgr Wojtyla « enseigne l’erreur et l’hérésie », la tête pensante de l’Institut, l’abbé Ricossa rejette le reproche selon lequel Jean Paul II est un hérétique « formel » ce qui signifie en définitive que Ricossa est d’avis que Mgr Wojtyla n’a pas conscience de ce qu’il dit… et ce comme soi-disant docteur suprême ! Cette attitude est d’autant moins compréhensible que Ricossa, lors de son départ d’Écône avec trois autres pères : Munari, Nitoglia et Murro, avait justifié sa décision en condamnant les erreurs d’Écône concernant l’autorité du pape et du magistère. (1)
Puisque Wojtyla est encore toujours « Papa materialiter » – et cela malgré son hérésie notoire (un auteur américain a dressé une liste de pas moins de 101 hérésies de Jean Paul II !) – j’ajoute pour compléter : malgré son apostasie, l’on ne peut pas affirmer que le Siège apostolique est vacant. Il n’est donc pas « activement » pape parce qu’il ne s’acquitte pas des obligations inhérentes à sa fonction. C’est la raison pour laquelle Ricossa et ses adeptes ne peuvent pas non plus inciter les fidèles à la désobéissance envers l’autorité légitime [à savoir Mgr. Wojtyla] de l’Église ».
Si l’on veut simplifier, la thèse « Papa materialiter non formaliter » peut être ramenée à une formule très facile : Jean Paul II a été élu légitiment à la papauté. Il demeure pape même « s’il enseigne habituellement l’hérésie ». Seulement il n’est pas permis d’obéir à ses prescriptions hérétiques. Si ensuite Jean Paul II enseigne la doctrine de l’Église, il sera de nouveau pape à part entière. Il n’y a qu’à attendre sa conversion.
Or, cette position peut être mise en question de plusieurs manières :
1. Est-elle conforme aux arguments que l’Église a développés au sujet du « papa haereticus » ?
2. Est-ce que Jean Paul II a été élu légitimement en fait ?
3. Un hérétique peut-il être vrai pape ou rester pape ?
4. Quelles conséquences en résultent pour ce qui est de la reconstitution de l’Église ?
1. Une nouvelle création théologique
À première vue la thèse « Papa materialiter non formaliter » paraît vraisemblable : comme docteur suprême de l’Église un pape ne peut pas simultanément enseigner des hérésies. Mais s’il le fait, on ne peut pas lui obéir…tant qu’il ne revient pas à la foi orthodoxe ; il demeure pape potentiel parce qu’il a été élu.
Dans le cours des années j’ai constaté avec étonnement que la plupart des clercs et des fidèles ont des difficultés à admettre l’idée qu’un pape puisse tomber dans l’hérésie (papa haereticus). Aux yeux de beaucoup, le pape (ou « le pape ») est une fortification inexpugnable, et l’on n’aura guère de succès si l’on voulait la démolir. En le disant je ne vise pas l’opinion publique au sens large à laquelle les catholiques modernistes se sont rattachés – il suffit d’observer la déférence béate, partiellement enthousiaste avec laquelle la presse libérale (2) même ovationne Mgr Wojtyla, mais aussi beaucoup de traditionalistes, clercs et laïcs. N’est-ce pas le Christ lui-même qui promit à Pierre ; « Tu es pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Église » ? ( Matth. 16,18) De plus, au concile Vatican I l’infaillibilité pontificale fut proclamée comme dogme :
« le Pontife romain, lorsqu’il parle ex cathedra c’est-à-dire lorsque, remplissant sa charge de pasteur et de docteur de tous les chrétiens, il définit, en vertu de sa suprême autorité apostolique, qu’une doctrine sur la foi ou les mœurs doit être tenue par toute l’Église, jouit, par l’assistance divine à lui promise en la personne de Pierre, de cette infaillibilité dont le divin Rédempteur a voulu que fût pourvue son Église, lorsqu’elle définit la doctrine sur la foi et les mœurs. Par conséquent, ces définitions du Pontife romain sont irréformables par elles-mêmes et non en vertu du consentement de l’Église. » (Denz. 1839)
Ce qui ne doit pas être, tout simplement ne pouvait pas être, savoir qu’un pape pourrait devenir hérétique ! Lorsqu’on parlait d’hérésie et de schisme dans le cas Paul VI – ici je pense aux études fouillées de l’abbé De Nantes avec son Liber accusationis ou son périodique CRC, l’on faisait savoir de manière légaliste et mystique que le pape demeure pape, même comme hérétique il reste pape en puissance, ou en acte s’il revient à la foi orthodoxe. Finalement l’on usa du truc théologique à propos de l’hérétique mais qui n’était pas hérétique « formellement ». Souvent l’on était à la recherche de preuves pour démontrer que Montini, au fond, n’avait jamais été pape. M. Gliwitzki a caractérisé avec pertinence cette attitude de la manière suivante : « Avoir renoncé depuis longtemps d’une manière habituelle à faire comprendre la foi c’est une des racines les plus profondes de la soi-disant crise, dans laquelle nous nous trouvons. Il faudra donc que nous nous efforcions, en respectant les signes, de faire progresser la connaissance, quand d’autre part l’on est simplement d’« avis » et « quand on souhaite, quand on espère, quand on croit et quand on connaît une chose en vérité ». (Einsicht, 1ère année, Nr. 12 p. 37 – article sur Garabandal).
Le P. Guérard des Lauriers avait bien résumé cette attitude – probablement psychologiquement compréhensible – par la formulation de sa thèse. Mais est-ce qu’elle correspond bien à la doctrine de l’Église et est-ce qu’elle reflète l’opinion de ses docteurs ? S. Paschase au 9e siècle fait déjà remarquer : « Quiconque cherche en dehors de la vérité, ne trouvera que des erreurs, et s’il n’accepte pas ce que le Christ a dit, il se place en dehors de la vérité » (3). Ce principe vaut évidemment aussi pour le pape. « Un pape peut se séparer de la tête c’est à dire du Christ par désobéissance en matière liturgique qu’il lui incombe de sauvegarder ». « Tous les chrétiens ont le devoir de résister à un pape qui cherche à détruire l’Église » (4). Suarez fait remarquer « qu’un pape qui proclame des hérésies, n’est plus pape, et s’il erre, il n’erre plus comme pape, comme l’Église n’erre pas non plus et elle pourra passer à l’élection d’un nouveau pape » (5). Dans “In Romani Ponitficis definiendo infallibilitas” il est dit : « Un pape se met hors de l’Église par le simple fait de se rendre coupable d’hérésie, car c’est Dieu lui-même qui le destitue automatiquement de son office » (6). S. Robert Bellarmin, docteur de l’Église, juge aussi « qu’un hérétique notoire ne peut pas être pape » (7).
C’est pourquoi l’on ne peut pas comprendre pourquoi Ricossa se réfère à S. Bellarmin pour justifier la thèse de Guérard des Lauriers, surtout que cet auteur ne connaît pas la distinction entre un pape « formaliter » ni « materialiter », mais qu’il exclut même explicitement la possibilité d’un pape qui serait hérétique. (dans “De Romano Pontifice”).
Si l’on compare la thèse de Guérard des Lauriers avec les jugements exprimés plus haut, l’on peut constater aisément qu’il n’y a pas de partage entre un pape « en acte » et un pape « en puissance », car de son hérésie il s’ensuit immédiatement la perte de sa fonction.
Dans son argumentation théologique, Myra Davidoglou montre bien que la thèse de « papa materialiter, non formaliter » est une nouveauté : « Tous les papes que l’Église catholique a connus depuis sa fondation sont papes formels ; l’idée d’un pape potentiel ayant droit au titre de Pontife romain et au Siège apostolique est une nouveauté, en ce sens que rien, absolument rien n’autorise à déduire de l’Écriture sainte ou de la Tradition apostolique, les deux seules sources de la Révélation divine, ni même de l’histoire de l’Église, la possibilité de l’existence d’un tel pape. Sous ce rapport, nous avons donc affaire à une doctrine purement humaine… » (LA VOIE 1991 n° 21, p. 2, Analyse logique et théologique de la thèse dite de Cassiciacum).
Myra Davidoglou continue : « Dira-t-on que celui qui a perdu la papauté n’en est pas pour autant déchu ?… Et pourtant c’est sur l’apparaître, comme il dit, que l’auteur va s’appuyer pour tenter d’établir l’occupation, non de fait (laquelle est évidente), mais de droit du Siège de Pierre par des hommes comme Montini ou Wojtyla, dont lui-même nous rappelle par ailleurs qu’ils sont des hérétiques, donc en droit, sinon en fait, hors de l’Église, parce qu’excommuniés et anathématisés par le Concile du Vatican (1870). »
Il est vrai que des Lauriers ne nie pas la possibilité de la vacance du Siège apostolique, mais selon lui, elle aurait existé, si l’élection au pontificat suprême de Montini et de Wojtyla avait été nulle, ce qu’il faudrait prouver.
Des Lauriers, ancien professeur à la Grégorienne et ses disciples ne comprennent pas que le reproche d’hérésie ne s’adresse pas au pape comme pape, car ainsi l’on jugerait pour ainsi dire le pape, ce qui n’est pas permis selon l’adage « le pape ne peut être jugé par personne », (car, comme pape il est le juge suprême) (8), mais il s’agit d’un jugement de fait par lequel on déclare qu’à cause d’une hérésie déterminée la personne concernée a cessé d’être pape.
2. Pape validement élu ?
Supposons – afin de suivre la position de Mgr Guérard des Lauriers – que Mgr Wojtyla ait été élu par une « pars minor et sanior ». Si l’élu avait été un évêque de foi orthodoxe, son élection aurait pu être valide. Mais l’on peut contester à juste titre l’orthodoxie de Wojtyla avant son élection.
Je fais l’économie d’énumérer les hérésies bien connues qu’il a exprimées bien avant son accession au trône de Pierre. Qu’il me suffise de rappeler qu’il a particulièrement favorisé les réformes (contrairement au cardinal Wyschinsky qui, même s’il n’a pas résisté non plus, a cependant le mérite d’avoir encouragé par son engagement les Polonais dans leur attitude anti-communiste).
Conformément à la bulle du 15 février 1559 « Cum ex apostolatus officio » de Paul IV les prélats et évêques qui ont dévié de la foi catholique avant leur élévation, perdent automatiquement leur autorité et tout office. Ils sont inaptes à exercer une fonction. Après avoir confirmé toutes les sanctions qui frappent les hérétiques et les schismatiques (9) Paul IV parle très explicitement des hérétiques :
« … que si jamais il advient qu’un évêque, même ayant fonction d’archevêque, de patriarche ou de primat ; qu’un cardinal de l’Église romaine, même légat ; qu’un souverain pontife même, avant leur promotion ou leur élévation au cardinalat ou au souverain pontificat, ont dévié de la foi catholique ou bien sont tombés dans quelque hérésie, la promotion ou l’élévation, même si cette dernière a eu lieu avec l’assentiment unanime de tous les cardinaux, est nulle, invalide, vaine et on ne pourra dire qu’elle est devenue valide ou qu’elle deviendrait valide parce que l’intéressé accepte la charge, reçoit la consécration, ou entre ensuite en possession du gouvernement et de l’administration ou par l’intronisation du souverain pontife romain, ou par l’acte d’obédience rendu à lui par tous, et quelle que soit la durée de cette situation ».
« On ne pourra tenir l’élection pour légitime en aucune de ses parties, et elle ne confère ni ne peut être censée conférer quelque pouvoir de commander, ni dans le domaine spirituel, ni dans le domaine temporel, à de tels hommes, promus évêques, archevêques, patriarches ou primats, ou élevés au cardinalat ou au souverain pontificat. Toutes leurs paroles, tous leurs faits et gestes, tous leurs actes administratifs, avec tout ce qui en découle, n’ont pas le moindre effet juridique, et ne confèrent à personne le moindre droit. Ces personnes ainsi promues ou élevées seront, par le fait même, sans qu’il faille quelque autre déclaration ultérieure privées de toute dignité, position, honneur, titre, autorité, fonction et pouvoir à la fois… » Bulle “Cum ex apostolatus officio” § 6.
Depuis la promulgation de cette bulle l’on ne peut plus alléguer le principe de la « pars minor et sanior » des cardinaux électeurs légitimes, car eux aussi avaient perdu leur fonction à cause de l’hérésie. (Mgr. Guérard des Lauriers adopta en ce qui concerne l’hérésie des évêques et cardinaux italiens une position à part relevant de son expérience avec eux lorsqu’ils étaient ses étudiants : un jour il dit à M. Hiller et à moi-même que les séminaristes italiens qui avaient suivi ses cours étaient tellement bornés qu’ils ne seraient pas capables d’adhérer à des hérésies parce qu’ils ne savent pas ce que c’est.) . En l’occurrence la loi du CIC qui stipule que le droit des cardinaux au vote n’est pas limité par les censures sanctionnant les délits canoniques, ne s’applique pas dans ce cas parce qu’il ne s’agit pas de délits canoniques mais de délits contre la foi.
L’on avance comme argument que Jean Paul II est seulement hérétique matériel, mais non formel c’est-à-dire il adhère à l’hérésie sans s’en rendre compte. Qu’est-ce que cela peut bien signifier ? Le docteur suprême et le gardien de la doctrine de la foi ignore ce qu’il a comme devoir d’enseigner et de garder ! Voilà les issues théologiques auxquelles des gens comme Ricossa recourent afin d’être dispensés de tirer les conclusions définitives. Et pourtant, le Canon 16 § 2 du code de droit canonique exclut l’opinion qui veut qu’un hiérarque, en particulier, s’il s’agit de quelqu’un qui est investi du magistère dans l’Église peut faire valoir qu’il ne connaît pas les vérités de la foi !!! Du fait que Wojtyla a été sacré évêque du vivant de Pie XII il y avait obligation de faire une enquête d’information et de définition afin de prouver son orthodoxie. (cfr CIC can. 330 et 331)
3. Un hérétique peut-il être pape, peut-il être successeur de S. Pierre ?
Les docteurs de l’Église et les théologiens qui se sont occupés de l’hérésie du pape ont, comme montré plus haut avec Bellarmin, Cajetan et Suarez, clairement nié la question de savoir si un hérétique peut être pape. M. l’abbé Katzer, docteur en théol., défendit dans les pays germanophones une position théologique semblable à celle du P. Saenz y Arriaga au Mexique ; il s’est occupé plus en détail de cette question dans l’article « Unbesetzter Apostolischer Stuhl » (= le Siège apostolique inoccupé) (EINSICHT VIII / 5 décembre 1978, p. 168 ss. Réimpression EINSICHT XXXII /1 p. 13 ss). Il explique que le Siège apostolique peut être vacant
1. par la mort naturelle du pape,
2. par la mort morale du pape.
Le pape est mort moralement, s’il a péché manifestement contre la foi et la morale. Mais le Siège apostolique n’est pas vacant pour autant. Comme le pape Pie VI l’explique dans la célèbre Constitution apostolique “Auctorem fidei”, si importante pour notre époque, se référant à S. Pierre Chrysologue (10) : « Pierre, vivant sur son trône et possédant aussi la primauté, présente à ceux qui l’interrogent la vérité de la foi. Cela se réalise par les décrets infaillibles et irrévocables du Siège Apostolique. »
La définition de Bellarmin, selon laquelle « Papa haereticus depositus est » (c’est-à-dire un constat : il est déposé ») est complétée par la formule de Cajetan « deponendus est » (« doit être déposé ») ; il faut comprendre que le constat doit être rendu public. Autrement dit, l’Église doit déclarer que la personne en question est déposée parce que l’Église est une société visible et juridique qui a besoin d’être informée au sujet de la situation de son chef… Or c’est exactement ce que S. E. Mgr. Ngô-dinh-Thuc a fait en publiant sa déclaration du 25 février 1982. Nous ne voulons pas dire par là que la vacance du Siège Apostolique a été constatée une première fois par cette déclaration et que les conséquences en aient été tirées, mais le seul document émanant d’un dignitaire autrefois élevé et très-estimé par lequel ce constat a été établi et proclamé publiquement. Même si Mgr Ngô-dinh-Thuc a agi ex caritate c’est à dire par souci du bien de l’Église, et non en raison de sa fonction, il a prononcé ce constat comme évêque de l’Église catholique romaine ce qui oblige juridiquement en conscience.
Cette Déclaration est bien le document qui nous permet de justifier juridiquement notre résistance et les autres activités, en dépassant même les raisons personnelles que nous avons de comprendre que la hiérarchie est déchue (11).
Ajoutons à cela que la thèse « Jean Paul II est pape lorsqu’il proclame quelque doctrine orthodoxe, mais il ne l’est pas lorsqu’il enseigne une doctrine hérétique » signifie aussi qu’ il appartiendrait à tout fidèle de se prononcer à chaque fois sur l’orthodoxie ou l’hérésie du pape.
De la sorte le Magistère romain passerait à chacun des fidèles ; l’adage « Roma locuta, causa finita » (Rome a parlé, l’affaire est entendue) ne vaudrait plus, mais : lorsque Rome aura parlé, les fidèles pourront se lancer dans des discussions en règle. Alors l’autorité « suprême » résiderait dans la personne de la très célèbre « Elise Müller » – pardon : de « Madame le docteur Elise Müller ».
4. Il faut attendre la conversion du pape ou choisir une attitude empruntée à Becket
Comment se présenterait la restitution ou la restauration de l’Église si l’on partait de la thèse « Papa materialiter, non formaliter » ? (12) Étant donné que le pape « materialiter » reste potentiellement pape – et ce malgré le fait qu’il diffuse l’erreur voire même l’apostasie – il suffira de s’efforcer à ce qu’il devienne Pape « formaliter ». Cela veut dire qu’il sera alors simultanément « papa formaliter » et « materialiter » à partir du moment où il enseignera (de nouveau) des doctrines orthodoxes. Les tenants de cette position tels que l’abbé Ricossa, attendent donc que Jean Paul II se convertisse. Pour cela il faut évidemment avoir une grande confiance en la Providence divine, qui nous fait défaut, nous les sédévacantistes ! Notons que Mgr Storck s’énervait lorsque nous développions un certain activisme en parlant de restauration ou même de l’élection d’un pape !
Ainsi la crise – par rapport à la restauration de l’Autorité – aurait trouvé une solution, du moins en ce qui regarde Jean Paul II. Mais l’on ne serait pas encore au bout des peines pour ce qui est des évêques (ou entre-temps « évêques ») « episcopi materialiter, non formaliter », hérétiques et apostats, car ils devraient être traités de manière analogue. (Peut-être le retour à la foi orthodoxe du pape « materialiter » implique-t-il aussi celui des « évêques materialiter » ? Mais ni Guérard des Lauriers ni Ricossa ne soufflent mot de la certitude juridique ou du recouvrement de la juridiction de ces nouveaux convertis. Qu’en sera-t-il si, dans ses décrets, Jean Paul II mélange vigoureusement la doctrine orthodoxe et l’hérésie ? Car, il faut savoir que Wojtyla est passé maître en fait de dialectique ! Est-il alors en même temps pape « materialiter » et pape « formaliter/non formaliter » ? C’est un jeu auquel l’on pourrait se livrer indéfiniment.
J’ai toujours comparé cette attitude d’attente de la conversion de Mgr Wojtyla avec la pièce de théâtre de Samuel Becket : En attendant Godot. Le thème est le suivant : on attend Godot, mais l’on sait qu’il n’arrivera jamais. Il s’agit donc d’une attente tout à fait insensée. Bien sûr, on peut composer des pièces de théâtre pour représenter le non-sens à partir de telles absurdités, mais il n’est pas possible ni de faire de la théologie ni de restaurer l’Église à partir d’un tel principe. Est-ce que Mgr Guérard des Lauriers aurait perdu de vue que l’apostasie fait partie des péchés irrémissibles parce qu’elle est un refus de la vérité vivante en elle-même ? Est-ce que ses disciples, dont Mgr Sanborn aux États-Unis ont oublié cela ?
Entre-temps les fidèles continueront leur vie religieuse/ecclésiale ; ils critiqueront ce qui mérite d’être critiqué, ils en appelleront « aux évêques » et au « Saint Père ». Et lorsque les ordres donnés sont en contradiction avec la Foi, ils n’obéiront pas. Mais, si l’on procède alors par « un zèle excessif » ou « par impatience » à l’ordination de prêtres ou au sacre d’évêques, ne s’agit-il pas là d’indices schismatiques du fait qu’on manque tout de même de confiance en la Providence divine ?
Essayons d’expliquer par un exemple du domaine militaire les conséquences absurdes qui résultent de la position de Ricossa et sa communauté « Mater Boni Consilii » – qui tient peut-être ses conseils d’une autre source – semble être plus importante que le reste de la foi catholique. Supposons qu’un général se rende coupable de haute trahison et livre à l’ennemi sa patrie ainsi que toute l’armée qu’il commande. Au lieu de faire condamner ce général par le tribunal militaire et d’en faire élire un nouveau, les disciples de des Lauriers recommandent d’attendre jusqu’à ce que ce traître décide de changer de front afin qu’ils puissent de nouveau « le servir fidèlement ». Entre-temps les soldats, comptant pleinement sur un changement d’attitude de leur général (théologiquement pleins de confiance en Dieu) laissent faire l’ennemi en toute liberté.
J’espère donc vous avoir montré à suffisance que
a) la thèse « papa materialiter, non formaliter » est impossible à tenir théologiquement et
b) que le fait de ne pas lâcher la thèse dresserait un obstacle à la restitution ou la restauration de l’Église, qui s’impose d’urgence.
Par conséquent il ne reste aux disciples de Guérard des Lauriers qu’à laisser tomber cette thèse et de rejoindre le sédévacantisme tel qu’il se trouve formulé dans la déclaration de Mgr Ngô-dinh-Thuc, d’accepter et d’appliquer les directives qui y sont édictées pour restaurer l’Église. Sans quoi nous, les sédévacantistes, nous nous verrons obligés de cesser de voir en eux des alliés de notre action pour l’Église. Une coopération, même sur le plan pastoral, ne serait dès lors plus possible.
Chapitre sur les chances manquées ou de l’urgence au chaos
Pour terminer voici quelques notes sur la situation actuelle. Si l’on considère l’attitude des fidèles, mais en particulier des prêtres et des évêques qui prétendent travailler pour le maintien de la foi et la restauration de l’Église, force est de reconnaître qu’hélas, un peu partout, c’est le sectarisme et la résignation que l’on peut observer. Suite à la proclamation de la Déclaration – si l’on ne tient pas compte des tentatives de rassemblement des fidèles au début des années 90 par Mgr Carmona, qui est décédé sur ces entrefaites, et que Mgr Davila voudrait poursuivre – rien n’a été fait pour restaurer l’Église comme institution de salut. Lors de sa visite à Munich, l’an dernier, Mgr Davila a donné, d’une manière plutôt polie son avis sur la situation : « Depuis les dernières 20 années nous, prêtres, nous nous sommes limités à nous occuper de problèmes pastoraux ».
Or, le ministère des âmes ne peut être fructueux que s’il s’insère dans les structures d’Église ; car, l’administration des sacrements n’est légitime que si l’on a l’intention de les donner comme actes de l’Église ! Le Christ a donné les sacrements à l’Église parce qu’elle seule en assure l’administration. Tout le reste devrait être mis sur le compte du sectarisme. C’est pourquoi le but premier de tous nos efforts doit être l’avancement de la restauration de l’Église. En effet, le Christ a fondé l’Église comme institution de salut et non seulement comme une simple communion de croyants, afin de garantir la transmission non-falsifiée de sa doctrine et des secours de la grâce. C’est pourquoi la restauration de l’Église comme institution de salut est une exigence qui correspond à la volonté du divin fondateur. Mais, c’est ici que surgit le dilemme. D’une part il manque, pour ce faire, la juridiction nécessaire de l’Église parce que la hiérarchie a apostasié, d’autre part précisément la reconstitution de cette autorité de l’Église en est la condition nécessaire. Il faudra donc trouver une solution claire et théologique à ce problème.
Le simple fait d’insister sur la situation d’urgence au niveau mondial (l’absence d’autorité et d’unité) ne justifie pas l’action personnelle et l’activisme de certains clercs ; du reste la situation théologique n’est définie qu’imparfaitement. Cette attitude implique le danger de sectarisme, d’autant plus qu’il est loisible à quiconque de tirer les conclusions qu’il voudra. Tout prêtre qui fait ministère doit savoir et certifier – c’est un devoir à l’égard des fidèles – qu’il agit en tant que prêtre de l’Église catholique ! Sans quoi il se désigne ipso facto comme sectaire, qui s’arroge de manière illégitime des pouvoirs sacerdotaux. Il ne suffit pas de rappeler que les ordres reçus sont valides (concedo la validité), pour se présenter comme prêtre catholique. Personne n’aurait l’idée p.ex. de se procurer un uniforme et un fusil pour se présenter ensuite comme soldat de l’armée allemande ou mexicaine.
En quels termes une solution pourrait-elle être envisagée ? Pour continuer l’exemple cité : il ne serait vrai soldat qu’au cas où il aurait été enrôlé par cette armée et après qu’il aurait prêté serment. En appliquant cet exemple à l’Église il ne serait vrai prêtre que s’il pouvait attester d’être en possession d’un mandat de la véritable Église. Le problème c’est de montrer où se trouve cette Église dans la situation actuelle et dans quelle mesure l’on peut estimer que l’on a été mandaté par elle.
À cela on objecte que, pour surmonter des difficultés actuelles on n’a pas besoin d’une stratégie particulière, mais que l’on peut se réclamer du principe de nécessité. Cette opinion n’est non seulement fausse, mais encore très dangereuse. En prenant une initiative en cas de nécessité l’on voudrait empêcher qu’une situation déterminée ne se produise : je veux que quelque chose ne soit pas. Seulement, par cette affirmation je n’indique pas ce qu’il faut qu’il soit. Si par exemple je construis une digue, j’ai l’intention d’empêcher qu’une rivière ne déborde et dévaste les champs. Ce faisant je n’ai cependant pas indiqué, de quelle manière je vais ensemencer mon champ. Cela veut dire qu’il me faut concevoir une idée personnelle positive sur la manière d’exploiter et de cultiver mon champ.
Revenons à notre propre passé récent dans l’Église : il était nécessaire, comme Mgr Ngô-dinh-Thuc l’a fait, de sacrer des évêques sans mandat pontifical, afin de sauvegarder la succession apostolique. Ce serait cependant une grave erreur de penser qu’à l’avenir l’on pourrait se passer d’une situation régulière, et finalement du mandat pontifical. Car, en se réclamant du cas de nécessité on se livre à toutes sortes d’actions relevant du sectarisme qui peuvent aller jusqu’au sacre condamnable de prêtres mariés comme évêques. Si vous regardez autour de vous, chers auditeurs, ce qui devait résulter d’une initiative en cas de nécessité, ne s’est même pas produit : sauver la succession apostolique et l’Église. En effet, nous nous trouvons en plein sectarisme : nous en sommes coupables et c’est de notre faute ! J’attire votre attention sur l’occasion de cette conférence (13), ce sont les sacres scandaleux par Mgr McKenna qu’il a justifiés par cette thèse dont j’ai voulu vous apporter la preuve de son inanité. Que d’abîmes se sont ouverts ! Nous avons donc besoin, afin de reconstruire l’Église et pour sa reconstitution comme institution de salut, de conceptions particulières :
— ces conceptions doivent être fondées théologiquement ;
— devant obligatoirement tenir compte des réalités actuelles ;
— il faut qu’elles soient aptes à transformer ces réalités de façon telle que finalement l’Église soit de nouveau le lieu de la Révélation de Dieu et de la communion des fidèles sous l’autorité d’un pape élu légitimement.
http://www.einsicht-aktuell.de/index.php?svar=5&artikel_id=541&searchkey=Schoonbroodt
[1] Les soussignés don Franco Munari, don Francisco Ricossa, don Curzio Nitoglia et don Giuseppe Murro, obtempérant aux enseignements de la morale catholique, qui enseigne la nécessité de la rétractation publique suite à la diffusion de doctrines erronées concernant la foi et les mœurs, déclarent faire publiquement AMENDE HONORABLE
Pour avoir enseigné ou du moins laissé implicitement croire comme conforme à la vérité, pendant la période 1982-1985, alors qu’ils appartenaient à la Fraternité St Pie X, les erreurs suivantes :
1. le Pontife romain jouit de l’infaillibilité seulement quand il enseigne « ex cathedra » (c’est à dire lorsqu’il définit des dogmes)
2. Le Magistère ordinaire et universel de l’Église n’est pas infaillible.
3. Le Concile Vatican II, en tant que concile pastoral et non dogmatique, ne peut être infaillible.
4. Il est légitime et c’est un devoir de désobéir ordinairement à l’enseignement doctrinal, moral et liturgique de l’Autorité légitime (Pape et Évêques) tout en reconnaissant à la même Autorité tous les pouvoirs qui lui sont propres selon la divine constitution de l’Église.
5. Il est possible que l’Autorité légitime (le Pontife romain) promulgue et impose à l’Église universelle des lois (rite de la messe, des sacrements, code de droit canon) contenant des erreurs, des hérésies ou des lois simplement nocives au bien des âmes.
6. Il est possible qu’un authentique Pontife romain, vrai Vicaire de Jésus-Christ, soit en même temps schismatique, apostat, en rupture avec la Tradition et que ses actes soient considérés comme nuls. Les présentes DÉCLARATIONS ERRONÉES blessent mortellement le dogme catholique concernant LA DIVINE CONSTITUTION DE L’ÉGLISE, SON MAGISTÈRE, L’INFAILLIBILITÉ de l’Église et du Pontife romain. Les signataires de la présente « Amende publique » demandent pardon et prières à tous ceux qui auront pu être scandalisés, en assurant que, avec l’aide de Dieu, d’aussi graves erreurs ne seront plus jamais répandues.
[2] Ainsi la SÜDDEUTSCHE ZEITUNG écrit dans l’édition du 26/07/02 : « Cet homme âgé de 82 ans peut à peine tenir la tête droite, il ne fait plus que bredouiller, la salive sort de sa bouche. Malgré cela Jean Paul II a pris l’avion pour Toronto, afin d’y recevoir les ovations de 200000 jeunes. Il a entrepris ce voyage astreignant alors que les médecins le lui avaient déconseillé car ce voyage allait épuiser ses réserves d’énergie. Il est persuadé d’agir sur la base d’un mandat venant d’en haut et il est pratiquement seul à croire fermement, d’être l’instrument de Dieu. En effet, Dieu l’a choisi pour introduire l’Église dans le XXIème siècle ; Marie l’a protégé contre la balle de celui qui perpétrait l’attentat contre lui et maintenant il lui faut porter la maladie qui lui a été imposée. “Un homme de douleurs habitué à la maladie” dit-on dans le livre d’Isaïe sur le serviteur souffrant ; Karol Wojtyla, marqué par la souffrance, se voit manifestement comme un reflet de cette prophétie : il lui faudra marcher dans cette voie, jusqu’au bout. »
[3] P.L. 120, Paschasius Radbertus, Liber de Corpore et Sanguine Domini, co ;.1317
[4] Ad sacrosancta Concilia a Philippo Labbe et Gabriele Cossartio edita Apparatus alter, Venetiis 1728
[5] Defensio Fidei, lib. V. De antichristo, Tom. XX., Cap. XXI,7.
[6] Romani Pontificis in definiendo infallibilitas breviter demonstrata. Thursi Gonzales S.J. Parissi 1698.
[7] Controversio de Romano Pontifice, lib. II. Cap. XXX.
[8] Que l’on veuille bien comparer avec cela la bulle de Paul IV : « Cum ex apostolatus officio », § 1 : « Devant la situation actuelle si grave et si dangereuse, il ne faut pas que l’on puisse reprocher au pontife romain de dévier dans la foi. Il est sur terre le Vicaire de Dieu et de Notre Seigneur Jésus-Christ ; il a la plénitude de l’autorité sur les nations et les royaumes ; il est le juge universel et n’a à être jugé par personne ici-bas. »
[9] « Cum ex apostolatus officio », § 2 : « Elles s’appliquent à tous ceux qui, jusqu’ici, auront été pris sur le fait, auront avoué ou auront été convaincus d’avoir dévié de la foi catholique ou d’être tombés en quelque hérésie ou d’avoir encouru le schisme ou de l’avoir suscité ou commis. Elles s’appliquent encore à ceux qui, à l’avenir, (ce que Dieu dans sa miséricorde et sa bonté veuille leur épargner), ou bien dévieront de la foi catholique, ou bien tomberont dans l’hérésie, ou bien encourront le schisme ou qui auront avoué ou en seront convaincus – nous voulons et décrétons qu’ils s’attirent tous les jugements, censures et sanctions, quelque état, grade, rang, fonction ou dignité excellente qu’ils occupent, même s’ils ont la dignité épiscopale ou archiépsicopale ou la dignité de patriarches, de primats, ou quelque autre dignité ecclésiastique majeure comme le cardinalat ou s’ils sont légats du Saint Siège, en permanence ou temporairement ».
[10] P.L. 54,743 ss.
[11] En faisant la comparaison avec la position d’Écône nous pouvons dire ceci : ils sont confrontés au problème du défaut d’autorité papale, car ils refusent également nombre de décrets du concile Vatican II et les réformes qui en sont issues. Mais ils les refusent pour des motifs différents. Ils n’ont pas contesté qu’un pape hérétique a cessé d’être pape, mais ils contestent que Jean Paul II ait délibérément propagé des hérésies. Selon eux il ne serait que “libéral” ou “moderniste” et, de cette manière, il causerait du préjudice à l’Église. C’est pour cette raison qu’ils résistent à ses ordres. En tenant cette position “traditionaliste” c’est-à-dire théologiquement non fondée, ils se meuvent avec leur argumentation sur une base très faible et fragile ce qui se manifeste par leurs négociations menées avec Rome.
[12] Nous, les sédévacantistes véritables, nous nous distinguons, en plus de la constatation du siège vacant, par l’idée qu’il faut travailler à l’occuper à nouveau.
[13] Le texte ci-dessus a été traduit en espagnol pour les journées d’étude du groupe de catholiques fidèles fin août 2002 à Cid, Juarez/ Mexique.
FSSPX : DÉTOURNEMENT DE FONDS ?
De nombreux fidèles ayant contribué, depuis 42 ans, au développement de la Fraternité Saint-Pie X, se posent beaucoup de questions aujourd’hui alors que Mgr Fellay – « l’illuminé de Menzingen » – est déterminé à entériner son accord avec la Rome conciliaire et apostate.
Les rapports entre la FSSPX et Rome, ressemblent à ceux du petit chaperon rouge avec sa grand mère. Tant que celle-ci était vivante, le petit chaperon n’avait pas de statut particulier dans sa famille. Une fois la Mère’Grand avalée par Vatican II, les choses se sont compliquées. Paul VI se présentait tel qu’en lui-même, sans déguisement. Jean-Paul II avait une tête de grand-père qui aurait inventé « la civilisation de l’amour ». Benoît XVI pâtit d’avoir été le cardinal Ratzinger qui avait tenté en 1988 de rouler Mgr Lefebvre dans la farine… ((Voir ce qu’en dit l’abbé Hervé Belmont : « La fraternité, son supérieur général en tête, me font irrésistiblement penser au conte du Petit Chaperon Rouge à la fin duquel l’innocente enfant se fait dévorer par le loup qui s’est substitué à Mère’Grand dont il a grossièrement pris la place et les apparences. En effet, on retrouve les quatre mêmes ingrédients qui ont conduit à la fin tragique. »
(http://www.quicumque.com/article-le-petit-chaperon-rouge-violet-85284651.html) ))
Le Chapitre Général de la FSSPX est en réunion depuis hier matin à Écône. Les discussions avec la Congrégation pour la Doctrine de la Foi y seront abordées…
Les médias se penchent sur les oppositions internes à la régularisation. La toile bruisse de rumeurs et d’oppositions diverses. Un tiers de la Fraternité serait actuellement hostile à la régularisation. Mais comme le rapporte La Croix, « il y a une marge entre s’opposer à un accord et faire scission… ((Citation de La Croix (qui ne sait pas que l’abbé Celier est un des principaux acteurs du ralliement !) : « Si je devais quitter du jour au lendemain mon travail, mes paroissiens, mes confrères, que deviendrais-je ? », s’interroge ainsi l’abbé Célier, qui est « depuis trente-deux ans dans la Fraternité ». Un autre proche confirme : « Il y a des divergences, c’est une évidence. Cela dit, il y a peut-être 40 % de mécontents, mais seulement 10 à 15 % qui le manifestent à voix haute et au final 3 % qui partiraient. »
Lorsque l’abbé Philippe Laguérie avait souhaité quitter la Fraternité en 2006, 70 prêtres lui avaient promis de le suivre et moins de 10 avaient finalement franchi le pas. Même l’abbé Xavier Beauvais, curé de Saint-Nicolas-du-Chardonnet à Paris, qui dit haut et fort son opposition à tout accord, aurait confié à son entourage : « Je suis contre, mais je n’irai pas contre. » ))
« Surtout, les questions pratiques et financières risquent de peser lourd. Mgr Fellay, qui fut économe général de la Fraternité Saint-Pie-X pendant douze ans, aurait pris les mesures nécessaires pour que le jour où certains supérieurs de district s’opposeraient à lui, leurs propriétés lui reviennent automatiquement… »
Alors, Adrien Loubier s’est posé – et répond en même temps – les mêmes questions que ces nombreux fidèles de la dite Fraternité dans le dernier Sous la Bannière :
DÉTOURNEMENT DE FONDS ?
par Adrien Loubier, « Sous la Bannière » n° 161, 6 juin 2012
Pour Max Barret (qui a diffusé cette lettre) :
« Lettre de M. Adrien Loubier à un ecclésiastique. Cette lettre – extraite du n° 161 de « Sous la Bannière » – est à diffuser le plus largement possible à un double titre : outre son allusion aux biens temporels de la FSSP X elle justifie notre combat de laïcs. Que l’on cesse donc de nous maintenir dans une obéissance servile et muette au motif que les discussions actuelles ne nous concernent pas ! Nous avons notre mot à dire. Et nous le dirons ! »
FraternityLeaks : Les manœuvres de Menzingen
À l’heure où Benoît 1er de Vatican d’Eux est empêtré dans un VatiLeaks par son majordome, Bernard Fellay nouveau Prélat (non “nominé” officiellement !) doit faire face à un FraternityLeaks qu’il avait prévu pour endormir les fidèles devant la bronca de certains opposants à son projet de Ralliement.
Tout étant consommé depuis un certain temps, comme nous l’avons annoncé (voir les archives du blog) Menzingen a décidé de faire – apparemment – un pas en arrière pour pouvoir faire ses trois pas en avant afin de conduire le troupeau d’aveugles à la fosse ((Mgr Fellay, le guide d’aveugles, qui conduit les fidèles de la FSSPX dans la fosse. « Laissez-les, et ignorez-les ; ce sont des guides aveugles et des enseignants aveugles : et si un aveugle conduit un aveugle, ils tomberont tous deux dans une fosse. » Matthieu 15:14 ; « Un aveugle peut il conduire un aveugle ? Ne tomberont-ils pas tous deux dans la fosse ? » Luc 6:39)).
Le forum américain CathInfo.com a publié hier, le 25 juin 2012, une Lettre Circulaire (n°2012-06-SP 4) aux Supérieurs de districts, séminaires et maisons autonomes : http://www.cathinfo.com/catholic.php/Letter-of-Menzingen-new
John Daly est du même avis que nous :
Ce document estampillé « CONFIDENTIEL » et « DOCUMENT INTERNE » a été de suite repris par de nombreux Fora et il a été publié ce matin sur le Forum Catholique puis sur Tradinews.
En fait ce document semble avoir été révélé par plusieurs sources ; les originaux sont dissemblables :
http://3.bp.blogspot.com/-fGvnp53sKl0/T-lNcnsz9aI/AAAAAAAACYo/zf8ozosWFGo/s1600/20120625_FELLAY.png
http://radiocristiandad.files.wordpress.com/2012/06/photo1.jpg
Il faut tout d’abord remarquer que cette lettre de Menzingen commence (point n°1) par affirmer « Mgr Fellay lui a aussitôt fait savoir qu’il ne pourrait pas signer ce nouveau document, clairement inacceptable. Le prochain Chapitre permettra de faire le point sur l’ensemble du dossier » ; ceci pour calmer le jeu de la bronca des opposants ! (au risque de porter la panique dans le camp des bellâtres ralliéristes en quête d’une reconnaissance romaine… voir à ce sujet le topic du Forum Catholique ! www.fecit-forum.org, lui, jette carrément l’éponge ! et annonce la fermeture provisoire ou définitive…)
Ensuite, (point n°2) la lettre de Menzingen annonce la “sanction” envers Mgr Williamson :
« Par ailleurs, j’informe tous les membres du Chapitre que, en vertu du canon 2331 § 1 et 2 (ne. 1373), le Supérieur général a privé de l’office de capitulant Mgr Williamson pour ses prises de position appelant à la rébellion et pour sa désobéissance continuellement répétée. Il lui a également défendu de se rendre à Ecône pour les ordinations. »
Alors là, nous nageons en plein délire ! La néo-Fraternité n’étant pas à une contradiction près, sanctionne des opposants – au processus de ralliement – alors qu’elle vient de déclarer nous ne pouvons pas signer… c’est clairement inacceptable… Tout cela démontre clairement que Richard Nelson Williamson fait bien partie du Plan (en tant que leader du “2ème anneaux” !). Il n’y a d’ailleurs aucune autre raison pour que Mgr Williamson reste dans la FSSPX alors qu’il est assigné en résidence (presque) surveillée à Londres par son rival Bernard Fellay !
Pour ce point n°2, il est intéressant de noter que le Canon 2331, paragraphe 1 et 2 (Nouveau Code de 1373) se réfère aux personnes qui incitent publiquement contre le Siège Apostolique ou un Ordinaire ((Nouveau C: 1373 Qui excite publiquement ses sujets à la contestation ou à la haine contre le Siège Apostolique ou l’Ordinaire à cause d’un acte du pouvoir ou du ministère ecclésiastique, ou bien qui incite les sujets à leur désobéir, sera puni d’interdit ou d’autres justes peines.
CIS 2344; CIO 1447
__________________
2331 – p.1 Ceux qui refusent obstinément d’obéir au Souverain pontife ou à leur propre Ordinaire, qui leur intime légitimement un ordre ou une défense, doivent être punis proportionnellement à la gravité de leur faute, sans même que les censures soient exclues.
p.2 Ceux qui conspirent contre l’autorité du Souverain pontife, de son légat ou de leur propre Ordinaire, ou contre leurs ordres légitimes, et aussi ceux qui provoquent les sujets à la désobéissance envers ces personnes, doivent être châtiés par des censures ou d’autres peines; de plus, s’ils sont clercs, qu’on les prive de leurs dignités, bénéfices et autres charges; s’ils sont religieux, qu’on les prive de voix active et passive et de leur office.
Droit canon 1917 – Titre 13 – Des délits contre l’autorité, les personnes ou les biens ecclésiastiques : 2330 – 2349
http://www.laportelatine.org/bibliotheque/DroitCanon1917/livre_quatrieme/cic1917_2330_2349.php)).
N’est-ce pas le même code de droit canon, qui prive la FSSPX de l’appartenance à l’Église catholique ? (puisqu’ils reconnaissent l’église Conciliaire comme étant l’Église catholique…)
Délirant !!!
Enfin au point n°3, la lettre de Menzingen confirme l’information que Résistance Catholique donnait dimanche : « Les prochaines Ordinations à Écône sous Haute Tension ».
« Enfin, Mgr Fellay a décidé de différer les ordinations des religieux dominicains d’Avrillé et capucins de Morgon, qui étaient prévues à Ecône le 29 juin prochain. Ce retard aux ordres lui a simplement été dicté par le souci de s’assurer de la loyauté de ces communautés, avant d’imposer les mains à leurs candidats (cf. 1 Tim. 5, 22). »
À ce sujet, nous renotons ce que nous disions plus haut sur les contradictions de la néoFSSPX !
Nous avons également reçu un message d’un dominicain d’Avrillé (les accentuations sont de nous) :
Message reçu d’un dominicain d’Avrillé :
Chers frères et sœurs en Saint-Dominique,
Je vous transmets des nouvelles graves du père Marie-Dominique que vous trouverez au bas du courrier, ainsi que les 2 textes joints qui donnent le point de vue des conciliaires sur les derniers faits et la suite possible des événements.
Au vu de la situation, je vous propose de nous unir aux autres fraternités du tiers-ordre en priant notre chapelet (ou un 2ème chapelet, c’est encore mieux) avec l’intention « Sauver la tradition » jusqu’au chapitre général de la FSSPX.
L’avenir de la Tradition et in fine de la Sainte Eglise est en jeu. NSJC a promis que les portes de l’Enfer ne prévaudront pas contre Son Eglise, c’est une vérité de Foi ; mais à quoi sera réduite cette Sainte Eglise si la FSSPX devait se rallier ?
Restons bien unis par la prière en Jésus et Marie.
Frère Louis-Marie.
Nota : je vous communique également le sermon que Mgr Tissier de Mallerais a prononcé lors des ordinations de Winona.
Sent: Sunday, June 24, 2012 8:58 PM
Subject: Fwd: Message du père Marie-Dominique
Chers Frères, Chères Sœurs,
Je vous fais suivre le message de Père Marie-Dominique, que vous devez sans doute avoir déjà reçu.
Pour répondre à notre Père Directeur, devant la gravité de cette situation et l’impossibilité d’agir directement en tant que laïcs, je proposerais que tous les tertiaires de l’Ordre se réunissent en une prière commune pour obtenir de NSJC, de Notre Dame et de notre Père saint Dominique, la fin de ce cauchemar… qui nous rejette 40 ans en arrière !
Lors de la dernière réunion TOP de la fraternité Sainte Catherine de Sienne, nous avions proposé et décidé que chaque tertiaire affecte à cette intention un chapelet pris sur son rosaire quotidien. Et l’intention était nommément : « sauver la tradition ».
Que pensez-vous d’étendre cette prière à tout le monde et de la maintenir jusqu’au Chapitre Général vers le 10 juillet (à préciser) ?
N’hésitez pas à proposer d’autre(s) action(s)…
Que saint Dominique nous conseille.
Fr Raymond top
Ps : il faudrait si possible donner votre avis par retour pour lancer l’information et la chaîne de prière dès demain
Début du message réexpédié :
De : Fraternité Saint Dominique <dominicains-avrille@wanadoo.fr>
Date : 24 juin 2012 16:36:18 HAEC
À : xxx
Objet : Message du père Marie-Dominique
Cher frère en saint Dominique,
diverses nouvelles de Rome ci-jointes, ne sachant ce qui se réalisera.
Côté Tradition, voici les nouvelles :
sachant notre position, et bien que nous ayons eu la délicatesse de ne faire encore aucune déclaration officielle, Mgr Fellay vient de nous notifier que nos trois frères ne seront pas ordonnés Diacres à Écône vendredi prochain. Il a communiqué aussi au père Antoine que ses trois frères ne seront pas ordonnés prêtres le 29 juin.
Nous avons été avertis juste une semaine avant les ordinations, alors que les différents frères étaient en retraite pour préparer leur âme à l’ordination.
Certaines familles ont réservé des places en avion pour venir des États-Unis, des hôtels ont été réservés, les premières Messes des Capucins préparées. Tout doit être annulé au dernier moment.
Jamais Mgr Lefebvre n’aurait fait une chose pareille.D’autre part, Mgr Tissier a été prié par le Supérieur de District des États-Unis, l’abbé Rostand, d’arrêter ses prédications aux U.S.A (où il soulevait l’enthousiasme) et de retourner aussitôt en Europe.
A Mgr Williamson, il est interdit de se rendre aux ordinations d’Écône le 29 juin, et il lui est interdit d’aller au Chapitre Général.
La répression communiste est en route.
Nous faisons ce que nous pouvons dans le milieu ecclésiastique. Si vous avez des idées de ce que peuvent faire les laïcs, n’hésitez pas à joindre le frère Pie-Marie Carpentier.
Avec mes prières,
Père Marie-Dominique +
3 pièces jointes :
Cal Burke_OpusDei.pdf ou : http://tradinews.blogspot.fr/2012/06/natalia-trouiller-la-vie-fsspx-le.html
Probable réponse de Mgr Fellay en juillet..pdf ou : http://tradinews.blogspot.fr/2012/06/apic-vatican-probable-reponse-de-mgr.html
Mgr Tissier – Winona – 15 juin 2012.pdf
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Nous avions déjà dénoncé le double jeu et la responsabilité des Dominicains d’Avrillé :
C’est pourquoi, s’ils venaient aujourd’hui à refuser l’accord entre le Vatican et la FSSPX sans revenir sur leurs graves erreurs qui ont contribué grandement à cette progressive et insidieuse intégration de l’œuvre de Mgr Lefebvre au sein de l’église Conciliaire dépourvue de sacrements valides, les dominicains d’Avrillé confirmeraient, de fait, le double-jeu qui a été le leur (en lien avec le très douteux Mgr Williamson, au blason épiscopal rose-croix) : celui de vouloir neutraliser la « réaction » afin de la maintenir dans des positions qui ne sont absolument pas catholiques !
Ici aussi, la vérité n’est pas dite !… et ils souhaitent certainement attendre l’officialisation prochaine du ralliement pour faire appel aux sacrements de leur mentor pour les ordinations reportées… et passer ainsi pour de fidèles résistants !
C’est la Guerre !
Depuis cinquante ans, on a vu l’application de ce terrible passage de la prophétie de La Salette : « Les chefs, les conducteurs du peuple de Dieu ont négligé la prière et la pénitence, et le démon a obscurci leurs intelligences ; ils sont devenus ces étoiles errantes que le vieux diable traînera avec sa queue pour les faire périr ». N’est-ce pas d’actualité, plus encore aujourd’hui ?… Nous nageons dans le mensonge.
Notre Dame de La Salette, intercédez pour nous !
UN FAUX ARGUMENT CONTRE LES SEDEVACANTISTES
Notre ami Thilo Stopka nous fait parvenir cette réflexion :
Un faux argument contre les sédévacantistes
— Thilo Stopka —
Les arguments concernant l’impossibilité d’une sedevacance du Saint Siège, en provenance de l’abbé Bonneterre et d’autres, pas seulement de la Fraternité Saint Pie X, mais aussi de la Fraternité Saint Pierre ou même de l’Institut du Bon Pasteur, sonnent toujours dans nos oreilles.
On réclame en sa faveur l’anathème fait par le Concile Vatican I au 2è chapitre de la constitution dogmatique sur l’Église :
(Canon) Si donc quelqu’un dit que ce n’est pas par l’institution du Christ ou de droit divin que saint Pierre a, et pour toujours, des successeurs dans sa primauté sur l’Église universelle, ou que le pontife romain n’est pas successeur de saint Pierre en cette primauté : qu’il soit anathème.
On ajoute aussi le premier paragraphe du même chapitre :
Ce que le Christ notre Seigneur, chef des pasteurs et pasteur suprême des brebis, a institué dans le saint apôtre pour le salut éternel et le bien de l’Église doit nécessairement, grâce au même promoteur, se poursuivre sans interruption dans l’Église, laquelle, fondée sur la pierre, subsistera ferme jusqu’à la fin des siècles.
Isolé du contexte cet argument semble être pertinent.
Mais déjà une analyse simple du texte complet du chapitre 2 montre, qu’il s’agit d’une surinterprétation volontariste, notamment, quand on consulte les discussions pendant le Concile retenues dans le volume 52 de Mansi. Une analyse page par page ne laisse qu’une seule interprétation :
La perpétuité dont parle l’anathème concerne la « conjunctionem inseparabilem primatus cum sede romana ». Cela est absolument clair face aux discussions au Concile, se rendant compte que le débat concernant les chapitres 1 et 2 a duré qu’une seule journée. Il n’y avait aucune diversion parmi les pères du Concile. L’impossibilité ou possibilité d’une sedevacance n’était nulle part objet de discussion.
Donc sont concernés par l’anathème ceux-ci qui nient :
– que le primat a continué après la mort de saint Pierre (argument des protestants).
– qu’il n’y existe aucun lien de droit divin entre la primauté de ses successeurs avec le siège romain, que Rome serait un diocèse comme les autres (argument du rationalisme qui niait même la mort de saint Pierre à Rome).
– que quiconque est évêque de Rome, est avec nécessité de droit absolu aussi porteur du pouvoir clé dans l’Église (argument des grecs schismatique).
Sont aussi concernés par l’anathème ceux qui affirment :
– que le primat, tenu par le siège de Rome était une invention du moyen âge (argument de tous les ennemis de l’Église).
– que l’Église fut dirigée jusqu’au premier millénaire par la « pentarchie » des grands patriarcats de Rome, Constantinople, Alexandrie, Antioche et Jérusalem collégialement (argument des modernistes, comme par ex. Karol Wojtyla et Joseph Ratzinger).
– qu’on pourrait séparer le primat du siège romain en faveur d’un conseil suprême ecclésiastique. (proposition très moderne d’œcuménisme).
– qu’un autre siège épiscopal (Jérusalem) pourrait prendre le primat à la place de Rome en créant une église œcuménique.
– que le primat du siège de Rome fut jusqu’au premier millénaire un primat de modération et de charité, en niant un primat de véritable pouvoir direct et disciplinaire sur l’Église universelle. (Ratzinger dans son livre Theologische Prinzipienlehre).
On voit de suite vers qui le Concile Vatican I voulait lancer son anathème.
Une chose est certaine : ce n’était pas contre ceux qui craignaient une usurpation du Saint Siège par un hérétique, ce qui aurait été une absurdité face aux phases différentes des sedevacances de plusieurs années avec des conclaves difficiles.
Il faut plutôt dire que Joseph Ratzinger est concerné par l’anathème lorsqu’il écrivait dans son livre nommé ci-dessus (pages 198-199, 216-217, dans l’édition anglophone Principles of Catholic Theology, 1982), que le primat dans le sens actuel du terme n’existait pas jusqu’à la fin du premier millénaire.