Archive for the ‘peur’ tag
La sédévacantophobie…
Analyse d’un blocage mental,
la sédévacantophobie
Pourquoi tant de traditionalistes ont-ils peur du sédévacantisme ?
par Novus Ordo Watch
Pour nous, Catholiques semper idem…
La Sainte Écriture nous enseigne que lorsque Dieu Tout Puissant a créé l’homme, Il l’a créé — ainsi que toute sa progéniture — à Son image et à Sa ressemblance. « Puis Dieu dit : “Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance…” » (Gen. 1 :26 ; cf. Gen. 2 :7). Par « image » et « ressemblance, il faut entendre notre intellect et notre volonté, dont la possession nous distingue des animaux (cf. Pape Léon XIII, Encyclique Exeunte Iam Anno, par. 14). Notre intellect et notre volonté appartiennent à notre âme rationnelle, que Dieu a infusée dans notre corps. La fonction de notre intellect est de savoir, et celle de notre volonté est d’aimer. Mais que devons-nous connaître et aimer ? Notre intellect nous a été donné pour connaître ce qui est vrai, et notre volonté nous a été donnée pour aimer ce qui est bien. Le vrai et le bien sont ainsi les objets attitrés de notre intellect et de notre volonté, respectivement.
Sur ce site Internet (Novus Ordo Watch,ndlr), beaucoup de choses ont trait au débat sur la nature de la crise traversée par l’Église catholique, notamment en ce qui concerne le Pontificat romain (la papauté). De par sa nature même, tout argument relève de l’intellect, dans la mesure où il fait partie de l’opération intellectuelle appelée raisonnement discursif. Autrement dit, l’argumentation a pour but d’éclairer l’intellect, lequel peut dès lors animer la volonté, mais à la seule condition qu’on n’introduise pas dans la volonté un obstacle qui l’empêche d’agir ou la gêne dans son action.
Depuis longtemps, hélas ! beaucoup de gens ne laissent plus des preuves suffisantes éclairer leur intellect ; au lieu de cela, ils refusent d’admettre que le Siège de Pierre est vacant (ou, en tout cas, qu’il n’est validement occupé ni par François, ni par Benoît XVI, bien qu’il soit possible, en théorie du moins, qu’existe un Pape valide dont — pour une raison ou pour une autre — l’existence ne peut se manifester. Avec de telles personnes, il est vain de continuer à argumenter, parce que, répétons-le, tout argument relève de l’intellect, tandis que chez les intéressés, l’obstacle réside non dans l’intellect, mais dans la volonté.
Quand Jésus demande pardon…les con(s)ciliaires et “tradis”-Ecclesia Dei n’en reviennent pas !
Quand Jésus demande pardon…
les con(s)ciliaires et “tradis”-Ecclesia Dei n’en reviennent pas !
Yves Daoudal, de son vrai nom Hervé Kerbourc’h, ou de plume Hervé Pennven… qui a participé au quotidien “catholique”-rallié-Conciliaire et nationaliste “Présent” jusqu’en décembre 1998, époque à laquelle il est devenu ensuite éditorialiste de l’hebdomadaire “National-Hebdo” (disparu en juillet 2008), était un fidèle de Jean-Marie Le Pen, avant de s’éloigner du Front national…
Il a été rédacteur en chef de la revue catholique traditionaliste maurassienne “La Pensée Catholique” (1). Il est le rédacteur en chef de “Reconquête”, la revue du Centre Henri et André Charlier, dont il est vice-président, et de Chrétienté-Solidarité.
Qualifiant de géants les “papes” Jean-Paul II et Benoît XVI, il est en revanche très critique à l’égard de Paul VI. Il ne croit pas que le Pape soit forcément désigné par l’Esprit Saint et donc le meilleur possible mais plutôt comme l’affirmait le “Cardinal” Joseph Ratzinger en 1997 dans le périodique L’Avvenire :
« Probablement l’unique sécurité qu’il offre (l’Esprit Saint) est que la chose ne puisse être complètement ruinée. Il y a trop d’exemples de Papes que l’Esprit-Saint n’aurait évidemment pas choisis. » (2)
En parfait tradi-rallié, il s’offusque du blasphème du Clown Blanc, le 27 décembre, jour selon la néo-liturgie de la « fête de la Sainte Famille » : Commentant l’« escapade » de Jésus à 12 ans, il a « supposé » que, face au « reproche » de Marie, Jésus a fait « des excuses à ses parents », pour montrer que ce sont des moments qui « se transforment en opportunité de croissance, en occasion de demander pardon et de le recevoir ».
J’avoue qu’il y a désormais assez longtemps que je n’ai pas lu un texte de François. Ma religion est faite, si j’ose dire, et je ne suis pas masochiste. Raison de plus pour ne rien voir de ce qu’il a pu dire autour de Noël. J’en étais resté à son dépôt de chaussures devant la divinité climatique le premier dimanche de l’Avent.
Rome ~ Menzingen : Le chat et la souris – Il était une histoire…
« Avila » du « Forum Catholique de la Résistance à la néo-FSSPX et à la Rome moderniste » (Christus Vincit! Christus Regnat! Christus Imperat!) se pose la question « François sifflerait-il la fin de la récréation ? »
En rapportant la notification d’un pseudo-évêque (conciliaire) Marcello Semeraro (un laïc déguisé en Évêque bien sûr !), qui a été publiée sur le grand quotidien « catholique » italien, L’Avvenire, et repris par le journaliste Orazio La Rocca de l’Epresso, autre journal italien.
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Quand on sait que Mgr Fellay a une Hantise, une peur, d’être à nouveau excommunié, déclaré sédévacantiste et schismatique, voilà, quelques jours après l’interview de Mgr Pozzo sur Famille Chrétienne Fraternité Saint-Pie X – Mgr Guido Pozzo : « Rome n’entend pas imposer une capitulation » – 20 octobre 2014, un serrement de vis de la part de Rome (ce Mgr est un très très proche de Bergoglio) qui semble siffler la fin de la récréation, du style : on a bien discuté, parlementé pour vous laissez le temps de préparer vos fidèles et d’expulser les récalcitrants, on vous propose un accord, prélature personnelle, etc. depuis deux ans, maintenant vous l’acceptez ou vous êtes excommuniés et vos fidèles avec !
DU MODERANTISME OU DE LA FAUSSE MODERATION
Un texte méconnu qui peut intéresser quelques lecteurs !
Un langage inhabituel !
Nous avons Le libéralisme est un péché de Don Felix Sarda Y Salvani, vrai manuel du combattant chrétien.
Voici Du Modérantisme ou de la Fausse Modération, le manuel des officiers.
Luigy est le pseudonyme de l’abbé ALEXIS PELLTIER, DE LA RÉDACTION DU FRANC-PARLEUR à MONTRÉAL, 1873. L’abbé Pelltier fut un grand combattant du libéralisme au Canada, et un défenseur de Mgr Gaume. Cette brochure est destinée à l’élite de ces combattants, à ceux qui n’auront pas peur de lutter publiquement pour la Vérité. Don Sarda est pour tous les soldats, y compris les officiers, Luigi est le manuel des officiers.
Alexis Pelletier est né à Cacouna, comté de Témiscouata, le 26 avril 1837. Il est le fils de Louis Pelletier et de Sophie Michaud. Il est ordonné prêtre à Québec le 19 septembre 1863. Il enseigne au Séminaire de Québec de 1863 à 1866, puis il démissionne et est envoyé au Collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière de 1866 à 1870. Il est à l’avant-garde du mouvement de contestation « Le gaumisme », qui veut retirer l’étude des auteurs classiques païens dans les collèges catholiques, et il publie, sous le pseudonyme de Georges Saint-Aimé, La Brochure sur les classiques (1866) et d’autres écrits qui sont mis à l’index par les autorités ecclésiastiques canadiennes. Il est soumis à un jugement par la Congrégation romaine et est envoyé comme vicaire à Saint-Joseph de Beauce, de 1870 à 1872. Sur sa demande, il est affecté au diocèse de Montréal et obtient la cure de Saint-Bruno de Chambly, de 1873 à 1878. Puis il est le curé de la paroisse Sainte-Cécile de Valleyfield, de 1878 à 1891. De 1891 à 1895, il se retire à Saint-Gabriel de Montréal en raison d’ennuis de santé et, finalement, il devient, en 1895, l’aumônier du Bon-Pasteur de Montréal.
Parallèlement, il poursuit la rédaction de plusieurs brochures sur les études classiques, il écrit de nombreux articles, en particulier pour le journal Le Franc Parleur, et des notes théologiques qui lui valent autant de fidèles admirateurs que de détracteurs. Ces écrits paraissent parfois sous le nom d’emprunt «Lingi». Il publie, en 1897, Le libéralisme dans la province de Québec, une critique des libéraux. Alexis Pelletier décède à Montréal le 25 juin 1910.
Source Séminaire de Québec (Fonds Alexis Pelletier) : http://www.mcq.org/fr/complexe/craf_fonds/craf_fonds.php?idEv=w505
DU MODÉRANTISME
ou de la
FAUSSE MODÉRATION
LUIGY (abbé ALEXIS PELLTIER), de la rédaction du Franc-Parleur, MONTRÉAL, 1873
Les libéraux, surtout les clercs, à toute époque, y compris la nôtre, ont toujours tout détruit.
Pour les reconnaître il suffit de savoir qui ils crossent.
L-H Remy
I
Deux conditions sont absolument indispensables pour être vrai chrétien d’abord, et ensuite pour produire la plus grande somme de bien possible, chacun dans la position qu’il occupe.
La première de ces conditions, c’est de savoir n’être rien et de vouloir n’être rien. Tous les vrais ouvriers de Dieu, à commencer par les apôtres, ont eu ce savoir et cette volonté. Dieu, a dit l’apôtre saint Paul, a choisi ce qu’il y a d’ignoble et de méprisable en ce monde ; Il a choisi ce qui n’est rien pour détruire ce qui est. Ignobilia mundi et contemptibilia elegit Deus, et ea quæ non sunt, ut ea quaæ sont destrueret.
La seconde de ces conditions, c’est de vivre d’une vie crucifiée, de reproduire constamment dans sa personne les mortifications de l’Homme-Dieu : semper mortiificationem Jesu in corpore nostro circumferentes. Les inquiétudes de la vanité, de l’amour-propre, de l’orgueil et de l’ambition, ajoutées au souci d’éviter tout ce qui est de nature à empêcher de prendre ses aises ou de couler paisiblement ses jours, pèsent un poids très lourd et forment un bagage fort embarrassant pour l’homme obligé de cheminer par la voie étroite. Mais quand on sait mettre de côté ces inquiétudes et ce souci, comme le savent tous les vrais disciples du Christ, on jouit d’une grande liberté d’action, et par suite on peut se donner beaucoup d’activité, sans risquer à s’arrêter à mi-chemin ou de s’embourber dans la voie à parcourir.
À l’homme qui veut n’être rien, nihil sum, et qui fait consister ses joies à souffrir pour Jésus-Christ, placeo mihi in infîrmitatibus meis, in contumeliis, in necessitatibus, in persecutionibus, in angustiis pro Christo, à cet homme rien ne saurait opposer un obstacle sérieux à l’accomplissement de ses devoirs, surtout à l’accomplissement du pénible devoir de prêcher et de défendre la vérité par ses paroles et ses actes.
Malheureusement nous vivons dans un siècle qui est aux antipodes du christianisme, et où dominent la concupiscence et l’orgueil de la vie. Tous les calculs qui s’y font procèdent plus ou moins de ces deux sources empoisonnées. L’orgueil et la sensualité y règnent à un tel point qu’ils ont déteint sur tous les caractères à peu près : ils les ont amollis, puis en même temps rendus singulièrement irritables, exigeants et ombrageux.
Chez bon nombre de catholiques, même pieux, comme a dit Pie IX, la concupiscence et l’orgueil de la vie savent se déguiser habilement pour combattre les vérités qui les gênent ou les contrarient : ils opèrent sous le voile d’une fausse vertu, le modérantisme. Car de même qu’il y a une fausse liberté, une fausse paix, une fausse charité, un faux zèle, de même il y a une fausse modération, et c’est elle que l’on désigne sous le nom de modérantisme.
Le modérantisme n’est qu’une des formes du libéralisme. Il travaille à sa manière à bâillonner les défenseurs de la vérité. Ce qu’il y a d’étonnant, d’incompréhensible même, c’est que plusieurs ne paraissent pas s’en douter. Ils maudissent le libéralisme, extérieurement du moins, et ils sont pleins d’égards pour le modérantisme qu’ils cultivent même avec une remarquable ferveur,
Voulez-vous en avoir la preuve ? Écoutez-les. Ils ne se déclarent jamais satisfaits de ceux qui combattent les bons combats. Ils les trouvent toujours immodérés par quelqu’endroit, et ils semblent s’être donné la mission de les décourager en les harcelant sans relâche. Tantôt ils leur reprocheront d’avoir mal choisi leur temps pour parler et par là d’avoir été cause que bien des personnes ont été contristées, mécontentées ou choquées ; manque de modération par conséquent. Tantôt ils les accuseront de mettre injustement certains personnages en cause et de les traiter avec une excessive rigueur : nouveau manque de modération. Tantôt ils les blâmeront de mettre trop en lumière des vérités qui condamnent des hommes qu’ils voudraient ménager ou des faits publics dont on n’avait pas encore bien saisi l’odieux caractère. Une autre fois, ils les signaleront comme des turbulents qui font feu pour des bagatelles, courent après les discussions, rabâchent toujours les mêmes choses et rendent les luttes interminables : manque de modération encore. Une autre fois enfin, ils se rejetteront sur la forme de leurs écrits, et la qualifieront de rude, d’inconvenante, d’exagérée, de grossière, d’injurieuse même : manque de modération encore, manque de modération toujours.
Mais qu’est-ce donc que la modération ? Serait-elle tout ce qu’on dit qu’elle est ? La modération est une vertu morale par laquelle nous nous gardons de tout excès. Toutes les fois donc que nous savons nous maintenir dans de justes limites, nous sommes modérés.
Comme les vérités dogmatiques et morales doivent toujours être présentes à notre esprit, nous ne pouvons jamais donner dans l’excès en les redisant, quand même nous les redirions sans cesse. Que par suite de la prédication, même incessante de ces vérités, il arrive que certaines personnes soient contristées, mécontentées, choquées, cela ne prouve absolument qu’une chose : qu’elles ont l’esprit mal conformé. Tout ce qu’on peut en leur faveur, ce n’est pas de cesser de prêcher la vérité, mais de les engager à prendre les moyens reconnus, les plus efficaces pour débarrasser des travers d’esprit.
Quant à mettre certains personnages en cause et à les traiter avec sévérité, cela seul ne constitue pas un manque de modération. Pour pécher contre la modération en pareil cas, il faut nécessairement blesser la justice ou la charité. Or, comme en bonne justice, aussi bien qu’en charité raisonnablement entendue, le bien particulier doit toujours aider au bien général, s’il arrive que des individus, quelle que soit leur position, deviennent une puissance publique ou quelque chose d’équivalant, l’on peut et parfois même l’on doit les mettre publiquement en cause, et cela, sans la moindre hésitation, car, quiconque pose des actes préjudiciables au bien commun, perd par là même le droit à tous les égards qui sembleraient justifier de tels actes.
Un particulier même a le droit de sacrifier la réputation d’un ou de plusieurs individus qui l’attaquent injustement dans la sienne, quand il n’a pas d’autre moyen d’obtenir une réparation efficace. Si le particulier a droit à autant, que ne faut-il pas dire quand il s’agit du bien général ?
Mais, dira-t-on peut-être ici, n’est-il pas défendu de se faire justice à soi-même ?
Il est défendu de se faire justice à soi-même, en ce sens que le particulier n’a pas le droit d’infliger lui-même des peines vindicatives à ceux qui lui ont fait subir une injure ou éprouver un dommage ; en ce sens encore qu’il ne peut, de son autorité propre, dépouiller personne d’une possession de biens temporels à laquelle il a véritablement droit ; mais il ne lui est nullement défendu de repousser une injuste agression, encore moins de la signaler.
Quoi ! voici un individu ou des individus qui travaillent activement à la ruine du bien ; leurs actes mêmes sont publics, et je n’aurai pas la permission de dire ce que je vois et de donner l’alarme ? De grâce, épargnons le bon sens ; nous le forcerons à émigrer, si nous le maltraitons trop.
Mais, réplique-t-on, ces pauvres individus ne savent pas ce qu’ils font. Ne devez-vous pas les ménager à cause de leur ignorance ? Ils ne savent pas ce qu’ils font ! Mais parce qu’ils agissent sans connaître la nature et la portée de leurs actes, ces actes en existent-ils moins ? Et s’ils existent, ne sont-ils pas aussi gros de conséquences funestes quo s’ils avaient été accomplis avec parfaite connaissance de cause ? J’avoue bien que devant Dieu ceux qui agissent sans savoir ce qu’ils font n’auront pas un compte rigoureux à rendre ; mais cela n’empêche pas que leurs actes n’aient parfois de terribles conséquences.
On insiste et l’on dit : on voyait ce que vous voyez ; mais vous l’avez terriblement fait ressentir. Par certaines considérations, par certains groupements de faits, vous mettez en évidence que l’on ne discernait pas bien, ce qu’on ne remarquait guère même. Les choses telles que vous les présentez sont très réelles, on le croit ; mais elles révèlent un mal affreux. Il n’y a pas à le dissimuler, vous n’usez pas d’assez de ménagements.
Eh voilà ! on accorde bien qu’il est bon de montrer le mal, mais non dans toute sa gravité. On ne veut le considérer qu’à travers un voile pour s’épargner d’avoir à frémir. Mais alors, comment s’y prendra-t-on pour lutter contre un mal en particulier, pour le conjurer, pour fermer l’abîme qu’il creuse, si l’on ne veut pas l’envisager tel qu’il est ? La première chose à faire, quand on entreprend de remédier efficacement à un mal, n’est-ce pas de travailler à le connaître en lui-même aussi parfaitement que possible ? Assurément oui ; le bon sens ne saurait jamais donner une autre réponse.
Mais enfin, ajoute-t-on, la charité est-elle bien sauvegardée en tout cela ?
Je répondrai d’abord que si quelqu’un vient poser devant moi et devant le public en faisant vilaine figure, la charité ne m’oblige aucunement à me taire sur le spectacle qu’on me donne ou à dire que je le trouve gracieux, dans le cas où je me déciderai à parler. Que celui qui ne veut pas qu’on parle de lui publiquement ne fasse rien de nature à l’amener nécessairement sur la scène. S’il veut absolument figurer en public et y être applaudi, qu’il se conduise alors de façon à mériter des applaudissements. En deux mots, sans blesser la charité le moins du monde, j’ai droit de qualifier ce qu’on me donne à regarder. Vous désirez que je me taire, alors cachez-vous.
Je répondrai en second lieu qu’il y a un ordre à observer dans la charité, car la charité doit être bien ordonnée.(1) Par-dessus tout on doit aimer la vérité. « La première charité du chrétien, dit le P. Ramière, c’est l’amour de la vérité ». Le divin Maître nous l’a souvent répété ; Il nous a même enjoint de tout sacrifier pour elle : père, mère, frères, sœurs, notre vie même, s’il en est besoin. Il ne s’est pas borné à donner ce précepte, Il a de plus prêché d’exemple : Il est mort pour rendre témoignage à la vérité.
Rappelons-nous encore qu’à l’amour du bien en général doivent être sacrifiés les amours particuliers. Le texte que je viens de rappeler en fournit la preuve. La raison de cela, c’est que le plus valant mieux que le moins, si le moins nuit au plus, il faut sacrifier le moins. Que peut-on objecter à cette doctrine ?
On reproche aux écrivains catholiques de prendre feu à propos de bagatelles et par là de manquer de modération.
Il faudrait s’entendre là-dessus, car les uns estiment bagatelles ce qui est vraiment important, puis, en revanche ils mettent les bagatelles au rang des choses de premier ordre.
Quant aux discussions fréquentes qu’on les accuse de provoquer, elles ne prouvent pas qu’ils manquent de modération, mais qu’ils défendent la vérité partout où elle est attaquée. En ce bas monde, il n’y aura jamais de paix parfaite : Jésus-Christ nous en a averti. Lorsque la guerre est finie sur un point, elle recommencera sur un autre. Si l’on réussit à tuer le diable, ce qui n’est pas facile, on fera disparaître bien des inconvénients. En attendant, résignons-nous à assister à des luttes interminables et à entendre rabâcher les mêmes vérités. Les vérités ne pouvant pas mourir et le monde en ayant toujours besoin, il faudra les répéter sans cesse. Si cela nous ennuie, songeons qu’au ciel nous n’aurons que la même Vérité à contempler éternellement.
On trouve enfin que les écrivains catholiques usent d’expressions rudes, inconvenantes, exagérées, grossières, injurieuses. Il ne suffit pas de le dire, mais il faut le faire voir. Il est facile d’accuser ; il ne l’est pas autant de démontrer que l’accusation est fondée. Pour ma part, j’aimerais beaucoup qu’on entreprit de faire cette démonstration. En justice, les accusateurs devraient l’entreprendre. Puisqu’elle n’est pas faite, je me contenterai, pour le moment, de citer quelques-unes des paroles de Mgr Pie, évêque de Poitiers, lesquelles prouvent qu’il ne faut pas trop s’effaroucher de la forme que revêtent certains écrits.
« Et comme on insiste particulièrement sur la difficulté d’observer la charité dans les discussions religieuses, je réponds, dit l’illustre prélat, que les grands docteurs nous fournissent encore à cet égard et des règles et des modèles. Dans une foule de textes, dont la connaissance est élémentaire, et qui ne sont nouveaux que pour ceux qui ne savent rien, ils recommandent la mesure, la modération, l’indulgence envers les ennemis même de Dieu et de la vérité. Ce qui n’empêche pas que, sans contredire leurs propres principes, ils n’emploient eux-mêmes à tout instant l’arme de l’indignation, quelquefois celle du ridicule, avec une vivacité et une liberté de langage qui effaroucheraient notre délicatesse moderne. La charité, en effet, implique avant tout l’amour de Dieu et de la vérité ; elle ne craint donc pas de tirer le glaive du fourreau pour l’intérêt de la cause divine, sachant que plus d’un ennemi ne peut être renversé ou guéri que par des coups hardis ou des incisions salutaires. »
Voila ce que dit Mgr Pie, et il le dit, soyons en sûrs, en sachant ce qu’il dit. Nombre de ceux qui parlent beaucoup ne pourraient pas se rendre ce témoignage.
Ces remarques faites, à propos de modération, j’en reviens à dire que les causes premières du modérantisme sont la concupiscence et l’orgueil de la vie. Les causes secondes après elles mettent en mouvement sont la peur, la lâcheté, l’ignorance, les préjugés, l’orgueil, les intérêts personnels, les intérêts politiques, le parti pris doublé de mauvaise foi.
Dans des articles subséquents, j’aurai à faire voir comment chacune de ces causes secondes agit pour entraîner dans le modérantisme. Cette étude ne manquera pas d’intérêt ; elle ne sera pas sans enseignements non plus.
Les textes que nous citons, Le libéralisme est un péché de Don Felix Sarda Y Salvani, et Du Modérantisme ou de la Fausse Modération de l’abbé Alexis Pelletier, sont disponibles aux Édition Saint Remy :
« Pour ne parler que des trois derniers siècles, le seizième a vu dominer l’hérésie protestante ; le jansénisme a essayé de pervertir le dix-septième, et le naturalisme philosophique a pensé, au dix-huitième, bouleverser les fondements mêmes de la société. Avec le résidu de toutes ces erreurs, le dix-neuvième siècle devait nous en apporter une autre, plus dangereuse peut-être que les précédentes, parce qu’elle est plus subtile, et qu’au lieu de viser tel ou tel point de la doctrine, elle a prétendu s’insinuer dans l’ensemble même de la doctrine, pour la corrompre jusqu’au fond. Erreur séduisante d’ailleurs, parce qu’elle a de faux aspect de générosité, et dont le nom, intentionnellement vague, devait, pour beaucoup, la rendre tout ensemble attrayante et insaisissable. Il s’agit du libéralisme. »
http://www.saint-remi.fr/details-catalogues.php?id=%2071
Luigy est le pseudonyme de l’abbé Alexis Pelltier, de la Rédaction du Franc-Parleur à Montréal, 1873. L’abbé Pelltier fut un grand combattant du libéralisme au Canada, et un défenseur de Mgr Gaume. Cette brochure est destinée à l’élite des combattants, à ceux qui n’auront pas peur de lutter publiquement pour la Vérité.
http://www.saint-remi.fr/details-catalogues.php?id=816
[1] Rappelons les cinq conditions de la charité, conditions essentielles et pourtant méconnues.
Cinq conditions s’imposent pour que la charité soit vraie :
1. – être en état de grâce ;
2. – qu’elle soit mue par des motifs surnaturels ;
3. – qu’elle soit efficace :
– en tant qu’elle se rapporte à Dieu, elle doit porter à accomplir sa divine volonté ;
– en tant qu’elle se rapporte aux hommes, elle doit nous porter à chercher le bien du prochain ;
4. – qu’elle doit être ordonnée, c’est-à-dire :
– aimer Dieu par-dessus tout ; et pas n’importe comment : si quelqu’un M’aime, il garde d’abord Mes commandements.
– faire passer l’amour pour la patrie après l’amour pour l’Eglise :
– ne pas chercher le bien du prochain au détriment de notre propre bien spirituel ;
– chercher d’abord le bien spirituel de l’âme de notre prochain et, après le bien matériel de son corps.
5. – qu’elle doit se déployer dans la justice et la vérité.
Catéchisme du Cardinal Gasparri, édition de Chabeuil, 1959, pages 758 à 771.
Ces cinq conditions seraient enseignées et connues, on éviterait beaucoup de polémiques, surtout en appliquant bien la cinquième condition. La justice et la vérité sont connues. Elles ne peuvent changer, même depuis Vatican II.
Les fruits très amers…
La lettre ouverte ci-dessous est en circulation dans plusieurs pays d’Amérique latine, elle est destinée à Mgr Fellay pour sa prochaine visite en Argentine…
Certains passages ont été mis en relief-couleur rouge par nos soins !
les fruits de la connaissance ont un goût amer…
[Forum Non Possumus] Lettre de prêtres (F$$PX) du district d’Amérique du sud et du Mexique à l’occasion de l’arrivée de Monseigneur Fellay en Argentine
SOURCE – version française par le blog « Avec l’Immaculée » – 6 octobre 2012
« Voici le méchant en travail de l’iniquité ;
Il a conçu le malheur
Et il enfante le mensonge … » Psaume VII.15
Nous sommes un groupe de prêtres des districts d’Amérique du Sud et du Mexique. Avec le respect dû à votre épiscopat, pour le bien commun et le bien de votre âme, nous vous prions d’avoir le courage de vous excuser, vis-à-vis des évêques, des prêtres et des fidèles de vos erreurs dans le gouvernement de la Fraternité et de démissionner pour mettre fin à cet enfer de tromperies, de manque de clarté doctrinale et de manque de courage dans la défense de la Tradition. Il est clair que vous n’avez aucune autorité morale pour mener la lutte contre le modernisme. Comment un évêque, gardien de la Foi, peut-il se permettre de minimiser les erreurs nuisibles du concile Vatican II ? Comment l’homme qui est le chef de la Tradition (sic !) peut appeler le pape (sic !!!) Benoît XVI un homme « intègre », alors qu’il continue à enseigner des hérésies ? Et cette maladie est contagieuse : nous avons parmi nous des prêtres qui prêchent sur les « bons côtés » du Concile, la nécessité de « revenir » à l’église… Ils ne parlent plus de l’Église du Christ, par opposition à l’église conciliaire, mais ils les présentent comme une même Église. (Ils ont au moins l’avantage de la cohérence !…)
Jamais en 42 ans nous n’avons vécu en un tel état de méfiance, d’insécurité, d’espionnage, de peur d’expulsion ou de « mutations punitives ». Ce qui était autrefois une famille religieuse (?) est devenu un département stalinien (sic !), où l’on a peur de nommer notre Fondateur, au point d’avoir à se protéger par l’anonymat. Il n’y a plus aucune confiance envers les supérieurs ou envers les confrères ; la plupart d’entre nous passent leur temps à collecter des informations cachées, en utilisant des noms de code (sic !) pour survivre à la persécution déclenchée par le simple fait de s’opposer à ce gâchis causé par la lubie de contredire notre vénéré Monseigneur Lefebvre.
Le message que vous nous apportez [en Argentine] ne nous intéresse pas. Le problème essentiel est que vous pensez et travaillez comme un moderniste, vous agissez comme un libéral, vous allez de contradiction en contradiction, de mensonge en mensonge, et cela se manifeste depuis que vous « avez décidé de vous tourner vers le pape » le Pape « intègre », et vous considérez, selon vos propres mots, que le Christ parle par sa bouche ! Quelle crainte filiale pourrions-nous avoir envers vous ? Comment faire pour restaurer la confiance perdue, si vous vous moquez de notre fondateur, si vous vous moquez de la confiance des prêtres et des fidèles… Confiance qui, chaque jour, baisse davantage. Combien de temps encore devrons-nous leur mentir et leur dire que tout va bien dans la Fraternité ? (Pauvres fidèles !!!) Nous avons perdu notre crédibilité et notre force dans la lutte contre l’erreur. (Voilà un constat plus qu’accablant !!!) Nous ne savons pas qui en est responsable, mais certainement pas le Dieu de Vérité. Ayez le courage et l’honnêteté de nous de nous laisser en paix, afin de ne pas causer des dommages supplémentaires.
Notre-Dame de Guadalupe, Impératrice de l’Amérique, priez pour nous ! (Sans commentaire…)
Vive le Christ-Roi !