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Bibliographie sur l’infaillibilité

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Important
 

Bibliographie sur l’infaillibilité

Pour les personnes de “mauvaise foi”

 

Auteur : Dr. Alain DROTZ
CSI (Catholique Semper Idem)

 

Introduction

 

Abbé Paul Alexandre de Geslin de KergosonJe conseille au lecteur quel que soit son état, fidèle, prêtre et … hélas évêques de lire le chapitre premier, page 5 à 10 de l’ouvrage (voir lien ci-dessous) de Jean Loyseau, pseudonyme de Monsieur l’abbé Paul Alexandre de Geslin de Kergoson. Il lui suffira par la pensée de remplacer Mon très révérend-Père, par Monsieur l’abbé ou par Votre excellence ; de remplacer votre brochure par vos sermons, revues etc. de rajouter en plus d’Honorius, les papes Libère et Vigile et d’autres pour certains.

Oui, comme cet auteur, « vous aurez peine à imaginer la terreur que me font éprouver » vos sermons et autres écrits au sujet de soi-disant papes ayant pu errer ! C’est avec cet état d’esprit que j’ai été forcé d’effectuer cette recherche bibliographique et de faire définitivement miennes les écrits du pape LÉON XIII (Bref Saepenumero considerantes) et de Mgr Claude-Henri-Auguste Plantier (Lettre pastorale).

Mgr Claude-Henri-Auguste Plantier, évêque de Nîmes de 1855 à 1875

Lisez les ouvrages des Mgrs Bégin, Dechamps, De la Tour d’Auvergne et de tous ces prêtres dont la liste serait trop longue, Messieurs les abbés Béchillon, Boylesves, Constant, Capellari (futur pape), etc.

Et après ne venait plus dire que vous ne saviez pas. Mais comme l’a écrit Monseigneur de Ségur :

« Avis à tous ceux qui ont eu l’imprudence de lire ces brochures, ces pamphlets, ces journaux où l’autorité du Souverain-Pontife était indignement attaquée et ridiculisée de mille manières ; où la liberté du Concile du Vatican était journellement mise en doute avec autant de légèreté que d’audace ; où l’histoire était défigurée et la science faussée ; où le venin de l’hérésie était habilement distillé, afin d’empoisonner les âmes.

Oh ! Que les hommes qui ont mené cette conspiration ont donc été coupables ou du moins aveugles ! Que de milliers d’âmes ils ont égarées ! De combien de blasphèmes contre la foi ne sont-ils pas et ne seront-ils pas longtemps encore peut-être responsables devant Dieu !

Laissons-les dire : ils se trompent. Ne prêtons pas l’oreille à leurs discours plus ou moins captieux. N’a-t-on pas toujours eu une cargaison d’arguments au service des plus mauvaises causes ?

Quels qu’ils puissent être, laïques ou ecclésiastiques, prêtres, religieux, Évêques même (ce qu’à Dieu ne plaise !), séparons-nous d’eux sans discuter et demeurons à tout prix fidèles à Dieu, en demeurant fidèles à son infaillible Vicaire. »

 

 

 

Réponse au Tertiaire franciscain de la Sainte-Croix, suite aux réponses sédéplénistes de La Question

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Nos ennemis les plus féroces, ne désarment toujours pas !

Après Calixte, le Grand Prêtre et Grand Gourou du blogue La Question,  « Le disciple pénitent » a maintenant maille à (dé)partir avec un Tertiaire franciscain des plus virulent.

 

Blogue La Question

relance du fil de discussion sur La Question

Mgr Lefebvre : un adversaire résolu du sédévacantisme ! | La Question : Actualité Religieuse

 

Réponses sur un blogue…

Les mille et une erreurs traditionalistes

 

Le Tertiaire franciscain de la Sainte-Croix ayant de relancer le fil de la discussion sur le sédévacantisme dans le blogue La Question

 

Tertiaire franciscain de la Sainte-CroixTertiaire franciscain de la Sainte-Croix permalien

13 mars 2014 23:01

 

* * *

 

Voici ma réponse au Tertiaire franciscain qui me reprochait de ne pas obéir aux lois de l’Église et de quitter l’Église… Ou la dissertation sur « constat objectif/déduction objective » ; démarche pour trouver le Vrai…

Résumé : constat objectif : le ciel est bleu déduction objective : il fait beau ; constat objectif : François participe à des cultes non-catholiques et approuve JP II par sa canonisation

déduction objective il est hérétique formel et n’est pas Pape.

Ceux qui ne voient pas cela sont comme ceux qui disent le ciel est bleu, il fait donc mauvais temps. Ou bien le ciel est bleu, mais je ne peux pas affirmer qu’il fait beau temps car certains (la majorité) disent qu’il fait mauvais temps. De là, le conformisme aliénant et mensonger ; l’esprit démocratique contraire à l’esprit de vérité…

Le lecteur pourra se reporter au PDF pour les échanges que nous avons eus auparavant :

 

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Suite et fin de la Réponse à Calixte, suite aux réponses sédéplénistes de La Question

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J’ai fait une petite réponse au blogue « La Question », réponse qui clôt le débat pour ma part :

 

Gravatar_Le-disciple-penitentLe disciple pénitent permalien

14 mars 2014 17:36

 

Bonjour,

Je n’ai pas le temps de répondre longuement à votre dernière réponse extrêmement décevante. Je ferai juste quelques constats pour mettre fin à ce dialogue de sourds :

Je vois que vous vous moquez des avis de Pie IX et de Léon XIII sur les falsifications historiques contre les Pontifes. Je vois que vous vous moquez de « Pastor aeternus » qui dit que le Siège Apostolique est toujours resté sans tache (en matière de Foi). Vous devriez mieux vous renseigner sur Honorius. Adrien II a condamné les Grecs qui ont anathémisé Honorius. Ils avaient supprimé Honorius des dyptiques, les Papes ne l’ont jamais fait, il est toujours resté dans les dyptiques de Rome. Les lettres de Léon II sont fictives, et faites par l’hérétique monothélite Théodore. Et puis s’il n’y avait qu’Honorius dans votre document sur les sois-disant papes hérétiques… Encore une fois, lisez le livre de l’abbé Constant avant de ressortir vos erreurs ► Mauvaise foi

 

Je vois que vous vous moquez du droit canon et de la Bulle de Paul IV qui n’est évidemment pas caduque… Vous confondez hérétique et excommunié… L’hérétique sort de l’Église ipso facto et revient dans l’Église ipso facto par sa conversion. On ne peut lever l’excommunication d’un hérétique par une déclaration s’il n’est pas sincèrement converti… On se demande quelle est votre logique… L’excommunié l’est par une déclaration et revient dans l’Église par une déclaration (comme celle disant que l’excommunié ne l’est plus durant l’élection au Souverain Pontificat). L’hérétique perd son office : le cardinal hérétique n’est plus cardinal, comment pourrait-il voter. Le cardinal excommunié qui ne s’est pas détaché de la Foi garde son office et peut voter. ► Mauvaise foi

 

Vous continuez à vouloir faire dire à Saint Robert Bellarmin que le pape hérétique reste pape… Saint Robert Bellarmin se pose la question : comment pouvons-nous éviter notre propre tête si le pape hérétique reste pape ? C’est une question voulant montrer l’absurdité de la thèse de Cajetan. Vous tronquez les citations de Saint Robert Bellarmin pour lui faire dire ce que vous voulez. Saint Robert Bellarmin rejette à la fin de son étude l’hypothèse selon laquelle le Pape hérétique reste Pape, après les avoir toutes étudiées. Et nous ne déposons pas le « Pape » par un concile, mais nous le déclarons déchu du Pontificat en sa qualité d’hérétique, ce qui nous permet de ne pas lui obéir et de ne rien reconnaitre de sa part (élévations, excommunications etc…) (voir plus bas citation de Saint Alphonse de Ligori) ► Mauvaise foi

 

Vous croyez toujours que l’on juge un Pape alors que nous vous disons que nous jugeons un pape hérétique, qui n’est pas légitimement élu : ils sont antipapes de droit divin, ipso facto. S’ils étaient vraiment Papes ils seraient infaillibles dans leur enseignement sur la foi et les mœurs. Infaillibles dans la doctrine comme le dit Mgr Pie. ► Mauvaise foi.

 

Vous persistez à ne pas reconnaître l’hérésie moderniste qui dure depuis de si longues années… Mgr Lefebvre sait très bien ce que ça implique que de participer activement à des cultes non-catholiques de façon pertinace. Il cite lui-même ceci (cité dans « Nos rapports avec Rome » de l’abbé Pivert page 230) : Canon 1258 paragraphe 1 :

« Il est absolument interdit aux fidèles d’assister ou de prendre part activement aux cultes des non-catholiques de quelque manière que ce soit. »

Commentaire de R. Naz, approuvé de la doctrine de l’Église :

« La participation est active et formelle quand un Catholique participe à un culte hétérodoxe, c’est-à-dire non-catholique, avec l’intention d’honorer Dieu par ce moyen, à la manière des non-Catholiques. […] Une telle participation est interdite, sous n’importe quelle forme parce qu’elle implique profession d’une fausse religion et par conséquent le reniement de la Foi Catholique. Ceux qui participent ainsi activement et formellement au culte des non-catholiques, sont présumés adhérer aux croyances de ces derniers. C’est pourquoi le canon 2316 les déclare suspects d’hérésie et s’ils persévèrent ils sont considérés comme réellement hérétiques »

Ils persévèrent : Assise I, Assise II, Assise III, sans compter les participations en dehors d’Assise… ► Mauvaise foi

 

Concernant Mgr Thuc, il ne savait pas ce qu’allait faire Clemente Dominguez et il s’est positionné contre ce dernier en voyant ses œuvres…. Celui qui a ordonné Luther ne savait pas ce qu’il allait faire non plus… De plus, il n’est pas certain que Mgr Thuc ait émis des propos progressistes à Vatican II, ce n’est pas en accord avec le témoignage du Père Barbara qui l’a connu au Concile et qui dit que sa foi était orthodoxe.

(lire ici :http://www.traditionalmass.org/articles/article.php?id=58&catname=13)

C’est plus en accord avec ce qu’il a fait ensuite car il s’est opposé au Concile qui avait une tendance progressiste. Il aurait dû être d’accord avec s’il l’était aussi… Aussi, sur les sacrements, vous confondez illégitimité et validité. Même Mgr Williamson reconnaît les sacres. ► Mauvaise foi

 

Et pour répondre à votre question, la vacance n’a pas été déclarée en 1965 car Vatican II était tout frais, on ne pouvait encore pleinement en goûter les mauvais fruits, maintenant on les voit. Certains y ont goutés, y goutent, et se damnent à cause de cela.
Vous continuez à confondre impeccabilité et infaillibilité. Oui dans l’Église il y a des hommes qui pèchent. Mais l’Église unie au Pape et le Pape ne peuvent enseigner l’erreur à toute l’Église ► Mauvaise Foi

 

Concernant Mgr Lefebvre, il se plaça officiellement contre le sédévacantisme lorsqu’il avait l’intention de convertir Jean Paul II par l’expérience de la tradition. Des années de discussions dogmatiques eurent lieu, où Mgr Lefebvre montra l’incompatibilité entre le modernisme et la doctrine Catholique. Il fut très déçu, surtout lors d’Assise, ce qui le poussa à sacrer sans l’accord de Rome, donc illégitimement dans son optique, et fut « excommunié » (tout comme Mgr Thuc). Il fut très dur en 1987 contre l’église conciliaire. Il parla d’anti-christs, d’apostasie, dit que ce n’est plus l’Église etc…

Après peut être qu’il n’a pas poussé son juste constat jusqu’à ne pas reconnaître le Pape, car il ne voyait pas d’issue à la crise sans le maintien des cardinaux. Il n’a pas voulu s’en remettre à Dieu seul. Ce que vous citez de lui à la fin, vous dites que cela a été dit peu de temps avant sa mort, en 1991, et vous nous donnez la source « Credimus Caritati ». J’y suis allé, ils disent aussi que cela a été dit peu de temps avant sa mort, mais ils ne donnent pas la date de 1991 comme vous, je trouve cela étrange. Je souhaiterais avoir plus d’informations sur cela.

Mais vous savez, humainement tout est perdu, et les châtiments arriveront un jour ou l’autre sur cette société corrompue, et tout sera rétabli, à moins que nous soyons déjà à la fin du monde, ce que je ne crois pas.

Vous citez : « Les portes de l’enfer ne prévaudront jamais contre l’Église » (Matthieu XVI, 18).

En effet, c’est bien pour cela que l’on croit que l’Église n’est plus l’Église. Car si l’église conciliaire est vraiment l’Église, en effet les portes de l’enfer (les hérésies) prévaudraient contre elle. Mais l’Église reste pure de toute hérésie car elle éjecte de son corps tout hérétique ipso facto. De plus le Pape a la primauté sur toute l’Église. Si le Pape prend part à l’hérésie, cela veut dire que les portes de l’enfer prévalent sur l’Église. C’est impossible comme le dit Saint Alphonse de Ligori :

« Il est évident que si les portes de l’enfer prévalaient contre la Pierre sur laquelle l’Église est bâtie, elles prévaudraient aussi contre l’Église elle-même… Il est hors de doute que si un Pape était hérétique déclaré (manifeste), comme le serait celui qui définirait publiquement une doctrine opposée à la loi divine, il pourrait, non pas être déposé par un Concile, mais être déclaré (déjà) déchu du Pontificat en sa qualité d’hérétique. »
(Saint Alphonse de Liguori, œuvres complètes t9 p. 232, 262 in Grand Catalogue, Abbé Zins)

Voilà, je vous laisse, vous pouvez continuer à dire ces choses contre la Foi et absurdes :

– L’Église unie au Pape enseigne l’erreur (alors que le Saint-esprit est sensé la prémunir de cela) ;
– Le Pape enseigne l’erreur (alors que le Saint-Esprit est sensé le prémunir de cela) ;
– L’Église doit retourner à la Tradition (alors que l’Église sans la Tradition n’est pas l’Église) ;
« Très Saint Père, vous êtes un antichrist ! » ;
– Il faut convertir le pape ;
etc… etc… etc…

 

Je vous souhaite de joyeux blasphèmes contre le Saint-Esprit, apparemment ça vous plaît bien…

 

 

Les arguments théologiques précis de ce que dit l’abbé Abrahamowicz

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Pour faire suite à notre article « Un Clerc Enfin Clair » publié hier, dans lequel « Face aux angoisses antisedevacantistes de Mgr Williamson », l’abbé Abrahamowicz fait le point sur ce “sédévacantisme” et expose les absurdités de Mgr Willianson et celles de ses confrères “résistants” opposés aux aventures de Mgr Fellay.

Abbé Florian Abrahamowicz

Bruno Saglio, directeur des Éditions Saint Remi, nous autorise de publier l’article qu’il a fait dans le n°31 de La Voix des Francs Catholiques, qui donne les arguments théologiques précis de ce que dit l’abbé Abrahamowicz.

La Voix des Francs Catholiques, N° 31

La Voix Des Francs
Catholiques n°31
Revue trimestrielle des Éditions Saint-Remi.

Au sommaire :

  • § Éditorial, par Bruno Saglio directeur de la revue.
  • § Trésors des Auteurs Anti-Libéraux « Le Plan Judéo-Maçonnique contre l’Église » par le Marquis de La Franquerie (1927), présenté et annoté par Ernest  Larisse
  • § Des Causes qui Séparent le Baptisé du Corps de L’Église par Bruno Saglio
  • § Les Illuminati, note d’Ernest Larisse

 

 

Sommaire et extrait
des 30  numéros précédents

 

En même temps nous recommandons vivement à tous nos lecteurs de s’abonner à cette revue antilibérale trimestrielle, soutien des ESR, qui figure parmi celles que tout Catholique semper idem devrait posséder (et lire bien sûr !).

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30 € l’abonnement pour quatre numéros
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Pour être capable de rendre compte et de transmettre sa foi ; avoir des connaissances religieuses au niveau de ses connaissances profanes ; pouvoir discerner l’erreur et la réfuter…

Il faut donc avoir un budget livre et pouvoir consacrer 30 minutes minimum par jour à la lecture.

Former les enfants à la lecture dès sept ans (les y obliger au départ, mais très vite ils y prendront goût), suivre leurs lectures chaque jour.

 

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Des causes qui séparent le baptisé

du corps de l’Église

 


Dans cet article, nous allons apporter les preuves, que l’Hérésie, l’Apostasie et le Schisme séparent ipso facto (par le fait même) du corps de l’Église, ainsi que l’Excommunication prononcée par l’autorité légitime (qui elle nécessite une déclaration nominative)


 

Il est de foi que le baptisé est constitué membre de l’Église. Cependant le baptême est un sacrement qui imprime un caractère indélébile dans l’âme, qui par conséquent ne peut être réitéré. On se demande donc si on peut perdre la qualité de membre de l’Église ; existe-t-il des causes par lesquelles les baptisés puissent ne plus être membre de l’Église ?

 

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Written by Cave Ne Cadas

février 5th, 2014 at 5:16 pm

Posted in Bruno Saglio,Éditions Saint-Remi,hérésies,La Voix des Francs

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AUTOPSIE D’UN DÉSARROI DE L’ÂME
ou l’art de corrompre la notion de charité

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Sur son blog, et dans un long texte tout rempli de reproches à l’égard des “semeurs de discorde et de zizanies”, Monsieur Clément Lécuyer vole au secours, en les nommant par leur thèse, des clercs et des fidèles qui ont choisi d’expliquer la vraie foi et la vraie doctrine à travers la grille de lecture de cette thèse, dite de Cassiciacum.

Autrement dit, Monsieur Lécuyer entreprend, bien imprudemment de mettre sur la place publique (celle de son blog) des reproches évangéliques et moraux à l’adresse d’une “disputatio” qui non seulement relève de la polémique doctrinale (serait-elle désormais interdite dans ce qui reste d’Église ?), mais ne fut initiée par le webmestre du blog en question (CatholicaPedia) qu’en raison de la nature polémique que prenait tout naturellement toute évocation de cette mouvance dans les dialogues et messages échangés entre catholiques non una cum. Comme si l’una cumisme était en quelque sorte la panacée à tout expliquer et à tout rassembler !

Outre que Monsieur Lécuyer s’arroge en quelque sorte l’initiative de parler et de défendre cette catégorie de clercs et de fidèles, qui est bien assez grande pour se défendre elle-même, Monsieur Lécuyer part de présupposés dont nous allons démontrer toute l’inanité, la fausseté et la dangerosité.

Par un premier appel, assez téméraire, au “bon sens”, expression vaseuse (s’agit-il là du “sensus fidei” au sens strict ? On peut en douter) , bons sens dont il est d’ailleurs supposé qu’il est majoritaire chez les catholiques, Monsieur Lécuyer semble partir du principe que tout catholique, et a fortiori “non una cum”, se doit d’être uni dans “un esprit de foi et de charité”.

Il est bien évident que dans l’absolu ce précepte divin doit guider tout croyant. Mais St Paul ajoute aussitôt que ce précepte ne vaut que si les croyants sont “unis dans la foi” c’est à dire dans une foi rigoureusement identique dont les fruits naturels sont la patience, l’entraide et …la charité ! Nous voyons donc qu’à la suite de Notre-Seigneur, St Paul place de toute évidence la foi comme critère premier et absolu de la charité et autres vertus communautaires.

Ce socle qu’est la foi est indissociable de la charité qui n’est pas d’abord l’amour du prochain mais l’amour de Dieu et le respect de ses commandements.

Ainsi peut-on jusqu’à aller transporter des montagnes – grand miracle de la foi s’il en est ! – et, pour autant ne pas avoir la charité et donc ne pas plaire à Dieu ! Ni d’ailleurs à son prochain puisqu’on refuse de lui communiquer cette foi coupée de la charité.

Ensuite les évangiles nous expliquent que cette unité de l’Esprit dans la foi ne peut se conserver que dans le lien de la paix, cette paix étant elle-même la résultante de l’union dans la foi et dans la charité. Tout se tient ! Et il serait vain de vouloir choisir à la carte l’humilité pour les uns, la patience pour d’autres, la douceur ou la charité pour d’autres encore. Notons bien que l’écriture nous donne la recette qui va gommer en quelque sorte les différences de talents, de caractères et d’humeurs par l’affection qui porte aux autres une attention bienveillante et va même jusqu’à leur prêter des qualités et vertus qu’ils ne possèdent guère et des mérites qu’ils ne méritent pas. Cet état d’esprit véritablement chrétien ne peut s’épanouir pleinement que dans la foi qui n’est rien d’autre alors que se mettre, corps et âme, au service du Seigneur ! Et se mettre “au service du Seigneur” ce n’est pas moins que plaire à Dieu et faire, dans l’abandon de soi-même, toute Sa Volonté et rien que Sa Volonté. La référence aux temps antiques ne retranche rien mais n’ajoute rien non plus à cette considération que pour assurer son salut il nous faut de toute manière paire à Dieu et lui faire la première place dans nos vies. Les premiers chrétiens il est vrai donnaient souvent en plus de leur personne dans les cirques païens !

En appeler sans cesse à la vertu de charité sans rappeler qu’il ne peut y avoir de véritable charité que dans la foi pure et partagée me parait être une vision quelque peu réductrice de cette intention louable.

Monsieur Lécuyer, non content de se faire l’apôtre d’une charité approximative, plus affective et rassembleuse que divinement normée, se plaît ensuite à nous asséner des lieux communs comme l’existence sur le Net et dans les blogs catholiques des “querelles”, “divisions” et “polémiques inutiles” en prétendant que cela nuit par définition à “l’esprit de charité”. Nous ne reviendrons pas encore sur la conception qu’il en a et ne retournerons pas le couteau dans la plaie.

Ensuite il nous parle de “points de désaccord” comme si il s’agissait là d’une incongruité voire d’un scandale entre chrétiens ! L’angélisme de M. Lécuyer ne laisse pas de surprendre lorsqu’on connait les propres paroles du Christ sur ce sujet ! Mais là où M. Lécuyer passe les bornes c’est lorsqu’il nous affirme du haut de sa chaire que les désaccords portent sur des sujets “secondaires” au point de vue théologique ! Qu’en sait-il ? Que sait-il de la vérité ? Que n’a-t-il déjà pris part à une polémique de fond sur ce sujet en particulier ? Eh oui, il ne le peut car il serait alors acculé à choisir son camp !!!! Prendre part à une polémique c’est automatiquement se déterminer en vertu de son libre-arbitre intellectuel et moral en faveur d’une doctrine, d’une thèse ou d’un point de vue dont l’enjeu est la foi ou plus exactement l’intégrité de la foi ! Aucun d’entre nous ne se permet de juger les fidèles guérardiens au for interne ou de leur prêter a priori les plus noires intentions. Chaque être humain est libre de se tromper mais il doit en assumer les conséquences dans la mesure de sa compréhension intellectuelle de sa perception du problème. S’il se trompe de bonne foi ou par ignorance le devoir de ses frères consistera à lui faire les remontrances nécessaires pour le remettre dans la bonne voie. S’il se trompe de mauvaise foi, il en assumera toute la responsabilité devant Dieu et c’est de notre devoir de le lui rappeler.

L’âpreté des polémiques, l’acuité des querelles autour de la fameuse thèse montre bien, contrairement à ce que vous affirmez M. Lécuyer, que ce sujet n’apparait pas comme secondaire à la plupart des intervenants de la “disputatio” !!!  Car dans secondaires il y a comme un relent d’“inutile”, de “pas important” et presque de “futile”.

Parler ensuite de “contre-témoignage” revient à parler pour ne rien dire puisque vous ne précisez pas pour quel “parti” ce contre-témoignage exerce ses méfaits !!! (mais le lecteur attentif le devine bien vite !!!!)

Mais cela ne serait encore rien si quelques lignes plus bas, vous vous permettez d’attaquer le “devoir d’état” des fidèles, vous arrogeant le droit de leur dénier en ce domaine toute légitimité d’intervention, au nom de quoi on se le demande, pour des personnes que vous ne connaissez même pas pour la plupart, et dont vous mettez en doute systématiquement la compétence… au prétexte fallacieux et clérical que ce sont des sujets pointus en quelque sorte réservés à des clercs ou des théologiens patentés ! Lorsque je lis ça j’ai l’impression que la mesure est comble et que nous ne vivons pas dans le même siècle ! Loin de moi la prétention de dire que tous les fidèles (et clercs également) sont ou doivent être théologiens et que ne l’étant pas ces fidèles ou ces clercs devraient s’interdire des sujets “pointus” et toute forme de polémique… Il est clair que dans votre approche des choses tous ces gens vont être ravis d’apprendre (et je ne dirai pas “moi le premier” puisque je ne suis pas “théologien” !) qu’ils n’ont AUCUNE compétence et que vous les renvoyez, avec le droit de se taire, directement dans leurs foyers et à leur devoir d’état ! Vous prenez ainsi le risque de réactions très… cinglantes !!!! Mais n’étant pas là pour vous plaindre ou vous défendre, je continue ma petite promenade de santé parmi votre prose “non una cum”.

Vous vous plaignez ensuite de l’obstination de certains fidèles car, dites-vous, c’est une perte de temps et d’ardeur ! Permettez-moi de sourire pour détendre un peu le débat ! D’abord si obstination il y a c’est que certains fidèles la prennent comme une vertu, voire une nécessité pour la défense de la foi et non des élucubrations, même pieuses et savantes, de certains sectaires. Ensuite on sent bien que dans votre choix de ce mot vous y mettez une connotation d’entêtement. Concernant vos amis guérardiens vous eussiez plutôt sans doute employé le terme de “ténacité” s’il n’y avait dans votre discours un seul parti à blâmer… comme toujours ! Vous auriez au moins pu faire semblant de distribuer équitablement vos coups puisqu’il paraît que vous ne partagez pas la Thèse de nos amis de l’IMBC. Cette disparité dans l’opprobre est pour le moins étrange… ne trouvez-vous pas ? Ça vous classe un homme en un tour de main !

Ah ! les esprits belliqueux ! Vous en avez plein la bouche de ce vocable agréable si nécessaire à votre rôle de bon apôtre des catholiques non una cum. C’est d’ailleurs pour cette raison que vous fondâtes votre blog afin de mieux contrôler et corriger tous les esprits belliqueux que vous détectâtes alors dans les rangs épars du traditionalisme rebelle…

Pour vous un “belliqueux” se trompe toujours de combat ! Voilà une belle conception libérale qui neutralise toutes les occasions d’attaquer ou de se défendre.

En réalité votre una cumisme est au for externe un club de Bisounours dans lequel tout baigne dans le meilleur des mondes et qui donne au quidam d’en face l’aspect clinquant et impeccable d’un ashram féerique d’où toute violence, y compris verbale, serait bannie. Vous me rappelez ce gourou ridicule qui “exterminait” cent fois par jour des dizaines d’extraterrestres depuis son Mandarom avec son arme apocalyptique mais faisait régner la terreur de l’emprise psychique et sectaire la plus folle au sein de sa “communauté” religieuse… Tirons à vue sur les extraterrestres conciliaires mais surtout ne faisons pas de vagues chez nous et continuons à adorer et servir notre Grand Gourou ! Inutile de vous dire que vous et moi sommes à des milliers d’années-lumière de partager une conception belliciste commune ! Ne savez-vous pas que l’ennemi du genre humain peut être partout y compris dans nous-même et que là encore Notre-Seigneur ne nous a que trop mis en garde contre ceux qui veulent tuer les âmes plutôt que les corps ? N’y a-t-il que des saints parmi nous ? Sommes-nous assez saints nous-mêmes pour rejeter d’un revers de main ces considérations ?

Votre citation du pape Paul V illustre d’ailleurs assez bien votre état d’esprit ; ce que vous voudriez, ce que vous réclamez au plus intime de vous-même c’est un décret de neutralité, c’est un pacte de non-agression qui feraient de nos bons catholiques non una cum des émasculés perpétuels et des borgnes spirituels incapables de discerner aucun critère de vérité hormis ceux qui seraient communs au gros de la troupe ! Une sorte de consensus mou qui reviendrait en fait à restituer de manière subtile aux clercs l’autorité et la puissance qu’ils ont en partie perdues depuis un demi-siècle en raison de leurs trahisons, lâchetés ou manigances. Vous seriez en ce cas un allié au moins subjectif du cléricalisme dominateur sur les consommateurs de sacrements que nous sommes et que nous aurions dû rester éternellement. Malheureusement Cher Monsieur Lécuyer, l’éclipse de l’Église est passée par là, vous le savez bien, et nous ne sommes plus sous Pie XII !!!

Non contente d’être inutile…belliqueuse…non charitable… la polémique est pour vous “stérile” c’est à dire qu’elle ne peut rien enfanter et, en admettant même qu’elle le puisse (par miracle ?), elle n’enfantera jamais rien de bon et, pire encore, sera entièrement aux mains du Prince de ce monde “séducteur du monde entier” !!! Ne voyez-vous pas l’outrance intrinsèque de vos propos et leur exagération en raison même de leur fausseté historique et intellectuelle ? Mais il est vrai que votre site se définit d’abord comme “politique” et à ce titre il vous faut respecter sans doute de ténébreuses alliances pour servir des desseins non moins ténébreux car tout ce qui ne participe pas à la vraie recherche de la vérité sous le regard de la foi fait le jeu du démon ! Voyez là-dessus on peut se rejoindre !

Et lorsque vous nous dites « refusant de reconnaître une quelconque autorité aux ennemis de l’Église siégeant à Rome » j’en déduis que vous devez alors être mal renseigné sur vos amis guérardiens et sur l’autorité matérialiter qu’ils accordent aux hiérarques conciliaires en attendant une hypothétique décision de l’Église déclarant qu’ils sont à nouveau catholiques puisque convertis ! Mais alors me direz-vous tout cela est bien secondaire et nous partageons l’essentiel de la foi ! Et même si c’était le cas, permettez-moi d’abord d’être en désaccord avec vous (ai-je le droit ?) et d’avoir une conception divergente de la pureté de la foi, surtout lorsque celle-ci s’appuie aussi sur la doctrine des Pères et des Papes.

Le jour où nous partagerons rigoureusement la même foi, le jour où les guérardiens ne diront plus de nous que nous sommes schismatiques, luthériens et ennemis de Dieu, alors nous serons, si les circonstances l’exigent, prêts à mourir les uns pour les autres en vertu même du précepte divin que nous rappelle si bien Tertullien.

Priez pour moi !

Pierre Legrand.

 

 

 * * *

Quand certains catholiques non una cum se trompent de combat

Alors que chaque jour qui passe voit l’apostasie prospérer à travers le monde et tandis qu’une multitude de péchés, d’abominations et de sacrilèges sont commis quotidiennement, interrogeons-nous sur l’attitude des catholiques restés fidèles à la vraie foi et à la vraie doctrine. Par leurs actions, attitude et prières, consolent-ils Notre-Seigneur ou au contraire, se joignent-ils à la masse de ces semeurs de discorde et de zizanie ? 

  
Je vous laisse poursuivre la lecture sur le blog de l’auteur : http://www.catholique-sedevacantiste.com/article-quand-certains-catholiques-non-una-cum-se-trompent-de-combat-118609903.html

 

Written by Pierre Legrand

juin 27th, 2013 at 11:42 pm

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DU MODERANTISME OU DE LA FAUSSE MODERATION

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Un texte méconnu qui peut intéresser quelques lecteurs !

Un langage inhabituel !

Nous avons Le libéralisme est un péché de Don Felix Sarda Y Salvani, vrai manuel du combattant chrétien.

Voici Du Modérantisme ou de la Fausse Modération, le manuel des officiers.

Luigy est le pseudonyme de l’abbé ALEXIS PELLTIER, DE LA RÉDACTION DU FRANC-PARLEUR à MONTRÉAL, 1873. L’abbé Pelltier fut un grand combattant du libéralisme au Canada, et un défenseur de Mgr Gaume. Cette brochure est destinée à l’élite de ces combattants, à ceux qui n’auront pas peur de lutter publiquement pour la Vérité. Don Sarda est pour tous les soldats, y compris les officiers, Luigi est le manuel des officiers.

p24

L'abbé Alexis Pelletier
Musée de la civilisation, fonds d'archives du Séminaire de Québec, T-3

Alexis Pelletier est né à Cacouna, comté de Témiscouata, le 26 avril 1837. Il est le fils de Louis Pelletier et de Sophie Michaud. Il est ordonné prêtre à Québec le 19 septembre 1863. Il enseigne au Séminaire de Québec de 1863 à 1866, puis il démissionne et est envoyé au Collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière de 1866 à 1870. Il est à l’avant-garde du mouvement de contestation « Le gaumisme », qui veut retirer l’étude des auteurs classiques païens dans les collèges catholiques, et il publie, sous le pseudonyme de Georges Saint-Aimé, La Brochure sur les classiques (1866) et d’autres écrits qui sont mis à l’index par les autorités ecclésiastiques canadiennes. Il est soumis à un jugement par la Congrégation romaine et est envoyé comme vicaire à Saint-Joseph de Beauce, de 1870 à 1872. Sur sa demande, il est affecté au diocèse de Montréal et obtient la cure de Saint-Bruno de Chambly, de 1873 à 1878. Puis il est le curé de la paroisse Sainte-Cécile de Valleyfield, de 1878 à 1891. De 1891 à 1895, il se retire à Saint-Gabriel de Montréal en raison d’ennuis de santé et, finalement, il devient, en 1895, l’aumônier du Bon-Pasteur de Montréal.

Parallèlement, il poursuit la rédaction de plusieurs brochures sur les études classiques, il écrit de nombreux articles, en particulier pour le journal Le Franc Parleur, et des notes théologiques qui lui valent autant de fidèles admirateurs que de détracteurs. Ces écrits paraissent parfois sous le nom d’emprunt «Lingi». Il publie, en 1897, Le libéralisme dans la province de Québec, une critique des libéraux. Alexis Pelletier décède à Montréal le 25 juin 1910.

Source Séminaire de Québec (Fonds Alexis Pelletier) : http://www.mcq.org/fr/complexe/craf_fonds/craf_fonds.php?idEv=w505

 

DU MODÉRANTISME
ou de la
FAUSSE MODÉRATION

 

LUIGY (abbé ALEXIS PELLTIER), de la rédaction du Franc-Parleur, MONTRÉAL, 1873

 

Les libéraux, surtout les clercs, à toute époque, y compris la nôtre, ont toujours tout détruit.
Pour les reconnaître il suffit de savoir qui ils crossent.
L-H Remy

 

I

Deux conditions sont absolument indispensables pour être vrai chrétien d’abord, et ensuite pour produire la plus grande somme de bien possible, chacun dans la position qu’il occupe.

La première de ces conditions, c’est de savoir n’être rien et de vouloir n’être rien. Tous les vrais ouvriers de Dieu, à commencer par les apôtres, ont eu ce savoir et cette volonté. Dieu, a dit l’apôtre saint Paul, a choisi ce qu’il y a d’ignoble et de méprisable en ce monde ; Il a choisi ce qui n’est rien pour détruire ce qui est. Ignobilia mundi et contemptibilia elegit Deus, et ea quæ non sunt, ut ea quaæ sont destrueret.

La seconde de ces conditions, c’est de vivre d’une vie crucifiée, de reproduire constamment dans sa personne les mortifications de l’Homme-Dieu : semper mortiificationem Jesu in corpore nostro circumferentes. Les inquiétudes de la vanité, de l’amour-propre, de l’orgueil et de l’ambition, ajoutées au souci d’éviter tout ce qui est de nature à empêcher de prendre ses aises ou de couler paisiblement ses jours, pèsent un poids très lourd et forment un bagage fort embarrassant pour l’homme obligé de cheminer par la voie étroite. Mais quand on sait mettre de côté ces inquiétudes et ce souci, comme le savent tous les vrais disciples du Christ, on jouit d’une grande liberté d’action, et par suite on peut se donner beaucoup d’activité, sans risquer à s’arrêter à mi-chemin ou de s’embourber dans la voie à parcourir.

À l’homme qui veut n’être rien, nihil sum, et qui fait consister ses joies à souffrir pour Jésus-Christ, placeo mihi in infîrmitatibus meis, in contumeliis, in necessitatibus, in persecutionibus, in angustiis pro Christo, à cet homme rien ne saurait opposer un obstacle sérieux à l’accomplissement de ses devoirs, surtout à l’accomplissement du pénible devoir de prêcher et de défendre la vérité par ses paroles et ses actes.

Malheureusement nous vivons dans un siècle qui est aux antipodes du christianisme, et où dominent la concupiscence et l’orgueil de la vie. Tous les calculs qui s’y font procèdent plus ou moins de ces deux sources empoisonnées. L’orgueil et la sensualité y règnent à un tel point qu’ils ont déteint sur tous les caractères à peu près : ils les ont amollis, puis en même temps rendus singulièrement irritables, exigeants et ombrageux.

Chez bon nombre de catholiques, même pieux, comme a dit Pie IX, la concupiscence et l’orgueil de la vie savent se déguiser habilement pour combattre les vérités qui les gênent ou les contrarient : ils opèrent sous le voile d’une fausse vertu, le modérantisme. Car de même qu’il y a une fausse liberté, une fausse paix, une fausse charité, un faux zèle, de même il y a une fausse modération, et c’est elle que l’on désigne sous le nom de modérantisme.

Le modérantisme n’est qu’une des formes du libéralisme. Il travaille à sa manière à bâillonner les défenseurs de la vérité. Ce qu’il y a d’étonnant, d’incompréhensible même, c’est que plusieurs ne paraissent pas s’en douter. Ils maudissent le libéralisme, extérieurement du moins, et ils sont pleins d’égards pour le modérantisme qu’ils cultivent même avec une remarquable ferveur,

Voulez-vous en avoir la preuve ? Écoutez-les. Ils ne se déclarent jamais satisfaits de ceux qui combattent les bons combats. Ils les trouvent toujours immodérés par quelqu’endroit, et ils semblent s’être donné la mission de les décourager en les harcelant sans relâche. Tantôt ils leur reprocheront d’avoir mal choisi leur temps pour parler et par là d’avoir été cause que bien des personnes ont été contristées, mécontentées ou choquées ; manque de modération par conséquent. Tantôt ils les accuseront de mettre injustement certains personnages en cause et de les traiter avec une excessive rigueur : nouveau manque de modération. Tantôt ils les blâmeront de mettre trop en lumière des vérités qui condamnent des hommes qu’ils voudraient ménager ou des faits publics dont on n’avait pas encore bien saisi l’odieux caractère. Une autre fois, ils les signaleront comme des turbulents qui font feu pour des bagatelles, courent après les discussions, rabâchent toujours les mêmes choses et rendent les luttes interminables : manque de modération encore. Une autre fois enfin, ils se rejetteront sur la forme de leurs écrits, et la qualifieront de rude, d’inconvenante, d’exagérée, de grossière, d’injurieuse même : manque de modération encore, manque de modération toujours.

Mais qu’est-ce donc que la modération ? Serait-elle tout ce qu’on dit qu’elle est ? La modération est une vertu morale par laquelle nous nous gardons de tout excès. Toutes les fois donc que nous savons nous maintenir dans de justes limites, nous sommes modérés.

Comme les vérités dogmatiques et morales doivent toujours être présentes à notre esprit, nous ne pouvons jamais donner dans l’excès en les redisant, quand même nous les redirions sans cesse. Que par suite de la prédication, même incessante de ces vérités, il arrive que certaines personnes soient contristées, mécontentées, choquées, cela ne prouve absolument qu’une chose : qu’elles ont l’esprit mal conformé. Tout ce qu’on peut en leur faveur, ce n’est pas de cesser de prêcher la vérité, mais de les engager à prendre les moyens reconnus, les plus efficaces pour débarrasser des travers d’esprit.

Quant à mettre certains personnages en cause et à les traiter avec sévérité, cela seul ne constitue pas un manque de modération. Pour pécher contre la modération en pareil cas, il faut nécessairement blesser la justice ou la charité. Or, comme en bonne justice, aussi bien qu’en charité raisonnablement entendue, le bien particulier doit toujours aider au bien général, s’il arrive que des individus, quelle que soit leur position, deviennent une puissance publique ou quelque chose d’équivalant, l’on peut et parfois même l’on doit les mettre publiquement en cause, et cela, sans la moindre hésitation, car, quiconque pose des actes préjudiciables au bien commun, perd par là même le droit à tous les égards qui sembleraient justifier de tels actes.

Un particulier même a le droit de sacrifier la réputation d’un ou de plusieurs individus qui l’attaquent injustement dans la sienne, quand il n’a pas d’autre moyen d’obtenir une réparation efficace. Si le particulier a droit à autant, que ne faut-il pas dire quand il s’agit du bien général ?

Mais, dira-t-on peut-être ici, n’est-il pas défendu de se faire justice à soi-même ?

Il est défendu de se faire justice à soi-même, en ce sens que le particulier n’a pas le droit d’infliger lui-même des peines vindicatives à ceux qui lui ont fait subir une injure ou éprouver un dommage ; en ce sens encore qu’il ne peut, de son autorité propre, dépouiller personne d’une possession de biens temporels à laquelle il a véritablement droit ; mais il ne lui est nullement défendu de repousser une injuste agression, encore moins de la signaler.

Quoi ! voici un individu ou des individus qui travaillent activement à la ruine du bien ; leurs actes mêmes sont publics, et je n’aurai pas la permission de dire ce que je vois et de donner l’alarme ? De grâce, épargnons le bon sens ; nous le forcerons à émigrer, si nous le maltraitons trop.

Mais, réplique-t-on, ces pauvres individus ne savent pas ce qu’ils font. Ne devez-vous pas les ménager à cause de leur ignorance ? Ils ne savent pas ce qu’ils font ! Mais parce qu’ils agissent sans connaître la nature et la portée de leurs actes, ces actes en existent-ils moins ? Et s’ils existent, ne sont-ils pas aussi gros de conséquences funestes quo s’ils avaient été accomplis avec parfaite connaissance de cause ? J’avoue bien que devant Dieu ceux qui agissent sans savoir ce qu’ils font n’auront pas un compte rigoureux à rendre ; mais cela n’empêche pas que leurs actes n’aient parfois de terribles conséquences.

On insiste et l’on dit : on voyait ce que vous voyez ; mais vous l’avez terriblement fait ressentir. Par certaines considérations, par certains groupements de faits, vous mettez en évidence que l’on ne discernait pas bien, ce qu’on ne remarquait guère même. Les choses telles que vous les présentez sont très réelles, on le croit ; mais elles révèlent un mal affreux. Il n’y a pas à le dissimuler, vous n’usez pas d’assez de ménagements.

Eh voilà ! on accorde bien qu’il est bon de montrer le mal, mais non dans toute sa gravité. On ne veut le considérer qu’à travers un voile pour s’épargner d’avoir à frémir. Mais alors, comment s’y prendra-t-on pour lutter contre un mal en particulier, pour le conjurer, pour fermer l’abîme qu’il creuse, si l’on ne veut pas l’envisager tel qu’il est ? La première chose à faire, quand on entreprend de remédier efficacement à un mal, n’est-ce pas de travailler à le connaître en lui-même aussi parfaitement que possible ? Assurément oui ; le bon sens ne saurait jamais donner une autre réponse.

Mais enfin, ajoute-t-on, la charité est-elle bien sauvegardée en tout cela ?

Je répondrai d’abord que si quelqu’un vient poser devant moi et devant le public en faisant vilaine figure, la charité ne m’oblige aucunement à me taire sur le spectacle qu’on me donne ou à dire que je le trouve gracieux, dans le cas où je me déciderai à parler. Que celui qui ne veut pas qu’on parle de lui publiquement ne fasse rien de nature à l’amener nécessairement sur la scène. S’il veut absolument figurer en public et y être applaudi, qu’il se conduise alors de façon à mériter des applaudissements. En deux mots, sans blesser la charité le moins du monde, j’ai droit de qualifier ce qu’on me donne à regarder. Vous désirez que je me taire, alors cachez-vous.

Je répondrai en second lieu qu’il y a un ordre à observer dans la charité, car la charité doit être bien ordonnée.(1) Par-dessus tout on doit aimer la vérité. « La première charité du chrétien, dit le P. Ramière, c’est l’amour de la vérité ». Le divin Maître nous l’a souvent répété ; Il nous a même enjoint de tout sacrifier pour elle : père, mère, frères, sœurs, notre vie même, s’il en est besoin. Il ne s’est pas borné à donner ce précepte, Il a de plus prêché d’exemple : Il est mort pour rendre témoignage à la vérité.

Rappelons-nous encore qu’à l’amour du bien en général doivent être sacrifiés les amours particuliers. Le texte que je viens de rappeler en fournit la preuve. La raison de cela, c’est que le plus valant mieux que le moins, si le moins nuit au plus, il faut sacrifier le moins. Que peut-on objecter à cette doctrine ?

On reproche aux écrivains catholiques de prendre feu à propos de bagatelles et par là de manquer de modération.

Il faudrait s’entendre là-dessus, car les uns estiment bagatelles ce qui est vraiment important, puis, en revanche ils mettent les bagatelles au rang des choses de premier ordre.

Quant aux discussions fréquentes qu’on les accuse de provoquer, elles ne prouvent pas qu’ils manquent de modération, mais qu’ils défendent la vérité partout où elle est attaquée. En ce bas monde, il n’y aura jamais de paix parfaite : Jésus-Christ nous en a averti. Lorsque la guerre est finie sur un point, elle recommencera sur un autre. Si l’on réussit à tuer le diable, ce qui n’est pas facile, on fera disparaître bien des inconvénients. En attendant, résignons-nous à assister à des luttes interminables et à entendre rabâcher les mêmes vérités. Les vérités ne pouvant pas mourir et le monde en ayant toujours besoin, il faudra les répéter sans cesse. Si cela nous ennuie, songeons qu’au ciel nous n’aurons que la même Vérité à contempler éternellement.

On trouve enfin que les écrivains catholiques usent d’expressions rudes, inconvenantes, exagérées, grossières, injurieuses. Il ne suffit pas de le dire, mais il faut le faire voir. Il est facile d’accuser ; il ne l’est pas autant de démontrer que l’accusation est fondée. Pour ma part, j’aimerais beaucoup qu’on entreprit de faire cette démonstration. En justice, les accusateurs devraient l’entreprendre. Puisqu’elle n’est pas faite, je me contenterai, pour le moment, de citer quelques-unes des paroles de Mgr Pie, évêque de Poitiers, lesquelles prouvent qu’il ne faut pas trop s’effaroucher de la forme que revêtent certains écrits.

« Et comme on insiste particulièrement sur la difficulté d’observer la charité dans les discussions religieuses, je réponds, dit l’illustre prélat, que les grands docteurs nous fournissent encore à cet égard et des règles et des modèles. Dans une foule de textes, dont la connaissance est élémentaire, et qui ne sont nouveaux que pour ceux qui ne savent rien, ils recommandent la mesure, la modération, l’indulgence envers les ennemis même de Dieu et de la vérité. Ce qui n’empêche pas que, sans contredire leurs propres principes, ils n’emploient eux-mêmes à tout instant l’arme de l’indignation, quelquefois celle du ridicule, avec une vivacité et une liberté de langage qui effaroucheraient notre délicatesse moderne. La charité, en effet, implique avant tout l’amour de Dieu et de la vérité ; elle ne craint donc pas de tirer le glaive du fourreau pour l’intérêt de la cause divine, sachant que plus d’un ennemi ne peut être renversé ou guéri que par des coups hardis ou des incisions salutaires. »

Voila ce que dit Mgr Pie, et il le dit, soyons en sûrs, en sachant ce qu’il dit. Nombre de ceux qui parlent beaucoup ne pourraient pas se rendre ce témoignage.

Ces remarques faites, à propos de modération, j’en reviens à dire que les causes premières du modérantisme sont la concupiscence et l’orgueil de la vie. Les causes secondes après elles mettent en mouvement sont la peur, la lâcheté, l’ignorance, les préjugés, l’orgueil, les intérêts personnels, les intérêts politiques, le parti pris doublé de mauvaise foi.

Dans des articles subséquents, j’aurai à faire voir comment chacune de ces causes secondes agit pour entraîner dans le modérantisme. Cette étude ne manquera pas d’intérêt ; elle ne sera pas sans enseignements non plus.

 

 

Les textes que nous citons, Le libéralisme est un péché de Don Felix Sarda Y Salvani, et Du Modérantisme ou de la Fausse Modération de l’abbé Alexis Pelletier, sont disponibles aux Édition Saint Remy :

G2-84519-075-1« Pour ne parler que des trois derniers siècles, le seizième a vu dominer l’hérésie protestante ; le jansénisme a essayé de pervertir le dix-septième, et le naturalisme philosophique a pensé, au dix-huitième, bouleverser les fondements mêmes de la société. Avec le résidu de toutes ces erreurs, le dix-neuvième siècle devait nous en apporter une autre, plus dangereuse peut-être que les précédentes, parce qu’elle est plus subtile, et qu’au lieu de viser tel ou tel point de la doctrine, elle a prétendu s’insinuer dans l’ensemble même de la doctrine, pour la corrompre jusqu’au fond. Erreur séduisante d’ailleurs, parce qu’elle a de faux aspect de générosité, et dont le nom, intentionnellement vague, devait, pour beaucoup, la rendre tout ensemble attrayante et insaisissable. Il s’agit du libéralisme. »

http://www.saint-remi.fr/details-catalogues.php?id=%2071

G2-84519-717-9Luigy est le pseudonyme de l’abbé Alexis Pelltier, de la Rédaction du Franc-Parleur à Montréal, 1873. L’abbé Pelltier fut un grand combattant du libéralisme au Canada, et un défenseur de Mgr Gaume. Cette brochure est destinée à l’élite des combattants, à ceux qui n’auront pas peur de lutter publiquement pour la Vérité.

http://www.saint-remi.fr/details-catalogues.php?id=816

 


[1] Rappelons les cinq conditions de la charité, conditions essentielles et pourtant méconnues.

Cinq conditions s’imposent pour que la charité soit vraie :

1. – être en état de grâce ;

2. – qu’elle soit mue par des motifs surnaturels ;

3. – qu’elle soit efficace :

– en tant qu’elle se rapporte à Dieu, elle doit porter à accomplir sa divine volonté ;

– en tant qu’elle se rapporte aux hommes, elle doit nous porter à chercher le bien du prochain ;

4. – qu’elle doit être ordonnée, c’est-à-dire :

aimer Dieu par-dessus tout ; et pas n’importe comment : si quelqu’un M’aime, il garde d’abord Mes commandements.

– faire passer l’amour pour la patrie après l’amour pour l’Eglise :

– ne pas chercher le bien du prochain au détriment de notre propre bien spirituel ;

– chercher d’abord le bien spirituel de l’âme de notre prochain et, après le bien matériel de son corps.

5. – qu’elle doit se déployer dans la justice et la vérité.

Catéchisme du Cardinal Gasparri, édition de Chabeuil, 1959, pages 758 à 771.

Ces cinq conditions seraient enseignées et connues, on éviterait beaucoup de polémiques, surtout en appliquant bien la cinquième condition. La justice et la vérité sont connues. Elles ne peuvent changer, même depuis Vatican II.

Written by Cave Ne Cadas

juin 12th, 2013 at 10:33 pm

Posted in Abbé Pelletier,Luigy (Lingi)

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