Archive for juillet, 2015
LA TOUTE-PUISSANCE SUPPLIANTE
Après Le “secret” donné par la « Belle Dame » à Mélanie Calvat terminons maintenant avec Maurice CANIONI dans son dernier livre :
Dieu Sera Servi et Glorifié
Par Maurice CANIONI
(Extraits)
La Toute-Puissance Suppliante
Abbé Antoine BOUZOUD (1)
On croit avoir atteint le maximum de la louange, après avoir placé Marie sur son piédestal le plus élevé quand on l’a appelée Omnipotentia supplex (saint Bernard), la Toute-Puissance suppliante, celle qui obtient tout par ses prières. Ce titre est exact, mais inférieur et, pris tout seul, de nature à rabaisser la Sainte Vierge. De bonne foi, vous représentez-vous Marie, suppliante, à genoux, les bras levés, priant et conjurant sans cesse ? Non, sainte Mère de mon Dieu, je ne puis vous voir dans cette attitude. Ce n’est pas celle d’une mère devant son fils, d’une femme devant son époux, d’une fille comme vous devant son père.
J’ai beau fouiller l’Évangile, je ne trouve jamais Marie dans cette posture. Aux noces de Cana, je la vois bien demander quelque chose de très extraordinaire, le changement de l’eau en vin, mais je ne la vois pas prier. Elle se contente d’informer son Fils par un mot : « Ils n’ont plus de vin » Jésus répond que l’affaire n’a pas d’importance, qu’il ne peut faire des prodiges pour si peu, que l’heure de ses miracles n’a pas sonné. C’était bien le cas pour Marie de prier, d’insister, d’user de ces prières tendres et suppliantes qui sont le secret des mères.
Le fait-elle ? Pas du tout. Elle n’ajoute pas un mot. Elle a informé, cela suffit. Elle n’a pas prononcé un mot qui soit une prière, une supplication, elle s’est bornée à une simple information, et pourtant elle obtient un miracle éclatant que rien ne rendait nécessaire ; bien plus, elle semble avoir obligé son Fils à avancer l’heure de ses prodiges.
Ainsi se passèrent les choses sur la terre. Se passeraient-elles donc moins bien au ciel ? Et voudrait-on nous faire accroire que la Sainte Vierge, là-haut, est moins écoutée, moins honorée, moins puissante qu’ici-bas ? Le ciel est, pour ceux qui y arrivent, un perfectionnement, un progrès, une ascension. En s’installant au ciel, Marie a donc gagné en puissance et en grandeur. Elle ne prie pas, au sens précis du mot, elle ne supplie pas ; elle expose, elle informe, elle montre, elle demande, et aussitôt elle reçoit.
On ne manquera pas de nous opposer le mot qui, dans les Litanies de la Sainte Vierge, termine chaque invocation : « Priez pour nous ! » Oui, cette formule y est. Elle y est, parce qu’elle doit y être. Elle est juste, car elle indique que Marie intercède, qu’elle ne puise pas dans son propre fond, mais dans le trésor infini de Dieu à qui elle demande pour répandre sur nous. Mais, de quel droit attache-t-on à ce mot prier (qui a tant de sens !) le sens de la supplication envers le Créateur ? Marie demande, oui, mais elle obtient toujours. Saint Pierre Damien l’a dit : « Marie demande moins qu’elle ne commande ; elle est maîtresse, et non pas servante. » Et aussi, saint Antonin : « Une demande de Marie a la vertu d’un ordre ; il est impossible qu’elle ne soit pas exaucée. » Et encore saint Bonaventure : « Marie donne à qui elle veut, comme elle veut, dans la mesure où elle veut. »
Comme tout cela grandit Marie à nos yeux ! À mesure que nous l’approchons, que nous l’étudions, elle s’élève. Et comme j’avais raison de dire que l’idée qu’on se fait d’elle habituellement, est inférieure à la réalité ! Déjà elle n’est plus une sainte dominant tous les autres de sa grandeur ; déjà elle n’est plus une suppliante toute puissante. Qu’est-elle donc ?
Ce qu’elle est, l’Église le proclame et nous le disons nous-même trois fois le jour dans le temps pascal : « Regina caeli, laetare ! Reine du ciel, réjouis-toi ! » Le prêtre le redit à sa prière du soir : « Salve, Regina ! Reine, salut ! »
Marie est Reine, non par analogie, mais vraiment, par droit et par pouvoir. Par conséquent, elle dispose, elle gouverne, elle commande, elle règne. Il est des pays où le Souverain règne et ne gouverne pas. Au ciel, c’est Jésus qui règne, gouverne ; et Marie, qui y règne, y gouverne.
Elle est Reine, comme son Fils est Roi. Comme lui, elle a un trône ; comme lui, un sceptre ; comme lui, une couronne. Elle fait partie du conseil divin : elle a voix dans ce conseil, elle délibère avec les trois personnes divines. Et je ne saurais dire laquelle des trois met le plus d’empressement à lui complaire. Il n’est pas une décision à laquelle Marie ne prenne part, et comme elle est toute bonté et patience, je comprends que les coupables cherchent un refuge dans ses bras.
Reine, elle a le même empire que son Fils Roi, empire gouverné d’un commun accord : le ciel, la terre, le purgatoire, les enfers. Les anges, les saints, les hommes répandus sur la surface du globe, les damnés et les démons eux-mêmes s’inclinent et disent : « Salve Regina ! Notre Reine, salut ! »
Reine, salut ! À nous surtout, habitants de la terre, de le dire. Car la Vierge exerce envers nous un ministère royal qui se résume dans une proposition consacrée : Marie est la dispensatrice de la grâce. (2)
Source du livre : https://books.google.fr/books?id=R8MnCQAAQBAJ&dq=%C3%89dition++++AEMC&hl=fr&source=gbs_navlinks_s
FIN !
[1] Entretiens sur la Sainte Vierge, Delacroix.
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[2] Par son intercession, dit saint Thomas, Marie obtient infailliblement de son Fils tout ce qu’elle lui demande de façon, non conditionnelle, mais absolue en conformité avec les intentions divines, qu’elle n’ignore pas (111 p., q. 21, a. 4). Sans doute peut-on dire que Marie a supplié, et avec larmes, pour chacun de nous, durant sa vie terrestre et particulièrement au Calvaire. Mais au ciel, il ne s’agit plus de supplication mais de distribution des fruits de la rédemption. « Elle est, dit saint Pie X, la dispensatrice de toutes les grâces qui nous ont été acquises par le Sang de Jésus » (Ad diem ilium, 02.02.1904), et qu’elle-même nous a mérité de convenance ou, comme disent les théologiens, de condigno, ayant été associée intimement à l’œuvre de la rédemption. De plus, Marie n’est pas seulement Mère et Médiatrice, elle est aussi Reine de tous les hommes, des anges et de tout l’univers.
SYMBOLISME DE L’APPARITION DE LA SALETTE
Après Le “secret” donné par la « Belle Dame » à Mélanie Calvat poursuivons toujours avec Maurice CANIONI dans son dernier livre :
Dieu Sera Servi et Glorifié
Par Maurice CANIONI
(Extraits)
Symbolisme de l’Apparition de La Salette
Léon Bloy (1)
Les trois groupes en bronze qui représentent les trois poses de la Sainte Vierge et les deux bergers sur les lieux de l’Apparition doivent produire sur les âmes naturellement tournées à la contemplation un bien étrange saisissement.
La Vierge d’abord assise et pleurant dans le creux du ravin, puis debout et parlant aux enfants, finit par s’élever dans le Ciel à quelques pas plus loin, à l’entrée du plateau, le visage tourné vers l’Italie, dans son attitude inexprimable de Toute-Puissance suppliante. (2)
L’itinéraire mystérieux de l’Apparition du second au troisième groupe est déterminé par une série de quatorze croix et donne exactement la forme d’un énorme serpent dont la queue plongerait dans le ravin et dont la tête posée sur le rebord du plateau serait écrasée par le groupe triomphant de l’Assomption. Cela est le premier trait et le plus saisissant de ce symbolisme profond de La Salette, symbolisme aussi vaste que le symbolisme de la Passion elle-même dont la Mère douloureuse voulut rallumer le souvenir en ressuscitant notre ferveur.
Mais cette Mère de Dieu dont l’Église chante qu’elle avait été conçue avant les montagnes et les abîmes et avant l’éruption des fontaines (3), cette Cité mystique pleine de peuple, assise dans la solitude et pleurant sans consolation, cette gémissante colombe cachée dans le creux de la pierre (4) et qui ne va dévoiler sa Face aux yeux de ces deux innocents que pour la montrer toute ruisselante de pleurs, voilà ce que toute l’inspiration humaine de la statuaire n’aurait assurément jamais inventé ni découvert. La Reine des Cieux pleurant comme une abandonnée dans ce repli du rocher et ne pouvant presque plus se soutenir à force de douleur après avoir été si forte sur l’autre Montagne ! Quelle surnaturelle conception du rôle de Marie C’est à se traîner devant cette image et c’est là, certes, ce que la France aurait dû faire !
Marie au Calvaire se tient debout pendant l’Agonie de Dieu. À la Salette, elle s’assied comme Agar dans la solitude pour ne pas voir mourir ce second enfant (5) qu’elle appelle son peuple et qu’elle avait enfanté dans l’immolation du premier (6).
Quelle prodigieuse différence ! Au Calvaire, la Splendeur de Marie éclate comme une aurore dans la pourpre du Sang de Son Fils. On dirait qu’elle est là pour représenter la Gloire de Dieu quand Dieu lui-même agonise. Et cela même est tout à fait certain si l’on considère que la Gloire Essentielle est cette profondeur des profondeurs divines, où l’homme coupable peut encore trouver un refuge quand la main du Juge terrible est déjà sur sa tête et que toutes les rigueurs de la Justice vont l’accabler. À La Salette, Marie est seule, sans enfantement nouveau, sans autre splendeur que l’éclat miraculeux de Ses Larmes et, comme Rachel, ne voulant ni ne pouvant être consolée parce que ses Enfants sont menacés de n’être plus.
Dans ce siècle si lâchement sensuel, il y a une chose qui ressemble presque à une violente passion. C’est la haine de la Douleur, haine si profonde qu’elle arrive à réaliser une sorte d’identité à l’être même de l’homme.
Cette vieille terre qui se couvrait autrefois de croix partout où passaient des hommes et qui germinait, comme dit Isaïe, le signe de notre Rédemption, on la déchire et on la dévaste pour la contraindre à donner le bonheur à la race humaine, à cette ingrate progéniture de la douleur qui ne veut plus souffrir. On veut que la terre, cette créature maudite de Dieu à la chute d’Adam, redevienne un Paradis de volupté désormais arrosé, non plus des quatre fleuves de l’Éden, mais des deux torrents de la concupiscence moderne : le Pactole et le … Rubicon (7).
Pour concourir à cette désirée irrigation, toutes les forces vives, toutes les facultés supérieures de l’homme sont brutalement frappées de réquisition et forcées de s’immoler elles-mêmes sur les autels brûlants du Moloch nouveau dont l’effroyable masque antique s’est légèrement adouci et qui s’appelle maintenant le Progrès indéfini.
Or voici une chose effrayante. Les Chrétiens, ces porphyrogénètes (8), nés dans la pourpre du sang de leur Dieu et qui devraient se considérer comme des fruits de cet arbre des ineffables tortures où le nouvel Adam fut attaché, les Chrétiens, ou du moins la plupart, pensent que la douleur est un simple accident de la vie terrestre, quelquefois utile pour frapper l’imagination des incrédules ou des malfaiteurs, mais tout à fait insupportable et inopportune quand elle vient à tomber sur les bonnes brebis du troupeau. Le mot de saint Paul sur ceux qui n’ont pas souffert n’embarrasse pas ces Chrétiens, pas plus que les textes sapientiaux sur la probation des serviteurs de Dieu. Il leur suffit de croire du haut de leur froideur équilibrée. Ces Chrétiens décident que la souffrance n’est pas nécessaire. La souffrance totale, absolue, inimaginable qui a été nécessaire pour la Rédemption de la totalité du Corps de Jésus-Christ n’est pas nécessaire, à ce qu’il paraît, quelque mitigée qu’on la suppose, pour le salut de chacun de ses membres. Ce que le même saint Paul appelle nettement La Société de la Passion de Jésus et la Configuration à sa mort est assez généralement interprété dans le sens aimable d’une vive sympathie pour des souffrances assurément très attendrissantes et très généreuses, mais qui, après tout, n’étaient pas absolument indispensables, puisque l’Église nous assure qu’une seule goutte du Sang de ce Pélican aurait suffi pour sauver le monde (Hymne Adorote).
L’Église Infaillible dit cela. Mais comment faire comprendre quoi que ce soit à des créatures qui croient pouvoir mesurer une goutte de Sang de Jésus-Christ ?
« Sachez, dit la Bienheureuse Angèle de Foligno, que le livre de Vie n’est autre que Jésus-Christ, Fils de Dieu, et Sagesse du Père, qui a paru pour nous instruire par sa Vie, sa Mort et sa Parole. Sa Vie, que fut-elle ? Elle est le type offert à qui veut le salut ; or, sa vie fut une amère pénitence. La pénitence fut sa société depuis l’heure où dans le Sein de la Vierge très Pure, l’Aine créée de Jésus entra en son corps, jusqu’à l’heure dernière où cette âme sortit de ce corps par la mort la plus cruelle. La Pénitence et Jésus ne se quittèrent pas.
« Or, voici la société que le Dieu très haut, dans sa Sagesse, donna en ce monde à son Fils bien-aimé : d’abord la pauvreté parfaite, continuelle, absolue ; ensuite, l’opprobre parfait, continuel, absolu ; enfin, la douleur parfaite, continuelle, absolue.
« Telle fut la société que le Christ choisit sur la terre, pour nous montrer ce qu’il faut aimer, choisir et porter jusqu’à la mort. En tant qu’homme, c’est par cette route qu’il est monté au Ciel ; telle est la route de l’âme vers Dieu ; et il n’y a pas d’autre voie droite. Il est convenable et bon que la route choisie par la tête soit la route choisie par les membres et que la société élue par la tête soit élue par les membres (Pudeat sub spinato capite membrum fieri delicatum, Saint Bernard). (9) »
Assurément, s’il existe quelque chose d’universellement inflexible, c’est cette loi de la souffrance que tout homme porte en soi, juxtaposée à la conscience même de son être, qui préside au développement de sa libre personnalité et qui gouverne si despotiquement son cœur et sa raison, que le monde antique épouvanté, la prenant pour un aveugle Dieu de ses dieux, l’avait adoré sous le nom terrible de Destin.
La simple vérité catholique est qu’il faut absolument souffrir pour être sauvé et ce dernier mot implique une nécessité telle que toute la logique humaine mise au service de la métaphysique la plus transcendante ne saurait en fournir l’idée. L’honneur ayant compromis sa destinée éternelle par ce qu’on appelle le Péché, Dieu veut qu’il entre dans l’Ordre de la rédemption. Dieu le veut infiniment. Alors s’engage une lutte terrible entre le cœur de l’homme qui veut fuir par sa liberté et le Cœur de Dieu qui veut se rendre maitre du cœur de l’homme par sa puissance. On croit assez facilement que Dieu n’a pas besoin de toute sa force pour dompter les hommes. Cette croyance atteste une ignorance singulière et profonde de ce qu’est l’homme et de ce qu’est Dieu par rapport à lui. La Liberté, ce don prodigieux, incompréhensible, inqualifiable, par lequel il nous est donné de vaincre le Père, le Fils et le Saint-Esprit, de tuer le Verbe incarné, de poignarder sept fois l’Immaculée Conception, d’agiter d’un seul mot [Jésus ] tous les esprits créés dans les Cieux et dans les enfers, de retenir la Volonté, la Justice, la Miséricorde, la Pitié de Dieu sur ses Lèvres et de les empêcher d’en descendre sur sa création ; cette ineffable Liberté n’est rien que ceci : le Respect que Dieu a pour nous. Qu’on essaie un peu de se représenter cela : le Respect de Dieu ! Et ce Respect est à un tel point que jamais, depuis la loi de grâce, Il n’a parlé aux hommes avec une autorité absolue, mais au contraire avec la timidité, la douceur et je dirai même, l’obséquiosité d’un solliciteur indigent qu’aucun dégoût ne serait capable de rebuter. Par un décret très mystérieux et très inconcevable de sa volonté éternelle, Dieu semble s’être condamné jusqu’à la fin des temps à n’exercer sur l’homme aucun droit immédiat de maitre à serviteur, ni de roi à sujet. S’il veut nous avoir, il faut qu’il nous séduise, car si sa Majesté ne nous plaît pas, nous pouvons le rejeter de notre présence, la faire souffleter, fouetter et crucifier aux applaudissements de la plus vile canaille. Il ne se défendra pas par sa puissance mais seulement par sa patience et par sa beauté et c’est ici le combat terrible dont je parlais tout à l’heure.
Entre l’homme revêtu involontairement de sa liberté et Dieu volontairement dépouillé de sa puissance, l’antagonisme est normal, l’attaque et la résistance s’équilibrent raisonnablement et ce perpétuel combat de la nature humaine contre Dieu est la fontaine jaillissante de l’inépuisable Douleur. « La Douleur ! Voilà donc le grand mot ! Voilà la solution de toute vie humaine sur la terre ! Le tremplin de toutes les supériorités, le crible de tous les mérites, le critérium infaillible de toutes les beautés morales ! On ne veut absolument pas comprendre que la douleur est nécessaire. Ceux qui disent que la douleur est utile n’y comprennent rien. L’utilité suppose toujours quelque chose d’adjectif et de contingent et la douleur est nécessaire. Elle est l’axe vertébral, l’essence même de la vie morale. L’amour se reconnait à ce signe et quand ce signe lui manque, l’amour n’est qu’une prostitution de la force ou de la beauté. Je dis que quelqu’un m’aime lorsque ce quelqu’un accepte de souffrir par moi et pour moi. Autrement ce quelqu’un qui prétend m’aimer n’est qu’un usurier sentimental qui veut installer son vil négoce dans mon cœur. Une âme fière et généreuse recherche la douleur avec emportement, avec délire. (10) Lorsqu’une épine le blesse, elle appuie sur cette épine pour ne rien perdre de la volupté d’amour qu’elle peut lui donner en la déchirant plus profondément. Notre Sauveur Jésus, Lui, a tellement souffert pour nous qu’il a fallu très certainement qu’il se fit un accommodement entre son Père et Lui, pour qu’il nous fût permis, dans la suite, de parler seulement de sa Passion et pour que la simple mention de ce fait ne fût pas un blasphème d’une énormité à faire tomber le monde en poussière.
Eh bien ! Nous sommes quoi ! Seigneur Dieu ! Les MEMBRES de Jésus-Christ Les membres mêmes ! Notre misère inénarrable est de prendre sans cesse pour des figures ou des symboles inanimés les énonciations les plus claires et les plus vivantes de l’Écriture. Nous croyons mais non pas substantiellement. Ah ! Les paroles de l’Esprit-Saint devraient entrer et se couler dans nos âmes comme du plomb fondu dans la gueule d’un parricide ou d’un blasphémateur ! Nous ne comprenons pas que nous sommes les Membres de l’Homme de Douleur, de l’Homme qui n’est Joie, Amour, Vérité, Beauté, Lumière et Vie suprêmes que parce qu’il est l’Amant éternellement éperdu de la suprême Douleur, le Pèlerin du dernier supplice, accouru pour l’endurer à travers l’infini, du fond de l’éternité et sur la tête de qui se sont amoncelés en une unité effroyablement tragique de temps, de lieu et de personne, tous les éléments de torture amassés dans chacun des actes humains accomplis dans la durée de chaque seconde, sur toute la surface de la terre, pendant soixante siècles !!!
Les Saints ont vu que la seule révélation d’une seule minute de la souffrance de l’enfer serait capable de foudroyer le genre humain, de dissoudre le diamant et d’éteindre le soleil. Or, voici ce que déduit la raison toute seule, la plus débile raison qui puisse palpiter sous la lumière divine :
Toutes les souffrances accumulées de l’enfer pendant toute l’éternité sont en présence de la douleur d’une seule seconde de la Passion comme si elles n’étaient pas, parce que Jésus souffre dans l’Amour et que les damnés souffrent dans la Haine ; parce que la douleur des damnés est finie et que la douleur de Jésus est infinie ; parce qu’enfin, s’il était possible de croire que quelque excès a manqué à la douleur du Fils de Dieu, il serait également possible de croire que quelque excès a manqué à son Amour, ce qui est évidemment absurde et blasphématoire puisqu’Il est l’Amour lui-même.
Nous pouvons partir de là pour mesurer toutes choses. En nous déclarant Membres de Jésus-Christ, l’Esprit-Saint nous a revêtus de la dignité de rédempteurs et lorsque nous refusons de souffrir, nous sommes exactement des simoniaques et des prévaricateurs. Nous sommes faits pour cela et pour cela seul. (11) Lorsque nous versons notre sang, c’est sur le calvaire qu’il coule et de là sur toute la terre. Malheur à nous par conséquent, si c’est un sang empoisonné ! Lorsque nous versons nos larmes qui sont « le sang de nos âmes », c’est sur le Cœur de la Vierge qu’elle tombent et de là sur tous les cœurs vivants. Notre qualité de Membres de Jésus-Christ et de fils de Marie, nous a faits si grands que nous pouvons noyer le monde dans nos larmes. Malheur donc et trois fois malheur sur nous si ce sont des larmes empoisonnées ! (12) Tout en nous est identique à Jésus-Christ à qui nous sommes naturellement et surnaturellement configurés. Lors donc que nous refusons une souffrance, nous adultérons autant qu’il est en nous, notre propre essence, nous faisons entrer dans la Chair même et jusque dans l’Aine de notre Chef, un élément profanateur qu’il lui faut ensuite expulser de Lui-même et de tous ses Membres par un redoublement de tortures. (13)
Tout cela est-il bien clair ? Je n’en sais rien, Le fond de ma pensée est que dans ce monde en chute, toute joie éclate dans l’ordre naturel et toute douleur dans l’ordre divin. En attendant les assises de Josaphat, en attendant que tout se consomme, l’exilé du Paradis ne peut prétendre qu’au seul bonheur de souffrir pour Dieu.
La généalogie des vertus chrétiennes a poussé ses premières tiges dans la Sueur de Gethsémani et dans le Sang du Calvaire. Saint Paul nous crie que nous ne devons connaître que Jésus Crucifié et nous ne voulons pas le croire. Nous oublions sans cesse que nous n’avons qu’un seul Type pour tout concevoir et pour tout expliquer dans la vie morale, et ce Type, c’est la Douleur même, l’essence divinement condensé dans toute douleur imaginable et inimaginable, contenue dans le vase humain le plus précieux que la Sagesse éternelle ait jamais pu concevoir et former. Le point de vue qui doit tout embrasser et tout résumer à la fin dans les trois ordres de nature, de grâce et de gloire, est d’une simplicité absolue et presque monotone à force de sublimité : la Pureté même, c’est l’Homme de Douleur ; la haut de cette montagne symbolisée, à ce qu’il semble, par la montagne de la Tentation, on découvre tous les empires, c’est-à-dire toutes les vertus morales, invisibles de tout autre point et l’Amour seul, le grand, le passionné, le ravissant Amour peut donner des forces pour y parvenir. La patience même, c’est l’Homme de Douleur ; la Beauté, la force infinies, c’est l’Homme de Douleur ; l’Humilité qui est le plus insondable des abîmes et la Douceur, plus vaste que le Pacifique, c’est encore Lui ; la Voie, la Vérité, la Vie, la Résurrection, c’est toujours Lui ; omnia in ipso constant.
Les saints ont recherché la Société de la Passion de Jésus. Ils ont cru la Parole du Maître quand Il dit que celui-là possède le plus grand amour qui donne sa vie pour ses amis. Dans tous les temps, les âmes ardentes et magnifiques ont cru que pour en faire assez, il fallait absolument en faire trop et que c’était ainsi que l’on ravissait le royaume des cieux. Mais le très profond enseignement des souffrances de Jésus-Christ marqué par le marteau et les tenailles de La Salette, c’est-à-dire par les instruments du Crucifiement et de la Descente de la Croix, ce rudiment authentique de la Folie Sainte n’avait pas encore été donné au monde aussi ostensiblement. Il fallait pour cela la Mère, la Mère aux Sept Glaives, Celle qui représente la Gloire de Dieu et en qui Dieu habite et on sait comment elle est venue. Seule, assise sur cette pierre mystérieusement préparée qui fait penser à l’autre Pierre sur qui repose l’Église, le sein chargé des instruments de torture de Son Enfant et pleurant comme on n’avait pas pleuré depuis deux mille ans : « Depuis que je souffre pour vous qui n’en faites pas cas », dit-elle.
Qu’on se représente cette Mère Douloureuse restant assise sur cette pierre, continuant de sangloter dans ce ravin et ne se levant jamais, jusqu’à la fin du monde ! On aura ainsi quelque idée de ce qui subsiste éternellement sous l’œil de Celui dont Elle est la Mère et pour lui nulle chose n’est passée ni future. Qu’on essaie ensuite de mesurer la puissance de cette perpétuelle clameur d’une telle Mère à un Tel Fils et en même temps l’indignation absolument ineffable d’un tel Fils contre les auteurs des larmes d’une telle Mère !
En attendant que tout se consomme, tout ce qu’on pourrait dire ou écrire sur ce sujet est exactement au-dessous de rien.
Source du livre : https://books.google.fr/books?id=R8MnCQAAQBAJ&dq=%C3%89dition++++AEMC&hl=fr&source=gbs_navlinks_s
À suivre…
[1] Écrivain véhément, douloureux, exaspéré par l’apathie de nombre de ses contemporains et la dérive de trop de clercs, Léon Bloy, fut souvent assez vivement critiqué pour sa plume acérée, quoique d’incontestable talent. Il défendit ardemment l’Apparition de La Salette (Celle qui pleure).
La profondeur de sa méditation sur le Symbolisme de l’Apparition de La Salette, est remarquable par son souffle mystique, édifiante et tout à fait orthodoxe, encore que l’on eût préféré pour titre Enseignement de l’Apparition au lieu de Symbolisme, lequel concerne l’aspect extérieur du Miracle plusieurs expressions claquent comme les coups de fouet d’un prophète. Certains passages nécessiteront un commentaire qui sera placé en note de bas de page.
Nous retranscrivons le chapitre II qui nous paraît propre à secouer quelque torpeur et à rappeler que la croix est la seule clé qui ouvre le Ciel, la croix par Amour ou, comme dit Mélanie » « Le cœur à la Croix et la Croix dans le cœur. »
NDLR du CatholicaPedia Blog : Ce livre et cet auteur (Léon Bloy) ne fait pas l’unanimité ! loin de là…
Un contemporain de Léon Bloy, Raymond Barbeau écrivait un livre intitulé « Un prophète luciférien, Léon Bloy » dont Henri Desroche fait cette rubrique dans : « Archives de sociologie des religions ». N. 5, pp. 171-172.
- Voir l’article en ligne
83 BARBEAU (Raymond).
Un prophète luciférien, Léon Bloy. Paris, Aubier, 1957, 287 p.
Sous le titre « Le secret de Léon Bloy, paraelétiste luciférien », R. B. avait présenté en Sorbonne une thèse dont on pouvait déjà lire à la Bibliothèque un exemplaire dactylographié. C’est une partie majeure de ce texte qui se trouve publiée ici sous un titre modifié… l’auteur renvoyant pour le reste à une publication ultérieure à laquelle s’ajouteraient deux études de luciférisme comparé (E. Levi et H.P. Blavatsky) (p. 14) et (p. 281), une étude documentaire critique sur la transformation posthume de L. Bloy par sa postérité littéraire.
Quant à cette documentation promise, on la souhaitera d’autant plus décisive que, indubitablement, l’œuvre de Léon Bloy a fait l’objet d’une sublimation subtile. Faut-il parler de « l’aveuglement général » de ceux qui consacrèrent de leur autorité — en les couvrant — les erreurs du message bloyen et dont R. B. offre un trop rapide et trop peu méthodique échantillonnage (pp. 13-14) ? L’auteur ne peut pas ne pas opter pour l’affirmative, car pour lui les choses sont finalement simples. Le fameux « secret » de Léon Bloy n’est autre que l’identification du Paraclet à Lucifer : Apôtre du Troisième Âge, Léon Bloy n’en a pas seulement escompté l’imminence, il en a pronostiqué sournoisement l’immanence, une immanence qui fait sortir de l’Antéchrist le Christ, du Maudit le Béni, du Damné l’Élu, du Diable le Bon Dieu. C’est cette révélation que Bloy aurait poursuivie à travers toutes les figures historiques qui jalonnent son œuvre : « Christophe Colomb, les Juifs, Naundorff, Napoléon, Jeanne d’Arc. La France avait partie liée avec le Proscrit, le Débauché, le Damné, l’Excommunié, la Perdu, le Luxurieux, l’Antéchrist, pseudonymes dont Bloy affublait son Saint Esprit » (p. 11).
On peut estimer ce coup de boutoir salutaire. Il n’est pas décisif et pour plusieurs raisons dont l’absence, fût-elle provisoire, d’une documentation critique n’est que la première. L’auteur tout en se déclarant disposé à rectifier ses « erreurs involontaires » ajoute : « nous tiendrons toutefois pour nulles les origines ou les menaces de damnation éternelle, comme celles que nous avons reçues ». La proclamation est significative du plan où ne devrait pas se placer le débat, mais où pourtant R. B. tend à la maintenir pour son compte à l’endroit de ses adversaires « bloyens, bloyistes, bloyaudiens ou bloyolâtres » (p. 19). Sa réduction de L. B. en personnage démoniaque est une contre-partie assez exacte de la sublimation du même L. B. en archange de l’orthodoxie. La première s’appuie sur des faits comme le millénarisme paraclétiste de Bloy et ses démarches à Paris ou à la Salette pendant les grandes années 1878-1882 ; R. B. a le mérite de les exhumer des circonlocutions allusives. Mais la seconde s’appuie également sur des faits comme les pratiques religieuses du dévôt et la fécondité assez claire de son œuvre de convertisseur.
Mais ces faits pris ensemble ne justifient une interprétation manichéenne ni dans un sens ni dans l’autre. Il y a en Léon Bloy assez de lumière et assez de ténèbres pour ne pas être annexé à l’un quelconque des deux Royaumes, quel que soit le point où se situe le clivage. Toutes les questions dès lors se nouent autour de son millénarisme intempestif et ambigu, questions d’autant plus importantes que le personnage demeure le centre d’une constellation (Tardif de Moidrey, Huysmans p. ex.) où s’origine un renouveau catholique du monde littéraire français. R. B. accuse les fils de ce Noé d’avoir jeté le voile sur l’ivresse prophétique de leur père. Il a, je crois, raison. Mais l’interprétation de cette même ivresse par un diabolus ex machina (Léon Bloy victime du séducteur, p. 281) n’est-elle pas encore un autre voile dont on a seulement changé la couleur ?
H. D.
[2] Lire Appendice 3 : La Toute-Puissance suppliante.
[3] Prou. VIII 24 et 25. Office de l’Immaculée Conception.
[4] Cant. II, 14.
[5] Gen. XXI, 16.
[6] Philip. III, 10.
[7] L’argent et le sexe, la fuite systématique des difficultés et la douceur de vivre, l’orgueil intellectuel et l’infidélité.
[8] Porphyrogénète « né dans la Porphyra » (chambre de la Pourpre), épithète des empereurs byzantins nés d’un père régnant au moment de leur naissance. Dans l’antiquité et jusqu’au début de l’ère chrétienne, la pourpre était une étoffe de grand prix. L’Église a fait de la pourpre le symbole du cardinalat.
[9] Le Livre des visions et instructions.
[10] Abbé J-B Aubry « Ne trouvez-vous pas, qu’il y a une sorte de volupté dans les plus délicats sacrifices, quand on sait leur valeur, la compensation que Dieu leur donne et les ravissantes espérances qu’il nous présente, au milieu et en raison même de nos larmes ? » (p. 357). Padre Pio « La douleur a été aimée avec volupté par les grandes âmes. C’est elle qui est l’auxiliaire de la création après la mésaventure de la chute ; c’est elle qui est le levier le plus puissant pour nous relever ; c’est elle qui est le second bras de l’Amour infini pour notre génération. » Sainte Thérèse d’Avila : « Ou souffrir ou mourir ! ». Saint L-M Grignion de Montfort : « Pas de croix, quelle croix ! » Francisco Marto : « Oui [je souffre beaucoup], mais ça ne fait rien. Je souffre pour consoler Notre-Seigneur. Je voudrais souffrir davantage, mais je ne peux pas. » [11 ans !]. Jacinta Marto : « J’aime tellement souffrir pour leur amour (de Jésus et Marie] et pour leur faire plaisir ! Ils aiment beaucoup ceux qui souffrent pour la conversion des pécheurs. […] Ô mon Jésus, je vous aime, et je veux souffrir beaucoup pour votre amour. [10 ans !] »
[11] Dans notre état de déchéance, il y a l’attrait du fruit défendu, l’aversion pour le devoir pénible et conséquemment, les déchirements de la lutte. Nous avons besoin d’être purifiés, détachés, enrichis, guéris de l’orgueil par les humiliations, de la sensualité par la souffrance et la privation. Si nous ne passons pas par ce creuset, point de ciel à espérer. Il est vrai que l’onction de la grâce adoucit la souffrance et la vertu affermit la volonté. Saint Augustin le déclare : « Là où règne l’amour, il n’y a pas de peine ; ou bien, si la peine existe, on l’aime. » (De Bono vid., c. XXI) Notre divin Modèle, Notre-Seigneur, s’est offert à son Père pour être la victime universelle ; sa vie entière fut croix et martyre. Le chrétien complète en sa chair ce qui manque à la passion du Christ.
[12] La solidarité dans le mal, dans l’erreur, dans le péché et dans la damnation repose, selon Louis Jugnet, sur une « symétrie supposée et parfaitement fausse entre l’ontologie de l’être et du néant, du bien et du mal [qui indique que] la métaphysique naturelle est indispensable à l’orthodoxie religieuse » (L’œuvre étrange de Léon Bloy, “Le Sel de la terre” n° 52). Cependant, Léon Bloy se souvient que le péché originel se transmet nécessairement de génération en génération, et que sans la Rédemption le genre humain tout entier aurait été condamné par la faute du premier couple. « Si la foi nous révèle en effet la communion des saints et la réversibilité des mérites, l’inverse est également vrai et nous pouvons constater tous les jours la communion des coupables sous l’égide de Satan et la réversibilité des fautes. De même que l’eau aspirée dans les océans et dans les fleuves par le soleil retombe sur la terre en pluie et en neige, de même retombent non seulement sur ceux qui les commettent, mais aussi sur ceux qui les tolèrent, et cela même sous la forme matérielle d’explosifs et de ruines, les erreurs, les méprises et les forfaits. » (De la Bigne de Villeneuve, Satan dans la cité, p. 138). L’atavisme n’est-il pas aussi la tendance des vivants à reproduire, même inconsciemment, les inclinations bonnes ou mauvaises de leurs ascendants ? Peut-on reprocher à L. Bloy un « équipement conceptuel insuffisant » (Jugnet) et des outrances rhétoriques, sans blesser le docte et habituellement si modéré Bourdaloue quand il s’écriait : « L’abomination de la désolation dans notre misère, c’est qu’au lieu que la grâce, qui sanctifia la Conception de Marie, a parfaitement et absolument triomphé dans sa personne du péché originel, nous, au contraire, malgré la grâce du baptême, qui efface en nous ce péché, par un dernier désordre qui ne peut être attribué qu’à la dépravation de notre cœur, nous suscitons encore tous les jours dans le christianisme, si j’ose ainsi m’exprimer, de nouveaux péchés originels, pires que le premier, et d’une conséquence pour nous plus pernicieuse. Qu’est-ce à dire, nouveaux péchés originels ? C’est-à-dire, certains péchés dont nous sommes les auteurs, et qui, par une fatale propagation, se communiquant et se répandant passent de nos personnes dans celles des autres. J’appelle péchés originels, ces péchés de scandale contre lesquels le Fils de Dieu a prononcé dans l’Évangile de si foudroyants anathèmes… » (Conférence sur la Conception de la Vierge, Œuvres complètes, T. 9, p. 20-21, Méquignon-Havard, Paris, 1825).
[13] Que veut dire exactement Léon Bloy ? Le refus et la révolte augmentent la mortelle tristesse dans l’âme du Sauveur et Le blessent au Cœur par l’infidélité, l’ingratitude et la défiance. Il est vrai que notre Sauveur ne s’est épargné aucune souffrance pour ramener la brebis perdue. Padre Pio disait : « Les âmes ne se donnent pas : elles s’achètent. Vous autres, vous ignorez ce qu’elles coûtèrent à Jésus. Or, c’est toujours avec la même monnaie qu’il faut les payer. »
Quand La Vierge Marie revient sur terre pour nous…
La Très Sainte Vierge Marie est revenue sur terre dans différentes Apparitions.
Rue du Bac à Paris, à La Salette, à Pontmain, à Fatima, à Beauraing, à Banneux…
Elle vient nous délivrer ses Messages.
« Quand La Vierge Marie revient sur terre pour nous… » de Cave Ne Cadas sur Vimeo.
Une Mystique de La « GRANDE NOUVELLE »
Après Le “secret” donné par la « Belle Dame » à Mélanie Calvat poursuivons quelques temps avec Maurice CANIONI dans son dernier livre :
Dieu Sera Servi et Glorifié
Par Maurice CANIONI
(Extraits)
Une Mystique de La Grande Nouvelle
par René Duvillard (1)
Le Miracle, le Message et le Mystère.
[…] Aux yeux de nos contemporains, qu’est-ce donc au juste que La Salette ? Pour beaucoup, ce n’est qu’une Montagne, un haut lieu de prière où l’on s’en va pèleriner, une thébaïde où l’on va chercher le silence et la paix. Mais encore ? C’est aussi, pour un certain nombre, un Miracle : la Vierge est apparue là-haut à deux petits bergers. Est-ce tout ? Non point. La Salette, pour les plus savants, c’est aussi un Message.
Mais nous dirons mieux encore. Outre le Miracle, outre le Message, il y a un Mystère de La Salette. Ce Mystère, on a essayé de le dénaturer en le réduisant à des proportions trop humaines. […]
Dépouillé de toute fioriture, le Mystère de La Salette, en ses données extrinsèques, nous apparaît ainsi à première vue : Marie, sur la Montagne, s’est révélée par un Miracle et nous a transmis un Message. Pour fixer ces termes en des figures et cette dialectique en un schéma imaginatif, nous pouvons recourir aux trois statues de bronze et nous approprierons le Miracle à la Vierge qui pleure, le Message à la Vierge qui parle, le Mystère à la Vierge qui monte. Ainsi, dans les profondeurs de l’ordre chronologique, le Miracle est premier, tandis que, dans les hauteurs de l’ordre métaphysique, c’est le Mystère qui prime. La Dame miraculeuse parait avant mais au-dessous de la Dame Messagère et celle-ci, quant à l’attitude, est elle-même inférieure à la Dame Mystérieuse en qui elle va se fondre. Miracle, Message et Mystère sont les trois termes d’une même Réalité, comme aussi les trois attitudes figées sont les phases d’un seul mouvement, comme enfin les statues sont les trois aspects d’une seule personne.
Un Mystère, par définition, est ineffable et inaccessible. Il révèle un ordre réel sans doute, mais auquel l’homme seul ne peut atteindre. Il recèle une vérité pure, certes, mais que celui-là même qui l’a contemplé reste impuissant à proférer. On ne peut y accéder que par approximation. On ne peut en parler que par analogie. Mais un Miracle peut être vu. Mais un Message peut être entendu.
Quiconque croit en la réalité du Miracle, quiconque espère en la réalisation du Message, peut parvenir et goûter au surréel amour du Mystère. Le Miracle nous montre la Voie. Le Message nous apporte la Vérité. Seul le Mystère, au-delà des portes de la mort, nous ouvre grande et claire la Vie. C’est là le dernier sommet de l’ascension trinitaire […I : partant du lieu le plus bas, celui des corps, on s’élève à l’ordre des esprits, pour déboucher enfin au domaine supérieur de la pure Charité.
Le Miracle touche nos sens. Le Message parle à nos intelligences. Le Miracle, en même temps qu’il exalte notre sensibilité, humilie notre raison. Le Message, bien qu’il exalte notre intelligence, nous invite à châtier le corps. Au nœud de cette étonnante réversibilité, on découvre le Mystère, lui seul qui peut être vécu dans le tréfonds de nos cœurs : alors c’est l’homme avec toutes ses facultés qui est appréhendé par le divin. Parce qu’elle nous propose simultanément un Miracle, un Message et un Mystère, La Salette, en même temps qu’une terre religieuse, est un haut lieu de l’homme total.
Le Mystère de La Salette implique une relation vitale entre l’humanité et la divinité. Il constate qu’entre l’homme et Dieu la communication est rompue à nouveau par le péché. Il vise enfin, après avoir déploré et dénoncé cette scission, à rétablir, dans un corps mystique épuisé par une chute séculaire, la circulation du sang du Christ.
D’une certaine manière, la figure miraculeuse de La Salette se présente à nos yeux comme un type, comme un modèle. La parole qui nous y est transmise possède en quelque sorte, par sa richesse doctrinale et morale, une vertu efficace. C’est pourquoi, nous dirons – étant bien entendu que nous employons ici le terme de sacrement non point dans son sens strictement théologique, mais dans une large acceptation plus humaine et liturgique –, nous dirons que le Mystère de La Salette, qui procède à la fois de la figure et de la parole, se présente à nous avec un caractère voisin du monde sacramentel.
Comme en tout sacrement, si l’on nous permet de poursuivre l’analogie, nous pouvons discerner dans le Mystère de La Salette deux éléments constitutifs inséparables : un élément sensible, c’est-à-dire, le Miracle ou le Fait extraordinaire avec ses suites non moins merveilleuses dont la figure est le témoin ; un élément intelligible, c’est-à-dire le contenu du Message ou la Parole de Marie.
Bien qu’elle soit infiniment supérieure à un signe, l’Apparition n’en a pas moins une valeur exemplaire. Et le Message de son côté, ne peut-il avoir dans nos âmes, ainsi que sur les corps malades l’eau de la source, une vertu qui opère ?
Aujourd’hui, dans les sphères catholiques, le Fait de La Salette, n’est plus discuté. En revanche, l’accord est loin d’être parfaitement réalisé quant à l’interprétation de la Parole. Bien plus, nombre de croyants, voire dévots à La Salette, négligent assez fréquemment, à leur insu, la Parole pour le Fait : tels ces fidèles trop nombreux qui s’approchent des sacrements sans en retirer le fruit. On admire avec les yeux du corps, on enregistre, on ressent, mais l’âme n’est point attentive, ni perméable, ni réceptive. On satisfait un besoin d’activité, mais on néglige de satisfaire au précepte d’amour. On oublie que La Salette n’est pas seulement une émouvante Apparition mais aussi, mais surtout, l’annonce pathétique d’une Grande Nouvelle. Par une telle lacune, une fois de plus, nous allons à l’encontre du vœu de la Vierge, puisque nous sacrifions aux radieuses réalités, qui séduisent notre instinct, les austères valeurs qui pourraient nourrir nos esprits.
Pour employer encore une fois le vocabulaire même du Christ nous sommes entrés dans la Voie, mais nous n’avons pas fait le pas qui doit nous conduire à la Vérité. Avouons-le très simplement : si nous sommes montés à La Salette, n’était-ce pas d’abord pour y jouir et nous y consoler au souvenir d’un beau Miracle ? Mais lorsque, rassérénés, nous en sommes redescendus, étions-nous à ce point affligés de la douleur de Notre Mère, que nous fussions convaincus d’être porteurs d’un tragique Message dont l’urgence fit battre plus vite nos cœurs et nous priva de toute quiétude ?
Nous ne le répéterons jamais assez, ce qui est primordial dans le Mystère de La Salette, ce n’est pas le Miracle, c’est le Message. Sans doute est-il nécessaire, avant de parvenir à l’intelligence du Message, que nous passions, en humbles pèlerins, par le culte et le sentiment du Miracle. Avant de s’essayer à comprendre, il convient, sinon de s’abêtir, du moins de s’humilier. Mais ce n’est là qu’un passage : ainsi, pour prier il ne faut pas s’en tenir à « prendre de l’eau bénite » […] mais s’étudier ensuite à élever son âme.
Le Miracle nous met en appétit ; il n’est là que pour captiver nos facultés intérieures : c’est un appât. Le Message a de quoi combler notre indigence ; il a pour fin de libérer nos facultés supérieures : c’est une nourriture. En bref, le Miracle est comme l’entrée d’un festin dont le Message est le met consistant. À la fin de ce repas, tel un dessert, le Mystère est au palais des convives comme la chair d’un fruit précieux, comme le nectar de l’ultime coupe d’allégresse.
Le Miracle n’est que l’introduction pédagogique au Message et la préparation lointaine au Mystère. Il est remarquable que ce soit à des enfants qu’ait été réservé l’honneur tout gratuit du Miracle. Mais la lourde responsabilité de recevoir le Message incombe à la grande humanité adulte. À qui sera-t-il donc donné de contempler le Mystère et d’en balbutier quelques mots ? Aux convertis peut-être, à ces vieux hommes endurcis redevenus, par la grâce mariale, petits enfants.
Au risque d’y rencontrer des paroles dures, qui viendront sur l’abcès de nos cœurs trancher comme un bistouri, relisons de nouveau, méditons le surprenant Message. Essayons d’en esquisser une brève analyse afin d’en mieux découvrir le sens et d’en pressentir mieux toute l’immense portée : alors peut-être il nous sera donné, comme aux deux enfants qui mangeaient avec délice les paroles de la Belle Dame – selon l’expression même et le geste de Saint Jean dans son Apocalypse, auquel fut donné l’ordre de manger le Livre –, d’y trouver nourriture mystique.
Source du livre : https://books.google.fr/books?id=R8MnCQAAQBAJ&dq=%C3%89dition++++AEMC&hl=fr&source=gbs_navlinks_s
À suivre…
[1] René Duvillard, La Grande Nouvelle de La Salette, ch. III : “Une mystique de la Grande Nouvelle”, p. 61-68, Ed. de la Revue Les Alpes, Grenoble, 1946.
VIDÉO : APPARITION de la Vierge Marie à La Salette, France, 1846
Un rappel de l’histoire. Dans cette vidéo (malheureusement incomplète) basée sur l’Apparition de la Très Sainte Vierge Marie sur la sainte montagne de La Salette, quelques explications sur les faits de l’époque et les déboires qui ont suivis et que nous vivons encore…
NDLR : le commentateur de ce film (conciliaire ?) ne prend pas en compte que l’église [officielle d’aujourd’hui ; secte Conciliaire] n’est pas l’Église catholique…
LA « GRANDE NOUVELLE » DE LA SALETTE EST-ELLE UN ORACLE DIVIN ?
Après Le “secret” donné par la « Belle Dame » à Mélanie Calvat poursuivons quelques temps avec Maurice CANIONI dans son dernier livre :
Dieu Sera Servi et Glorifié
Par Maurice CANIONI
(Extraits)
INTRODUCTION
La Sainte Église est Maîtresse par son pouvoir doctrinal, sanctificateur, législatif et coercitif ; elle est Reine car toutes les nations, doivent lui être « assujetties et lui obéir (Dan. 7, 27). »
La concorde de la Sainte Église et de la puissance civile est voulue par Dieu. Elle est éminemment aimable et désirable, car elle concourt à la Gloire de Dieu, édifie le Règne social de Notre-Seigneur Jésus-Christ, facilite aux individus, aux familles, aux sociétés l’acquisition du nécessaire à la vie temporelle dans la paix sociale, et surtout à chaque personne la poursuite du salut éternel.
Dans L’illusion libérale, Louis Veuillot décrit admirablement cette alliance des deux forces : la tiare et l’épée, la parole de Vérité et le bras séculier :
« La société chrétienne, dans l’état normal, se maintient et s’étend au moyen de deux forces qui doivent être distinctes non séparées, unies non confondues, subordonnées non égales. L’une est la tête, l’autre le bras ; l’une est la parole suprême et souveraine du pontife, l’autre la puissance sociale. La société chrétienne étant premièrement et avant tout chrétienne, soumet tout à cette première loi ; et elle met toutes choses en leur place, parce qu’elle met d’abord à sa place son seul vrai Seigneur et Maitre, Jésus-Christ. Elle le met à sa place souveraine dans la société comme tous les fidèles le mettent à sa place souveraine dans les âmes [et dans la famille] ; et de là naissent l’ordre, la liberté, l’unité, la grandeur, la justice, l’empire, la paix. Ainsi, à travers et malgré les déchirements suscités par les passions de l’infirmité humaine, se forma dans sa variété magnifique cette communauté de l’Europe qu’on pût appeler la République ou même la Famille chrétienne ; œuvre merveilleuse, brisée par l’hérésie lorsque la paix intérieure et le progrès des arts lui promettaient la gloire d’étendre au genre humain tout entier le bienfait de la Rédemption. […] Ces deux pouvoirs unis, distincts et subordonnés, par lesquels la société chrétienne se régit, c’est ce que l’on appelle les deux glaives. Car la parole ne serait rien, si elle ne pouvait être, à certain moment, aussi un glaive. La mansuétude du Christ a voulu deux glaives pour que la répression tombât plus tardive et pût être prévenue. Le premier glaive, celui qui ne déchire que les ténèbres, demeure au pouvoir patient et infailliblement éclairé du Pontife. L’autre, le glaive matériel, est dans la main du représentant de la société, et afin qu’il n’erre pas, il doit obéir au commandement du Pontife. C’est le Pontife qui le fait sortir du fourreau et qu’il y fait rentrer. Son office est de réprimer l’erreur agressive, une fois définie et condamnée, de la lier, de l’abattre ; de donner protection à la vérité, soit qu’elle ait besoin de se défendre, soit qu’elle se trouve dans la nécessité d’attaquer à son tour. La main séculière doit faire passage à la vérité, assurer la liberté de ses enseignements, garder au loin la vie de ses ambassadeurs et de ses disciples (1). »
La Révolution de 1789 a déclenché le paroxysme de la guerre à mort entre les deux postérités (Gen. 111, 15). Dans le but d’instaurer l’imperium de Satan sur les nations et sur l’humanité, les gouvernants qui en sont issus pervertissent les cœurs et les intelligences par les lois et l’instruction, corrompent le christianisme par les modes et les principes maçonniques, instrumentalisent l’Église pour l’affaiblir, l’isoler du peuple chrétien et l’éliminer. Confronté au mépris, à la haine et à la violence des États antichristiques, le Saint-Siège proclama fidèlement la Vérité mais, en pratique, fit preuve d’esprit de conciliation et, au prix de grands sacrifices, « pour le bien et la paix du monde », dira Pie XI, pactisa avec ses ennemis.
On dévoile ici une plaie que d’aucuns préféreraient sans doute laisser ensevelie sous la poussière des archives de la petite histoire ! Cependant, hier, aujourd’hui et demain sont un, et le courage de la vérité de l’histoire du temps passé est garant de celui de la vérité de l’heure présente. Depuis le Concordat de 1801, sous la contrainte des gouvernants issus de la Révolution, le Vatican, par volonté de résignation et d’accommodement, a laissé se distendre jusqu’à la rupture l’amarre qui retenait la société chrétienne solidement fixée au Port, c’est-à-dire le Droit chrétien public fondé sur la théologie et la loi ecclésiastique. Cette politique vaticane généra ce que l’on peut dénommer une antithèse entre la Parole de Vérité et les actes relevant des rapports avec la puissance civile antichrétienne.
Cette « fine diplomatie », menée opiniâtrement durant près de 150 ans, a sapé la résistance des autorités religieuses et celle des fidèles à la grande SÉDUCTION de la fin du temps des Nations (Lc. 21, 24). Elle a favorisé et accéléré la « défaite des saints » (Apoc. 13,7) en soumettant les baptisés, constitutionnellement, juridiquement, socialement, aux « pouvoirs établis » tous imbus « des valeurs et des principes » sataniques de la Révolution. Tôt ou tard, « les chefs, les conducteurs du peuple » devaient butter sur l’alternative, soit d’une remise en ordre RADICALE afin d’œuvrer réellement pour le règne social et politique de Notre-Seigneur Jésus-Christ, soit de fuir en avant en définissant, formulant, en principes et en droit, leur transmutation du royaume de Dieu en paradis socialiste et démocratique. La deuxième voie a été choisie en Vatican II qui a réalisé les épousailles des Princes de l’Église avec la démocratie de la maçonnerie universelle et transmué la religion de Jésus-Christ en un diabolique syncrétisme religieux. Contra factum non valet argumentum.
L’Église a perdu sa suprématie sur les Peuples, les Nations et les États quand elle a été privée de son bras séculier. « La force à sa place et faisant son office, voilà l’état régulier. […] Il faudrait (…) donner avec joie tout son sang pour remettre la force dans son sens légitime, pour l’attacher au seul service du droit. La force doit protéger, affermir, venger le plus grand, le plus illustre, le plus nécessaire droit de l’homme, qui est de connaitre et de servir Dieu ; elle doit mettre l’Église à même de dispenser ce droit à tout homme sur la terre. N’abandonnons pas cette vérité que le catholique libéral jette et noie dans le courant, avec tant d’autres (2). »
L’impuissance grandissante du Saint-Siège, sa collusion avec les ennemis du Christ-Roi, l’asservissement des nations chrétiennes aux puissances antichristiques, triple cause instrumentale de l’apostasie générale, étaient-ils inéluctables, irrémédiables ? Mysterium iniquitatis !
Pourquoi s’étonner ? C’est notre histoire depuis la fin du 17ème siècle, résumée dans la « grande nouvelle » apportée à La Salette. La sainte foi sera oubliée, le relâchement pour le service de Dieu sera universel ; les méchants se livreront à toutes sortes de crimes : le blasphème, la profanation du dimanche, la violation de l’abstinence et du jeûne, l’oubli de la prière ; les gouvernants se ligueront pour combattre Jésus-Christ ; les bruits de guerre rempliront la terre ; les mauvais livres abonderont, personne ne s’entendra plus, on ne verra qu’homicides ; une fausse lumière accumulera les ténèbres sur toute la terre, le Saint-Siège perdra la foi et l’Église sa visibilité ; de grands malheurs s’abattront sur l’humanité à la mesure de ses crimes qui percent la voûte des cieux. Nous sommes les témoins et les acteurs de ce drame de la fin des temps brossé par la Vierge à grands traits bibliques. Les hommes s’inquiètent et s’angoissent pour leur avenir ; ils espèrent un libérateur, un homme providentiel qui remettrait de l’ordre dans la maison de l’humanité : Satan se rendra roi du monde en la personne de l’Antéchrist.
Mais alors, le dernier jour du monde serait-il proche ? La Très Sainte Vierge ne le laisse pas entendre. Au contraire, elle promet le Règne de Dieu après la purification universelle et le renouvellement de toutes choses.
CHAPITRE I
La « Grande Nouvelle »
de la Salette
Est-Elle un Oracle Divin ?
« Et Bien, Mes Enfants.
Vous le Ferez Passer à Tout Mon Peuple »
Dans le cours de cette étude, nous appliquerons fréquemment les paroles de Notre-Dame de La Salette aux évènements et à la tragique situation ecclésiale actuelle. Nous pensons en effet qu’il y aurait grande imprudence et sûrement inconvenance, sinon du mépris envers la divine Marie, de ne pas éclairer par ses avertissements la « crise affreuse » que nous traversons, et de ne pas voir en eux une confirmation du jugement théologique que nous devons porter sur ce drame sans précédent. Certains clercs et laïcs, bien que se disant dévots de La Salette, se récrieront : Le Message de la Vierge de La Salette n’est pas un oracle divin, il n’est qu’une révélation privée ; par conséquent nous sommes tenus à certaines réserves dans son utilisation et son interprétation ; on ne peut, sans analogies imprudentes ou prophétisme de mauvais aloi, en voir la réalisation dans l’évolution ecclésiale du dernier siècle et demi, ni l’appliquer aux gravissimes et inouïs désordres actuels.