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Le troisième Secret de Fátima

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Un fidèle de la Tradition fréquentant de manière forcée la F$$PX (pour les sacrements) a rencontré un dimanche un ermite-pèlerin promouvant ce papier (digne d’intérêt selon lui) et dont le combat pour la vérité et l’Église est sa raison de vivre. Il nous demande la diffusion de ce texte qui est sans doute importante (au moins pour l’ermite-pèlerin).

Voici son témoignage :

« Voici le document remis par l’ermite américain se réclamant du 3ème secret [de Fátima] que nous avons longuement reçu Dimanche dernier dont je vous ai parlé.

« Son message est que Benoit XVI ne manifestant pas la Foi catholique, il est inapte à faire la consécration de la Russie demandée par N-D. On ne saurait donc prier à cette intention, en particulier via les « croisades du Rosaire » de la FSSPX ; plus largement, on ne peut s’unir à lui d’aucune manière que ce soit en l’état des choses.

« Sa demande est de le traduire ce message simple et vrai dans la langue du pays traversé et conformément à son sens, et de le diffuser au titre de la défense de la Foi et de l’Église ; il voue désormais sa vie à cela, sans aucune ressource que sa Foi et sa volonté.

« Je vous laisse voir ce que vous pouvez faire dans ce sens et vous remercie d’avance de sa part.

« En union de prières et de combat,

                                               signé »

* * *

Une remarque s’impose d’emblée : Cet ermite américain se réclamant du 3ème secret de Fátima pense visiblement que l’église Conciliaire « est » l’Église Catholique… Il méconnait de toute évidence le fait de « l’éclipse » ! (et donc le message de la Salette).

Notre Dame de la Salette (1846) prédit l’éclipse de l’Église et l’apparition de la secte conciliaire issue de Vatican II : « Rome perdra la foi et deviendra le siège de l’antéchrist… L’Église sera éclipsée, le monde sera dans la consternation. »

En effet, l’ “Église” et le “Pape” dont parle l’auteur sont à ses yeux la véritable Église et le vrai Pape – erreur hélas fort répandue, et d’abord au sein de la FSSPX !…

Il n’a pas assez étudié le Magistère ; il sait voir les hérésies mais ne semble pas savoir qu’un vrai Pape ne peut être hérétique !!!

Dans un sens, “il est dans la consternation” ! n’ayant aucune connaissance du fond de la crise depuis Vatican d’Eux (et de la Sede vacante !)

 

… ce me semble être un conciliaire qui a gardé la Foi (et qui ne sait pas qu’il est dans l’église Conciliaire).

Je vous laisse découvrir son texte avant de voir avec l’abbé Basilio Méramo si la Consécration de la Russie serait-elle possible aujourd’hui ?

* * *

Le troisième Secret de Fátima

Par J. Malina, catholique

 

Le 25 septembre 1888, après avoir dit sa messe du matin, le Pape Léon XIII subit un choc qui provoqua son évanouissement, au point que les personnes présentes le crurent mort. Après être revenu à lui, il décrivit l’effrayante conversation qu’il avait entendue comme venant d’à côté du tabernacle.

Il s’agissait de deux voix, dont le Pape comprit clairement qu’elles étaient celles de Jésus-Christ et du démon. Ce dernier se vantait de pouvoir détruire l’Église si on lui accordait soixante-quinze ans réaliser son plan (ou cent ans, selon d’autres sources). Le démon demandait aussi la permission d’exercer « une plus grande influence sur ceux qui se mettront à mon service ». À ces demandes du démon, Notre Seigneur répondit : « Il te sera donné le temps et le pouvoir ».

***

« L’attaque des religions est au cœur de la révolution. Il ne doit pas y avoir de répit dans la guerre contre la religion, parce que tant que la religion existe, le communisme ne peut l’emporter. Nous devons intensifier l’oblitération de toutes les religions partout où elles sont pratiquées et enseignées. » Déclaration faite par Mikhaïl Gorbatchev le 15 décembre 1987 devant un groupe d’officiels du parti communiste, de cadres et de militaires soviétiques ou Ouzbékistan.

***

 
La vérité ne saurait changer avec le temps, et il est impossible qu’elle change jamais. Quiconque se hasarderait à soutenir la proposition inverse et à prétendre la faire accepter s’opposerait radicalement à notre vraie Foi catholique et apostolique.

Comme la vérité ne peut jamais changer, nous devons la regarder telle qu’elle est, et nous ne pouvons nous permettre la moindre compromission ou la moindre déviance par rapport à elle, car si nous le faisions volontairement et persistions à le faire, nous ne pourrions plus compter sur la protection de Celui qui est la Vérité, et nous deviendrions une proie facile pour le père du mensonge, le démon lui-même.

Cet impératif essentiel nous impose donc de rester particulièrement vigilants dans nos actions, nos paroles et nos actes, ainsi que de ne pas nous fier à notre jugement humain, mais de tout laisser dans les mains si aimantes de la grâce divine, cette voie de vérité qui, si nous la suivons jusqu’au bout avec obéissance, ne peut en aucun cas nous égarer, pas plus qu’elle ne peut elle-même s’égarer.

La grâce divine tire sa beauté du fait qu’elle nous est dispensée comme un vrai don de Dieu, de sorte que tout en étant surnaturelle dans chacun de ses attributs, cette aide divine (Arrêtons-nous à cela un moment) contribue à guider tous nos actes pour que nous soyons instruits ainsi en vérité et ne puissions errer en elle ou à travers elle. Il existe un autre moyen de comprendre cette vérité : nous pouvons considérer la vérité comme une forteresse divinement gardée dans laquelle aucun mensonge ne saurait pénétrer, de sorte que mensonges et injustices (qui viennent tous du démon lui-même par l’intermédiaire de ses collaborateurs volontaires, c’est-à-dire de ses esclaves) ne puissent y accéder d’aucune manière, pas plus qu’ils ne peuvent faire partie d’elle (qui est divinement protégée puisqu’elle n’est autre que la vérité et la justice de Dieu), dans la mesure où ce qui n’est pas de la Vérité ne peut, en vérité, avoir aucune part en elle ou avec elle.

Tel est le principe directeur qu’il nous faut garder sans cesse présent à l’esprit, car ainsi que Notre Seigneur nous l’enseigne dans le Saint Évangile (saint Matthieu 16: 7), aucun mal ne peut produire de bons fruits.

 

 

PARTIE 1 – Promotion de la Doctrine Satanique du Marxisme

Négation par Ratzinger de la Vraie Foi Catholique

Chers Frères et Sœurs dans la vraie Foi catholique, avant de lire les pages ci-après, veuillez vous assurer de conserver la pureté de vos âmes : priez au moins un Notre Père et un Je vous Salue Marie pour vous orienter dans cette publication afin que le démon ne puisse en pervertir votre compréhension. C’est un préalable essentiel avant de continuer à lire, car sans cela, vous ne pourrez pleinement appréhender la gravité des faits – la vérité elle-même –, et en fin de compte, le troisième Secret de Fátima ne sera pas entièrement clair à vos yeux. Veuillez donc prier avant de continuer à lire !

 

Le Cardinal Joseph Ratzinger (aujourd’hui Pape Benoît XVI) a écrit trois livres dont nous tirerons ici des citations : Les Principes de la Théologie Catholique (Téqui, 2005), Rapport Ratzinger (1985) et La Crise de l’Église.

Commençons par Les Principes de la Théologie Catholique.

À la page 15, le Cardinal Ratzinger écrit ceci :

« A. Qu’est-ce qui constitue la Foi chrétienne aujourd’hui ?

« Le problème

« La question de ce qui constitue la Foi chrétienne aujourd’hui […] une question qui est posée toujours et partout. Après mûre réflexion, on peut néanmoins conclure qu’elle n’a pas été formulée avec précision [c’est-à-dire en tant que question – note de l’éditeur]. Une formulation plus précise et plus exacte serait la suivante :

« Hier appartenant au passé, qu’est-ce qui constitue aujourd’hui encore la Foi catholique ?

« … on y décèle [dans la question – note de l’éditeur] une conscience de la nouveauté incomparable de la situation actuelle, d’un changement du monde et de l’humanité qui ne peut se mesurer selon les normes habituelles de changement historique telles qu’elles ont toujours existé, mais qui équivaut plutôt à une transformation conjoncturelle ne se prêtant à aucune comparaison.

« … Ce fait – que quelque chose d’entièrement nouveau arrive à l’homme et au monde dans une culture où l’autodétermination scientifique et technique devient de plus en plus totale – est la cause de la crise qui se produit dans une tradition n’ayant aucun scrupule à s’expliquer, s’il le faut, en référence aux schémas comportementaux scientifiquement démontrés des animaux supérieurs, mais qui ne peut découvrir aucune force contraignante dans l’histoire humaine en tant que telle et soulève donc à nouveau toute la question de validité, même vis-à-vis des institutions liées à la tradition, telles que l’Église catholique, laquelle semble se caractériser sans équivoque par des normes clairement définies […]

« Cette conscience du changement, qui est ainsi la véritable force se trouvant derrière notre question, est en partie le simple reflet d’expériences particulières, mais aussi […] le produit de mouvements philosophiques qui se sont approprié ces expériences et ont fait d’elles toute la structure de la réalité […]

« Le tournant décisif est venu avec Hegel, depuis lequel l’être et le temps se sont de plus en plus entremêlés dans la pensée philosophique. L’être lui-même est maintenant considéré comme le temps […] le logos devient lui-même l’histoire. »

 

Arrêtons-nous un moment à ce passage. Quand on lit « schémas comportementaux scientifiquement démontrés des animaux supérieurs » ou « question de validité, même vis-à-vis des institutions liées à la tradition, telles que l’Église catholique, etc. », une constatation s’impose. Le manque de vérité des propos de celui qui était alors le Cardinal Ratzinger et son insinuation transparente visant notre Mère la sainte Église Catholique Romaine, institution divine, parce qu’elle reconnaît l’immortalité de l’âme humaine – marquée au sceau du don divin qu’est la lumière de la raison, donc séparée des animaux par la grâce et les orientations de Dieu Lui-même –, assimilant du même coup cette âme humaine à un « animal supérieur » et mettant directement en cause la Sainte Église établie par Dieu et à jamais guidée par Lui, de même que sa validité, tout cela constitue une attaque directe non seulement contre Dieu, Notre Seigneur Lui-même, mais aussi contre l’ensemble de la Chrétienté… ces propos ont été tenus par celui-là même qui a reçu pour tâche (du moins le paraît-il) de protéger les vérités en question de toute attaque des ennemis, visibles et invisibles.

Comment une telle contradiction peut-elle s’expliquer le moins du monde, sinon par le fait que lui-même fait partie de ces ennemis, qu’il est sciemment au service du démon pour détruire l’Église catholique, tâche satanique qui ne pourra d’ailleurs jamais aboutir, car ainsi que l’a promis le Divin Rédempteur (saint Matthieu 16:18) : « les portes de l’enfer ne prévaudront point contre elle » ; à savoir l’Église de tous les temps, l’Église catholique.

Dieu étant Vérité, en tant que tel, Il ne peut changer et ne changera jamais, de sorte que l’être ne saurait être assimilé au temps, ou plutôt (pour être exact), il n’est pas possible, connaissant la vérité, de lui substituer une chose qui n’est pas elle ; là encore, voyons ce que l’on observe à cet égard : Dieu est Vérité, il n’existe pas en Lui le moindre changement, la moindre altération (épître de saint Jacques 1:17), et il est donc impossible de considérer un être sous une perspective aussi changeante que celle évoquée ci-dessus.

Le Cardinal Ratzinger continue en ces termes :

« … toutes ses objectifications [de cet être – note de l’éditeur] ne sont que des mouvements au sein du tout dont elles font partie […] l’interprétation catholique et l’interprétation protestante du Christianisme ont toutes deux un sens, chacune à sa manière propre ; elles sont véridiques dans leur moment historique, mais elle ne peuvent le rester qu’en étant abandonnées quand l’heure est venue et assimilées dans le nouveau tout en train de se former […] la Vérité devient fonction du temps ; le vrai n’est pas ce qui est simplement vrai, car la vérité n’est pas simplement ce qui est ; il l’est durant un certain temps, parce qu’il fait partie de la vérité, qui est en devenir. […] les contours entre le vrai et le faux sont moins nettement définis, […] l’attitude fondamentale de l’homme vis-à-vis de la réalité et de lui-même doit être altérée […] la fidélité à la vérité d’hier consiste précisément à abandonner celle-ci, en l’assimilant à la vérité d’aujourd’hui, assimilation qui devient la forme de la sauvegarde.

« Parmi les éléments constitutifs d’hier, ne peuvent être constitutifs d’aujourd’hui que ceux qui ont été assimilés depuis. »

 

Au vu de ce qu’a écrit là le Cardinal Ratzinger, nous pouvons considérer qu’aujourd’hui, soit nous nous assimilons à ce qu’il appelle la « vérité […] fonction du temps », faute de quoi nous ne mériterons plus ou n’aurons plus la permission d’exister en elle, à moins encore que nous ne soyons plus autorisés à préserver ce qui est la vérité à nos yeux, à savoir l’authentique Vérité catholique qu’enseigne et préserve notre Mère, la sainte Église catholique de toujours.

La situation est bien claire : il est essentiel de comprendre que cette erreur est extrêmement profonde et que tout ce qu’on nous permet, c’est de l’accepter, faute de quoi nous nous mettons en dehors de ce qui est la vérité aux yeux de personnes telles que l’actuel Pape Benoît XVI, alors que telle n’est pas la vérité, parce que Dieu est Vérité et qu’Il ne peut changer, point final ! Nous non plus, nous ne changerons pas, car pour nous, la vérité est plus précieuse que la vie elle-même ; car pour nous, qui voulons rester fidèles à Dieu, la vérité est un guide, et tous les mensonges seront toujours fermement rejetés par la grâce de Dieu !

Il importe, par conséquent, de se rendre compte et, plus encore, de soutenir que (par la grâce de Dieu) nous ne changerons jamais !

Le Cardinal Ratzinger poursuit sa réflexion :

« Dans le domaine de la pensée marxiste […] cette idéologie de la conciliation (comme on peut l’appeler) est convertie en une idéologie de la révolution ; l’assimilation devient transformation.

« La notion de continuité de l’être dans la mutabilité du temps est maintenant comprise comme une superstructure idéologique que conditionnent les intérêts des individus favorisés par les choses telles qu’elles sont. Elle est donc une réponse qui […] exige le progrès et interdit de s’attarder dans le statu quo […] La notion de vérité en vient à être considérée comme une expression du droit acquis propre à un moment historique particulier [on songe à la prise de pouvoir communiste dans le monde entier, organisée par les Russes et, aujourd’hui encore, menée clandestinement, avec à la clé le complet asservissement diabolique et athée de toutes les âmes humaines, si possible – note de l’éditeur] ; elle fait place à la notion de progrès ; le « vrai » est tout ce qui sert le progrès, c’est-à-dire tout ce qui sert la logique de l’histoire […] le droit acquis statique propre à un moment donné. »

 

Le martyre pour la vérité est précisément la force d’opposition à une telle démagogie, qui nous est présentée comme la « vérité », car ce n’est que par l’opposition la plus frontale à une attaque aussi nihiliste et diabolique contre la vérité que nous pourrons demeurer dans le domaine de celle-ci, c’est-à-dire avec Dieu le Fils, Notre Seigneur Jésus-Christ.

Nous autres catholiques ne saurions en aucun cas nous assimiler à cette doctrine diabolique (pas plus qu’à toute autre du même genre), qui nous est présentée dans de tels « écrits », quel que soit le nom qu’on lui donne – marxisme, communisme, athéisme, etc. – parce que selon nous, qui voulons rester fidèles à Notre Seigneur et ne servir que Lui à jamais, il n’y a pas le moindre changement dans la vérité, et celle-ci ne peut devenir – contrairement à l’erreur hérétique formulée par le Cardinal Ratzinger – « fonction du temps », c’est-à-dire, aux yeux de ces ennemis de la vérité, tout ce qui sert l’histoire du temps présent et tout ce qu’ils nous commandent de suivre, que cela soit la vérité ou non…

En d’autres termes, il ne peut y avoir, selon nous, de conciliation entre la vérité et des mensonges tels que celui-ci, car en acceptant une telle conciliation, nous deviendrions des ennemis de la Vérité Personnifiée, qui n’est autre que Dieu Lui-même, Notre Seigneur Jésus-Christ.

À propos des marxistes, le Cardinal Ratzinger a jugé bon d’insérer ici cet « examen de leur conscience » (inexistante), qui est un examen marxiste (autrement dit, communiste) :

« Dans le domaine de la pensée marxiste […] cette idéologie de la conciliation (comme on peut l’appeler) est convertie en une idéologie de la révolution ; l’assimilation devient transformation. La notion de continuité de l’être dans la mutabilité du temps est maintenant comprise comme une superstructure idéologique que conditionnent les intérêts des individus favorisés par les choses telles qu’elles sont. »

 

Cette idée de l’auteur démontre le bien-fondé de notre remarque ci-dessus : soit nous acceptons les mensonges sataniques de l’athéisme communiste (en fait, la pire hérésie qui ait jamais vu le jour), soit nous devrons subir les représailles que ce mal diabolique tentera de nous infliger, nous qui sommes fidèles à Dieu et à Lui seul.

Cependant, quiconque est de Dieu et veut L’aimer, Lui et Lui seul, ne peut se laisser subjuguer par le démon ni par quoi que produise le serpent infernal, y compris cette erreur particulièrement monstrueuse que l’esprit diabolique a toujours suscitée et qui a pour nom le communisme athée, avec toutes ses nuances et tous ses mensonges sataniques soigneusement masqués, que le démon et ses collaborateurs volontaires essayent de présenter comme la « vérité », mais qui restent bien visibles de ceux que la grâce indispensable de Dieu rend vigilants et auxquels elle permet de conserver inébranlablement leur vraie Foi catholique.

À mesure, donc, que nous continuerons d’expliquer la vérité du troisième Secret de Fátima, nous ne nous étonnerons pas de lire ce qui suit dans un autre écrit du Cardinal Ratzinger (extrait de sa brochure de 1980 intitulée « La Crise de l’Église », p. 7) :

« … il y a les chocs spirituels qui, ces dernières années, ont eu pour effet d’ébranler le schéma chrétien des choses. La faim dont souffrent des nations entières, et les misères de la guerre qui agissent sur elles comme un fléau, captivent littéralement notre attention et nous incitent à nous demander, en tant que chrétiens : quelle part avons-nous prise à cela ? »

« Quelle a été la contribution du christianisme au fait qu’un tel monde a été calmement accepté ? En vérité, quelle a été la contribution du christianisme au fait supplémentaire qu’à un degré terrible, il a pris part à la naissance d’un tel monde ?[1]

« La Foi chrétienne offre-t-elle vraiment une réponse valide à l’appel angoissé d’un monde tourmenté ?

« L’évangile du marxisme ne contient-il pas – tout bien considéré – le seul programme réaliste et honnête de nature à tenir la promesse d’un changement ?

« L’évangile marxiste de la libération pénètre actuellement par de véritables boulevards dans l’univers mental du christianisme. Le passage de l’orthodoxie – croyance correcte – à l’orthopraxie – action correcte – a suivi presque inévitablement, alors même que le message officiel du christianisme apparaît insoutenable [!!!!], ce qui fait de la validité pratique le seul critère en dernier ressort […] Tout ce qui survit concrètement de l’évangile de Jésus est son impulsion sociale. Dieu est devenu un simple mot codé pour désigner notre solidarité humaine, tandis que Jésus symbolise uniquement la tâche révolutionnaire à accomplir [!!!!] la transformation des structures sociales existantes et la collaboration dans l’action militante visant à rendre le monde meilleur. »

 

Que pourrait-on nous ajouter de plus complet ou de plus révélateur à cela ? Il reste pourtant à poser la question suivante : le Pape Benoît XVI adhère-t-il à l’heure actuelle, pleinement ou en partie, à la doctrine diabolique du marxisme-léninisme, c’est-à-dire au communisme athée ?

Il ne suffit pas de le déterminer en fonction des citations ci-dessus, et pour la sécurité de nos âmes immortelles, au lieu de nous laisser entraîner dans le péché mortel de la détraction, nous devons juger à la lumière de notre vraie Foi catholique.

Nous devons absolument satisfaire à ce préalable.

Il nous est permis non pas de juger une personne, mais uniquement de mettre en lumière ses intentions, ses propos, ses actions, etc. Il est évident que le Cardinal Ratzinger ne possède pas la vraie Foi catholique, car dans le cas contraire, il n’aurait pas écrit les livres en question, il aurait dénoncé directement les doctrines communistes et marxistes tout en mettant l’Église en garde contre elles, comme son devoir envers Dieu le lui impose.

Or, manifestement, il reste silencieux à ce sujet et n’accomplit donc pas en la matière son devoir de prélat. Cependant, nous ne pouvons ni ne devons nous demander pourquoi, car il nous serait tout simplement impossible de répondre à cette question. C’est ainsi : il a bel et bien écrit tout cela, mais nous ne savons pas pour autant s’il est simplement un hérétique, un apostat de la vraie Foi catholique, ou bien un communiste croyant vraiment que la seule voie à suivre par l’humanité est l’acceptation entière de la diabolique doctrine athéiste du communisme comme de tout ce qui s’ensuit, et que la Foi catholique de tous les temps doit être rejetée et complètement abandonnée.

Gardons-nous bien, par conséquent, de tomber nous-même dans une erreur de jugement privé. L’unique pouvoir de statuer sur cette question (en vérité et en toute sécurité) appartient à notre Mère la saint Église catholique romaine, qui est guidée par la lumière et le pouvoir surnaturels du Saint-Esprit et sous la direction de laquelle aucune âme ne peut s’écarter de la vérité. L’Église elle-même est seule autorisée à statuer sur cette question. Point final ! Nous expliquerons cela dans la conclusion du présent essai.

Le Cardinal Ratzinger a traité également, dans son ouvrage de 1987 Les Principes de la Théologie Catholique, de certains aspects de la Foi catholique. Or, il est permis de déclarer que le contenu de ce livre est hérétique, c’est-à-dire opposé à la vraie Foi catholique de tous les temps ; il est donc évident que l’auteur ne possède pas celle-ci, mais qu’il en cultive une version manifestement pervertie.

Par égard pour la vérité et pour défendre la Foi catholique de tous les temps, nous citerons les erreurs et indiquerons ensuite le bon enseignement correspondant ; ainsi, les mensonges hérétiques ne pourront se répandre, et ils seront réprouvés du même coup en se trouvant confrontés à la vérité de notre Mère la Sainte Église.

 

À la page 27 de son livre, l’auteur traite ainsi du baptême :

« Bien que le baptême soit le sacrement d’entrée dans la communauté de la foi, il est […] resté plus ou moins à l’écart du renouveau de la conscience liturgique et théologique qui a eu lieu durant les dernières décennies […] on ne peut comprendre vraiment bien le baptême si on ne le considère que du point de vue liturgique dans le contexte du péché originel… »

 

« il se présente ici un obstacle des plus fondamentaux […] l’aliénation intime de ce sacrement en particulier, une aliénation qui a sa source dans l’attitude moderne envers la vie.

« Que peuvent bien avoir quelques gouttes d’eau avec la relation d’un individu à Dieu, avec le sens de sa vie, avec son itinéraire spirituel ? Telle est la question qui, de nos jours, s’avère être une pierre d’achoppement pour un nombre croissant de personnes…

« Des théologiens pastoraux se sont récemment déclarés d’avis que le baptême et l’imposition des mains (comme dans la confirmation et les saints Ordres) étaient passés dans les usages parce qu’à l’époque, la plupart des chrétiens ne savaient pas écrire

« … Les sacrements en tant que stade préliminaire de la bureaucratie ? […] nous devons garder constamment à l’esprit la question de savoir si le baptême est remplaçable ou non. »

 

Eh bien, non, telle n’est pas la vérité !

Sans le baptême, on ne peut entrer dans le royaume des cieux. La preuve – donnée par Dieu Lui-même, Notre Seigneur Jésus-Christ – en est consignée sans ambiguïté dans la Sainte Écriture et expliqué par l’enseignement du catéchisme. [Ainsi que le souligne le saint Concile de Trente, par exemple :

(Évangile selon saint Jean, 3: 3 et 5)

« Jésus lui répondit : “En vérité, en vérité, je te le dis, nul, s’il ne naît de nouveau, ne peut voir le royaume de Dieu.” »

« Jésus répondit : je te le dis, nul, s’il ne renaît de l’eau et de l’Esprit, ne peut entrer dans le royaume de Dieu. »

 

L’Église enseigne ceci à propos des expressions « naît de nouveau » et « renaît » :

« Par ces mots, notre Sauveur a déclaré la nécessité du baptême ; et l’emploi du mot eau montre à l’évidence que l’application de celle-ci est nécessaire en même temps que sont prononcées les paroles. » (Voir aussi saint Matthieu, 28: 19.)

 

On en apprend davantage en se bornant à lire le Catéchisme du Concile de Trente, dans laquelle cette question est expliquée avec foi, sans la moindre erreur ni le moindre doute, par le pouvoir du Saint-Esprit. La simple lecture de ce que le Cardinal Ratzinger a écrit montre donc qu’il ne possède pas la vraie Foi catholique et que ses écrits ne reflètent en aucun cas cette dernière, notamment en ce qui concerne le sacrement du baptême, si essentiel à notre salut puisque sans lui, on ne peut entrer dans le royaume de Dieu…

Comment est-ce possible, et qu’est-ce qui ne va pas ? Il n’est pas facile de répondre à cette question, et nous n’avons pas le droit de faire des spéculations en la matière, quel qu’en soit le sérieux apparent. Il va pourtant de soi non seulement que ce que nous lisons sous la plume du Cardinal est hérétique (c’est-à-dire opposé à la Foi catholique de tous les temps), mais aussi que l’intéressé n’essaye même pas de prodiguer le bon enseignement ni de l’expliquer en toute vérité.

Le plus sûr est de dire que le démon lui-même est ici au travail. Cet être infernal ne peut supporter ni la vérité, ni le fait que Notre Seigneur a détruit ses œuvres en mourant sur la Croix, payant ainsi le prix de la rédemption de l’humanité réclamé par la Justice divine à cause du péché originel d’Adam et donnant du même coup à chacun de nous une chance de sauver son âme pour Dieu (à condition de rester vraiment catholique et de demeurer au sein de la véritable Église catholique de tous les temps, hors de laquelle il n’est point de salut !). Le démon nous hait pour ce motif, et comme il se sait condamné à brûler pour l’éternité quand son temps sera échu, il tente de détruire d’ici là autant d’âmes que possible en influençant la hiérarchie de l’Église et en lui inspirant d’aussi diaboliques mensonges. Nous évoquerons également in fine la possibilité d’une influence diabolique au sein de l’Église actuelle, la raison pour laquelle cette influence s’exerce et comment elle le fait.

Note à l’attention des lecteurs : On trouve beaucoup d’autres choses erronées sous la plume de celui qui était alors le Cardinal Ratzinger, mais il n’est pas possible de les citer toutes ici, car la place et le temps nous manqueraient ; il est pourtant exact que non seulement ce livre-là est terrifiant du fait de son contenu hérétique, mais qu’en majeure partie, il n’offre rien de ce que l’on peut assurément qualifier de catholique… On est là en présence d’une « religion » entièrement différente, à savoir celle que pratique le Cardinal Ratzinger et qui n’est pas catholique.

 

Citons quand même encore quelques passages du livre en question :

« Le sacrement [du baptême], en tant que forme fondamentale de la liturgie catholique […] confère à la religion une dimension cosmique et historique et montre le cosmos et l’histoire comme le lieu de notre rencontre avec Dieu…

[…]

« … Le baptême établit une communion de nom avec le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Sous ce rapport, il a quelque chose d’analogue à l’acte du mariage.

[…]

« Le fait d’être baptisé serait ainsi l’appel à partager la relation de Jésus à Dieu… »

 

Arrêtons-nous un moment et posons-nous la question suivante : Notre Seigneur étant Dieu Lui-même, comment peut-on écrire qu’il ait une forme de relation avec Dieu sans l’expliquer pleinement et correctement ? Mais le Cardinal répond lui-même à cette question un peu plus loin, là encore de manière erronée :

« il sera toujours difficile à l’homme de dire la vérité et de demeurer en elle. C’est pourquoi il se réfugie dans le mensonge qui lui rendra la vie plus facile […] La vérité, si elle est maintenue avec constance, est toujours périlleuse…

[…]

« Et dans la mesure où [un homme] tient étroitement à lui-même, où il se cantonne dans la sécurité d’un mensonge, il se perd…

[…]

« Le baptême signifie, dans ces conditions, que nous nous perdons en tant que “je” indépendant et que nous nous retrouvons dans un nouveau “je”. C’est le sacrement de mort et – de ce fait, mis aussi uniquement de ce fait – le sacrement de résurrection…

[…]

« La formule baptismale, qui est, à proprement parler, un credo dialogique, présuppose un long processus d’apprentissage…

[…]

« il se peut que non seulement l’eau du baptême représente la mystère de la Croix de Jésus-Christ, mais qu’elle serve en même temps à rappeler les grandes expériences de la mort et du sauvetage vécues dans l’Ancien Testament – en particulier le miracle de la Mer Rouge – qui deviennent ainsi les figures et les présages de la Croix du Christ et qui la signalent comme étant le centre mystique de toute l’histoire du salut.

« Que cette conversion soit un événement de mort, que la voie de la vérité et le danger de l’amour mènent à travers la Mer Rouge, que la Terre Promise ne puisse être atteinte que par la passion mortelle de la vérité…

[…]

« La Foi est un don reçu par l’intermédiaire de la communauté [il veut parler de l’Église – note de l’éditeur], qui est elle-même donnée. [note de l’éditeur : NON ! La véritable Foi catholique ne vient ni de la « communauté » ni par son intermédiaire, mais constitue un don direct de Dieu !]

[…]

« Quiconque est conscient des situations contradictoires dans lesquelles la Chrétienté se trouve aujourd’hui [!!!!], ainsi que de la manière dont ses structures monarchiques et nationalistes en sont venues à la faire apparaître comme une dépendance [dans le désaccord – note de l’éditeur] de la pensée marxiste, pourrait bien être tenté de considérer la foi des chrétiens comme un inutile placebo que toute personne a le loisir d’utiliser à sa guise parce qu’il n’a aucun contenu propre.

« … il existe aussi une opinion […] selon laquelle la croyance en Dieu n’est que l’expédient d’un groupe social particulier, dans la mentalité duquel elle peut pleinement s’expliquer et avec la disparition duquel, de même, elle disparaîtra […] Elle a été inventée [cette croyance en Dieu] pour s’assurer une domination et maintenir l’homme dans la servitude des puissants… »

 

Je n’invente rien : il a vraiment couché sur le papier ces propos démagogiques, que tout catholique peut lire de ses propres yeux, ce qui est véritablement horrifiant. Telle est la véritable signification du 3ème Secret de Fátima dans la vie courante.

Il est vrai qu’aussitôt après cette incroyable assertion, le Cardinal a écrit : « … qu’un monde sous l’empire de Dieu est très différent d’un monde sans Dieu, que rien ne reste pareil si l’on retire Dieu », mais cela ne suffit pas à croire que [celui qui est aujourd’hui le Pape] possède effectivement la vraie Foi catholique. Si tel était le cas, il n’aurait rien écrit de ce qui est cité ci-dessus, et il n’aurait pas permis que les fidèles catholiques puissent le lire et en être ainsi empoisonnés. Le démon est à l’œuvre ici, c’est absolument évident.

Je dois être honnête avec vous, mes chers frères et sœurs dans la vraie Foi catholique : je ne me doutais nullement que les choses allaient si mal et depuis si longtemps, mais si l’on considère les scandales (visites de mosquée, rassemblements « interreligieux » d’Assise, etc.), on en arrive à la conclusion que les maux dont notre mère la Sainte Église est affligée par le biais de ces personnages sont réels et proviennent du démon en personne.

Il n’est pas possible de se borner à prétendre que comme le Cardinal Ratzinger (aujourd’hui, Pape Benoît XVI), ils ont juste perdu la foi, car cet exemple parmi d’autres de leurs méfaits prouve à l’évidence qu’ils n’ont même pas reçu la vraie Foi catholique et qu’il ne veulent ni la recevoir de Dieu, ni la pratiquer ; en fait, il va de soi qu’ils luttent efficacement et systématiquement contre notre mère la Sainte Église, et que – comme le Cardinal Ratzinger l’admettait alors, du moins dans cet ouvrage – en adhérant aux hérésies protestantes, dont celles de Luther (tout comme lui, qui reconnaît avoir des amis protestants), ils transforment depuis de nombreuses années déjà l’Église catholique en une secte protestante, ce qui – là encore – est l’œuvre du démon et rappelle l’avertissement divin reçu par Sa Sainteté le Pape Léon XIII et évoqué au début du présent article.

 

Comment s’opposer à cela, vous demandez-vous ? Priez le rosaire et sanctifiez-vous afin que le démon ne puisse vous pervertir, vous et surtout votre âme immortelle, avec les mensonges sataniques qu’il a répandus en se servant de ses collaborateurs volontaires, hérétiques et apostats. Aujourd’hui lus que jamais, le moyen de préserver votre âme de la perdition éternelle consiste à pratiquer la vraie Foi catholique et à rejeter sans cesse tout mensonge satanique de ce genre.

 

 

PARTIE 2 – L’Hérésie Arienne et le « Concile » Vatican II

 

Dans son ouvrage sur les principes de la théologie catholique, le Cardinal Ratzinger a formulé d’autres hérésies, cette fois sur la divinité de Notre Seigneur Jésus-Christ. Il suffit de lire ces pages effrayantes, dans lesquelles il nie indirectement, ou même presque directement cette divinité, pour constater une nouvelle fois la signification véritable du châtiment divin annoncé dans le troisième Secret de Fátima, à savoir celui réservé à ceux dont Dieu prévoyait qu’ils ne voudraient pas Le défendre – Lui, Sa Vérité, Sa Justice et Sa sainte Église catholique romaine – contre Son ennemi absolu, le démon et les collaborateurs volontaires de ce dernier.

C’est le châtiment infligé à ces âmes qui osent se prétendre catholiques, mais restent dans l’apathie, l’indifférence ou, du moins, l’inaction tandis que leur arche du salut, notre mère la Sainte Église, est démolie par ses ennemis ; c’est le démon qui est à l’origine de tels maux !

Voici encore un extrait de l’ouvrage intitulé Les Principes de la Théologie Catholique, par le Cardinal Ratzinger, qui cite un certain Heisenberg sans paraître en désaccord avec lui !

« Peut-il être exact de dire que « Dieu » est seulement fonction d’une praxis particulière ? Dieu [peut-il être] relégué au même niveau de réalité que certains nombres imaginaires du domaine des mathématiques qui n’existent pas comme nombres naturels, mais sur lesquels on a construit des branches entières des mathématiques, de sorte que “de tels nombres existent après tout” […] Ne serait-ce pas possible dans le domaine de la religion également […] de considérer l’expression “il y a” [note de l’éditeur : ce qui signifie évidemment Dieu Lui-même, qu’Il existe ou non !!!!] comme une montée dans l’abstraction ?

[…]

« Dieu est-il une sorte de fiction morale dans le cadre de laquelle il est possible de présenter le contexte spirituel d’une manière abstraite et synoptique ? »

 

Priez le rosaire et sanctifiez-vous ainsi, car il n’est pas de remède plus efficace à des maux tels que ceux-ci. Certes, nous ne sommes pas qualifiés pour prononcer un jugement privé sur de tels écrits, qui frisent l’hérésie, voire l’athéisme, mais la véritable Église catholique ne nous permet pas d’y prêter attention et encore moins de les accepter, quand bien même ils émanent d’un prélat visible de l’Église, qui se trouve être aujourd’hui le Pape. Le seul moyen de traduire cet homme en justice serait la tenue d’un concile légal de la véritable Église catholique romaine. En effet, s’il est vrai que nous ne sommes autorisés (j’insiste à nouveau là-dessus) ni à prononcer un jugement privé contre le personnage en question, ni à lui dénier son autorité (toute autorité venant de Dieu), il est non moins exact que nous ne sommes pas libres non plus de prêter l’oreille à des propos hérétiques aussi manifestement opposés à la vraie Foi catholique…

 

Quelque désaccord que le Cardinal Ratzinger ait pu avoir avec de telles manifestations anticatholiques d’erreur, d’hérésie et d’athéisme, il n’avait le droit ni de les reproduire, ni de les laisser publier et lire par des laïcs catholiques, parce que ces mensonges sataniques constituent une attaque contre la vérité et qu’il a ainsi laissé libre cours à ladite attaque, ce qui est un grand mal ! Aucun catholique digne de ce nom ne pourrait écrire de telles choses (comme celles qu’a écrites le Cardinal Ratzinger) et demeurer catholique. Point final !

Le Cardinal Ratzinger poursuit en confirmant l’hérésie arienne :

« … Jésus [Avis de l’éditeur aux vrais catholiques : rappelez-vous que les Dix Commandements parlent plutôt de Notre Seigneur] est vraiment « Fils » dans toute son existence, celui qui reçoit son être intérieur d’un autre »

 

Selon l’enseignement de notre mère la Sainte Église Catholique Romaine (cf. notamment la Somme théologique de saint Thomas d’Aquin), Dieu est Son propre Être, Sa propre Essence, Sa propre Existence. Aussi n’est-il pas possible de dire que Notre Seigneur Jésus-Christ « reçoit son être intérieur d’un autre » ; c’est là, en effet, une hérésie manifeste, un déni de la divinité du Christ par le Cardinal Ratzinger (qui écrit même par ailleurs que Notre Seigneur était un « Juif radical » !). Encore une fois, seul un concile légal de la véritable Église catholique, et non pas n’importe quel individu, pourra prononcer un jugement légal à ce sujet, mais nous devons cependant nous mettre en garde les uns les autres contre de tels errements, car la véritable Église catholique est en danger ; nous en avons même le devoir devant Dieu !

Il existe bien d’autres écrits hérétiques dus au Cardinal Ratzinger et de sa négation directe ou indirecte de la divinité du Christ, ou du moins de la reproduction par ses soins d’« enseignements » hérétiques émanant d’athées et de non-catholiques qu’il a laissés se présenter ouvertement comme tels pour l’« édification » des fidèles catholiques. Pire encore, il a reproduit de tels écrits sous l’appellation de « perspectives » ou de « points de vue », comme si les hérétiques et athées en question avaient la moindre autorité pour enseigner la vérité, alors même qu’ils ne sont pas de Dieu et ne peuvent donc la posséder ni l’enseigner, puisque Dieu est la Vérité. Soyons cependant bien clairs : quoique l’on frise le blasphème en laissant traiter Notre Seigneur de révolutionnaire sous prétexte que tel ou tel libre-penseur athée se l’est permis, nous ne pouvons prononcer de jugement en la matière, car c’est à notre mère la Sainte Église et à elle seule de le faire par le biais d’un concile légal.

La dernière erreur que l’on doit au Cardinal Ratzinger est en rapport avec le « concile » Vatican II. Dans le « rapport Ratzinger », l’auteur a autorisé la publication de ce mensonge direct de son cru, affirmant publiquement ainsi la véritable apostasie de celui qui était alors cardinal et qui est aujourd’hui connu comme étant le Pape Benoît XVI :

« Vatican II est aujourd’hui dans la pénombre […] Par l’« aile conservatrice », il est […] perçu comme la cause de la décadence actuelle de l’Église catholique, et même jugé comme une apostasie eu égard à Vatican I et au Concile de Trente […] il convient de dire que Vatican II est soutenu par la même autorité que Vatican I et le Concile de Trente […] et pour ce qui est aussi de son contenu, Vatican II est dans la stricte continuité des deux précédents conciles, dont il incorpore les textes mot pour mot sur des points décisifs… »

 

 

CONCLUSION

Il suffit de regarder cette photographie de celui qui est aujourd’hui le Pape Benoît XVI pour constater qu’il n’est pas catholique, car aucun catholique véritable ne se laisserait souiller par une « croix » protestante et ne porterait le vrai crucifix à la place. Elle est tirée d’une brochure du Vatican qui est tombée accidentellement entre les mains de l’auteur du présent article ; il est toutefois évident que Dieu a voulu la publication de cette preuve déplorable et incontestable pour que les vrais catholiques soient amplement convaincus que l’auteur a bien interprété le troisième Secret de Fátima. La photographie en question le prouve encore plus amplement et vient s’ajouter aux citations ci-dessus, tirées des livres écrits par le Cardinal Ratzinger.

 

Nous devrons tous passer un jour devant le tribunal de Notre Seigneur. Or, ce jour-là, je ne voudrais surtout pas entendre de Sa bouche que j’ai fait partie des silencieux qui ont laissé entraîner notre mère la Sainte Église dans un marécage aussi diabolique, un véritable cloaque d’erreurs et de mensonges sataniques (athées, hérétiques, etc.) et que je n’ai rien fait, ou si peu, pour les combattre, ou bien encore que je les ai laissés se développer sans leur opposer la vérité catholique de toujours, c’est-à-dire notre vraie Foi catholique.

 

Il y a une remarque à faire avant de conclure : L’hérésie fellayenne (que son auteur, Mgr Bernard Fellay, Supérieur général de la FSSPX, a créée et entretient) selon laquelle Dieu entend les prières des pécheurs non repentants, c’est-à-dire, en l’espèce, selon laquelle Dieu acceptera la consécration à venir de la Russie (proposée derechef) au Cœur Immaculée de Notre Dame par le Pape (Benoît XVI) et les évêques (y compris les hérétiques modernistes de l’église conciliaire), cette consécration devant produire le miracle de la conversion de la Russie toujours communiste, qui deviendra un État catholique.

Quiconque a gardé la vraie Foi catholique doit bien se rendre compte, au vu des citations hérétiques, athéistes et pro-marxistes de celui qui était alors le Cardinal Ratzinger, que tant que ces dernières resteront lisibles de tous, tant qu’elles ne seront pas publiquement dénoncées par celui qui est aujourd’hui le Pape Benoît XVI et tant que celui-ci n’aura pas affirmé pleinement et inconditionnellement la véritable Foi catholique, il demeurera impossible que Dieu accomplisse un tel miracle, car ainsi que nous le lisons au chapitre neuf de l’Évangile selon saint Jean, Dieu n’entend pas les pécheurs ; autrement dit, Il ne répond pas à leurs prières.

 

Évangile selon saint Jean, IX, 30-33 :

« Cet homme leur répondit : “Il est étonnant que vous ne sachiez pas d’où il est, et cependant il m’a ouvert les yeux. Nous savons que Dieu n’exauce point les pécheurs ; mais si quelqu’un l’honore et fait sa volonté, c’est celui-là qu’il exauce. Jamais on a ouï dire que quelqu’un ait ouvert les yeux d’un aveugle-né. Si cet homme n’était pas de Dieu, il ne pourrait rien faire.” »

 

 

C’est une hérésie de prétendre que Dieu pourrait accomplir un tel miracle alors que dans le même temps, connaissant parfaitement la vérité au sujet de ces apostats, Mgr Fellay sait qu’il ne se sont pas repentis pleinement et – comme cela s’impose – publiquement, qu’ils ne se sont pas amendés, qu’ils n’ont pas réparé entièrement les torts qu’eux-mêmes ont causés à la vraie Foi catholique et à notre sainte mère la véritable Église catholique romaine durant toutes les années qui se sont écoulées depuis Vatican II.

Dieu jugera ceux qui mentent et trompent, ceux qui, quoique connaissant la vérité comme Mgr Fellay la connaît, n’en maintiennent pas moins des mensonges hérétiques. Quiconque suit le mensonge, n’aime pas la vérité et, de plus, n’est pas disposé à la défendre contre les mensonges hérétiques de toutes sortes aura à répondre de son attitude devant Dieu.

Veuillez vous demander où vous vous situez par rapport à Dieu, c’est-à-dire si vous aimez Notre Seigneur et notre mère la sainte Église ou si vous êtes soit trop paresseux pour apprendre la vérité, soit satisfait de tout ce qu’on vous dit, que ce soit la vérité ou non ; car votre conscience vous est témoin que votre choix déterminera ce que vous recevrez finalement en retour…

Sœur Lucie a révélé le troisième Secret de Fátima au Révérend Père Fuentes lors d’une entrevue qui a eu lieu en 1957 :

« … C’est au sein de l’Église elle-même que le démon a ses disciples et ses partisans, qui vont de l’avant avec une grande audace. En face d’eux, il y a       beaucoup de peureux qui n’ont pas le courage de prendre parti ! »

 

Or, c’est le Cardinal Ratzinger qui a maintenu sœur Lucie dans le silence durant toutes les années qu’elle a vécues après cette entrevue.

Tel est donc le troisième Secret de Fátima : le démon a installé aux plus hauts postes de l’Église ses collaborateurs volontaires, ceux qui connaissent la vérité, mais la nient dans leurs mauvaises actions. Ce sont les ennemis de l’Église, puisqu’ils servent le démon au lieu de servir Dieu.

S’ils ne se repentent pas de leurs mauvaises actions, ils devront en supporter éternellement les conséquences, car ils brûleront à jamais en enfer !

 

Bien chers frères et sœurs dans la vraie Foi catholique, ne vous laissez pas entraîner dans ce marécage infernal, car vous vous trouveriez alors à l’endroit exact où le démon veut vous voir : dans le péché mortel d’hérésie consistant à accepter des mensonges sataniques au lieu de défendre et de sauvegarder la vérité – fût-ce au prix d’épreuves et de souffrances – en conservant jusqu’au bout un amour indéfectible pour Notre Seigneur.

In Christo et Maria, en toute sincérité

 

J. Malina, catholique

Post Scriptum : À l’heure actuelle, les communistes – ces ennemis de toute vérité et de toute justice – s’intéressent de très près aux organisations et aux groupes (présents et futurs) dont la plupart appartiennent (ou appartiendront) à la véritable Église catholique, dans le but de réunir des informations individuelles sur tous ces futurs opposants au communisme. Il est donc prudent – pour votre sécurité – de ne pas inscrire de données à caractère personnel sur des formulaires politiques ou religieux ; toutefois, il est nécessaire aussi de défendre la véritable Église catholique avec toute la vigueur et toute la force possibles, de rester à l’écart des sacrements douteux et des hérétiques, et il faut en outre protéger vos âmes de toutes les attaques du démon en priant le Rosaire. Amen.

 


Traduction : CatholicaPedia.net
Que notre traducteur soit ici remercié.

Original en anglais, disponible ici : http://catholicapedia.net/Documents/Fatima/The-Third-Secret-of-Fatima.pdf


[1] NdT : Cette phrase n’a aucun sens, car elle relève d’un raisonnement circulaire (d’une pensée qui « se mord la queue », en quelque sorte), mais faute d’un texte français officiel, on a dû la retraduire fidèlement de l’anglais…


 

Voyons donc maintenant, avec l’abbé Basilio Méramo si

la Consécration de la Russie serait-elle possible aujourd’hui ?

Avant d’y revenir plus en détail, nous vous laissons découvrir ce texte, complémentaire mais essentiel pour la compréhension du problème car :

« Dans une partie du monde catholique actuel, y compris bon nombre de secteurs « traditionalistes », il est monnaie courante d’entretenir l’illusion puérile que la consécration de la Russie serait possible aujourd’hui. »

Written by Cave Ne Cadas

septembre 19th, 2012 at 12:51 pm

Posted in église Conciliaire,Fatima,FSSPX,Mgr Fellay

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M. l’abbé Belmont : un MAITRE sûr ? (II, b)

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M. l’abbé Belmont : un MAITRE sûr ?

— partie 2 (b) —

Réponse au bulletin
n°269 Notre Dame de la Sainte Espérance
juin 2012, de M. l’abbé Belmont.

 

LA VOIX DES FRANCS CATHOLIQUES N°25, des éditions Saint-Remi est parue début juillet.

 

La Voix des Francs Catholiques

Numéro 25
Juillet 2012

 

Réponse au bulletin

n°269 Notre Dame de la Sainte Espérance

juin 2012, de M. l’abbé Belmont.

 

Suite de la partie 2

 

1er point : sa justification pour encourager certains de ses fidèles à recevoir la confirmation dans le rite traditionnel, d’un évêque conciliaire, sacré avant Vatican II.

2ème point : son rejet d’un certain nombre d’auteurs catholiques éminents publiés aux éditions Saint-Remi, en particulier Mgr Gaume.

3ème point : son rejet de la mission divine de la France.

 

II.

Abordons maintenant l’opposition de M. l’abbé Belmont à la ligne éditoriale des éditions Saint-Remi[14], et en particulier au dénigrement de Mgr Gaume dont nous avons publié toutes les œuvres pour le plus grand bien d’un très grand nombre de lecteurs qui nous l’ont manifesté.

Pour cela il s’appuie sur une courte citation lapidaire de Dom Guéranger[15] :

« L’abbé Gaume est profondément ignorant, vous ne pouvez le suivre en aucune façon » (Histoire du Cardinal Pitra par Dom Cabrol, Paris 1893, p. 193)

Vu les innombrables approbations dont a bénéficié Mgr Gaume de la part de Rome[16] (Papes, concile provincial d’Amiens sanctionné par Rome sous la direction du Cal Gousset), et des plus grand penseurs catholiques de son époque, face à cette citation contradictoire et incohérente, nous sommes allés voir le chapitre complet de l’ouvrage en question, et voilà que mise dans son contexte on s’aperçoit que Dom Guéranger a été trompé par un faux rapport sur un ouvrage (Le Ver Rongeur des Sociétés Modernes) qu’il n’a manifestement pas lu.

Plus ! Dom Guéranger propose à Dom Pitra exactement ce que Mgr Gaume prônait : « L’abbé de Solesmes n’eut garde de refuser à dom Pitra la permission de donner son sentiment sur la question, d’autant qu’il partageait toutes ses idées : « J’approuve de tout point, lui dit-il, votre manière de voir. Le contraire est absurde, seulement je voudrais dans les classes l’étude parallèle des classiques profanes et des classiques sacrés[17]. » C’est tout le combat de Mgr Gaume, qui a d’ailleurs mis au point une bibliothèque des classiques grecs et païens de 24 volumes pour toutes les classes, dont nous avons réédités certains volumes.

Dom Cabrol avoue dans ce même chapitre que Dom Pitra a un jugement trop sévère sur l’abbé Gaume : « Tout serait à louer dans cette lettre, fond et forme, si l’enthousiasme de dom Pitra pour l’antiquité classique ne l’eût entraîné à un jugement que nous serions tenté de trouver trop sévère, au sujet de l’abbé Gaume. Le livre du paganisme dans l’éducation contient au milieu de thèses paradoxales bien des idées justes et des vérités piquantes sur le moyen âge chrétien, la renaissance païenne du seizième siècle et l’éducation chrétienne. » La preuve est faite que Dom Guéranger a été trompé par Dom Pitra, et que par conséquent son jugement lapidaire est erroné.

Il n’est donc pas très correct de discréditer ainsi Mgr Gaume par une citation sortie de son contexte.

 

Mais voyons de plus près si Mgr Gaume était profondément ignorant, où si ceux qui l’accusent ainsi malgré le recul de l’histoire (que Dom Guéranger n’avait pas en 1851), ne manifestent pas eux-mêmes leur propre ignorance.

Mgr Jean-Joseph GAUME fut le neuvième enfant d’une famille patriarcale de cultivateurs qui, aux plus mauvais jours de la Révolution, avait donné asile aux prêtres persécutés. Il naquit à Fuans (Doubs), le 5 juin 1802. Il fit ses études littéraires au petit séminaire d’Ornans et sa théologie au grand séminaire de Besançon sous la direction de l’abbé Busson, son cousin, dont le père avait été condamné à la guillotine par le tribunal révolutionnaire de Maîche, le 14 octobre 1793. Ordonné prêtre en 1825, il fut deux ans vicaire à Vesoul. Sur l’indication de l’abbé Gerbet, Mgr Millaux, évêque de Nevers, le demanda, en 1827, pour professer le dogme dans son grand séminaire et il le nomma chanoine honoraire. L’abbé Gaume n’occupa la chaire de dogme que durant l’année scolaire 1827-1828. En 1828, il devint supérieur du petit séminaire de Nevers et il réorganisa avec succès cette maison sous le triple rapport de la piété, de la science et de la discipline. En 1829, tout en gardant cette charge, il fut chanoine titulaire de la cathédrale. Le gouvernement français exigea, en 1831, des supérieurs des maisons d’éducation qui ne faisaient pas partie d’une congrégation approuvée, le serment imposé par les ordonnances du 11 juin 1828. Quoique prêtre séculier, l’abbé Gaume refusa une déclaration que le pouvoir civil n’avait pas le droit de lui demander, et il quitta le petit séminaire. Il dirigea dès lors le catéchisme de persévérance des jeunes filles de toute la ville, œuvre dont il fut chargé pendant vingt ans. Il initiait ses élèves, dont le nombre dépassait 300, à la pratique des bonnes œuvres, et il était lui-même président de l’œuvre Saint FrançoisXavier pour les ouvriers et directeur de la conférence de Saint Vincent de Paul. Au cours d’un voyage à Rome en 1842, il reçut du pape Grégoire XVI, la croix de l’ordre de Saint Sylvestre en récompense de son dévouement et des services qu’il avait rendus à la religion par ses ouvrages. Le 19 août 1843, il donna sa démission de chanoine titulaire pour être vicaire général de Mgr Dufêtre ; il eut part à l’administration diocésaine à ce titre jusqu’en 1852 ; il démissionna alors en raison de son dissentiment avec le prélat au sujet des classiques chrétiens. Il avait ouvert la controverse sur l’abandon des auteurs païens de l’antiquité et il menait campagne avec Louis Veuillot contre Mgr Dupanloup. Au mois de novembre 1852, l’évêque de Nevers adressa à son clergé une circulaire dans laquelle il prenait parti contre les idées de son vicaire général. L’abbé Gaume quitta Nevers, tout en demeurant chanoine d’honneur de la cathédrale, et se retira à Paris auprès de ses frères, qui étaient libraires-éditeurs. Le comité ecclésiastique de Pontarlier l’avait présenté au suffrage des électeurs de l’arrondissement, en 1849, pour la députation. L’université de Prague lui avait donné le titre de docteur en théologie, le 28 août 1848 ; les évêques de Reims, de Montauban et d’Aquila le nommèrent vicaire général (ce dernier, le 13 juin 1856). Le pape Pie IX l’éleva, en 1854, à la dignité de protonotaire apostolique ad instar participantium. En 1872, le préfet de la Propagande lui confia la charge de directeur général de l’Œuvre apostolique, destinée à venir en aide aux missionnaires. Il mourut à Paris le 19 novembre 1879. Il fut, toute sa vie, un prêtre pieux et zélé, d’un caractère bon et affable, très dévoué à l’Église et au siège apostolique.

À propos de la controverse sur les classiques païens il faut dire à l’encontre de Dom Pitra, que Rome a parlé, la dispute est donc terminée. Dom Cabrol qui écrit en 1893 ignore-t-il ce bref de Pie IX qui donne raison à Mgr Gaume, suite à la publication de PIE IX ET LES ÉTUDES CLASSIQUES, APPEL AUX PÈRES DE FAMILLE ET AUX INSTITUTEURS DE LA JEUNESSE où est cité en sus ce Bref de Pie IX ?

PIE IX, PAPE.

« Cher fils, salut et bénédiction apostolique.

« Nous avons reçu avec joie la lettre filiale et les offrandes que, en votre nom et au nom des pieux fidèles dont vous dirigez la conscience, vous Nous avez adressées. En vous voyant si plein de sollicitude pour Nous, Notre ardent désir est que vous jouissiez de cette félicité de l’âme, que ni l’iniquité des temps ni la haine des hommes ne peuvent ôter aux justes et aux sages.

« Aussi, que les oppositions et les critiques malveillantes de quelques-uns ne vous émeuvent pas, puisque, comme vous le dites, le but unique de vos écrits a été de défendre, dans la question des études, les règles que vous saviez être par Nous approuvées : savoir, faire étudier à la jeunesse, avec les ouvrages classiques des anciens païens, purgés de toute souillure, les plus beaux écrits des auteurs chrétiens.

« C’est pourquoi nous jugeons à propos que vous bannissiez toute anxiété, bien plus, que vous reposiez dans une parfaite tranquillité. Car ceux qui dans leur conduite ne se proposent que la gloire de Dieu et le salut des âmes, sont assurés de s’acquérir de grands mérites devant Dieu et une solide gloire aux yeux des hommes sages. Et ce sont des titres de gloire préférables à ceux qui reposent sur les vains jugements et opinions du vulgaire.

« Soyez donc plein de courage et d’ardeur et recevez comme gage des faveurs divines la bénédiction apostolique, que Nous vous donnons dans toute l’effusion de Notre cœur, à vous et aux fidèles nommés plus haut, qui se sont unis à vous pour Nous offrir l’hommage de leur piété filiale.

« Donné à Rome, près Saint-Pierre, le 22 avril 1874. De Notre pontificat l’année vingt-huitième.

PIE IX, Pape ».

 

 

Est-il vrai que Monseigneur Gaume soit profondément ignorant ? Laissons parler l’abbé Pelletier[18] qui en a assuré déjà il y a bien longtemps la défense, en s’appuyant sur le Magistère de l’Église, sur les auteurs les plus éminents et sur le bon sens :

« On a dit, et sur tous les tons, que Mgr Gaume est un exalté, un exagéré, un homme à idées singulières. Soit. Mais à présent que les adversaires de cet illustre auteur veuillent bien examiner un instant avec moi certains de ses ouvrages où n’est pas traitée la question des classiques, son Manuel des Confesseurs, par exemple. Oh ! ici nous nous trouvons parfaitement d’accord pour louer et admirer. Nous n’hésitons pas à dire que ce Manuel est une œuvre unique, parfaite, si excellente que c’est quasi un devoir pour tout prêtre de le lire aussi assidûment que l’Écriture Sainte. Nous proclamons encore que ce livre, ne fût-il qu’une pure compilation eût exigé comme tel dans son auteur une science, une érudition, une prudence, une sagesse, un esprit de discernement, u n bon sens pratique chrétien plus qu’ordinaire.

Qui n’admirerait encore Les Trois Rome qui décèlent une étude si approfondie, une connaissance si parfaite des temps anciens et surtout des premiers âges de l’Église ? Et sans parler de plusieurs autres livres excellents, sortis de la plume du même auteur, ne suffit-il pas de nommer l’Histoire de la Société domestique, Le Signe de la Croix au dix-neuvième siècle[19], que S. E. le cardinal prince Altiéri, préfet de la S. C. de l’Index., appelle un livre admirable, et particulièrement ce beau Catéchisme de Persévérance qui a conquis une popularité européenne et même américaine. Souvenons nous enfin que Grégoire XVI, dans un Bref adressé à Mgr Gaume et par lequel il le crée Chevalier de l’ordre de la Milice Dorée, lui dit, après les éloges les plus flatteurs donnés à ses grands talents et à sa piété, que ses ouvrages n’ont pas rendu un médiocre service à la religion.

Quand donc un prêtre, aussi grave, aussi savant, aussi zélé, aussi expérimenté que l’est celui qui a doté la bibliothèque chrétienne de ces précieux ouvrages, entreprend de parler de la réforme à opérer dans l’enseignement, on doit à priori, raisonnablement supposer qu’il n’a point entrepris de traiter une question de cette importance, sans savoir ce qu’il disait, sans faire de longues réflexions et de sérieuses études, sans prendre de nombreux et sûrs conseils. Un bon sens, assez peu cultivé même, nous dit qu’il faut tenir compte de tout un ensemble de faits lorsqu’il s’agit de mesurer l’estime qu’on accorde à quelqu’un. Si les adversaires de Mgr Gaume eussent daigné suivre ce dictamen de la commune raison, ils n’auraient pas été aussi prompts à s’écrier qu’ils ne voyaient dans sa thèse contre le paganisme dans l’enseignement, qu’un amas d’accusations dont le titre seul révèle l’inanité, des témérités d’opinion et de langage, des emportements d’esprit, des déclamations violentes, bonnes seulement à produire le trouble et le scandale, enfin, une aberration.

Qu’est-ce donc maintenant que cette thèse de Mgr Gaume qui a soulevé en France de si chaudes et de si vives discussions ? Cette thèse ? Elle se résume à dire : eu égard aux penchants de l’homme déchu, eu égard surtout à l’état du monde actuel, païen dans le luxe et l’immodestie de ses habits, païen dans sa littérature dont le fonds est ou puéril ou immoral, païen dans ses arts d’agrément, qui ont fait servir le pinceau, le ciseau, la musique à reproduire des objets que la pudeur ne nomme pas, à exalter des sentiments dont la présence est une souillure, païen dans sa philosophie qui ne tend qu’à émanciper la raison individuelle, païen dans sa politique qui nie les droits de Dieu en proclamant ceux de l’homme, qui veut le règne de la démocratie pure et l’anéantissement de toute influence religieuse sur le pouvoir civil, païen enfin dans toutes ses aspirations qui sont grossières, terrestres, bestiales, il est d’une extrême importance de nourrir la jeunesse chrétienne et catholique de christianisme et de catholicisme.

Mgr Gaume fait ensuite voir de quel contre bon sens l’éducation se rend coupable depuis trois siècles en donnant, pour précepteurs et pour modèles, à des âmes baptisées toute cette pléiade de prétendus grands hommes de l’antiquité qui, sans en excepter le divin Platon et l’immaculé Cicéron, peuvent tous être désignés par ce mot d’un Père de l’Église : Animalia gloriæ et voluptatis. Il nous révèle les ignominies de ces grands modèles de perfection humaine et nous fait voir que tous leurs mouvements, au lieu de tendre vers en haut, tendent vers ce qu’il y a de plus bas ; qu’au lieu de s’élever comme l’aigle, ils rampent comme la chenille ; qu’au lieu de se nourrir comme l’abeille du suc parfumé des fleurs, comme la mouche stercoraire ils s’abattent sur l’ordure. Pas une violation de la plus sainte des lois devant laquelle ils reculent ; pas une souillure qu’ils s’épargnent.

Voilà probablement c e qui a mérité à Mgr Gaume le titre d’insulteur de l’Église, et en effet il y avait de quoi. Passe pour jeter une poignée de boue à la face d’un saint Père avec un sourire niaisement impie, ce n’est là qu’une peccadille ; mais attaquer Ciceron ! Platon !  le divin Platon ! oh ! pour le coup un tel attentat doit exciter une indignation universelle ; c’est un attentat trois fois sacrilège !

Qu’est-ce encore que la thèse de Mgr Gaume ? C’est un long et magnifique commentaire de l’un des décrets du Vè concile général de Latran qui déclare que la philosophie et la littérature païenne sont infectes dans leurs racines, et qui n’en permet l’étude qu’après avoir exigé des précautions infinies ; c’est la démonstration parfaite, histoire en main pour prouver par des faits nombreux les terribles ravages exercés dans le monde moderne par la mise en honneur du paganisme gréco-romain, de la sagesse divine qui inspirait le Saint Concile de Trente quand dans la VIIè des X règles de l’Index, éditées par son ordre, il défendait pour aucune raison de laisser lire aux enfants, même sous prétexte d’élégance de style et de langage, les livres des païens qui renferment des choses lascives et obscènes.

Il importe encore de signaler ici que l’Église avait formulé cette thèse, même dès les premiers siècles de son existence, par l’organe de ses membres les plus saints et les plus éclairés, je veux dire les Saints Pères. C’est ce que reconnaît Rollin lui-même, tout saturé de paganisme qu’il était lorsqu’il dit : « La lecture des poètes, condamnée si unanimement par les Pères, et même par les païens, peut-elle donc être permise dans les écoles ? (Tr. Des Et. p. 576.) Pour abréger, je n’en citerai que deux : saint Augustin et saint Jérôme. Le premier, qu’on ne traitera certainement pas d’esprit léger, regarde la coutume où l’on était, de son temps, d’expliquer les fables des poètes dans les écoles chrétiennes comme un funeste torrent auquel personne ne résistait, et qui entraînait les jeunes gens dans l’abîme éternel. (Conf. lett. ch. XVI.) Le second ne craint pas de qualifier très énergiquement l’ensemble de la philosophie et de la littérature païenne, en l’appelant nourriture des démons. Cibus est, dæmoniorum, sæcularis philosophia, car- mina pœtarum, rhetoricorum pompa verborum (Lt.,Hier. Epist. ad. Dam. de decob. filiis opp. t. IV, p. 153).

Ces textes sont précis, comme on le voit, et vont directement au but ; ils ne permettent guère de regimber. Toutefois on a trouvé le moyen de leur faire signifier toute autre chose que ce qu’ils veulent dire, pris dans leur sens naturel, et l’on a même eu le courage de composer de gros volumes pour prouver que donner la préférence aux classiques chrétiens sur les classiques païens, loin d’être conforme à l’esprit de l’Église, était en complète opposition avec lui, et que par conséquent les ouvrages de Mgr Gaume contre le Paganisme dans l’éducation était digne de censure. Il fallait une pareille sortie pour faire briller la vérité dans tout son jour. Aussi Mgr Gaume alla-t-il lui-même à Rome soumettre à la Congrégation de l’index les ouvrages où il avait traité la question des classiques, et, quelques temps après, le Père Cirino, consulteur des clercs réguliers, lui fit parvenir la consultation suivante :

“Monsieur et très respectable abbé, les principes de foi et de zèle, qui vous ont inspiré le rare courage de soulever une question aussi utile et aussi délicate qu’est la question de l’abus des classiques païens dans les écoles seront infailliblement reconnus et admirés de quiconque voudra se procurer l’avantage de lire ce que vous avez publié à ce sujet.

“Attaquer de front une coutume invétérée et universelle a paru à quelques-uns une présomption et une injure envers l’Église. Rassurez-vous cependant ; car d’un autre côté des personnages, non point en petit nombre ou obscurs, mais en grand nombre et on ne peut plus distingués, vous encouragent, vous secondent et se font vos compagnons d’armes dans cette guerre contre le paganisme, infiltré dans l’éducation et débordé contre les sociétés modernes.

“ (…) Empêcher les jeunes gens qui doivent étudier le grec et le latin de puiser leurs premières idées dans les auteurs païens, desquels, excepté la langue, on n’apprend rien de bon et dont on peut apprendre beaucoup de mal, et d’autre part, leur mettre entre les mains des livres chrétiens où, tout en apprenant une langue, qui est aussi une langue grecque ou latine, l’esprit et le cœur des enfants, faciles à recevoir et fidèles à retenir les premières impressions, se pénètrent, presque sans s’en apercevoir, de religion, de vertu, de piété, qui, en fin de compte, sont l’essentiel de la vie morale de l’homme : rien de tout cela assurément ne peut être appelé un outrage à l’Église. Je dirai plutôt que c’est un moyen de seconder ses vues.

“ (…) Il me semble que c’est faire trop d’honneur à Homère et à Virgile, à Démosthène et à Cicéron, que de déclarer l’Église solidaire de l’injure qu’on leur fait en les bannissant de quelques écoles. Je ne sache pas que l’Église ait jamais fait de canon pour sanctionner une règle, un programme d’études élémentaires. Aussi, chaque évêque, chaque congrégation religieuse, a pleine liberté de suivre telle méthode qu’elle reconnaît plus appropriée aux circonstances des temps et plus conforme à la pratique des lieux, ou bien d’introduire un système qui lui soit tout à fait propre. Dans ce dernier cas, ce serait une nouveauté, jamais une injure aux autres évêques ou aux autres congrégations, bien moins encore à l’Église.

“L’Église n’a pas imposé l’usage des classiques païens, elle l’a toléré. Elle ne regardera donc pas comme une injure si on éloigne d’elle ce qui était en elle, mais qui ne venait pas d’elle. L’usage des classiques païens fut imposé par les exigences du siècle, et à grand regret adopté par les pasteurs spirituels. Que ne fit pas saint Charles pour exclure du programme d’études de son séminaire les auteurs païens ? Par une prudente condescendance, il dut cependant tolérer qu’on les y introduisit ”.

On sait en effet que la crainte, hélas ! trop fondée, de voir la jeunesse milanaise prendre le chemin des universités et des gymnases protestants, où régnaient Homère et Virgile, contraignit saint Charles à modifier son premier plan.

Le Père Cérino termine en disant :

“Pour conclure je dirai à Votre Révérence que, suivant ma manière de voir, elle peut sans inquiétude, sans difficulté ou inconvénient soutenir sa thèse, laquelle seconde les vues de l’Église, loin de les contrarier ”.

Voilà ce qui peut s’appeler un témoignage fort explicite en faveur de la thèse ; il part de haut comme on voit, et de toute son autorité il confirme l’interprétation qu’a donné Mgr Gaume aux paroles des Saints Pères, aux actes solennels de l’Église dans les conciles de Trente et de Latran.

Mais voici bien autre chose ; une voix part encore de plus haut et parle absolument dans le même sens que celle que nous venons d’entendre. C’est à décourager tous les représentants des vieilleries païennes. En réponse à une lettre de S. E. le Cardinal Gousset, partisan zélé du plan d’études de Mgr Gaume et qui l’a même adopté pour tous les séminaires de son diocèse, comme nous le verrons tout à l’heure, le cardinal Antonelli écrivait de Rome le 30 Juillet 1852 :

“Éminentissime et Révérendissime Seigneur, outre le grand prix que j’ai coutume d’attacher aux communications de Votre Éminence, celle que vous avez adressée, sous le pli du 13 du courant, à propos de la fâcheuse divergence qui s’est récemment élevée en France, sur le choix des livres pour l’enseignement littéraire, a une extrême importance.

“La parfaite connaissance, que l’on a de la sagesse et du profond discernement qui distinguent votre Éminence, était déjà une raison plus que suffisante de compter sur la justesse et l’étendue de vos vues dans l’appréciation de la susdite controverse. Cette assurance, conçue d’avance, et que le Saint Père, à bon droit, partageait avec moi a été parfaitement confirmée.

“ (…) En applaudissant hautement à l’intérêt que Votre Éminence a attaché à cette affaire, et qu’elle a fait servir avec un zèle et une sagesse admirables à atteindre un but pleinement conforme aux vues du Saint Siège, je suis heureux de vous offrir en même temps l’assurance du profond respect avec lequel je vous baise humblement les mains”.

L’année suivante, 1858, la thèse de Mgr Gaume recevait de Rome l’approbation la plus encourageante, bien qu’implicite, par la confirmation de tous les actes et décrets du concile d’Amiens, tenu le 10 janvier de cette année sous la présidence de S. E. le Cardinal Gousset. Voici les décrets de ce concile relatifs à l’éducation. La citation est longue, mais comme le concile parle d’or, je crois qu’on la lira avec un sensible plaisir.

“Voici quel est le principe fondamental qui doit présider au régime des écoles ; le but de l’Éducation est de former les jeunes gens à la vie chrétienne surtout, et en même temps à la vie civile et aux sciences qui s’y rapportent. Les collèges, qui sont pour les enfants comme une seconde famille, ne doivent pas satisfaire moins parfaitement à ce devoir que l’éducation domestique à laquelle ils suppléent.

“Pour que les écoles soient vraiment dirigées vers cette fin, il ne suffit pas que les jeunes gens assistent aux instructions religieuses qui leur transmettent la connaissance des vérités surnaturelles, mais il est nécessaire en outre que les sciences naturelles qu’ils apprennent dans les classes non seulement ne nuisent pas à la culture chrétienne des esprits, mais lui servent et en dépendent, de sorte que la religion soit comme une âme qui donne le mouvement à la masse des études et se répande dans tout le corps de l’enseignement.

“Cet ordre a dû sans doute être toujours suivi dans l’éducation de la jeunesse, mais les conditions du temps présent l’exigent plus strictement encore, car il n’est rien que l’éducation ne doive tenter pour rendre les jeunes gens fermes et robustes dans la foi, puisqu’’au sortir des écoles ils sont entourés de tous côtés par les séductions et les assauts des mauvaises doctrines.

“Dans cette organisation chrétienne des études, il faut porter une attention spéciale sur trois grandes parties de l’enseignement qui embrassent les lettres, l’histoire et la philosophie. Leur sage direction dépend d’une vérité que les professeurs doivent méditer avant tout, et sur, laquelle roule toute éducation chrétienne, savoir que l’ordre naturel et l’ordre surnaturel, quoique essentiellement distincts, sont tellement unis chez les chrétiens, que, par suite de cette union, l’ordre naturel reçoit de l’autre des lumières supérieures, qui le pénètrent et le perfectionnent de diverses manières”.

“Ainsi, dès le début, nous voyons les Pères du concile désapprouver cette séparation qui, cependant, fait le fond, la base et l’essence de toute la philosophie actuellement enseignée. En effet, on fait une profession ouverte de n’enseigner en philosophie que ce qui peut être découvert par les seules forces de la Raison.

“Les Pères du concile continuent en disant :  « Et d’abord, dans la littérature, on voit briller les éléments du beau naturel, que le génie de l’homme perçoit et élabore par ses propres forces. Ce genre de beauté se fait remarquer dans un grand nombre d’ouvrages païens, où il consiste, en grande partie, dans un soin exquis de la forme et dans un art merveilleux. (Remarquons ici en passant que le beau naturel, que les Pères du concile reconnaissent exister dans un grand nombre d’ouvrages païens, est surtout le beau de la forme ; ils ne préconisent pas les idées que revêtent ces belles formes). Mais après que l’Évangile eut éclairé et échauffé les âmes, lorsqu’il eut ouvert à l’intelligence et au cœur de l’homme des régions plus hautes et de plus vastes espaces, on voit apparaître un nouvel ordre de beauté surnaturelle, qui, plus sublime en soi, perfectionne la substance de l’autre ordre, et, tout en recevant les formes du beau naturel, produit néanmoins une expression qui lui est propre, comme le prouvent une foule de livres, de poèmes et de discours, dans lesquels éclate la majesté du génie chrétien. Les professeurs ne doivent donc pas expliquer les monuments de la littérature païenne sans exposer aussi les principes et les modèles de la littérature chrétienne, en ayant soin de bien faire remarquer l’influence des éléments qui lui sont propres.

« Il faut en dire autant de l’histoire. On retrouve chez tous les peuples les éléments naturels de la société civile, savoir : la famille, le mariage, les relations des parents et des enfants, la distinction des riches et des pauvres, les droits publics et privés, le pouvoir et l’obéissance, et tout ce qui dérive de cet ordre de choses. Mais il est évident que chez les peuples éclairés par la lumière surnaturelle de l’Évangile, ces termes ont une signification, à certains égards, différente de celle qu’ils avaient dans les ténèbres du paganisme, et que la notion chrétienne de ces éléments sociaux, non seulement diffère beaucoup des idées corrompues qui dominaient chez les païens, mais aussi qu’elle est bien supérieure aux notions même justes qu’ils pouvaient concevoir par la seule lumière naturelle. D’où il suit que les principes de la société civile, élaborés et comme transformés par la vertu de la révélation évangélique, ont été élevés à un degré supérieur de dignité et d’excellence. Que les professeurs d’histoire n’épargnent donc aucun soin pour faire saisir graduellement à leurs élèves cette union des éléments naturels et de l’élément surnaturel, ainsi que les merveilleux effets qu’elle a produits. »[20] »

 

Au regard de tous ces témoignages à la fois du Magistère de l’Église et des personnages catholiques les plus éminents de cette époque, au regard de notre propre connaissance des ouvrages si érudits de Mgr Gaume[21], nous trouvons particulièrement choquant de traiter ainsi Mgr Gaume de « profondément ignorant ». Car cette accusation retombe logiquement sur ceux qui ont dit le contraire : Grégoire XVI, Pie IX, le Cal Gousset, un grand nombre de prélats, Donoso Cortès, Louis Veuillot[22] et bien d’autres. Nous laissons donc juge le lecteur de la valeur d’une telle appréciation.

Voici donc réfuté cette première accusation ridicule que Mgr Gaume serait profondément ignorant.

 

* * *

Abordons maintenant l’accusation de « relent de traditionalisme et de fidéisme » contre Mgr Gaume de la part de M. l’abbé Belmont, petite phrase regrettable qui vient déprécier un auteur pourtant si clairvoyant. Essayons d’expliquer au lecteur de quoi il s’agit, et d’où vient de la part de M. l’abbé Belmont une telle idée. Nous allons voir que cette accusation est dénuée de fondement, et que ceux qui la soutiennent devraient se demander a contrario s’ils ne sont pas atteints d’une sorte de semi-rationalisme.

 

Le père Hugon résume bien le traditionalisme et le fidéisme :

« Le Traditionalisme enfin est directement atteint. On sait qu’il y a trois degrés dans cette erreur : les fidéistes, avec Huet, prétendent que la raison sans la foi est frappée d’impuissance absolue d’autres avec Bonnetty et Ventura, disent que, si la raison peut arriver à certaines vérités de l’ordre sensible et physique, elle ne saurait s’élever jusqu’à Dieu sans le secours de la foi, au moins de la foi humaine ; enfin Ubaghs et son école requièrent l’institution de la société ; et, en dernière analyse, la révélation. La première forme est hérétique, la seconde forme est pour le moins voisine de l’hérésie, la troisième est pour le moins erronée. »

Or Mgr Gaume dans son livre Du Catholicisme dans l’éducation affirme bien :

« Il est bien vrai, suivant le concile de Trente, que par la chute originelle, la volonté n’a pas été anéantie, mais seulement brisée et affaiblie, fracta et debilitata ; qu’ainsi l’homme peut, sans le secours de la révélation évangélique, connaître quelques vérités, comme il peut, sans la grâce, pratiquer quelque bien dans l’ordre naturel. »

Il n’est donc en rien traditionaliste ou fidéiste. Par contre il dit aussi dans le même ouvrage :

« Mais pour donner à l’homme l’intelligence de lui-même et de la création, quelle doit-être la philosophie ? À cette question il n’y a pas deux réponses possibles : la philosophie doit être fille respectueuse de la foi. En effet, être contingent, l’homme n’a pas plus la vérité en lui que la vie ; il la reçoit ; or, il ne peut la recevoir que par la foi à l’enseignement primordial donné par les parents et qui vient originairement de Dieu. Un certain nombre de vérités premières, indémontrables, admises de confiance sur la parole de l’autorité, telle est donc, dans toutes les hypothèses imaginables, la base nécessaire de toute philosophie. »

 

D’ailleurs, le père Hugon précise bien :

« Le concile du Vatican tout en retenant ces titre par lesquels l’Écriture désigne le vrai Dieu, n’entendait pas définir, cependant, que la raison arrive par ses seules forces à démontrer le dogme complet de la création, que Dieu a tiré toutes choses du néant. »

 

Et cette approche de la philosophie a été reprise par les Pères du concile d’Amiens présidé par le Cal Gousset (il est le père spirituel de Mgr Gaume). N’oublions pas qu’à ce concile l’erreur du Traditionalisme a été également dénoncée, et que vu le nombre de détracteurs qu’avait Mgr Gaume, ils n’auraient pas manqué de le faire accuser de traditionalisme ou de fidéisme. Mais lisons plutôt :

« Quant à la philosophie, (redoublons ici d’attention) il y a sans doute dans les écoles catholiques, plusieurs éléments que les forces de l’esprit humain ont fourni même aux philosophes païens ; mais il y en a d’autres qui ne dérivent pas de cette unique source. Il est très faux de dire que l’enseignement de la philosophie soit chez nous le produit de la seule raison naturelle.

« Car les professeurs ont, dans la doctrine catholique, une règle qui leur indique les thèses à rejeter, et qui les avertit en outre que tel ou tel raisonnement renferme quelque chose de vicieux, par cela même qu’il conduit à des conclusions contraires aux dogmes. De là vient que, dans les écoles catholiques, il y a un parfait et solide accord sur plusieurs vérités démontrées par des arguments philosophiques, vérités sur lesquelles on ne trouve que le doute ou les plus grandes discussions dans les écoles auxquelles la lumière de la foi ne sert pas de flambeau. Ceux donc qui soutiendraient que les leçons de philosophie dans les collèges catholiques doivent être faites de telle sorte qu’on s’y tienne en dehors de la lumière surnaturelle, rêveraient une abstraction purement fictive, ou, si cette abstraction avait réellement lieu, les enseignements philosophiques, perdant l’unité qu’il y a dans nos écoles, s’égareraient à la suite de doctrines diverses et étrangères, et le plus souvent se laisseraient emporter à tout vent de doctrine, comme il arrive dans les écoles qui sont en dehors de notre influence.

« Il y a plusieurs notions sur Dieu et Ses attributs, sur l’origine de l’univers, la Providence, la religion, les vertus, la fin de l’homme, que les philosophes chrétiens, après qu’ils les ont apprises de la révélation, prouvent par leurs arguments, mais qui n’ont pas été inventées par la philosophie humaine.

« (…) La philosophie, étant donc unie de plusieurs manières avec la lumière surnaturelle de la Révélation, étant dirigée, vivifiée et agrandie par elle, on livrerait l’esprit des jeunes gens à une bien dangereuse illusion sur les forces de la Raison, si leur enseignement était conçu de telle sorte dans nos écoles qu’ils pussent attribuer à l’opération de la Raison seule, la droite méthode, le progrès et la perfection de l’enseignement philosophique. Les professeurs doivent donc leur faire comprendre que cette science, à divers égards, n’est pas chez nous celle qu’un philosophe formerait en employant le seul secours de l’esprit humain ; mais celle que la théologie, fondée sur la Révélation, éclaire, régularise et complète ».

 

On le voit, les rapports entre la foi et la philosophie ainsi exposés par le concile d’Amiens sont en tout conformes à ce que Mgr Gaume expose sur cette question. Faudra-t-il accuser également le concile d’Amiens ratifié par Rome de « relent de traditionalisme et de fidéisme » ?

L’éminent Cal Pie s’est magnifiquement exprimé sur cette question, et le lecteur constatera la même doctrine :

« L’histoire est le flambeau de la philosophie. En effet, si la philosophie se sépare des faits, si elle met de côté l’histoire réelle de l’humanité ; elle risque de n’avoir rien de positif et de séjourner éternellement dans la région nuageuse des hypothèses, très voisine de celle des chimères. Or, cela étant, comment peut-il être philosophique d’interdire à la raison du philosophe d’aborder ces grandes questions historiques qui touchent à tous les points culminants des affaires humaines : l’homme a-t-il été laissé, a-t-il même été créé dans l’état de pure nature ? Dieu a-t-il parlé aux hommes ? Dieu est-il venu sur la terre ?… On comprend l’importance immense de ces questions historiques pour le philosophe. »

« Or quoi de plus intime et de plus personnel pour l’humanité que de savoir si son état actuel et réel est ou n’est pas l’état de pure raison et de pure nature ? »

« Et cette même philosophie se retranchera éternellement dans ce qui n’est point, dans ce qui historiquement n’a jamais été un fait réel, mais dans ce qui est simplement une hypothèse et une possibilité, je veux dire, l’état de raison pure ou de pure nature. En vérité, la philosophie peut-elle s’anéantir et s’exterminer plus radicalement elle-même, à moins qu’elle ne prétende qu’il est de son essence de demeurer dans les hypothèses et de n’avoir rien de commun avec les choses positives ? »[23]

« Sans doute la philosophie et la théologie sont des sciences distinctes ; mais, autre chose est la distinction, autre chose est la séparation, l’opposition, l’incompatibilité. La philosophie diffère de la théologie, comme la raison diffère de la foi, comme la nature diffère de la grâce. De même que la foi ne s’impose pas partout à la raison et qu’il y a un certain exercice possible et réel des facultés naturelles sans l’intervention de la grâce, de même, il y a un certain ordre de sciences humaines qui peuvent exister et se développer sans le secours direct de la doctrine révélée. Ce principe n’a rien d’étonnant et il doit être accepté de tout le monde. Mais d’imaginer et de construire un système général, un cours complet de philosophie qui se termine si exclusivement dans la sphère de la nature et si rigoureusement en de- hors de toute relation avec l’ordre surnaturel… : ce procédé quel qu’il soit et quelques autres qualifications qu’on doive lui donner, non seulement n’est pas chrétien, …, mais il n’est même pas philosophique, parce qu’il n’est pas conforme à la raison même naturelle de l’homme. Saint Thomas d’Aquin l’a dit avec un à propos merveilleux : “ la foi, il est vrai, n’est pas un apanage de la nature humaine, mais il est dans la nature humaine que l’âme de l’homme ne répugne pas à l’action intérieure de la grâce, ni à la prédication extérieure de la vérité ; c’est pourquoi, sous ce rapport, l’infidélité est contre nature[24]. ”

« Chaque fois qu’on vous présentera, Messieurs, un livre quelconque de philosophie s’annonçant comme un cours complet de philosophie d’après les seules lumières naturelles, soyez assurés de constater bientôt deux choses : premièrement d’immenses lacunes dans ce cours complet, et secondement des traces manifestes de religion révélée dans ce livre de pure raison. »[25]

 

« Encore une fois rappelons-nous que les actes et décrets du Concile d’Amiens doivent être reconnus exempts d’erreur, puisqu’ils ont été examinés et révisés par Rome, avec toute la maturité et gravité ordinaire en pareille circonstance. Grâce donc aux Pères du concile d’Amiens, la cause des classiques chrétiens est gagnée sans exclusion complète des classiques païens, et sans aucun détriment pour la perfection des études littéraires. Ce résultat est le seul qu’ait ambitionné Mgr Gaume.

 

Outre ces approbations si solennelles et qui émanent de l’autorité la plus haute et la plus compétente en pareille matière, Mgr Gaume a encore reçu toutes celles des intelligences d’élite qui, comme M. Alberdingk Thyim, le grand catholique de Hollande, l’immortel Pugin et le pieux lord Philipps, en Angleterre, le célèbre publiciste baron Moy de Sens, le docteur Reithmeier, en Allemagne, Donoso Cortès, en Espagne, Louis Veuillot et Montalembert, en France, l’abbé Martinet, le R. P. Ventura et tant d’autres l’ont honoré de toutes leurs sympathies et encouragé de tous leurs efforts dans sa lutte contre le paganisme dans l’éducation.

Les paroles de Donoso Cortès sont trop remarquables pour ne pas être citées. Il écrivait â Mgr Gaume, le 25 avril 1851, la lettre suivante :

“Mon cher ami, votre ouvrage, le Ver Rongeur, est excellent. Il n’y a que deux systèmes possibles d’éducation : le chrétien et le païen. La restauration du dernier nous a conduits à l’abîme dans lequel nous sommes, et nous n’en sortirons certainement que par la restauration du premier. Cela veut dire que je suis complètement d’accord avec vous. Il faut que votre ouvrage soit publié et répandu. L’exécution répond au but : vous êtes toujours clair, logique, perspicace, et personne jusqu’ici n’a mis si décidément le doigt dans la plaie”.

Et cette autre lettre qu’écrivait à Mgr Gaume, le 6 décembre 1857, un des plus nobles enfants de l’Angleterre, pourrions-nous la passer sous silence ? Impossible, dut-on nous accuser de citer trop souvent ; voici ce qu’on y lit à propos de La Révolution, récent ouvrage de Mgr Gaume, en douze volumes, qui est le magnifique développement de la thèse soutenue dans le Ver Rongeur, et d’où, M. le Rédacteur du Courrier du Canada a extrait les belles pages qui font connaître les causes de la Révolution française :

“Laissez moi vous dire une parole sur votre œuvre. Ayez courage, mon cher ami. Dieu, je pense, vous a suscité, comme Jean-Baptiste dans l’esprit d’Elie, pour préparer les voies du Seigneur et prêcher la pénitence à toutes les nations chrétiennes qui ont offensé Dieu en beaucoup de choses, mais surtout, et avant tout, par ce péché abominable d’avoir restauré le damnable art païen en couvrant l’Europe des exécrables représentations de la mythologie idolâtrique des païens, et en étudiant plus les ouvrages des auteurs païens que ceux des auteurs illuminés de l’esprit de Dieu et des sublimes vérités de son Église catholique. Votre glorieux ouvrage a levé l’étendard. Déjà ce livre a eu un immense retentissement dans toute la chrétienté, ici, en Angleterre surtout. J’ai entendu un des premiers ministres de la Reine dire en propres termes : Oui, M. Gaume a mille fois raison ; et si le catholicisme est vrai, nul Homme ne peut contester sa thèse.

“Même dans nos grandes universités d’Oxford et de Cambridge, les hommes les plus éminents commencent à voir et à proclamer que vous êtes logique, que vous avez raison, que ce que vous dites est incontestable. Que vous rencontriez une grande opposition, c’est tout naturel. L’orgueil des hommes en est la cause ; ils n’aiment pas à fléchir tout d’un coup. Il est difficile de chasser le démon qui a si longtemps possédé l’esprit public des nations chrétiennes. Et aussi, Dieu, je pense, permet cette opposition afin de faire éclater davantage la logique de votre argument, et afin que tous ceux qui travaillent pour cette grande réforme s’affermissent dans l’humilité et dans le sentiment de leur propre néant”.

“J’ai fait lire La Révolution, dit encore à Mgr Gaume un savant théologien de Rome, à l’un de vos plus chauds adversaires. En me la remettant il m’a dit : La négation n’est plus possible, la démonstration est mathématique”.

 

Ajoutons que les journaux de toutes les parties de l’Europe, les mieux inspirés et qui ont toujours été les organes les plus accrédités de la presse catholique se sont empressés d’annoncer La Révolution de Mgr Gaume, d’en rendre le compte le plus avantageux, et surtout, ils ont conjuré tous les hommes sérieusement préoccupés du mal actuel et des dangers de l’avenir, de méditer cet ouvrage.

En France, le Messager du Midi, la Bretagne, le Messager de l’Ouest, l’Univers, ont consacré à La Révolution plusieurs articles très remarquables. La Sentinelle du Jura s’exprime ainsi :

“Dans notre numéro du 23 novembre, 1857, nous avons annoncé l’ouvrage de Mgr Gaume, LA RÉVOLUTION, recherches historiques sur l’origine et la propagation du mal en Europe, depuis la Renaissance jusqu’à nos jours, en promettant d’en rendre compte.

“Il n’y a pas aujourd’hui deux questions en Europe, il n’y en a qu’une : c’est la question révolutionnaire. L’avenir appartiendra-t-il oui ou non, à la Révolution ? Tout est là. Poser une semblable question, c’est en montrer l’importance. Mais comment l’Europe est-elle arrivée dans ce défilé redoutable, où d’un instant à l’autre elle peut périr ? Cette situation extrême n’est pas l’œuvre d’un jour. Ce qui est, émane de ce qui fut. Nous sommes fils de nos pères, et nous portons le poids de leur héritage. Cela dit assez que l’histoire généalogique du mal actuel est d’une importance capitale.

“Or personne, à notre connaissance, n’a sondé cette question avec plus de pénétration et de profondeur que le célèbre auteur de La Révolution ; personne n’a mis au service d’une raison supérieure une érudition plus abondante et plus sûre. À proprement parler, ce n’est pas Mgr Gaume qui raisonne, c’est l’histoire qui parle. Les raisonnements sont des faits. Ou ne pas lire l’ouvrage, ou se soumettre ; car si rien n’est éloquent comme un chiffre, rien n’est brutal comme un fait : et ici il y en a des milliers. Mais comment ne pas lire ; c’est-à-dire comment rester indifférent à la question révolutionnaire ? Qui donc n’est pas intéressé à connaître l’origine et la nature de cette puissance formidable qui menace également le trône des rois et la borne des champs, le coffre-fort du capitaliste et la caisse d’épargne de l’ouvrier ?

“N’avons-nous pas quelque chose à faire pour remédier au mal ? et si nous avons quelque chose à faire, quel est ce quelque chose ?

“À quiconque veut avoir la réponse à ces questions capitales, nous conseillons la lecture des ouvrages de Mgr Gaume. Nous la conseillons aux personnes qui désirent avoir la clef des événements contemporains, si étranges, si complexes, quelquefois si effrayants et toujours si mystérieux par la rapidité même avec laquelle ils s’accomplissent, aussi bien dans l’ordre politique que dans l’ordre religieux”.

Le plus courageux comme le plus distingué défenseur de la Religion et de l’Église en Piémont, l’Armonia s’exprime ainsi :

“Qui ne connaît Mgr Gaume et l’ouvrage intitulé le Ver rongeur des sociétés modernes, qui a fait tant de bruit en Europe ? Cet illustre écrivain, fortement convaincu que le mal actuel vient de l’élément païen, réintroduit par la Renaissance au sein des sociétés chrétiennes, a entrepris de le prouver dans un ouvrage intitulé La Révolution. Il ne discute pas, il raconte. Les volumes parus sont on ne peut plus graves, riches de faits et de témoignages, et méritent une sérieuse attention. On s’est trop habitué à juger un ouvrage par le nom qu’il porte. Cela n’est ni poli ni équitable. Il faut d’abord lire et ensuite prononcer, en opposant les faits aux faits, les documents aux documents. La patiente Germanie, qui étudie sérieusement, s’est empressée de s’approprier l’ouvrage de Mgr Gaume en le traduisant en allemand. Ce serait rendre un grand service à l’Italie que de le traduire dans notre langue”. Cet article est du 15 novembre 1856.

Le Bien Public de Gand et la Régénération, qui dans la noble Espagne se dévoue au triomphe pratique du catholicisme, parlent de La Révolution absolument dans le même sens que l’Armonia.

Enfin les suffrages les plus illustres et qui portent comme un cachet d’autorité viennent confirmer et corroborer tous les autres. Les princes de l’Église, les prélats n’ont, comme les laïques pieux et éclairés qu’une voix pour préconiser les œuvres de l’immortel Mgr Gaume sur le Paganisme dans l’Éducation et débordé sur les sociétés modernes.

Le 25 janvier 1857, S. E. le cardinal prince Altieri lui adressait de Rome la lettre suivante :

“Monseigneur, j’ai lu avec une inexprimable satisfaction votre excellent ouvrage intitulé La Révolution. J’y ai trouvé le développement des idées fort justes et fort sages qui, appuyées sur le témoignage de faits irrécusables, jettent une immense lumière sur une thèse jusqu’ici très peu considérée, et dont on ne peut cependant contester l’évidence sans se mettre en opposition avec la vérité la plus manifeste, et sans compromettre l’avenir religieux de la société humaine.

“Tous ceux, qui désirent voir éloigner les effrayants dangers qui de toutes parts nous menacent, espèrent que vous continuerez à travailler toujours avec le même zèle pour la défense et la propagation d’une réforme de l’instruction de la jeunesse, réforme éminemment utile à la religion et à la véritable civilisation”.

S. E. le cardinal Gousset, écrivait à Mgr Gaume, en date du 2 juin 1852 :

“N’ayant pas été tout à fait étranger à la publication du Ver rongeur des sociétés modernes, je n’ai pu être insensible aux attaques violentes dont vous avez été l’objet à l’occasion de cet ouvrage. On ne peut vous accuser d’avoir émis des opinions exagérées, absurdes, irrespectueuses envers l’Église et capables de troubler les consciences, etc., sans faire retomber une accusation aussi grave sur ceux qui en approuvant votre livre d’une manière ou d’une autre, comme je l’ai fait moi-même, se seraient rendus solidaires des erreurs qu’on vous reproche. Néanmoins, comme le procès me paraît suffisamment établi, et que vos Lettres à Monseigneur l’Évêque d’Orléans ne laissent rien à désirer pour le fond et pour la forme, je n’entrerai pas dans la discussion ; je préfère mettre la main à l’œuvre en adoptant incessamment, pour les petits séminaires de mon diocèse, le plan d’éducation que vous proposez”[26]. »[27]

 

En conclusion nous tenons à dire que les œuvres de Mgr Gaume continuent leur action évangélisatrice par la diffusion que les éditions Saint-Remi en assurent, Dieu soit loué ! Puisse notre contradicteur lire et nous aider à diffuser les ouvrages d’un si grand, si savant[28] et si brillant défenseur de la foi, mort en odeur de sainteté, il y trouverait une richesse que nous pensons fort utile à la fécondité de son sacerdoce.

 


 

[14] « En quoi serais-je tenu d’estimer une école de pensée dans laquelle vous placez des auteurs très inégaux et disparates ? Je ne me laisse pas impressionner par l’espèce de terrorisme intellectuel qui voudrait que ces auteurs soient tous des maîtres inégalés et que ceux qui ne l’admettent pas sont définitivement des imbéciles ou des libéraux.

Je n’ai pas à me justifier de préférer cent fois un Dom Guéranger ainsi que ceux qui, comme lui, jouissent d’une science et d’un sensus fidei d’une autre envergure, et qui présentent l’avantage de n’avoir aucun relent de fidéisme ni de traditionalisme (ce n’est pas le cas de tous ceux que vous énumérez, loin s’en faut, mais tant pis pour vous, c’est vous qui les amalgamez). Tenez, pour vous amuser, voici l’appréciation de Dom Guéranger sur l’abbé Gaume (c’était à propos de l’affaire des classiques qui a rendu Gaume célèbre) : « L’abbé Gaume est profondément ignorant, vous ne pouvez le suivre en aucune façon » (Histoire du Cardinal Pitra par Dom Cabrol, Paris 1893, p. 193)

Je vous mets au défi d’apporter un seul fait qui puisse vérifier votre paragraphe sur les éditions Saint-Rémi auxquelles je n’ai « de cesse de couper l’herbe sous les pieds ». Décidément, auriez-vous l’esprit binaire : si l’on n’est pas d’accord avec une ligne éditoriale, on est adversaire ? » Abbé Belmont, NDLSE n°269.

[15] Précisons que les éd. Saint-Remi ont publié la quasi-totalité des œuvres de Dom Guéranger. Si donc Mgr Gaume dérange tant M. l’abbé Belmont, il peut au moins recommander notre maison d’édition pour Dom Guéranger.

[16] Il reçut six Brefs pontificaux de papes.

[17] Lettre du 9 novembre 1851.

[18] MGR GAUME, SA THÈSE ET SES DÉFENSEURS, les classiques chrétiens et les classique payens dans l’enseignement, 35 p. 5 €

[19] Après avoir lu ce livre, Pie IX a accordé une indulgence de 50 jours à cet acte de religion : « C’est pourquoi, confiant en la miséricorde du Dieu tout-puissant et en l’autorité de ses bienheureux apôtres Pierre et Paul, Nous accordons, dans la forme accoutumée de l’Église, à tous et à chacun des fidèles de l’un et de l’autre sexe, toutes les fois qu’au moins contrits de cœur, et en ajoutant l’invocation de la très-sainte Trinité, ils feront le signe de la croix, cinquante jours d’indulgences pour les pénitences qui leur auraient été imposées ou qu’ils devraient pour une autre raison quelconque ; Nous accordons de plus, miséricordieusement dans le Seigneur, que ces indulgences puissent être appliquées, par manière de suffrage, aux âmes des fidèles qui ont quitté ce monde dans la grâce de Dieu. »

[20] Abbé Pelletier, MGR GAUME, SA THÈSE ET SES DÉFENSEURS, les classiques chrétiens et les classique payens dans l’enseignement, 35 p. 5 €

[21] La multitude des références en note dans les ouvrages de Mgr Gaume, montre qu’il avait une parfaite connaissance de la Sainte Écriture, des Pères de l’Église, des auteurs païens, de Saint Thomas d’Aquin et de Saint Alphonse de Liguori. De plus il maîtrisait parfaitement le latin, l’italien et l’espagnol et connaissait le grec. On aimerait bien avoir des prêtres aussi savant, que certains osent qualifier de profondément ignorant !

[22] L’épouse de Louis Veuillot était la nièce de Mgr Gaume.

[23] Œuvres complètes du Cardinal Pie, T. III, p. 158. Disponibles aux ESR.

[24] Somme Théologique II, IIae, q. 10, art. 1, ad 1

[25] Ibidem, page 162-163

[26] Les Lettres de Mgr Gaume à Mgr Dupanloup sont véritablement admirables pour le fond et pour la forme. Elles sont peut être plus concluantes encore que le Ver Rongeur. Nous exhortons fort tous ceux qui s’intéressent à la question à se procurer ce charmant petit volume.

[27] Abbé Pelletier : MGR GAUME, SA THÈSE ET SES DÉFENSEURS, les classiques chrétiens et les classique payens dans l’enseignement, 35 p. 5 €

[28] Notons par exemple que Mgr Gaume maîtrisait parfaitement le latin, connaissait le grec, et maîtrisait l’italien et l’espagnol comme l’atteste ses ouvrages (Horloge de la Passion de St Alphonse traduit de l’italien au français, sa correspondance en espagnol avec Donoso Cortès).


 

À suivre

Written by Cave Ne Cadas

août 17th, 2012 at 11:09 pm

Posted in Abbé Belmont,La Voix des Francs

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Sale temps pour Écône : La FSSPX menacée par Gerhard Ludwig Müller

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Le journal La Croix titrait hier, 2 juillet :

Mgr Müller à la tête de la Congrégation pour la doctrine de la foi

« Benoît XVI a nommé lundi 2 juillet l’évêque de Ratisbonne (Allemagne) comme préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi. Il succède au cardinal américain Levada, atteint par la limite d’âge.

Mgr Gerhard Ludwig Müller, évêque de Ratisbonne (Allemagne), que Benoît XVI a nommé, lundi 2 juillet, à la tête de la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF), serait-il, à une génération d’intervalle, un double de Joseph Ratzinger ? (…) »

http://www.la-croix.com/Religion/Urbi-Orbi/Carnet/Mgr-Mueller-a-la-tete-de-la-Congregation-pour-la-doctrine-de-la-foi-_NG_-2012-07-02-825989

Or ce Monsieur Gerhard Ludwig Müller, pseudo-“évêque” de Ratisbonne – totalement invalide comme “prêtre” et comme “évêque”, voir son Pedigree sur www.catholic-hierarchy.orgest hérétique et s’est manifesté en mai 2009, pour la destruction de la FSSPX.

Cet hérétique Gerhard Müller, nie la virginité perpétuelle de Marie. Voici la citation hérétique de Müller, à propos de la façon dont, selon lui, il faut entendre la virginité de La Très Sainte Vierge Marie :

« Il ne s’agit nullement de phénomènes s’écartant des caractéristiques physiologiques naturelles dans le processus de la mise au monde (comme la non-ouverture du canal, la non-violation de l’hymen et l’absence des douleurs de l’enfantement). Il s’agit en revanche de l’influence salvifique de la grâce rédemptrice du Sauveur sur la nature humaine » – Müller, Gerhard Ludwig : Dogme catholique. Pour l’étude et la pratique de la théologie (“Katholische Dogmatik. Für Studium und Praxis der Theologie” (Freiburg. 5th Edition, 2003)).

Et il n’est pas à une hérésie près ; Muller a professé au moins 4 hérésies :

– Négation effective de la virginité perpétuelle de Notre-Dame ;
– Négation effective de la transsubstantiation dans l’Eucharistie ;
– Négation effective de l’unité de l’Église ;
– Négation effective de l’exclusion des protestants de l’Église.

Il est condamné par le IVe Concile du Latran, par le Concile de Trente, ainsi que par les enseignements pérennes de l’Église !

L’habit ne fait pas le moine…

Ce Monsieur, qui succède au cardinal Levada, s’est illustré en 2009, en déclarant – en autres – que « Les quatre évêques de la FSSPX doivent tous démissionner, et dans la politique ne plus s’exprimer sur les questions de politique ecclésiastique. Ils devraient mener une vie exemplaire en tant que simple prêtre et aumônier dans le cadre de la réparation pour les dommages que le schisme a causé. » Voici l’interview de l’époque parue sur Zeit Online :

L’évêque de Ratisbonne – « Tous les quatre évêques de la FSSPX devraient démissionner et le séminaire de la FSSPX doit fermer »

Katholische Kirche: Interview mit Bischof Gerhard Ludwig Müller Nachrichten auf Zeit Online (Église catholique : Entretien avec Mgr Gerhard Ludwig Müller Article sur Zeit Online)

“Les évêques de la FSSPX devraient démissionner”

L’Évêque de Ratisbonne, Mgr Gerhard Ludwig Mueller, sur l’interdiction du Négationniste Williamson, dans son diocèse, et ce qu’il veut de la Fraternité Saint Pie X.

Dans son diocèse, la Fraternité Saint Pie X détient un séminaire – Mgr Gerhard Ludwig Müller (de gauche) veut le fermer.

ZEIT ONLINE : La levée de l’excommunication de l’évêque Williamson et son négationniste continuera à provoquer des protestations. Sûrement le pape Benoît savait-il cela à l’avance ?

Mgr Gerhard Ludwig Müller : En apparence, le pape est responsabilité. Mais pour la levée d’une excommunication le processus est interne, le travail des comités est crucial. Le pape Benoît XVI, dans un geste généreux, a ouvert les bras.

ZEIT ONLINE : Comment a-t-il décidé de ce geste ?

Müller : Le Pape a reçu une demande urgente de la FSSPX pour que l’excommunication soit annulée. C’était pour lui un acte généreux de tendre la main à un groupe se tenant à la frontière de l’Église. Pour le pape, ce n’est en aucun cas le signe d’un accord avec l’antisémitisme de Williamson ou d’autres membres de la FSSPX. Leurs déclarations diffèrent des principes de l’Église catholique.

ZEIT ONLINE : Néanmoins, l’Église catholique et le pape sont dans une mauvaise position, car un négationniste de l’Holocauste semble être réhabilité.

Müller : Le Christ n’a pas racheté les personnes et fondé la communauté des chrétiens de sorte que nous fassions aujourd’hui une discrimination contre les autres religions. Les déclarations faites par Williamson sont insoutenables et n’ont pas le sens de ce qu’un vrai catholique peut représenter. Ces déclarations doivent être rejetées avec toute la détermination possible. De plus, on ne peut pas parler de réhabilitation…

L’évêque de Ratisbonne, Gerhard Ludwig Mueller, demande à la Fraternité Saint Pie X de suivre les procédures du droit canon.

ZEIT ONLINE : Pourquoi pas ?

Müller : Les évêques et les prêtres ne sont pas réhabilités, le Pape ne fait que réagir à leur désir de lever l’excommunication. Maintenant nous devons évaluer s’ils répondent aux mêmes exigences, que l’église catholique place sur ses prêtres.

ZEIT ONLINE : Est-ce que la censure de l’évêque Williamson qui a été publié par le Supérieur Général de la FSSPX est suffisante ?

Müller : Non, ce n’est pas suffisant. Après la levée de l’excommunication, Mgr Williamson est sous l’autorité du pape – pas de celle de ses supérieurs. Le Saint-Père décidera de ce qui se passe avec cet évêque. Je recommande à la FSSPX s’éloigner de ces personnes.

ZEIT ONLINE : Vous avez interdit Mgr Williamson dans votre diocèse. Comment se fait-il ?

Müller : Il s’agissait d’un geste plutôt symbolique, par lequel je voulais montrer que l’Église catholique n’a rien à voir avec les théories de Williamson et aussi avec l’antisémitisme. Il a nié l’Holocauste dans le séminaire de Zaitzkofen de la FSSPX, qui est situé près de Ratisbonne. Le diocèse de Ratisbonne prend ses distances.

ZEIT ONLINE : Comment est-il [le diocèse de Ratisbonne] avec le séminaire de Zaitzkofen et comment va la Fraternité Saint-Pie X en Allemagne ?

Müller : La FSSPX doit retourner complètement dans l’Église catholique et reconnaître l’autorité du pape, les décisions du Concile Vatican II et reconnaître le droit canonique en vigueur. S’ils le font, ils doivent accepter également que le séminaire de Zaitzkofen tombe sous l’autorité de l’évêché de Ratisbonne. Le séminaire devrait être fermé et les étudiants devraient aller dans des séminaires de leur pays d’origine – s’ils sont aptes à cette fin.

ZEIT ONLINE : Jusqu’à présent, la FSSPX s’est peu occupée des protestations des évêques réguliers. Pensez-vous que ceci est différent maintenant ?

Müller : Tout le reste serait une tromperie perfide. J’ai écrit une lettre au Vatican et j’ai demandé de revoir le statut juridique du séminaire de Zaitzkofen. Même la Constitution de la Fraternité Saint Pie X devrait être considérée par des canonistes.

ZEIT ONLINE : Qu’est-ce que cela signifie pour la FSSPX, si vraiment ils reconnaissent sans réserve l’autorité du pape ?

Müller : Les prêtres qui ont été consacrés illégalement, n’ont plus d’obligation d’obéir à leurs évêques, mais seulement pape. Un évêque français de la Fraternité Saint Pie X appelé à Rome pour suivre l’enseignement spécial de son groupe – c’est absurde. La fonction d’évêque ne doit pas être utilisée abusivement pour parler de ses opinions politiques personnelles au détriment de l’Église.

ZEIT ONLINE : Les représentants de la Fraternité Saint Pie X, après la levée de l’excommunication, ne se sont pas vraiment montrés reconnaissants – à côtés des déclarations antisémites étaient également demandé au Vatican de revenir sur les réformes du Concile Vatican II.

Müller : Il me semble qu’il y a au sein de la FSSPX des réserves encore fortes contre le Concile Vatican II. Si le groupe ne tient pas ses promesses de se soumettre au Pape, il travaille sous un faux prétexte.

ZEIT ONLINE : La FSSPX peut-elle être facilement intégré dans l’Église catholique ?

Müller : Les points de vue théologiques de la FSSPX diffère en partie de l’Église catholique. Et politiquement, ils sont pour des idées que nous rejetons. En France, il existe des liens de la FSSPX avec l’extrême droite. De ceux-ci le FSSPX doit clairement se dissocier.

ZEIT ONLINE : Qu’est-ce qui va maintenant arriver aux évêques de la FSSPX après la levée de l’excommunication ?

Müller : La consécration Épiscopale illégale ne doit pas entraîner à une réception officielle. L’évêque est un ministre d’unité. Les quatre évêques consacrés par l’Archevêque Lefebvre n’ont pas les qualifications pour ce poste.

ZEIT ONLINE : Qu’attendez-vous maintenant de les évêques de la FSSPX ?

Müller : Les quatre évêques de la FSSPX doivent tous démissionner, et dans la politique ne plus s’exprimer sur les questions de politique ecclésiastique. Ils devraient mener une vie exemplaire en tant que simple prêtre et aumônier dans le cadre de la réparation pour les dommages que le schisme a causé.

 

Questions posées par Hauke Friederichs.

http://cathcon.blogspot.co.uk/2009/02/regensburg-bishop-all-four-sspx-bishops.html

« Die Pius-Bischöfe sollten ihr Amt niederlegen »

  1. http://www.zeit.de/online/2009/06/bischof-mueller-pius/seite-1
  2. http://www.zeit.de/online/2009/06/bischof-mueller-pius/seite-2
  3. http://www.zeit.de/online/2009/06/bischof-mueller-pius/seite-3

* * *

Mgr de Galaretta met en garde contre la nouvelle tête de la C.D.F.

Mgr Alfonso de Galarreta a ordonné deux prêtres dimanche 1er juillet à Zaitzkofen, il prêché en français qui a été traduit en allemand par le recteur du séminaire, l’abbé Frey.

L’évêque qui prêchait sur le sacerdoce, s’est plaint que l’ “évêque” de Ratisbonne, “Mgr” Müller, ait été nommé la veille (30 Juin) à la tête de la Congrégation de la Doctrine et la Foi, alors qu’il a nié la virginité perpétuelle de la Très Sainte Vierge Marie. Il n’est pas acceptable que le chef de la Congrégation professe une hérésie

MGR FELLAY EST-IL ENCORE CATHOLIQUE ?

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Un correspondant ami du CatholicaPedia, s’interroge à propos de Mgr Fellay : « Est-il ENCORE catholique ? ».

Son analyse complète parfaitement notre article du 8 juin dernier : DICI : Mgr Fellay.

EST-IL ENCORE CATHOLIQUE ?

 

 

Dans un entretien accordé à son organe de presse D.I.C.I. le 8 juin 2012, Mgr Fellay a tenu ces propos :

« L’un des dangers majeurs est de finir par inventer une idée de l’Église qui paraît idéale, mais qui ne se trouve pas en fait dans l’histoire réelle de l’Église. Certains prétendent que pour travailler « en sécurité » dans l’Église, il faut préalablement qu’elle soit nettoyée de toute erreur. C’est ce qu’on dit quand on affirme qu’il faut que Rome se convertisse avant tout accord, ou que les erreurs doivent d’abord avoir été supprimées pour qu’on puisse travailler. Mais ce n’est pas la réalité. Il suffit de regarder le passé de l’Église, souvent et même presque toujours, on voit qu’il y a des erreurs répandues dans l’Église. Or les saints réformateurs ne l’ont pas quittée pour combattre ces erreurs. Notre Seigneur nous a appris qu’il y aurait toujours de la mauvaise herbe jusqu’à la fin des temps. Pas seulement de la bonne herbe, pas seulement du blé ».

Quant à nous, nous confessons au contraire que la sainte Église catholique est notre idéal, et qu’elle est elle-même idéale, c’est-à-dire qu’ « elle possède la suprême perfection » (définition du Petit Larousse), car :

– Elle est à la fois le corps mystique et l’épouse de Notre-Seigneur Jésus-Christ ;

– Elle est notre Mère ;

– Elle est Mère et Maîtresse de Vérité ;

– Elle ne peut ni se tromper ni nous tromper ;

– Elle ne s’est jamais trompée ;

– Elle n’a jamais changé [1] ;

– « Elle est Sainte parce qu’elle est vouée et consacrée à Dieu, parce qu’elle est unie à un Chef saint dont elle est le corps, et parce qu’elle seule possède le culte du Sacrifice légitime et le salutaire usage des Sacrements, par lesquels Dieu nous communique sa sainteté. » (Catéchisme du Concile de Trente) ;

– « Elle est apostolique parce que sa doctrine est celle qui a été transmise autrefois par les apôtres, parce qu’elle est la seule qui soit gouvernée par le Saint-Esprit, elle est aussi la seule qui soit infaillible dans la foi et dans la règle des mœurs. » (Catéchisme du Concile de Trente).

 

Et c’est précisément parce que le Saint-Esprit assiste la véritable Église que nous lui devons une obéissance absolue.

Or Mgr Fellay enseigne exactement l’opposé : c’est parce que « souvent et même presque toujours, on voit qu’il y a des erreurs répandues dans l’Église », que selon lui, il faut lui obéir aujourd’hui !!! Quel renversement de logique digne d’un hérésiarque !

 

Mais quelle confusion dans sa tête !

– Pour lui, c’est parce qu’il y a toujours eu des erreurs dans l’Église qu’il faut obéir aujourd’hui à l’église Conciliaire ;

– il confond à dessein les membres de l’Église qui peuvent errer, et la tête de l’Église qui enseigne infailliblement la Vérité, imputant les erreurs des premiers à cette dernière pour justifier la soumission à l’église Conciliaire ;

– il confond la Sainte Église catholique fondée par N.S.J.C. avec l’église Conciliaire, revendiquant ainsi les privilèges de la première pour la seconde.

 

Quant à nous, nous confessons que :

– c’est parce que l’Église catholique enseigne infailliblement la Vérité que nous lui devons une obéissance absolue en matière de foi et de mœurs.

– l’Église catholique est assurée du charisme de l’infaillibilité quant à la foi et aux mœurs dans tout son enseignement, mais pas dans tous ses membres ;

– l’église Conciliaire est distincte de l’Église catholique parce qu’elle n’en possède pas les notes et qu’elle enseigne des erreurs.

 

Relevons bien le (faux) raisonnement de Mgr Fellay :

Majeure : La Rome actuelle est dans l’erreur ;

Mineure : Or il y a toujours eu et il y aura toujours des erreurs dans l’Église ;

Conclusion : donc la Rome actuelle est l’Église (et il faut donc lui obéir).

 

Et maintenant la version catholique de ce raisonnement :

Majeure : L’Église n’a jamais et ne pourra jamais enseigner l’erreur en matière de foi et de mœurs ;

Mineure : Or la Rome actuelle enseigne des erreurs en matière de foi et de mœurs ;

Conclusion : Donc la Rome actuelle n’est pas l’Église catholique.

 

Comment reconnaître une fausse « Église » ?

Le catéchisme du Concile de Trente distingue très clairement la véritable Église des fausses :

« L’Église […] seule possède le culte du Sacrifice légitime et le salutaire usage des Sacrements […] par lesquels Dieu nous communique sa sainteté ». […] « Et comme elle est la seule qui soit gouvernée par le Saint-Esprit, elle est aussi la seule qui soit infaillible dans la foi et dans la règle des mœurs. »

« Au contraire, toutes les autres qui usurpent le nom d’Églises sont sous la conduite de l’esprit du démon, et tombent nécessairement dans les plus funestes erreurs de doctrine et de morale ».

 

De quel côté se trouve donc « l’église » Conciliaire ?

– A-t-elle conservé le culte du sacrifice légitime, ou a-t-elle inventé une « nouvelle messe » ?

– A-t-elle conservé le salutaire usage des sacrements, ou les a-t-elle tous réformés ?

– Est-elle infaillible dans la foi, ou enseigne-t-elle que l’on peut se sauver sans confesser Notre-Seigneur Jésus-Christ et sans observer ses commandements ?

– Est-elle infaillible dans la règle des mœurs ou permet-elle des pratiques contre nature ?

– Sa doctrine est-elle celle qui a été transmise par les apôtres ou en a-t-elle inventé une nouvelle ?

 

Pour cela, faisons un bref rappel des principales innovations de l’ « église » Conciliaire :

– nouvelle « messe » conçue avec des protestants ;

– nouveaux rituels pour tous les sacrements (« tous douteux » selon Mgr Lefebvre) ;

– inversion des fins du mariage ;

– suppression des exorcismes du baptême ;

– transgression du commandement divin de la sanctification du dimanche en instituant des « messes » dominicales anticipées au samedi ;

– distribution de la communion à des hérétiques, schismatiques et pécheurs publics ;

– retournement des autels face au peuple ;

– suppression de la langue liturgique, le latin, qui manifestait l’unité de l’Église ;

– suppression des marques du respect dû au Saint-Sacrement comme les génuflexions ;

– suppression des messes privées et généralisation des concélébrations ;

– traduction hérétique du Notre Père prétendant que Dieu nous soumet aux tentations ;

– bouleversement du calendrier des fêtes des saints ;

– suppression de fêtes importantes comme celles du Précieux-Sang, de la Purification de Notre-Dame, ou comme celles de saint Pie X, saint Georges ou sainte Philomène ;

– report de la fête du Christ-Roi à la fin du cycle liturgique, le réduisant à un règne seulement spirituel mais plus temporel ;

– disparition des statues des sanctuaires ;

– remplacement dans le Credo du terme consubstantiel par de même nature ;

– suppression des Quatre temps et des dévotions mensuelles comme les mois du Sacré-Cœur, du Précieux-Sang, des âmes du Purgatoire, etc.

– introduction des « mystères lumineux » dans le Rosaire, détruisant ainsi tout son équilibre symbolique ;

– intervention des laïcs en tant que tels dans la liturgie ;

– suppression de la forme de la croix et utilisation de la symbolique maçonnique dans la construction des nouvelles églises (cathédrale d’Évry, San Giovanni Rotondo…) ;

– Institution d’un nouveau Droit canon pour tenir compte de toutes les nouveautés apparues au Concile et ultérieurement ;

– Remise en cause de l’existence des limbes par Benoît XVI ;

– Remise en cause de la nécessité de confesser Jésus-Christ vrai Dieu et vrai homme pour se sauver, en prétendant que les juifs peuvent se sauver par leur religion ;

etc…[2]

 

Alors cette « église » Conciliaire est-elle la véritable Église catholique, ou une usurpatrice ?

Or le savant théologien Mgr Fellay a l’esprit tellement obscurci, qu’il n’est même plus capable de recevoir les vérités du simple catéchisme, et veut ainsi nous faire appliquer à cette fausse « Église » la soumission et l’obéissance dues à la seule Église catholique !

D’où il ressort que :

Pour obéir à l’Église catholique, il faut désobéir à Mgr Fellay !

Épilogue :

Depuis cette prise de position de Mgr Fellay, deux écoles se côtoient dorénavant dans la « Tradition » :

– La première, comme nous venons de le voir, prétend qu’ « il y a toujours eu des erreurs dans l’Église », le terme « dans l’Église » devant être compris comme « à la tête de l’Église » ;

– La seconde prétend que l’ « Église » est dans l’erreur depuis Vatican II (seulement !).

Cette dernière est-elle plus conforme à la doctrine catholique ?

 

Jean-Christian Bernard

21 juin 2012

 


[1] À l’aurore de son Pontificat, Jean XXIII comme tous les Papes qui l’ont précédé, a prêté, selon la rituelle exigence, le serment suivant : « Je promets de ne rien diminuer ni changer de ce qui m’a été transmis par mes vénérables prédécesseurs. Comme leur fidèle disciple et successeur, je m’engage à n’admettre aucune nouveauté, mais, au contraire, à vénérer avec ferveur et à conserver de toutes mes forces le dépôt qui m’a été confié. En conséquence, qu’il s’agisse de nous ou d’un autre, nous soumettons au plus sévère anathème quiconque aurait la présomption d’introduire une nouveauté quelconque qui serait opposée à cette tradition évangélique ou à l’intégrité de la Foi et de la Religion Catholique. »

[2] On trouvera une liste plus exhaustive de ces changements intervenus depuis le concile sur le site des Amis du Christ Roi de France : « Ils ont tout détruit » ( http://www.a-c-r-f.com/principal.html ).

MYSTERIUM FIDEI, le mystère de notre foi

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La Fête-Dieu ou Fête du saint Sacrement du Corps et du Sang du Christ

Pour la Fête Dieu, nous vous proposons le dernier sermon de M. l’abbé Michel Marchiset, donné hier dans sa chapelle du prieuré saint Pierre et saint Paul à Mouthier Haute-Pierre (Doubs ). Les accentuations sont de nous.

 

Solennité de la fête du Très Saint-Sacrement

 

Mes bien chers frères,

Le Concile de Trente demandait de célébrer tous les ans une Fête particulière pour rendre tous les honneurs qui sont du au très Saint-Sacrement. Cette Fête est célébrée le jeudi qui suit le premier dimanche après la Pentecôte, après la Fête de la sainte Trinité par conséquent, et c’est la solennité de cette Fête que nous célébrons aujourd’hui.

C’est donc avec une vénération singulière à cet adorable Sacrement que nous nous retrouvons en ce dimanche, et il nous est toujours bon de nous instruire sur la sainte Eucharistie.

Tout d’abord rappelons-nous que la sainte Eucharistie était déjà préfigurée dans l’Ancien Testament. Dans le Livre de la Genèse, Jacob apprenant par une révélation de Dieu que le lieu où il se trouvait, Éphrata, serait un jour celui de la naissance du Messie, changea le nom d’Éphrata en celui de Bethléem qui, vous le savez, signifie la maison du pain. Il prédit par conséquent que le Messie qui devait y naître, serait la nourriture de nos âmes. Et Notre Seigneur réalisant les prophéties, affirme qu’Il est le Pain vivant descendu du Ciel.

Dans la Séquence du Lauda Sion, saint Thomas d’Aquin fait ressortir ces préfigurations de la sainte Eucharistie. Nous venons en effet de chanter : Quand Isaac était immolé, quand l’agneau pascal était immolé, quand la manne était donnée à nos pères.

Notre Seigneur nous a alors enseigné que la sainte Eucharistie n’était pas comme cette manne donnée dans le désert, mais que celui qui communierait, qui recevrait ce sacrement, contenant son Corps, son Sang, son Âme et sa Divinité, posséderait le germe de la vie éternelle en lui et qu’Il le ressusciterait au dernier jour. C’est tout le discours de Notre Seigneur sur le Pain de vie, au chapitre VI en saint Jean, et c’est le murmure des juifs qui a amené Notre Seigneur à toutes ces affirmations. Je suis le Pain vivant descendu du Ciel. Celui qui mange ma chair et boit mon sang possède en lui la vie éternelle et moi je le ressusciterai au dernier jour.

La sainte Eucharistie est donc à considérer comme sacrement, mes bien chers frères, mais aussi comme sacrifice et communion. C’est ce que nous regardons déjà depuis plusieurs années, lors du Jeudi-Saint.

La sainte Eucharistie est donc le mysterium fidei, le mystère de notre foi et le test de notre foi. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, dans les réformes liturgiques, ces deux mots : mysterium fidei, ont précisément été retirés des paroles de la consécration. Il faut relire comment, dans La documentation catholique, ce retrait a été annoncé ! L’annonce est vraiment laconique, alors que ces deux mots qui nous viennent des Apôtres, sont là pour préciser que c’est par ces paroles de la consécration que s’opère la transsubstantiation, que repose donc toute notre foi en la présence réelle de Notre Seigneur.

Cette foi en la sainte Eucharistie est par conséquent le test de notre foi, et c’est à cela que l’on reconnaît les véritables catholiques. Comment nos contemporains, mes bien chers frères, finissent-ils en effet par parler de la sainte Eucharistie, de la communion, de la messe ? Avec toutes ces réformes, et depuis la communion dans la main, pratique tant désirée de la Franc-Maçonnerie, nos contemporains parlent « de prendre l’hostie », et la messe est devenue le mémorial du dernier repas du Christ ; la communion est devenue signe de partage. Voilà ce que nous entendons de la part de ceux qui ont suivis toutes ces réformes, et de la part de ceux qui n’ont jamais eu malheureusement le véritable enseignement, ainsi que la pratique religieuse évidemment, sur la sainte Eucharistie, le saint sacrifice de la messe et la communion.

Aussi, puisque je vous ai déjà plusieurs fois cité les principaux passages de l’ouvrage de l’abbé Buathier qui traite de ces trois aspects de la sainte eucharistie en se référant comme il se doit au Concile de Trente, je reprends quelques instants cet enseignement qui souligne parfaitement ce que toute l’Église croit, ce que le fidèle catholique croit, ce que nous croyons et affirmons.

Comme pour tous les mystères de notre sainte religion, les raisonnements de notre esprit ne peuvent évidemment pas totalement expliquer ce mystère de la transsubstantiation. Mais c’est précisément la foi qui nous y soumet, qui fait que nous croyons que Notre Seigneur Jésus-Christ est réellement présent, substantiellement présent. Sur l’autel, par conséquent, il y a bien conversion totale du pain au Corps de Notre Seigneur, et du vin au Sang de Notre Seigneur. Bossuet dit qu’ « iI faut croire en Jésus-Christ qui donne sa chair à manger, comme il faut croire à Jésus-Christ descendu du ciel et revêtu de cette chair ». C’est du reste ce que saint Thomas d’Aquin rappelle dans la Séquence : « Ce que tu ne comprends pas, ce que tu ne vois pas, une foi courageuse l’appuie, sans s’arrêter à l’ordre naturel ».

Et ce que Notre Seigneur a voulu par cette conversion, par ce miracle de la transsubstantiation, est double. Il a voulu être immolé et puis se donner en nourriture à nos âmes, afin que nous puissions aussi nous unir plus étroitement à Lui.

Il a voulu être immolé en se faisant sacrement et en acceptant le mode, les conditions et les conséquences de l’existence sacramentelle. L’Eucharistie est donc un sacrifice car Notre Seigneur est présent en victime avant d’être nourriture. Et quoique Notre Seigneur reste glorieux, il est véritablement immolé. « Oui, dit le concile de Trente, il s’immole d’une manière non sanglante ce même Christ qui s’est offert une fois d’une manière sanglante sur l’autel du calvaire ».

Ainsi, comme l’expliquent les cardinaux De Lugo et Franzelin, cités par l’abbé Buathier, ce que le Concile de Trente affirmait déjà par les termes de « sacrifice propre », Notre Seigneur Jésus-Christ est réellement immolé par cela seul qu’il se fait sacrement et qu’il accepte le mode, les conditions et les conséquences de l’existence sacramentelle. Le Concile de Trente affirmait cela contre l’hérésie protestante. La Messe est un véritable sacrifice, car les Pères de ce saint Concile savaient bien qu’un pareil état suffirait à faire de la Messe un sacrifice véritable.

L’Eucharistie est donc un sacrifice, ce que les réformes liturgiques et les différentes pratiques conciliaires ont réussi à faire oublier, et elle est aussi, en tant que sacrement, nourriture de nos âmes. C’est la raison pour laquelle il nous faut encore une fois, mes bien chers frères, regarder les effets de la réception de la sainte Eucharistie. Notre catéchisme nous dit que l’Eucharistie nous unit étroitement à Notre Seigneur Jésus-Christ, l’auteur de la grâce, qu’elle augmente la vie de la grâce, qu’elle affaiblit les mauvais penchants, nos passions, et puis que la réception de la sainte Eucharistie est un gage de la vie éternelle ainsi qu’un ferment d’union des fidèles à Notre Seigneur.

Tous ces effets doivent nous empêcher de tomber dans la routine de la réception de la sainte Eucharistie, et doivent au contraire nous permettre d’augmenter dans notre union spirituelle à Notre Seigneur ainsi que dans notre charité envers Lui et envers le prochain.

Et cette communion à Notre Seigneur, cette union sacramentelle par conséquent, Notre Seigneur a voulu qu’elle se fasse à l’aide de la matière du sacrement de l’Eucharistie, c’est-à-dire qu’en prenant du pain et du vin, Notre Seigneur a voulu signifier qu’il opère dans nos âmes tous les effets que produisent ces aliments dans le corps. Il y a donc cette restauration de l’âme qui est remplie de grâce, et puis cette restauration du corps qui reçoit ainsi le gage de sa gloire future.

C’est pourquoi, par sa présence et par la vertu de ce Sacrement, Notre Seigneur soutient, conserve, augmente en nous la vie spirituelle, nous fortifie, réjouit notre cœur, de même qu’Il modère la concupiscence. C’est le grand moyen, sans négliger la prière et la fuite des occasions de pécher, d’apaiser les passions, car l’un des effets de la communion, c’est précisément d’affaiblir les mauvais penchants.

Et puis comme notre catéchisme l’énumère, un autre effet de la réception de la sainte Eucharistie, c’est de nous être un gage, c’est-à-dire une promesse de la vie éternelle. Notre Seigneur le dit : « Celui qui mange ma Chair et boit mon Sang, possède en lui la vie éternelle, et Moi je le ressusciterai au dernier jour ».

Enfin, le dernier effet de la communion, c’est que, comme le pain est fait de plusieurs grains de froment, moulus et pétris ensemble ; et le vin de plusieurs grains de raisin foulés dans le pressoir, celui qui communie doit non seulement être uni à Notre Seigneur, mais être unis à quelques autres fidèles. C’est pour cette raison qu’il est appelé communion, c’est-à-dire union mutuelle de plusieurs entre eux avec Notre Seigneur Jésus-Christ. Saint Augustin appelait l’Eucharistie le Sacrement de la piété, le signe de l’unité, le lien de la charité. C’est lui qui parle des espèces du sacrement en tant que formé d’éléments multiples qui se sont fusionnés dans un composé harmonieux, de même que l’Église est un tout formé d’une multitude de membres qui ne doivent être qu’un seul corps et qu’une seule âme.

Alors, n’oublions pas, mes bien chers frères, que la Messe et que la réception de ce Sacrement, a ce but de nous unir à Notre Seigneur et d’être unis entre nous et que nous devons avoir ce désir d’être des victimes avec Lui. Saint Thomas après saint Augustin enseigne que le sacrifice extérieur est le signe du sacrifice intérieur par lequel chacun doit s’offrir lui-même à Dieu.

C’est la raison pour laquelle à la messe, l’on doit veiller au recueillement, à ce qu’il y ait toutes les conditions pour permettre cette oblation de soi-même. Et puis « communier c’est se nourrir de la croix », disaient les Pères de l’Église. C’est donc la communion qui donne son achèvement suprême au sacrifice.

C’est ainsi, mes bien chers frères, que l’Église s’est bâtie et s’est développée. Elle est sortie du côté de Notre Seigneur ouvert par la lance, ce qui va nous être rappelé par la Fête du Sacré-Cœur et elle a grandit et s’est donc fortifiée par le saint Sacrifice de la Messe ; les ennemis du Christ le savent bien et c’est pourquoi ils ont porté leurs atteintes pour invalider la messe et les sacrements. Et en tout premier lieu l’épiscopat, puisque c’est de l’épiscopat que dépend le sacerdoce.

Aussi, puisque vous bénéficiez ici de ces véritables sacrements, du saint sacrifice de la Messe, et puisque vous venez de réentendre ces considérations sur la sainte Eucharistie, mystère de notre foi, test de notre foi, ainsi que le rappel des effets de la réception de cet admirable Sacrement, puissiez-vous vous unir plus étroitement à Notre Seigneur et Lui manifester tous les honneurs que l’Église nous recommande aujourd’hui dans cet admirable Sacrement.

Puissions-nous également manifester à la très sainte Vierge Marie, toute notre reconnaissance, ce que nous ferons tout particulièrement cet après-midi, devant le Saint-Sacrement, car c’est bien grâce à Notre-Dame que nous avons Notre Seigneur Jésus-Christ, réellement présent dans la sainte Eucharistie.

Ainsi soit-il.

Abbé Michel Marchiset

 

Fidem servavi

L’enseignement hebdomadaire pour le maintien de la foi

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Dans l’Église en ordre, la Fête Dieu était célébrée avec ferveur par les paroissiens de toute les contrées jusqu’au moindre village.