1er Mai : Ora et labora ! (1)
Revenons un moment sur ce premier Mai que le Monde a fêté dimanche. Fête du Travail pour les uns (les socialo-communistes), Fête de Saint Joseph Artisan pour les chrétiens…
Léon XIII (1810-1903) surnommé le “Pape des ouvriers”, voyant les graves dérives et les injustices dans le monde du Travail avait donné Saint Joseph comme Patron à tous les travailleurs et Pie XII a institué la Fête de St Joseph Artisan en 1955 devant le péril du danger communiste.
Extraits de l’encyclique de Léon XIII “Quamquam pluries” du 15 août 1889
Dans cette encyclique, Léon XIII rappelle d’abord que, dans toutes les périodes de grandes difficultés, l’Église implore Dieu et Marie, avec ferveur et persévérance. Il indique également que la ferveur chrétienne s’étant beaucoup refroidie de son temps, les moyens humains sont impuissants pour porter remède aux graves dangers qui menacent l’Église. Aussi exhorte-t-il les fidèles à prier Marie davantage, notamment pendant le mois d’octobre, mois du Rosaire.
Mais le Saint Père avait un autre dessein, objet de cette encyclique : inciter le peuple chrétien “à invoquer, avec une grande piété et une grande confiance, en même temps que la Vierge, Mère de Dieu, son très chaste Époux, le Bienheureux Joseph ; ce que nous estimons de science certaine être, pour la Vierge elle-même, désiré et agréable.” Cette dévotion est déjà répandue dans le peuple de Dieu grâce à l’action de nombreux Pontifes romains. Mais elle doit “s’enraciner davantage dans les mœurs et les institutions catholiques”, et Léon XIII en donne les principales raisons :
“Saint Joseph fut l’Époux de Marie et il fut le père de Jésus-Christ. De là ont découlé sa dignité, sa ferveur, sa sainteté et sa gloire… Comme Joseph a été uni à la bienheureuse Vierge par le lien conjugal, il n’est pas douteux qu’il n’ait approché, plus que personne, de cette dignité suréminente par laquelle la Mère de Dieu surpasse de si haut toutes les natures créées… En donnant Joseph pour époux à la Vierge, Dieu lui donna non seulement un compagnon de sa vie, un témoin de sa virginité, un gardien de son honneur, mais encore, en vertu même du pacte conjugal, un participant de sa sublime dignité…”
Ainsi, Joseph a été, de par la volonté divine, le gardien du Fils de Dieu, regardé par les hommes comme son père. “Et le Verbe de Dieu lui était humblement soumis, Il lui obéissait et lui rendait tous les devoirs que les enfants sont obligés de rendre à leurs parents.”
De son côté Joseph supportait les charges que la nature impose aux pères de famille. “Il s’appliqua à protéger avec un souverain amour et une sollicitude quotidienne son Épouse et le divin Enfant ; il gagna régulièrement par son travail ce qui était nécessaire à l’un et à l’autre pour la nourriture et le vêtement ; il préserva de la mort l’Enfant menacé par la jalousie d’un roi, en lui procurant un refuge ; dans les incommodités du voyage et les amertumes de l’exil, il fut constamment le compagnon, l’aide et le soutien de la Vierge et de Jésus. Or, la divine maison que Joseph gouverna avec l’autorité d’un père, contenait les prémices de l’Église naissante…”
C’est pourquoi la multitude des chrétiens qui composent l’Église lui est particulièrement confiée. “Il est donc naturel et très digne du bienheureux Joseph que, de même qu’il subvenait autrefois à tous les besoins de la famille de Nazareth et l’entourait saintement de sa protection, il couvre maintenant de son céleste patronage et défende l’Église de Jésus-Christ…”
L’Église admet que le “Joseph des temps anciens, fils du patriarche Jacob, fut la figure du nôtre et, par son éclat, témoigna de la grandeur du futur gardien de la divine famille.” En effet, dans l’ancien patriarche, on reconnaît le nouveau : “Comme le premier Joseph fit réussir et prospérer les intérêts domestiques de son maître et rendit bientôt de merveilleux services à tout le royaume, de même le second, destiné à être le gardien de la religion chrétienne, doit être regardé comme le protecteur et le défenseur de l’Église, qui est vraiment la maison du Seigneur et le royaume de Dieu sur la terre.”
Tous les hommes de la terre et de toutes les conditions peuvent se recommander à Saint Joseph :
— “les pères de famille trouvent en Joseph la plus belle personnification de la vigilance et de la sollicitude paternelle,
— les époux, un parfait exemple d’amour, d’accord et de fidélité conjugale,
— les vierges ont en lui le modèle et le protecteur de l’intégrité virginale,
— les nobles de naissance apprennent de Joseph à garder, même dans l’infortune, leur dignité,
— les riches comprennent par ses leçons, quels sont les biens qu’il faut désirer et acquérir au prix de tous ses efforts,
— les prolétaires, les ouvriers, les personnes de condition médiocre ont comme un droit spécial à recourir à Joseph et à se proposer son imitation.
Car Joseph, de race royale, uni par le mariage à la plus grande et à la plus sainte des femmes, regardé comme le père du Fils de Dieu, passa sa vie à travailler… Joseph, content du peu qu’il possédait, supporta les difficultés inhérentes à cette médiocrité de fortune avec grandeur d’âme… à l’imitation du Seigneur de toutes choses qui s’assujettit volontairement à l’indigence et au manque de tout.”
Saint Joseph est vraiment le modèle de tous ceux qui vivent du travail de leurs mains. Et “s’ils ont le droit de sortir de la pauvreté et d’acquérir une meilleure situation par des moyens légitimes, la raison et la justice leur défendent de renverser l’ordre établi par la Providence de Dieu. Bien plus, le recours à la force et les tentatives par voie de sédition et de violence sont des moyens insensés qui aggravent, la plupart du temps, les maux pour la suppression desquels on les entreprend…”
L’encyclique de Léon XIII conclut :
“Nous prescrivons que, pendant tout le mois d’octobre, à la récitation du Rosaire, …, on ajoute une prière à Saint Joseph. Il en sera ainsi fait chaque année à perpétuité… C’est une pratique salutaire et des plus louables… de consacrer le mois de mars à honorer, par des exercices de piété quotidiens, le Saint Patriarche… Nous exhortons les fidèles à sanctifier autant que possible le 19 mars, par la piété privée, en l’honneur de leur céleste patron.”
Après avoir reconnu officiellement les associations chrétiennes des travailleurs italiens le 11 mars 1945, Pie XII, s’adressant le 1er mai 1955 à 200.000 ouvriers rassemblés sur la place Saint-Pierre à Rome, leur déclara qu’il instituait une fête de Saint Joseph, ouvrier. Cette fête serait célébrée chaque année le 1er mai en sorte qu’elle puisse exercer, sur tous les travailleurs sans exception, sa bienfaisante influence dans le sens voulu par l’Évangile et préconisé par l’Église.
Pie XII institua en 1955, la fête de Saint Joseph artisan, destinée à remplacer celle du patronage de Saint Joseph.
“…Il ne pourrait y avoir de meilleur protecteur pour vous aider à faire pénétrer dans vos vies l’esprit de l’Évangile… Il est certain qu’aucun travailleur n’en fut jamais aussi parfaitement et profondément pénétré que le père putatif de Jésus qui vécut avec lui dans la plus étroite intimité et communauté de famille et de travail. De même, si vous voulez être près du Christ, nous vous répétons encore : allez à Joseph… Nous avons le plaisir de vous annoncer notre détermination d’instituer — comme nous instituons en réalité — la fête liturgique de Saint Joseph artisan, en la fixant précisément au 1er mai…”
L’institution de cette fête fut accompagnée d’une liturgie nouvelle : Messe et Office.
En christianisant la fête socialo-communiste du 1er Mai, Pie XII donnait solennellement aux travailleurs Saint Joseph comme Patron afin de faire régner le Christ, même dans le monde du travail ; de faire régner la justice et la charité entre les classes sociales ; de sanctifier le travail à l’exemple de Jésus qui nous a montré comment associer dans notre vie prière et travail : « Ora et labora », “prier et travailler” (devise bénédictine…)
L’Église, chargée de continuer l’œuvre de Notre Seigneur, a institué la fête de saint Joseph, ouvrier (artisan), pour le donner comme modèle à toute la classe ouvrière afin de lui montrer la dignité de la condition de ceux qui travaillent de leurs mains comme l’a fait l’époux de la Vierge Marie et Jésus-Christ lui-même qu’on pensait être le fils du charpentier de Nazareth.
Voilà ce que disait à ce sujet Pie XII le 1er mai 1956, en haranguant des milliers d’ouvriers réunis sur la place Saint Pierre :
« Dès leurs origines, nous avons mis vos associations sous le puissant patronage de saint Joseph. Il ne pourrait, en effet, y avoir de meilleur protecteur pour vous aider à faire pénétrer dans vos vies l’esprit de l’Évangile.
C’est du cœur de l’Homme-Dieu, Sauveur du monde, que cet esprit passe en vous et en tous les hommes. Mais il est certain également qu’aucun travailleur n’en fut jamais aussi parfaitement et profondément pénétré que le Père putatif de Jésus qui vécut avec lui dans la plus étroite intimité et communauté de famille et de travail. De même, si vous voulez être près du Christ, nous vous disons : « Ite ad Joseph : Allez à Joseph ! » (Gen. 41, 55). (2)
Le monde du travail s’est adjugé le 1er mai comme sa fête propre, avec l’intention que tous reconnaissent la dignité du travail et que celle-ci inspire la vie sociale et les lois fondées sur la juste répartition des droits et des devoirs.
Accueilli de la sorte par les travailleurs chrétiens et recevant pour ainsi dire la consécration chrétienne, le 1er mai, bien loin de réveiller les discordes, la haine et la violence, est et sera une invitation périodique adressée à la société moderne pour achever ce qui manque encore à la paix sociale. Fête donc, c’est-à-dire jour de jubilation pour le triomphe concret et progressif des idéaux chrétiens de la grande famille du travail.
Aussi nous fixons la fête de saint Joseph ce jour-là parce que l’humble artisan de Nazareth, non seulement incarne auprès de Dieu et de la Sainte Église la dignité du travailleur manuel, mais reste toujours votre vigilant gardien et celui de vos familles.
Par votre fidèle adhésion à la doctrine de l’Évangile et aux directives de la Sainte Hiérarchie vous ne collaborerez pas seulement, dans le camp du travail, au triomphe du règne de Dieu dans une société qui souvent oublie sa présence, sa volonté et ses droits sacrés, mais vous vous inscrirez parmi les premières troupes de ces forces saines du corps social engagées dans la pacifique bataille pour le salut commun des peuples- Prenez pleine conscience de l’honneur que comporte cette double collaboration et Dieu ne manquera pas de vous faire goûter les fruits de la justice, de l’ordre et de la paix que vous aurez puissamment contribué à mûrir ».
L’Église avait mené une action continue dans le domaine social depuis plus d’un siècle quand Pie XII institua cette fête. C’est ce que l’on a appelé ensuite “la question sociale” pour les questions liées au travail ; et cette fête s’inscrivait dans la lutte pour le bien commun, soit spirituel, soit temporel, dans la société.
La Doctrine Sociale de l’Église
L’Église n’a fait que continuer la mission de Jésus-Christ sur terre qui passait partout en faisant du bien à tous.
Pour le triomphe du règne social du Christ, sous Pie IX est né un mouvement catholique que l’on a appelé le « Catholicisme social » qui a lutté contre l’État libéral. Le catholicisme social est un courant de pensée qui a été à l’origine de très nombreuses créations. Sa naissance en France est traditionnellement liée à la fondation en 1871 des « Cercles Catholiques d’Ouvriers » et de « l’Union des Œuvres Ouvrières Catholiques » par Albert de Mun et Maurice Maignen. L’expression « catholicisme social » est adoptée même plus tardivement, aux environs de 1890 et elle recouvre depuis des réalités très diverses.
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Albert de Mun | Maurice Maignen |
L’État libéral voulait la séparation de l’Église et de l’État et se désintéressait complètement du problème religieux en disant que l’État ne devait absolument pas se soucier du problème religieux… il a fini par attaquer l’Église et obtenir cette séparation sous Saint Pie X.
Ce catholicisme social s’est opposé tout d’abord au libéralisme de l’État qui voulait se séparer de l’Église, et ensuite au libéralisme dans tous les domaines : social, économique, religieux et philosophique.
L’Église a condamné cette “indépendance dans la vie” des lois de l’Église ; des lois de Notre Seigneur Jésus-Christ !
Ce catholicisme social s’est fait connaitre par son opposition au socialisme et ensuite au communisme. Eugène Duthoit en donnait une définition aux Semaines Sociales de France de 1919 à Metz : c’est un mouvement qui tend « à diriger toutes les initiatives privées, à orienter les lois, les institutions, les mœurs, les revendications civiques vers une réforme fondamentale de la société moderne d’après les principes chrétiens. » (3) Tout ce qui s’est greffé sur ce courant de pensée ne peut être recensé et trop nombreux sont ceux qu’on peut qualifier de « catholiques sociaux », mais les étapes de son histoire au cours du XIXe siècle et du XXe siècle révèlent une évolution dans les approches et une grande fécondité dans les réalisations.
Son existence est antérieure à 1871 : un “premier catholicisme social” (4) a existé dès le début du XIXe siècle sans toutefois en avoir encore le nom ni former un mouvement unitaire. Il naît progressivement après une lente et double prise de conscience de la part des catholiques : celle de la question sociale que l’industrialisation du pays va rendre de plus en plus aigüe et dramatique et celle, que le progrès, la rénovation et l’amélioration de l’humanité sont non seulement une réalité historique mais qu’ils ont leur source dans le christianisme. Ce courant d’idées, contemporain et rival du socialisme, culmine en 1848 avant de marquer le pas sous le Second Empire. Réapparu après 1871, il prend de l’ampleur et prépare en quelque sorte la « doctrine sociale de l’Église » dont l’encyclique Rerum Novarum du pape Léon XIII publiée en 1891 est l’acte fondateur. Son développement se poursuit et prend des formes très variées dans la première moitié du XXe siècle avant que les nouvelles donnes du lendemain de la Seconde Guerre Mondiale ne posent la question de sa place et de son avenir dans une société de plus en plus sécularisée et dans un monde où de nouvelles problématiques sont apparues.
Commencé assez timidement à partir des années 1820 : Frédéric Ozanam (1813-1853) fondera la société très connue des Œuvres de Saint-Vincent-de-Paul en 1833, le catholicisme social a pris une plus grande ampleur avec les efforts pour procurer une meilleure condition de vie aux ouvriers de Pauline-Marie Jaricot et avec la création du Prado par le Père Antoine Chevrier au cœur d’un quartier ouvrier à Lyon.
Dès les années 1820, sous la Restauration puis sous la Monarchie de Juillet, les structures économiques et sociales de la France ne sont pas encore profondément modifiées par l’industrialisation. Le pays reste très majoritairement rural, les crises périodiques sont dues à la disette, la pauvreté s’accroit, et dans les quelques régions où naît la grande industrie, les conditions de vie des premières générations prolétariennes sont épouvantables. Le bouleversement social qui va s’opérer n’est cependant pas immédiatement visible. (5)
Le contexte, pour l’Église de France, est encore celui du traumatisme de la Révolution. Les aristocrates, catholiques par tradition se taisent, les masses paysannes et ouvrières sont abandonnées à elles-mêmes et la force vive et neuve du pays, la bourgeoisie, est majoritairement voltairienne.
En 1822, la fondation d’une première œuvre ouvrière, la « Société de Saint-Joseph », due à l’abbé Lowenbrùck (6) et un article de Félicité Robert de Lamennais, paru dans le journal royaliste le Drapeau blanc, sur la démoralisation des travailleurs (7), sont les premières manifestations d’une préoccupation sociale chez les catholiques. Dans les années qui suivent, quelques-uns, particulièrement lucides, attirent l’attention sur le paupérisme et le dénoncent par leurs enquêtes comme Louis René Villermé, par leurs publications comme Joseph-Marie de Gérando (baron de l’Empire) dans Le Visiteur du pauvre en 1824 ; comme François-Emmanuel Fodéré, Essai historique et moral sur la pauvreté des nations, 1825 ; Pierre Bigot de Morogues, De la misère des ouvriers, ou encore Alban de Villeneuve-Bargemon, préfet du Nord, dans L’Économie politique chrétienne en 1834. Ils n’hésitent pas à dire leur indignation mais leurs prises de position se font dans une incompréhension presque générale.
Frédéric Ozanam n’est pas seulement l’apôtre de la charité privée, l’étudiant qui fonde avec d’autres la Société de Saint-Vincent-de-Paul en 1833. Il cherche à apporter une solution collective à la misère ouvrière. Dans son cours de Droit Commercial professé à Lyon en 1839, il souligne que le travail humain ne peut être considéré comme une marchandise ; pour lui une réciprocité de services doit exister entre la société et les travailleurs, « une sorte de contrat sacré ». Si les conditions de travail n’élèvent pas le niveau de vie des ouvriers, si le salaire n’est pas suffisant et librement accepté, l’ordre est violé, le contrat rompu. (8)
C’est surtout dans ses articles pour l’Ère nouvelle, le journal fondé par Mgr Henry Maret, Charles de Coux et Lacordaire entre 1848 et 1850, qu’il précise certaines de ses idées, dénonce avec force « ceux qui ont trop » alors que le plus grand nombre n’a rien. La question est donc véritablement celle de justice sociale à instaurer et son choix est désormais celui de la démocratie avec la fameuse formule « Passons aux Barbares ». Dans les semaines qui suivent la Révolution de février, ce catholicisme social semble avoir du succès. En grand nombre, les mandements épiscopaux rattachent alors les principes de liberté, d’égalité et de fraternité à l’enseignement évangélique. Mais les troubles sociaux, manifestés par l’émeute du 15 mai et par les journées de juin, brisent vite ce mouvement.
L’Ère nouvelle, affaiblie par des difficultés financières et les attaques de certains évêques, ne tarde pas à disparaître. Ses rédacteurs les plus clairvoyants comme Maret et Ozanam s’en écartent tout en n’abandonnant pas leurs idées. Surtout, 1848 crée une rupture définitive à l’intérieur du courant libéral entre ceux, minoritaires, qui restent favorables à la démocratie et les autres qui rallient sans hésiter, comme Charles de Montalembert et Henri-Léon Camusat de Riancey, les conservateurs du « parti de l’Ordre », par crainte du danger socialiste (9). Quant au journal L’Univers, longtemps organe du catholicisme libéral, il devient, sous la direction de Louis Veuillot, l’organe des catholiques intransigeants.
La période de 1848 à 1870 marque le pas en France sur le sujet social, c’est un temps de réaction politique et sociale de la part d’une grande majorité des catholiques. Après les tentatives généreuses de la Seconde République et les essais d’application du socialisme qui ont effrayé la bourgeoisie, le Second Empire amène la prospérité avec le développement de la grande industrie, des chemins de fer, des banques et des échanges. Le mouvement ouvrier progresse et se prépare aux luttes. Le catholicisme français majoritairement conservateur reste quasi silencieux sur le plan social.
Les efforts d’Armand de Melun avec le développement des « Sociétés Catholiques de Secours Mutuels » (10), le mouvement des patronages et les œuvres pour la jeunesse ouvrière (11), l’exemple d’Augustin Cochin pour un patronat social catholique (12) ont peu d’échos, et se heurtent à la déchristianisation de fait de la classe ouvrière et à son nouvel anticléricalisme.
Des initiatives comme celle à Lyon de Marie-Pauline Jaricot (1799-1862), connue surtout pour être la fondatrice de l’œuvre de la Propagation de la Foi, mais aussi d’une tentative d’usine chrétienne de Rustrel (13) ou du Père Antoine Chevrier (1826-1879) avec la création du Prado en 1860 au cœur du quartier ouvrier de La Guillotière pour accueillir et éduquer de jeunes enfants de familles déshéritées, restent encore isolées mais en font eux aussi des pionniers du catholicisme social. Parmi les catholiques sociaux, les tendances paternalistes dominent, c’est la branche politiquement conservatrice du catholicisme social qui s’est imposée et la branche démocrate disparait pratiquement.
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Père Antoine Chevrier | Marie-Pauline Jaricot |
Ce fut donc surtout des catholiques dit « intransigeants » à cette époque, “intégraux” qui ont développé le plus d’innombrables œuvres sociales pour l’amélioration du niveau de vie des ouvriers et des paysans.
Rappelons : Albert de Mun (14) et François René de La Tour du Pin, Marquis de La Charce (15) initiateurs de bien des réformes sociales bienfaisantes, qui ensuite ont été appliquées par la société pourtant révolutionnaire. Il y eu par exemple, la réglementation du travail des enfants et des femmes ; l’arbitrage des conflits dans le travail ; l’arrêt obligatoire de travail pour les femmes enceintes ; les caisses d’assurance ; les syndicats ; les syndicats mixtes…
Les Cercles Catholiques Ouvriers, Albert de Mun, La Tour du Pin et les autres
Albert de Mun et La Tour du Pin, ces deux officiers royalistes liés par une profonde amitié et rejoints par Léon Harmel, industriel et bourgeois et par d’autres comme Maurice Maignen et Félix de Roquefeuil, vont, malgré les horizons différents d’où ils viennent, mettre en commun leur esprit chrétien et leur besoin d’agir. La captivité a amené Albert de Mun à réfléchir aux causes de la défaite, et la Commune à mesurer la désorganisation sociale : « Entre ces révoltés et la société légale dont nous étions les défenseurs, un abîme nous apparut. »

Maison où prit naissance le premier Cercle Catholique Ouvrier à Paris en 1865, dans le 14e arrondissement.
Dès 1871 est fondée l’Œuvre des Cercles Catholiques d’Ouvriers dont le but, selon Madame de Brivazac, présidente du Comité des Dames des Cercles Catholiques d’Ouvriers en 1896, est de « rapprocher, sans les confondre, les classes de notre société française, irritées les unes contre les autres par les doctrines irréligieuses et révolutionnaires et par les conséquences d’une transformation économique dont le peuple est la première, mais non pas la seule victime ». Il s’agit en fait de contribuer à une re-christianisation en même temps qu’à la défense des intérêts matériels et moraux du monde ouvrier. Le but est moins d’attirer les masses ouvrières que d’en former une élite. C’est, selon la formule de Georges Hourdin une modeste mais première prise de contact avec la classe ouvrière.
Dans le groupe des fondateurs, les rôles sont complémentaires. Albert de Mun est le propagandiste de l’œuvre des Cercles. Vite occupé par son action politique et parlementaire pratiquement ininterrompue de 1876 à 1914 comme député du Morbihan puis du Finistère, il participe à l’œuvre de législation sociale de la IIIe République soutenant l’existence de syndicats mixtes, la règlementation du travail des femmes en 1888, l’interdiction du travail des enfants de moins de 13 ans en 1890, les réformes du droit du travail sur les accidents professionnels, l’arbitrage dans les conflits, la législation sociale internationale etc. Sa proposition pour les femmes enceintes d’un arrêt de travail obligatoire et d’une indemnité, rejetée en 1892, est reprise sept ans plus tard. En précurseur aussi il préconise la création de caisses d’assurances spéciales alimentées conjointement par les patrons et les ouvriers et propose de substituer à la théorie de la responsabilité délictuelle, le principe du risque professionnel. Il propose également l’organisation de caisses de secours et de retraite pour améliorer le sort des ouvriers âgés (16). « Orateur brillant, il est un représentant typique du catholicisme intransigeant et un opposant au « monde moderne », dont il fait une critique impitoyable ; pour cela même, il se montre hardi dans ses idées sociales (17) » ; au départ légitimiste et contre-révolutionnaire, antilibéral et antisocialiste, il accepte en 1892 le « ralliement » à la République demandé par Léon XIII aux catholiques français.
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François René de La Tour du Pin, Marquis de La Charce |
Léon Harmel
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René de La Tour du Pin, intellectuel rigoureux dans sa pensée et rigide dans ses fidélités politiques est le théoricien du groupe développant en particulier l’idée corporative et les syndicats mixtes ; il anime de ses avis et de ses articles le « Conseil des Études » créé à côté des Cercles d’Ouvriers. Aux côtés du Père de Pascal, de Keller, de Duthoit, de Milcent et de Félix de Roquefeuil, il est au départ d’un mouvement continu de recherches et d’adaptations doctrinales.
Léon Harmel qui appartient à ces nouvelles classes dirigeantes et que sa profession fait côtoyer quotidiennement les réalités économiques et les milieux populaires est celui qui met en pratique les principes de l’Œuvre dans ses usines ; il cherche à développer l’action populaire des masses et fait confiance au prolétariat même dans sa propre usine ; il multiplie les congrès, il amène tous les deux ans depuis 1885 avec le cardinal Benoît-Marie Langénieux, industriels et ouvriers en pèlerinage à Rome.
Maurice Maignen, l’initiateur des premiers cercles d’ouvriers dès les années 1860, est plus tourné vers l’action sociale et l’évangélisation du prolétariat.
Socle doctrinal : Rerum Novarum du pape Léon XIII
Ces catholiques dit « intransigeants » — parce qu’ils ne voulaient pas se séparer de la doctrine intègre de l’Église — se sont opposés à l’esprit moderniste du Monde qui voulait lui, se séparer de l’Église et de Notre Seigneur Jésus-Christ. Ils furent hardis et innovants dans leurs idées sociales et plusieurs de leurs idées ont été reprises par l’Église Elle-même. Spécialement — mise en forme et précisées — dans l’encyclique Rerum Novarum du pape Léon XIII publiée en 1891 :
Le mouvement initié par Albert de Mun et La Tour du Pin est volontairement et systématiquement à la recherche de contacts avec l’étranger, en particulier avec l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie où des cercles d’études similaires, opposés au libéralisme économique et au socialisme existent. Incité peut-être par l’exemple de l’Internationale Socialiste, La Tour du Pin et Mgr Gaspard Mermillod, évêque de Lausanne et Genève, ont l’idée de provoquer en 1884 la création d’un comité chargé de coordonner les recherches des différents groupes. Le siège choisi est Fribourg et la présidence en est confiée à Mgr Mermillod.
Les rencontres prennent de l’ampleur puisque cette Union de Fribourg compte soixante membres en 1891. Les Français Louis Milcent et René de la Tour du Pin s’y distinguent, défendant en particulier l’idée de corporatisme ; les princes Karl von Löwenstein et Aloys von Liechtenstein, ainsi que les comtes Gustav von Blome et Franz von Kuefstein dominent la délégation germano-autrichienne. Parmi les quinze membres suisses, Gaspard Decurtins joue un rôle actif, préconisant entre autres une conférence internationale sur le travail. Il y a aussi le Père Liberatore, jésuite italien, disciple en matière sociale et politique de Taparelli d’Azeglio. Des thèmes communs se dégagent de leurs travaux qui abordent de nombreuses questions comme le syndicalisme, le régime corporatif, l’organisation de l’industrie, la question agraire, le salaire, les assurances ouvrières, la réglementation internationale de la production industrielle (18).
Certains des principes élaborés dans ce centre d’études de Fribourg sont repris au moment de la préparation de l’encyclique de Rerum Novarum : Gaspard Mermillod fait partie du « comité intime » que Léon XIII, soucieux de la misère ouvrière et de la question sociale a mis en place dès 1882 pour étudier le sujet ; le Père Liberatore est choisi pour être le rédacteur de la toute première version de 1890 et le relecteur de la seconde (19). Cette validation de la part du Saint-Siège (même si toutes les idées de l’Union de Fribourg ne sont pas retenues, comme celle du corporatisme, et que la rédaction finale de Léon XIII garde une indépendance par rapport aux différentes écoles) donne à l’Union le rôle prestigieux d’atelier de la doctrine sociale de l’Église.
Les intuitions du premier catholicisme social, les réalisations accomplies, les thèses élaborées dans l’Union de Fribourg, l’influence de prélats comme Mgr Henry Edward Manning, archevêque de Westminster en Angleterre ou Mgr James Gibbons, archevêque de Baltimore aux États-Unis, alarmés eux aussi par les conséquences de la révolution industrielle, contribuent à renouveler le discours social de l’Église. Leurs idées, longtemps contestées, sont finalement partagées et reprises par le pape Léon XIII et Rerum Novarum est la première encyclique consacrée aux questions sociales que l’Europe et les États-Unis affrontent à cette époque.
Cette Encyclique a vraiment été la charte de travail fixée par l’Église. Dans ce texte Léon XIII dénonce d’abord les idées « socialistes » et justifie le Droit à la propriété privée (qui était déjà attaqué par le socialisme et combien plus ensuite par le communisme) tout en ordonnant l’usage des biens possédés au bien commun. Il veut affranchir l’homme – surtout l’ouvrier – de la précarité ; le droit de propriété est la condition d’une liberté réelle. Mais les excès du libéralisme sont également condamnés et l’intervention de l’État dans l’économie est légitimée. Léon XIII y défend le juste salaire, le droit à constituer des associations professionnelles, la nécessité d’adapter les conditions de travail des enfants et des femmes, et bien évidement le repos dominical… nombre de points qui sont repris par la législation sociale qui se met en place à l’époque. Fondamentalement, son propos vise à réveiller les consciences de ses contemporains et à ouvrir des chemins en vue d’un ordre social qui dépasse l’opposition entre classes, et permette d’établir la société dans la concorde et l’harmonie.
Cette Encyclique met en évidence les questions éthiques inhérentes à l’ordre économique et établit la légitimité de l’Église à s’exprimer sur les questions sociales. Elle situe l’Église dans une position critique à la fois envers le socialisme collectiviste et le libéralisme individualiste, position qui restera une constante de toute la Doctrine Sociale de l’Église.
Pour le catholicisme social, l’Encyclique Rerum Novarum, prise de position officielle de l’Église catholique, est un encouragement inespéré. Ses initiatives en cours se développent plus rapidement et il inspire de plus en plus d’activités : œuvres de caractère social, mais aussi partis politiques ou syndicats d’inspiration chrétienne. Dès lors, au cours des décennies qui suivent, il prend des formes très diverses, intervient dans des domaines multiples, parfois en lien étroit avec l’Église, parfois de façon plus autonome.
Les multiples créations qui jalonnent cette période prennent toutes leur origine dans ce courant de pensée : des « catholiques sociaux » en sont parfois les fondateurs ou y adhèrent naturellement. Il est impressionnant de voir toutes les initiatives qui sont venues de ces catholiques — beaucoup de laïcs mais aussi de prêtres parfois — dans le domaine social.
Rappelons encore une fois, beaucoup de choses très importantes comme : les Allocations Familiales ; les Allocations Logements ; les allocations pour les études ; les associations de Familles Nombreuses ; les Patronages paroissiaux (qui sont à l’origine des “Colonies de Vacances”) ; les jardins pour les ouvriers ; et bien d’autres choses…
L’Église a aidé les personnes en difficulté, les pauvres, les nécessiteux, les personnes malheureuses… en les amenant, autant que possible, à l’autonomie et non pas seulement à l’assistanat.
Et bien sûr… le Démon était à l’œuvre… Quand l’Église travaille, le Démon travaille aussi pour tout détruire…
Il y eu des “courants libéraux” qui entraînèrent des gens – des fois de bonne foi ! – et qui ont essayé de miner ce mouvement intègre de l’Église : il y eu Hugues-Félicité Robert de Lamennais, Charles Forbes René, comte de Montalembert, et même Jean-Baptiste-Henri Lacordaire, en religion le père Henri-Dominique Lacordaire, s’est laissé entraîner par ce courant libéral…
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Hugues-Félicité Robert de Lamennais | Charles Forbes René de Montalembert | Père Henri-Dominique Lacordaire |
Lancé en octobre 1830 par Lamennais, dans un contexte très anticlérical, un nouveau journal marie ultramontanisme (défense de la souveraineté absolue du pape en matière religieuse) et libéralisme (défense de la liberté de conscience, de la liberté d’expression), aspirations démocratiques et catholicisme. Dans ce journal L’Avenir, des thèses qui formeront la base du catholicisme libéral, mêlent la doctrine contre-révolutionnaire traditionnelle telle que l’avait développée Joseph de Maistre et la pensée libérale héritée des Lumières et de la Révolution dite française.
Son rédacteur en chef est Lamennais, secondé par les abbés Philippe Gerbet et Henri Lacordaire, qui devient rapidement l’un des amis les plus proches de Montalembert. Le 7 décembre 1830, les rédacteurs de l’Avenir résument leurs revendications : ils demandent la liberté de conscience, la séparation de l’Église et de l’État, la liberté d’enseignement, la liberté de la presse, la liberté d’association, la décentralisation administrative et l’extension du principe électif.
Le 30 décembre 1831, Lacordaire, Lamennais et Montalembert, les « pèlerins de la liberté », se rendent à Rome. D’abord confiants, ils déchantent vite face à l’accueil réservé qui leur est accordé. Le 15 août 1832, le pape Grégoire XVI, sans les nommer, condamne leurs idées libérales par l’Encyclique Mirari Vos. Les condamnés se soumettent et renoncent à faire reparaître le titre. Lamennais, est condamné une nouvelle fois par le pape en 1834 à la suite de la publication des Paroles d’un croyant.
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Ensuite il y eu des condamnations explicites de l’Église comme Le Sillon de Marc Sangnier qui était un mouvement social catholique avant de dévier vers le Modernisme et que Saint Pie X condamna par la lettre pontificale du 25 août 1910 Notre charge apostolique et, accusé de « modernisme social », le mouvement se dissout de lui-même
En 1891, le pape Léon XIII prône une ouverture de l’Église sur la société dans son encyclique Rerum Novarum. C’est dans la brèche ouverte par cette politique de ralliement de l’Église à la République que naît, en 1894, Le Sillon, et la revue du même nom, créée par Paul Renaudin, puis dirigée par Marc Sangnier.
D’abord journal philosophique, Le Sillon devient à partir de 1899 un vaste mouvement destiné à réconcilier les ouvriers et le christianisme. Il fédère puis intègre en 1905 les nombreux « cercles d’études catholiques », où jeunes et prêtres discutent de religion, de société. L’ambiance est nouvelle : la vérité ne tombe pas du haut, de l’institution, c’est l’échange qui prime. L’engouement populaire est rapide et massif : jusqu’à 500 000 membres en France. En 1906, on compte 46 % d’ouvriers, 27 % d’employés, 12 % de professions libérales, 9 % d’ecclésiastiques et 3 % de patrons. À cette époque, Le Sillon bénéficie de l’appui du pape Pie X et de l’épiscopat français.
Mais trop moderniste et républicain par rapport au reste de l’Église, traumatisée en 1905 par la loi de séparation de l’Église et de l’État, le mouvement est de plus en plus critiqué, notamment parce qu’il affirme l’autorité des chrétiens sur l’Église et non celle du pape et des évêques. Le Sillon est finalement condamné par la lettre pontificale du 25 août 1910 Notre charge apostolique et, accusé de « modernisme social », le mouvement se dissout de lui-même (20). En 1912, Marc Sangnier fonde la Ligue de la Jeune République dans le prolongement de ce catholicisme social.
La Jeune République représentait un courant catholique social opposé, avant-guerre, à celui du Parti Démocrate Populaire orienté au centre-droit. Elle s’est ralliée au socialisme « personnaliste » prôné par Emmanuel Mounier. La Jeune République ne dépassa jamais 2 à 3 % des voix lors des élections législatives. En 1936, elle soutint le Front Populaire, et après un court regain à la Libération, déclina jusqu’aux années 80, après avoir refusé de fusionner avec le Parti Socialiste.
On peut citer aussi les prêtres ouvriers, plus tard dénommés « prêtres au travail », qui étaient des prêtres de l’Église catholique insérés dans la vie professionnelle, et notamment travailleurs salariés. Initié dans les années 1940-50, ce mouvement fut qualifié par le dominicain Marie-Dominique Chenu de « plus grand événement religieux depuis la Révolution française » (21), avant d’être condamné par Pie XII en 1954. Après le conciliabule Vatican II (d’Eux), l’anti-Pape Giovanni Battista Montini alias Paul VI autorisa bien sûr à nouveau ces « établis ».
Dans le contexte de la guerre froide, le pape Pie XII décide en 1954 d’arrêter l’expérience des prêtres ouvriers en leur demandant de se retirer des usines. Ils sont alors une centaine, et l’Église craint entre autres leur imprégnation par le Parti Communiste Français (22). La plupart obéissent et démissionnent de leurs emplois, mais quelques-uns restent au travail, en se mettant ainsi consciemment en faute vis-à-vis de l’Église. Et en 1959, c’est au tour des prêtres marins de la Mission de la mer d’être condamnés par le Vatican (23). L’ordre est donné alors à tous les prêtres embarqués et aux marins-pêcheurs de quitter leur embarquement.
La situation se retourne complètement en 1965, puisqu’après le conciliabule Vatican II (d’Eux) « Ils ont TOUT détruit » : le 23 octobre 1965, l’antipape Paul VI autorise à nouveau aux prêtres le travail dans les chantiers et les usines. Ils sont alors organisés sous la responsabilité de la Mission Ouvrière. En 1976, ils atteignent le nombre de 800 en France (24). De façon saisissante, malgré la différence d’approche, cette expérience est analogue à celle des trotskystes ou, dans les années 1970, des maoïstes qui s’« établissent » en usine.
Le Pape Pie XI va faire une seconde Encyclique — la dernière grande Encyclique sur la question sociale du travail — “quarante ans après”, c’est « Quadragesimo anno » publiée le 15 mai 1931, 40 ans après Rerum Novarum (d’où son nom, en latin « dans la quarantième année »). Écrite en réponse à la Grande Dépression, elle préconise l’établissement d’un ordre social basé sur le principe de subsidiarité.
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En pleine crise économique mondiale, Pie XI reprend et approfondit les réflexions de Léon XIII sur la question sociale. Dans Quadragesimo anno, le socialisme et le libéralisme (avec ses différents degrés) sont condamnés et rejetés en raison de leur matérialisme. Mais si une distinction est faite entre le communisme et le socialisme, notamment le socialisme réformateur leur condamnation est encore plus explicite. Le libéralisme est l’objet d’une critique extrêmement sévère. Plus indulgent avec le capitalisme qui n’est pas mauvais en soi, en rappelant le bon usage qui doit être fait du Capital pour le bien commun, Pie XI rappelle que tout repose en fait dans le travail et dans la société sur deux vertus chrétiennes qui sont la justice et la charité. Il appelle à une transformation des institutions au nom de la justice : charité et justice sont nécessaires et il faut donc pour améliorer les conditions de la société christianiser la vie sociale.
Pie XI s’appuie pour la partie théorique du texte sur les travaux d’Oswald Nell-Breuning (1890-1991), théologien et sociologue jésuite allemand proche des milieux syndicaux de tendance libérale : « une société sociale » doit reposer sur les trois principes de personnalité, solidarité, subsidiarité. L’encyclique s’inspire également de ce que dit Nell-Breuning sur les relations travail-capital, sur l’importance des syndicats, sur la question de la cogestion et elle reprend son argumentation par rapport au marxisme. Tout en prolongeant Rerum Novarum, Pie XI innove sur ces questions.
Pour la partie suivante qui concerne l’analyse des situations, il a consulté parmi les experts le Père Desbuquois de l’Action Populaire (France). Les trois chapitres de cette partie sur les transformations du monde industriel et du système capitaliste, les évolutions du socialisme et l’état des mœurs, mêlent analyse et jugement éthique, et débouchent explicitement sur des options, tout en indiquant des remèdes : non à la dictature économique des monopoles, des cartels ou de l’État ; oui à la restauration d’une saine et libre concurrence sous la vigilance des pouvoirs publics ; non au socialisme, contradictoire avec le christianisme, oui à l’action sociale ; non à la « ruine des âmes » découlant de la déchristianisation de la vie sociale, oui à la rationalisation chrétienne de cette vie, appuyée sur la charité. La finale insiste sur le rôle de l’action catholique (25).
Ensuite Pie XII a dû lutter contre le communisme qui reprenait une grande vigueur à ce moment-là — des catholiques ouvriers étaient fortement attirés par le courant politique communiste. Pie XII a fait des discours aux ouvriers en rappelant que l’Église appelle et travaille à protéger les droits des ouvriers, à avoir une vie digne de leur travail, à la justice sociale, et à la charité entre les classes sociales. Et donc, il a institué cette fête de Saint Joseph Artisan mais pour la plus part des gens — pour le Monde —, cette fête est restée une fête socialiste.
L’Église, par son action bienfaisante, a toujours procuré à l’humanité, à la société, de très grands avantages. Il est très important de le rappeler parce qu’aujourd’hui le Monde ne perd aucune occasion pour traîner publiquement l’Église dans la boue et dans les calomnies. Et il est vital de rappeler que l’Église n’a jamais été obscurantiste. L’Église est depuis 2000 ans la Lumière — selon la demande de Notre Seigneur Jésus-Christ — sur le chandelier qui éclaire le monde (26) ; le Sel qui a donné goût à toutes les œuvres humaines. (27)
L’Église a promue la Science contrairement à ce le Monde dit ; Elle est la seule puissance au monde qui a pris à cœur l’instruction des peuples, des petits, des pauvres ; c’est l’Église qui a créé les écoles ; c’est l’Église qui a créé l’université. De tous temps l’Église a favorisé la Science ! de tous temps l’Église a fourni de grands savants.
Nous pourrions rappeler les innombrables bienfaits sociaux… on a parlé du travail mais considérons l’esclavage : l’Église a lutté contre l’esclavage. C’est grâce à l’Église que l’esclavage a été aboli.
Considérons le relèvement des mœurs familiales : c’est l’Église qui a donné sa dignité aux familles et aussi à la femme dans la famille !
Tout s’effondre quand l’Église n’est plus écouté : c’est ce que l’on voit et constate aujourd’hui…
Nous pourrions parler aussi des Œuvres de Bienfaisances que l’Église a faites dans tous les domaines. On pourrait rappeler que les Ordres religieux ont pratiqué toutes les œuvres de bienfaisances au travers les siècles… en commençant bien évidemment envers les malheureux, envers les malades, et souligner spécialement combien d’Ordres religieux ont été des ordres hospitaliers pour soigner les malades ; les hôpitaux aussi ont été créé par l’Église ! combien d’Hôtel Dieu ? certains comme à Marseille sont aujourd’hui transformé en palace cinq étoiles pour les fortunés…
L’Église est comme Notre Seigneur Jésus-Christ, Elle a passé son temps depuis 2000 ans à faire le bien. Nous pourrions essayer de comprendre cela – si s’était possible ! – en rayant de l’Histoire du monde tout ce que l’Église a fait durant vingt siècles dans les trois domaines du VRAI (la science), du BIEN (dans tous les domaines), et du BEAU (les arts)… et on pourrait constater avec épouvante, l’énorme vide que l’absence de l’Église aurait fait durant 2000 ans dans le monde.
La première cause des malheurs qui frappent le Monde actuel et notre patrie la France, c’est le rejet de la Foi catholique… c’est l’apostasie des nations. On ne veut plus de Notre Seigneur Jésus-Christ et de la Doctrine de l’Église ; les gouvernants se sont séparés du règne du Christ… ils ne veulent plus de la Foi et du Décalogue, dans les individus, dans les familles, et dans les institutions. Il y a même plutôt un combat de tout cela par des lois impies contre le Règne du Christ.
Nous pourrions citer beaucoup de choses en commençant par la séparation de l’Église et de l’État qui a tout de suite été condamnée par Saint Pie X ; la laïcisation de toutes les institutions — il faut que tout soit laïc et ne considère jamais Dieu et la Loi de Dieu ; la liberté des mœurs ; la liberté de la presse ; l’avortement ; le divorce ; et maintenant, l’approbation des unions les plus immorales !
La seule solution, pour nous catholiques semper idem et providentialistes est :
Le Christ Roy de France, la dernière solution !
Depuis le jour de la Pentecôte, ils sont deux à vouloir régner et ils lutteront jusqu’à la fin du monde pour que leur règne arrive.
Il veut régner sur la France et par la France sur le monde. Il règnera malgré tous Ses ennemis.
À chacun de s’y préparer. À chacun d’y répondre en son âme et conscience ! Notre salut éternel et celui de la chrétienté en dépendent.
En attendant, « Ora et labora », “priez et travaillez”, étudiez la Doctrine sociale du Christ :
- Avec Pie IX : L’Encyclique Quanta cura (1864)
- Le Syllabus, liste de 80 propositions condamnées par l’Église, qui accompagne cette encyclique, la même année.
- Avec Léon XIII : les Encycliques citées dans l’article et d’autres comme Immortale Dei, 1885, sur les rapports entre l’Église et l’État.
- Avec Pie XI : Quadragesimo anno et l’Encyclique Quas Primas, instaurant la fête du Christ-Roi, qui encourageait les catholiques mexicains à la résistance.
Et nous devons prendre en exemple, à notre petite place, tous ces catholiques intransigeants (comme on disait autrefois) donc intégraux, du 19è et 20è siècle, qui d’un côté étaient fidèles aux principes donnés par les [vrais] Papes et de l’autre côté ont œuvrés autant qu’ils ont pu, chacun dans leur domaine, chacun selon leur devoir d’état et leur compétence pour le Règne du Christ.
Que Sa sainte volonté soit faite !
[1] En français : « prie et travaille » est une expression latine qui est venue à exprimer la vocation et vie monastique bénédictine de louange divine alliée au travail manuel quotidien.
[2] Genèse 41:55 : « Puis tout le pays d’Égypte fut aussi affamé, et le peuple cria à Pharaon pour avoir du pain. Et Pharaon dit à tous les Égyptiens : “Allez vers Joseph, faites ce qu’il vous dira.” »
[3] Cité dans le cours de Georges Hourdin, aux Semaines Sociales de 1947.
[4] Jean-Baptiste Duroselle, Les débuts du catholicisme social en France (1822-1870), Presses Universitaires de France, 1951, 788 p.
[5] J-B Duroselle 1951, p. 7.
[6] J-B Duroselle 1951, p. 29.
[7] J-B Duroselle 1951, p. 38.
[8] J-B Duroselle 1951, p. 165.
[9] J-B Duroselle 1951, p. 294.
[10] J-B Duroselle 1951, p. 507.
[11] J-B Duroselle 1951, p. 549.
[12] J-B Duroselle 1951, p. 646.
[13] David Lathoud, Marie-Pauline Jaricot, II, Victime pour la France et pour la classe ouvrière, Paris, Maison de la Bonne Presse, 1937, p. 12-13 (préface de Joseph Lavarenne) et p. 103
[14] Adrien Albert Marie, comte de Mun, né au château de Lumigny (Seine-et-Marne) le 28 février 1841 et mort à Bordeaux le 6 octobre 1914, était un député français, élu de Morlaix (Finistère) et théoricien du corporatisme chrétien.
Siégeant à l’extrême-droite, il est légitimiste et défend la Restauration monarchique jusqu’à la mort du comte de Chambord et l’encyclique Au milieu des sollicitudes (1892) prônant le ralliement des catholiques à la République. Adversaire du libéralisme comme du socialisme, il défend nombre de réformes sociales dans un esprit particulier, inspiré du corporatisme d’Ancien Régime : c’est ainsi que sa pensée influença différents mouvements chrétiens, d’abord du catholicisme social, puis de tendances opposées comme la démocratie chrétienne ou la gauche chrétienne protestante, le christianisme social. Ayant soutenu un temps le général Boulanger puis devenu anti-dreyfusard, il fonde l’Action Libérale Populaire après la victoire du Bloc des gauches en 1902, s’opposant de façon virulente à la loi de séparation des Églises et de l’État, puis défend le réarmement de la France.
[15] François René de La Tour du Pin Chambly de La Charce était est un officier et homme politique français, inspirateur en France du catholicisme social, né le 1er avril 1834 à Arrancy (Aisne), non loin de Laon en Picardie, et décédé le 4 décembre 1924 à Lausanne, en Suisse.
[16] « Albert de Mun », dans le Dictionnaire des parlementaires français (1889-1940), sous la direction de Jean Jolly, PUF, 1960.
[17] Émile Poulat
[18] Victor Conzemius, « Union de Fribourg » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
[19] D’après Olivier de Dinechin, CERAS
[20] Claude Bressolette, La Papauté, éditions de l’Atelier, 2002, p. 26-27
[21] Qui a peur des curés rouges ?, L’Histoire n° 285 – 03/2004
[22] Les prêtres-ouvriers Fiche média INA – Jalons – Les prêtres-ouvriers
[23] Nathalie Viet-Depaule, « Les prêtres ouvriers : expérience et interdiction », émission Histoire du christianisme sur RCF, 30 janvier 2013
[24] Les prêtres-ouvriers Fiche média INA – Jalons – Les prêtres-ouvriers
[25] D’après Olivier de Dinechin, 15 septembre 2012, CERAS (centre d’études et d’action sociale).
[26] Notre Seigneur Jésus-Christ utilise souvent des métaphores pour souligner les points importants de son enseignement. En Matthieu 5.14-16, il compare ses disciples à la lumière. Voici ce qu’il dit :
Mt 5.14. « Vous êtes la lumière du monde. Une ville située au sommet d’une montagne ne peut être cachée ;
15 et on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais sur le chandelier, et elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison.
16 Qu’ainsi votre lumière brille devant les hommes, afin que, voyant vos bonnes œuvres, ils glorifient votre Père qui est dans les cieux. »
[27] De même en Matthieu 5.13 : « Vous êtes le sel de la terre. Si le sel s’affadit, avec quoi lui rendra-t-on sa saveur ? Il n’est plus bon à rien qu’à être jeté dehors et foulé aux pieds par les hommes. »
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Pas d’accord !
Pas d’accord… avec quoi ??? mon cher Robin ?
Avec la Doctrine Sociale de l’Église ???
Avec le choix de la date du 1er mai, le déplacement de la fête de saint Philippe et saint Jacques, des influences délétères qui ont marqué les décisions de Pie XII après sa maladie de 1954 : messes du soir, relâchement des règles du jeûne eucharistique, changements dans la liturgie de la vigile de Pâques, nouvelle traduction du Psautier à partir de l’hébreu, abandon des nominations au Sacré Collège, nomination de Montini à l’archevêché de Milan, abandon des mesures de saint Pie X contre le modernisme, inaction concernant Fatima, tout cela grâce au cardinal Bea, au R.P. Bugnini qui œuvraient avec diligence auprès de lui…
Oui, bien sûr, mon cher Guy, tout cela est factuel.
Mais Pie XII était Pape…
N’était-il pas « assisté su Saint-Esprit » ?
Le Pape : il juge tout le monde et n’est jugé par personne
Ne l’on nous pas assez répété ici-même sur ce blogue ?
► (entre autres) :http://wordpress.catholicapedia.net/de-limpossibilite-de-juger-ou-de-deposer-un-vrai-pape/
… donc d’accord ou « Pas d’accord ! » cela ne change rien.
Parce que, selon Pastor Æternus (en français : « Pasteur Éternel ») qui est le nom sous lequel est connue la deuxième constitution dogmatique du Concile du Vatican ;
Promulguée par le pape Pie IX le 18 juillet 1870, qui rappelle que
Pastor Æternus : « Nous enseignons et déclarons que l’Église romaine possède sur toutes les autres, par disposition du Seigneur, une primauté de pouvoir ordinaire, et que ce pouvoir de juridiction du Pontife romain, vraiment épiscopal, est immédiat. Les pasteurs de tout rang et de tout rite et les fidèles, chacun séparément ou tous ensemble, sont tenus au devoir de subordination hiérarchique et de vraie obéissance, non seulement dans les questions qui concernent la foi et les mœurs, mais aussi dans celles qui touchent à la discipline et au gouvernement de l’Église répandue dans le monde entier. Ainsi, en gardant l’unité de communion et de profession de foi avec le Pontife romain, l’Église est un seul troupeau sous un seul pasteur. Telle est la doctrine de la vérité catholique, dont personne ne peut s’écarter sans danger pour sa foi et son salut. »
Pastor Æternus : « Ce pouvoir du Souverain Pontife ne fait nullement obstacle au pouvoir de juridiction épiscopal ordinaire et immédiat, par lequel les évêques, établis par l’Esprit Saint [Ac 20, 28] successeurs des Apôtres, paissent et gouvernent en vrais pasteurs chacun le troupeau à lui confié. Au contraire, ce pouvoir est affirmé, affermi et défendu par le pasteur suprême et universel, comme le dit saint Grégoire le Grand : « Mon honneur est l’honneur de l’Église universelle. Mon honneur est la force solide de mes frères. Lorsqu’on rend à chacun l’honneur qui lui est dû, alors je suis honoré ». »
Pastor Æternus : « Parce que le droit divin de la primauté apostolique place le Pontife romain au-dessus de toute l’Église, nous enseignons et déclarons encore qu’il est le juge suprême des fidèles et que, dans toutes les causes qui touchent à la juridiction ecclésiastique, on peut faire recours à son jugement. Le jugement du Siège apostolique, auquel aucune autorité n’est supérieure, ne doit être remis en question par personne, et personne n’a le droit de juger ses décisions. C’est pourquoi ceux qui affirment qu’il est permis d’en appeler des jugements du Pontife romain au concile œcuménique comme à une autorité supérieure à ce Pontife, s’écartent du chemin de la vérité. »
Pastor Æternus enfin, affirme en son chapitre 4 : « C’est pourquoi, nous attachant fidèlement à la tradition reçue dès l’origine de la foi chrétienne, pour la gloire de Dieu notre Sauveur, pour l’exaltation de la religion catholique et le salut des peuples chrétiens, avec l’approbation du saint concile, nous enseignons et définissons comme un dogme révélé de Dieu : le Pontife romain, lorsqu’il parle ex cathedra, c’est-à-dire lorsque, remplissant sa charge de pasteur et de docteur de tous les chrétiens, il définit, en vertu de sa suprême autorité apostolique, qu’une doctrine sur la foi ou les mœurs doit être tenue par toute l’Église, jouit, par l’assistance divine à lui promise en la personne de saint Pierre, de cette infaillibilité dont le divin Rédempteur a voulu que fût pourvue son Église, lorsqu’elle définit la doctrine sur la foi et les mœurs. Par conséquent, ces définitions du Pontife romain sont irréformables par elles-mêmes et non en vertu du consentement de l’Église. »
Suit la formule traditionnelle : « Si quelqu’un, ce qu’à Dieu ne plaise, avait la présomption de contredire notre définition, qu’il soit anathème. »
(que vous connaissez déjà, je n’en doute point)
Tout à fait cher Cave Ne Cadas.
Du coup il n’y a rien qui permet de choisir telle ou telle liturgie, et par exemple celle de Saint Pie X, fut-elle « meilleure » à celle de Pie XII.
Il est un phénomène en effet assez étrange dans les milieux sédévacantistes. Alors que l’on se sert volontiers des réformes de la discipline sous Pie XII (en particulier en ce qui concerne le jeune et l’abstinence), beaucoup refusent dorénavant de célébrer (pour les prêtres) ou d’assister (pour les fidèles) aux offices de la Semaine Sainte avec la réforme de 1955 (donc sous Pie XII).
Certains clercs se sont même arrogés le droit de supprimer les prières au bas de l’autel instaurées par Léon XIII après les messes basses et les ont substituées à des prières de leur cru.
En ce qui concerne le rite réformé de la Semaine Sainte, il est bon de rappeler ce passage du catéchisme de l’abbé Boulanger sur l’infaillibilité de l’Église et en particulier sur son objet indirect (ou secondaire) :
« L’objet de l’infaillibilité se déduit du but que l’Église poursuit dans son enseignement. La fin de l’Église est d’enseigner les vérités qui intéressent le salut. Tout ce qui y touche, soit directement, soit indirectement, forme donc l’objet de l’infaillibilité.
a) L’objet direct, ce sont toutes les vérités, explicitement ou implicitement révélées par Dieu, et qui se trouvent dans les deux dépôts de la Révélation : l’Écriture Sainte et la Tradition.
b) L’objet indirect, ce sont toutes les vérités qui, sans être révélées, sont dans un rapport tel avec les vérités révélées qu’elles sont indispensables à la conservation intégrale du dépôt de la foi : ainsi, on ne peut nier la spiritualité de l’âme sans ruiner du même coup le dogme de l’Immortalité. Il faut ranger dans l’objet indirect de l’infaillibilité :
1. les conclusions théologiques (N° 16) ;
2. les faits dogmatiques (N. 16) ;
3. les décrets relatifs au culte divin et à la discipline quand ils sont rendus obligatoires pour toute l’Église ;
4. les décisions qui approuvent les constitutions d’un ordre religieux ;
5. l’approbation du bréviaire : ce qui veut dire qu’il ne contient rien contre la foi ou les mœurs, mais non pas qu’il soit exempt de toute erreur historique ;
6. la canonisation des saints toutefois cette proposition, tout en étant l’opinion commune des théologiens, n’est pas de foi. L’Église n’est pas infaillible dans la béatification. »
Il faut savoir que la liturgie de 1955 était ad experimentum depuis 1951 (une période où il est difficile d’utiliser l’état de santé de Pie XII pour expliquer les choses)… et que le texte de 1955 :
► http://www.vatican.va/roman_curia/congregations/ccdds/documents/rc_con_ccdds_doc_19551116_maxima-redemptoris_lt.html
stipule très clairement que cette réforme doit être appliquée dès la Semaine Sainte de 1956 par toute l’Église qui utilise le Rite Romain. Que chacun lise ce décret et qui pourra alors dire que ce décret n’oblige pas tous les catholiques (de rite romain) ???
Que chacun se pose aussi la question suivante : Pie XII n’a-t-il pas utilisé le rite réformé de 1955 lors des célébrations pascales de 1956 à 1958 ?
Il est également bon de lire ce que l’on écrivait au début du XXième siècle sur la soumission nécessaire au décret du Saint Office. On pourra l’appliquer à ce décret sur la liturgie de 1955 :
Dans le cas de simple difficulté, de doute, la présomption est toujours en faveur de l’autorité, et conséquemment, si le Saint Office, par exemple, déclare une proposition vraie ou erronée, on doit dire et croire intérieurement, non pas précisément que la proposition est vraie ou erronée absolument, comme s’il s’agissait d’un jugement irréformable, mais qu’il est imprudent de ne pas la croire telle, qu’on ne peut pas en sécurité s’y refuser, ou plutôt que cette proposition est sûre ou n’est pas sûre. Le jugement de l’autorité compétente lui donne ce caractère, et on la croit telle. En définitive, notre adhésion est ferme, tant que prudemment nous n’avons pas de motifs plausibles de douter ou de croire le contraire, et notre assentiment est parfaitement raisonnable, justifié.
Si, par hasard (le cas sera très rare), nous avions des raisons sérieuses de douter, humblement et respectueusement, nous pourrions les présenter à l’autorité compétente, par exemple, à la Congrégation, qui les pèserait. Mais, même dans ce cas, nous continuons à admettre le décret porté ; nous adhérons encore à la décision, quoique avec une certaine crainte d’erreur. Nous inclinons notre jugement du côté de l’autorité ; nous préférons la décision de l’autorité à l’opinion contraire. Notre assentiment est intérieur, sincère, sans être ferme, certain, c’est-à-dire sans exclure toute crainte d’erreur. Nous ne suspendons pas notre jugement ; il y a un assentiment positif à une opinion qu’on regarde comme probable, ou plus probable, en tout cas parfaitement sûre, tant que l’autorité maintient sa décision.
Enfin « nous n’examinerons pas le cas où tel fidèle s’imaginerait avoir l’évidence de la vérité d’une proposition réprouvée ou de la fausseté d’une proposition jugée vraie. Il est clair que le sens propre est trop enclin à cet acte d’indépendance, à l’illusion sur ce point, et que, lorsqu’il entre en conflit avec les directions de l’autorité, on a le devoir strict de s’en défier toujours. Conséquemment, on peut tenir à peu près pour chimérique, ou du moins infiniment rare, le cas où le devoir d’un fidèle, en présence d’une décision de ce genre, se réduirait au silence respectueux 1. »
1. Cf. Études, 5 août 1907, p. 416 sqq. ; Valeur des décisions du Saint-Office
Tel est l’assentiment intérieur, sincère, non absolument ferme comme l’acte de foi, mais cependant ferme (comme nous l’avons expliqué) que nous devons aux décrets doctrinaux du Saint-Office, de la Commission biblique, et dans un degré supérieur, aux décrets pontificaux, non garantis par l’infaillibilité.
Ne craignons donc pas d’avoir un trop grand souci de l’exactitude de la doctrine. Au reste, avons-nous le droit d’imposer, par une exagération quelconque, un devoir que l’Église elle-même n’exige pas ? Non, disons-le franchement, loyalement : le décret Lamentabili, émané. du Saint-Office, ne participe pas au privilège de l’infaillibilité ; nous lui devons néanmoins une adhésion intérieure, un assentiment religieux, ferme, sincère ; on ne peut donc pas tenir en suspens les condamnations portées par ce décret.
On ne peut pas extérieurement, publiquement, par des discussions ou des conversations malveillantes à l’égard de l’autorité, critiquer les décisions prises, sous prétexte d’en préparer le changement, la modification. Ce serait manquer au respect et à l’obéissance dus à l’autorité légitime.
Voici la vérité. »
(RP Choupin dans Études, janvier 1908, p. 121-123)
J’en connais même (des prêtres) qui refusant la liturgie de …1962 …1955 …utilisant celle de 1950, permettent aux fidèles de « répondre » en même temps que le servant de messe lors de leur Messes lue le dimanche…
(Cf. ce que disait notre cher regretté Abbé Joseph Vérité (†), paix à son âme)
…et plus encore !!! demandent même que des chants soient donnés pendant leur Messes lue (!!!) à l’Offertoire, après la Consécration et pendant la Communion !!!
(Alors que la liturgie de 1950 prévoit explicitement que les fidèles doivent rester silencieux et ne pas parler (répondre) aux Messes lues… qui ne sont pas des Messes chantées…)
Toujours sur le même sujet, on pourra lire le début du Discours que Pie XII adressa aux participants du premier congrès international de pastorale liturgique qui se tint à Assise du 18 au 21 septembre 1956. Le lendemain, les participants se rendaient à Rome pour écouter le Pape Pie XII.
Le Pape Pie XII supporte donc complètement la réforme de la Semaine Sainte de 1955. Ce discours date de septembre 1956 donc Pie XII a très certainement célébré la Semaine Sainte de 1956 avec le nouveau rituel.
On peut aussi souligner que le Pape utilise des qualificatifs plus qu’élogieux pour le mouvement liturgique :
« a accompli un progrès indéniable »
« est apparu comme un signe des dispositions providentielles de Dieu sur le temps présent, comme un passage du Saint-Esprit dans son Église ».
Ce n’est ni Jean XXIII ni Paul VI qui parlent ainsi mais bel et bien le Pasteur Angélique.
PS : Tous les actes de ce Congrès d’Assise (y compris le discours de Pie XII) sont disponibles dans un numéro double de « La Maison Dieu » sur Gallica :
► http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6555428s.r=
Réponse(s) à côté de la plaque. J’ai vécu tout cela à cette époque, toutes ces innovations liturgiques, c’était une catastrophe. Le pape reçoit les grâces du Saint-Esprit ni plus ni moins que tout tenant d’un office, le père de famille, etc. Ce sont les grâces d’état. Il peut très bien y résister. Il n’est pas impeccable. Il est infaillible dans son enseignement, c’est tout, même dans la liturgie, seul l’enseignement qui y est contenu est garanti par l’infaillibilité (c’est le magistère implicite). Les mesures prises par Pie XII peuvent très bien être rapportées par un autre pape. Le 1er mai n’a pas du tout été christianisé, bien au contraire, c’était le fer de lance des prêtres CGT. C’est toujours une journée mondiale révolutionnaire et impie. Le pape doit être désobéi quand il ordonne quelque chose de contraire à la foi, ou s’il sort de son domaine, comme par exemple nous obliger à reconnaître la légitimité d’un gouvernement laïc et républicain qui nie la souveraineté et même l’existence de Dieu, ou qui fait la guerre allié au Grand Turc contre des chrétiens, ou allié à des protestants contre des monarchies catholiques.
Hugh!
Hé bien, mon cher Robin… vous sortez du bois !!!
Je tombe le cul sur ma chaise…
Vous allez à la Messe de la F$$PX ? pour tenir un langage pareil ???
Monseigneur Lefebvre vous a marqué à ce point ???
Vous savez très bien — il me semble [ou me me tromperais-je ?] — que le mémorable Concile de Vatican, suspendu sine die, quand les troupes italiennes envahirent Rome le 20 septembre 1870, avait prévu [travaillé] sur une définition complète de l’infaillibilité pontificale.
Seules deux constitutions dogmatiques ont finalement pu être votées et ratifiées quand, le 20 septembre 1870, les troupes italiennes pénètrent dans Rome.
Une minorité s’opposant à l’infaillibilité pontificale freinèrent les débats complexes qui ne purent définir qu’une infaillibilité précisément délimitée. Alors qu’il est évident que le Pape jouit de l’Assistance permanente du Saint-Esprit dans son gouvernement de l’Église selon les promesses de Notre Seigneur Jésus-Christ.
…mais comme se n’est pas encore un « dogme »… je ne vous oblige pas de me croire…
Maintenant, que le 1er Mai « n’a pas du tout été christianisé, bien au contraire, » c’est une évidence [un échec]… mais cela n’a rien à voir avec l’action de SS Pie XII. Mais plutôt avec l’apostasie des Nations et en particularité de la fille aînée de l’Église : La France…
Sous le Saint Pape & le Grand Monarque… vous verriez [et vous allez peut-être voir…] si le 1er Mai serait encore socialo-communiste !!!?
Et si vous voulez désobéir au Pape… vous serez classé “R&R”.
Je maintiens ce que j’ai dit. Je sais tout ce que vous avez cité. Le pape ne doit pas être obéi, je le répète, s’il nous commande quelque chose d’immoral, et l’impeccabilité ne doit pas être confondue avec l’infaillibilité. Cela dit, la doctrine sociale de l’Église devrait inspirer la politique de tous les États du monde. Mais il faut commencer par les convertir !
Cher Guy Robin,
que la réforme de 1955 sous Pie XII soit le prélude des réformes successives sous Jean XXIII et Paul VI, personne ne vous le contestera.
Que Pie XII aurait mieux fait de s’occuper de Fatima ou des modernistes, on pourrait encore vous le concéder.
On peut aussi préférer la liturgie de la Semaine Sainte avant la réforme de Pie XII. Certes…
Néanmoins, la réforme de 1955 va-t-elle contre la foi ? Merci de répondre directement à cette question.
Quid d’une Église où chaque curé utiliserait la liturgie de son choix sous prétexte qu’il préfère l’ancienne voire la encore plus ancienne liturgie ?
Cela serait l’anarchie complète.
S’il y avait eu la seule réforme de 1955 de Pie XII, sans toutes les autres réformes successives, refuseriez-vous néanmoins la réforme de 1955 ? Et alors sous quel prétexte ?
Mon opinion est que Pie XII étant véritable Souverain Pontife nous ne pouvons refuser d’utiliser une liturgie qu’il a lui même approuvée. Je pense que vous aurez du mal à trouver des textes (antérieurs à Vatican II) qui vous disent que l’on peut refuser une liturgie ratifiée par un Pape. Néanmoins, je peux fort bien me tromper et suis preneur de tout texte qui contredirait mon opinion.
Cher Guy Robin,
le pape Pie XII, par le décret Maxima Redemptionis Nostræ Mysteria du 16 novembre 1955 (signé par le Cardinal Cicognani de la Sacrée Congrégation des Rites et confirmé par Pie XII le 22 septembre 1956 dans son allocution aux congrésistes d’Assise), « ordonne-t-il quelque chose contre la foi ou sort-il de son domaine », pour reprendre vos propres mots ?
Amitiés.
Relisez-bien ce que j’ai dit, j’ai déjà répondu. Pie XII aurait mieux fait de s’occuper des modernistes en appliquant les décrets de saint Pie X, en nommant des évêques et cardinaux catholiques et en obéissant aux demandes de la Très Sainte Vierge à Fatima, Tuy et Pontevedra. Ce qu’il n’a pas fait, malgré l’Assistance du Saint-Esprit, ce qui nous a valu le concile à peine quelques années après sa mort, car le fruit était mûr.
Réponse à côté de la plaque. Il ne s’agit pas de juger juridiquement mais moralement. On peut déplorer l’approbation implicite de la révolution que sous-tend ce choix du 1er mai, ainsi que le parti pris d’archéologisme que traduit la réforme de la vigile pascale. Pour ma part, je n’y assiste pas. Ce mouvement liturgique avait dévié depuis les années 30, était farci d’œcuménistes et de modernistes, comme le Cl Bea (confesseur et conseiller de Pie XII), Bugnini (conseiller liturgique de Pie XII), Dom Lambert Beauduin, dont je vous rappelle les derniers mots : « S’ils élisent Roncalli, nous sommes sauvés, notre réforme passera ! ». Quelques mois après, c’était l’annonce du concile et la destruction de l’Église par j23 et p6. Ouvrez les yeux ! C’est Pie XII qui a préparé la catastrophe !
Excellent et substantiel rappel. Ora et labora ad majorem Dei gloriam. L’État séparé de l’Église et même contre l’Église ne peut être que la ruine du pays, l’État contre Dieu c’est la perdition du plus grand nombre. La Providence n’a jamais dispensé les causes secondes d’agir, seul Dieu est semper idem, Acte pur ; les hommes quand à eux, misérables créatures, se doivent de progresser chaque jour dans la connaissance et l’amour du Créateur et Rédempteur. Quel est aujourd’hui l’homme politique se réclamant de la doctrine sociale de l’Église, qui n’est plus même défendue par l’intrus ?
« Le contexte, pour l’Église de France, est encore celui du traumatisme de la Révolution. Les aristocrates, catholiques par tradition se taisent, les masses paysannes et ouvrières sont abandonnées à elles-mêmes et la force vive et neuve du pays, la bourgeoisie, est majoritairement voltairienne. » Et que dire aujourd’hui ?
L’illusion de Pie XI ressemble à celle de Jean XXIII pensant que la doctrine catholique étant parfaitement connue, il n’était pas nécessaire de la défendre.
C’était en 1931, mon cher Ludovicus…
et « les principes du catholicisme en matière sociale
sont[étaient à ce moment-là] devenus peu à peu le patrimoine commun à l’humanité »…donc, je ne sais pas si on peut parler d’« illusion » ?
Bien sûr que non ! Illusion peut-être pour Pie XI, pas du tout pour Jean XXIII.
Aucun pape n’a dit que la vérité ne devait plus être prêchée parce que reconnue par tous. C’est un gros mensonge, que seul un non-pape pouvait proférer. Il savait parfaitement ce qu’il faisait, ce destructeur de l’Église, inféodé aux principes maçonniques qu’il a fait prévaloir au concile grâce à son toutou Bea. Mais en 1931 prévalait déjà la domination maçonnique sur les États européens et ce n’est pas la doctrine de l’Église qu’ils appliquaient.
Ceci dit, on ne peut que se réjouir, effectivement, quand ces principes sont défendus même par des ennemis de l’Église.
Que le Christ soit le Roi de France ne fait aucun doute, il est le Roi des rois, Roi de l’univers, le seul problème c’est le lieutenant ? Et actuellement aussi le Vicaire ?
Donc vous n’êtes pas, comme nous, « providentialiste » ?… Ludovicus ???
Sinon vous auriez la réponse à vos questions…
Je vais peut-être vous choquer, je ne suis pas semper idem, car seulement un pauvre homme. Je suis catholique et thomiste donc je crois à la Providence de la même manière que la Sainte Église.
Omnia IN IPSO constant.
Je n’ai aucune question.
« je ne suis pas semper idem, car seulement un pauvre homme. » dites-vous…
Mais, cher Ludovicus, ce n’est pas incompatible du tout !!!
Donc, si vous êtes un pauvre homme, comme la plupart d’entre nous, vous n’aurez aucune difficulté à être semper idem !!!
Essayez…vous verrez !!!
Seul Dieu est Semper idem : ego enim Dominus et non mutor Ma 3, 6, pour l’homme in via il est sujet au changement, au perfectionnement ou à la dégradation.
Que la foi ne change pas, que le motif de la foi ne change pas est une chose, que celui qui professe soit immuable en est une autre, voilà simplement ce que je voulais dire.
Mon cher Louis, vous jouez sur les mots…
Lorsque nous nous disons « semper idem », ce n’est bien sûr pas nous qui somme « semper idem »… puisqu’il n’y a que Dieu qui « ne change pas » !
(et je pense que ça vous le savez très bien)
La formulation exacte est la suivante :
…dans le sens où nous sommes catholique (point final) comme toujours… (comme ceux qui ont toujours existé avant les « réformes » conciliaires)
…autrement dit : des catholiques intégraux !
(et ça, vous le savez très bien…)
J’en doute fort. Les traditionalistes sont des « catholiques reconstitués » après coup, ils ont laissé pas mal de leurs traditions en route, à commencer par le jeûne eucharistique de minuit sans eau, certains s’agenouillent au début de Sanctus à la grand Messe, sans parler des têtes découvertes qui ne devraient pas l’être…
Vous parlez des « traditionalistes »… mois je parle des Catholiques semper idem…
(7 ans et 7 quarant. et plénière une fois le mois pour la récitation quotidienne. PIE X, 8 juin 1906).
Cette pieuse et sage invocation populaire récapitule à elle toute seule les merveilles de la Sainte Famille dans un ordre qui, remarquons-le, est en analogie avec la Trinité dont l’Unicité est la marque principale.
Si l’on observe l’ordre de respect et de subordination des trois personnes divines, l’on retrouve, mais dans un ordre différent, la même hiérarchie dans l’invocation ci-dessus.
Et cependant…par sa charge de père de famille, St Joseph participe de ce titre éminent et saint qu’est celui de Père, première Personne de la divine Trinité. Ce qui l’assimile analogiquement à la personne même du Père, le Dieu Tout Puissant qui a fait le Ciel et la Terre ! C’est en raison de ce titre qu’il est aussi invoqué comme « La terreur des démons ». Mais en tant que créature soumise au péché originel, il n’occupe que la troisième place dans cette trinité familiale… De même que l’Esprit Saint est soumis au Père et au Fils, St Joseph, le Très Chaste Époux de Marie, Vierge et Mère de Dieu, n’occupe que la troisième place dans cette trinité de l’incarnation…
Que c’est admirable ! par cette analogie, Dieu le Père a comme réduit et soumis sa Divinité Créatrice et Toute-Puissante, à travers la paternité de Joseph, et en s’incarnant, a accepté d’être, par l’Incarnation de Son Humanité Sainte, soumis à deux de ses créatures : Sa Mère, Vierge Immaculée, et Son Père Joseph, le Très Chaste et Saint Époux de Marie…
Cette admirable attitude de Dieu, qui répond à un double objectif, doit nous remplir jour et nuit s’il était possible, d’adoration et de gratitude pour ce Dieu Rédempteur qui sait se faire si petit malgré sa Toute-puissance et son Omniscience pour venir nous sauver et nous montrer le chemin de la rédemption…par l’établissement de l’ordre familial établi de toute éternité afin que ses créatures tendent, par une sorte de mimétisme sacré, à restituer tant bien que mal la sainteté de Dieu au sein même de l’amour humain qui les a fait naître…
Nous n’aurons pas trop de l’éternité pour saisir en profondeur les ineffables mystères que recouvre cette disposition.
De même qu’il faut passer par Marie pour aller à Jésus, il nous faut aussi, dans une moindre mesure, aller à St Joseph pour approcher Jésus dans son intimité familiale. En effet, bien qu’il fût Père putatif de Jésus, il faut passer par son père charnel et la sainte autorité qu’il a sur son Fils en tant que Père, pour mieux connaitre ce Dieu qui s’est fait homme et a partagé comme nous les soucis, les joies, les peurs et les tourments d’une famille « normale »…
S’il est un sentiment que nous devons « surajouter » à l’adoration (culte de latrie) et à l’action de grâce perpétuelle que nous devons à notre Dieu, c’est bien celui d’une absolue Confiance car tout ce qui vient d’être dit, autant dans l’admirable et long article de notre bien-aimé administrateur, que dans les modestes remarques de votre serviteur, force et entraine toutes les fibres de notre être à considérer qu’une telle confiance ne peut trouver sa source que dans l’Amour Infini que nous porte notre Créateur. Si nous répondons à cet Amour Divin par l’amour du don de soi, même imparfait, nous ne recevrons, assurément, que de l’Amour en retour…et dans une « quantité » que nous ne pouvons imaginer… Seule la Jalousie de notre Dieu est à la mesure de Son Amour.
Par son autorité paternelle, par son intimité avec la Personne même de Dieu incarné, St Joseph est sans doute le meilleur atout qui puisse nous permettre de devenir les « amants fanatiques » d’un Dieu si Bon, si Aimable, si Ardent…mais aussi si Jaloux !
Il y aurait encore tant de choses à dire et méditer…mais je laisse la place bien volontiers à mes amis lecteurs qui les diront sans doute encore bien mieux que moi…
(300 jours. PIE VII, 28 avril 1807).
Tout le monde doit savoir que…
Prière à saint Joseph, patron des causes difficiles
Ô vous que l’on a jamais invoqué en vain,
vous qui êtes si puissant auprès de Dieu que l’on a pu dire
« au Ciel, Joseph commande plutôt qu’il ne supplie »,
tendre père, priez Jésus pour nous.
Soyez notre avocat auprès de ce divin Fils dont vous avez été ici-bas le père nourricier et le protecteur fidèle.
Ajoutez à toutes vos gloires celle de gagner la cause difficile que nous vous confions.
Nous croyons que vous pouvez exaucer notre demande en nous délivrant des peines qui nous accablent.
Nous avons la ferme confiance que vous ne négligerez rien en faveur des affligés qui vous implorent.
Nous vous en supplions, ô bon Joseph, ayez pitié de nos larmes.
Couvrez-nous du manteau de vos miséricordes et bénissez-nous.
Ainsi-soit-il.
Bravo et merci pour ce beau travail.
Ce dossier va donner de l’urticaire à beaucoup de « tradis » qui sont en fait des révolutionnaires déguisés en catholiques.
Leur intelligence souillée par la philosophie de « maître Maurras », les amène à vomir la doctrine sociale de l’Église.
Habitués qu’ils sont à faire le tri dans l’enseignement des papes, ils décrètent, sans rire, que tel ou tel écrit pontifical en matière sociale n’est pas conforme à St Thomas d’Aquin. Parce que « leur Politique » n’est pas conforme au magistère, ils condamnent les papes et admirent des auteurs païens.
C’est ainsi que, dans leur bouche, Léon XIII et Pie XI sont des traitres et que Pie XII est un personnaliste.
Il est aussi intéressant de noter que les conciliaires, ne ménageant pas leurs efforts de démolition, se sont attaqués aussi à cette doctrine sociale. Le Compendium de la DSE de 2006 est une bible libérale, et l’occupant actuel du Vatican tend plutôt vers le gauchisme le plus crasse. Comment s’en étonner.
Encore une fois merci à Cave de rappeler ces grandes vérités seront la base de la reconstruction de la société dans le règne de Notre Seigneur et sous la protection de Sa Très Sainte Mère.
En union de prières à St Joseph.
Combien cela est vrai ! Il faudrait que ce soit enseigné à Écône, à Avrillé, et même plus loin en Amérique ! Maurras n’est jamais dénoncé, sauf par Louis-Hubert qui a fait un livre là-dessus. J’ai entendu récemment une fidèle s’écrier : « Il faut défendre les idées de l’Action Française ! ». Elle n’a pas compris ma désapprobation.
Le problème, c’est que la Fête de saint Joseph artisan a supprimé et remplacé celle, bien plus vénérable car plus traditionnelle, du Patronage de saint Joseph, et a éclipsé la solennité des Apôtres saints Philippe et Jacques, datant du IVè siècle.
En plus, si on lit la secrète et l’offertoire de cette messe fabriquée par la clique bugninesque, on y voit le monstre NOMiste en gestation : http://www.introibo.fr/01-05-St-Joseph-artisan
Quant à la liturgie du Samedi Saint, c’est la même que celle de Montini, le latin en plus.
Personnellement, je suis persuadé que si Pie XII revenait, il annulerait toutes ces modifications, qu’il a été forcé en quelque sorte de faire, par les mensonges et tromperies des modernistes, et fissa.
100% d’accord. Enfin quelqu’un qui me soutient ! Je pense que les remèdes qui guérissent sont les aliments qui nourrissent. Comme disait saint Pie X, reprenant le cardinal Pie et les Pères : « Omnia instaurare in Christo ». Bravo pour ceux qui ont rédigé cet excellent résumé de la doctrine sociale de l’Église, qui englobe la doctrine politique, familiale et économique.
Toutes mes félicitations à Guy Robin !
Enfin quelqu’un qui ose dire tout haut ce que d’autres pensent tout bas.
Manifester son désaccord avec ces décisions de Pie XII n’implique en aucun cas mettre en doute l’infaillibilité pontificale, ou juger le Pape, ou lui désobéir.
Il s’agit simplement d’utiliser notre intelligence pour juger du bien-fondé de certaines actions, surtout maintenant que nous avons plus de cinquante ans de recul, et pouvons constater leurs effets et conséquences.
Ce qui est néfaste avant d’être l’objet d’un acte de gouvernement ne devient pas bénéfique par le simple fait d’être commandé par l’autorité, même légitime.
Laisser dépérir le Sacré Collège en omettant son devoir de créer de nouveaux cardinaux capables de conseiller et aider le Pape, est quelque chose de bon où de mauvais ? (Pie XII disait lui même qu’il ne voulait pas de collaborateurs, mais seulement des exécuteurs, encore moins des conseillers, surtout pas ceux par qui le Saint-Esprit conseille ordinairement les Papes, les cardinaux, que Pie XII abhorrait, parce qu’ils n’étaient pas suffisamment pliables à son goût).
Adultérer gravement le Sancta Sanctorum de l’année liturgique, au mépris du devoir le plus élémentaire d’un Pape, qui est de garder intact ce que ses prédécesseurs ont fixé et canonisé pour toujours comme la véritable liturgie de l’Église Romaine, est-ce bien où mal ? Surtout si on a le culot de prétendre que l’on est en train de restaurer, c’est à dire, de rendre à son état de perfection primitive ce qui revient à dire que ses prédécesseurs post-tridentins n’y avaient pas réussi… Et outre celà, sur la base d’une érudition liturgique plus que frelatée, directement et sciemment mensongère, et inductrice de faux principes déjà condamnés par lesdicts prédécesseurs.
Déplacer une des fêtes des Saints Apôtres les plus anciennes du calendrier, pour y substituer une fête toute nouvelle, sans aucun précédent connu, chargée d’une idéologie politique plutôt questionnable, vue son association avec le Premier Mai, et dotée d’un Office et Messe contraires au sains principes du culte divin, et qui auraient fait bondir un Dom Guéranger, Est-ce bien où mal ?
Un commentariste prétendait qu’il n’y avait aucun moyen de discerner quelle liturgie est la plus souhaitable, puisque approuvées chacune par un Pape, Pie V ou Pie XII. Et bien, je suis désolé, il n’y a pas de place dans l’Église pour l’indifférentisme liturgique, et dire que « Ce qu’un Pape a fait, un autre peut le défaire » n’est pas toujours exact. Sans entrer dans le détail, le critère principal nous a été donné par l’Église, qui par Saint Pie V et ses successeurs immédiats, a définitivement fixé les bornes de la liturgie romaine, pour tous les temps à venir, obligeant tous les catholiques futurs, Papes inclus.
Vouloir imposer d’une manière tyrannique la nouvelle version latine du Psautier, complètement chamboulé par l’infâme cardinal Bea, quand on connaît l’importance de la stabilité des textes de l’Office Divin, et prendre les négatives comme des affronts personnels, et non comme un évident souci pour le bien de l’Église et de sa tradition véritable, est-ce bien où mal ?
Brevitatis gratia je ne parlerai pas maintenant de la Commission instituée en 1948, avec mission d’une refonte complète de toute la liturgie romaine, finalité qui à elle seule tombe directement sous le coup des condamnations papales contre le Synode de Pistoie.
Tout ceci est MAL. Aussi bien avant qu’après la décision d’un Pie XII, où de n’importe quel autre Pape, même de grande sainteté personnelle, même si l’infaillibilité pontificale n’est pas en jeu, et même s’il agit selon les meilleures intentions du monde.
Dans ces cas là, il est non seulement un droit, mais même et surtout un devoir, pour les catholiques, de s’en tenir bien ferme à la Tradition reconnue comme telle par les Papes antérieurs, raison pour laquelle Saint Pie V déclare qu’aucun prêtre de rite romain ne pourra être obligé par qui que ce soit à célébrer la Messe d’une autre manière que celle établie par lui.
Ce faisant, non seulement ils ne désobéissent pas, mais au contraire sont dans une obéissance juste, raisonnable et enracinée dans la véritable nature des choses.
Cher Denys, vos considérations sont fort justes, particulièrement ce passage, que je me permets de souligner :
« raison pour laquelle Saint Pie V déclare qu’aucun prêtre de rite romain ne pourra être obligé par qui que ce soit à célébrer la Messe d’une autre manière que celle établie par lui. »
Je m’étais ouvert il y a quelques temps à ce cher Cave ne Cadas concernant les modifications instaurées SOUS (et non pas PAR, je tiens à cette nuance), ma conviction n’étant pas encore faite.
Mais depuis, j’ai cherché, demandé conseil à de sages catholiques, et surtout au Bon Dieu, et ma conviction est désormais faite, grâce, entre autres, à la sentence de saint Pie V.
Il est notoire que Pie XII voulait restaurer LES HORAIRES des célébrations de la Semaine Sainte, et uniquement les horaires. En effet, en lisant Dom Guéranger, on apprend que, au début du christianisme, les baptêmes d’adultes étaient nombreux, et se faisaient le Samedi Saint. Comme ces cérémonies duraient longtemps, l’Office avec la bénédiction du feu commençait en soirée, logiquement, vu le rite, et la Lumière du Christ qui illumine tout dans les ténèbres. Mais, une fois le catholicisme établi partout, il n’y eut plus guère de baptêmes d’adultes, ce qui faisait commencer la cérémonie à midi, chose quelque peu illogique. Pie XII voulait simplement restaurer l’usage traditionnel, et c’est dans cette brèche que les infâmes Bea, Bugnini et consorts se sont glissés pour tout chambouler en dix ans à peine. Du reste, je cherche encore un document où l’on verrait Pie XII célébrer selon « ses » réformes, qui étaient, il faut le rappeler, ad experimentum, jusqu’à… V².
Il est évident de plus que ce qui se tramait sous Pie XII dans les années 55 était encore caché, et que 60 ans après, on réalise toute l’horreur de la supercherie. Du reste, bien que cela ne se fasse pas, je me permets de me citer moi-même, et de donner un lien vers ceci :
► http://www.tribunemicael.net/viewtopic.php?p=2895&sid=19a4c394bfef2d15ef3bc1a01273d1e4#p2895
Et enfin, voici deux études fort intéressantes qui expliquent bien mieux que moi les tenants et aboutissants de toute cette affaire :
► http://www.salve-regina.com/salve/La_r%C3%A9forme_de_Pie_XII
► http://www.salve-regina.com/salve/Le_mouvement_liturgique
Je tiens néanmoins à mettre en garde les lecteurs du CatholicaPedia Blog que les deux derniers liens ci-dessus « Salve Regina », émanent d’un site et d’une « fraternité » ralliée Conciliaire « Ecclesia Dei ».
Cher Cave Ne Cadas,
Mais qui sur ce blogue céderait aux sirènes de la Fraternité Saint-Pierre ?! Il faut d’autant plus recommander chaudement ces deux études remarquables et très complètes, faites à partir des mémoires du R.P. Louis Bouyer, comme Le Mouvement Liturgique de l’abbé Bonneterre. C’est tout l’historique du CPL. Tout le monde devrait avoir lu ces textes et cela aurait évité à Nordland de faire la publicité de La Maison Dieu quand on sait ce qui s’y passait !
Mon cher Guy,
bien sûr que les fidèles du CatholicaPedia Blog ne « céderait [en rien] aux sirènes de la Fraternité Saint-Pierre » !…
Cette avertissement est conçu pour les lecteurs qui de passage, découvrent ce blogue.
Cher Guy Robin, ayant suivi intégralement en leur temps les travaux du CIRS sur Pontificali Romani (voir le site http://www.rore-sanctifica.org/), je connais bien « La Maison Dieu« , les Dom Beauduin, Botte, Lecuyer, Couturier, Maurice Villain (disciple de Couturier), Rousseau, Bouyer, Martimort, … Je possède même la biographie (en anglais) de Dom Beauduin par Quitslund « A prophete vindicated » ainsi que d’autres livres et documents le concernant. De même que je possède en anglais (traduite de l’italien mais malheureusement indisponible en français) la biographie la plus complète qui puisse exister sur le Cardinal Bea : celle de son secrétaire particulier Stjepan Schmidt.
Si vous avez « la Maison Dieu » en ce qui concerne la liturgie, il ne faut pas oublier tout le travail de sape fait par une revue quasi-confidentielle « Les Cahiers Sioniens » dirigée par le Père Paul Demann de N.d.S. (un juif hongrois converti qui finira par défroquer après le Concile). Tout le « redressement » de la liturgie et de la pensée catholique sur la question juive (embrassant la liturgie et l’enseignement catéchétique principalement) qui fut mis en place à compte goutte sous Pie XII puis à grandes eaux durant et après le Concile s’y trouve déjà. Il suffit juste de lire cette revue (que je possède intégralement) pour faire simplement le constat. Anecdote : Dom Botte a publié plusieurs articles dans cette revue. Demann n’était pas le seul à travailler sur ce sujet. En Belgique, le fameux et sulfureux François Houtart fut l’auteur de diverses études sur le sujet également, études que je possède également et qui sont totalement inconnues aujourd’hui quoique essentielles.
Il y aurait donc un travail très important de synthèse à faire sur le sujet car il est évident que l’attaque des modernistes se fit par divers canaux, canaux que nous découvrons un par un, certains étant aujourd’hui plus connus que d’autres… (je pense également à tout l’œcuménisme aux USA avant-guerre, épisode quasi inconnu en France, ou bien du travail d’un Everett Clinchy — pasteur presbytérien américain — à la tête de la N.C.C.J., …)
Pour en revenir à la discussion qui nous occupe, à savoir la réforme de la Semaine Sainte sous Pie XII en 1955, voici une citation de Dom Guéranger (Mélanges de liturgie, d’histoire et de théologie, 1887, page 31) que je fais mienne :
Oui certes, elles ont le plus haut degré d’autorité ces prières sacrées dans lesquelles nos dogmes se déploient avec de si riches développements. Le catholique n’ignore pas que l’Église qui les a sans cesse à la bouche est la colonne et l’appui de la vérité (II Tim. III, 15). Il sait que les ténèbres sont incompatibles avec la lumière, & que le langage de l’Épouse ne saurait contredire la pensée de l’Époux. On peut donc dire qu’il est certain, autant qu’une chose peut l’être, que la liturgie romaine ne contient & ne saurait contenir aucune erreur, dans l’enseignement & la confession des dogmes ; qu’au contraire toutes ses paroles doivent être recueillies avec le plus profond respect, la plus grande docilité par tous ceux qui sont & veulent demeurer membres de la vraie Église, & l’univers entier crierait anathème à quiconque oserait juger la parole de celle qui a reçu la noble charge de transmettre à tout homme venant en ce monde la lumière de vérité (Joan I, 9).
Cher Nordland,
Je m’incline. Merci de toutes ces précisions, qui seront utiles aux lecteurs de ce blogue. Mon intervention sur le 1er mai vise à tempérer le zèle pour les mauvaises décisions même des vrais papes. Dom Guéranger n’est pas là pour juger de cette fête de saint Joseph, s’il avait été là à la place de Bugnini, cette réforme ne se serait pas faite.
Le calendrier de Sodalitium, qui n’est pourtant pas à la pointe du semper idem, indique bien saint Philippe et saint Jacques au 1er mai.
C’est surtout ça qui m’a fait réagir.
Il y a une tendance, chez certains semper idem, à canoniser tout ce qu’a fait Pie XII. Il y a eu des mauvais papes et des bons papes, des décisions ont été rapportées par des successeurs, c’est monnaie courante. Il faut rester lucide.
Les papes, certes, sont infaillibles dans leur enseignement, ils ont la prérogative de définir les limites où s’étend leur domaine, mais ils ne sont pas impeccables, ils peuvent très bien franchir ces limites. Le Saint-Esprit n’inspire pas toutes leurs actions, loin de là.
Cher Guy Robin, cela vous fera certainement sourire mais le 1er mai, j’ai aussi fêté saint Philippe et saint Jacques et involontairement ignoré la fête de saint Joseph artisan. En effet, je possède et utilise quotidiennement le calendrier de Sodalitium qui comme vous nous le signaliez indique la fête de saint Jacques et saint Paul pour le 1er mai. De même, n’ayant pas la messe le dimanche, je la suis néanmoins en direct sur Internet via le site de Mgr Dolan. Là aussi, rebelote, on y célébrait la fête des saints Apôtres. De même, mon missel (un paroissien nantais « très complet » de 1905) ne signalait bien évidemment que la fête des saints Apôtres. Du coup, ce n’est qu’en consultant CatholicaPedia que je me suis aperçu et souvenu que le 1er mai était dorénavant consacré à saint Joseph.
Très chers,
Les ricossiens (dont Mgrs Dolan & Sanborn) nous ‘obligent’ a continuer de fêter les saints Apôtres Philippe et Jacques le 1er Mai… alors que dorénavant elle est fêtée le 11 mai !
Elle n’est pas disparue… elle a été déplacé :
► http://www.cassicia.com/FR/Saint-Philippe-Apotre-du-Christ-fete-avec-saint-Jacques-le-Mineur-le-11-mai-No_574.htm
Je suis heureux d’entendre cela. J’ai toujours suivi ma messe sur mon missel de première communion, un Dom Gaspar Lefebvre de 1952 imprimé en Belqique. Il y manque malheureusement la fête de saint Pie X et la fête de Marie Reine. Mon père, qui était chef d’entreprise, avait refusé cette fête du 1er mai : la fête des « Rouges » ! Même chose pour la Vigile pascale et pour les atténuations du jeûne eucharistique : « On ne change rien ». J’obéissais à mon père et j’ai maintenu à travers la vague de nouveautés qui a suivi. Le frère aîné de mon père, dont j’ai reçu le nom de baptême parce qu’étant mon parrain, était oratorien. On ne se refait pas. Nous avons fui aussi les messes dialoguées, nous réfugiant au couvent capucin du Père Abel. Mon semper idem a donc soixante-deux ans au moins, tandis que les fidèles qui ont trempé dans la vague des réformes et du progressisme liturgique entre 1952 et 1970 ou plus, ne se rendent pas compte qu’ils ont perdu de la tradition, qu’il faut revenir en arrière. L’abbé Ricossa a dû s’en rendre compte, puisque son calendrier de 2011 portait Saint Joseph artisan au 1er mai ! Mgr Lefebvre s’était contenté de revenir de 1969 à 1962. Comprenne qui pourra. En tous cas, suivre la messe de saint Philippe et saint Jacques n’est pas désobéir au pape, Pie XII est mort et il n’y a plus de pape à qui obéir.
Missel de Dom Gaspar Lefebvre de 1952 !!
Vous êtes juste à la limite. La version de 1953 est déjà légèrement modifiée (évidemment pas dans le bon sens) en ce qui concerne « les juifs ». Celle de 1954 est quant à elle totalement vérolée…
J’essayerai de vous en dire plus à ce sujet dans les jours qui viennent mais je vous demande d’être indulgent, devant m’absenter en fin de semaine.
La plupart des missels de cette période est déjà sous l’influence de la pensée moderniste en ce qui concerne « l’enseignement du mépris » (titre d’un ouvrage de Jules Isaac).
Par conséquent, un missel publié sous Pie XII n’est absolument pas une garantie d’orthodoxie.
Entièrement d’accord, cher Nordland. Je ne canonise pas le Dom Lefebvre, mon œil aquilin de semper idem m’y a fait déceler plusieurs défauts : dans la Préface de la Sainte Trinité, « sed in unius Trinitate substantiae » est traduit par « dans la trinité d’une unique nature » ; dans l’ordinaire de la messe, à la consécration « qui pro vobis et pro multis effundetur » est traduit par « qui sera versé pour vous et pour la multitude » ; dans la traduction des psaumes et des lectures de l’Ancien Testament en semaine, Dieu est tutoyé systématiquement, comme sainte Geneviève dans son Offertoire, sainte Jeanne d’Arc dans son Hymne de Vêpres, etc., imprimatur de l’évêché de Bruges du 30.01.1952 qui précise : « la traduction des Psaumes qui se trouvent dans ce missel est conforme au nouveau texte latin du Liber Psalmorum récemment édité par S.S. le Pape Pie XII » (c’est la traduction Bea à partir de l’hébreu, jamais vraiment acceptée ni appliquée dans l’Église et tombée en désuétude, je dis cela à l’intention de tous ceux qui adorent tous les décrets de Pie XII). Par contre, la prière du Vendredi Saint « pour les Juifs » précise bien : « Sans inviter à s’agenouiller, le célébrant poursuit aussitôt » (mais la machine était en marche, Bea y veillait), judaicam perfidiam est traduit par les juifs parjures. Si j’ai parlé de 1954 après la grave maladie de Pie XII, ce n’est pas que je mette en doute ses facultés intellectuelles, mais parce que, pendant sa maladie, la prise de contrôle s’est renforcée, et qu’ensuite, il cédait beaucoup plus facilement aux suggestions notamment des évêques de France, l’appareil lui échappait. Il avait dit au Marquis de la Franquerie en le raccompagnant à la porte de son bureau : « Mon pouvoir s’arrête ici ». Le cardinal Suenens, qui avait été son condisciple de séminaire, le considérait comme libéral et favorable aux réformes.
D’accord, cher Denis. Je vous soutiens à fond (pas supportes, c’est autre chose, cher Nordland), ainsi que Ludovicus et Abenader, contre Cave Ne Cadas et Nordland. L’obéissance, le droit canon, la liturgie, tout cela est pour le salut des âmes, pas pour le plaisir d’observer des prescriptions littérales et des rubriques, de façon formaliste, sans comprendre, à la manière juive (ou musulmane, c’est kif-kif). C’est l’esprit qui compte, qui doit animer tout cela.
Si on se dit semper idem, il faut s’en montrer digne, sinon ce n’est qu’une prétention, une farce, au mieux une illusion. Les semper idem d’aujourd’hui se prétendent semper idem, ils ne le sont pas ! Je suis, pour ma part, fidèle à ce que je pratiquais à ma première communion solennelle en 1952, obéissant à mon curé et mon aumônier de l’époque. Je me méfie de la tradition « reconstituée » par Écône dans les années 70 après quinze ans d’imprégnation liturgico-progressiste (même Mgr L…!) et la perte du respect de l’eucharistie, par toutes sortes de gestes extérieurs. On ne se sauvera pas par cette « tradition »-là. J’ai cité trois cas dans une réponse précédente, en voici un autre : l’habitude de mâcher l’hostie. On nous apprenait, nous, par immense respect, à l’avaler d’un seul coup, sans la broyer, en évitant qu’elle se colle au palais et comment la décoller du palais (et on n’avait pas de ces hosties ultra-minces faites pour coller au palais, justement, comme on en trouve trop souvent dans nos paroisses semper idem). Et maintenant, chez les semper idem, que voit-on ? on prend son petit déjeuner ou on boit de l’eau avant de communier ??? Il n’y a que les dinosaures de ma génération qui se souviennent, ceux qui ont gardé la pratique sans « y revenir » après l’avoir interrompue pendant trop longtemps…pour s’en souvenir.
Je ne désobéis pas au pape, tout en rappelant que c’est en matière religieuse seulement, que l’obéissance aux commandements passe avant, que des papes ont pris de mauvaises mesures, qui ont été rapportées ensuite, comme Jean XII, Jean XX, Étienne VI, Clément XIV, etc. , je maintiens qu’il n’est infaillible que dans son enseignement (ce que nie la FSSPX, pas moi), pas dans son gouvernement, malgré l’assistance du Saint-Esprit. Je ne dis pas que la réforme de la vigile pascale va contre la foi, je dis que cette réforme cautionne l’archéologisme qui la motive, et qui ouvre la voie au canon II du n.o.m. , prétendue tradition d’Hippolyte. Pourquoi revenir en arrière, avant le Concile de Trente, où l’Église a fait des réformes contre le protestantisme ? Comme le fait remarquer Abenader, la secrète de cette Messe de saint Joseph artisan, c’est l’offertoire du n.o.m. ! J’assiste à cette messe en lisant dans mon missel la messe de saint Philippe et saint Jacques, et je n’assiste pas à la vigile pascale.
Et je rappelle pour finir qu’il n’y a pas d’autorité dans l’Église actuelle éclipsée en EPA (La Salette ou pas), pas de magistère vivant, donc pas de désobéissance à aucune hiérarchie. Il n’y a que des vagi, cdvac ou pas. Pie XII est mort et bien mort, la sessio est morte, il n’y a plus que la missio. On fait avec les moyens du bord. On n’est pas non plus sous un roi ici-bas, mais sous une république qui a découronné Jésus-Christ et qui l’offense tous les jours par ses lois. Le fait de payer ses impôts républicains n’est pas une désobéissance au roi ni un péché.
Na !
Bonjour, Guy !
Je suis là entièrement d’accord avec vous (mais je pense que vous le saviez déjà
…).
U de P.
Croyez-vous qu’il faille distinguer, dans ce qu’un Pape enseigne ou décrète, ce qui se rapporte à la foi et à l’essence de la religion de ce qui est propre à la discipline ; et que, dans cette discipline même, il faille distinguer ce qui est nécessaire ou utile pour retenir les fidèles dans le bon esprit, de ce qui est inutile ou trop pesant pour la liberté des enfants de la nouvelle alliance, et encore plus de ce qui est dangereux et nuisible ?
Merci de vos réponses !
En union de prières
Cher Jean-Paul, bonjour.
Voilà bientôt trente-cinq ans que nous nous connaissons ! Je vous apprends que j’ai fini par me faire adouber chevalier, soit un reproche en moins à me faire. Il n’est jamais trop tard pour rectifier sa position !
Il faut toujours distinguer, sinon c’est la confusion, par définition. Distinguo.
Grâce aux travaux du BOC, de Sous la Bannière, de plusieurs revues parues depuis les années 70 (dont Cassiciacum et Sodalitium, mais aussi La Voie) et d’ouvrages de base comme Le Rhin se jette dans le Tibre, des livres de Louis-Hubert Remy et de sites comme A-C-R-F et Rore Sanctifica, nous avons pu approfondir les causes de l’éclipse subie par l’Église à partir du 9.10.58. Il y a eu toute une préparation, qui s’est faite par conséquent sous Pie XII ! Un bon arbre ne peut porter de mauvais fruits. Il est évident maintenant pour nous que le Mouvement liturgique impulsé par Dom Guéranger a notoirement dévié à partir de 1930 sous l’influence de Dom Lambert Beauduin, vers l’œcuménisme et le modernisme. L’action de l’abbé Couturier à Lyon a été emblématique à l’époque : hosties fabriquées le plus épaisses, le plus brunes possible pour ressembler à des morceaux de pain, conférenciers invités à ses congrès comme Teilhard et De Lubac, etc. Bugnini a participé en 1943 à la réunion qui a vu la 1ère ébauche du CPL à Ligugé. Ce mouvement était devenu le cheval de Troie de la révolution. Ne l’encensons pas, même si un pape aveugle l’a fait. Paix à son âme.
Les mesures contre le Modernisme décidées par saint Pie X dans Pascendi et Doctoris Angelici sont tombées en désuétude sous Benoît XV, Pie XI et Pie XII, le Sodalitium Pianum mis en sommeil puis enterré. Quand on pense que Teilhard n’a été condamné qu’en 1962 par Ottaviani juste avant le Concile, sept ans après la mort de l’intéressé ! Trop tard ! Bien trop tard ! Ce fut un coup d’épée dans l’eau. Et la sessio en est morte. L’Église est en EPA.
Je pourrais continuer longtemps. L’infaillibilité du pape et l’obéissance qui lui est due ne doivent pas nous transformer en Petit Chaperon Rouge et nous conduire à abdiquer tout exercice de notre intelligence. À moins de vouloir se faire manger par un loup « matériellement » Mère-grand (materialiter !) parce qu’ayant la Mère-grand dans son estomac, ses habits sur le dos, couché dans son lit et légalement non encore jugé comme loup par un tribunal humain, sans compter qu’au for interne il n’est nullement coupable puisqu’il ne fait que suivre ses instincts carnassiers ! Fermez le ban !
Vous m’avez très bien compris, je pense.
Si les papes avaient combattu vraiment le bon combat, ce serait une tout autre chanson. Sainte Jeanne d’Arc a bien dit : « Les gens d’armes batailleront et Dieu donnera la victoire ! » Si l’on ne combat pas, Dieu ne donne pas la victoire.
Même chose si les hommes veulent s’attribuer la victoire.
Le Bon Dieu a été patient, Il a attendu. Rien n’est venu, les gens d’armes dorment, s’étant trouvé des tas d’excuses, des « il faut un pape sinon l’Évangile s’est trompé » ou « sinon c’est le désespoir » ou « on en a bien assez fait en fondant des prieurés et distribué quelques sacrements ».
Eh bien, combattons au lieu de chercher des excuses !!!
Christus resurrexit et ascendit in caelum !
Bonjour, Guy !
Je vais être très bref :
Vous ne répondez pas à ma question (qui ne s’adressait pas qu’à vous seul, mais vous êtes le seul, jusqu’à présent, qui tenez une réponse !…) de savoir si vous croyez qu’il faille distinguer, dans ce qu’un Pape enseigne ou décrète, ce qui se rapporte à la foi et à l’essence de la religion de ce qui est propre à la discipline ; et que, dans cette discipline même, il faille distinguer ce qui est nécessaire ou utile pour retenir les fidèles dans le bon esprit, de ce qui est inutile ou trop pesant pour la liberté des enfants de la nouvelle alliance, et encore plus de ce qui est dangereux et nuisible.
Merci de bien vouloir répondre sans détour !
Vous ne devez pas, cher vieil ami, avoir une adresse électronique valide me concernant. Veuillez demander à Cave Ne Cadas ou à Louis-Hubert (si celui-ci veut bien vous la transmettre) de vous transmettre celle qu’ils connaissent. Nous pourrons ainsi communiquer plus facilement car moi-même j’ai perdu la vôtre…
En union de prières.
Extrait de l’Abrégé de Théologie dogmatique et morale par l’Abbé J. Berthier, M.S. , 1896
Chapitre II, Article II, n°156, p.48.
Il (Le Souverain Pontife) est infaillible en déterminant l’extension de ses droits et de son autorité : c’est de foi et cela résulte clairement de ce que nous avons dit au n°143
1) Si le Pape pouvait se tromper en excédant les limites de ses pouvoirs, les fidèles auraient toujours lieu de se demander s’il les a dépassées ou non dans ses décisions
2) Si le Pape ajoutait ou retranchait quelque chose à ses droits il irait contre la parole de Notre-Seigneur : « Enseignez tout ce que je vous ai ordonné » (Math. XXVIII, 20) C’est pourquoi dans l’encyclique Quantâ curâ du 8 décembre 1864 Pie IX a condamné comme souverainement contraire au dogme l’opinion qui prétend :
Qu’on peut, sans péché et sans préjudice de la profession de foi chrétienne, refuser son assentiment et son obéissance aux jugements et aux décrets du Siège Apostolique, dont l’objet avoué ne regarde que le bien général, leurs droits et la discipline de l’Église, pourvu qu’il n’atteigne ni la foi, ni les mœurs.
Pie IX, DEI FILLIUS, Vatican I, ch. III, 24 avril 1870 a écrit :
Or, on doit croire d’une foi divine et catholique tout ce qui est contenu dans les saintes Écritures et dans la tradition, et tout ce qui est proposé par l’Église comme vérité divinement révélée, soit par un jugement solennel, (ex cathedra) soit par son magistère ordinaire et universel.
— Nous voyons bien ici qu’il faille faire la distinction entre les deux formes de Magistères (solennel = ex cathedra = extraordinaire ET ordinaire et universel) …
Le Magistère extraordinaire, « s’applique » lorsque le Pape défini solennellement UN DOGME, une doctrine précise, de foi catholique devant être tenu par tout fidèle comme authentique et révélé.
Quiconque nie cet article de foi promulgué par l’autorité de l’Église par le biais de son Magistère extraordinaire est hérétique.
Nous sommes d’accord.
La promulgation de cette infaillibilité du Magistère extraordinaire du Pape lorsqu’il défini ex cathedra un dogme ou une doctrine concernant la foi ou les mœurs se trouve ici résumé par Vatican I dans Pastor Aeternus :
C’est pourquoi, nous attachant fidèlement à la tradition reçue dès l’origine de la foi chrétienne, pour la gloire de Dieu notre Sauveur, pour l’exaltation de la religion catholique et le salut des peuples chrétiens, avec l’approbation du saint concile, nous enseignons et définissons comme un dogme révélé de Dieu :
— Le Pontife romain, lorsqu’il parle ex cathedra, c’est-à-dire lorsque, remplissant sa charge de pasteur et de docteur de tous les chrétiens, il définit, en vertu de sa suprême autorité apostolique, qu’une doctrine sur la foi ou les mœurs doit être tenue par toute l’Église, jouit, par l’assistance divine à lui promise en la personne de saint Pierre, de cette infaillibilité dont le divin Rédempteur a voulu que fût pourvue son Église, lorsqu’elle définit la doctrine sur la foi et les mœurs. Par conséquent, ces définitions du Pontife romain sont irréformables par elles-mêmes et non en vertu du consentement de l’Église.
Si quelqu’un, ce qu’à Dieu ne plaise, avait la présomption de contredire notre définition, qu’il soit anathème.
— Voici pour ce qui est des définitions portées ex cathedra par le Magistère extraordinaire et infaillible du Souverain Pontife Romain.
À ce pouvoir extraordinaire s’ajoute, infaillible aussi (mais distinct), le Magistère ordinaire et universel de ce même Souverain Pontife Romain.
Les actes et décisions portés par le Magistère ordinaire du Pape et des évêques (en communion avec le Pape) ne sont pas dotés de la même note que ceux portés ex cathedra par le Magistère extraordinaire …
C’est très simple à comprendre !
Pourquoi ?
Parce que les décisions portées par le Magistère extraordinaire sont, comme Pastor Aeternus le déclare, irréformables !
Voici maintenant la définition de ce qu’est le Magistère ordinaire toujours selon Pastor Aeternus :
En conséquence, Nous enseignons et déclarons que l’Église romaine possède sur toutes les autres, par disposition du Seigneur, une primauté de pouvoir ordinaire, et que ce pouvoir de juridiction du Pontife romain, vraiment épiscopal, est immédiat. Les pasteurs de tout rang et de tout rite et les fidèles, chacun séparément ou tous ensemble, sont tenus au devoir de subordination hiérarchique et de vraie obéissance, non seulement dans les questions qui concernent la foi et les mœurs, mais aussi dans celles qui touchent à la discipline et au gouvernement de l’Église répandue dans le monde entier. Ainsi, en gardant l’unité de communion et de profession de foi avec le Pontife romain, l’Église est un seul troupeau sous un seul pasteur. Telle est la doctrine de la vérité catholique, dont personne ne peut s’écarter sans danger pour sa foi et son salut.
— Ce pouvoir du Souverain Pontife ne fait nullement obstacle au pouvoir de juridiction épiscopal ordinaire et immédiat, par lequel les évêques, établis par l’Esprit Saint [Ac 20, 28] successeurs des Apôtres, paissent et gouvernent en vrais pasteurs chacun le troupeau à lui confié. Au contraire, ce pouvoir est affirmé, affermi et défendu par le pasteur suprême et universel, comme le dit saint Grégoire le Grand : « Mon honneur est l’honneur de l’Église universelle. Mon honneur est la force solide de mes frères. Lorsqu’on rend à chacun l’honneur qui lui est dû, alors je suis honoré » (1).
— Dès lors, de ce pouvoir suprême qu’a le Pontife romain de gouverner toute l’Église résulte pour lui le droit de communiquer librement, dans l’exercice de sa charge, avec les pasteurs et les troupeaux de toute l’Église, pour pouvoir les enseigner et les gouverner dans la voie du salut. C’est pourquoi nous condamnons et réprouvons les opinions de ceux qui disent qu’on peut légitimement empêcher cette communication du chef suprême avec les pasteurs et les troupeaux, ou qui l’assujettissent au pouvoir civil, en prétendant que ce qui est décidé par le Siège apostolique ou par son autorité pour le gouvernement de l’Église n’a de force ni de valeur que si le placet du pouvoir civil le confirme.
Si donc quelqu’un dit que le Pontife romain n’a qu’une charge d’inspection ou de direction et non un pouvoir plénier et souverain de juridiction sur toute l’Église, non seulement en ce qui touche à la foi et aux mœurs, mais encore en ce qui touche à la discipline et au gouvernement de l’Église répandue dans le monde entier, ou qu’il n’a qu’une part plus importante et non la plénitude totale de ce pouvoir suprême ; ou que son pouvoir n’est pas ordinaire ni immédiat sur toutes et chacune des églises comme sur tous et chacun des pasteurs et des fidèles, qu’il soit anathème.
— Alors, pourquoi l’Église fait une distinction, dans ces deux types d’enseignements infaillibles que sont le Magistère extraordinaire ET le Magistère ordinaire ?
Tout simplement parce que les décisions portées par le Magistère ordinaire (bien qu’étant sûres et conformes à la révélation) peuvent être abrogées ou même, simplement, mieux expliquées postérieurement par un autre Pape …
Ceci n’est pas du tout le cas des décisions définies ex cathedra via le Magistère extraordinaire puisqu’elles sont de fait, et selon Pastor Aeternus, irréformables !
Prenons l’exemple d’une secte qui serait condamnée par une encyclique ou une bulle Pontificale …
La condamnation portée par cette encyclique (ou cette bulle) est, certes, infaillible mais, non irréformable.
Cette secte pourrait être condamnée, pour divers motifs, en l’an 1750 (par exemple), par un Souverain Pontife puis, du fait (encore par exemple) de la conversion intégrale de ses membres, la condamnation valable en 1750 pourrait ne plus l’être en 1850 (encore une fois, par exemple) .
C’est qu’en ce qui concerne le Magistère ordinaire universel, les décisions du Saint Siège sont prises en fonction du temps, du moment, et de l’urgence à prendre ces décisions …
Bonjour, cher Charles, et merci pour cet excellent texte de l’Abbé J. Berthier que je ne connaissais du reste pas !
Toutefois, pour ce qui est du Magistère Ordinaire ET Universel, celui-ci n’est pas l’enseignement du Pape seul mais de l’ensemble des Évêques dispersés sur toute la terre EN UNION AVEC le Pontife Romain, dans leur enseignement (tel que le catéchisme, par exemple) quotidien et habituel ; et ce Magistère Ordinaire ET Universel, en vertu du canon de Dei Filius (Concile du Vatican, ch. III De fide, § 4, 24 avril 1870) rappelé dan le texte que vous citez, me semble bien, non seulement infaillible comme il est dit, mais également irréformable lorsqu’il s’agit d’un enseignement.
Par ailleurs, la proposition qui voudrait que nous puissions distinguer, « dans chaque article, ce qui se rapporte à la foi et à l’essence de la religion de ce qui est propre à la discipline [et] dans cette discipline même, ce qui est nécessaire ou utile pour retenir les fidèles dans le bon esprit, de ce qui est inutile ou trop pesant pour la liberté des enfants de la nouvelle alliance, et encore plus de ce qui est dangereux et nuisible » est condamnée par la Bulle Autorem fidei, promulguée par Sa Sainteté le Pape Pie VI en 1794 et qui condamne, précisément, la 78e proposition du synode de Pistoie tenu en 1786 qui enseignait cette erreur.
Bon courage, en U. de P.
Je n’ai pas le temps de lire tout votre fatras, cher Charles, mais vous ne savez pas lire. Tout ce que vous invoquez ne concerne que le magistère, et incidemment il n’y a pas de magistère extraordinaire. Je ne sais pas qui a inventé cette expression.
Cher frère Jean-Paul,
Je vous appelle frère en chevalerie, bien sûr.
Vous ergotez sans cesse, mais vous ne savez pas lire.
En effet, j’ai répondu : oui, je distingue, il faut toujours distinguer. C’est l’usage de notre faculté de discernement. Il ne faut pas tout mettre dans le même sac.
Mon adresse électronique est toujours la même.
Bonjour, mon cher Guy !
(Au fait, ça ne fait pas 35 ans que nous nous connaissons et sommes amis, mais 39 si en 1977 vous étiez déjà participant au groupe d’Éric Tailhades. Et ça fait peut-être un an de moins que je connais donc LHR avec qui j’étais vraiment ami également au moins jusqu’en 2004 ! Après…)
Bon ! Cela dit, entrons dans le vif du présent sujet :
Vous me dites, très cher, distinguer.
Si d’ordinaire, il nous faut effectivement faire « usage de notre faculté de discernement« , pour ce qui nous intéresse ici (juger du bien fondé ou non des décisions d’un véritable Souverain Pontife, cette distinction que vous invoquez est condamnée par la Bulle Autorem fidei, promulguée par Sa Sainteté le Pape Pie VI en 1794 et qui condamne, précisément, la 78e proposition du synode de Pistoie tenu en 1786.
Cette 78e proposition du synode de Pistoie enseignait ceci :
Cette proposition est donc condamnée pour le motif suivant :
Et cette 78e proposition du synode de Pistoie a donc été condamnée comme :
Alors, cher ami, avant de juger n’importe comment un véritable Pape, je ne saurais trop vous conseiller d’être plus prudent car, un vrai fils de l’Église ne parle pas ainsi de son Père commun (signification du mot Pape)…
U. de P.
Cher frère Jean-Paul,
J’ai fréquenté le cercle de Versailles depuis février 74 et j’ai dit 35 ans en pensant au 1er ROC, mais on se connaissait avant, si vous alliez chez les Tailhades. Je ne sais plus quand vous avez déménagé à Henrichemont pour travailler chez Adrien. Ce sont de bons souvenirs.
Je souscris entièrement à la bulle Auctorem fidei, qui visait les jansénistes, gallicans, richéristes, conciliaristes et autres démocrates qui discutaient la constitution de l’Église, voulaient faire prévaloir sur l’autorité du pape soit les évêques, soit le roi, soit le « peuple de Dieu », niant que l’Église soit une monarchie absolue.
Rien avoir avec notre problème du 1er mai. J’ai cité Clément XIV. Vous croyez vraiment que sa décision de supprimer les jésuites en 1773 était bonne, utile à l’Église, canonisable ? Ils ont bien été obligés de se soumettre, on doit obéir au pape, mais la révolution n’ayant plus d’obstacle est arrivée 16 ans après, et l’Église ne s’en est jamais complètement relevée.
Ce que je veux dire, c’est qu’ il y a intérêt à analyser les causes de la crise actuelle jusqu’au fond, sans manteau de Noé et même si le curage fait mal. Se boucher les yeux n’a jamais servi à rien. Nous en crevons actuellement.
En Bref Jean-Paul Bontemps et en gros, vous proposez d’avoir un esprit subjectiviste sur le Magistère Ordinaire Universelle d’un Pontife Romain et quelqu’il soit !? si j’ai bien compris !?
Le Magistère Ordinaire ET Universel
len’est pas celui « d’un Pontife Romain » entendu seul, mais celui de l’ensemble des Évêques dispersés sur toute la terre EN UNION AVEC le Pontife Romain, dans leur enseignement (tel que le catéchisme, par exemple) quotidien et habituel ;Ma proposition n’est nullement subjective (mais, ça, vous ne pouvez peut-être pas le comprendre, obnubilé par vos faux raisonnements qui sont loin d’être « ultimes »…) car elle relève de la Bulle Autorem fidei dont votre humble serviteur parle par ailleurs !
Les limites de Pie XII :
► http://www.a-c-r-f.com/documents/MARTINEZ-MB_La-sape-de-l-Eglise-catholique_52p..pdf
Mr REMY, pouvez-vous me confirmer une affirmation !?
Est-ce que : Le Père Guérard des Lauriers :
dans son cahier numéro deux de 1979, affirme bien que l’infaillibilité n’est promise aux papes que pour un temps, pas jusqu’à la fin des temps ?
Merci d’avance.
Je suis surpris par ce que vous dites. Je n’ai pas souvenir de ce texte de la part de Mgr Guérard et je n’ai plus accès à ce n° de 1979.
Une telle affirmation me choque et pourquoi « que pour un temps » ?
Je suis a la recherche justement du dit cahier n°2 de 1979, car des personnes et point des moindres affirment cela !?
M’est avis que l’abbé Jacques-Marie SEUILLOT (jmseuillot@cassicia.com) doit l’avoir !!
Le pire, c’est que je l’ai puisque j’étais abonné à l’époque et je n’ai rien jeté, mais c’est perdu quelque part dans ma bibliothèque d’~9000 livres, toujours pas classée !
…c’est marrant !
…je retrouve le même discourt sur Médias-Presse-Info !!!
► http://www.medias-presse.info/25-mars-2016-une-date-extraordinaire-pour-leglise-et-le-monde/51709#comment-271775
Cher Cave Ne Cadas,
Je suis allé voir et c’est effectivement un copier-coller de M.P.I. Quelle honte ! Les gens sont incapables de penser par eux-mêmes, d’avoir une conviction personnelle, nous sommes au royaume du psittacisme.
Ce « temps » ne serait-il pas tout simplement celui de l’Église militante ?
Mgr de Ségur nous donne une piste de réflexion :
« Il faut distinguer ici : dans le Chef de l’Église, il y a le Pape et l’homme. L’homme est faillible, comme tous les autres hommes. Lorsque le Pape parle comme homme, comme personne privée, il peut parfaitement se tromper, même quand il parle des choses saintes. Comme homme, le Pape n’est pas plus infaillible que vous et moi. Mais quand il parle comme Pape, comme Chef de l’Église et comme Vicaire de Jésus-Christ c’est une autre affaire. Alors il est infaillible : ce n’est plus l’homme qui parle, c’est Jésus-Christ qui parle, qui enseigne, qui juge par la bouche de son Vicaire. Or, comme Chef de l’Église et Vicaire de Jésus-Christ, le Pape a pour mission de garder pur et intact le dépôt de la foi, de maintenir partout la pureté de la doctrine chrétienne et de la pratique de la religion, de faire régner Jésus-Christ sur le monde, de sauver et de sanctifier les hommes, de proclamer en toutes choses la vérité et la justice, de condamner l’erreur, l’injustice et le péché. Voilà sa mission, sa mission sacrée ; il n’en a pas d’autre. C’est la mission même de l’Église, la mission de Jésus-Christ, Chef céleste de l’Église… »
Cher Ultima Ratio, ça y est, j’ai retrouvé mes Cahiers de Cassiciacum (sur la 9e étagère) et je suis en train d’éplucher le n°2. C’est une étude sur La conscience faussée. 1. L’hérésie. Il y a ensuite un article intitulé « Sur la notion d’infaillibilité« , mais je n’y trouve pas l’affirmation citée.
Ne serait-ce pas plutôt dans le n°1, qui est l’exposé de la Thèse ? En effet, je trouve à la note 20 de l’Avertissement, p.31 :
Jésus a dit : « Je suis avec vous jusqu’à la consommation d’un temps (aïôn=éon) » et non : « Je suis avec vous jusqu’à ce que Je revienne ». Pourquoi ne dit-Il pas que l’achèvement de cette durée déterminée (aïôn=éon, un temps, une ère) doit coïncider avec la Parousie (Matt 24,30) ? Jésus n’exclut pas que, ce « temps » étant consommé, ce qui peut avoir lieu avant la Parousie, Il soit toujours avec les Apôtres (et leur successeurs), mais n’a-t-il pas voulu signifier, en ne parlant ni de la Parousie, ni donc de la fin du temps et de la consommation des siècles, que cet « être avec » demeurerait temporairement en suspens de Son côté, en attente du côté des siens pendant que le « mystère d’iniquité s’accomplit (2Thess 2,7) »… »jusqu’à ce que le Seigneur Jésus détruise l’impie par le souffle de Sa bouche et l’anéantisse par l’éclat de Son avènement (2Thess 2,8) » ? « Nous n’avons à savoir ni le jour ni l’heure (Matt 25,13) » ; ce qui nous importe, à nous qui sommes conscients de vivre la fin d’un temps, c’est que Jésus, l’Auteur et le Consommateur de la Foi (Heb 12,2) soit avec ceux dont le si ardent et pour autant unique désir est de conserver sur terre la Foi qui L’y accueillera.
11.02.79
Des individus fort mal intentionnés, cherchant à tout prix à accuser le Révérend Père Guérard des Lauriers d’hérésie, ne cessent par-ci par-là (comme par exemple ici sous le nom de “Robert”) de poser cette question erronée : « Est-ce que : Le Père Guérard des Lauriers, dans son cahier numéro deux de 1979, affirme bien que l’infaillibilité n’est promise aux papes que pour un temps, pas jusqu’à la fin des temps ? » !
Or, le R.P. Guérard n’a jamais rien dit ni écrit de tel ! Ces propos sont véritablement CALOMNIEUX et nous mettons quiconque voudrait encore les tenir au défi de trouver une telle chose dans les écrits de celui qui recevra, en mai 1981, la Consécration épiscopale au grand dam de ces enragés, strictes observateurs de la lettre à l’encontre de l’esprit du législateur qui rédigea les règles sur lesquelles ils se fondent pour condamner le Révérend Père devenu Mgr…
Ils ne trouveront rien, dans le N° 2 des Cahiers de Cassiciacum qui ressemblât, ne serait-ce que de loin, avec ce dont ils voudraient l’accuser d’hérésie !
Et notons bien qu’ils viennent nous demander de leur préciser où le Père Guérard aurait dit cela et s’il l’a bien affirmé ! Alors que c’est à celui qui accuse d’apporter la preuve de son accusation…
Cette insinuation malveillante n’est que l’interprétation abusive et erronée, basée sur une extrapolation caricaturale et déformante, véritable imposture et œuvre d’un faussaire, de lignes écrites ailleurs que dans le numéro 2 de la revue (et, à dire vrai, dans deux numéros différents) et qui ont un tout autre sens que celui qu’on leur prête frauduleusement.
En effet, dans le premier numéro, en note 20 (pp. 31-32), commentant cette Parole de Notre-Seigneur (en St Matt. XXVIII 20) « ecce ego vobiscum sum omnibus diebus, usque ad consummationem sæculi » (pour donner la preuve scripturaire selon laquelle les élus actuels des conclaves depuis Vatican II [voire depuis la mort de Sa Sainteté le Pape Pie XII] bien que « papes “materialiter” » en vertu de leur élection ne sont pas pour autant Papes “formaliter” puisqu’ils n’ont manifestement pas « l’ “être-avec” le Christ » pour être formellement Papes et diriger avec Lui la Sainte Église) le R.P. Guérard des Lauriers a écrit :
Cette argumentation a été reprise, pour être explicitée d’avantage, dans les pages 98 à 121 (qu’il serait trop long de reproduire ici) du N° 6 des CdC, mais ce qui est déjà reproduit dans cette citation suffit amplement pour voir que le Révérend Père Guérard des Lauriers n’a jamais dit que « l’infaillibilité [ne serait] promise aux papes que pour un temps, pas jusqu’à la fin des temps » et que cette accusation, véritable imposture et œuvre d’un faussaire comme il est dit plus haut, est proprement calomnieuse !…
Le fait que le P.Guérard est été hérétique n’est pas a prouver, c’est un fait factuel au for externe !

P. Guérard des Lauriers, dans le B.O.C. n° 103, p. 15 a écrit :
« J’ai affirmé, soit oralement, soit par écrit, quand la conjoncture me l’imposait, que Mgr. Thuc, en renonçant à l’Archidiocèse de Hué en 1970, a reconnu Paul VI comme étant la suprême Autorité ; et que, participant ainsi au « schisme capital » de Paul VI (au moins juridiquement sinon d’intention), Mgr.Thuc avait perdu la juridiction en acte qu’il avait sur ledit Archidiocèse. Ces affirmations étaient et demeurent fondées. »
(Déclaration du P. Guérard des Lauriers, publiée en novembre 1985 dans le B.O.C. n° 103, p. 15)
Attention Gaston… “Robert” ?…
Vous allez trop loin dans vos diffamations (?).
Déclarer Monseigneur — ne vous en déplaise — Guérard des Lauriers “hérétique” au for externe… pour la citation que vous donnez du BOC de 1985 (eh oui, en 1985 cela faisait quatre ans qu’il avait reçu l’Épiscopat du même Mgr Thuc… qu’il est censé critiquer dans cette citation…) est une calomnie. RIEN dans cette citation, ne relève de l’hérésie !
Allez cracher sur sa tombe… ailleurs qu’ici.
Vous n’êtes plus le bienvenu ici.
Cave Ne Cadas, l’Administrateur du CatholicaPedia Blog.
Merci, Cave Ne Cadas, de rétablir la vérité :
Celui qui participe « au « schisme capital » de Paul VI (au moins juridiquement sinon d’intention) » et qui perd ainsi « la juridiction en acte qu’il avait » sur l’Archidiocèse de Hué auquel il a renoncé en 1970, n’en est pas pour autant hérétique !

Celui qui reçoit les saints Ordres sacrés d’un tel participant « au « schisme capital » de Paul VI (au moins juridiquement sinon d’intention) » et qui a ainsi perdu « la juridiction en acte qu’il avait » sur l’Archidiocèse de Hué auquel il a renoncé en 1970, est encore moins hérétique ! Sinon, Mgr Lefèbvre, qui a été Ordonné par le Cardinal Liénart F∴M∴ , aurait également été hérétique !
Cela dit, si ce calomniateur vient demain sur la tombe de Mgr Guérard où je dois passer, je le pends à la grande croix devant le cimetière…

Cher Ultima ratio, je ne vois pas d’hérésie là-dedans. Mgr Guérard reproche à Mgr Thuc sa soumission à Paul VI et sa repentance des sacres qu’il a faits, et il a raison. Mais il a tort quand il reconnaît Jean XXIII comme formellement pape, car Mgr Thuc a été fait archevêque de Hué par Jean XXIII, le fossoyeur de l’Église. Mgr Thuc n’a jamais eu de juridiction en acte sur cet archidiocèse. Toutes les décisions de Jean XXIII, moderniste avéré déjà sous saint Pie X (cf. l’étude de l’abbé Ricossa dans Sodalitium) sont nulles et invalides par application de la bulle de Paul IV Cum ex Apostolatus Officio et le décret motu proprio Inter Multiplices Curas de saint Pie V.
Cher frère Jean-Paul,
Merci d’avoir reproduit intégralement les textes et d’avoir signalé que le R.P. Guérard (pas encore évêque à l’époque) était revenu sur la question dans le n°6 des CdC. Je vais m’y replonger, car cette question est cruciale, Mgr GdL était un esprit éminent, réfléchi, sans tabou et que le monde de la tradition a écrasé de la chape du silence à partir de 1979, sous l’autorité de Mgr Lefebvre. Moi, je ne canonise personne.
Madame Martinez était au sacre de Mgr MacKenna où je l’ai rencontrée. Très américaine mais surtout très journaliste.
Si M. Cave ne cadas a écrit des bonnes choses, comme le dit un commentateur, je m’en réjouis (je n’ai pas pu lire l’article signalé par un ami) : heureusement qu’il avait pour faire cet article de bonnes sources, une bonne source, un bon schéma de base…
Si M. Cave ne cadas parlait aussi de ses doutes, ou plutôt de ses convictions, PAR EXEMPLE au sujet de ce qui se déroule lors de la célébration de certaines Messes avec une personne d’où il tire aussi des sources, cela pourrait enlever sans doute bien des « quiproquos » : pourquoi la Messe dialoguée par certains fidèles ? Et des chants en latin durant une Messe basse (dominicale) ? etc…
Un souhait avec lequel le directeur de ce blogue sera parfaitement d’accord avec moi :
que chacun reste à sa place, comme il est dit dans cet article, et parle directement aux responsables avant de parler en public : ils travaillent pour le salut des âmes, n’est-ce pas ?
AD MAJOREM DEI GLORIAM !
Cave Ne Cadas,
Pourriez-vous, je vous prie, transmettre ma nouvelle adresse eMail
à tous les CSI (uniquement aux CSI, le reste, on a rien à se dire) : francois.foucher [@] protonmail.com
Mon ancienne adresse « francois.foucher [@] ymail.com »
n’est plus active.
Hochachtungsvoll
François Foucher