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L’ignorance invincible

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Le débat sur le baptême de désir a naitre une autre “question existentielle” sur l’Ignorance invincible

Monsieur l’abbé Thomas Cazalas y a justement pourvu, de manière très claire, dans son sermon de dimanche dernier, « Dimanche dans l’octave de l’Ascension » que vous pouvez écouter ci-dessous.

 


L’ignorance invincible


 

Abbé Thomas Cazalas

Beaucoup de personnes pensent que l’ignorance de la Foi catholique excuse toujours du péché, ou au moins que ceux qui ignorent la vrai Foi vont en très grand nombre au Ciel.

Ceux qui se trompent sans qu’ils sachent qu’ils font mal, est-ce qu’ils sont toujours de bonne foi ?

S’ils se trompent en croyant vraiment faire le bien ; est-ce qu’ils peuvent être tranquilles pour leur salut éternel ?

NON !!!

Il est vrai qu’il y a parfois une ignorance de la vraie Foi qui justifie de tous péchés… mais d’autres fois, l’ignorance excuse en partie du péché, elle diminue la responsabilité de la personne mais elle la laisse quand même responsable de son ignorance… et d’autres fois encore, l’ignorance, au lieu d’excuser aggrave le péché !

Quand est-ce que l’ignorance est coupable ?

…quand on ne sait pas ce qu’on devrait savoir !

Il y a aussi une ignorance qui n’est pas aucunement volontaire : L’ignorance invincible !

Quand la personne n’a pas les moyens ordinaires pour vaincre son ignorance… elle n’est pas coupable. Elle se trompe mais son ignorance l’excuse de tous péchés parce qu’elle n’a pas les moyens de sortir de son ignorance.

Mais bien souvent, on ne peut pas ignorer sans pécher !

« Sans la Foi, il est impossible de Dieu » dit Saint Paul, car dit-il : « faute de lui, s’approche de Dieu »

« …, sans la foi, il est impossible de plaire à Dieu ; car il faut que celui qui s’approche de Dieu croie qu’il existe, et qu’il est le rémunérateur de ceux qui le cherchent. » (Hé 11, 6)

c’est-à-dire : “qui plait à Dieu, croit que Dieu existe et qu’Il récompensera ceux qui le cherche”… et cela est une loi universelle ! c’est-à-dire : que l’on ne peut pas plaire à Dieu sans la croyance en Dieu et que Dieu est rénumérateur !

Il n’y a pas d’ignorance invincible au sujet des choses que tout le monde peut savoir !

À la fin de son encyclique “Mystici corporis”, Pie XII dit explicitement qu’il y a d’une part les catholiques qui sont actuellement incorporés dans l’Église – qui font partis de l’Âme et du Corps de l’Église – qui se sauvent et qu’il y a aussi “ceux qui lui sont unis par le désir seulement” ; c’est-à-dire : quand quelqu’un croit en Dieu, sait que Dieu va récompenser les bons et châtier les méchants, a la Charité parfaite (c-à-d qu’il veut faire la volonté de Dieu mais il est dans l’ignorance invincible de la Divinité de Notre Seigneur Jésus-Christ et que ce n’est pas de sa faute, ou il est dans l’ignorance invincible de la Divinité de l’Église) ; et bien Dieu accepte leur désir implicite de faire partie de l’Église puisqu’ils veulent faire tout ce que Dieu veut… et donc ils peuvent être sauvés !

Pie XII est très clair là-dessus, et il condamne deux erreurs :

  1. Tout d’abord, ceux qui disent qu’on peut se sauver dans toutes les religions à titre égal ;
  2. Et d’autre part, ceux qui excluent du Salut Éternel ceux qui ne sont unis à l’Église que par un désir implicite ; c-à-d ceux qui disent qu’il est absolument impossible de faire partie de l’Église catholique sans en faire partie réellement.

Et Pie XII va même plus loin encore… à la fin de cette encyclique où il invite “tous ceux qui ne font pas partie du Corps de l’Église catholique” ; c’est-à-dire tous ceux qui n’ont pas la Foi catholique, tous ceux qui ne reçoivent pas les sacrements catholiques, tous ceux qui ne sont pas soumis aux pasteurs légitimes de l’Église…

Il leur dit :

“Je vous invite à faire partie du Corps de l’Église parce que dans l’état où vous êtes, nul ne peut être sûr de son salut” et d’autre part “vous serez privés de tous les secours et faveurs du Ciel dont vous ne pourrez jouir que dans l’Église catholique”.

Donc, ils risquent de se damner même si théoriquement ils peuvent y arriver, c’est difficile !

[101] « Pour ceux-là mêmes qui n’appartiennent pas à l’organisme visible de l’Église, vous savez bien, Vénérables Frères, que, dès le début de Notre Pontificat, Nous les avons confiés à la protection et à la conduite du Seigneur, affirmant solennellement qu’à l’exemple du Bon Pasteur Nous n’avions qu’un seul désir : Qu’ils aient la vie et qu’ils l’aient en abondance. Cette assurance solennelle, Nous désirons la renouveler, après avoir imploré les prières de toute l’Église dans cette Lettre encyclique, où Nous avons célébré la louange du « grand et glorieux Corps du Christ », les invitant tous et chacun de toute Notre affection à céder librement et de bon cœur aux impulsions intimes de la grâce divine et à s’efforcer de sortir d’un état où nul ne peut être sûr de son salut éternel ; car, même si, par un certain désir et souhait inconscient, ils se trouvent ordonnés au Corps mystique du Rédempteur, ils sont privés de tant et de si grands secours et faveurs célestes, dont on ne peut jouir que dans l’Église catholique. Qu’ils entrent donc dans l’unité catholique, et que, réunis avec Nous dans le seul organisme du Corps de Jésus-Christ, ils accourent tous vers le Chef unique en une très glorieuse société d’amour. Sans jamais interrompre nos prières à l’Esprit d’amour et de vérité, Nous les attendons les bras grands ouverts, comme des hommes qui se présentent à la porte, non d’une maison étrangère, mais de leur propre maison paternelle. »

(§ 101 de l’encyclique “Mystici corporis” – Pie XII, Rome le 29 juin 1943)

 

 

Donc, même quand l’ignorance de la part de la personne n’est pas coupable, même quand elle n’a pas commis de faute devant Dieu… l’ignorance même si elle n’est pas coupable fait du mal à celui qui n’est pas coupable…

Jésus le dit clairement dans l’Évangile à ses Apôtres :

« Laissez-les : ce sont des aveugles qui conduisent des aveugles. Or, si un aveugle conduit un aveugle, ils tomberont tous deux dans une fosse. »

(Matth 15:14)

L’erreur fait toujours du Mal, même quand elle n’est pas coupable !

La vérité fait toujours du bien : « C’est la vérité qui vous rendra libre » dit Jésus !

 

* * *

 

Pour aller plus loin…

Le Pape Pie IX parle aussi de l’ignorance invincible au § 5 de son Encyclique « Singulari quidem » du 17 mars 1856 où il dit que :

“L’Église déclare ouvertement que l’unique espérance de salut pour l’homme est placée dans la foi chrétienne, qui enseigne la vérité, dissipe les ténèbres de l’ignorance par l’éclat de sa lumière et opère par la charité, et que cette espérance est placée dans l’Église catholique, qui, en maintenant le vrai culte, est le solide asile de cette foi et le temple de Dieu, hors duquel personne, à moins d’avoir l’excuse d’une ignorance invincible, ne peut avoir l’espoir de la vie e du salut.”

L’Église ne cesse de leur répéter que le fondement de la foi n’est pas la raison mais l’autorité ; (15) car il ne convenait pas que Dieu parlant à l’homme se servît d’arguments pour appuyer ses assertions, comme si l’on n’avait pas foi à sa parole ; mais il s’est exprimé comme il a dû, c’est-à-dire comme le souverain arbitre de toutes choses à qui il appartient d’affirmer, non de disputer. (16)

Elle leur crie hautement que tout l’espoir de l’homme, que tout son salut est dans la foi chrétienne, dans cette foi qui enseigne la vérité, dissipe par sa lumière divine les ténèbres de l’ignorance humaine, opère par la charité ; et en même temps dans l’Église catholique, car elle conserve le vrai culte, elle est le sanctuaire inébranlable de la foi même, et le temple de Dieu hors duquel, sauf l’excuse d’une ignorance invincible, il n’y a point de salut à attendre. Elle leur disait aussi, avec beaucoup d’autorité, que si parfois l’on peut donner dans l’explication de l’Écriture place à la science humaine, celle-ci aurait mauvaise grâce de s’en prévaloir. Son rôle n’est pas de prétendre avec arrogance faire la maîtresse, mais d’obéir comme une humble suivante : en marchant la première elle pourrait s’égarer, elle pourrait, en s’attachant trop aux signes extérieurs, aux mots, perdre la lumière de la vertu intérieure et s’écarter du droit sentier de la vérité. (17)

(§ 5 de l’encyclique “Singulari quidem” – Pie IX, Rome le 17 mars 1856)

 

 

* * *

 

Père Guarrigou-LagrangeLe lecteur qui voudra approfondir le sujet lira avec profit l’excellent texte du Père Guarrigou-Lagrange (qui était, soit dit en passant… un grand ami de Mgr Guérard des Lauriers) sur les « Péchés d’ignorance, d’infirmité et de malice » paru dans la revue “La Vie Spirituelle” n° 210.

Ce texte, malgré les remarques qui vont suivre, est néanmoins à recommander au sujet du problème de l’ignorance invincible, en précisant toutefois que ce n’est qu’une excellente et très claire introduction au sujet et un résumé de la doctrine de l’Église qui demande à être précisé et développé, pour ce qui regarde par exemple le salut des non-catholiques ou le baptême de désir.

Malheureusement aussi, il s’étend peu sur les différentes sortes d’ignorance vincible et donc coupable, il ne distingue pas ici l’ignorance vincible peu coupable de celle gravement coupable ou même « crasse ». Car ce n’est pas le sujet de son article…

De même il développe peu le cas de l’ignorance invincible. Il approfondit peu les cas où il ne peut pas y avoir ignorance invincible.

 

 

 

M. l’abbé Belmont : un MAITRE sûr ? (II, c)

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M. l’abbé Belmont : un MAITRE sûr ?

— partie 2 (c) —

Réponse au bulletin
n°269 Notre Dame de la Sainte Espérance
juin 2012, de M. l’abbé Belmont.

 

LA VOIX DES FRANCS CATHOLIQUES N°25, des éditions Saint-Remy est parue début juillet.

 

La Voix des Francs Catholiques

Numéro 25
Juillet 2012

 

Réponse au bulletin

n°269 Notre Dame de la Sainte Espérance

juin 2012, de M. l’abbé Belmont.

 

Suite de la partie 2

 

1er point : sa justification pour encourager certains de ses fidèles à recevoir la confirmation dans le rite traditionnel, d’un évêque conciliaire, sacré avant Vatican II.

2ème point : son rejet d’un certain nombre d’auteurs catholiques éminents publiés aux éditions Saint-Remi, en particulier Mgr Gaume.

3ème point : son rejet de la mission divine de la France.

 

III.

Répondons pour finir aux propos de M. l’abbé Belmont sur la question de la mission divine de la France.[29]

Nous répondrons ici succinctement car nous avons déjà largement exposé tout les arguments qui expliquent cette mission divine dans le n°1 de La Voix des Francs Catholiques [30].

Disons simplement qu’il est ridicule de séparer la mission de la France, et des autres nations chrétiennes d’ailleurs, de celle de l’Église, car c’est une seule et même chose. En effet c’est l’Église qui sacre les rois et leur donne leur mission, c’est l’union du pouvoir temporel au pouvoir spirituel. Si on parle de mission divine de la France c’est parce que celle-ci a été fondée par un acte divin miraculeux qui est celui du miracle de la Sainte Ampoule, ce dont aucune autre nation n’a pu bénéficier. Huile miraculeuse qui a servi à sacrer la plupart des rois de France pour qu’ils accomplissent leur mission signifiée dans le testament de saint Remy et dans le rituel du sacre.

Puisque Don Guéranger est tant apprécié par M. l’abbé Belmont, et à juste titre, nous lui suggérons donc de méditer ce que ce saint moine disait à ce sujet :

« Contemporain et survivant de la plupart d’entre eux, leur émule en éloquence, en noblesse, en sainteté, Remi sembla les personnifier tous en cette nuit de Noël qu’avaient appelée tant d’aspirations, de supplications, de souffrances. Au baptistère de Sainte-Marie de Reims, naissait à Dieu notre nation ; comme autrefois au Jourdain la colombe était vue sur les eaux, honorant non plus le baptême du Fils unique du Père, mais celui de la fille aînée de son Église : largesse du ciel, elle apportait l’ampoule sainte contenant le chrême dont l’onction devait faire de nos rois dans la suite des âges les plus dignes entre les rois de la terre[31]. » (L’Année Liturgique[32], à la vie de saint Remy).

Quant à ceux qui osent nier l’authenticité du miracle de la sainte ampoule en affirmant qu’il n’y a que le texte d’Hincmar deux siècles après le fait qui le rapporte, nous répondons que cela est faux. Il existe deux documents contemporains de l’événement. Une lettre du pape à Saint Remy et une lettre de saint Grégoire de Tours. Bien qu’ils ne décrivent pas directement le fait, de ce qu’ils disent on peut le déduire :

Il affirme qu’il se passa alors quelque chose de surnaturel : car, dit-il, : « Le temple du baptistère fut rempli d’une odeur divine, et Dieu accorda une telle grâce aux assistants, qu’ils se crurent transportés au milieu des parfums du paradis[33]. » Il y a bien ici quelque chose de miraculeux, une manifestation quelconque de la Divinité.

Mais, de ce que saint Grégoire de Tours ne parle pas directement de l’événement que nous discutons, on ne peut conclure qu’il n’a point existé.

Saint Grégoire de Tours a dit que Dieu « accorda une telle grâce aux assistants, qu’ils se crurent transportés au milieu des parfums du paradis » ; et voici que le Souverain-Pontife, écrivant à saint Remi, pour le féliciter de la sage direction qu’il avait donnée au roi très-chrétien, reconnaît « que les miracles qui eurent lieu à son baptême, pourraient être comparés à ceux des Apôtres eux-mêmes[34]. » Or, quels sont ces miracles ? Ne s’agit-il pas évidemment de celui de la sainte ampoule[35] ?

 

Sainte Jehanne a été envoyée de Dieu pour faire sacrer à Reims l’oint de Dieu, avec le Saint-Chrême mêlé à l’huile de la Sainte Ampoule, afin de réaffirmer que Jésus-Christ est Roy de France à un titre spécial. Elle est comparée par la liturgie à Judith (ou à Déborah) de l’Ancien Testament, qui sauva in extremis la tribu de Juda. De même Sainte Jehanne sauva in extremis “la nouvelle tribu de Juda”, pour reprendre l’expression de Grégoire IX.

Il nous plait aussi d’ajouter cette pratique liturgique de l’Église pour sacrer les rois chrétiens, qui n’est pas une petite preuve, mais une véritable confirmation de ce que nous défendons : « Le roi de France était sacré avec le Saint-Chrême, la plus noble des Huiles Saintes, celle qui est employée au sacre des évêques. Lorsque d’autres rois demandèrent à l’Église de les sacrer eux aussi, elle ne voulut leur appliquer que l’Huile des catéchumènes. Le sacre de la Sainte-Ampoule donnait au roi de France la prééminence sur tous les autres rois, prééminence reconnue et acceptée. »[36]  Quel sens la Sainte Église entend donner à cette pratique, sinon le même sens que le pape Saint Grégoire le Grand donnait lui-même : le sacre « le plaçait autant au dessus des autres monarques que les autres monarques étaient eux-mêmes au dessus des particuliers ».

Ce n’est pas parce que les rois de France ont cette prééminence pour la défense de l’Église que les autres nations chrétiennes n’ont pas à faire régner Notre Seigneur Jésus-Christ, c’est absurde de conclure ainsi.

Nous renvoyons le lecteur à l’ouvrage remarquable de l’abbé Joseph Lemann : LA DAME DES NATIONS, dans l’Europe Catholique, disponible aux éditions Saint-Remi, où le rôle que chaque nation de la chrétienté a joué dans l’histoire est largement détaillé.

 

* * *

M. l’abbé Belmont sur son site, essaie de réfuter le sermon d’un de ses confrères sur le problème du vote. La place nous manque, mais nous y répondrons dans un prochain numéro de La Voix des Francs.

 

Conclusion

 

C’est une bonne chose que M. l’abbé Belmont ait pu exposer sa position doctrinale pour essayer de justifier son recours à cet évêque conciliaire, car  ainsi les fidèles seront avertis de ses orientations, et nous espérons que d’autres prêtres réagiront.

Nous regrettons en revanche ce dérapage sur Mgr Gaume et sur la mission divine de la France. Il dénote une certaine méconnaissance des sujets qui nous sont chers. M. l’abbé Belmont semble n’avoir pas lu grand chose de Mgr Gaume.

Jeter un blâme immérité sur les éditions Saint-Rémi qui ont un catalogue d’auteurs catholiques les plus respectables, est un manque de prudence, qui risque de détourner les fidèles d’auteurs approuvés par le Magistère de l’Église comme des champions de la cause catholique.

Nous incitons nos lecteurs à prier pour lui, mais aussi pour tous nos prêtres. Nous pensons qu’ils ont beaucoup à apprendre de tous ces nombreux champions du catholicisme redécouverts et diffusés par les Éditions Saint-Rémi.

Nous recommandons l’apostolat de notre maison d’édition à vos prières[37].

 

Ad majorem Dei gloriam !

 

Bruno Saglio

 


 

[29] « Je méprise les conceptions caricaturales de la sainteté de sainte Jeanne d’Arc, que ce soit façon troisième république ou autre, oui ; et je méprise un nationalisme pseudo-surnaturel fort répandu qui, en définitive, veut attribuer à la France une mission qui usurpe pour un quart celle de l’Église catholique, et qui trois quarts est celle de tout pouvoir politique. D’une part, c’est tomber dans le fond de l’erreur dénoncée par Pie XII dans son message de Noël 1954 ; d’autre part, c’est conduire au naturalisme puisque cela revient en pratique à affirmer que le règne de Jésus-Christ n’est pas l’affaire des gouvernements des différents pays, puisque c’est la France qui en est chargée. » Abbé Belmont, NDLSE n°269.

[30] Disponible en ligne sur notre site internet : http://www.saint-remi.fr

[31] MATTH. PARIS. ad ann. 1257 : Archiepiscopus Remensis qui Regem Francorum cœlesti consecrat chrismate (quapropter Rex Francorum Regum censetur dignissimus) est omnium Franciæ Parium primus et excellentissimus.

[32] Disponible aux ESR comme la plupart des œuvres de Don Guéranger.

[33] Livre II, chap. 31. Au dire des théologiens, il y a là tous les signes d’une manifestation divine.

[34] V. Baronius, tome IX, an. 514, ch. XVI.

[35] On se reportera avec fruit à l’ouvrage SAINTE CLOTILDE ET LES ORIGINES CHRÉTIENNES DE LA NATION & MONARCHIE FRANÇAISE, R. P. FR. GAY, S. M. (1867), réédité aux ESR.

[36] La Mission Posthume de la Bienheureuse Jeanne d’Arc, Mgr Delassus, Ed Saint- Remi 1998, p. 155)

[37] En particulier un jeune homme venant d’une famille athée qui à la suite de bonnes lectures de nos éditions nous a demandé comment recevoir le baptême : « Je suis certain qu’il FAUT que je me fasse baptiser, seulement quelque chose me dit de ne pas me rendre dans n’importe quelle paroisse…

En effet, où est l’Église aujourd’hui ? Je crois que le Concile Vatican II, missionnaire de l’œcuménisme avec comme dessein d’être un pion majeur à l’édification d’une religion mondiale, ne représente plus le corps du Christ… Je ne souhaite pas me faire baptiser par un prêtre apostat !! Jamais… Mais alors, sauriez-vous me conseiller un prêtre qui partage nos vues ? Un prêtre qui n’a pas renié l’Évangile ? Un prêtre qui ne s’accommode pas de la pensée maçonnique ? »

Nous l’avons orienté là où il faut.

 


 

À suivre

Written by Cave Ne Cadas

août 18th, 2012 at 12:19 am

MYSTERIUM FIDEI, le mystère de notre foi

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La Fête-Dieu ou Fête du saint Sacrement du Corps et du Sang du Christ

Pour la Fête Dieu, nous vous proposons le dernier sermon de M. l’abbé Michel Marchiset, donné hier dans sa chapelle du prieuré saint Pierre et saint Paul à Mouthier Haute-Pierre (Doubs ). Les accentuations sont de nous.

 

Solennité de la fête du Très Saint-Sacrement

 

Mes bien chers frères,

Le Concile de Trente demandait de célébrer tous les ans une Fête particulière pour rendre tous les honneurs qui sont du au très Saint-Sacrement. Cette Fête est célébrée le jeudi qui suit le premier dimanche après la Pentecôte, après la Fête de la sainte Trinité par conséquent, et c’est la solennité de cette Fête que nous célébrons aujourd’hui.

C’est donc avec une vénération singulière à cet adorable Sacrement que nous nous retrouvons en ce dimanche, et il nous est toujours bon de nous instruire sur la sainte Eucharistie.

Tout d’abord rappelons-nous que la sainte Eucharistie était déjà préfigurée dans l’Ancien Testament. Dans le Livre de la Genèse, Jacob apprenant par une révélation de Dieu que le lieu où il se trouvait, Éphrata, serait un jour celui de la naissance du Messie, changea le nom d’Éphrata en celui de Bethléem qui, vous le savez, signifie la maison du pain. Il prédit par conséquent que le Messie qui devait y naître, serait la nourriture de nos âmes. Et Notre Seigneur réalisant les prophéties, affirme qu’Il est le Pain vivant descendu du Ciel.

Dans la Séquence du Lauda Sion, saint Thomas d’Aquin fait ressortir ces préfigurations de la sainte Eucharistie. Nous venons en effet de chanter : Quand Isaac était immolé, quand l’agneau pascal était immolé, quand la manne était donnée à nos pères.

Notre Seigneur nous a alors enseigné que la sainte Eucharistie n’était pas comme cette manne donnée dans le désert, mais que celui qui communierait, qui recevrait ce sacrement, contenant son Corps, son Sang, son Âme et sa Divinité, posséderait le germe de la vie éternelle en lui et qu’Il le ressusciterait au dernier jour. C’est tout le discours de Notre Seigneur sur le Pain de vie, au chapitre VI en saint Jean, et c’est le murmure des juifs qui a amené Notre Seigneur à toutes ces affirmations. Je suis le Pain vivant descendu du Ciel. Celui qui mange ma chair et boit mon sang possède en lui la vie éternelle et moi je le ressusciterai au dernier jour.

La sainte Eucharistie est donc à considérer comme sacrement, mes bien chers frères, mais aussi comme sacrifice et communion. C’est ce que nous regardons déjà depuis plusieurs années, lors du Jeudi-Saint.

La sainte Eucharistie est donc le mysterium fidei, le mystère de notre foi et le test de notre foi. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, dans les réformes liturgiques, ces deux mots : mysterium fidei, ont précisément été retirés des paroles de la consécration. Il faut relire comment, dans La documentation catholique, ce retrait a été annoncé ! L’annonce est vraiment laconique, alors que ces deux mots qui nous viennent des Apôtres, sont là pour préciser que c’est par ces paroles de la consécration que s’opère la transsubstantiation, que repose donc toute notre foi en la présence réelle de Notre Seigneur.

Cette foi en la sainte Eucharistie est par conséquent le test de notre foi, et c’est à cela que l’on reconnaît les véritables catholiques. Comment nos contemporains, mes bien chers frères, finissent-ils en effet par parler de la sainte Eucharistie, de la communion, de la messe ? Avec toutes ces réformes, et depuis la communion dans la main, pratique tant désirée de la Franc-Maçonnerie, nos contemporains parlent « de prendre l’hostie », et la messe est devenue le mémorial du dernier repas du Christ ; la communion est devenue signe de partage. Voilà ce que nous entendons de la part de ceux qui ont suivis toutes ces réformes, et de la part de ceux qui n’ont jamais eu malheureusement le véritable enseignement, ainsi que la pratique religieuse évidemment, sur la sainte Eucharistie, le saint sacrifice de la messe et la communion.

Aussi, puisque je vous ai déjà plusieurs fois cité les principaux passages de l’ouvrage de l’abbé Buathier qui traite de ces trois aspects de la sainte eucharistie en se référant comme il se doit au Concile de Trente, je reprends quelques instants cet enseignement qui souligne parfaitement ce que toute l’Église croit, ce que le fidèle catholique croit, ce que nous croyons et affirmons.

Comme pour tous les mystères de notre sainte religion, les raisonnements de notre esprit ne peuvent évidemment pas totalement expliquer ce mystère de la transsubstantiation. Mais c’est précisément la foi qui nous y soumet, qui fait que nous croyons que Notre Seigneur Jésus-Christ est réellement présent, substantiellement présent. Sur l’autel, par conséquent, il y a bien conversion totale du pain au Corps de Notre Seigneur, et du vin au Sang de Notre Seigneur. Bossuet dit qu’ « iI faut croire en Jésus-Christ qui donne sa chair à manger, comme il faut croire à Jésus-Christ descendu du ciel et revêtu de cette chair ». C’est du reste ce que saint Thomas d’Aquin rappelle dans la Séquence : « Ce que tu ne comprends pas, ce que tu ne vois pas, une foi courageuse l’appuie, sans s’arrêter à l’ordre naturel ».

Et ce que Notre Seigneur a voulu par cette conversion, par ce miracle de la transsubstantiation, est double. Il a voulu être immolé et puis se donner en nourriture à nos âmes, afin que nous puissions aussi nous unir plus étroitement à Lui.

Il a voulu être immolé en se faisant sacrement et en acceptant le mode, les conditions et les conséquences de l’existence sacramentelle. L’Eucharistie est donc un sacrifice car Notre Seigneur est présent en victime avant d’être nourriture. Et quoique Notre Seigneur reste glorieux, il est véritablement immolé. « Oui, dit le concile de Trente, il s’immole d’une manière non sanglante ce même Christ qui s’est offert une fois d’une manière sanglante sur l’autel du calvaire ».

Ainsi, comme l’expliquent les cardinaux De Lugo et Franzelin, cités par l’abbé Buathier, ce que le Concile de Trente affirmait déjà par les termes de « sacrifice propre », Notre Seigneur Jésus-Christ est réellement immolé par cela seul qu’il se fait sacrement et qu’il accepte le mode, les conditions et les conséquences de l’existence sacramentelle. Le Concile de Trente affirmait cela contre l’hérésie protestante. La Messe est un véritable sacrifice, car les Pères de ce saint Concile savaient bien qu’un pareil état suffirait à faire de la Messe un sacrifice véritable.

L’Eucharistie est donc un sacrifice, ce que les réformes liturgiques et les différentes pratiques conciliaires ont réussi à faire oublier, et elle est aussi, en tant que sacrement, nourriture de nos âmes. C’est la raison pour laquelle il nous faut encore une fois, mes bien chers frères, regarder les effets de la réception de la sainte Eucharistie. Notre catéchisme nous dit que l’Eucharistie nous unit étroitement à Notre Seigneur Jésus-Christ, l’auteur de la grâce, qu’elle augmente la vie de la grâce, qu’elle affaiblit les mauvais penchants, nos passions, et puis que la réception de la sainte Eucharistie est un gage de la vie éternelle ainsi qu’un ferment d’union des fidèles à Notre Seigneur.

Tous ces effets doivent nous empêcher de tomber dans la routine de la réception de la sainte Eucharistie, et doivent au contraire nous permettre d’augmenter dans notre union spirituelle à Notre Seigneur ainsi que dans notre charité envers Lui et envers le prochain.

Et cette communion à Notre Seigneur, cette union sacramentelle par conséquent, Notre Seigneur a voulu qu’elle se fasse à l’aide de la matière du sacrement de l’Eucharistie, c’est-à-dire qu’en prenant du pain et du vin, Notre Seigneur a voulu signifier qu’il opère dans nos âmes tous les effets que produisent ces aliments dans le corps. Il y a donc cette restauration de l’âme qui est remplie de grâce, et puis cette restauration du corps qui reçoit ainsi le gage de sa gloire future.

C’est pourquoi, par sa présence et par la vertu de ce Sacrement, Notre Seigneur soutient, conserve, augmente en nous la vie spirituelle, nous fortifie, réjouit notre cœur, de même qu’Il modère la concupiscence. C’est le grand moyen, sans négliger la prière et la fuite des occasions de pécher, d’apaiser les passions, car l’un des effets de la communion, c’est précisément d’affaiblir les mauvais penchants.

Et puis comme notre catéchisme l’énumère, un autre effet de la réception de la sainte Eucharistie, c’est de nous être un gage, c’est-à-dire une promesse de la vie éternelle. Notre Seigneur le dit : « Celui qui mange ma Chair et boit mon Sang, possède en lui la vie éternelle, et Moi je le ressusciterai au dernier jour ».

Enfin, le dernier effet de la communion, c’est que, comme le pain est fait de plusieurs grains de froment, moulus et pétris ensemble ; et le vin de plusieurs grains de raisin foulés dans le pressoir, celui qui communie doit non seulement être uni à Notre Seigneur, mais être unis à quelques autres fidèles. C’est pour cette raison qu’il est appelé communion, c’est-à-dire union mutuelle de plusieurs entre eux avec Notre Seigneur Jésus-Christ. Saint Augustin appelait l’Eucharistie le Sacrement de la piété, le signe de l’unité, le lien de la charité. C’est lui qui parle des espèces du sacrement en tant que formé d’éléments multiples qui se sont fusionnés dans un composé harmonieux, de même que l’Église est un tout formé d’une multitude de membres qui ne doivent être qu’un seul corps et qu’une seule âme.

Alors, n’oublions pas, mes bien chers frères, que la Messe et que la réception de ce Sacrement, a ce but de nous unir à Notre Seigneur et d’être unis entre nous et que nous devons avoir ce désir d’être des victimes avec Lui. Saint Thomas après saint Augustin enseigne que le sacrifice extérieur est le signe du sacrifice intérieur par lequel chacun doit s’offrir lui-même à Dieu.

C’est la raison pour laquelle à la messe, l’on doit veiller au recueillement, à ce qu’il y ait toutes les conditions pour permettre cette oblation de soi-même. Et puis « communier c’est se nourrir de la croix », disaient les Pères de l’Église. C’est donc la communion qui donne son achèvement suprême au sacrifice.

C’est ainsi, mes bien chers frères, que l’Église s’est bâtie et s’est développée. Elle est sortie du côté de Notre Seigneur ouvert par la lance, ce qui va nous être rappelé par la Fête du Sacré-Cœur et elle a grandit et s’est donc fortifiée par le saint Sacrifice de la Messe ; les ennemis du Christ le savent bien et c’est pourquoi ils ont porté leurs atteintes pour invalider la messe et les sacrements. Et en tout premier lieu l’épiscopat, puisque c’est de l’épiscopat que dépend le sacerdoce.

Aussi, puisque vous bénéficiez ici de ces véritables sacrements, du saint sacrifice de la Messe, et puisque vous venez de réentendre ces considérations sur la sainte Eucharistie, mystère de notre foi, test de notre foi, ainsi que le rappel des effets de la réception de cet admirable Sacrement, puissiez-vous vous unir plus étroitement à Notre Seigneur et Lui manifester tous les honneurs que l’Église nous recommande aujourd’hui dans cet admirable Sacrement.

Puissions-nous également manifester à la très sainte Vierge Marie, toute notre reconnaissance, ce que nous ferons tout particulièrement cet après-midi, devant le Saint-Sacrement, car c’est bien grâce à Notre-Dame que nous avons Notre Seigneur Jésus-Christ, réellement présent dans la sainte Eucharistie.

Ainsi soit-il.

Abbé Michel Marchiset

 

Fidem servavi

L’enseignement hebdomadaire pour le maintien de la foi

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Dans l’Église en ordre, la Fête Dieu était célébrée avec ferveur par les paroissiens de toute les contrées jusqu’au moindre village.