Archive for octobre, 2015
Le mois le plus long…
BRÈVE :
Le jour le plus long ne compte que 24 heures ; par contre, chaque année, le mois le plus long compte 33 (trente trois) jours. En effet le mois du Très Saint Rosaire, octobre, se termine le 2 novembre… N’oublions pas cependant que le mois de novembre, mois des morts, commence le premier, soit le jour de la Toussaint.
Conservons les usages catholiques ! Sainte Thérèse de Jésus disait :
« Je donnerais ma vie pour la plus petite des rubriques de la Sainte Église. »
Les adeptes de la secte de Vatican II, pour plaire aux apostats et aux renégats, rejettent non seulement les rubriques mais encore les cérémonies si chères à nos pères dans la Foi…
Deux amours ont bâti deux cités…
Deux amours ont bâti deux cités…
31 octobre,
Vigile de la Toussaint.
(Nous reprenons avec plaisir l’article de Maître-Chat Lully pour ce beau jour de la Toussaint… Bonne fête à tous ! Cave Ne Cadas)
En ce jour de vigile de la Toussaint, nos regards sont déjà tournés vers cette Sainte Cité — la Jérusalem céleste —, qui est le terme de notre espérance et le but auquel tend toute notre vie chrétienne : la Sainte Cité à laquelle nous devons aspirer, la Sainte Cité où nous attendent tous les saints qui nous ont précédés et montré la voie, la Sainte Cité dont la liturgie de demain détaillera la gloire et la félicité de la foule immense des sauvés qui la peuplent, parce que, ici-bas, ils ont vécu les Béatitudes évangéliques, la Sainte Cité en laquelle ne peuvent entrer et vivre à jamais que ceux qui meurent dans la grâce et la miséricorde du Seigneur…
Pour nous mieux préparer à célébrer cette fête de tous les Saints, permettez-moi de vous inviter à lire ou à relire, à méditer dans le recueillement et le silence, cette célèbre page de notre glorieux Père Saint Augustin : celle extraite de « La Cité de Dieu », où le saint docteur d’Hippone parle des « deux cités », celle de la terre et celle du ciel, et de leurs caractéristiques.
La fameuse phrase « deux amours ont bâti deux cités… » commence le chapitre vingt-huit du quatorzième livre de « La Cité de Dieu », mais, parce qu’il y a en réalité dans le texte un « donc » : « Deux amours ont donc bâti deux cités » (en latin : itaque), il m’a semblé important de vous retranscrire ci-dessous la partie du chapitre vingt-sept qui précède et justifie le développement de Saint Augustin lorsqu’il commence à parler de ces « deux cités ».
Avec Saint Augustin, c’est dans la vision globale du mystère de la chute (des anges et des hommes) et de la Rédemption, et donc de la tentation et du combat spirituel — par lequel l’homme, fidèle à la grâce divine, parvient à la victoire —, qu’il nous faut sans cesse nous replacer.
La fête de tous les Saints, qui — en ce monde de ténèbres — entrouvre aux yeux de nos âmes la lumineuse vision du Ciel, doit être pour nous un vif stimulant à nous montrer forts et généreux dans le combat spirituel, un encouragement à nous livrer davantage à l’action de la grâce, un puissant motif pour mettre à mort en nous tout ce qui est contraire à l’amour divin, et un tremplin spirituel pour décupler toutes nos énergies afin de vivre toujours plus intensément l’esprit des Béatitudes.
Belle, fervente et très sainte fête de tous les Saints !
Lully.
Le Christ en Sa gloire, entouré des Saints
« Deux amours ont bâti deux cités… »
De même que nous ne saurions vivre ici-bas sans prendre des aliments, et que nous pouvons néanmoins n’en pas prendre, comme font ceux qui se laissent mourir de faim, ainsi, même dans le paradis, l’homme ne pouvait vivre sans le secours de Dieu, et toutefois il pouvait mal vivre par lui-même, mais en perdant sa béatitude et tombant dans la peine très-juste qui devait suivre son péché.
Qui s’opposait donc à ce que Dieu, lors même qu’Il prévoyait la chute de l’homme, permît que le diable le tentât et le vainquît, puisqu’Il prévoyait aussi que sa postérité, assistée de Sa grâce, remporterait sur le diable une victoire bien plus glorieuse ?
De cette sorte, rien de ce qui devait arriver n’a été caché à Dieu ; Sa prescience n’a contraint personne à pécher, et Il a fait voir à l’homme et à l’ange, par leur propre expérience, l’intervalle qui sépare la présomption de la créature de la protection du Créateur.
Qui oserait dire que Dieu n’ait pu empêcher la chute de l’homme et de l’ange ?
Mais Il a mieux aimé la laisser en leur pouvoir, afin de montrer de quel mal l’orgueil est capable, et ce que peut sa grâce victorieuse.
Deux amours ont donc bâti deux cités : l’amour de soi-même jusqu’au mépris de Dieu, celle de la terre, et l’amour de Dieu jusqu’au mépris de soi-même, celle du ciel.
L’une se glorifie en soi, et l’autre dans le Seigneur ; l’une brigue la gloire des hommes, et l’autre ne veut pour toute gloire que le témoignage de sa conscience ; l’une marche la tête levée, toute bouffie d’orgueil, et l’autre dit-à Dieu : « Vous êtes ma gloire, et c’est Vous qui me faites marcher la tête levée » (Ps. III, 4) ; en l’une, les princes sont dominés par la passion de dominer sur leurs sujets, et en l’autre, les princes et les sujets s’assistent mutuellement, ceux-là par leur bon gouvernement, et ceux-ci par leur obéissance ; l’une aime sa propre force en la personne de ses souverains, et l’autre dit à Dieu : « Seigneur, qui êtes ma vertu, je Vous aimerai » (Ps. XVII, 2).
Aussi les sages de l’une, vivant selon l’homme, n’ont cherché que les biens du corps ou de l’âme, ou de tous les deux ensembles ; et si quelques-uns ont connu Dieu, ils ne Lui ont point rendu l’honneur et l’hommage qui Lui sont dus, mais ils se sont perdus dans la vanité de leurs pensées et sont tombés dans l’erreur et l’aveuglement.
En se disant sages, c’est-à-dire en se glorifiant de leur sagesse, ils sont devenus fous et ont rendu l’honneur qui n’appartient qu’au Dieu incorruptible à l’image de l’homme corruptible et à des figures d’oiseaux, de quadrupèdes et de serpents ; car, ou bien ils ont porté les peuples à adorer les idoles, ou bien ils les ont suivis, aimant mieux rendre le culte souverain à la créature qu’au Créateur, qui est béni dans tous les siècles (Rom. I, 21-25).
Dans l’autre cité, au contraire, il n’y a de sagesse que la piété, qui fonde le culte légitime du vrai Dieu et attend pour récompense dans la société des saints, c’est-à-dire des hommes et des anges, l’accomplissement de cette parole : « Dieu tout en tous » (1 Cor. XV, 28).
Saint Augustin,
« La Cité de Dieu », livre XIV, 2 ème moitié du chap. 27 et chap. 28.
« Alors Dieu sera tout en tous ! » (1 Cor. XV, 28)
Novembre : Mois des Âmes du Purgatoire
Mois des Âmes du Purgatoire
Trentain de l’abbé Martin Berlioux (1888)
Chanoine Honoraire
Curé de Saint-Bruno de Grenoble (1)
Ou, Méditations Pratiques Pour Chaque Jour Du Mois de Novembre
Les âmes du Purgatoire : comment les connaître, les prier, les délivrer.
L’abbé Berlioux nous propose 30 textes et réflexions pour 30 jours pendant lesquels le lecteur se propose de prier pour les âmes du purgatoire.
Une chose que l’on ne pense plus beaucoup à faire de nos jours… Et c’est là que le livre de l’abbé Berlioux se montre très intéressant.
Il rappelle l’enseignement de l’Église sur le purgatoire, il encourage le lecteur à réfléchir sur cette réalité, et très spontanément, la charité le pousse à prier pour ces âmes qui attendent la délivrance.
Un livre très utile, très concret… et très efficace !
Octobre mois du Rosaire : la théologie mariale
Avant que ce mois du Rosaire se termine voyons la théologie mariale dans les encycliques qui traitent du Rosaire.
Beaucoup parlent des encycliques des papes et spécialement de Léon XIII sur le Rosaire ; peu les ont lu.
Le magistère de Léon XIII sur le Rosaire est magistral, simple et profondément marial.
À tous ne faiblissons pas en ce mois du Rosaire, ceux qui le peuvent : Mystères Joyeux le matin, à midi Mystères Douloureux et le soir Mystères Glorieux ; puis récitation des Litanies de la Sainte Vierge et prière à Saint Joseph patron de l’Église Universelle.Avec une profonde amitié autour de la Reine des Cieux et de la France.
me communique notre ami Jean-Marie de la Salle à qui je dédie cet article…
Nous savons tous que notre Bonne Mère du Ciel ne cesse de nous demander de réciter le chapelet à chacune de ses apparitions. Ce que nous perdons peut-être de vue, ce sont les invitations toutes aussi pressantes des papes depuis plus d’un siècle. Mais qui relit encore aujourd’hui ces textes importants ?
De tous, c’est assurément Léon XIII qui remporte la palme avec 14 textes pontificaux, dont voici la liste :
- Encyclique Supremi apostolatus Officio (1er septembre 1883)
- Bref Pontifical Salutaris Ille Spiritus (24 décembre 1883)
- Encyclique Superiore Anno (30 août 1884)
- Décret de la Congrégation des Rites sur la fête de -D. du Rosaire (11 septembre 1887)
- Encyclique Quamquam Pluries sur le patronage de St Joseph et de la Sainte Vierge ; suivie du texte latin de la « prière à saint Joseph » composée à cette occasion (15 août 1889)
- Encyclique Octobri Mense (22 septembre 1891)
- Encyclique Magnae Dei Matris (8 septembre 1892)
- Encyclique Laetitiae Sanctae (8 septembre 1893)
- Encyclique Jucunda Semper Expectatione (8 septembre 1894)
- Encyclique Adiutricem populi christiani (5 septembre 1895)
- Encyclique Fidentem Piumque Animum (20 septembre 1896)
- Encyclique Augustissimae Virginis Mariae (12 septembre 1897)
- Encyclique Diuturni Temporis (5 septembre 1898)
- Lettre sur les Indulgences du Rosaire (30 aout 1899)
- Lettre Apostolique Parta Humano Generi (8 septembre 1901) relative à la consécration de l’église du Rosaire, à Lourdes
Réponse à la charité libérale
Dimanche nous étions dans la joie sainte de la solennité du Christ-Roi, mais aussi au XXIIe dimanche après la Pentecôte.
La fête du Christ Roi est une fête chrétienne importante, instituée par le pape Pie XI, en 1925, par l’encyclique Quas Primas, afin de mettre en lumière l’idée que les nations devraient obéir aux lois du Christ.
On lira aussi avec profit le texte de Dom Jean de Monléon sur le Christ-Roi.
Jean de Monléon est né à Marseille, le 5 mai 1890. Il sera l’aîné d’une famille de onze enfants, parmi lesquels se remarquera le futur philosophe thomiste, Jacques de Monléon. Après avoir acquis une licence de Lettres, il s’engage dans la Cavalerie et demeure dix années sous les drapeaux. En 1917, à Verdun en plein combat, alors que son escadron semble sur le point d’être totalement décimé, il fait vœu de se consacrer à Dieu, s’il s’en sort vivant. À sa libération, prenant au sérieux sa promesse, le jeune officier fait un essai de vie religieuse chez les Bénédictins. Il persévère dans son propos et, le 9 février 1920, il reçoit l’habit monastique au Prieuré d’Auteuil, future Abbaye Sainte-Marie de Paris, rue de la Source à Paris. Il y restera jusqu’à sa mort. Bien souvent dans sa vie, le sourire aux lèvres, il aimera raconter l’origine surprenante de sa vocation religieuse…
« Le Christ-Roi » est un petit ouvrage vite lu, mais fort dense, qui dit peu et contient beaucoup.
disait de lui Jean VAQUIÉ, dans Lecture et Tradition, n° 90, juillet-août 1981 à relire ici :
Voici maintenant les commentaires de l’Épitre par Dom Guéranger pour ce vingt-et-unième dimanche après la Pentecôte.
Vraiment d’actualité !
Réponse à la charité libérale
Dom Guéranger
Année Liturgique
XXIIè dimanche après la Pentecôte
ÉPÎTRE
Lecture de l’Épître du bienheureux Paul, Apôtre, aux Philippiens. Chap. I.
Mes Frères, nous avons cette confiance dans le Seigneur Jésus que celui qui a commencé le bien en vous le perfectionnera jusqu’au jour du Christ Jésus. Il est juste en effet que j’aie ce sentiment de vous tous, parce que je vous ai dans mon cœur comme ayant tous part à ma joie, et dans ma captivité, et dans la défense et l’affermissement de l’Évangile. Car Dieu m’est témoin combien je vous aime tous dans les entrailles de Jésus-Christ. Et ma prière est que votre charité croisse de plus en plus dans la science et en toute intelligence, afin que vous discerniez ce qui est le meilleur, que vous soyez purs et marchiez sans tomber jusqu’au jour du Christ, étant remplis de fruits de justice par Jésus-Christ pour la gloire et la louange de Dieu.
Saint Paul, au nom de l’Église, attire de nouveau notre attention sur l’approche de la fin. Mais ce dernier des jours, qu’il nommait Dimanche le jour mauvais, est appelé aujourd’hui par deux fois, dans le court passage de l’Épître aux Philippiens qu’on vient d’entendre, le jour du Christ Jésus. La lettre aux Philippiens est toute à la confiance, l’allégresse y déborde ; et cependant elle nous montre la persécution sévissant sur l’Église, et l’ennemi mettant à profit la tempête pour exciter les passions mauvaises au sein même du troupeau du Christ. L’Apôtre est enchaîné ; la jalousie et la trahison des faux frères ajoutent à ses maux (Philip, I, 15, 17).
Mais la joie domine sur la souffrance en son cœur, parce qu’il est arrivé à cette plénitude de l’amour où la douleur alimente mieux que toutes délices la divine charité. Pour lui, Jésus-Christ est sa vie, et la mort est un gain (Philip. I, 21) : entre la mort qui répondrait au plus intime désir de son cœur en le rendant au Christ (Ibid. 23), et la vie qui multiplie ses mérites et le fruit de ses œuvres (Ibid. 22), il ne sait que choisir. Que peuvent, en effet, sur lui les considérations personnelles ? Sa joie présente, sa joie future, est que le Christ soit connu et glorifié, peu lui importe en quelle manière (Ibid. 18). Son attente ne sera point confondue, puisque la vie et la mort n’aboutiront qu’à glorifier le Christ en sa chair (Ibid. 20).
De là, dans l’âme de Paul, cette indifférence sublime qui est le sommet de la vie chrétienne, et n’a rien de commun, on le voit, avec l’engourdissement fatal où les faux mystiques prétendirent, au XVIIè siècle, enfermer l’amour. Quelle tendresse prodigue à ses frères le converti de Damas, à cette hauteur où il est parvenu dans le chemin de la perfection ! Dieu m’est témoin, dit-il, combien je vous aime et désire tous dans les entrailles de Jésus-Christ ! L’aspiration qui le remplit et l’absorbe (Ibid. 24-27), est que le Dieu qui a commencé en eux l’œuvre bonne par excellence, cette œuvre de la perfection du chrétien arrivée à sa consommation dans l’Apôtre, la poursuive et l’achève en tous pour le jour où le Christ apparaîtra dans sa gloire (Col. III, 4). Il prie pour que la charité, cette robe nuptiale des bénis du Père qu’il a fiancés à l’unique Époux (Rom. VIII, 28 : II Cor. XI, 2) les entoure d’un éclat non pareil au grand jour des noces éternelles (Durand. Rat. VI, 139).
Or le moyen que la charité se développe en eux sûrement, c’est qu’elle y grandisse dans l’intelligence et la science du salut, c’est-à-dire dans la foi. C’est la foi, en effet, qui forme la base de toute justice surnaturelle. Une foi diminuée (1) ne peut, dès lors, porter qu’une charité restreinte. Combien donc ils se trompent, ces hommes pour qui le souci de la vérité révélée ne va pas de pair avec celui de l’amour ! Leur christianisme se résume à ne croire que le moins possible, à prêcher l’inopportunité de nouvelles définitions, à rétrécir savamment et sans fin l’horizon surnaturel par égard pour l’erreur. La charité, disent-ils, est la reine des vertus ; elle leur inspire de ménager même le mensonge ; reconnaître à l’erreur les mêmes droits qu’à la vérité, est pour eux le dernier mot de la civilisation chrétienne établie sur l’amour. Et ils perdent de vue que le premier objet de la charité étant Dieu, qui est la vérité substantielle, n’a pas de pire ennemi que le mensonge ; et ils oublient qu’on ne fait point acte d’amour, en plaçant sur le même pied l’objet aimé et son ennemi mortel.
Ce n’est point ainsi que l’entendaient les Apôtres : pour faire germer la charité dans le monde, ils y semaient la vérité. Tout rayon nouveau dans l’âme de leurs disciples profitait à l’amour ; et ces disciples, devenus lumière eux-mêmes au saint baptême (Éph. V, 8), n’avaient rien tant à cœur que de ne pactiser point avec les ténèbres. Renier la vérité était, dans ces temps, le plus grand des crimes ; s’exposer par mégarde à diminuer quoi que ce fût de ses droits, était la souveraine imprudence (Ibid. 15, 17).
Le christianisme avait trouvé l’erreur maîtresse du monde ; devant la nuit qui retenait la race humaine immobilisée dans la mort (Matth. IV, 16), il ne connut point d’autre procédé de salut que de faire briller la lumière ; il n’eut point d’autre politique que de proclamer la puissance de la seule vérité pour sauver l’homme, et d’affirmer ses droits exclusifs à régner sur le monde. Ce fut le triomphe de l’Évangile, après trois siècles de lutte acharnée et violente du côté des ténèbres, qui se prétendaient souveraines et voulaient rester telles, de lutte sereine et radieuse du côté des chrétiens, dont le sang versé ne faisait qu’augmenter l’allégresse en affermissant sur la terre le règne simultané de l’amour et de la vérité.
Aujourd’hui que par la connivence des baptisés l’erreur reprend ses prétendus droits, la charité d’un grand nombre a diminué du même coup (Ibid. XXIV, 12) ; la nuit s’étend de nouveau sur un monde agonisant et glacé. La ligne de conduite des fils de lumière ( Éph. V, 8 ) reste la même qu’aux premiers jours. Sans terreur et sans trouble, fiers de souffrir pour Jésus-Christ, comme leurs devanciers et comme les Apôtres (Philip. I, 28-30) ils gardent chèrement la parole de vie (Ibid. II, 16) ; car ils savent que, tant qu’il restera pour le monde une lueur d’espérance, elle sera dans la vérité (Jean. VIII, 32). Ne se préoccupant que de marcher d’une manière digne de l’Evangile (Philip. 1, 27), ils poursuivent, dans la simplicité des enfants de Dieu, leur carrière au milieu d’une génération mauvaise et perverse, comme font les astres au firmament dans la nuit (Ibid. II, 15).
« Les astres brillent dans la nuit, dit saint Jean Chrysostome, ils éclatent dans les ténèbres ; bien loin de perdre à l’obscurité qui les entoure, ils en apparaissent plus brillants : ainsi en sera-t-il de toi-même, si tu demeures juste au milieu des pervers ; ta lumière en ressortira davantage » (Chrys. in Phil. Hom. VIII, 4).
« Comme les étoiles, dit de même saint Augustin, poursuivent leur course dans les sentiers tracés par Dieu, sans se lasser de projeter leur lumière au sein des ténèbres, sans se troubler des maux qui arrivent sur la terre : ainsi doivent faire les saints, dont la conversation est vraiment au ciel (Philip, III, 20), ne se préoccupant pas plus que les astres eux-mêmes de ce qui se dit ou se fait contre eux » (Enarr. in Ps. XCIII, 5-6).
[1] Voici la description de la charité libérale. Le vrai combat est celui de la Foi, la lutte entre l’erreur et la vérité et non la lutte pour une pseudo charité ! La charité libérale déforme les consciences et fait perdre la connaissance de la Vérité, et donc de la Foi, et donc du salut éternel ! Craignons les hérauts de la charité qui oublient de lutter contre l’erreur, ayant peur de la lutte qui, disent-ils, manque à la charité. Dom Guéranger dénonce leur « christianisme ». Ils ne sont pas « nos frères dans la Foi » (LHR).
La Victoire de la Foi !
La Victoire de la Foi !
C’est au Jour Mauvais que nous devons nous revêtir de l’armure de Dieu pour le Combat de la Foi.
Dans son encyclique, Léon XIII nous donne toutes les recettes pour distinguer ceux qui sont en dehors de l’Église et ceux qui ne le sont pas….
Chers amis lecteurs,
Le 19 octobre 2015, Louis-Hubert REMY (lien permanent) nous incitait, dans un message posté sur notre site favori (CatholicaPedia pour nous, “DiabolicaPedia” pour d’autres… !) à Chercher l’Erreur…celle du traditionalisme bon teint et majoritaire, l’œil véritablement fixé sur une chimère, celle d’une secte conciliaire hérétique et apostate qui serait néanmoins bien catholique (et conservatrice !), quoique (parfois !) révolutionnaire, et destinée, en vertu des décrets traditionalistes, à se convertir par la grâce des mêmes et, subséquemment, par celle de Dieu ! (qui n’aime tant que les croyants qui bafouent le principe de non-contradiction !)
Fort de tous ces éléments, nous nous sommes mis à (re)lire de près cette fameuse encyclique Satis Cognitum – (S.C.) de S.S. Léon XIII, étrangement occultée, “oubliée”, par les dits traditionalistes, et avons eu pour finalité de démasquer ce qui pouvait bien avoir déplu si fort à nos frères dans la foi traditionnelle pour qu’ils adoptent de concert et quasi à l’unisson cette conspiration du silence. Cette analyse de texte ne pouvait se contenter d’être par trop formelle, répétitive ou scolaire, au risque de lasser nos lecteurs. Aussi avons-nous pris le parti non seulement de mettre en relief tous les traits saillants de ce monstrueux déni traditionaliste, mais aussi de tenter de les relier par une sorte de fil logique, comme un grand ouvrage de dame dont le fil de trame servirait à maintenir la cohésion apparente de tout le reste…
Et ce que nous avons découvert nous semble assez explicite pour le temps présent… L’on ne dira jamais assez que, sur certains points, le pontificat de Léon XIII fut véritablement prophétique !
(on s’attachera tout particulièrement à méditer sur les passages en gras, en italique ou en couleurs)
Ce bien modeste travail ne servirait de rien s’il n’avait pour principale vertu et objectif de donner à la mémoire de nos lecteurs une vision synthétique et globale des traits saillants de cette encyclique mais aussi d’essayer de leur montrer le fil de trame « subliminal » qui constitue le véritable drame du traditionalisme aux XXème et XXIème siècles.
Préliminaires
Le thème central de “Satis cognitum” est l’« Unité de l’Église » (de unitate ecclesiae).
Léon XIII nous rappelle tout d’abord que l’Église est à la fois spirituelle et extérieure donc nécessairement visible. Composée de membres de chair et de sang, cette Église, dont les apôtres ont accompli la mission d’enseigner, accomplit sa propre mission par des paroles et des actes sensibles. C’est en effet par ses actes que l’Église est animée par un principe de vie surnaturelle. « Car on croit de cœur pour la justice, mais on confesse de bouche pour le salut. » (Rom.,10)
Ainsi pour qu’il y ait unité il faut nécessairement que « les parties visibles tirent leur force et leur vie des dons surnaturels et autres éléments invisibles » (Léon XIII).
On ne peut imaginer que l’Église chancelle, nous dit encore Léon XIII, puisque c’est le Christ qui est sa tête et qu’on n’imagine pas que le Christ puisse en effet chanceler !
Le Pontife s’interroge alors gravement sur l’Église : quelle unité a voulu lui donner son fondateur, c’est à dire Notre-Seigneur ?
L’édifice mystique que l’on nomme “Église” ne peut être qu’une seule et même Église puisque Notre-Seigneur la fait Sienne lorsqu’il dit « Je bâtirai Mon Église ». Cela exclut radicalement toute notion de sectes, de communautés disparates et distinctes, car ce serait porter atteinte au cœur même de cette unité que le Christ a voulu comme un « sommet de la perfection ».
« La mission de l’Église est donc de répandre au loin parmi les hommes et d’étendre à tous les âges le Salut opéré par Jésus-Christ. » (S.C.)
Ainsi cette mission a deux caractéristiques incontournables : la durabilité et la perpétuité.
Afin d’assurer cette durabilité et cette perpétuité, la divine Providence a fait descendre sur ses disciples « l’Esprit de Vérité » pour assurer au genre humain la sainteté sur terre, et le bonheur éternel au Ciel.