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La F$$PX prépare l’après Benoît XVI
Par une Lettre Ouverte tranchante, Trente-sept prêtres du District de France viennent d’écrite à Mgr Fellay pour lui dire ces quatre vérités bien en face… et ainsi donc préparer toute la Fraternité Saint-Pie X à la succession de Benoit XVI, quelle qu’elle soit !
Cette L.O. a été publiée sur le site (récemment ouvert) LaSapiniere.info le 28 février 2013, jour de la démission du “PDG mondialiste” de la multinationale vaticane.
Elle est pleine de révélations et d’anecdotes croustillantes venant de prêtres hostiles au ralliement :
(Les accentuations sont de nous)
Lettre à Mgr Fellay
* * *
À Mgr Fellay
Excellence,
Comme vous l’écriviez récemment « les liens qui nous unissent sont essentiellement surnaturels ». Cependant, vous preniez soin de nous rappeler, à juste titre, que les exigences de la nature ne doivent pas être oubliées pour autant. « La grâce ne détruit pas la nature ». Parmi ces exigences, il y a la véracité. Or nous sommes bien obligés de constater qu’une partie des problèmes auxquels nous avons été confrontés ces derniers mois viennent d’un manquement grave à cette vertu.
Il y a dix ans, vous disiez comme Mgr Tissier de Mallerais :
« Jamais je n’accepterai de dire : “Dans le concile, si on interprète bien, oui peut-être quand même, qu’on pourrait le faire correspondre avec la Tradition, on pourrait trouver un sens acceptable.” Jamais je n’accepterai de dire ça. Ça serait un mensonge, il n’est pas permis de dire un mensonge, même s’il s’agissait de sauver l’Église. » (Gastines, 16 septembre 2012)
Mais depuis vous avez changé au point d’écrire :
« L’entière Tradition de la foi catholique doit être le critère et le guide de compréhension des enseignements du Concile Vatican II, lequel à son tour éclaire certains aspects de la vie et de la doctrine de l’Église, implicitement présents en elle, non encore formulés. Les affirmations du Concile Vatican II et du Magistère Pontifical postérieur relatifs à la relation entre l’Église catholique et les confessions chrétiennes non-catholiques doivent être comprises à la lumière de la Tradition entière. » (St-Joseph-des-Carmes, 5 juin 2012)
À Brignoles, en mai 2012, vous avez parlé de ce document qui « convenait à Rome » mais qu’il « faudra expliquer chez nous parce qu’il y a des déclarations qui sont tellement sur la ligne de crête que si vous êtes mal tourné ou selon que vous mettez des lunettes noires ou roses, vous les voyez comme ceci ou cela ». Depuis, vous vous êtes justifié de la manière suivante :
« Si nous pouvons accepter d’être “condamnés” pour notre rejet du modernisme (qui est vrai), nous ne pouvons accepter de l’être parce que nous adhérions aux thèses sédévacantistes (ce qui est faux), c’est ce qui m’a conduit à rédiger un texte “minimaliste” qui ne prenait en compte qu’une seule des deux données et qui, de ce fait, a pu prêter à confusion chez nous. » (Cor Unum 102)
« Ce texte, évidemment, quand je l’ai écrit, je pensais qu’il était suffisamment clair, que j’avais réussi suffisamment à éviter les… – comment est-ce qu’on dit ? – les ambiguïtés. Mais force…, disons les faits sont-là, je suis bien obligé de voir que ce texte était devenu un texte qui nous divisait, nous dans la Fraternité. Ce texte bien évidemment je le retire. » (Écône 7 septembre 2012)
Vous êtes donc un incompris qui, par condescendance, retirez un texte très délicat que des esprits étroits ont été incapables de comprendre. Cette version des faits est habile mais est-elle juste ? Retirer un document et rétracter une erreur doctrinale ne sont pas formellement la même chose. De plus, invoquer les « thèses sédévacantistes » pour justifier ce document « minimaliste » qui « convenait à Rome » semble fort déplacé quand dans le même temps, et depuis plus de treize années, vous autorisez un confrère à ne plus citer le nom du pape au canon après lui avoir confié que vous compreniez son choix devant la scandaleuse signature d’un document commun entre Catholiques et Protestants.
Mgr Tissier de Mallerais confiait à un confrère que cette « Lettre du 14 avril » ne devrait jamais être publiée, car, selon lui, vous seriez « définitivement discrédité et probablement contraint à la démission. » Ce qui confirme l’avertissement charitable de Mgr Williamson : « pour la gloire de Dieu, pour le salut des âmes, pour la paix intérieure de la Fraternité et pour votre propre salut éternel, vous feriez mieux de démissionner vous-même comme Supérieur Général, que de m’exclure. » (Londres, le 19 octobre 2012). Pourtant, vous avez pris cela pour une provocation ouverte et publique.
Mais quand Mgr de Galarreta déclare, le 13 octobre 2012 à Villepreux, cette phrase incroyable qu’on peut entendre mais non lire car la transcription en ligne de La Porte Latine l’a omise : « Il est presque impossible que la majorité des Supérieurs de la Fraternité – après discussion franche, analyse à fond de tous les aspects, de tous les tenants et aboutissants –, il est impensable que la majorité se trompe dans une matière prudentielle. Et si cela par hasard, par un impossible arrive et bien tant pis de toute façon on va faire ce que la majorité pense », à Menzingen, le Secrétaire Général, l’abbé Thouvenot, a écrit qu’il « exposait avec recul et élévation les événements de juin dernier ».
Comment la Fraternité a-t-elle pu tomber si bas ? Mgr Lefebvre, lui, écrivait : « Au jour du jugement, Dieu nous demandera si nous avons été fidèles et non si nous avons obéi à des autorités infidèles. L’obéissance est une vertu relative à la Vérité et au Bien. Ce n’est plus une vertu mais un vice si elle se soumet à l’erreur et au mal. » (Mgr Lefebvre, Lettre du 9 août 1986). Et l’abbé Berto, lui, écrivait en 1963 : « on doit voir plus loin que le bout de son nez, et ne pas se figurer qu’on a droit au Saint-Esprit comme ça sur commande, du moment qu’on est en Concile ».
Lors de la conférence du 9 novembre 2012 à Paris, un prieur vous a demandé : « à la sortie de la retraite sacerdotale deux confrères m’ont accusé d’être en révolte contre votre autorité parce que je manifestais de la satisfaction au sujet du texte de l’abbé de Cacqueray contre Assise III. Qu’en est-il ? » Votre réponse fut : « J’ignorais qu’il y avait des choses pareilles dans la Fraternité. C’est moi qui ai demandé cette déclaration. D’ailleurs elle a été publiée avec mon autorisation. Je suis tout à fait d’accord avec l’abbé de Cacqueray. » Or pendant la retraite des sœurs à Ruffec, vous avez confié à six confrères que vous n’étiez pas d’accord avec le texte de l’abbé de Cacqueray. Vous vous êtes d’ailleurs plaint à lui des reproches que le cardinal Levada, pendant 20mn, vous avait faits à ce sujet. Si vous lui avez donné l’autorisation de la publication c’était, expliquiez-vous, pour ne pas paraître partial… mais que personnellement vous désapprouviez le contenu que vous jugiez excessif. Qui donc, Monseigneur, utilise des moyens « foncièrement subversifs » ? Qui donc est révolutionnaire ? Qui nuit au bien commun de notre société ?
Le 9 novembre 2012 à Paris, nous avons entendu un confrère vous demander : « Je fais partie de ceux qui ont perdu confiance ! Combien y a-t-il de lignes de conduite dans la Fraternité maintenant… » Vous avez répondu : « C’est une grave blessure. Nous avons subi une grave épreuve. Il faudra du temps ». Devant cette réponse fuyante, un autre prieur vous a demandé alors : « Récusez-vous votre réponse à vos trois confrères évêques… » Votre réponse fut encore floue : « Oui, quand je la relis, il me semble qu’il y a quelques petites erreurs. Mais en fait pour vous aider à comprendre, sachez que cette lettre n’est pas une réponse à leur courrier, mais à des difficultés que j’avais eues avec chacun d’entre eux séparément. J’ai beaucoup d’estime pour Mgr Williamson, même de l’admiration, il a des coups de génies dans la lutte contre Vatican II, c’est une grosse perte pour la Fraternité et elle arrive au pire moment… » Mais qui donc est responsable de son exclusion ? En privé, vous dites beaucoup de choses : « j’étais en guerre », « Rome ment »…, mais vous n’avez jamais publié le moindre Communiqué officiel pour dénoncer ces prétendus mensonges. Pire, récemment, à propos de l’ultimatum du 22 février, vous avez cautionné officiellement le mensonge du Vatican.
Votre langage est devenu interminablement confus. Cette manière ambiguë de s’exprimer n’est pas louable comme l’écrivait le Père Calmel : « J’ai toujours eu en horreur les expressions molles ou fuyantes, qui peuvent être tirées dans tous les sens, auxquelles chacun peut faire dire ce qu’il veut. Et elles me sont d’autant plus en horreur qu’elles se couvrent d’autorités ecclésiastiques. Surtout ces expressions me paraissent une injure directe à celui qui a dit : “Je suis la Vérité… Vous êtes la lumière du monde…. Que votre parole soit oui si c’est oui, non si c’est non…” »
Monseigneur, vous et vos Assistants avez été capables de dire tout et son contraire sans peur du ridicule.
L’abbé Nély, en avril 2012, de passage à Toulouse déclarait à une douzaine de confrères que « si les relations doctrinales avec Rome ont échoué c’est parce que nos théologiens ont été trop rentre-dedans » mais il disait à l’un de ces théologiens : « Vous auriez pu être plus incisif. »
Vous-même, le 9 novembre 2012, vous nous avez affirmé : « Je vais vous faire rire, mais je pense vraiment que nous, les quatre évêques, nous sommes du même avis. » Alors que six mois auparavant vous leur écriviez : « à la question cruciale entre toutes, celle de la possibilité de survivre dans les conditions d’une reconnaissance de la Fraternité par Rome, nous n’arrivons pas à la même conclusion que vous. »
Dans la même conférence de retraite à Écône, vous déclarez : « Je vous avoue que je n’ai pas estimé aller contre le chapitre [de 2006] en faisant ce que j’ai fait. » Puis quelques instants après au sujet du Chapitre de 2012 : « si c’est le Chapitre qui traite, c’est une loi qui vaut jusqu’au prochain Chapitre. » Quand on sait qu’en mars 2012, sans attendre le prochain Chapitre, vous avez détruit la loi de celui de 2006 (pas d’accord pratique sans solution doctrinale), on s’interroge sur la sincérité du propos.
Un de vos confères dans l’épiscopat à Villepreux nous invitait à « ne pas dramatiser. Le drame serait d’abandonner la Foi. Il ne faut pas demander une perfection qui n’est pas de ce monde. Il ne faut pas pinailler sur ces questions. Il faut voir si l’essentiel est là ou non. »
Il est vrai, vous n’êtes pas devenu mahométan (1er commandement), vous n’avez pas pris femme (6e commandement), vous avez simplement malmené la réalité (8e commandement). Mais l’essentiel est-il toujours là quand les ambiguïtés touchent au combat de la foi ? Personne ne vous demande une perfection qui n’est pas de ce monde. On peut bien concevoir qu’on se trompe devant le mystère d’iniquité, puisque même les élus pourraient être trompés, mais personne ne peut accepter un langage double. Certes, la grande apostasie, prédite par l’Écriture, ne peut que nous troubler. Qui peut prétendre être indemne des pièges du diable ? Mais pourquoi nous avoir trompés ? À tout péché miséricorde, bien sûr. Mais où sont les actes qui manifestent la conscience, le regret et la réparation des erreurs ?
Vous avez dit devant les prieurs de France : « je suis fatigué des querelles de mots ». Là est peut-être le problème. Qui vous empêche d’aller vous reposer à Montgardin et d’y goûter les joies de la vie cachée ? Rome a toujours utilisé un langage clair. Mgr Lefebvre également. Vous aussi par le passé. Mais aujourd’hui, vous entretenez une confusion en identifiant indûment “l’Église catholique, la Rome éternelle” et “l’Église officielle, la Rome moderniste et conciliaire”. Or, en aucun cas, vous ne pouvez changer la nature de notre combat. Si vous ne voulez plus accomplir cette mission, vous devez, ainsi que vos Assistants, renoncer à la charge que la Fraternité vous a confiée.
En effet, l’abbé Pfluger dit publiquement souffrir de l’irrégularité canonique de la Fraternité. Il a confié à un confrère en juin 2012 « avoir été ébranlé par les discussions doctrinales ». En sortant de sa conférence à Saint Joseph des Carmes, il disait de manière méprisante à qui voulait l’entendre : « Dire qu’il y en a encore qui ne comprennent pas qu’il faut signer ! » Le 29 avril 2012 à Hattersheim, après avoir avoué que « les événements passés ont prouvé que les différences concernant la question doctrinale ne peuvent être comblées », il faisait part de sa crainte « de nouvelles excommunications ». Mais comment peut-on craindre l’excommunication de modernistes déjà excommuniés par l’Église ?
L’abbé Nély à l’occasion d’un repas pour les bienfaiteurs à Suresnes annonçant que « le Pape avait mis un terme au rapport avec la Fraternité en demandant la reconnaissance de la Messe et de Vatican II… » rajoutait que « Mgr Fellay était sur son petit nuage, il était impossible de l’en faire redescendre ». Mais l’abbé Nély n’a-t-il pas lui aussi signé la monstrueuse lettre aux trois évêques ? N’a-t-il pas été lui aussi « sur son petit nuage » quand, de passage à Fanjeaux, il déclara à la Supérieure Générale inquiète au sujet d’un ultimatum de Rome : « Non rassurez-vous, tout va bien avec Rome, leurs canonistes nous aident à préparer les statuts de la prélature… »
Pouvez-vous dire, en conscience que Vous et vos Assistants avez assumé vos responsabilités ? Après tant de propos contradictoires et néfastes comment prétendre encore gouverner ? Qui a nui à l’autorité du Supérieur Général, si ce n’est vous-même et vos Assistants ? Comment prétendre nous parler justice après l’avoir lésée ? « Quelle vérité peut sortir de la bouche du menteur ? » (Eccli. 34, 4). Qui a semé la zizanie ? Qui a été subversif en usant du mensonge ? Qui a scandalisé prêtres et fidèles ? Qui a mutilé la Fraternité en diminuant sa force épiscopale ? Que peut bien être une charité sans l’honneur et la justice ?
Nous savons que l’on nous reprochera de ne pas respecter les formes en vous écrivant ainsi publiquement. Notre réponse sera alors celle du Père de Foucauld au Général Laperrine : « J’avais cru en entrant dans la vie religieuse que j’aurais surtout à conseiller la douceur et l’humilité ; avec le temps, je crois que ce qui manque le plus souvent, c’est la dignité et la fierté. » (Lettre du 6 déc. 1915). Et à quoi bon vous écrire en privé quand on sait qu’un confrère courageux et lucide a dû attendre quatre ans pour avoir un courrier de vous et ce fut non pour y lire des réponses mais des injures. Quand un Supérieur de District attend toujours l’accusé de réception de sa lettre de dix-sept pages envoyée à la Maison Générale, il semble que Menzingen n’a plus d’autre argument que le volontarisme : « sic volo, sic iubeo, sit pro ratione voluntas ».
Monseigneur, ce que nous vivons en ce moment est odieux. La droiture évangélique a été perdue : Est est, non, non. Le Chapitre de 2012 n’a en rien clarifié la situation. L’abbé Faure, un capitulant, nous a récemment mis en garde publiquement contre « les lettres et déclarations des actuels supérieurs de la Fraternité ces derniers mois » ? Un autre capitulant a confié à un confrère : « Il faut reconnaître que le Chapitre a échoué. Aujourd’hui c’est OK pour une Fraternité libre dans l’Eglise conciliaire. J’ai été catastrophé par le niveau de réflexion de certains capitulants. »
Vos interventions et celles de vos Assistants sont troubles et laissent croire que vous n’avez opéré qu’un simple recul stratégique.
Fin 2011, un Assistant avec un confrère “accordiste” avaient cherché à estimer le nombre de prêtres, en France, qui refuseraient un accord avec Rome. Leur résultat : sept. Menzingen était rassuré. En mars 2012, vous avez confié que M. Guenois du Figaro était un journaliste très bien informé et que sa vision des choses était juste. Or son article disait : « Qu’on le veuille ou non, le pape et Mgr Fellay veulent un accord non doctrinal mais ecclésial ». En mai 2012, vous avez confié aux Supérieurs des bénédictins, des dominicains et des capucins : « On sait qu’il y aura de la casse, mais on ira jusqu’au bout ». En juin l’accord ecclésial fut impossible. Pourtant, en octobre 2012, de passage au prieuré de Bruxelles, des prêtres diocésains, invités par l’abbé Wailliez, vous ont manifesté leur souhait de voir un accord entre Rome et la Fraternité. Vous les avez rassurés par ces mots : « oui, oui, ça va se faire bientôt » ? C’était trois mois après le chapitre de juillet.
Monseigneur, vous avez le devoir en justice de dire la vérité, de réparer les mensonges et de rétracter les erreurs. Faites-le et tout rentrera dans l’ordre. Vous savez comment André Avellin, au XVIe siècle, est devenu un grand saint après avoir eu honte d’un mensonge qu’il avait commis par faiblesse. Nous voulons simplement que vous deveniez un grand saint.
Excellence, nous ne voulons pas que l’Histoire retienne de vous que vous êtes l’homme qui avez défiguré et mutilé la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X.
Soyez assuré, Excellence, de notre totale fidélité à l’œuvre de Mgr Lefebvre,
Le 28 février 2013,
Trente-sept prêtres du District de France
Communiqué de la Sapinière au sujet de « La Lettre à Mgr Fellay »
N’en déplaise à M. Jacques-Régis du Cray, la lettre à Mgr Fellay du 28 février 2013 a bien été écrite par des prêtres du district de France.
M. Ennemond (Jacques-Régis du Cray) qui prétend bien connaître la FSSPX a affirmé qu’aucun de ses prêtres n’auraient pu agir ainsi. Il se trompe tout simplement, tous les prêtres ne ressemblent pas nécessairement à l’abbé Lorans ou à l’abbé Célier. Des intervenants de son forum Fecit ont cru devoir blâmer notre anonymat. La chose est risible quand on sait comment M. Jacques-Régis du Cray en use et en abuse.
M. Jacques-Régis du Cray a aussi mis en doute notre courage. L’anonymat n’est pas nécessairement un signe de lâcheté. Pour résister publiquement aux mensonges de notre Supérieur Général nous jugeons opportun de ne pas quitter la Fraternité. Comme le rappelait Mgr Lefebvre à Dom Thomas d’Aquin, prieur du Monastère Santa Cruz, au Brésil, suite au ralliement de Dom Gérard : « Les biens de l’Église appartiennent au Christ Roi et il ne faut pas les brader ni les laisser tomber entre les mains des ennemis de son règne universel ».
L’anonymat n’est pas une fuite de la croix comme le pense M. l’abbé de Cacqueray dans un fax interne envoyé à tous les prêtres du district le 1er mars 2013. La croix nous la portons. Elle est même lourde. Depuis quelques temps la méditation des angoisses du cœur de NSJC face à la trahison de Judas s’est faite plus profonde et a renouvelé notre vie intérieure sacerdotale.
Nous avons entendu de la part des libéraux et des ralliéristes des cris d’horreur devant notre lettre. Nous les comprenons sans les approuver. Ils avaient une idole qu’ils prenaient pour un saint et ils se rendent compte que c’est un menteur. Ils voulaient que sa politique de ralliement à la Rome moderniste soit sainte parce qu’ils partageaient son libéralisme. Plutôt que de se soumettre aux faits, ils ont préféré les nier. Ils ne veulent pas voir les mensonges car ils ne veulent pas conclure que cette politique libérale ne vient pas du bon esprit.
Oui, le libéralisme est un péché qui finit par rendre aveugle. Ces cris d’horreur ne sont que des cris hypocrites. On s’offusque d’une lettre anonyme qui dénonce des tromperies répétées d’un supérieur envers ses inférieurs en matière grave mais on ne veut pas s’offusquer du mensonge lui-même. C’est le monde à l’envers. Pour eux la subversion consiste non à mentir mais à dénoncer le mensonge. Quelle étrange morale!
M. l’abbé de Cacqueray, qui n’est pas un libéral mais qui est de nouveau victime de sa bienveillance, dans le fax interne nous reproche notre « procédé objectivement destructeur. » Mais qu’est-ce qui est objectivement destructeur : mentir ou dénoncer le mensonge ?
M. l’abbé de Cacqueray trouve « grotesque » le nombre de trente-sept prêtres adhérant à cette lettre. Cela nous étonne, car il sait mieux que quiconque que le nombre de prêtres qui lui ont manifesté leur perte totale de confiance envers le Supérieur Général et son Conseil dépasse ce chiffre. De plus la valeur des faits avérés de cette lettre ne dépend pas des signataires mais des témoins oculaires dignes de foi, mentionnés de façon circonstanciée. Enfin, M. l’abbé de Cacqueray trouve-t-il aussi grotesque le jugement de ce capitulant : « Il faut reconnaître que le Chapitre a échoué. Aujourd’hui c’est OK pour une Fraternité libre dans l’Eglise conciliaire. » ?
M. l’abbé de Cacqueray nous invite à avoir une attitude « franche et respectueuse » envers les supérieurs. Nous lui demandons alors combien de temps faudra-t-il encore supporter que l’on nous mente et que l’on trompe les fidèles?
Excellences, MM. les abbés, chers fidèles, une version originale reçue par tous les prêtres de la FSSPX, le samedi 24 janvier 2009, que nous devions lire en chaire, disait :
« Le décret du 21 janvier cite la lettre du 15 décembre dernier au Cardinal Castrillón Hoyos dans laquelle j’exprimais notre attachement « à l’Église de N.S. Jésus-Christ qui est l’Église catholique », y réaffirmant notre acceptation de son enseignement bimillénaire et notre foi en la Primauté de Pierre. Je rappelais combien nous souffrons de la situation actuelle de l’Église où cet enseignement et cette primauté sont bafoués, et ajoutais : ‘‘Nous sommes prêts à écrire avec notre sang le Credo, à signer le serment anti-moderniste, la profession de foi de Pie IV ; nous acceptons et faisons nôtres tous les conciles jusqu’à Vatican II, au sujet duquel nous émettons des réserves.’’»
Mais quelques jours après, ce passage est devenu :
« Nous sommes prêts à écrire avec notre sang le Credo, à signer le serment anti-moderniste, la profession de foi de Pie IV, nous acceptons et faisons nôtres tous les conciles jusqu’à Vatican I. Mais nous ne pouvons qu’émettre des réserves au sujet du Concile Vatican II, qui s’est voulu un concile ‘différent des autres’. »
Comment justifier une telle différence ? À l’époque, Mgr Fellay disait aux prieurs qu’il s’agissait d’une erreur du Secrétaire Général, lequel ayant travaillé toute la nuit s’était trompé.
Mais en définitive, après avoir supprimé la première version, on publia la version corrigée qui figure sur tous les sites de la Fraternité, … Aujourd’hui on sait que c’est bien le premier texte qui représentait la pensée de Mgr Fellay puisqu’il cherche à se soumettre à l’Eglise concrète. Le jeudi 29 octobre 2009, le rédacteur en chef du blog Osservatore Vaticano, Vini Ganimara, publia un article intitulé “Forces et faiblesses de la diplomatie de Monseigneur Fellay”. On y lit :
« Monseigneur Fellay a su adopter progressivement un langage mesuré, qui fait oublier ses déclarations en tous sens du passé, comme les discours agressifs des autres évêques de la FSSPX, et qui enlève des armes à l’« opinion publique » épiscopale (en Allemagne par exemple) cherchant à barrer la bonne volonté du Pape. Ce troisième point – décisif car il n’y a pas de négociation sans donnant-donnant – montre ses capacités diplomatiques, en même temps que la faiblesse de sa marge de manœuvre. Je prends un exemple : après la levée des excommunications, il a envoyé par fax dans tous les prieurés du monde une « lettre aux fidèles » (24 janvier 2009), contenant la citation de sa propre lettre au cardinal Castrillón (15 décembre 2008) qui avait permis la levée des censures : « Nous acceptons et faisons nôtres tous les conciles jusqu’à Vatican II au sujet duquel nous émettons des réserves ». Cette formulation provoqua une telle levée de boucliers que quelques jours plus tard, une nouvelle version de cette lettre du 24 janvier citait ainsi la lettre au cardinal : « Nous acceptons et faisons nôtres tous les conciles jusqu’à Vatican I. Mais nous ne pouvons qu’émettre des réserves au sujet du Concile Vatican II, qui etc. » C’est bien entendu la première version qu’a reçue le cardinal Castrillón. La seconde version n’est pas à proprement parler un faux : c’est une traduction à l’usage de l’opinion publique de la FSSPX. » http://radiocristiandad.wordpress.com/2009/12/09/dos-articulos-de-vini-ganimara-y-un-recuerdo/ (en français Google ICI)
Mgr Fellay et la communication de la Maison Générale ont menti par le passé, ils ont encore menti récemment dans leur communiqué, pourquoi devrions-nous croire qu’ils cesseront de le faire à l’avenir ? Ce scandale et cette mascarade n’ont que trop duré. Ils doivent cesser et ils cesseront.
La Sapinière
Jérôme Bourbon dans RIVAROL : retour sur une exclusion
Jérôme Bourbon dans le RIVAROL n° 3067 du 2 novembre, revient sur l’exclusion de Mgr Williamson de la F$$PX.
Ndlr du CatholicaPedia : Les accentuations sont de nous.
Rivarol n°3067 du 2/11/2012
FSSPX : retour sur une exclusion
Le 24 octobre la direction de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X annonçait dans un communiqué (voir RIV. du 26 octobre) l’exclusion de Mgr Williamson de l’œuvre fondée par Mgr Lefebvre. À 72 ans et demi celui qui était le doyen des quatre évêques de la FSSPX est en voie d’être expulsé du prieuré de Wimbledon où il résidait jusque-là et se trouve jeté à la rue, sans couverture sociale et sans argent. Depuis des années les relations étaient exécrables entre Mgr Fellay et Mgr Williamson, entre l’évêque le plus jeune et le prélat le plus âgé des quatre clercs sacrés le 30 juin 1988 par le fondateur d’Écône. En 2003, le supérieur général avait retiré au prélat britannique la direction du séminaire des États-Unis et en 2009, à la suite de ses déclarations sur les chambres à gaz et le nombre de juifs tués pendant la guerre, la maison générale de la FSSPX lui avait ôté la direction du séminaire de la Reja en Argentine, l’avait confiné, selon son expression dans une “mansarde” à Londres, lui interdisant tout ministère et toute prise de parole publique, bref voulant le transformer en mort vivant.
Le 4 octobre dernier, dans une ultime lettre Mgr Fellay enjoignait à son confrère sous « dix jours ouvrés » (sic !) de fermer définitivement son blog Dinoscopus, de supprimer ses commentaires Eleison hebdomadaires, de présenter des excuses publiques au supérieur général pour le mal qu’il aurait fait à la Fraternité et de réparer ses torts. Bref, Mgr Fellay demandait une capitulation sans conditions qu’il n’a évidemment pas obtenue. Dans la lettre que nous avons rendue publique dans notre dernière édition Mgr Williamson accuse le supérieur général de trahir l’héritage de Mgr Lefebvre en œuvrant à un ralliement graduel à la Rome moderniste. Et le prélat britannique d’indiquer que la politique de la FSSPX a changé depuis 2000 et le début des discussions avec les occupants du Vatican. À la fin de sa missive, il invite le supérieur général à présenter sa démission car il en va, écrit-il, « de la gloire de Dieu, du salut des âmes et de (son) salut éternel ». Autrement dit si Mgr Fellay poursuit ses menées actuelles, il s’engage sur un chemin de damnation et ceux qui le suivent également. Voilà ce qu’il faut comprendre. C’est dire que la querelle n’est pas secondaire.
On reproche à Mgr Williamson d’avoir désobéi à l’autorité légitime, Mgr Fellay. Mais le prélat britannique a beau jeu de répondre que son devoir est de désobéir puisque la foi est en jeu. Après tout la Fraternité ne s’est-elle pas fait connaître par sa désobéissance à une autorité qu’elle jugeait pourtant légitime mais dont elle estimait qu’elle mettait la foi en danger ?
La Centralité de la Question Juive
Au-delà de ce différend certes essentiel sur l’opportunité ou non de trouver un accord avec la Rome moderniste, c’est-à-dire dans les faits de se placer sous sa dépendance, l’exclusion de Mgr Williamson s’explique en grande partie par les propos révisionnistes qu’il a tenus en 2009 et qu’il n’a jamais rétractés depuis au grand dam de son supérieur qui a multiplié les pressions pour qu’il reconnaisse la réalité de la Shoah. Tout laisse à penser que l’exclusion du plus remuant des quatre évêques de la Fraternité a été une monnaie d’échange entre le Vatican et Mgr Fellay, les trente deniers de Judas en quelque sorte. Le Vatican soumis au sionisme international ne pouvait accepter de « normaliser canoniquement » une Fraternité qui comptait dans ses rangs un révisionniste notoire. En effet pour les occupants du Vatican mieux vaut un prêtre pédomane (il n’en manque pas dans l’église conciliaire !) qu’un prélat révisionniste. D’ailleurs, dès son exclusion, le Congrès juif mondial s’est « félicité » de cette nouvelle, regrettant seulement qu’elle vienne « trop tard » et appelant la Fraternité à se débarrasser de toute trace d’antisémitisme en son sein. Que le Congrès juif mondial se rassure : Bernard Fellay va y veiller personnellement. Ainsi que nous l’ont assuré des prêtres il ne fait pas bon nourrir quelque sympathies révisionnistes ou “fascisantes” dans la néo-FSSPX. Mieux vaut avoir des penchants modernistes. Pourtant la question du révisionnisme historique n’est pas secondaire, même d’un point de vue théologique. Ce n’est plus en effet le sacrifice et la mort du Christ au Golgotha qui sont l’élément central et le sommet de l’histoire, c’est l’ “Holocauste”. Les imbéciles et les pleutres ne mesurent pas à quel point la contre-religion de la Shoah est une machine de guerre contre la religion catholique, une arme de destruction massive de la foi chrétienne dont elle singe les rituels.
Trois jours seulement après l’annonce de l’exclusion définitive de Mgr Williamson, la « commission pontificale Ecclesia Dei » faisait paraître un communiqué, au ton très apaisant et conciliant, disant qu’elle accordait un délai supplémentaire à la Fraternité pour répondre à la déclaration doctrinale du 13 juin et à la proposition de régularisation canonique. Ainsi que l’indique le chroniqueur religieux du Figaro, Jean-Marie Guénois, « il est donc clair que ce communiqué, inédit dans son ton apaisant, est la réponse du Vatican à l’exclusion de Mgr Williamson ». D’ailleurs, le jour même de l’exclusion, le Vatican avait fait savoir, selon La Croix et Le Figaro, que l’exclusion de l’évêque révisionniste était reçue à Rome comme « une bonne nouvelle ».
Cette affaire montre une fois de plus la centralité de la question juive et du révisionnisme. On l’a vu au Front national où Marine Le Pen pour se faire accepter des media a exclu tout ce qui était plus ou moins révisionniste ou nationaliste dans le parti. On le voit aujourd’hui à la Fraternité où Mgr Fellay qui est manifestement prêt à tout pour obtenir sa prélature personnelle à vie chasse sans ménagement Mgr Williamson. Il faut dire que les méthodes du supérieur général de la FSSPX sont plutôt expéditives : en 2003 il avait renvoyé au moyen d’un simple fax l’abbé Paul Aulagnier qui fut pourtant dix-huit ans durant le supérieur du district de France de la FSSPX et quasiment le cofondateur de la Fraternité, en 2004 via le district de France il avait envoyé des vigiles et des chiens à l’abbé Philippe Laguérie au prieuré de Bruges, l’excluant de la cultuelle qui lui permettait de bénéficier d’une couverture sociale. Nous sommes là à des années-lumière du comportement traditionnel de l’Église catholique. Dans un diocèse lorsqu’un prêtre fautait voire défroquait l’évêque veillait à ce qu’il ne soit pas à la rue et lui donnait même discrètement un peu d’argent pour qu’il ne devienne pas un vagabond. Il faut croire que la charité s’est beaucoup refroidie à notre époque ! Homo homini lupus ; mulier mulieri lupior ; sacerdos sacerdoti lupissimus (l’homme est un loup pour l’homme, la femme est davantage loup pour la femme, le prêtre est le plus loup pour le prêtre). Jamais cet adage n’a été aussi vrai qu’aujourd’hui.
Après le Front National la Fraternité Saint-Pie X
Il se passe aujourd’hui dans la Fraternité ce que nous avons connu il y a quelques années au Front national : des dirigeants assoiffés de reconnaissance, de normalisation, d’honorabilité, de respectabilité, ne souffrant plus d’être diabolisés et marginalisés, trahissent les “fondamentaux”, se montre affables et faibles avec l’ennemi mais impitoyables avec ceux qui refusent cet aggiornamento. Car les déclarations plus qu’ambiguës de Mgr Fellay sur Vatican II, enthousiastes sur Benoît XVI n’ont pas manqué ces derniers mois. L’abbé Chazal qui a fondé avec quatre autres prêtres aux États-Unis une FSSPX de stricte observance pour s’opposer à ce processus ralliementiste a même pondu un texte, « J’excuse le concile », où sont recensées les déclarations les plus déconcertantes de Mgr Fellay ces derniers temps.
Des prêtres de la Fraternité, réfractaires à l’actuel processus de ralliement, nous ont confié que l’ambiance était exécrable dans nombre de prieurés à cause des désaccords entre “accordistes” et “anti-accordistes” ; des clercs ont discrètement déménagé leur adresse électronique du prieuré de crainte d’être espionnés par leurs confrères proches de Menzingen. Un prêtre français a reçu récemment une « monition canonique » pour avoir adressé en toute confiance un texte anti-ralliement à quelques confrères, l’un d’eux l’a dénoncé à Menzingen, siège de la maison généralice.
Feu sur l’Exclu !
Comme dans les procès staliniens Mgr Williamson n’a pas eu le droit de faire valoir sa défense, il n’y a pas non plus de droit d’appel et l’on demande aux supérieurs de district de dire tout le mal qu’ils pensent de l’évêque exclu. À moins que par zèle, pour se hausser du col, certains supérieurs ne prennent eux-mêmes l’initiative. À peine l’exclusion rendue officielle, le supérieur du district d’Italie, l’abbé Don Pierpaolo Maria Petrucci et, nous assure-t-on, « tous les prêtres du district d’Italie de la Fraternité Saint-Pie X » (pas un ne manquerait à l’appel !) ont pondu un communiqué dans lequel il est dit : « À l’occasion de la douloureuse exclusion de Mgr Williamson de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X, le district italien confirme (sic ! Est-ce aux inférieurs de confirmer le bien-fondé de la décision d’un supérieur ?) que cette affaire est justifiée pour des raisons purement disciplinaires qui ont duré pendant plusieurs années. Vouloir relier ce triste évènement à une volonté de rupture doctrinale face à « l’Église conciliaire » est purement arbitraire, calomnieux et injustifié au regard de la dernière déclaration du chapitre général et des évènements récents, ainsi que l’avenir le montrera sans équivoque. » Manque de chance : trois jours plus tard la « commission Ecclesia Dei » publiait un communiqué très confiant sur la perspective d’un accord. Nous aurait-on menti ? On n’ose le croire !
Le supérieur du district d’Allemagne, l’abbé Franz Schmidberger, grand ami de Josef Ratzinger devant l’Éternel, y est allé également de son petit crachat sur Mgr Williamson accusé d’être un rebelle. Mais Mgr Lefebvre n’a-t-il pas lui-même été jugé un rebelle par beaucoup ? Notons pour l’anecdote que la lettre de renvoi de Mgr Williamson a été envoyée par Mgr Fellay le 22 octobre de Platte City et non pas de Menzingen. C’est donc au cours d’un voyage que le supérieur général a pris ce décret à l’instar d’un homme d’affaires qui renvoie dédaigneusement un laquais entre deux avions. Disons-le tout net au risque de nous faire des ennemis (nous en avons l’habitude !) cette inhumanité, cette sécheresse de cœur nous inspirent dégoût et révolte. Il ne suffit pas de parler avec des airs inspirés de spiritualité et de sainteté pour être estimable. Il y a plus de faux dévots que d’authentiques mystiques, de tartufes mitrés que de réels serviteurs de Dieu ! Sans doute y a-t-il aussi de la jalousie dans cette décision. Mgr Williamson avait été le professeur de théologie à Écône du jeune Bernard Fellay, il est diplômé de littérature de l’université de Cambridge, c’est un brillant intellectuel, drôle, à l’esprit délié. Cela ne pardonne pas dans certains milieux ecclésiastiques d’autant que Mgr Fellay fut économe de la Fraternité pendant douze ans, qu’il s’exprime laborieusement et qu’il ne brille pas par son érudition ni sa finesse d’esprit, même s’il est un manipulateur hors catégorie au point d’avoir enrégimenté la Mère de Dieu dans sa politique de ralliement-apostasie à la Rome moderniste. Depuis 2006 il a en effet multiplié des « croisades du Rosaire » où l’on a présenté sans rire comme des « miracles » de la Sainte Vierge le motu proprio de juillet 2007 réduisant la messe tridentine à une « forme extraordinaire du rite romain » et la levée (et non la déclaration de nullité du décret du 1er juillet 1988) des excommunications le 21 janvier 2009, levée qui ne s’appliquait d’ailleurs ni à Mgr Lefebvre ni à Mgr de Castro Mayer, les deux consécrateurs toujours considérés comme excommuniés.
Le Verrou qu’il Fallait Faire Sauter
À la suite de l’entrevue du 13 juin entre Mgr Fellay et les dirigeants de la “Congrégation de la doctrine de la foi” la Fraternité avait fait savoir que le préambule doctrinal retouché par le Vatican était “inacceptable” (circulaire Thouvenot du 25 juin), Mgr Fellay avait dit lors des ordinations à Écône que les relations entre Rome et la FSSPX étaient « au point mort » et lors d’une retraite sacerdotale le 7 septembre il redisait que le texte ne convenait pas, qu’il s’était trompé et qu’on l’avait trompé, bref que tout était fini. Or, voici qu’on apprend par le communiqué du 27 octobre de la « commission Ecclesia Dei » que non seulement Mgr Fellay n’a pas refusé le préambule doctrinal, contrairement à ce qui avait été dit, mais que dans une lettre du 6 septembre il demandait un délai d’étude et de réflexion supplémentaire avant de répondre. Tout laisse donc à penser que l’exclusion de Mgr Williamson était le verrou qu’il fallait faire sauter pour conduire à son terme la politique de ralliement à la Rome moderniste tout en utilisant sans cesse un double langage, en multipliant les ambiguïtés, à la manière des modernistes et des libéraux, afin de neutraliser toute opposition en interne. Cela a aussi permis de diviser les trois évêques qui avaient fait bloc contre la politique ralliériste du supérieur général dans leur lettre du 7 avril. En effet depuis le chapitre général Mgr de Galarreta a tourné casaque et défend désormais la politique de Menzingen. Dans son discours de clôture du pèlerinage annuel à Lourdes le 28 octobre il n’a pas eu de mot de compassion ou de sympathie pour son confrère dans l’épiscopat, disant seulement de manière allusive que son “départ” (sic !) n’était pas une tragédie ! Quant à Mgr Tissier de Mallerais, après avoir dénoncé au printemps toute forme de ralliement à Benoît XVI, il se mure dans le silence depuis le chapitre. Il a cependant conseillé à l’abbé Chazal, bien qu’il soit d’accord avec son analyse, de se soumettre à Mgr Fellay et nous savons de source sûre qu’il a également exhorté Mgr Williamson à trouver une solution à l’amiable avec Menzingen. En quelques mois la donne a donc changé : de trois évêques contre Mgr Fellay, il n’en reste plus qu’un. Le supérieur général n’a plus guère de souci à se faire : il pourra mener à son terme l’accord avec Benoît XVI.
Il se passe dans la Fraternité aujourd’hui ce qui s’est passé dans l’Église après Vatican II : on fait montre d’un autoritarisme impitoyable pour dissuader les récalcitrants de s’exprimer et d’agir. Au nom de l’obéissance on demande aux prêtres de cautionner la politique de rapprochement avec le modernisme. Or cette politique est suicidaire : chaque fois qu’elle a été tentée dans le passé, elle a affaibli le camp de la résistance traditionaliste à Vatican II. Les discussions entre Mgr Lefebvre et le cardinal Ratzinger en 1987-1988 ont certes échoué mais elles ont abouti à la création de la Fraternité Saint-Pierre, à la sécession du Barroux. Les discussions entre la FSSPX et le cardinal Castrillón Hoyos ont abouti au ralliement de Campos et de l’abbé Aulagnier. Aujourd’hui ces discussions entraînent l’éviction du doyen des quatre évêques, ce qui n’est pas rien, la Fraternité ayant souvent affirmé que l’une des preuves de son caractère providentiel était précisément l’union sans faille entre ses quatre évêques. Un argument désormais caduc.
Que va Faire Mgr Williamson ?
Reste à savoir ce que fera désormais Mgr Williamson. Dans son dernier commentaire Eleison intitulé « Décision capitale », il prévient qu’ « il n’entend pas prendre sa retraite ». Sa situation n’est cependant pas facile. Il ne dispose pour le moment d’aucun moyen véritable lui permettant de construire un séminaire, des chapelles, des prieurés, des écoles. De plus, il a 72 ans. Certes Mgr Lefebvre n’était guère plus jeune au moment de la fondation d’Écône. Mais en quatre décennies les choses ont radicalement changé. Il y a de moins en moins de catholiques. À l’époque des Trente glorieuses beaucoup de familles avaient encore du bien, ce qui est nettement moins vrai aujourd’hui. De plus, les prix de l’immobilier ont explosé et il faut des sommes colossales pour acheter quelque local que ce soit dans les métropoles occidentales. Par ailleurs, même dans le camp des catholiques hostiles au ralliement, la personnalité et certaines prises de position du prélat britannique ne font pas l’unanimité. D’aucuns lui reprochent d’avoir été sacré sans mandat, d’autres d’être “lefebvriste”, d’autres encore de croire à Garabandal et à Maria Valtorta, d’autres de reconnaître l’autorité de Benoît XVI tout en s’opposant à lui, d’autres encore (ou les mêmes) d’avoir approuvé le motu proprio faisant de la messe tridentine « la forme extraordinaire » du rite romain et la levée des excommunications. C’est dire que sa réussite s’annonce aléatoire. D’autant que l’on constate aujourd’hui une grande lassitude parmi les catholiques de tradition. Peu ont encore le feu sacré de ceux qui se sont vaillamment opposés aux réformes conciliaires dans les années 1970. Le confort (mais aussi les soucis) de la vie moderne, la paresse intellectuelle, l’absence ou le manque de vie d’oraison, la déchristianisation générale qui, à différents degrés, atteint les hommes de notre temps, les ravages du libéralisme et du relativisme suffisent à expliquer cette tiédeur.
La Visibilité de l’Église se Réduit à sa Domesticité
L’exclusion brutale de Mgr Williamson le montre de manière évidente, de nos jours toutes les résistances, vraies ou apparentes, cèdent, trahissent, s’estompent ou se diluent. C’est vrai en politique, c’est vrai en religion, c’est vrai dans tous les domaines. On ne peut vraiment faire confiance à aucune structure, à aucun chef. La visibilité de l’Église se réduit aujourd’hui essentiellement à sa domesticité. Nous vivons plus que jamais le Samedi Saint de l’Église militante. Et pourtant dans les ténèbres épaisses qui nous entourent, dans ce monde satanique et apocalyptique il nous faut tant bien que mal survivre. En gardant la foi et l’espérance. En conservant les pieds sur terre et les yeux levés au Ciel.
Jérôme BOURBON.
Pour joindre Mgr Richard Williamson, on peut lui écrire à : dino@dinoscopus.org
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L’évêque Bernard Tissier n’est pas un combattant de la Foi !
Notre article « Mgr Tissier “clarifie” sa conversation avec l’abbé François Chazal à Écône » suscite bien des réactions.
Mgr Tissier n’est pas un combattant. Il pense que ceux qui tentent quelque chose doivent rester à leur place. Mgr Tissier n’a pas la carrure d’un Williamson. Lorsque les choses se gâtent, Mgr Tissier manque de volontarisme. Il s’oppose à l’accord, mais pense encore et toujours que la F$$PX peut “convertir le pape” ! N’ayez pas la naïveté de croire qu’il quitterait la Fraternité.
Mais les lecteurs avisés de Virgo-Maria ne sont pas étonnés car VM a toujours dénoncé la mollesse et la lâcheté de Bernard Tissier transformant sa lâcheté en « sainte obéissance » !
Cela s’est particulièrement révélé dans l’échange de correspondance avec M. l’abbé Schoonbroodt (†) suite à la publication de Virgo-Maria répercutant intégralement et commentant l’étude de Mgr Tissier de Mallerais publiée dans le Sel de la terre n°67 contenant son article « Le mystère de la Rédemption selon Benoît XVI » où l’évêque français démonte et dénonce la doctrine hérétique de l’abbé apostat Ratzinger-Benoît XVI sur le Dogme catholique de la Rédemption :
Virgo-Maria N° 704, dimanche 10 mai 2009 :
Mgr Tissier de Mallerais (FSSPX) ne veut pas « déplaire »
à l’« hyper-moderniste » Ratzinger-Benoît XVI
L’action combinée du Père « Innocent »-Marie et de Mgr Tissier vise, soit à insulter et calomnier, soit à intimider M. le Curé Schoonbroodt, afin de tenter de faire disparaître au plus vite d’internet les écrits critiques de Mgr Tissier contre l’apostat Ratzinger qui pourraient gêner la politique de ralliement de la FSSPX de Mgr Fellay à la Rome moderniste apostate.
Dans une lettre rendue publique ici, M. le Curé Schoonbroodt met en demeure Mgr Tissier de Mallerais de lever les doutes sur sa « duplicité volontaire » et ceci sur la base de 4 attendus constatant la censure officielle qu’il accepte activement de ses propos publics par les médias de la FSSPX contrôlés par les infiltrés. Il lui demande de clarifier son comportement : pour ou contre le combat de Mgr Lefebvre pour la préservation du Sacerdoce sacrificiel catholique face à la Rome moderniste ?
Mgr Tissier de Mallerais (FSSPX) se plaint que Virgo-Maria lui aurait fait « un mal considérable dans certains milieux« (Conciliaires et ralliés) en faisant largement connaître ses écrits anti-modernistes et anti-conciliaires.
http://www.virgo-maria.org/articles_HTML/2009/005_2009/VM-2009-05-09/VM-2009-05-09-A-00-Avrille_insulte_abbe_Schoonbroodt.html
http://www.virgo-maria.org/articles/2009/VM-2009-05-09-A-00-Avrille_insulte_abbe_Schoonbroodt.pdf
Chronologie des échanges entre M. le Curé Schoonbroodt/VM et Avrillé/Mgr Tissier :
Voir aussi l’extrait de la lettre du 28 février 2009 de Mgr Tissier de Mallerais à M. l’abbé Schoonbroodt :
A Ecône, le 28 février 2009
Monsieur le curé,
votre lettre du 25 février m’est bien parvenue, j’en ai pris connaissance lors de mon retour des Etats-Unis. (…)
Cher Monsieur le Curé, j’admets très bien qu’un prêtre, que des fidèles, aient des doutes sur la validité d’un pape tel que Jean-paul II ou Benoît XVI ; Mgr Lefebvre n’en a-t-il pas eu parfois ? Mais pas plus que notre vénéré fondateur, je ne veux faire de ce doute légitime un cheval de bataille ou une justification de mon action. Mon action se fonde toute entière sur le devoir du combat de la foi, selon saint Paul. Quant à celui qui siège à Rome, puisqu’il y a doute, puisque la présomption est en faveur du possidens, puisque les arguments sédévacantistes ne sont pas admis par la grande majorité des catholiques de tradition, il faut appliquer le canon 209 “in dubio positivo… juridictionem supplet Ecclesia pro fors tum externo tum interno”. C’est pourquoi la FSSPX entretient des relations avec Benoît XVI, certes pas pour embrasser ses erreurs, mais pour le convertir.
Veuillez agréer, Monsieur le curé, l’assurance, malgré tout de mon religieux dévouement pou
Notre Seigneur Jésus-Christ,
* * *
Fraternité Saint-Pie X : beaucoup de bruit pour rien ?
Pierre LABAT dans le RIVAROL n° 3058 en vente dès demain, nous donne la très bonne analyse suivante sur le feuilleton des relations de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X avec Rome :
Ndlr du CatholicaPedia : Les accentuations et encadré sont de nous.
Rivarol n°3058 du 3/8/2012
Fraternité Saint-Pie X : beaucoup de bruit pour rien ?
La poussière est retombée et “Tradiland” est parti à la plage. Le 14 juillet le chapitre général de la Fraternité saint-Pie X s’est achevé en « rendant grâce à Dieu de sa profonde unité » (communiqué officiel) et Mgr Fellay avec quelques autres (mais pas tous) d’afficher un sourire Colgate sur la photo de groupe finale…
Le feuilleton avait commencé officiellement en août 2005 à Castel Gandolfo dans le bureau d’un Benoît XVI fraîchement élu auquel son ami l’abbé Schmidberger était venu présenter Mgr Fellay. On s’entendit sur la feuille de route de la réconciliation. Mgr Fellay réclama fièrement des préalables : levée des excommunications et autorisation de la messe traditionnelle. Ceux-ci furent obtenus “miraculeusement” par des croisades du Rosaire où la FSSPX comptabilisait chaque “Ave”. Vinrent deux années de « discussions doctrinales » qui aboutirent apparemment au constat que les positions étaient irréconciliables. L’année suivante, paradoxalement, bruissait de rumeurs d’un accord imminent : puisque l’on ne pouvait s’entendre sur la doctrine, une régularisation purement pratique suffirait. S’ensuivit une violente guerre civile dans Tradiland entre “accordistes” et “anti-accordistes”. On vit Mgr Fellay désavoué par les autres évêques sacrés par Mgr Lefebvre. Au moment où tout semblait fait et le texte prêt, tout se bloqua. Ce qui paraissait hier acquis était devenu inacceptable et on allait s’en expliquer en famille au chapitre général.
On pouvait imaginer que celui-ci allait être chaud, qu’on y éplucherait le contenu des discussions doctrinales et qu’on brosserait une stratégie pour les années qui viennent. Il n’en a apparemment rien été.
La question doctrinale ne semble plus le centre du problème
La déclaration finale du chapitre général de la FSSPX, comme à l’accoutumée imprégnée d’autosatisfaction, se borne à mentionner « les nouveautés du Concile Vatican II qui restent entachées d’erreurs et les réformes qui en sont issues » : c’est court après deux ans de discussions doctrinales d’experts…
Le 18 juillet l’abbé Thouvenot, secrétaire général de la FSSPX, a envoyé une lettre interne de compte-rendu à ses confrères (qui s’est retrouvée instantanément sur Internet). Par sa voix, Mgr Fellay remercie chaleureusement Rome d’avoir levé « certaines ambiguïtés » et d’avoir « clarifié nettement sa position ». Est-ce à dire que Mgr Fellay se réjouit que Rome adhère bien franchement aux hérésies de Vatican II ? Déjà, le 5 juin dans le sud de la France, le premier assistant de la Fraternité Saint-Pie X, l’abbé Pfluger, déclarait au sujet des discussions doctrinales : « On avait une fausse idée : on va convertir Rome et après la crise sera terminée. Le but de ces discussions n’était pas que quelqu’un se convertisse. »
Dans son compte-rendu, l’abbé Thouvenot explique qu’au chapitre général, comme au royaume des bisounours, tout le monde s’aime et qu’on y a essentiellement discuté des conditions d’une reconnaissance canonique. Et le chapitre de conclure bravement qu’avant d’obtenir celle-ci, il désire que lui soit reconnu un « droit à la critique » de Vatican II et la faculté de dire la messe de saint-Pie V. C’est exactement l’accord qu’avait négocié l’Institut du Bon-Pasteur en 2006, accord vertement critiqué à l’époque par la FSSPX.
Tout ça pour ça ?
Comme nous le prévoyions dans Rivarol du 29 juin, il ne s’est donc rien passé au chapitre général.
Yves Daoudal parle de “glaciation” et les commentateurs apparaissent embarrassés.
Le Vatican semble peu inquiet et déclare attendre une lettre « en vue de la poursuite du dialogue ». En privé les accordistes fanfaronnent : on recule pour mieux sauter.
Mgr Fellay sort paradoxalement très fort de ce chapitre. Il a été largement suivi et y gagne une nouvelle légitimité. Ce n’est pas une performance en soi : Staline a toujours eu la majorité au parlement soviétique. Mais il est surtout parvenu à diviser les trois évêques qui s’étaient ligués contre lui. Comme Publius Horatius sauva Rome en tuant chacun des Curiaces séparément, Mgr Fellay, en excluant Mgr Williamson, a intimidé les deux autres qui se taisent désormais. D’ailleurs Mgr Tissier de Mallerais est nommé à Chicago… Prudents, plusieurs supérieurs de district ont fait publiquement allégeance. De retour de la plage, Mgr Fellay traitera sans doute le cas des soldats de fortune qui ont osé se rebeller.
Que va-t-il arriver désormais ?
On aurait tort d’imaginer qu’il ne s’est rien passé et que, comme l’affirme l’abbé Thouvenot, les relations de la Fraternité Saint-Pie X et des autorités romaines sont simplement revenues à la case “départ”.
Ce qui s’est essentiellement passé est que les récentes controverses ont révélé le secret des cœurs. Ne nous égarons pas en scrutant les bonnes ou mauvaises intentions des uns et des autres. Laissons à Dieu cette tâche effrayante.
Mais il importe, pour se bien diriger, de situer les positions des acteurs.
Or depuis un an Mgr Fellay s’est révélé. Il est désormais incontestable qu’il veut une régularisation canonique au-delà des impasses doctrinales.
Dans un entretien accordé à Catholic News Services en mai, Mgr Fellay déclare qu’on a fait dire à Vatican II des choses que ce concile ne dit pas, par exemple que la déclaration sur la liberté religieuse donnerait un droit à l’erreur. « Je peux dire que l’on voit, je pense, dans les discussions [doctrinales] que beaucoup de choses que l’on aurait condamnées comme venant du concile ne viennent pas en fait du concile, mais de la compréhension commune du concile », explique l’actuel supérieur de la Fraternité Saint-Pie X. Nous nous sommes tous trompés, Mgr Lefebvre en tête : le concile Vatican II n’est pas ce qu’on dit… Mgr Fellay ouvre ainsi la voie d’un accord avec Rome fondé sur une réinterprétation et non une condamnation de Vatican II.
Il s’explique dans son entretien du 8 juin 2012 à DICI : « Les autorités officielles ne veulent pas reconnaître les erreurs du Concile. Elles ne le diront jamais explicitement. Cependant si on lit entre les lignes, on peut voir qu’elles souhaitent remédier à certaines de ces erreurs ». Mgr Fellay veut un accord pratique parce qu’il considère qu’il ne peut obtenir plus officiellement et que sa Fraternité, si elle est régularisée, sèmera le virus de la tradition dans toute l’église conciliaire.
Ce qui le conforte dans cette position est que, selon lui, Rome veut précisément le reconnaître alors qu’elle sait précisément qu’il n’accepte pas le concile ! « C’est l’attitude de l’Eglise officielle qui a changé, ce n’est pas nous. Ce n’est pas nous qui avons demandé un accord, c’est le pape qui veut nous reconnaître », s’enthousiasme-t-il.
Mgr Fellay n’envisage pas un instant que Benoît XVI puisse être simplement cynique et qu’une fois signée une régularisation qui vaut allégeance en bonne et due forme, la Fraternité Saint-Pie X n’aura plus la volonté ni les moyens de conduire une subversion traditionaliste de l’intérieur. Mgr Fellay oublie que tous les prêtres traditionalistes qui se sont ralliés à Rome depuis quarante ans tenaient un discours parfaitement identique au sien et qu’ils ont tous fini par s’affadir et embrasser les réformes.
Enfin la prétention toute humaine de cette stratégie est frappante. La Fraternité Saint-Pie X, sous la houlette de Mgr Fellay, réussirait là où tous ont échoué ? Par l’habileté d’un accord “pratique”, elle parviendrait à éradiquer les “erreurs” de Vatican II, c’est-à-dire ni plus ni moins l’hérésie moderniste, que saint Pie X dénonçait avec effroi et qui a mis à terre l’Eglise entière ? Elle terrasserait cette philosophie des Lumières qui sous-tend Vatican II et bouleverse la chrétienté depuis trois siècles ? Quelle ambition ! Trop fort, ce Mgr Fellay ! Une sorte de mélange entre Gédéon, saint Paul et sainte Jeanne d’Arc !
Mais tel est l’objectif à peine dissimulé du stratège de Menzingen : faire revenir l’Eglise à la tradition par la base et pour cela il faut des papiers d’identité, à tout prix.
Le Figaro ne s’y est pas trompé qui titrait dès le 16 juillet : « Lefebvristes : Mgr Fellay veut un accord avec le Vatican ». Et Jean-Marie Guénois de relever, dans l’entretien du même jour donné par Mgr Fellay à DICI, toutes les déclarations d’allégeance de l’évêque à Benoît XVI : « nous reconnaissons le pape et les évêques, mais devons avant tout conserver inaltérée la foi […] sans pourtant nous substituer à l’Eglise catholique, apostolique et romaine. Loin de nous l’idée de constituer une Eglise parallèle, exerçant un magistère parallèle ! […] nous gardons la foi dans la primauté du Pontife romain et dans l’Eglise fondée sur Pierre ».
Or ces déclarations montrent où se situe la véritable difficulté. Pourquoi tant de déchirures dans le mouvement de Mgr Lefebvre durant ces derniers mois ? Parce qu’elles ont révélé les contradictions profondes de ce mouvement. Certes l’étendard des partisans de Mgr Lefebvre a toujours été le rejet du concile Vatican II, accusé à juste titre d’avoir précipité l’effondrement de l’Eglise catholique. Mais comment qualifier précisément les textes de ce concile ? Dire que Vatican II contient des “erreurs” est en réalité maintenir une profonde ambiguïté. Soit ces “erreurs” contredisent la foi ou les mœurs : dans ce cas elles portent le nom « d’hérésies » et ceux qui les professent n’appartiennent plus à l’Eglise catholique, soit elles ne contredisent pas la foi ou les mœurs et alors elles ne peuvent justifier une désobéissance formelle à l’autorité légitime.
Or la Fraternité Saint-Pie X n’a jamais véritablement tranché ce débat. Déclarer Vatican II “hérétique” obligeait à rejeter la légitimité des pontifes conciliaires. Mgr Lefebvre ne s’y est jamais définitivement résolu. Ses successeurs ont maintenu cette ambiguïté qui constitue sans doute une des clés de la réussite de la FSSPX. En effet la Fraternité recrute depuis 40 ans des fidèles conciliaires en leur expliquant qu’elle reconnaît parfaitement le pape mais souhaite simplement garder une pratique religieuse traditionnelle.
Que répondre alors à Mgr Fellay qui déclare que Vatican II comporte des “erreurs” mais que Benoît XVI veut la réhabilitation de la FSSPX ? Comment résister à l’appel pressant du “Saint-Père” tant qu’il ne demande pas d’embrasser les “erreurs” incriminées ? A quel titre refuser cette régularisation ?
Seule une véritable “hérésie” pourrait justifier d’affronter le Vatican. En réalité, avec sa fameuse « ligne de crête », Mgr Fellay apparaît bien fidèle à la tactique de Mgr Lefebvre.
La Fraternité Saint-Pie X se trouve ainsi confrontée à ses contradictions
Soit la Fraternité va au bout du raisonnement et déclare que Vatican II est une hérésie véritable. Elle ne pourra alors reconnaître l’autorité de Benoît XVI.
Soit elle reconnaît Benoît XVI, et elle n’aura d’autre choix que de se rallier. Souvent Dieu nous laisse à nous-mêmes et c’est le plus grand des châtiments. Beaucoup de bruit pour rien ? Non, pour une clarification.
Pierre LABAT.
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FraternityLeaks : Mgr Williamson exclu « par vote » du Chapitre Général
L’information a filtrée hier soir sur le Forum américain CathInfo.com : « Mgr Williamson Excluded by Council Vote, Mgr Fellay’s Path Thus Confirmed » (Mgr Williamson Exclu par le vote du Chapitre [FSSPX], la voie [décision] de Mgr Fellay est ainsi confirmé).
« Lors du Chapitre Général, qui se tient actuellement à Écône, il y a eu un vote sur la décision de Mgr Fellay d’exclure Mgr Williamson pour le chapitre. Mgr Williamson a envoyé une lettre explicative à chaque membre du Chapitre en ce qui concerne sa compréhension de la crise qui perdure actuellement dans la FSSPX. (Elle n’a pas encore été rendue public mais elle le sera, je ne l’ai pas lu.) Mgr Fellay s’est abstenu de voter. Le vote final a été de 29 “pour”, 9 “contre” en faveur de la décision de Mgr Fellay à exclure Mgr Williamson. »
« Maintenant que la question a malheureusement été divulguée et communiquée dans les forums habituels dans lesquels a fui les documents apparaissant comme par magie, Rorate est, de façon indépendante, capable de confirmer que l’exclusion de l’Évêque Richard Williamson en tant que membre du Chapitre Général de la Fraternité Saint-Pie X (FSSPX/SSPX) a été confirmée par une majorité écrasante de capitulant actuellement assemblés en Chapitre Général de mi-parcours qui a lieu dans le Séminaire International Saint-Pie X, à Écône (Valais), Suisse. »
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Un correspondant nous communique son point de vu que nous partageons entièrement :
La subversion de la FSSPX vient de marquer une nouvelle étape.
Une majorité des 39 capitulants de 2012 a voté le maintien de l’exclusion de Mgr Williamson du chapitre général.
Ce vote exprime la soumission d’un chapitre sous contrôle à Mgr Fellay, l’illuminé de Menzingen, c’est-à-dire la créature de l’abbé Schmidberger. Rome vient donc de marquer un point.
Ce vote exprime également la consécration de l’agent romain (de revers), Mgr Williamson, en figure consacrée de l’opposition au ralliement (tête du “deuxième anneau” – gestion britannique des contraires).
Ainsi, la maçonnerie romaine et anglo-saxonne affirme doublement sa domination en renforçant la position de son serviteur, Mgr Fellay, et celle de son opposant aux ordres, Mgr Williamson.
Les abbés incrédules et ignorants de l’histoire de la subversion dans l’Église et dans la FSSPX n’auront plus qu’à choisir entre la peste et le choléra.
La destruction de l’œuvre de Mgr Lefebvre par la maçonnerie ecclésiastique poursuit sa route.
Un Mgr Tissier de Mallerais ne l’a pas arrêtée.
L’étape suivante, après le communiqué insipide du Chapitre Général du 11 juillet, consistera, à peine les capitulants dispersés, à opérer des mutations du mois d’août qui écarteront définitivement les derniers supérieurs de District, ou le curé de Saint Nicolas, non encore acquis au ralliement et à l’obéissance servile, et les à les remplacer par des créatures totalement soumises et prêtes à ramper pieusement devant Mgr Fellay.
Il ne restera plus alors à Rome qu’à relancer le processus de négociation et à Mgr Fellay à engager l’étape finale du ralliement, après s’être assuré, grâce à la docilité du chapitre général, d’une maîtrise totale des cadres supérieurs du mouvement.
Mgr Fellay, avide d’ambition, de pouvoir et de gloriole spirituelle, a été appâté par Rome qui lui a fait miroiter le supériorat général à vie par la formule canonique de la prélature personnelle, seule structure capable de lui assurer une pareille situation « en or ».
Le revers de cette médaille pour Mgr Fellay est paradoxalement qu’elle constitue aussi sa meilleure garantie de raccourcir son espérance de vie.
Car il ne restera plus alors à la Rome maffieuse, pour se débarrasser de cet illuminé devenu inutile et encombrant, qu’à lui servir un café un peu fort … et ensuite à faire prier pour sa mémoire, celle du « visionnaire Mgr Fellay » qui sut « accepter la main tendue » quelques mois avant sa fin prématurée et sa disparition regrettable.
Ces méthodes expéditives n’ont rien pour surprendre, car la Rome moderniste a adopté celles de la maffia italienne, qu’avait pourtant dénoncées en son temps le fondateur Mgr Lefebvre. Mais les évêques qu’il avait consacré en 1988 n’ont pas retenu cette leçon.
La couronne de fleurs sur la tombe de Mgr Fellay embellira aussi le deuil de ses espérances de la pourpre cardinalice qu’il n’a cessé de caresser secrètement depuis son repaire de Menzingen.
Dans l’esprit illuminé de cet évêque intriguant a fleuri l’a folle idée naïve qu’une fois devenu cardinal, la papauté serait à sa portée dans le prochain conclave.
De la tête de la FSSPX au trône de Saint Pierre, quel merveilleuse destinée de l’élu suisse de Dieu, entouré de ses millions de chapelles, marchant de miracles (Motu Proprio du 777, levé de la sanction du « décret d’excommunication ») en signes divins inattendus : Mgr Fellay restaurant l’Église !
Magnifique ! puéril ! … et mortel pour le Sacerdoce !
C’est ainsi que par de vaines flatteries et ambitions terrestres, Satan tient ses hommes, les détourne de Notre Seigneur Jésus-Christ, et emporte ses victoires contre le Sacerdoce catholique.
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Membres du Chapitre Général 2012
Menzingen :
Bernard Fellay
Niklaus Pfluger
Alain-Marc Nely
Christian Thouvenot
Emeric Baudot
Évêques :
Richard Williamson
Bernard Tissier de Mallerais
Alfonso de Galarreta
Recteurs de séminaires :
Écône – Benoît de Jorna
Flavigny – Patrick Troadec
Goulburn – Vicente Griego
La Reja – Davide Pagliarani
Winona – Yves Le Roux
Zaitzkofen – Stefan Frey
Districts :
Afrique – Loïc Duverger
Asie – Daniel Couture
Australie – Edward Black
Autriche – Helmut Trutt
Belgique, Pays-Bas – Benoît Wailliez
Grande-Bretagne, Irlande, Scandinavie – Paul Morgan
Canada – Jürgen Wegner
Europe de l’Est – Karl Stehlin
France – Régis de Cacqueray
Allemagne – Franz Schmidberger
Italie – Pierpaolo Petrucci
Mexique – Mario Trejo
Amérique du Sud – Christian Bouchacourt
Espagne – Juan de Montagut Puertollano
Suisse – Henry Wuilloud
États-Unis – Arnaud Rostand
10 prêtres par l’ancienneté :
Jean-Yves Cottard
Patrick Groche
Emmanuel du Chalard
Gregory Post
Louis-Paul Dubroeucq
Jean-Michel Faure
Pierre-Marie Laurençon
Jean-Pierre Boubée
Freddy Méry
Jacques Emily
Abbé CÉRIANI : PAUVRE Mgr Fellay… toujours aussi mal compris !
Abbé CÉRIANI : PAUVRE Mgr Fellay… toujours aussi mal compris !
PAUVRE Mgr Fellay !…
Toujours aussi mal compris ! …
La lecture de l’introduction de la Conférence de Mgr Fellay, le 4 mai chez les Dominicaines Enseignantes de Saint-Pré, en France, laisse une impression de compassion, de sympathie et génère ces pensées :
Pauvre Mgr Fellay !
Toujours aussi mal compris !
Quels méchants, ceux qui lisent à l’envers ses écrits ou avec des lunettes de soleil !
Le texte intégral de cette conférence se trouve à :
http://sisciresdonumdei.blogspot.fr/2012/07/la-ligne-de-crete-de-la-fraternite.html
Nous vous donnons ici les premiers paragraphes :
Maintenant, qu’on connait la substance du texte envoyé à Rome … et quand on sait que Mgr Fellay reconnaît que le Concile a donné un enseignement … et quand on lit ici que le Concile illumine quelques aspects de la doctrine de l’Église …
Le texte envoyé à Rome par Mgr Fellay dit :
Ce texte a déjà été suffisamment analysé. Nous renvoyons le lecteur aux liens correspondant :
Nous avons pensé que le pire était ce texte … Mais non ! Le pire, c’est ce que Mgr Fellay a exprimé le 4 mai :
« Et donc il y eu une menace, je ne sais pas s’il faut dire une menace de déclaration de schisme, mais ce n’est loin de cela, à cause de ces expressions. »
Pauvre Mgr Fellay ! Que c’est loin des déclarations de Mgr Marcel Lefebvre ! …
Sermon de Mgr Lefebvre, 29 Juin 1976 :
« Alors nous ne sommes pas de cette religion. Nous n’acceptons pas cette nouvelle religion. Nous sommes de la religion de toujours. Nous sommes de la religion catholique. Nous ne sommes pas de cette religion universelle, comme ils l’appellent aujourd’hui. Ce n’est plus la religion catholique.
Nous ne sommes pas de cette religion libérale, moderniste qui a son culte, ses prêtres, sa foi, ses catéchismes, sa Bible, sa Bible œcuménique… Nous ne les acceptons pas. »
Note préliminaire de Mgr Lefebvre, 12 Juillet 1976 :
« Le dimanche 27 juin, un envoyé spécial de la secrétairerie d’Etat venait me rejoindre à Flavigny-sur-Ozerain en France, alors que je prêchais la retraite aux ordinands. La lettre qu’il me portait de S. Exc. Mgr Benelli se donnait pour une réponse à la lettre ci-jointe.
Elle confirme l’interdiction des ordinations et les menaces de sanction, elle ne fait aucune allusion à la possibilité d’un dialogue même par personne entremise.
Ainsi, il apparaît impossible d’aborder le problème de fond qui est l’accord de l’Eglise conciliaire comme l’appelle S. Exc. Mgr Benelli lui-même dans sa dernière lettre, et l’Eglise catholique. Qu’on ne s’y trompe pas, il ne s’agit pas d’un différend entre Mgr Lefebvre et le Pape Paul VI. Il s’agit de l’incompatibilité radicale entre l’Eglise catholique et l’Eglise conciliaire, la messe de Paul VI représentant le symbole et le programme de l’Eglise conciliaire. »
Réflexions de Mgr Lefebvre sur la suspensi a divinis, le 29 juillet, 1976 :
« Quoi de plus clair ! Désormais, c’est à l’Eglise conciliaire qu’il faut obéir et être fidèle et non plus à l’Eglise catholique. C’est précisément tout notre problème; nous sommes suspens a divinis par l’Eglise conciliaire et pour l’Eglise conciliaire dont nous ne voulons pas faire partie.
Cette Eglise conciliaire est une Eglise schismatique parce qu’elle rompt avec l’Eglise catholique de toujours. Elle a ses nouveaux dogmes, son nouveau sacerdoce, ses nouvelles institutions, son nouveau culte déjà condamné par l’Eglise en maints documents officiels et définitifs.
C’est pourquoi le fondateur de l’Eglise conciliaire insiste tant sur l’obéissance à l’Eglise d’aujourd’hui, faisant abstraction de l’Eglise d’hier comme si elle n’existait plus.
Cette Eglise conciliaire est schismatique parce qu’elle a pris pour base de sa mise à jour des principes opposés à ceux de l’Eglise catholique (…)
Ce droit à la liberté religieuse est blasphématoire car c’est prêter à Dieu des intentions qui détruisent sa majesté, sa gloire, sa royauté. Ce droit implique la liberté de conscience, la liberté de pensée et toutes les libertés maçonniques.
L’Eglise qui affirme de pareilles erreurs est à la fois schismatique et hérétique. Cette Eglise conciliaire n’est donc pas catholique. Dans la mesure où le Pape, les évêques, prêtres et fidèles, adhèrent à cette nouvelle Eglise, ils se séparent de l’Eglise catholique. L’Eglise d’aujourd’hui n’est la véritable Eglise que dans la mesure où elle continue et fait corps avec l’Eglise d’hier et de toujours. La norme de la foi catholique, c’est la Tradition.
La demande de S Exc. Mgr Benelli est donc éclairante : soumission à l’Eglise conciliaire, à l’Eglise de Vatican Il, à l’Eglise schismatique.
Pour nous, nous persévérons dans l’Eglise catholique avec la grâce de Notre-Seigneur Jésus-Christ et l’intercession de la Bienheureuse Vierge Marie. »
Déclaration de Mgr Lefebvre, le 4 Août, 1976 au Figaro :
« Ce Concile représente, tant aux yeux des autorités romaines qu’aux nôtres, une nouvelle Eglise qu’ils appellent l’Eglise conciliaire.
(…)
« Nous croyons pouvoir affirmer, en nous en tenant à la critique interne et externe de Vatican II, c’est-à-dire en analysant les textes et en étudiant les avenants et aboutissants de ce Concile, que celui-ci, tournant le dos à la Tradition et rompant avec l’Eglise du passé, est un Concile schismatique. On juge l’arbre à ses fruits. (…)
(…)
« Tous ceux qui coopèrent à l’application de ce bouleversement acceptent et adhèrent à cette nouvelle Eglise conciliaire, comme la désigne Son Excellence Mgr Benelli dans la lettre qu’il m’adresse au nom du Saint-Père, le 25 juin dernier, et entrent dans le schisme. (…) »
Pauvre Mgr Fellay ! Quelle distance que cette Déclaration, de qui jouissait de la même autorité qu’il détient aujourd’hui ! … Bien que n’étant pas la même autorité morale ! …
« Éminence,
Réunis autour de leur Supérieur général, les Supérieurs des districts, séminaires et maisons autonomes de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X, pensent bon de vous exprimer respectueusement les réflexions suivantes.
Vous avez cru devoir, par votre lettre du 1e juillet passé, faire savoir à Son Excellence Monseigneur Marcel Lefebvre, à Son Excellence Monseigneur Antonio de Castro Mayer et aux quatre évêques qu’ils ont consacrés le 30 juin dernier à Écône, leur excommunication latæ sententiæ. Veuillez vous-mêmes juger de la valeur d’une telle déclaration venant d’une autorité qui, dans son exercice, rompt avec celle de tous ses prédécesseurs jusqu’au pape Pie XII, dans le culte, l’enseignement et le gouvernement de l’Église.
Pour nous, nous sommes en pleine communion avec tous les papes et tous les évêques qui ont précédé le Concile Vatican II, célébrant exactement la messe qu’ils ont codifiée et célébrée, enseignant le catéchisme qu’ils ont composé, nous dressant contre les erreurs qu’ils ont maintes fois condamnées dans leurs encycliques et leurs lettres pastorales. Veuillez donc juger de quel côté se trouve la rupture. Nous sommes extrêmement peinés de l’aveuglement d’esprit et de l’endurcissement de cœur des autorités romaines.
En revanche, nous n’avons jamais voulu appartenir à ce système qui se qualifie lui-même d’Église Conciliaire, et se définit par le Novus Ordo Missæ, l’œcuménisme indifférentiste et la laïcisation de toute la Société. Oui, nous n’avons aucune part, nullam partem habemus, avec le panthéon des religions d’Assise ; notre propre excommunication par un décret de votre Éminence ou d’un autre dicastère n’en serait que la preuve irréfutable. Nous ne demandons pas mieux que d’être déclarés ex communione de l’esprit adultère qui souffle dans l’Église depuis vingt-cinq ans, exclus de la communion impie avec les infidèles. Nous croyons au seul Dieu, Notre-Seigneur Jésus-Christ, avec le Père et le Saint-Esprit, et nous serons toujours fidèles à Son unique Épouse, l’Église Une, Sainte, Catholique, Apostolique et Romaine.
Être donc associés publiquement à la sanction qui frappe les six évêques catholiques, défenseurs de la foi dans son intégrité et son intégralité, serait pour nous une marque d’honneur et un signe d’orthodoxie devant les fidèles. Ceux-ci ont en effet, un droit strict à savoir que les prêtres auxquels ils s’adressent ne sont pas de la communion d’une contrefaçon d’Église, évolutive, pentecôtiste, et syncrétiste. (…). »
Pauvre Mgr Fellay ! … Qu’il écrive donc ce que l’Antéchrist Romain exige de lui :
Quant à nous, nous sommes en pleine communion avec tous les Papes et tous les Évêques du Concile Vatican II…
Nous voulons appartenir à ce système qui se fait appeler Église conciliaire …
Nous demandons à ne pas être déclaré ex-communione de l’esprit adultère qui souffle dans l’Église…
Le fait de ne pas être associé publiquement à la sanction qui foudroyait les six évêques catholiques d’autrefois serait pour nous une distinction d’honneur et un signe d’orthodoxie devant les fidèles…
En effet, ceux-ci ont le droit absolu de savoir que l’évêque à qui ils s’adressent est en communion avec une église de contrefaçon, évolutive, pentecôtiste et syncrétique …
Abbé Juan Carlos Cériani
Jeudi 5 Juillet 2012
De notre confère Radio Cristiandad : http://radiocristiandad.wordpress.com/2012/07/05/p-ceriani-pobre-monsenor-fellay-siempre-tan-mal-comprendido/
(1) Voila la crainte absolue de Ratzinger, Benoît 1er de Vatican d’Eux ! Le “sédévacantisme”… Ratzinger “s’en fout” totalement que Ngrs Tissier (comme il l’a déjà annoncé plusieurs fois), de Galarreta ou Williamson sacrent des nouveaux évêques ! Les quelques évêques “sédévacantistes” de par le monde ne représentent pas un “danger” pour lui puisqu’ils ne sont pas structurés et unifiés ; quelques uns de plus ou de moins… Le grand danger pour lui, c’est que l’église Conciliaire soit reconnue comme n’étant pas l’Église Catholique ! Et ça, Ngrs Tissier, de Galarreta ou Williamson ne le diront jamais !…