Archive for the ‘Sandro Magister’ Category
“Call Me Jorge” : « excuse-moi, et “tape m’en cinq” ! »
“Call Me Jorge” alias François Ø a de nombreux amis… des juifs…, des protestants… des pentecôtistes… (des musulmans ? mais pas beaucoup de catholique on dirait !)
Le 24 juin dernier, il s’était montré des plus amicaux avec le télévangéliste texan James Robinson au réfectoire de la résidence Sainte-Marthe, où au milieu de grands éclats de rire, il avait frappé de sa paume celle du pasteur.
Un bon “high five” (en français « tape m’en cinq ») ! digne des fêtards de nos jours mais indigne d’un soit-disant « Vicaire du Christ » !!!
Passons maintenant à la “COMMUNION DE DÉSIR”…
c’est nouveau ! ça vient de sortir à Rome…
La Rome Moderniste & Apostate sont surprendra toujours…
Alors que le débat fait rage entre les “partisans” et les négateurs des Baptêmes de Désir & de Sang…
La communion aux divorcés remariés ? Oui, la communion de désir
Le père missionnaire Carlo Buzzi, ayant pris connaissance des réactions suscitées par sa précédente lettre, enrichit de nouveaux arguments la solution qu’il avait proposée. Il la résume en 25 points choc. Qui méritent tous d’être lus. Et qui comportent bon nombre de surprises
par Sandro Magister
ROME, le 21 mai 2014 – La lettre ouverte du père Carlo Buzzi, missionnaire au Bangladesh, que www.chiesa a publiée il y a dix jours, a eu un très vaste écho dans le monde entier :
> Accès des remariés à la communion : une lettre du Bangladesh
Les vives réactions, pour ou contre, suscitées par cette lettre ont incité le père Buzzi à revenir sur la question traitée et à étayer sa thèse d’arguments plus étendus.
Le père Buzzi, 71 ans, originaire du diocèse de Milan, est en mission au Bangladesh sans interruption depuis 1975. Il correspond pleinement au profil idéal de prêtre catholique que le pape François esquisse dans ses discours et dans ses homélies : le prêtre d’une Église « qui part en mission » vers « toutes les périphéries qui ont besoin de la lumière de l’Évangile ».
Mais c’est justement en observant, depuis sa « frontière » si lointaine, le courant d’opinion qui, dans les Églises du bien-être, est en train de s’affirmer en faveur de l’accès des divorcés remariés à la communion, qu’il voit à l’œil nu les dégâts que cette modification pourrait provoquer dans la pratique et dans la doctrine. Et il les décrit avec une lucidité et un réalisme que l’on rencontre rarement dans les discussions qui ont actuellement lieu à ce sujet.
Voici sa nouvelle intervention. À ne pas manquer :
La Communion de Désir
par Carlo Buzzi
> http://chiesa.espresso.repubblica.it/articolo/1350799?fr=y
Rome Moderniste & Hérétique : « L’église démo(n)cratique en sondages »…
L’église Conciliaire « Singe de l’Église » (de Dieu), comme « Singe de Dieu » a-t-on dit du Démon « prince de ce monde » (démon et monde, ce sont les mêmes lettres, et de fait, il revendique d’être « prince de ce monde »)… se met aux Sondages d’opinion – attribut de la démo(n)cratie et outil de manipulation de l’opinion – sur un des points de la Révélation : le modèle du mariage indissoluble prêché par Notre Seigneur Jésus-Christ.
« La démocratie apparaît le lieu idéal pour que s’y dissimule et s’en serve le Prince des Ténèbres, qu’elle soit libérale, dictatoriale, ou révolutionnaire. D’où la Démoncratie. Les faits, les témoignages sont là pour en fournir la démonstration évidente à tout lecteur de bonne foi, à moins de faire partie de ces « idiots utiles » qu’affectionne notamment la Franc-maçonnerie. » (François Marie Algoud in Histoire et actualité du satanisme. La démoncratie)
La Sainte Écriture nous dit : « le serpent était le plus rusé de tous les êtres vivants que Dieu avait créés » (Gen. 3-1) Témoin par sa victoire sur Adam et Ève qui étaient pourtant supérieurs à tous leurs descendants par leur intelligence, par leur science et par leur sainteté … le démon est habile pour atténuer les fautes, pour les faire oublier, pour diminuer la laideur du vice ou les attraits de la vertu. Il endort ses victimes. Il trompe les bons eux-mêmes en se transformant en ange de lumière. Le démon décourage les âmes … et de concession en concession arrachées avec une infatigable persévérance, il conduit les âmes à la capitulation totale. Il veut faire des hommes des fidèles de satan. Sa force : Le démon est fort par le nombre…
Les sondages servent-ils donc à manipuler l’opinion ? Font-ils la vérité par le nombre ?
Les sondages d’opinions sont un mode d’expression démo(n)cratique qui permet d’exprimer la « volonté populaire », qui permet de « donner la parole » au peuple…
À défaut d’exprimer l’opinion publique, qui en réalité est elle-même un artefact, les sondages d’opinion sont une modalité du travail de construction de l’opinion publique : ils parviennent eux-mêmes à donner à l’opinion publique sa forme particulière. Ils s’imposent effectivement comme donnant une norme à l’opinion publique, une norme prétendue exister d’elle-même, alors même qu’elle est construite par les sondages. Produire quelque chose en faisant croire que celle-ci existe par elle-même, naturellement, telle est la méthode subtile utilisée.
LA GRENOUILLE DANS LA CASSEROLE … ET… RÉCHAUFFER L’EAU PEU À PEU !
CE QUI GERME À ROME POUR CETTE NOUVELLE ANNÉE
Nous vous parlions du principe de la grenouille chauffée… ou « L’histoire de Jean Grenouille qui ne savait pas qu’elle serait cuite… » il y a quelques temps. La réalité de ce bon Jean… Jean Grenouille, tradi-fidèle de la F$$PX, et nous vous précisions que ce principe s’appliquait aussi « à la révolution conciliaire »…
En voici la preuve aujourd’hui avec cet article du vaticaniste conciliaire Sandro Magister de « L’espresso » :
(Le langage de cet article est bien-sûr tout à fait conciliaire et donc à lire avec le décodeur “église Conciliaire≠Église catholique”…)
(Note : le signe ≠ dit en Sciences : différent [not equal])
Informations, analyses, documents relatifs à l’Église catholique, par Sandro Magister, Rome
Quand l’Église de Rome pardonnait
les remariages
Aux premiers siècles, on remettait leur faute aux divorcés remariés et on leur donnait la communion mais, par la suite, cette pratique a été abandonnée en Occident. Aujourd’hui le “pape” François l’a remise en discussion et les cardinaux se disputent à ce sujet
par Sandro Magister
ROME, le 31 janvier 2014 – À la mi-février, les “cardinaux” et les “évêques” qui composent le conseil du secrétariat du synode se réuniront afin d’étudier les réponses apportées au questionnaire qui a été distribué, au mois d’octobre, dans le monde entier.
Le synode a pour thème « les défis pastoraux concernant la famille » et il se tiendra à Rome, du 5 au 19 octobre. Sur les trente-neuf questions que comporte le questionnaire, cinq sont relatives aux catholiques divorcés et remariés ainsi qu’à l’impossibilité dans laquelle ils sont de recevoir les sacrements de l’eucharistie et de la réconciliation.
Sur ce dernier point la discussion est très vive et les pressions exercées pour que les divorcés remariés soient autorisés à communier sont très fortes dans l’opinion publique, avec le soutien d’“évêques” et de “cardinaux” de grand renom.
Aujourd’hui, en effet, dans l’Église catholique, le seul moyen, pour les divorcés remariés qui tiennent à leur second mariage, d’être admis à la communion eucharistique, c’est de faire constater la nullité de leur précédent mariage célébré à l’église.
La nullité peut trouver son origine dans de nombreuses causes et les tribunaux ecclésiastiques sont généralement compréhensifs quand il s’agit de résoudre par ce moyen des situations matrimoniales même difficiles.
Mais les tribunaux ecclésiastiques sont dans l’impossibilité de faire face au grand nombre de mariages qui pourraient être invalides. Le “pape” François a indiqué – citant à ce propos son prédécesseur à l’archevêché de Buenos Aires – que les mariages nuls pourraient représenter rien de moins que « la moitié » de ceux qui sont célébrés à l’église, parce qu’ils auraient été célébrés « sans maturité, sans se rendre compte que c’est un engagement pour toute la vie, par convenance sociale ».
Dans la plupart des cas, ces mariages invalides ne sont même pas soumis au jugement des tribunaux ecclésiastiques. Et ce n’est pas tout. Les tribunaux ecclésiastiques n’existent et ne fonctionnent que dans quelques pays, alors que de vastes parties de l’Afrique, de l’Asie et même de l’Amérique latine en sont dépourvues. Dans certaines zones où l’évangélisation est récente, la monogamie et l’indissolubilité du mariage ne sont même pas encore acceptées par la pensée commune catholique, dans un contexte persistant d’unions instables ou de polygamie.
Face à un tel état de fait, comment peut-on remédier à l’impossibilité de résoudre par voie de justice le grand nombre de remariages ?
Joseph Ratzinger, en tant que “cardinal” et aussi en tant que “pape”, a envisagé à plusieurs reprises la possibilité d’accorder l’accès à la communion aux divorcés remariés qui seraient « parvenus à la conviction en conscience motivée de la nullité de leur premier mariage tout en étant dans l’incapacité de faire la preuve de cette nullité par voie de justice ».
Benoît XVI donnait cet avertissement : « le problème est très difficile et doit être encore approfondi ».
En attendant, cependant, l’accès spontané des divorcés remariés à la communion est devenu une pratique courante, tolérée par des “prêtres” et des “évêques”, et même, ici ou là, encouragée et officialisée, comme c’est le cas dans le diocèse de Fribourg-en-Brisgau, en Allemagne. Avec le risque de reporter tout le problème sur la conscience de l’individu et d’accroître la distance entre la conception élevée et exigeante du mariage qui apparaît dans les Évangiles et la vie concrète de nombreux fidèles.
Dans cette phase où l’on s’approche du synode consacré à la famille (!!!), le “pape” François a ouvert la possibilité d’une confrontation entre des prises de position différentes sinon opposées, contribuant lui-même à faire naître l’attente d’ »ouvertures ».
D’une part il a voulu la publication en sept langues, dans “L’Osservatore Romano” du 23 octobre, d’une note du préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi, Gerhard L. Müller, qui réaffirme de manière très rigoureuse la « sainteté » et l’indissolubilité du mariage chrétien et qui rejette « une mise en conformité avec l’esprit du temps » qui consisterait à accorder la possibilité de communier aux divorcés remariés simplement sur la base de leurs choix de conscience.
D’autre part le “pape” a laissé des “évêques” et des “cardinaux” – y compris certains qui ont notoirement sa confiance, comme Reinhard Marx et Oscar Rodriguez Maradiaga – prendre publiquement position contre Müller et en faveur d’un dépassement de l’interdiction de communier.
Les partisans du changement, lorsqu’ils expliquent leur point de vue, s’appuient en dernière analyse sur la conviction en conscience des individus.
Mais la conscience est-elle l’unique moyen de résoudre le problème des divorcés remariés ?
Si l’on s’en tient à ce qui se faisait aux premiers siècles du christianisme, la réponse est non. À cette époque, la solution était différente.
*
C’est un “prêtre” du diocèse de Gênes, Giovanni Cereti, expert en patristique et en œcuménisme mais également, depuis plus de trente ans, assistant d’un mouvement de spiritualité conjugale, les Équipes Notre-Dame, qui a récemment attiré l’attention sur la manière dont l’Église des premiers siècles traitait le problème des divorcés remariés.
Cereti a fait réimprimer, il y a quelques mois, une savante étude qu’il avait publiée pour la première fois en 1977 et rééditée en 1998, sous le titre : « Divorce, remariage et pénitence dans l’Église primitive ».
La clé de voûte de cette étude – qui contient un très grand nombre de références aux Pères de l’Église qui étaient aux prises avec le problème des remariages – est le canon 8 du concile de Nicée de 325, le premier des grands conciles œcuméniques de l’Église, dont l’autorité a toujours été reconnue par tous les chrétiens.
Le canon 8 du concile de Nicée dit ceci :
« En ce qui concerne ceux qui se qualifient eux-mêmes de purs, si jamais ils veulent entrer dans l’Église catholique, ce saint et grand concile décide […] avant toute autre chose qu’ils doivent déclarer clairement, par écrit, qu’ils acceptent et suivent les enseignements de l’Église catholique : c’est-à-dire qu’ils devront entrer en communion avec ceux qui se sont mariés en secondes noces et avec ceux qui ont failli dans la persécution, pour lesquels un temps et des modalités de pénitence ont été établis, afin qu’ils puissent suivre en toutes choses les décisions de l’Église catholique et apostolique ».
Les « purs » auxquels le canon fait référence sont les novatiens, les rigoristes de cette époque, intransigeants jusqu’à la rupture définitive aussi bien en ce qui concerne les personnes coupables d’adultère et remariées qu’en ce qui concerne ceux qui avaient apostasié afin de sauver leur vie, même s’ils s’étaient ensuite repentis, avaient été soumis à la pénitence et avaient reçu l’absolution de leur péché.
En exigeant des novatiens, pour qu’ils soient à nouveau admis dans l’Église, qu’ils « entrent en communion » avec ces deux catégories de personnes, le concile de Nicée réaffirmait donc le pouvoir qu’a l’Église de pardonner n’importe quel péché et d’accueillir à nouveau dans la pleine communion même les « digames », c’est-à-dire les personnes coupables d’adultère et remariées, et les apostats.
Depuis cette époque, deux tendances ont cohabité au sein de la chrétienté en ce qui concerne les divorcés remariés, l’une plus rigoriste et l’autre davantage disposée à pardonner. Au cours du deuxième millénaire, la première s’est imposée dans l’Église de Rome. Mais antérieurement, pendant plusieurs siècles, la pratique du pardon a eu cours même en Occident.
Le nouveau “cardinal” Müller écrit, dans sa note publiée par “L’Osservatore Romano”, qu’« à l’époque patristique, les croyants divorcés qui s’étaient remariés civilement n’étaient pas admis aux sacrements, même après un temps de pénitence ». Mais, tout de suite après, il reconnaît que « parfois des solutions pastorales ont été recherchées pour de très rares cas limites ».
Ratzinger s’était montré plus proche de la réalité historique, dans un texte qu’il a écrit en 1998 et publié à nouveau le 30 novembre 2011 en plusieurs langues dans “L’Osservatore Romano”, qui résume de la manière suivante l’état de la question selon les plus récentes études :
« On affirme que le magistère actuel ne s’appuierait que sur un filon de la tradition patristique, mais non pas sur tout l’héritage de l’Église ancienne. Si les Pères s’en sont clairement tenus au principe doctrinal de l’indissolubilité du mariage, certains d’entre eux ont toléré, sur le plan pastoral, une certaine souplesse devant des situations particulières difficiles. Sur cette base, les Églises orientales séparées de Rome auraient développé plus tard, à côté du principe d’acribie, de la fidélité à la vérité révélée, le principe de l’économie, c’est-à-dire de la condescendance bienveillante, dans des circonstances particulières difficiles. Sans renoncer au principe de l’indissolubilité du mariage, elles permettraient, dans des cas déterminés, un deuxième et même un troisième mariage qui, par ailleurs, est différent du premier mariage sacramentel et est marqué du caractère de la pénitence. Cette pratique n’aurait jamais été condamnée explicitement par l’Église catholique. Le Synode des évêques de 1980 aurait suggéré d’étudier à fond cette tradition, afin de mieux faire resplendir la miséricorde de Dieu ».
Plus loin, dans le même texte, Ratzinger indique que saint Léon le Grand et d’autres Pères de l’Église « ont cherché des solutions pastorales pour de rares cas limites » et il reconnaît que « dans l’Église impériale, après Constantin, on chercha une plus grande souplesse et une plus grande disponibilité au compromis dans des situations matrimoniales difficiles ».
En effet le concile œcuménique de Nicée fut bien convoqué par Constantin et c’est précisément cette orientation qu’exprima son canon 8.
Il faut également préciser que, à cette époque-là, les personnes ayant contracté un second mariage qui étaient de nouveau admises dans la communion de l’Église continuaient à vivre avec leur nouveau conjoint.
En Occident, la période de pénitence, initialement courte, qui précédait la réadmission à l’eucharistie, s’est progressivement allongée au cours des siècles suivants, à tel point qu’elle est devenue permanente, alors que, en Orient, ce phénomène ne s’est pas produit.
Ce sont les tribunaux ecclésiastiques qui, en Occident, traitèrent et résolurent, au cours du deuxième millénaire, les « cas limites » de deuxièmes mariages, en constatant la nullité du mariage précédent. Mais en supprimant, par là même, la conversion et la pénitence.
Aujourd’hui ceux qui, à l’instar de Giovanni Cereti, attirent l’attention sur ce qui était pratiqué par l’Église au cours des premiers siècles, proposent que l’on en revienne à un système de pénitence semblable à celui qui était utilisé à cette époque-là et qui est encore conservé de nos jours, sous une certaine forme, dans les Églises d’Orient.
En étendant aux personnes qui ont rompu leur premier mariage et ont contracté une seconde union le pouvoir qu’a l’Église d’absoudre tous les péchés, on ouvrirait – affirment-ils – la voie à « une plus grande valorisation du sacrement de réconciliation » et à « un retour à la foi de beaucoup de gens qui se sentent aujourd’hui exclus de la communion ecclésiale ».
C’est peut-être à cela que pensait le “pape” François lorsque, interviewé dans l’avion qui le ramenait de Rio de Janeiro, le 28 juillet 2013, il a ouvert et fermé « une parenthèse » – selon ses propres termes – à propos des orthodoxes qui « suivent la théologie de l’ ‘économie’, comme ils l’appellent, et donnent une seconde possibilité de mariage ».
Et d’ajouter tout de suite après :
« Je crois que ce problème [de la communion aux personnes remariées] doit être étudié dans le cadre de la pastorale du mariage ».
Vatican d’EUX : La nouvelle curie de Bergo(go)glio prend forme…
Informations, analyses, documents relatifs à l’Église catholique, par Sandro Magister, Rome
Journal du Vatican / Voici comment la nouvelle curie prend forme
La réforme d’ensemble est encore à venir. Mais, pour le moment, pape François avance à sa guise. En semant la terreur chez les nombreux dirigeants qui sont encore en attente d’être confirmés dans leurs fonctions. Les développements de l’affaire Chaouqui.
par Sandro Magister
Cité du Vatican, le 22 octobre 2013 – Avec pape François une “révolution évangélique” s’est amorcée, a déclaré de manière péremptoire, à la fin du mois d’août, l’Uruguayen Guzman Carriquiry Lecour, secrétaire de la commission pontificale pour l’Amérique latine et par conséquent le laïc le plus élevé en grade au Vatican, très lié au souverain pontife actuel depuis des années.
L’un des effets de cette “révolution” peut être perçu dans la série de décisions prises à un rythme rapide par l’évêque de Rome dans le but de modeler une curie romaine à son image et à sa ressemblance, qui donne ainsi suite à ce qui lui a été demandé par une bonne partie des cardinaux qui l’ont élu.
En effet, même si Jorge Mario Bergoglio continue à préférer se définir comme “évêque de Rome” et à signer uniquement du simple nom de François sans faire suivre celui-ci des lettres “PP” qui signifient pape, il se comporte, en ce qui concerne le gouvernement des organes centraux de l’Église, d’une manière nettement plus décidée que son prédécesseur Benoît XVI.
Deux exemples illustrent bien ce changement de rythme.
Lorsque Joseph Ratzinger fut élu pape, il avait probablement déjà en tête le nom de celui qui serait son secrétaire d’état. Mais celui qu’il avait choisi, le cardinal Tarcisio Bertone, ne succéda à Angelo Sodano que le 15 septembre de l’année suivante, dix-sept mois plus tard.
À la fin du mois de septembre, le cardinal Oscar Andres Rodríguez Maradiaga a raconté à la chaîne de télévision catholique canadienne « Salt and Light » que, lorsqu’il fut invité à déjeuner, le 17 mars dernier, par pape Bergoglio qui avait été élu quatre jours plus tôt, celui-ci avait déjà en tête, lui aussi, le nom du nouveau secrétaire d’état. Et en effet, le 15 octobre dernier, après sept mois seulement de pontificat, le cardinal Bertone a été remplacé par l’archevêque vénitien Pietro Parolin (qui prendra matériellement possession de son poste dès qu’il aura surmonté les suites d’une intervention – « sans gravité » selon le père Federico Lombardi, porte-parole du Vatican – qu’il a subie au service de chirurgie hépatobiliaire de l’hôpital de Padoue).
D’autre part pape Ratzinger, qui a une très grande sensibilité liturgique, attendit presque deux ans et demi avant de changer de maître des cérémonies pontificales. Il appela à Rome le Génois Guido Marini, dernier diacre caudataire du cardinal ultraconservateur Giuseppe Siri, en remplacement de son presque homonyme Piero Marini, ancien secrétaire et fidèle d’Annibale Bugnini, le véritable architecte de la réforme liturgique postconciliaire, qu’un Paul VI « repentant » envoya finir ses jours dans la lointaine nonciature de Téhéran. Et lorsque, en octobre 2008, Benoît XVI nomma également cinq nouveaux consulteurs du service des cérémonies pontificales, il choisit des ecclésiastiques ayant une sensibilité traditionnelle semblable à celle de Marini (Guido).
En revanche pape Bergoglio, qui d’ailleurs ne semble pas mettre la liturgie au nombre de ses priorités, a profité immédiatement du fait que les consulteurs choisis par son prédécesseur étaient arrivés au terme de leur mandat de cinq ans. Et c’est ainsi que, au bout de sept mois de pontificat seulement, il a voulu – ce qui est significatif – les remplacer tous. En allant jusqu’à rappeler au service l’une des victimes du changement intervenu cinq ans plus tôt, le père Silvano M. Maggiani, chef de service à la congrégation pour le culte divin et allié historique de Marini (Piero).
D’autre part s’il est vrai que Benoît XVI a changé au bout de quelques mois de pontificat le secrétaire de la congrégation pour le culte divin, en transférant au diocèse d’Assise le titulaire de l’époque, l’archevêque Domenico Sorrentino, qu’il considérait comme n’étant pas en harmonie avec sa propre sensibilité liturgique, il est tout aussi vrai que, dans le même laps de temps, pape François a déjà transféré à des postes de moindre importance non pas une mais bien trois personnalités de haut niveau : le cardinal Mauro Piacenza, l’archevêque Guido Pozzo et l’évêque Giuseppe Sciacca, considérés comme figurant parmi les plus “ratzingeriens” de la curie romaine en ce qui concerne la sensibilité théologico-liturgique.
Ces brusques changements d’affectation ne comportant pas de promotion, ainsi que le fait que, dans leur très grande majorité, les titulaires des postes de direction n’ont encore été confirmés que provisoirement – « donec aliter provideatur » – ont créé au sein de la curie un climat généralisé de terreur que n’atténue guère le qualificatif d’“évangélique” appliqué à la « révolution » en cours.
Bien évidemment, dans un climat de ce genre, le plus grand danger est d’être accusé d’être un agent ou un complice de toute action de résistance contre-révolutionnaire, qu’elle soit réelle ou imaginaire.
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Un exemple éclairant à cet égard, même s’il est mineur, est celui de la jeune Francesca Immacolata Chaouqui, que le pape a nommée membre de la commission consultative en charge des activités économico-financières du Vatican, sur les indications du secrétaire de cette commission, Mgr Angel Lucio Vallejo Balda, qui fait partie de la fraternité sacerdotale de la Sainte-Croix, Opus Dei. Il ne semble pas vraisemblable – mais cela a pourtant été écrit – que la dame en question ait été invitée à plusieurs reprises à prendre des repas avec le pape. Il apparaît, en revanche, que sa cote n’a pas été entamée par les articles qui – entre autres – l’indiquaient comme étant la source de tweets insultants pour le cardinal Bertone et l’accusaient d’avoir violé le secret auquel elle était tenue en diffusant par e-mail des documents confidentiels concernant la commission.
Il y a en effet au Vatican des gens qui sont arrivés à la conviction que cette dame est victime d’un complot “contre-révolutionnaire” et que ses tweets et son courrier e-mail ont été manipulés par le biais de manœuvres provenant de Grande-Bretagne. Il n’y a pas grand monde pour ajouter foi à cette version qui fait penser à un film d’espionnage mais, en l’absence d’un signal clair du pape à ce sujet, la majeure partie des membres de la curie aime mieux faire semblant d’y croire. Notamment afin de ne pas connaître, dans le monde ecclésiastique, un destin semblable à celui que semble avoir connu, dans le monde des médias, le chroniqueur qui avait fourni les principaux détails à propos de l’affaire Chaouqui et dont la signature semble avoir disparu du quotidien et de l’hebdomadaire qui avaient publié ses articles documentés.
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Pour en revenir à des questions – peut-être – plus sérieuses, on peut ajouter que l’importante nomination du Brésilien Ilson de Jesus Montanari, 54 ans, appartenant au clergé du diocèse de Ribeirão Preto (dans l’état de São Paulo), au poste de secrétaire de la congrégation pour les évêques a également été révolutionnaire à sa manière.
Révolutionnaire non pas tant en raison de la relative jeunesse de celui qui a été nommé. Ses quatre prédécesseurs immédiats ont été appelés à ce poste respectivement à 72, 71, 64 et 71 ans ; mais en 1990 Francis J. Rigali, qui était alors archevêque et président de l’académie pontificale ecclésiastique, fut lui aussi nommé à ce poste à 54 ans.
Ni en raison du fait que Montanari n’est pas encore évêque. Giovanni Battista Re ne l’était pas non plus quand il fut nommé en 1987, à l’âge de 53 ans, par Jean-Paul II. Et Ernesto Civardi ne l’était pas davantage quand il fut choisi en 1967, à l’âge de 61 ans, par Paul VI.
Mais, à cette époque, Re était déjà présent à la curie depuis seize ans et il y avait huit ans qu’il était assesseur, c’est-à-dire numéro trois, de la secrétairerie d’état. Quant à Civardi, il travaillait depuis 1934 à la sacrée congrégation consistoriale (l’ancien nom de la congrégation pour les évêques) et il en était sous-secrétaire depuis 1965.
En revanche Mgr Montanari travaille à la congrégation pour les évêques depuis à peine cinq ans, en qualité de simple attaché de secrétairerie de seconde classe. Il effectue donc un bond qui ne semble pas avoir de précédents. Et qui paraît préluder à des changements radicaux concernant la trentaine de cardinaux et d’évêques qui composent actuellement la congrégation et qui, eux aussi, sont tous suspendus au « donec aliter provideatur ».
Il semble évident que la nomination du nouveau numéro deux de la “fabrique” d’évêques est un choix très personnel de Bergoglio, qui a dû faire la connaissance du prêtre brésilien lorsqu’ils logeaient tous les deux à la Domus Internationalis Paulus VI de la via della Scrofa, résidence habituelle du cardinal archevêque de Buenos Aires quand il venait à Rome et résidence de Montanari depuis que celui-ci travaille à la curie.
C’est dans cette même Domus de la via della Scrofa que Bergoglio a fait la connaissance de Mgr Battista Ricca, directeur de cette résidence ainsi que de la maison Sainte-Marthe au Vatican, qu’il a promu au rang de prélat « ad interim » de l’IOR, par un geste très personnel qui a suscité l’étonnement parmi les nonces qui avaient eu Ricca comme collaborateur et qui en avaient dénoncé à Rome les comportements répréhensibles.
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Enfin une mesure qui, sans être révolutionnaire, est tout de même surprenante, est l’élévation à la dignité épiscopale – rendue publique le 15 octobre – du nouveau secrétaire général du gouvernorat de l’État de la Cité du Vatican, le père Fernando Vérgez Alzaga, nommé le 30 août.
Cette mesure ne s’explique pas tant par le fait que l’ecclésiastique en question est un religieux espagnol membre des Légionnaires du Christ : ce n’est pas pour cette raison que le pape l’a choisi, mais parce qu’il le connaît depuis l’époque où Vérgez était le secrétaire particulier du cardinal argentin Eduardo Pironio, pour qui Bergoglio avait beaucoup d’estime.
Ce qui est inhabituel, en revanche, c’est la lettre par laquelle le pape a voulu expliquer l’ordination épiscopale de Vérgez.
Certains y ont vu une “excusatio non petita” ayant pour but de justifier l’attribution de l’épiscopat à un ecclésiastique particulièrement apprécié par le pape, même s’il exerce une fonction éminemment administrative à laquelle, en principe, on n’aurait plus tendance – d’après les intentions attribuées à Bergoglio lui-même – à associer la dignité épiscopale.
Pour d’autres observateurs, en revanche, la lettre expliquerait la valeur avant tout pastorale de cette nomination, à la lumière du fait que le gouvernorat compte des milliers d’employés qui doivent faire l’objet d’un suivi y compris dans le domaine spirituel, contrairement aux autres secrétaires “administratifs” qui ne sont pas encore évêques, comme ceux de l’APSA [Administration du patrimoine du siège apostolique] et de la préfecture des affaires économiques, qui n’ont pas une charge pastorale analogue.
Quelle que soit la véritable interprétation de la lettre de François, reste le fait que le secrétaire général du gouvernorat a reçu formellement, à partir de maintenant, une espèce de juridiction spirituelle sur les employés du Vatican, alors que, depuis la naissance de l’État de la Cité du Vatican, il était prévu à cet effet un vicaire général du pape chargé des fidèles qui se trouvent à l’intérieur des murailles léonines. Celui-ci se trouve être actuellement l’archiprêtre de la basilique vaticane, le cardinal Angelo Comastri.
Il s’agit en tout cas, pour cette affaire, d’un petit détail de la « révolution évangélique » entreprise à la curie par pape Bergoglio.
Le plus important est encore à venir.
Source : http://chiesa.espresso.repubblica.it/articolo/1350628?fr=y
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À propos des affaires Ricca et Chaouqui, d’autres détails sur www.chiesa :
> Ricca et Chaouqui, deux ennemis de l’intérieur (26.8.2013)
Et sur le blog Settimo Cielo :
> Francesca Immacolata Chaouqui si confessa due volte (18.9.2013)
Sandro Magister termine l’article de son blogue italien par cette anecdote :
Parmi ses titres vantés, Chaouqui évite, cependant, d’inclure l’honneur mérité qui lui a été décerné en Août par l’Association Américaine Go-Topless :
« Go-Topless félicite Francesca Chaouqui, la seule assistante féminine nommé par le Vatican, d’avoir montré librement son torse nu. Il est temps de mettre fin à des millénaires de valeurs “morales” répressives imposées par l’Église catholique. Les droits topless (seins nus) égaux constitutionnels impliquent une véritable séparation de l’Église et de l’État ! Jour Go-Topless, le 25 août 2013 ».
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À propos des changements introduits jusqu’à présent à la curie romaine :
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Traduction française par Charles de Pechpeyrou.
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Les derniers trois articles de www.chiesa :
18.10.2013
> Non au prosélytisme. Oui à la mission
Le premier est « une solennelle sottise », a dit pape François. Mais la seconde est la priorité de son pontificat. Cela après des décennies de déclin de l’expansion missionnaire de l’Église, racontées aujourd’hui par un témoin exceptionnel qui en révèle des aspects jusqu’ici ignorés.
15.10.2013
> Martini pape. Le rêve devenu réalité
Jésuite, archevêque de Milan et cardinal, il fut, au cours des pontificats de Wojtyla et de Ratzinger, celui de leurs opposants qui faisait le plus autorité et qui était le plus applaudi. Ses fidèles voient aujourd’hui en François l’homme qui a recueilli son héritage. Et qui le met en pratique.
11.10.2013
> Les aumônes et la liturgie, telles que François les veut
Il a envoyé son aumônier à Lampedusa parmi les réfugiés. Il a jeté le trouble chez les personnes attachées à la tradition. Le cri d’alarme d’un liturgiste « ratzingerien »
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Pour d’autres informations et commentaires, voir le blog que tient Sandro Magister, uniquement en italien :
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22.10.2013
VATICAN D’EUX : Scandales aux Vatican, papeFrançois ne fait aucune correction de trajectoire
Plus de deux mois se sont écoulés depuis que “Mgr” Battista Ricca a été malencontreusement nommé “prélat” de l’Institut pour les Œuvres de Religion (IOR) et plus d’un mois depuis que Francesca Immacolata Chaouqui a été nommée, non moins malencontreusement, membre de la commission pour la réorganisation des services économico-administratifs du Vatican.
Ces nominations ont été toutes les deux faites par papeFrançois et la première a été pour lui une décision très personnelle.
Pourtant, alors que le mois d’août touche à sa fin, aucune correction de trajectoire ne se manifeste…
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Telle est l’introduction de Sandro Magister dans son article du 26 août dernier (Voir plus bas).
Topless et tweetant : le nouveau visage féminin du Vatican
Au cours des deux millénaires de l’Église catholique romaine, il n’y a jamais eu un conseiller papal qui ait affiché (même discrètement) une photo seins nus d’elle-même sur l’Internet, en étant “grignoté” sur l’épaule par son compagnon (boyfriend) de la même façon déshabillé.
La photo semi-nue de F. I. Chaouqui (…Immacolata était surement un désir de sa maman… mais le résultat n’est pas là !!! — Il n’y en a qu’Une d’Immaculée !) et son partenaire masculin qui est sorti sur son compte YouTube,(1) a finalement été retirée. Voici la capture d’écran par News.com.au de la photo initialement publiée.
Francesca Chaouqui a brisé le moule au Vatican dominée par les hommes. Âgée de seulement 30 ans, elle a récemment été nommé par le “pape” François comme la seule femme sur une puissante commission de huit membres chargé de réformer les finances scandaleuses (elles aussi !!!) du Vatican.
L’italo-marocaine (2) “PR woman” (3) glamour, qui a récemment travaillé comme journaliste en charge de la communication et des relations extérieures chez Ernst & Young Italia, a déjà été surnommée la « lobbyiste du Pape ».
Elle est la seule femme qui fait partie du comité de conseillers du pontife. Francesca Chaouqui a connu la gloire pour ses tweets incendiaires sur le Vatican :
Lorsque Benoît a abandonné son pontificat, Chaouqui a écrit sur son compte Twitter : « Il a gagné Bertone. J’étais sûr qu’il ne le ferait pas, mais il a jeté l’éponge. En tant que croyante, je suis juste déçue. » Mais ce n’était pas son premier ni son dernier commentaire robuste.
Chaouqui par exemple, a chaleureusement félicité l’un des journalistes qui ont découvert les documents du Vatileaks. « Heureusement que tu existes », a-t-elle écrit à l’enquêteur Gianluigi Nuzzi, qui a publié un livre avec les documents volés par le Majordome de Benoît XVI, « Bravo, c’est ce qu’on appelle faire une bonne information. Fier de vous. »
Mais dans un autre, elle a dit que Paolo Gabriele, l’ancien Majordome de Benoît XVI, n’avais pas fuité (répandu) les dossiers papaux publiés dans ce livre à succès – bien qu’il ait été reconnu coupable du vol et la fuite de ceux-ci.
Dans un autre encore, elle a catalogué le Cardinal Tarcisio Bertone, le secrétaire d’État du Vatican, comme “corrompu”. Le Cardinal Bertone nie la corruption et envisagerait une action en justice…
En attendant, Giulio Tremonti, un ancien ministre des Finances italien, a dit à la mi-août qu’il poursuivait en justice Mme Chaouqui et des journaux pour un autre tweet où elle a dit qu’il était homosexuel.
Avec son nom et son image à l’honneur, la Miss Chaouqui a rapidement fermé son compte du réseau de micro-blogging, ce qui n’a pas empêché les médias italiens de récupérer avant cela une copie de certains de ses tweets les plus controversés.
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Ricca et Chaouqui, deux ennemis de l’intérieur
Il est prélat de l’IOR, elle est membre de la commission pour la réorganisation des administrations du Vatican. Deux nominations qui ont été voulues et décidées par le pape François mais qui sont la négation vivante de son programme de nettoyage et de réforme.
ROME, le 26 août 2013 – Plus de deux mois se sont écoulés depuis que Mgr Battista Ricca a été malencontreusement nommé “prélat” de l’Institut pour les Œuvres de Religion (IOR) et plus d’un mois depuis que Francesca Immacolata Chaouqui (photo) a été nommée, non moins malencontreusement, membre de la commission pour la réorganisation des services économico-administratifs du Vatican.
Ces nominations ont été toutes les deux faites par le pape François et la première a été pour lui une décision très personnelle.
Et tout de suite après, dans un cas comme dans l’autre, de graves contre-indications ont été découvertes dont le pape ne savait rien initialement.
Pourtant, alors que le mois d’août touche à sa fin, aucune correction de trajectoire ne se manifeste.
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En ce qui concerne le “prélat” de la banque du Vatican, le pape François, après l’avoir nommé, a été rapidement informé, par plusieurs personnes dignes de confiance, des antécédents scandaleux du personnage et des protections dont il avait bénéficié et bénéficie encore actuellement au Vatican. Et il a exprimé sa gratitude à ces personnes.
Mais, dans l’avion qui le ramenait du Brésil, le pape Jorge Mario Bergoglio a évité, lorsqu’il a répondu à une journaliste, de prendre une position nette en ce qui concerne l’affaire de Mgr Ricca.
Les propos du pape que les médias du monde entier ont repris avec le plus d’emphase – en un festival de commentaires favorables à son “ouverture” aux homosexuels – ont été interprétés comme une façon de suspendre son jugement : « Si une personne est gay et cherche le Seigneur et qu’elle est de bonne volonté, mais qui suis-je pour la juger ? ».
Quelques jours après être rentré à Rome, le pape François a été plus clair. Il a fait savoir à la secrétairerie d’état que Mgr Ricca « restera à son poste ».
Et c’est ainsi que va rester intacte, à travers celui-ci, la contradiction spectaculaire entre d’une part la volonté de nettoyer et de réorganiser la curie romaine exprimée à plusieurs reprises par le pape François et d’autre part le fait que celui-ci continue à faire confiance au “prélat” qu’il a nommé et qui est vraiment le parfait symbole de ces comportements scandaleux et de ces “lobbies” qui devraient être balayés.
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L’affaire de Francesca Immacolata Chaouqui est différente de celle de Mgr Ricca. La secrétairerie d’état du Vatican disposait déjà, à son sujet, d’informations précises plusieurs mois avant qu’elle ne soit nommée, le 18 juillet dernier, membre de la commission pour la réorganisation des services économico-administratifs du Saint-Siège, avec la possibilité d’accéder à tous les documents les plus confidentiels.
Mais que pour la création de cette commission et la nomination de ses huit membres, le pape François a agi de manière autonome. La secrétairerie d’état n’y a pas été associée et elle n’en a été informée qu’après coup.
La secrétairerie d’état avait déjà été mise en état de pré-alerte, au printemps 2012, par certains articles parus dans le plus lu des quotidiens progressistes italiens, “La Repubblica”.
Il était affirmé dans ces articles que Paolo Gabriele, le majordome de Benoît XVI arrêté et condamné pour avoir volé au pape une quantité énorme de documents confidentiels qui étaient ensuite transmis à la presse, n’était pas le seul, à la curie, à avoir agi de cette manière, mais que d’autres, comme lui et après lui, étaient encore en activité, parmi lesquels une femme.
Les “révélations” concernant cette affaire ne donnaient pas le nom des personnes impliquées. Y compris la dernière interview anonyme, celle qui a fait le plus de bruit, publiée dans “La Repubblica” le 7 mars 2013, quelques jours avant le conclave qui a élu Bergoglio pape.
Mais la personne interviewée était tellement bavarde qu’elle se vantait à droite et à gauche d’être l’informatrice qui fournissait la matière des articles de “La Repubblica” : Francesca Immacolata Chaouqui, 32 ans, fille d’un père marocain et d’une mère calabraise, vivant à Rome, mariée. Elle a été chargée, de 2007 à 2009, des relations extérieures du cabinet international d’avocats Pavia & Ansaldo, puis, à partir de 2010, du cabinet Orrick Herrington & Sutcliffe et enfin, à partir de 2013, du cabinet Ernst & Young, disposant pour cela d’un vaste réseau de relations réelles ou relevant de la vantardise, composé de journalistes, de politiciens, d’hommes d’affaires, de prélats et de cardinaux.
Lorsque, dans les jours où avait lieu le conclave, l’identité de l’informatrice anonyme de “La Repubblica” est parvenue aux oreilles du substitut à la secrétairerie d’état, l’archevêque Giovanni Angelo Becciu, celui-ci a adressé une protestation au journal. À partir de ce moment, la publication d’articles clairement attribuables à la “source” Chaouqui a en effet cessé.
Voilà pourquoi lorsque, le 18 juillet, on a appris que le pape avait nommé cette jeune “Public Relations” membre de la commission pour la réorganisation des administrations du Vatican, ceux qui connaissaient ses antécédents ont été absolument stupéfaits.
Mais même les gens qui ne savaient rien d’elle auraient pu très facilement se faire une idée du personnage. Il suffisait pour cela d’ouvrir sa page Twitter, d’y lire son auto-présentation, de parcourir ses messages.
On y apprenait, entre autres choses, que Francesca Chaouqui a un lien direct avec Gianluigi Nuzzi, le journaliste qui a reçu et publié les documents volés à Benoît XVI par son majordome infidèle, et qu’elle est une informatrice assidue du site dagospia.com, le réceptacle de médisances et poisons vaticanesques le plus lu d’Italie.
Par précaution, le 23 juillet, Francesca Chaouqui a retiré sa photo (voir ci-dessus) et, le 10 août, elle a désactivé sa page Twitter. Mais elle l’a fait trop tard et de manière incomplète.
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Étant donc établi que le pape François ne connaissait pas personnellement Francesca Chaouqui, qui l’a convaincu de la nommer à un poste à si hautes responsabilités ?
L’hypothèse la plus crédible conduit à Mgr Lucio Angel Vallejo Balda, secrétaire de la préfecture des affaires économiques du Saint-Siège et également, depuis le 18 juillet, secrétaire et factotum de la commission nouvellement créée dont Francesca Chaouqui est membre.
Mgr Vallejo Balda, 52 ans, est espagnol et membre de la Fraternité de la Sainte-Croix, la branche sacerdotale de l’Opus Dei. Après avoir donné la preuve de ses talents d’administrateur dans le diocèse d’Astorga, il s’est distingué en organisant avec succès les Journées Mondiales de la Jeunesse de Madrid, en 2011, aux côtés du cardinal Antonio María Rouco Varela. Ce qui a favorisé, la même année, sa promotion à la fonction de numéro deux de la préfecture des affaires économiques du Saint-Siège, à Rome.
À ce nouveau poste, Vallejo Balda a dépassé, dans les faits, son supérieur direct, le cardinal Giuseppe Versaldi, qui est désavantagé – entre autres – par le fait qu’il appartient à l’équipe déclinante du cardinal secrétaire d’état Tarcisio Bertone.
Il n’est donc pas surprenant que, une fois élu pape, Bergoglio ait rapidement détecté dans le dynamique monsignor espagnol l’un des hommes sur lesquels il pourrait compter pour la réorganisation administrative de la curie.
La preuve en est le rôle dominant que le chirographe pontifical instituant la commission attribue à Mgr Vallejo Balda : non seulement celui-ci est le secrétaire de la commission, mais il en est également le « coordinateur qui a des pouvoirs de délégué et qui agit au nom et pour le compte de la commission en ce qui concerne la collecte des documents, données et informations nécessaires à l’exercice de ses fonctions institutionnelles ».
On peut d’autre part affirmer que le pape a également confié la tâche de choisir et de recruter les membres de la commission à Vallejo Balda. Cela se déduit de la lettre par laquelle celui-ci a annoncé à chacun d’eux sa nomination et de sa manière de rédiger les curriculum vitæ, en se référant (dans un italien quelque peu confus) aux rencontres personnelles qu’il a eues avec l’un ou l’autre.
On peut, par exemple, lire ceci à propos de l’ancien ministre des Affaires étrangères de Singapour, George Yeo :
« C’est un homme courtois et empressé, mais il a un style intellectuel fort ; il a beaucoup lu et connaît à fond les plaques tectoniques mouvantes de l’Histoire. C’est, ou c’était les deux fois où j’en ai parlé longuement avec lui, un catholique sérieux et consciencieux, ayant beaucoup d’intuitions fascinantes à propos du catholicisme avec des caractéristiques chinoises ».
Et à propos de Francesca Chaouqui :
« Expérience de plusieurs années dans le domaine du conseil en gestion de la communication d’entreprise et en management des relations extérieures et institutionnelles ; leadership faisant autorité, fondé sur de grandes aptitudes en matière de relations publiques et de communication, et forte capacité à finaliser les contacts au niveau business ; guidée par des principes et des valeurs éthiques et moraux très forts ».
Ces curriculum vitæ – comportant les adresses électroniques et les numéros de téléphone privés – se trouvaient dans l’un des trois fichiers joints à l’e-mail confidentiel par lequel, le 18 juillet, Mgr Vallejo Balda a annoncé de manière anticipée aux sept autres membres de la commission la publication, le jour suivant, du chirographe par lequel le pape les nommait.
Les deux autres fichiers joints étaient d’une part le texte du chirographe pontifical et d’autre part l’annexe au chirographe lui-même, également signée par le pape François, indiquant les mesures opérationnelles pour la commission. Et portant la mention :
« Ne pas publier et ne pas distribuer en dehors de la commission ».
Le premier de ces deux documents a effectivement été rendu public le lendemain. Le second, non. Mais on peut le lire sur cette page de www.chiesa :
> Disposizioni operative… (en italien)
Dans son e-mail du 18 juillet, envoyé le matin à 9 heures 41, Mgr Vallejo Balda demandait aux destinataires de garder le secret.
Mais tout de suite après, ce matin-là, Francesca Chaouqui avait déjà violé la consigne, en faisant suivre l’e-mail de Vallejo Balda, avec les trois fichiers joints, à un certain nombre de ses contacts.
On a dit que Francesca Chaouqui appartient à l’Opus Dei, comme Mgr Vallejo Balda. Mais ce n’est pas vrai.
En revanche il est certain qu’elle fréquente des résidences romaines de l’Opus, parmi lesquelles celle où habite le numéraire Joaquin Navarro-Valls, l’inoubliable porte-parole de Jean-Paul II.
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Les précédents articles de www.chiesa à propos des cas de Mgr Ricca et de Francesca Immacolata Chaouqui :
> Double tempête sur l’IOR (3.7.2013)
> Le prélat du lobby gay (18.7.2013)
> La tromperie ayant été révélée, François “saura comment agir” (25.7.2013)
> La “segretariola” de François, le pape qui veut tout faire lui-même (8.8.2013)
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À propos de Mgr Vallejo Balda, le portrait flatteur qu’en a fait José Manuel Vidal sur “Religión Digital” :
> Quién es Lucio Ángel Vallejo Balda, el nuevo “gerente del papa” (en espanol)
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Traduction française par Charles de Pechpeyrou.
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www.chiesa : http://chiesa.espresso.repubblica.it/articolo/1350582?fr=y
[1] En 2010, elle a affiché un diaporama sur YouTube qui comprend plusieurs portraits de studio apparemment nus avec son petit ami.
[2] Francesca Chaouqui âgée de 30 ans (Sandro Magister lui donne 32 ans, d’autres 27 !!!) est née d’un père français d’origine marocaine et d’une mère italienne. Elle fait partie de «Vedro» (“je verrai”), le think tank dirigé par Enrico Letta. Et elle est inscrite à la FERPI, la Fédération des relations publiques italiennes qui depuis des années se bat pour que le parlement approuve une loi pour la transparence des activités de lobbying. Elle se présente ainsi sur sa page Twitter : « Je vis comme si j’avais plus de temps, j’aime, je souris toujours, parfois je me mets en colère, j’écris la nuit. Heureuse ».
La presse italienne l’encense déjà et la présente même comme une excellente gestionnaire. Le quotidien La Repubblica rappelle ainsi son passage chez Ernst & Young où elle s’est occupée de communication et de relations publiques.
Mais si Francesca Chaouqui a du sang marocain, La Republicca voit d’abord en elle une fervente catholique, plutôt proche de l’Opus Dei, un mouvement de l’Eglise catholique qui fait du travail et de la moindre circonstance de la vie comme une occasion de rencontrer Dieu.
[3] PR woman (Femme responsable des relations publiques)