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La consécration épiscopale du Père Guérard des Lauriers
En complément toujours de la « Disputatio : THÈSE DITE DE CASSICIACUM », et de l’article Le Siège apostolique “occupé”, nous vous proposons encore un article publié en 2002 (rien n’a changé depuis…) par le Dr. Eberhard Heller éditeur de la revue EINSICHT – qui a été fondé en 1966 à Munich pour la conservation de la foi catholique.
Dans EINSICHT qui parut de 1971 à 2004, des collaborateurs du cercle d’amis des Una Voce et d’autres auteurs – prêtres et laïcs – se sont efforcés de documenter et d’analyser théologiquement la crise ecclésiastique, en confrontant les nouveaux concepts de l’église Conciliaire avec l’enseignement authentique de l’Église Catholique. À partir de 2006, les numéros de EINSICHT en diverses langues (anglais, espagnol, français) paraissent uniquement sur Internet. Ils sont consultables sur : www.einsicht-aktuell.de
Les anciens numéros (de 1971 à 2004) sont sur le CatholicaPedia.net à cette adresse : http://catholicapedia.net/Documents/Einsicht/einsicht.html
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La consécration épiscopale du P. Guérard des Lauriers
par Eberhard Heller
trad. Abbé Paul Schoonbroodt (†)
Depuis que les recherches théologiques sur les rites d’ordination post-conciliaires ont montré qu’ils sont dogmatiquement défectueux ou au moins extrêmement douteux, c’est-à-dire que les ordres d’après les nouveaux rites sont invalides ( ((Cet article d’EINSICHT a été écrit avant la publication des travaux du CIRS : Rore-Sanctifica qui démontrent l’invalidité des « nouveaux sacrements. »)) ), nous nous faisions de plus en plus de soucis à propos du maintien de la succession apostolique ; en effet, celle-ci ne peut se maintenir que par la suite ininterrompue des ordinations valides, donc des sacres d’évêques et de l’ordination des prêtres. Or, lorsque quelques membres de notre groupe en firent part à Mgr Lefebvre, il les renvoya en disant avec sarcasme qu’à Lima il connaissait un évêque marié… peut-être pourrait-il s’intéresser à notre problème. Nous prîmes ensuite contact avec Mgr Ngô-dinh-Thuc. Nous faisions référence à sa déclaration faite lors des sacres épiscopaux à Palmar de Troya/Espagne dans laquelle il faisait état de la situation de nécessité et de la décadence générale de l’Église. Le révérend Otto Katzer, docteur en théologie, très considéré en Europe par les fidèles conservateurs et sédévacantistes comme théologien et pasteur d’âmes, M. Hiller et moi-même, nous avions engagé une discussion avec lui sur le problème de la vacance du siège apostolique et le danger de la disparition de la succession apostolique en lui demandant pour finir, si éventuellement il serait d’accord de sacrer un évêque.
Comme l’abbé Katzer, qui s’était porté candidat à l’épiscopat, était malheureusement décédé subitement, il nous fallait trouver un autre candidat digne, jouissant d’une bonne réputation auprès des fidèles. Ce fut le P. Guérard des Lauriers, autrefois professeur à la Grégorienne à Rome, ensuite professeur à Écône pendant un certain temps. Il s’était fait un nom comme coauteur de l’« Examen critique du N.O.M. » publié par les cardinaux Ottaviani et Bacci. Nous lui demandions par écrit s’il voulait se porter candidat pour l’épiscopat. Le Père réagit par une lettre personnelle extraordinairement franche et soucieuse, dans laquelle il parlait aussi de la situation de la Hiérarchie. Il connaissait par exemple les évêques italiens pour les avoir eus autrefois comme élèves à l’université papale. Les pourparlers au sujet de la situation générale et de la nécessité d’un sacre éventuel furent menés avec le professeur Lauth et le M. Hiller à Étiolles près de Paris, au domicile du Père Guérard des Lauriers. Ils tombèrent d’accord sur la plupart des points discutés. Il restait cependant un point controversé : le problème du siège vacant, parce que le P. Guérard des Lauriers entendait interpréter ce problème par la thèse « papa materialiter, non formaliter ». Car, si l’on fait abstraction de la valeur théologique de cette thèse, des conséquences tout à fait autres se feront jour dans le combat actuel de l’Église par rapport à la position stricte du sédévacantisme tenue par nous, et plus tard aussi par Mgr Ngô-dinh-Thuc. Si donc on voulait procéder en commun, l’on devrait lever ces divergences ; nous avions la conviction que le P. Guérard des Lauriers avec sa thèse était dans l’erreur.
Comme « conditio sine qua non » d’un sacre éventuel du P. Guérard des Lauriers il importait à M. Hiller, M. Lauth et moi-même, qu’il comprenne que sa thèse était fausse et qu’il ne pouvait être proposé comme candidat-évêque qu’à la condition de renoncer à la thèse. Le professeur Lauth retournait donc à Étiolles afin de lever par un entretien approfondi ce dernier « empêchement » au sacre.
Lorsque Lauth revint à Munich il certifia à M. Hiller et à moi-même que le P. Guérard des Lauriers avait laissé tomber cette thèse bizarre et qu’il avait adopté notre position qui considère que le siège apostolique est vacant. Là-dessus nous informions Mgr Ngô-dinh-Thuc, qui nous faisait confiance du fait que nous avions entrepris avec lui une chose ou l’autre pendant les années écoulées, afin qu’il établisse un contact avec le P. Guérard des Lauriers comme candidat-évêque. Seulement il apparut immédiatement après la consécration du 7 mai 1981, que le professeur Lauth nous avait donné une fausse information : le nouvel évêque fit savoir que cela ne le gênait pas de se trouver dorénavant dans le schisme. À la question pourquoi il se sentait être dans le schisme, nous apprenions qu’il n’avait pas abandonné sa thèse « papa materialiter, non formaliter » et que donc, il n’avait pas adopté la position sédévacantiste. Qu’on le note bien : si nous l’avions su avant, M. Hiller et moi-même, nous n’aurions jamais recommandé le P. Guérard des Lauriers comme candidat à la consécration épiscopale. Et lorsque nous devions constater tous deux qu’en un premier temps Guérard des Lauriers ne voulait pas exercer ses pouvoirs d’évêque, nous contactions le P. Carmona et Mlle Gloria Riestra de Wolff qui publiait le périodique TRENTO, par l’intermédiaire de M. Moser, afin de découvrir si le P. Carmona serait éventuellement d’accord d’accepter d’être évêque pour assurer la succession apostolique. Il accepta et l’on sait que lui et le P. Zamora furent sacrés le 17 octobre 1981.
Le sacre du P. Guérard des Lauriers devait, de plusieurs manières, s’avérer être un accident de parcours, tout comme d’autres sacres aussi. Car, d’une part Mgr Guérard des Lauriers entreprit rudement Mgr Ngô-dinh-Thuc, – qui avait fui Toulon par crainte d’une persécution, en venant habiter chez nous –, pour qu’il acceptât la thèse « papa materialiter, non formaliter ». Furieux, l’archevêque déchira ces épîtres et lança les morceaux de papier par la fenêtre ; d’autre part Mgr Guérard engagea quelque temps après une discussion publique avec les évêques Carmona et Zamora au sujet de la position « juste » dans cette crise de l’Église en ne se gênant pas de leur faire des reproches personnels blessants ; dans le bulletin « Sous la Bannière » il nous traitait, Gloria, M. Hiller et moi-même de schismatiques. Ce n’est pas que je reproche à Guérard des Lauriers d’avoir émis la thèse « papa materialiter, non formaliter », car n’importe qui peut se tromper, mais je considère qu’il faut être sans gêne pour s’en prendre fortement et de manière offensante à ceux-là mêmes qui l’avaient aidé à recevoir l’épiscopat. On ne comprend absolument pas pourquoi il s’en prit à la DECLARATIO de Mgr Ngô-dinh-Thuc, qu’il désavoua en faisant de la propagande pour sa thèse. La campagne contre son consécrateur atteignit un point tel qu’il fit circuler le bruit, pour autant que je me souvienne, que ce n’était pas Mgr Ngô-dinh-Thuc qui était l’auteur de cette DECLARATIO, mais les messieurs Hiller et Heller. Actuellement encore je me vois obligé, à l’occasion, de menacer certaines personnes de poursuites judiciaires, si elles continuent d’affirmer que Mgr Ngô-dinh-Thuc, pour rédiger la DECLARATIO, se serait laissé « corrompre ».
Puis en faisant une campagne sans gêne en faveur de sa thèse dont je disais avec sarcasme, que c’est la thèse qui défend l’existence d’un « demi Saint Père », et contre son consécrateur, contre ses confrères, qui au lieu de le suivre lui, suivirent la DÉCLARATION au sujet de la vacance du Siège apostolique ; ce qui eut comme conséquence de nous affaiblir sensiblement dans notre combat pour l’Église. Actuellement encore, ses élèves de jadis procèdent avec la même insensibilité.
Mises à part de telles indélicatesses, Mgr. Guérard des Lauriers a causé un préjudice grave à notre combat en sacrant des candidats évêques sans consulter ses confrères dans l’épiscopat, sans s’être concerté avec eux et sans avoir examiné au préalable la situation et l’idonéité des prêtres concernés ou sans tenir compte de réserves faites à leur sujet. En cela il était la cause de ce que j’ai appelé le « schisme interne » (cfr EINSICHT XXXI/2, p. 32 ss.) Il sacra donc e. a. l’abbé Storck, très doué, gradué en philosophie et docteur en théologie, qui comme prêtre s’était impliqué avec Écône et avec des clercs « vagues » (vagi), en dépit des objections faites par Mgr Vézélis. Et dire qu’il sacra le P. McKenna o.p. sur les instances d’une dame d’un certain âge en Suisse ; c’est pourquoi ce père changea quelques semaines avant son sacre sa position théologique pour rejoindre la théorie de Mgr Guérard des Lauriers dont il garde actuellement encore la position. Il a été sacré par lui malgré les protestations de certains fidèles et de nouveau sans s’être concerté avec les évêques Musey et Vézélis qui exerçaient leur fonction aux États-Unis d’Amérique. Il fit aussi, sans consulter préalablement les autres évêques, le sacre de Munari, ancien d’Écône, qui entre-temps est retourné à l’état laïc.
Peut-être pourrait-on retenir en faveur de Mgr Guérard des Lauriers, mort le 27 février 1988, approchant du 90ième anniversaire, d’avoir tenté de trouver à la situation dans laquelle nous nous trouvons, une solution claire au problème de la juridiction, – contrairement à d’autres évêques ! – et aussi qu’à la fin de sa vie il remit en question la justesse de sa thèse, après qu’elle avait donné lieu à tant de désenchantement, et qu’il était près d’adhérer à la déclaration de Mgr Ngô-dinh-Thuc qui y avait marqué la position du sédévacantisme. (SAKA-Informationen de mai 1988)
http://www.einsicht-aktuell.de/index.php?svar=5&artikel_id=542&searchkey=Schoonbroodt
Voir l’Original d’EINSICHT :
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Quelle position les évêques Guérard des Lauriers et Castro de Mayer ont-ils eue au sujet des consécrations de Moises Carmona-Rivera et Alfredo Zamora ?
Mgr Guérard des Lauriers OP et Mgr de Castro Mayer ont trouvé ces consécrations tout aussi valide et licite que la consécration de des Lauriers. Le même homme, totalement sain, sain mentalement, ancien archevêque traditionaliste convaincu, Ngô-dinh-Thuc a été le consécrateur.
Voici une photo de 1981, cinq minutes après la messe pontificale dans la chapelle privée de l’appartement de Mgr Thuc à Toulon, au cours de laquelle les prêtres diocésains mexicains Moises Carmona-Rivera et Alfredo Zamora avait été consacrée par l’évêque Ngô-dinh-Thuc, en utilisant le Romanum pontificale de 1911 (édition approuvée par le Pape saint Pie X), qui était généralement en usage jusqu’au 01/04/1969 quand il a été remplacé par l’entièrement nouveau pontifical invalide promulgué par Paul VI le 18 Juin 1968 (cf. Rore Sanctifica du C.I.R.S. http://rore-sanctifica.org/).
(De gauche à droite : Mgr Zamora, l’archevêque de Hué Mons Ngo Dinh Thuc, Mgr Carmona Rivera Source :…. L’article EINSICHT sur Thuc)
La cérémonie de consécration épiscopale a été effectué dans la chapelle privée de Mgr Thuc à Toulon, en présence du Dr Eberhard Heller, du Dr Kurt Hiller et de quelques témoins. (Voir la Déclaration sous serment du Dr Eberhard Heller)
L’église Conciliaire, par une notification du 12 mars 1983, a rappelé que les évêques ainsi ordonnés encouraient “l’excommunication ipso facto très spécialement réservée au Siège apostolique” ; de même, “les prêtres ainsi ordonnés illégitimement sont suspendus ipso facto de l’Ordre qu’ils ont reçu”. La question de leur validité, en revanche, n’est pas tranchée [pour l’église Conciliaire] ; c’est pourquoi, “pour tous les effets juridiques, l’Église [église Conciliaire] considère que chacun d’eux est resté dans l’état qui était le sien auparavant”. Mais la majorité des théologiens les estiment valides.
In memoriam † Paul Schoonbroodt R.I.P.
Le 26 mai 2012, Monsieur le curé Paul Schonnbroodt entrait dans son éternité. Ne l’oubliez pas dans vos prières.
Service « anniversaire » du défunt † « In Anniversario Defunctorum »
Collecte
Seigneur Dieu des miséricordes, accordez à l’âme de votre serviteur Paul Schoonbroodt, dont nous commémorons le jour anniversaire de la déposition, le lieu du rafraîchissement, la béatitude du repos et la splendeur de la lumière.Secrète
Soyez propice, Seigneur, à nos supplications en faveur de l’âme de votre serviteur Paul Schoonbroodt, dont c’est aujourd’hui l’anniversaire, et pour laquelle nous vous offrons ce sacrifice de louange, afin que vous daigniez lui faire partager le sort de vos Saints.Postcommunion
Accordez-nous, s’il vous plaît ô Dieu tout-puissant, que l’âme de votre serviteur Paul Schoonbroodt, dont nous commémorons l’anniversaire de la déposition, étant purifiée par ces sacrifices, obtienne à la fois le pardon et le repos éternel. Par Notre-Seigneur.
Prions pour le repos de son âme.
† Requiescat in pace †
Que son âme repose en paix !
MIRACULEUX : Le curé Schoonbroodt raconte le double miracle eucharistique de 1971 à Steffeshausen
En 1971, juste après son installation comme curé dans sa paroisse de Steffeshausen, Monsieur le Curé Schoonbroodt est « favorisé » d’un double miracle eucharistique.
Dernier « excommunié » vivant des sacres de 1988 (lors du tournage de cette interview), M. le Curé Paul Schoonbroodt raconte son installation dans son église paroissiale en 1971 en Belgique à Steffeshausen et puis le double miracle eucharistique des 3 octobre et 12 décembre 1971, qui, quarante ans avant sa révélation publique, le conforte désormais dans son combat pour la préservation du Sacerdoce catholique sacramentellement valide et contre la généralisation d’un faux clergé invalide dans l’église Conciliaire depuis 1969, suite à l’abandon total du rite de consécration épiscopale de rite latin deux fois millénaire de l’Église suite aux réformes issues de Vatican II.
Steffeshausen (Belgique), octobre 2011
Toutes les informations sont disponibles sur : http:// virgo-maria.org
Toutes les vidéos du curé Schoonbroodt sur : http://www.youtube.com/user/MrVirgoMaria
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MIRACULOUS: Father Schoonbroodt, double Eucharistic miracle observed in Steffeshausen in 1971
Father Schoonbroodt died May 26, 2012 following a car accident the month before. Pray for him!
† R.I.P.
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La Validité du Sacerdoce Catholique en voie d’extinction
M. l’abbé Belmont : un MAITRE sûr ? (III)
M. l’abbé Belmont : un MAITRE sûr ?
— partie 3 —
QUELQUES RÉFLEXIONS FAISANT SUITE À LA CAUSERIE DE L’ABBÉ BELMONT DU 26/6/2012
M. l’abbé Belmont a donné, le 26 juin dernier, une causerie qu’il a qualifiée d’« amicale » sur son Blog “Quicumque”, avec la présentation suivante :
Écoutez ici la causerie de l’abbé Hervé Belmont : [audio:http://catholicapedia.net/audio/2012-06-26_ab-Belmont_causerie.mp3|titles=Causerie amicale|artists=Mr l’Abbé Hervé Belmont]
Un correspondant, ingénieur de formation, nous a adressé son analyse que nous publions ci-dessous, en le remerciant chaleureusement :
Quelques réflexions faisant suite à la causerie de l’Abbé Belmont du 26/6/2012.
par Un ingénieur.
Gaude Maria Virgo, cunctas haereses, sola interemisti
(Trait de la messe Salve Sancta Parens)
La causerie du 26 juin 2012 est dans l’ensemble d’un bon niveau, l’Abbé Belmont répondant avec précision et assurance aux questions qui lui sont posées. On y trouve néanmoins certaines affirmations auxquelles aucun catholique ne devrait adhérer. Bien qu’elles aient été faites dans l’exercice difficile d’un discours oral, traduisent-elles la pensée exacte de l’Abbé Belmont ?
1) Est-il illégal de défendre la foi ?
À la minute [21’50], l’abbé Belmont soutient qu’il ne faut pas « faire semblant d’être dans la légalité (…) Nous sommes dans l’illégalité, parce que nous voulons défendre la foi ». Par la légalité, l’abbé Belmont entend la conformité au droit canon de l’Église, puisqu’il trouve grotesque l’usage du droit canon par la FSSPX, comme motif d’exclure Mgr Williamson. Tandis que, par ailleurs, la FSSPX fait fi du droit canon vis à vis de Ratzinger (alias Benoît XVI) qu’elle reconnaît comme pape.
Or, affirmer que nous sommes dans l’illégalité (vis à vis du droit de l’Église) parce que nous voulons garder la foi (c’est-à-dire rester catholiques) est une erreur. En effet, le droit canon de l’Église catholique, apostolique et romaine, ne peut s’appliquer qu’aux catholiques (il a pour objectif de faciliter le salut des âmes).
Dire le contraire serait absurde. Tout le monde comprend que le code de la route ne s’applique qu’à ceux qui empruntent le réseau routier français ne s’applique pas aux automobilistes d’Argentine. De même, il ne viendrait à personne l’idée de dire que la loi de l’Église est en vigueur chez les bouddhistes ou les mahométans (même s’il est à souhaiter qu’ils se convertissent et qu’elle s’applique à eux). Le droit canon de l’Église catholique ne peut s’appliquer qu’à ceux qui sont encore catholiques, c’est-à-dire qui sont restés fidèles à l’enseignement et à la pratique de l’Église de toujours.
Or, la secte conciliaire n’est PAS l’Église catholique. Comment le code de droit canonique pourrait-il s’appliquer aux hérétiques et apostats de la secte conciliaire ? Ils s’en sont d’ailleurs forgé un nouveau sur-mesure (en 1983) pour épouser leur hérésie…
De toute évidence, au sein de l’Église, dans les temps troublés que nous vivons, il n’est pas facile de dire ce qui s’applique ou non du code de droit canon. Comme le souligne l’Abbé Belmont dans sa causerie, la hiérarchie catholique a disparu (ce que l’Abbé Belmont oublie de dire, c’est que cette disparition est un châtiment de Dieu sur les mauvais clercs, à cause de péchés en amont. Quels sont ces péchés ?), et, comme l’autorité est une composante essentielle du droit, il n’est pas toujours aisé pour un Catholique de savoir de qu’il faut faire. Comment le code de droit canon peut-il encore s’appliquer dans l’Église ? Prenons une comparaison simple avec le code de la route et supposons qu’un bombardement nucléaire fasse disparaître toutes les autoroutes françaises. On peut sans se tromper affirmer que la partie du code de la route concernant les autoroutes ne s’appliquera plus temporairement, parce qu’il est sans objet. Par contre, le code concernant les routes départementales et nationales pourra encore être appliqué. De même, pour le droit canonique, on peut dire que ce qui touche la juridiction ordinaire ne s’applique plus temporairement, mais que les dispositions du droit canon pour les périodes extraordinaires s’appliquent au cas par cas.
Quant à Mgr Fellay et aux autres membres de la FSSPX, ils seraient en droit d’invoquer les articles du droit canon qui s’appliquent dans les circonstances exceptionnelles que nous vivons, s’ils n’étaient pas eux-mêmes, hélas, hérétiques (en effet, comme ils professent des hérésies sur le neuvième article du Credo, et sur l’infaillibilité pontificale, ils ne font plus ipso-facto partie de l’Église, et le droit canon ne les concerne plus). L’hérésie de la FSSPX constitue la raison essentielle de l’absurdité de leur recours à un droit canon qui leur est étranger. L’Abbé Belmont a raison lorsqu’il affirme que la position de la FSSPX est contradictoire du point de vue logique, et qu’il est absurde et pathétique de voir la FSSPX « faire semblant d’être dans la légalité », mais n’oublions pas que le péché de la FSSPX est avant tout son hérésie, qui a pour conséquence funeste cet horrible aveuglement dans tous les domaines (les billevesées canoniques fraternitaires sont la conséquence de ce foudroyant aveuglement).
Quelques réflexions maintenant pour ceux qui penseraient (j’espère qu’il n’y en a plus), que la secte conciliaire est “matériellement” l’Église catholique. Où peut-on classer le code de droit canon, dans la matière ou la forme de l’Église ? Si l’on considère que ce code fait partie de la matière de l’Église, il faut alors reconnaître que les erreurs graves qu’il contient (notamment la collégialité) font partie de la matière de l’Église, donc que l’Église est matériellement hérétique. Mais si le droit canonique (celui de 1917) fait partie de la forme, on doit alors reconnaître que la secte conciliaire n’a plus rien de commun avec ce droit (puisque selon la thèse, elle n’est plus “formellement” l’Église catholique). Donc, même dans cette logique étrange, vouloir garder la foi, ce n’est pas être dans l’illégalité !
2) De la certitude de l’invalidité du nouveau rituel des sacres épiscopaux.
À la minute [1:02:00] et suivantes, l’abbé Belmont continue :
« Pour ce qui est de la nouvelle messe, est-ce que je crois à la validité de la nouvelle messe ? Non, sans en avoir la certitude absolue. Je ne crois pas et je vais vous en donner la raison. Saint Thomas d’Aquin dit : c’est la foi, la foi de l’Église catholique, qui fait l’efficacité des sacrements, qui met en relation Jésus-Christ, qui est la source de l’efficacité des sacrements, avec le signe sacramentel. C’est la foi de l’Église. Quand le ministre d’un sacrement veut faire ce que fait l’Église, c’est qu’il veut faire ce qui est la foi de l’Église, c’est un acte de foi ; et qui est inscrit dans le rite de l’Église, qui est une profession de foi. Et le nouvel Ordo de Paul VI est un rite qui est protestant. Ce n’est pas moi qui le dit ; il a été confectionné avec l’aide de six protestants ; il y a des tas de pasteurs protestants qui ont dit, quand il est paru : Ah ! Autrefois on ne pouvait pas célébrer la messe (…) mais maintenant on le peut tout à fait.
(…) C’est un rite protestant, les paroles de la consécration ont été changées, et, hasard, les mêmes changements que Luther avait fait, c’est-à-dire la suppression de l’incise Mysterium fidei dans les paroles de la consécration du vin, et l’adjonction du Quod pro vobis tradetur, qui sera livré pour vous, dans les paroles de la consécration du pain. Faisant de ces paroles un récit historique, qui est historiquement exacte peut-être, mais ce n’est pas la question… Ce n’est maintenant plus des paroles sacramentelles, des paroles efficaces, une action qui se passe ici, maintenant, sur l’autel où le sacrifice de Jésus-Christ est offert. Luther avait l’Offertoire en abomination, on a supprimé l’Offertoire, remplacé par une présentation des dons, et qui n’est plus du tout ce sacrifice commencé par lequel les fidèles s’unissent au Sacrifice de N-S-J-C. Luther disait qu’il faut que ce soit la liturgie de la parole qui prenne le dessus. C’est clair que c’est ce qui s’est passé. Alors la nouvelle messe est vraiment le fruit le pire de Vatican II, parce que c’est un fruit qui est réellement protestant d’intention. Il s’agit d’aligner le rite de la messe sur la conception qu’en avaient les protestants. Alors je ne crois pas, je n’en ai pas la certitude absolue, parce que je ne suis pas le Bon Dieu, je ne suis pas infaillible. Si vous m’apportez une hostie consacrée à la nouvelle messe et que vous me dites : marchez dessus ! Je ne marcherai pas dessus. Évidemment. Mais, je ne crois pas que c’est valide.
(…) C’est la conclusion d’un raisonnement, ce n’est pas une évidence directe.
(…) Le rite de la consécration épiscopale a été bouleversé par Vatican II. C’est même le premier sacrement qui a subi de plein fouet la réforme liturgique, où on a dénaturé le rôle du sacerdoce. Et alors, il y a ce problème : ces nouveaux rites, qui ne sont pas traditionnels, qui ne sont pas promulgués par la véritable autorité de l’Église, sont-ils valides ? Et bien, je pense que non. Je n’en sais rien absolument, mais je pense que non.
(…) Les sacrements ont besoin de certitude. J’ai besoin de la certitude que je suis prêtre. Et cette certitude, je l’ai par l’Église. J’ai été ordonné par Mgr Lefebvre, qui est un véritable évêque de l’Église, nommé par Pie XII, et l’Église garantit la continuité du sacerdoce depuis les Apôtres. C’est dans le catéchisme de Saint Pie X, tout simplement. L’Église garantit l’identité de la doctrine et des pouvoirs de l’Église. A partir du moment où par le rite (ou d’un autre moyen), je me sépare de cette continuité, de cette apostolicité, je ne sais plus. Les sacrements ont besoin de certitude. Il faut que je puisse donner ma foi à la présence réelle, que je puisse donner ma foi au sacerdoce, j’ai besoin de certitude. Et le propre de Vatican II, c’est d’avoir introduit, au minimum l’incertitude partout. On bouleverse tout avec un esprit protestant qu’on déclare, et la certitude est partie.
(…) L’incertitude dans le domaine sacramentel, c’est la même chose que l’invalidité. Si je ne suis pas sûr, je m’abstiens.
(…) Que sont réellement (ces nouveaux prêtres) ? Je ne sais pas. »
À force d’avoir peur de se tromper sur la validité des sacrements, on en perd la foi dans les sacrements. Ce qui fait que l’Église garantit la continuité de la doctrine et des sacrements, c’est qu’elle a toujours conservé avec un soin jaloux, ce dépôt qui lui a été confié par N-S-J-C. L’Église a toujours su qu’elle n’était pas propriétaire des sacrements, qu’Elle n’en est que dépositaire. Les sacrements constituent une partie essentielle du trésor que l’Époux a confié à l’Épouse. Et le diable essaie de dérober ce trésor à l’Épouse, en le remplaçant pas un faux, une contrefaçon sans aucune valeur !
Or que fait l’abbé Belmont (comme beaucoup de ses confrères) sinon anesthésier les fidèles et les empêcher de prendre conscience de ce fait absolument crucial de l’invalidité du nouveau rituel des sacres épiscopaux, qui est un faux mise en place par Satan et ses suppôts ? Où est ce soin jaloux qu’il devrait porter non seulement à dire ce qui est, mais aussi à dire ce qui ne peut pas être. L’ennemi tente de détruire le sacerdoce, et les prêtres le laissent détruire, en considérant que c’est un problème secondaire, insoluble ou que Dieu seul peut connaître. L’ennemi tente d’abattre le pommier, mais on continue quand même à s’occuper des pommes, soit parce qu’on ne voit pas l’ennemi s’attaquer au pommier, soit parce qu’on doute qu’il puisse être en train d’abattre le pommier, soit encore parce que Dieu seul peut avoir la certitude absolue qu’il est en train d’abattre le pommier. Quel scepticisme !
Il me semble que l’abbé Belmont, après avoir brillamment démontré, dans sa causerie, la nécessité de l’étude et les énormes lacunes actuelles, devrait convenir sans peine de son devoir (et de celui de tout prêtre catholique) d’étudier cette question précise à fond, parce qu’elle fait partie du fondement même du sacerdoce catholique. Et, dans le cas où il maintiendrait sa position actuelle (ce qu’à Dieu ne plaise), l’honnêteté intellectuelle et la soumission que nous devons tous avoir pour la vérité, l’obligerait, en quelque sorte, à démontrer au préalable que l’équipe de Rore Sanctifica s’est trompée, ou que les arguments qu’elle avance ne sont pas probants…
Par ailleurs, psychologiquement, en raison de prise de position aussi “douteuses” de leur prêtre, que ferait la majeure partie des fidèles si (par exemple) les prêtres valides et fidèles venaient à disparaître du sol français (ce qui est en passe de se produire), sinon se tourner vers ces (faux)-sacrements probablement parfois valides à en croire certains clercs. Après tout, si on n’est pas absolument certains qu’ils sont invalides, on n’est pas non plus absolument certains qu’ils ne puissent pas être valides de temps à autre. Et combien alors s’abstiendront dans le doute ? Combien, par le passé, ont fait le bon choix devant de semblables dilemmes ? La peur de manquer, d’être privé de tout, fera, comme toujours, son effet. Sauf que cette fois-ci, il sera trop tard, on nous aura volé (au moins localement) nos bijoux de famille !
3) Le problème de l’absence de foi chez les évêques.
À la minute [1:09:00], l’abbé Belmont affirme qu’« il y a encore des évêques qui font réellement partie de la hiérarchie de l’Église, parce qu’ils ont reçu un mandat apostolique pour en faire partie ; maintenant, il y en a peut-être qui ont perdu la foi… ».
Cette affirmation est inversée. Un évêque ne peut “réellement” faire partie de la hiérarchie de l’Église que s’il a la foi (s’il a perdu la foi, ipso-facto il a quitté l’Église, et a fortiori sa hiérarchie). La question devrait plutôt être : y a-t-il encore des évêques catholiques (c’est-à-dire qui professent encore en parole et en actes la foi catholique de toujours) qui ont reçu un mandat apostolique par une autorité légitime ? En reste-t-il encore ? Dieu seul le sait.
L’affirmation de l’Abbé Belmont est cohérente avec son absurde recours à un évêque apostat pour faire des confirmations (ce qui a été réfuté dans le dernier numéro de la Voix des Francs).
In Christo et Maria.
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Nous sommes curieux de voir si M. l’abbé Belmont va répondre à cette très bonne analyse de notre correspondant… Nous lui ouvrons nos colonnes ! Va-t-il répondre ? Lui qui pense que « la vérité est peut-être ailleurs » !
AVRILLÉ : Lettre aux tertiaires de Saint Dominique ; revue et commentée…
Une lettre parlante… que nous vous présentons « commentée » :
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Dominicains d’Avrillé – Lettre aux tertiaires de Saint Dominique
Vous avez dit : « herméneutique de la continuité » ?
Extrait de la Lettre aux tertiaires de Saint Dominique – Noël 2011
Dans son « discours-programme » du 22 décembre 2005, le pape Benoît XVI disait que l’interprétation des nouveautés enseignées par le concile Vatican II (1) doit repousser « l’herméneutique de la discontinuité par rapport à la Tradition » tandis qu’elle doit affirmer « l’herméneutique du renouveau dans la continuité ». En termes plus simples : le concile Vatican II ne doit pas être interprété dans le sens d’une rupture mais dans le sens d’une continuité avec la Tradition.
Aussitôt, dans les milieux ralliés, ce fut un cri de triomphe : le nouveau pape ne veut pas rompre avec le passé de l’Église, il met un coup de frein et va ramener l’Église à la Tradition. Cette « herméneutique » de la pensée de Benoît XVI est en fait un tragique contre-sens.
D’abord, les faits n’ont montré en rien un retour à la Tradition. Benoît XVI continue inexorablement la politique de Jean-Paul II, nous l’avons vu en octobre dernier avec le renouvellement du scandale d’Assise. Il aurait suffit de lire les écrits du cardinal Ratzinger pour s’y attendre : « Si par restauration on entend un retour en arrière, alors aucune restauration n’est possible. […] Non, on ne retourne pas en arrière et on ne peut y retourner (2) ».
Vous avez dit : « herméneutique de la continuité » ?
Certains diront : il y a quand même eu le Motu Proprio autorisant la Messe traditionnelle, la levée des excommunications, les discussions doctrinales sur le Concile avec la Fraternité.
- Au sujet du Motu Proprio, le pape n’a accordé la Messe traditionnelle qu’à ceux qui ne rejetaient pas la nouvelle, il n’y a donc pas grand changement : « Les fidèles qui demandent la célébration de la forme extraordinaire ne doivent jamais venir en aide ou appartenir à des groupes qui nient la validité ou la légitimité de la sainte Messe ou des sacrements célébrés selon la forme ordinaire » (Motu Proprio n° 19).
- Pour ce qui est de la levée des excommunications, sa portée est quand même limitée du fait que les excommunications de 1988 – et d’abord celle de Mgr Lefebvre – n’ont pas été déclarées nulles et injustes, et du fait que le ministère des évêques et prêtres de la Tradition est toujours déclaré illégitime : Mgr Pozzo, secrétaire de la Commission Ecclesia Dei a réaffirmé clairement qu’il était défendu aux catholiques de participer à la messe ou de recevoir les sacrements des prêtres de la Fraternité, car – pour lui – ceux-ci sont canoniquement irréguliers (ce qui est exact du point de vue conciliaire !) (3). Il n’y a peut-être plus d’excommunication de droit (officiellement du moins, car ces excommunications étaient invalides (Non ! nulles et non avenues…) dans la réalité), mais puisque les fidèles sont avertis de ne pas fréquenter les chapelles de la Tradition, il reste une excommunication de fait ! (ce qui est une conséquence logique…)
- Quant aux discussions doctrinales, on se demande quelle a été leur utilité (4) dans la mesure ou?, après deux années de discussions, Rome ne trouve rien de mieux à dire que : « Nous sommes prêts à vous reconnaître à condition d’accepter le Concile (5). (Ce qui prouve bien qu’à la base le principe d’un dialogue doctrinal était mauvais et corrompu… !)
Donc, rien n’a changé à Rome depuis Mgr Lefebvre.
Alors que signifie cette « herméneutique de la continuité » qui est le programme de Benoît XVI ?
Très significatif à cet égard, est l’article de Mgr Ocariz paru dans l’Osservatore Romano du 2 décembre dernier. Mgr Ocariz faisait partie de la commission des experts de la Congrégation pour la doctrine de la foi en charge des discussions doctrinales avec la Fraternité. Nous avons distribué et étudié ce texte capital en réunion de Tiers-Ordre (6). Nous en rappelons donc seulement ici les principaux passages :
1. « Le concile Vatican II n’a défini aucun dogme (plus exactement les dogmes en question sont à présent appelés à subir les justes évolutions d’une époque donnée… !!!), au sens ou il n’a (d’où il apparait que sous un certain rapport le Magistère est au-dessus des dogmes !) proposé aucune doctrine au moyen d’un acte définitif (et pour cause !!!). Toutefois, le fait qu’un acte du Magistère de l’Église ne soit pas garanti par le charisme de l’infaillibilité ne signifie pas qu’il puisse être considéré comme faillible (7), au sens ou? il transmettrait une doctrine provisoire (admirez la contradiction dans les termes résolue par son contexte dialectique !) ou encore [de simples] opinions autorisées. Toute expression du Magistère authentique (l’est-il ? toute la question est là !) doit être accueillie pour ce qu’elle est véritablement : un enseignement donné par des pasteurs qui, dans la succession apostolique, parlent avec un “charisme de vérité” (et toc !) (Dei Verbum 8), “pourvus de l’autorité du Christ” (bigre ! ce n’est pas rien !) (Lumen Gentium 25), “sous la lumière du Saint- Esprit” (ibid.) (8). » (Comment résister à une telle « trinité » ?!)
2. « Au concile Vatican II, il y eut diverses nouveautés d’ordre doctrinal. (Donc les nouveautés ont une prétention doctrinale qui peut être éclairée positivement pourvu qu’on y mette un peu de « bonne volonté » ! Alors que les dogmes, c’est plus délicat… il faut les « traiter à part » et avec grande ruse et subtilité, c’est-à-dire en les conservant intégralement mais en les vidant de leur substance grâce à tout ce qu’on vient de lire précédemment !) […] Certaines d’entre elles ont été et sont encore l’objet de controverses en ce qui concerne leur continuité avec le Magistère précédent, c’est-à-dire leur compatibilité avec la Tradition. […] L’attitude catholique, compte tenu de l’unité du Magistère (admirons la fausseté intrinsèque de cette assertion !), consiste à chercher une interprétation unitaire (c’est leur obsession car c’est le critère objectif et obligatoire de leur légitimité !) dans laquelle les textes du concile Vatican II et les documents magistériels précédents s’éclairent mutuellement. (Tout est une question de lumière et d’éclairage n’est-ce pas !) […] Des espaces légitimes de liberté théologique demeurent, pour expliquer, d’une façon ou d’une autre, la non-contradiction avec la Tradition (mais ces mêmes « espaces » ne peuvent-ils aussi avoir vocation à démontrer la contradiction ? Ce n’est pas évoqué !) de certaines formulations présentes dans les textes conciliaires. […] A cet égard, il ne semble pas superflu (sic !) de tenir compte du fait que presque un demi-siècle s’est écoulé depuis la conclusion du concile Vatican II, et qu’au cours de ces décennies, quatre Pontifes romains se sont succédé sur la chaire de Pierre. » (Vous savourerez comme moi cet argument spécieux et typiquement moderniste.)
3. « Cette adhésion au Concile ne se présente pas comme un acte de foi, mais plutôt d’obéissance. (Intéressante distinction ! car ils savent comme nous que la foi est en déclin mais que l’obéissance qui fait appel à des ressorts humains beaucoup plus basiques fonctionne toujours et encore mieux… surtout, paradoxalement, chez beaucoup de « tradis » !) Elle n’est pas simplement disciplinaire, mais enracinée dans la confiance (sic !) en l’assistance divine au Magistère, et donc dans la logique et sous la mouvance de l’obéissance de la foi (9). » (Admirable « trinité » de critères objectifs diaboliquement hiérarchisés !!! Quand comprendra-t-on que cette contre-Église inversée utilise toutes les ressources logiques et doctrinales de la véritable Église dont elle apostasie dans les faits toute la foi traditionnelle… ?). Cela rappelle le temps où Mgr Lefebvre se rendait à Rome pour montrer l’opposition doctrinale entre les nouveautés du Concile et l’enseignement constant de l’Église, et ou? il s’entendait toujours répondre : « Obéissez, obéissez, obéissez ! » (CQFD !)
Nous espérons que vous avez maintenant compris le raisonnement, et ce que signifie « l’herméneutique de la continuité » : le pape et le Concile sont le Magistère, ils parlent avec l’autorité du Christ, donc ils ne peuvent pas se tromper. (Ce qui est exact et parfaitement catholique !) Si certaines nouveautés du Concile vous semblent en contradiction avec l’enseignement du Magistère précédent, eh bien ! vous vous trompez, car ce n’est pas possible. (Ce qui est parfaitement exact… dans une Église en ordre !) Donc, revoyez votre copie, et nous vous accordons généreusement la liberté de vous mettre au travail, mais seulement pour montrer que, finalement, ces nouveautés ne sont pas en contradiction mais sont en continuité avec la Tradition.
C’est ce qu’a fait Le Barroux aussitôt son ralliement, par exemple, lorsque dom Gérard a demandé au père Basile de faire une thèse pour prouver la continuité de la liberté religieuse de Vatican II avec la Tradition. Campos aussi, etc.
Alors, le tapis rouge est déroulé et tous les honneurs vous sont accordés : bénédiction abbatiale, consécration épiscopale, reconnaissance immédiate de votre Institut comme étant de droit pontifical, etc. Il faut dire qu’en tentant de prouver que les nouveautés de Vatican II ne sont pas en opposition avec la Tradition, vous avez rendu le plus éminent des services à la Révolution dans l’Église. Alors, vous méritez bien quelque récompense.
Mais ce sont les trente deniers de Judas ; et des chaînes d’or qui vous empêchent désormais de continuer le combat de la Tradition. Mgr Ocariz veut enfin terminer sur une note heureuse : (10) « En examinant le Magistère du pape et l’adhésion que lui a donné l’épiscopat, une éventuelle situation de difficulté (sic !!!) devrait [alors] se changer en une adhésion sereine et joyeuse (sic !!!) au Magistère. »
Et de toutes façons, si vous n’êtes pas convaincus (car ils ont tout prévu !!) : obéissez ! Sinon vous risquez d’être de nouveau condamnés comme l’a été Mgr Lefebvre en 1988, « excommunié » pour avoir « une notion incomplète de la Tradition » : incomplète parce qu’il ne voulait pas y insérer de force le concile Vatican II.
( Extrait de la Lettre aux tertiaires de Saint Dominique, Noël 2011 )
(1) Pensons ici à l’œcuménisme, à la liberté religieuse, à la collégialité, par exemple.
(2) Cardinal RATZINGER, Entretiens sur la foi, p. 40. Il faut ajouter que la pensée du pape n’a pas changé depuis le temps ou il était cardinal. Il a fait rééditer toutes ses œuvres passées en précisant qu’il pensait toujours la même chose.
(3) Interview sur Radio-Vatican, le 1er décembre 2010.
(4) Nous ne critiquons pas ici le bien fondé de ces discussions. Essayer de convertir la Rome moderniste par l’argumentation doctrinale n’est pas en soi mauvais; et toutes les précautions prudentielles ( ???) avaient été prises pour que ces discussions ne soient pas dangereuses.
(5) Sermon de Mgr FELLAY à Écône le 8 décembre 2011.
(6) Ceux qui n’ont pu assister à ces réunions peuvent nous le commander.
(7) Comprenne qui pourra : ce n’est pas parce que le Concile n’est pas infaillible qu’il pourrait être faillible.
(8) Mgr Ocariz a totalement oublié la réserve du concile Vatican [ I ] au sujet des déclarations des papes : « Le Saint-Esprit n’a pas été promis aux successeurs de Pierre pour qu’ils fassent connaître, sous sa révélation, une nouvelle doctrine ; mais pour qu’avec son assistance, ils gardent saintement et exposent fidèlement la Révélation transmise par les apôtres, c’est-à-dire le dépôt de la foi » (Constitution dogmatique Pastor aeternus du 18 juillet 1870. FC 481, DS 3070).
(9) Comprenne qui pourra, une fois de plus : ce n’est pas une adhésion de foi, mais finalement cela revient à une adhésion de foi.
(10) Motu proprio Ecclesia Dei adflicta du pape JEAN-PAUL II.
“Mgr Lefebvre, Rome et les ralliés”
Au moment où le guide d’aveugles, qui conduit les fidèles de la FSSPX dans la fosse ((« Laissez-les, et ignorez-les ; ce sont des guides aveugles et des enseignants aveugles : et si un aveugle conduit un aveugle, ils tomberont tous deux dans une fosse. » Matthieu 15:14 ; « Un aveugle peut il conduire un aveugle ? Ne tomberont-ils pas tous deux dans la fosse ? » Luc 6:39)) — Évangile de ce 1er dimanche après la Pentecôte —, s’entête a vouloir être “reconnu” par la Rome conciliaire, nous vous présentons un document capital – sorti des archives – des Dominicains d’Avrillé qui montre clairement ce qui s’est succédé depuis l’année 2000 jusqu’à présent et comment sont tombées, une à une, successivement les diverses institutions de la Tradition.
La Fraternité Saint Pie X, quant à elle, après s’être opposée et avoir fouetté Campos et l’IBP, encoure les mêmes erreurs…
Les ralliés et leur échec
Nous présentons la Table des matière de ce document de 44 pages. La seule lecture de cette table, comme nous l’avons dit précédemment, montre clairement ce qui s’est succédé depuis les années 2000 jusqu’à présent et comment sont tombées, une à une, successivement les diverses institutions de la Tradition.
“Mgr Lefebvre, Rome et les ralliés”,
par les Dominicains de Avrillé
“Mgr Lefebvre, Rome et les ralliés”, par les Dominicains de Avrillé