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Sont-ils tous devenus des fidèles de sainte Pétoche ?
Le Catéchisme de la « Crise dans la Fraternité » !
Par un prêtre du District de France de la FSSPX
Sont-ils tous devenus des fidèles de sainte Pétoche ?
Incroyable mais vrai ! Après le Catéchisme de l’Église Catholique, voici le Catéchisme de la « Crise dans la Fraternité » !
C’est un très lourd pavé de pas moins de 94 articles, chacun de ceux-ci étant sensés répondre à une question bien précise, question posée en interne par un prêtre qui joue le rôle de « journaliste intervieweur ».
Nous verrons, pour chaque article de ce « catéchisme » si la réponse donnée est conforme aux « canons fraternels » et en quoi, elle peut en différer éventuellement et donner lieu à plusieurs interprétations.
Étant donné le nombre impressionnant de questions et de réponses, nous vous livrons le texte intégral de ce “catéchisme”, avec quelques commentaires en rouge. Courage ! Le plaisir vient en lisant !
I
1) Y-a-t-il vraiment eu une crise ?
Oui. Mgr Fellay parle d’une « épreuve très grande dans la Fraternité », « une épreuve majeure » (Écône, 7-9-2012) « Une épreuve douloureuse » avec « des problèmes graves » (Cor unum, nov. 2012) « La plus grande que nous ayons jamais eue. » (Écône, 1-11-2012)
2) Pourquoi parler de ces problèmes en public ?
Pour la simple raison qu’il ne faut « jamais dire que ces discussions théologiques sont une affaire de spécialistes et ne nous regardent pas. Il faut insister pour démontrer que c’est tout le contraire : parce qu’elles touchent à la foi, ces questions nous regardent tous éminemment, clercs et laïcs. Nous devons donc nous donner du mal pour en comprendre et pour en faire comprendre les enjeux. » (Abbé de Cacqueray, Suresnes, 31-12-2008)
3) Pourquoi traiter de ces problèmes sous forme de catéchisme ?
Parce que, comme le disait Mgr Fellay, « conscient de la nécessité vitale pour les âmes de prêcher à temps et à contre temps les vérités de la foi, l’Église catholique a toujours veillé à rendre accessible à ses enfants l’enseignement des vérités éternelles… Puissent les pages de ce Catéchisme éclairer les âmes de bonne volonté… » (Préface au catéchisme de la doctrine chrétienne)
4) En quoi a consisté la crise dans la Fraternité ?
« Il y a eu une contestation de l’autorité, une contestation radicale car elle l’accusait de ne plus conduire la Fraternité vers sa fin. » (Mgr Fellay Cor unum, nov. 2012)
5) Mais cette épreuve n’a-t-elle pas été surmonté depuis le Chapitre de juillet 2012 ?
Non. « Il y a une méfiance envers l’autorité. » (Écône, 7-9-2012).
6) Pourquoi la guérison ne s’est-elle pas faite ?
Parce que, comme Mgr Fellay l’a reconnu lui-même : « Je suis bien conscient que cela ne se fait pas en un jour et que cela ne sert à rien de dire : ‘‘faites confiance’’. C’est après les faits, par les actes, que petit à petit cela pourra revenir. » (Écône, 7-9-2012).
7) N’y a-t-il pas eu d’actes marquants posés par Menzingen depuis ?
Si bien sûr ! L’exclusion de Mgr Williamson.
8) Mais est-ce suffisant pour conclure que la crise perdure ? Il faudrait prouver que, outre les défaillances disciplinaires, Menzingen continue son errance doctrinale.
C’est justement ce que nous comptons faire : expliquer en quoi et pourquoi Menzingen continue de faire fausse route.
9) Pourquoi à Menzingen ferait-on fausse route ?
Parce que les autorités de la Fraternité refusent de lever l’ambiguïté qu’elles ont créée !
10) Quelle est cette ambiguïté ?
Elle est double et concerne l’imposture de deux actes posés par Benoît XVI qui ne favorisent la Tradition que matériellement et que Mgr Fellay présente comme des actes qui seraient formellement en faveur de la Tradition.
11) Que veulent dire ces mots barbares ?
Quand vous disposez de ciment, de sable et de gravier, vous avez matériellement une maison mais pas formellement. La différence est de taille.
II
12) Quel est le premier acte posé par Benoît XVI qui pose un problème ?
Il s’agit du Motu Proprio de Benoît XVI sur l’usage de la Liturgie romaine antérieure à la réforme de 1970. Mgr Fellay prétend que « par le Motu Proprio Summorum Pontificum, le pape Benoît XVI a rétabli dans ses droits la messe tridentine, affirmant avec clarté que le Missel Romain promulgué par Saint Pie V n’a jamais été abrogé. » (Menzingen, 7-7-2007)
13) Où est l’ambiguïté ?
Le Motu Proprio dit en réalité que la Messe Traditionnelle n’a jamais été abrogée en tant que forme extraordinaire mais qu’elle a été abrogée en tant que forme ordinaire. Par cet acte, Benoît XVI fait perdre au rite romain de la Sainte Messe, de jure, sa condition d’unique forme ordinaire et officielle et la relègue à la condition de « forme extraordinaire », après l’avoir humiliée en comparant sa sainteté à celle du « rite bâtard ». Malgré ces faits, il n’existe aucun document officiel de Menzingen condamnant ce concubinage liturgique.
14) Mais cela c’est votre façon de voir.
Non, cela a été aussi vu et dit aussi par l’abbé de Cacqueray dans la Lettre aux Amis et Bienfaiteurs 2009. Le Motu Proprio, est-il dit, ne « correspondait et répondait » que « dans sa matérialité, au premier préalable suggéré par la Fraternité. » (Suresnes, 31-12-2008).
De plus, Mgr Lefebvre, après avoir réalisé son erreur lors de l’accord avec Rome en mai 1988, nous avait bien mis en garde après les sacres : « Vous voyez bien qu’il voulait nous ramener à l’Eglise conciliaire… ils veulent nous imposer ces nouveautés pour en finir avec la Tradition. Ils n’accordent rien par estime de la liturgie traditionnelle, mais simplement pour tromper ceux à qui ils le donnent et diminuer notre résistance, enfoncer un coin dans le bloc traditionnel pour le détruire. C’est leur politique, leur tactique… » (Écône, 9-9-1988)
15) Que devait donc répondre Mgr Fellay ?
Ce que la Fraternité avait répondu en son temps face à une action similaire de Rome (indult du 3-10-1984). Le Supérieur Général de la Fraternité Saint Pie X rappelait que cet indult était « ruineux pour la métaphysique du droit ». Il ne pouvait s’agir là que d’un « argument ad hominem » car « ses conditions sont inacceptables ». Le « catholique ne peut, s’il a le sens de l’Église, considérer l’indult comme le fondement véritable de sa requête ». (Cor unum, juin 1985)
16) Donc, au sens strict, le premier préalable de la Fraternité n’avait pas été atteint.
En effet, la déclaration du Chapitre de 2006 parlait de « la nécessité des deux préalables » dans les « échanges avec Rome ». Une note rappelait le premier : « La liberté entière et sans conditions pour la Messe tridentine. » Or la libération de la messe outre l’imposture déjà vue, n’était pas sans condition. L’article 2 du Motu proprio donnait cette liberté sans « aucune autorisation, ni du Siège apostolique ni de son Ordinaire » seulement pour les « Messes célébrées sans peuple ».
17) On aurait donc dû ne pas aller plus loin dans les contacts romains ?
Pour respecter le plan établi par le Chapitre de 2006 : Oui. Pourtant Mgr Fellay fera le contraire puisqu’il écrivait, après avoir rappelé « l’approche hégélienne de Benoît XVI selon laquelle le changement, qui était nécessaire, ne peut cependant pas être en rupture avec le passé » : « Par rapport à Rome, ne sachant trop comment et quand les choses peuvent évoluer, nous préférons préparer le terrain des discussions par un groupe ad hoc et ne pas nous laisser prendre par surprise, si surprise il y a. » (Cor unum, 16-7-2007)
III
18) Quel est le deuxième acte posé par Benoît XVI qui pose un problème ?
Il s’agit du Décret de la levée de l’excommunication latæ sententiæ des évêques de la Fraternité, (21-1-2009) qui lui non plus ne correspondait pas au deuxième préalable émis par le Chapitre de 2006, à savoir : « le retrait du décret d’excommunication des quatre évêques de la Fraternité ».
Car, comme en 1988, « pour Rome le but des colloques est la réconciliation, comme le dit le cardinal Gagnon, c’est-à-dire le retour de la brebis égarée dans la bergerie. Quand nous pensons à l’histoire des relations de Rome avec les traditionalistes de 1965 à nos jours, nous sommes bien obligés de constater que c’est une persécution sans répit et cruelle pour nous obliger à la soumission au Concile. La Rome actuelle conciliaire et moderniste ne pourra jamais tolérer l’existence d’un vigoureux rameau de l’Église catholique qui la condamne par sa vitalité. » (Mgr Lefebvre, Écône, 19-6-1988)
19) Mais « retrait » ou « levée » peu importe, non ?
« La Fraternité se refuse à demander “une levée des sanctions”. Elle cherche à obtenir “le retrait du décret des excommunications” et il n’échappe à personne que les termes qu’elle a employés pour traduire sa requête l’ont été à dessein. Elle veut que soit bien manifestée sa conviction de la nullité des sanctions. » (Abbé de Cacqueray, Suresnes, 31-12-2008)
20) Mais le résultat est là et, malgré tout, il est positif !
« S’il s’agit réellement du retrait du décret – et non pas d’une levée des excommunications – il sera alors le commencement de la réparation de l’injustice inouïe que l’on sait et nous pourrons nous en réjouir. Si, en revanche, il s’agissait d’une “levée des excommunications”, les choses seraient tout autres. Il ne correspondrait pas à notre deuxième préalable et ne laverait nullement nos évêques du mauvais procès qui leur a été fait. Laissant alors accroire que les peines prononcées n’étaient pas nulles et qu’elles étaient peut-être même méritées, n’en résulterait-il pas, dans un certain sens au moins, un nouveau mal plus profond ? Rome aurait alors enlevé, avec une apparence miséricordieuse, des sanctions qui se trouveraient, par le même acte, confirmées comme ayant été validement, voire légitimement portées. » (Abbé de Cacqueray, Suresnes, 31-12-2008)
21) Comment Mgr Fellay a-t-il réagi en public à la levée des excommunications ?
Il a exprimé sa « gratitude filiale au Saint Père pour cet acte qui, au delà de la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X, sera un bienfait pour toute l’Église… Outre notre reconnaissance envers le Saint Père, et envers tous ceux qui l’ont aidé à poser cet acte courageux, nous sommes heureux que le décret du 21 janvier envisage comme « nécessaires » des entretiens avec le Saint-Siège… Dans ce nouveau climat, nous avons la ferme espérance d’arriver bientôt à la reconnaissance des droits de la Tradition catholique. » (Menzingen, 24-1-2009)
22) Ce communiqué a-t-il été contesté à l’époque ?
Oui, lors d’une réunion de prieurs, l’un d’entre eux a fait remarquer que ce communiqué était mensonger, trompait nos fidèles et qu’il fallait clarifier les choses. Il prenait cette image : « Quand je commande un gâteau aux poires et qu’on me livre un gâteau aux pommes, je n’ai pas le droit de dire que j’ai obtenu ce que j’avais demandé ».
23) Mgr Fellay a-t-il publiquement rectifié sa prise de position ?
Non. Le prieur fut l’année suivante muté et nommé vicaire dans un nouveau poste. Entre temps, Mgr Fellay écrivait dans le bulletin interne de la Société : « au moment même où je remis au Cardinal le bouquet pour le pape Benoît XVI, je reçus de ses mains le décret signé du cardinal Re et daté du 21 janvier. Comment ne pas y voir la main de Notre Dame ? Je vous avoue en être encore aujourd’hui stupéfait. Cela dépasse les attentes humaines, même si le décret parle de remettre les excommunications et non d’annuler celui de 1988, même si aussi le texte arrange les choses de manière à ne pas faire perdre la face au Saint-Siège. L’essentiel réside dans le fait que les excommunications – que nous avons toujours contestées – n’existent plus et que le chemin préconisé par nous des entretiens sur le fond (doctrine, foi, etc.) est reconnu comme nécessaire. Dans les circonstances actuelles, il me semble illusoire d’attendre davantage des autorités officielles. » (Cor unum, 8-2-2009)
24) N’est pas en effet l’essentiel ?
Non, car « l’essentiel réside dans le fait que les excommunications n’existent plus » revient à dire qu’on se contente d’une chose matériellement alors qu’on la voulait formellement.
25) Donc malgré ces « même si », Mgr Fellay considérait le deuxième préalable atteint.
Oui. Non seulement il allait enclencher les discussions romaines, mais il parlait déjà aux membres d’une « situation canonique, quand elle sera possible » où « il faudra nécessairement tout un système de protection, comme l’envisageait si sagement Monseigneur Lefebvre, avec au sommet une commission de défense de la Tradition à Rome. » (Cor unum, 8-2-2009)
IV
26) On allait donc partir dans les discussions romaines sur des bases fausses.
Tout à fait, car « nous n’avons pas la même façon de concevoir la réconciliation. Le cardinal Ratzinger la voit dans le sens de nous réduire, de nous ramener à Vatican II. Nous, nous la voyons comme un retour de Rome à la Tradition. On ne s’entend pas. C’est un dialogue de sourds. » (Mgr Lefebvre, Fideliter sept.-oct. 1988)
27) Mais on n’est plus à l’époque de Jean-Paul II.
« La pensée de Benoît XVI est-elle meilleure que celle de Jean-Paul II ? Il suffit de lire l’étude de l’un de nous trois sur La Foi au Péril de la Raison pour se rendre compte que la pensée du Pape actuel est également imprégnée de subjectivisme. C’est toute la fantaisie subjective de l’homme à la place de la réalité objective de Dieu. C’est toute la religion catholique soumise au monde moderne. » (Mgrs Williamson, Tissier de Mallerais, de Galarreta, 7-4-2012)
28) Pourtant même si les préalables n’ont pas été strictement atteints, médiatiquement et psychologiquement, ils ont montré que Benoît XVI était vraiment bienveillant envers la Fraternité et sa doctrine.
« En tant que subjectiviste il peut bien l’être, parce que les libéraux subjectivistes peuvent tolérer même la vérité, mais pas si elle refuse de tolérer l’erreur. Il nous accepterait dans le cadre du pluralisme relativiste et dialectique, à condition de rester dans la « pleine communion », par rapport à l’autorité et envers les autres « réalités ecclésiales ». Voilà pourquoi un accord même purement pratique ferait nécessairement taire progressivement, de la part de la Fraternité, toute critique du Concile ou de la nouvelle messe. En cessant d’attaquer ces victoires les plus importantes de toutes de la Révolution, la pauvre Fraternité cesserait nécessairement de s’opposer à l’apostasie universelle de notre lamentable époque et elle s’enliserait elle-même. » (Mgrs Williamson, Tissier de Mallerais, de Galarreta, 7-4-2012)
29) Mais quand Rome nous appelle pour discuter, on y court, Non ?
Non ! On ne se précipite pas : « Je poserai mes conditions à une reprise éventuelle des colloques avec Rome » Mgr Lefebvre (Fideliter sept.-oct. 1988). Remarquez bien que ces conditions sont posées pour reprendre les discussions pas pour signer un accord !
30) Quelles étaient ces conditions à une reprise éventuelle des colloques avec Rome si sagement envisagées par Monseigneur Lefebvre ?
« À ce moment-là, c’est moi qui poserai les conditions. Je n’accepterai plus d’être dans la situation où nous nous sommes trouvés lors des colloques. C’est fini ! Je poserai la question au plan doctrinal : « Est-ce que vous êtes d’accord avec les grandes encycliques de tous les papes qui vous ont précédés ? Est-ce que vous êtes d’accord avec Quanta Cura de Pie IX, Immortale Dei, Libertas de Léon XIII, Pascendi de Pie X, Quas Primas de Pie XI, Humani generis de Pie XII ? Est-ce que vous êtes en pleine communion avec ces papes et avec leurs affirmations ?
Est-ce que vous acceptez encore le serment antimoderniste ? Est-ce que vous êtes pour le règne social de Notre Seigneur Jésus-Christ ? Si vous n’acceptez pas la doctrine de vos prédécesseurs, il est inutile de parler. Tant que vous n’aurez pas accepté de réformer le concile, en considérant la doctrine de ces papes qui vous ont précédés, il n’y a pas de dialogue possible. C’est inutile ». Les positions seraient ainsi plus claires. » (Mgr Lefebvre, Fideliter sept.-oct. 1988)
On s’est cru plus fort que notre fondateur, et aujourd’hui les choses ne sont pas claires.
31) Le travail de nos théologiens aurait-il manqué de clarté ?
Absolument pas. « De notre côté, nos experts ont bien montré l’opposition entre l’enseignement de l’Église pérenne et l’enseignement du Concile Vatican II avec ses suites. » (Mgr Fellay, Cor unum mars 2012)
32) Quel fut le résultat de ces discussions ?
« Les discussions ont manifesté un désaccord profond sur presque tous les points abordés. » (Mgr Fellay, Cor unum mars 2012)
33) Pourquoi alors cette « proposition de la Congrégation romaine de reconnaître la Fraternité par un statut juridique de prélature personnelle à la condition de signer un texte ambigu ? » (Mgr Fellay, Cor unum mars 2012)
Les discussions romaines ont manifestés « qu’ils ne sont pas prêt à renoncer au Concile Vatican II » et ils veulent « nous y ramener » cependant le retour de la Fraternité pourrait « être utile » à l’Eglise conciliaire « pour cautionner le renouveau de la réforme avec la continuité. » (Mgr de Galarreta, Albano, 7-10-2011)
34) Mais Mgr Fellay était-il conscient de cela ?
Oui. « Nous avons donc reçu une proposition qui tentait de nous faire entrer dans le système de l’herméneutique de la continuité. » (Mgr Fellay, Cor unum mars 2012) Et dans le même document, il dit être surpris de cette proposition de Rome.
35) Surpris ou pas, que décide-t-il ?
D’abord de réunir les supérieurs de la Fraternité (sauf Mgr Williamson) à Albano pour prendre conseil (oct. 2011).
36) Que lui a-t-on dit pendant cette réunion ?
Les offres de Rome sont « confuses, équivoques, fausses et mauvaises pour l’essentiel. » « Leur préambule doctrinal » est « pire que le protocole de 1988 en particulier par rapport au Concile et au magistère post-conciliaire. » « Étant données les circonstances, il est certain qu’à la fin, après de longs palabres, nous n’arriverons à absolument rien. » Continuer les contacts va « nécessairement engendrer des maux pour le bien commun que nous possédons, pour la Fraternité et pour la famille de la Tradition. » (Mgr de Galarreta, Albano, 7-10-2011)
37) A-t-il suivi ces conseils ?
Non.
38) Mgr Fellay a donc manqué gravement à la prudence ?
Oui, mais ce ne fut pas la seule faute. Car pour cela, il a fallu aller contre les volontés du Chapitre de 2006. Il y a donc eu, en plus d’une imprudence folle, une désobéissance grave.
39) C’est-à-dire ?
En mars 2012, le Supérieur général écrivait à tous les membres de la Fraternité ceci :
« Les quelques actes posés par Benoît XVI ad intra qui touchent la liturgie, la discipline, la morale sont donc importants, même si leur application laisse encore à désirer… De jeunes évêques nous manifestent clairement leur sympathie… C’est peut-être à Rome que ces choses sont le plus manifestes ! Nous avons maintenant des contacts amicaux dans les dicastères les plus importants, également dans l’entourage du Pape ! »
Mgr Fellay pense assister à « la restauration de l’Église. Même si le retour d’un “Julien l’apostat” n’est pas à exclure, je ne crois pas que le mouvement puisse être arrêté. Si cela est vrai, et j’en suis persuadé, cela réclame de nous un nouveau positionnement par rapport à l’Église officielle. C’est dans ce contexte qu’il convient de se poser la question d’une reconnaissance de la Fraternité par l’Église officielle. Il s’agit d’un regard surnaturel sur l’Église et le fait qu’elle reste dans les mains de Notre Seigneur Jésus-Christ, même défigurée par ses ennemis. Nos nouveaux amis à Rome affirment que l’impact d’une telle reconnaissance serait extrêmement puissant sur toute l’Église, comme une confirmation de l’importance de la Tradition pour l’Église. Cependant, une telle réalisation concrète requiert deux points absolument nécessaires pour assurer notre survie : le premier est qu’il ne soit pas demandé à la FSSPX des concessions qui touchent la foi et ce qui en découle (liturgie, sacrements, morale, discipline). Le deuxième, qu’une réelle liberté et autonomie d’action soit concédée à la Fraternité, et qu’elle lui permette de vivre et de se développer concrètement. Ce sont les circonstances concrètes qui montreront quand le temps sera venu de « faire le pas » vers l’Église officielle. Aujourd’hui, malgré l’approche romaine du 14 septembre et à cause des conditions apposées, cela semble encore impossible. Quand le Bon Dieu voudra, ce temps viendra. Nous ne pouvons pas non plus exclure, parce que le Pape semble mettre tout son poids dans cette affaire, qu’elle connaisse un dénouement subit. » (Cor unum)
40) Comment a-t-il pu justifier un tel changement de direction ?
En méprisant toutes les mises en garde amicales et en annulant les décisions du Chapitre de 2006 qui le liaient.
41) À quoi pensez-vous par mise garde amicale ?
À celle-ci en particulier : « Aller dans le sens d’un accord pratique serait renier notre parole et nos engagements devant nos prêtres, nos fidèles, Rome et devant tout le monde. Une telle démarche manifesterait une grave faiblesse diplomatique de la part de la Fraternité, et à vrai dire, plus que diplomatique. Il serait un manque de cohérence, de droiture et de fermeté, qui auraient comme effet la perte de crédibilité et de l’autorité morale dont nous jouissons. Le simple fait de nous engager dans cette voie engendrera chez nous méfiance et division. (c’est fait !)
« Beaucoup de supérieurs et de prêtres auront un problème de conscience et s’y opposeront.
« L’autorité et le principe même de l’autorité seront remis en question et minés. En conséquence, ce n’est pas le moment de changer la décision du Chapitre de 2006 (pas d’accord pratique sans solution de la question doctrinale). » (Mgr de Galarreta, Albano, 7-10- 2011)
42) Que disait cette décision du Chapitre de 2006 ?
« Les contacts que la Fraternité entretient épisodiquement avec les autorités romaines ont pour seul but de les aider à se réapproprier la Tradition que l’Église ne peut renier sans perdre son identité, et non la recherche d’un avantage pour elle-même, ou d’arriver à un impossible “accord” purement pratique. Le jour où la Tradition retrouvera tous ses droits, le problème de la réconciliation n’aura plus de raison d’être et l’Église retrouvera une nouvelle jeunesse. » (Cor unum, oct. 2006)
43) Que pensait Mgr Fellay des conditions du Chapitre de 2006 ?
« Le chapitre de 2006 donnait une ligne, on peut dire claire, mais j’ose dire trop abstraite. Elle est claire, on dit : les discussions avec Rome c’est pour les aider à retrouver la Tradition, on ne cherche pas dans ses discussions d’accord pratique. Quand Rome sera revenue, ce ne sera plus un problème. Comment est-ce qu’on le juge ? Jusqu’où ça va ? Est-ce total ou partiel ? Sur quels points ? » (Écône, 7-9-2012)
44) Qu’a-t-il fait de ces décisions claires ?
Il les a mis officiellement à la poubelle en mars 2012 dans le Cor unum.
45) Comment cela ?
Par un sophisme.
46) Lequel ?
Celui-ci : la prétendue « nouvelle situation » exige une nouvelle « direction » ; la décision du Chapitre de 2006 n’est pas un « principe », mais « une ligne de conduite qui doit régler notre action concrète ».
« Nous sommes ici face à un raisonnement dont la majeure est l’affirmation du principe de la primauté de la foi afin de rester catholique. La mineure est un constat historique sur la situation présente de l’Église, et la conclusion pratique est inspirée par la vertu de prudence qui règle l’agir humain : pas de recherche d’accord au détriment de la foi. En 2006, les hérésies continuent à fuser, les autorités mêmes propagent l’esprit moderne et moderniste de Vatican II et l’imposent à tous comme un rouleau compresseur (c’est la mineure). Impossible, avant qu’elles ne se soient converties, d’arriver à un accord pratique ; nous serions écrasés, mis en pièces, détruits ou soumis à des pressions si fortes que nous ne pourrions pas résister (c’est la conclusion). Si la mineure changeait, c’est-à-dire s’il y avait un changement dans la situation de l’Église par rapport à la Tradition, cela pourrait nécessiter une modification correspondante de la conclusion sans que pour autant nos principes aient changé en quoi que ce soit ! Comme la divine Providence s’exprime à travers la réalité des faits, pour connaître sa volonté, nous devons suivre attentivement la réalité de l’Église, observer, scruter ce qui s’y passe. Or, il ne fait aucun doute que depuis 2006, nous assistons à un développement dans l’Église, développement important et fort intéressant, quoique peu visible. » (Mgr Fellay, Cor unum mars 2012)
47) Où est l’erreur de ce raisonnement ?
Dans un aveuglement qui refuse de voir la réalité comme elle est : les autorités propagent toujours, en 2012, l’esprit moderne et moderniste de Vatican II !
Pour le cardinal Ratzinger, « il n’y a pas de Tradition. Il n’y a pas de dépôt à transmettre.
La Tradition dans l’Église c’est ce que dit le pape aujourd’hui. Vous devez vous soumettre à ce que le pape et les évêques disent aujourd’hui. Pour eux voilà la Tradition, la fameuse Tradition vivante, seul motif de notre condamnation. …C’est la tyrannie de l’autorité. » (Là l’hôpital se fout de la charité !) (Mgr Lefebvre cité par Mgr de Galarreta, Albano, 7-10-2011)
48) Face à cet aveuglement, y a-t-il eu des réactions ou des oppositions ?
Oui, et de très bonne qualité. Comme l’avait prédit Mgr de Galarreta, « beaucoup de supérieurs et de prêtres » ont eu « un problème de conscience » et se sont « opposés ». Mais elles furent peu nombreuses en quantité, car « ne voit-on pas déjà dans la Fraternité des symptômes de cet amoindrissement dans la confession de la Foi ? » (Mgrs Williamson, Tissier de Mallerais, de Galarreta, 7-4-2012)
V
49) Mgr Fellay n’a-t-il pas été induit en erreur par « la contradiction qui règne à Rome » (Mgr Fellay, Dici 264) ?
Rome a toujours utilisé le même langage, erroné, mais clair et précis. En revanche, le Supérieur Général tout au long des dernières années a usé d’ambiguïté et d’imprécision dans ses communiqués officiels et ses interventions dans la presse.
50) Ne pouvait-on pas se tromper sur les intentions du pape ?
Non !
51) Pourquoi ?
Parce que le mercredi 20 avril 2005, au lendemain de son élection, Benoît XVI, devant 114 cardinaux, adresse son premier Message au monde. Il y loue le Pape Jean-Paul II, « son enseignement et son exemple » :
« À juste titre, le Pape Jean-Paul II a indiqué le Concile Vatican II comme une “boussole” selon laquelle nous pouvons nous orienter dans le vaste océan du troisième Millénaire. Par conséquent, moi aussi, tandis que je me prépare à accomplir le service qui est celui du Successeur de Pierre, je veux affirmer avec force ma très ferme volonté de poursuivre la tâche de la mise en œuvre du Concile Vatican II, sur la trace de mes Prédécesseurs et dans une fidèle continuité avec la Tradition bimillénaire de l’Église… les Documents conciliaires se révèlent particulièrement pertinents au regard des exigences nouvelles de l’Église et de l’actuelle société mondialisée. » (Osservatore Romano, 21-4-2005)
52) Que pensait Mgr Fellay de Benoît XVI au moment de son élection ?
« Très brièvement et pour résumer notre pensée en une image : si nous prenons l’allégorie de la chute libre pour qualifier le pontificat de Jean-Paul II, on peut présager que Benoît XVI essaiera d’ouvrir un parachute, dont nous ne connaissons pas encore la grandeur. L’effet du parachute est de freiner plus ou moins la chute, mais la direction reste la même, on continue à descendre. Cette situation pourrait en tromper plus d’un et faire croire que le temps de la restauration de l’Église est arrivé. À moins d’un miracle, cela n’est pas le cas. C’est bien Vatican II qui reste la norme ainsi que les grandes lignes directrices de la collégialité, de l’œcuménisme et de la liberté religieuse, l’emphase étant donnée sur l’œcuménisme avec les “plus proches” soit les orthodoxes, les anglicans et les juifs. Sur la question liturgique, il faut s’attendre à un renforcement de Ecclesia Dei et à une tentative de “réforme de la réforme.” » (Cor unum, juin 2005)
53) Et en 2012 où l’on fête les 50 ans du Concile avec des indulgences (des tartes ?) pour les fidèles qui assisteront à des conférences sur Vatican II ?
« On peut constater un changement d’attitude dans l’Église, aidé par les gestes et les actes de Benoît XVI envers la Tradition… La hiérarchie en faveur de Vatican II est en perte de vitesse… J’ai pu constater à Rome combien le discours sur les gloires de Vatican II que l’on va nous ressasser, s’il est encore dans la bouche de beaucoup, n’est cependant plus dans toutes les têtes. » (Lettre 14-4-2012)
54) Soyez honnête, il y a du vrai dans ce constat.
Un peu de vrai qui cache beaucoup de faux. Mgr Lefebvre, lui dans ces jugements, n’omettait jamais l’essentiel : les principes. Dans une interview à la Revue Jesus, le Cardinal Ratzinger déclarait que « les valeurs » de « deux siècles de culture libérale » qui « sont nées en dehors de l’Église » avaient trouvé « place dans la vision que l’Église a du monde ». Mais que le climat n’étant plus à l’optimisme des années soixante, il fallait « maintenant chercher un nouvel équilibre. » Mgr Lefebvre remarquait à ce sujet :
« C’est clair : ce sont les droits de l’homme, la liberté religieuse, l’œcuménisme. C’est satanique. Et le Cardinal dit : “c’est une chose accomplie maintenant il faut chercher un nouvel équilibre”. Il ne dit pas qu’il faut enlever ces principes et ces valeurs qui viennent de la culture libérale, mais il faut essayer de retrouver un nouvel équilibre. Ce nouvel équilibre, c’est l’équilibre de l’Opus Dei : un extérieur de traditionalisme, un extérieur de piété, un extérieur de discipline religieuse, avec les idées libérales. Pas question de lutter contre les droits de l’homme, contre l’œcuménisme et contre la liberté religieuse. Alors pour cet équilibre il faut frapper un peu la théologie de la libération, un peu les évêques français à l’occasion du catéchisme, il faut donner, à ceux qui ont vraiment la nostalgie de l’ancienne messe, une petite satisfaction, et voilà ! En définitive, ils donnent une impression de vouloir retourner à la tradition, mais ils n’en ont pas la volonté. Alors il faut bien avertir nos fidèles, de façon qu’ils ne se laissent pas tromper, qu’ils ne se laissent pas eux aussi prendre par un extérieur de réforme traditionnelle mais qui les conduirait fatalement à l’adoption du libéralisme et des idées libérales. » (Saint-Nicolas du Chardonnet, 13-12-1984)
55) Mgr Fellay dit s’être trompé sur le pape parce qu’il a été trompé à Rome.
Il peut le dire mais sans le prouver. Le pape avait mis en garde publiquement Mgr Fellay et la Fraternité :
« Il devient clair ainsi que les problèmes qui doivent être traités à présent sont de nature essentiellement doctrinale et regardent surtout l’acceptation du Concile Vatican II et du magistère post-conciliaire des Papes… On ne peut geler l’autorité magistérielle de l’Église à l’année 1962 : ceci doit être bien clair pour la Fraternité. Cependant, à certains de ceux qui se proclament comme de grands défenseurs du Concile, il doit aussi être rappelé que Vatican II renferme l’entière histoire doctrinale de l’Église. Celui qui veut obéir au Concile, doit accepter la foi professée au cours des siècles et il ne peut couper les racines dont l’arbre vit. » (Benoît XVI aux évêques, 10-3-2009).
56) Peut-être que Benoît XVI loue Vatican II par politique mais qu’au fond il n’y croit pas comme le prétendait Mgr Fellay, devant les prieurs réunis à Flavigny, à propos de la béatification de Jean-Paul II ? (13-2-2012)
Si Benoît XVI pense ce qu’il dit, c’est un moderniste. S’il ne le pense pas, c’est un hypocrite. Dans les deux cas la volonté d’un tel personnage ne vaut rien. Dans les deux cas, il est pour le moins déplacé de dire : « Pour le bien commun de la Fraternité, nous préférions de loin la solution actuelle du statu quo intermédiaire, mais manifestement, Rome ne le tolère plus. » (Mgr Fellay, lettre du 14-4-2012)
57) Vous ne voyez que ce qui nous divise et jamais ce qui nous unit. Benoît XVI condamne tout de même « l’herméneutique de la rupture » !
Vous parlez comme un néophyte qui ignore tout de la doctrine moderniste. Tout est vivant pour eux, tout est histoire. Tout est continuité historique mais pas doctrinale car, pour un moderniste, la vérité évolue avec la vie du sujet Église.
58) Mgr Fellay était peut-être mal conseillé ?
À Menzingen sûrement, mais pas dans la Fraternité. Des supérieurs majeurs, des évêques, des prêtres amis et supérieurs de congrégation ont averti Mgr Fellay. Des voix même à Rome le prévenaient de ne pas suivre le chemin qu’il prenait. Parmi eux le R.P. Ferre, secrétaire du cardinal Cañizares et d’autres. (source : Mgr de Galarreta, Albano, 7-10-2011)
59) Mais Mgr Fellay n’a fait aucune concession ou compromission avec Rome ?
Peut-être bien que oui, peut-être bien que non. Nous n’avons pas encore tous les documents. L’avenir nous le dira. En tout cas il y a cette étrange confidence de Mgr Fellay :
« L’entretien du 13 juin avec le cardinal Levada a bel et bien confirmé que le Vatican » nous a proposé « une solution canonique », sur la base de « ma lettre du 14-4-2012 » où « il fallait dire en même temps qu’on était d’accord et qu’on n’était pas d’accord ». « Cette lettre extrêmement délicate semble avoir été approuvée par le pape et par les cardinaux. » (Cor Unum été 2012)
60) Dois-je vous rappeler que Mgr Fellay n’a rien signé le 13 juin 2012 ?
« Quiconque regarde une femme avec convoitise a déjà commis l’adultère avec elle, dans son cœur. » On peut très bien commettre un adultère spirituel en pensée ou en désir sans avoir pu réaliser son forfait.
61) Mais vous jugez des intentions.
Neni ! Je lis tout simplement. Mgr Fellay reprocha aux évêques de la Fraternité leur vision « trop humaine et même fataliste » de l’Église (Lettre du 14-4-2012).
— « Il faut accepter que les gestes de ces dernières années en notre faveur sont sous la gouverne de Benoît XVI. » (Ce qui est faux comme nous l’avons vu).
— « Or ils indiquent une ligne – pas toute droite – mais clairement en faveur de la Tradition. » (Affirmation superficielle car matérielle et subjectiviste donc objectivement et formellement fausse).
— « On est en train de faire des erreurs du Concile des super hérésies, cela devient comme le mal absolu, pire que tout… Cela est grave parce que cette caricature n’est plus dans la réalité ». On se demande si Mgr Fellay a vraiment compris le combat de Mgr Lefebvre qui disait : « Les réponses romaines à nos objections tendaient à démontrer qu’il n’y avait pas de changement, mais continuité de la Tradition. Ce sont des affirmations qui sont pires que celles de la déclaration conciliaire sur la liberté religieuse. C’est le vrai mensonge officiel. Il n’y a plus moyen de s’entendre, on est dans une évolution continuelle. Il devient impossible de parler. » (Mgr Lefebvre cité par Mgr de Galarreta, Albano, 7-10-2011)
— « Elle aboutira logiquement dans le futur à un vrai schisme. » (Encore un sophisme malhonnête qui joue la corde sentimentale et non la réflexion froide. Dans une lettre qu’écrivit Mgr Lefebvre à Mgr de Galarreta en 1989 on peut lire : « Il me semble opportun d’analyser l’action du démon (lorsqu’on sert au démon un dessert sur un plateau, il se régale !!!) pour affaiblir ou réduire à néant notre œuvre. Prémonition ?! La première tentation consiste à maintenir de bons rapports avec le pape ou les évêques actuels. Évidemment il est plus normal d’être en harmonie avec les autorités que d’être en conflit avec elles. (Où l’on voit bien que Mgr se situe toujours là dans une optique de reconnaissance de Rome et de son autorité d’Église !) La Fraternité sera alors accusée d’exagérer les erreurs du Concile Vatican II, de critiquer abusivement les écrits et les actes du pape et des évêques, de s’attacher avec une rigidité excessive aux rites traditionnels et, en définitive, de présenter une tendance au sectarisme qui la conduira un jour au schisme.
Une fois mentionné le mot schisme on s’en servira comme d’un épouvantail pour faire peur aux séminaristes et à leur famille, les conduisant à abandonner la Fraternité d’autant plus facilement que les prêtres, les évêques et Rome elle-même prétendent offrir des garanties en faveur d’une certaine Tradition. »
— « Et peut-être bien que ce fait est l’un des arguments qui me pousse à ne plus tarder à répondre aux instances romaines. Au point qu’à la question cruciale entre toutes, celle de la possibilité de survivre dans les conditions d’une reconnaissance de la Fraternité par Rome, nous n’arrivons pas à la même conclusion que vous. » (On ne peut être plus clair)
62) Mais cette lettre privée n’était pas destinée à être rendue publique.
Et alors ? A-t-on le droit de blasphémer en privée si on s’abstient de le faire en public ? Une intention perverse mais privée cesse-t-elle d’être une perversion ?
63) Menzingen a dit que celui qui était responsable de cette indiscrétion avait « péché gravement ».
Nous croyons au contraire qu’il n’a fait que son devoir. Quand le chef perd la raison, il est bon que le corps s’en rende compte. Et si faute il y a eu : O felix culpa qui a révélé les pensées des cœurs.
64) Ces choses sont graves. Il faut des preuves indubitables.
Nous avons assez de paroles de Mgr Fellay qui révèlent sa pensée profonde.
65) Quelles paroles ?
À propos du « texte qu’on » lui « présenta au mois de juin », il y avait des modifications voulues personnellement par le pape (les trois conditions : Magistère, Vatican II, Messe Paul VI). « Lorsqu’on m’a remis ce document, j’ai dit : “Non je ne signe pas, la Fraternité ne signe pas.” » (Mgr Fellay, 1-11-2012. Dici 264).
66) En quoi cette défense condamne-t-elle Mgr Fellay ?
Si ces modifications ont résolu Mgr Fellay de ne pas signer, c’est que ce jour là il y avait bien quelque chose à signer. Dire : « Non je ne signe pas » sous entend qu’il y avait aussi l’autre possibilité : « Oui je signe ».
Et dans ce cas, c’est-à-dire sans la présence des modifications papales, que pouvait-il signer, au nom de la Fraternité, si ce n’est un accord pratique sans un accord doctrinal ? Et cela contre la volonté du chapitre de 2006 et sans la réunion d’un Chapitre extraordinaire.
67) Donc sans ces explicitations doctrinales rajoutées par le pape, il y aurait eu un ralliement ?
Tout l’indique ! Et plusieurs indiscrétions des Assistants généraux Pfluger et Nély le confirment.
68) Mais Mgr Fellay n’est pourtant pas un moderniste.
Évidemment. Personne n’a jamais pensé cela. Mais le Cardinal Billot enseignait que le libéral est « un incohérent, quelqu’un qui dit oui, qui dit non, qui ne sait pas exactement, qui ne s’affirme jamais d’une manière claire, qui parle toujours d’une manière ambiguë et tout cela par souci de plaire au monde. » Un penchant libéral est donc sensible à la tentation du ralliement à Rome avant qu’elle ne se convertisse. C’est là que réside le danger : dans une volonté d’accommodement, non dans une reconnaissance directe et théorique de Vatican II. Le danger est cette illusion libérale qui en pratique cherche un modus vivendi avec le système conciliaire.
69) Pourquoi Mgr Fellay et son Conseil ont-ils entretenu toutes ses ambiguïtés ? Pourquoi ont-ils été si imprudents jusqu’à la désobéissance ? Pourquoi ont-ils tenté cette politique si dangereuse et suicidaire ? C’est plus fort encore que le mystère de la Sainte Trinité !
Parce que Mgr Fellay et sa compagnie partagent dans le fond plus l’ecclésiologie de Benoît XVI que celle de Mgr Lefebvre.
VI
70) Quelle est cette ecclésiologie de Benoît XVI ?
C’est celle du Cardinal Ratzinger qui déjà en 1988 avait « insisté sur l’unique Église, celle de Vatican II. » (Mgr Lefebvre, Écône, 19-6-1988)
71) Mgr Lefebvre n’avait-il pas mis en garde contre cette fausse ecclésiologie ?
Bien sûr ! « Le Cardinal Ratzinger nous l’a rappelé je ne sais combien de fois : “ Il n’y a qu’une Église !… Il ne faut pas d’Église parallèle ! ” Alors cette Église, évidemment, c’est l’Église du Concile. Alors si on lui parle de la Tradition, le cardinal Ratzinger répond : “ Mais le Concile, c’est la Tradition aujourd’hui. Vous devez vous rallier à la Tradition de l’Église d’aujourd’hui, pas de celle qui est passée. Ralliez-vous à l’Église d’aujourd’hui ! ” et Mgr Lefebvre de commenter : “ On sentait très bien ça dans son esprit : ça mettra quelques années peut-être, mais il faudra nous ramener à l’esprit du Concile… ” » (Écône 9-6-1988)
72) Mgr Fellay pense-t-il lui aussi qu’il n’y a qu’une seule Église, une Église concrète,
Oui et il le prêche ! « Le fait d’aller à Rome ne veut pas dire qu’on est d’accord avec eux. Mais, c’est l’Église. Et c’est la vraie Église. En rejetant ce qui ne va pas, il ne faut pas tout rejeter. Cela reste l’Église une, sainte, catholique, apostolique. » (Flavigny, 2-9-2012)
Or cette vision est captieuse car Rome a perdu la foi. On ne peut donc pas parler de l’Église aujourd’hui en laissant de côté un fait de cette importance. Les faits – perte de la foi au sommet de l’Église – sont les faits, même s’ils relèvent du mystère d’iniquité.
73) Cela contredit-il vraiment la pensée de Mgr Lefebvre ?
Évidement. « L’Église visible se reconnaît aux signes qu’elle a toujours donnés pour sa visibilité : elle est une, sainte, catholique et apostolique. Je vous demande : où sont les véritables marques de l’Église ? Sont-elles davantage dans l’Église officielle (il ne s’agit pas de l’Église visible, il s’agit de l’Église officielle) ou chez nous, en ce que nous représentons, ce que nous sommes ? Il est clair que c’est nous qui gardons l’unité de la foi, qui a disparu de l’Église officielle. Ces signes ne se trouvent plus chez les autres… Ce n’est pas nous qui sortons de l’Église mais les modernistes. Quant à dire “sortir de l’Église visible”, c’est se tromper en assimilant Église officielle et Église visible. Nous appartenons bien à l’Église visible, à la société des fidèles sous l’autorité du Pape, car nous ne récusons pas l’autorité du Pape, mais ce qu’il fait… Sortir, donc, de l’Église officielle ? Dans une certaine mesure, oui, évidemment. » (Écône, 9-9-1988)
74) Mais Mgr Lefebvre allait aussi à Rome.
Certes, mais avec un but bien précis et non négociable : « J’entends dire : “Vous exagérez ! Il y a de plus en plus de bons évêques qui prient, qui ont la foi, qui sont édifiants…” Seraient-ils des saints, dès lors qu’ils admettent la fausse liberté religieuse, donc l’État laïque, le faux œcuménisme, donc l’admission de plusieurs voies de salut, la réforme liturgique, donc la négation pratique du sacrifice de la Messe, les nouveaux catéchismes avec toutes leurs erreurs et hérésies, ils contribuent officiellement à la révolution dans l’Église et à sa destruction… Une seule chose est nécessaire pour la continuation de l’Église catholique : des évêques pleinement catholiques, sans aucune compromission avec l’erreur, qui fondent des séminaires catholiques… » (Mgr Lefebvre, Itinéraire Spirituel)
75) D’où vient ce terme « d’Eglise conciliaire » ?
Ce terme vient d’une lettre de Mgr Benelli à Mgr Lefebvre (25-6-1976). Et depuis Paul VI (Consistoire du 24-5-1976) pour qui sont « hors de l’Église » ceux qui « refusent les enseignements du concile » en passant par Jean-Paul II (Sacræ Disciplinæ Leges, 25-1-1983) qui voit « dans le Code un grand effort pour traduire en langage canonique cette doctrine même de l’ecclésiologie conciliaire… qui constitue la nouveauté essentielle du Concile Vatican II, dans la continuité avec la tradition législative de l’Église », pour aboutir à Benoît XVI, il y a une parfaite, bien qu’inique, continuité.
76) Depuis combien de temps Mgr Fellay pense-t-il ainsi ?
Depuis plusieurs années. « L’identification entre l’Eglise Officielle et l’Eglise Moderniste, c’est une erreur, parce que nous parlons d’une réalité concrète. » (Mgr Fellay Flavigny, 16-2-2009)
77) Lui a-t-on fait remarquer son erreur ?
Bien sûr. Lors d’une réunion sacerdotale, un théologien et ancien professeur de séminaire demanda au Supérieur Général de lever cette ambiguïté sur l’Église : catholique ou conciliaire ? Il s’est entendu répondre : « Je suis fatigué de ces querelles de mots ».
78) Cette réponse est en effet surprenante.
Plus que surprenante ! Elle est affligeante. Quarante ans de combat théologique sur l’orthodoxie ou l’hétérodoxie des mots pour en arriver là chez un successeur de Mgr Lefebvre ! Lui qui dans une interview, un an après les sacres, confiait :
« Cette histoire d’Église visible de Dom Gérard et de M. Madiran est enfantine. C’est incroyable que l’on puisse parler d’Église visible pour l’Eglise conciliaire par opposition à l’Église catholique que nous essayons de représenter et de continuer. Je ne dis pas que nous sommes l’Église catholique. Je ne l’ai jamais dit. Mais, nous représentons vraiment l’Église catholique telle qu’elle était autrefois puisque nous continuons ce qu’elle a toujours fait… Évidemment nous sommes contre l’Eglise conciliaire qui est pratiquement schismatique, même s’ils ne l’acceptent pas. Dans la pratique c’est une Église virtuellement excommuniée, parce que c’est une Église moderniste. »
79) Voilà pourquoi Menzingen et ses organes de presse (DICI…) évitent d’user des termes tels que « Eglise conciliaire », « Eglise de Vatican II »…
Assurément. Et plus inquiétant encore, dernièrement le Chapitre de 2012 n’a voulu ni reprendre les mots de la Déclaration du 21 novembre 1974 : « Nous refusons et avons toujours refusé de suivre la Rome de tendance néo-moderniste et néo-protestante qui s’est manifestée clairement dans le concile Vatican II et après le concile dans toutes les réformes qui en sont issues » ni ceux de la lettre ouverte au cardinal Gantin : « nous n’avons jamais voulu appartenir à ce système qui se qualifie lui-même d’Eglise conciliaire, et se définit par le Novus Ordo Missae, l’œcuménisme indifférentiste et la laïcisation de toute la Société. Oui, nous n’avons aucune part, nullam partem habemus, avec le panthéon des religions d’Assise. Nous ne demandons pas mieux que d’être déclarés ex communione… »
80) Mais parler d’une nouvelle Eglise est dangereux pour la foi ?
Ce n’est pas dangereux, c’est nécessaire car c’est la réalité !
« C’est une nouvelle Eglise qui a surgi… ils sont obsédés par la fidélité à ce concile Vatican II qui pour eux est la nouvelle Eglise, c’est l’Eglise conciliaire avec ses sacrements, sa foi, son culte, enfin ses catéchismes, et tout, c’est effrayant, effrayant. On ne peut pas être soumis à ça, impossible… Alors qu’est-ce que je vais demander, je vais demander aux séminaristes de faire le serment qu’ils sont soumis à l’Eglise conciliaire ? C’est pas possible.
Non, non, c’est clair maintenant que nous avons affaire à une nouvelle Eglise, une Eglise qui a douze ans. » (Cospec 33B, 1976)
81) Aujourd’hui l’Eglise conciliaire a cinquante ans. Rien n’a changé pour le fond ?
Si, une chose a changé. Aujourd’hui Mgr Fellay, le supérieur de la Fraternité fondée par Mgr Lefebvre entend faire croire aux fidèles catholiques que cette Eglise conciliaire de cinquante ans c’est la même réalité que l’Église catholique alors que celle-là est la corruption de celle-ci.
82) Et c’est inacceptable pour vous ?
Pas pour moi. En soi. Comme c’était inacceptable pour tous ceux qui ont assisté aux sacres de 1988 et ont applaudi à l’anathème jeté par Mgr Lefebvre sur l’esprit conciliaire :
« Quelle est cette vérité pour eux ? Sinon la vérité de Vatican II, sinon la vérité de cette Eglise conciliaire, c’est clair ! Par conséquent, il est clair que pour le Vatican, la seule vérité qui existe aujourd’hui, c’est la vérité conciliaire, c’est “l’esprit du concile”, c’est l’esprit d’Assise.
Voilà la vérité d’aujourd’hui ! Et cela nous n’en voulons pour rien au monde, pour rien au monde ! (Applaudissements fournis et longs) (Mgr Lefebvre 30-6-1988)
83) Pour vous, il ne faut ménager ni Rome ni Benoît XVI ?
Pas pour moi ! Pour Mgr Lefebvre que j’approuve. Pour Mgr Lefebvre, on « abandonne pratiquement le combat de la foi » quand on cesse « d’attaquer Rome » (Fideliter cité par Mgr de Galarreta, Albano, 7-10-2011)
84) Bon, si la tête de la Fraternité n’est plus à la hauteur, au moins Rome ne tentera plus rien après l’échec subi et le refus d’un accord par la Fraternité ?
Rome a peut-être perdu une bataille mais pas la guerre. « S’ils coupent avec nous, une pause dans la tension constante que signifient les contacts pour la Fraternité, serait bienvenue et, à mes yeux, providentielle. De toutes façons, les connaissant, ils ne tarderaient pas longtemps à reparler avec nous. » (Mgr de Galarreta, Albano, 7-10-2011)
85) Est-ce vrai ?
En effet, ça n’a pas tardé. Décembre 2012, Mgr Di Noia adressait une lettre à tous les membres de la Fraternité en vue de la « réconciliation ». Pour cela, il faut « transcender les désaccords apparemment insurmontables sur l’autorité et l’interprétation du concile » pour « désirer réellement l’unité. » Il nous invitait à ne pas perdre le « zèle de notre fondateur ».
Pour cela, il faut arrêter de « corriger publiquement les autres dans l’Église » et ne pas « usurper la mission du Souverain Pontife ». Alors « le charisme authentique de la Fraternité » qui « consiste à former des prêtres » sera utile à l’Église. Il faut abandonner notre « désir d’autonomie » et « chercher une réconciliation ». « Le seul avenir de la Fraternité sacerdotale saint Pie X, prétendait-il, se trouve sur le chemin d’une pleine communion avec le Saint- Siège… »
86) Que faut-il en penser ?
« Vatican II, c’est le découronnement politique de Notre Seigneur Jésus-Christ et le déni de Ses droits sur les sociétés. Vatican II, c’est une bienveillance infiniment dommageable et scandaleuse pour les âmes à l’égard de ces sociétés, convoyeuses de l’erreur et du vice et pourvoyeuses de l’Enfer, bien improprement appelées « autres religions ». Vatican II, c’est ce triomphe du démocratisme dans l’Église qui rend toute autorité chimérique et tout commandement à peu près impossible, qui permet la prolifération de l’hérésie et du schisme.
Vatican II, c’est en réalité le plus grand désastre qui se soit jamais produit dans l’Église… Pour s’en remettre, elle doit s’en défaire. En aucune manière, la Fraternité ne pourra donc cesser son immense combat de confession de la foi qui comporte obligatoirement la dénonciation de l’erreur. Elle doit rester humble et respectueuse mais intrépide, impavide, pour continuer à dire tout ce qu’elle doit dire, confesser tout ce qu’elle doit confesser, dénoncer tout ce qu’elle doit dénoncer. (Abbé de Cacqueray, Suresnes, 31-12-2008)
87) Mais puisque Mgr Fellay a déclaré par trois fois ne pas pouvoir signer, pourquoi Rome dit-elle toujours attendre sa réponse et donne-t-elle encore du temps à la Fraternité ?
Parce que Mgr Fellay, à cause de sa fausse ecclésiologie et de la tentation perpétuelle du ralliement, se refuse à dénoncer publiquement Benoît XVI comme fauteur d’erreur. Il reste fixé sur des documents de Mgr Lefebvre de 1987 disant : « Nous acceptons d’être reconnu par le pape tels que nous sommes et d’apporter notre collaboration au renouveau de l’Église, nous n’avons jamais voulu rompre avec le successeur de Pierre… » (Lettre au card. Gagnon du 21-11-1987) Et refuse de voir l’évolution et la conclusion de Mgr Lefebvre après 1988 qui dit lui même avoir été trop loin dans ses rapports avec Rome.
88) La condition à laquelle s’accroche Mgr Fellay : « que nous soyons reconnus tel que nous sommes » est donc ambiguë ?
Oui, car elle est conciliable avec « l’herméneutique de la continuité » et parce que cette formule relève d’une forme d’œcuménisme, en mêlant dans une même structure ecclésiale la vérité et l’erreur.
89) Quand cessera cette crise dans la Fraternité ?
La crise cessera quand Menzingen :
— lèvera ses ambiguïtés, (c’est pas demain la veille !)
— appellera les choses par leur nom ; un moderniste un moderniste, fût-il pape ; une Eglise conciliaire virtuellement schismatique comme une Eglise virtuellement schismatique, même si elle favorise la soutane et le rite dit « extraordinaire »,
— et se décidera à exiger publiquement les conditions posées par Mgr Lefebvre.
90) Pour finir, « qu’est-ce qui va se passer avec Rome ? Excommunication… ça va rester comme ça… ou un déblocage de la situation… ? » (Mgr Fellay, Écône, 7-9-2012)
Mgr Fellay a donné lui-même la réponse : « je dirais : attendez-vous un peu à tout. »
91) Qu’est-ce que cela veut dire ?
Cela veut dire que nous ne sommes pas sortis de la zone de turbulence doctrinale. La preuve dans ces propos de Mgr Fellay à l’heure où l’on essaye de béatifier Paul VI :
« Regardez, c’est intéressant, qui durant ce temps est le plus opposé à notre reconnaissance ? Les ennemis de l’Église. Je peux dire que nous utiliserons cet argument à Rome, pour tenter de les faire réfléchir… Je n’ai absolument aucune idée de quand un accord se fera, et le terme accord ne convient pas, ce sera une “reconnaissance/normalisation”… Malgré tout ce qui n’est pas bien, il y a de l’espoir, et je suis optimiste dans cette situation… Je dis qu’en regardant la situation de l’Église, c’est toujours l’hiver mais que l’on commence à voir de petites choses, qui débutant, indiquent la venue du Printemps. » (New Hamburg, 28-12-2012)
92) Que faire ?
Suivre le conseil d’un confrère : quand on traverse une zone de turbulence on nous dit « d’attacher la ceinture » mais « pas de la boucler ». (Le Chardonnet de Juillet-août 2012)
93) Vous êtes pessimiste.
Non réaliste. Notre supérieur voit le diable partout à l’œuvre dans la Fraternité sauf à Menzingen. Il est incapable de se remettre en cause. Comme l’a bien dit un confrère, relevant les persécutions injustes de la Maison Générale (intimidations, monitions, mutations, retardements aux ordres, expulsions de prêtres et d’un de nos évêques) :
« En fin de compte, ils ont établi une véritable dictature dans la Fraternité. Ils ont sciemment ignoré les avertissements des personnes prudentes qui leur conseillaient de ne pas passer d’accord pratique avec la Rome moderniste. Ils ont porté atteinte à l’unité et au bien commun de la Fraternité en l’exposant à un danger de compromis avec les ennemis de l’Église. Et enfin, ils se contredisent eux-mêmes en affirmant le contraire de ce qu’ils ont dit il y a à peine quelques années ! Ils ont donc trahi l’héritage de Mgr Lefebvre, les responsabilités de leurs charges, la confiance de milliers de personnes et même de ceux qui, trompés par eux, continuent à leur faire confiance. Ils ont manifesté une volonté déterminée d’emmener la Fraternité, coûte que coûte, au ralliement avec nos ennemis. Peu importe si les accords avec l’Eglise conciliaire ne sont pas encore conclus aujourd’hui, ou ne se feront pas dans l’immédiat, ou jamais… un danger grave demeure pour la Fraternité, car ils n’ont pas rétracté les faux principes qui ont guidé leurs agissements destructeurs… » (Abbé Ortiz, déc. 2012)
94) Est-ce votre dernier mot ?
Non. À tout seigneur, tout honneur. Je laisserai le mot de la fin à notre Supérieur Général malgré tout le mal qu’il a fait.
« Il faudra s’attendre à ce que Rome essaie de nous faire entrer dans l’amalgame universaliste, où on finirait par nous offrir une place « parmi les autres », un peu au sens où déjà maintenant on déclare les orthodoxes Église sœur. On peut bien penser que la tentation de rentrer dans « l’officialité » pourra être grande, à proportion des offres que la Rome œcuméniste pourra nous faire ; refusant alors d’entrer dans ce jeu de confusion, nous passerons pour les vilains méchants. Ceci n’est pour l’instant qu’une hypothèse… » (Mgr Fellay, Cor unum, mars 1995)
Source : La Sapinière – un prêtre du District de France de la FSSPX – 12 février 2013 http://www.lasapiniere.info/catechisme-de-la-crise-dans-la-fraternite/
http://tradinews.blogspot.fr/2013/03/la-sapiniere-catechisme-de-la-crise.html
La F$$PX prépare l’après Benoît XVI
Par une Lettre Ouverte tranchante, Trente-sept prêtres du District de France viennent d’écrite à Mgr Fellay pour lui dire ces quatre vérités bien en face… et ainsi donc préparer toute la Fraternité Saint-Pie X à la succession de Benoit XVI, quelle qu’elle soit !
Cette L.O. a été publiée sur le site (récemment ouvert) LaSapiniere.info le 28 février 2013, jour de la démission du “PDG mondialiste” de la multinationale vaticane.
Elle est pleine de révélations et d’anecdotes croustillantes venant de prêtres hostiles au ralliement :
(Les accentuations sont de nous)
Lettre à Mgr Fellay
* * *
À Mgr Fellay
Excellence,
Comme vous l’écriviez récemment « les liens qui nous unissent sont essentiellement surnaturels ». Cependant, vous preniez soin de nous rappeler, à juste titre, que les exigences de la nature ne doivent pas être oubliées pour autant. « La grâce ne détruit pas la nature ». Parmi ces exigences, il y a la véracité. Or nous sommes bien obligés de constater qu’une partie des problèmes auxquels nous avons été confrontés ces derniers mois viennent d’un manquement grave à cette vertu.
Il y a dix ans, vous disiez comme Mgr Tissier de Mallerais :
« Jamais je n’accepterai de dire : “Dans le concile, si on interprète bien, oui peut-être quand même, qu’on pourrait le faire correspondre avec la Tradition, on pourrait trouver un sens acceptable.” Jamais je n’accepterai de dire ça. Ça serait un mensonge, il n’est pas permis de dire un mensonge, même s’il s’agissait de sauver l’Église. » (Gastines, 16 septembre 2012)
Mais depuis vous avez changé au point d’écrire :
« L’entière Tradition de la foi catholique doit être le critère et le guide de compréhension des enseignements du Concile Vatican II, lequel à son tour éclaire certains aspects de la vie et de la doctrine de l’Église, implicitement présents en elle, non encore formulés. Les affirmations du Concile Vatican II et du Magistère Pontifical postérieur relatifs à la relation entre l’Église catholique et les confessions chrétiennes non-catholiques doivent être comprises à la lumière de la Tradition entière. » (St-Joseph-des-Carmes, 5 juin 2012)
À Brignoles, en mai 2012, vous avez parlé de ce document qui « convenait à Rome » mais qu’il « faudra expliquer chez nous parce qu’il y a des déclarations qui sont tellement sur la ligne de crête que si vous êtes mal tourné ou selon que vous mettez des lunettes noires ou roses, vous les voyez comme ceci ou cela ». Depuis, vous vous êtes justifié de la manière suivante :
« Si nous pouvons accepter d’être “condamnés” pour notre rejet du modernisme (qui est vrai), nous ne pouvons accepter de l’être parce que nous adhérions aux thèses sédévacantistes (ce qui est faux), c’est ce qui m’a conduit à rédiger un texte “minimaliste” qui ne prenait en compte qu’une seule des deux données et qui, de ce fait, a pu prêter à confusion chez nous. » (Cor Unum 102)
« Ce texte, évidemment, quand je l’ai écrit, je pensais qu’il était suffisamment clair, que j’avais réussi suffisamment à éviter les… – comment est-ce qu’on dit ? – les ambiguïtés. Mais force…, disons les faits sont-là, je suis bien obligé de voir que ce texte était devenu un texte qui nous divisait, nous dans la Fraternité. Ce texte bien évidemment je le retire. » (Écône 7 septembre 2012)
Vous êtes donc un incompris qui, par condescendance, retirez un texte très délicat que des esprits étroits ont été incapables de comprendre. Cette version des faits est habile mais est-elle juste ? Retirer un document et rétracter une erreur doctrinale ne sont pas formellement la même chose. De plus, invoquer les « thèses sédévacantistes » pour justifier ce document « minimaliste » qui « convenait à Rome » semble fort déplacé quand dans le même temps, et depuis plus de treize années, vous autorisez un confrère à ne plus citer le nom du pape au canon après lui avoir confié que vous compreniez son choix devant la scandaleuse signature d’un document commun entre Catholiques et Protestants.
Mgr Tissier de Mallerais confiait à un confrère que cette « Lettre du 14 avril » ne devrait jamais être publiée, car, selon lui, vous seriez « définitivement discrédité et probablement contraint à la démission. » Ce qui confirme l’avertissement charitable de Mgr Williamson : « pour la gloire de Dieu, pour le salut des âmes, pour la paix intérieure de la Fraternité et pour votre propre salut éternel, vous feriez mieux de démissionner vous-même comme Supérieur Général, que de m’exclure. » (Londres, le 19 octobre 2012). Pourtant, vous avez pris cela pour une provocation ouverte et publique.
Mais quand Mgr de Galarreta déclare, le 13 octobre 2012 à Villepreux, cette phrase incroyable qu’on peut entendre mais non lire car la transcription en ligne de La Porte Latine l’a omise : « Il est presque impossible que la majorité des Supérieurs de la Fraternité – après discussion franche, analyse à fond de tous les aspects, de tous les tenants et aboutissants –, il est impensable que la majorité se trompe dans une matière prudentielle. Et si cela par hasard, par un impossible arrive et bien tant pis de toute façon on va faire ce que la majorité pense », à Menzingen, le Secrétaire Général, l’abbé Thouvenot, a écrit qu’il « exposait avec recul et élévation les événements de juin dernier ».
Comment la Fraternité a-t-elle pu tomber si bas ? Mgr Lefebvre, lui, écrivait : « Au jour du jugement, Dieu nous demandera si nous avons été fidèles et non si nous avons obéi à des autorités infidèles. L’obéissance est une vertu relative à la Vérité et au Bien. Ce n’est plus une vertu mais un vice si elle se soumet à l’erreur et au mal. » (Mgr Lefebvre, Lettre du 9 août 1986). Et l’abbé Berto, lui, écrivait en 1963 : « on doit voir plus loin que le bout de son nez, et ne pas se figurer qu’on a droit au Saint-Esprit comme ça sur commande, du moment qu’on est en Concile ».
Lors de la conférence du 9 novembre 2012 à Paris, un prieur vous a demandé : « à la sortie de la retraite sacerdotale deux confrères m’ont accusé d’être en révolte contre votre autorité parce que je manifestais de la satisfaction au sujet du texte de l’abbé de Cacqueray contre Assise III. Qu’en est-il ? » Votre réponse fut : « J’ignorais qu’il y avait des choses pareilles dans la Fraternité. C’est moi qui ai demandé cette déclaration. D’ailleurs elle a été publiée avec mon autorisation. Je suis tout à fait d’accord avec l’abbé de Cacqueray. » Or pendant la retraite des sœurs à Ruffec, vous avez confié à six confrères que vous n’étiez pas d’accord avec le texte de l’abbé de Cacqueray. Vous vous êtes d’ailleurs plaint à lui des reproches que le cardinal Levada, pendant 20mn, vous avait faits à ce sujet. Si vous lui avez donné l’autorisation de la publication c’était, expliquiez-vous, pour ne pas paraître partial… mais que personnellement vous désapprouviez le contenu que vous jugiez excessif. Qui donc, Monseigneur, utilise des moyens « foncièrement subversifs » ? Qui donc est révolutionnaire ? Qui nuit au bien commun de notre société ?
Le 9 novembre 2012 à Paris, nous avons entendu un confrère vous demander : « Je fais partie de ceux qui ont perdu confiance ! Combien y a-t-il de lignes de conduite dans la Fraternité maintenant… » Vous avez répondu : « C’est une grave blessure. Nous avons subi une grave épreuve. Il faudra du temps ». Devant cette réponse fuyante, un autre prieur vous a demandé alors : « Récusez-vous votre réponse à vos trois confrères évêques… » Votre réponse fut encore floue : « Oui, quand je la relis, il me semble qu’il y a quelques petites erreurs. Mais en fait pour vous aider à comprendre, sachez que cette lettre n’est pas une réponse à leur courrier, mais à des difficultés que j’avais eues avec chacun d’entre eux séparément. J’ai beaucoup d’estime pour Mgr Williamson, même de l’admiration, il a des coups de génies dans la lutte contre Vatican II, c’est une grosse perte pour la Fraternité et elle arrive au pire moment… » Mais qui donc est responsable de son exclusion ? En privé, vous dites beaucoup de choses : « j’étais en guerre », « Rome ment »…, mais vous n’avez jamais publié le moindre Communiqué officiel pour dénoncer ces prétendus mensonges. Pire, récemment, à propos de l’ultimatum du 22 février, vous avez cautionné officiellement le mensonge du Vatican.
Votre langage est devenu interminablement confus. Cette manière ambiguë de s’exprimer n’est pas louable comme l’écrivait le Père Calmel : « J’ai toujours eu en horreur les expressions molles ou fuyantes, qui peuvent être tirées dans tous les sens, auxquelles chacun peut faire dire ce qu’il veut. Et elles me sont d’autant plus en horreur qu’elles se couvrent d’autorités ecclésiastiques. Surtout ces expressions me paraissent une injure directe à celui qui a dit : “Je suis la Vérité… Vous êtes la lumière du monde…. Que votre parole soit oui si c’est oui, non si c’est non…” »
Monseigneur, vous et vos Assistants avez été capables de dire tout et son contraire sans peur du ridicule.
L’abbé Nély, en avril 2012, de passage à Toulouse déclarait à une douzaine de confrères que « si les relations doctrinales avec Rome ont échoué c’est parce que nos théologiens ont été trop rentre-dedans » mais il disait à l’un de ces théologiens : « Vous auriez pu être plus incisif. »
Vous-même, le 9 novembre 2012, vous nous avez affirmé : « Je vais vous faire rire, mais je pense vraiment que nous, les quatre évêques, nous sommes du même avis. » Alors que six mois auparavant vous leur écriviez : « à la question cruciale entre toutes, celle de la possibilité de survivre dans les conditions d’une reconnaissance de la Fraternité par Rome, nous n’arrivons pas à la même conclusion que vous. »
Dans la même conférence de retraite à Écône, vous déclarez : « Je vous avoue que je n’ai pas estimé aller contre le chapitre [de 2006] en faisant ce que j’ai fait. » Puis quelques instants après au sujet du Chapitre de 2012 : « si c’est le Chapitre qui traite, c’est une loi qui vaut jusqu’au prochain Chapitre. » Quand on sait qu’en mars 2012, sans attendre le prochain Chapitre, vous avez détruit la loi de celui de 2006 (pas d’accord pratique sans solution doctrinale), on s’interroge sur la sincérité du propos.
Un de vos confères dans l’épiscopat à Villepreux nous invitait à « ne pas dramatiser. Le drame serait d’abandonner la Foi. Il ne faut pas demander une perfection qui n’est pas de ce monde. Il ne faut pas pinailler sur ces questions. Il faut voir si l’essentiel est là ou non. »
Il est vrai, vous n’êtes pas devenu mahométan (1er commandement), vous n’avez pas pris femme (6e commandement), vous avez simplement malmené la réalité (8e commandement). Mais l’essentiel est-il toujours là quand les ambiguïtés touchent au combat de la foi ? Personne ne vous demande une perfection qui n’est pas de ce monde. On peut bien concevoir qu’on se trompe devant le mystère d’iniquité, puisque même les élus pourraient être trompés, mais personne ne peut accepter un langage double. Certes, la grande apostasie, prédite par l’Écriture, ne peut que nous troubler. Qui peut prétendre être indemne des pièges du diable ? Mais pourquoi nous avoir trompés ? À tout péché miséricorde, bien sûr. Mais où sont les actes qui manifestent la conscience, le regret et la réparation des erreurs ?
Vous avez dit devant les prieurs de France : « je suis fatigué des querelles de mots ». Là est peut-être le problème. Qui vous empêche d’aller vous reposer à Montgardin et d’y goûter les joies de la vie cachée ? Rome a toujours utilisé un langage clair. Mgr Lefebvre également. Vous aussi par le passé. Mais aujourd’hui, vous entretenez une confusion en identifiant indûment “l’Église catholique, la Rome éternelle” et “l’Église officielle, la Rome moderniste et conciliaire”. Or, en aucun cas, vous ne pouvez changer la nature de notre combat. Si vous ne voulez plus accomplir cette mission, vous devez, ainsi que vos Assistants, renoncer à la charge que la Fraternité vous a confiée.
En effet, l’abbé Pfluger dit publiquement souffrir de l’irrégularité canonique de la Fraternité. Il a confié à un confrère en juin 2012 « avoir été ébranlé par les discussions doctrinales ». En sortant de sa conférence à Saint Joseph des Carmes, il disait de manière méprisante à qui voulait l’entendre : « Dire qu’il y en a encore qui ne comprennent pas qu’il faut signer ! » Le 29 avril 2012 à Hattersheim, après avoir avoué que « les événements passés ont prouvé que les différences concernant la question doctrinale ne peuvent être comblées », il faisait part de sa crainte « de nouvelles excommunications ». Mais comment peut-on craindre l’excommunication de modernistes déjà excommuniés par l’Église ?
L’abbé Nély à l’occasion d’un repas pour les bienfaiteurs à Suresnes annonçant que « le Pape avait mis un terme au rapport avec la Fraternité en demandant la reconnaissance de la Messe et de Vatican II… » rajoutait que « Mgr Fellay était sur son petit nuage, il était impossible de l’en faire redescendre ». Mais l’abbé Nély n’a-t-il pas lui aussi signé la monstrueuse lettre aux trois évêques ? N’a-t-il pas été lui aussi « sur son petit nuage » quand, de passage à Fanjeaux, il déclara à la Supérieure Générale inquiète au sujet d’un ultimatum de Rome : « Non rassurez-vous, tout va bien avec Rome, leurs canonistes nous aident à préparer les statuts de la prélature… »
Pouvez-vous dire, en conscience que Vous et vos Assistants avez assumé vos responsabilités ? Après tant de propos contradictoires et néfastes comment prétendre encore gouverner ? Qui a nui à l’autorité du Supérieur Général, si ce n’est vous-même et vos Assistants ? Comment prétendre nous parler justice après l’avoir lésée ? « Quelle vérité peut sortir de la bouche du menteur ? » (Eccli. 34, 4). Qui a semé la zizanie ? Qui a été subversif en usant du mensonge ? Qui a scandalisé prêtres et fidèles ? Qui a mutilé la Fraternité en diminuant sa force épiscopale ? Que peut bien être une charité sans l’honneur et la justice ?
Nous savons que l’on nous reprochera de ne pas respecter les formes en vous écrivant ainsi publiquement. Notre réponse sera alors celle du Père de Foucauld au Général Laperrine : « J’avais cru en entrant dans la vie religieuse que j’aurais surtout à conseiller la douceur et l’humilité ; avec le temps, je crois que ce qui manque le plus souvent, c’est la dignité et la fierté. » (Lettre du 6 déc. 1915). Et à quoi bon vous écrire en privé quand on sait qu’un confrère courageux et lucide a dû attendre quatre ans pour avoir un courrier de vous et ce fut non pour y lire des réponses mais des injures. Quand un Supérieur de District attend toujours l’accusé de réception de sa lettre de dix-sept pages envoyée à la Maison Générale, il semble que Menzingen n’a plus d’autre argument que le volontarisme : « sic volo, sic iubeo, sit pro ratione voluntas ».
Monseigneur, ce que nous vivons en ce moment est odieux. La droiture évangélique a été perdue : Est est, non, non. Le Chapitre de 2012 n’a en rien clarifié la situation. L’abbé Faure, un capitulant, nous a récemment mis en garde publiquement contre « les lettres et déclarations des actuels supérieurs de la Fraternité ces derniers mois » ? Un autre capitulant a confié à un confrère : « Il faut reconnaître que le Chapitre a échoué. Aujourd’hui c’est OK pour une Fraternité libre dans l’Eglise conciliaire. J’ai été catastrophé par le niveau de réflexion de certains capitulants. »
Vos interventions et celles de vos Assistants sont troubles et laissent croire que vous n’avez opéré qu’un simple recul stratégique.
Fin 2011, un Assistant avec un confrère “accordiste” avaient cherché à estimer le nombre de prêtres, en France, qui refuseraient un accord avec Rome. Leur résultat : sept. Menzingen était rassuré. En mars 2012, vous avez confié que M. Guenois du Figaro était un journaliste très bien informé et que sa vision des choses était juste. Or son article disait : « Qu’on le veuille ou non, le pape et Mgr Fellay veulent un accord non doctrinal mais ecclésial ». En mai 2012, vous avez confié aux Supérieurs des bénédictins, des dominicains et des capucins : « On sait qu’il y aura de la casse, mais on ira jusqu’au bout ». En juin l’accord ecclésial fut impossible. Pourtant, en octobre 2012, de passage au prieuré de Bruxelles, des prêtres diocésains, invités par l’abbé Wailliez, vous ont manifesté leur souhait de voir un accord entre Rome et la Fraternité. Vous les avez rassurés par ces mots : « oui, oui, ça va se faire bientôt » ? C’était trois mois après le chapitre de juillet.
Monseigneur, vous avez le devoir en justice de dire la vérité, de réparer les mensonges et de rétracter les erreurs. Faites-le et tout rentrera dans l’ordre. Vous savez comment André Avellin, au XVIe siècle, est devenu un grand saint après avoir eu honte d’un mensonge qu’il avait commis par faiblesse. Nous voulons simplement que vous deveniez un grand saint.
Excellence, nous ne voulons pas que l’Histoire retienne de vous que vous êtes l’homme qui avez défiguré et mutilé la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X.
Soyez assuré, Excellence, de notre totale fidélité à l’œuvre de Mgr Lefebvre,
Le 28 février 2013,
Trente-sept prêtres du District de France
Communiqué de la Sapinière au sujet de « La Lettre à Mgr Fellay »
N’en déplaise à M. Jacques-Régis du Cray, la lettre à Mgr Fellay du 28 février 2013 a bien été écrite par des prêtres du district de France.
M. Ennemond (Jacques-Régis du Cray) qui prétend bien connaître la FSSPX a affirmé qu’aucun de ses prêtres n’auraient pu agir ainsi. Il se trompe tout simplement, tous les prêtres ne ressemblent pas nécessairement à l’abbé Lorans ou à l’abbé Célier. Des intervenants de son forum Fecit ont cru devoir blâmer notre anonymat. La chose est risible quand on sait comment M. Jacques-Régis du Cray en use et en abuse.
M. Jacques-Régis du Cray a aussi mis en doute notre courage. L’anonymat n’est pas nécessairement un signe de lâcheté. Pour résister publiquement aux mensonges de notre Supérieur Général nous jugeons opportun de ne pas quitter la Fraternité. Comme le rappelait Mgr Lefebvre à Dom Thomas d’Aquin, prieur du Monastère Santa Cruz, au Brésil, suite au ralliement de Dom Gérard : « Les biens de l’Église appartiennent au Christ Roi et il ne faut pas les brader ni les laisser tomber entre les mains des ennemis de son règne universel ».
L’anonymat n’est pas une fuite de la croix comme le pense M. l’abbé de Cacqueray dans un fax interne envoyé à tous les prêtres du district le 1er mars 2013. La croix nous la portons. Elle est même lourde. Depuis quelques temps la méditation des angoisses du cœur de NSJC face à la trahison de Judas s’est faite plus profonde et a renouvelé notre vie intérieure sacerdotale.
Nous avons entendu de la part des libéraux et des ralliéristes des cris d’horreur devant notre lettre. Nous les comprenons sans les approuver. Ils avaient une idole qu’ils prenaient pour un saint et ils se rendent compte que c’est un menteur. Ils voulaient que sa politique de ralliement à la Rome moderniste soit sainte parce qu’ils partageaient son libéralisme. Plutôt que de se soumettre aux faits, ils ont préféré les nier. Ils ne veulent pas voir les mensonges car ils ne veulent pas conclure que cette politique libérale ne vient pas du bon esprit.
Oui, le libéralisme est un péché qui finit par rendre aveugle. Ces cris d’horreur ne sont que des cris hypocrites. On s’offusque d’une lettre anonyme qui dénonce des tromperies répétées d’un supérieur envers ses inférieurs en matière grave mais on ne veut pas s’offusquer du mensonge lui-même. C’est le monde à l’envers. Pour eux la subversion consiste non à mentir mais à dénoncer le mensonge. Quelle étrange morale!
M. l’abbé de Cacqueray, qui n’est pas un libéral mais qui est de nouveau victime de sa bienveillance, dans le fax interne nous reproche notre « procédé objectivement destructeur. » Mais qu’est-ce qui est objectivement destructeur : mentir ou dénoncer le mensonge ?
M. l’abbé de Cacqueray trouve « grotesque » le nombre de trente-sept prêtres adhérant à cette lettre. Cela nous étonne, car il sait mieux que quiconque que le nombre de prêtres qui lui ont manifesté leur perte totale de confiance envers le Supérieur Général et son Conseil dépasse ce chiffre. De plus la valeur des faits avérés de cette lettre ne dépend pas des signataires mais des témoins oculaires dignes de foi, mentionnés de façon circonstanciée. Enfin, M. l’abbé de Cacqueray trouve-t-il aussi grotesque le jugement de ce capitulant : « Il faut reconnaître que le Chapitre a échoué. Aujourd’hui c’est OK pour une Fraternité libre dans l’Eglise conciliaire. » ?
M. l’abbé de Cacqueray nous invite à avoir une attitude « franche et respectueuse » envers les supérieurs. Nous lui demandons alors combien de temps faudra-t-il encore supporter que l’on nous mente et que l’on trompe les fidèles?
Excellences, MM. les abbés, chers fidèles, une version originale reçue par tous les prêtres de la FSSPX, le samedi 24 janvier 2009, que nous devions lire en chaire, disait :
« Le décret du 21 janvier cite la lettre du 15 décembre dernier au Cardinal Castrillón Hoyos dans laquelle j’exprimais notre attachement « à l’Église de N.S. Jésus-Christ qui est l’Église catholique », y réaffirmant notre acceptation de son enseignement bimillénaire et notre foi en la Primauté de Pierre. Je rappelais combien nous souffrons de la situation actuelle de l’Église où cet enseignement et cette primauté sont bafoués, et ajoutais : ‘‘Nous sommes prêts à écrire avec notre sang le Credo, à signer le serment anti-moderniste, la profession de foi de Pie IV ; nous acceptons et faisons nôtres tous les conciles jusqu’à Vatican II, au sujet duquel nous émettons des réserves.’’»
Mais quelques jours après, ce passage est devenu :
« Nous sommes prêts à écrire avec notre sang le Credo, à signer le serment anti-moderniste, la profession de foi de Pie IV, nous acceptons et faisons nôtres tous les conciles jusqu’à Vatican I. Mais nous ne pouvons qu’émettre des réserves au sujet du Concile Vatican II, qui s’est voulu un concile ‘différent des autres’. »
Comment justifier une telle différence ? À l’époque, Mgr Fellay disait aux prieurs qu’il s’agissait d’une erreur du Secrétaire Général, lequel ayant travaillé toute la nuit s’était trompé.
Mais en définitive, après avoir supprimé la première version, on publia la version corrigée qui figure sur tous les sites de la Fraternité, … Aujourd’hui on sait que c’est bien le premier texte qui représentait la pensée de Mgr Fellay puisqu’il cherche à se soumettre à l’Eglise concrète. Le jeudi 29 octobre 2009, le rédacteur en chef du blog Osservatore Vaticano, Vini Ganimara, publia un article intitulé “Forces et faiblesses de la diplomatie de Monseigneur Fellay”. On y lit :
« Monseigneur Fellay a su adopter progressivement un langage mesuré, qui fait oublier ses déclarations en tous sens du passé, comme les discours agressifs des autres évêques de la FSSPX, et qui enlève des armes à l’« opinion publique » épiscopale (en Allemagne par exemple) cherchant à barrer la bonne volonté du Pape. Ce troisième point – décisif car il n’y a pas de négociation sans donnant-donnant – montre ses capacités diplomatiques, en même temps que la faiblesse de sa marge de manœuvre. Je prends un exemple : après la levée des excommunications, il a envoyé par fax dans tous les prieurés du monde une « lettre aux fidèles » (24 janvier 2009), contenant la citation de sa propre lettre au cardinal Castrillón (15 décembre 2008) qui avait permis la levée des censures : « Nous acceptons et faisons nôtres tous les conciles jusqu’à Vatican II au sujet duquel nous émettons des réserves ». Cette formulation provoqua une telle levée de boucliers que quelques jours plus tard, une nouvelle version de cette lettre du 24 janvier citait ainsi la lettre au cardinal : « Nous acceptons et faisons nôtres tous les conciles jusqu’à Vatican I. Mais nous ne pouvons qu’émettre des réserves au sujet du Concile Vatican II, qui etc. » C’est bien entendu la première version qu’a reçue le cardinal Castrillón. La seconde version n’est pas à proprement parler un faux : c’est une traduction à l’usage de l’opinion publique de la FSSPX. » http://radiocristiandad.wordpress.com/2009/12/09/dos-articulos-de-vini-ganimara-y-un-recuerdo/ (en français Google ICI)
Mgr Fellay et la communication de la Maison Générale ont menti par le passé, ils ont encore menti récemment dans leur communiqué, pourquoi devrions-nous croire qu’ils cesseront de le faire à l’avenir ? Ce scandale et cette mascarade n’ont que trop duré. Ils doivent cesser et ils cesseront.
La Sapinière
Encore un coup d’épée dans l’eau ! ! !
Encore un coup d’épée dans l’eau ! ! !
Lamentable…
Le Père Jean O.F.M., (ex-Responsable du noviciat capucin ; humilié, rétrogradé et mis au cachot sur ordre de Mgr Fellay à Morgon en février 2009, pour avoir publié une Lettre Ouverte sur les infiltrations dans la FSSPX et s’être opposé à ce même Mgr Fellay lors de la réunion des supérieurs des communautés amies à Paris), vient de sortir de sa réserve après une longue “période de recadrage”.
Le Père Jean (France, Gers) a été destitué de sa charge de Supérieur du Noviciat d’Aurenque le 16 février 2009 et placé en « isolement » à Morgon depuis le 25 février où il est étroitement surveillé.
Le 5 février 2009, lors de la réunion des supérieurs des communautés amies à Paris, il avait mis en demeure Mgr Fellay de déclarer si, oui ou non, il souhaitait rallier l’église Conciliaire.
Dans une lettre adressée à tous les supérieurs des communautés amies en date du 11 février 2009, il a dénoncé la subversion de la FSSPX en s’appuyant sur des faits précis.
Dans un sermon du 21 octobre 2012, il fait une “profession de Foi”, somme toute très Catholique, mais il finit par déraper dans une conclusion très écônienne qui ne fait pas la différence entre l’Église catholique et cet ersatz d’église Conciliaire !
Il me faut préciser que si je réprouve toutes ces nouveautés malsaines et plus ou moins hérétiques, je n’entends pas remettre en cause la fonction, l’autorité et le respect des Pasteurs incriminés, n’ayant aucune compétence pour juger leurs personnes, et je prie aussi pour eux, Pape et évêques, comme responsables devant Dieu de nos âmes sur lesquelles ils ont juridiction ordinaire. Mais avec St Paul, St Thomas d’Aquin et St Robert Bellarmin, j’estime en conscience que si ces autorités portent gravement dommage à l’Église dans sa Foi, non seulement il est permis, mais c’est un devoir de leur résister en face en leur disant publiquement qu’elles ne marchent plus droit selon l’Évangile, et de leur désobéir en tout ce qu’elles cherchent à nous imposer de contraire à Dieu.
Le lavage de cerveau écônien a vraiment des effets terrifiants !
Le bilan : Errare humanum est, perseverare diabolicum…
* * *
Les persécutions et pressions qu’a dû subir le Père Jean en 2009 (après cette date, nous n’avons plus eu de nouvelles, mais les techniques d’avilissement et de manipulation de consciences ont dû continuer jusqu’à ce qu’il soit apte à s’exprimer à nouveau librement !) :
Le Père Jean ofm (capucin de Morgon) est un des rares à avoir courageusement dénoncé la subversion au sein de la FSSPX.
Le Père Antoine a puni le Père Jean “au nom de l’obéissance” (servile), pour avoir osé demander clairement à Mgr Fellay ses intentions. Il l’a relevé de ses fonctions de maître des novices à Aurenque, dans la maison payée par les parents du Père Jean. Il l’a maintenu “au secret” à Morgon. (Le Père Antoine a déclaré à Barbarin qu’il lisait désormais assidument Vatican II (Gaudium et Spes), il s’était opposé aux sacres de Mgr Lefebvre en 1988.)
Le Père Jean, Responsable à l’époque du Noviciat Capucin d’Aurenque dans le Gers, a été humilié, rétrogradé et mis au cachot sur ordre de Mgr Fellay à Morgon en février 2009, pour avoir publié sa Lettre Ouverte sur les infiltrations dans la FSSPX.
Après ses questions cinglantes à Mgr Fellay lors de la réunion des supérieurs des communautés amies à Paris pour le forcer à sortir de l’ambiguïté, le Père Jean, mis au cachot à Morgon, a été tenu au téléphone pendant plus de trois heures par un abbé de Cacqueray tenaillé par la peur et exigeant, depuis Suresnes, l’obéissance aveugle du Père Jean, au nom de Dieu, et de ses vœux d’obéissance.
L’abbé Beauvais n’a pas hésité à prêter en personne main forte à Suresnes pour matraquer le Père Jean, placé en résidence dans le couvent des capucins de Morgon, pour le punir de sa dénonciation courageuse devant ses confrères clercs de la subversion au sein de la FSSPX, en allant visiter ses parents et en apportant la division dans cette famille, la mère soutenant son fils, le père ayant cédé aux sirènes de l’abbé Beauvais.
Après vérifications auprès des meilleures sources absolument irréfutables, nous maintenons formellement notre information suivant laquelle l’abbé Xavier Beauvais s’est bien déplacé en personne pour visiter le père du Père capucin Jean, afin qu’il fasse pression sur son fils pour qu’il se rétracte publiquement, alors que ce dernier était placé au cachot au couvent de Morgon par son Supérieur, le Père Antoine (rallièriste), à la suite des questions qu’il avait adressées publiquement à Mgr Fellay à Saint Nicolas du Chardonnet pour lui demander par trois fois de préciser en termes clairs la finalité du processus de rapprochement avec la Rome apostate des modernistes qu’il impose avec obstination à la FSSPX. Le résultat en est à présent que cette famille de grands bienfaiteurs des capucins du Père de Villeurbanne est aujourd’hui divisée, le père désavouant le courage de son fils, alors que la mère le soutient résolument. — VM N°728 : http://www.virgo-maria.org/articles_HTML/2009/007_2009/VM-2009-07-01/VM-2009-07-01-Abbe_Beauvais_celebre_Petain.html#_ftn6
Ses parents, très âgés et bienfaiteurs de la FSSPX depuis l’origine, ont eu à subir des pressions psychologiques inqualifiables. Plusieurs abbés, dont l’abbé Beauvais de Saint Nicolas du Chardonnet, ont été dépêchés à leur domicile par l’abbé de Cacqueray dans le but de les intimider et les pousser à demander à leur fils de revenir sur ses courageuses déclarations.
L’abbé de Cacqueray a même fait personnellement le déplacement à Morgon, le jour du vendredi Saint (il n’avait sans doute rien d’autre à faire ce jour-là !) pour tenter de faire plier le Père Jean et le soumettre à l’obéissance servile envers Mgr Fellay. — RC du 18/05/2009 : http://resistance-catholique.org/articles_html/2009/05/RC_2009-05-18_Lettre-Ouverte-de-Meramo.html
Père Jean, capucin : Profession de foi
Père Jean, capucin – 21 octobre 2012
I Préambule
1) Vu la situation présente, au 50ème anniversaire de l’ouverture du concile Vatican II, où le Pape Benoît XVI vient d’inaugurer une « année de la Foi », « consacrée à la profession de la Foi et à sa juste interprétation », et où l’on incite les fidèles à l’étude indulgenciée des Actes du Concile et des articles du Nouveau catéchisme qui les vulgarise ; ce dit Concile dont le cardinal Ratzinger écrivait trente ans après : « Un abîme coupe l’histoire de l’Église en deux mondes inconciliables : le monde pré-conciliaire et le monde post-conciliaire » (« Un chant nouveau pour le Seigneur », Desclée-Mame,1995, p. 174).
2) Vu la récente déclaration radiodiffusée du Préfet de la Congrégation de la Foi, Mgr Müller, qui n’a pas abjuré vraiment ses erreurs (pour ne pas dire ses hérésies) sur la Transsubstantiation, la virginité de Marie et l’appartenance des protestants à l’Église, et qui vient d’accuser les prêtres et fidèles de la Tradition d’être hors de la Foi catholique en affirmant : « Nous ne pouvons pas abandonner la Foi catholique dans ces négociations [avec la FSSPX] ». (Entretien à NDR, 06-10-2012)
3) Vu les exhortations catégoriques des Apôtres en matière d’intransigeance doctrinale, non seulement de l’obligation de conserver intégralement le dépôt de la Foi transmise (1 Tim. 6, 20 ; 2 Jn. 9), mais aussi de nous méfier des faux-docteurs (Act. 20, 29 ; 2 Pet. 2,1), d’anathémiser ceux qui enseignent une doctrine divergente (Gal. 1, 9 ; 2 Jn. 10), jusqu’à résister en face aux plus hautes autorités qui ne marcheraient plus droit dans la Foi (Gal. 2, 11).
4) Vu les prophéties dignes de foi qui nous ont annoncé une apostasie générale de la Foi dans les derniers temps de l’Église : prophéties bibliques en particulier, de Notre-Seigneur Jésus-Christ (Lc. 18, 8) et de l’Apôtre (1 Tim. 4,1 ; 2 Tim 3,1-8) et des prophéties de Notre-Dame dans des apparitions reconnues authentiques par l’Église (Quito, La Salette, Fatima) ; prophéties confirmées par les Papes du XXème siècle déplorant l’apostasie officielle des nations catholiques jusqu’à Vatican II, et l’encourageant ensuite.
5) Vu la loi constante et intangible de l’Église, qui prescrit que « Les fidèles du Christ sont tenus de professer ouvertement (aperte profiteri tenentur) la Foi en toute circonstance où leur silence, leur tergiversation ou leur comportement impliquerait la négation implicite de la Foi, le mépris de la religion, l’injure faite à Dieu ou le scandale du prochain » (Code 1917, canon 1325 § 1).
6) Vu les exhortations opportunes de nos anciens dans le combat actuel pour la défense de la Foi contre les néo-modernistes, comme Mgr Lefebvre : « Nous avons à combattre contre les idées qui sont actuellement en vogue à Rome et qui sont dans la bouche du Pape dans celle de Ratzinger … » (Conf. Écône 06-09-1990 ; Fideliter n°87 p. 3) ; comme Mgr de Castro Mayer : « être fidèles à la mission que Dieu nous a confiée, de résister au modernisme régnant » (Décl. Sacres 30-06-1988 ; Fideliter ; n°64 p.9), ou comme le père Calmel : « Confesser la Foi en face d’autorités modernistes, c’est se refuser à toute équivoque, aussi bien dans les rites que dans la doctrine » (« Brève apologie » … Itinéraires n° 316, p. 76).
7) Vu les divergences graves et incontournables en matière de Foi, constatées lors des dernières discussions doctrinales à Rome entre les théologiens conciliaires et ceux de la Tradition catholique, divergences déjà exprimées en substance par Mgr Lefebvre dans son Manifeste épiscopal (21-11-1983) et largement exposées dans nos cours de séminaires, congrès théologiques, articles doctrinaux, cercles d’études et prédications aux fidèles.
II Profession de Foi Catholique
Dans la situation actuelle, et en considération de ce qui vient d’être exposé plus haut, en tant que prêtre catholique, malgré mon indignité, qu’il me soit permis, en ce jour, et devant les fidèles qui ont un droit strict de connaître exactement quelle est la Foi intime de ceux qui leur prêchent de réaffirmer publiquement ce qui suit :
1) Je renouvelle, et ce jusqu’à ma mort, la profession publique de Foi faite par mes parrain et marraine au jour de mon baptême, et de mon propre gré douze ans après, à ma communion solennelle.
2) Je renouvelle, et ce jusqu’à ma mort, la profession de Foi tridentine et le serment antimoderniste que j’ai juré publiquement la main sur l’Évangile, et devant le Saint Sacrement, avant de recevoir l’ordination sacerdotale.
3) Je professe, et ce jusqu’à ma mort, le Symbole des Apôtres récité chaque dimanche à la messe, ainsi que le Symbole dit de St Athanase, que l’Église faisait réciter à ses consacrés chaque dimanche dans le bréviaire avant le Concile.
4) Je professe, et ce jusqu’à ma mort, tous et chacun des dogmes définis de la Foi catholique et romaine, ainsi que toutes et chacune des vérités de doctrine catholique, notées comme telles par l’ensemble des théologiens (Cf Denz. 2880) avant le dernier Concile, vérités dont la négation impliquerait un péché de témérité contre la Foi.
5) Je professe, et pour toujours toutes les vérités qui ont été attaquées dans l’histoire de l’Église, et rejette toutes les erreurs opposées qui ont été dûment censurées par le Magistère des Papes, des Conciles et des Congrégations romaines.
6) Je professe, et ce pour toute ma vie, la doctrine sûre et traditionnelle exposée dans les catéchismes du Concile de Trente et de St Pie X, ainsi que dans tout autre catéchisme d’avant Vatican II, qui la reproduirait fidèlement et intégralement.
7) Enfin, je professe et veux professer jusqu’à mon dernier soupir la Foi des Pères et des Docteurs de l’Église, transmise fidèlement par le Magistère des Papes et des Conciles, comme une formulation certaine et fixée une fois pour toutes de la Vérité absolue et qui ne saurait évoluer avec le temps en sa substance.
III Profession de Foi à l’Encontre des Erreurs Actuelles
Le devoir principal de tout prêtre étant non seulement de professer et enseigner la véritable Foi catholique, mais aussi de la défendre face aux attaques de ses ennemis, quels qu’ils soient, en conséquence :
1) Je professe la définition traditionnelle et catholique de la Foi, c’est à dire qu’elle est une vertu surnaturelle, un don gratuit de Dieu par lequel toute mon âme, intelligence et volonté, se soumet à toute vérité révélée par Dieu et transmise par son unique Église, qui ne peuvent ni se tromper, ni me tromper.
Aussi, je réprouve et rejette la doctrine néo-moderniste, qui présente la Foi comme un sentiment « né dans les profondeurs de mon propre moi » (Jean-Paul II, « N’ayez pas peur ! » Laffont, p. 39) ou comme une « expérience » qui ne peut être que « communautaire » (Prof. Ratzinger, « La Foi chrétienne… » p. 110 et « Principes de la théologie… » p. 35)
2) Je professe la doctrine traditionnelle et catholique de la Royauté sociale de Notre-Seigneur Jésus-Christ, avec sa conséquence nécessaire de l’union harmonieuse de l’Église et de l’État, afin que la loi divine et ecclésiastique préside à toutes les institutions humaines, pour la gloire de Dieu et le salut des âmes ; doctrine fondée sur l’Écriture (Is. 55,4 ; 1 Tim. 6,15 ; Ap 1,5) et la Tradition, en particulier l’encyclique « Quas primas » de Pie XI.
Aussi je réprouve et rejette la doctrine libérale de Vatican II dans « Gaudium et spes » (Ch. 4) proclamant l’autonomie de l’État par rapport à l’Église selon le faux principe de la liberté religieuse, doctrine que le Pape actuel a qualifiée autrefois de « sorte de contre-Syllabus », et plus récemment, dans une allocution publique à des ambassadeurs, comme « un grand progrès de l’humanité » (13-12-2008).
3) Je professe la doctrine traditionnelle et catholique du vrai œcuménisme, c’est à dire du retour des âmes égarées à l’unique bercail du Christ, doctrine fondée sur l’Écriture (Jn. 10,16 ; Act. 2, 38) et la Tradition constante, en particulier l’encyclique « Mortalios animos » de Pie XI.
Aussi je réprouve et rejette la doctrine contraire des hommes d’église conciliaires, qui enseignent que l’œcuménisme de retour est « périmé » (Accords de Balamand, 24-06-1993), qu’il ne faut plus chercher à « convertir » les autres (Card. Kasper, 22-01-2001), « pression » qui serait une « forme indue de prosélytisme » (Jean-Paul II, 31-05-1991) et « ferait renier aux autres leur propre héritage de foi » (Benoît XVI, 18-08-2005).
4) Je professe la définition traditionnelle de l’Église catholique et romaine comme étant le Corps mystique de Notre-Seigneur Jésus-Christ, et seule Arche de Salut, auquel on ne peut appartenir sans le baptême et la Foi ; doctrine révélée de Dieu (Col. 1,18 ; Jn. 3,5 ; Mc. 16,16) et transmise par la Tradition, en particulier dans l’encyclique de Pie XII « Mystici corporis ».
Aussi je réprouve et rejette la doctrine divergente de Vatican II, enseignant que « L’Église du Christ subsiste dans l’Église catholique » (L.G. 8) et son explicitation faite par le Nouveau catéchisme (§ 836), à savoir que « tous les hommes appartiennent à l’unité catholique du Peuple de Dieu sous diverses formes ou lui sont ordonnés ».
De plus, je réprouve et rejette la nouvelle doctrine conciliaire (U.R. 3) reprise dans le Nouveau catéchisme (§ 819) selon laquelle « L’Esprit du Christ se sert des Églises et communautés ecclésiales [séparées] comme moyens de salut ». Car les fausses religions ne sont pas inspirées par le Bon Esprit, mais par le Malin (Ps. 95,5 ; 1 Cor. 10,20 ; Ap. 2,9)
5) Je professe la doctrine traditionnelle et catholique de la substitution de la nouvelle Alliance à l’ancienne Alliance, cette dernière étant par le fait même révoquée, comme l’affirme explicitement la Parole de Dieu (2 Cor. 3,14 ; Hb. 8,13) et la Tradition, comme par exemple la bulle « Hebraeorum gens » de St Pie V (1569). Cette croyance traditionnelle, elle doit s’entendre dans le sens que la religion judaïque a été révoquée par Dieu, mais sans exclure que les israélites puissent se convertir à lui, individuellement dans le temps, et en masse à la fin des temps (Rom. 11, 25).
Aussi je réprouve et rejette la doctrine contraire de Vatican II (Nostra aetate), formulée ensuite par Jean-Paul II (17-09-1980) et le Nouveau catéchisme (§ 121) en cet axiome injurieux à Notre-Seigneur Jésus-Christ, divin fondateur de l’Église de la nouvelle et éternelle Alliance : « L’ancienne Alliance n’a jamais été révoquée ».
6) Je professe la doctrine traditionnelle et catholique selon laquelle l’enfer existe, et que tous ceux qui meurent en état de péché mortel et impénitents y sont éternellement damnés, doctrine révélée de Dieu (1 Cor. 6,10 ; Ap. 21,27) et transmise constamment par la Tradition, en particulier le 2ème Concile de Lyon (1274). Je crois aussi, à la suite de Notre-Seigneur qui nous a révélé que beaucoup prenaient la voie large qui mène à la perdition (Mt. 7,13 ; Lc. 13,24), révélation confirmée par Notre-Dame à Fatima, que beaucoup d’âmes, surtout à notre époque, se damnent, et qu’il nous faut prier et faire pénitence pour contribuer à leur salut.
Aussi je réprouve et rejette la théorie contraire, selon laquelle l’enfer existe mais qu’il est vide (Urs Von Balthazar, cité par Jean-Paul II dans « Entrez dans l’espérance » p. 200), ou que le jugement et la damnation évoqués dans l’Évangile ne concernent que Satan et les anges déchus (Jean-Paul II, Encyclique Dominum vivificantem, 18-05-1986, n° 27-28), ou que l ‘enfer ne recèle que « certains personnages de notre histoire » (Benoît XVI, Encyclique Spe salvi, 30-11-2007, n° 45)
7) Enfin, comme il serait trop fastidieux d’énumérer toutes les graves erreurs post-conciliaires perpétrées, encouragées ou avalisées par les hommes d’Église au pouvoir, à la suite de Mgr Lefebvre et des autres évêques et prêtres restés fidèles à l’Église de toujours, je réprouve et rejette toutes et chacune des théories et pratiques qui démolissent peu à peu la Foi dans les âmes, dans le domaine non seulement doctrinal, mais aussi moral (l’inversion des fins du mariage pour légitimer des dizaines de milliers d’annulations de mariages par an) ; liturgique (la nouvelle messe concoctée avec six pasteurs protestants) ; canonique (Mgr Lefebvre, disait qu’ils détruisent l’Église avec les lois fondamentales inspirées de modernisme du Nouveau Code de 1983 ; Fideliter n° 55 p. 9) ; œcuménique (Assise, Jean-Paul II baisant le Coran le 14-05-1999, Benoît XVI se faisant bénir par un rabbin le 11-05-2007) ; biblique (Exégèse hypercritique, nouvelle bible à traduction œcuménique) ; sacramentel (plus de génuflexion devant le St Sacrement, ce qui diminue le respect et la Foi envers la Présence réelle) etc. … théories et pratiques que je réprouve donc et rejette, dans toute la mesure où elles sont contraire à l’esprit de l’Église catholique, injurieuses à Dieu et scandaleuses aux âmes.
En Conclusion
Il me faut préciser que si je réprouve toutes ces nouveautés malsaines et plus ou moins hérétiques, je n’entends pas remettre en cause la fonction, l’autorité et le respect des Pasteurs incriminés, n’ayant aucune compétence pour juger leurs personnes, et je prie aussi pour eux, Pape et évêques, comme responsables devant Dieu de nos âmes sur lesquelles ils ont juridiction ordinaire. Mais avec St Paul, St Thomas d’Aquin et St Robert Bellarmin, j’estime en conscience que si ces autorités portent gravement dommage à l’Église dans sa Foi, non seulement il est permis, mais c’est un devoir de leur résister en face en leur disant publiquement qu’elles ne marchent plus droit selon l’Évangile, et de leur désobéir en tout ce qu’elles cherchent à nous imposer de contraire à Dieu.
Considérant que cette Foi dont je suis fier est un pur don de Dieu, reçu sans mérite de ma part ; considérant l’histoire de l’Église et les chutes lamentables de nombreux clercs plus savants, plus fervents et plus prudents que moi ; considérant enfin mes faiblesses passées, l’apostasie actuelle et les persécutions futures, je ne peux que vous demander et implorer, biens chers fidèles, de prier aussi pour moi, afin que non seulement je persévère dans cette Foi catholique et romaine que je viens de professer à nouveau, mais aussi et encore plus dans la charité, car « si j’avais la plénitude de la Foi jusqu’à transporter les montagnes, si je n’ai pas la charité, je ne suis rien » (1 Cor. 13,2) ; priez aussi pour qu’ainsi je puisse remplir le mieux possible mon devoir sacerdotal envers Dieu et les âmes, et coopérer tant soit peu au Règne de Dieu ici-bas en attendant le triomphe final des Très Saints Cœurs de Jésus et de Marie.
Ainsi soit-il !
Fr. Jean
F$$PX : Mgr Tissier, un autre leurre !
La F$$PX à la dérive vers la Rome apostate : récit de l’intérieur par l’abbé Chazal : l’infâme Tissier de Mallerais au service de Ratzinger.
Nous l’avons déjà signalé plusieurs fois, le pleutre Mgr Tissier de la F$$PX est le personnage central qui étouffe la réaction en France, au profit de la subversion Schmidberger-Fellay.
Beaucoup n’ont pas encore compris le véritable rôle de cet évêque, tout comme celui de son confrère dans l’épiscopat : Richard Nelson Williamson. Deux leurres de l’opposition ! L’un étiqueté « nazi » pour les “plus durs”, l’autre vilement soumis pour les “plus timorés”…
Tout comme le site récent (néo-antiaccordiste) antiModernisme.info qui publie vaillamment « Été chaud 2012, Mgr Williamson sur les pas de Mgr Lefebvre » ! (dont nous vous avons parlé ici), le forum récent (néo-antiaccordiste) de la Gentiloup est en adoration devant ces deux leurres Bernard Tissier et Richard Nelson Williamson :
Gentiloup :
Attention, ce témoignage est unilatéral. Il s’agit du rapport d’entretien que l’abbé Chazal a eu avec Mgr Tissier de Mallerais. L’abbé Chazal exprime tout le contraste qui existe entre Mgr Tissier de Mallerais et lui-même, entre l’esprit traditionnel français et l’esprit démocratique et individualiste américain.
Les deux facettes ne sont pas mises en lumière sur un pied d’égalité puisqu’elles sont présentées toutes les deux par l’une des parties: l’abbé Chazal. Il faut garder cela à l’esprit pour ne pas se laisser subjuguer.Cela me rappelle l’épisode des « neuf contre Mgr Lefebvre » ; Neuf prêtres américains que Mgr Lefebvre avait dû exclure de la FSSPX en raison de leur individualisme exacerbé. Cet épisode a été rapporté il y a peu sur Tradinews par l’abbé Cekada. L’abbé Cekada et ses huit amis prêtres, ne trouvaient pas Mgr Lefebvre assez dur sur la doctrine.
L’abbé Chazal nous dit que Mgr Tissier de Mallerais et lui font la même analyse doctrinale, mais qu’ils se séparent sur les moyens.
L’abbé Chazal nous somme donc, en quelque sorte, avec beaucoup de candeur, de choisir entre lui et Mgr Tissier de Mallerais. Entre un évêque qui nous guide depuis 35 ans sans avoir jamais failli, et un abbé Chazal que nous découvrons depuis deux mois seulement…Entre les deux je ne choisis pas, je suis le chef parce que je lui fais confiance comme je lui ai toujours fait confiance!
Je fais surtout confiance en la mission divine de la FSSPX, mission divine qui a été confirmée par l’incroyable refus d’accord que le Pape a signifié à Mgr Fellay le 13 juin 2012. Refus qui ne peut s’expliquer que par une intervention de la Sainte Providence. Les signes que Notre-Seigneur nous envoie ne peuvent pas être ignorés.
Quel aveuglement !
Mgr Tissier a véritablement un sale rôle, peut-être le pire de tous ! Vraiment un maraud mîtré !
Que cet évêque a du souci à se faire pour le jour du juste jugement de Dieu !
Maintenant, mon cher lecteur, pardonnez-moi d’avoir été si long sur la pensée de Mgr Tissier. C’est parce qu’il reflète la pensée de tant de prêtres que j’ai pu rencontrer en France, qui est le haut lieu de la dissidence à Menzingen, mais qui est aussi complètement paralysée. Les français sont comme ça : à moins qu’un chef n’émerge, prenne les choses en main et mène au combat, personne ne monte à l’assaut.
Aux États-Unis, c’est l’inverse : environ 14 sont fermement opposés à Menzingen et peut-être 50% sont tout simplement lassés personnellement d’un accord avec Rome, mais suivraient les ordres, tandis que le reste est en faveur de l’accord et parfois le disent ouvertement. Il n’y a donc pas une forte opposition contre Menzingen, mais il y a proportionnellement plus de prêtres en résistance ouverte (10) qu’en France (2).
L’un des plus importants de ces esprits français que j’ai pu rencontrer est l’abbé Gleize, qui m’a déposé à Morgon le 17 Août. Nous avons parlé pendant cinq heures ; quel grand esprit, droit et clair ! » Abbé Chazal
Menzingen a voulu si catégoriquement centraliser toutes les propriétés ces dernières années. » Abbé Chazal
Nous vous rappelons néanmoins que l’abbé Chazal manifeste toujours les mêmes tares que nous vous avons signalées précédemment !!! (cf. archives du blogue « Abbé Chazal ») …encore une voie sans issue !
* * *
24 septembre 2012
[Abbé Chazal] Les buts de la guerre
SOURCE – Abbé Chazal (réfractaire) – Version française de “War aims” , par « Avec l’Immaculée » – 21 septembre 2012
Cebu, le 21 septembre 2012
Abbé François Chazal
Depuis ce mois fatidique de mai 2012, mon intention est toujours clairement restée la même : « Que la FSSPX et la Nouvelle Rome restent séparées jusqu’à ce que Rome se convertisse ». C’est ce que l’on appelle une condition de victoire.
Maintenant, après trois mois de combat ardent de la part des prêtres, des évêques, des moines et des fidèles, on constate que Mgr Fellay opère une marche arrière assez importante, ce qui est tout à son honneur. C’est aussi très rassurant, en ce sens que Son Excellence ne croit pas en sa propre infaillibilité, après tout.
Durant ces évènements, certains d’entre nous ont été sévèrement réprimés, comme il fallait s’y attendre, et la question se pose maintenant de savoir s’il faut cesser d’interroger ouvertement nos supérieurs, s’il faut rentrer dans le rang, démanteler ce réseau embryonnaire de prêtres qui vient d’émerger, éviter de diviser le troupeau et cesser des combats inutiles avec nos confrères.
L’humilité est la meilleure disposition pour répondre à cette question, mais comme dit saint Thomas, l’humilité est fondée sur la vérité.
Alors, qu’est-ce qui est le mieux : continuer à recevoir des coups pour l’amour de la vérité, tout en combattant humblement les supercheries du diable qui demeurent encore, ou bien déclarer que la guerre est gagnée pour le moment, écrire le document promis « War won » [guerre gagnée], et abandonner la sécurité de la FSSPX aux gros bonnets de la FSSPX ?
Eh bien, deux points : tout d’abord, nous ne sommes rien et, d’autre part, la bête respire encore. Que se passerait-il si le peu nous sommes continuait à vouloir démasquer le prince du mensonge, à satisfaire les besoins de ces âmes qui veulent profiter de notre sacerdoce et qui attendent patiemment que l’objectif de notre combat soit atteint ?
Première partie – La Bête respire encore
La crise de la FSSPX continue tant que sa tête, Mgr Fellay, enseigne des erreurs et permet aux erreurs de se propager, divisant ainsi le troupeau. Autrement, ce sont les 20 prêtres de la résistance (en septembre 2012) qui se sont rendus coupables de diviser le troupeau. Faisons donc un examen de la tête de la FSSPX. Heureusement, j’ai pu voir Mgr Fellay le 4 septembre. Je lui ai parlé pendant une heure et demie, à peine 72 heures avant sa marche arrière à Écône lors de la grande conférence aux prêtres, le 07/09/2012.
Pendant environ 20 minutes ou plus, Monseigneur Fellay me réprimanda pour mon comportement scandaleux, destructeur et révolutionnaire et pour ce refus terrible d’arrêter mes activités, etc., puis il m’a demandé la raison d’une telle obstination.
Je lui ai répondu : « Parce que je crois que vous avez une nouvelle théorie sur Vatican II : vous dites que le Concile est erroné, mais que ses erreurs ne sont pas insurmontables. »
J’ai été prévenu par l’abbé Koller : Mgr Fellay est un homme intelligent, on ne peut pas l’accuser d’être simplement en faveur de Vatican II, c’est beaucoup plus compliqué que cela. Mgr Fellay connaît son public.
Son Excellence a répondu : « Mgr Lefebvre pensait comme cela à un moment donné, et il a signé les textes du Concile ». Ensuite, je pense qu’il s’est rendu compte qu’il avait omis de nier l’accusation et a commencé à marteler l’idée qu’il est bien contre le Concile Vatican II. Il m’a accusé de m’obstiner à lui faire dire qu’il aime Vatican II alors que c’est le contraire qui est vrai, qu’il est celui qui sait le mieux quelles sont ses pensées.
Alors je lui montrai ma petite collection de huit de ses citations, appelée « J’excuse le Concile » et il a répondu : « Ce n’est pas ce que j’ai dit … Du début à la fin nous avons été en désaccord avec Rome sur le Concile Vatican II, et c’est pourquoi les négociations ont échoué. Vous fondez toute votre position sur une fausse supposition de ce que nous pensons (à propos de Vatican II). »
Quand il eut terminé, je lui demandai alors candidement : « Si vous êtes vraiment contre Vatican II, pourquoi, Monseigneur, étiez-vous si silencieux sur Assise III ? » Se référant à une phrase prononcée à St Nicolas du Chardonnet, il dit qu’il faisait siennes toutes les condamnations de Mgr Lefebvre sur Assise. Cela sonnait bizarrement et l’abbé Nély s’est précipité à la rescousse, en expliquant combien Assise III était vraiment mauvais. Ne comprenant pas, j’ai rappelé à Monseigneur son NON résolu, lorsque j’étais avec lui à Cebu, et que je lui ai demandé d’adopter une position forte et publique contre Assise III. (Il a dit la même chose aux frères Pfeiffer à l’époque).
Ensuite, j’ai demandé pourquoi il y avait si peu de différence entre DICI et les autres sites Ecclesia Dei, ou même Zenit sur le sujet. Il n’y a eu absolument aucune réponse à cette question. J’ai alors dénoncé le silence devant les scandales doctrinaux de Rome de ces trois derniers mois, scandales que nous pouvons vérifier en lisant L’Osservatore Romano. Ce journal a été passé au filtre des lunettes roses de DICI pour ne nous dire que des bonnes choses à propos de Benoît XVI cet été. Nous n’avons pas besoin de savoir que le pape, cet été, a fait l’éloge de Vatican II en permanence, a insisté sur le fait que les musulmans restent musulmans, qu’il s’apprête à béatifier le successeur d’Escriva, continue à soutenir les Focolari et d’autres mouvements néo-chrétiens, loue le pluralisme et la liberté religieuse comme une solution à la persécution au Moyen-Orient, etc.
Si nous connaissions ces faits, ils obscurciraient la bonne nouvelle opinion que nous avons de Benoît XVI, et ils nous éclaireraient sur le fait que les erreurs de Vatican II font toujours rage.
DICI est le porte-parole de Menzingen. Ce site est géré professionnellement et prépare à long terme un accord avec la nouvelle Rome, grâce à une utilisation massive de peinture rose, parallèlement à la marche arrière actuelle. En fait, il n’y a pas de marche arrière sur DICI. Sur tous ces points, je n’ai pas pu obtenir des éclaircissements de Monseigneur Fellay.
Ensuite, j’ai soulevé la question de l’interview sur CNS du 11 mai 2012, et plus précisément le problème des paroles de Mgr Fellay à propos de la liberté religieuse et voici ce qu’il a dit : « Sur CNS, je parlais aux catholiques américains qui portent aux nues la liberté religieuse. Le fondement, c’est le récipiendaire (ou récepteur). Ce « très limitée » est le contraire de ce que vous me faites dire. Je montrais qu’il y a un moyen de traiter le problème. On s’est écarté de mon propos. »
(La philosophie moderne base tout sur l’esprit de celui qui connaît, sur le sujet récepteur, tandis que la philosophie catholique base tout sur la chose connue, la “chose” qui existe en elle-même, que cela nous plaise ou non)
J’ai alors senti que j’en avais assez entendu, j’ai compris que j’étais à présent certain de ce dont je voulais m’assurer : c’est que l’esprit de mon Supérieur général n’est plus ancré dans la vérité catholique, mais que ses idées se déplacent tantôt à droite, tantôt à gauche, tantôt sur le “oui”, tantôt sur le “non”.
En relisant la transcription de cet entretien, je vois que le même schéma se reproduit continuellement :
– Les choses ont changé à Rome, MAIS cela ne signifie pas que tout a changé.
– Le Pape veut reconnaître la FSSPX, MAIS son désir est bloqué par Vatican II et les évêques modernistes.
– Rome nous accorde déjà l’exemption de la tutelle diocésaine, MAIS il y a des problèmes pour ouvrir de nouvelles maisons.
– Cela ne va pas marcher si nous demandons l’autorisation des évêques, MAIS il y a tellement d’évêques novus ordo qui nous appellent.
– … Nous avons notre propre apostolat MAIS tout évêque a le pouvoir absolu.
– Nous devrions être traités à égalité avec les évêques, MAIS il est normal que l’évêque ait son mot à dire (sur nous).
– Rome acceptera peut-être de mettre ses erreurs au niveau d’une opinion que nous pouvons attaquer, MAIS Rome absolutise le Concile.
Nous avons encore eu quelques MAIS à la conférence d’Écône :
– Le Pape croit encore à Vatican II, MAIS il veut nous reconnaître.
– Le principe de 2006 (aucun accord pratique jusqu’à ce que Rome se convertisse) est vrai, MAIS qu’est-ce que nous entendons par « conversion de Rome » ? Cela ne pourrait-il être quelque chose de graduel ou de progressif ?
– L’offre de Rome était remarquable, MAIS, je vous le garantis, je n’ai jamais été intéressé par un accord.
Sur ce dernier MAIS, je vous demande de relire la lettre du 14 Avril pour voir si cela est authentique ?
Pas étonnant que nous soyons accusés d’être régulièrement tantôt noir tantôt blanc… c’est parce que l’enseignement officiel de la Fraternité Saint Pie X est maintenant tout gris …
Donc j’ai senti que nous en avions assez dit, qu’il n’y avait pas besoin de toucher la question un peu plus complexe du Magistère, la question de notre utilisation retrouvée et élargie du nouveau Code de droit canonique, ainsi que d’autres questions. J’ai eu le temps de m’excuser pour l’utilisation, dans le passé, de quelques expressions injustifiées ou irrespectueuses, j’ai mangé deux fois à la table de Monseigneur, j’ai été autorisé à dire ma messe privée sur un autel latéral (contrairement à Manille), j’ai visité un endroit qui a un charme particulier et j’ai été très gentiment remis au train par l’abbé Sélégny qui, en tant que témoin, m’a promis de m’envoyer une transcription détaillée de la conversation. Je tiens à dire que Monseigneur Fellay a été juste envers moi, qui suis un homme totalement opposé à ses idées et en pleine guerre contre lui.
Les idées de Mgr Fellay et la propagation incontrôlée du libéralisme dans la Fraternité Saint Pie X ont également été l’objet de ma visite à un autre évêque, et puisque l’abbé Couture utilise cet évêque contre moi, eh bien, je vais raconter pour ma défense tous les détails de cette visite.
Monseigneur Tissier de Mallerais a accepté de me voir le 16 Août à Écône. Pendant 15 minutes, j’ai chancelé sous une puissante bordée épiscopale, j’ai tremblé de tous mes membres sous la froide colère de Monseigneur Mgr Bernard Tissier de Mallerais. Mon attitude, a-t-il dit, était complètement hors de propos, je prenais sur moi une tâche qui ne m’appartenait pas et je faisais une démonstration de désobéissance totale…
J’ai essayé de récupérer en disant que j’avais de graves difficultés doctrinales avec Mgr Fellay en montrant, comme d’habitude, ma petite collection de citations appelé « J’excuse le Concile ». Son Excellence a répondu : « Je sais, je sais, j’ai 10 fois plus de citations [de Mgr Fellay] favorables à Vatican II que vous ne connaissez pas ! »
« Mais, Monseigneur, comment pouvons-nous être si tranquilles à ce sujet et à propos du résultat lamentable du Chapitre Général ? »
« Le Chapitre général, répondit-il, a été un désastre ; j’ai signé de mon nom, parce que c’était une action collégiale, mais certainement pas pour dire que j’étais d’accord avec le contenu. Par conséquent faites confiance en ce que font les généraux, acceptez votre nomination en France et tenez-vous tranquille pendant au moins trois mois. »
« Monseigneur, le navire prend l’eau, il se déchire sous la ligne de flottaison. J’admire ce que vous et d’autres avez fait pour essayer de le sauver, mais vous savez très bien que l’erreur se propage maintenant à travers les canaux officiels de la FSSPX. Comment pouvez-vous compenser le poids de l’institution, les professeurs mis en place dans les séminaires, les sermons édulcorés et publications … Nos fidèles fuient de moins en moins loin les messes d’indult, font des compromis pour les cérémonies de mariage, pratiquent de plus en plus les méthodes naturelles de contraception sans les motifs graves demandés par Pie XII, faisant de ces méthodes naturelles une porte ouverte à des formes plus mauvaises de contraception. Leurs esprits sont infectés par DICI. Il est naturel pour eux de faire confiance aux deux assistants qui vont encore plus loin que Monseigneur Fellay et prêchent la bonne nouvelle que Rome a changé… »
J’ai continué ainsi un certain temps, acceptant des corrections sur certains points, comme sur le fait que nous ne pouvons pas tenir le pape comme entièrement responsable de la nomination de mauvais évêques dans le monde entier. Sinon, je lui ai dit qu’il pouvait me désavouer autant qu’il le voulait, mais que le silence de cet été était « contre-nature », antinaturel : « Je ne peux pas l’accepter et je ne l’accepterai pas, même si je suis maltraité et chassé. Je ne peux pas accepter ce nouveau massacre des âmes qui est préparé davantage par l’érosion des esprits que par la signature effective d’un accord avec Rome. Si seulement, Excellences, vous aviez fait publiquement opposition à Menzingen, je serais heureux de rentrer dans le rang et suivre le capitaine. Je suis d’accord que ce n’est pas mon travail de parler, mais si les bergers sont endormis, les chiens sont la ligne de résistance suivante, quand les loups sont entrés dans la grange.
Si l’on parle des erreurs en général, cela passe souvent au-dessus de la tête des fidèles. Je ne trouve pas que la bataille tourne bien, j’ai donné pendant 12 ans le bénéfice du doute à mes supérieurs, en écrivant des lettres et en étant très obéissant. En six autres années, Mgr Fellay aura amplement le temps de mettre des supérieurs neutres ou libéraux en position et il sera impossible de faire changer le navire de direction.
Vous n’êtes pas le seul, Monseigneur, à être poussé dans vos retranchements ; L’abbé Peter Scott a à peine dit quelque chose en Mars, et après avoir été circonvenu par l’abbé Rostand, il est maintenant sur le point d’être envoyé au Zimbabwe. L’abbé Hewko n’a fait aucune attaque contre Menzingen à la première messe de l’abbé Reuter et s’est retrouvé lourdement sanctionné. De nombreux autres prêtres sont dans le même cas. Cela n’augure rien de bon pour l’avenir. Si c’est la façon dont ils traitent les prêtres, alors qu’aucun accord n’est signé, comment sera-ce le jour de l’accord, quand on fera rentrer tout le monde dans le rang ?
Ce que je fais ressemble en effet à une rébellion, mais je ne demande pas que tout le monde fasse de même. Si je me trompe, le navire ne coulera pas et je mourrai heureux, mais si j’ai raison d’avertir les passagers, il y en aura plus de sauvés, si la tragédie arrive vraiment. Le problème vient de la passerelle de commandement du navire, et votre résistance sous le pont est impressionnante, mais ne fait que retarder le résultat final. Certains prêtres doivent au moins faire le travail d’exposer la source des erreurs. »
À ce moment, Monseigneur a été refroidi. J’avais déjà discuté de beaucoup de ces faits avec lui quand il est venu aux Philippines l’an dernier. Je comprends que c’est son amour de la Fraternité, son désir de garder une armée unie qui le motive, mais je vois aussi que la Fraternité n’est plus unie sur la doctrine, je vois que les libéraux l’attaquent de plus en plus et refusent de publier son livre sur les erreurs de Benoît XVI. En fait, on commence à le réduire au silence et le pire est à venir.
Je me sentais très triste pour lui parce que, tout au long de cet entretien, il y avait une telle sincérité en lui, même lorsqu’il me réprimandait. Je ne crains pas d’être réprimandé par un homme si honnête, et je crois que Mgr Tissier prêchera toujours contre la Rome d’aujourd’hui et nous dira de nous garder hors de sa portée.
Pour vous dire la vérité, il n’est toujours pas d’accord avec ce que je fais, à ce jour. Il a écrit à l’abbé Pivert (mon directeur spirituel) pour me contraindre, en répétant le même argument, en écrivant que les erreurs de Mgr Fellay sont 10 fois plus nombreuses que ce qu’elles apparaissent en public et que le Chapitre Général est une catastrophe, mais qu’il n’y a aucune raison de lancer une telle attaque prématurée contre la direction de la FSSPX.
Maintenant, mon cher lecteur, pardonnez-moi d’avoir été si long sur la pensée de Mgr Tissier. C’est parce qu’il reflète la pensée de tant de prêtres que j’ai pu rencontrer en France, qui est le haut lieu de la dissidence à Menzingen, mais qui est aussi complètement paralysée. Les français sont comme ça : à moins qu’un chef n’émerge, prenne les choses en main et mène au combat, personne ne monte à l’assaut.
Aux États-Unis, c’est l’inverse : environ 14 sont fermement opposés à Menzingen et peut-être 50% sont tout simplement lassés personnellement d’un accord avec Rome, mais suivraient les ordres, tandis que le reste est en faveur de l’accord et parfois le disent ouvertement. Il n’y a donc pas une forte opposition contre Menzingen, mais il y a proportionnellement plus de prêtres en résistance ouverte (10) qu’en France (2).
L’un des plus importants de ces esprits français que j’ai pu rencontrer est l’abbé Gleize, qui m’a déposé à Morgon le 17 Août. Nous avons parlé pendant cinq heures ; quel grand esprit, droit et clair ! Les principales idées qui ressortent de sa position sont les suivantes :
– Une nouvelle doctrine a maintenant émergé dans la Fraternité Saint Pie X, et cette nouvelle doctrine est accompagnée de réduction au silence, de menaces et de punitions.
– Le principal signe de la Providence montrant ce changement est le silence assourdissant sur Assise III, qui a tellement contrasté avec le tollé de Mgr Lefebvre, en 1986, pour Assise I.
– Assourdissant aussi est le silence qui a suivi la crise de mai et le Chapitre Général : de la table à Écône jusqu’aux prieurés à travers le monde … aucune réaction de ceux qui savaient si bien que les choses se sont mal passées.
– Même si l’accord est annulé pour le moment, l’abbé Gleize dit que la tendance demeure : L’abbé Schmidberger lui a dit qu’il ne suffisait pas de prier pour le Pape en le nommant à la messe, lors des bénédictions et de la Semaine Sainte, ou d’avoir sa photo dans la sacristie, etc. Aucune de ces choses ne nous garantit que nous n’allons pas devenir sédévacantistes. Le désir des accordistes est un désir qui dure depuis longtemps, et c’est un sentiment constant d’être dans une situation de séparation épouvantable, presque peccamineuse d’avec l’« Eglise ». J’ai dit à l’abbé Gleize que l’abbé Laisney (qui m’a lavé le cerveau pendant trois jours à Manille à propos de l’accord) souffre clairement du même genre de douleur. Il aurait prêché pour l’accord récemment à Kuala Lumpur. Mgr Fellay, quand je l’ai vu, m’a dit que notre idée de l’Église est trop radicale, que pour nous, c’est une Église qui n’existe que sur le papier (cf. aussi sa conférence d’Adélaïde). Si l’accord est annulé, ce n’est pas à cause de nous, c’est parce que Rome ne le veut toujours pas, le bloque, même si le pape le veut. Très triste.
Nous avons parlé longuement de la nouvelle pratique de la FSSPX concernant les affaires canoniques et surtout la tendance croissante de la FSSPX qui permet de plus en plus que tous ses cas difficiles soient résolus par la nouvelle Rome et à la lumière du nouveau Code de Droit Canon. De nombreuses irrégularités canoniques se sont produites au Chapitre Général, en particulier autour de la façon dont l’évêque Williamson a été traité. La déclaration et les six conditions ressemblent à quelque chose de bâclé et contiennent un changement important d’orientation de notre congrégation tout entière.
Une autre confirmation du changement de position de Mgr Fellay est qu’il prêche dans ses conférences régulières de trois heures que Rome a changé.
Lors de mes visites à Avrillé et Morgon, j’ai été informé par les supérieurs de ces lieux que lorsqu’ils sont allés avec le Père Matthieu à Menzingen, Mgr Fellay a pris deux heures et demie pour les persuader que Rome a changé.
Ils étaient bouche bée devant ce changement de cap et devant l’ardeur de Mgr Fellay.
Mes propres parents sont allés à une conférence de trois heures à Brignoles en juin ; même chose : « Rome a changé ». Mes pauvres parents ont quitté la conférence en ayant l’impression de n’avoir rien appris et en ayant la sensation qu’ils n’avaient pas compris ce qu’ils étaient censés comprendre.
Et qu’est-ce qui va être dit dans la grande fête conviviale organisée par l’Angelus [ndlr, Éditions américaines traditionnelles, équivalent de Clovis] sur la « papauté » en octobre … compte tenu de la récente marche arrière ? On peut deviner que le pape va être considéré un peu mauvais MAIS assez bon sous d’autres aspects.
Par conséquent 20 prêtres à peu près sont actuellement engagés dans le processus d’avertir ouvertement le troupeau sur les erreurs restantes de Menzingen, en dépit de la marche arrière sur l’accord avec Rome, sur la déclaration du 15 avril et sur la question de l’exemption. Car si l’on décrit la nouvelle Rome, d’une façon fausse et sous des couleurs riantes, il est normal de craindre que, dans six ans, la Fraternité sera six pieds sous la nouvelle Rome …
Deuxième partie – Que s’est-il passé ?
War on! Puis What next … mais … Qu’est-il arrivé ?
Au mois de mai une note interne a déclaré que dans le cas où Rome accepterait notre dernier protocole doctrinal (du 15 Avril), une structure canonique nous serait proposée.
Puis, le 13 Juin, l’offre de Menzingen a été refusée par Rome, un peu comme cela a été refusé en septembre 2011. A commencé alors un processus de retour en arrière qui est toujours en cours. La ligne officielle est maintenant que nous sommes de retour à la case départ, que l’accord est annulé, et que nous n’avons jamais cherché un accord en premier. Le 7 septembre, Mgr Fellay a fait totalement marche arrière à propos de la déclaration du 15 Avril ainsi que sur une autre erreur majeure faite au Chapitre Général, quand il voulait simplement, comme condition souhaitable être exempté de la tutelle des diocèses Novus Ordo.
Dans le même temps, deux choses continuent à se produire : le changement doctrinal et le manque de clarté sur nos relations avec Rome.
Le Chapitre Général
Au Chapitre Général, tout était censé être parfaitement clair, mais les documents qui en sont sortis ont déjà besoin d’éclaircissements.
M. l’abbé Petrucci m’a dit que les capitulants étaient pressés d’écrire les textes et que l’intention d’un grand nombre d’entre eux était de créer un cadre qui permettrait d’éviter à Mgr Fellay de se rapprocher de la nouvelle Rome prématurément. La plupart d’entre eux nous ont dit qu’ils ont vraiment combattu, qu’ils ont obtenu le meilleur résultat possible, qu’ils ont sauvé la situation. Cela correspond clairement au nouveau but de la guerre de Menzingen : affirmer que la guerre est finie.
Rectification du tir :
Je n’ai aucun doute sur les intentions des capitulants mais le texte qui émanait du Chapitre, produit d’une sorte de compromis entre deux positions, m’a tellement fait peur que j’ai écrit une attaque contre lui, je l’ai publiée sur Internet, je l’ai fait imprimer et je l’ai posté à tous les prieurés et amis de France, je l’ai distribué en tract aux fidèles. En voici les principaux éléments :
Proclamé le jour de la Bastille, ce texte est un peu sentimental parfois et même s’il contient une citation de Mgr Lefebvre, il s’agit d’une déclaration beaucoup plus faible que les déclarations de 1974 et 1976. La question du Magistère reste ambiguë dans ce texte parce que nous n’avons pas plus la mention de deux magistères opposés (cf. « deux Romes » (1974), « deux Églises » (1976)), mais l’astuce principale du texte est à la fin de celui-ci, dans les six conditions pour une reconnaissance canonique de la FSSPX. [ndlr : l’abbé Chazal a manifestement pris connaissance d’un texte non tronqué de la déclaration du chapitre, qui contenait les six conditions]
Un premier groupe [de conditions] omet la notion de 2006 qui était que nous devions attendre la conversion de Rome pour conclure un accord avec elle. C’est la première fois que nous y renonçons, si officiellement, en opposition au rejet de l’accord par Mgr Lefebvre en 1988 et en contradiction avec ses nombreux avertissements ultérieurs que la crise durerait longtemps et nécessiterait que Rome redevienne bonne pour nous réconcilier.
La première condition concerne le maintien de notre liberté d’enseigner et de notre liberté d’attaquer ceux qui enseignent les erreurs. La deuxième et la troisième consistent à garder l’usage exclusif des rites traditionnels et avoir au moins un évêque.
Tout ceci semble très courageux, mais le principe de base d’une démocratie libérale est cette liberté pour quiconque d’être en désaccord public sur toutes les questions importantes. Donc, nous aurons la liberté d’enseigner la Tradition tandis que d’autres auront la liberté de défendre le modernisme, nous allons attaquer la nouvelle messe tandis que d’autres vont attaquer la vraie messe sous le même toit ; de même pour toutes les autres questions. Un évêque français a très bien compris cela et a dit : « Laissez-les venir et être en désaccord avec le Concile Vatican II (s’ils le peuvent), car nous-mêmes, nous sommes en désaccord avec les vingt autres Conciles ».
Cela ne marcherait jamais. Pourquoi ? Parce que ça ne marche jamais d’entrer dans le système, comme a dit Mgr Lefebvre : « Si j’avais signé l’accord, nous aurions été finis en un an. » (13 Juin 1988). Une fois dans le système, nous ne résisterons pas aux personnes qui ont une doctrine entachée par les erreurs de Vatican II, parce que ceux qui ont essayé auparavant n’ont jamais réussi. De plus, nous avons déjà commencé à arrêter de convaincre Pierre alors qu’il a été reconnu digne de blâme (Galates). Encore une fois, regardez DICI maintenant, tandis que dans le passé nous n’avions aucun scrupule à dire ouvertement que le Vatican était infiltré par les francs-maçons et que leurs idées avaient triomphé.
Mélangés à de mauvais prêtres catholiques et à de mauvais fidèles, nos propres fidèles seront affaiblis, désorientés et divisés, plus encore qu’aujourd’hui.
En ce qui concerne la liturgie, il suffit de dire que Mgr Pozzo vient juste de dire à l’Institut du Bon Pasteur de rentrer dans le rang cinq ans après leur accord.
Quant à cet évêque solitaire, comment pourrait-il répondre aux besoins de 1 000 prêtres traditionnels environ et de tous leurs fidèles ? « Et si cet évêque meurt ? », a demandé franchement un fidèle du sud de la France. L’abbé Pfluger a répondu : « Eh bien, Rome en nommera un autre… »
Le deuxième groupe de conditions est presque plus effrayant, car ce sont des conditions souhaitables ou préférables, par lesquelles nous demandons, sans insister, de ne garder que nos tribunaux mineurs, en renonçant à l’avance de nous occuper des causes majeures (comme nous le faisons déjà, parce que quand l’affaire est grave ou importante soit nous laissons à Rome le soin de traiter le cas soit nous refusons de traiter le cas, j’en ai été informé par des canonistes et des enseignants du séminaire).
Heureusement, Mgr Fellay a fait marche arrière verbalement sur la seconde condition, en disant que, bien sûr, notre exemption de la tutelle des évêques Novus Ordo était une nécessité absolue pour nous. Ce qui m’inquiète, c’est qu’il n’apparaît pas que c’était le cas au Chapitre Général. (Et puisqu’il s’agit d’une question de droit, un amendement écrit devrait être placé dans le texte final).
Même manque de clarté pour la troisième condition, qui stipule que nous voulons simplement avoir une « majorité de la Tradition » et la présidence de cette commission pontificale sous l’autorité du pape. D’autres personnes Ecclesia Dei, valets de Mgr Müller, peuvent prétendre être aussi pour la Tradition. Et c’est uniquement dans le cas où le pape ne voudrait pas insister sur son avantage et renoncerait à placer directement ses hommes dans cette commission.
« Seigneur, venez à mon aide ; hâtez-vous de me secourir. »
La FSSPX déchaussée, ou de stricte observance :
Par conséquent, début août, je me suis rendu à Washington DC et j’ai rencontré l’abbé Joe [Joseph Pfeiffer], qui a réussi à rassembler un groupe de cinq prêtres à Vienne, en Virginie, et à organiser ce que nous appelons un « Corps Uni de prêtres ». Nous avons siégé trois jours, nos esprits vibrant à l’unisson, en parfaite harmonie, considérant la gravité de la situation à laquelle nous étions confrontés. Mais au moins, nous avons pu planter un drapeau en affirmant notre intention, en élisant un patron et en mettant en place une base visible.
Voici le texte de la Déclaration, heureusement, il est court :
C’est Elle seulement, [la Vierge Marie,] qui peut vous aider. +
Fait à Vienne, en Virginie, le 10 août 2012.
« Le cœur de la foi est la divinité du Christ et sa royauté sur toutes les nations : « oportet illum regnare ». Les erreurs de Vatican II sont une attaque indirecte contre Sa divinité et une attaque directe contre Sa Royauté sociale. Elles resteront à jamais la révolution de 1789 au sein de l’Église.
Le Vatican d’aujourd’hui a changé seulement pour le pire depuis le Concile (plus de dégâts, davantage d’hérésies nouvelles, semi-modernisme plus efficace), à tel point qu’on peut répéter les mots de l’archevêque de 1974 et de 1976 : « L’Église qui affirme de telles erreurs est à la fois schismatique et hérétique. Cette Église conciliaire n’est donc pas catholique. Dans la mesure où le pape, les évêques, les prêtres ou les fidèles adhèrent à cette nouvelle église, ils se séparent de l’Église catholique. » (29 Juin 1976).
Le pape a permis la vraie messe, mais seulement dans le panthéon des liturgies modernes. En outre, il a exprimé clairement son adhésion à la fausse doctrine de la liberté religieuse en prêchant qu’elle soit le modèle de la façon dont l’Église et l’État doivent être liés l’un à l’autre. Enfin la doctrine de l’œcuménisme a été largement et constamment professée par le Souverain Pontife dans ses visites aux temples protestants, aux synagogues et aux mosquées… et Assise III confirme que l’esprit d’Assise est bel et bien vivant. C’est cet esprit qui poussait Mgr Lefebvre à procéder à une “opération survie” qui est maintenant elle-même en grand danger.
La FSSPX d’aujourd’hui veut clairement se placer sous cette Église conciliaire, elle atténue le poison du Concile Vatican II, elle est de plus en plus silencieuse face aux abus commis par la hiérarchie conciliaire, elle utilise un langage ambigu se référant à deux Magistères contraires. En même temps qu’elle est toujours prête à croire en un débat permanent avec des fonctionnaires romains obstinés, elle utilise la manière forte envers ceux qui résistent à cette mauvaise réconciliation.
Nous devons attendre que Notre-Dame convertisse le pape et lui inspire de consacrer la Russie à son Cœur Immaculé, en union avec tous les évêques et nous devons persévérer dans la charité de la vérité et la vérité de la charité, organisée en un corps uni de prêtres fidèle à la position toujours maintenue par Mgr Lefebvre. »
Abbé Joseph Pfeiffer, Abbé Ronald J. Ringrose, Abbé Richard Voigt, Abbé David Hewko, l’abbé François Chazal.
Nous avons ensuite élu l’abbé Pfeiffer comme « patron », pour deux ans, parce qu’il n’y a pas assez d’Indiens pour ce chef indien. L’élection d’un Supérieur Général, de deux assistants, d’un économe général et secrétaire général serait tout à fait ridicule, à ce stade, car nous sommes loin d’être ne serait-ce que cinquante, mais nous reconnaissons aussi Mgr Fellay comme étant notre supérieur légitime (rappelez-vous, il n’a pas signé d’accord avec la nouvelle Rome), même si, comme dans le cas de Benoît XVI, nous lui refusons obéissance pour des motifs de foi jusqu’à ce que cette crise soit terminée.
Ainsi, notre nom reste le même, la FSSPX. Nous sommes conscients du fait que le glissement doctrinal d’aujourd’hui met en danger nos engagements, nos promesses et nos serments, en particulier notre serment antimoderniste, comme l’abbé Koller l’a si bien dit dans son sermon. Nous nous attendons à ce que des avocats soient lâchés contre nous à un moment donné, mais dans le pire des cas, ils pourraient être en mesure de nous renommer FSSPX déchaussée, de stricte observance, parce que notre scission est une scission au sein du même ordre, comme cela s’est produit à plusieurs reprises au cours de l’histoire de l’Église. Nous ne créons pas un nouvel engin, une société de saint Pie XXIII, ou un autre vague institut. Tout ceci pour insister sur l’idée que nous n’avons pas changé le message, tandis que la ligne officielle de la FSSPX a changé.
Ensuite, nous avons mis en place une base à « Notre-Dame du Mont Carmel », 1730 N Stillwell road, Boston, Kentucky 40107, États-Unis, avec un ou des prêtres résidents permanent(s). Puis, nous avons mis en place une structure bancaire pour recevoir un soutien financier. Nous espérons commencer une petite école là-bas et créer nos propres sites Internet pour compléter le bon travail de « TrueTrad » et d’autres sites. Si nous le pouvons, nous allons lancer un bulletin papier et marcher sur la lune, mais ne regardons pas trop loin.
Je comprends pourquoi certains supérieurs de la FSSPX nous poursuivent de leurs foudres car il semble vraiment que nous sapions la Fraternité, alors qu’en fait nous nous organisons simplement, avec comme claire perspective, l’expulsion. Lorsque Mgr Fellay m’a dit que nous n’allions pas faire long feu, j’ai répondu : « Eh bien, Monseigneur, nous recevrons tous les prêtres que vous nous ferez parvenir ». Il est dommage de voir un prêtre jeté hors de sa congrégation sans aucune bonne raison et finir ses jours dans l’isolement.
Grâce au dernier rétropédalage, la crise est apparemment évitée, mais que se passera-t-il si Menzingen revient de nouveau sur ses pas, comme cela s’est passé plusieurs fois auparavant ? Nous voulons juste être le petit morceau de fer qui bloque la pédale. Et si Mgr Williamson se retrouvait expulsé ? Où irait-il ? Et les prêtres qui le suivront … finiront-ils dans l’isolement ? C’est une bonne chose si Mgr Williamson conserve toutes les options possibles, reçoit une aide de l’extérieur pour forcer Menzingen à le maintenir, en lui donnant un avant-goût de ce qu’est un évêque FSSPX en liberté. Pour l’instant nous sommes juste une vingtaine de prêtres dispersés, c’est-à-dire pas grand-chose, mais nous savons avec certitude que Menzingen ne veut pas que ce petit bourgeon fleurisse.
En temps normal, il est préférable que les 4 évêques restent unis, dans le cas d’une nouvelle crise, car les trois pourraient ainsi contrecarrer l’un d’entre eux comme ils l’ont fait de manière efficace.
Quant aux fidèles, maintenant qu’ils sont avertis de la situation, nous nous limiterons à ceux qui nous appellent à l’aide et nous fournirons à tous les autres une information permanente qui dit les choses clairement. D’abord les Juifs, puis les Gentils, d’abord nous irons chercher les petits restes dans la foule de la FSSPX, et ensuite nous irons pêcher tous les autres hommes.
Pour être bien compris, notre combat doit être décrit comme analogue à une lutte ; c’est une bataille, sous de nombreux angles. C’est aussi comme une attaque échelonnée, parce que tous les prêtres et les fidèles ne réalisent pas le mal actuel, en même temps, pas plus qu’ils ne choisissent de prendre une position publique en même temps.
Une fois de plus, nous ne sommes pas les sauveurs de la FSSPX, mais j’espère que vous comprendrez que nous jouons un petit rôle sur un plan plus large, car la résistance à la réconciliation a des aspects et des formes variées : de la Mère Anne-Marie Simoulin qui menace de recommencer à zéro et qui réprimande son propre frère, l’abbé Simoulin, à Dom Thomas d’Aquin au Brésil qui dirige des groupes de fidèles, tout comme nous, jusqu’aux nombreux bons prêtres qui résistent en France, à quelques religieuses héroïques qui se montrent disposées à subir la persécution de leur communauté, au Dr David Allen White, qui n’approuvera pas de bêtises … la liste est assez longue et consolante.
Si Menzingen reste sur sa marche arrière d’aujourd’hui, la crise va perdre de son urgence, il sera plus difficile pour nous d’expliquer notre position aux fidèles et de persuader un grand nombre de prêtres de rejoindre notre mouvement … mais cette crise ne sera pas terminée, car nous avons des signes clairs que la Bête reste en vie.
Le Tour de France (La France résistante)
Tandis que l’abbé Joe a passé beaucoup de temps aux États-Unis, a réussi à rafistoler un groupe de prêtres, j’ai pu passer trois semaines pour faire une « tournée des popotes de la résistance » ou un check-up des habitudes culinaires des endroits qui résistent au changement de doctrine de la FSSPX. La plupart des prêtres sont au courant de l’évolution de la doctrine au sommet, et parce que le district est grand, l’attitude des prêtres libéraux est plus facile à remarquer. Voici quelques exemples de lettres et conversations que j’ai reçus : au Pointet, les religieuses louent Benoît XVI devant les petits enfants, un prêtre en Bretagne appelle Jean-Paul II un saint, les mystères lumineux du Rosaire sont inclus dans un livre de chansons nouvellement édité dans une de nos écoles, un directeur de séminaire a inséré des citations de Benoît XVI dans son dernier livre sur la famille, et je viens d’entendre que l’abbé Toulza a été forcé, je crois, de mettre un texte dans Fideliter, défendant Mgr Müller…
Ces choses-là ne seraient jamais arrivées auparavant.
Nous venons de perdre un prêtre en Corse qui est retourné directement au diocèse et deux moines ont quitté l’abbaye bénédictine de Bellaigue parce qu’ils sont en faveur de l’accord. En Allemagne, sur un total de 40 prêtres, 10 sont contre un accord, alors que tous les autres sont pour, à des degrés divers. Les fidèles libéraux critiquent Mgr Tissier ou les prêtres ayant leur franc-parler comme l’abbé Beauvais. M. l’abbé de Cacqueray est plus difficile à cerner, parce qu’il est l’un de ces rares prêtres capables de garder leur district uni, grâce à leur autorité naturelle et leur piété.
En date du 14 Août, je ne savais pas où était ma nouvelle affectation. L’abbé Toulza m’a dit que ce serait Reims, un bel endroit historique au cœur des champs de bataille de la 1re guerre mondiale. J’ai été heureux de voir l’abbé Toulza signer un contrat de publication de 2000 exemplaires de mon livre sur le Christ-Roi, « La Cité Oubliée ». Cette joie fut de courte durée car trois semaines plus tard, ce livre sur la doctrine sociale de l’Église fut interdit par Mgr Fellay, non pas pour son contenu, j’espère, mais pour le nom de son auteur. Une maison indépendante appelée DPF doit l’imprimer l’année prochaine. Le Dr Chojnowsky est actuellement en train de le traduire en américain. (S’il vous plaît, notez bien que je suis un prêtre paresseux, c’est maintenant officiel).
Il faut s’attendre à ce que la question de mon affectation soit ressortie par mes adversaires, malgré le fait que l’abbé Couture reconnaît, même par écrit, que j’ai toujours obéi avant. Mgr Fellay m’a remercié pour mes 16 ans d’obéissance indéniables, mais pas pour ce qui lui paraît être ma désobéissance de l’année 2012.
En modifiant la doctrine, Mgr Fellay a perdu son autorité que j’ai vue sombrer, de mon poste à Manille ; c’est là où j’étais, quand la crise a commencé et c’est à partir de là que je vais commencer à résister. La question pour moi est que le changement de doctrine dans la FSSPX est si grave qu’il doit être exposé, c’est-à-dire qu’il faut prêcher contre… Mais il est impossible de prêcher la vérité si l’on est réduit au silence. C’est pourquoi j’ai demandé à l’abbé Girod si je pouvais être admis à prêcher contre les erreurs de Mgr Fellay en chaire. Sa réponse fut : « Personne ne prêche contre son patron dans une entreprise » et j’ai répondu « …à moins que l’entreprise ne coule ». De plus, il m’a dit que le dimanche, je serais affecté à la chapelle de Troyes, qui compte une trentaine de personnes. En France, on appelle cela « un placard ». Non seulement cela, mais ce prieuré est un prieuré de trois prêtres qui s’occupent de moins de 200 fidèles, car la chapelle de Joinville a été enlevée à leur responsabilité. Puis je me suis dit : la France n’est pas mon territoire, si je m’embarque pour dénoncer Menzingen, je vais mettre dans l’embarras l’abbé de Cacqueray qui est si gentil avec moi et je vais le forcer à me condamner, et les fidèles voyant à quel point je suis condamné par les canaux officiels de la FSSPX ne seront pas en mesure de s’y retrouver eux-mêmes. En Asie, là où les fidèles entendent l’abbé Couture dire à quel point je suis méchant, il est plus facile pour les fidèles de faire la part des choses car ils me connaissent depuis dix ans, ils peuvent savoir par eux-mêmes que je suis même 40 fois plus méchant que l’abbé Couture ne me fait. En France, il y a aussi assez d’anti-libéraux pour mener à bien la lutte, tandis que les fidèles d’Asie, plus récents dans le mouvement traditionnel et moins bien desservis par une Fraternité surchargée en Asie, sont plus vulnérables aux erreurs et aux mensonges. Ils ont davantage besoin d’aide, mais dans l’ensemble c’est surtout une question d’impact. J’ai dit à plusieurs reprises à mes confrères français : vous n’avez pas besoin de moi ici pour saisir l’occasion, je suis encore jeune et aucunement en position de vous guider et de vous dire ce qu’il faut faire. Vous avez vos propres dirigeants, allez les chercher, comme le paysan qui est allé chercher La Rochejaquelein pendant la guerre de Vendée.
Retour en Asie
« Ça va foirer », « Ça va faire pschitt », m’a dit l’abbé Nély à Menzingen ; et l’abbé Pfeiffer est entièrement d’accord : « En théorie, nous sommes totalement grillés, et notre principal obstacle est la peur qu’ont les fidèles d’être expulsés, d’avoir les sacrements refusés, les écoles interdites, etc. Et le second obstacle est la confusion ; ils nous disent : « Père, qu’est-ce qui se passe ? » Ils mendient les informations sur ce qui se passe ; les voies officielles ne leur disent rien. À moins d’un miracle, nous devrions nous essouffler, un prêtre nous a dit : « nous sommes juste un feu de paille ». Nous n’avons même pas les fonds pour voyager en Amérique pour voir les gens qui veulent nous voir. Nous n’étions pas payés avant en Asie, et maintenant nous comptons davantage sur la générosité spontanée des fidèles. Beaucoup de gens que nous ne connaissons pas nous donnent un soutien, ce qui prouve qu’il y a un problème. Ils ne font pas cela par amour personnel pour nous.
De petits groupes ont fait leur apparition partout, appelant à l’aide et nous offrant leur aide. En un endroit, nous avons repris la chapelle entière, dans d’autres endroits, nous trouvons un petit groupe. Il n’est pas facile de nous chasser de lieux qui n’appartiennent pas à la Fraternité, ce qui me fait mieux comprendre pourquoi Menzingen a voulu si catégoriquement centraliser toutes les propriétés ces dernières années.
Pendant ce temps, nous restons sous le feu des positions officielles bien arrêtées de la FSSPX. Elles ont un but stratégique, notre silence, et elles ne cessent de nous étiqueter comme désobéissants, non surnaturels, sédévacantistes pratiques, colporteurs de chaos, pamphlétaires, falsificateurs de citations, calomniateurs, briseurs de paix et rebelles engendrant des divisions. On dit aux prêtres, aux frères et aux fidèles de jeûner à notre passage, les gens ne devraient pas nous parler, les frères ne devraient pas nous parler, nous avons été expulsés de la table commune à Manille, je n’ai pu obtenir la permission d’assembler des navires en plastique dans la bibliothèque, nous ne pouvions célébrer des messes privées à aucun moment sur les autels latéraux, même à trois heures du matin, ni utiliser le téléphone, les ordinateurs, les photocopieuses, etc. On a dit aux prêtres de Manille de ne pas nous accorder l’absolution. Je l’ai découvert en allant me confesser à l’un d’eux et je lui demandai pourquoi : « Je connais le pénitent » fut sa réponse. J’ai alors demandé à l’abbé Couture, qui nous a dit qu’il ne peut pas répondre à la question alors qu’un autre prêtre nous a informés qu’on lui avait dit que l’absolution de nos péchés est en fait réservée à Menzingen.
Nous avons senti qu’en restant plus longtemps à Manille, nous amassions des charbons sur leur tête. Nous avions fait toutes les déclarations publiques possibles, y compris une messe dans la rue ; il était temps de passer à autre chose.
Les annonces publiques sont mises sur les sites Internet de l’Asie et de l’Amérique, et sont lues en chaire. Des descriptions intéressantes de moi sont faites au Japon. Des groupes de personnes sont envoyées pour faire échouer certaines réunions que nous organisons, ce qui rend le débat plus animé et intéressant, je crois.
Optimistes, nous avons pris tous ces traitements avec détachement et avec bonne humeur, la plupart du temps, mais notez bien, mon cher lecteur, qu’aucune de ces contre-attaques publiques n’allèrent au fond du problème qui est doctrinal. Par conséquent,
« Laissez-nous sortir de Jérusalem avec le Christ,
Portant son opprobre. » (Hébreux)
FSSPX-ROME : Une autre opposition d’Asie
Les sermons magistraux d’opposition à l’accord fsspx-rome se succèdent !
Après le sermon (d’1 h 23 mn) de très grande qualité de l’abbé François Chazal, les 18, 20 et 27 mai dernier en Asie ;
Avant celui de l’abbé Michel Koller – en France – de dimanche dernier ( Fête-Dieu ) que nous vous relations hier ;
C’est au tour de l’abbé Joseph Pfeiffer – également en Asie – de nous donner son sermon de la Pentecôte, capital lui aussi.
« Il n’en est pas question ! Mgr Fellay ! »
Dans le style de l’abbé Charles Coughlin ((L’abbé Charles Edward Coughlin est un prêtre catholique canadien, né le 25 octobre 1891 à Hamilton (Ontario) et mort le 27 octobre 1979 à Bloomfield Hills (Michigan, États-Unis).
Installé aux États-Unis, il fut un des premiers évangélistes à y atteindre une grande audience, grâce à la radio, pendant la période de la Grande dépression. Il devint une figure populaire de la radio dans les années 1930.)), l’abbé Joseph Pfeiffer (FSSPX) a prêché un Sermon puissant (1 h 14 mn) le jour de la Pentecôte 2012, dénonçant sévèrement les plans de réconciliation avec Rome de Mgr Fellay, Benoît XVI et du Vatican conciliaire.
Si le sermon de l’abbé Pfeiffer contient certaines erreurs – habituelles à la FSSPX – concernant le Magistère de l’Église et la juridiction universelle du pape, nous vous avons traduit ce sermon pour vous démontrer que certains membres de la FSSPX ne sont pas tous disposés à suivre Mgr Fellay dans le rapprochement avec Rome, et que sa gestion a compromis la vérité afin d’obtenir cet accord avec l’église Conciliaire.
L’abbé Joseph Pfeiffer est avec son frère Tim aux Philippines. Les deux Pfeiffer sont basés dans la ville de Davao, où ils ont ouvert le 3ème prieuré de la FSSPX aux Philippines.
L’abbé Pfeiffer est un grand leader d’hommes. Il prêche par l’exemple. Il a construit la chapelle de Denver. Il a été des années en Inde avant les Philippines. Son frère construit des écoles.
Sermon du Dimanche de la Pentecôte par l’abbé Joseph Pfeiffer
(du district d’Asie de la FSSPX)
Traduction française de la transcription d’un sermon prononcé en anglais
En voici quelques extraits :
Bien chers frères,
Ce dimanche 25 mai marque la fin de la grande Croisade du Rosaire. En cette Fête de la Pentecôte, nous sommes censés avoir réuni nos cent-trente millions de Rosaires, ou quel que soit le nombre de Rosaires que nous sommes supposés avoir récités à ce jour. Et au cours des deux dernières semaines, il y a eu des annonces – surtout depuis la fin avril – concernant le grand miracle devant avoir lieu aujourd’hui. Peut-être ce miracle s’accomplit-il en ce moment même, car ici aux Philippines, il est dix-huit heures, tandis qu’il est est dix ou onze heures à Rome ; je veux parler du miracle de la régularisation de la Fraternité Saint-Pie X. On a dit que le Pape ferait sans doute une annonce d’ici aujourd’hui ; mais il y a quelques jours, Mgr Fellay a confié à l’un de nos trois autres évêques qu’il craignait que cela n’ait pas lieu en ce jour, à cause de la « fuite » des deux lettres…
(…)
Nous sommes dans les moments les plus périlleux depuis la fondation de la Fraternité, et l’on nous présente cela comme un miracle. Vous avez été préparés à ce jour par des tas de miracles.
(…)
Les discussions doctrinales, à présent : nous allons conclure un accord. Pourtant, après les discussions doctrinales, on nous avait dit : Rome n’a pas changé de position, Rome croit encore au modernisme, Rome rejette toujours la Foi, alors que la Fraternité défend toujours la Foi. Donc, rien n’a changé. C’est ce qu’avait dit Mgr Fellay.
Et voici que les choses ont changé depuis : nous allons maintenant devoir conclure un accord, nous allons maintenant être reconnus et régularisés, nous allons maintenant recevoir une prélature personnelle. Mais tous les documents sont secrets, toutes les communications sont secrètes, tout se passe dans le secret.
On n’observe pas le secret sur la vérité. On ne garde pas secret quelque chose de bien, on garde secret un mensonge, on garde secret quelque chose de mal, on garde secrète une tromperie. Ce qui explique le secret de ces dernières années, c’est que si Mgr Fellay, les abbés Pfluger et Nély et les autres supérieurs de la Fraternité Saint-Pie X nous avaient dit la vérité avec audace il y a un ou deux ans, tout le monde se serait révolté. Au lieu de cela, on nous a dit : « Ayez confiance, vous ne connaissez pas tous les détails. Vous n’êtes que des moutons idiots, stupides, imbéciles, abrutis. Et tout ce que vous avez à faire, ce n’est pas penser, c’est payer, prier et obéir. Vous ne connaissez même pas votre Foi. Vous devez faire confiance à votre saint supérieur. Vous n’avez pas besoin de savoir ce qu’il fait de votre Foi. »
Il y a des communications secrètes. Sur quoi portent-elles ? Sur la Foi. Et ainsi que l’a dit Jésus-Christ, la Foi a pour vocation d’être placée non pas sous le boisseau, mais sur le chandelier. La Foi est censée être confessée et professée publiquement, jusqu’à la mort du croyant.
Il y a deux semaines encore, ils avaient évité l’hérésie, ils avaient évité les déclarations hérétiques. À présent, l’accord est pratiquement conclu. La trahison est pratiquement consommée. Et ils pensent que nous ne pouvons plus rien y faire. Et le poing d’acier de Menzingen est prêt à s’abattre sur nos têtes. En Amérique du Sud, l’abbé Cardozo, un prêtre argentin, je crois, a prêché contre l’accord en question il y a un mois et demi ; à présent, il ne peut plus dire la Messe dans une chapelle de la Fraternité, il vit en exil, dans un monastère. Préparons-nous à voir le poing d’acier frapper à nouveau. Ceux d’entre nous qui refusent de plier le genou, on leur a dit de garder le silence. Nous ne savons rien de l’accord, ni des circonstances qui l’entourent, ni des détails de l’opération. Et pourquoi n’en savons-nous rien ? Je vais vous le dire.
Lorsque Mgr Fellay s’est rendu en Autriche, il a parlé à un prêtre de l’accord, de la prélature personnelle. Ce prêtre a répété aux fidèles ce qu’il avait entendu, et il l’a mis sur l’Internet. Rappelez-vous qu’il ne s’agit que de rumeurs. Mais jusqu’à présent, toutes les rumeurs se sont avérées fondées, parce que Menzingen ne nous dit rien. Et quand une rumeur sort, Menzingen la confirme.
(…)
Les erreurs, à présent. L’avertissement avait été donné par de nombreux prêtres et par les trois autres évêques : « Monseigneur, ne frayez pas avec les modernistes, car lorsqu’on couche avec un chien, on attrape des puces. Si nous concluons un accord avec Rome, nous entrerons dans le mystère romain et nous deviendrons des modernistes. Et les modernistes ne se feront pas catholiques pour autant »…
Or, la promiscuité en question est désormais consommée. Le 11 mai 2012, CNS (Catholic News Service) était en visite à Menzingen (Suisse). De nombreux prêtres ont essayé d’appeler Menzingen au téléphone, mais sans que personne décroche. Les prêtres du Mexique, qui sont entièrement opposés à cet accord stupide, ont tenté de joindre Menzingen au téléphone, mais sans succès : Menzingen ne répond pas. En revanche, Menzingen a reçu Catholic News Service, qui est un organe de presse conciliaire et aux représentants duquel Mgr Fellay a beaucoup de temps à consacrer. Les caméras vidéo et les projecteurs qui s’allumèrent alors sont ceux d’un des moyens de communication les plus empreints d’hérésie libérale qui soient aux États-Unis.
(…)
Rome croit dans le Modernisme. Rome déteste la Foi catholique. Rome réalise la prophétie que Marie a faite à Fatima en disant : « Rome perdra la Foi… » Et si nous nous unissons à Rome, nous perdrons, nous aussi, la Foi.
Marie en sait davantage sur Rome que Menzingen. Et la bienheureuse Vierge Marie, notre Sainte Mère, a dit à Quito (Équateur) il y a quatre cents ans, qu’à la fin du vingtième siècle, les prêtres perdraient la boussole, qu’ils perdraient la boussole divine, que l’Église s’en prendrait aux sept sacrements, qu’elle les violerait et détruirait tous, que les prêtres ne sauraient pas ce que cela veut dire d’être prêtre de Dieu et qu’il y aurait une grand apostasie. Voilà ce que la bienheureuse Vierge Marie a dit il y a quatre cents ans. Elle en savait plus, dès cette époque, que Menzingen n’en sait aujourd’hui, car elle a la Connaissance. En 1846, elle a dit encore qu’au vingtième siècle, « Rome perdra la Foi et deviendra le siège de l’Antéchrist ». Marie est plus compétente que Menzingen.
Selon Menzingen, les choses vont mieux à présent. Alors que selon la bienheureuse Vierge Marie, les choses ne pourront aller mieux tant que la Russie n’aura pas été consacrée à son Cœur immaculé. La Russie n’a pas été consacrée, et c’est pourquoi les choses ne vont pas mieux. Et si Mgr Fellay et son équipe croient que les choses vont mieux, c’est qu’ils ne pensent pas comme notre Sainte Mère. Nous nous en tiendrons donc à ce qu’a dit notre Sainte Mère. Après avoir déclaré cela à Quito, en Équateur, elle l’a répété dans le monde entier : elle a dit la même chose à La Salette, puis à Fatima, puis encore à Akita, au Japon, plus récemment encore, en 1973. Et voici ce qu’elle a dit en substance : lorsque le démon aura étendu ses conquêtes au maximum, lorsque nous traverserons les heures les plus sombres, lorsqu’il semblera que le royaume de l’enfer est sur le point de l’emporter et que le royaume des cieux va s’effondrer entièrement, c’est alors que viendra Mon heure, l’heure de Marie. Ce sera l’heure où Je montrerai Mon pouvoir de la plus magnifique manière et que J’écraserai la tête du serpent.
Que croyons-nous, fidèles de Marie ? Nous autres croyons que les choses vont continuer d‘empirer jusqu’à ce qu’Elle intervienne. À mesure que le monde sombre, notre cœur se dédouble : d’une part, nous sommes dans l’affliction, à cause du nombre d’âmes qui vont se perdre ; de l’autre, nous sommes emplis d’une immense confiance et d’une grande joie, parce que le fait que les choses empirent est un signe que la victoire de Marie approche. La tentation de l’adultère est une méthode classique, et c’est elle que Rome applique actuellement auprès de Menzingen : « Venez à Rome, mêlez-vous aux modernistes, vous pourrez exercer sur eux une influence salutaire, vous les saints prêtres, les merveilleux prêtres de la FSSPX. Vous allez nous rejoindre, et votre aura enveloppera les modernistes. Vous allez faire votre entrée, et [inintelligible] aussi saint : je crois que je vais cesser d’être modernistes, car je me sens un peu coupable de l’être. »
(…)
Mais un autre moderniste s’avance. Il s’agit de l’abbé Celier. C’est la première fois qu’on le met en avant dans le monde anglophone. On peut le trouver sur le site Internet sspx.org. L’abbé Celier est un prêtre de la Fraternité Saint-Pie X ordonné par Mgr Lefebvre en 1986. En 2007, il a écrit un livre dans lequel il parle de l’union entre la nouvelle messe et l’ancienne Messe ; il y laisse entendre que l’on pourrait concevoir – entre l’ancienne et la nouvelle – une sorte de messe hybride permettant à l’une et à l’autre de s’enrichir mutuellement. Lorsqu’il a essayé de vendre son livre en France, les traditionalistes français ont failli le tuer. Il l’a donc laissé en suspens jusqu’à mai 2012.
Et voici que Mgr Fellay pousse à nouveau ce prêtre sur le devant de la scène. Mais cette fois, l’abbé Celier nous enseigne la bonne interprétation des enseignements de Mgr Marcel Lefebvre.
Nous savons tous que Mgr Lefebvre a dit non à la Rome néoModerniste. Nous savons qu’il a dit : N’ayez rien de commun avec l’hérésie conciliaire. Nous savons que contre tous les pronostics, il s’en est tenu fermement et sans équivoque à la vérité. Mais voici venir l’abbé Celier, qui nous conseille de reconsidérer la question : souvenons-nous, dit-il, que Monseigneur a déclaré cela en des temps particuliers, dans les circonstances concrètes qui étaient celles de 1975, puis de 1988. Or, savez-vous ce que c’est que ce discours de l’abbé Celier ? C’est tout bonnement l’hérésie du modernisme.
(…)
Voici venir les cours de rééducation. En octobre 2012, il y aura une réunion à Kansas City, au siège du district américain de la FSSPX, et l’on y parlera de la papauté. On y trouvera une grande bannière ornée d’un portrait souriant du Pape Benoît XVI ; en revanche, aucun portrait de saint Pie X. On va nous y donner des leçons d’autorité papale pour nous « reformater ». Nous allons nous y instruire sur le danger du sédévacantisme, sur l’importance de l’obéissance, de l’obéissance et de l’obéissance… Surtout, ne pas faire passer la Foi avant l’obéissance !
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En ce mois de mai 2012, de très, très nombreux prêtres de la Fraternité Saint-Pie X sont inquiets et fermement opposés à cet accord. Mais ils ont peur aussi du poing d’acier de Menzingen, qui en a déjà écrasé quelques-uns. Je me rends en Amérique la semaine prochaine. Je serai de retour en principe le 6 juillet. Survivrai-je à ce mois ? Cet été sera peut-être celui du divorce. Et jusqu’au dernier moment, ils auront essayé de tenir cela secret…
(…)
L’abbé Tim a signalé, dans un sermon qu’il prononçait la semaine dernière sur l’adultère, que ce dernier est un péché contre la famille. Il y a adultère quand un homme va avec une femme qui n’est pas son épouse. Mais un prêtre peut aussi tomber dans une forme d’adultère. Un prêtre est un homme de vérité, un fidèle de la Vérité, qui est Jésus-Christ. Et l’on dit de chacun de nous qu’il est un autre Christ, ce qui signifie qu’il est censé être une autre Vérité en marche. Qui voit un prêtre doit voir la vérité. Qui entend les paroles d’un prêtre doit entendre celles du Christ. Et les paroles du Christ sont celles de la vérité, parce qu’Il a dit : « Je suis la Vérité », non pas « Je suis l’obéissance » ou « Je suis l’autorité ». Il a dit : « Je suis la Vérité ».
Comment un prêtre peut-il tomber dans l’adultère ? L’abbé Time l’a dit la semaine dernière : un prêtre devient adultère quand la vérité qu’il a en tête y cohabite et s’y mélange avec l’erreur. On dit d’un homme vivant avec une femme qui n’est pas son épouse qu’il vit dans le péché. Un prêtre vit dans le péché quand il y a place dans son esprit pour la vérité d’un côté, et l’erreur de l’autre. Nous ne pouvons pas coucher avec les modernistes. Nous ne pouvons pas nous unir à eux, parce que si nous le faisions, la vérité qui est en nous serait détruite par l’erreur voisinant avec elle.
Que se passe-t-il quand un homme couche avec une femme qui n’est pas son épouse ? Tout d’abord, les enfants qu’ils procréeront ne seront pas légitimes. De même, quand un prêtre mêle la vérité à l’erreur, il ne peut avoir d’enfants légitimes dans la Foi. Sa Foi meurt. De plus, s’il y a des enfants, ce seront des bâtards.
La nouvelle messe est un rite bâtard. Les nouveaux prêtres sont des prêtres bâtards. Lorsqu’on se rappelle les jours anciens, nous dit-on, il faut se rappeler les circonstances d’alors. Si l’on est moderniste, il faut se rappeler les circonstances, mais si l’on est catholique, on ne doit se rappeler que la vérité. Et la vérité, c’est que Mgr Lefebvre a dit de la nouvelle messe qu’elle était un rite bâtard. Pourquoi a-t-il dit cela ? Parce que c’est une messe au cours de laquelle un prêtre catholique célèbre un rite protestant. Les mots-clés, en la matière, sont cohabitation catholiques-protestants, bâtardise, adultère.
Ndlr du CatholicaPedia : Encore une fois l’abbé ne parle pas de l’invalidité des sacrements depuis la réforme conciliaire de Pontificalis Romani !
Que va-t-il se passer ? Peut-être allons-nous devoir retourner aux catacombes. Beaucoup de prêtres en ont peur. Peut-être ne pourrons-nous revenir dans nos prieurés. Peut-être va-t-on nous jeter à la rue.
Il y a beaucoup d’opposants à l’accord en mai 2012, mais quand le couperet va tomber, combien maintiendront leur opposition ? En 1965, deux-cent-cinquante évêques ont déclaré, à la fin du Concile, qu’ils maintiendraient leur opposition à ce dernier. Deux-cent-cinquante ! En 1969, soit quatre ans plus tard, un seul d’entre eux a fondé un séminaire : un sur deux-cent-cinquante ! Puis, un second a maintenu la Tradition dans son diocèse. Et ce fut tout. Au total, donc, deux sur deux-cent-cinquante, alors qu’en 1965, tous étaient unis contre le Concile…
(…)
Dorénavant, il y aura au sein de la Fraternité des prêtres libéraux et des prêtres fidèles à Mgr Lefebvre. Jusqu’à présent, les prêtres intelligents et les prêtres stupides, les jeunes et les vieux, les paresseux et les travailleurs, tous avaient la même Foi. Mais on va maintenant les voir prendre deux directions différentes.
(…)
Le Pape Benoît XVI est un maître du désastre. Il a divisé et détruit la Tradition au cours des vingt à trente dernières années. À présent, il maintient Mgr Fellay dans une désorientation diabolique. Il fait croire à l’évêque que ses nouveaux amis romains vont l’aider, qu’il va les aider en retour à devenir de bons catholiques et qu’il n’a plus besoin de ses anciens amis ni des trois autres évêques. Sauf miracle, on va assister à une purge : tel prêtre sera expulsé de la Fraternité parce qu’il est désobéissant, tel autre parce qu’il est fou, tel autre, parce que… vous voyez, on ne peut pas vous dire pourquoi, parce qu’il vaut mieux que vous ne le sachiez pas.
Nous devons rester fermes dans la Foi. Beaucoup d’âmes sont en grand danger aujourd’hui parce que Mgr Fellay a décidé de jouer avec le feu tout en gardant le sourire, fort qu’il est de ce qu’il croit être ses grâces d’état. Mais la Foi est plus grande que les grâces d’état. Et le père de famille n’a pas le droit de mettre sa famille en danger, Il n’a pas le droit de la faire se déchirer. Il n’a pas le droit de cultiver le compromis.
Quelles promesses lui a-t-on faites ? Ces gens-là ont menti aux autres. Ils ont détruit tous les autres. Vous savez que l’abbé Philippe Laguérie, supérieur de l’Institut du Bon Pasteur, fondé en 2006, a appelé il a y a un mois l’abbé de Cacqueray. Celui-ci est supérieur du District de France, et il était allé le voir chez lui, à Bordeaux, en 2006. L’abbé Laguérie s’accrochait alors à sa chapelle, qu’il refusait de quitter. L’abbé de Cacqueray est entré seul dans la chapelle. Il a remonté l’allée centrale, de part et d’autre de laquelle étaient installés deux-cent-cinquante fidèles, tous partisans de l’abbé Laguérie. Il s’est campé devant tout le monde et a dit : « Monsieur l’abbé, sortez de cette église. C’est une église de la Fraternité Saint-Pie X. Vous ne suivez pas nos règles, alors sortez. Et vous, les fidèles, sortez aussi ! » L’abbé Laguérie lui a répondu : « Je suis heureux que vous soyez venu à moi comme un homme, que vous m’ayez parlé comme à un homme et que vous m’ayez condamné comme un homme. Je sors. » Et il est sorti.
Six ans après, l’abbé Laguérie appelle l’abbé de Cacqueray : « Vous souvenez-vous de moi, Monsieur l’abbé ? Je suis ce prêtre que vous avez chassé comme vous deviez le faire. Et je vous dis : ne passez pas d’accord avec Rome ! Moi, je l’ai fait. Nous avons conclu un accord avec elle y a six ans, et maintenant, elle nous écrase ! Vous avez vu le document du 23 mars dans lequel le cardinal [rectification : Mgr] “Pozzo le clown” nous ordonne de vivre conformément à l’esprit du Summorum Pontificum, d’accepter la nouvelle messe, d’incorporer le catéchisme de l’Église catholique dans nos séminaires, d’y enseigner le modernisme et toutes ces saloperies. [Lettre adressée à l’Institut du Bon Pasteur] Nous sommes piégés ! Pourtant, on nous avait dit il y a six ans : “Aucune condition”. Je vous appelle parce que j’ai du respect pour vous, parce que vous m’avez traité comme un homme. C’est pourquoi je vous préviens. »
L’abbé de Cacqueray a passé le mot à Mgr Fellay.
Mais celui-ci ne fait nullement machine arrière.
(…)
Et voici la dernière nouvelle : selon Mgr Fellay, le Chapitre général qui se réunira en juillet servira non pas à discuter de l’acceptation de l’accord, parce que ce dernier est déjà accepté, mais simplement à apprendre ce que seront les nouveaux statuts définis par l’accord conclu avec Rome. Nous allons devoir retourner à des cours de rééducation…
Je n’irai pas à ces cours. La Foi n’a pas besoin de rééducation. Ceci est donc peut-être mon dernier dimanche à Davao.
Nous ne savons pas ce qui va se passer. Le poing d’acier est levé. En dessous de lui, c’est la peur. Mais la Vérité est plus grande que l’un et l’autre. Beaucoup de fidèles ont peur dans le monde entier.
Nous reviendrons sur quelques notes complémentaires…
Le curé Schoonbroodt († RIP) enterré avec le concours de la FSSPX
Jeudi 31 mai, Monsieur le Curé Paul Schoonbroodt a été enterré – nonobstant ses convictions profondes et sa volonté – dans « le rite extraordinaire » de l’église Conciliaire, “le service commémoratif” – comme ils disent – et l’inhumation dans le cimetière de Steffeshausen a été “célébrée” par son frère – apostat – Jean Schoonbroodt.
Beaucoup d’amis et de fidèles, non una cum, de l’abbé Paul Schoonbroodt ayant boycotté cette cérémonie en union avec le « serpent » ((Dans une interview donnée au site ripoublik.com, Pierre Hillard révélait que Mgr Lefebvre surnommait Ratzinger « le serpent ».)) de la Rome conciliaire, c’est néanmoins près de deux cent personnes de Steffeshausen ((De nombreuses personnes sont totalement ignorantes du problème de l’una-cum et le monde entretien l’illusion que l’église Conciliaire est l’église officielle catholique !)) et de la région qui ce sont réunies dans le petit village de la province de Liège. Quelques fidèles non una cum ont méanmoins tenu à être présent, mais ils ont suivi la cérémonie en dehors de l’église. Le concours de la police avait d’ailleurs était demandé pour cet événement. De nombreux membres et amis de la Fraternité Saint-Pie X de Belgique et de l’étranger ont également participé à la cérémonie, le District du Benelux ayant annoncé le décès de Monsieur le curé dans sa Feuille d’annonces liturgiques hebdomadaire de l’Église Saint-Joseph à Bruxelles.
* * *
Monsieur le Curé Schoonbroodt, était le dernier « excommunié » par l’église Conciliaire – pour péché d’intégrisme – pour avoir assisté aux sacres de Mgr Lefebvre en 1988. Tout comme NN.SS. Lefebvre et Castro Mayer, il en était fier !
Il était aussi poursuivi, AU PÉNAL, par ce MÊME Mgr Fellay, pour avoir diffusé les sermons du consécrateur de Mgr Fellay, à savoir Mgr Lefebvre.
L’abbé Schoonbroodt était le seul prêtre catholique dans le monde poursuivi devant les tribunaux, au pénal – depuis juin 2011 – de la part des représentants de la FSSPX (à Suresnes ; par l’abbé de Cacqueray, Mgr Fellay, l’abbé Schmidberger, et M. Maximilien Krah). Il était accusé d’avoir fait circuler sur Internet des sermons de Mgr Lefebvre, dans leur version intégrale non expurgée de ses critiques contre l’église Conciliaire apostate et son modernisme résolu.
L’abbé Schoonbroodt était aussi le seul prêtre catholique dans le monde ayant défendu le sujet de la grave question de la disparition du Sacerdoce catholique sacramentellement valide. Il a approuvé les travaux du Comité international Rore Sanctifica (CIRS) et Lancé le combat de préservation du Sacerdoce par sa Déclaration solennelle du 17 octobre 2011 ; il y travaillait toujours et s’apprêtait à d’autres actions. La Providence en a décidé autrement.
Monsieur le Curé Schoonbroodt a fondé en 1977, le Carmel de Quiévrain, avec Mgr Lefebvre et sa sœur la Révérende Mère Marie-Christiane du Saint-Esprit.
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Abbé Paul Schoonbroodt – Déclaration solennelle
BRF online – Steffeshausen: Pfarrer Paul Schoonbroodt beigesetzt
Les vidéos de l’abbé Paul Schoonbroodt ; plus