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Courrier des Lecteurs : UNE QUESTION À MGR FELLAY
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UNE QUESTION À MGR FELLAY :
« Le droit à la liberté religieuse est blasphématoire car c’est prêter à Dieu des intentions qui détruisent sa Majesté, sa Gloire, sa Royauté. Ce droit implique la liberté de conscience, la liberté de pensée et toutes les libertés maçonniques. L’Église qui affirme de pareilles erreurs est à la fois schismatique et hérétique. Cette église Conciliaire n’est donc pas catholique. Dans la mesure où le Pape, les évêques, prêtres et fidèles adhèrent à cette nouvelle église, ils se séparent de l’Église catholique. » Mgr Lefebvre lettre de 1976 « Quelques réflexions à propos de la ‘supens adivinis’ »
Comment peut-on alors accepter 95% de ce concile, sans être à 95% séparé de l’Église catholique ?
Ludovicus
ÉCROULEMENT DE L’ÉGLISE (CONCILIAIRE !)
« ILS ONT… TOUT DÉTRUIT »… après ils ne leur reste plus qu’à détruire totalement NOS églises que nos ancêtres ont construites :
Nous avons reçu cette information que nous commentons.
RU 33/2012 – ÉCROULEMENT DE L’ÉGLISE
ÉCROULEMENT DE L’ÉGLISE (ru, 20 août 2012) – L’Eglise Catholique Romaine[1], encore grandiose jusqu’aux années du Concile Vatican II, s’écroule à pas géants. (L’église Conciliaire n’est pas l’Église catholique romaine !) Il y a 10 ans l’abbé de Tanoüarn pouvait encore prévenir : « La nef de l’Église tombe en ruines, bientôt il n’y en aura plus que les façades ». Bien sûr, il parlait au sens figuré. Mais aujourd’hui, même les façades cèdent, comme cette belle façade de l’église Saint-Vincent-de-Paul à Québec qui fut finalement – une vingtaine d’années après la démolition de la nef – livrée aux boules et pelles démolisseuses en février 2010 en faveur d’un projet hôtelier.
Peu après un livre parut dans les librairies du Québec : « La démolition de la façade de Saint-Vincent-de-Paul annonce-t-elle la disparition du Catholicisme[2] au Québec ? » En France les choses ne sont guère meilleures.
Prenons un diocèse au cœur même de la France : l’Allier en Auvergne (avec les villes de Moulins, Vichy etc.). Son pseudo-“évêque” Mgr (Monsieur) Pascal Roland[3], a osé dire la vérité concernant les nombres et les chiffres actuels de son diocèse (conciliaire) ! Ce département a 345.000 habitants. 7500 personnes vont le dimanche à la messe[4], dit l’évêque par suite à un comptage réel de fin 2011, ce qui représente 2,2 % de la population. Sur ces 7500 fidèles il y a 71 % de femmes et 29 % d’hommes. 60% de ces fidèles ont plus de 60 ans d’âge. Pratiquement pas de fidèles entre 20 et 40 ans, avoue l’évêque. Actuellement il y a encore 94 pseudo-“prêtres” diocésains. Mais Mr Roland annonce à ces ouailles : compte tenu des âges et du non-renouvellement des prêtres manque de vocations et d’ordinations (conciliaire), il est pratiquement sûr que, dans les prochaines 15 années, le nombre des fidèles se réduira encore une fois de moitié, on n’aura donc plus que 1 % de la population du département fréquentant la messe du dimanche, en pleine Auvergne ! Également, dans 15 ans, le nombre de pseudo-“prêtres” de moins de 75 ans d’âge tombera à environ 15. Il continue : le budget du diocèse est actuellement de 4 millions Euro par an, sans dettes pour l’instant, mais dès 2015, c’est-à-dire dans 3 ans, il manqueront (sic !) 500.000 Euro. La raison invoquée ? La diminution du nombre de fidèles, et le rétrécissement de la générosité. L’ pseudo-“évêque” a publié ces chiffres le 23 janvier 2012, en créant une commission qui, face à cette situation dramatique du diocèse, devait soumettre des solutions pour le 1 juillet 2012. Il leur a clairement posé la question : « Que devons-nous abandonner ? » Il y aurait « des choix pastoraux douloureux » à faire (fermetures d’églises, regroupement de paroisses etc.). Il se trouve que Benoît XVI a subitement, le 15 juin 2012, nommé Mr Roland évêque de Belley-Ars. Mon-seigneur ne verra donc pas la suite de l’écroulement actuel du diocèse de l’Allier. Et l’Allier n’est qu’un exemple.
Une Église Catholique (L’église Conciliaire n’est pas l’Église catholique romaine !) qui ne comptera plus que 1% de la population en France ? C’est une église (conciliaire) sans nef ni façade, c’est une église abattue, (qui a) apostasiée, en cours de dissolution[5]. Voilà la vérité. D’autant plus il est incompréhensible comment Rome peut refuser actuellement un accord avec les fidèles de la Tradition (F$$PX), en exigeant d’eux au préalable l’acceptation totale et absolue d’un Concile Vatican II par suite duquel cette catastrophe s’est produite en France, en Europe, et presque dans le monde entier.
Dans ce contexte l’UNEC (Union des Nations de l’Europe Chrétienne)[6] vient d’envoyer une lettre personnelle au “Saint Père” actuel, consistant de ces simples phrases (traduites de l’allemand) : « Très Saint Père, Dieu Vous donne aujourd’hui la possibilité de dépasser Votre échec avec Mgr Lefèbvre. L’église (conciliaire) doit pouvoir aimer une spiritualité qui veut être à 100 % fidèle à la Tradition. Accordez s.v.p., avant votre trépas, à la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X une place entière dans l’église (conciliaire) mortellement malade ! » Exaudi nos Domine.
– O.A.M.D.G. –
RU 33/2012 DÉPÊCHE HEBDOMADAIRE DE NOUVELLES CHRÉTIENNES
Disponible pour le moment uniquement en français. Sans copyright (mais mentionnez « ru » s.v.p.).
« RU », le service de presse du réseau UNEC, BP 70114, F-95210 St-Gratien
[1] L’église Conciliaire n’est pas l’Église catholique romaine !
[2] L’église Conciliaire n’est pas le Catholicisme !
[4] « cynaxe » ou un « repas »
[5] « ILS ONT… TOUT DÉTRUIT »… après ils ne leur reste plus qu’à détruire NOS églises, que nos ancêtres ont construites :
http://www.virgo-maria.org/Archives-CSI/2006/CSI-2006-01-16-A00-Ils_ont_tout_detruit_F.pdf
Comment un Pape, vrai successeur de Pierre, assuré de l’assistance de l’Esprit-Saint, peut-il présider à la destruction de l’ÉGLISE, la plus profonde et la plus étendue de son histoire en l’espace de si peu de temps, ce qu’aucun hérésiarque n’a jamais réussi à faire ?
[6] Apostate et ralliériste !
M. l’abbé Belmont : un MAITRE sûr ? (II)
M. l’abbé Belmont : un MAITRE sûr ?
— partie 2 (a) —
Réponse au bulletin
n°269 Notre Dame de la Sainte Espérance
juin 2012, de M. l’abbé Belmont.
LA VOIX DES FRANCS CATHOLIQUES N°25, des éditions Saint-Remi est parue début juillet.
ÉDITORIAL
Notre récente publication de la traduction française originale de l’excellent ouvrage du père Fahey était l’occasion de vous présenter ce nouvel auteur, « le Delassus de langue anglaise », le révérend père Denis Fahey (1883 – 1954). Toutes les personnes qui s’intéressent de près au règne social de Notre Seigneur Jésus-Christ devraient lire attentivement cet ouvrage, qui manifeste un véritable esprit catholique antilibéral, en ce sens que non seulement il expose la doctrine catholique sur l’organisation de la société, mais aussi il étudie le propre camp de l’ennemi et ses méthodes. La faiblesse des catholiques qui fait la grandeur des méchants, provient souvent de l’ignorance de l’organisation et des méthodes de « la synagogue de Satan ».
R. P. Denis FAHEY : « Le Corps Mystique du Christ et la Réorganisation de la Société » : http://www.saint-remi.fr/details-catalogues.php?id=%201262
* * *
Notre maison d’édition et sa ligne éditoriale ont été prises à partie dans une polémique privée dévoilée au public par M. l’abbé Belmont dans son bulletin « paroissial ». Que le lecteur ne s’étonne pas si nous y consacrons un article, au-delà de la querelle des personnes il y trouvera une enrichissante réflexion, et nous le devions pour y défendre la vérité sur trois points essentiels battus en brèche : la tentative de recourir à un évêque conciliaire – le dénigrement de Mgr Gaume que le célèbre abbé Darras qualifiait de père de l’Église ((« Gaume est un Père de l’Église, digne de figurer même parmi les docteurs. » Abbé Darras, Histoire de l’Église, Louis Vivès, 1888, tome 42, pp., disponible aux ESR.)) – et la négation de la mission divine de la France. Les ESR ont en effet à cœur de dénoncer l’église Conciliaire issue de Vatican II comme une contre-église n’ayant plus rien de l’Église catholique, agent actif du gouvernement mondial bientôt en place. Ayant publié les œuvres complètes de Mgr Gaume et un grand nombre d’auteurs sur la mission divine de la France, nous nous devions de vous donner des arguments pour vous permettre de juger des appréciations de M. l’abbé Belmont ((Il nous est particulièrement pénible d’avoir à nous opposer ainsi à un prêtre que nous apprécions par ailleurs pour son réel dévouement sacerdotal.)).
Bruno Saglio,
Directeur de la Revue et des ESR.
La Voix des Francs Catholiques
Numéro 25
Juillet 2012
Réponse au bulletin
n°269 Notre Dame de la Sainte Espérance
juin 2012, de M. l’abbé Belmont.
M. l’abbé Belmont a rendu publique une lettre privée d’un de ses confrères – sans lui en demander la permission – en masquant son identité toutefois, qui lui faisait un certain nombre de remarques[1], mais dans laquelle les éditions Saint-Remi et ma personne sont directement impliquées et nommées. Nous répondrons à trois points sur lesquels M. l’abbé Belmont a tenu à s’exprimer et se justifier, car ces trois points touchent directement le combat de la vérité que notre maison d’édition et notre revue La Voix des Francs Catholiques entendent mener. Au moins cette lettre aura eu le mérite de crever un abcès qui gonflait de plus en plus.
1er point : sa justification pour encourager certains de ses fidèles à recevoir la confirmation dans le rite traditionnel, d’un évêque conciliaire, sacré avant Vatican II.
2ème point : son rejet d’un certain nombre d’auteurs catholiques éminents publiés aux éditions Saint-Remi, en particulier Mgr Gaume.
3ème point : son rejet de la mission divine de la France.
I.
Est-il permis de recourir ainsi aux sacrements d’un évêque sacré avant Vatican II avec mandat[2], mais qui « a participé à Vatican II ; il en a reçu les actes ; il a accepté les réformes, notamment liturgiques, qui s’en sont suivies ; il l’a appliqué dans les deux diocèses où il a résidé, et même, dit-on, avec une certaine force ; il n’a pas désavoué ce qui précède.[3] » ?
Le point essentiel par lequel M. l’abbé Belmont va essayer de justifier un tel recours va consister à dire que l’adhésion à Vatican II et ses réformes, même pendant longtemps, de la part d’un évêque prince de l’Église[4], ne constitue pas un motif d’hérésie ou de schisme, et que finalement on peut rester parfaitement catholique tout en adhérant à Vatican II et ses réformes.[5]
Or si Mgr Lefebvre a fondée son œuvre et s’est opposé à Paul VI c’est bien précisément parce qu’il considérait que l’église Conciliaire issue de Vatican II n’était plus l’Église Catholique :
« Le droit à la liberté religieuse est blasphématoire car c’est prêter à Dieu des intentions qui détruisent sa Majesté, sa Gloire, sa Royauté. Ce droit implique la liberté de conscience, la liberté de pensée et toutes les libertés maçonniques.
L’Église qui affirme de pareilles erreurs est à la fois schismatique et hérétique. Cette église Conciliaire n’est donc pas catholique. Dans la mesure où le Pape, les évêques, prêtres et fidèles adhèrent à cette nouvelle église, ils se séparent de l’Église catholique. »[6]
M. l’abbé Belmont affirme : « pour déclarer qu’il n’est plus catholique, il faudrait savoir dans quelle mesure il sait et veut professer une religion qui s’écarte de la religion catholique sur des doctrines ou des pratiques qui relèvent de la foi. »[7]
Mais Mgr Q. A. auquel M. l’abbé Belmont a recours peut-il ignorer par exemple le décret de Vatican II Nostra Aetate, qui dit à propos des musulmans :
« L’Église regarde aussi avec estime les musulmans, qui adorent le Dieu unique, vivant et subsistant, miséricordieux et tout-puissant, créateur du ciel et de la terre, qui a parlé aux hommes. Ils cherchent à se soumettre de toute leur âme aux décrets de Dieu, même s’ils sont cachés, comme s’est soumis à Dieu Abraham, auquel la foi islamique se réfère volontiers. »
Quel odieux blasphème hérétique que ce décret ! Regarder avec estime les musulmans ! qui adorent un faux dieu abominable. Il n’y a pas besoin d’être théologien pour voir que cette proposition est odieusement contraire à la Foi. Voyez ce qu’en dit le docteur de l’Église saint Alphonse de Liguori :
« Pour ce qui est de la religion Mahométane, tout le monde sait qu’elle n’est autre chose qu’un mélange grotesque de judaïsme et d’hérésies, dont le propagateur fut un homme vil, impudique et voleur, je veux dire Mahomet, qui, avec le concours d’une infâme canaille de sa trempe, séduisit les peuples pour leur faire embrasser une foi et une loi mieux faites pour les bêtes que pour les hommes. Mahomet faisait sonner bien haut que sa religion lui avait été révélée de Dieu, comme il l’écrit lui-même dans son Coran ; mais il suffit de lire ce Coran pour reconnaître que tout ce qu’il renferme est un tissu de fables, d’inepties et d’impiétés. »[8]
Mais Mgr Q. A. auquel M. l’abbé Belmont a recours peut-il ignorer par exemple le décret de Vatican II Nostra Aetate, qui dit à propos des juifs :
« Du fait d’un si grand patrimoine spirituel, commun aux chrétiens et aux Juifs, le saint Concile veut encourager et recommander la connaissance et l’estime mutuelles, qui naîtront surtout d’études bibliques et théologiques, ainsi que d’un dialogue fraternel. Encore que des autorités juives, avec leurs partisans, aient poussé à la mort du Christ, ce qui a été commis durant sa Passion ne peut être imputé ni indistinctement à tous les Juifs vivant alors, ni aux Juifs de notre temps. S’il est vrai que l’Église est le nouveau Peuple de Dieu, les Juifs ne doivent pas, pour autant, être présentés comme réprouvés par Dieu ni maudits, comme si cela découlait de la Sainte Écriture. Que tous donc aient soin, dans la catéchèse et la prédication de la Parole de Dieu, de n’enseigner quoi que ce soit qui ne soit conforme à la vérité de l’Évangile et à l’esprit du Christ. »
Quelle estime l’Église doit-elle avoir de la synagogue de Satan ? Voilà renié l’enseignement de l’Église qui affirme que ce peuple perfide (per fide : qui a perdu la Foi) est le peuple déicide, et que demeure sur lui ce châtiment qu’il a invoqué lui-même « Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants ! » (Matthieu XXVII, 25). Saint Thomas d’Aquin en fait le commentaire suivant dans La Chaîne d’Or[9] : « Cette imprécation pèse encore aujourd’hui sur les Juifs, et le sang du Seigneur s’attache à eux jusqu’à ce jour. »
Les Juifs, incrédules envers la divinité du Christ, constitueront après la chute de Jérusalem un judaïsme talmudique, rabbinique et pharisaïque qui, plus qu’une religion proprement dite, sera en fait une lignée extrêmement hostile au christianisme comportant des thèses qui se traduisent par une extraordinaire violence comme on peut en juger : « Tous les chrétiens doivent être tués sans en excepter les meilleurs » [Zohar I, 219 b] ; « Le meilleur parmi les Goïm mérite d’être mis à mort » [Abhodah Zarah 26 b Tosephoth] ; « Efface la vie du chrétien et tue-le. C’est agréable à la Majesté Divine comme celui qui offre un don d’encens » [Sepher Or Israël, 177 b], violence qui se fera même horriblement blasphématoire et insultante envers le Christ : « Fils illégitime, conçu pendant les règles de sa mère » [Kallah, 1b. (18b)] ; « Mort comme une bête et enterré dans un tas de fiente » [Zohar III, (282)] ; « Le fils de Pandira, un soldat romain » [Abhodah Zarah II] ; « À la veille de la Pâque a été pendu. Quarante jours avant cela cette proclamation a été faite : Jésus doit être lapidé à mort parce qu’il a pratiqué la sorcellerie » [Sanhedrin 43a] ; « Jésus est dans l’enfer, bouillant dans des “excréments chauds” » [Gittin 57a], et la Vierge Marie, dont le caractère immonde et l’abjecte grossièreté haineuse, nous invitent à ne pas y insister d’avantage. Ceci explique pourquoi, selon le pape Pie IX dans sa lettre Encyclique Etsi multa luctuosa (1873), les Juifs représentent aujourd’hui la “Synagogue de Satan”.[10]
Voilà pourquoi les princes catholiques de toute la chrétienté, avec l’appui de l’autorité de l’Église se sont appliqués au cours des siècles à contenir les juifs pour les empêcher d’accéder aux postes de direction des états, afin d’éviter leur plan de corruption. Les juifs n’ont eu de cesse de tenter d’infiltrer les cours royales par le mensonge et le vice, et ils y sont parvenus, pour, après avoir détruit les monarchies, infiltrer ensuite l’Église elle-même et aboutir à la situation actuelle[11]. Ils ont maintenant les pleins pouvoirs avec une organisation démocratique internationale et une église conciliaire à leurs ordres, qui prône la liberté de conscience, la liberté de pensée et toutes les libertés maçonniques.
Nous pourrions continuer avec bien d’autres hérésies contenues dans Vatican II. Sur quatre points au moins, les enseignements du concile Vatican II sont tellement en contradiction logique avec les déclarations du magistère traditionnel antérieur qu’il est impossible de les interpréter dans la ligne des autres enseignements déjà contenus dans les documents antérieurs du magistère de l’Église. Vatican II a donc rompu l’unité du magistère, dans la mesure où il a rompu avec l’unité de son objet.
Ces quatre points sont les suivants.
La doctrine de la liberté religieuse, telle qu’elle est exprimée au n. 2 de la déclaration Dignitatis humanæ, contredit les enseignements de Grégoire XVI dans Mirari vos et ceux de Pie IX dans Quanta cura, ainsi que ceux de Léon XIII dans Immortale Dei et ceux de Pie XI dans Quas primas.
La doctrine de l’église Conciliaire, telle qu’elle est exprimée au n. 8 de la constitution Lumen gentium, contredit les enseignements de Pie XII dans Mystici corporis et dans Humani generis.
La doctrine relative à l’œcuménisme, telle qu’elle est exprimée au n. 8 de Lumen gentium et au n. 3 du décret Unitatis redintegratio, contredit les enseignements de Pie IX dans les propositions 16 et 17 du Syllabus, ceux de Léon XIII dans Satis cognitum et ceux de Pie XI dans Mortalium animos.
La doctrine de la collégialité, telle qu’elle est exprimée au n. 22 de la constitution Lumen gentium, y compris le n. 3 de la Nota prævia, contredit les enseignements du concile Vatican I sur l’unicité du sujet du pouvoir suprême dans l’Église et la constitution Pater æternus.
Nous pourrions aussi énumérer les comportements hérétiques des anti-papes Jean XXIII, Paul VI, Jean-Paul I, Jean-Paul II et Benoît XVI, leur participation active à des faux cultes, que Mgr Q. A. ne peut pas ignorer.
Par conséquent comment peut-on recevoir les sacrements (même dans le bon rite) d’un évêque qui adhère publiquement à Vatican II et ses réformes ? Par cette adhésion non reniée, il est séparé de l’Église. La première des charités envers cet évêque qui s’est laissé entraîner et convaincre par l’ennemi, serait de lui remettre sous les yeux les hérésies de Vatican II et l’invalidité des nouveaux rituels sacramentaux issus de Vatican II, afin qu’il y renonce définitivement. Une confession franche de la Foi catholique est devenue nécessaire au for externe (le for interne pour faire plaisir à tel ou tel sensibilité traditionnelle ne suffit pas), afin de rejoindre l’Église Catholique. Recourir à cet évêque passé dans le camp ennemi sans ces conditions minimales, constitue un contre-témoignage de la Foi catholique.[12]
Enfin M. l’abbé Belmont prétend que l’église Conciliaire n’est pas une secte : « il n’existe pas une société religieuse qui un beau jour s’est constituée en entité indépendante et qui a pris le nom d’église Conciliaire ; il n’y a pas une sorte de pseudo ou quasi corps mystique antagoniste de l’Église catholique : le corps mystique du diable peut-être ? Faire de l’église Conciliaire une société religieuse pleinement constituée, ayant un être propre, un statut juridique, c’est faire œuvre d’imagination. »[13]
Est-ce le fruit de l’imagination ? Un nouveau concile hérétique Vatican II, un nouveau droit canon hérétique, un nouveau catéchisme reprenant les hérésies de Vatican II, des nouveaux rituels invalides, le tout dans une pratique perpétuelle d’œcuménisme, de communicatio in sacris avec les faux cultes des fausses religions, de références à tous les théologiens modernistes condamnés à l’avance par saint Pie X, et la suprême allégeance au peuple déicide. L’église Conciliaire n’est autre que cette organisation qui a pris naissance avec le concile Vatican II et ses réformes liturgiques qui ne sont pas catholiques, et elle constitue en cela une secte parfaitement définie, qui répand la doctrine condamnée du modernisme “égout collecteur de toutes les hérésies”, qui éclipse la véritable Église Catholique.
[1] Il s’agit de M. l’abbé Jean-Luc Lafitte qui nous autorise à le nommer, dont la lettre a été approuvée par M. l’abbé Guépin chez qui il est hébergé.
[2] Sacré en 1961, donc mandat de Jean XXIII. On peut se poser la question de la valeur d’un mandat de Jean XXIII, que nous mettons au rang des antipapes. On peut se reporter à l’étude de l’abbé Ricossa sur Jean XXIII publiée dans plusieurs n° de la revue Sodalitium.
[3] Abbé Belmont, bulletin Notre-Dame de la sainte Espérance (NDLSE) n°269. Oratoire Notre Dame de la Sainte Espérance, 3 allée de la Sérénité, 33490 Saint-Maixant.
[4] De la part d’un simple fidèle on pourrait être plus indulgent, car on peut supposer un certain degré d’ignorance non-coupable, mais il n’est pas possible d’invoquer l’ignorance non-coupable pour un évêque en matière de dogme.
[5] « Rien ne permet d’affirmer catégoriquement que Mgr C. Q-A. a quitté l’Église catholique. Ni par apostasie, car il n’a jamais voulu abandonner le nom chrétien ; ni par schisme parce qu’il n’est jamais entré dans une secte identifiée ; ni par hérésie, parce qu’il n’a pas proclamé qu’il refuse de croire ce que Jésus-Christ nous enseigne par l’Église. Celui qui voudrait l’affirmer qu’il a abandonné l’Église d’une de ces trois manières devrait le démontrer. » Abbé Belmont, NDLSE n°269
[6] Mgr Lefebvre dans sa lettre de 1976 Quelques réflexions à propos de la ‘supens adivinis’. Mgr Lefebvre déclarait aussi clairement, à propos du concile Vatican II : « Nous croyons pouvoir affirmer, en nous en tenant à la critique interne et externe de Vatican II, c’est-à-dire en analysant les textes et en étudiant les avenants et aboutissants de ce Concile, que celui-ci, tournant le dos à la Tradition et rompant avec l’Église du passé, est un Concile schismatique. » (Mgr Lefebvre, le Figaro, le 4 août 1976.)
[7] Abbé Belmont, NDLSE n°269.
[8] Saint Alphonse et l’Islam, éd. Saint-Remi, p. 18, extrait du Traité Les Vérités de la Foi, Partie III, Chap. XI.
[9] La Chaine d’Or, tome I, p. 570, éd. St-Remi.
[10] Nous renvoyons le lecteur au catalogue des ESR sur le thème judéo-maçonnerie extrêmement fourni.
[11] Lire par exemple La Conjuration Antichrétienne de Mgr Delassus, 1 grand volume 438 p. 40 €, ou Deux Mille Ans de Complot contre l’Église de Maurice Pinay, 2 vol. 907 p., 48 €, disponibles aux ESR.
[12] Les vendéens pendant la révolution, plutôt que de recourir aux prêtres schismatiques de leur paroisse, risquaient leur vie pour recevoir les sacrements des prêtres non-jureurs cachés dans les bois. Notons que le schisme des prêtres jureurs était quelque peu moins grave que les hérésies modernistes de Vatican II.
[13] Abbé Belmont, NDLSE n°269.
À suivre…
CRISE-F$$PX : « ELLE SEULE PEUT VOUS AIDER »
Déclaration suite à la Réunion de WASHINGTON DC
+“ONLY SHE CAN HELP YOU”+
Vienna, Virginia, 10th August 2012 Priest Meeting.
Déclaration de prêtres Lefebvristes “anti-accordistes”, de Vienne en Virginie, « Elle seule peut vous aider ».
Suite à la Réunion à Washington DC – les 8, 9 et 10 août 2012 – de prêtres fidèles à Mgr Lefebvre parmi lesquels les abbés Pfeiffer et Chazal (en danger d’expulsion).
Ils ont étudié les questions extrêmement sensibles de la crise actuelle de la F$$PX, et ont publié cette déclaration avec les décisions prises :
* * *
« ELLE SEULE PEUT VOUS AIDER »
Réunion sacerdotale – Vienne (Virginie), le 10 août 2012
LA SITUATION PRÉSENTE
1. La déclaration de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X du 14 juillet 2012, bien qu’on y proclame la doctrine relative à la Divinité du Christ et à Son Royaume, va en fait dans la direction opposée en usant d’un langage ambigu et en préparant la soumission de la FSSPX aux autorités de « la Rome de tendances néo-modernistes et néo-protestantes » (Déclaration de 1974).
2. On observe depuis longtemps un glissement de la FSSPX vers Vatican II, et un silence croissant sur les scandales commis contre la foi au nom du Novus Ordo.
3. Il existe une illusion selon laquelle on peut se joindre à l’Église conciliaire sans accepter Vatican II.
4. Il est nécessaire de garantir aux âmes que le combat pour la Tradition catholique, maintenu par Mgr Lefebvre contre la Rome moderniste, se poursuivra.
5. Une nouvelle attitude de compromission infecte à présent la hiérarchie de la FSSPX.
6. Cette nouvelle attitude prévaut désormais dans les publications, sur les sites Internet, au sein des séminaires et en chaire.
7. Les prêtres qui résistent à cette attitude sont punis ou menacés de l’être, et dans tous les cas, on les réduit au silence. La crise actuelle exige une réaction publique des prêtres et des fidèles contre cette compromission avec la Rome moderniste.
8. De nombreux prêtres sont personnellement désillusionnés au sujet de Menzingen pour des raisons doctrinales, mais ils sont indécis ou soumis à des intimidations, et ils ne savent que faire.
9. Beaucoup de prêtres indépendants font plus ou moins confiance à la FSSPX et espèrent transmettre leurs paroisses à des confrères doctrinalement fiables.
10. On voit se substituer à la solution initiale de Fatima – c’est-à-dire la consécration de la Russie par le pape uni aux évêques – l’idée que la FSSPX peut négocier avec la Rome moderniste au point de lui faire réintégrer l’Église catholique.
11. On constate une volonté extrêmement imprudente de conclure un accord sur une « solution appropriée » qui équivaudrait à abandonner le troupeau aux « loups » des épiscopats diocésains.
DÉCLARATION
Le cœur de la Foi, ce sont la Divinité du Christ et Son Règne sur toutes les nations : « Opportet illum regnare ». Or, les erreurs de Vatican II constituent une attaque directe contre Sa Divinité et contre Son Règne social. Elles demeureront à jamais la Révolution de 1789 au sein de l’Église.
Le Vatican n’a fait que changer en pire depuis le Concile (davantage de dégâts, davantage d’hérésies, davantage de semi-modernisme effectif), à tel point que l’on peut répéter mot pour mot ce que Mgr Lefebvre a déclaré en 1974 et 1976 : « L’Église qui affirme de pareilles erreurs est à la fois schismatique et hérétique. Cette Église conciliaire n’est donc pas catholique. Dans la mesure où le pape, les évêques, prêtres ou fidèles adhèrent à cette nouvelle Église, ils se séparent de l’Église catholique » (29 juin 1976).
Le Pape a autorisé la vraie Messe, mais seulement comme élément du Panthéon des liturgies modernistes. En outre, il a bien montré qu’il adhérait à la fausse doctrine de la liberté religieuse en prêchant qu’elle était le modèle de la manière dont l’Église et l’État doivent organiser leur relation. Enfin, le Pontife n’a cessé de professer largement la doctrine de l’œcuménisme lors de ses visites dans les temples protestants, les synagogues et les mosquées, et Assise III confirme que l’esprit d’Assise est toujours vivant et se porte toujours très bien. Or, c’est cet esprit qui avait contraint Mgr Lefebvre à entreprendre son « opération survie », aujourd’hui en grand danger.
Le Fraternité actuelle cherche manifestement à se placer sous la coupe de cette Église conciliaire, garde de plus en plus le silence sur les abus de la hiérarchie conciliaire et use d’un langage ambigu au sujet des deux magistères opposés. En même temps qu’elle se montre toujours disposée à croire aux vertus d’un constant débat avec des membres impénitents de la hiérarchie conciliaire, elle réserve toutes ses foudres à ceux qui s’élèvent contre une aussi funeste réconciliation.
Nous devons attendre que Notre Dame convertisse le Pape et lui inspire de consacrer la Russie à son Cœur Immaculée en union avec tous les évêques, et nous devons persévérer dans la Charité de la Vérité comme dans la Vérité de la Charité, organisés en un corps uni de prêtres fidèles à la position qu’a toujours maintenue Mgr Lefebvre.
† Abbé Joseph Pfeiffer,
† Abbé Ronald J. Ringrose,
† Abbé Richard Voigt,
† Abbé David Hewko,
† Abbé François Chazal.
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Sources :
CathInfo.com : http://www.cathinfo.com/catholic.php/Declaration-of-LeFebvre-Priests-Vienna-Viginia
Ignis Ardens : http://z10.invisionfree.com/Ignis_Ardens/index.php?showtopic=10466
PURGE-F$$PX : L’abbé François Chazal sur le point d’être expulsé…
In persecutione – L’Abbé Chazal sur le point d’être expulsé de la F$$PX – Seconde Monition Canonique et la réponse de l’abbé François Chazal à l’abbé Daniel Couture Supérieur du District d’Asie de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X
“c’est avec joie que je présenterai ma nuque au couperet”
La nouvelle est sortie hier sur les deux Forums américains CathInfo.com & Ignis Ardens. Nous vous donnons ci-dessous, la traduction de l’échange de lettre entre l’abbé Daniel Couture et l’abbé François Chazal.
On ne peut que s’étonner de cette nouvelle tracasserie purement procédurière et politique visant un prêtre de la F$$PX dont la résistance au ralliement dérange (c’est le moins qu’on puisse dire !…). Mais ce qu’il y a de plus renversant dans cette affaire, c’est de voir un « fils de Mgr Lefebvre » brandir contre l' »accusé » un article du “Code de droit canonique” de 1983, dont le fondateur de La Fraternité lui-même avait dit qu’il était pire que la messe de Paul VI !…
Quelle plus terrible condamnation anticipée peut-on voir, dans cette déclaration de Mgr Lefebvre, contre ceux de ses continuateurs supposés qui n’hésitent pas à se rallier à une ignominie post-conciliaire de plus pour mieux marginaliser et exclure un nouveau prêtre fidèle à la Tradition ?
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Abbé Couture vs Abbé Chazal
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Sources :
CathInfo.com : http://www.cathinfo.com/catholic.php/Fr-Chazals-2nd-Canonical-Warning-and-His-Response
Ignis Ardens : http://z10.invisionfree.com/Ignis_Ardens/index.php?s=33ec16769f5f637a63a6706fcc598138&showtopic=10449
Fraternité Saint-Pie X : beaucoup de bruit pour rien ?
Pierre LABAT dans le RIVAROL n° 3058 en vente dès demain, nous donne la très bonne analyse suivante sur le feuilleton des relations de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X avec Rome :
Ndlr du CatholicaPedia : Les accentuations et encadré sont de nous.
Rivarol n°3058 du 3/8/2012
Fraternité Saint-Pie X : beaucoup de bruit pour rien ?
La poussière est retombée et “Tradiland” est parti à la plage. Le 14 juillet le chapitre général de la Fraternité saint-Pie X s’est achevé en « rendant grâce à Dieu de sa profonde unité » (communiqué officiel) et Mgr Fellay avec quelques autres (mais pas tous) d’afficher un sourire Colgate sur la photo de groupe finale…
Le feuilleton avait commencé officiellement en août 2005 à Castel Gandolfo dans le bureau d’un Benoît XVI fraîchement élu auquel son ami l’abbé Schmidberger était venu présenter Mgr Fellay. On s’entendit sur la feuille de route de la réconciliation. Mgr Fellay réclama fièrement des préalables : levée des excommunications et autorisation de la messe traditionnelle. Ceux-ci furent obtenus “miraculeusement” par des croisades du Rosaire où la FSSPX comptabilisait chaque “Ave”. Vinrent deux années de « discussions doctrinales » qui aboutirent apparemment au constat que les positions étaient irréconciliables. L’année suivante, paradoxalement, bruissait de rumeurs d’un accord imminent : puisque l’on ne pouvait s’entendre sur la doctrine, une régularisation purement pratique suffirait. S’ensuivit une violente guerre civile dans Tradiland entre “accordistes” et “anti-accordistes”. On vit Mgr Fellay désavoué par les autres évêques sacrés par Mgr Lefebvre. Au moment où tout semblait fait et le texte prêt, tout se bloqua. Ce qui paraissait hier acquis était devenu inacceptable et on allait s’en expliquer en famille au chapitre général.
On pouvait imaginer que celui-ci allait être chaud, qu’on y éplucherait le contenu des discussions doctrinales et qu’on brosserait une stratégie pour les années qui viennent. Il n’en a apparemment rien été.
La question doctrinale ne semble plus le centre du problème
La déclaration finale du chapitre général de la FSSPX, comme à l’accoutumée imprégnée d’autosatisfaction, se borne à mentionner « les nouveautés du Concile Vatican II qui restent entachées d’erreurs et les réformes qui en sont issues » : c’est court après deux ans de discussions doctrinales d’experts…
Le 18 juillet l’abbé Thouvenot, secrétaire général de la FSSPX, a envoyé une lettre interne de compte-rendu à ses confrères (qui s’est retrouvée instantanément sur Internet). Par sa voix, Mgr Fellay remercie chaleureusement Rome d’avoir levé « certaines ambiguïtés » et d’avoir « clarifié nettement sa position ». Est-ce à dire que Mgr Fellay se réjouit que Rome adhère bien franchement aux hérésies de Vatican II ? Déjà, le 5 juin dans le sud de la France, le premier assistant de la Fraternité Saint-Pie X, l’abbé Pfluger, déclarait au sujet des discussions doctrinales : « On avait une fausse idée : on va convertir Rome et après la crise sera terminée. Le but de ces discussions n’était pas que quelqu’un se convertisse. »
Dans son compte-rendu, l’abbé Thouvenot explique qu’au chapitre général, comme au royaume des bisounours, tout le monde s’aime et qu’on y a essentiellement discuté des conditions d’une reconnaissance canonique. Et le chapitre de conclure bravement qu’avant d’obtenir celle-ci, il désire que lui soit reconnu un « droit à la critique » de Vatican II et la faculté de dire la messe de saint-Pie V. C’est exactement l’accord qu’avait négocié l’Institut du Bon-Pasteur en 2006, accord vertement critiqué à l’époque par la FSSPX.
Tout ça pour ça ?
Comme nous le prévoyions dans Rivarol du 29 juin, il ne s’est donc rien passé au chapitre général.
Yves Daoudal parle de “glaciation” et les commentateurs apparaissent embarrassés.
Le Vatican semble peu inquiet et déclare attendre une lettre « en vue de la poursuite du dialogue ». En privé les accordistes fanfaronnent : on recule pour mieux sauter.
Mgr Fellay sort paradoxalement très fort de ce chapitre. Il a été largement suivi et y gagne une nouvelle légitimité. Ce n’est pas une performance en soi : Staline a toujours eu la majorité au parlement soviétique. Mais il est surtout parvenu à diviser les trois évêques qui s’étaient ligués contre lui. Comme Publius Horatius sauva Rome en tuant chacun des Curiaces séparément, Mgr Fellay, en excluant Mgr Williamson, a intimidé les deux autres qui se taisent désormais. D’ailleurs Mgr Tissier de Mallerais est nommé à Chicago… Prudents, plusieurs supérieurs de district ont fait publiquement allégeance. De retour de la plage, Mgr Fellay traitera sans doute le cas des soldats de fortune qui ont osé se rebeller.
Que va-t-il arriver désormais ?
On aurait tort d’imaginer qu’il ne s’est rien passé et que, comme l’affirme l’abbé Thouvenot, les relations de la Fraternité Saint-Pie X et des autorités romaines sont simplement revenues à la case “départ”.
Ce qui s’est essentiellement passé est que les récentes controverses ont révélé le secret des cœurs. Ne nous égarons pas en scrutant les bonnes ou mauvaises intentions des uns et des autres. Laissons à Dieu cette tâche effrayante.
Mais il importe, pour se bien diriger, de situer les positions des acteurs.
Or depuis un an Mgr Fellay s’est révélé. Il est désormais incontestable qu’il veut une régularisation canonique au-delà des impasses doctrinales.
Dans un entretien accordé à Catholic News Services en mai, Mgr Fellay déclare qu’on a fait dire à Vatican II des choses que ce concile ne dit pas, par exemple que la déclaration sur la liberté religieuse donnerait un droit à l’erreur. « Je peux dire que l’on voit, je pense, dans les discussions [doctrinales] que beaucoup de choses que l’on aurait condamnées comme venant du concile ne viennent pas en fait du concile, mais de la compréhension commune du concile », explique l’actuel supérieur de la Fraternité Saint-Pie X. Nous nous sommes tous trompés, Mgr Lefebvre en tête : le concile Vatican II n’est pas ce qu’on dit… Mgr Fellay ouvre ainsi la voie d’un accord avec Rome fondé sur une réinterprétation et non une condamnation de Vatican II.
Il s’explique dans son entretien du 8 juin 2012 à DICI : « Les autorités officielles ne veulent pas reconnaître les erreurs du Concile. Elles ne le diront jamais explicitement. Cependant si on lit entre les lignes, on peut voir qu’elles souhaitent remédier à certaines de ces erreurs ». Mgr Fellay veut un accord pratique parce qu’il considère qu’il ne peut obtenir plus officiellement et que sa Fraternité, si elle est régularisée, sèmera le virus de la tradition dans toute l’église conciliaire.
Ce qui le conforte dans cette position est que, selon lui, Rome veut précisément le reconnaître alors qu’elle sait précisément qu’il n’accepte pas le concile ! « C’est l’attitude de l’Eglise officielle qui a changé, ce n’est pas nous. Ce n’est pas nous qui avons demandé un accord, c’est le pape qui veut nous reconnaître », s’enthousiasme-t-il.
Mgr Fellay n’envisage pas un instant que Benoît XVI puisse être simplement cynique et qu’une fois signée une régularisation qui vaut allégeance en bonne et due forme, la Fraternité Saint-Pie X n’aura plus la volonté ni les moyens de conduire une subversion traditionaliste de l’intérieur. Mgr Fellay oublie que tous les prêtres traditionalistes qui se sont ralliés à Rome depuis quarante ans tenaient un discours parfaitement identique au sien et qu’ils ont tous fini par s’affadir et embrasser les réformes.
Enfin la prétention toute humaine de cette stratégie est frappante. La Fraternité Saint-Pie X, sous la houlette de Mgr Fellay, réussirait là où tous ont échoué ? Par l’habileté d’un accord “pratique”, elle parviendrait à éradiquer les “erreurs” de Vatican II, c’est-à-dire ni plus ni moins l’hérésie moderniste, que saint Pie X dénonçait avec effroi et qui a mis à terre l’Eglise entière ? Elle terrasserait cette philosophie des Lumières qui sous-tend Vatican II et bouleverse la chrétienté depuis trois siècles ? Quelle ambition ! Trop fort, ce Mgr Fellay ! Une sorte de mélange entre Gédéon, saint Paul et sainte Jeanne d’Arc !
Mais tel est l’objectif à peine dissimulé du stratège de Menzingen : faire revenir l’Eglise à la tradition par la base et pour cela il faut des papiers d’identité, à tout prix.
Le Figaro ne s’y est pas trompé qui titrait dès le 16 juillet : « Lefebvristes : Mgr Fellay veut un accord avec le Vatican ». Et Jean-Marie Guénois de relever, dans l’entretien du même jour donné par Mgr Fellay à DICI, toutes les déclarations d’allégeance de l’évêque à Benoît XVI : « nous reconnaissons le pape et les évêques, mais devons avant tout conserver inaltérée la foi […] sans pourtant nous substituer à l’Eglise catholique, apostolique et romaine. Loin de nous l’idée de constituer une Eglise parallèle, exerçant un magistère parallèle ! […] nous gardons la foi dans la primauté du Pontife romain et dans l’Eglise fondée sur Pierre ».
Or ces déclarations montrent où se situe la véritable difficulté. Pourquoi tant de déchirures dans le mouvement de Mgr Lefebvre durant ces derniers mois ? Parce qu’elles ont révélé les contradictions profondes de ce mouvement. Certes l’étendard des partisans de Mgr Lefebvre a toujours été le rejet du concile Vatican II, accusé à juste titre d’avoir précipité l’effondrement de l’Eglise catholique. Mais comment qualifier précisément les textes de ce concile ? Dire que Vatican II contient des “erreurs” est en réalité maintenir une profonde ambiguïté. Soit ces “erreurs” contredisent la foi ou les mœurs : dans ce cas elles portent le nom « d’hérésies » et ceux qui les professent n’appartiennent plus à l’Eglise catholique, soit elles ne contredisent pas la foi ou les mœurs et alors elles ne peuvent justifier une désobéissance formelle à l’autorité légitime.
Or la Fraternité Saint-Pie X n’a jamais véritablement tranché ce débat. Déclarer Vatican II “hérétique” obligeait à rejeter la légitimité des pontifes conciliaires. Mgr Lefebvre ne s’y est jamais définitivement résolu. Ses successeurs ont maintenu cette ambiguïté qui constitue sans doute une des clés de la réussite de la FSSPX. En effet la Fraternité recrute depuis 40 ans des fidèles conciliaires en leur expliquant qu’elle reconnaît parfaitement le pape mais souhaite simplement garder une pratique religieuse traditionnelle.
Que répondre alors à Mgr Fellay qui déclare que Vatican II comporte des “erreurs” mais que Benoît XVI veut la réhabilitation de la FSSPX ? Comment résister à l’appel pressant du “Saint-Père” tant qu’il ne demande pas d’embrasser les “erreurs” incriminées ? A quel titre refuser cette régularisation ?
Seule une véritable “hérésie” pourrait justifier d’affronter le Vatican. En réalité, avec sa fameuse « ligne de crête », Mgr Fellay apparaît bien fidèle à la tactique de Mgr Lefebvre.
La Fraternité Saint-Pie X se trouve ainsi confrontée à ses contradictions
Soit la Fraternité va au bout du raisonnement et déclare que Vatican II est une hérésie véritable. Elle ne pourra alors reconnaître l’autorité de Benoît XVI.
Soit elle reconnaît Benoît XVI, et elle n’aura d’autre choix que de se rallier. Souvent Dieu nous laisse à nous-mêmes et c’est le plus grand des châtiments. Beaucoup de bruit pour rien ? Non, pour une clarification.
Pierre LABAT.
RIVAROL
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