Archive for the ‘déclaration’ tag
M. l’abbé Belmont : un MAITRE sûr ? (II, b)
M. l’abbé Belmont : un MAITRE sûr ?
— partie 2 (b) —
Réponse au bulletin
n°269 Notre Dame de la Sainte Espérance
juin 2012, de M. l’abbé Belmont.
LA VOIX DES FRANCS CATHOLIQUES N°25, des éditions Saint-Remi est parue début juillet.
La Voix des Francs Catholiques
Numéro 25
Juillet 2012
Réponse au bulletin
n°269 Notre Dame de la Sainte Espérance
juin 2012, de M. l’abbé Belmont.
Suite de la partie 2
1er point : sa justification pour encourager certains de ses fidèles à recevoir la confirmation dans le rite traditionnel, d’un évêque conciliaire, sacré avant Vatican II.
2ème point : son rejet d’un certain nombre d’auteurs catholiques éminents publiés aux éditions Saint-Remi, en particulier Mgr Gaume.
3ème point : son rejet de la mission divine de la France.
II.
Abordons maintenant l’opposition de M. l’abbé Belmont à la ligne éditoriale des éditions Saint-Remi[14], et en particulier au dénigrement de Mgr Gaume dont nous avons publié toutes les œuvres pour le plus grand bien d’un très grand nombre de lecteurs qui nous l’ont manifesté.
Pour cela il s’appuie sur une courte citation lapidaire de Dom Guéranger[15] :
« L’abbé Gaume est profondément ignorant, vous ne pouvez le suivre en aucune façon » (Histoire du Cardinal Pitra par Dom Cabrol, Paris 1893, p. 193)
Vu les innombrables approbations dont a bénéficié Mgr Gaume de la part de Rome[16] (Papes, concile provincial d’Amiens sanctionné par Rome sous la direction du Cal Gousset), et des plus grand penseurs catholiques de son époque, face à cette citation contradictoire et incohérente, nous sommes allés voir le chapitre complet de l’ouvrage en question, et voilà que mise dans son contexte on s’aperçoit que Dom Guéranger a été trompé par un faux rapport sur un ouvrage (Le Ver Rongeur des Sociétés Modernes) qu’il n’a manifestement pas lu.
Plus ! Dom Guéranger propose à Dom Pitra exactement ce que Mgr Gaume prônait : « L’abbé de Solesmes n’eut garde de refuser à dom Pitra la permission de donner son sentiment sur la question, d’autant qu’il partageait toutes ses idées : « J’approuve de tout point, lui dit-il, votre manière de voir. Le contraire est absurde, seulement je voudrais dans les classes l’étude parallèle des classiques profanes et des classiques sacrés[17]. » C’est tout le combat de Mgr Gaume, qui a d’ailleurs mis au point une bibliothèque des classiques grecs et païens de 24 volumes pour toutes les classes, dont nous avons réédités certains volumes.
Dom Cabrol avoue dans ce même chapitre que Dom Pitra a un jugement trop sévère sur l’abbé Gaume : « Tout serait à louer dans cette lettre, fond et forme, si l’enthousiasme de dom Pitra pour l’antiquité classique ne l’eût entraîné à un jugement que nous serions tenté de trouver trop sévère, au sujet de l’abbé Gaume. Le livre du paganisme dans l’éducation contient au milieu de thèses paradoxales bien des idées justes et des vérités piquantes sur le moyen âge chrétien, la renaissance païenne du seizième siècle et l’éducation chrétienne. » La preuve est faite que Dom Guéranger a été trompé par Dom Pitra, et que par conséquent son jugement lapidaire est erroné.
Il n’est donc pas très correct de discréditer ainsi Mgr Gaume par une citation sortie de son contexte.
Mais voyons de plus près si Mgr Gaume était profondément ignorant, où si ceux qui l’accusent ainsi malgré le recul de l’histoire (que Dom Guéranger n’avait pas en 1851), ne manifestent pas eux-mêmes leur propre ignorance.
Mgr Jean-Joseph GAUME fut le neuvième enfant d’une famille patriarcale de cultivateurs qui, aux plus mauvais jours de la Révolution, avait donné asile aux prêtres persécutés. Il naquit à Fuans (Doubs), le 5 juin 1802. Il fit ses études littéraires au petit séminaire d’Ornans et sa théologie au grand séminaire de Besançon sous la direction de l’abbé Busson, son cousin, dont le père avait été condamné à la guillotine par le tribunal révolutionnaire de Maîche, le 14 octobre 1793. Ordonné prêtre en 1825, il fut deux ans vicaire à Vesoul. Sur l’indication de l’abbé Gerbet, Mgr Millaux, évêque de Nevers, le demanda, en 1827, pour professer le dogme dans son grand séminaire et il le nomma chanoine honoraire. L’abbé Gaume n’occupa la chaire de dogme que durant l’année scolaire 1827-1828. En 1828, il devint supérieur du petit séminaire de Nevers et il réorganisa avec succès cette maison sous le triple rapport de la piété, de la science et de la discipline. En 1829, tout en gardant cette charge, il fut chanoine titulaire de la cathédrale. Le gouvernement français exigea, en 1831, des supérieurs des maisons d’éducation qui ne faisaient pas partie d’une congrégation approuvée, le serment imposé par les ordonnances du 11 juin 1828. Quoique prêtre séculier, l’abbé Gaume refusa une déclaration que le pouvoir civil n’avait pas le droit de lui demander, et il quitta le petit séminaire. Il dirigea dès lors le catéchisme de persévérance des jeunes filles de toute la ville, œuvre dont il fut chargé pendant vingt ans. Il initiait ses élèves, dont le nombre dépassait 300, à la pratique des bonnes œuvres, et il était lui-même président de l’œuvre Saint François–Xavier pour les ouvriers et directeur de la conférence de Saint Vincent de Paul. Au cours d’un voyage à Rome en 1842, il reçut du pape Grégoire XVI, la croix de l’ordre de Saint Sylvestre en récompense de son dévouement et des services qu’il avait rendus à la religion par ses ouvrages. Le 19 août 1843, il donna sa démission de chanoine titulaire pour être vicaire général de Mgr Dufêtre ; il eut part à l’administration diocésaine à ce titre jusqu’en 1852 ; il démissionna alors en raison de son dissentiment avec le prélat au sujet des classiques chrétiens. Il avait ouvert la controverse sur l’abandon des auteurs païens de l’antiquité et il menait campagne avec Louis Veuillot contre Mgr Dupanloup. Au mois de novembre 1852, l’évêque de Nevers adressa à son clergé une circulaire dans laquelle il prenait parti contre les idées de son vicaire général. L’abbé Gaume quitta Nevers, tout en demeurant chanoine d’honneur de la cathédrale, et se retira à Paris auprès de ses frères, qui étaient libraires-éditeurs. Le comité ecclésiastique de Pontarlier l’avait présenté au suffrage des électeurs de l’arrondissement, en 1849, pour la députation. L’université de Prague lui avait donné le titre de docteur en théologie, le 28 août 1848 ; les évêques de Reims, de Montauban et d’Aquila le nommèrent vicaire général (ce dernier, le 13 juin 1856). Le pape Pie IX l’éleva, en 1854, à la dignité de protonotaire apostolique ad instar participantium. En 1872, le préfet de la Propagande lui confia la charge de directeur général de l’Œuvre apostolique, destinée à venir en aide aux missionnaires. Il mourut à Paris le 19 novembre 1879. Il fut, toute sa vie, un prêtre pieux et zélé, d’un caractère bon et affable, très dévoué à l’Église et au siège apostolique.
À propos de la controverse sur les classiques païens il faut dire à l’encontre de Dom Pitra, que Rome a parlé, la dispute est donc terminée. Dom Cabrol qui écrit en 1893 ignore-t-il ce bref de Pie IX qui donne raison à Mgr Gaume, suite à la publication de PIE IX ET LES ÉTUDES CLASSIQUES, APPEL AUX PÈRES DE FAMILLE ET AUX INSTITUTEURS DE LA JEUNESSE où est cité en sus ce Bref de Pie IX ?
Est-il vrai que Monseigneur Gaume soit profondément ignorant ? Laissons parler l’abbé Pelletier[18] qui en a assuré déjà il y a bien longtemps la défense, en s’appuyant sur le Magistère de l’Église, sur les auteurs les plus éminents et sur le bon sens :
« On a dit, et sur tous les tons, que Mgr Gaume est un exalté, un exagéré, un homme à idées singulières. Soit. Mais à présent que les adversaires de cet illustre auteur veuillent bien examiner un instant avec moi certains de ses ouvrages où n’est pas traitée la question des classiques, son Manuel des Confesseurs, par exemple. Oh ! ici nous nous trouvons parfaitement d’accord pour louer et admirer. Nous n’hésitons pas à dire que ce Manuel est une œuvre unique, parfaite, si excellente que c’est quasi un devoir pour tout prêtre de le lire aussi assidûment que l’Écriture Sainte. Nous proclamons encore que ce livre, ne fût-il qu’une pure compilation eût exigé comme tel dans son auteur une science, une érudition, une prudence, une sagesse, un esprit de discernement, u n bon sens pratique chrétien plus qu’ordinaire.
Qui n’admirerait encore Les Trois Rome qui décèlent une étude si approfondie, une connaissance si parfaite des temps anciens et surtout des premiers âges de l’Église ? Et sans parler de plusieurs autres livres excellents, sortis de la plume du même auteur, ne suffit-il pas de nommer l’Histoire de la Société domestique, Le Signe de la Croix au dix-neuvième siècle[19], que S. E. le cardinal prince Altiéri, préfet de la S. C. de l’Index., appelle un livre admirable, et particulièrement ce beau Catéchisme de Persévérance qui a conquis une popularité européenne et même américaine. Souvenons nous enfin que Grégoire XVI, dans un Bref adressé à Mgr Gaume et par lequel il le crée Chevalier de l’ordre de la Milice Dorée, lui dit, après les éloges les plus flatteurs donnés à ses grands talents et à sa piété, que ses ouvrages n’ont pas rendu un médiocre service à la religion.
Quand donc un prêtre, aussi grave, aussi savant, aussi zélé, aussi expérimenté que l’est celui qui a doté la bibliothèque chrétienne de ces précieux ouvrages, entreprend de parler de la réforme à opérer dans l’enseignement, on doit à priori, raisonnablement supposer qu’il n’a point entrepris de traiter une question de cette importance, sans savoir ce qu’il disait, sans faire de longues réflexions et de sérieuses études, sans prendre de nombreux et sûrs conseils. Un bon sens, assez peu cultivé même, nous dit qu’il faut tenir compte de tout un ensemble de faits lorsqu’il s’agit de mesurer l’estime qu’on accorde à quelqu’un. Si les adversaires de Mgr Gaume eussent daigné suivre ce dictamen de la commune raison, ils n’auraient pas été aussi prompts à s’écrier qu’ils ne voyaient dans sa thèse contre le paganisme dans l’enseignement, qu’un amas d’accusations dont le titre seul révèle l’inanité, des témérités d’opinion et de langage, des emportements d’esprit, des déclamations violentes, bonnes seulement à produire le trouble et le scandale, enfin, une aberration.
Qu’est-ce donc maintenant que cette thèse de Mgr Gaume qui a soulevé en France de si chaudes et de si vives discussions ? Cette thèse ? Elle se résume à dire : eu égard aux penchants de l’homme déchu, eu égard surtout à l’état du monde actuel, païen dans le luxe et l’immodestie de ses habits, païen dans sa littérature dont le fonds est ou puéril ou immoral, païen dans ses arts d’agrément, qui ont fait servir le pinceau, le ciseau, la musique à reproduire des objets que la pudeur ne nomme pas, à exalter des sentiments dont la présence est une souillure, païen dans sa philosophie qui ne tend qu’à émanciper la raison individuelle, païen dans sa politique qui nie les droits de Dieu en proclamant ceux de l’homme, qui veut le règne de la démocratie pure et l’anéantissement de toute influence religieuse sur le pouvoir civil, païen enfin dans toutes ses aspirations qui sont grossières, terrestres, bestiales, il est d’une extrême importance de nourrir la jeunesse chrétienne et catholique de christianisme et de catholicisme.
Mgr Gaume fait ensuite voir de quel contre bon sens l’éducation se rend coupable depuis trois siècles en donnant, pour précepteurs et pour modèles, à des âmes baptisées toute cette pléiade de prétendus grands hommes de l’antiquité qui, sans en excepter le divin Platon et l’immaculé Cicéron, peuvent tous être désignés par ce mot d’un Père de l’Église : Animalia gloriæ et voluptatis. Il nous révèle les ignominies de ces grands modèles de perfection humaine et nous fait voir que tous leurs mouvements, au lieu de tendre vers en haut, tendent vers ce qu’il y a de plus bas ; qu’au lieu de s’élever comme l’aigle, ils rampent comme la chenille ; qu’au lieu de se nourrir comme l’abeille du suc parfumé des fleurs, comme la mouche stercoraire ils s’abattent sur l’ordure. Pas une violation de la plus sainte des lois devant laquelle ils reculent ; pas une souillure qu’ils s’épargnent.
Voilà probablement c e qui a mérité à Mgr Gaume le titre d’insulteur de l’Église, et en effet il y avait de quoi. Passe pour jeter une poignée de boue à la face d’un saint Père avec un sourire niaisement impie, ce n’est là qu’une peccadille ; mais attaquer Ciceron ! Platon ! le divin Platon ! oh ! pour le coup un tel attentat doit exciter une indignation universelle ; c’est un attentat trois fois sacrilège !
Qu’est-ce encore que la thèse de Mgr Gaume ? C’est un long et magnifique commentaire de l’un des décrets du Vè concile général de Latran qui déclare que la philosophie et la littérature païenne sont infectes dans leurs racines, et qui n’en permet l’étude qu’après avoir exigé des précautions infinies ; c’est la démonstration parfaite, histoire en main pour prouver par des faits nombreux les terribles ravages exercés dans le monde moderne par la mise en honneur du paganisme gréco-romain, de la sagesse divine qui inspirait le Saint Concile de Trente quand dans la VIIè des X règles de l’Index, éditées par son ordre, il défendait pour aucune raison de laisser lire aux enfants, même sous prétexte d’élégance de style et de langage, les livres des païens qui renferment des choses lascives et obscènes.
Il importe encore de signaler ici que l’Église avait formulé cette thèse, même dès les premiers siècles de son existence, par l’organe de ses membres les plus saints et les plus éclairés, je veux dire les Saints Pères. C’est ce que reconnaît Rollin lui-même, tout saturé de paganisme qu’il était lorsqu’il dit : « La lecture des poètes, condamnée si unanimement par les Pères, et même par les païens, peut-elle donc être permise dans les écoles ? (Tr. Des Et. p. 576.) Pour abréger, je n’en citerai que deux : saint Augustin et saint Jérôme. Le premier, qu’on ne traitera certainement pas d’esprit léger, regarde la coutume où l’on était, de son temps, d’expliquer les fables des poètes dans les écoles chrétiennes comme un funeste torrent auquel personne ne résistait, et qui entraînait les jeunes gens dans l’abîme éternel. (Conf. lett. ch. XVI.) Le second ne craint pas de qualifier très énergiquement l’ensemble de la philosophie et de la littérature païenne, en l’appelant nourriture des démons. Cibus est, dæmoniorum, sæcularis philosophia, car- mina pœtarum, rhetoricorum pompa verborum (Lt.,Hier. Epist. ad. Dam. de decob. filiis opp. t. IV, p. 153).
Ces textes sont précis, comme on le voit, et vont directement au but ; ils ne permettent guère de regimber. Toutefois on a trouvé le moyen de leur faire signifier toute autre chose que ce qu’ils veulent dire, pris dans leur sens naturel, et l’on a même eu le courage de composer de gros volumes pour prouver que donner la préférence aux classiques chrétiens sur les classiques païens, loin d’être conforme à l’esprit de l’Église, était en complète opposition avec lui, et que par conséquent les ouvrages de Mgr Gaume contre le Paganisme dans l’éducation était digne de censure. Il fallait une pareille sortie pour faire briller la vérité dans tout son jour. Aussi Mgr Gaume alla-t-il lui-même à Rome soumettre à la Congrégation de l’index les ouvrages où il avait traité la question des classiques, et, quelques temps après, le Père Cirino, consulteur des clercs réguliers, lui fit parvenir la consultation suivante :
On sait en effet que la crainte, hélas ! trop fondée, de voir la jeunesse milanaise prendre le chemin des universités et des gymnases protestants, où régnaient Homère et Virgile, contraignit saint Charles à modifier son premier plan.
Le Père Cérino termine en disant :
“Pour conclure je dirai à Votre Révérence que, suivant ma manière de voir, elle peut sans inquiétude, sans difficulté ou inconvénient soutenir sa thèse, laquelle seconde les vues de l’Église, loin de les contrarier ”.
Voilà ce qui peut s’appeler un témoignage fort explicite en faveur de la thèse ; il part de haut comme on voit, et de toute son autorité il confirme l’interprétation qu’a donné Mgr Gaume aux paroles des Saints Pères, aux actes solennels de l’Église dans les conciles de Trente et de Latran.
Mais voici bien autre chose ; une voix part encore de plus haut et parle absolument dans le même sens que celle que nous venons d’entendre. C’est à décourager tous les représentants des vieilleries païennes. En réponse à une lettre de S. E. le Cardinal Gousset, partisan zélé du plan d’études de Mgr Gaume et qui l’a même adopté pour tous les séminaires de son diocèse, comme nous le verrons tout à l’heure, le cardinal Antonelli écrivait de Rome le 30 Juillet 1852 :
“Éminentissime et Révérendissime Seigneur, outre le grand prix que j’ai coutume d’attacher aux communications de Votre Éminence, celle que vous avez adressée, sous le pli du 13 du courant, à propos de la fâcheuse divergence qui s’est récemment élevée en France, sur le choix des livres pour l’enseignement littéraire, a une extrême importance.
“La parfaite connaissance, que l’on a de la sagesse et du profond discernement qui distinguent votre Éminence, était déjà une raison plus que suffisante de compter sur la justesse et l’étendue de vos vues dans l’appréciation de la susdite controverse. Cette assurance, conçue d’avance, et que le Saint Père, à bon droit, partageait avec moi a été parfaitement confirmée.
“ (…) En applaudissant hautement à l’intérêt que Votre Éminence a attaché à cette affaire, et qu’elle a fait servir avec un zèle et une sagesse admirables à atteindre un but pleinement conforme aux vues du Saint Siège, je suis heureux de vous offrir en même temps l’assurance du profond respect avec lequel je vous baise humblement les mains”.
L’année suivante, 1858, la thèse de Mgr Gaume recevait de Rome l’approbation la plus encourageante, bien qu’implicite, par la confirmation de tous les actes et décrets du concile d’Amiens, tenu le 10 janvier de cette année sous la présidence de S. E. le Cardinal Gousset. Voici les décrets de ce concile relatifs à l’éducation. La citation est longue, mais comme le concile parle d’or, je crois qu’on la lira avec un sensible plaisir.
“Voici quel est le principe fondamental qui doit présider au régime des écoles ; le but de l’Éducation est de former les jeunes gens à la vie chrétienne surtout, et en même temps à la vie civile et aux sciences qui s’y rapportent. Les collèges, qui sont pour les enfants comme une seconde famille, ne doivent pas satisfaire moins parfaitement à ce devoir que l’éducation domestique à laquelle ils suppléent.
“Cet ordre a dû sans doute être toujours suivi dans l’éducation de la jeunesse, mais les conditions du temps présent l’exigent plus strictement encore, car il n’est rien que l’éducation ne doive tenter pour rendre les jeunes gens fermes et robustes dans la foi, puisqu’’au sortir des écoles ils sont entourés de tous côtés par les séductions et les assauts des mauvaises doctrines.
“Dans cette organisation chrétienne des études, il faut porter une attention spéciale sur trois grandes parties de l’enseignement qui embrassent les lettres, l’histoire et la philosophie. Leur sage direction dépend d’une vérité que les professeurs doivent méditer avant tout, et sur, laquelle roule toute éducation chrétienne, savoir que l’ordre naturel et l’ordre surnaturel, quoique essentiellement distincts, sont tellement unis chez les chrétiens, que, par suite de cette union, l’ordre naturel reçoit de l’autre des lumières supérieures, qui le pénètrent et le perfectionnent de diverses manières”.
“Ainsi, dès le début, nous voyons les Pères du concile désapprouver cette séparation qui, cependant, fait le fond, la base et l’essence de toute la philosophie actuellement enseignée. En effet, on fait une profession ouverte de n’enseigner en philosophie que ce qui peut être découvert par les seules forces de la Raison.
“Les Pères du concile continuent en disant : « Et d’abord, dans la littérature, on voit briller les éléments du beau naturel, que le génie de l’homme perçoit et élabore par ses propres forces. Ce genre de beauté se fait remarquer dans un grand nombre d’ouvrages païens, où il consiste, en grande partie, dans un soin exquis de la forme et dans un art merveilleux. (Remarquons ici en passant que le beau naturel, que les Pères du concile reconnaissent exister dans un grand nombre d’ouvrages païens, est surtout le beau de la forme ; ils ne préconisent pas les idées que revêtent ces belles formes). Mais après que l’Évangile eut éclairé et échauffé les âmes, lorsqu’il eut ouvert à l’intelligence et au cœur de l’homme des régions plus hautes et de plus vastes espaces, on voit apparaître un nouvel ordre de beauté surnaturelle, qui, plus sublime en soi, perfectionne la substance de l’autre ordre, et, tout en recevant les formes du beau naturel, produit néanmoins une expression qui lui est propre, comme le prouvent une foule de livres, de poèmes et de discours, dans lesquels éclate la majesté du génie chrétien. Les professeurs ne doivent donc pas expliquer les monuments de la littérature païenne sans exposer aussi les principes et les modèles de la littérature chrétienne, en ayant soin de bien faire remarquer l’influence des éléments qui lui sont propres.
« Il faut en dire autant de l’histoire. On retrouve chez tous les peuples les éléments naturels de la société civile, savoir : la famille, le mariage, les relations des parents et des enfants, la distinction des riches et des pauvres, les droits publics et privés, le pouvoir et l’obéissance, et tout ce qui dérive de cet ordre de choses. Mais il est évident que chez les peuples éclairés par la lumière surnaturelle de l’Évangile, ces termes ont une signification, à certains égards, différente de celle qu’ils avaient dans les ténèbres du paganisme, et que la notion chrétienne de ces éléments sociaux, non seulement diffère beaucoup des idées corrompues qui dominaient chez les païens, mais aussi qu’elle est bien supérieure aux notions même justes qu’ils pouvaient concevoir par la seule lumière naturelle. D’où il suit que les principes de la société civile, élaborés et comme transformés par la vertu de la révélation évangélique, ont été élevés à un degré supérieur de dignité et d’excellence. Que les professeurs d’histoire n’épargnent donc aucun soin pour faire saisir graduellement à leurs élèves cette union des éléments naturels et de l’élément surnaturel, ainsi que les merveilleux effets qu’elle a produits. »[20] »
Au regard de tous ces témoignages à la fois du Magistère de l’Église et des personnages catholiques les plus éminents de cette époque, au regard de notre propre connaissance des ouvrages si érudits de Mgr Gaume[21], nous trouvons particulièrement choquant de traiter ainsi Mgr Gaume de « profondément ignorant ». Car cette accusation retombe logiquement sur ceux qui ont dit le contraire : Grégoire XVI, Pie IX, le Cal Gousset, un grand nombre de prélats, Donoso Cortès, Louis Veuillot[22] et bien d’autres. Nous laissons donc juge le lecteur de la valeur d’une telle appréciation.
Voici donc réfuté cette première accusation ridicule que Mgr Gaume serait profondément ignorant.
* * *
Abordons maintenant l’accusation de « relent de traditionalisme et de fidéisme » contre Mgr Gaume de la part de M. l’abbé Belmont, petite phrase regrettable qui vient déprécier un auteur pourtant si clairvoyant. Essayons d’expliquer au lecteur de quoi il s’agit, et d’où vient de la part de M. l’abbé Belmont une telle idée. Nous allons voir que cette accusation est dénuée de fondement, et que ceux qui la soutiennent devraient se demander a contrario s’ils ne sont pas atteints d’une sorte de semi-rationalisme.
Le père Hugon résume bien le traditionalisme et le fidéisme :
« Le Traditionalisme enfin est directement atteint. On sait qu’il y a trois degrés dans cette erreur : les fidéistes, avec Huet, prétendent que la raison sans la foi est frappée d’impuissance absolue d’autres avec Bonnetty et Ventura, disent que, si la raison peut arriver à certaines vérités de l’ordre sensible et physique, elle ne saurait s’élever jusqu’à Dieu sans le secours de la foi, au moins de la foi humaine ; enfin Ubaghs et son école requièrent l’institution de la société ; et, en dernière analyse, la révélation. La première forme est hérétique, la seconde forme est pour le moins voisine de l’hérésie, la troisième est pour le moins erronée. »
Or Mgr Gaume dans son livre Du Catholicisme dans l’éducation affirme bien :
« Il est bien vrai, suivant le concile de Trente, que par la chute originelle, la volonté n’a pas été anéantie, mais seulement brisée et affaiblie, fracta et debilitata ; qu’ainsi l’homme peut, sans le secours de la révélation évangélique, connaître quelques vérités, comme il peut, sans la grâce, pratiquer quelque bien dans l’ordre naturel. »
Il n’est donc en rien traditionaliste ou fidéiste. Par contre il dit aussi dans le même ouvrage :
« Mais pour donner à l’homme l’intelligence de lui-même et de la création, quelle doit-être la philosophie ? À cette question il n’y a pas deux réponses possibles : la philosophie doit être fille respectueuse de la foi. En effet, être contingent, l’homme n’a pas plus la vérité en lui que la vie ; il la reçoit ; or, il ne peut la recevoir que par la foi à l’enseignement primordial donné par les parents et qui vient originairement de Dieu. Un certain nombre de vérités premières, indémontrables, admises de confiance sur la parole de l’autorité, telle est donc, dans toutes les hypothèses imaginables, la base nécessaire de toute philosophie. »
D’ailleurs, le père Hugon précise bien :
« Le concile du Vatican tout en retenant ces titre par lesquels l’Écriture désigne le vrai Dieu, n’entendait pas définir, cependant, que la raison arrive par ses seules forces à démontrer le dogme complet de la création, que Dieu a tiré toutes choses du néant. »
Et cette approche de la philosophie a été reprise par les Pères du concile d’Amiens présidé par le Cal Gousset (il est le père spirituel de Mgr Gaume). N’oublions pas qu’à ce concile l’erreur du Traditionalisme a été également dénoncée, et que vu le nombre de détracteurs qu’avait Mgr Gaume, ils n’auraient pas manqué de le faire accuser de traditionalisme ou de fidéisme. Mais lisons plutôt :
On le voit, les rapports entre la foi et la philosophie ainsi exposés par le concile d’Amiens sont en tout conformes à ce que Mgr Gaume expose sur cette question. Faudra-t-il accuser également le concile d’Amiens ratifié par Rome de « relent de traditionalisme et de fidéisme » ?
L’éminent Cal Pie s’est magnifiquement exprimé sur cette question, et le lecteur constatera la même doctrine :
« L’histoire est le flambeau de la philosophie. En effet, si la philosophie se sépare des faits, si elle met de côté l’histoire réelle de l’humanité ; elle risque de n’avoir rien de positif et de séjourner éternellement dans la région nuageuse des hypothèses, très voisine de celle des chimères. Or, cela étant, comment peut-il être philosophique d’interdire à la raison du philosophe d’aborder ces grandes questions historiques qui touchent à tous les points culminants des affaires humaines : l’homme a-t-il été laissé, a-t-il même été créé dans l’état de pure nature ? Dieu a-t-il parlé aux hommes ? Dieu est-il venu sur la terre ?… On comprend l’importance immense de ces questions historiques pour le philosophe. »
« Or quoi de plus intime et de plus personnel pour l’humanité que de savoir si son état actuel et réel est ou n’est pas l’état de pure raison et de pure nature ? »
« Et cette même philosophie se retranchera éternellement dans ce qui n’est point, dans ce qui historiquement n’a jamais été un fait réel, mais dans ce qui est simplement une hypothèse et une possibilité, je veux dire, l’état de raison pure ou de pure nature. En vérité, la philosophie peut-elle s’anéantir et s’exterminer plus radicalement elle-même, à moins qu’elle ne prétende qu’il est de son essence de demeurer dans les hypothèses et de n’avoir rien de commun avec les choses positives ? »[23]
« Sans doute la philosophie et la théologie sont des sciences distinctes ; mais, autre chose est la distinction, autre chose est la séparation, l’opposition, l’incompatibilité. La philosophie diffère de la théologie, comme la raison diffère de la foi, comme la nature diffère de la grâce. De même que la foi ne s’impose pas partout à la raison et qu’il y a un certain exercice possible et réel des facultés naturelles sans l’intervention de la grâce, de même, il y a un certain ordre de sciences humaines qui peuvent exister et se développer sans le secours direct de la doctrine révélée. Ce principe n’a rien d’étonnant et il doit être accepté de tout le monde. Mais d’imaginer et de construire un système général, un cours complet de philosophie qui se termine si exclusivement dans la sphère de la nature et si rigoureusement en de- hors de toute relation avec l’ordre surnaturel… : ce procédé quel qu’il soit et quelques autres qualifications qu’on doive lui donner, non seulement n’est pas chrétien, …, mais il n’est même pas philosophique, parce qu’il n’est pas conforme à la raison même naturelle de l’homme. Saint Thomas d’Aquin l’a dit avec un à propos merveilleux : “ la foi, il est vrai, n’est pas un apanage de la nature humaine, mais il est dans la nature humaine que l’âme de l’homme ne répugne pas à l’action intérieure de la grâce, ni à la prédication extérieure de la vérité ; c’est pourquoi, sous ce rapport, l’infidélité est contre nature[24]. ”
« Chaque fois qu’on vous présentera, Messieurs, un livre quelconque de philosophie s’annonçant comme un cours complet de philosophie d’après les seules lumières naturelles, soyez assurés de constater bientôt deux choses : premièrement d’immenses lacunes dans ce cours complet, et secondement des traces manifestes de religion révélée dans ce livre de pure raison. »[25]
« Encore une fois rappelons-nous que les actes et décrets du Concile d’Amiens doivent être reconnus exempts d’erreur, puisqu’ils ont été examinés et révisés par Rome, avec toute la maturité et gravité ordinaire en pareille circonstance. Grâce donc aux Pères du concile d’Amiens, la cause des classiques chrétiens est gagnée sans exclusion complète des classiques païens, et sans aucun détriment pour la perfection des études littéraires. Ce résultat est le seul qu’ait ambitionné Mgr Gaume.
Outre ces approbations si solennelles et qui émanent de l’autorité la plus haute et la plus compétente en pareille matière, Mgr Gaume a encore reçu toutes celles des intelligences d’élite qui, comme M. Alberdingk Thyim, le grand catholique de Hollande, l’immortel Pugin et le pieux lord Philipps, en Angleterre, le célèbre publiciste baron Moy de Sens, le docteur Reithmeier, en Allemagne, Donoso Cortès, en Espagne, Louis Veuillot et Montalembert, en France, l’abbé Martinet, le R. P. Ventura et tant d’autres l’ont honoré de toutes leurs sympathies et encouragé de tous leurs efforts dans sa lutte contre le paganisme dans l’éducation.
Les paroles de Donoso Cortès sont trop remarquables pour ne pas être citées. Il écrivait â Mgr Gaume, le 25 avril 1851, la lettre suivante :
“Mon cher ami, votre ouvrage, le Ver Rongeur, est excellent. Il n’y a que deux systèmes possibles d’éducation : le chrétien et le païen. La restauration du dernier nous a conduits à l’abîme dans lequel nous sommes, et nous n’en sortirons certainement que par la restauration du premier. Cela veut dire que je suis complètement d’accord avec vous. Il faut que votre ouvrage soit publié et répandu. L’exécution répond au but : vous êtes toujours clair, logique, perspicace, et personne jusqu’ici n’a mis si décidément le doigt dans la plaie”.
Et cette autre lettre qu’écrivait à Mgr Gaume, le 6 décembre 1857, un des plus nobles enfants de l’Angleterre, pourrions-nous la passer sous silence ? Impossible, dut-on nous accuser de citer trop souvent ; voici ce qu’on y lit à propos de La Révolution, récent ouvrage de Mgr Gaume, en douze volumes, qui est le magnifique développement de la thèse soutenue dans le Ver Rongeur, et d’où, M. le Rédacteur du Courrier du Canada a extrait les belles pages qui font connaître les causes de la Révolution française :
“Laissez moi vous dire une parole sur votre œuvre. Ayez courage, mon cher ami. Dieu, je pense, vous a suscité, comme Jean-Baptiste dans l’esprit d’Elie, pour préparer les voies du Seigneur et prêcher la pénitence à toutes les nations chrétiennes qui ont offensé Dieu en beaucoup de choses, mais surtout, et avant tout, par ce péché abominable d’avoir restauré le damnable art païen en couvrant l’Europe des exécrables représentations de la mythologie idolâtrique des païens, et en étudiant plus les ouvrages des auteurs païens que ceux des auteurs illuminés de l’esprit de Dieu et des sublimes vérités de son Église catholique. Votre glorieux ouvrage a levé l’étendard. Déjà ce livre a eu un immense retentissement dans toute la chrétienté, ici, en Angleterre surtout. J’ai entendu un des premiers ministres de la Reine dire en propres termes : Oui, M. Gaume a mille fois raison ; et si le catholicisme est vrai, nul Homme ne peut contester sa thèse.
“Même dans nos grandes universités d’Oxford et de Cambridge, les hommes les plus éminents commencent à voir et à proclamer que vous êtes logique, que vous avez raison, que ce que vous dites est incontestable. Que vous rencontriez une grande opposition, c’est tout naturel. L’orgueil des hommes en est la cause ; ils n’aiment pas à fléchir tout d’un coup. Il est difficile de chasser le démon qui a si longtemps possédé l’esprit public des nations chrétiennes. Et aussi, Dieu, je pense, permet cette opposition afin de faire éclater davantage la logique de votre argument, et afin que tous ceux qui travaillent pour cette grande réforme s’affermissent dans l’humilité et dans le sentiment de leur propre néant”.
“J’ai fait lire La Révolution, dit encore à Mgr Gaume un savant théologien de Rome, à l’un de vos plus chauds adversaires. En me la remettant il m’a dit : La négation n’est plus possible, la démonstration est mathématique”.
Ajoutons que les journaux de toutes les parties de l’Europe, les mieux inspirés et qui ont toujours été les organes les plus accrédités de la presse catholique se sont empressés d’annoncer La Révolution de Mgr Gaume, d’en rendre le compte le plus avantageux, et surtout, ils ont conjuré tous les hommes sérieusement préoccupés du mal actuel et des dangers de l’avenir, de méditer cet ouvrage.
En France, le Messager du Midi, la Bretagne, le Messager de l’Ouest, l’Univers, ont consacré à La Révolution plusieurs articles très remarquables. La Sentinelle du Jura s’exprime ainsi :
“Dans notre numéro du 23 novembre, 1857, nous avons annoncé l’ouvrage de Mgr Gaume, LA RÉVOLUTION, recherches historiques sur l’origine et la propagation du mal en Europe, depuis la Renaissance jusqu’à nos jours, en promettant d’en rendre compte.
“Il n’y a pas aujourd’hui deux questions en Europe, il n’y en a qu’une : c’est la question révolutionnaire. L’avenir appartiendra-t-il oui ou non, à la Révolution ? Tout est là. Poser une semblable question, c’est en montrer l’importance. Mais comment l’Europe est-elle arrivée dans ce défilé redoutable, où d’un instant à l’autre elle peut périr ? Cette situation extrême n’est pas l’œuvre d’un jour. Ce qui est, émane de ce qui fut. Nous sommes fils de nos pères, et nous portons le poids de leur héritage. Cela dit assez que l’histoire généalogique du mal actuel est d’une importance capitale.
“Or personne, à notre connaissance, n’a sondé cette question avec plus de pénétration et de profondeur que le célèbre auteur de La Révolution ; personne n’a mis au service d’une raison supérieure une érudition plus abondante et plus sûre. À proprement parler, ce n’est pas Mgr Gaume qui raisonne, c’est l’histoire qui parle. Les raisonnements sont des faits. Ou ne pas lire l’ouvrage, ou se soumettre ; car si rien n’est éloquent comme un chiffre, rien n’est brutal comme un fait : et ici il y en a des milliers. Mais comment ne pas lire ; c’est-à-dire comment rester indifférent à la question révolutionnaire ? Qui donc n’est pas intéressé à connaître l’origine et la nature de cette puissance formidable qui menace également le trône des rois et la borne des champs, le coffre-fort du capitaliste et la caisse d’épargne de l’ouvrier ?
“N’avons-nous pas quelque chose à faire pour remédier au mal ? et si nous avons quelque chose à faire, quel est ce quelque chose ?
“À quiconque veut avoir la réponse à ces questions capitales, nous conseillons la lecture des ouvrages de Mgr Gaume. Nous la conseillons aux personnes qui désirent avoir la clef des événements contemporains, si étranges, si complexes, quelquefois si effrayants et toujours si mystérieux par la rapidité même avec laquelle ils s’accomplissent, aussi bien dans l’ordre politique que dans l’ordre religieux”.
Le plus courageux comme le plus distingué défenseur de la Religion et de l’Église en Piémont, l’Armonia s’exprime ainsi :
“Qui ne connaît Mgr Gaume et l’ouvrage intitulé le Ver rongeur des sociétés modernes, qui a fait tant de bruit en Europe ? Cet illustre écrivain, fortement convaincu que le mal actuel vient de l’élément païen, réintroduit par la Renaissance au sein des sociétés chrétiennes, a entrepris de le prouver dans un ouvrage intitulé La Révolution. Il ne discute pas, il raconte. Les volumes parus sont on ne peut plus graves, riches de faits et de témoignages, et méritent une sérieuse attention. On s’est trop habitué à juger un ouvrage par le nom qu’il porte. Cela n’est ni poli ni équitable. Il faut d’abord lire et ensuite prononcer, en opposant les faits aux faits, les documents aux documents. La patiente Germanie, qui étudie sérieusement, s’est empressée de s’approprier l’ouvrage de Mgr Gaume en le traduisant en allemand. Ce serait rendre un grand service à l’Italie que de le traduire dans notre langue”. Cet article est du 15 novembre 1856.
Le Bien Public de Gand et la Régénération, qui dans la noble Espagne se dévoue au triomphe pratique du catholicisme, parlent de La Révolution absolument dans le même sens que l’Armonia.
Enfin les suffrages les plus illustres et qui portent comme un cachet d’autorité viennent confirmer et corroborer tous les autres. Les princes de l’Église, les prélats n’ont, comme les laïques pieux et éclairés qu’une voix pour préconiser les œuvres de l’immortel Mgr Gaume sur le Paganisme dans l’Éducation et débordé sur les sociétés modernes.
Le 25 janvier 1857, S. E. le cardinal prince Altieri lui adressait de Rome la lettre suivante :
“Monseigneur, j’ai lu avec une inexprimable satisfaction votre excellent ouvrage intitulé La Révolution. J’y ai trouvé le développement des idées fort justes et fort sages qui, appuyées sur le témoignage de faits irrécusables, jettent une immense lumière sur une thèse jusqu’ici très peu considérée, et dont on ne peut cependant contester l’évidence sans se mettre en opposition avec la vérité la plus manifeste, et sans compromettre l’avenir religieux de la société humaine.
“Tous ceux, qui désirent voir éloigner les effrayants dangers qui de toutes parts nous menacent, espèrent que vous continuerez à travailler toujours avec le même zèle pour la défense et la propagation d’une réforme de l’instruction de la jeunesse, réforme éminemment utile à la religion et à la véritable civilisation”.
S. E. le cardinal Gousset, écrivait à Mgr Gaume, en date du 2 juin 1852 :
“N’ayant pas été tout à fait étranger à la publication du Ver rongeur des sociétés modernes, je n’ai pu être insensible aux attaques violentes dont vous avez été l’objet à l’occasion de cet ouvrage. On ne peut vous accuser d’avoir émis des opinions exagérées, absurdes, irrespectueuses envers l’Église et capables de troubler les consciences, etc., sans faire retomber une accusation aussi grave sur ceux qui en approuvant votre livre d’une manière ou d’une autre, comme je l’ai fait moi-même, se seraient rendus solidaires des erreurs qu’on vous reproche. Néanmoins, comme le procès me paraît suffisamment établi, et que vos Lettres à Monseigneur l’Évêque d’Orléans ne laissent rien à désirer pour le fond et pour la forme, je n’entrerai pas dans la discussion ; je préfère mettre la main à l’œuvre en adoptant incessamment, pour les petits séminaires de mon diocèse, le plan d’éducation que vous proposez”[26]. »[27]
En conclusion nous tenons à dire que les œuvres de Mgr Gaume continuent leur action évangélisatrice par la diffusion que les éditions Saint-Remi en assurent, Dieu soit loué ! Puisse notre contradicteur lire et nous aider à diffuser les ouvrages d’un si grand, si savant[28] et si brillant défenseur de la foi, mort en odeur de sainteté, il y trouverait une richesse que nous pensons fort utile à la fécondité de son sacerdoce.
[14] « En quoi serais-je tenu d’estimer une école de pensée dans laquelle vous placez des auteurs très inégaux et disparates ? Je ne me laisse pas impressionner par l’espèce de terrorisme intellectuel qui voudrait que ces auteurs soient tous des maîtres inégalés et que ceux qui ne l’admettent pas sont définitivement des imbéciles ou des libéraux.
Je n’ai pas à me justifier de préférer cent fois un Dom Guéranger ainsi que ceux qui, comme lui, jouissent d’une science et d’un sensus fidei d’une autre envergure, et qui présentent l’avantage de n’avoir aucun relent de fidéisme ni de traditionalisme (ce n’est pas le cas de tous ceux que vous énumérez, loin s’en faut, mais tant pis pour vous, c’est vous qui les amalgamez). Tenez, pour vous amuser, voici l’appréciation de Dom Guéranger sur l’abbé Gaume (c’était à propos de l’affaire des classiques qui a rendu Gaume célèbre) : « L’abbé Gaume est profondément ignorant, vous ne pouvez le suivre en aucune façon » (Histoire du Cardinal Pitra par Dom Cabrol, Paris 1893, p. 193)
Je vous mets au défi d’apporter un seul fait qui puisse vérifier votre paragraphe sur les éditions Saint-Rémi auxquelles je n’ai « de cesse de couper l’herbe sous les pieds ». Décidément, auriez-vous l’esprit binaire : si l’on n’est pas d’accord avec une ligne éditoriale, on est adversaire ? » Abbé Belmont, NDLSE n°269.
[15] Précisons que les éd. Saint-Remi ont publié la quasi-totalité des œuvres de Dom Guéranger. Si donc Mgr Gaume dérange tant M. l’abbé Belmont, il peut au moins recommander notre maison d’édition pour Dom Guéranger.
[16] Il reçut six Brefs pontificaux de papes.
[17] Lettre du 9 novembre 1851.
[18] MGR GAUME, SA THÈSE ET SES DÉFENSEURS, les classiques chrétiens et les classique payens dans l’enseignement, 35 p. 5 €
[19] Après avoir lu ce livre, Pie IX a accordé une indulgence de 50 jours à cet acte de religion : « C’est pourquoi, confiant en la miséricorde du Dieu tout-puissant et en l’autorité de ses bienheureux apôtres Pierre et Paul, Nous accordons, dans la forme accoutumée de l’Église, à tous et à chacun des fidèles de l’un et de l’autre sexe, toutes les fois qu’au moins contrits de cœur, et en ajoutant l’invocation de la très-sainte Trinité, ils feront le signe de la croix, cinquante jours d’indulgences pour les pénitences qui leur auraient été imposées ou qu’ils devraient pour une autre raison quelconque ; Nous accordons de plus, miséricordieusement dans le Seigneur, que ces indulgences puissent être appliquées, par manière de suffrage, aux âmes des fidèles qui ont quitté ce monde dans la grâce de Dieu. »
[20] Abbé Pelletier, MGR GAUME, SA THÈSE ET SES DÉFENSEURS, les classiques chrétiens et les classique payens dans l’enseignement, 35 p. 5 €
[21] La multitude des références en note dans les ouvrages de Mgr Gaume, montre qu’il avait une parfaite connaissance de la Sainte Écriture, des Pères de l’Église, des auteurs païens, de Saint Thomas d’Aquin et de Saint Alphonse de Liguori. De plus il maîtrisait parfaitement le latin, l’italien et l’espagnol et connaissait le grec. On aimerait bien avoir des prêtres aussi savant, que certains osent qualifier de profondément ignorant !
[22] L’épouse de Louis Veuillot était la nièce de Mgr Gaume.
[23] Œuvres complètes du Cardinal Pie, T. III, p. 158. Disponibles aux ESR.
[24] Somme Théologique II, IIae, q. 10, art. 1, ad 1
[25] Ibidem, page 162-163
[26] Les Lettres de Mgr Gaume à Mgr Dupanloup sont véritablement admirables pour le fond et pour la forme. Elles sont peut être plus concluantes encore que le Ver Rongeur. Nous exhortons fort tous ceux qui s’intéressent à la question à se procurer ce charmant petit volume.
[27] Abbé Pelletier : MGR GAUME, SA THÈSE ET SES DÉFENSEURS, les classiques chrétiens et les classique payens dans l’enseignement, 35 p. 5 €
[28] Notons par exemple que Mgr Gaume maîtrisait parfaitement le latin, connaissait le grec, et maîtrisait l’italien et l’espagnol comme l’atteste ses ouvrages (Horloge de la Passion de St Alphonse traduit de l’italien au français, sa correspondance en espagnol avec Donoso Cortès).
À suivre…
CRISE-F$$PX : « ELLE SEULE PEUT VOUS AIDER »
Déclaration suite à la Réunion de WASHINGTON DC
+“ONLY SHE CAN HELP YOU”+
Vienna, Virginia, 10th August 2012 Priest Meeting.
Déclaration de prêtres Lefebvristes “anti-accordistes”, de Vienne en Virginie, « Elle seule peut vous aider ».
Suite à la Réunion à Washington DC – les 8, 9 et 10 août 2012 – de prêtres fidèles à Mgr Lefebvre parmi lesquels les abbés Pfeiffer et Chazal (en danger d’expulsion).
Ils ont étudié les questions extrêmement sensibles de la crise actuelle de la F$$PX, et ont publié cette déclaration avec les décisions prises :
* * *
« ELLE SEULE PEUT VOUS AIDER »
Réunion sacerdotale – Vienne (Virginie), le 10 août 2012
LA SITUATION PRÉSENTE
1. La déclaration de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X du 14 juillet 2012, bien qu’on y proclame la doctrine relative à la Divinité du Christ et à Son Royaume, va en fait dans la direction opposée en usant d’un langage ambigu et en préparant la soumission de la FSSPX aux autorités de « la Rome de tendances néo-modernistes et néo-protestantes » (Déclaration de 1974).
2. On observe depuis longtemps un glissement de la FSSPX vers Vatican II, et un silence croissant sur les scandales commis contre la foi au nom du Novus Ordo.
3. Il existe une illusion selon laquelle on peut se joindre à l’Église conciliaire sans accepter Vatican II.
4. Il est nécessaire de garantir aux âmes que le combat pour la Tradition catholique, maintenu par Mgr Lefebvre contre la Rome moderniste, se poursuivra.
5. Une nouvelle attitude de compromission infecte à présent la hiérarchie de la FSSPX.
6. Cette nouvelle attitude prévaut désormais dans les publications, sur les sites Internet, au sein des séminaires et en chaire.
7. Les prêtres qui résistent à cette attitude sont punis ou menacés de l’être, et dans tous les cas, on les réduit au silence. La crise actuelle exige une réaction publique des prêtres et des fidèles contre cette compromission avec la Rome moderniste.
8. De nombreux prêtres sont personnellement désillusionnés au sujet de Menzingen pour des raisons doctrinales, mais ils sont indécis ou soumis à des intimidations, et ils ne savent que faire.
9. Beaucoup de prêtres indépendants font plus ou moins confiance à la FSSPX et espèrent transmettre leurs paroisses à des confrères doctrinalement fiables.
10. On voit se substituer à la solution initiale de Fatima – c’est-à-dire la consécration de la Russie par le pape uni aux évêques – l’idée que la FSSPX peut négocier avec la Rome moderniste au point de lui faire réintégrer l’Église catholique.
11. On constate une volonté extrêmement imprudente de conclure un accord sur une « solution appropriée » qui équivaudrait à abandonner le troupeau aux « loups » des épiscopats diocésains.
DÉCLARATION
Le cœur de la Foi, ce sont la Divinité du Christ et Son Règne sur toutes les nations : « Opportet illum regnare ». Or, les erreurs de Vatican II constituent une attaque directe contre Sa Divinité et contre Son Règne social. Elles demeureront à jamais la Révolution de 1789 au sein de l’Église.
Le Vatican n’a fait que changer en pire depuis le Concile (davantage de dégâts, davantage d’hérésies, davantage de semi-modernisme effectif), à tel point que l’on peut répéter mot pour mot ce que Mgr Lefebvre a déclaré en 1974 et 1976 : « L’Église qui affirme de pareilles erreurs est à la fois schismatique et hérétique. Cette Église conciliaire n’est donc pas catholique. Dans la mesure où le pape, les évêques, prêtres ou fidèles adhèrent à cette nouvelle Église, ils se séparent de l’Église catholique » (29 juin 1976).
Le Pape a autorisé la vraie Messe, mais seulement comme élément du Panthéon des liturgies modernistes. En outre, il a bien montré qu’il adhérait à la fausse doctrine de la liberté religieuse en prêchant qu’elle était le modèle de la manière dont l’Église et l’État doivent organiser leur relation. Enfin, le Pontife n’a cessé de professer largement la doctrine de l’œcuménisme lors de ses visites dans les temples protestants, les synagogues et les mosquées, et Assise III confirme que l’esprit d’Assise est toujours vivant et se porte toujours très bien. Or, c’est cet esprit qui avait contraint Mgr Lefebvre à entreprendre son « opération survie », aujourd’hui en grand danger.
Le Fraternité actuelle cherche manifestement à se placer sous la coupe de cette Église conciliaire, garde de plus en plus le silence sur les abus de la hiérarchie conciliaire et use d’un langage ambigu au sujet des deux magistères opposés. En même temps qu’elle se montre toujours disposée à croire aux vertus d’un constant débat avec des membres impénitents de la hiérarchie conciliaire, elle réserve toutes ses foudres à ceux qui s’élèvent contre une aussi funeste réconciliation.
Nous devons attendre que Notre Dame convertisse le Pape et lui inspire de consacrer la Russie à son Cœur Immaculée en union avec tous les évêques, et nous devons persévérer dans la Charité de la Vérité comme dans la Vérité de la Charité, organisés en un corps uni de prêtres fidèles à la position qu’a toujours maintenue Mgr Lefebvre.
† Abbé Joseph Pfeiffer,
† Abbé Ronald J. Ringrose,
† Abbé Richard Voigt,
† Abbé David Hewko,
† Abbé François Chazal.
- Télécharger en PDF (en Français et Anglais)
Sources :
CathInfo.com : http://www.cathinfo.com/catholic.php/Declaration-of-LeFebvre-Priests-Vienna-Viginia
Ignis Ardens : http://z10.invisionfree.com/Ignis_Ardens/index.php?showtopic=10466
F$$PX-ROME : “Commentaire Eleison” de Mgr. Williamson : UN CHAPITRE
Comme nous l’avons dit le 22 juillet dernier, nous n’avons pas l’habitude de “faire la promotion” de Mgr Williamson… Celui-ci s’est toujours positionné comme leader d’une “fausse opposition” afin de lui permettre de constituer un « deuxième anneau » — Le piège fabien de « gestion des contraires » appliqué à la F$$PX – issu des opposants au ralliement de la F$$PX.
« Le schéma, pour ces ennemis de l’Église consiste tout simplement à prendre les devants, à positionner l’évêque britannique à la Rose comme le chef auto-proclamé, et qui a toujours été désigné comme tel par les médias à la botte des loges et des intérêts mondialistes anglo-saxons, du camp du refus du ralliement. » (Virgo-Maria.org : http://www.virgo-maria.org/articles_HTML/2010/009_2010/VM-2010-09-05/VM-2010-09-05-A-00-Mgr_Williamson-Echec_des_discussions.html)
« Cette manœuvre de l’évêque britannique protecteur et promoteur de clercs homosexuels au sein de la FSSPX, vise de façon évidente à provoquer son éviction, au nom d’une forme d’intransigeance, et afin de lui permettre de constituer un « deuxième anneau » issu de la FSSPX. Ce 2° anneau aura pour but évident d’attirer dans sa mouvance les clercs les plus courageux et les plus résolument opposés à Vatican II et de leur faire quitter la FSSPX pour les rapprocher de lui. » (Virgo-Maria.org : http://www.virgo-maria.org/articles_HTML/2010/011_2010/VM-2010-11-22/VM-2010-11-22-A-00-Mgr-Williamson_Chat_sorti_du_sac.html)
Voir également : Monseigneur Williamson : un leurre (Virgo-Maria.org)
Mais, celui-ci ayant été exclu du dernier Chapitre Général d’« Affaires-Louches » et n’ayant donc pas eu voix au chapitre… son commentaire est intéressant à plus d’un titre. Avant d’en lire l’intégralité ci-dessous, relevons quelques unes de ses réflexions :
« il semble qu’on a profité de ce « Commentaire Eleison » (#257 du 16 juin) où parut l’adaptation du désir apparemment homicide de Saint Paul envers les corrupteurs de la Foi catholique au moyen d’un « couteau » (Galates V,12). (…) ce désir exprimé par St. Paul fait allusion non pas au meurtre mais à la circoncision aggravée jusqu’à la mutilation totale que devraient réaliser sur eux-mêmes ces Judaïsants, puisqu’ils donnaient tant d’importance à la circoncision. D’ailleurs St. Jean Chrysostome l’interprète comme une plaisanterie de St. Paul. »
« Mais le Chapitre fut une affaire sérieuse. Qu’a-t’il produit ? En premier lieu une Déclaration rendue publique quelques jours plus tard, et les six Conditions requises pour un éventuel accord Rome-FSSPX, (…) mais il faut dire que si la Déclaration et les Conditions reflètent l’état d’esprit actuel des chefs de la Fraternité dans leur ensemble, alors il y a de quoi s’inquiéter. »
« Il suffit de comparer rapidement la Déclaration de 2012 avec celle de 1974 de Mgr. Lefebvre pour se demander ce qui a bien pu se passer dans sa Fraternité. (…) La Fraternité penserait-elle maintenant que les Papes Conciliaires ne représentent plus aucun problème majeur ? »
« En ce qui concerne les six Conditions pour n’importe quel éventuel accord futur entre Rome et la Fraternité, elles méritent un examen détaillé, mais qu’il suffise pour le moment de signaler que la demande faite en 2006 par le Chapitre Général de la Fraternité, à savoir qu’un accord doctrinal est indispensable avant tout accord pratique, paraît avoir été complètement abandonnée. Serait-ce que désormais, dans l’esprit de la Fraternité, la doctrine des Romains auxquels elle se soumettrait n’a plus tellement d’importance ? La Fraternité est-elle à son tour en train de céder aux charmes du Libéralisme ? »
Voici donc le “Commentaire Eleison” de Mgr Williamson :
* * *
|
|||||||||
© 2012 Richard N. Williamson. Tous droits réservés. Une licence non exclusive d’imprimer, de transmettre par courriels, et / ou de poster cet article à l’Internet est accordée aux utilisateurs qui souhaitent le faire à condition qu’aucune modification ne soit apportée au contenu ainsi reproduit ou distribué, pour y inclure la conservation de cet avis avec des reproductions de n’importe quel type de contenu autorisé par les présentes. Mis à part cette licence limitée et non exclusive, aucune partie de cet article ne peut être reproduite sous toute autre forme ou par tout autre moyen électronique ou mécanique, sans l’autorisation écrite de l’éditeur, sauf par un critique qui peut citer de brefs passages dans une revue , ou, sauf dans les cas où les droits à contenu reproduit ici sont conservés par son auteur (s) initial ou autre détenteur (s), de droits, et que la reproduction est soumise à l’autorisation accordée par ailleurs de ce fait. Les demandes d’autorisation doivent être adressées à editorial@dinoscopus.org. |
F$$PX-ROME : On fait une pause… et on se revoit plus tard…
Le monde des médias catholiques était devenu subitement bien attentif au sort de la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X. Pas un jour ne se passait sans que nouvelles et rumeurs ne soient relayées par la presse et les réseaux sociaux pour nous tenir au courant de ce qu’il advenait des disciples de Mgr Lefèbvre et de leurs négociations avec Rome. L’exercice tenté par la Rome conciliaire ressemble assez à un grand écart : d’une part, tendre la main à la FSSPX, d’autre part, rassurer les tenants de la ligne postconciliaire attachés aux « précieux acquis » de Vatican II. Ces contorsions romaines parviendront-elles à marier ce qui semble être l’eau de la tradition antéconciliaire avec le feu de la révolution postconciliaire ? C’est comme si Louis XVI, en 1791, avait voulu réconcilier les partisans de l’Ancien Régime avec les membres de l’Assemblée Législative. Malheureusement, on sait comment la suite s’est déroulée.
[flowplayer src=’http://catholicapedia.net/video/Le-poker-menteur-de-Mgr-Fellay.f4v’ width=550 height=309 splashend=show splash=’http://catholicapedia.net/video/Le-poker-menteur-de-Mgr-Fellay.jpg’ autoplay=false]
* * *
Une réconciliation bien difficile
Comme prévu, il ne semble pas que les choses risquent de s’arranger aujourd’hui entre Rome et Écône… Le communiqué qui suit, et la réaction du Vatican, le confirment :
Déclaration du chapitre général de la Fraternité Saint-Pie X du 14 juillet 2012 (SOURCE)
Comme l’annonçait le communiqué de la Maison générale de la Fraternité Saint-Pie X, du 14 juillet 2012, les membres du Chapitre général ont adressé à Rome une déclaration commune. Elle est rendue publique aujourd’hui.
Lors de l’entretien paru dans DICI, le 16 juillet, Mgr Bernard Fellay, indiquait que ce document était « l’occasion de préciser la feuille de route (de la Fraternité Saint-Pie X) en insistant sur la conservation de (son) identité, seul moyen efficace pour aider l’Eglise à restaurer la Chrétienté ». « Car, ajoutait-il, le mutisme doctrinal n’est pas la réponse à cette ‘apostasie silencieuse’ que même Jean-Paul II constatait, en 2003. »
A la fin du Chapitre général de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X, réunis auprès du tombeau de son fondateur vénéré Mgr Marcel Lefebvre, et unis à son Supérieur général, nous les participants, évêques, supérieurs et anciens de cette Fraternité, tenons à faire monter vers le ciel nos actions de grâce les plus vives pour les quarante-deux ans de protection divine si merveilleuse sur notre œuvre au milieu d’une Eglise en pleine crise et d’un monde qui s’éloigne de jour en jour de Dieu et de sa loi.
Nous exprimons notre profonde gratitude à tous les membres de cette Fraternité, prêtres, frères, sœurs, tertiaires, aux communautés religieuses amies ainsi qu’aux chers fidèles pour leur dévouement quotidien et leurs ferventes prières à l’occasion de ce Chapitre qui a connu des échanges francs et un travail très fructueux. Tous les sacrifices, toutes les peines acceptées avec générosité ont certainement contribué à surmonter les difficultés que la Fraternité a rencontrées ces derniers temps. Nous avons retrouvé notre union profonde en sa mission essentielle : garder et défendre la foi catholique, former de bons prêtres et œuvrer à la restauration de la chrétienté. Nous avons défini et approuvé des conditions nécessaires pour une éventuelle normalisation canonique. Il a été établi que, dans ce cas, un chapitre extraordinaire délibératif serait convoqué auparavant. Mais n’oublions jamais que la sanctification des âmes commence toujours en nous-mêmes. Elle est l’œuvre d’une foi vivifiée et opérante par la charité selon la parole de Saint Paul : « Car nous n’avons pas de puissance contre la vérité ; nous n’en avons que pour la vérité » (II Cor., XIII, 8) et encore : « Le Christ a aimé l’Eglise et s’est livré lui-même pour elle… afin qu’elle soit sainte et immaculée » (cf. Eph. V, 25 s.).
Le Chapitre estime que le premier devoir de la Fraternité dans le service qu’elle entend rendre à l’Eglise est celui de continuer, avec l’aide de Dieu, à professer la foi catholique dans toute sa pureté et intégrité, avec une détermination proportionnée aux attaques que cette même foi ne cesse de subir aujourd’hui.
C’est pourquoi il nous semble opportun de réaffirmer notre foi dans l’Eglise catholique et romaine, seule Eglise fondée par Notre Seigneur Jésus-Christ, en dehors de laquelle il n’y a pas de salut ni de possibilité de trouver les moyens qui y mènent ; dans sa constitution monarchique, voulue par Notre Seigneur, qui fait que le pouvoir suprême de gouvernement sur toute l’Eglise revient au pape seul, vicaire du Christ sur terre ; dans la royauté universelle de Notre Seigneur Jésus-Christ, créateur de l’ordre naturel et surnaturel, auquel tout homme et toute société doit se soumettre.
Pour toutes les nouveautés du Concile Vatican II qui restent entachées d’erreurs et pour les réformes qui en sont issues, la Fraternité ne peut que continuer à s’en tenir aux affirmations et enseignements du Magistère constant de l’Eglise ; elle trouve son guide dans ce Magistère ininterrompu qui, par son acte d’enseignement, transmet le dépôt révélé en parfaite harmonie avec tout ce que l’Eglise entière a toujours cru, en tout lieu.
Egalement la Fraternité trouve son guide dans la Tradition constante de l’Eglise qui transmet et transmettra jusqu’à la fin des temps l’ensemble des enseignements nécessaires au maintien de la foi et au salut, en attendant qu’un débat ouvert et sérieux, visant à un retour des autorités ecclésiastiques à la Tradition, soit rendu possible.
Nous nous unissons aux autres chrétiens persécutés dans les différents pays du monde qui souffrent pour la foi catholique, et très souvent jusqu’au martyre. Leur sang versé en union avec la Victime de nos autels est le gage du renouveau de l’Eglise in capite et membris, selon ce vieil adage « sanguis martyrum semen christianorum ».
« Enfin nous nous tournons vers la Vierge Marie, elle aussi jalouse des privilèges de son divin Fils, jalouse de sa gloire, de son Règne sur la terre comme au Ciel. Combien de fois elle est intervenue pour la défense, même armée, de la Chrétienté contre les ennemis du règne de Notre Seigneur ! Nous la supplions d’intervenir aujourd’hui pour chasser les ennemis de l’intérieur qui tentent de détruire l’Eglise plus radicalement que les ennemis de l’extérieur. Qu’elle daigne garder dans l’intégrité de la foi, dans l’amour de l’Eglise, dans la dévotion au successeur de Pierre, tous les membres de la Fraternité Saint-Pie X et tous les prêtres et fidèles qui œuvrent dans les mêmes sentiments, afin qu’elle nous garde et nous préserve tant du schisme que de l’hérésie.
« Que saint Michel archange nous communique son zèle pour la gloire de Dieu et sa force pour combattre le démon.
« Que saint Pie X nous fasse part de sa sagesse, de sa science et de sa sainteté pour discerner le vrai du faux et le bien du mal, dans ces temps de confusion et de mensonge. » (Mgr Marcel Lefebvre, Albano, 19 octobre 1983).
Ecône, le 14 juillet 2012
… et d’après le Vatican Information Service :
« La Salle de Presse du Saint-Siège a diffusé en début d’après-midi le communiqué suivant : « Le Chapitre général de la Fraternité sacerdotale St.Pie X, qui s’est récemment tenu, a publié une déclaration sur la possible normalisation de ses relations canoniques avec le Saint-Siège. Bien que publiée, cette prise de position reste un document interne de débat entre les membres de la société. Si le Saint-Siège en prend acte, il attend la communication officielle que la Fraternité St.Pie X a annoncée en vue de la poursuite du dialogue avec la Commission pontificale Ecclesia Dei« .»
http://visnews-fr.blogspot.fr/2012/07/fraternite-saint-pie-x.html
* * *
Aux calendes grecques…
C’est l’impression que Menzinguen veut donner… Mais en réalité c’est reculer… pour mieux sauter… (dans l’abîme conciliaire)
On aura lu plus haut la « déclaration commune » publiée par le Chapitre de la Fraternité Saint-Pie X ce 19 juillet en conclusion de ses assises. Qu’en retenir ?
Chasser les ennemis de l’intérieur
Le thème récurrent du martyre est évidemment repris : « Nous nous unissons aux autres chrétiens persécutés dans les différents pays du monde qui souffrent pour la foi catholique, et très souvent jusqu’au martyre. »
Le texte se termine sur un appel à l’intercession de la Vierge Marie de saint Michel et de saint Pie X « pour chasser les ennemis de l’intérieur qui tentent de détruire l’Eglise plus radicalement que les ennemis de l’extérieur ».
Mais plutôt qu’une attaque frontale contre Rome qui semble être suffisante pour rafraîchir toute velléité de rapprochement à court terme… C’est encore une fois l’annonce des Purges à l’intérieur de la F$$PX…
* * *
ZF12071905 – 19-07-2012
Permalink: http://www.zenit.org/article-31463?l=french
Le dialogue reste ouvert entre le Saint-Siège et Saint-Pie X
Au terme du chapitre général, une déclaration « interne »
Anita Bourdin
ROME, jeudi 19 juillet 2012 (ZENIT.org) – Le Saint-Siège redit son espérance dans le dialogue entre la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X et la Commission « Ecclesia Dei », présidée par Mgr Gerhard Ludwig Müller, préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, épaulé par le vice-président, Mgr Augustine Di Nioa, o.p.
Il précise le statut d’une déclaration de la Fraternité, à l’issue de son Chapitre général, qui s’est tenu en Suisse à Écône, du 10 au 14 juillet, et d’où Mgr Richard Williamson a été exclu. Cette déclaration publiée le 19 juillet est, pour le Saint-Siège, un document « interne ».
« Le Chapitre général de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X, qui s’est conclu ces derniers jours, a publié une déclaration à propos de la possibilité d’une normalisation canonique de la relation entre la Fraternité et le Saint-Siège. Bien qu’elle ait été rendue publique, une telle déclaration reste avant tout un document interne, pour l’étude et la discussion entre les membres de la Fraternité », indique le Saint-Siège.
Le Saint-Siège lève ainsi le doute semé par les déclarations de la Fraternité sur la poursuite du dialogue, en disant : « Le Saint-Siège a pris acte de cette déclaration, mais il continue d’attendre la communication officielle annoncée de la part de la Fraternité sacerdotale, pour la poursuite du dialogue entre la Fraternité et la Commission « Ecclesia Dei ». »
Dans cette déclaration, la Fraternité Saint-Pie X redit ses réticences quant au Concile Vatican II : « Pour toutes les nouveautés du Concile Vatican II qui restent entachées d’erreurs et pour les réformes qui en sont issues, la Fraternité ne peut que continuer à s’en tenir aux affirmations et enseignements du Magistère constant de l’Eglise ».
Mais surtout, elle déclare avoir « défini et approuvé des conditions nécessaires pour une éventuelle normalisation canonique. Il a été établi que, dans ce cas, un chapitre extraordinaire délibératif serait convoqué auparavant ».
(Ndlr : cet article a été élaboré avec la contribution d’éléments du blogue BELGICATHO)
Max Barret : Mgr Fellay a été mis en minorité au Chapitre Général
Max Barret communique ce matin :
* * *
Max Barret confirme donc l’analyse du CatholicaPedia…
« Malgré les paroles triomphalistes et lénifiantes, les échanges ont été très vifs et l’atmosphère très tendue. Il paraît que la déclaration qui sera envoyée à Rome ne serait pas mal, mais cela risque d’être, avant tout, un moyen de calmer l’opposition, provisoirement, avant de recommencer les négociations avec Mgr Di Noia et Mgr Müller (qui nous aime vraiment beaucoup !). L’illusion, c’est d’envoyer cette déclaration à Rome, car ainsi, nous rentrons de nouveau ans la partie de ping-pong »…
FraternityLeaks : LE MÉLI-MÉLO D’ÉCÔNE… ce serait « NON » !
L’information a fuité ! non pas d’Amérique comme d’habitude mais d’Espagne. José Manuel Vidal sur son site d’information Religión Digital annonçait hier soir (14 juillet 2012 à 21h) « Los lefebvrianos anunciarán mañana que dicen « no » a Roma » (Les lefèbvristes annonceront demain qu’ils disent « non » à Rome)… http://www.periodistadigital.com/religion/mundo/2012/07/14/los-lefebvrianos-anunciaran-manana-que-dicen-no-a-roma-iglesia-religion-vaticano-benedicto.shtml
Camouflé pour Bernie Judas Fellay ou manœuvre stratégique ?
Alors que Menzingen communiquait fièrement que tout s’était bien passé dans une ambiance cordiale et dans une « profonde unité » :
Communiqué de la Maison générale de la Fraternité Saint-Pie X (14 juillet 2012)
Le Chapitre général de la Fraternité Saint-Pie X s’est achevé ce samedi 14 juillet 2012, à Ecône (Suisse). Réunis auprès du tombeau de Mgr Marcel Lefebvre, les capitulants ont rendu grâces à Dieu de la profonde unité qui a régné entre eux au cours de ces journées de travail.
Le Chapitre général adressera prochainement à Rome une déclaration commune qu’il rendra publique par la suite.
Le Supérieur général, Mgr Bernard Fellay, remercie vivement tous les prêtres et les fidèles de leurs prières ferventes pour ce chapitre.
Ecône, le 14 juillet 2012
Fermer le ban !
Un message de “Jean Kinzler” sur le Forum Catholique (ralliériste de XA) annonçait ce matin à 9h22 :
Ce message de 9h22, qui était encore visible à 10h30, a été censuré par le très ralliériste XA vers 11h ! : http://www.leforumcatholique.org/message.php?num=640675 (Erreur 007: Le message demandé n’est pas dans la base, ou une erreur est survenue.)
Message de 9h22 en cache Google |
Message censuré |
* * *
Maintenant, la prochaine phase peut commencer : Les purges…
De cette manière, la prochaine étape sera la mise en scène de « l’indignation publique » contre les prêtres (et les fidèles, media, sites Internet, blogues, etc.) qui se sont exprimés sur les pitreries désastreuses de Mgr Fellay, pour l’instant ce sont ces prêtres (etc…) qui vont être accusés de créer l’agitation et la discorde.
ALORS les purges vont commencer …
On pourrait supposer que le « scandale public » sera activé par quelque chose dans le genre de « Deux Minutes de Haine » ((Ndlr : Les deux minutes de haine
Dans le fameux 1984 d’Orwell, le Parti a la mainmise sur les archives et fait accepter sa propre vérité historique en la truquant ; il pratique la désinformation et le lavage de cerveau pour asseoir sa domination. Il fait aussi disparaître des personnes qui lui deviennent trop encombrantes et modifie leur passé, ou les fait passer, faux témoignages des intéressés à l’appui, pour des traîtres, des espions ou des saboteurs. C’est le principe de la « mutabilité du passé » car « qui détient le passé détient l’avenir ».
L’ensemble des maux qui frappent la société est attribué à un opposant, le « Traître Emmanuel Goldstein ».
Ce traître est l’objet de séances d’hystérie collective obligatoires, les « deux minutes de la haine » qui sont organisées régulièrement.
)) à la “1984” d’Orwell, livré à partir d’une chaire près de chez vous …
Tout se déroule selon le “Plan” (B ?) :
1. Aucun accord…
2. Mise en scène de l’indignation…
3. Purges…
4. Nouvelle série de discussions et « marché »…
Bravo pour ce chapitre à la 2 +2 = 5 !