8750

Le CatholicaPedia Blog

CatholicaPedia, une mémoire de la Tradition… en toute liberté

Archive for août, 2013

papeFrançois, supporter de San Lorenzo :
« Beach Ball Circus Jorge »

with 9 comments

papeFrançois, supporteur revendiqué de San Lorenzo (Buenos Aires, Argentine), paie « religieusement » tous les mois sa cotisation de « socio », a révélé lundi le vice-président du club de Buenos Aires, animateur et producteur de télévision Marcelo Tinelli.

« Je me demandais : “Va-t-il payer ? Il ne devrait pas y penser”. Mais non. On m’a confirmé qu’il est à jour (de ses cotisations) et qu’il paie religieusement tous les mois par prélèvement automatique », a déclaré sur la chaîne Fox Sports le populaire animateur.

Selon le dirigeant du club, papeFrançois, qui détient le numéro de socio 88235, continue de payer malgré sa qualité de membre honoraire depuis 2008, alors qu’il était archevêque de Buenos Aires.

M. Tinelli fera partie de la délégation argentine qui se rendra en Italie pour le match amical entre l’Albiceleste et l’Italie, le 14 août à Rome.

papeFrançois recevra les deux équipes « de manière privée », la veille du match, mais ne prévoit pas d’assister à la rencontre, a indiqué jeudi le porte-parole du Saint-Siège.

Source EuroSport : http://www.eurosport.fr
papeFrançois, socio assidu !

[ngg_images gallery_ids= »5″ display_type= »photocrati-nextgen_pro_slideshow »]

Tellement fan de footebale,

À son retour des Journées Mondiales de la Jeunesse, qui se sont achevées sur la plage de Copacabana (à Rio de Janeiro, au Brésil), l’homme que le monde appelle « le Pape François » s’est rendu directement à la Basilique Sainte-Marie Majeure, au Vatican, porteur de deux souvenirs du Brésil, un ballon de plage jaune vert et un maillot de sport vert, qu’il a placés sur l’autel (!) de la basilique, à côté du Tabernacle (!).

* * *

Retour du Brésil, M. Bergoglio pose un ballon de plage

sur l’autel de Sainte-Marie Majeure

Psaume 73 : 3 :
« Levez à jamais vos mains contre leur insolence.
Voyez les forfaits que l’ennemi a commis dans le sanctuaire ! »

 

À son retour des Journées Mondiales de la Jeunesse, qui se sont achevées sur la plage de Copacabana (à Rio de Janeiro, au Brésil), l’homme que le monde appelle « le Pape François » s’est rendu directement à la Basilique Sainte-Marie Majeure, au Vatican, porteur de deux souvenirs du Brésil, un ballon de plage jaune vert et un maillot de sport vert, qu’il a placés sur l’autel (!) de la basilique, à côté du Tabernacle (!).

 

Oui, vous avez bien lu : le « Pape » a placé deux objets parfaitement profanes sur l’autel d’une des plus sacro-saintes églises de toute la Chrétienté. Cela montre que cet homme n’a absolument aucun sens du sacré et que le propagandiste néo-traditionaliste Christopher Ferrara était totalement à côté de la plaque en prétendant que François avait une « piété mariale des plus traditionnelles », au seul motif qu’il s’était rendu à Sainte-Marie Majeure le premier jour de son « pontificat » pour y prier (voir Ferrara, « Pope Francis : The Marian Dimension »). Qui, ayant une véritable piété pour Marie, irait commettre un tel sacrilège contre son Divin Fils ?

 Beach-Ball-Circus-Jorge

Mais Bergoglio veille trop à se montrer « humble » pour prêter attention à d’aussi pointilleux détails. Après tout, il ne s’inscrit pas dans le « courant pélagien » de ces gens qui comptent leurs rosaires, entre autres vétilles, et il se soucie comme d’une guigne du « restaurationnisme », qui « vise à récupérer le passé perdu ».

Au fait, pourquoi faire tout un plat du dépôt d’un ballon de plage et d’un maillot de sport sur l’autel, près du Tabernacle ? Eh bien, voici quelle est la raison de ce « plat » aux yeux d’un catholique :

L’Autel (dans une messe valide), c’est là que la Deuxième Personne de la Très Sainte Trinité devient présente (croyance que François est censé partager) ; c’est un sacramentel qui symbolise le Christ Lui-même. C’est donc, « évidemment », l’endroit parfait pour un ballon de plage ! Et par-dessus le marché, il a posé cet objet juste à côté du Tabernacle. Or, c’est dans le Tabernacle qu’est conservé le Très Saint Sacrement de l’autel, c’est la maison terrestre de Notre Seigneur. Voilà pourquoi nous faisons la génuflexion devant lui, voilà pourquoi il occupe la place d’honneur dans toute église catholique : en plein centre, sur l’autel. C’est là que demeure, pour notre bien et par Amour pour nous, notre « Prisonnier d’Amour » bien-aimé et à jamais adorable, Dieu fait homme, le Dieu infini sous les apparences du pain.

« Ô amour négligé ! Ô bonté qui n’est que trop méconnue ! »

L’acte commis ainsi par François ne l’aurait pas été par le « Pape » anticatholique Paul VI lui-même, et cela seul suffit à en dénoncer la gravité…

Jusqu’à présent, Bergoglio (François) est à la hauteur de sa réputation, née des années qu’il a passées comme « archevêque » à Buenos Aires : celle d’un homme n’ayant aucun sens du sacré (tout se passe comme si le pauvre était le dieu qu’il adore vraiment). On ne manque pas d’informations sur l’exubérance pseudo-liturgique dont il a fait preuve en Argentine…

***

Traduction CatholicaPedia.net

NovusOrdoWatch.org : Mr. Bergoglio returns from Brazil…

* * *

Je vous laisse regarder l’arrivée de Bergo(go)glio à Rome ; de retour de la plage de Copacabana… Vous remarquerez qu’après avoir “offert” ses souvenirs à NSJCqui n’était bien sûr pas présent au Tabernacle — François 1er n’a même pas fait (humblement) de génuflexion !!!

Sur une pente descendante, une seule possibilité : l’accélération !…

Pope Francis returns to Rome after WYD 2013!

 

Il y avait trois dominicains à résister… Madiran a choisi le P. Calmel

with 13 comments

Il y avait trois dominicains à résister…

Madiran a choisi le Père Calmel.

Voici un document qui permet de comprendre qu’il avait choisi le plus mauvais !

Nous, nous avons choisi le P. Guérard !

Deux écoles là encore…

Document annoté par LHR en 2005. (aller directement aux notes)

Pratiquement tous les lecteurs de la revue Itinéraires (Jean Madiran, le fondateur en premier) ont apostasié et rejoint la nouvelle et fausse religion. Est-ce dû à cette approche très approximative du réel qui ressort de tous les travaux d’Itinéraires ? Ce texte du Père Calmel le confirme.

Ce texte du R.P. Calmel est pitoyable et son rappel par le Courrier de Rome une très mauvaise action.

 

 

De l’Église et du Pape

 

Père Calmel, o.p. 1973

 

Nous vous proposons un article du Père Calmel O.P. (1914-1975), qui nous aidera, dans ces temps difficiles, à conserver l’amour de l’Église. Ce texte, qui a été publié dans la revue Itinéraires (1) en 1973, fait partie de l’ouvrage « Brève apologie pour l’Église de toujours » (1987). Plus de trente ans après sa publication, cet article conserve toute son actualité, au point qu’il semble avoir été écrit précisément pour notre époque, où la crise de l’Église connaît un développement sans précédent. La profondeur de vue du Père Calmel est impressionnante. Ce texte aidera le lecteur à avoir des idées claires, un esprit de foi et une âme sereine dans les temps troublés que nous traversons.

Le Courrier de Rome, si si no no, année XXXIX n° 283, novembre 2005

 

Mon pays m’a fait mal… écrivait un jeune poète en 1944 en pleine épuration, lorsque le chef d’Étal que nous savons poursuivait implacablement la sinistre besogne préparée depuis plus de quatre ans. Mon pays m’a fait mal… ce n’est point là une vérité que l’on proclame à son de trompe. C’est plutôt une confidence que l’on se fait à soi-même, avec grande douleur, en essayant malgré tout de garder l’espérance. Quand j’étais en Espagne, dans les années 55, je me souviens de l’extrême pudeur que mettaient des amis, quelle que fût par ailleurs leur préférence politique, à laisser filtrer des précisions sur la guerra nuestra. Leur pays leur faisait encore mal. Mais quand il s’agit non plus de la patrie chamelle, quand il s’agit, non sans doute de l’Église considérée absolument, car à ce titre elle est de tous points indéfectible et sainte, mais du chef visible de l’Église ; quand il s’agit du détenteur actuel de la primauté romaine, comment nous y prendrons-nous et quel est le ton qu’il faudra trouver pour nous avouer à nous-mêmes tout bas : Ah ! Rome m’a fait mal.

Sans doute le journal quotidien de la dénommée bonne presse ne manquera pas de nous dire que, depuis deux mille ans, l’Église du Seigneur n’a jamais connu de pontificat aussi splendide !

Mais qui prend au sérieux ces maniaques incorrigibles des encensements officiels ? Quand nous voyons ce qui s’enseigne et ce qui se pratique dans l’Église entière sous le pontificat d’aujourd’hui, ou plutôt lorsque nous constatons ce qui a cessé d’être enseigné et pratiqué, et comment une Église Apparente, qui se donne partout pour la véritable, ne sait plus baptiser les enfants, enterrer les défunts, célébrer dignement la sainte messe, absoudre les péchés en confession, lorsque nous regardons attentivement grossir la crue empoisonnée de la protestantisation générale, et cela sans que le détenteur du pouvoir suprême donne l’ordre énergique de fermer les écluses, en un mot lorsque nous acceptons de voir ce qui est, nous sommes obligés de dire : Ah ! Rome m’a fait mal.

Et nous savons tous qu’il s’agit d’autre chose que d’une de ces iniquités, en quelque sorte privées, dont les détenteurs de la primauté romaine furent trop souvent coutumiers au cours de leur histoire. Dans ce cas les victimes, plus ou moins mises à mal, avaient une relative facilité de s’en tirer en veillant davantage à leur propre sanctification. Nous devons toujours veiller à notre sanctification. Seulement, et voilà ce que dans le passé l’on n’avait jamais vu à ce degré, l’iniquité que laisse se perpétrer celui qui aujourd’hui occupe la chaire de Pierre, consiste en ce qu’il abandonne aux manœuvres des novateurs et des négateurs les moyens de sanctification eux-mêmes ; il admet que Soient Minés Systématiquement la Saine Doctrine, les Sacrements, la Messe. Cela nous jette dans un péril nouveau. Si la sanctification n’est certes pas rendue impossible, elle est beaucoup plus difficile. Elle est aussi beaucoup plus urgente.

Dans une conjoncture si périlleuse, est-il encore possible au simple fidèle, au modeste prêtre de campagne ou de ville, au religieux prêtre qui se trouve de plus en plus étranger dans son institut, est-il possible à la religieuse qui se demande si elle n’a pas été jouée et mystifiée au nom de l’obéissance, est-il possible à toutes ces petites brebis de l’immense troupeau de Jésus-Christ et de Son vicaire de ne pas perdre cœur, de ne pas devenir la proie d’un immense appareil qui les réduit progressivement à changer de foi, changer de culte, changer d’habit religieux et de vie religieuse, en un mot Changer de Religion ?

Ah ! Rome m’a fait mal. On voudrait se redire avec tant de douceur et de justesse les paroles de vérité. Les simples paroles de la doctrine surnaturelle apprises au catéchisme, que l’on n’ajoute pas encore au mal mais plutôt que l’on se laisse profondément persuader par l’enseignement de la révélation, que Rome, un jour, sera guérie ; que L’Église Apparente bientôt sera démasquée d’autorité. Aussitôt elle tombera en poussière, car sa principale force vient de ce que son mensonge intrinsèque passe pour la vérité, n’étant jamais effectivement désavoué d’en haut. On voudrait, au milieu d’une si grande détresse, se parler en des mots qui ne soient pas trop désaccordés d’avec le discours mystérieux, sans bruit de paroles, que l’Esprit-Saint murmure au cœur de l’Église.

Mais par où commencer ? Sans doute par le rappel de la vérité première touchant la seigneurie de Jésus-Christ sur Son Église. Il a voulu une Église ayant à sa tête l’évêque de Rome qui est Son vicaire visible en même temps que l’évêque des évêques et de tout le troupeau. Il lui a conféré la prérogative du roc afin que l’édifice ne s’écroule jamais. Il a prié pour que lui, au moins, parmi tous les évêques, ne fasse point naufrage dans la foi de sorte que, s’étant ressaisi après les défaillances dont il ne sera pas nécessairement préservé, il confirme à la fin ses frères dans la foi : ou alors, si ce n’est lui en personne qui raffermit ses frères, que ce soit l’un des successeurs les plus proches.

Telle est sans doute la première pensée de réconfort que l’Esprit-Saint suggère à nos cœurs en ces jours désolés où Rome est partiellement envahie par les ténèbres : il n’y a pas d’Église sans vicaire du Christ infaillible et doté de la primauté. Par ailleurs quelles que soient les misères, même dans le domaine religieux, de ce vicaire visible et temporaire de Jésus-Christ, c’est Jésus Lui-même qui gouverne Son Église, qui gouverne Son vicaire dans le gouvernement de l’Église ; qui gouverne de telle sorte Son vicaire que celui-ci ne puisse pas engager son autorité suprême dans des bouleversements ou des complicités qui changeraient la religion. Jusque-là s’étend, en vertu de la Passion souverainement efficace, la force divine de la régence du Christ remonté aux cieux. Il conduit Son Église à la fois de l’intérieur et du dehors et Il domine sur le monde ennemi. Il fait sentir Sa puissance à ce monde pervers, même et surtout lorsque les ouvriers d’iniquité, avec le modernisme, non seulement pénètrent dans l’Église mais prétendent se faire passer pour l’Église véritable.

Car l’astuce du modernisme se déploie en deux temps : d’abord faire confondre les autorités parallèles hérétiques avec la hiérarchie régulière dont elles tirent les ficelles ; ensuite se servir d’une soi-disant pastorale universellement réformatrice qui tait ou qui gauchit par système la vérité doctrinale, qui refuse les sacrements ou qui en rend les rites incertains. La grande habileté du modernisme est d’utiliser cette pastorale d’Enfer, à la fois pour transmuer la doctrine sainte confiée par le Verbe de Dieu à Son Église hiérarchique, et ensuite pour altérer et même annuler les signes sacrés, porteurs de grâce, dont l’Église est la dispensatrice fidèle.

Il est un chef de l’Église toujours infaillible, toujours sans péché, toujours saint, ignorant toute intermittence et tout arrêt dans son œuvre de sanctification. Celui-là est le seul chef car tous les autres, y compris le plus élevé, ne détiennent d’autorité que par Lui et pour Lui. Or ce chef saint et sans tache, absolument à part des pécheurs, élevé au-dessus des cieux, ce n’est point le Pape, c’est celui dont nous parle magnifiquement l’épître aux Hébreux, c’est le Souverain Prêtre : Jésus-Christ.

Jésus, notre rédempteur par la croix, avant de monter aux cieux, de devenir invisible à nos regards mortels, a voulu établir pour Son (2) Église, en plus et au-dessus des nombreux ministres particuliers, un ministre universel unique, un vicaire visible, qui est seul à jouir de la juridiction suprême. Il l’a comblé de prérogatives : « Tu es Pierre et sur cette pierre Je bâtirai Mon Église et les portes de l’Enfer ne prévaudront pas contre elle ». (Math., 16, 18-19) – « Oui, Seigneur, Vous savez que je Vous aime. Jésus lui dit : Pais Mes agneaux… Pais Mes brebis ». (Jn., 21, 16-18) – « J’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas, et toi, une fois converti, confirme tes frères ». (Luc, 22, 32).

Or si le Pape est le vicaire visible de Jésus qui est remonté dans les cieux invisibles, il n’est pas plus que le vicaire : vices gerens, il tient lieu mais il demeure autre. Ce n’est point du Pape que dérive la grâce qui fait vivre le corps mystique. La grâce, pour lui Pape aussi bien que pour nous, dérive du seul Seigneur Jésus-Christ. De même pour la lumière de la révélation. Il détient, à un titre unique, la garde des moyens de la grâce, des sept sacrements aussi bien que la garde de la vérité révélée. Il est assisté à un titre unique pour être gardien et intendant fidèle. Encore faut-il, pour que son autorité reçoive, dans son exercice, une assistance privilégiée, qu’elle ne renonce pas à s’exercer (3)… Par ailleurs, s’il est préservé de défaillir quand il engage son autorité au titre où elle est infaillible, il peut faillir en bien d’autres cas (4). Qu’il défaille, en dessous bien entendu de ce qui relève de l’infaillibilité, cela n’empêchera pas le chef unique de l’Église, le souverain prêtre invisible, de poursuivre le gouvernement de Son Église ; cela ne changera ni l’efficacité de Sa grâce, ni la vérité de Sa loi (5) ; cela ne Le rendra pas impuissant à limiter les défaillances de Son vicaire visible ni à se procurer, sans tarder trop, un nouveau et digne Pape, pour réparer ce que le prédécesseur laissait gâter ou détruire, car la durée des insuffisances, faiblesses, et même partielles trahisons d’un Pape ne dépasse pas la durée de son existence mortelle. Depuis qu’Il est remonté aux cieux, Jésus s’est ainsi choisi et procuré deux cent soixante-trois Papes. Certains, un petit nombre seulement, ont été des vicaires tellement fidèles que nous les invoquons comme des amis de Dieu et de saints intercesseurs. Un nombre encore plus réduit est tombé dans des manquements très graves (6). Cependant que le grand nombre des vicaires du Christ fut à peu près convenable. Aucun d’eux, tout en restant encore Pape, n’a trahi et ne pourra trahir jusqu’à l’hérésie explicitement enseignée (7), avec la plénitude de son autorité. Telle étant la situation de chaque Pape et de la succession des Papes, par rapport au chef de l’Église qui règne dans les cieux, il ne faut pas que les faiblesses d’un Pape nous fassent oublier, si peu que ce soit, la solidité et la sainteté de la Seigneurie de notre Sauveur, nous empêchent de voir la puissance de Jésus et Sa sagesse qui tient en Sa main même les Papes insuffisants, qui contient leur insuffisance dans des bornes infranchissables.

Mais pour avoir cette confiance dans le chef invisible et souverain de la sainte Église sans nous contraindre pour cela à nier les défaillances graves dont n’est pas de soi exempt, malgré ses prérogatives, le vicaire visible, l’évêque de Rome, le clavigère du Royaume des cieux – pour mettre en Jésus cette confiance réaliste qui n’élude pas le mystère du successeur de Pierre avec ses privilèges garantis d’en haut comme avec sa défectibilité humaine – pour que la détresse qui peut nous venir par le détenteur de la papauté soit absorbée par l’espérance théologale que nous plaçons dans le souverain Prêtre, il faut, de toute évidence, que notre vie intérieure soit référée à Jésus-Christ et non au Pape (8) ; que notre vie intérieure, embrassant le Pape et la hiérarchie, cela va sans dire, soit établie non dans la hiérarchie et le Pape, mais dans le Pontife divin, dans ce prêtre-là qui est le Verbe incarné rédempteur, dont le vicaire visible suprême dépend encore plus que les autres prêtres.

Plus que les autres, en effet, il est tenu dans la main de Jésus-Christ en vue d’une fonction sans équivalent chez les autres.

Plus que tout autre, à un titre supérieur et unique, il ne saurait laisser de confirmer ses frères dans la foi, lui-même ou son successeur.

L’Église n’est pas le corps mystique du Pape ; l’Église avec le Pape est le corps mystique du Christ. Lorsque la vie intérieure des chrétiens est de plus en plus référée à Jésus-Christ, ils ne tombent pas désespérés, même lorsqu’ils souffrent jusqu’à l’agonie des défaillances d’un Pape, que ce soit Honorius I (9) ou les Papes antagonistes de la fin du Moyen Âge ; que ce soit, à l’extrême limite un Pape qui défaille selon les nouvelles possibilités de défaillance offertes par le modernisme. Lorsque Jésus-Christ est le principe et l’âme de la vie intérieure des chrétiens, ils n’éprouvent pas le besoin de se mentir sur les manquements d’un Pape pour demeurer assurés de ses prérogatives ; ils savent que ces manquements n’atteindront jamais à un tel degré que Jésus cesserait de gouverner Son Église parce qu’Il en aurait été efficacement empêché par Son vicaire. Tel Pape peut bien s’approcher du point limite où il changerait la religion chrétienne par aveuglement ou par esprit de chimère ou par une illusion mortelle sur une hérésie telle que le modernisme. Le Pape qui en arriverait là n’enlèverait pas pour autant au Seigneur Jésus Sa régence infaillible qui le tient encore en main lui-même, Pape égaré, qui l’empêche de jamais engager jusqu’à la perversion de la foi l’autorité qu’il a reçue d’en haut (10).

Une vie intérieure référée comme il se doit à Jésus-Christ et non au Pape ne saurait exclure le Pape, sans quoi elle cesserait d’être une vie intérieure chrétienne. Une vie intérieure référée comme il se doit au Seigneur Jésus inclut donc le vicaire de Jésus-Christ et l’obéissance à ce vicaire, mais Dieu premier servi ; c’est dire que cette obéissance, loin d’être inconditionnelle, est toujours pratiquée dans la lumière de la foi théologale et de la loi naturelle.

Nous vivons par et pour Jésus-Christ, grâce à son Église, laquelle est gouvernée par le Pape, à qui nous obéissons en tout ce qui est de son ressort. Nous ne vivons point par et pour le Pape comme s’il nous avait acquis la rédemption éternelle ; voilà pourquoi l’obéissance chrétienne ne peut ni toujours ni en tout identifier le Pape à Jésus-Christ. Ce qui arrive ordinairement, c’est que le vicaire du Christ gouverne suffisamment dans la conformité à la tradition apostolique pour ne point provoquer dans la conscience des fidèles dociles, des conflits majeurs. Mais il peut en être quelquefois autrement. Encore que ce soit très exceptionnel, il peut arriver au fidèle de se demander légitimement : comment garderais-je encore la tradition si je suivais les directives de ce Pape ?

La vie intérieure d’un fils de l’Église qui mettrait de côté les articles de foi relatifs au Pape, l’obéissance à ses ordres légitimes et la prière pour lui, une telle vie intérieure aurait cessé d’être catholique. D’autre part une vie intérieure qui inclut d’être agréable au Pape inconditionnellement c’est-à-dire à l’aveugle, en tout et toujours, est une vie intérieure qui est nécessairement livrée au respect humain, qui n’est pas libre à l’égard de la créature, qui s’expose à bien des facilités et des complicités. Dans sa vie intérieure, le vrai fils de l’Église ayant reçu de tout son cœur les articles de foi qui se rapportent au vicaire du Christ (11) prie fidèlement pour lui et lui obéit volontiers, mais seulement dans la lumière, c’est-à-dire étant sauve et intacte la tradition apostolique et bien entendu la loi naturelle. Il paraît certain que, trop souvent, on a prêché un type d’obéissance à l’égard du Pape plus soucieuse d’efficacité, de réussite dans les mouvements d’ensemble que de simple fidélité à la lumière, quoi qu’il en soit des réussites spectaculaires. Non sans doute que fut absent le souci de rester dans la tradition apostolique et dans la fidélité à Jésus-Christ. Mais ce qui était le plus important, le plus actif, le plus pressant, c’était quand même de donner satisfaction à un homme, de s’attirer ses faveurs ; parfois de faire carrière, de préparer sa tête pour le chapeau cardinalice ou de donner du lustre à son Ordre ou sa Congrégation. Mais Dieu ni le service du Pape n’ont besoin de notre mensonge : Deus non eget nostro mendacio.

Souvenons-nous de la grande prière du début du canon romain, ce canon que Paul VI n’a pas hésité à ravaler au niveau de prières polyvalentes accommodées aux cènes calvinistes. (Or équiparer de la sorte le canon romain n’a pas le moindre fondement dans la tradition apostolique et s’oppose de front à cette tradition imprescriptible). Donc le prêtre dans le canon romain, après avoir instamment supplié le Père très clément par Son Fils Jésus-Christ, de sanctifier le sacrifice sans tache offert en premier pro Ecclesia tua sancta catholica… continue ainsi : una cum famulo tuo Papa nostro… et Antistite nostro… L’Église n’a jamais envisagé de faire dire : una cum SANCTO famulo tuo Papa nostro et SANCTO Antistite nostro alors qu’elle fait dire : pro Ecclesia tua SANCTA. Le Pape, à la différence de l’Eglise, n’est pas saint obligatoirement (12). L’Église est sainte avec des membres pécheurs, dont nous-mêmes ; des membres pécheurs qui tous, hélas ! ne tendent pas ou ne tendent plus à la sainteté. Il peut bien arriver que le Pape lui-même figure dans cette triste catégorie. Dieu le sait. En tout cas, la condition du chef de la sainte Église étant ce qu’elle est, c’est-à-dire n’étant pas nécessairement la condition d’un saint, il ne faut pas nous scandaliser si des épreuves, parfois de très cruelles épreuves, surviennent à l’Église par son chef visible en personne. Il ne faut pas nous scandaliser de ce que, sujets du Pape, nous ne puissions quand même pas le suivre en aveugles, inconditionnellement, en tout et toujours. Dans la mesure où notre vie intérieure sera référée au chef invisible de l’Église, au Seigneur Jésus, souverain Prêtre ; dans la mesure où notre vie intérieure sera nourrie de la tradition apostolique avec les dogmes, le missel et le rituel de la tradition, avec la tendance à l’amour parfait qui est l’âme de cette tradition très sainte, dans cette mesure même nous accepterons beaucoup mieux d’avoir à nous sanctifier dans une Église militante dont le chef visible, s’il est préservé de faillir dans certaines limites précises, n’est point toutefois soustrait à la commune condition du pécheur.

Le Seigneur, par le Pape et la hiérarchie, par la hiérarchie soumise au Pape, gouverne de telle manière Son Église que celle-ci soit toujours assurée dans sa tradition, intelligente sur la tradition qui est la sienne, jamais inconsciente ni amnésique. Sur les vérités du catéchisme, sur la célébration du saint sacrifice et sur les sacrements, sur la structure hiérarchique fondamentale, sur les états de vie et sur l’appel au parfait amour, disons sur tous les points majeurs de la tradition, l’Église est assistée de telle sorte que tout baptisé ayant la foi, qu’il soit évêque, Pape ou simple fidèle, sait nettement à quoi s’en tenir (13). Ainsi le simple chrétien qui, se référant à la tradition sur un point majeur connu de tous, refuserait de suivre un prêtre, un évêque, une collégialité, voire un Pape qui ruinerait la tradition sur ce point, ce simple chrétien qui dans ce cas précis, refuserait de se laisser faire et d’obéir, ne donnerait pas pour autant, comme d’aucuns le prétendent, des signes caractérisés de libre examen ou d’orgueil de l’esprit ; car ce n’est pas orgueil ni preuve d’insoumission soit de discerner la tradition sur les points majeurs, soit de refuser de la trahir. Quelle que soit par exemple la collégialité d’évêques ou le secrétaire de congrégation romaine qui manigance en dessous pour que les prêtres catholiques en viennent à célébrer la messe sans donner aucune marque d’adoration, aucun signe extérieur de foi dans les saints mystères, tout fidèle sait qu’il est inadmissible de célébrer la messe en faisant cette manifestation de non-foi. Celui qui refuse d’aller à cette messe, ou plutôt à cette cérémonie qui, le plus souvent, a cessé d’être une messe, ne fait pas de libre examen, n’est pas un révolté ; il est un fidèle établi dans une tradition qui vient des apôtres et que nul dans l’Église ne saurait changer. Car nul dans l’Église, quel que soit son rang hiérarchique, et ce rang serait-il le plus haut, nul n’a le pouvoir de changer l’Église et la tradition apostolique.

Je sais qu’il passe souvent pour un farceur ou un maniaque le prêtre qui, n’ayant pas adopté le bouleversement du missel et du rituel entrepris par le pontife romain de maintenant, ose toutefois affirmer : je suis avec Rome ; je me tiens à la tradition apostolique gardée par Rome. — Vous êtes avec Rome, me disent certains allons donc ! Mais quelle est votre manière de baptiser, de dire la messe ?  — La manière, leur dis je, de Paul VI lui-même jusqu’en 1970 ; la manière plus que millénaire sanctionnée par les Papes d’avant Paul VI ; la manière pratiquée par eux, par les évêques et par les prêtres de l’Église latine. Je fais ce qu’ils ont fait unanimement lorsque je maintiens les exorcismes au baptême solennel, lorsque j’offre le saint sacrifice selon un Ordo Missæ consacré par quinze siècles et qui ne fut jamais accepté par les négateurs du saint sacrifice. Si nous, du reste, nous les ministres de Jésus-Christ qui traitons de la sorte la messe et les sacrements avons brisé avec Rome, avec la tradition dont Rome est garante, pourquoi ne sommes-nous point frappés de sanctions canoniques dont la levée soit réservée exclusivement au vicaire du Christ ? J’écris ceci parce que c’est vrai et parce que j’espère conforter quelques fidèles qui n’arrivent pas à comprendre cette contradiction manifeste : être avec Rome, ce serait adopter en matière de foi ou de sacrement ce qui détruit la tradition apostolique et ce en quoi, du reste, nul ne peut préciser jusqu’à quel point le pontife romain actuel a prétendu engager son autorité (14). (De même que dix ans après Vatican II nul ne sait au juste jusqu’à quel point s’étend l’autorité de ce concile « pastoral »). Encore une fois sur tous les points majeurs, la tradition apostolique est bien claire. Il n’est pas besoin d y regarder à la loupe, ni d’être cardinal ou préfet de quelque dicastère romain pour savoir ce qui s’y oppose. Il suffit d’avoir été instruit par le catéchisme et la liturgie, antérieurement à la corruption moderniste (15).

Trop souvent, quand il s’agit de ne pas se couper de Rome, on (16) a formé les fidèles et les prêtres dans le sens d’une crainte en partie mondaine de sorte qu’ils soient pris de panique, qu’ils vacillent dans leur conscience et n’examinent plus rien, aussitôt que le premier venu les accuse de ne pas être avec Rome. Une formation vraiment chrétienne nous enseigne, au contraire, à nous préoccuper d’être avec Rome non dans l’épouvante et sans discernement, mais dans la lumière et la paix, selon une crainte filiale dans la foi (17).

Que nous importe si des adversaires se moquent de nous parce qu’ils nous accusent de ne savoir pas distinguer dans la tradition une partie contingente et variable d’avec l’essentiel qui est irréformable. Leurs moqueries ne pourraient nous atteindre que si nous avions le ridicule d’accorder la même valeur à tout ce qui se réclame de la tradition. Il n’en est rien. Nous disons seulement, et c’est la seule chose qui nous importe, que d’abord sur les points majeurs la tradition de l’Église est établie, certaine, irréformable ; ensuite que tout chrétien, tant soit peu instruit de sa foi, les connaît sans hésiter ; troisièmement que c’est la foi, non le libre examen, qui nous les fait discerner, de même que c’est l’obéissance, la piété, l’amour, non l’insubordination, qui nous font maintenir cette tradition ; quatrièmement que les tentatives de la hiérarchie ou les faiblesses du Pape qui tendraient à renverser ou laisser renverser cette tradition seront un jour renversées, cependant que la tradition triomphera. Nous sommes tranquilles sur ce point : quelles que soient les armes hypocrites mises par le modernisme entre les armes des collégialités épiscopales et du vicaire même du Christ – armes d’Enfer sur lesquelles ils se font peut-être illusion – eh ! bien, quelle que soit la perfection de ces nouvelles armes, la tradition par exemple du baptême solennel qui inclut les anathématismes contre le diable maudit ne sera pas écartée longtemps ; la tradition de n’absoudre en principe les péchés qu’après la confession individuelle ne sera pas longtemps évincée ; la tradition de la messe catholique traditionnelle, latine et grégorienne avec langue, canon et ensemble d’attitudes qui soient fidèles au missel romain de saint Pie V, cette tradition sera bientôt remise en honneur ; la tradition du catéchisme de Trente, ou d’un manuel qui lui soit exactement conforme, refleurira sans tarder. Sur les points majeurs du dogme, de la morale, des sacrements, des états de vie, de la perfection a laquelle nous sommes appelés, la tradition de l’Église est connue des membres de l’Église quel que soit leur rang. Ils y tiennent sans mauvaise conscience, même si les gardiens hiérarchiques de cette tradition prétendent les intimider ou les jeter dans le doute ; même s’ils les persécutent avec les aigres raffinements des bourreaux modernistes. Ils sont très assurés qu’en tenant la tradition ils ne se coupent point du vicaire visible du Christ. Car le vicaire visible du Christ est gouverné par le Christ de telle sorte qu’il ne puisse transmuer la tradition de l’Église, ni la faire oublier. Que par malheur il essaie le contraire, eh ! bien, lui ou ses successeurs immédiats seront obligés de proclamer bien haut ce qui demeure à jamais vivant dans la mémoire de l’Église : la tradition apostolique. L’Épouse du Christ ne risque pas de perdre la mémoire (18).

Quant à ceux qui disent à ce propos que tradition est synonyme de sclérose, ou que le progrès se fait en s’opposant à la tradition, bref tous ceux que font délirer les mirages d’une absurde philosophie du devenir, je leur recommanderai de lire saint Vincent de Lérins dans son Commonitorium et d’étudier d’un peu près l’histoire de l’Église : dogmes, sacrements, structures fondamentales, vie spirituelle, pour entrevoir la différence essentielle qui existe entre : « aller de l’avant » ou « aller de travers » ; avoir « des idées avancées » ou « avancer selon des idées justes » ; bref distinguer entre profectus et permutatio.

Plus qu’en des temps de paix, il nous est devenu utile et salutaire de méditer dans la foi sur les épreuves de l’Église. Nous serions peut-être tentés de réduire ces épreuves aux persécutions et attaques venues de l’extérieur. Or, les ennemis de l’intérieur sont quand même bien plus à redouter : ils connaissent mieux les points vulnérables, ils peuvent blesser ou empoisonner au moment où on s’y attendait le moins, le scandale qu’ils provoquent est bien plus difficile à surmonter. C’est ainsi que, dans une paroisse, un instituteur anti-religieux ne parviendra pas, quoi qu’il fasse, à gâter aussi profondément le peuple fidèle que le prêtre jouisseur et moderniste. De même le défroquage d’un simple prêtre, encore qu’il éclate davantage aux yeux de tous que l’incurie de l’évêque ou sa trahison, n’a pas des conséquences aussi funestes.

Quoi qu’il en soit, il est certain que si l’évêque (19) trahit la foi catholique, même sans défroquer, il impose à l’Église une épreuve beaucoup plus accablante que le simple prêtre qui prend femme et qui cesse d’offrir la sainte messe. Faut-il parler après cela du genre d’épreuve dont peut souffrir l’Église de Jésus-Christ par le Pape lui-même, par le vicaire de Jésus-Christ en personne ? À cette seule question, beaucoup se voilent la face et ne sont pas loin de crier au blasphème. Cette pensée les met à la torture. Ils se refusent à regarder en face une épreuve de cette gravité. Je comprends leur sentiment. Je n’ignore pas qu’une sorte de vertige peut s’emparer de l’âme lorsqu’elle est mise en présence de certaines iniquités. Sinite usque huc (Luc, 22, 51), disait aux trois Apôtres Jésus agonisant, lorsque s’avançait la soldatesque du grand-prêtre venue pour L’arrêter, pour traîner au tribunal et à la mort Celui qui est le Prêtre souverain et éternel. Sinite usque huc ; c’est comme si le Seigneur disait : le scandale peut atteindre jusque-là ; mais laissez ; et selon Ma recommandation : veillez et priez car l’esprit est prompt mais la chair est faible. Sinite usque huc : par Mon consentement à boire le calice Je vous ai mérité toute grâce, alors que vous étiez endormis et que vous M’aviez laissé tout seul ; Je vous ai obtenu en particulier une grâce de force surnaturelle qui soit à la mesure de toutes les épreuves ; à la mesure même de l’épreuve qui peut venir à la sainte Église par le fait du Pape. Je vous ai rendus capables d’échapper à ce vertige même (20).

Au sujet de cette épreuve extraordinaire il y a ce que dit l’histoire de l’Église et ce que ne dit pas la révélation sur l’Église. Car la révélation sur l’Église ne dit nulle part que les Papes ne pécheront jamais par négligence, lâcheté, esprit mondain dans la garde et la défense de la tradition apostolique. Nous savons qu’ils ne pécheront jamais en faisant croire directement une autre religion : voilà le péché dont ils sont préservés par la nature de leur charge (21). Et lorsqu’ils engageront leur autorité au titre où elle est infaillible, c’est le Christ Lui-même qui nous parlera et nous instruira : voilà le privilège dont ils sont revêtus dès l’instant où ils deviennent les successeurs de Pierre. Mais si la Révélation nous affirme ces prérogatives de la papauté, elle ne porte cependant nulle part que lorsqu’il exerce son autorité au-dessous du niveau où il est infaillible, un Pape n’en viendra pas à faire le jeu de Satan et à favoriser jusqu’à un certain point l’hérésie (22) ; de même, il n’est pas écrit dans les Saintes Lettres que, encore qu’il ne puisse enseigner formellement une religion autre, un Pape ne pourra jamais en venir à laisser saboter les conditions indispensables à la défense de la religion véritable. Une telle défection est même considérablement favorisée par le modernisme.

Ainsi la révélation sur le Pape n’assure nulle part que le vicaire du Christ n’infligera jamais (23) à l’Église l’épreuve de certains scandales graves ; je parle de scandales graves non seulement dans l’ordre des mœurs privées mais bien dans l’ordre proprement religieux et, si l’on peut dire, l’ordre ecclésial de la foi et des mœurs. De fait, l’histoire de l’Église nous rapporte que ce genre d’épreuve venue par le Pape n’a point fait défaut à l’Église, encore qu’il ait été rare et ne se soit jamais prolongé à l’état aigu. C’est le contraire qui serait surprenant, lorsque l’on constate le tout petit nombre des Papes canonisés depuis saint Grégoire VII le tout petit nombre des vicaires du Christ qui sont invoqués et vénérés comme des amis de Dieu, des saints de Dieu. Et le plus surprenant est encore que des Papes qui subirent des tourments très cruels, par exemple un Pie VI ou un Pie VII, n’aient été priés comme des saints ni par la Vox Ecclesiæ ni par la Vox populi. Si ces pontifes, qui eurent pourtant à souffrir tellement au titre de Pape, ne supportèrent pas leur peine avec un tel degré d’amour qu’ils en soient des saints canonisés, comment s’étonner que d’autres Papes, qui envisageraient leur charge d’un point de vue mondain, ne puissent commettre des manquements graves, ni imposer à l’Église du Christ une épreuve particulièrement redoutable et déchirante ? Quand ils sont réduits à l’extrémité d’avoir de tels Papes les fidèles, les prêtres, les évêques qui veulent vivre de l’Église ont le grand souci non seulement de prier pour le Pontife suprême qui est alors un grand sujet d’affliction pour l’Église, mais ils s’attachent eux-mêmes d’abord, et plus que jamais, à la tradition apostolique : la tradition sur les dogmes, le missel et le rituel ; la tradition sur le progrès intérieur et sur l’appel de tous au parfait amour dans le Christ.

C’est ici que la mission de ce frère prêcheur qui est, sans doute de tous les saints, celui qui a travaillé le plus directement pour la papauté, c’est ici que la mission du fils de saint Dominique Vincent Ferrier (24), est particulièrement éclairante. Ange du jugement, légat a latere Christi, faisant déposer un Pape après avoir usé à son égard d’une infinie patience, Vincent Ferrier est aussi et du même mouvement, le missionnaire intrépide et plein de bénignité, débordant de prodiges et de miracles, qui annoncent l’Évangile à l’immense foule du peuple chrétien. Il porte dans son cœur d’apôtre non seulement le pontife suprême, si énigmatique, si obstiné, si dur, mais encore tout l’ensemble du troupeau du Christ, la multitude de ce menu peuple désemparé, la turba magna ex omnibus tribubus et populis et linguis. Vincent a compris que le souci majeur du vicaire du Christ n’est pas, et de loin s’en faut, de servir loyalement la sainte Église. Le Pape fait passer avant tout la satisfaction de son obscure volonté de puissance. Mais si, au moins parmi les fidèles, le sens de la vie dans l’Église pouvait être réveillé, le souci de vivre en conformité avec les dogmes et les sacrements reçus de la tradition apostolique, si un souffle pur et véhément de conversion et de prière déferlait enfin sur cette chrétienté languissante et désolée, alors sans doute pourrait enfin venir un vicaire du Christ qui serait vraiment humble, aurait une conscience chrétienne de sa charge suréminente, se préoccuperait de la remplir au mieux dans l’esprit du Souverain Prêtre. Si le peuple chrétien retrouve une vie en accord avec la tradition apostolique, alors il deviendra impossible au vicaire de Jésus-Christ, quand il s’agira de maintenir et défendre cette tradition, de tomber dans certains égarements trop profonds, de se laisser aller à certaines complicités avec le mensonge. Il deviendra nécessaire que, sans tarder, un bon Pape et peut-être un saint Pape succède au Pape mauvais ou égaré.

Mais trop de fidèles, de prêtres, d’évêques, voudraient que dans les jours de grand malheur, lorsque l’épreuve vient à l’Église par son Pape, les choses se remettent en ordre sans qu’ils n’aient rien à faire ou presque rien. Tout au plus acceptent-ils de murmurer quelques oraisons. Ils hésitent même devant le rosaire quotidien : cinq dizaines chaque jour offertes à Notre Dame, en l’honneur de la vie cachée, de la Passion et de la gloire de Jésus. Ils ont très peu d’envie, en ce qui les regarde, de s’approfondir dans la fidélité à la tradition apostolique : dogmes, missel et rituel, vie intérieure (car le progrès de la vie intérieure fait évidemment partie de la tradition apostolique). Ayant à leur propre place consenti à la tiédeur, ils se scandalisent néanmoins de ce que le Pape, à sa place de Pape, ne soit pas, lui non plus, très fervent quand il s’agit de garder pour l’Église entière la tradition apostolique, c’est-à-dire de remplir fidèlement la mission unique qui lui est confiée. Cette vue des choses n’est pas juste. Plus nous avons besoin d’un saint Pape, plus nous devons commencer par mettre notre vie, avec la grâce de Dieu et en tenant la tradition, dans le sillage des saints. Alors le Seigneur Jésus finira par accorder au troupeau le berger visible dont il se sera efforcé de se rendre digne.

À l’insuffisance ou à la défection du chef n’ajoutons pas notre négligence particulière. Que la tradition apostolique soit au moins vivante au cœur des fidèles même si, pour le moment, elle est languissante dans le cœur et les décisions de celui qui est responsable au niveau de l’Église. Alors certainement le Seigneur nous fera miséricorde.

Encore faut-il pour cela que notre vie intérieure se réfère non au Pape mais à Jésus-Christ. Notre vie intérieure qui inclut évidemment les vérités de la révélation au sujet du Pape doit se référer purement au souverain prêtre, à notre Dieu et Sauveur Jésus-Christ, pour arriver à surmonter les scandales qui viennent à l’Église par le Pape.

Telle est la leçon immortelle de saint Vincent Ferrier au temps apocalyptique de l’une des défaillances majeures du pontife romain. Mais avec le modernisme nous sommes en train de connaître des épreuves plus terribles. Raisons plus impérieuses pour nous de vivre encore plus purement, et sur tous les points, de la tradition apostolique ; sur tous les points, y compris ce point capital dont on ne parle presque jamais depuis la mort du père dominicain Garrigou-Lagrange : la tendance effective à la perfection de l’amour. Et pourtant, dans la doctrine morale révélée par le Seigneur et transmise par les apôtres, il est dit que nous devons tendre à l’amour parfait, puisque la loi de croissance dans le Christ est propre à la grâce et à la charité qui nous unissent au Christ.

Transcendance et obscurité du dogme relatif au Pape : le dogme d’un pontife qui est vicaire universel de Jésus-Christ et qui, toutefois, n’est pas a l’abri de défaillances, même graves, qui peuvent être fort dangereuses pour les sujets. Or le dogme du pontife romain n’est lui-même que l’un des aspects du mystère plus fondamental de l’Église. On sait que deux grandes propositions nous introduisent à ce mystère (Voir dans notre livre sur les Mystères du Royaume de la Grâce. tome I le chapitre VII) : d’abord l’Église, recrutée parmi les pécheurs, dont nous sommes tous, est cependant la dispensatrice infaillible de la lumière et de la grâce, dispensatrice par le moyen d’une organisation hiérarchique, dispensatrice gouvernée du haut des cieux par son chef et Sauveur Jésus-Christ, et assistée par l’esprit de Jésus. D’autre part, sur cette terre elle-même, le Sauveur offre par Son Église le sacrifice parfait et Il la nourrit de Sa propre substance. Ensuite l’Église, Épouse sainte du Seigneur Jésus, doit avoir part à la croix, y compris la croix de la trahison par les siens ; elle ne laisse pas pour autant d’être assez fortement assistée dans sa structure hiérarchique, à commencer par le Pape, et d’être assez brûlante de charité, en un mot elle demeure en tout temps assez pure et sainte, pour être capable de participer aux épreuves de son Époux, y compris la trahison de certains hiérarques, en conservant intactes sa maîtrise intérieure et sa force surnaturelle. Jamais l’Église ne sera livrée au vertige.

Si, dans notre vie intérieure, la vérité chrétienne au sujet du Pape est située comme il faut à l’intérieur de la vérité chrétienne au sujet de l’Église, nous surmonterons dans la lumière le scandale de tous les mensonges sans excepter ceux qui peuvent survenir à l’Église par le vicaire du Christ ou par les successeurs des Apôtres. En cela, du moins quant aux évêques, sainte Jeanne d’Arc est un modèle incomparable. À notre tour, et selon notre chétive mesure, nous essaierons d’être fidèles à ce qui fut l’une des grâces particulières de sainte Jeanne d’Arc (25).

Lorsque nous pensons au Pape de maintenant (écrit en 1973), au modernisme installé, à la tradition apostolique, à la persévérance dans cette tradition, nous en sommes de plus en plus réduits à ne pouvoir considérer ces questions que dans la prière, dans une imploration instante pour l’Église entière et pour celui qui, de nos jours, tient en ses mains les clefs du Royaume des cieux. Il les tient en ses mains mais il ne s’en sert pour ainsi dire pas (26). Il laisse ouvertes les portes de la bergerie qui donnent sur les chemins d’approche des brigands ; il ne ferme pas ces portes protectrices que ses prédécesseurs avaient invariablement maintenues closes avec serrures incassables et cadenas infrangibles ; parfois même, et c’est l’équivoque de l’œcuménisme postconciliaire, il fait semblant d’ouvrir ce qui, à jamais, sera tenu fermé. Nous voici réduits à la nécessité de ne penser à l’Église qu’en priant pour elle et pour le Pape. C’est une bénédiction. Cependant penser à notre Mère, penser à l’Épouse du Christ dans ces conditions de grande pitié, ne diminue en rien la résolution d’y voir clair. Au moins que cette lucidité indispensable, cette lucidité sans quoi se détendrait toute force, soit pénétrée de tant d’humilité et de douceur que nous fassions violence au Souverain Prêtre et qu’il se hâte de nous secourir. Deus in adjutorium meum intende. Domine ad adjuvandum me festina. Qu’il lui plaise de charger Sa très sainte Mère, Marie immaculée, de nous apporter au plus tôt le remède efficace (27).

 


[1] Toutes les notes sont de LHR (2005) : Pratiquement tous les lecteurs de la revue Itinéraires (Jean Madiran, le fondateur en premier) ont apostasié et rejoint la nouvelle et fausse religion. Est-ce dû à cette approche très approximative du réel qui ressort de tous les travaux d’Itinéraires ? Ce texte du Père Calmel le confirme.

[2] Là est le grand problème et la grande erreur enseignée par le Père Calmel, par Itinéraires, par Le Courrier de Rome, par la FSSPX : ce n’est plus Son Église ! C’est une église nouvelle, fausse église, ennemie de Son Église, qui a éclipsée Son Église (comme l’enseigne la très sainte Vierge Marie). Où trouve-t-on les quatre notes de la sainte Église de Notre-Seigneur Jésus-Christ dans cette parodique église Conciliaire ?

[3] Le problème n’est pas là. Les papes conciliaires n’ont pas manqué à l’exercice de leur autorité. Ils ont même agis avec beaucoup d’autorité. Et non pas en « gardien et intendant fidèle », mais en destructeur (et pas une destruction partielle mais une destruction complète) du passé et constructeur d’une nouvelle religion.

[4] Une fois de plus s’enseigne des erreurs sur ce problème de l’infaillibilité des Papes.

[5] Voilà une conclusion ne correspondant pas à la vérité. On peut excuser le Père Calmel, car tout cela n’était pas évident en 1973. Par contre Le Courrier de Rome, en 2005, trompe ses lecteurs et se condamne lui-même par cette vérité : « Qu’il défaille, en dessous bien entendu de ce qui relève de l’infaillibilité, cela n’empêchera pas le chef unique de l’Église, le souverain prêtre invisible, de poursuivre le gouvernement de Son Église ; cela ne changera ni l’efficacité de Sa grâce, ni la vérité de Sa loi ».

Or l’efficacité de Sa grâce est changée : par les nouveaux rituels de sacre et d’ordination, les canaux de la grâce sont rompus. Et d’une façon tellement irréversible qu’un successeur ne peut rien faire.

De même la Vérité de Sa loi est intrinsèquement changée, conférez tous les articles du Courrier de Rome, Si Si No No depuis des années.

[6] Mention par omission du Père Calmel qui laisse sous-entendre des mensonges. Jamais aucun Pape (avant Vatican II) n’a enseigné sur la Foi et les mœurs contre l’enseignement éternel. Toutes les accusations des ennemis ont été réfutées à Vatican I. C’est Itinéraires qui a pris le relais des ennemis de l’Église, de cette grave et fausse accusation ! On comprend mieux les défaillances conduites par Madiran, faux maître, qui comme Maurras (pour finir avec les d’Orléans !) aura pollué les intelligences des clercs et des laïcs pendant cent ans (pour finir avec Le Pen ! ! !).

[7] Mais tout Vatican II est un égout d’hérésies, à commencer par l’hérésie moderniste !

[8] Il pourrait donc y avoir un confit si grave entre NSJC et Son Vicaire, que nous ayons à accepter l’un et refuser l’autre. Étrange théologie ! Le Pape n’a-t-il pas qu’une seule mission : transmettre le dépôt ?

[9] Toujours cette référence à cette fausse défaillance d’Honorius, réfutée depuis longtemps et ressortie par Itinéraires. Toujours les mêmes erreurs inventées par nos ennemis et répétées bêtement. Voir la réfutation sur Honorius par l’Abbé Constant, Honorius a-t-il été monothélite ?, éditions Saint-Rémi, BP 80, 33410 Cadillac.

[10] Toute la démonstration du Père Calmel s’effondre quand on voit en 2005, ce qui était difficile à voir en 1973. Par contre la responsabilité du Courrier de Rome est grave car en 2005 on en sait plus qu’en 1973.

[11] « Nous définissons qu’il est nécessaire au salut d’être soumis au Pape » (Boniface VIII, Unam Sanctam, Denz. 875). Comment le R.P. Calmel qui bien sûr connaît ce texte de Boniface VIII, peut-il écrire ses commentaires complètement hérétiques ?

[12] Quel sophisme ! Évidemment pas toujours un saint ! malheureusement ! Mais par contre jamais un destructeur, jamais un apostat. Tout le raisonnement est un sophisme épouvantable ! Sophisme répété par toute la Tradition !

[13] Faux. Nombre de fidèles et même de clercs sont incapables de se diriger sans pasteurs fiables ! On le voit tous les jours. Et si c’était en partie vrai en 1973, on voit clairement en 2005 que la jeune génération qui monte et qui n’a rien connu de l’Église en ordre, ne comprend rien, suit aveuglement Vatican II, même pour la seconde génération des enfants de la Tradition. C’est ne rien comprendre à la Sainte Église, c’est ne rien comprendre à ce que Notre-Seigneur Jésus-Christ a voulu et a créé que de croire que l’on peut résister à des pasteurs apostats et sacrilèges. Il faut une foi héroïque, don très rare donné par Dieu. Il n’y a qu’à voir qui résiste. Même pas Madiran ! surtout ses lecteurs. Ils ont lâché sur tout ou presque. Combien de lecteurs du Courrier de Rome tiennent ? Combien transmettent ? On serait heureux de découvrir le nombre de lecteurs et la variation de ce nombre depuis 39 ans.

[14] « Prétendu ». Mais le Père Calmel, et surtout le Courrier de Rome, ont lu trop de Signes de Piste ! Bien sûr que les Papes conciliaires ont « engagé » (et même plus : ont « imposé d’une autorité tyrannique ») toutes les réformes, destruction du passé et enseignement d’une nouvelle religion. En 2005 y-a-t-il 100 000 fidèles au monde ayant la Foi intégrale de toujours ? Le concile « pastoral », par les faux papes conciliaires, s’est étendu au monde entier.

[15] C’est tellement faux que 32 ans après tous sont atteints par la corruption conciliaire et qu’il faut se battre pour même simplement faire connaître aux jeunes générations les livres indispensables pour comprendre. Un abbé Célier, en France, à la tête du plus important bulletin et surtout de la plus importante maison d’édition, passe son temps à occulter les bons livres et les bonnes idées. Par exemple a-t-il une seule fois parlé et promus les travaux du Courrier de Rome dans un article sérieux, autrement que par quelques petites lignes ?

[16] Qui est ce « on » ? qui sont ceux qui ne sont pas ce « on » ?

[17] C’est pourquoi une bonne formation chrétienne (surtout par le grand catéchiste que fût Mgr Gaume) nous permet de ne pas confondre Rome (qui a apostasié) et l’Église.

[18] Belle et vraie péroraison, mais entre temps quel dégât. Et ceux qui tiennent et tiendront sont bien obligés d’aller chercher ailleurs de quoi nourrir leur foi. Avec le seul Courrier de Rome et ce genre d’article, ils sont sûr de tomber un jour dans une insuffisance qui les fera tomber.

[19] Et surtout de faux papes !

[20] Mais il est bon de rappeler que tous, sauf la très sainte Vierge Maire, avaient perdu la Foi. Et que s’ils étaient morts avant la Résurrection où auraient-ils passé leur éternité ? Oui il y aura Résurrection de l’Église, mais quand ? Et qu’en est-il de ces âmes trompées depuis quarante ans et qui ont rejoint leur éternité ?

[21] Qu’en est-il 32 ans après cet article ? En 2005 qui peut douter que ce ne soit pas une nouvelle religion  Seul le Courrier de Rome ne l’aurait pas vu ?

[22] Énorme ! Qu’il nous donne un seul exemple dans l’histoire de l’Église avant Vatican II. On en a honte pour le Père Calmel ! Et pour les gens du Courrier de Rome ! Qu’ils réapprennent l’histoire et l’enseignement théologique sur l’Église. C’est honteux et blasphématoire !

[23] Oui dans l’Église Catholique ! Mais on n’est plus, depuis Vatican d’eux, dans l’Église Catholique.

[24] Tout faux. Au moment de cette crise, il n’y eut aucune destruction du dogme, de la liturgie, de la discipline, de l’enseignement ! rien de comparable avec la crise actuelle. La grille amis-ennemis de l’Église n’avait pas du tout été inversée, comme depuis Vatican d’eux. Cet exemple historique du Père Calmel est complètement trompeur. À fréquenter les gens d’Itinéraires, il en perdait la tête !

[25] Croyez-vous une minute que Jeanne aurait accepté cette messe gnostique ? cette foi œcuménique, charismatique, maçonnique, gnostique ? Ne croyez-vous pas plutôt qu’elle aurait combattu, jusqu’au martyr ces antéchrist ? De tels propos du Père Calmel sont vraiment inquiétants, pour ne pas dire plus.

[26] Encore une invention. Il ne s’en sert pas ? Et l’excommunication des évêques de la Tradition, Et le chantage continuel aux fidèles accusés de schisme et d’hérésie. Eux qui croient et font ce qui a toujours été cru et fait ! Eux seuls condamnés !

[27] Le seul remède efficace est la destruction complète de cette secte conciliaire et de toutes les réformes de Vatican d’eux. Or ce remède radical, tout sera inutile. Que cela plaise ou non au Courrier de Rome.

Ce texte du R.P. Calmel est pitoyable et son rappel par le Courrier de Rome une très mauvaise action.

 

Written by Cave Ne Cadas

août 5th, 2013 at 10:49 pm

Posted in Louis-Hubert REMY,Père Calmel,Tradition

Tagged with , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , ,

Le pseudo “Vicaire du Christ sur terre” déclare publiquement :
« Qui suis-je pour juger un prêtre gay ? »

with 8 comments

 

Le pseudo “Vicaire du Christ sur terre”
déclare publiquement :

 

« Qui suis-je pour juger un prêtre gay ? »

 
 
Télécharger l’article en PDF

 

Dans l’avion qui le ramenait des JMJ de Rio à Rome, papeFrançois a affirmé lors de sa première conférence de presse ne pas juger les homosexuels…

papa-francisco-en-brasil-1742368h430

Suite à une question des journalistes, il a évoqué la question des homosexuels. « Le problème n’est pas d’avoir cette tendance, c’est de faire du lobbying. C’est le problème le plus grave selon moi. Si une personne est gay et cherche le Seigneur avec bonne volonté, qui suis-je pour la juger ? » a-t-il demandé.

C’était la première fois que cet antipape, version V.2.6 donnait une véritable conférence de presse. Détendu, plaisantant mais prudent, il a répondu à toutes les questions sans en esquiver, parfois après des pauses de réflexion, de manière très maîtrisée, que lui posaient une quinzaine des 70 journalistes présents sur le vol.

Interrogé sur les affirmations selon lesquelles il aurait été tenu dans l’ignorance des relations homosexuelles d’un prélat qu’il a nommé à la banque du Vatican, l’IOR, “Mgr” Ricca, papeFrançois a répondu : « J’ai fait diligenter une enquête brève et nous n’avons rien trouvé sur lui ».

« Je n’ai encore vu personne au Vatican sur la carte d’identité duquel est inscrit gay. On affirme qu’il y en a. Le catéchisme de l’Église catholique dit très bien qu’on ne doit pas marginaliser ces personnes qui doivent être intégrées dans la société ». « Sur le lobby gay, je n’ai rien trouvé. Les lobbies ne sont pas bons », a-t-il dit citant en exemple les lobbies politiques ou francs-maçons.

Évoquant plus largement la sexualité dans l’Église [entendre église Conciliaire], il a distingué “les délits” comme “les abus sur mineurs” et les “péchés”, notamment les « péchés de jeunesse ». « Des laïcs, des prêtres, des sœurs ont fait des péchés et se sont convertis. Quand le Seigneur pardonne, il oublie tout. »

 

papeFrançois interrogé sur les divorcés remariés, le mariage gay et l’avortement

 

papeFrançois a par rapport à la question “du pouvoir communier” des divorcés remariés, précisé qu’il « fallait regarder cela dans la totalité de la pastorale du mariage ». « Entre parenthèses, les orthodoxes ont une pratique différente. Ils suivent ce qu’ils appellent la théologie de l’économie et offrent une deuxième possibilité. Je crois que ce problème doit être étudié dans le cadre de la pastorale du mariage. L’un des thèmes sur lesquels je consulterai le conseil des huit cardinaux, du 1er au 3 octobre, sera de voir comment avancer en termes de pastorale matrimoniale ». Après avoir indiqué que le prochain synode des évêques devrait traiter de la pastorale du mariage, il a précisé : « On se marie sans maturité, sans s’apercevoir que c’est pour toute la vie ou parce que, socialement, l’on doit se marier. Cela entre dans la pastorale du mariage, comme le problème judiciaire de la nullité des mariages ».

Interrogé sur le mariage gay et sur l’avortement, auxquels l’Église est fermement opposée, papeFrançois a répondu : « Vous savez parfaitement la position de l’Église ». Pour la seule fois, il a répondu brièvement, sèchement.

Dans ces derniers cas l’église Conciliaire singe (pour le moment) la position ferme de l’Église catholique.

À un journaliste qui faisait remarquer qu’il n’avait durant son voyage au Brésil pas abordé directement les questions de l’avortement et du mariage gay, papeFrançois a répondu très brièvement : « L’Église s’est déjà parfaitement exprimée sur cela, il n’était pas nécessaire de revenir dessus. Il n’était pas nécessaire d’en parler à moins de dire des choses positives. Les jeunes savent parfaitement quelle est la position de l’Église. »

 

 

 

L’agence conciliaire Zenit.org rapporte les faits de cette façon :

Si une personne est gay, cherche le Seigneur, est de bonne volonté…

Réponse du pape François

Anita Bourdin

ROME, 2 août 2013 (Zenit.org) – « Si une personne est gay et cherche le Seigneur et qu’elle est de bonne volonté, mais qui suis-je pour la juger ? » : cette phrase du pape François sur le vol de Rio à Rome a fait couler beaucoup d’encre.

Nous continuons de publier au fur et à mesure notre traduction intégrale de la rencontre du pape et de la presse sur le vol de retour de JMJ (28-29 juillet).

À une question sur la nomination de Mgr Battista Ricca, mi-juin comme prélat de l’Institut pour les œuvres de religion (IOR), et accusé d’homosexualité par un magazine italien, le pape a répondu en quatre temps : d’abord sur l’enquête, puis sur le péché, ensuite sur l’attitude de l’Église vis à vis des personnes homosexuelles et sur le “lobby gay”.

Question sur Mgr Ricca et sur le lobby gay

Pour Mgr Ricca, j’ai fait ce que le droit canon demande de faire, c’est la investigatio previa [enquête préalable à toute nomination, ndlr]. Et de cette investigatio, il n’y a rien des accusations portées contre lui, nous n’avons rien trouvé à ce sujet. Voilà la réponse.

Mais je voudrais ajouter quelque chose sur ce point : je vois que souvent, dans l’Église, en dehors de ce cas et aussi dans ce cas, on va chercher les “péchés de jeunesse”, par exemple, et on le publie. Pas les délits, hein ? Les délits, c’est autre chose : l’abus des mineurs est un délit. Non, les péchés. Mais si une personne, laïque ou prêtre, ou sœur, a fait un péché et s’est convertie ensuite, le Seigneur pardonne, et quand le Seigneur pardonne, le Seigneur oublie et ça, c’est important pour notre vie. Quand nous allons nous confesser et que nous disons vraiment « J’ai péché sur ce point », le Seigneur oublie et nous n’avons pas le droit de ne pas oublier, parce que nous courons le risque que le Seigneur n’oublie pas nos péchés. C’est un danger, ceci. C’est important : une théologie du péché. Si souvent, je pense à Saint Pierre : il a fait un des pires péchés, qui est de renier le Christ, et avec ce péché, on l’a fait pape. Nous devons beaucoup y réfléchir.

Mais, pour revenir à votre question plus concrète : dans ce cas, j’ai fait l’investigatio previa et nous n’avons pas trouvé. C’est la première question. Et puis, vous parliez du lobby gay. Bah ! On écrit tellement sur le lobby gay. Je n’ai pas encore trouvé quelqu’un qui puisse me donner la carte d’identité, au Vatican, avec “gay”. On dit qu’il y en a. Je crois que quand on se trouve avec quelqu’un comme ça, on doit distinguer le fait d’être une personne gay du fait de faire un lobby, parce que les lobbies, tous, ne sont pas bons. Ça, c’est mauvais.

Si une personne est gay et cherche le Seigneur et qu’elle est de bonne volonté, mais qui suis-je pour la juger ? Le Catéchisme de l’Église catholique explique cela d’une manière très belle, mais il dit, attends un peu, comment dire, et il dit : « il ne faut pas marginaliser ces personnes pour autant, elles doivent être intégrées dans la société ». Le problème n’est pas d’avoir cette tendance, non, nous devons être frères, parce que lui c’en est un, mais s’il y en a un autre, un autre. Le problème, c’est de faire un lobby de cette tendance : lobby d’avares, lobby de politiciens, lobby de francs-maçons, tous ces lobbies. C’est cela, le problème le plus grave pour moi. Et je vous remercie beaucoup d’avoir posé cette question. Merci beaucoup !

Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

 

* * *

papeFrançois et le lobby gay au Vatican

Comment devant le regard obséquieux et pervers de ce personnage “Mgr” Battista Ricca, Bergo(go)glio peut-il nous faire croire qu’il n’était au courant de rien !

Le prélat du lobby gay

par Sandro Magister

 jpg_1350562

ROME, le 18 juillet 2013 – « À la curie on parle d’un “lobby gay”. Et c’est vrai, il y en a un. Voyons ce que nous pouvons faire », a déclaré le pape François à des religieux latino-américains qu’il recevait en audience, le 6 juin.

Lire l’article : http://chiesa.espresso.repubblica.it/articolo/1350561?fr=y  et en particulier : « Le trou noir qu’il y a dans l’histoire personnelle de Ricca, c’est la période qu’il a passée en Uruguay, à Montevideo, sur la rive nord du Rio de la Plata, en face de Buenos Aires. »

* * *

 

 

UN PEU PLUS SUR FRANCISCO ET LES SODOMITES

1009827_10200474965493284_486851968_n

Sainte Catherine de Sienne, a reçu cette phrase de Notre Monsieur Jésus-Christ :

“ LA SODOMIE EST PESTILENTE POUR MOI ET DÉSAGRÉABLE MÊME POUR LES DÉMONS EUX-MÊMES ”

« Voilà l’horreur et le dégoût que ce péché me cause, et non seulement à moi, mais aux démons eux-mêmes, que ces malheureux ont choisis pour maîtres. »

http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/catherine/oeuvres/dialogue.htm#124


Sainte Catherine de Sienne : vice maudit qui répugne aux démons eux-mêmes

La grande sainte Catherine de Sienne (1347-1380), maîtresse en spiritualité et Docteur de l’Église, condamna avec véhémence l’homosexualité.

Voici comment, dans son Dialogue de la divine Providence, elle relate les enseignements du Christ lui-même à propos du vice contre nature :

« C’est tout immondes qu’ils approchent de ce mystère, et non pas seulement avec l’impureté et la fragilité vers laquelle votre fragile nature vous incline (bien que la raison, quand le libre arbitre le veut, réprime cette rébellion) mais en commettant misérablement, au lieu de le réprimer, le maudit péché contre nature. Comme des maudits et des insensés, puisque la lumière de leur jugement s’est obscurcie, ils ne sont plus incommodés par cette puanteur et par tant de misère ! Non seulement je l’ai en horreur, moi suprême et éternelle pureté (je l’abomine tellement que mon divin jugement a englouti cinq villes uniquement à cause de ce péché) mais que les démons eux-mêmes, les démons que ces misérables se sont donnés pour maîtres, ne peuvent le supporter. Non pas que le mal ne leur déplaise, ils n’aiment aucun bien, mais leur nature a été une nature angélique et c’est pourquoi elle répugne à voir commettre cet énorme péché » (Sainte Catherine de Sienne, Le Livre des Dialogues, chapitre 124, pp. 401402).

http://www.virgo-maria.org/articles_HTML/2009/001_2009/VM-2009-01-22/VM-2009-01-21-A-00-Sodomie_et_St_Pierre_Damien.html

À lire (ou relire) avec intérêt : Saint Pierre Damien (1007-1072), Docteur de l’Église, Cardinal, dans son Liber Gomorrhianus (1048-1051) condamne avec une extrême sévérité la pédérastie cléricale et ceux qui la protègent.

 * * *

 

Nous vous présentons maintenant un article de l’américain Michael Anthony Hoffman (à ne pas confondre avec Michael Hoffman, réalisateur, producteur, scénariste et acteur américain né le 30 novembre 1956 à Hawaii.).

 

Michael Anthony Hoffman, est né en 1954 dans une famille juive d’un quartier populaire de l’est du Queens à New York. Auteur américain de New York, spécialiste des théories du complot, en particulier antimaçonniques, il a étudié l’histoire de la Seconde Guerre mondiale, et entre dans des discours qui contredisent la version “officielle” des événements – il est donc classé “révisionniste”. Il est peut-être l’homme qui a inventé le terme Holocaustianity —  Grand mensonge de l’Holocauste (sionisme) —pour désigner le culte qui a émergé dans le monde de l’après-guerre. Hoffman a puisé dans l’histoire de la Franc-Maçonnerie et de la pègre Kabbalo-Hermético-Gnostique plus généralement, surtout dans des contextes qui révèlent leur influence sur les idées de gouvernement contemporaine et des ingénieurs médias sociaux.

 

Présenté comme chrétien, il a vécu chez les Amish (1) !… et il est Protestant-américain (pourtant il parle de (défend) Marie ???) Anti-papiste”, il met en cause tous les papes en tant qu’usuriers et pro-sodomites depuis 1515, y compris – donc – saint Pie X, entre autres saints papes : excusez du peu !

 

Pour cette raison, nous mettons en garde nos lecteurs sur les propos d’Hoffman sur l’usure contenus dans l’article ci-dessous. Article que nous vous proposons « in extenso » pour la valeur de sa critique de la question sodomite.


 

Le « Vicaire du Christ sur terre » déclare textuellement :

« Qui suis-je pour juger un prêtre gay ? »

 

 

Par Michael Hoffman

www.revisionisthistory.org

(Lundi 29 juillet 2013)

L’Église catholique de la Renaissance a donné son approbation à l’usure sous le masque de maints euphémismes et ambiguïtés qui éblouissent et sidèrent depuis 1515 les vrais croyants de l’Église de Rome. L’encyclique « Vix Pervenit » du Pape Benoît XIV, avocat des usuriers, en offre un exemple des plus pertinents. Il s’agit, en effet, d’un discours qui, composé à 95% d’anti-usure et à 5% de formules trompeuses, a permis l’adoption d’une clause dérogatoire autorisant certains types d’usure. Or, des « érudits catholiques conservateurs » de mentalité suicidaire défendent aujourd’hui encore cette clause comme constituant une défense contre l’usure.

Forts d’exemples comme celui-ci, nous devrions savoir qu’il est aberrant d’imaginer que l’ambiguïté et les élucubrations équivoques de l’actuel Pape François soient le sous-produit d’une mentalité « vaticandeuse » des années soixante. Quiconque croirait cela prouverait que la cryptocratie vaticane s’est assuré sur son cerveau une maîtrise aussi absolue que celle avec laquelle l’araignée attire une mouche dans sa toile. Foin de toute amnésie, par conséquent, car « Vix Pervenit » a été publiée en 1745, non en 1965 !

Observez bien la manière dont le Pape François aborde la question sodomite. Selon le New York Times, il a déclaré aux journalistes présents sur son vol : « Si quelqu’un est gay et cherche le Seigneur dans un esprit de bonne volonté, qui suis-je pour le juger ? » (cf. « Pope Says He Will Not Judge Gay Priests » [le Pape dit qu’il ne jugera pas les prêtres gay], NY Times (en ligne) du 29 juillet 2013.

Sodomites

A-t-il vraiment employé le terme gay, orwellien et « novlangue » à souhait, à la place du mot sodomie ? Si oui, c’est déjà en soi une faute grave de ne pas appeler une chose par son nom.

Voyez-vous l’hameçon que cache le double langage du pape ? Percevez-vous la clause dérogatoire qu’il a jetée en pâture à son aile droite ? Ce qu’il a dit, ce n’est pas qu’il refusait de juger les actes homosexuels, c’est seulement qu’il se refusait à juger du point de savoir si un prêtre était homosexuel, ce qui donne à son aile droite la possibilité de supposer qu’il fait allusion à un prêtre célibataire « d’orientation homosexuelle ». Telle est la clause dérogatoire que ses partisans de droite exploiteront pour faire taire le tollé : « Le pape a dit simplement qu’il ne voulait pas juger les prêtres de bonne foi qui ont une orientation gay, sans approuver pour autant les pratiques gay. » (Au cours des prochains jours, on va lire et entendre des « éclaircissements » visant à mettre du baume sur les sensibilités de droite écorchées.)

Même dans ce cas, on est face à une énorme trahison, car le fait d’identifier immuablement les êtres humains à leur « orientation sexuelle » vient soutenir le mythe populaire selon lequel la plupart des homosexuels « sont nés ainsi et ne peuvent pas changer ». Or, c’est le contraire qui est vrai. La cryptocratie encourage l’androgynie et l’homosexualité, ne serait-ce que parce qu’elles contribuent à réduire l’« excédent » démographique, et aussi parce qu’elles amènent les individus sur la voie de l’anarchie et du déracinement, ce qui les expose à d’autres changements révolutionnaires et antinaturels. N’importe quel jeune qu’attire normalement le sexe opposé pourra ainsi se laisser inciter par l’ambiance culturelle à expérimenter l’homosexualité, après quoi on lui dira qu’il a une « orientation gay » définitive.

Tout véritable vicaire du Christ aurait dit aux journalistes ce qui suit : « Avec Dieu, tout est possible ; c’est pourquoi ceux qui croient avoir une orientation homosexuelle peuvent, par la prière comme par la pureté de cœur et d’esprit, clarifier leurs désirs et découvrir qu’ils éprouvent un sain attrait pour le sexe opposé, quand bien même cet attrait serait enterré sous les présupposés et les fantasmes que leur impose une culture plaçant tout ce qui est « tendance » au dessus de la morale biblique et de l’anoblissement de l’être humain. L’homosexuel est un individu qu’exalte la culture contemporaine. C’est ainsi que des gens sont amenés à s’identifier à la condition homosexuelle alors même que celle-ci ne fait pas vraiment partie de leur moi profond. Dans le même temps, ces mères héroïques et ces pères de famille nombreuse qui s’échinent quotidiennement pour nourrir et éduquer les leurs, formant ainsi le socle de la société, sont perçus et présentés par la publicité et les autres médias comme des bêtes de somme sans intérêt, comme les tout derniers exemples à suivre. Ne vous attendez pas à ce que j’approuve ces attitudes pathologiques. » Voilà ce que François aurait dit s’il était un pape digne de ce nom.

Les partisans que le « Pape François » compte sur sa gauche ne manqueront pas de saisir le symbolisme évident et téméraire de sa déclaration pour interpréter celle-ci largement et de telle sorte que la plupart des gens, y compris les jeunes, croient qu’il n’est pas moralement répréhensible de pratiquer la sodomie « si l’on cherche le Seigneur ».

 

Si les prêtres homosexuels de ce pontife étaient d’« orientation » nazie plutôt que sodomite, je serais prêt à parier n’importe quoi qu’il les vouerait sans hésiter au barbecue de l’enfer éternel. Mais lorsqu’il s’agit de prêtres « seulement » attirés par les rapports sexuels anaux, il s’interdit de les juger en tant que Pontifex Maximus.

 

Imaginez un adolescent catholique de quinze ou seize ans à la sexualité hésitante qui se sent surtout attiré par les filles, mais aussi un peu par les autres garçons et qui lirait les gros titres consacrés actuellement au pape. Si ce jeune catholique choisit une « orientation gay », François veut qu’il sache qu’en tant que pape, il n’a ni le pouvoir ni l’autorité de le « juger ». Si, ayant commencé à sortir, ce garçon se fait sodomiser, l’aile droite catholique dira : « Ce n’est pas la faute du Saint Père ; il n’a pas approuvé la sodomie, il s’est juste abstenu de juger l’orientation sodomite ».

Nos recherches font apparaître de plus en plus clairement qu’à mesure que l’Église de Rome autorisait depuis le début du seizième siècle l’usure et sa stérilité d’argent autoproductif, la pratique de la sodomie progressait de manière exponentielle dans les rangs supérieurs du clergé romain, le phénomène restant voilé durant des siècles sous un secret clérical qui commence à se fissurer aujourd’hui. Et nous attirons l’attention sur le fait évident que la sodomie est, elle aussi, une forme de stérilité.

Le Pape François offre un reflet de ce courant pro-sodomite, d’abord souterrain mais apparaissant maintenant au grand jour en tant que « Révélation-de-la-Méthode » (2), et les médias confèrent un imprimatur enthousiaste à ce moderne Uriah Heep (3) en le baptisant « pape de l’humilité ».

Il ne faut pas s’étonner que des millions de chrétiens latino-américains fuient l’Église de Rome pour se réfugier dans les chapelles des églises protestantes qui restent ancrées au socle biblique, apostolique et patristique du christianisme. Elles n’ont pas au-dessus d’elles un pape « infaillible » pour les fourvoyer et leur faire perdre leur salut éternel. Elles ont la liberté d’adhérer ou non à la Vérité biblique et de défier le mouvement sodomite, indépendantes qu’elles sont du dernier en date des fossoyeurs suicidaires romains, ultime représentant d’une lignée de plus de quarante papes usuriers. Les catholiques craignant Dieu et ne présentant pas un encéphalogramme plat doivent oser entreprendre une profonde réflexion sur les tromperies et les ravages que l’on doit aux papes de Rome depuis 1515, c’est-à-dire pendant les 498 années où l’usure cléricale et la sodomie sont allées de pair au sein de l’institution romaine.

Cette pourriture impie n’a pas commencé avec les « Lumières », la Révolution française ou Vatican II. Si vous ajoutez foi à ce bobard, le préféré des catholiques « traditionalistes », vous ne serez jamais capable de décoder l’actuelle manifestation du Mystère de Babylone, à savoir la déclaration par le supposé « Vicaire du Christ sur terre » qu’il ne peut pas juger les prêtres catholiques portés à la sodomie. Ce type de mensonge papal éhonté n’est autre qu’un défi lancé aux moutons hypnotisés que nous sommes pour voir s’ils vont gober une telle vomissure sans broncher ou si, au contraire, ils vont se dresser et rendre témoignage à la Vérité de Dieu, de Ses Apôtres, de Ses patriarches et de Ses saints.

Le Pape François n’a d’autre boussole morale qu’une éthique de circonstance. Or, c’est précisément l’éthique de circonstance qui a suscité la légalisation du péché mortel d’usure, d’abord au sein de l’Église de Rome lorsque Jean Calvin n’était qu’un enfant, puis par Calvin lui-même, sous l’influence de l’équité circonstancielle de Rome – ou epikeia –, qui est parfois juste quand elle sert à infléchir les lois humaines, mais qui est toujours talmudique et rabbinique quand on l’invoque pour modifier ou abroger les lois de Dieu.

C’est le zeitgeist ou « esprit du temps » qui détermine l’éthique du Vatican rebellé contre Dieu. L’esprit du temps présent étant entièrement imprégné d’homosexualité, la papauté s’adapte à ce pervers état de choses. Lorsque le Pouvoir de l’argent s’est emparé du zeitgeist durant la Renaissance, une papauté absolutiste a ouvert la porte au capitalisme prédateur. Or, aucun pape n’a le droit d’altérer la loi de Dieu, et si un pape le fait, il doit exister un mécanisme pour le corriger ou même le déposer.

Depuis 498 ans, les éthiciens de circonstance qui occupent le trône de Pierre s’abstiennent d’observer la loi éternelle de Dieu. Forts de cette éthique de circonstance, les papes de la Renaissance ont déformé la loi divine, et le papisme va s’arranger pour que d’ici à ce que les catholiques autoproclamés finissent par comprendre que l’autorité absolue conférée au pape porte en elle les germes de la catastrophe, cette catastrophe soit déjà sur nous. Le Christ voulait que Ses fidèles fussent des soldats (miles Christi), non des esclaves de simples humains, moins encore d’un sinistre clown blanc qui invoque Jésus pour mieux se moquer de Lui et de Sa Loi éternelle et immuable, que celle-ci condamne les prêts d’argent (Luc 6 : 32-36) ou les relations sexuelles entre hommes (Lévitique 18 : 22 ; Romains 1 : 26-27).

Enfin, promettons-nous de ne plus nous laisser endormir dorénavant par une novlangue orwellienne qui emprisonne nos esprits en nous amenant à penser selon la manière occlusive dont les manipulateurs masqués fabriquent de toutes pièces cette controverse. Ce dont il est question ici, c’est de rapports sexuels centrés sur l’égout rectal du corps humain. Il n’y a à cela strictement rien d’innocent ni de joyeux (« gai ») ; cessons donc de nous soumettre à la double pensée que nous imposent nos maîtres des médias lorsque nous luttons pour conserver leur pureté à nos enfants face au loup ravisseur couvert d’une peau de brebis ou – comme en l’espèce – des vêtements de saint Pierre.

***

Source :

http://revisionistreview.blogspot.fr/2013/07/vicar-of-christ-on-earth-asks-who-am-i.html

 

Traduction CatholicaPedia.net

Que notre traducteur soit ici une nouvelle fois remercié.

 


[1] Les Amish sont une communauté anabaptiste présente en Amérique du Nord, vivant de façon simple et à l’écart de la société moderne. L’anabaptisme est le courant protestant qui prône un baptême volontaire et conscient, à un âge où la personne est en mesure de comprendre l’engagement.

[2] NdT : Expression crée par Michael Hoffman. Dans l’absolu, la « Révélation de la Méthode » est un rituel occulte, particulièrement un psychodrame franc-maçon. Employée ordinairement, l’expression décrit la tactique utilisée par la cryptocratie quand elle s’apprête à commettre un grand crime : elle manifeste ses intentions par avance en se servant pour cela du cinéma populaire et de la télévision.

[3] NdT : Personnage du roman de Charles Dickens David Copperfield. D’une obséquiosité et d’une hypocrisie écœurantes, cet individu – qui occupe une place centrale dans la dernière partie de l’ouvrage – se vante sans cesse de son humilité affectée. Dans les pays anglo-saxons, son nom a fini par devenir synonyme de « béni-oui-oui ».

 

 

Written by Cave Ne Cadas

août 4th, 2013 at 3:53 pm

Posted in église Conciliaire,Jorge Mario Bergoglio,Michael A. Hoffman,Sandro Magister,Sodome et Gomorrhe

Tagged with , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , ,

Une nouvelle “invention” de Mgr Williamson !!!!

with 7 comments

Mgr Williamson est un petit malin ! Après le sosie de Paul VI, voici un nouveau sosie qui surgit de sa boite et Mgr nous explique sans rire que la secte conciliaire EST ce sosie. L’extrait est suffisamment explicite pour qu’il n’y ait pas besoin d’autres précisions que de mettre en gras et en couleur certains passages, mots ou expressions ! L’on peut néanmoins se poser la question de savoir qui, dans cette affaire, est le plus “fou” : le sosie “catholique” ou Mgr ?!!!…

Richard Williamson

 


 

Interview de Mgr Williamson par Jérôme Bourbon dans RIVAROL du 2 août 2013 :

 

(…) Dès lors les catholiques croyants (sic!) n’ont à se faire aucun souci pour l’infaillibilité de ces néo-canonisations. Elles procèdent d’un sosie de l’Église catholique. (C’est nouveau…ça vient de sortir !)

Mais alors qu’est-ce que ce sosie ? Question délicate (), parce que pour deux sous (sic!) on se fait traiter de “sédévacantiste”, mot qui arrive actuellement à effarer les braves gens presqu’autant que le mot “antisémite. (On admirera le rapprochement !!!) Mais il s’agit de cerner la réalité, de « porter un jugement juste », comme dit Notre-Seigneur, et de ne pas se laisser tromper par les apparences, les émotions ni les mots.

Donc en réalité, par ce que Sœur Lucie de Fatima (elle aussi remplacée par un sosie) a nommé une « désorientation diabolique », les hommes d’Église depuis les années 1950 et 1960 ont laissé pervertir leur foi catholique par les idées et idéaux de la Révolution au sens large du mot, à savoir par cette insurrection radicale de l’homme moderne contre son Dieu et Créateur. Pourtant ces traîtres restent les hommes d’Église dans ce sens qu’il n’y en a pas d’autres qui « occupent la chaire de Moïse », comme dit Notre-Seigneur (Mt. XXIII, 2).

Autrement dit, le sosie en question est l’Église occupée non pas par des hommes qui ne sont pas des hommes d’Église, mais par des hommes dont les têtes sont occupées par une nouvelle religion qui n’est absolument pas catholique. Ce qui n’empêche pas que dans cette Église faussée (sic!!!), quelques évêques, plusieurs prêtres et bon nombre de fidèles peuvent (sic!) avoir gardé la Foi catholique. Ils se trouvent sur une pente glissante (resic!) et bien dangereuse (reresic!), mais on ne peut pas dire qu’ils soient en-dehors de la vraie Église

Bref, je traiterais avec ces autorités de la Néo-église comme j’agirais envers un père de famille provisoirement fou (sic!). Je ne prêterais aucune attention à sa folie si ce n’est l’attention nécessaire pour observer le moment où sa folie prend fin (c’est à dire sa conversion…euh…sa guérison !), et je ne cesserais de l’aimer (c’est beau !!!!), et même de respecter l’autorité intrinsèque à sa qualité de père (SIC!). (…)

 


Ndlr du CatholicaPedia : Les accentuations sont de nous.

Rivarol n°3105 du 2/8/2013


Mgr Williamson : “Mgr Fellay est un traître”

 

La politique de rapprochement de Mgr Fellay avec ce que Mgr Lefebvre appelait la “Rome moderniste” a conduit à des tensions et à des déchirures au sein de la Fraternité Saint-Pie X. Afin que nos lecteurs puissent se faire par eux-mêmes une idée sur la question, nous donnons la parole aux deux principaux chefs de file de l’opposition à la politique de la direction de la FSSPX qui ne sont en général jamais interrogés par les media. Mgr Richard Williamson, que l’on ne présente plus, et l’abbé Joseph Pfeiffer, chef de la FSSPX de Stricte Observance, nous expliquent ainsi librement leur position.

(Les trois premières questions et réponses sur l’affaire Williamson et la Shoah, que l’on peut lire en intégralité dans RIVAROL ont été supprimées dans cette version sur le Forum Catholique Interview-choc de Mgr Williamson dans RIVAROL par Petrus ( ((Peudo de Jérôme BOURBON sur les Fora))) 2013-07-31 21:45:44 : http://www.leforumcatholique.org/message.php?num=728065)

R. : Il y a quelques semaines a été rendu publique le fameux préambule doctrinal du 15 avril 2012 dans lequel Mgr Fellay reconnaît explicitement la promulgation légitime de la nouvelle messe, accepte le nouveau code de droit canon de Jean Paul II et affirme la validité de tous les nouveaux sacrements de l’église conciliaire. Que pensez-vous de ce document qui n’a jamais été clairement rétracté sur le fond ?

Mgr W. : La Déclaration Doctrinale (ou Préambule Doctrinal) du 15 avril, 2012, soumis aux autorités romaines par Mgr Fellay et son Conseil Général comme base d’un accord pratique à l’avenir entre Rome et la Fraternité St Pie X, est un désastre du premier ordre. Elle représente la capitulation essentielle de Mgr Fellay devant la Rome moderniste. Acceptée par Rome, elle aurait mis fin à l’œuvre de Mgr Lefebvre, cette œuvre héroïque de résistance à l’apostasie par ailleurs presque totale des hommes de l’église conciliaire. Et Mgr Fellay n’a nullement rétracté la doctrine pourrie de cette Déclaration. Tout indique au contraire qu’il entend mener à bout sa propre œuvre de destruction de celle de Mgr Lefebvre. Si on ne réussit pas à faire démissionner Mgr Fellay, c’est la fin de la Fraternité St-Pie X de Mgr Lefebvre.

R. : Par ailleurs, que pensez-vous de la déclaration doctrinale des trois évêques de la FSSPX du 27 juin 2012 et notamment de son paragraphe 11 qui ouvre la voie au principe d’un accord pratique avec la Rome moderniste ? Comment expliquez-vous que vos deux confrères dans l’épiscopat, Mgr Tissier et Mgr de Galarreta, qui avaient cosigné avec vous le 7 avril 2012 une lettre contre la politique “rallimentiste” de la maison générale aient depuis tourné casaque et semblent défendre Mgr Fellay ?

Mgr W. : La Déclaration des trois évêques du 27 juin n’est guère meilleure. Elle a été conçue et pondue pour calmer le jeu, pour apaiser les esprits catholiques mis en état d’alerte par les agissements du Quartier Général de la Fraternité et ses efforts de rallier la Rome Conciliaire, efforts devenus publics à partir du mois de mars, 2012. Mais attention ! Très clairement le paragraphe 11 laisse encore la porte ouverte à la trahison de la Fraternité par un accord pratique et non doctrinal avec les autorités romaines, et on décèle partout ailleurs dans cette nouvelle Déclaration la main de Mgr Fellay, à savoir des mots habilement choisis pour dire le contraire de ce qu’ils paraissent dire. Apparemment on critique la nouvelle religion. De fait on y va avec le dos de la cuillère. Document à étudier de près. Un catholique ne peut faire confiance à rien de ce qui sort actuellement du Menzingen de Mgr. Fellay.

R. : Pouvez-vous évaluer les forces qui résistent ouvertement aujourd’hui à la politique “accordiste” de Menzingen ? Comment expliquez-vous que la résistance soit numériquement si modeste ?

Mgr W. : Pourquoi la résistance à ces infamies de Menzingen, à cette trahison affreuse de la Foi par ces chefs de la Fraternité, a-t-elle été si peu vigoureuse ? Bonne question. Ma réponse serait que le monde moderne est profondément malade. Après Vatican II la résistance n’a pas été forte dans la totalité de l’Église. 50 ans plus tard la résistance à la même maladie est encore moins forte. L’homme moderne est pourri, il est mourant.

Mais les catholiques croyants et clairvoyants ont commencé à réagir. La « Résistance » a éclaté d’abord aux États-Unis au printemps de l’année dernière, elle s’est manifestée peu après en Amérique du Sud et en Angleterre, mais en Europe continentale elle n’est pas pressée. Je pense pourtant qu’elle viendra, parce que pas tout le monde ne veut tourner le dos à la vérité, et elle fera son chemin, lentement mais sûrement. Les Italiens disent, « Chi va piano va sano, chi va sano va lontano ». La Résistance ira loin — jusqu’au Ciel, si Dieu veut !

R. : Des fidèles de la Fraternité ayant manifesté de la sympathie pour la résistance ont été privés de communion ou/et d’absolution d’après divers témoignages. Par ailleurs, à la suite de la lettre ouverte des 37 prêtres de la FSSPX à Mgr Fellay, plusieurs ecclésiastiques de la Fraternité qui ont été sanctionnés et ont reçu un « décret pénal » (sic) ont porté plainte pour piratage de leur messagerie électronique, usurpation d’identité, faux et usage de faux. Que pensez-vous de l’emploi de telles méthodes à l’égard de ces prêtres ?

Mgr W. : De telles méthodes sont une honte, et péché grave au regard de la saine moralité, mais elles sont tout à fait normales et tout à fait justifiées au regard du libéralisme fantaisiste et tyrannique qui s’est emparé de la direction de la Fraternité St-Pie X. Le libéralisme est l’adoration de la liberté humaine à la place de l’adoration de Dieu, donc au fond c’est la croisade contre Dieu. Or Dieu est divin, donc cette croisade libérale a une dimension divine, donc la fin justifie les moyens. Donc Mgr Fellay et ses complices sont convaincus qu’ils ont le droit de faire n’importe quoi pour écraser — je dis bien écraser — toute résistance à leur ralliement à la Rome conciliaire. Mais un tel délire ne date pas d’hier. Notre-Seigneur n’a-t-il pas prédit à ses Apôtres que la synagogue les mettrait à mort au nom de la vraie religion ? (Jn. XVI, 2)

R. : Que pensez-vous des premiers pas de François Ier, de sa collusion encore plus grande avec le judaïsme, l’islam, de son immigrationnisme, et de sa volonté de “canoniser” avant la fin de l’année Jean Paul II et Jean XXIII ? N’est-ce pas là une façon de “canoniser” Vatican II ? Et cela ne pose-t-il pas le problème de l’autorité, tous les manuels de théologie d’avant Vatican II enseignant que le pape est infaillible lorsqu’il procède à des canonisations ? D’après les théologiens catholiques il s’agit en effet d’une certitude théologique. Que pensez-vous de tout cela ?

Mgr W. : L’acharnement dont font preuve les chefs de l’église conciliaire pour canoniser les pontifes conciliaires (tous les pontifes depuis Jean XXIII) manifeste la ferme volonté des ennemis de Dieu d’en finir avec la religion catholique et de la remplacer par la nouvelle religion du Nouvel Ordre Mondial. Dès lors à une néo-église correspondent des néo-saints à fabriquer par une procédure démantelée et “rénovée” pour les “canoniser”. Comme toujours avec le modernisme, les mots restent les mêmes, mais le contenu est complètement différent. Dès lors les catholiques croyants n’ont à se faire aucun souci pour l’infaillibilité de ces néo-canonisations. Elles procèdent d’un sosie de l’Église catholique.

Mais alors qu’est-ce que ce sosie ? Question délicate, parce que pour deux sous on se fait traiter de “sédévacantiste”, mot qui arrive actuellement à effarer les braves gens presqu’autant que le mot “antisémite”. Mais il s’agit de cerner la réalité, de « porter un jugement juste », comme dit Notre-Seigneur, et de ne pas se laisser tromper par les apparences, les émotions ni les mots.

Donc en réalité, par ce que Sœur Lucie de Fatima a nommé une « désorientation diabolique », les hommes d’Église depuis les années 1950 et 1960 ont laissé pervertir leur foi catholique par les idées et idéaux de la Révolution au sens large du mot, à savoir par cette insurrection radicale de l’homme moderne contre son Dieu et Créateur. Pourtant ces traîtres restent les hommes d’Église dans ce sens qu’il n’y en a pas d’autres qui « occupent la chaire de Moïse », comme dit Notre-Seigneur ( Mt. XXIII, 2).

Autrement dit, le sosie en question est l’Église occupée non pas par des hommes qui ne sont pas des hommes d’Église, mais par des hommes dont les têtes sont occupées par une nouvelle religion qui n’est absolument pas catholique. Ce qui n’empêche pas que dans cette Église faussée, quelques évêques, plusieurs prêtres et bon nombre de fidèles peuvent avoir gardé la Foi catholique. Ils se trouvent sur une pente glissante et bien dangereuse, mais on ne peut pas dire qu’ils soient en-dehors de la vraie Église.

Bref, je traiterais avec ces autorités de la Néo-église comme j’agirais envers un père de famille provisoirement fou. Je ne prêterais aucune attention à sa folie si ce n’est l’attention nécessaire pour observer le moment où sa folie prend fin, et je ne cesserais de l’aimer, et même de respecter l’autorité intrinsèque à sa qualité de père.

R. : Benoît XVI est considéré par les media comme un « pape émérite », s’habille en blanc comme son successeur, porte comme lui la calotte, les deux hommes se rencontrent devant les caméras. Cette façon de se moquer de la papauté n’est-elle pas un signe parmi d’autres qu’ils ne croient pas eux-mêmes être (ou avoir été) les vicaires du Christ ?

Mgr W. : Plutôt que de dire que Benoît XVI et le Pape François ne croient pas qu’ils soient Papes, je dirais que l’un et l’autre conçoivent à leur propre manière ce que c’est que d’être Pape. Par exemple leurs deux façons de concevoir cette fonction ne sont-elles pas différentes entre elles ? C’est le subjectivisme qui fait que l’un et l’autre se sentent libres d’adapter à ce qu’ils pensent être les besoins de l’heure l’institution absolument objective et immuable de Notre-Seigneur. Et les ennemis de Dieu se gaussent du ridicule auquel ils soumettent ainsi l’institution de Notre-Seigneur. C’est pour cela qu’on les a mis sur le Siège de Pierre. Patience. Dieu sait ce qu’il fait, et il n’a pas démissionné !

R. : Les “accordistes” et les anti-“accordistes” à la FSSPX s’envoient régulièrement à la figure des citations authentiques mais totalement contradictoires de Mgr Lefebvre, les unes allant dans le sens d’un accord pratique (« laissez-nous faire l’expérience de la Tradition »), les autres refusant tout accord avant toute « conversion doctrinale de la Rome moderniste ». Les tensions qui existent au sein de la FSSPX et des communautés amies n’ont-elles donc pas pour origine les propres contradictions et fluctuations internes du fondateur qui a d’abord et avant tout été un pragmatique ? De plus, peut-on d’un côté affirmer que la nouvelle messe est un poison pour la foi, que le nouveau code de droit canon est entaché d’erreurs voire d’hérésies, que Vatican II est lui aussi hétérodoxe voire hérétique et en même temps prétendre que tout cela vient de l’Église catholique et du vicaire du Christ ? N’est-on pas là en face d’une impasse intellectuelle et doctrinale, d’une aporie qui explique en grande partie ce qui se passe aujourd’hui mais aussi les précédentes scissions qui, à intervalles réguliers, ont marqué l’histoire de la FSSPX ? Vingt-cinq ans après les sacres n’est-il pas temps de procéder sereinement par souci de la vérité et par cohérence doctrinale à un droit d’inventaire du “lefebvrisme” ?

Mgr W. : Je ne crois pas qu’il faille dire que Mgr Lefebvre était avant tout un pragmatique, ni qu’il se contredisait. C’était avant tout un homme de foi et de doctrine. Il était bien pragmatique, mais toujours au service de la Foi. Comme tous les catholiques à partir de la scission entre l’Autorité et la Vérité réalisée par Vatican II, il était déchiré entre son respect de l’Autorité et son amour de la Vérité, mais chez lui c’était toujours la Vérité qui primait sur l’Autorité, comme il faut qu’elle le fasse. Donc toute contradiction entre ses paroles en faveur de l’une et de l’autre est plus apparente que réelle, comme il ressort du livre récent de l’abbé Pivert, Mgr Lefebvre, Nos Rapports avec Rome. Et les sacres de 1988 ont été la conclusion logique et l’épanouissement naturel de toute sa vie précédente au service de l’Église.

Mais on ne va pas diviniser Mgr Lefebvre pour autant. Ce qui est vrai, c’est que Mgr Lefebvre était quand même un fils de son époque, et alors il n’a pas tout à fait échappé à ce que j’ai l’habitude d’appeler le “Cinquantisme”, à savoir cette forme que prenait le catholicisme des années 1950, caractérisé en bref par un excès de respect pour les autorités de l’Église, excès qui a conduit directement à la catastrophe du Concile. Par exemple après les sacres de 1988, Mgr Lefebvre a lu le grand ouvrage anti-libéral d’Emmanuel Barbier, et on témoigne ( ((Monseigneur lit Louis-Hubert Remy…))) qu’il en aurait dit, « Si j’avais lu cet ouvrage avant de fonder Écône, j’aurais donné à mon séminaire une autre orientation », à savoir davantage contre-révolutionnaire. En effet, les prêtres formés dans les divers séminaires de la Fraternité-St Pie X sont en général des prêtres admirables pour leur piété sacerdotale, mais trop peu d’entre eux ont compris la malice profonde de ce monde moderne, en apparence si gentil et innocent, mais en réalité faisant la guerre à Dieu. Ce manque de formation contre-révolutionnaire se fait payer chèrement dans la crise actuelle de la Fraternité et il n’est pas sûr qu’elle survivra.

R. : La promotion-sanction du dynamique et anti-“ralliériste” abbé Xavier Beauvais qui quittera lors du premier trimestre 2014 Saint-Nicolas pour la maison autonome d’Espagne et du Portugal où la FSSPX n’a qu’une poignée de fidèles et son remplacement à Paris par le “ralliériste” abbé Patrick de La Rocque, fondateur de la Lettre à nos frères prêtres, membre éminent du GREC et qui avait ouvert un magnum de champagne en 2007 pour remercier Benoît XVI du “Motu Proprio” qui affirme la primauté de la “messe de Luther” sur celle de toujours ne témoignent-ils pas de la volonté inchangée de Mgr Fellay de se placer à terme sous la dépendance de la Rome moderniste ?

Mgr W. : En effet, l’une des preuves que Mgr Fellay ne change absolument pas de cap, mais ne fait que reculer pour mieux sauter vers la Rome conciliaire, c’est l’annonce que l’abbé Beauvais doit être remplacé à St-Nicolas du Chardonnet à Paris par l’abbé de la Rocque. Ce dernier est bien brave, mais il est loin d’être aussi ferme et clairvoyant que l’abbé Beauvais. Hélas, on peut craindre que l’abbé Beauvais n’ “obéisse” à sa mutation, par respect excessif de l’autorité qui trahit la Foi. C’est la grande maladie de tant de “bons” évêques et prêtres après Vatican II. Prions pour l’abbé Beauvais. Il ne suffit plus aujourd’hui d’être un “bon” prêtre. Notre-Seigneur a besoin de héros !

R. : En France la loi Taubira instituant le « mariage homosexuel » a été votée et est appliquée malgré une très forte mobilisation populaire. Que vous inspire cette abominable législation dans un pays qui fut la fille aînée de l’Église ?

Mgr W. : On dit en latin, la corruption de ce qui est meilleur fait le pire. Plus la France est bonne, plus elle est mauvaise lorsqu’elle se corrompt. La même règle s’applique à toutes les personnes, familles et nations. Patience. On se souvient que Pie X prophétisait une glorieuse résurrection de la France, aujourd’hui si abîmée. Et il n’est pas difficile de prévoir qu’elle se remettra à la tête des nations, non pas parce qu’elle cherchera sa gloire nationale, pas du tout, mais parce qu’elle ne cherchera plus rien d’autre que la gloire de Dieu, et la Royauté Sociale, Mondiale, et Globale, de son divin Fils, Notre-Seigneur Jésus-Christ. Vive la France qui s’oubliera elle-même, et ne voudra servir que Dieu, Dieu et Dieu !

 

 

Jérôme BOURBON.

 

 

RIVAROL

Hebdomadaire de l’opposition nationale et européenne

82 Bd Masséna 75013 PARIS. Directeur : Fabrice Jérôme Bourbon

CCP Éditions des tuileries : 4532.19K

Tél. : 01-53-34-97-97 Fax : 01-53-34-97-98

contact@rivarol.com

 

 

 

 


 

Written by Pierre Legrand

août 1st, 2013 at 6:49 pm

Posted in Mgr Williamson,Opposition au Ralliement,Rivarol

Tagged with , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , ,

Jean Madiran est mort… Dieu a jugé…

with 33 comments

Jean Madiran a été jugé par le juste tribunal de Dieu hier, 31 juillet 2013, à l’âge de 93 ans.

Madiran1

Jean Madiran, de son vrai nom Jean Arfel
alias Jean-Louis Lagor,
alias Jean-Baptiste Castetis.

Jean Madiran, de son vrai nom Jean Arfel, était né le 14 juin 1920 à Libourne (Gironde). Journaliste et essayiste, inlassable défenseur du catholicisme traditionnel, il est décédé ce 31 juillet 2013.

Comme le souligne le rédacteur en chef de « L’homme nouveau », Philippe Maxence, « Fondateur de la revue Itinéraires et du quotidien Présent, écrivain et journaliste, Jean Madiran était un disciple de Charles Maurras, mais aussi, et peut-être surtout, d’André et d’Henri Charlier dont il a contribué plus que quiconque à faire connaître et répandre l’œuvre et ce souci péguiste de la réforme intellectuelle et morale. Le Père Bruckberger a écrit de lui qu’il continuait de porter en notre temps la voix exigeante de Charles Péguy et cet hommage était juste, venant d’un homme et d’un prêtre qui se disait pour sa part le disciple de Georges Bernanos ».

Figure intellectuelle de premier plan et homme de combat au service de l’Église et de la France, Jean Madiran laisse une œuvre riche et impressionnante ( Biographie et bibliographie. )

Dieu a jugé. Dieu jugera.

Ecclésiaste 3:17
J’ai dit en mon cœur : Dieu jugera le juste et le méchant ; car il y a là un temps pour toute chose et pour toute œuvre.

Romains 2:16
C’est ce qui paraîtra au jour où, selon mon Évangile, Dieu jugera par Jésus-Christ les actions secrètes des hommes.

Alors que tout le tradiland lui rend un hommage dithyrambique :

Le Salon Beige : Jean Madiran, RIP
http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2013/07/jean-madiran-rip.html

MetaBlog, abbé Guillaume de Tanoüarn : Jean Madiran est mort…
http://ab2t.blogspot.fr/2013/08/jean-madiran-est-mort.html

Credidimus Caritati, J.-R. du Cray : Jean Madiran et Mgr Lefebvre : avant de partir
http://credidimus-caritati.blogspot.fr/2013/07/jean-madiran-et-mgr-lefebvre-avant-de.html

Riposte Catholique : On lira avec intérêt le bel hommage que lui rend Philippe Maxence sur son blogue Cælum et Terra.
http://caelumetterra.hautetfort.com/archive/2013/07/31/sous-le-signe-de-la-piete-5133062.html
http://www.riposte-catholique.fr/summorum-pontificum-blog/in-memoriam/jean-madiran-in-memoria-aeterna-erit-justus?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed%3A+Riposte-catholique+%28Riposte-catholique%29

nous vous proposons de lire (ou relire) un texte de Louis-Hubert Remy, de 2001, pour remettre quelques pendules à l’heure :

JEAN MADIRAN

 

Reprends, menace, exhorte, avec une entière patience et toujours en instruisant

(Il Timothée, IV, 2)

 

Ma génération a été marquée par un certain nombre de grandes personnalités, surtout françaises. Certains noms resteront même dans l’histoire. Je pense en particulier à Mgr Lefebvre, à l’abbé de Nantes, à Jean Ousset ou à Jean Madiran. Ces caractères ont combattu plus que d’autres, ont été attaqués constamment (à tort ou à raison), parfois violemment, et ont laissé par leurs écrits et leurs positions des repères et une empreinte qu’on ne peut contester. Pour ma génération, ils furent les plus lus, les plus suivis à telle ou telle époque, dans telle ou telle situation.

J’avais treize ans, quand en 1956 Madiran fonda sa revue Itinéraires. Je la découvris vers 18 ans, ayant eu la chance, étant poitevin, de vivre avec l’équipe de Chiré. Bien sûr j’ai toute la collection d’Itinéraires de 1956 à 1986. Chaque mois nous attendions avec impatience le dernier numéro pour le dévorer séance tenante. Ce fut une des revues dont nous discutions le plus, mais ce n’était pas la seule. J’avoue que notre jeunesse fut très privilégiée. Nous lisions Bonum Certamen, Forts dans la Foi, Lectures Françaises, Lecture et Tradition, Didasco, la Pensée Catholique, le BOC, Fideliter, la CRC, Permanence, le Combat de la Foi, Introïbo, Monde et Vie, etc… Ne connaissant ni la télé ni les vidéos, nous avions le temps et le goût pour la lecture et l’étude.

Et puis, il y avait le Congrès de Lausanne ! Pour nous les jeunes c’était chaque année la grande affaire. Tous ces auteurs éminents, tous ces écrivains de renom, tous ces aînés respectés, admirés, toute cette doctrine que nous découvrions, qui enflammait nos cœurs, qui nourrissait nos intelligences, nous impressionnaient profondément. Nous étions extrêmement attachés à ces hommes. Et Madiran était un de ceux que nous préférions. Quel charme ! Quelle hauteur d’âme ! Quel écrivain ! Quel orateur ! Il incarnait pour nous l’intelligence, le savoir, la sagesse. Nous avions pour lui un mélange de vénération et d’affection. Rassemblant tant et tant de noms prestigieux dans sa revue, il nous semblait incarner celui qui combattait le mieux et qui allait nous emmener à la restauration, à la victoire.

Avant la crise conciliaire, comme nos pères, nous vivions sans souci notre vie chrétienne, avec un bon curé, un missel, un catéchisme, le Nouveau Testament, l’Imitation de Jésus-Christ. La crise nous mit dans l’obligation de choisir, de nous prononcer continuellement pour ou contre les nouveautés et donc d’apprendre. D’où des bibliothèques, plus ou moins importantes. Il fallait tout retrouver, étudier, méditer, pour comparer et choisir. Ma génération (1) a beaucoup travaillé, critiquant, cherchant, trouvant, redécouvrant, Itinéraires nous étant très utile. Nous lisions fidèlement Madiran, avec intérêt, découvrant des auteurs de qualité, des écrivains comme il n’en existe plus, des réflexions sur les événements, des jugements sur les questions brûlantes, qui nous marquaient.

 

Et pourtant ? Et pourtant ! Quarante ans après, ma manière de voir a bien changé et le bilan me semble moins bon.

Tout pour moi a basculé en 1974. Envoyé par Michel de Penfentenyo au PC de Jean Royer candidat à la présidentielle, j’ai vécu alors de très près les combines électorales. J’ai été vacciné à vie contre la démo(n)cratie et je me suis mis à réfléchir sur les principes fondamentaux. Déjà habitué des Exercices de saint Ignace, marqué par les méditations des Deux Étendards et des Trois classes d’Hommes, je ne comprenais pas que nos “Maîtres” ne combattent pas le vote, le seul acte de la démo(n)cratie, acte sans importance, puisque j’avais observé que tout était combiné d’avance. J’ai écrit plus longuement ce que j’avais vécu et découvert lors de cette élection présidentielle. En voici un très court résumé :

Ce n’est pas l’électeur qui choisit le futur élu, c’est le parti. Et dans le parti c’est le financier qui a le véritable pouvoir. C’est lui qui choisit les candidats. L’élu a à rendre compte non pas à l’électeur mais à celui qui l’a choisi. Le financier est le seul maître, est le vrai maître. Le vote (très rare, tous les quatre, cinq ou sept ans suivant les élections) est le seul acte demandé à chacun. Ce n’est qu’une communion au système (comme autrefois plier le genou devant Baal). Et celui qui vote, est marqué à vie, pollué dans son intelligence et même dans sa Foi. Car la démo(n)cratie est une religion, etc…

C’est ainsi que je compris qu’en politique il n’y avait qu’une seule chose capitale : le gouvernant. D’où l’importance du Christ Roi de France, seule solution demandée et voulue par Dieu. Au Jésus-Christ hors-la-loi de la Révolution française, au Jésus-Christ chassé de Son trône, il n’y a qu’une solution : Jésus-Christ Roi de France, régnant par Son LieuTenant. Je me mis alors à fouiller dans ce sens et j’ai retrouvé, de recherches en recherches, ce que j’ai appelé par la suite : l’école antilibérale.

Je connaissais bien La Mission divine de la France (2) qui m’avait beaucoup marqué. Pour moi c’était devenu la référence historique et politique. Je n’eus de cesse que de retrouver les auteurs qu’il citait. Plus tard, Jean Vaquié, m’apprit que Madiran connaissait bien tous ces problèmes. L’ayant reçu à dîner chez lui, tout au début de la création des Compagnons d’itinéraires, tous ces sujets furent abordés ; mais Madiran s’emporta et partit furieux, se déclarant ennemi farouche de ceux que l’on appelle les Providentialistes. On est obligé de constater que jamais ou presque, Itinéraires n’a cité Vaquié, Couvert, Léon de Poncins, Virion, de La Franquerie, même dans leurs travaux d’actualité. Bizarre ! Jamais ou presque ne seront cités, les Mgr Delassus, Gaume, Jouin, Lémann, les R.P. Don Sarda, Meinvielle, Aubry, Barbier, Deschamp, Ayroles, etc. Le cardinal Pie un peu, mais si mal. Bizarre ! De telles omission ne sont pas innocentes.

D’où une critique incomplète, n’allant pas à la racine des maux, d’où une analyse n’incluant pas une étude approfondie des péchés qui avaient mérité les châtiments de la Révolution française et de la Révolution conciliaire, d’où une mauvaise thérapie et des solutions très insuffisantes.

Sa vision historique était loin de celle enseignée par Mgr Gaume dans son remarquable Traité du Saint-Esprit. Pour une analyse complète il lui manquait La conjuration antichrétienne de Mgr Delassus et La Révolution de Mgr Gaume (en douze volumes). Pour une saine philosophie il ne citait pas le Père Aubry. Pour une réforme intellectuelle et morale efficace il méconnaissait Le Libéralisme est un péché de Don Sarda, essentiel pour former des hommes ne composant jamais avec l’erreur. Comment méconnaître Mgr Jouin le grand spécialiste de l’ennemi et de la contre-Église ? Pour la solution, il évinçait le Cardinal Pie et son ouvrage La Royauté sociale de Notre-Seigneur Jésus-Christ (d’après le travail du P. Théotime de Saint-Just), le Père Ayroles avec son remarquable livre, Jeanne d’Arc sur les autels et la régénération de la France. Etc, etc. En plus de 60 000 pages lues dans Itinéraires, j’étais passé à côté de l’essentiel. Mais pire, toute ma génération se croyait formée, se croyait savante alors qu’elle était engagée, dirigée dans une voie de garage obligatoirement sans issue, comme la suite l’a prouvé.

Et Madiran conseillait le vote. Ce fut pour moi, en 1974, une déception énorme. Sa dérive alla ensuite de pire en pire de l’aventure grotesque Le Pen, on voit aujourd’hui où il est tombé. Sa position avec Présent était inévitable car ses principes politiques étaient faux. Il parlait du moindre mal, qui est toujours un mal, surtout dans le domaine politique. Trop marqué par les néo-thomistes style Maritain (3) trop parisien (4), trop intellectuel, trop universitaire, il lui manquait trop d’autre chose, surtout au niveau des principes. Comme je le sentais et le découvris plus tard avec Mgr Delassus dans Vérités sociales et erreur démocratique, Madiran avait tout faux en politique.

Puis je remarquais qu’il ne parlait jamais d’autres aspects de la vérité que je découvrais chez d’autres auteurs (en particulier l’équipe Barruel que je fréquentais à Lyon). Très marqué par la Méditation des Deux Étendards, je constatais qu’il n’y avait jamais aucun article sur la démonologie, sur la contre-église, sur l’ennemi, sur le complot, pas même sur le problème juif et franc-maçon. En 30 ans d‘Itinéraires, rien sur ces sujets ! Pas d’ennemis, ou pas les vrais. Certes il dénonçait le communisme, mais pas le financier du communisme, pas les vrais maîtres du communisme. Certes il dénonçait le naturalisme, mais pas le libéralisme autrement plus important puisqu’il concilie l’erreur et la vérité. Comment ne pas se poser alors de graves questions sur son ambition d’une réforme intellectuelle et morale ? Comment prendre au sérieux ce désir de refaire une élite alors que l’essentiel n’était pas abordé.

Toutes ces réflexions m’amenèrent à relire leur maître, Maurras, et à conclure que c’était lui le grand responsable de la déformation de toute cette génération. Ils étaient tous tordus, passant à côté de l’essentiel. Jean Vaquié m’avait dit : le grand problème c’est Maurras. Ma génération n’a pas pu l’attaquer, ce sera à votre génération de le faire. Tant que ses idées régneront, il n’y aura aucune restauration possible (5). Maurras était l’anti-Christ Roi de France, et son combat mutilé de l’approche surnaturelle, ne pouvait qu’aboutir à un échec. Au lieu de s’appuyer sur Dieu, on s’appuyait sur des forces humaines. Au lieu de combattre Satan, on combattait ses troupes apparentes, oubliant les occultes.

En découvrant l’école antilibérale, j’avais trouvé les vrais maîtres, eux qui avaient tout étudié, annoncé et résolu, grâce aux bons principes naturels et surnaturels qui manquaient tant aux autres. Au fur et à mesure que je les étudiais, je comprenais pourquoi on les avait occultés, pourquoi on avait fait disparaître et leurs œuvres et leur nom, car tout leur donnait raison (6). Je comprenais les attaques, la destruction que nous vivions et combien les faux maîtres nous conduisaient dans une impasse. Si autrefois il me semblait qu’il y avait quelques bonnes pages dans leurs écrits, quelques bonnes critiques, quelques bonnes analyses, j’étais obligé, en les comparant avec celles des antilibéraux, de reconnaître leur médiocrité et leur insuffisance. Quant à la solution, j’en arrivais à me demander s’ils n’étaient pas complices de l’ennemi après avoir fait disparaître et oublier les bons (7). Au lieu de combattre au niveau des principes, de refuser ceux de l’Adversaire, d’enseigner les nôtres, on ne s’en prend qu’aux mauvais effets des mauvais principes. C’est un combat qui ne va que de défaites en défaites. C’est un combat sans issue qui amène au désespoir.

Mais, entre temps, j’avais perdu de nombreuses années au risque même de passer à côté de la vérité, comme ce fut, pour beaucoup de ma génération, la triste fin. Je dois aux Exercices de ne pas m’être découragé, de n’avoir pas abandonné cette recherche de la Vérité et d’avoir redécouvert toutes ces références.

Ma critique va plus loin encore. Il est évident que Madiran n’est pas un praticien des Exercices. Il ne connaît pas aussi les Trois classes d’hommes, surtout la deuxième (8) celle qui ne va jamais au cœur des problèmes. Il répétait sans arrêt : rendez-nous l’Écriture Sainte, le catéchisme catholique, la messe traditionnelle. Apparemment beau programme encore.

Eh bien : NON. Là encore, voie de garage. Le problème fondamental n’est pas là. Ce sont des questions graves, importantes, mais LE PROBLÈME CAPITAL EST LA FOI. Cette secte conciliaire enseigne une autre Foi : et donc elle ne peut être l’Église Catholique. Cela ne fut pas dit. Pas un mot sur leur péché : aller contre la vérité connue, péché contre le Saint-Esprit, péché irrémissible. Ce constat, cette déclaration, auraient été faits, tout le combat aurait changé. On aurait du leur dire : vous n’êtes pas catholiques, vous êtes les ennemis des catholiques, vous êtes de l’Adversaire. C’était évident. Au lieu de nous bloquer sur le concile pastoral, au lieu de reprendre les thèses jansénistes sur les Papes qui ont failli dans le passé (Honorius ou Libère), au lieu de nous empêcher de rompre, nous laissant toujours dans l’espérance d’arrangements ultérieurs, il aurait fallu aller à l’essentiel : tout refuser de ce concile, foi, catéchisme, sacrements, dogmes, hiérarchie, évêques, papes, etc. et attaquer. Conscient de la révolution qui s’opérait, il aurait du nous faire combattre comme les vrais croyants de 1789. Dans le n° 183 de mars 1974, faisant une recension du livre de Mgr Lefebvre Un évêque parle, il cite pourtant les attaques les plus sévères : La messe (nouvelle) ne sera plus valide, les déviations conciliaires ont attiré sur nous la malédiction divine, c’est le Concile qui est à l’origine de tout cela, etc. Au lieu du : Très Saint Père, rendez-nous… il ne fallait pas composer avec la vérité. Madiran et ses amis n’ont jamais rien obtenu, n’auraient peut-être rien obtenu de plus, mais ils seraient restés catholiques. Obstiné dans leur erreur, ils ont fini par apostasier : avec ses amis ils finissent conciliaires, c’est-à-dire œcuméniques et charismatiques. Ils ont perdu la Foi. On peut craindre pour leur vie éternelle.

Madiran_Benoit16

Madiran n’a toujours formé que des gens de la deuxième classe d’hommes. Dans la médiocrité actuelle ils passent pour savants et sages. Quand on connaît bien l’École Antilibérale, ce ne sont que des insuffisants (comme Maurras). Très influent sur toute ma génération on ne retrouve, surtout chez les clercs, que des hommes de la deuxième classe.

Trop attaché aux biens intermédiaires (comme sa clientèle bourgeoise), pas assez attentif aux fins dernières, sa notion de bien commun n’est pas assez précise. Le vrai bien commun, c’est ce qui a pour fin le salut des âmes, le salut du plus grand nombre. Il est évident alors que la fin de la démo(n)cratie est la damnation du plus grand nombre. C’est un enseignement qui lui est absolument étranger. C’est pourtant primordial. C’est un aveugle conduisant des aveugles.

L’abbé Aulagnier, grand admirateur de Madiran, qui avec ses mauvais choix sera jugé comme le fossoyeur de la Tradition (9), lui aussi aveugle conduisant des aveugles, reprend les mêmes erreurs : parler, combattre pour la messe, passant à côté de l’essentiel, la Foi. Comme ma génération a été déformée par Madiran, un des grands responsables des défaillances actuelles, on reprend Madiran pour déformer la nouvelle génération. Quand donc comprendra-t-on ? Quand donc réfléchira-t-on ?

 

Voici l’indispensable à retenir. Il est temps, grand temps, de dénoncer ces faux maîtres qui ont conduit leurs troupeaux à l’apostasie. Il est temps, grand temps de faire découvrir les vrais, d’autant plus que maintenant les principaux ouvrages sont disponibles aux Éditions Saint-Rémi.

Prions le Christ, Roi de France, pour que Son règne arrive ; prions la très Sainte Vierge Marie, Reine de France, qu’elle nous garde dans une Foi ferme et pure, pour mériter de vivre une éternité à adorer la Très Sainte Trinité.

Prions pour obtenir la conversion profonde du petit nombre annoncé par le vénérable Holzhauser ou Mgr Lémann, cette petite phalange des Amis de la Croix prophétisée par saint Louis-Marie Grignion de Montfort.

Louis-Hubert Remy, le 8 décembre 2001

* * *

Et prions aussi maintenant pour le repos de son âme…

Que par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles trépassés reposent en paix.

 


[1] J’avoue que la seconde génération de la Tradition me fait pitié quand je vois l’inculture de ces jeunes. Il est vrai que lorsqu’on compare les revues d’aujourd’hui avec celles d’hier, en particulier Fideliter, on comprend pourquoi devant une telle médiocrité la seconde génération de la Tradition ne peut pas se convertir (le comble étant le livre immonde Le Dieu mortel de l’abbé Célier, ses études sur la Gnose élaborées en compagnie de l’abbé de Tanouarn, sans oublier la médiocrité des éditions Clovis). On est scandalisé de voir que de tels prêtres ne soient pas sanctionnés et de constater que les supérieurs laissent polluer, déformer, détruire quantité de jeunes qui leur sont confiés. Malheur des temps !

Dans les écoles de la Tradition, chez les filles comme chez les garçons, on n’a formé que des médiocres, des prétentieux, des matérialistes, des mondains, des libéraux. Adeptes de la télé et de la vidéo, ils ne lisent plus et sont incapables de justifier leurs choix. Même l’abbé Delagneau, qui dans ses retraites a les meilleurs, est obligé d’en convenir. Le plus grave, c’est que si une génération n’est pas enseignée, les générations suivantes sont perdues : la Tradition est condamnée à plus ou moins long terme. Que de châtiments en vue !

L’ennemi le savait bien en imposant dans les séminaires des professeurs à la philosophie douteuse, à la culture insuffisante, refusant d’étudier la démonologie, les ennemis, les causes des châtiments, le complot… Un sel affadi n’a pu que donner des clercs, des prieurés, des chapelles, des écoles de plus en plus affadis, où les paresseux (et donc prétentieux, car seule la science acquise au contact des anciens permet d’intégrer l’humilité) foisonnent, d’où le résultat actuel. Depuis 25 ans d’Université saint Pie X, on n’a pas encore vue émerger une seule personnalité d’envergure !

Tout disparaîtra inévitablement. Châtiment pour ces jeunes clercs trop souvent activistes, modernistes, orgueilleux et prétentieux. On a même l’impression qu’ils ne méditent pas.

[2] Madame de La Franquerie, son épouse, en a confié la réédition aux Ed. Saint-Rémi, BP 79, 33410 Cadillac.

[3] Un vrai thomiste, le Père Meinvielle, n’hésite pas à écrire : Maritain et ses partisans ont falsifié, au nom de saint Thomas, les principes les plus fermes et les plus indiscutables de la philosophie. Préface de Critique de la conception de Maritain sur la personne humaine. Édité en français et disponible à DPF, BP 1, 86 Chiré. Essentiel.

[4] Le Cardinal Pie employait cette formule, toujours vérifiable : A Paris, tout est mauvais, même les bons.

[5] Le combat des idées est primordial. Avant de faire le procès de Maurras (nous en avons tous les éléments, et que de mensonges nous avons découvert !) il est indispensable de connaître la vérité, occultée depuis plusieurs générations.

[6] A nous, après les avoir sortis du tombeau, de les faire connaître ; ce que nous avons commencé à faire. La tâche est immense et nous recherchons des ouvriers pour nous aider.

[7] Aujourd’hui, après les avoir redécouvert il y a plus de vingt ans, après avoir combattu pour les faire connaître, après les avoir fait rééditer, force est de constater que la conspiration du silence existe toujours. On a même vu se reformer des troupes pour les attaquer ou empêcher qu’on les lise. De quel camp sont ces gens ? Dis-moi quels sont tes ennemis, je saurais qui tu es.

[8] Rappelons que saint Ignace enseigne que la deuxième classe d’hommes ne se sauve pas, ce qui en bon français veut dire : se damne. Terrible. Faites les Exercices pour bien méditer tout cela, bien choisir, bien vivre.

[9] Demander la cassette que j’ai faite après l’édition de son livre La tradition sans peur, et plus particulièrement ce que je pense de l’abbé Aulagnier.

 

Written by Cave Ne Cadas

août 1st, 2013 at 12:59 pm

Posted in Louis-Hubert REMY,Madiran/Arfel,Tradition

Tagged with , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , ,