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Il y avait trois dominicains à résister… Madiran a choisi le P. Calmel

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Il y avait trois dominicains à résister…

Madiran a choisi le Père Calmel.

Voici un document qui permet de comprendre qu’il avait choisi le plus mauvais !

Nous, nous avons choisi le P. Guérard !

Deux écoles là encore…

Document annoté par LHR en 2005. (aller directement aux notes)

Pratiquement tous les lecteurs de la revue Itinéraires (Jean Madiran, le fondateur en premier) ont apostasié et rejoint la nouvelle et fausse religion. Est-ce dû à cette approche très approximative du réel qui ressort de tous les travaux d’Itinéraires ? Ce texte du Père Calmel le confirme.

Ce texte du R.P. Calmel est pitoyable et son rappel par le Courrier de Rome une très mauvaise action.

 

 

De l’Église et du Pape

 

Père Calmel, o.p. 1973

 

Nous vous proposons un article du Père Calmel O.P. (1914-1975), qui nous aidera, dans ces temps difficiles, à conserver l’amour de l’Église. Ce texte, qui a été publié dans la revue Itinéraires (1) en 1973, fait partie de l’ouvrage « Brève apologie pour l’Église de toujours » (1987). Plus de trente ans après sa publication, cet article conserve toute son actualité, au point qu’il semble avoir été écrit précisément pour notre époque, où la crise de l’Église connaît un développement sans précédent. La profondeur de vue du Père Calmel est impressionnante. Ce texte aidera le lecteur à avoir des idées claires, un esprit de foi et une âme sereine dans les temps troublés que nous traversons.

Le Courrier de Rome, si si no no, année XXXIX n° 283, novembre 2005

 

Mon pays m’a fait mal… écrivait un jeune poète en 1944 en pleine épuration, lorsque le chef d’Étal que nous savons poursuivait implacablement la sinistre besogne préparée depuis plus de quatre ans. Mon pays m’a fait mal… ce n’est point là une vérité que l’on proclame à son de trompe. C’est plutôt une confidence que l’on se fait à soi-même, avec grande douleur, en essayant malgré tout de garder l’espérance. Quand j’étais en Espagne, dans les années 55, je me souviens de l’extrême pudeur que mettaient des amis, quelle que fût par ailleurs leur préférence politique, à laisser filtrer des précisions sur la guerra nuestra. Leur pays leur faisait encore mal. Mais quand il s’agit non plus de la patrie chamelle, quand il s’agit, non sans doute de l’Église considérée absolument, car à ce titre elle est de tous points indéfectible et sainte, mais du chef visible de l’Église ; quand il s’agit du détenteur actuel de la primauté romaine, comment nous y prendrons-nous et quel est le ton qu’il faudra trouver pour nous avouer à nous-mêmes tout bas : Ah ! Rome m’a fait mal.

Sans doute le journal quotidien de la dénommée bonne presse ne manquera pas de nous dire que, depuis deux mille ans, l’Église du Seigneur n’a jamais connu de pontificat aussi splendide !

Mais qui prend au sérieux ces maniaques incorrigibles des encensements officiels ? Quand nous voyons ce qui s’enseigne et ce qui se pratique dans l’Église entière sous le pontificat d’aujourd’hui, ou plutôt lorsque nous constatons ce qui a cessé d’être enseigné et pratiqué, et comment une Église Apparente, qui se donne partout pour la véritable, ne sait plus baptiser les enfants, enterrer les défunts, célébrer dignement la sainte messe, absoudre les péchés en confession, lorsque nous regardons attentivement grossir la crue empoisonnée de la protestantisation générale, et cela sans que le détenteur du pouvoir suprême donne l’ordre énergique de fermer les écluses, en un mot lorsque nous acceptons de voir ce qui est, nous sommes obligés de dire : Ah ! Rome m’a fait mal.

Et nous savons tous qu’il s’agit d’autre chose que d’une de ces iniquités, en quelque sorte privées, dont les détenteurs de la primauté romaine furent trop souvent coutumiers au cours de leur histoire. Dans ce cas les victimes, plus ou moins mises à mal, avaient une relative facilité de s’en tirer en veillant davantage à leur propre sanctification. Nous devons toujours veiller à notre sanctification. Seulement, et voilà ce que dans le passé l’on n’avait jamais vu à ce degré, l’iniquité que laisse se perpétrer celui qui aujourd’hui occupe la chaire de Pierre, consiste en ce qu’il abandonne aux manœuvres des novateurs et des négateurs les moyens de sanctification eux-mêmes ; il admet que Soient Minés Systématiquement la Saine Doctrine, les Sacrements, la Messe. Cela nous jette dans un péril nouveau. Si la sanctification n’est certes pas rendue impossible, elle est beaucoup plus difficile. Elle est aussi beaucoup plus urgente.

Dans une conjoncture si périlleuse, est-il encore possible au simple fidèle, au modeste prêtre de campagne ou de ville, au religieux prêtre qui se trouve de plus en plus étranger dans son institut, est-il possible à la religieuse qui se demande si elle n’a pas été jouée et mystifiée au nom de l’obéissance, est-il possible à toutes ces petites brebis de l’immense troupeau de Jésus-Christ et de Son vicaire de ne pas perdre cœur, de ne pas devenir la proie d’un immense appareil qui les réduit progressivement à changer de foi, changer de culte, changer d’habit religieux et de vie religieuse, en un mot Changer de Religion ?

Ah ! Rome m’a fait mal. On voudrait se redire avec tant de douceur et de justesse les paroles de vérité. Les simples paroles de la doctrine surnaturelle apprises au catéchisme, que l’on n’ajoute pas encore au mal mais plutôt que l’on se laisse profondément persuader par l’enseignement de la révélation, que Rome, un jour, sera guérie ; que L’Église Apparente bientôt sera démasquée d’autorité. Aussitôt elle tombera en poussière, car sa principale force vient de ce que son mensonge intrinsèque passe pour la vérité, n’étant jamais effectivement désavoué d’en haut. On voudrait, au milieu d’une si grande détresse, se parler en des mots qui ne soient pas trop désaccordés d’avec le discours mystérieux, sans bruit de paroles, que l’Esprit-Saint murmure au cœur de l’Église.

Mais par où commencer ? Sans doute par le rappel de la vérité première touchant la seigneurie de Jésus-Christ sur Son Église. Il a voulu une Église ayant à sa tête l’évêque de Rome qui est Son vicaire visible en même temps que l’évêque des évêques et de tout le troupeau. Il lui a conféré la prérogative du roc afin que l’édifice ne s’écroule jamais. Il a prié pour que lui, au moins, parmi tous les évêques, ne fasse point naufrage dans la foi de sorte que, s’étant ressaisi après les défaillances dont il ne sera pas nécessairement préservé, il confirme à la fin ses frères dans la foi : ou alors, si ce n’est lui en personne qui raffermit ses frères, que ce soit l’un des successeurs les plus proches.

Telle est sans doute la première pensée de réconfort que l’Esprit-Saint suggère à nos cœurs en ces jours désolés où Rome est partiellement envahie par les ténèbres : il n’y a pas d’Église sans vicaire du Christ infaillible et doté de la primauté. Par ailleurs quelles que soient les misères, même dans le domaine religieux, de ce vicaire visible et temporaire de Jésus-Christ, c’est Jésus Lui-même qui gouverne Son Église, qui gouverne Son vicaire dans le gouvernement de l’Église ; qui gouverne de telle sorte Son vicaire que celui-ci ne puisse pas engager son autorité suprême dans des bouleversements ou des complicités qui changeraient la religion. Jusque-là s’étend, en vertu de la Passion souverainement efficace, la force divine de la régence du Christ remonté aux cieux. Il conduit Son Église à la fois de l’intérieur et du dehors et Il domine sur le monde ennemi. Il fait sentir Sa puissance à ce monde pervers, même et surtout lorsque les ouvriers d’iniquité, avec le modernisme, non seulement pénètrent dans l’Église mais prétendent se faire passer pour l’Église véritable.

Car l’astuce du modernisme se déploie en deux temps : d’abord faire confondre les autorités parallèles hérétiques avec la hiérarchie régulière dont elles tirent les ficelles ; ensuite se servir d’une soi-disant pastorale universellement réformatrice qui tait ou qui gauchit par système la vérité doctrinale, qui refuse les sacrements ou qui en rend les rites incertains. La grande habileté du modernisme est d’utiliser cette pastorale d’Enfer, à la fois pour transmuer la doctrine sainte confiée par le Verbe de Dieu à Son Église hiérarchique, et ensuite pour altérer et même annuler les signes sacrés, porteurs de grâce, dont l’Église est la dispensatrice fidèle.

Il est un chef de l’Église toujours infaillible, toujours sans péché, toujours saint, ignorant toute intermittence et tout arrêt dans son œuvre de sanctification. Celui-là est le seul chef car tous les autres, y compris le plus élevé, ne détiennent d’autorité que par Lui et pour Lui. Or ce chef saint et sans tache, absolument à part des pécheurs, élevé au-dessus des cieux, ce n’est point le Pape, c’est celui dont nous parle magnifiquement l’épître aux Hébreux, c’est le Souverain Prêtre : Jésus-Christ.

Jésus, notre rédempteur par la croix, avant de monter aux cieux, de devenir invisible à nos regards mortels, a voulu établir pour Son (2) Église, en plus et au-dessus des nombreux ministres particuliers, un ministre universel unique, un vicaire visible, qui est seul à jouir de la juridiction suprême. Il l’a comblé de prérogatives : « Tu es Pierre et sur cette pierre Je bâtirai Mon Église et les portes de l’Enfer ne prévaudront pas contre elle ». (Math., 16, 18-19) – « Oui, Seigneur, Vous savez que je Vous aime. Jésus lui dit : Pais Mes agneaux… Pais Mes brebis ». (Jn., 21, 16-18) – « J’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas, et toi, une fois converti, confirme tes frères ». (Luc, 22, 32).

Or si le Pape est le vicaire visible de Jésus qui est remonté dans les cieux invisibles, il n’est pas plus que le vicaire : vices gerens, il tient lieu mais il demeure autre. Ce n’est point du Pape que dérive la grâce qui fait vivre le corps mystique. La grâce, pour lui Pape aussi bien que pour nous, dérive du seul Seigneur Jésus-Christ. De même pour la lumière de la révélation. Il détient, à un titre unique, la garde des moyens de la grâce, des sept sacrements aussi bien que la garde de la vérité révélée. Il est assisté à un titre unique pour être gardien et intendant fidèle. Encore faut-il, pour que son autorité reçoive, dans son exercice, une assistance privilégiée, qu’elle ne renonce pas à s’exercer (3)… Par ailleurs, s’il est préservé de défaillir quand il engage son autorité au titre où elle est infaillible, il peut faillir en bien d’autres cas (4). Qu’il défaille, en dessous bien entendu de ce qui relève de l’infaillibilité, cela n’empêchera pas le chef unique de l’Église, le souverain prêtre invisible, de poursuivre le gouvernement de Son Église ; cela ne changera ni l’efficacité de Sa grâce, ni la vérité de Sa loi (5) ; cela ne Le rendra pas impuissant à limiter les défaillances de Son vicaire visible ni à se procurer, sans tarder trop, un nouveau et digne Pape, pour réparer ce que le prédécesseur laissait gâter ou détruire, car la durée des insuffisances, faiblesses, et même partielles trahisons d’un Pape ne dépasse pas la durée de son existence mortelle. Depuis qu’Il est remonté aux cieux, Jésus s’est ainsi choisi et procuré deux cent soixante-trois Papes. Certains, un petit nombre seulement, ont été des vicaires tellement fidèles que nous les invoquons comme des amis de Dieu et de saints intercesseurs. Un nombre encore plus réduit est tombé dans des manquements très graves (6). Cependant que le grand nombre des vicaires du Christ fut à peu près convenable. Aucun d’eux, tout en restant encore Pape, n’a trahi et ne pourra trahir jusqu’à l’hérésie explicitement enseignée (7), avec la plénitude de son autorité. Telle étant la situation de chaque Pape et de la succession des Papes, par rapport au chef de l’Église qui règne dans les cieux, il ne faut pas que les faiblesses d’un Pape nous fassent oublier, si peu que ce soit, la solidité et la sainteté de la Seigneurie de notre Sauveur, nous empêchent de voir la puissance de Jésus et Sa sagesse qui tient en Sa main même les Papes insuffisants, qui contient leur insuffisance dans des bornes infranchissables.

Mais pour avoir cette confiance dans le chef invisible et souverain de la sainte Église sans nous contraindre pour cela à nier les défaillances graves dont n’est pas de soi exempt, malgré ses prérogatives, le vicaire visible, l’évêque de Rome, le clavigère du Royaume des cieux – pour mettre en Jésus cette confiance réaliste qui n’élude pas le mystère du successeur de Pierre avec ses privilèges garantis d’en haut comme avec sa défectibilité humaine – pour que la détresse qui peut nous venir par le détenteur de la papauté soit absorbée par l’espérance théologale que nous plaçons dans le souverain Prêtre, il faut, de toute évidence, que notre vie intérieure soit référée à Jésus-Christ et non au Pape (8) ; que notre vie intérieure, embrassant le Pape et la hiérarchie, cela va sans dire, soit établie non dans la hiérarchie et le Pape, mais dans le Pontife divin, dans ce prêtre-là qui est le Verbe incarné rédempteur, dont le vicaire visible suprême dépend encore plus que les autres prêtres.

Plus que les autres, en effet, il est tenu dans la main de Jésus-Christ en vue d’une fonction sans équivalent chez les autres.

Plus que tout autre, à un titre supérieur et unique, il ne saurait laisser de confirmer ses frères dans la foi, lui-même ou son successeur.

L’Église n’est pas le corps mystique du Pape ; l’Église avec le Pape est le corps mystique du Christ. Lorsque la vie intérieure des chrétiens est de plus en plus référée à Jésus-Christ, ils ne tombent pas désespérés, même lorsqu’ils souffrent jusqu’à l’agonie des défaillances d’un Pape, que ce soit Honorius I (9) ou les Papes antagonistes de la fin du Moyen Âge ; que ce soit, à l’extrême limite un Pape qui défaille selon les nouvelles possibilités de défaillance offertes par le modernisme. Lorsque Jésus-Christ est le principe et l’âme de la vie intérieure des chrétiens, ils n’éprouvent pas le besoin de se mentir sur les manquements d’un Pape pour demeurer assurés de ses prérogatives ; ils savent que ces manquements n’atteindront jamais à un tel degré que Jésus cesserait de gouverner Son Église parce qu’Il en aurait été efficacement empêché par Son vicaire. Tel Pape peut bien s’approcher du point limite où il changerait la religion chrétienne par aveuglement ou par esprit de chimère ou par une illusion mortelle sur une hérésie telle que le modernisme. Le Pape qui en arriverait là n’enlèverait pas pour autant au Seigneur Jésus Sa régence infaillible qui le tient encore en main lui-même, Pape égaré, qui l’empêche de jamais engager jusqu’à la perversion de la foi l’autorité qu’il a reçue d’en haut (10).

Une vie intérieure référée comme il se doit à Jésus-Christ et non au Pape ne saurait exclure le Pape, sans quoi elle cesserait d’être une vie intérieure chrétienne. Une vie intérieure référée comme il se doit au Seigneur Jésus inclut donc le vicaire de Jésus-Christ et l’obéissance à ce vicaire, mais Dieu premier servi ; c’est dire que cette obéissance, loin d’être inconditionnelle, est toujours pratiquée dans la lumière de la foi théologale et de la loi naturelle.

Nous vivons par et pour Jésus-Christ, grâce à son Église, laquelle est gouvernée par le Pape, à qui nous obéissons en tout ce qui est de son ressort. Nous ne vivons point par et pour le Pape comme s’il nous avait acquis la rédemption éternelle ; voilà pourquoi l’obéissance chrétienne ne peut ni toujours ni en tout identifier le Pape à Jésus-Christ. Ce qui arrive ordinairement, c’est que le vicaire du Christ gouverne suffisamment dans la conformité à la tradition apostolique pour ne point provoquer dans la conscience des fidèles dociles, des conflits majeurs. Mais il peut en être quelquefois autrement. Encore que ce soit très exceptionnel, il peut arriver au fidèle de se demander légitimement : comment garderais-je encore la tradition si je suivais les directives de ce Pape ?

La vie intérieure d’un fils de l’Église qui mettrait de côté les articles de foi relatifs au Pape, l’obéissance à ses ordres légitimes et la prière pour lui, une telle vie intérieure aurait cessé d’être catholique. D’autre part une vie intérieure qui inclut d’être agréable au Pape inconditionnellement c’est-à-dire à l’aveugle, en tout et toujours, est une vie intérieure qui est nécessairement livrée au respect humain, qui n’est pas libre à l’égard de la créature, qui s’expose à bien des facilités et des complicités. Dans sa vie intérieure, le vrai fils de l’Église ayant reçu de tout son cœur les articles de foi qui se rapportent au vicaire du Christ (11) prie fidèlement pour lui et lui obéit volontiers, mais seulement dans la lumière, c’est-à-dire étant sauve et intacte la tradition apostolique et bien entendu la loi naturelle. Il paraît certain que, trop souvent, on a prêché un type d’obéissance à l’égard du Pape plus soucieuse d’efficacité, de réussite dans les mouvements d’ensemble que de simple fidélité à la lumière, quoi qu’il en soit des réussites spectaculaires. Non sans doute que fut absent le souci de rester dans la tradition apostolique et dans la fidélité à Jésus-Christ. Mais ce qui était le plus important, le plus actif, le plus pressant, c’était quand même de donner satisfaction à un homme, de s’attirer ses faveurs ; parfois de faire carrière, de préparer sa tête pour le chapeau cardinalice ou de donner du lustre à son Ordre ou sa Congrégation. Mais Dieu ni le service du Pape n’ont besoin de notre mensonge : Deus non eget nostro mendacio.

Souvenons-nous de la grande prière du début du canon romain, ce canon que Paul VI n’a pas hésité à ravaler au niveau de prières polyvalentes accommodées aux cènes calvinistes. (Or équiparer de la sorte le canon romain n’a pas le moindre fondement dans la tradition apostolique et s’oppose de front à cette tradition imprescriptible). Donc le prêtre dans le canon romain, après avoir instamment supplié le Père très clément par Son Fils Jésus-Christ, de sanctifier le sacrifice sans tache offert en premier pro Ecclesia tua sancta catholica… continue ainsi : una cum famulo tuo Papa nostro… et Antistite nostro… L’Église n’a jamais envisagé de faire dire : una cum SANCTO famulo tuo Papa nostro et SANCTO Antistite nostro alors qu’elle fait dire : pro Ecclesia tua SANCTA. Le Pape, à la différence de l’Eglise, n’est pas saint obligatoirement (12). L’Église est sainte avec des membres pécheurs, dont nous-mêmes ; des membres pécheurs qui tous, hélas ! ne tendent pas ou ne tendent plus à la sainteté. Il peut bien arriver que le Pape lui-même figure dans cette triste catégorie. Dieu le sait. En tout cas, la condition du chef de la sainte Église étant ce qu’elle est, c’est-à-dire n’étant pas nécessairement la condition d’un saint, il ne faut pas nous scandaliser si des épreuves, parfois de très cruelles épreuves, surviennent à l’Église par son chef visible en personne. Il ne faut pas nous scandaliser de ce que, sujets du Pape, nous ne puissions quand même pas le suivre en aveugles, inconditionnellement, en tout et toujours. Dans la mesure où notre vie intérieure sera référée au chef invisible de l’Église, au Seigneur Jésus, souverain Prêtre ; dans la mesure où notre vie intérieure sera nourrie de la tradition apostolique avec les dogmes, le missel et le rituel de la tradition, avec la tendance à l’amour parfait qui est l’âme de cette tradition très sainte, dans cette mesure même nous accepterons beaucoup mieux d’avoir à nous sanctifier dans une Église militante dont le chef visible, s’il est préservé de faillir dans certaines limites précises, n’est point toutefois soustrait à la commune condition du pécheur.

Le Seigneur, par le Pape et la hiérarchie, par la hiérarchie soumise au Pape, gouverne de telle manière Son Église que celle-ci soit toujours assurée dans sa tradition, intelligente sur la tradition qui est la sienne, jamais inconsciente ni amnésique. Sur les vérités du catéchisme, sur la célébration du saint sacrifice et sur les sacrements, sur la structure hiérarchique fondamentale, sur les états de vie et sur l’appel au parfait amour, disons sur tous les points majeurs de la tradition, l’Église est assistée de telle sorte que tout baptisé ayant la foi, qu’il soit évêque, Pape ou simple fidèle, sait nettement à quoi s’en tenir (13). Ainsi le simple chrétien qui, se référant à la tradition sur un point majeur connu de tous, refuserait de suivre un prêtre, un évêque, une collégialité, voire un Pape qui ruinerait la tradition sur ce point, ce simple chrétien qui dans ce cas précis, refuserait de se laisser faire et d’obéir, ne donnerait pas pour autant, comme d’aucuns le prétendent, des signes caractérisés de libre examen ou d’orgueil de l’esprit ; car ce n’est pas orgueil ni preuve d’insoumission soit de discerner la tradition sur les points majeurs, soit de refuser de la trahir. Quelle que soit par exemple la collégialité d’évêques ou le secrétaire de congrégation romaine qui manigance en dessous pour que les prêtres catholiques en viennent à célébrer la messe sans donner aucune marque d’adoration, aucun signe extérieur de foi dans les saints mystères, tout fidèle sait qu’il est inadmissible de célébrer la messe en faisant cette manifestation de non-foi. Celui qui refuse d’aller à cette messe, ou plutôt à cette cérémonie qui, le plus souvent, a cessé d’être une messe, ne fait pas de libre examen, n’est pas un révolté ; il est un fidèle établi dans une tradition qui vient des apôtres et que nul dans l’Église ne saurait changer. Car nul dans l’Église, quel que soit son rang hiérarchique, et ce rang serait-il le plus haut, nul n’a le pouvoir de changer l’Église et la tradition apostolique.

Je sais qu’il passe souvent pour un farceur ou un maniaque le prêtre qui, n’ayant pas adopté le bouleversement du missel et du rituel entrepris par le pontife romain de maintenant, ose toutefois affirmer : je suis avec Rome ; je me tiens à la tradition apostolique gardée par Rome. — Vous êtes avec Rome, me disent certains allons donc ! Mais quelle est votre manière de baptiser, de dire la messe ?  — La manière, leur dis je, de Paul VI lui-même jusqu’en 1970 ; la manière plus que millénaire sanctionnée par les Papes d’avant Paul VI ; la manière pratiquée par eux, par les évêques et par les prêtres de l’Église latine. Je fais ce qu’ils ont fait unanimement lorsque je maintiens les exorcismes au baptême solennel, lorsque j’offre le saint sacrifice selon un Ordo Missæ consacré par quinze siècles et qui ne fut jamais accepté par les négateurs du saint sacrifice. Si nous, du reste, nous les ministres de Jésus-Christ qui traitons de la sorte la messe et les sacrements avons brisé avec Rome, avec la tradition dont Rome est garante, pourquoi ne sommes-nous point frappés de sanctions canoniques dont la levée soit réservée exclusivement au vicaire du Christ ? J’écris ceci parce que c’est vrai et parce que j’espère conforter quelques fidèles qui n’arrivent pas à comprendre cette contradiction manifeste : être avec Rome, ce serait adopter en matière de foi ou de sacrement ce qui détruit la tradition apostolique et ce en quoi, du reste, nul ne peut préciser jusqu’à quel point le pontife romain actuel a prétendu engager son autorité (14). (De même que dix ans après Vatican II nul ne sait au juste jusqu’à quel point s’étend l’autorité de ce concile « pastoral »). Encore une fois sur tous les points majeurs, la tradition apostolique est bien claire. Il n’est pas besoin d y regarder à la loupe, ni d’être cardinal ou préfet de quelque dicastère romain pour savoir ce qui s’y oppose. Il suffit d’avoir été instruit par le catéchisme et la liturgie, antérieurement à la corruption moderniste (15).

Trop souvent, quand il s’agit de ne pas se couper de Rome, on (16) a formé les fidèles et les prêtres dans le sens d’une crainte en partie mondaine de sorte qu’ils soient pris de panique, qu’ils vacillent dans leur conscience et n’examinent plus rien, aussitôt que le premier venu les accuse de ne pas être avec Rome. Une formation vraiment chrétienne nous enseigne, au contraire, à nous préoccuper d’être avec Rome non dans l’épouvante et sans discernement, mais dans la lumière et la paix, selon une crainte filiale dans la foi (17).

Que nous importe si des adversaires se moquent de nous parce qu’ils nous accusent de ne savoir pas distinguer dans la tradition une partie contingente et variable d’avec l’essentiel qui est irréformable. Leurs moqueries ne pourraient nous atteindre que si nous avions le ridicule d’accorder la même valeur à tout ce qui se réclame de la tradition. Il n’en est rien. Nous disons seulement, et c’est la seule chose qui nous importe, que d’abord sur les points majeurs la tradition de l’Église est établie, certaine, irréformable ; ensuite que tout chrétien, tant soit peu instruit de sa foi, les connaît sans hésiter ; troisièmement que c’est la foi, non le libre examen, qui nous les fait discerner, de même que c’est l’obéissance, la piété, l’amour, non l’insubordination, qui nous font maintenir cette tradition ; quatrièmement que les tentatives de la hiérarchie ou les faiblesses du Pape qui tendraient à renverser ou laisser renverser cette tradition seront un jour renversées, cependant que la tradition triomphera. Nous sommes tranquilles sur ce point : quelles que soient les armes hypocrites mises par le modernisme entre les armes des collégialités épiscopales et du vicaire même du Christ – armes d’Enfer sur lesquelles ils se font peut-être illusion – eh ! bien, quelle que soit la perfection de ces nouvelles armes, la tradition par exemple du baptême solennel qui inclut les anathématismes contre le diable maudit ne sera pas écartée longtemps ; la tradition de n’absoudre en principe les péchés qu’après la confession individuelle ne sera pas longtemps évincée ; la tradition de la messe catholique traditionnelle, latine et grégorienne avec langue, canon et ensemble d’attitudes qui soient fidèles au missel romain de saint Pie V, cette tradition sera bientôt remise en honneur ; la tradition du catéchisme de Trente, ou d’un manuel qui lui soit exactement conforme, refleurira sans tarder. Sur les points majeurs du dogme, de la morale, des sacrements, des états de vie, de la perfection a laquelle nous sommes appelés, la tradition de l’Église est connue des membres de l’Église quel que soit leur rang. Ils y tiennent sans mauvaise conscience, même si les gardiens hiérarchiques de cette tradition prétendent les intimider ou les jeter dans le doute ; même s’ils les persécutent avec les aigres raffinements des bourreaux modernistes. Ils sont très assurés qu’en tenant la tradition ils ne se coupent point du vicaire visible du Christ. Car le vicaire visible du Christ est gouverné par le Christ de telle sorte qu’il ne puisse transmuer la tradition de l’Église, ni la faire oublier. Que par malheur il essaie le contraire, eh ! bien, lui ou ses successeurs immédiats seront obligés de proclamer bien haut ce qui demeure à jamais vivant dans la mémoire de l’Église : la tradition apostolique. L’Épouse du Christ ne risque pas de perdre la mémoire (18).

Quant à ceux qui disent à ce propos que tradition est synonyme de sclérose, ou que le progrès se fait en s’opposant à la tradition, bref tous ceux que font délirer les mirages d’une absurde philosophie du devenir, je leur recommanderai de lire saint Vincent de Lérins dans son Commonitorium et d’étudier d’un peu près l’histoire de l’Église : dogmes, sacrements, structures fondamentales, vie spirituelle, pour entrevoir la différence essentielle qui existe entre : « aller de l’avant » ou « aller de travers » ; avoir « des idées avancées » ou « avancer selon des idées justes » ; bref distinguer entre profectus et permutatio.

Plus qu’en des temps de paix, il nous est devenu utile et salutaire de méditer dans la foi sur les épreuves de l’Église. Nous serions peut-être tentés de réduire ces épreuves aux persécutions et attaques venues de l’extérieur. Or, les ennemis de l’intérieur sont quand même bien plus à redouter : ils connaissent mieux les points vulnérables, ils peuvent blesser ou empoisonner au moment où on s’y attendait le moins, le scandale qu’ils provoquent est bien plus difficile à surmonter. C’est ainsi que, dans une paroisse, un instituteur anti-religieux ne parviendra pas, quoi qu’il fasse, à gâter aussi profondément le peuple fidèle que le prêtre jouisseur et moderniste. De même le défroquage d’un simple prêtre, encore qu’il éclate davantage aux yeux de tous que l’incurie de l’évêque ou sa trahison, n’a pas des conséquences aussi funestes.

Quoi qu’il en soit, il est certain que si l’évêque (19) trahit la foi catholique, même sans défroquer, il impose à l’Église une épreuve beaucoup plus accablante que le simple prêtre qui prend femme et qui cesse d’offrir la sainte messe. Faut-il parler après cela du genre d’épreuve dont peut souffrir l’Église de Jésus-Christ par le Pape lui-même, par le vicaire de Jésus-Christ en personne ? À cette seule question, beaucoup se voilent la face et ne sont pas loin de crier au blasphème. Cette pensée les met à la torture. Ils se refusent à regarder en face une épreuve de cette gravité. Je comprends leur sentiment. Je n’ignore pas qu’une sorte de vertige peut s’emparer de l’âme lorsqu’elle est mise en présence de certaines iniquités. Sinite usque huc (Luc, 22, 51), disait aux trois Apôtres Jésus agonisant, lorsque s’avançait la soldatesque du grand-prêtre venue pour L’arrêter, pour traîner au tribunal et à la mort Celui qui est le Prêtre souverain et éternel. Sinite usque huc ; c’est comme si le Seigneur disait : le scandale peut atteindre jusque-là ; mais laissez ; et selon Ma recommandation : veillez et priez car l’esprit est prompt mais la chair est faible. Sinite usque huc : par Mon consentement à boire le calice Je vous ai mérité toute grâce, alors que vous étiez endormis et que vous M’aviez laissé tout seul ; Je vous ai obtenu en particulier une grâce de force surnaturelle qui soit à la mesure de toutes les épreuves ; à la mesure même de l’épreuve qui peut venir à la sainte Église par le fait du Pape. Je vous ai rendus capables d’échapper à ce vertige même (20).

Au sujet de cette épreuve extraordinaire il y a ce que dit l’histoire de l’Église et ce que ne dit pas la révélation sur l’Église. Car la révélation sur l’Église ne dit nulle part que les Papes ne pécheront jamais par négligence, lâcheté, esprit mondain dans la garde et la défense de la tradition apostolique. Nous savons qu’ils ne pécheront jamais en faisant croire directement une autre religion : voilà le péché dont ils sont préservés par la nature de leur charge (21). Et lorsqu’ils engageront leur autorité au titre où elle est infaillible, c’est le Christ Lui-même qui nous parlera et nous instruira : voilà le privilège dont ils sont revêtus dès l’instant où ils deviennent les successeurs de Pierre. Mais si la Révélation nous affirme ces prérogatives de la papauté, elle ne porte cependant nulle part que lorsqu’il exerce son autorité au-dessous du niveau où il est infaillible, un Pape n’en viendra pas à faire le jeu de Satan et à favoriser jusqu’à un certain point l’hérésie (22) ; de même, il n’est pas écrit dans les Saintes Lettres que, encore qu’il ne puisse enseigner formellement une religion autre, un Pape ne pourra jamais en venir à laisser saboter les conditions indispensables à la défense de la religion véritable. Une telle défection est même considérablement favorisée par le modernisme.

Ainsi la révélation sur le Pape n’assure nulle part que le vicaire du Christ n’infligera jamais (23) à l’Église l’épreuve de certains scandales graves ; je parle de scandales graves non seulement dans l’ordre des mœurs privées mais bien dans l’ordre proprement religieux et, si l’on peut dire, l’ordre ecclésial de la foi et des mœurs. De fait, l’histoire de l’Église nous rapporte que ce genre d’épreuve venue par le Pape n’a point fait défaut à l’Église, encore qu’il ait été rare et ne se soit jamais prolongé à l’état aigu. C’est le contraire qui serait surprenant, lorsque l’on constate le tout petit nombre des Papes canonisés depuis saint Grégoire VII le tout petit nombre des vicaires du Christ qui sont invoqués et vénérés comme des amis de Dieu, des saints de Dieu. Et le plus surprenant est encore que des Papes qui subirent des tourments très cruels, par exemple un Pie VI ou un Pie VII, n’aient été priés comme des saints ni par la Vox Ecclesiæ ni par la Vox populi. Si ces pontifes, qui eurent pourtant à souffrir tellement au titre de Pape, ne supportèrent pas leur peine avec un tel degré d’amour qu’ils en soient des saints canonisés, comment s’étonner que d’autres Papes, qui envisageraient leur charge d’un point de vue mondain, ne puissent commettre des manquements graves, ni imposer à l’Église du Christ une épreuve particulièrement redoutable et déchirante ? Quand ils sont réduits à l’extrémité d’avoir de tels Papes les fidèles, les prêtres, les évêques qui veulent vivre de l’Église ont le grand souci non seulement de prier pour le Pontife suprême qui est alors un grand sujet d’affliction pour l’Église, mais ils s’attachent eux-mêmes d’abord, et plus que jamais, à la tradition apostolique : la tradition sur les dogmes, le missel et le rituel ; la tradition sur le progrès intérieur et sur l’appel de tous au parfait amour dans le Christ.

C’est ici que la mission de ce frère prêcheur qui est, sans doute de tous les saints, celui qui a travaillé le plus directement pour la papauté, c’est ici que la mission du fils de saint Dominique Vincent Ferrier (24), est particulièrement éclairante. Ange du jugement, légat a latere Christi, faisant déposer un Pape après avoir usé à son égard d’une infinie patience, Vincent Ferrier est aussi et du même mouvement, le missionnaire intrépide et plein de bénignité, débordant de prodiges et de miracles, qui annoncent l’Évangile à l’immense foule du peuple chrétien. Il porte dans son cœur d’apôtre non seulement le pontife suprême, si énigmatique, si obstiné, si dur, mais encore tout l’ensemble du troupeau du Christ, la multitude de ce menu peuple désemparé, la turba magna ex omnibus tribubus et populis et linguis. Vincent a compris que le souci majeur du vicaire du Christ n’est pas, et de loin s’en faut, de servir loyalement la sainte Église. Le Pape fait passer avant tout la satisfaction de son obscure volonté de puissance. Mais si, au moins parmi les fidèles, le sens de la vie dans l’Église pouvait être réveillé, le souci de vivre en conformité avec les dogmes et les sacrements reçus de la tradition apostolique, si un souffle pur et véhément de conversion et de prière déferlait enfin sur cette chrétienté languissante et désolée, alors sans doute pourrait enfin venir un vicaire du Christ qui serait vraiment humble, aurait une conscience chrétienne de sa charge suréminente, se préoccuperait de la remplir au mieux dans l’esprit du Souverain Prêtre. Si le peuple chrétien retrouve une vie en accord avec la tradition apostolique, alors il deviendra impossible au vicaire de Jésus-Christ, quand il s’agira de maintenir et défendre cette tradition, de tomber dans certains égarements trop profonds, de se laisser aller à certaines complicités avec le mensonge. Il deviendra nécessaire que, sans tarder, un bon Pape et peut-être un saint Pape succède au Pape mauvais ou égaré.

Mais trop de fidèles, de prêtres, d’évêques, voudraient que dans les jours de grand malheur, lorsque l’épreuve vient à l’Église par son Pape, les choses se remettent en ordre sans qu’ils n’aient rien à faire ou presque rien. Tout au plus acceptent-ils de murmurer quelques oraisons. Ils hésitent même devant le rosaire quotidien : cinq dizaines chaque jour offertes à Notre Dame, en l’honneur de la vie cachée, de la Passion et de la gloire de Jésus. Ils ont très peu d’envie, en ce qui les regarde, de s’approfondir dans la fidélité à la tradition apostolique : dogmes, missel et rituel, vie intérieure (car le progrès de la vie intérieure fait évidemment partie de la tradition apostolique). Ayant à leur propre place consenti à la tiédeur, ils se scandalisent néanmoins de ce que le Pape, à sa place de Pape, ne soit pas, lui non plus, très fervent quand il s’agit de garder pour l’Église entière la tradition apostolique, c’est-à-dire de remplir fidèlement la mission unique qui lui est confiée. Cette vue des choses n’est pas juste. Plus nous avons besoin d’un saint Pape, plus nous devons commencer par mettre notre vie, avec la grâce de Dieu et en tenant la tradition, dans le sillage des saints. Alors le Seigneur Jésus finira par accorder au troupeau le berger visible dont il se sera efforcé de se rendre digne.

À l’insuffisance ou à la défection du chef n’ajoutons pas notre négligence particulière. Que la tradition apostolique soit au moins vivante au cœur des fidèles même si, pour le moment, elle est languissante dans le cœur et les décisions de celui qui est responsable au niveau de l’Église. Alors certainement le Seigneur nous fera miséricorde.

Encore faut-il pour cela que notre vie intérieure se réfère non au Pape mais à Jésus-Christ. Notre vie intérieure qui inclut évidemment les vérités de la révélation au sujet du Pape doit se référer purement au souverain prêtre, à notre Dieu et Sauveur Jésus-Christ, pour arriver à surmonter les scandales qui viennent à l’Église par le Pape.

Telle est la leçon immortelle de saint Vincent Ferrier au temps apocalyptique de l’une des défaillances majeures du pontife romain. Mais avec le modernisme nous sommes en train de connaître des épreuves plus terribles. Raisons plus impérieuses pour nous de vivre encore plus purement, et sur tous les points, de la tradition apostolique ; sur tous les points, y compris ce point capital dont on ne parle presque jamais depuis la mort du père dominicain Garrigou-Lagrange : la tendance effective à la perfection de l’amour. Et pourtant, dans la doctrine morale révélée par le Seigneur et transmise par les apôtres, il est dit que nous devons tendre à l’amour parfait, puisque la loi de croissance dans le Christ est propre à la grâce et à la charité qui nous unissent au Christ.

Transcendance et obscurité du dogme relatif au Pape : le dogme d’un pontife qui est vicaire universel de Jésus-Christ et qui, toutefois, n’est pas a l’abri de défaillances, même graves, qui peuvent être fort dangereuses pour les sujets. Or le dogme du pontife romain n’est lui-même que l’un des aspects du mystère plus fondamental de l’Église. On sait que deux grandes propositions nous introduisent à ce mystère (Voir dans notre livre sur les Mystères du Royaume de la Grâce. tome I le chapitre VII) : d’abord l’Église, recrutée parmi les pécheurs, dont nous sommes tous, est cependant la dispensatrice infaillible de la lumière et de la grâce, dispensatrice par le moyen d’une organisation hiérarchique, dispensatrice gouvernée du haut des cieux par son chef et Sauveur Jésus-Christ, et assistée par l’esprit de Jésus. D’autre part, sur cette terre elle-même, le Sauveur offre par Son Église le sacrifice parfait et Il la nourrit de Sa propre substance. Ensuite l’Église, Épouse sainte du Seigneur Jésus, doit avoir part à la croix, y compris la croix de la trahison par les siens ; elle ne laisse pas pour autant d’être assez fortement assistée dans sa structure hiérarchique, à commencer par le Pape, et d’être assez brûlante de charité, en un mot elle demeure en tout temps assez pure et sainte, pour être capable de participer aux épreuves de son Époux, y compris la trahison de certains hiérarques, en conservant intactes sa maîtrise intérieure et sa force surnaturelle. Jamais l’Église ne sera livrée au vertige.

Si, dans notre vie intérieure, la vérité chrétienne au sujet du Pape est située comme il faut à l’intérieur de la vérité chrétienne au sujet de l’Église, nous surmonterons dans la lumière le scandale de tous les mensonges sans excepter ceux qui peuvent survenir à l’Église par le vicaire du Christ ou par les successeurs des Apôtres. En cela, du moins quant aux évêques, sainte Jeanne d’Arc est un modèle incomparable. À notre tour, et selon notre chétive mesure, nous essaierons d’être fidèles à ce qui fut l’une des grâces particulières de sainte Jeanne d’Arc (25).

Lorsque nous pensons au Pape de maintenant (écrit en 1973), au modernisme installé, à la tradition apostolique, à la persévérance dans cette tradition, nous en sommes de plus en plus réduits à ne pouvoir considérer ces questions que dans la prière, dans une imploration instante pour l’Église entière et pour celui qui, de nos jours, tient en ses mains les clefs du Royaume des cieux. Il les tient en ses mains mais il ne s’en sert pour ainsi dire pas (26). Il laisse ouvertes les portes de la bergerie qui donnent sur les chemins d’approche des brigands ; il ne ferme pas ces portes protectrices que ses prédécesseurs avaient invariablement maintenues closes avec serrures incassables et cadenas infrangibles ; parfois même, et c’est l’équivoque de l’œcuménisme postconciliaire, il fait semblant d’ouvrir ce qui, à jamais, sera tenu fermé. Nous voici réduits à la nécessité de ne penser à l’Église qu’en priant pour elle et pour le Pape. C’est une bénédiction. Cependant penser à notre Mère, penser à l’Épouse du Christ dans ces conditions de grande pitié, ne diminue en rien la résolution d’y voir clair. Au moins que cette lucidité indispensable, cette lucidité sans quoi se détendrait toute force, soit pénétrée de tant d’humilité et de douceur que nous fassions violence au Souverain Prêtre et qu’il se hâte de nous secourir. Deus in adjutorium meum intende. Domine ad adjuvandum me festina. Qu’il lui plaise de charger Sa très sainte Mère, Marie immaculée, de nous apporter au plus tôt le remède efficace (27).

 


[1] Toutes les notes sont de LHR (2005) : Pratiquement tous les lecteurs de la revue Itinéraires (Jean Madiran, le fondateur en premier) ont apostasié et rejoint la nouvelle et fausse religion. Est-ce dû à cette approche très approximative du réel qui ressort de tous les travaux d’Itinéraires ? Ce texte du Père Calmel le confirme.

[2] Là est le grand problème et la grande erreur enseignée par le Père Calmel, par Itinéraires, par Le Courrier de Rome, par la FSSPX : ce n’est plus Son Église ! C’est une église nouvelle, fausse église, ennemie de Son Église, qui a éclipsée Son Église (comme l’enseigne la très sainte Vierge Marie). Où trouve-t-on les quatre notes de la sainte Église de Notre-Seigneur Jésus-Christ dans cette parodique église Conciliaire ?

[3] Le problème n’est pas là. Les papes conciliaires n’ont pas manqué à l’exercice de leur autorité. Ils ont même agis avec beaucoup d’autorité. Et non pas en « gardien et intendant fidèle », mais en destructeur (et pas une destruction partielle mais une destruction complète) du passé et constructeur d’une nouvelle religion.

[4] Une fois de plus s’enseigne des erreurs sur ce problème de l’infaillibilité des Papes.

[5] Voilà une conclusion ne correspondant pas à la vérité. On peut excuser le Père Calmel, car tout cela n’était pas évident en 1973. Par contre Le Courrier de Rome, en 2005, trompe ses lecteurs et se condamne lui-même par cette vérité : « Qu’il défaille, en dessous bien entendu de ce qui relève de l’infaillibilité, cela n’empêchera pas le chef unique de l’Église, le souverain prêtre invisible, de poursuivre le gouvernement de Son Église ; cela ne changera ni l’efficacité de Sa grâce, ni la vérité de Sa loi ».

Or l’efficacité de Sa grâce est changée : par les nouveaux rituels de sacre et d’ordination, les canaux de la grâce sont rompus. Et d’une façon tellement irréversible qu’un successeur ne peut rien faire.

De même la Vérité de Sa loi est intrinsèquement changée, conférez tous les articles du Courrier de Rome, Si Si No No depuis des années.

[6] Mention par omission du Père Calmel qui laisse sous-entendre des mensonges. Jamais aucun Pape (avant Vatican II) n’a enseigné sur la Foi et les mœurs contre l’enseignement éternel. Toutes les accusations des ennemis ont été réfutées à Vatican I. C’est Itinéraires qui a pris le relais des ennemis de l’Église, de cette grave et fausse accusation ! On comprend mieux les défaillances conduites par Madiran, faux maître, qui comme Maurras (pour finir avec les d’Orléans !) aura pollué les intelligences des clercs et des laïcs pendant cent ans (pour finir avec Le Pen ! ! !).

[7] Mais tout Vatican II est un égout d’hérésies, à commencer par l’hérésie moderniste !

[8] Il pourrait donc y avoir un confit si grave entre NSJC et Son Vicaire, que nous ayons à accepter l’un et refuser l’autre. Étrange théologie ! Le Pape n’a-t-il pas qu’une seule mission : transmettre le dépôt ?

[9] Toujours cette référence à cette fausse défaillance d’Honorius, réfutée depuis longtemps et ressortie par Itinéraires. Toujours les mêmes erreurs inventées par nos ennemis et répétées bêtement. Voir la réfutation sur Honorius par l’Abbé Constant, Honorius a-t-il été monothélite ?, éditions Saint-Rémi, BP 80, 33410 Cadillac.

[10] Toute la démonstration du Père Calmel s’effondre quand on voit en 2005, ce qui était difficile à voir en 1973. Par contre la responsabilité du Courrier de Rome est grave car en 2005 on en sait plus qu’en 1973.

[11] « Nous définissons qu’il est nécessaire au salut d’être soumis au Pape » (Boniface VIII, Unam Sanctam, Denz. 875). Comment le R.P. Calmel qui bien sûr connaît ce texte de Boniface VIII, peut-il écrire ses commentaires complètement hérétiques ?

[12] Quel sophisme ! Évidemment pas toujours un saint ! malheureusement ! Mais par contre jamais un destructeur, jamais un apostat. Tout le raisonnement est un sophisme épouvantable ! Sophisme répété par toute la Tradition !

[13] Faux. Nombre de fidèles et même de clercs sont incapables de se diriger sans pasteurs fiables ! On le voit tous les jours. Et si c’était en partie vrai en 1973, on voit clairement en 2005 que la jeune génération qui monte et qui n’a rien connu de l’Église en ordre, ne comprend rien, suit aveuglement Vatican II, même pour la seconde génération des enfants de la Tradition. C’est ne rien comprendre à la Sainte Église, c’est ne rien comprendre à ce que Notre-Seigneur Jésus-Christ a voulu et a créé que de croire que l’on peut résister à des pasteurs apostats et sacrilèges. Il faut une foi héroïque, don très rare donné par Dieu. Il n’y a qu’à voir qui résiste. Même pas Madiran ! surtout ses lecteurs. Ils ont lâché sur tout ou presque. Combien de lecteurs du Courrier de Rome tiennent ? Combien transmettent ? On serait heureux de découvrir le nombre de lecteurs et la variation de ce nombre depuis 39 ans.

[14] « Prétendu ». Mais le Père Calmel, et surtout le Courrier de Rome, ont lu trop de Signes de Piste ! Bien sûr que les Papes conciliaires ont « engagé » (et même plus : ont « imposé d’une autorité tyrannique ») toutes les réformes, destruction du passé et enseignement d’une nouvelle religion. En 2005 y-a-t-il 100 000 fidèles au monde ayant la Foi intégrale de toujours ? Le concile « pastoral », par les faux papes conciliaires, s’est étendu au monde entier.

[15] C’est tellement faux que 32 ans après tous sont atteints par la corruption conciliaire et qu’il faut se battre pour même simplement faire connaître aux jeunes générations les livres indispensables pour comprendre. Un abbé Célier, en France, à la tête du plus important bulletin et surtout de la plus importante maison d’édition, passe son temps à occulter les bons livres et les bonnes idées. Par exemple a-t-il une seule fois parlé et promus les travaux du Courrier de Rome dans un article sérieux, autrement que par quelques petites lignes ?

[16] Qui est ce « on » ? qui sont ceux qui ne sont pas ce « on » ?

[17] C’est pourquoi une bonne formation chrétienne (surtout par le grand catéchiste que fût Mgr Gaume) nous permet de ne pas confondre Rome (qui a apostasié) et l’Église.

[18] Belle et vraie péroraison, mais entre temps quel dégât. Et ceux qui tiennent et tiendront sont bien obligés d’aller chercher ailleurs de quoi nourrir leur foi. Avec le seul Courrier de Rome et ce genre d’article, ils sont sûr de tomber un jour dans une insuffisance qui les fera tomber.

[19] Et surtout de faux papes !

[20] Mais il est bon de rappeler que tous, sauf la très sainte Vierge Maire, avaient perdu la Foi. Et que s’ils étaient morts avant la Résurrection où auraient-ils passé leur éternité ? Oui il y aura Résurrection de l’Église, mais quand ? Et qu’en est-il de ces âmes trompées depuis quarante ans et qui ont rejoint leur éternité ?

[21] Qu’en est-il 32 ans après cet article ? En 2005 qui peut douter que ce ne soit pas une nouvelle religion  Seul le Courrier de Rome ne l’aurait pas vu ?

[22] Énorme ! Qu’il nous donne un seul exemple dans l’histoire de l’Église avant Vatican II. On en a honte pour le Père Calmel ! Et pour les gens du Courrier de Rome ! Qu’ils réapprennent l’histoire et l’enseignement théologique sur l’Église. C’est honteux et blasphématoire !

[23] Oui dans l’Église Catholique ! Mais on n’est plus, depuis Vatican d’eux, dans l’Église Catholique.

[24] Tout faux. Au moment de cette crise, il n’y eut aucune destruction du dogme, de la liturgie, de la discipline, de l’enseignement ! rien de comparable avec la crise actuelle. La grille amis-ennemis de l’Église n’avait pas du tout été inversée, comme depuis Vatican d’eux. Cet exemple historique du Père Calmel est complètement trompeur. À fréquenter les gens d’Itinéraires, il en perdait la tête !

[25] Croyez-vous une minute que Jeanne aurait accepté cette messe gnostique ? cette foi œcuménique, charismatique, maçonnique, gnostique ? Ne croyez-vous pas plutôt qu’elle aurait combattu, jusqu’au martyr ces antéchrist ? De tels propos du Père Calmel sont vraiment inquiétants, pour ne pas dire plus.

[26] Encore une invention. Il ne s’en sert pas ? Et l’excommunication des évêques de la Tradition, Et le chantage continuel aux fidèles accusés de schisme et d’hérésie. Eux qui croient et font ce qui a toujours été cru et fait ! Eux seuls condamnés !

[27] Le seul remède efficace est la destruction complète de cette secte conciliaire et de toutes les réformes de Vatican d’eux. Or ce remède radical, tout sera inutile. Que cela plaise ou non au Courrier de Rome.

Ce texte du R.P. Calmel est pitoyable et son rappel par le Courrier de Rome une très mauvaise action.

 

Written by Cave Ne Cadas

août 5th, 2013 at 10:49 pm

Posted in Louis-Hubert REMY,Père Calmel,Tradition

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Petit Conte Angevin…

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Un ami du CatholicaPedia, que nous appellerons “Le visiteur”, nous a envoyé ce “Petit Conte Angevin” .

 

PETIT CONTE ANGEVIN

 

En ce dimanche de Lætare, pour bien marquer ma réaction contre les mensonges de Mgr Fellay révélés par les « 37 prêtres », je suis allé chez les durs de durs de la « Tradition » : à Avrillé.

Quel bonheur de se sentir enfin chez des religieux qui se battent pour la Vérité à temps et à contretemps ! Et puis j’ai eu d’autant plus de chance que le prédicateur était le fondateur et ancien prieur : le père Innocent-Marie.

Comment, vous ne voyez pas de qui il s’agit ? Allons réfléchissez un peu…

C’est lui qui a fait publier dans le Sel de la terre n° 53 (été 2005), quand il était encore prieur, un article épatant qui expliquait que le 3ème message de Fatima tel qu’il avait été « révélé » par Ratzinger était authentique !

Vous ne voyez toujours pas ? Allons, encore un effort…

C’est lui qui a fait publier une étude très brillante dans le Sel de la terre n° 59 (hiver 2006-2007), selon laquelle il n’y aurait qu’une seule hiérarchie pour deux Églises !

Alors, la mémoire vous revient ? Toujours pas ? Persévérons…

C’est encore lui qui a permis la publication d’un article ouvertement rallieur dans le n° 70 (automne 2009), signé d’un courageux anonyme « AZERTY ». Des fois qu’on me reprocherait mon anonymat…

 

Bon, alors si vous ne voyez toujours pas, c’est Avrillé qui a répandu dans la Tradition l’idée que les sacrements conciliaires étaient valides, ce qui permet aujourd’hui à Mgr Fellay d’accueillir des prêtres conciliaires sans les réordonner.

Et puis c’est enfin le père Innocent-Marie lui-même qui a reproché au père Jean OFM, de Morgon, de s’être levé contre Mgr Fellay le 5 février 2009 à Saint-Nicolas-du-Chardonnet, lors d’une réunion des différentes congrégations. Ce même jour, à un ami qui suggérait que le père Jean avait eu beaucoup de courage dans le combat de la foi, le père Innocent-Marie, d’un ton superbe, lui répliqua : « Mais Monsieur, qui êtes-vous pour parler ainsi ? Moi, j’ai 40 ans de combat derrière moi ! »

Effectivement, le père Innocent-Marie a bien ses années de combat derrière lui, et toutes ces années l’ont bien usé…

 

Ce matin donc, je me rends au sanctuaire de la Tradition véritable, pure et dure.

Et ces dominicains (qui ont reçu leur habit des mains de dom Gérard) sont des THÉ-O-LO-GIENS ! Alors forcément, ils pensent. Plus que moi !

Au début  d’ailleurs,  j’ai  compris : il nous a parlé de la secte conciliaire. Chapeau, Ce n’est pas très fellaysien !

Et puis après, j’ai fini par décrocher : il a dit qu’il fallait prier pour l’élection du « Pape ». Alors moi, qui ne suis ni théologien ni très intelligent, je me suis dit : Pourquoi prier pour l’élection du chef de la secte conciliaire ? Et puis que faut-il demander à Dieu ? Quand il s’agit de l’élection d’un pape catholique, on prie pour qu’il soit le meilleur. Mais quand on prie pour l’élection du chef d’une secte, sans doute faut-il demander à Dieu qu’il soit le pire, pour que la secte disparaisse ?

J’étais vraiment très perturbé : le père Innocent-Marie nous aurait-il demandé de prier pour que le successeur de Ratzinger soit pire que celui-ci qui était déjà pire que Wojtyla d’après ce qu’il nous a expliqué ?

Et puis après, bien que je ne sois pas théologien ni très intelligent, j’ai compris !!!

En effet, je me suis souvenu qu’en 2007, il croyait déjà qu’il n’y avait qu’une seule hiérarchie, donc un seul Pape, pour deux Églises. Alors évidemment, il faut prier pour que ce chef fabuleux soit au service de tous, sans faire de jaloux : pour glorifier et honorer Dieu, et tout faire pour sauver les âmes d’un côté, et pour se révolter et adorer Satan, et perdre les âmes de l’autre côté.

Maintenant que je fais des progrès en théologie, j’ai enfin compris pourquoi les cardinaux avaient besoin de longues « congrégations générales » avant le conclave, car avouons-le, la tâche du futur double-pape ne sera pas facile !

 

Continuons le bon combat… avec Avrillé ?

Le visiteur

L’Abbé Grossin encourage les prêtres rebelles de La Sapinière

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J’ai réagi (à ma manière comme d’habitude !) à la petite lettre de l’Abbé Grossin.

J’ai bien conscience que je vais révolutionner (encore une fois !) le landernau sédévac clérical…

 

Pierre Legrand

* * *

 

L’Abbé Grossin encourage les prêtres rebelles de La Sapinière à venir le rejoindre en Bretagne !

Bientôt une nouvelle et bretonne « Fraternité Non Una Cum » !???

 

 

Dans une lettre ferme et courageuse, M. l’Abbé Grossin appelle les trois prêtres-rebelles de la FSSPX à quitter cette Société de vie fraternelle et sacerdotale à laquelle ils appartiennent pour aller le rejoindre en Bretagne, « le temps de s’organiser ».

M. l’Abbé Grossin félicite tout d’abord ces prêtres, non pas de la rigueur et de l’intransigeance de leur foi, mais de leur réaction aux « mensonges et trahisons de ce prélat félon ».

Ensuite, dans un long développement, l’Abbé appuie ses encouragements sur son expérience personnelle qui remonte à mars 2000. Il décrit par le menu le tribunal qui, selon lui, serait assimilable à celui de Caïphe et Anne du temps de la vie publique de NSJC.

On pardonnerait bien volontiers à l’Abbé cette légère outrance historique, si son cas personnel s’était soldé par une condamnation pure et simple à être conduit manu militari au Golgotha !

Grâce à Dieu il n’en fut rien et son exclusion de la FSSPX fut un petit présent accordé par le Ciel !

Mgr Fellay a selon l’Abbé accordé à ce dernier la faculté de dire sa messe « non una cum » le “pape” régnant. Il lui a même accordé la faculté de rester tel qu’il est dans la Fraternité, la seule restriction étant cette fameuse culture du secret, inhérente au formidable déni de cette même société sacerdotale. L’Abbé a bien sûr refusé cette culture du secret et a préféré partir, ce qui ne saurait qu’entraîner notre approbation.

Fort de la ligne générale pour laquelle il a été sacré évêque, Mgr Fellay ne pouvait faire autrement que de faire respecter à tout prix cette culture du secret sans laquelle le formidable déni serait une bombe à implosion rapide au sein et au cœur même de ladite société.

Loin de moi de vouloir dédouaner de quoi que ce soit Mgr Fellay, mais je n’accepte plus ces charges continuelles sur le dos d’un seul homme, pour, avec des qualificatifs « extrêmes » (traitre, félon,..), faire en sorte qu’on oublie la lourde responsabilité de tous ceux qui l’ont précédé à la tête de la FSSPX. Je sais que je suis en train de commettre l’un de ces crimes contre la pensée unique du religieusement correct au sein du traditionalisme et que je vais m’attirer la haine cordiale, mondaine et durable de tous les tradis qui n’aiment pas qu’on parle de leurs prêtres et évêques de mauvaise manière !

Mgr Fellay faisant bien entendu exception… (haro sur le baudet !)

M. l’Abbé Grossin d’ailleurs eut été mis dehors avec peut-être encore moins de ménagements et d’« ouvertures non una cum » si son exclusion avait eu lieu du temps de Mgr Lefebvre !!! Mais peut-être avec plus d’onction et de paternalisme ? Pas sûr….

L’appel à vivre dans le mensonge permanent, cher M. l’Abbé, est constitutif de l’existence même de la FSSPX. Il n’est pas une demande scandaleuse qui s’adresse à chaque prêtre mais il vise absolument tous les clercs qui, en connaissance de cause, adhèrent à cette Fraternité.

Que ne vous êtes-vous posé cette question préliminaire avant que de signer votre pernicieux serment avec la Frat. !!! Mais à tout pécheur miséricorde (l’enfer est pavé des meilleures intentions…) et les jeunes prêtres ne sont pas toujours armés pour affronter les « hauts fonctionnaires » et « grands prêtres » de la tradition !

La lucidité soudaine ne donne aucun droit de cracher dans la soupe… mais de changer aussitôt de restaurant. Une erreur reste une erreur et l’on ne saurait reproduire en système pour tout autre prêtre un parcours atypique qui s’est soldé par un départ…

Ainsi, fort de son expérience personnelle, M. l’Abbé « encourage vivement les 3 prêtres (identifiés !) à quitter au plus vite la FSSPX ». Bien !

À ce stade on me permettra de pousser un peu plus loin la réflexion et de ne pas me contenter d’un vœu pieu de M. l’Abbé. Car rien n’indique que ces prêtres pourront et auront les moyens immédiats, tant spirituels que matériels, de quitter leur chère « paroisse » ! Au demeurant ils ne sont pas encore passés, sauf erreur de ma part, entre les mains d’Anne et de Caïphe ! Ils n’ont donc pas encore « votre expérience » M. l’Abbé et pour cause…

Là où le bât blesse c’est qu’on est en droit de s’interroger sur la lecture qu’a faite notre Abbé sédévacantiste de la Lettre Ouverte de ces trois Abbés. « Ne tergiversez pas »… leur dit notre ami l’Abbé ! Alors je pose la question : y a-t-il dans leur lettre la moindre expression qui pourrait trahir la moindre idée de tergiversation ? La réponse est non !

Une lecture honnête et objective de cette lettre ouverte permet à tout lecteur impartial d’observer que le groupe des 37 :

1/ assure Mgr F. de sa totale fidélité à l’œuvre de Mgr Lefebvre : pourriez-vous à l’heure actuelle souscrire, M. l’Abbé Grossin, à une telle « assurance » ? ! !

2/ les abbés veulent que « tout rentre dans l’ordre » (sous-entendu l’ordre instauré par la FSSPX !) : est-ce pour vous assez clair M. l’Abbé ?

3/ « Rome et Mgr Lefebvre ont toujours utilisé un langage clair » : je vous laisse apprécier si ces prêtres ne sont pas attachés à un certain passé (mythique ?) de la FSSPX

4/ « en aucune façon vous ne pouvez changer la nature de notre combat » : sont-ce là des propos de prêtres qui sont prêts à quitter le navire ?

5/ « vous devez renoncer à la charge que la Fraternité vous a confiée » : est-ce encore plus clair ?

Au risque de lasser le lecteur, je vais arrêter là ma « pêche à la ligne » d’expressions révélatrices.

Je mets bien sûr au défi M. l’Abbé Grossin de subodorer dans ce texte la moindre velléité de la part de ces prêtres de quitter la FSSPX, sauf à peut-être s’arroger le droit d’en refonder une (canal historique !?) à leur exclusif bénéfice ! En langage maritime c’est ce qu’on appelle une mutinerie, les mutins étant fondés à s’accaparer la propriété du navire tant qu’ils ne se font pas prendre… mais ce qui ne leur donnera jamais pour autant un titre authentique de propriété !

L’Abbé Grossin eut été mieux inspiré de s’interroger gravement sur les intentions véritables de ces prêtres et de leur faculté réelle à analyser les causes profondes de ce désamour de leur Fraternité au lieu de faire de son expérience personnelle un argument pour les convaincre.

Les prêtres de La Sapinière montrent dans leurs écrits qu’ils tiennent par-dessus tout à « ne pas nuire au bien commun de leur société » donc, en bonne logique, à écarter ou ramener à résipiscence tous ceux qui seraient tentés de le faire…

M. l’Abbé fait donc l’impasse sur les possibilités qu’ont tous ces prêtres de briser définitivement le fameux déni, cause de tous les aveuglements spirituels d’une Fraternité qui devient une hydre à plusieurs têtes… Chaque tête se réclamant de la fidélité au fondateur et persuadée en toute bonne foi (?) d’incarner à elle seule la véritable défense de l’Église…

Véritable querelle des « Anciens et des Modernes », cette bataille interne n’a pas fini de faire couler l’encre de nos clercs et l’hydre n’a pas fini de se quereller avec elle-même !

Sans vouloir faire de peine excessive à un abbé ami, on attendait de la part d’un prêtre « non una cum » une vision plus large, plus acérée, plus affinée et objective du véritable problème des prêtres « à la marge » de la Fraternité.

Mais sans doute touche-t-on du doigt l’un des mystères de notre traditionalisme qui semble comme atteint d’un étrange « syndrome de Stockholm à rebours » dès qu’il s’agit de prêtres qui sont « passés » par les fourches caudines de la Fraternité…

J’assure néanmoins M. l’Abbé Grossin de mes encouragements et de mes prières.

 


 

NB : les soulignés et couleurs sont de nous.

 

Lettre ouverte à messieurs les abbés Pinaud, Salnave et Rioux.

Votre « mise à pied » m’a été connue par Internet, tout comme la cause de votre sanction, votre lettre ouverte à Mgr Fellay. Je tenais à vous féliciter pour avoir (enfin) réagit aux mensonges et aux trahisons de ce prélat félon.

Votre passage devant le « pseudo-tribunal » de cet évêque sans juridiction sera éventuellement pour vous l’occasion de témoigner de la Vérité et de la Foi en rejetant et condamnant avec force la secte noachide qui occupe le Vatican.

 

Treize ans après moi, vous serez « jugés » par les fils spirituels d’Anne et de Caïphe. Le 12 mars 2000, à la fin de la neuvaine de la grâce de saint François-Xavier, j’ai comparu par surprise devant le tribunal improvisé de Mgr Fellay, qui m’avait convié à une entrevue entre lui et moi. Finalement, je me suis retrouver devant trois prêtres plus Mgr Fellay. J’étais seul et sans avocat. Tout a été noté par le « greffier » improvisé qu’était M. l’abbé Loïc Duverger. Bien entendu, je n’ai jamais reçu aucune copie de cette « audience ». Si vous allez devant ce « tribunal », n’oubliez pas d’amener votre propre enregistreur. Après trois heures de discussion vaine, de guerre lasse, Mgr Fellay m’a proposé un « marché » qu’il vous proposera sans doute aussi. « Restez dans la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X tel que vous êtes en disant la messe “non una cum” mais ne le dites jamais à personne ! » Voilà la droiture et l’honnêteté de cet évêque. Il propose à l’un de ses prêtres de vivre dans le mensonge permanent. Étonnez-vous ensuite qu’il mente aux uns et aux autres. Bien sûr, j’ai refusé ce marché infâme et j’ai quitté définitivement cette société de mensonge.

 

Je vous encourage vivement à la quitter au plus vite. Ne tergiversez pas, il est déjà tard. La Vérité vous rendra libres, les fidèles vous en seront reconnaissants. (sic !) Si vous ne savez où aller dans l’immédiat, je vous accueille chez moi en Bretagne, que vous connaissez si bien, le temps de vous organiser. Que votre exemple serve à réveiller les autres confrères et à raffermir les genoux chancelants !

En union de prière avec saint François-Xavier.

 

Abbé X. Grossin

 

http://www.catholique-sedevacantiste.com/article-mr-l-abbe-grossin-ecrit-une-lettre-ouverte-aux-abbes-pinaud-salnave-et-rioux-convoques-au-tribuna-116005242.html
 
 

Petrus : Bernard Fellay, le De Gaulle de la tradition

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Bernard Fellay, le De Gaulle de la tradition

(Les accentuations sont de nous)

SOURCEPetrusLe Forum Catholique – 6 mars 2013

 * * *

Qui sème le vent récolte la tempête. À force de mentir tout le temps et à tout le monde, de dire tout et son contraire, de transformer la duplicité, la tartuferie et le cynisme en art de gouvernement, l’apostat de Menzingen a perdu la confiance d’un nombre grandissant de prêtres et de fidèles. Il faut dire que depuis des années le supérieur général de la Fraternité Saint-Pie X n’a reculé devant aucune forfaiture, aucun coup bas, aucun montage pour « normaliser » l’œuvre de Mgr Lefebvre.

Ainsi que le rappelle fort opportunément La Sapinière, au lendemain de la levée des excommunications par Benoît XVI, une version originale reçue par tous les prêtres de la FSSPX, le samedi 24 janvier 2009, qui devait être lue en chaire disait : « Le décret du 21 janvier cite la lettre du 15 décembre dernier au Cardinal Castrillón Hoyos dans laquelle j’exprimais notre attachement “ à l’Église de N.S. Jésus-Christ qui est l’Église catholique ”, y réaffirmant notre acceptation de son enseignement bimillénaire et notre foi en la Primauté de Pierre. Je rappelais combien nous souffrons de la situation actuelle de l’Église où cet enseignement et cette primauté sont bafoués, et ajoutais : “ Nous sommes prêts à écrire avec notre sang le Credo, à signer le serment anti-moderniste, la profession de foi de Pie IV ; nous acceptons et faisons nôtres tous les conciles jusqu’à Vatican II, au sujet duquel nous émettons des réserves. ” »

Mais quelques jours après, devant les protestations de prêtres de la Fraternité, ce passage est subitement devenu : « Nous sommes prêts à écrire avec notre sang le Credo, à signer le serment anti-moderniste, la profession de foi de Pie IV, nous acceptons et faisons nôtres tous les conciles jusqu’à Vatican I. Mais nous ne pouvons qu’émettre des réserves au sujet du Concile Vatican II, qui s’est voulu un concile “différent des autres”. »

Comment justifier une telle différence ? À l’époque, Mgr Fellay disait aux prieurs qu’il s’agissait d’une erreur du Secrétaire Général, lequel ayant travaillé toute la nuit s’était trompé. Mais en définitive, après avoir supprimé la première version, on publia la version corrigée qui figure sur tous les sites de la Fraternité, … Tout le monde sait désormais que c’était la première version qui était la bonne. Le jeudi 29 octobre 2009, le rédacteur en chef du blog Osservatore Vaticano, Vini Ganimara, publia un article intitulé “Forces et faiblesses de la diplomatie de Monseigneur Fellay”. On pouvait y lire : « Monseigneur Fellay a su adopter progressivement un langage mesuré, qui fait oublier ses déclarations en tous sens du passé, comme les discours agressifs des autres évêques de la FSSPX, et qui enlève des armes à l’ “opinion publique ” épiscopale (en Allemagne par exemple) cherchant à barrer la bonne volonté du Pape. Ce troisième point – décisif car il n’y a pas de négociation sans donnant-donnant – montre ses capacités diplomatiques, en même temps que la faiblesse de sa marge de manœuvre. Je prends un exemple : après la levée des excommunications, il a envoyé par fax dans tous les prieurés du monde une “lettre aux fidèles” (24 janvier 2009), contenant la citation de sa propre lettre au cardinal Castrillón (15 décembre 2008) qui avait permis la levée des censures : “ Nous acceptons et faisons nôtres tous les conciles jusqu’à Vatican II au sujet duquel nous émettons des réserves ”. Cette formulation provoqua une telle levée de boucliers que quelques jours plus tard, une nouvelle version de cette lettre du 24 janvier citait ainsi la lettre au cardinal : “ Nous acceptons et faisons nôtres tous les conciles jusqu’à Vatican I. Mais nous ne pouvons qu’émettre des réserves au sujet du Concile Vatican II, qui etc. ” C’est bien entendu la première version qu’a reçue le cardinal Castrillón. La seconde version n’est pas à proprement parler un faux : c’est une traduction à l’usage de l’opinion publique de la FSSPX. » http://radiocristiandad.wordpress.com/2009/12/09/dos-articulos-de-vini-ganimara-y-un-recuerdo/ [en français Google ICI]

Bernard Fellay ose tout, c’est à ça qu’on le reconnaît. Il a enrégimenté la Mère de Dieu dans de sacrilèges « croisades du Rosaire » où il a présenté sans rire comme des miracles de la Sainte-Vierge le Motu Proprio de 2007 qui considérait la « messe de Luther » comme la forme ordinaire et la « messe de toujours » comme la forme extraordinaire du rite romain — c’est un peu comme si l’on disait qu’ordinairement on peut tromper sa femme et qu’extraordinairement on peut lui être fidèle —, la levée des excommunications du 21 janvier 2009 qui validait le décret d’excommunication du 1er juillet 2008 et qui, précisons-le, ne s’appliquait pas aux deux consécrateurs Mgr Lefebvre et Mgr de Castro Mayer. Et il avait lancé une dernière croisade du Rosaire qui s’est achevée à la Pentecôte 2012, moment où, selon les vaticanistes et toutes les gazettes, devait être signé l’accord entre le Vatican et Menzingen. Bernard Fellay n’aurait alors pas manqué de parler d’un troisième miracle de la Sainte Vierge !

L’illuminé de Menzingen dont certains sermons et conférences sont d’un niveau d’un enfant de CE2, a utilisé le secret, à l’instar des francs-maçons, pour parvenir à ses fins. De sorte que, chose incroyable, la lettre du 15 décembre 2008 demandant la levée des excommunications n’a toujours pas été rendue publique, hormis le petit extrait précédemment cité, plusieurs années après, non plus que les échanges doctrinaux qui ont eu lieu au Vatican d’octobre 2009 à avril 2011, non plus que le texte du préambule doctrinal d’avril 2012. Pourquoi cette rétention d’informations ? Que cache-t-elle ? Et ainsi que le remarque le blog Disputationes theologicae, il serait également temps « d’éclaircir le mystère de la lettre de septembre 2012 par laquelle Mgr Fellay aurait demandé un temps supplémentaire à la Commission Pontificale pour donner une réponse définitive sur le préambule – une demande publiée officiellement par la Commission elle-même – qui est en contraste criant avec la version contraire des faits donnée par Mgr Fellay à ses fidèles dans les homélies du 1er et du 11 novembre dernier, rapportées elles aussi – publiquement – sur Internet ».

On comprend que, face à de telles méthodes subversives et tyranniques, un tel culte du secret, une fronde s’organise. Les fellaysiens ont reproché aux 37 prêtres du district de France de la FSSPX leur anonymat. Mais quand on connaît les méthodes expéditives dont use le petit Suisse 0 % de matière grise et 100 % de malfaisance pour faire taire et expulser ses opposants (Mgr Williamson en sait quelque chose, les abbés Laguérie et Aulagnier le savent aussi !), on peut s’expliquer leur prudence. Et je ne sache pas que Bernard Fellay et l’abbé de Cacqueray n’aient jamais reproché aux animateurs du défunt site honneur.org leur anonymat, lequel leur permettait de mentir, de diffamer et de calomnier en toute impunité. L’anonymat, lorsqu’il sert Menzingen et Suresnes, est tout à fait légitime, lorsqu’il les dessert, il devient subversif. De qui se moque-t-on ? À l’époque de la crise laguériste, l’abbé de Cacqueray, en bon petit toutou de saint Bernard Fellay, s’était même fendu d’un communiqué hallucinant sur La Porte Latine intitulé : « Pourquoi je ne condamnerai pas honneur.org ». Donc que ces gens-là ne viennent pas aujourd’hui donner des leçons de morale, de courage, d’honneur et de franchise ! Au demeurant qui est subversif ? Celui qui ment, qui trompe ou celui qui dénonce le mensonge et démasque le menteur ?

Bernard Fellay est le De Gaulle de la tradition. Par ses manipulations, ses mensonges, sa duplicité, sa tartuferie, son double langage permanent, son mépris de ses subordonnés, son ego surdimensionné qui n’a d’égal que sa pauvreté d’esprit, il est l’homme qui veut offrir sur un plateau la résistance traditionaliste aux occupants modernistes du Vatican. Voilà des années qu’il travaille à cela, le bonhomme ! D’où la création du GREC en 1997, de la Lettre à nos frères prêtres en 1998, d’où ses discussions incessantes avec les modernistes du Vatican depuis 2000. D’où son éloge dithyrambique et totalement déplacé à Benoît XVI au moment de sa démission de sorte qu’on ne voit plus guère aujourd’hui de différence entre la FSSPX et les communautés Ecclesia Dei ! Aucun rappel sur sa “béatification” de Jean-Paul II, ses visites dans les mosquées et synagogues, Assise III, le décret reconnaissant l’héroïcité des vertus de Paul VI, les décorations de rabbins, les propos selon lesquels l’Ancienne Alliance n’a jamais été abrogée et que l’interprétation juive de la Bible est parfaitement acceptable, l’invitation du Gay Circus au Vatican en décembre 2010, la référence au prostitué masculin pour justifier l’usage dans certains cas du préservatif, la promotion explicite du gouvernement mondial dans une “encyclique” de 2009, la réception des B’nai B’rith, j’en passe et des pires.

De même que, devant la trahison de De Gaulle, l’OAS était parfaitement fondée à contrecarrer ses plans et à lui faire rendre gorge, de même les prêtres et laïcs qui ne veulent pour rien au monde de ce ralliement-apostasie à la Rome moderniste sont fondés à démasquer le traître, à le décrédibiliser, à le disqualifier en rappelant par le menu ses faits et gestes, ses mensonges et ses forgeries, en leur donnant le maximum de publicité et ainsi, si Dieu veut, à le mettre définitivement hors d’état de nuire. Il s’agit là d’une œuvre de salubrité publique. Et qu’importe si les imbéciles, les mondains, les carriéristes et les libéraux poussent des cris d’orfraie. Ce n’est pas d’aujourd’hui : la vérité dérange !

Petrus.
alias Jérôpme Bourbon de Rivarol

 

 

Written by Cave Ne Cadas

mars 7th, 2013 at 4:28 pm

Posted in FSSPX,Opposition au Ralliement,Petrus

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Communiqué de La Sapinière au sujet de « La Lettre à Mgr Fellay »

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Dans notre article du 1er mars, « La F$$PX prépare l’après Benoît XVI » nous avons publié une Lettre Ouverte tranchante, que “Trente-sept prêtres du District de France” venaient d’écrite à Mgr Fellay pour lui dire ces quatre vérités bien en face… et ainsi donc préparer toute la Fraternité Saint-Pie X à la succession de Benoit XVI, quelle qu’elle soit !

Cette L.O. a été publiée sur le site (récemment ouvert) LaSapiniere.info le 28 février 2013, jour de la démission du “PDG mondialiste” de la multinationale vaticane.

Elle est pleine de révélations et d’anecdotes croustillantes venant de prêtres hostiles au ralliement…

Une polémique s’en étant suivie sur le forum FECIT, le site La Sapinière a publié un Communiqué que nous avons relayé en mise à jour dans notre article du 1er mars 2013.

Celui-ci n’ayant pas été suffisamment remarqué et mis en valeur (comme nous l’on reproché de nombreux correspondants) nous le republions ci-dessous :

* * *

Communiqué de la Sapinière au sujet de « La Lettre à Mgr Fellay »

N’en déplaise à M. Jacques-Régis du Cray, la lettre à Mgr Fellay du 28 février 2013 a bien été écrite par des prêtres du district de France.

M. Ennemond (Jacques-Régis du Cray) qui prétend bien connaître la FSSPX a affirmé qu’aucun de ses prêtres n’auraient pu agir ainsi. Il se trompe tout simplement, tous les prêtres ne ressemblent pas nécessairement à l’abbé Lorans ou à l’abbé Célier. Des intervenants de son forum Fecit ont cru devoir blâmer notre anonymat. La chose est risible quand on sait comment M. Jacques-Régis du Cray en use et en abuse.

M. Jacques-Régis du Cray a aussi mis en doute notre courage. L’anonymat n’est pas nécessairement un signe de lâcheté. Pour résister publiquement aux mensonges de notre Supérieur Général nous jugeons opportun de ne pas quitter la Fraternité. Comme le rappelait Mgr Lefebvre à Dom Thomas d’Aquin, prieur du Monastère Santa Cruz, au Brésil, suite au ralliement de Dom Gérard : « Les biens de l’Église appartiennent au Christ Roi et il ne faut pas les brader ni les laisser tomber entre les mains des ennemis de son règne universel ».

L’anonymat n’est pas une fuite de la croix comme le pense M. l’abbé de Cacqueray dans un fax interne envoyé à tous les prêtres du district le 1er mars 2013. La croix nous la portons. Elle est même lourde. Depuis quelques temps la méditation des angoisses du cœur de NSJC face à la trahison de Judas s’est faite plus profonde et a renouvelé notre vie intérieure sacerdotale.

Nous avons entendu de la part des libéraux et des ralliéristes des cris d’horreur devant notre lettre. Nous les comprenons sans les approuver. Ils avaient une idole qu’ils prenaient pour un saint et ils se rendent compte que c’est un menteur. Ils voulaient que sa politique de ralliement à la Rome moderniste soit sainte parce qu’ils partageaient son libéralisme. Plutôt que de se soumettre aux faits, ils ont préféré les nier. Ils ne veulent pas voir les mensonges car ils ne veulent pas conclure que cette politique libérale ne vient pas du bon esprit.

Oui, le libéralisme est un péché qui finit par rendre aveugle. Ces cris d’horreur ne sont que des cris hypocrites. On s’offusque d’une lettre anonyme qui dénonce des tromperies répétées d’un supérieur envers ses inférieurs en matière grave mais on ne veut pas s’offusquer du mensonge lui-même. C’est le monde à l’envers. Pour eux la subversion consiste non à mentir mais à dénoncer le mensonge. Quelle étrange morale!

M. l’abbé de Cacqueray, qui n’est pas un libéral mais qui est de nouveau victime de sa bienveillance, dans le fax interne nous reproche notre « procédé objectivement destructeur. » Mais qu’est-ce qui est objectivement destructeur : mentir ou dénoncer le mensonge ?

M. l’abbé de Cacqueray trouve « grotesque » le nombre de trente-sept prêtres adhérant à cette lettre. Cela nous étonne, car il sait mieux que quiconque que le nombre de prêtres qui lui ont manifesté leur perte totale de confiance envers le Supérieur Général et son Conseil dépasse ce chiffre. De plus la valeur des faits avérés de cette lettre ne dépend pas des signataires mais des témoins oculaires dignes de foi, mentionnés de façon circonstanciée. Enfin, M. l’abbé de Cacqueray trouve-t-il aussi grotesque le jugement de ce capitulant : « Il faut reconnaître que le Chapitre a échoué. Aujourd’hui c’est OK pour une Fraternité libre dans l’Eglise conciliaire. » ?

M. l’abbé de Cacqueray nous invite à avoir une attitude « franche et respectueuse » envers les supérieurs. Nous lui demandons alors combien de temps faudra-t-il encore supporter que l’on nous mente et que l’on trompe les fidèles?

Excellences, MM. les abbés, chers fidèles, une version originale reçue par tous les prêtres de la FSSPX, le samedi 24 janvier 2009, que nous devions lire en chaire, disait :
« Le décret du 21 janvier cite la lettre du 15 décembre dernier au Cardinal Castrillón Hoyos dans laquelle j’exprimais notre attachement « à l’Église de N.S. Jésus-Christ qui est l’Église catholique », y réaffirmant notre acceptation de son enseignement bimillénaire et notre foi en la Primauté de Pierre. Je rappelais combien nous souffrons de la situation actuelle de l’Église où cet enseignement et cette primauté sont bafoués, et ajoutais : ‘‘Nous sommes prêts à écrire avec notre sang le Credo, à signer le serment anti-moderniste, la profession de foi de Pie IV ; nous acceptons et faisons nôtres tous les conciles jusqu’à Vatican II, au sujet duquel nous émettons des réserves.’’»

Mais quelques jours après, ce passage est devenu :
« Nous sommes prêts à écrire avec notre sang le Credo, à signer le serment anti-moderniste, la profession de foi de Pie IV, nous acceptons et faisons nôtres tous les conciles jusqu’à Vatican I. Mais nous ne pouvons qu’émettre des réserves au sujet du Concile Vatican II, qui s’est voulu un concile ‘différent des autres’. »

Comment justifier une telle différence ? À l’époque, Mgr Fellay disait aux prieurs qu’il s’agissait d’une erreur du Secrétaire Général, lequel ayant travaillé toute la nuit s’était trompé.
Mais en définitive, après avoir supprimé la première version, on publia la version corrigée qui figure sur tous les sites de la Fraternité, … Aujourd’hui on sait que c’est bien le premier texte qui représentait la pensée de Mgr Fellay puisqu’il cherche à se soumettre à l’Eglise concrète. Le jeudi 29 octobre 2009, le rédacteur en chef du blog Osservatore Vaticano, Vini Ganimara, publia un article intitulé “Forces et faiblesses de la diplomatie de Monseigneur Fellay”. On y lit :

« Monseigneur Fellay a su adopter progressivement un langage mesuré, qui fait oublier ses déclarations en tous sens du passé, comme les discours agressifs des autres évêques de la FSSPX, et qui enlève des armes à l’« opinion publique » épiscopale (en Allemagne par exemple) cherchant à barrer la bonne volonté du Pape. Ce troisième point – décisif car il n’y a pas de négociation sans donnant-donnant – montre ses capacités diplomatiques, en même temps que la faiblesse de sa marge de manœuvre. Je prends un exemple : après la levée des excommunications, il a envoyé par fax dans tous les prieurés du monde une « lettre aux fidèles » (24 janvier 2009), contenant la citation de sa propre lettre au cardinal Castrillón (15 décembre 2008) qui avait permis la levée des censures : « Nous acceptons et faisons nôtres tous les conciles jusqu’à Vatican II au sujet duquel nous émettons des réserves ». Cette formulation provoqua une telle levée de boucliers que quelques jours plus tard, une nouvelle version de cette lettre du 24 janvier citait ainsi la lettre au cardinal : « Nous acceptons et faisons nôtres tous les conciles jusqu’à Vatican I. Mais nous ne pouvons qu’émettre des réserves au sujet du Concile Vatican II, qui etc. » C’est bien entendu la première version qu’a reçue le cardinal Castrillón. La seconde version n’est pas à proprement parler un faux : c’est une traduction à l’usage de l’opinion publique de la FSSPX. » http://radiocristiandad.wordpress.com/2009/12/09/dos-articulos-de-vini-ganimara-y-un-recuerdo/ (en français Google ICI)

Mgr Fellay et la communication de la Maison Générale ont menti par le passé, ils ont encore menti récemment dans leur communiqué, pourquoi devrions-nous croire qu’ils cesseront de le faire à l’avenir ? Ce scandale et cette mascarade n’ont que trop duré. Ils doivent cesser et ils cesseront.

La Sapinière

http://www.lasapiniere.info/communique-de-la-sapiniere-au-sujet-de-la-lettre-a-mgr-fellay/

 

SUCRE AMER… une Lettre pétrie d’ “AMOUR”

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Une lettre d’Agustine Di Noia de Rome a mis en émoi le Tradiland depuis une bonne semaine…

Nous n’en avons pas fait référence car nous laissons désormais la F$$PX et surtout ces dirigeants actuels au juste jugement de Dieu !

Néanmoins, notre confrère argentin Radio Cristiand viens de publier un article savoureux — une belle volée de bois vert pour Agustine Di Noia et Menzingen !… — que nous vous proposons pour éclairer encore une fois les naïfs qui se pâment de voir la reprise des contacts en Rome et Menzingen !

Mise à jour du 30/01/2013 : Notre ami Ludovicus nous fait cette remarque judicieuse dans son commentaire de l’article :

Un aspect de la lettre de Di Noïa qui n’est pas mis en relief est celui de la menace : « Ceux qui sont contre l’unité sont contre Dieu », or cet argument les condamne en retour puisqu’ils recherchent l’unité, comme si elle n’était pas dans l’église catholique.
In Christo

 

SUCRE AMER

UNE LETTRE PÉTRIE D’« AMOUR »

 

Sur une musique romantique et un rythme de boléro,
en l’honneur d’Agustine Di Noia (La Voix de Rome)

Il n’est guère difficile d’imaginer la perplexité que flotte ces jours-ci dans l’air. Les fenêtres entre-fermées, les couloirs silencieux… le tout plongé dans une semi-obscurité accompagnant les froidures extérieures qui sévissent actuellement dans l’hémisphère nord. Les esprits peuvent parfois percevoir une certaine sensation de froid extrême… C’est à cela que doit ressembler aujourd’hui l’atmosphère de Menzingen.

 

La lettre d’Agustine Di Noia est à usage tous azimuts. Lorsque Radio Cristiandad a publié sur un ton ironique la DIFUSIÓN INDISCRETA (1), il s’est trouvé des gens pour prendre ce canular au premier degré (Secretum Meum Mih (2), entre autres). Et à la réflexion, c’est logique : on a si bien assimilé le comportement de la FSSPX aux manières diplomatiquement ambiguës et doucereuses de Rome que ces mêmes fidèles qui auraient douté de l’origine d’une telle lettre il y a vingt ans ne s’en étonnent plus aujourd’hui… C’est que les choses ont beaucoup changé au sein de la FSSPX, n’en déplaise à Mgr Fellay, qui s’acharne à le nier !

 secreto

Incidemment, on peut songer ici à un certain personnage qui se trouve être un paladin autoproclamé de la néo-FSSPX : il croit qu’elle reste fidèle à elle-même, qu’elle est toujours comme avant que Rome n’ait lancé son opération de domestication avec la complicité de Mgr Fellay and Co. ; et il croit cela en dépit de faits tels que la lettre aigre-douce d’Agustine Di Noia. Mais passons…

 

SÉRIEUSEMENT, À PRÉSENT

 

Agustine Di Noia est-il un farceur ? Hmm, beaucoup plus que cela… Agustine Di Noia est-il un menteur qui se sait menteur ? Oui. Mais en tout état de cause, Agustine Di Noia recouvre ses mensonges d’une couche suffisante de cohérence, de sérieux… et de suavité.

Agustine, « ami » Agustine, ta lettre aussi longue que mielleuse est un piège infernal.

Un piège sucré et infernal pour Menzingen.

Agustine nous intéresse. Mais nous nous intéressons beaucoup plus encore à Bernard. Bernard et ses acolytes, naturellement. Car ce sont bien eux qui, en ce moment, devraient se demander (si toutefois ils s’en sont rendu compte) comment il se fait que le bien-aimé Agustine les ait pris ainsi au débotté.

« Particulièrement douloureuses ont été les prises de position qui attaquent la mission et la personne du Saint-Père : cela, désormais, demande une réponse.

De récentes prises de position de membres de la Fraternité qui y occupent d’importants postes d’autorité ne peuvent que faire douter de la possibilité effective d’une réconciliation. On pense, en particulier, à des entretiens accordés par le Supérieur du district d’Allemagne, ancien Supérieur général de la Fraternité (18 septembre 2012) et par le premier Assistant général de la Fraternité (16 octobre 2012), ainsi qu’à un récent sermon du Supérieur général (1er novembre 2012). Le ton et le contenu de ces déclarations ont suscité une certaine perplexité sur le sérieux et même sur la possibilité effective d’une poursuite de nos relations. »

 

Première cuillerée à café de sucre amer.

 

Le doux Agustine délivre un véritable mandat d’écrou contre l’ancien Supérieur Général, le Premier Assistant et l’actuel Supérieur Général. Il leur ôte leur masque, mais en douceur et avec style (comme il ne mentionne pas leurs noms, seulement leurs charges, nous ne le ferons pas non plus, au cas où … héhé ! Allez donc savoir en vertu de quelle préoccupation cabalistique il ne les nomme pas, à moins qu’il ne s’agisse de sa part d’un autre geste de gentillesse et d’élégance…).

Comment avez-vous pu, Agustine, leur faire ça, à eux qui ont tant œuvré (et menti, tergiversé, caché, omis, dénaturé, etc. etc.) pour favoriser la CROISADE DU RALLIEMENT PROMUE PAR RATZINGER ? Comment pouvez-vous être d’une aussi ingrate cruauté, Agustine ?…

 

ROME NE PAIE PAS LES TRAÎTRES

 

Et encore moins les traîtres fanfarons, bavards et imprudents.

La Rome idolâtre et païenne avait toujours respecté les courageux, les loyaux, les prudents et les discrets, jamais les traîtres. La Rome christianisée n’agissait pas autrement. Pourquoi la Rome apostate d’aujourd’hui ne les imiterait-elle pas ?

De fait, c’est ainsi que les choses se passent. Rome continue à ne pas payer les traîtres, de telle sorte que les nuisibles qui dirigent TOUJOURS [il semble faux de devoir TOUJOURS dire TOUJOURS] la FSSPX puissent déjà se rendre compte de ce qu’ils récolteront en définitive, quand Rome aura mené à terme son œuvre de destruction.

Qu’est-ce qui nous fait présumer l’existence d’une telle méchanceté à Rome ?

Quelqu’un a dit « méchanceté » ? Ah oui, c’est moi !… Non, non, sans employer le terme, quelqu’un d’autre l’a évoquée. Ne serait-ce pas justement… Agustine ?

Ni le bistouri de l’Abbé Cériani, ni la parole enflammée de l’Abbé Méramo, ni la méfiance retorse et irréductible de l’auteur de ces lignes n’aurait pu faire ce qu’Agustine vient de faire là, car nul mieux que celui-ci ne pouvait mieux prouver à toute la diaspora TRADI – depuis les sédévacantistes jusqu’aux semi-conservateurs, en passant par les diverses gammes et factions d’ultras qui pullulent par ici – toute la malice prolixe, toute l’astucieuse stratégie romaine, dont le principe concepteur fut l’ex-cardinal Ratzinger et dont les principaux exécutants (3) sont les Muller, les Levada, les Koch, les Di Noia, etc. etc.

 

La lettre est longue ; c’est pourquoi nous n’en traiterons que quelques aspects.

Agustine écrit ceci :

« Avec son autorité magistérielle, le Saint-Siège a toujours affirmé qu’il fallait interpréter les textes du Concile à la lumière de la Tradition et du Magistère, et non l’inverse, tandis que la Fraternité a insisté pour dire que certains enseignements du Concile sont erronés et donc non susceptibles de recevoir une interprétation en harmonie avec la Tradition et le Magistère. »

 

Ignore-t-il donc qu’il est impossible de concilier ces enseignements du Concile avec la Tradition et le Magistère de l’Église ? En ce cas, c’est un âne, et il faut l’instruire. Mais comme on s’en doute, ce n’est pas un âne, c’est un menteur, ce qui est pire qu’un âne.

Il écrit qu’on en est toujours arrivé au même point et que cela dure trop, et il croit donc que QUELQUE CHOSE DE NEUF est à injecter dans l’échange de points de vue entre Rome et la FSSPX. Ce QUELQUE CHOSE DE NEUF, C’EST SA LETTRE, qui vise essentiellement à être une injection de miel, mais un miel contenant du venin.

Selon lui, ce qui est en jeu, c’est L’UNITÉ MÊME DE L’ÉGLISE. Joli air de flûte… Tout cela est très grave, sans doute, mais osons une question, si toutefois vous nous le permettez, cher Agustine : L’UNITÉ DE QUELLE ÉGLISE ? L’Église catholique ou l’église Conciliaire ?

 

IL S’AGIT DE LA VÉRITÉ, IMBÉCILE !

 

Je ne m’étendrai pas sur ce qu’Agustine nous dit de la charité, de la douceur, du pardon et de tout le reste, que chacun peut lire dans sa lettre et qui est stupide s’agissant de questions simplement humaines. Disons que dans un débat entre amis ou dans le milieu familial et face à d’importantes divergences ou d’affrontements portant sur des causes graves, même les plus graves, alors OUI : on est parfaitement fondé à retenir ces recommandations conductistes (4) d’Agustine.

Mais tel n’est PAS le cas lorsqu’il s’agit de l’ÉGLISE et de la VÉRITÉ dont l’ÉGLISE CATHOLIQUE EST DÉPOSITAIRE.

Tout votre message de concorde et de PAIX, Agustine, s’évanouit devant un raisonnement tout simple : «  SI TU VEUX LA PAIX ET LA CONCORDE (ET LA DOUCEUR), DÉFENDS LA VÉRITÉ, FÛT-CE AU PRIX DE TA VIE. »

De même qu’il semble incroyable que nous devions dire que LA FSSPX EST TOUJOURS dirigée par ceux qui, depuis plus de DIX ans, la conduisent au désastre, il est non moins incroyable que nous devions TOUJOURS préciser que ce qui est en jeu, c’est la VÉRITÉ, sans laquelle il est inutile de parler d’UNITÉ. Agustine cherche à nous faire gober cette histoire d’UNITÉ sans nous dire EN QUOI elle doit se réaliser.

Comment et en quoi se réalisera une telle unité ? dans la DIVERSITÉ ? Observons de quelle manière se produisent certaines concomitances entre les niveaux de discussion auxquels opèrent ces « hommes d’Église » et ceux qui incluent les nouveaux paradigmes sociétaux soutenus par les partisans du « putimonio » (5) ou les militants de la « transversalité » (6). Il s’agit en définitive de pluralisme et, au fond, de libéralisme, de rationalisme et de dialectique révolutionnaire. Autant dire : du pur Ratzinger.

Face à une pensée comme celle d’Agustine, on constate à nouveau ce que l’on ne savait que trop, à savoir que Vatican II s’est efforcé de réaliser le « mariage » sacrilège entre l’Église et la Révolution.

 

AU-DELÀ DE LA RÉPUGNANTE CATÉCHÈSE

 

Outre la « catéchèse » d’Agustine concernant la douceur, l’humilité, la mansuétude, la prudence, etc. etc., sa petite lettre mielleuse et traîtresse contient d’autres choses, allant de CE QU’IL NE FAUT PAS FAIRE à CE QUE LA FSSPX doit faire pour l’Église (conciliaire, bien sûr).

 

Résumons comme suit ce que, selon lui, IL NE FAUT PAS FAIRE :

Croyez-le ou non, mais voici ce qu’Agustine demande aux autorités de la Fraternité (et l’on admirera au passage la coïncidence) : LA MÊME CHOSE QUE CE QUE L’ABBÉ BOUCHACOURT DEMANDE AUX PRÊTRES ET AUX FIDÈLES DU DISTRICT D’AMÉRIQUE DU SUD. La même chose que ce que l’Abbé Rostand demande aux prêtres et aux fidèles du District d’Amérique du Nord. La même chose que demandent TOUS les supérieurs de district qui suivent Menzingen et Mgr Fellay. Agustine Di Noia demande donc à TOUS les prêtres de la FSSPX ce que les autorités de cette dernière exigent de leurs propres subordonnés. Et voici ce qu’elles exigent : « BOUCLEZ-LA ! LES CRITIQUES, ÇA SUFFIT ! OBÉISSANCE ET SOUMISSIONÀ LA ROME CONCILIAIRE ET AU CONCILE VATICAN II, AINSI QU’AU PAPE CONCILIAIRE, c’est-à-dire au MODERNISME TRIOMPHANT » Héhé ! Oui, ce même modernisme qui, selon l’Abbé Bouchacourt, va disparaître tout seul à mesure que les modernistes « passeront à l’Orient éternel » (7).

 

EST-CE UN HASARD ? En aucun cas.

C’est seulement une manière de voir les choses. Une manière politique ou diplomatique, comme l’entendent Rome et le monde, mais non une manière chrétienne.

 

Résumons à présent CE QUE DOIT FAIRE LA FSSPX :

Agustine lui dit qu’elle doit se borner à former des prêtres. Génial ! Maintenant, la FSSPX n’aura plus rien à dire, encore moins à critiquer, et encore un peu moins publiquement. On lui assigne un rôle spécifique selon son charisme propre.

Est-ce que Mgr Fellay ne parlait pas d’un POINT DE DÉPART dont on n’a jamais pu savoir exactement de quoi il s’agissait, étant donné les contradictions dans lesquelles il se prenait sans cesse les pieds ?

 

Devant l’embarras du pauvre Bernard, ce bon Agustine accourt très « charitablement » à son secours :

« Le charisme jadis confié à Monseigneur Lefebvre doit être ressaisi : c’est le charisme de la formation des prêtres dans la plénitude de la Tradition catholique pour exercer auprès des fidèles un apostolat qui jaillisse de cette formation sacerdotale. Voilà le charisme que l’Église discerna lorsque la Fraternité sacerdotale saint Pie X fut approuvée en 1970. Nous n’avons pas oublié le jugement élogieux porté par le Cardinal Gagnon sur le séminaire d’Écône en 1987. »

 

Et voilà ! Bernard tient enfin son POINT DE DÉPART !

 

Mais notre Agustine a encore du sucre amer à saupoudrer sur sa lettre :

« Il faudra certainement prêter attention aux passages du Magistère qui vous semblent difficiles à concilier avec l’enseignement magistériel, mais ces questions théologiques ne devraient pas constituer le centre de votre prédication ou de votre formation. »

 

Si l’on satisfait à cette condition, d’ici quelques années, plus personne au sein de la Fraternité – ni prêtre, ni fidèle – ne sera en mesure de comprendre ce que c’est que la Doctrine ou le MAGISTÈRE catholique. Il ne subsistera plus que l’interprétation magistérielle des papes post-conciliaires.

Tout cela en vue d’aboutir à ce que s’accomplisse ceci : « À mon retour, trouverai-je encore de la foi sur la terre ? » (Et vlan ! Voici évoqué l’aspect apocalyptique de la chose !)

Mais il y a plus, et c’est en vérité insultant, ou, en tout cas, cela aurait dû sembler insultant à Bernard & Cie, car l’ami Agustine poursuit en ces termes :

« Le seul avenir imaginable pour la Fraternité sacerdotale saint Pie X se trouve sur le chemin d’une pleine communion avec le Saint-Siège, dans l’acceptation d’une profession de foi inconditionnelle en sa plénitude, et donc avec une vie sacramentelle, ecclésiale et pastorale convenablement ordonnée. »

 

Il est donc plus qu’évident que selon Agustine, la FSSPX NE MÈNE PAS « une vie sacramentelle, ecclésiale et pastorale convenablement ordonnée ».

Et voilà une autre cuillerée de sucre amer remplie à ras bord pour tous les « ralliéristes » de la Fraternité !

Est-ce que Menzingen a dit quelque chose à ce sujet ?… RIEN. Menzingen est donc d’accord ?

 

FIN

 

Agustine croit-il honnêtement à ce qu’il écrit ? C’est fort possible, n’est-ce pas ? Bien, mais alors, quid de Mgr Fellay ?

Comme nous ne jugeons pas des intentions, nous nous bornons à discerner dans cette lettre la lointaine malice qui sous-tend la pensée de l’auteur, par-delà son aspiration humaine peut-être louable à une unité dont il croit sûrement la réalisation possible en tant que fruit de la foi qu’il professe ; il est comparable en cela à un protestant honorable et sincère qui chérit sa foi erronée et ne comprend pas ces catholiques capables de mourir pour la vraie foi, erronée à ses yeux.

C’est ainsi : il n’a jamais existé la moindre possibilité d’un dialogue avec la Rome conciliaire. Cette possibilité n’existe pas plus AUJOURD’HUI qu’hier, sauf dans l’esprit complexé de l’évêque qui dirige (TOUJOURS) la FSSPX. Bernard est un homme qui se sent diminué parce qu’il se voit privé de la « pleine communion » avec Rome. Cet évêque n’a peut-être jamais compris au juste qui fut son père dans l’épiscopat, lequel avait bien précisé que toute discussion avec Rome devait rester conditionnée par LA CONVERSION DE ROME À LA FOI CATHOLIQUE.

 

Une dernière remarque, qui s’adresse à Mgr Fellay et à ceux qui lui sont soumis :

Si la douceur de Di Noia vous met mal à l’aise, et si vous trouvez à ses arguments un goût amer, sachez qu’il y a un bout de temps que vous tympanisez tout le monde avec ces mêmes arguments, en lesquels nous voyons un « sucre amer », aussi chimérique que toutes ces choses dont les enfants disent dans leur simplicité : « ça existe pas ». Vous pouvez appliquer la même appréciation à vos propres arguments.

Il est juste, à l’heure actuelle, de se souvenir de ces prêtres qui ont perçu précocement les premiers signes du danger, ainsi que le début de la pente sur laquelle s’engageaient Bernard et ses suiveurs ; ces prêtres qui ne se sont pas tus et qui, sans se préoccuper des conséquences que cela aurait pour eux, ont tiré la sonnette d’alarme ; ces prêtres que les autorités de la néo-Fraternité ont essayé de faire taire, avec les mêmes propos exactement et les mêmes arguments ou presque que ceux jetés aujourd’hui au visage desdites autorités par Agustine Di Noia ; propos et arguments qu’au comble de leur entreprise de braderie et de démission, Menzingen lançait à l’adresse des prêtres de la Fraternité, se faisant ainsi le petit porteur de télégrammes de la Rome apostate.

Il est grand temps, à présent, que ceux qui ont trahi Monseigneur Marcel Lefebvre, qui ont muselé, dénigré et même persécuté leurs frères dans le sacerdoce, ainsi que leurs opposants laïcs d’aujourd’hui comme d’hier, profitent de ce sucre amer que Rome les contraint désormais à déguster et qui n’est qu’un avant-goût de ce qu’elle leur réserve à l’avenir.

 

Comme le dit un ami, « voilà une salve tirée par le camp de la justice ».

 

***

Source : Radio Cristiandad : http://radiocristiandad.wordpress.com/2013/01/28/osko-azucar-amarga-una-carta-llena-de-amor

 

Traduction : CatholicaPedia.net ; que notre traducteur soit ici encore une fois remercié.

 


[1] NdT : Canular du blogue catholique traditionaliste Radio Cristiandad ; il s’agissait d’une lettre que la direction de la FSSPX aurait adressée aux prêtres de la Fraternité réfractaires à tout ralliement.

[2] NdT : Autre blogue traditionaliste en langue espagnole.

[3] NdT : l’auteur se permet ici un jeu de mot intraduisible jouant sur la proximité des mots espagnols qui signifient respectivement « bouse » et « prévôt » (ou exécutant, terme retenu ici)…

[4] NdT : le « conductisme » est la théorie de John Broads Watson (1878-1958) qui fait de la conduite humaine l’unique objet d’étude de la psychologie.

[5] NdT : néologisme espagnol créé par dérision à partir du mot « puta » (putain) en vue d’établir un parallèle avec le mot « matrimonio », qui signifie mariage. Le « putimonio » désigne le « mariage gay », dont on nous rebat actuellement les oreilles en France et qui est en train de gagner le monde, ainsi voué collectivement au même sort que Sodome.

[6] NdT : En matière politique, la « transversalité » (ou « transversalisme ») est une idéologie qui prétend s’affranchir de tout type d’idée préconçue et dépasser le clivage gauche-droite classique. Les partis politiques « transversaux » se font forts de prendre les options les plus bénéfiques pour l’ensemble de la société comme pour tous les citoyens, par-delà le clivage en question. Il s’agit en fait d’un « relookage tendance » du bon vieux centre, appelé aussi « marais ».

[7] NdT : Formule maçonnique décrivant l’accès des « frères » à l’au-delà.