Archive for the ‘Concile’ tag
Chapitre Général de la FSSPX : “Sous controle” du commando allemand de Benoît XVI
Alors que le Chapitre général de la Fraternité Sacerdotal Saint-Pie X (FSSPX) va s’ouvrir lundi, du 7 au 14 juillet, nous avons reçu la réflexions suivante d’un ami pharmacien, travaillant dans un laboratoire sur les neuroleptique. Il nous confiait que Mgr Fellay avec son sourire béat et son élocution (3 mots à la minute) présentait les symptômes d’une personne sous neuroleptiques :
Réflexions d’un laïc
* * *
Pierre LABAT dans Rivarol, n°3053, disait :
« (…)
Il n’est pas exagéré de dire que Mgr Fellay a été formé par l’abbé Schmidberger, dont il reste proche et qui n’hésite pas à le reprendre vivement quand les choses n’avancent pas à son goût.
L’abbé Schmidberger, issu d’une famille paysanne de Souabe, est aujourd’hui supérieur du district d’Allemagne de la FSSPX. Il a toujours gardé le contact avec le cardinal Ratzinger, dont il avait suivi les cours pendant ses études. D’après la rumeur, il enverrait chaque année des fleurs à son ancien professeur pour son anniversaire. Il avait joué un grand rôle lors des premières négociations de la FSSPX menées en 1988 par Mgr Lefebvre avec la Rome moderniste et apostate… représentée par le cardinal Ratzinger. Cette année-là Mgr Lefebvre signa un accord avec le cardinal qu’il renia le lendemain et procéda au sacre des quatre évêques ci-dessus.
Mgr Fellay, qui réside en Suisse allemande, aime à s’entourer de prêtres germanophones, comme son bras droit l’abbé Pfluger. En réalité, et alors même que la plupart de ses fidèles sont français, la FSSPX est dirigée par des Allemands.
L’abbé Schmidberger était présent lors de l’audience d’août 2005 au cours de laquelle Benoît XVI et Mgr Fellay ont mis en place les étapes du processus de ralliement de la FSSPX à l’église conciliaire. La brutale reprise en main de la FSSPX à laquelle nous assistons porte sa marque.
(…)
Nous assistons à un hold-up sur l’œuvre de Mgr Lefebvre mené par le commando allemand de Benoît XVI. »
Pierre LABAT.
Roger McCaffrey, ancien rédacteur en chef du magazine Latin Mass, quant à lui, déclarait le 8 juin au National Catholic Register qu’il :
juge tout à fait possible que le Pape consacre un cinquième évêque de la FSSPX, ce qui, selon lui, viendrait « solidifier » tout accord. La consécration d’un nouvel évêque, a-t-il dit, prouverait aux mécontents de la Fraternité la sincérité du Pape, mais aux yeux de ces mêmes personnes, l’évêque en question serait la vivante illustration de leur marginalité, dans la mesure où il dépendrait à la fois de Fellay et de Rome. McCaffrey estime que la présence d’un cinquième évêque garantirait la survie de la FSSPX en cas de décès de Mgr Fellay.
Le candidat favori de McCaffrey serait l’abbé Franz Schmidberger, Supérieur du District d’Allemagne de la Fraternité. « C’est quelqu’un qu’aucun mécontent ne peut critiquer en soi », a-t-il déclaré, ajoutant que ce « prêtre était Supérieur de la FSSPX en 1988, lorsque les autres évêques » – dont Mgr Fellay –« furent illégitimement consacrés par Mgr Marcel Lefebvre, fondateur de la Fraternité. »
Voila donc, la boucle est bouclée ! Et le hold-up sur l’œuvre de Mgr Lefebvre mené par le commando allemand de Benoît XVI serait achevé…
* * *
Le journal allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung rapporte également que l’abbé Schimdberger a déclaré que : « (…) pour lui la nomination de Mgr Joseph Augustine Di Noia est “un bon signe”. Il fera avancer les choses selon les désirs du Pape (…) qui a approuvé la version du préambule présentée par Mgr Fellay en Avril. »
Schmidberger décrit la nomination de l’Américain Mgr Joseph Augustine Di Noia, mardi dernier, en tant que vice-président de la commission Ecclesia Dei comme un « bon signe ». Cette commission opère sous la Congrégation pour la Doctrine de la Foi et est responsable pour le dialogue avec la FSSPX. Schmidberger suppose que Di Noia fera avancer l’affaire, selon la volonté du pape.
L’abbé Schimdberger “se fout pas mal” aussi de la validité du sacerdoce… car ce Monsieur Joseph Augustine Di Noia n’est rien d’autre qu’un laïc au yeux de l’Église Catholique ! (cf. son Pedigree sur www.catholic-hierarchy.org)
* * *
Nous avons reçu également par eMail, un autre commentaire :
Mgr Fellay n’a malheureusement pas les grâces d’état dans cette affaire
Voici un argument pour convaincre quelques prêtres et fidèles, qui posent comme argument principal : « Mgr. Fellay a les grâces, il est désigné par Mgr Lefebvre, il a les grâces d’état, il faut lui faire confiance ».
Réponse : Si Mgr Fellay procède en dehors de son mandat, ce qui est prouvé ci-dessous, il n’a plus les grâces d’état. Et c’est très dangereux pour le bien commun dont il a la charge.
Preuve. Mgr Fellay procède en dehors de son mandat.
– Chapitre de 2006 : sa motion et déclaration –
Selon la Tradition acceptée dans l’Église pendant toute son histoire, un Chapitre Général a les pouvoirs suprêmes dans une société de l’Église, il a plus de pouvoirs qu’un supérieur général, qui est élu par lui. Aucun membre d’une Société de l’Église ne peut arrêter une décision de son Chapitre Général, sauf un Chapitre Général Extraordinaire suivant. Ceci est une doctrine sure et certaine.
Le Chapitre Général de 2006 a déclaré de ne pas vouloir un accord pratique avec Rome sans accord doctrinal, et ses Actes (Cor Unum octobre 2006) donnent une Motion d’organiser un Chapitre Général Extraordinaire avant de traiter d’un accord concret avec Rome.
– Menzingen passe outre défense accord pratique –
Menzingen a manifesté ces derniers temps la volonté – sans mandat du Chapitre – d’accepter un accord pratique avec Rome sans accord doctrinal (même si cet accord est actuellement en discrédit). Menzingen a commencé de négocier avec Rome dans ce sens. Ce sont des faits publics.
– Menzingen passe outre le devoir de convocation d’un Chapitre Général Extraordinaire –
La Lettre Circulaire n° 2012 06 SP3 de Mgr. Fellay annonce la convocation d’un Chapitre Général d’Affaires (c’est une institution introduite par le Chapitre Général de 1994) qui aura lieu en juillet suivant.
Selon des juristes ce sont deux choses différentes :
– Un Chapitre Général d’Affaires
– Un Chapitre Général Extraordinaire
Donc la conclusion est évidente :
Mgr Fellay et son conseil parlent et agissent clairement et publiquement, en deux point très importants pour la FSSPX et la Tradition de l’Église, contraires à une autorité supérieure (le Chapitre général extraordinaire de 2006) et ils n’ont par conséquence dans cette affaire pas les grâces d’état en agissant ainsi.
En effet on connaît l’arbre à ses fruits : une pagaille sans égale dans la FSSPX.
Ensuite, la Sainte Providence est intervenue et a apparemment mis des bâtons dans les roues de Menzingen, car on peut croire que Dieu s’occupe en Personne(s) de la Tradition qui est essentiel pour Son Église. En effet Rome a exigé récemment des anciennes conditions, qui sont inacceptables – même pour Mgr. Fellay.
Donc en ce moment toute négociation est arrêtée. Deo gratias.
Réparation
Il faudra également en justice que le Chapitre Général extraordinaire convoque S.E . Mgr Williamson.
S.E. Mgr Williamson est évêque et donc en tant que tel il est de droit capitulant (et pas de moindre importance, ayant les grâces du sacre).
A) D’abord le Chapitre Général ayant le pouvoir suprême, a le droit et le devoir de vérifier la décision de Mgr Fellay d’exclure Mgr Williamson.
I) Les faits :
a ) – Mgr Fellay a pris des positions contraires à l’autorité suprême dans la FSSPX.
preuve :
Mgr Fellay est favorable à et négocie sur un accord pratique sans accord doctrinal.
Sources :
– Introduction de Cor Unum Mars 2012
– Dici Entrevue du 08 06 2012
Il n’y a pas de conversion de Rome à la Tradition :
Mgr Fellay : « Les autorités officielles ne veulent pas reconnaître les erreurs du Concile. Elles ne le diront jamais explicitement. Cependant si on lit entre les lignes, on peut voir qu’elles souhaitent remédier à certaines de ces erreurs… »
Mgr Fellay est d’accord avec un accord sans conversion :
« Certains prétendent que pour travailler “en sécurité” dans l’Église, il faut préalablement qu’elle soit nettoyée de toute erreur. C’est ce qu’on dit quand on affirme qu’il faut que Rome se convertisse avant tout accord, ou que les erreurs doivent d’abord avoir été supprimées pour qu’on puisse travailler. Mais ce n’est pas la réalité. Il suffit de regarder le passé de l’Église, souvent et même presque toujours, on voit qu’il y a des erreurs répandues dans l’Église. »
[Ces « certains » sont entre autres le Chapitre de 2006 (déclaration à la fin des actes).]
« Dans cette situation, présentée actuellement par certains comme une situation impossible, on nous demande de venir travailler comme l’ont fait tous les saints réformateurs de tous les temps. Bien sûr cela n’enlève pas le danger. Mais si nous avons suffisamment de liberté pour agir, pour vivre et nous développer, cela doit se faire. Je pense vraiment que cela doit se faire, à la condition que nous ayons suffisamment de protection. »
On a vu plus haut que c’était interdit par le Chapitre Général de 2006.
Évidence : En ceci, Mgr Fellay parle et agit contre le Chapitre Général Extraordinaire de 2006.
b) Mgr Williamson a défendu les positions prises par le Chapitre Général Extraordinaire de 2006 contre la désobéissance de Mgr Fellay à ce chapitre.
Ceci n’est donc pas une rébellion, ni d’en parler aux autres. Au contraire c’est un droit et un devoir de réagir contre les abus, surtout s’ils nuisent fortement au Bien Commun.
Matthieu, 18.15 : « Si ton frère a péché, va et reprends-le entre toi et lui seul. S’il t’écoute, tu as gagné ton frère. » 18.16 : « Mais, s’il ne t’écoute pas, prends avec toi une ou deux personnes, afin que toute l’affaire se règle sur la déclaration de deux ou de trois témoins. » 18.17 : « S’il refuse de les écouter, dis-le à l’Église ; »
B) Par conséquent le Chapitre convoque Mgr Williamson car son exclusion décidée par Mgr Fellay est invalide.
Prions pour la plus grande Gloire de Dieu, et le plus grand Bien de la FSSPX et des âmes.
Pour éviter d’autres injustices, des mesures de représailles a volonté, je signe
Grandamand de Lavérité
Intermède en ré mineur : « La dernière Messe »
Cette nuit-là, comme chaque Dimanche, la Sainte Messe se déroulait dans les catacombes Saint Pie V. Mais cette fois là, c’était tellement plus solennel, lumières plus éclatantes, fleurs plus abondantes, rivière de cierges couronnant l’autel, nuées d’encens imprégnant les voûtes, tandis que les échos des hymnes et cantiques vibraient jusqu’au fond des galeries.
C’était la dernière Messe, et même la dernière des Messes dans tout l’univers – quant aux derniers fidèles, derniers survivants d’ailleurs de la Tradition, ils avaient pu se regrouper, tous à demi-grabataires, mais toujours aussi intrépides, obstinément accrochés à leur dernier missel.
Le prêtre, le pauvre prêtre, le dernier prêtre et même le dernier des prêtres de tout l’univers, avançait sur son fauteuil roulant.
Sans âge, sans nom, il était beau, il était prêtre.
Sans passé, sans force, il était beau, c’est si beau, un prêtre.
“Introïbo ad altare Dei” c’était un murmure.
“Ad Deum qui laetifîcat juventutem meam” chez les fidèles aussi, c’était un murmure.
Mais ce qui était murmuré était si grandiose : notre Dieu éternel est un Dieu de jeunesse éternelle, même pour le dernier des prêtres. Notre Dieu de jeunesse est un Dieu d’allégresse, même pour les derniers fidèles. Et cette allégresse éclatait si fièrement dans les voûtes et galeries, même en cette Messe, qui était bien la dernière.
La grande question : comment avions-nous pu en arriver là : un seul dernier prêtre, quelques derniers fidèles ?
Et pourtant, dès l’agression satanique contre la Sainte Messe, ce qui était dans toute sa vérité “ l’abomination de la désolation ”, le Dieu des armées avait suscité une légion de combattants, décidés, généreux, éclairés, unis. La victoire ne faisait aucun doute.
C’était malheureusement sans compter sur les ruses, les pièges, les traquenards du Malin, non moins que sur la faiblesse, la malice, l’ambition des humains.
Les vannes des ralliements se sont largement ouvertes, et, nombreux, si nombreux, honteusement nombreux, ceux-ci d’abord, ceux-là ensuite, puis les autres, et encore d’autres, et même, est-ce possible ? je dois rêver…
Le pauvre célébrant en était arrivé au sermon : un murmure toujours, qui pénètre si bien quand les cœurs sont ouverts.
« La lumière n’est plus parmi vous que pour un peu de temps ; marchez, tant que vous avez la lumière, de peur que les ténèbres ne vous surprennent ; car celui qui marche dans les ténèbres ne sait pas où il va » Jo 12,35.
Mes bien chers frères,
Incorporés au Christ, Lumière, vous avez la lumière, pleins feux. Animés par le Saint-Esprit, vous avez la force de ne pas vous laisser surprendre – Continuez jusqu’au bout à marcher dans la lumière, vous resterez des fils de lumière.
Le problème, il faut le reconnaître, était à la fois bien clair et par conséquent bien simple.
Ce fameux Concile : dès la 1ère séance, un vice de procédure l’annulait. Annulé, il n’y avait plus du tout à en parler.
Ce Concile : les textes préparés ont été remplacés par la charte maçonnique, ce qui l’invalidait. Alors, il n’y avait plus à en parler, encore moins à en tenir compte.
Ce Concile, il a enseigné tant d’erreurs condamnées par les papes précédents. C’est un Concile d’erreurs. Or la vérité est intégrale, ce Concile est l’erreur intégrale et l’égoût collecteur de toutes les erreurs.
Dès le début, il fallait ouvertement et fortement dénoncer le Concile, le refuser, le condamner, le combattre, lui, et ses applications, et son esprit, et n’en jamais plus parler. Quoi de plus faux, de plus dangereux, de plus ridicule que de faire son autopsie, de le tripoter, de l’amender, d’utiliser toutes sortes de lunettes, de microscopes et tous autres instruments d’optique pour conclure qu’on peut apercevoir ses ténèbres à la lumière de la Tradition et ses erreurs sous l’aspect de la vérité ! Vite, la camisole de force.
Résumons : le Concile, c’est le péché par excellence contre l’Esprit.
Mes bien chers frères,
Tout le reste devait s’ensuivre ; par conséquent tout le reste était à dénoncer, à refuser, à condamner et à combattre.
L’Église, occupée, vidée de la foi catholique et gavée d’erreurs, n’était plus l’Église du Christ mais l’ “église” du diable, la secte conciliaire apostate : Nous n’avions vraiment plus rien à voir avec elle, c’est clair.
La Sainte Église du Christ, elle, une, sainte, catholique, apostolique et romaine, était éclipsée. Sa partie visible est éclipsée, elle n’est bien sûr qu’éclipsée.
La Sainte Vierge a été très précise : c’est Rome, et non l’Église, qui a perdu la foi et est devenue le siège de l’Antéchrist. Nous n’avions donc vraiment plus rien de commun avec cette Rome “qui n’est plus dans Rome”, ni avec les chefs conciliaires de la secte conciliaire, c’est net.
Quant à ce qu’on a appelé la “messe nouvelle”, mes biens chers frères, pourquoi tant d’agitation, de discussions, d’ouvrages, d’études, etc… Elle n’est pas, ne peut pas être, ne veut pas être la Messe, un point c’est tout.
La Sainte Messe, ô merveille, est l’expression rituelle de la foi catholique dans toute son intégrité. Elle est le Christ dans tout son mystère d’amour, nous sauver pour nous faire participer à sa vie divine d’Homme-Dieu.
Incorporés au Christ, il vit en nous et nous vivons avec lui toutes les étapes de son Mystère d’amour. Si rien n’est aussi grand que Jésus-Christ, rien en lui n’est aussi grand que la Sainte Messe, sa Messe. La Messe est le problème premier et majeur, essentiel et doctrinal. Quelle grâce, pour cette période, d’avoir pu sonder les insondables richesses de la Sainte Messe, de décider de mener sa vie en état de Messe, d’adopter la spiritualité de la Sainte Messe.
Par contre, quelle ignominie d’avoir pris au sérieux ce sortilège sacrilège de motu proprio, autant que ces autorisations visqueuses de pouvoir la célébrer tout en canonisant la messe “bâtarde”. Allez vite vous purifier de cette ignominie !
Et si l’on en venait à ce ballet de cour qui a duré 2 ans dans les coulisses : ni les partisans du Souverain, ni les sans-culottes ne pouvaient réussir le jeu scénique des contraires. C’était un ballet sur glace. Mais pendant ce jeu de dupes, l’on ne combattait plus que d’une main caressante. Les pauvres fidèles, ballotes dans la nuit, perdaient toutes leurs humeurs traditionalistes. Le superbe paquebot de la Tradition gîtait fort sur la gauche, le naufrage était fatal – Hola ! vite, les canots de secours à la mer – Ainsi soit-il !
Credo in unum Deum
Malgré les voix moribondes, ce dernier Credo faisait vibrer les catacombes. Et la Messe, la dernière Messe, se poursuivait. Et la clochette tintinnabulait, plus aiguë que jamais. Et le prêtre, lentement, élevait aussi haut qu’il le pouvait l’Hostie sainte, pure, immaculée, le Dieu de Dieu, le Roi des Rois, le Seigneur des Seigneurs. Spontanément, les pieux fidèles avaient entonné le chant lointain de leur première communion :
« Le voici, l’Agneau si doux,
Le vrai pain des anges,
Du ciel, il descend pour nous,
Adorons-le tous ! »
Émotion renouvelée : une dernière fois, les voici à la Table Sainte pour leur dernière Communion, la toute dernière peut-être, leurs mains se serraient si fort sur la poitrine.
Alors le prêtre purifiait le dernier ciboire immensément vide, il fermait le dernier Tabernacle immensément désert, il donnait à ses fidèles sa dernière bénédiction, celle d’une dernière Messe.
La fumée des cierges estompait l’autel, désormais esseulé, de leurs volutes éphémères.
Encore un mot, c’est le prêtre qui veut faire ses adieux :
Mes bien chers frères,
« Tant que vous avez la lumière, croyez en la lumière, pour devenir (pour rester) des enfants de lumière ».
C’est après ces mots que Jésus s’était dérobé aux yeux des foules du Temple. Il s’était dérobé, Lui, Jésus, dérobé à leurs yeux. Mais il devait revenir, Jésus revient toujours, il ne cesse de revenir.
Ayez confiance, jusqu’à son retour.
Ayez confiance, les éclipses n’ont qu’un temps.
Ayez confiance, les intermèdes de même ne durent qu’un temps.
Ré mineur d’abord, ré majeur éclatant ensuite, bientôt Il va revenir, c’est pour vous qu’Il va revenir, l’entendez-vous :
« Oui, je viens bientôt ».
« Amen, venez Seigneur Jésus ! »
« Le trône de Dieu et de l’Agneau sera dans la ville ; ses serviteurs lui rendront un culte. »
Jésus reviendra, tout reviendra avec Jésus, préparez-vous sans tarder – Introiho ad altare Dei.
Père Maurice AVRIL
Juin 2012
OBAMACARE DANS LA FSSPX
OBAMACARE dans la FSSPX, analyse du Sermon des dernières ordinations de Mgr Fellay (Écône, 29 juin 2012) (Audio : DICI)
Lu sur le site tradionaliste anglophone (forum pro-FSSPX) Ignis Ardens
(traduction)
Félicitons cet internaute courageux d’avoir écouté Mgr Fellay ânonner ses effroyables platitudes à raison de trois mots à la minute…
Avant propos pour mieux connaître les motivations de l’auteur :
* * *
De l’internaute : « candomino » – 29 juin 2012 :
Beaucoup de gens – ma pauvre mère y compris – croyaient qu’ObamaCare ((NdT : Surnom donné à une réforme très socialisante du régime de remboursement des soins de santé que le Président Obama (qui est démocrate) insiste pour faire passer, bien que la majorité du peuple américain la rejette et que le Congrès (à majorité républicaine) la combatte. La Cour Suprême vient de valider cette réforme. Poursuivant toutefois leur lutte acharnée, les opposants ne s’avouent pas vaincus pour autant. Il est question ici du parallèle que l’on peut établir entre ce projet de réforme (qui équivaudrait à une sorte de ralliement des États-Unis à l’idéologie socialiste) et le projet d’accord de la FSSPX avec la Rome apostate conçu par la hiérarchie de la Fraternité ainsi que par les personnages infiltrés en son sein. Il est probable que cette question constituera l’un des principaux thèmes de la campagne présidentielle qui s’annonce aux États-Unis, tout comme l’éventuel ralliement de la FSSPX à la secte conciliaire constituera le thème essentiel du prochain Chapitre général. De la Fraternité.)) serait bloqué par les ordures mécréantes qui siègent à la Cour Suprême des États-Unis. Beaucoup croyaient que nous allions échapper à cette inquiétante manœuvre de juridisme diabolique. Beaucoup annonçaient les signes certains de son échec imminent.
Mais elle n’avait jamais été menacée, et elle a réussi. Les nombreuses personnes qui annonçaient son échec ont tout simplement pris leurs désirs pour des réalités.
Il me semble distinguer une situation analogue au sein de l’Église, et c’est pourquoi je continuerai d’affirmer que le projet d’accord entre la Fraternité et Rome n’est pas enterré :
Sermon ((NdT : Sermon prononcé à Écône le 29 juin 2012 par Mgr Bernard Fellay, lors de la cérémonie des ordinations. Il s’agit en fait d’une transcription-traduction anglaise de certaines parties du sermon prononcé en français par l’évêque. Cette transcription-traduction est ici retraduite en français, mais dans le respect du discours oral comme de son style.)) :
« Et lorsque nous célébrons cette Fête de saint Pierre et saint Paul, nous ne pouvons pas ne pas penser à Rome. Et nous ne pouvons oublier cet amour que notre fondateur avait pour Rome, et qu’il a voulu, et qu’il voulait inculquer à ses fils. Nous sommes romains ! Et ça, nous ne pouvons pas le lâcher ! »
Traduction possible :
Nous ne pouvons pas lâcher notre désir de réconciliation avec la Rome conciliaire.
Sermon :
« Cela ne veut pas dire qu’on va aimer les erreurs ; bien sûr que non ; on en souffre. »
Flagrante omission :
Certes, nous ne pouvons aimer les erreurs, et certes, nous en souffrons, mais il est également certain que nous ne cesserons jamais d’y résister, de prêcher contre elles et d’œuvrer à la défaite du royaume de Satan, qui a pénétré dans la bergerie et s’est étendu au monde entier.
Remarque :
La phrase citée ci-dessus relève d’une théologie boiteuse, n’est qu’une semi-vérité ; autrement dit, ce n’est pas une vérité du tout. Souffrir est le fait d’un patient, sûrement pas celui d’un agent. Or, les catholiques doivent à la fois agents et patients. Nous souffrons de ce dont Dieu veut et permet que nous souffrions, mais jamais sans agir en même temps de façon positive, pour défendre l’Église et la Foi contre les ennemis de Dieu et les nôtres, dans la plénitude de la charité de Notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. En cette vallée de larmes, notre charité, notre vertu est militante, bien qu’elle sa place dans la paix éternelle. Telle est la sagesse de Dieu, en Qui il n’est pas de contradiction. Dieu ne donne pas la paix comme Dieu la donne (Jean, 14 :27).
Sermon :
« Mais il ne faut pas ses laisser – disons – dégoûter par ce qui se passe, au point de tout envoyer promener. »
Remarque :
Oh !! Cette déclaration n’est-elle pas extrêmement significative ?! « Envoyer promener » quoi ??….
Mgr Fellay nous exhorte à ne rien envoyer promener. Il se présente ainsi à nous en chef exemplaire. Il affirme implicitement qu’il existe une tentation d’envoyer promener quelque chose. Examinons donc cette exemplarité pour en saisir le sens. L’orateur veut-il dire que nous ne devons pas envoyer promener notre résistance publique, claire, cohérente, véhémente et sans compromission aux erreurs modernes qui empoisonnent sans cesse davantage l’Église et les âmes ? Je ne le pense pas. Cela me semble impossible.
Car comment peut-il nous exhorter à ne rien envoyer promener ce qu’il a lui-même déjà envoyé promener ? Un royaume ne peut subsister s’il est divisé contre lui-même.
Mgr Fellay a envoyé promener la résistance classique de la Tradition catholique. Il a tant laissé se refroidir sa rhétorique qu’on ne peut plus le distinguer à présent d’un apologiste conciliaire. Il se contredit aussi bien en paroles qu’en actes, comme en attestent les volumes entiers de preuves que des prêtres et des laïcs ont pris la peine de compiler. S’il est toujours un soldat du Christ, alors il est un soldat occulte, car ses actions publiques ne sont pas celles d’un inébranlable défenseur de la Foi. Il ne se montre implacable qu’avec ceux qui refusent de suivre la nouvelle ligne du modernisme pratique néo-traditionnel. Il ne punit sans pitié et ne contredit que les membres de la FSSPX qui, en conscience, font ce qu’ils jugent nécessaire pour ne pas sombrer dans l’abandon du bon combat contre les ennemis de Dieu.
Non, il ne peut pas à la fois envoyer promener la défense militante de la Foi et nous exhorter à ne pas le faire, car il s’agit là – par définition – d’une absurdité, d’une violation des principes d’identité et de non-contradiction.
Il veut donc forcément dire que nous ne pouvons envoyer promener autre chose, qui est la réconciliation avec la Rome moderniste. La phrase en question ne saurait rien signifier d’autre, ainsi qu’en témoigne le reste de son sermon.
Sermon :
« Non, il faut maintenir, et c’est ce que nous essayons de faire. »
Remarque :
Maintenir quoi ? Maintenir le cap adopté il y a au moins douze ans. Menzingen a mis le cap sur Rome. Menzingen l’a maintenu et le maintient encore aujourd’hui.
Sermon :
« Bien sûr, vous vous demandez : mais qu’est-ce qui se passe, justement, avec Rome ? Si, jusqu’ici, nous n’avons dit presque rien, c’est que nous n’avons pas grand chose à vous dire. »
Remarque :
Cela, fort malheureusement, est une énorme et flagrante contre-vérité. Combien de communications émanant des autorités romaines nous a-t-on cachées au cours des douze années écoulées ? Combien de directives ? Quid de la teneur du Préambule doctrinal ? Quid de la teneur des « éclaircissements » ? Quid du texte des dispositions figurant dans la proposition du 15 juin ? Quid des paramètres structuraux de la prélature personnelle ?
En outre, si Menzingen a opéré en secret dans le but de se préparer juridiquement et financièrement à des batailles judiciaires au sujet des biens, elle a retenu ainsi des informations capitales à seule fin d’EMPÊCHER les membres et bienfaiteurs d’apprendre des faits propres à peser sur leurs décisions vis-à-vis de la Fraternité. Combien de bienfaiteurs ayant apporté leurs oboles au cours des dix dernières années auraient fait les mêmes dons s’ils avaient eu pleinement connaissance de tous ces faits ?
N’a-t-on vraiment rien à nous dire ?
Il y a de quoi pleurer.
Sermon :
« Jusqu’ici, les choses en sont au point où on peut dire… qu’elles sont au point mort. Dans le sens où il y a eu des va-et-vient, des échanges, effectivement, de courriers, de propositions, mais nous en sommes au point de départ. Point de départ que nous avions dit ne pas pouvoir accepter, ne pas pouvoir signer. Nous en sommes là, c’est tout. »
Remarque :
Il existe d’innombrables manières d’écorcher un chat. Alors, que se passe-t-il si ne pouvons signer ce tas d’immondices qu’est l’accord Levada ?
Les trains et autres véhicules à grande vitesse s’arrêtent de temps à autre pour refaire le plein. En ce monde, où le mouvement, le repos et le changement alternent sans fin, s’arrêter signifie en réalité « s’arrêter un certain temps ». Rien n’est permanent, parce tout bouge, et tout continuera de bouger jusqu’à la consommation des siècles.
Nous sommes en panne de batterie et n’attendons pour repartir que l’arrivée des pinces crocodiles, voilà tout.
Sermon :
« On voit bien, d’un côté, ce qui fait le compliqué de cette situation : ça fait deux ou trois ans que je dis que nous nous trouvons à Rome devant la contradiction. »
Question :
Quelle contradiction ? Je ne comprends pas cette phrase.
Sermon :
« Depuis 2009, je le dis et je le répète. Eh bien, cela, on peut le dire, se vérifie tous les jours. »
Question :
Qu’a-t-il dit ?
Sermon :
« C’est la situation de l’Église, qu’est-ce que vous voulez… »
Question :
Justement, quelle est la situation de l’Église ? Il manque de clarté au point de parler pour ne rien dire.
Sermon :
« Il y en a qui tirent, qui veulent aller encore plus loin, dans le… on peut dire dans le progressisme et les conséquences du progressisme. »
Question :
Je ne suis pas certain de comprendre. Veut-il dire que les libéraux poussent à un accord ?
Sermon :
« Il y en a d’autres qui veulent essayer de faire des corrections. Et nous, au milieu, nous venons comme une balle de ping-pong sur laquelle tout le monde tape. »
Question :
« Corrections » rend ici un son très comique. Si, par « d’autres », il faut entendre ceux qui parlent haut et fort contre la politique de Menzingen, alors quelles « corrections » avons-nous donc réclamées à grands cris ? La seule correction à laquelle je peux penser consisterait, pour Menzingen, à changer de cap. Menzingen a dévié de sa route, ce qui nécessite une correction de cap. Nous demandons à Menzingen la correction que serait son retour au traditionalisme. Mais Menzingen ne voudra pas admettre qu’elle a dévié de sa route. En fait, dans toute son argumentation récente, Menzingen affirme que les traditionalistes ont soit dévié de leur route, soit manqué leur virage, parce qu’ils ne font plus voile vers Rome avec la marine suisse.
Chose intéressante, si nous partons de l’idée que c’est là ce qu’a voulu dire l’orateur, nous pouvons en tirer deux conclusions : premièrement, Menzingen se perçoit comme étant à mi-chemin entre le libéralisme et le traditionalisme. Et l’on sait ce que cela signifie en réalité : Qui n’est pas avec Moi est contre Moi, car nul ne peut servir deux maîtres. Si Menzingen pense qu’il existe un juste milieu entre la Tradition et l’erreur, alors c’est qu’elle est déjà tombée dans l’erreur, parce que ce juste milieu n’existe pas. De tout ce qui a été dit dans ce sermon, cette phrase est la plus effrayante et la plus significative.
Deuxièmement, Menzingen se retrouve privée d’amarres. Elle n’est pas encore amarrée à Rome, et elle n’est plus amarrée à la Tradition. Elle dérive donc sur les flots. Sur le plan métaphysique, elle aspire à relâcher, et son cœur ne trouvera le repos qu’en faisant relâche… mais où exactement ?
Le cœur de Menzingen ne trouvera le repos qu’en faisant relâche à Rome. Cette Rome-ci, la Rome de Benoît XVI.
Sermon :
« Nous savons qu’à la fin, à la fin, l’Église se retrouvera, et c’est à nous de maintenir dans notre cœur cette volonté de ne pas nous satisfaire d’un – disons – confort, d’une situation qui n’est tout simplement pas normale. »
Remarque :
Ce mode de pensée est entaché d’une grave erreur. Ici et ailleurs, Mgr Fellay emploie le mot « confort ». Et ce qu’il entend par ce terme, c’est l’indépendance que la FSSPX a acquise de longue date vis-à-vis de Rome, empêchant celle-ci de se mêler de ses affaires. Or, on ne devrait jamais employer ce mot pour désigner la liberté des enfants de Dieu, d’abord parce que le confort est une notion subjective, tandis que la liberté est une notion objective ; ensuite, parce que même subjectivement, l’indépendance et la liberté vis-à-vis de l’oppression d’une hiérarchie inconsistante, cooptée et corrompue sont tout sauf consolantes. Ce mot est donc entièrement déplacé.
Mais si le mot en question sert à formuler une quelconque accusation (et je crois que c’est le cas), il prend alors une signification qui cadre bien avec la politique de Menzingen. Compris dans ce sens, il dénote une indolence spirituelle et un manque de charité. Il implique évidemment une fausse accusation, car c’est un vrai martyre de rester ferme dans la défense de la Tradition, mais ce martyre est utile, car beaucoup croiront grâce à lui.
Ensuite, l’emploi du mot « normale » est également entaché d’erreur. Qu’est-ce qui est normal ? À quel point de vue envisager la normalité ? Forcément au point de vue immuable de Dieu, selon Qui la Tradition est normale tandis que la Rome conciliaire est anormale. Dire de notre situation qu’elle est anormale, c’est de l’auto-dénigrement, de l’autodestruction, une négation de la vérité métaphysique. Combien l’emploi de ces deux termes peut être malheureux !
Sermon :
« Il ne faut pas que, finalement, habitués, parce que nous avons à peu près tout ce qu’il nous faut, on considère la situation dans laquelle on est comme normale. Ce n’est pas vrai, tout simplement pas vrai. »
Remarque :
C’est la sagesse du monde, sûrement pas le Don de la Sagesse, qui fait dire une telle bêtise à l’orateur. On voit bien que Mgr Fellay use là de cette même rhétorique dont il use toujours. L’accord n’est pas enterré, braves gens. On ne retournera pas en arrière.
Sermon :
« C’est normal qu’on cherche, en respectant toutes les conditions qui sont nécessaires, évidemment, à récupérer ce titre qui est le nôtre, auquel nous avons droit, qui est “catholique”. »
Remarque :
Titre ? Quel titre revendique tout catholique ? Le seul qu’il lui soit permis de revendiquer : celui de catholique.
Avons-nous perdu ce titre ? fichtre non !
Qu’avons-nous perdu ? Nous n’avons perdu que les honneurs ecclésiastiques, la reconnaissance et les pouvoirs juridiques.
Mais tout cela est-il nécessaire pour rester catholique ? Fichtre non. Seules la Foi, l’Espérance et la Charité sont nécessaires pour rester catholique.
Il apparaît donc que Menzingen cherche à obtenir quelque chose du monde. Et nous devons fuir cela !
Sermon :
« Cela ne veut pas dire qu’il faut se mettre à plat ventre devant les modernistes ; ça n’a rien à voir. »
Remarque :
Apparemment, Menzingen a beaucoup réfléchi, ce qui l’amène à croire qu’elle traite et dialogue avec Rome sur un pied d’égalité dans le dialogue. Elle ne tardera pas à déchanter.
Sermon :
« Mais c’est une situation difficile, difficile, qu’on sent partout électrique. On sent que le diable est déchaîné de tous les côtés… »
Remarque :
Et alors ? Qu’y a-t-il là de nouveau ?
Sermon :
« … et donc, eh bien, c’est le moment de prier. »
Remarque :
Tous les moments sont bons pour prier. Mais pour quoi nous suggère-t-il de prier maintenant ?
Sermon :
« Voilà, c’est un moment difficile. »
Remarque :
Les choses sont difficiles quand on n’est pas résolu à maintenir la Foi à tout prix. Toutes sortes de difficultés se présentent à un esprit qui s’est écarté de la voie de la vérité.
Si Mgr Fellay était en paix avec Dieu, il aurait pu nous dire aujourd’hui qu’il était résolu en fin de compte à rejeter dorénavant l’idée de pactiser avec Rome. S’il était en paix, ses paroles auraient été sans équivoque. Mais elles sont entièrement imprégnées d’équivoque, et c’est de là que procèdent les difficultés. La vérité est simple, et sa défense est paisible. Dieu donne la paix. C’est le démon qui crée des difficultés.
Sermon :
« Pour nous, de nous, on dit toutes sortes de choses. »
Remarque :
Il y a des choses à dire de cet homme pour que la vérité puisse être défendue.
Sermon :
« Mon Dieu, la seule chose que nous voulons, c’est, eh bien, de faire la volonté du Bon Dieu, c’est tout. »
Remarque :
Et c’est exactement ce qu’il a dit dans sa lettre aux trois autres évêques. Il ne fait donc pas marche arrière. Il s’accroche à son cap.
Sermon :
« La volonté du Bon Dieu, elle s’exprime dans les faits. »
Remarque :
Quels faits sont évoqués ici ? Aucun. Ainsi que d’autres l’ont déjà noté, tout cela n’a rien à voir avec la consigne « Que votre oui soit un oui, que votre non soit un non ». Les mots sont toujours enveloppés de pénombre. Ils sont ambigus. Ils appellent une analyse grammaticale.
Il a dit « nous ne pouvons pas signer », mais il n’a jamais dit « nous ne signerons pas ». S’il compte abandonner l’idée de signer, il aurait dû le dire explicitement, dissipant ainsi tous les doutes. Mais il ne l’a pas fait. Il aurait pu le faire, et il ne l’a pas fait.
Sermon :
« Il est aussi très clair que nous ne pouvons apporter à toute l’Église un bien que en restant fidèles à cet héritage de Monseigneur. »
Remarque :
Cette affirmation n’a aucune crédibilité, d’abord parce que Menzingen a abandonné il y a bien des années la fidélité à Mgr Lefebvre, ensuite parce qu’elle est très avancée dans le révisionnisme de la pensée « lefebvriste ». C’est ainsi qu’elle s’est opposée à la publication des enseignements du fondateur, pour s’assurer que nous ne puissions pas en profiter, et qu’elle a institué sa propre « herméneutique de la continuité », en vertu de laquelle nous recevons – grâce à l’abbé Celier – le code crypté permettant de déchiffre convenablement « le vrai Mgr Lefebvre ».
Lorsque Mgr Fellay nous dit que Menzingen reste fidèle à Mgr Lefebvre, cela peut vouloir dire n’importe quoi. La « fidélité à l’archevêque » a perdu toute sa signification exclusive.
Sermon :
« De là viennent ces fameuses, je ne sais pas, “conditions”, “assurances”, que nous avons présentées plusieurs fois, qui doivent garantir que la Fraternité restera ce qu’elle est. »
Remarque :
On nous répète ad nauseam que la FSSPX « ne change pas » ! Pourtant, nous voyons bien qu’elle a changé. Et nous savons que les « conditions et assurances » qui ont – paraît-il – été demandées à Rome sont autant de secrets, ne sont pas pour nos yeux. Aussi la phrase citée ci-dessus n’est-elle qu’une assertion gratuite démentie par les faits.
Sermon :
« Si, à un certain moment, une collaboration est concevable, quand et comment elle le sera, eh bien, les circonstances le montreront. »
Traduction possible :
L’accord n’est pas enterré. La porte reste ouverte. Les circonstances permettront un jour à Menzingen d’en finir une bonne fois pour toutes avec sa « misère anormale ».
* * *
Bravo ! quelle intelligence dans l’analyse… bien que cet internaute soit « de la maison », il nous permet de comprendre le ressentiment des fidèles abusés par le “Menteur de Menzingen”.
Invitation à cet internaute : Rejoignez à la mouvance Catholici semper idem (sédévacantiste, pour que tout le monde comprenne) et embrassez la vérité entière sur l’église Conciliaire – Novus Ordo – et sur l’enseignement catholique !
Cave Ne Cadas
MGR FELLAY EST-IL ENCORE CATHOLIQUE ?
Un correspondant ami du CatholicaPedia, s’interroge à propos de Mgr Fellay : « Est-il ENCORE catholique ? ».
Son analyse complète parfaitement notre article du 8 juin dernier : DICI : Mgr Fellay.
EST-IL ENCORE CATHOLIQUE ?
Dans un entretien accordé à son organe de presse D.I.C.I. le 8 juin 2012, Mgr Fellay a tenu ces propos :
« L’un des dangers majeurs est de finir par inventer une idée de l’Église qui paraît idéale, mais qui ne se trouve pas en fait dans l’histoire réelle de l’Église. Certains prétendent que pour travailler « en sécurité » dans l’Église, il faut préalablement qu’elle soit nettoyée de toute erreur. C’est ce qu’on dit quand on affirme qu’il faut que Rome se convertisse avant tout accord, ou que les erreurs doivent d’abord avoir été supprimées pour qu’on puisse travailler. Mais ce n’est pas la réalité. Il suffit de regarder le passé de l’Église, souvent et même presque toujours, on voit qu’il y a des erreurs répandues dans l’Église. Or les saints réformateurs ne l’ont pas quittée pour combattre ces erreurs. Notre Seigneur nous a appris qu’il y aurait toujours de la mauvaise herbe jusqu’à la fin des temps. Pas seulement de la bonne herbe, pas seulement du blé ».
Quant à nous, nous confessons au contraire que la sainte Église catholique est notre idéal, et qu’elle est elle-même idéale, c’est-à-dire qu’ « elle possède la suprême perfection » (définition du Petit Larousse), car :
– Elle est à la fois le corps mystique et l’épouse de Notre-Seigneur Jésus-Christ ;
– Elle est notre Mère ;
– Elle est Mère et Maîtresse de Vérité ;
– Elle ne peut ni se tromper ni nous tromper ;
– Elle ne s’est jamais trompée ;
– Elle n’a jamais changé [1] ;
– « Elle est Sainte parce qu’elle est vouée et consacrée à Dieu, parce qu’elle est unie à un Chef saint dont elle est le corps, et parce qu’elle seule possède le culte du Sacrifice légitime et le salutaire usage des Sacrements, par lesquels Dieu nous communique sa sainteté. » (Catéchisme du Concile de Trente) ;
– « Elle est apostolique parce que sa doctrine est celle qui a été transmise autrefois par les apôtres, parce qu’elle est la seule qui soit gouvernée par le Saint-Esprit, elle est aussi la seule qui soit infaillible dans la foi et dans la règle des mœurs. » (Catéchisme du Concile de Trente).
Et c’est précisément parce que le Saint-Esprit assiste la véritable Église que nous lui devons une obéissance absolue.
Or Mgr Fellay enseigne exactement l’opposé : c’est parce que « souvent et même presque toujours, on voit qu’il y a des erreurs répandues dans l’Église », que selon lui, il faut lui obéir aujourd’hui !!! Quel renversement de logique digne d’un hérésiarque !
Mais quelle confusion dans sa tête !
– Pour lui, c’est parce qu’il y a toujours eu des erreurs dans l’Église qu’il faut obéir aujourd’hui à l’église Conciliaire ;
– il confond à dessein les membres de l’Église qui peuvent errer, et la tête de l’Église qui enseigne infailliblement la Vérité, imputant les erreurs des premiers à cette dernière pour justifier la soumission à l’église Conciliaire ;
– il confond la Sainte Église catholique fondée par N.S.J.C. avec l’église Conciliaire, revendiquant ainsi les privilèges de la première pour la seconde.
Quant à nous, nous confessons que :
– c’est parce que l’Église catholique enseigne infailliblement la Vérité que nous lui devons une obéissance absolue en matière de foi et de mœurs.
– l’Église catholique est assurée du charisme de l’infaillibilité quant à la foi et aux mœurs dans tout son enseignement, mais pas dans tous ses membres ;
– l’église Conciliaire est distincte de l’Église catholique parce qu’elle n’en possède pas les notes et qu’elle enseigne des erreurs.
Relevons bien le (faux) raisonnement de Mgr Fellay :
Majeure : La Rome actuelle est dans l’erreur ;
Mineure : Or il y a toujours eu et il y aura toujours des erreurs dans l’Église ;
Conclusion : donc la Rome actuelle est l’Église (et il faut donc lui obéir).
Et maintenant la version catholique de ce raisonnement :
Majeure : L’Église n’a jamais et ne pourra jamais enseigner l’erreur en matière de foi et de mœurs ;
Mineure : Or la Rome actuelle enseigne des erreurs en matière de foi et de mœurs ;
Conclusion : Donc la Rome actuelle n’est pas l’Église catholique.
Comment reconnaître une fausse « Église » ?
Le catéchisme du Concile de Trente distingue très clairement la véritable Église des fausses :
– « L’Église […] seule possède le culte du Sacrifice légitime et le salutaire usage des Sacrements […] par lesquels Dieu nous communique sa sainteté ». […] « Et comme elle est la seule qui soit gouvernée par le Saint-Esprit, elle est aussi la seule qui soit infaillible dans la foi et dans la règle des mœurs. »
– « Au contraire, toutes les autres qui usurpent le nom d’Églises sont sous la conduite de l’esprit du démon, et tombent nécessairement dans les plus funestes erreurs de doctrine et de morale ».
De quel côté se trouve donc « l’église » Conciliaire ?
– A-t-elle conservé le culte du sacrifice légitime, ou a-t-elle inventé une « nouvelle messe » ?
– A-t-elle conservé le salutaire usage des sacrements, ou les a-t-elle tous réformés ?
– Est-elle infaillible dans la foi, ou enseigne-t-elle que l’on peut se sauver sans confesser Notre-Seigneur Jésus-Christ et sans observer ses commandements ?
– Est-elle infaillible dans la règle des mœurs ou permet-elle des pratiques contre nature ?
– Sa doctrine est-elle celle qui a été transmise par les apôtres ou en a-t-elle inventé une nouvelle ?
Pour cela, faisons un bref rappel des principales innovations de l’ « église » Conciliaire :
– nouvelle « messe » conçue avec des protestants ;
– nouveaux rituels pour tous les sacrements (« tous douteux » selon Mgr Lefebvre) ;
– inversion des fins du mariage ;
– suppression des exorcismes du baptême ;
– transgression du commandement divin de la sanctification du dimanche en instituant des « messes » dominicales anticipées au samedi ;
– distribution de la communion à des hérétiques, schismatiques et pécheurs publics ;
– retournement des autels face au peuple ;
– suppression de la langue liturgique, le latin, qui manifestait l’unité de l’Église ;
– suppression des marques du respect dû au Saint-Sacrement comme les génuflexions ;
– suppression des messes privées et généralisation des concélébrations ;
– traduction hérétique du Notre Père prétendant que Dieu nous soumet aux tentations ;
– bouleversement du calendrier des fêtes des saints ;
– suppression de fêtes importantes comme celles du Précieux-Sang, de la Purification de Notre-Dame, ou comme celles de saint Pie X, saint Georges ou sainte Philomène ;
– report de la fête du Christ-Roi à la fin du cycle liturgique, le réduisant à un règne seulement spirituel mais plus temporel ;
– disparition des statues des sanctuaires ;
– remplacement dans le Credo du terme consubstantiel par de même nature ;
– suppression des Quatre temps et des dévotions mensuelles comme les mois du Sacré-Cœur, du Précieux-Sang, des âmes du Purgatoire, etc.
– introduction des « mystères lumineux » dans le Rosaire, détruisant ainsi tout son équilibre symbolique ;
– intervention des laïcs en tant que tels dans la liturgie ;
– suppression de la forme de la croix et utilisation de la symbolique maçonnique dans la construction des nouvelles églises (cathédrale d’Évry, San Giovanni Rotondo…) ;
– Institution d’un nouveau Droit canon pour tenir compte de toutes les nouveautés apparues au Concile et ultérieurement ;
– Remise en cause de l’existence des limbes par Benoît XVI ;
– Remise en cause de la nécessité de confesser Jésus-Christ vrai Dieu et vrai homme pour se sauver, en prétendant que les juifs peuvent se sauver par leur religion ;
etc…[2]
Alors cette « église » Conciliaire est-elle la véritable Église catholique, ou une usurpatrice ?
Or le savant théologien Mgr Fellay a l’esprit tellement obscurci, qu’il n’est même plus capable de recevoir les vérités du simple catéchisme, et veut ainsi nous faire appliquer à cette fausse « Église » la soumission et l’obéissance dues à la seule Église catholique !
D’où il ressort que :
Pour obéir à l’Église catholique, il faut désobéir à Mgr Fellay !
Épilogue :
Depuis cette prise de position de Mgr Fellay, deux écoles se côtoient dorénavant dans la « Tradition » :
– La première, comme nous venons de le voir, prétend qu’ « il y a toujours eu des erreurs dans l’Église », le terme « dans l’Église » devant être compris comme « à la tête de l’Église » ;
– La seconde prétend que l’ « Église » est dans l’erreur depuis Vatican II (seulement !).
Cette dernière est-elle plus conforme à la doctrine catholique ?
Jean-Christian Bernard
21 juin 2012
[1] À l’aurore de son Pontificat, Jean XXIII comme tous les Papes qui l’ont précédé, a prêté, selon la rituelle exigence, le serment suivant : « Je promets de ne rien diminuer ni changer de ce qui m’a été transmis par mes vénérables prédécesseurs. Comme leur fidèle disciple et successeur, je m’engage à n’admettre aucune nouveauté, mais, au contraire, à vénérer avec ferveur et à conserver de toutes mes forces le dépôt qui m’a été confié. En conséquence, qu’il s’agisse de nous ou d’un autre, nous soumettons au plus sévère anathème quiconque aurait la présomption d’introduire une nouveauté quelconque qui serait opposée à cette tradition évangélique ou à l’intégrité de la Foi et de la Religion Catholique. »
[2] On trouvera une liste plus exhaustive de ces changements intervenus depuis le concile sur le site des Amis du Christ Roi de France : « Ils ont tout détruit » ( http://www.a-c-r-f.com/principal.html ).
Traditio confirme aussi le CatholicaPedia !
Des sources italiennes bien informées brossent le sombre tableau d’une néo-FSSPX rebaptisée, qui sera pillée et reprise par les “évêques” modernistes du Novus Ordo.
Traduction CatholicaPedia
Par les pères du site Internet américain TRADITIO
qui confirment ainsi le CatholicaPedia Blog
Des sources italiennes bien informées s’attendent à ce que Bernie Fellay (dit « le Judas »),
brade la néo-FSSPX au « pape pédophile » d’ici fin juin 2012.
Toutes les rumeurs que Fellay a condamnées comme fausses se sont en fait révérées exactes.
Après un changement de nom ordonné par Ratzinger, la « nouvelle néo-Fraternité »
sera placée sous l’autorité des “évêques” Conciliaires, qui la pilleront et(ou) la fermeront.
Depuis quelques jours, il est devenu de plus en plus évident que toutes les prétendues rumeurs que Bernie Fellay (dit « le Judas ») avait condamnées se sont en fait réalisées. Les informations récentes émanant de milieux italiens proches des machinations du couple Fellay-Benoît Ratzinger visant à détruire la jadis catholique Fraternité Saint-Pie X de Mgr Lefebvre ont de quoi ébranler la colonne vertébrale des fidèles de la néo-FSSPX (s’il leur en reste une).
Les sources en question indiquent, en effet, que Bernie Fellay et Benoît Ratzinger ont déjà conclu en mars 2012 un « accord de principe » et que Fellay a deux à trois mois pour « assouplir » son clergé et son laïcat en vue de la braderie finale. Cependant, la divulgation de la lettre « confidentielle » que trois évêques de la néo-FSSPX (Galarreta, Tissier de Mallerais et Williamson) avaient adressée à Fellay pour s’opposer au ralliement ont ralenti le processus d’un mois supplémentaire ; aussi Fellay ne signera-t-il que fin juin 2012 le document officiel consacrant l’apostasie de sa faction.
Les sources italiennes prévoient que cela aura les conséquences suivantes :
- La Fraternité Saint-Pie X perdra son nom et adoptera celui que Ratzinger lui aura assigné. La « nouvelle néo-FSSPX » ne sera pas autorisée à garder le nom du saint pape antimoderniste du vingtième siècle, qui a anathémisé par avance les principes hérétiques du concile moderniste Vatican II, son Novus Ordo et ses “papes” conciliaires : Paul Montini, Jean-Paul Wojtyla et Benoît Ratzinger.
- Le passage de la néo-FSSPX sous le contrôle de l’église Conciliaire pourra se faire du 1er au 3 juillet 2012, lors de la réunion du Chapitre extraordinaire, sauf si les supérieurs virent Fellay d’ici là.
- Étant donné le rejet du ralliement par ses trois confrères dans l’épiscopat, Fellay ne signera qu’en son nom et en celui de sa faction. Quant à la faction anti-Fellay, elle traitera la situation indépendamment de lui.
- Ratzinger nommera des remplaçants pour les trois évêques « dissidents » et les « installera » (sans les consacrer) selon le nouvel ordinal invalide de 1968, ce qui signifie que la nouvelle congrégation n’aura ni évêques, ni prêtres valides, mais seulement des “évêques” et des “prêtres” conciliaires.
- L’autorisation de l’ordinaire conciliaire local sera dès lors requise pour les chapelles, les écoles et les séminaires de la nouvelle congrégation qui voudront opérer dans chaque diocèse conciliaire du monde.
- L’ordinaire conciliaire local aura le pouvoir d’affecter des “prêtres” conciliaires non ordonnés à la célébration de “messes” invalides dans les chapelles actuelles de la néo-FSSPX, aux côtés des prêtres de cette dernière.
- L’ordinaire conciliaire local aura le pouvoir de fermer les chapelles de la nouvelle congrégation dans le cadre des fermetures d’églises conciliaires ordonnées afin de payer les frais de justice considérables qu’occasionnent les crimes pédophiles commis par des “évêques” et des “prêtres” conciliaires.
- Toute critique explicite ou implicite de l’église Conciliaire non catholique sera interdite. La nouvelle congrégation ne sera pas autorisée à condamner les conférences blasphématoires d’Assise, par exemple, ou le concile moderniste Vatican II. Fellay a déjà ordonné qu’on expurge de tous les sites Internet de la néo-FSSPX les critiques adressées à Ratzinger et à sa secte conciliaire.
- La messe semi-conciliaire qui a été introduite en 1962 par le biais d’un Motu proprio, et qui a cours au sein de la néo-FSSPX, sera fusionnée avec la “messe” pleinement Novus Ordo de 1969, ainsi que Benoît Ratzinger en a déjà donné l’ordre.
- Les séminaires de la nouvelle congrégation auront ordre de calquer leur formation sur le catéchisme hérétique du Novus Ordo, comme cela a déjà été exigé de l’Institut du Bon Pasteur [de l’abbé Philippe Laguérie], créé en vertu d’un Motu proprio.
Amis catholiques, devant la perspective de ce ralliement, on peut difficilement nier les proportions diaboliques atteintes par la rancune que Ratzinger entretient depuis 1988 contre le courageux archevêque pour n’avoir pas bradé, cette année-là, sa Fraternité à la secte conciliaire.
Traduction : CatholicaPedia.net http://www.traditio.com/comment/com1206.htm#120617
FSSPX-ROME : Schmidberger prochainement Mitré ?
Rencontre entre la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X
et le cardinal Levada :
vers un ralliement imminent ?
Un consultant de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi déclare
que le Supérieur général de la FSSPX devrait recevoir très prochainement
la réaction du Pape Benoît XVI au document qui amènerait la réconciliation.
Par Edward Pentin (13 juin 2012)
CITÉ DU VATICAN. – Mgr Bernard Fellay, Supérieur général de la Fraternité Saint-Pie X, est arrivé ce soir à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi parmi des rumeurs selon lesquelles le Pape Benoît XVI aurait fixé les conditions définitives du ralliement de la congrégation traditionaliste à l’Église.
Selon Catholic News Service [service de presse américain entièrement acquis à la secte conciliaire], Mgr Bernard Fellay est arrivé à la CDF cet après-midi à dix-sept heures, heure locale. Si les rumeurs sont exactes, le cardinal William Levada, Préfet de la CDF, a alors remis au chef de la FSSPX la réponse du Pape au préambule doctrinal formant le socle de la réconciliation. Il appartiendra ensuite à Mgr Fellay de donner son assentiment définitif au document, ce qui débouchera sur une annonce officielle.
Toutefois, la Congrégation pour la Doctrine de la foi examinera à part les positions des trois autres évêques, dont on croit savoir qu’ils ont de vives réserves quant à tout accord de ralliement.
Citant l’abbé Alain Lorans, porte-parole de la FSSPX, l’Agence France Presse a signalé ce soir que la réponse de Benoît XVI ne serait « pas connue avant le weekend », ajoutant : « Il se passera une semaine à dix jours avant d’autres développements ». Selon le site Internet Rorate Caeli, « aujourd’hui, ce n’était qu’une étape du processus ».
S’adressant au National Catholic Register le 12 juin, Mgr Nicola Bux, consultant auprès de la CDF et de l’Office des Cérémonies pontificales, a déclaré qu’il pensait que la réponse du Pape ne prendrait pas trop de temps, juste celui qu’il faudrait pour préparer la réponse et élaborer une forme canonique appropriée à l’intention de ceux qui reviennent à l’Église catholique, comme cela s’est passé pour les anglicans avec la constitution Anglicanorum Coetibus ».
Dans un entretien révélateur accordé à DICI, le site Internet officiel de la FSSPX, Mgr Fellay a fourni son évaluation la plus exhaustive jusqu’ici du processus de réconciliation de la Fraternité avec Rome. Il a aussi exposé en détail la manière dont il percevait l’Église moderne et le ton qu’il entend adopter si la FSSPX se divise sur tout ralliement.
Roger McCaffrey, ancien rédacteur en chef du magazine Latin Mass, a déclaré le 8 juin au National Catholic Register que dans l’interview donnée à DICI, Mgr Fellay avait « franchi le Rubicon […] Aucun recul n’est envisageable. » Et il a ajouté : « L’accord est conclu, c’est un fait ».
Lors de cet entretien, le chef de la FSSPX a maintenu que « c’est l’attitude de l’Église officielle qui a changé, ce n’est pas nous ». Il a déclaré aussi que la Fraternité était invitée à revenir dans une pleine communion afin d’œuvrer comme les saints réformateurs l’ont fait dans le passé.
Ce qui a changé, selon Mgr Fellay, c’est que « Rome ne fait plus d’une acceptation totale de Vatican II une condition pour la solution canonique. » Il a ajouté : « Aujourd’hui, à Rome, certains considèrent qu’une compréhension différente du Concile n’est pas déterminante pour l’avenir de l’Église, car l’Église est plus que le Concile ».
« De fait, l’Église ne se réduit pas au Concile, elle est beaucoup plus grande, a-t-il dit. Il faut donc s’appliquer à régler des problèmes plus vastes. »
« Cette prise de conscience, a-t-il ajouté, peut nous aider à comprendre ce qui se passe réellement : nous sommes appelés à aider à porter aux autres le trésor de la Tradition que nous avons pu conserver. »
Soutenant que c’est le Pape qui veut reconnaître la Fraternité et que celle-ci n’avait demandé aucun accord, il a déclaré que cela tenait à « des problèmes terriblement importants dans l’Église aujourd’hui. Il faut traiter ces problèmes. Il faut laisser de côté les problèmes secondaires et s’occuper des problèmes majeurs. » Selon lui, tel est le point de vue d’« un ou deux prélats romains ». Et il a ajouté : « Voilà la réponse de l’un ou l’autre prélat romain qui ne le diront jamais ouvertement. »
À titre d’exemple des efforts déployés par le Vatican pour remédier à certaines de ces erreurs, le Supérieur général a évoqué la lettre récente dans laquelle Rome avait donné aux prêtres un guide sur l’examen de conscience à propos duquel il a dit : « On croirait qu’on est allé chercher cet examen de conscience à Écône, tellement il se situe dans la ligne de la spiritualité anté-conciliaire ».
Interrogé sur les points de désaccord doctrinal avec le Saint-Siège, tels que la liberté religieuse et l’œcuménisme, Mgr Fellay a mis en garde contre le danger de vouloir une Église qui serait libre de toute erreur.
« Dans cette situation, présentée actuellement par certains comme une situation impossible, on nous demande de venir travailler comme l’ont fait tous les saints réformateurs de tous les temps. Bien sûr cela n’enlève pas le danger. Mais si nous avons suffisamment de liberté pour agir, pour vivre et nous développer, cela doit se faire. Je pense vraiment que cela doit se faire, à la condition que nous ayons suffisamment de protection. »
Il s’est dit convaincu que toutes les offres de Rome n’étaient pas des pièges, contrairement à ce que pensent certains de ses confrères de la FSSPX, qui en jugent d’après les déceptions que le Vatican leur a causées dans le passé. « Il est vrai que nos ennemis peuvent songer à utiliser cette offre comme un piège, mais le pape, qui veut vraiment cette reconnaissance canonique, ne nous la propose pas comme un piège », a-t-il dit.
Réagissant à l’assertion de Mgr Fellay selon laquelle l’Église avait changé de position sur le deuxième Concile du Vatican, Mgr Nicola Bux a déclaré : « Cela dépend du point de vue où l’on se place ».
« En un certain sens, la FSSPX et le Saint-Siège sont restés sur leurs positions, et en même temps, ils ont innové », a-t-il dit. Puis, il a souligné que si la Fraternité accepte de se réconcilier avec Rome, « cela signifiera qu’elle aussi a progressé dans la compréhension de la nécessité d’une communion avec le Pontife romain si l’on veut demeurer catholique ».
Roger McCaffrey juge tout à fait possible que le Pape consacre un cinquième évêque de la FSSPX, ce qui, selon lui, viendrait « solidifier » tout accord. La consécration d’un nouvel évêque, a-t-il dit, prouverait aux mécontents de la Fraternité la sincérité du Pape, mais aux yeux de ces mêmes personnes, l’évêque en question serait la vivante illustration de leur marginalité, dans la mesure où il dépendrait à la fois de Fellay et de Rome. McCaffrey estime que la présence d’un cinquième évêque garantirait la survie de la FSSPX en cas de décès de Mgr Fellay.
Le candidat favori de McCaffrey serait l’abbé Franz Schmidberger, Supérieur du District d’Allemagne de la Fraternité. « C’est quelqu’un qu’aucun mécontent ne peut critiquer en soi », a-t-il déclaré, ajoutant que ce « prêtre était Supérieur de la FSSPX en 1988, lorsque les autres évêques » – dont Mgr Fellay –« furent illégitimement consacrés par Mgr Marcel Lefebvre, fondateur de la Fraternité. »
Mgr Bux a refusé de commenter ce pronostic, et il s’est borné à dire : « Le Saint-Père est souverain dans toutes ses décisions ».
Comme on lui demandait s’il était optimisme quant à une réconciliation, il a déclaré : « Je suis certain que cela arrivera dès que possible, et je prie pour cela. Saint Jean Chrysostome insistait sur le fait que le bien le plus précieux de tous, c’était la préservation de l’unité ». [Et la FOI, alors ?!…]
Edward Pentin est le correspondant à Rome du National Catholic Register.
Traduction du CatholicaPedia.net
* * *
FSSPX : le communiqué du Vatican
14 juin 2012
Voici le texte du communiqué de la salle de presse du Saint-Siège consécutif à la rencontre de près de deux heures et demie qui s’est tenue hier entre le cardinal Levada, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, et Mgr Fellay, supérieur général de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X.
Cité du Vatican, 14 juin 2012 (VIS). La Salle de Presse du Saint-Siège a communiqué ce midi que : « Hier après-midi, le cardinal William Joseph Levada, Préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi et Président de la Commission pontificale Ecclesia Dei, a reçu Mgr Bernard Fellay, supérieur général de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X, accompagné d’un assistant. Le cardinal était accompagné de Mgr Luis Francisco Ladaria Ferrer, SJ, secrétaire de la Congrégation, et de Mgr Guido Pozzo, secrétaire de la Commission. La rencontre avait pour objet de présenter l’évaluation par le Saint-Siège du texte remis le mois dernier par la Fraternité Saint-Pie X, en réponse au préambule doctrinal que ce dicastère lui avait soumis le 14 septembre 2011. La discussion a permis de fournir des explications et des précisions opportunes à Mgr Fellay qui, pour sa part, a exposé la situation de la Fraternité et promis de faire connaître sa réponse dans un délai raisonnable. Il lui a été remis le projet de constitution d’une prélature personnelle, comme instrument le plus adapté à une éventuelle reconnaissance canonique de la Fraternité sacerdotale St.Pie X. Comme indiqué dans le communiqué de presse du 16 mai dernier, la situation des trois autres évêques de la Fraternité sera traitée séparément et individuellement. On a enfin formé le vœu que ce temps de réflexion supplémentaire permette de parvenir à la pleine communion de la Fraternité Saint-Pie X avec le Siège apostolique ».
Mise à jour : ROME, jeudi 14 juin 2012 (ZENIT.org)
Fraternité Saint-Pie X: Rome propose une « prélature personnelle »
Rencontre du card. Levada et de Mgr Fellay
Anita Bourdin
ROME, jeudi 14 juin 2012 (ZENIT.org) – Le Saint-Siège et Mgr Bernard Fellay poursuivent leur dialogue dans l’espérance de progresser vers « la pleine communion ».Au lendemain de la rencontre, au Vatican, dans l’après-midi du 13 juin entre le cardinal William Levada, préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi et Mgr Bernard Fellay, Supérieur de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X, la salle de presse du Saint-Siège publie en effet un communiqué (cf. « Documents » pour le texte intégral).
Le Saint-Siège propose « une Prélature personnelle, comme instrument le plus adapté à une éventuelle reconnaissance canonique de la Fraternité » Saint-Pie X.
Dialogue à cinq
Les cas des trois autres évêques ordonnés par Mgr Marcel Lefebvre le 30 juin 1988 seront traités séparément, rappelle la même source.
La rencontre a eu lieu à cinq : « Au cours de l’après-midi du mercredi 13 juin 2012, Son Éminence le Cardinal William Levada, Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi et Président de la Commission pontificale Ecclesia Dei, a rencontré Son Excellence Monseigneur Bernard Fellay, Supérieur général de la Fraternité sacerdotale saint Pie X, accompagné d’un Assistant. Étaient également présents Son Excellence Mgr Luis Ladaria, Secrétaire de cette même Congrégation ainsi que Mgr Guido Pozzo, Secrétaire de la Commission pontificale Ecclesia Dei. »
« L’objet de la rencontre était, précise le communiqué, de présenter l’évaluation du Saint-Siège à propos du texte remis par la Fraternité sacerdotale saint Pie X au cours du mois d’avril, en réponse au Préambule doctrinal soumis le 14 septembre 2011 par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi à ladite Fraternité ».
Les échanges ont aussi porté sur la situation actuelle de la Fraternité : « La discussion qui a suivi a aussi donné la possibilité d’offrir les explications et les précisions opportunes. S.E. Mgr Fellay a, pour sa part, exposé la situation actuelle de la Fraternité sacerdotale saint Pie X et il a promis de faire connaître sa réponse dans un délai raisonnable ».
Prélature personnelle
Surtout, ce que l’on retiendra de cette nouvelle étape du dialogue , c’est la confirmation d’une rumeur: le Saint-Siège propose une « prélature personnelle » : « Durant la même rencontre a été également remis un projet de document proposant une Prélature personnelle, comme instrument le plus adapté à une éventuelle reconnaissance canonique de la Fraternité », explique la même source.
Il n’existe actuellement dans l’Église catholique que la Prélature personnelle de l’Opus Dei, érigée par Jean-Paul II en 1982. Et le site Internet de l’Opus Dei propose une description de ce qu’est, juridiquement, une prélature personnelle.
Dans le droit de l’Église catholique, la figure juridique de la prélature personnelle a été prévue par le Concile Vatican II, souligne le site .
Le décret conciliaire Presbyterorum ordinis (7 décembre 1965), n° 10, établit que, « là où les conditions de l’apostolat le réclameront, on facilitera des activités pastorales particulières pour les différents milieux sociaux à l’échelle d’une région, d’une nation ou du monde entier », et que l’on pourra ainsi créer à l’avenir, entre autres institutions, « des diocèses particuliers ou des prélatures personnelles »
« Le Concile cherchait à définir une nouvelle figure juridique, extrêmement souple, permettant de mieux contribuer à la diffusion effective du message et de l’agir chrétiens : l’organisation de l’Église répond ainsi aux exigences de sa mission, qui fait partie intégrante de l’histoire des hommes », commente le site.
Il fait remarquer la nouveauté de cette structure : « La plupart des juridictions ecclésiastiques qui existent sont territoriales, car elles sont organisées sur la base d’un lien des fidèles à un territoire déterminé par leur domicile. C’est le cas typique des diocèses. Dans d’autres cas, la détermination des fidèles d’une juridiction ecclésiastique ne se fait pas en fonction du domicile mais selon d’autres critères, comme la profession, le rite, la condition d’immigrés, une convention établie avec l’entité juridictionnelle, etc. C’est le cas, par exemple, des ordinariats militaires et des prélatures personnelles».
Et voici la définition : « Les prélatures personnelles — souhaitées, on l’a vu, par Vatican II — sont des entités présidées par un Pasteur (un prélat, qui peut être évêque, et qui est nommé par le pape ; il gouverne la prélature avec un pouvoir de juridiction). Avec le prélat se trouvent un presbyterium, composé de prêtres, et des fidèles laïcs, hommes et femmes ».
« Les prélatures personnelles sont donc, conclut le site, des institutions faisant partie de la structure hiérarchique de l’Église, c’est-à-dire un des modes d’auto-organisation dont l’Église se dote pour obtenir les fins que le Christ lui a assignées, ses fidèles continuant d’appartenir également aux églises locales ou diocèses où ils ont leur domicile.
Distinguer les quatre cas
Mais le Vatican examinera séparément la situation de Mgr Bernard Tissier de Mallerais, de Mgr Richard Williamson et de Mgr Alfonso de Galarreta, ordonnés évêques en même temps que Mgr Bernard Fellay par Mgr Marcel Lefebvre et Mgr Antonio de Castro-Mayer, malgré le veto de Jean-Paul II, le 30 juin 1988 : « Comme il a déjà été dit dans le communiqué de presse du 16 mai 2012, on confirme que la situation des trois autres évêques de la Fraternité sacerdotale saint Pie X sera traitée séparément et individuellement », précise le communiqué de ce 14 juin.
Le Saint-Siège dit son espérance de retour à la communion : « Au terme de la réunion, on a souhaité que, grâce à ce moment supplémentaire de réflexion, on puisse parvenir à la pleine communion de la Fraternité sacerdotale saint Pie X avec le Siège Apostolique », conclut la même source.
Quelques dates
On se souvient que Marcel Lefebvre (1905-1991), ancien évêque de Dakar, puis de Tulle et ancien Supérieur général de la Congrégation du Saint-Esprit, opposé à la mise en œuvre du Concile, auquel il avait participé, a fondé la Fraternité Saint-Pie X en 1970 et le séminaire international d’Écône, en Suisse. En 1975, l’évêque de Fribourg retirera son autorisation pour la Fraternité.
Malgré cela, Mgr Lefebvre ordonne treize prêtres sans autorisation, en juin 1976. Le 22 juillet 1976, Paul VI frappe Marcel Lefebvre d’une suspense a divinis, et la Fraternité est officiellement « dissoute ».
Le 27 février 1977, des fidèles menés par Mgr François Ducaud-Bourget, soutenant le rite pré-conciliaire de Jean XXIII, occupent par la force l’église parisienne de Saint-Nicolas-du-Chardonnet.Le conflit entre Mgr Lefebvre et Rome, cristallisé autour de différentes interprétations du Concile Vatican II, s’exacerbe en 1986, après la rencontre interreligieuse d’Assise, pour la paix dans le monde, dans laquelle l’évêque voit un danger de syncrétisme, alors que Jean-Paul II insiste sur le fait qu’il s’agit pour les responsables des religions du monde de « se retrouver ensemble pour prier, mais non pas prier ensemble ».
Le choc de la rétractation
En 1987, pour éviter la rupture, Jean-Paul II nomme le cardinal Édouard Gagnon (1918-2007), un Québécois, sulpicien et président du Conseil pontifical pour la famille (de 1974 à 1990), comme médiateur : il remettra au pape un rapport positif sur ses visites.
On semble sortir de la crise lorsque, le 5 mai 1988, un accord est signé entre le Préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, le cardinal Joseph Ratzinger et Mgr Marcel Lefebvre. Il s’agissait déjà d’une sorte de prélature personnelle puisque Mgr Lefebvre approuvait la nomination d’un évêque responsable de la Fraternité.
Or, le lendemain, 6 mai, coup de théâtre, sous l’influence de son entourage, Mgr Lefebvre se rétracte, et le 30 juin, il ordonne les quatre évêques, malgré le veto de Rome.
Le lendemain, 1er juillet, le cardinal Bernardin Gantin, préfet de la Congrégation pour les évêques, déclare les quatre nouveaux évêques, ainsi que Mgr Lefebvre et l’évêque co-consécrateur, excommuniés latæ sententiæ – en quelque sorte ipso facto – (cf. Les canons 1364 § 1 et 1382 du Code de droit canonique de l’Église latine).
Dès le début de son pontificat, Benoît XVI a annoncé qu’il voulait travailler à l’unité des chrétiens : le dialogue a repris de façon plus intense. En 2007, le pape autorise la célébration de façon extraordinaire selon le rite pré-conciliaire, moyennant des retouches, notamment par respect pour le peuple juif. Un usage du rite extraordinaire est peu à peu aménagé dans les diocèses.
La levée des excommunications
Puis ce fut, en 2009, la levée des excommunications : un geste de générosité visant à abattre un barrière au dialogue et qui s’est heurté à incompréhension pour deux raisons principales. D’une part, il a été considéré à tort comme une « réintégration » dans l’Église catholique : la levée des excommunications et des anathèmes entre catholiques et orthodoxes, sous Paul VI, n’a pas fait entrer les orthodoxes dans l’Église catholique ni les catholiques dans l’Église orthodoxe, mais cela a permis de grandes avancées dans le dialogue.
Et l’effet voulu par la levée de l’excommunication a été longtemps effacée par la révélation du négationnisme de Mgr Williamson, qui a justement fait scandale.
Mais le Vatican ne savait pas. Le pape s’est expliqué lui-même, dans une lettre, sur un ton très inédit. Et, le 3 février 2009, par exemple, sollicité par la presse, le Vatican a rappelé que Benoît XVI a condamné « sans équivoque » tout négationnisme, qu’il s’est exprimé sur la Shoah à plusieurs reprises et n’a jamais changé à ce sujet.
Le directeur de la salle de presse du Saint-Siège, le P. Federico Lombardi a rappelé à cette occasion que « la pensée du pape sur le thème de l’holocauste a été exprimée avec beaucoup de clarté dans la synagogue de Cologne, le 19 août 2005, dans le camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau le 28 mai 2006, et lors de l’audience générale successive du 31 mai 2006, et encore récemment, au terme de l’audience générale du 28 janvier 2009, avec des paroles sans équivoque », dont il rappelle celles-ci : « Tout en renouvelant avec affection l’expression de ma solidarité entière et indiscutable avec nos Frères destinataires de la première Alliance, je souhaite que la mémoire de la Shoah induise l’humanité à réfléchir sur l’imprévisible puissance du mal lorsqu’il conquiert le cœur de l’homme . Que la Shoah soit pour tous un avertissement contre l’oubli, contre la négation, ou contre le réductionnisme ».
« La condamnation des déclarations de négationnisme de l’Holocauste ne pouvait pas être plus claire et dans ce contexte il ressort évident qu’elle se référait aussi aux positions de Mgr Williamson et à toutes les positions analogues », a ajouté le P. Lombardi.