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Communiqué de l’Institut Mater Boni Consilii concernant l’élection de Jorge M Bergoglio

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Communiqué de l’Institut Mater Boni Consilii concernant l’élection de Jorge M Bergoglio
– 15 mars 2013 –

 

   Le communiqué de notre Institut daté du 11 février se terminait par ces mots : “Seule l’élection d’un vrai successeur de Pierre pourrait mettre fin à cette crise d’autorité, mais la composition du corps électoral laisse présager – à vue humaine – que la nuit sera encore plus profonde, et l’aube lointaine”. Hélas la réalité – avec l’élection du 13 mars dernier – est allée plus loin que les prévisions les plus sombres. Si le Grand Orient d’Italie, et même plus cette organisation maçonnique très particulière qu’est le B’naï B’rith (Fils de l’Alliance), se sont vivement réjouis du choix fait en la personne de Jorge Mario Bergoglio, le monde catholique au contraire pleure non seulement parce qu’il est encore privé d’un vrai, authentique et légitime successeur de Pierre et vicaire du Christ, mais aussi parce que – en châtiment pour nos péchés et pour d’autres motifs insondables – celui qui occupe le Siège Apostolique est un véritable ennemi intérieur de l’Église catholique.

   En ce moment historique, et en attendant des actes objectifs qui puissent confirmer ou – plaise à Dieu – démentir les lignes précédentes, dans notre état de simples baptisés, confirmés ou prêtres de l’Église catholique, nous entendons professer la foi catholique, proposer quelques réflexions, et lancer un appel.

   Avant tout, les membres de l’Institut désirent renouveler ici publiquement et personnellement la profession de foi catholique du Concile de Trente et du premier Concile du Vatican (DH 1862-1870) et le serment antimoderniste (DH 3537-3550), et de façon particulière leur foi “dans le primat et le magistère infaillible du pontife romain”, vicaire du Christ et successeur de Pierre, auquel le Christ a confié les clés du Royaume des Cieux, la charge de confirmer ses frères dans la foi et de paître Son troupeau ; primat que le Christ a confié seulement à Pierre, et non pas de façon stable à tout le collège apostolique et encore moins au “collège épiscopal”.

   Les événements récents (renonciation de Joseph Ratzinger, élection de Jorge M. Bergoglio) ont aussi rappelé le rôle de Dieu et celui des hommes durant la vacance du Siège et l’élection d’un nouveau Pontife. Durant la vacance du Siège, l’autorité demeure toujours dans le Christ, chef invisible de l’Église, et seulement “in radice” dans le corps moral qui peut désigner le nouveau Pontife.

   Ce corps moral élit un candidat avec des actes humains propres à chacun des électeurs ; la personne élue doit ensuite accepter, non seulement en parole, mais dans la réalité, le Souverain Pontificat, ce qui exige la volonté objective et habituelle de réaliser la fin même du Pontificat et le bien de l’Église. Cette acceptation et cette intention sont elles aussi des actes humains, soumis à toutes les imperfections comme tout autre acte humain. Ces actes humains – des électeurs et de l’élu – constituent l’aspect matériel de la papauté ; papauté qui cependant ne vient pas des hommes, mais du Christ Lui-même qui gouverne, sanctifie, enseigne l’Église, de façon stable, “avec” son vicaire : “je serai avec vous…” (Matth. XXVIII, 20). Le Christ communique donc, à celui qui a été canoniquement élu et qui a réellement accepté, l’autorité qui le constitue formellement Souverain Pontife.

   C’est par un simple acte volontaire de renonciation que Joseph Ratzinger a refusé l’élection qui avait été faite en sa personne, rendant ainsi le Siège totalement vacant ; il a ainsi rendu explicite l’absence chez lui de la volonté de gouverner réellement “avec le Christ”, absence qui l’empêchait, depuis le début, d’être Pape. Analogiquement, c’est avec un acte de sa volonté que Jorge M. Bergoglio n’a pas objectivement l’intention de gouverner l’Église en acceptant le Souverain Pontificat, au point que le soir de l’élection il s’est lui-même présenté, non comme Pape, mais comme “l’évêque de Rome”, selon la nouvelle doctrine de la collégialité épiscopale. Tous les actes de Jorge M. Bergoglio dans son archevêché de Buenos Aires attestent, sans aucun doute possible, qu’il considère son rôle en référence au dialogue interreligieux, spécialement avec le judaïsme, et à l’œcuménisme (jusqu’à se faire bénir et imposer les mains par les hérétiques), dans l’union fraternelle avec tous les ennemis de l’Église et du Christ, et dans le plus total mépris de la Tradition dogmatique, liturgique et disciplinaire de l’Église catholique. Une telle intention publique et habituelle est incompatible avec le fait d’être Pape, c’est à dire d’être una cum le chef invisible de l’Église, Notre-Seigneur Jésus-Christ. Voilà l’analyse qu’il nous semble de notre devoir de faire pour comprendre la situation actuelle de l’autorité dans l’Église.

   Adressons donc notre prière à Notre-Seigneur : “Domine, salva nos, perimus” ! (Matth. VIII, 23). Seul le Seigneur, dans la médiation de Marie, peut sauver et sauvera Son Église. Nous en appelons à tous les catholiques qui se sentent encore liés à la tradition de l’Église, afin qu’ils ouvrent les yeux et rompent courageusement la communion avec ceux qui ne peuvent pas représenter Jésus-Christ et son Épouse, l’Église catholique.

   Prions enfin les saints apôtres Pierre et Paul pour qu’ils protègent l’Église romaine, et les pontifes saint Pie V et saint Pie X pour qu’ils soutiennent par leur intercession tous les défenseurs de l’Église de ses ennemis intérieurs et extérieurs.

Verrua Savoia, 15 mars 2013.

 

Lire le communiqué sur le site Sodalitium.eu.

 


Note du CatholicaPedia :

Nous avons reçu ce message d’un lecteur :

Voir le communiqué de l’Institut Mater Boni Concilii :
« Non seulement Bergoglio n’est pas pape », dit-il, « parce qu’il ne veut pas
l’être mais Ratzinger ne l’a jamais été car il n’a pas voulu se charger lui
non plus du rôle de Pape » ! Mgr Fellay ne peut plus décemment continuer son
dialogue avec Rome si tant est que Bergoglio le souhaite ! Radio Notre Dame
déclare que la parenthèse Benoît 16 est refermée en ce qui concerne la messe
et la liturgie…
Bien à vous

Il est navrant de constater dans ce communiqué de Verrua que pas un mot ne soit dit sur l’invalidité sacerdotale de tous ces personnages qui constitues l’église [secte] Conciliaire !

Venant d’un Institut “non una cum”… dire de Josef Ratzinger « absence qui l’empêchait, depuis le début, d’être Pape » ou de Bergoglio « c’est avec un acte de sa volonté que Jorge M. Bergoglio n’a pas objectivement l’intention de gouverner l’Église en acceptant le Souverain Pontificat » est déplorable ! Ce ne sont que des niaiseries… par rapport à la grave question de la disparition du sacerdoce (visible).

Pour les abbés de Verrua, qui ont fait des études de théologie, ne pas se soucier de ce fait évident est de l’aveuglement ! (Aveuglement spirituel ! Aveuglement péché ? Aveuglement cause du péché ? Aveuglement effet du péché ? Je ne sais, Dieu le sait…) Est-ce la thèse ?…

S’il y a bien UN motif pour être non una cum”… Franciscus c’est bien qu’il ne peut pas être pape (laïc ou diacre apostat ! et hérétique s’étant mis hors de l’Église lui-même !) et non pas parce qu’il ne veut pas se considérer comme pape !!! n’ayant pas « objectivement l’intention de gouverner l’Église en acceptant le Souverain Pontificat ».

Un évêque catholique vient de nous quitter… RIP

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Mgr Vezelis est décédé le 1er janvier 2013,
Voici un de ses sermons.

Mgr Louis Vezelis, O.F.M.

Wikipédia :

Mgr Louis Vezelis, O.F.M., né le 29 janvier 1930 à Rochester, dans l’État de New York, décédé le 1er janvier 2013, était un évêque franciscain devenu sédévacantiste, qui pensait que l’Église catholique officielle était illégitime à cause des réformes de Vatican II et que le Siège de Pierre était donc vacant. Il fut sacré évêque par Mgr George Musey, un autre sédévacantiste.

Il disait que l’Holocauste était un canular et écrivait pour une revue négationniste, l’Institute for Historical Review (institut pour l’étude de l’histoire).

On voit aisément quels sont les journaux qui font acte d’obséquiosité devant ce canular de l’époque actuelle. Il s’agit du « Musée de l’Holocauste », construit sur un terrain public « généreusement » offert par le gouvernement des États-Unis […] Des citoyens américains bien informés ont manifesté [à Washington, DC le 22 avril dernier] contre les accusations historiquement fausses sans cesse colportées contre le peuple allemand et d’autres nations dont le seul crime fut de résister aux gangsters internationaux qui nomment facétieusement « communisme » leur mode d’exploitation.

 

Lignée épiscopale

 

Consacré par : Mgr George Musey
Consécrateur de :
Mgrs
Date de consécration
Gilles Butler : 24 août 2005
Luis Alberto Madrigal : 12 décembre 2007
Bonaventure Strandt : 15 août 2012

 

http://en.wikipedia.org/wiki/Louis_Vezelis

 

***

 

Un très beau texte, peu optimiste, donc réaliste…

 

***

 

 

La grande apostasie est irréversible

Bishop Louis

par Mgr Vezelis (le 13 octobre 2005)

            Bien chers amis en le Christ Jésus, la Foi est souvent mise à l’épreuve et renforcée dans les temps difficiles. La grande apostasie à laquelle nous assistons en offre un exemple d’actualité. Elle a changé pour toujours l’Église en un tout petit troupeau, par contraste avec les foules ayant apostasié et les innombrables âmes que de faux maîtres ont entraînées dans le schisme ; il n’est donc pas rare qu’à cause d’elle, les derniers vrais fidèles se retrouvent physiquement isolés des autres membres de l’Église Une, Sainte, Catholique et Apostolique. Nos écoles naguère catholiques ne le sont plus désormais, parce que la doctrine catholique n’y est plus enseignée. Les églises construites par nos parents et grands-parents pour l’offrande du Sacrifice de la Messe ne servent plus à cette fin. Au lieu de cela, des parcelles-alibis de la vraie liturgie sont incorporées dans le magma des fausses doctrines concernant la Sainte Eucharistie. Certes, on prononce encore dans de nombreux endroits bien des paroles à consonance catholique. Mais ce n’est que pour mieux tromper les fidèles. Des femmes célibataires qui étaient autrefois de ferventes religieuses ont abandonné leur habit et se pavanent en « pasteurettes » semi-officielles. À certains endroits, même un prêtre valide se voit refuser l’honneur d’être appelé « Père » et reçoit à la place le titre de « ministre sacramentel », ce qui [en anglais seulement] a pour effet de supprimer toute indication de sexe. Bientôt, des femmes n’auront aucune peine à devenir « ministres sacramentels » […] Avec la falsification ou la complète négation de l’Écriture Sainte, on a ouvert la voie à n’importe quelle opinion révoltante. Nous assistons à la judaïsation de l’Église par l’antipape Joseph Ratzinger, sous le masque hypocrite de l’« œcuménisme ». La grande apostasie est un processus irréversible, parce que cette irréversibilité a été prédite dans l’Écriture sainte. Une fois qu’elle est en place, il ne peut y avoir de retour aux jours anciens où les catholiques étaient nombreux. Nos préoccupations actuelles ne doivent rien avoir de négatif. C’est perdre son temps que de regarder en arrière, quand nous allions tous en famille à l’église le dimanche, quand les bonnes religieuses se sacrifiaient non seulement pour dispenser une éducation scolaire profane, mais aussi pour enseigner à nos enfants les vérités de l’Église catholique. Il n’y a plus de religieuses catholiques ! De même qu’il n’y a plus d’écoles catholiques ! Il n’y a plus que des bâtiments portant parfois encore des noms de saint. Dès que la foi est partie, tout le reste suit, et il ne demeure que la coquille vide de ce qui fut. Une nouvelle religion, un nouvel esprit anime ceux qui continuent à s’appeler ouvertement « catholiques » et qui sont pourtant plus libéraux encore que les sectes protestantes les plus libérales. Que sont censés faire les catholiques isolés ? Comment peuvent-ils recevoir les Sacrements s’ils ne sont environnés que de schismatiques ou d’hérétiques, ni les uns ni les autres n’offrant des sacrements fructueux ou des sacrements tout court ? Notre Seigneur n’abandonnera pas ceux qui croient en Lui et qui L’aiment. Un vrai catholique est toujours relié en pensée à l’Église catholique romaine. Les techniques modernes viennent en aide à ceux qui veulent rester fidèles en ces temps d’épreuves. L’exemple du fonctionnaire royal doit donner du courage à tous ceux qui sont physiquement éloignés de tout vrai prêtre catholique : Notre Seigneur a guéri le fils du fonctionnaire royal sans se rendre physiquement chez celui-ci ; il savait, en effet, que Son pouvoir ne connaissait de barrières ni dans l’espace, ni dans le temps. Il fit don de ce pouvoir à Ses Apôtres et leur dit même qu’ils accompliraient des choses encore plus grandes. Est-il donc impossible à un vrai prêtre de l’Église catholique romaine d’inciter le fidèle isolé à recourir aux authentiques enseignements de l’Église concernant le désir spirituel de recevoir certains Sacrements ? Seuls ceux qui sont ignorants du Corps Mystique de Jésus-Christ ne comprennent rien à la miséricorde de Dieu.

 

Traduction CatholicaPedia.net

 

 * * *

The Great Apostasy is Irreversible-Bishop Vezelis

Bp. Louis Vezelis Dear Friends in Christ, Jesus, Faith is often tried and made strong in times of hardship. A case in point is the present Great Apostasy. Because of the Great Apostasy that has changed the Church forever into a very small flock as opposed to the great number that has apostatized and those that have been led into schism by false teachers, the remnant of the Church is often physically isolated from other members of the One, Holy, Catholic and Apostolic Church. Our once-Catholic schools are no longer Catholic because Catholic doctrine is no longer taught in them. There is no longer a reason for these schools because the true faith is not taught in them. They are nothing more than private schools where falsified history is taught. The churches built by our parents and grandparents for the offering of the Sacrifice of the Mass are no longer used for that purpose. Instead, token pieces of the true liturgy are embodied in the spread of false doctrines concerning the Holy Eucharist. True, many Catholic-sounding names are still used in many places. But, the reason for this is to keep the people deceived. Old maids who were once dedicated Religious have abandoned their religious garb and arrogantly parade as semi-official « pastorettes ». In some places, even the valid priest is not honored with the title « Father, » but now he is the « sacramental minister » – thus, erasing any indication of gender. Future « sacramental ministers » will easily be women…….. With the falsification or complete denial of Holy Scripture, the way has been made open for any outrageous conclusions. We see the judaizing of the Church with the antipope, Joseph Ratizinger, under the hypocritical disguise of « ecumenism ». The Great Apostasy is irreversible. It is irreversible because it has been foretold in the Holy Scriptures. Once it takes place, there is no « going back » to the old days when Catholics were numerous. Our concern today should not be negative. It is a waste of time to look back at those days when we all went to church on Sunday with our families; when the good Nuns sacrificed themselves to instill not only worldly knowledge, but above all to teach our children the truths of the Catholic Church. There are no Catholic nuns anymore! Just as there no Catholic schools anymore! What remains are only the buildings and sometimes the Catholic names of saints. Once the faith is gone, everything else is gone. There remains only the empty shell of what once was. A new religion, a new spirit animates those who openly call themselves « Catholic, » yet are more liberal than the most liberal of Protestant sects. What are isolated Catholics to do? How can they receive the Sacraments if all they have around them are heretics and schismatics _ Modernists and rabid Traditionalists _ neither group having either Sacraments or fruitful Sacraments? Our Lord will not abandon those who believe in Him and love Him. A true Catholic is only a thought away from a true representative of the Roman Catholic Church. Modern technology comes to the aid of those who would remain faithful in these trying times. The example of the ruler ought to give courage to all those who are physically separated from true Catholic clergymen. Our Lord cured the ruler’s son without physically going to the man’s house. Jesus did this knowing that His power could not be held within the bounds of space and time. He gave this power to His Apostles and even told them that they would do even greater things. Is it, then, an impossible thing for a true priest of the Roman Catholic Church to urge the isolated faithful to have recourse to the genuine teachings of the Church regarding the spiritual desire to receive certain Sacraments? Only those who are ignorant of the Mystical Body of Jesus Christ fail to comprehend the mercy of God.   10-13-05

 

 


 

De la lignée Thuc, par Mgr Moises Carmona, Mgr Vezelis était un franciscain de l’Ordre des Frères mineurs de stricte observance (o.f.m. – ordo fratrum minorum en latin).

Pierre Martin Ngô ?inh Thuc >> Moises Carmona >> George Musey >> Louis Vezelis

Fr Louis, le 16 juin 1956

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Consécration de Mgr Louis Vezelis le 24 août 1982

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The Solemn Reception of His Excellency Bishop Louis Vezelis, OFM at the Mission of the Holy Name in Zapopan, Mexico; November, 2006.

 R-I-P

Le “Joyeux Noël” de Jean-Paul Sartre

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Écrit en 1940 pendant sa captivité en Allemagne, voici un texte de Jean-Paul Sartre sur Noël . Étonnant, non ?

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Le “Joyeux Noël” de Jean-Paul Sartre

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Athée, critique de l’aliénation religieuse… et auteur d’une très belle description de la Nativité. C’est en 1940, alors qu’il est prisonnier en Allemagne que le futur auteur de L’Être et le Néant signe cette « crèche vivante » à la demande de ses compagnons de détention. Cette expérience contribue à faire muer cet individualiste en philosophe de la liberté.

« Mais, comme c’est aujourd’hui Noël, vous avez le droit d’exiger qu’on vous montre la crèche. La voici. Voici la Vierge et voici Joseph et voici l’Enfant Jésus. L’artiste a mis tout son amour dans ce dessin mais vous le trouverez peut-être un peu naïf. Voyez, les personnages ont de beaux atours mais ils sont tout raides : on dirait des marionnettes. Ils n’étaient sûrement pas comme ça. Si vous étiez comme moi dont les yeux sont fermés… Mais écoutez : vous n’avez qu’à fermer les yeux pour m’entendre et je vous dirai comment je les vois au-dedans de moi. La Vierge est pâle et elle regarde l’enfant. Ce qu’il faudrait peindre sur son visage c’est un émerveillement anxieux qui n’a paru qu’une fois sur une figure humaine. Car le Christ est son enfant, la chair de sa chair et le fruit de ses entrailles. Elle l’a porté neuf mois et elle lui donnera le sein et son lait deviendra le sang de Dieu. Et par moments, la tentation est si forte qu’elle oublie qu’il est Dieu. Elle le serre dans ses bras et elle dit : mon petit ! Mais, à d’autres moments, elle demeure tout interdite et elle pense : Dieu est là – et elle se sent prise d’une horreur religieuse pour ce Dieu muet, pour cet enfant terrifiant. Car toutes les mères sont ainsi arrêtées par moments devant ce fragment rebelle de leur chair qu’est leur enfant et elles se sentent en exil à deux pas de cette vie neuve qu’on a faite avec leur vie et qu’habitent des pensées étrangères. Mais aucun enfant n’a été plus cruellement et plus rapidement arraché à sa mère car il est Dieu et il dépasse de tous côtés ce qu’elle peut imaginer. Et c’est une dure épreuve pour une mère d’avoir honte de soi et de sa condition humaine devant son fils. Mais je pense qu’il y a aussi d’autres moments, rapides et glissants, où elle sent à la fois que le Christ est son fils, son petit à elle et qu’il est Dieu. Elle le regarde et elle pense : « Ce Dieu est mon enfant. Cette chair divine est ma chair. Il est fait de moi, il a mes yeux et cette forme de sa bouche c’est la forme de la mienne. Il me ressemble. Il est Dieu et il me ressemble. » Et aucune femme n’a eu de la sorte son Dieu pour elle seule. Un Dieu tout petit qu’on peut prendre dans ses bras et couvrir de baisers, un Dieu tout chaud qui sourit et qui respire, un Dieu qu’on peut toucher et qui vit. Et c’est dans un de ces moments-là que je peindrais Marie, si j’étais peintre, et j’essaierais de rendre l’air de hardiesse tendre et de timidité avec lequel elle avance le doigt pour toucher la douce petite peau de cet enfant-Dieu dont elle sent sur ses genoux le poids tiède et qui lui sourit. Et voilà pour Jésus et pour la Vierge Marie.

Et Joseph ? Joseph, je ne le peindrai pas. Je ne montrerai qu’une ombre au fond de la grange et deux yeux brillants. Car je ne sais que dire de Joseph et Joseph ne sait que dire de lui-même. Il adore et il est heureux d’adorer et il se sent un peu en exil. Je crois qu’il souffre sans se l’avouer. Il souffre parce qu’il voit combien la femme qu’il aime ressemble à Dieu, combien déjà elle est du côté de Dieu. Car Dieu a éclaté comme une bombe dans l’intimité de cette famille. Joseph et Marie sont séparés pour toujours par cet incendie de clarté. Et toute la vie de Joseph, j’imagine, sera pour apprendre à accepter. »

Extrait de Bariona, ou le jeu de la douleur et de l’espoir, de Jean-Paul Sartre, in Théâtre complet, pp. 1163-1165, Pléiade © Éditions Gallimard.

 

sartre1970La Nativité d’un athée

Jean-Paul Sartre, le philosophe de la liberté, athée, auteur d’une description émerveillée de la crèche de Noël et de la nativité du Christ ? On a du mal à le croire. Et pourtant, ce texte est extrait d’une pièce de théâtre, Bariona, ou le jeu de la douleur et de l’espoir, écrite, mise en scène et jouée par Sartre – grimé en Balthazar, le Roi mage ! – en 1940, alors qu’il était prisonnier au Stalag XII-D de Trèves, en Allemagne. À l’approche de Noël, des compagnons de captivité, dont beaucoup sont catholiques, sollicitent Sartre pour qu’il écrive une pièce qui leur redonnerait espoir.

Source : http://www.philomag.com/les-idees/le-joyeux-noel-de-jean-paul-sartre-6448

Jésus est né bien avant ce que l’on ne croit, affirme Ratzinger

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Joseph Ratzinger boucle sa trilogie sur Jésus par un livre sur l’enfance. Le dernier tome de sa trilogie sur le Christ, consacré à « l’Enfance de Jésus » : une œuvre où il veut concilier le Jésus historique et le Jésus de la foi. (Dixit Le Point du 20/11/2012)

Après avoir nié les vérités fondamentales de la Foi dans ses divers écrits, l’abbé apostat et hérétique Joseph Ratzinger s’attaque maintenant à la date de naissance de Notre Seigneur Jésus-Christ !

Nous n’avons pas lu ce livre, et nous ne le lirons pas ! tous comme ses deux précédents tomes mais le Time de New York nous démontre que Benoît XVI révèle dans le troisième tome de sa trilogie consacrée à la vie du Christ que Jésus est peut-être né plus tôt qu’on ne le pense…

Le “Pape” Benoît XVI revient sur la date de naissance de Jésus


Le “Pape” [1] Benoît XVI révèle dans le troisième tome de sa trilogie consacrée à la vie du Christ que Jésus est peut-être né plus tôt qu’on ne le pense. Le calendrier que nous utilisons aujourd’hui commence à la naissance de Jésus ; il a été établi par un moine du sixième siècle nommé Dionysius Exiguus, mais il est peut-être erroné. Selon le quotidien The Telegraph, le “Pape” explique dans son livre qu’Exiguus, considéré comme l’inventeur du calendrier chrétien, « s’est trompé de plusieurs années dans ses calculs. La véritable date de la naissance de Jésus est de plusieurs années antérieures à ce qu’il a dit. » L’idée selon laquelle Jésus n’est pas vraiment né le 25 décembre n’a cessé d’opposer entre eux les théologiens, les historiens et les chefs spirituels, mais cette fois-ci, c’est le chef de l’église catholique qui soulève la question.

Le livre du “Pape” Benoît XVI intitulé Jésus de Nazareth : Les Récits de l’Enfance, a été publié mardi dernier. À l’instar des deux tomes précédents, il s’annonce comme devant être un énorme succès de librairie, et un million d’exemplaires en ont déjà été imprimés. Il devrait être traduit en une vingtaine de langues et publié dans soixante-douze pays. Les Récits de l’Enfance portent sur la vie de Jésus depuis sa conception jusqu’à sa présentation au Temple à l’âge de douze ans [2]. Selon les services de presse du Vatican, le “Pape” décrit ce troisième ouvrage comme étant une « petite antichambre » de la trilogie sur Jésus de Nazareth.

 

Le “Pape” formule dans son livre des remarques prêtant à controverse. Il indique que d’après l’Évangile de Matthieu, Jésus est né tandis qu’Hérode le Grand régnait en Judée. Mais comme Hérode est mort en l’an quatre avant notre ère, Jésus doit être né plus tôt qu’Exiguus ne l’a dit. Les arguments relatifs à la date exacte de la naissance de Jésus agitent les érudits depuis des siècles. Même l’Évangile de Luc soutient que cette naissance a eu lieu alors que Quirinius était gouverneur de la Syrie, soit en l’an six de notre ère.

L’auteur saisit cette occasion non seulement pour revenir sur la date de la naissance de Jésus, mais aussi pour réaffirmer que la doctrine de la naissance virginale est une vérité de foi « sans équivoque ». Il souligne que la croyance en la naissance virginale du Christ est une « pierre angulaire de la foi » et un signe du « pouvoir créateur de Dieu ». Si Dieu a un pouvoir qui ne s’étend pas à la matière, alors il n’est tout simplement pas Dieu, souligne-t-il, mais il doit posséder ce pouvoir, et par la conception comme par la résurrection de Jésus-Christ, il a effectué une création nouvelle. »

Le “Pape” examine aussi la « question de l’histoire interprétée », en se référant particulièrement aux tentatives des évangélistes – comme Matthieu et Luc – de donner un sens aux événements après qu’ils se sont produits », note l’agence Reuters. « Le but des évangélistes était de présenter non pas un compte rendu exhaustif, explique le “Pape”, mais un état de ce qui, à la lumière de la parole, semblait important pour la communauté de foi naissante. Les récits de l’enfance sont de l’histoire interprétée, condensée et écrite en conformité avec l’interprétation. »

Il y a eu, tout au long de l’histoire, d’innombrables interprétations de la naissance, de la vie et de la mort du Christ. L’une d’elles est due à Bill Darlison, ancien ministre de l’église unitarienne et actuel vice-président de l’Assemblée générale des églises chrétiennes unitariennes et libres du Royaume-Uni. Comme d’autres avant lui, il se demande si le Christ est vraiment né le 25 décembre ou s’il n’est pas né « à l’une des quelque cent cinquante autres dates qui ont été proposées au fil des siècles. Est-il né à Nazareth ou à Bethlehem, et s’il est né à Bethlehem, était-ce Bethlehem de Judée ou Bethlehem de Galilée ? » Il soutient aussi que la naissance spirituelle « est toujours une naissance virginale, parce qu’elle n’est liée à la naissance physique en aucune manière (si ce n’est symboliquement). » En 2004, TIME a posé la même question, David Van Biema se demandant alors si on ne pourrait pas « être tenté d’écarter toute l’histoire de la Nativité comme étant “non historique”, comme ne constituant que du remplissage théologique d’appoint. »

Le révisionnisme historique se poursuit avec l’évocation par le “Pape” de la présence d’animaux à la naissance du Christ. Dans Jésus de Nazareth, il révèle que « à aucun endroit, les Évangiles ne mentionnent d’animaux ». Cela risque de choquer les milliers d’écoles qui sont en train de préparer leurs scènes de la Nativité. Mais le “Pape” conseille à ses lecteurs de ne pas s’inquiéter et de « ne pas abandonner le bœuf et l’âne dans leurs scènes de la Nativité », note The Telegraph. Même s’il n’y avait pas d’animaux à la naissance du Christ, le Vatican semble se satisfaire de conserver le mythe de leur présence, puisqu’il mettra en scène à Noël, sur la place Saint-Pierre, une Nativité très complète et grandeur nature.

 

Cet article a été corrigé. Sa version originale appelait en effet la conception de Jésus « Immaculée Conception, alors que cette expression se rapporte à la vie de Marie, mère de Jésus [3].

 

Source : http://newsfeed.time.com/2012/11/22/pope-benedict-disputes-jesus-date-of-birth/

Traduction : CatholicaPedia.net
(Que notre traducteur soit encore remercié ici)


[1] NdlR : Benoît xvi en tant qu’hérétique n’est pas Pape de l’Église catholique !

[2] NdT : Décidément, ces journalistes sont partout d’une ignorance crasse…

[3] NdT : ignares, on vous dit !…

 


 

Ce genre de désinformation pour détruire La Vérité, par le mensonge — selon l’enseignement de Voltaire « mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose », et de son père le diable — a été pourtant maintes fois réfuté depuis belle lurette et en particulier par Saint Jean Chrysostome au IVe siècle, par Rohrbacher en 1876 et par l’abbé Michel Marchiset qui tous les ans nous le rappelle dans son sermon de Noël ou de l’Épiphanie :

[audio:http://catholicapedia.net/audio/ab-Marchiset_Jesus-Christ-est-ne-un-25-Decembre.mp3|titles=Jésus-Christ est né un 25 Décembre|artists=Abbé Marchiset]

Voici donc, une nouvelle fois, la réfutation, pour la gloire de Dieu et le salut des âmes :

Le 25 Décembre de l’An 1, Jésus Naquit à Bethléem

En 1995, le savant israélien Shemaryahu Talmon a publié une étude sur le calendrier liturgique découvert dans la grotte 4 de Qumrân (4Q321). Il y trouva incontestablement les dates du service au Temple que les prêtres assuraient, à tour de rôle, encore au temps de la naissance de saint Jean-Baptiste et de Jésus. Selon ce document, copié sur parchemin entre les années 50 et 25 av. J.-C., donc contemporain d’Élisabeth et de Zacharie, la famille des Abiyya à laquelle ils appartenaient (Lc 1, 5 ; cf. 1 Ch 24,10) voyait son tour revenir deux fois l’an, du 8 au 14 du troisième mois du calendrier essénien, et du 24 au 30 du huitième mois. Cette seconde période tombe vers la fin de notre mois de septembre, confirmant le bien-fondé de la tradition byzantine immémoriale qui fête la « Conception de Jean » le 23 septembre.

Or ce fut, comme l’écrit saint Luc, le « sixième mois » de la conception de Jean que l’ange Gabriel apparut à la Vierge Marie. À compter du 23 septembre, le “sixième mois” tombe très exactement le 25 mars, en la fête de l’Annonciation. Dès lors, Jésus est bien né le 25 décembre, neuf mois plus tard. Noël n’est donc pas « la consécration religieuse et cultuelle d’un évènement cosmique, le solstice d’hiver qui marque la régression de la nuit ». Non ! le 25 décembre est l’anniversaire de la naissance du Christ, tout simplement… Une fois de plus la tradition séculaire de l’Église se trouve en parfait accord avec les plus incontournables découvertes scientifiques. Source : http://www.crc-resurrection.org/892-vie-de-jesus-mieux-comprise-grace-aux-manuscrits-de-qumran.html

 

Saint Jean Chrysostome (IVe siècle)

 
Portrait de saint Jean Chrysostome d’Antioche (Hagios Ioannis Chrysostomos). Une mosaïque byzantine de la cathédrale de Sainte-Sophie à Constantinople (l’actuelle Istanbul). La mosaïque a environ 1.000 ans.

Homélie sur la fête de la nativité de Notre-Seigneur Jésus-Christ (25 décembre)

(…) Attendez donc la récompense d’un pareil zèle, de Jésus, qui est né aujourd’hui selon la chair, et qui récompensera votre ardeur comme elle le mérite ; car l’empressement que vous témoignez pour le jour de sa naissance est la plus grande marque que vous puissiez lui donner de votre amour.

(..) Il y avait six mois qu’Élisabeth était enceinte de Jean, lorsque Marie conçut le Sauveur du monde ; si donc nous pouvons savoir quel était ce sixième mois, nous saurons dès lors le temps de la conception de Marie. Le temps de la conception nous étant connu, nous saurons quel a été celui de l’accouchement, en comptant neuf mois depuis la conception. Or, comment saurons-nous quel était le sixième mois de la grossesse d’Élisabeth ? nous le saurons si nous pouvons découvrir dans quel mois elle conçut le fils dont elle était enceinte. Et comment connaîtrons-nous ce mois ? si nous savons dans quel temps Zacharie, dont Élisabeth était l’épouse, reçut cette heureuse nouvelle. Et par où serons-nous assurés de cette époque ? par les divines Écritures, en consultant le saint Évangile qui dit que Zacharie était dans le Saint des saints, lorsque l’ange lui annonça l’heureuse nouvelle, et lui prédit la naissance de Jean. Si donc il est montré clairement par les Écritures, que le grand prêtre seul n’entrait qu’une fois dans le Saint des saints, dans quel temps il y entrait cette seule fois, et dans quel mois de, l’année, le temps où l’heureuse nouvelle fut annoncée à Zacharie sera dès lors constaté ; et ce temps constaté, celui de la conception sera parfaitement connu. Or, que le souverain pontife n’entrât qu’une fois dans le Saint des saints, saint Paul l’a déclaré dans ses épîtres, aussi bien que Moïse, qui, dans le Lévitique, s’exprime en ces termes : Le Seigneur parla à Moïse, et lui dit ceci : Dites à Aaron, votre frère, qu’il n’entre pas en tout temps dans le sanctuaire, qui est au-delà du voile devant le propitiatoire, qui couvre l’arche du témoignage, de crainte qu’il ne meure. (Lév. XVI, 2.) Et ensuite : Que nul homme ne se trouve dans le tabernacle du témoignage, quand le pontife entrera dans le Saint des saints, afin de prier pour lui-même, pour sa maison, et pour toute l’assemblée d’Israël, jusqu’à ce qu’il en soit sorti. Il priera au pied de l’autel qui est devant le Seigneur. (Ibid. XVII, 18.) Il est clair par-là que le pontife n’entrait pas en tout temps dans le Saint des saints ; que personne, lorsqu’il y était, ne pouvait en approcher, que tout le monde devait se tenir en deçà du voile.

Mais écoutez ce qui suit, avec la plus grande attention ; car il me reste à vous montrer en quel temps il entrait dans le Saint des saints, et qu’il y entrait seul une fois l’année. Qu’est-ce qui le prouve ? le même livre : Au dixième jour du septième mois, y est-il dit, vous humilierez vos âmes, vous ne ferez aucune couvre de vos mains, soit ceux qui sont nés dans votre pays, soit les étrangers qui sont parmi vous. C’est en ce jour que se fera votre expiation et la purification de tous vos péchés ; vous serez purifiés devant le Seigneur. C’est le sabbat des sabbats ; vous jouirez alors d’un parfait repos, vous humilierez vos âmes : cet usage sera pour vous perpétuel. Cette expiation se fera par le pontife qui aura reçu l’onction sainte, et dont les mains auront été consacrées pour faire les fonctions du sacerdoce à la place de son père. Après qu’il se sera revêtu des vêtements saints, il expiera le sanctuaire, le tabernacle du témoignage, l’autel, les prêtres et tout le peuple. Cette ordonnance sera donc gardée éternellement parmi vous; vous prierez pour les enfants d’Israël et pour tous leurs péchés ; la cérémonie aura lieu une fois l’année, selon que le Seigneur l’a ordonné à Moïse. (Lév. XVI, 29-34.) L’Écriture parle ici de la fête des Tabernacles ; car c’était le seul jour de l’année où le souverain pontife entrait dans le Saint des saints, ce qu’elle annonce clairement par ces mots : La cérémonie aura lieu une fois l’année.

Si donc le souverain pontife entre seul dans le Saint des saints le jour de la fête des Tabernacles, montrons maintenant que l’ange apparut à Zacharie lorsqu’il était dans le Saint des saints. Il lui apparut à lui seul lorsqu’il offrait les parfums ; or, c’est l’unique circonstance où le grand prêtre entrait seul dans le sanctuaire. Mais rien n’empêche que je ne vous cite les propres paroles de l’Évangéliste : Il y avait, dit-il, sous le règne d’Hérode, roi de Judée, un prêtre nommé Zacharie, et sa femme, d’entre les filles d’Aaron, s’appelait Élisabeth. Lorsque Zacharie faisait sa fonction de prêtre devant Dieu dans le rang de sa famille, le sort décida, selon les règlements du sacerdoce, qu’il entrerait dans le temple du Seigneur pour y offrir les parfums. Toute la multitude du peuple était dehors, faisant sa prière à l’heure qu’on offrait les parfums. (Luc, I, 5,10.) Rappelez-vous, mes frères, le passage qui dit : Que nul homme ne se trouve dans le tabernacle du témoignage, quand le pontife entrera dans le Saint des saints afin de prier, jusqu’à ce qu’il en soit sorti. ( Lév. I, 17.) Un ange du Seigneur lui apparut se tenant debout à la droite de l’autel des parfums. (Luc, I, 11.) On ne dit pas de l’autel des sacrifices ; mais de l’autel des parfums. L’autel qui était en deçà du voile était l’autel des sacrifices et des holocaustes ; celui qui était au-delà était l’autel des parfums. Ainsi, et par cette circonstance et parce que l’ange apparut à Zacharie seul, et parce qu’il est dit que le peuple l’attendait dehors, il est clair qu’il était entré dans le Saint des saints. Poursuivons : Zacharie se troubla en voyant l’ange, et la frayeur se saisit de son âme. Mais l’ange lui dit : Ne craignez point, Zacharie, parce que votre prière a été exaucée : Élisabeth votre femme vous enfantera un fils auquel vous donnerez le nom de Jean. (Ibid. 12, 13.) Cependant le peuple attendait Zacharie, et s’étonnait qu’il demeurât si longtemps dans le sanctuaire ; mais étant sorti et ne pouvant parler, il leur faisait des signes pour se faire entendre. (Ibid. 21, 22.) Vous voyez qu’il était au-delà du voile ; ce fut donc alors que l’heureuse nouvelle lui fut annoncée. Le temps où il l’a reçue était la fête des Tabernacles, jour de jeûne ; car c’est là ce que veulent dire ces paroles : Vous humilierez vos âmes. (Lév. XVI, 29.) Cette fête des Juifs se célèbre vers la fin de septembre, comme vous pouvez l’attester vous-mêmes, puisque c’est alors que nous avons fait contre les Juifs ces longs discours où nous nous élevions contre leur jeûne déplacé. Ce fut donc alors qu’Élisabeth, femme de Zacharie, conçut, et elle se tint cachée durant cinq mois en disant : C’est la grâce que le Seigneur m’a faite dans les jours où il m’a regardée pour me tirer de l’opprobre où j’étais devant les hommes. (Luc, I, 25.)

Il est maintenant à propos de montrer qu’elle était dans le sixième mois de la grossesse de Jean, lorsque Marie reçut l’heureuse nouvelle de sa conception. Voici ma preuve. L’ange Gabriel étant venu la trouver, lui dit : Ne craignez point, Marie, car vous avez trouvé grâce devant Dieu. Vous concevrez dans votre sein et vous enfanterez un fils auquel vous donnerez le nom de Jésus. (Ibid. 30.) Marie étant troublée et demandant comment cela se ferait, l’ange lui répondit : Le Saint-Esprit surviendra en vous, et la vertu du Très-Haut vous couvrira de son ombre c’est pourquoi le Saint qui naîtra de vous sera appelé le Fils de Dieu. Sachez qu’Élisabeth, votre cousine, a conçu elle-même un fils dans sa vieillesse, et que c’est ici le sixième mois de la grossesse de celle qui est appelée stérile, parce qu’il n’y a rien d’impossible à Dieu. (Ibid. 35, 37.) Si donc Élisabeth a conçu après le mois de septembre, comme nous l’avons prouvé, depuis ce mois il faut en compter six, depuis octobre jusqu’à mars. C’est après ce sixième mois que nous avons l’époque de la conception de Marie. En comptant delà neuf mois, nous arriverons au mois présent. Le premier mois de la conception de Notre-Seigneur est donc avril ; après lequel viennent les huit autres mois, depuis mai jusqu’à décembre : Ce dernier mois est celui où nous sommes maintenant, et où nous célébrons la fête de la Nativité.

Mais, afin de vous rendre la chose encore plus claire, je vais reprendre tout ce que je viens de dire, et vous en donner le résumé précis. Le grand prêtre seul entrait une fois l’année dans le Saint des saints. Et quand y entrait-il ? dans le mois de septembre. C’est donc alors que Zacharie est entré dans le Saint des saints, c’est alors qu’il a reçu l’heureuse nouvelle de la naissance de Jean. Zacharie est sorti du temple et Élisabeth a conçu après le mois de septembre. C’est après le mois de mars, le sixième de la grossesse d’Élisabeth, que Marie commença à concevoir. Or, en comptant neuf mois depuis avril, nous arriverons au mois présent dans lequel est né Jésus-Christ Notre-Seigneur.

(..) Comme plus d’un infidèle apprenant de nous que Dieu est né selon la chair, insulte à notre croyance et parvient à inquiéter les personnes simples, il est nécessaire de confondre les uns et de rassurer les autres, afin que ceux-ci ne se laissent plus ébranler par les discours de gens insensés, et que de grossières railleries ne jettent plus le trouble dans leur âme. Il arrive souvent que de petits enfants rient lorsque nous agitons les affaires les plus sérieuses, ce qui est une preuve non de la bassesse des objets que l’on traite, mais de la folie de ceux qui rient. On peut dire des infidèles qu’ils sont plus insensés que des enfants, parce qu’ils décrient et qu’ils rabaissent des objets dignes de notre admiration et propres à nous inspirer une vénération religieuse, tandis qu’ils en relèvent et en célèbrent d’autres qui ne méritent que des mépris.

Source : http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/chrysostome/homt3/nativite.htm

 

 

Lisons  « Histoire Universelle de l’Église Catholique » par Rohrbacher, édition 1876 :

« Nous voyons par l’Évangile que le vieil Hérode ne mourut qu’après la naissance de Jésus-Christ. Or, d’après les dates de l’historien Josèphe, Hérode mourut l’an 750 de Rome, qui est le quatrième avant notre ère (1) ! Il ajoute que vers le temps de sa mort, il y eut une éclipse de lune. Ce qui arriva le 13 de mars, à trois heures après minuit, de l’an de Rome 750, selon le calcul astronomique. En outre, Josèphe et Dion s’accordent à dire que son fils Archélafis fut exilé en l’an de Rome 759, la dixième année de son règne ; il avait donc succédé à son père l’an 750. Selon le même Josèphe, Hérode-Antipas, tétrarque de Galilée, fut exilé l’an de Rome 793. Ce prince était alors dans la quarante-troisième année de son règne, comme il paraît par ses médailles, qui datent jusque-là ; par conséquent il avait commencé à régner dès l’an 750. On tire la même conséquence d’autres médailles concernant son frère. Le tétrarque Philippe. Il paraît donc à peu près certain que le vieil Hérode mourut au printemps de l’an 750 de Rome, et que Jésus-Christ naquit le 25 décembre de l’année précédente, quatre ans et huit jours avant l’ère vulgaire. Ce qui ne doit pas trop étonner. L’usage de compter les années par celles de Jésus-Christ n’a commencé que tard ; il n’a été introduit en Italie qu’au sixième siècle par un particulier, le moine Denys le Petit, et qu’au septième en France. où il ne s’est même bien établi que vers le huitième, sous les rois Pepin et Charlemagne. »

(1) Josèphe, Ant., 1. 17, c. 8. – Dion, 1.55.

Source et complément ICI : http://v.i.v.free.fr/pvkto/jesus-ne-le-25-decembre.html

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Terminons maintenant avec le dernier sermon de Monsieur l’abbé Michel Marchiset de Noël 2011 :

Sermon de la Messe de minuit Noël — 2011

Mes bien chers frères,

En cette nuit sainte de Noël (en cette Fête de la Nativité de Notre Seigneur Jésus-Christ), je reviens sur la démonstration de saint Jean Chrysostome sur la date de la Nativité pour vous montrer pourquoi l’Église a institué cette Fête le 25 décembre, et puis je vous ferai considérer les devoirs que nous devons manifester à Notre Seigneur dans sa Nativité.

Dans la démonstration sur la date de la Nativité, je retiens donc les explications de saint Jean Chrysostome. Il part tout d’abord des ordonnances que Dieu donna au peuple hébreu en ce qui concerne la construction d’un temple, car il fallait effacer les souvenirs des temples égyptiens. Dieu demanda donc que le temple surpasse toutes ce qui avait été mis en œuvre dans l’idolâtrie en Égypte, et surtout qu’il soit divisé par un voile en son milieu, comme le firmament sépare la terre et le ciel. Car c’est sur le sens spirituel et analogique du voile qui sépare le Saint des saints de tous les autres objets du culte que s’arrête particulièrement saint Jean Chrysostome pour établir le raisonnement suivant : puisque seul le grand prêtre pénétrait dans le Saint des saints, une fois l’an, si l’on arrive à connaître en quel temps Zacharie, le père de saint Jean-Baptiste, désigné cette année là, apprit par l’Ange la conception de sa femme sainte Élisabeth, l’on peut ensuite, puisqu’il y a six mois de différence entre Notre Seigneur et son Précurseur, ce que nous savons de par l’archange Gabriel à l’Annonciation, connaître le temps de l’Annonciation, et en comptant neuf mois, connaître le temps de la naissance de Notre Seigneur.

Comme nous savons de par les saintes Écritures que cet événement surnaturel s’est passé le jour de la Fête des Tentes, dans la deuxième moitié de septembre, il faut donc compter six mois de plus. Ce qui nous reporte dans la deuxième quinzaine de Mars pour l’Annonciation, la conception de Notre Seigneur que l’Église nous fait célébrer effectivement le 25 mars, et en comptant encore neuf mois, nous sommes bien fin décembre, à sa naissance. Voilà donc, mes bien chers frères, en résumé, la démonstration de saint Jean Chrysostome.

Ce n’est donc pas à cause des fêtes païennes du solstice d’hiver que la date de la Nativité a été fixée le 25 décembre, « pour christianiser ces fêtes païennes », comme on l’entend couramment, mais, Dieu faisant bien toutes choses, cette date donne lieu, effectivement, à une signification supplémentaire que les Pères de l’Église expliquent. Saint Jérôme nous dit en effet : « Jusqu’à ce jour les ténèbres croissaient, à partir d’aujourd’hui elles décroissent : la lumière croît, décroissent les ténèbres : le jour croît, l’erreur décroît, la vérité s’avance. Aujourd’hui naît notre Soleil de justice ».

Voilà donc un aspect de notre sainte religion sur la sainte Incarnation de Notre Seigneur, et nous le voyons bien, la perte de ces connaissances, de la doctrine catholique, engendre tout particulièrement l’impiété dans notre monde contemporain. Alors que la connaissance de cette économie du salut, de ce que Dieu a manifesté à notre égard, nous porte, au contraire, à mieux adorer Notre Seigneur et à le remercier.

C’est pourquoi j’insiste maintenant sur ces deux devoirs à remplir envers Notre Seigneur. Car si les hommes bravent continuellement et de plus en plus ouvertement, effrontément, la puissance de Dieu, beaucoup de ses créatures, Dieu merci, tout d’abord au Ciel, l’adorent et le louent sans cesse. Pensez à tous les anges, et puis à tous les saints Patriarches qui ont assuré la généalogie du Messie, à tous les prophètes qui l’ont annoncé, à saint Jean-Baptiste son Précurseur, et bien sûr à la très sainte Vierge Marie et à saint Joseph.

Alors, mes bien chers frères, quand l’Église nous fait célébrer, et nous fait considérer Notre Seigneur se montrant à nous dans son abaissement, à cause de nous, comment ne pas lui manifester notre adoration ! Et avec empressement, comme les bergers qui gardaient leur troupeaux et entendirent l’annonce de sa naissance faite par les anges. L’Évangile de la messe de l’aurore, nous dit qu’ « ils se rendirent en toute hâte à Bethléem » pour l’adorer.

Aussi, après cette adoration, sachons également manifester notre reconnaissance à Celui, qui, sans être arrêté par notre indignité, ni retenu par les égards dus à sa Majesté, s’est incarné en la très sainte Vierge Marie, préservée de toute éternité pour cette maternité divine.

Ayons cette profonde reconnaissance envers Notre Seigneur, mes bien chers frères, parce que Celui que le ciel ne pouvait contenir, s’est fait chair, fut même posé dans une mangeoire, dans une étable, et qu’Il a voulu dans cet abaissement, prêcher à tous, aux puissants, fiers de leur grandeur, cette humilité, « et ainsi, nous dit Dom Guéranger, nous encourager par son exemple dans la voie d’humilité où il nous faut cheminer pour remonter au Ciel ».

Voilà donc ces deux devoirs que nous devons manifester à Notre Seigneur en cette nuit sainte de Noël (en cette fête de la Nativité de Notre Seigneur).

Alors, puisque toute âme fidèle a normalement préparé la voie à Notre Seigneur, par le regret et le pardon des ses péchés, que celle-ci reçoive, dans quelques instants, Notre Seigneur qui est la lumière du monde. Et que sa lumière, par son Avènement dans nos âmes, nous permette de parvenir à cette voie unitive, à cette union intime et habituelle avec Lui.

Ainsi, en cette sainte nuit de Noël (en ce saint jour de Noël), mes bien chers frères, après avoir considérer cette libéralité de Notre Seigneur envers nous, que la très sainte Vierge Marie qui conservait toutes ces choses dans son Cœur, intercède pour nous, afin que nous puissions tous manifester pieusement, profondément, cette adoration et cette reconnaissance que nous devons à son divin Fils, l’Enfant-Dieu, tout particulièrement lors de son Avènement en nos âmes dans quelques instants, à la communion.

Ainsi soit-il.

Abbé Michel Marchiset