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La Franc-Maçonnerie est une religion d’égarement, un culte hérétique !
Un jeune lecteur africain nous écrit au sujet de la F∴M∴ (franc-maçonnerie)
Nous ne pouvons que lui répondre : la Franc-Maçonnerie est une organisation satanique.
Beaucoup de Francs-Maçons ignorent qu’il existe une organisation secrète au sein même de la Franc-Maçonnerie, au service direct de Lucifer pour la mise en œuvre du Nouvel Ordre Mondial et la manifestation de l’Antichrist.
Il existe en effet, à l’intérieur même de la Franc-Maçonnerie, une organisation encore plus secrète, dont la plupart des Francs-Maçons ne connaissent rien, même certains Maçons du 33e degré !
Des Francs-Maçons de base sont souvent choqués de lire dans certains articles que la Franc-Maçonnerie est une organisation satanique. Ils affirment honnêtement que ce n’est pas la situation de leur Loge. Certains affirment même être des Francs-Maçons du 32e ou du 33e degré (?!!!), et disent qu’ils sont donc bien placés pour savoir ce qui se passe dans la Franc-Maçonnerie (!!!). Ils proclament donc avec assurance : « La Franc-Maçonnerie n’est pas satanique ! »
Nous avons tous les deux raison ! Ils ont (peut-être) raison de proclamer que la Franc-Maçonnerie qu’ils pratiquent dans leur Loge n’est certainement pas satanique. Mais nous avons raison de dire que le cœur de la Franc-Maçonnerie est satanique, car elle œuvre puissamment pour manifester le “Christ du Nouvel Age”, l’Antichrist.
La Franc-Maçonnerie est une organisation cachée au sein d’une autre organisation. L’organisation intérieure connaît la vérité spirituelle de la Franc-Maçonnerie, et la défend de toutes ses forces, de toute son âme et de toute sa pensée. Tandis que l’organisation extérieure est délibérément tenue à l’écart de cette vérité, et délibérément induite en erreur par de fausses interprétations.
« La Franc-Maçonnerie est une fraternité cachée dans une autre fraternité : une organisation visible cachant une fraternité invisible des élus… Il est nécessaire d’établir l’existence de ces deux ordres séparés et pourtant interdépendants, l’un visible, et l’autre invisible. L’organisation visible est une splendide camaraderie composée « d’hommes libres et égaux, » qui se consacrent à des projets éthiques, éducationnels, fraternels, patriotiques et humanitaires. L’organisation invisible est une fraternité secrète, des plus augustes, majestueuse de dignité et de grandeur, dont les membres sont consacrés au service d’un mystérieux « arcanum arcandrum, » c’est-à-dire d’un mystère caché. » (Manly P. Hall, Conférences sur la Philosophie antique, page 433).
La Franc-Maçonnerie est bien une religion, selon l’ordre des Mystères sataniques, de la Philosophie Hermétique et de l’Alchimie, qui sont également sataniques ! La Franc-Maçonnerie ne révèle pas ses secrets aux “frères” de l’organisation extérieure, quel que soit leur rang. Seuls les Élus de la société cachée, invisible, ont accès à la vérité. Les pauvres frères de l’organisation visible sont « nourris à la petite cuillère » ! On leur donne de fausses explications des symboles maçonniques, et on les induit sciemment en erreur ! Pour quelle raison ? Car ces pauvres gars, membres de l’organisation visible, s’ils sont induits en erreur, « n’ont que ce qu’ils méritent » !
S’il s’avère qu’un nouveau membre de la Franc-Maçonnerie vénère Jésus-Christ, il est immédiatement enfermé dans l’organisation visible, et la vérité cachée ne lui est jamais révélée. Il ne sera jamais considéré comme un adepte, un sage, ou un élu. Ces termes sont réservés aux membres de l’organisation invisible. Il fera partie de ceux à qui l’on cachera délibérément la vérité concernant les doctrines secrètes de la Franc-Maçonnerie, et à qui l’on donnera des interprétations délibérément erronées des symboles maçonniques, afin de leur faire simplement croire qu’ils connaissent la vérité.
Sources d’un article de Cutting Edge Ministries : FREEMASONRY — TWO ORGANIZATIONS, ONE VISIBLE, THE OTHER INVISIBLE
http://www.cuttingedge.org/free001a.htm
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À notre jeune lecteur Sénégalais, Amadou, nous conseillons la lecture d’une série d’articles de Yemi Pierre Kemth parues sur le site librafrique.com :
Dans le secret des francs-maçons
Auteur : Yemi Pierre Kemth, librafrique.com
– 1ère Partie
Si les mots de puissances ou mots sacrés que vous allez lire ici sont les mêmes depuis des siècles, si les mots secrets restent souvent les mêmes depuis des décennies et surtout en ce qui concerne la franc-maçonnerie symbolique, les mots de reconnaissance et des mots de laissez-passer aux réunions secrètes peuvent changer. Alors, ne faites pas l’autruche, car si vous vous faites prendre, parce que votre mot de laissez-passer à la réunion ou reconnaissance n’est pas correct, vous payerez le prix ultime. Ça ne rit pas dans ce milieu. Les curieux n’ont pas leur place parmi les francs-maçons. Et même si vous donnez les mots de reconnaissance et de laissez-passer, il faut confirmer le tout par des attouchements, un aspect que je n’aborde pas ici pour le moment.
Mon but n’est pas d’alimenter quelques curieux et les pousser dans la gueule du loup. C’est plutôt de vous éviter l’égarement lorsque, pour vous enrôler, les francs-maçons vous promettront l’accès à des connaissances restreintes détenues par une élite.
Revenant à notre sujet, je vous dis d’abord ceci : on finit toujours par démasquer le mensonge et libérer la vérité qui, par essence, a horreur du confinement, de la rétention, du culte du secret, des prétextes de discrétion. Seuls le mensonge et la tromperie se cultivent dans le secret, sur les champs de la discrétion, couverts par les brouillards et les ténèbres. On n’allume pas la lumière pour la cacher, mais pour éclairer.
L’incohérence de la franc-maçonnerie
La franc-maçonnerie se défend d’être une religion, mais toute sa doctrine est fondée sur des récits bibliques de l’Ancien Testament qui, après tout, sont des œuvres profanes si on se remet au sens que donne la franc-maçonnerie.
La franc-maçonnerie n’est qu’une religion ténébreuse relayée par des leurres, des mots vides de sens et de vérité. Comparée aux traditions et cultures africaines, elle est un culte hérétique dont le principal axe se tient à des promesses mondaines données comme appâts aux crédules.
Preuves des parodies de l’Ancien Testament
Tous les mots secrets de la franc-maçonnerie, les mots de puissance ou mots sacrés, la plupart des mots de reconnaissance et des mots utilisés comme clés d’entrer aux réunions secrètes trouvent leur origine et leurs sens dans les récits bibliques de l’Ancien Testament. Vous m’avez bien lu, vous ne rêvez pas. Quand je dis que la franc-maçonnerie est une religion d’égarement, un culte hérétique, ce n’est pas pour mettre du piquant. Allons-y aux preuves :
ou les lire directement à la source :
- http://www.librafrique.com/component/content/article/52-accueil/674-dans-le-secret-des-francs-macons
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Nous complétons cet article sur la Franc-Maçonnerie par ces quelques lignes adressées aux Francs-Maçons qui liraient cet article :
Seul Jésus-Christ peut vous faire sortir du filet spirituel dans lequel Satan a réussi à vous prendre. Sachez que Jésus-Christ a vaincu Satan (l’antique Lucifer) sur la Croix. Il n’existe pas de « bon » Lucifer et de « mauvais » Satan. Ils sont une seule et même personne. Le but de Satan est de séduire et tromper l’humanité, pour l’entraîner avec lui dans le lac de feu. Il se garderait bien de révéler aux Francs-Maçons ce qui les attend, s’ils ne se dégagent pas de son filet !
Jésus-Christ a vaincu Satan sur la croix : « Vous qui étiez morts par vos offenses et par l’incirconcision de votre chair, il vous a rendus à la vie avec lui, en nous faisant grâce pour toutes nos offenses ; il a effacé l’acte dont les ordonnances nous condamnaient et qui subsistait contre nous, et il l’a détruit en le clouant à la croix ; il a dépouillé les dominations et les autorités, et les a livrées publiquement en spectacle, en triomphant d’elles par la croix » (Colossiens 2 :13-15).
Jésus-Christ vous offre un plein pardon pour tous les péchés que vous avez commis, notamment ceux que vous avez commis par ignorance, dans l’incrédulité, par votre appartenance à la Franc-Maçonnerie. Confessez-Lui ces péchés, et un plein pardon vous sera accordé. Le sang de Jésus est puissant pour effacer tous les péchés.
Jésus-Christ vous fera alors passer par une véritable nouvelle naissance spirituelle, qui n’a rien à voir avec la « nouvelle naissance » dont on vous a parlé dans la Franc-Maçonnerie. Vous connaîtrez la Vérité, et la Vérité vous affranchira ! Tournez-vous vers Jésus-Christ maintenant même, n’attendez pas !
AUTOPSIE D’UN DÉSARROI DE L’ÂME
ou l’art de corrompre la notion de charité
Sur son blog, et dans un long texte tout rempli de reproches à l’égard des “semeurs de discorde et de zizanies”, Monsieur Clément Lécuyer vole au secours, en les nommant par leur thèse, des clercs et des fidèles qui ont choisi d’expliquer la vraie foi et la vraie doctrine à travers la grille de lecture de cette thèse, dite de Cassiciacum.
Autrement dit, Monsieur Lécuyer entreprend, bien imprudemment de mettre sur la place publique (celle de son blog) des reproches évangéliques et moraux à l’adresse d’une “disputatio” qui non seulement relève de la polémique doctrinale (serait-elle désormais interdite dans ce qui reste d’Église ?), mais ne fut initiée par le webmestre du blog en question (CatholicaPedia) qu’en raison de la nature polémique que prenait tout naturellement toute évocation de cette mouvance dans les dialogues et messages échangés entre catholiques non una cum. Comme si l’una cumisme était en quelque sorte la panacée à tout expliquer et à tout rassembler !
Outre que Monsieur Lécuyer s’arroge en quelque sorte l’initiative de parler et de défendre cette catégorie de clercs et de fidèles, qui est bien assez grande pour se défendre elle-même, Monsieur Lécuyer part de présupposés dont nous allons démontrer toute l’inanité, la fausseté et la dangerosité.
Par un premier appel, assez téméraire, au “bon sens”, expression vaseuse (s’agit-il là du “sensus fidei” au sens strict ? On peut en douter) , bons sens dont il est d’ailleurs supposé qu’il est majoritaire chez les catholiques, Monsieur Lécuyer semble partir du principe que tout catholique, et a fortiori “non una cum”, se doit d’être uni dans “un esprit de foi et de charité”.
Il est bien évident que dans l’absolu ce précepte divin doit guider tout croyant. Mais St Paul ajoute aussitôt que ce précepte ne vaut que si les croyants sont “unis dans la foi” c’est à dire dans une foi rigoureusement identique dont les fruits naturels sont la patience, l’entraide et …la charité ! Nous voyons donc qu’à la suite de Notre-Seigneur, St Paul place de toute évidence la foi comme critère premier et absolu de la charité et autres vertus communautaires.
Ce socle qu’est la foi est indissociable de la charité qui n’est pas d’abord l’amour du prochain mais l’amour de Dieu et le respect de ses commandements.
Ainsi peut-on jusqu’à aller transporter des montagnes – grand miracle de la foi s’il en est ! – et, pour autant ne pas avoir la charité et donc ne pas plaire à Dieu ! Ni d’ailleurs à son prochain puisqu’on refuse de lui communiquer cette foi coupée de la charité.
Ensuite les évangiles nous expliquent que cette unité de l’Esprit dans la foi ne peut se conserver que dans le lien de la paix, cette paix étant elle-même la résultante de l’union dans la foi et dans la charité. Tout se tient ! Et il serait vain de vouloir choisir à la carte l’humilité pour les uns, la patience pour d’autres, la douceur ou la charité pour d’autres encore. Notons bien que l’écriture nous donne la recette qui va gommer en quelque sorte les différences de talents, de caractères et d’humeurs par l’affection qui porte aux autres une attention bienveillante et va même jusqu’à leur prêter des qualités et vertus qu’ils ne possèdent guère et des mérites qu’ils ne méritent pas. Cet état d’esprit véritablement chrétien ne peut s’épanouir pleinement que dans la foi qui n’est rien d’autre alors que se mettre, corps et âme, au service du Seigneur ! Et se mettre “au service du Seigneur” ce n’est pas moins que plaire à Dieu et faire, dans l’abandon de soi-même, toute Sa Volonté et rien que Sa Volonté. La référence aux temps antiques ne retranche rien mais n’ajoute rien non plus à cette considération que pour assurer son salut il nous faut de toute manière paire à Dieu et lui faire la première place dans nos vies. Les premiers chrétiens il est vrai donnaient souvent en plus de leur personne dans les cirques païens !
En appeler sans cesse à la vertu de charité sans rappeler qu’il ne peut y avoir de véritable charité que dans la foi pure et partagée me parait être une vision quelque peu réductrice de cette intention louable.
Monsieur Lécuyer, non content de se faire l’apôtre d’une charité approximative, plus affective et rassembleuse que divinement normée, se plaît ensuite à nous asséner des lieux communs comme l’existence sur le Net et dans les blogs catholiques des “querelles”, “divisions” et “polémiques inutiles” en prétendant que cela nuit par définition à “l’esprit de charité”. Nous ne reviendrons pas encore sur la conception qu’il en a et ne retournerons pas le couteau dans la plaie.
Ensuite il nous parle de “points de désaccord” comme si il s’agissait là d’une incongruité voire d’un scandale entre chrétiens ! L’angélisme de M. Lécuyer ne laisse pas de surprendre lorsqu’on connait les propres paroles du Christ sur ce sujet ! Mais là où M. Lécuyer passe les bornes c’est lorsqu’il nous affirme du haut de sa chaire que les désaccords portent sur des sujets “secondaires” au point de vue théologique ! Qu’en sait-il ? Que sait-il de la vérité ? Que n’a-t-il déjà pris part à une polémique de fond sur ce sujet en particulier ? Eh oui, il ne le peut car il serait alors acculé à choisir son camp !!!! Prendre part à une polémique c’est automatiquement se déterminer en vertu de son libre-arbitre intellectuel et moral en faveur d’une doctrine, d’une thèse ou d’un point de vue dont l’enjeu est la foi ou plus exactement l’intégrité de la foi ! Aucun d’entre nous ne se permet de juger les fidèles guérardiens au for interne ou de leur prêter a priori les plus noires intentions. Chaque être humain est libre de se tromper mais il doit en assumer les conséquences dans la mesure de sa compréhension intellectuelle de sa perception du problème. S’il se trompe de bonne foi ou par ignorance le devoir de ses frères consistera à lui faire les remontrances nécessaires pour le remettre dans la bonne voie. S’il se trompe de mauvaise foi, il en assumera toute la responsabilité devant Dieu et c’est de notre devoir de le lui rappeler.
L’âpreté des polémiques, l’acuité des querelles autour de la fameuse thèse montre bien, contrairement à ce que vous affirmez M. Lécuyer, que ce sujet n’apparait pas comme secondaire à la plupart des intervenants de la “disputatio” !!! Car dans secondaires il y a comme un relent d’“inutile”, de “pas important” et presque de “futile”.
Parler ensuite de “contre-témoignage” revient à parler pour ne rien dire puisque vous ne précisez pas pour quel “parti” ce contre-témoignage exerce ses méfaits !!! (mais le lecteur attentif le devine bien vite !!!!)
Mais cela ne serait encore rien si quelques lignes plus bas, vous vous permettez d’attaquer le “devoir d’état” des fidèles, vous arrogeant le droit de leur dénier en ce domaine toute légitimité d’intervention, au nom de quoi on se le demande, pour des personnes que vous ne connaissez même pas pour la plupart, et dont vous mettez en doute systématiquement la compétence… au prétexte fallacieux et clérical que ce sont des sujets pointus en quelque sorte réservés à des clercs ou des théologiens patentés ! Lorsque je lis ça j’ai l’impression que la mesure est comble et que nous ne vivons pas dans le même siècle ! Loin de moi la prétention de dire que tous les fidèles (et clercs également) sont ou doivent être théologiens et que ne l’étant pas ces fidèles ou ces clercs devraient s’interdire des sujets “pointus” et toute forme de polémique… Il est clair que dans votre approche des choses tous ces gens vont être ravis d’apprendre (et je ne dirai pas “moi le premier” puisque je ne suis pas “théologien” !) qu’ils n’ont AUCUNE compétence et que vous les renvoyez, avec le droit de se taire, directement dans leurs foyers et à leur devoir d’état ! Vous prenez ainsi le risque de réactions très… cinglantes !!!! Mais n’étant pas là pour vous plaindre ou vous défendre, je continue ma petite promenade de santé parmi votre prose “non una cum”.
Vous vous plaignez ensuite de l’obstination de certains fidèles car, dites-vous, c’est une perte de temps et d’ardeur ! Permettez-moi de sourire pour détendre un peu le débat ! D’abord si obstination il y a c’est que certains fidèles la prennent comme une vertu, voire une nécessité pour la défense de la foi et non des élucubrations, même pieuses et savantes, de certains sectaires. Ensuite on sent bien que dans votre choix de ce mot vous y mettez une connotation d’entêtement. Concernant vos amis guérardiens vous eussiez plutôt sans doute employé le terme de “ténacité” s’il n’y avait dans votre discours un seul parti à blâmer… comme toujours ! Vous auriez au moins pu faire semblant de distribuer équitablement vos coups puisqu’il paraît que vous ne partagez pas la Thèse de nos amis de l’IMBC. Cette disparité dans l’opprobre est pour le moins étrange… ne trouvez-vous pas ? Ça vous classe un homme en un tour de main !
Ah ! les esprits belliqueux ! Vous en avez plein la bouche de ce vocable agréable si nécessaire à votre rôle de bon apôtre des catholiques non una cum. C’est d’ailleurs pour cette raison que vous fondâtes votre blog afin de mieux contrôler et corriger tous les esprits belliqueux que vous détectâtes alors dans les rangs épars du traditionalisme rebelle…
Pour vous un “belliqueux” se trompe toujours de combat ! Voilà une belle conception libérale qui neutralise toutes les occasions d’attaquer ou de se défendre.
En réalité votre una cumisme est au for externe un club de Bisounours dans lequel tout baigne dans le meilleur des mondes et qui donne au quidam d’en face l’aspect clinquant et impeccable d’un ashram féerique d’où toute violence, y compris verbale, serait bannie. Vous me rappelez ce gourou ridicule qui “exterminait” cent fois par jour des dizaines d’extraterrestres depuis son Mandarom avec son arme apocalyptique mais faisait régner la terreur de l’emprise psychique et sectaire la plus folle au sein de sa “communauté” religieuse… Tirons à vue sur les extraterrestres conciliaires mais surtout ne faisons pas de vagues chez nous et continuons à adorer et servir notre Grand Gourou ! Inutile de vous dire que vous et moi sommes à des milliers d’années-lumière de partager une conception belliciste commune ! Ne savez-vous pas que l’ennemi du genre humain peut être partout y compris dans nous-même et que là encore Notre-Seigneur ne nous a que trop mis en garde contre ceux qui veulent tuer les âmes plutôt que les corps ? N’y a-t-il que des saints parmi nous ? Sommes-nous assez saints nous-mêmes pour rejeter d’un revers de main ces considérations ?
Votre citation du pape Paul V illustre d’ailleurs assez bien votre état d’esprit ; ce que vous voudriez, ce que vous réclamez au plus intime de vous-même c’est un décret de neutralité, c’est un pacte de non-agression qui feraient de nos bons catholiques non una cum des émasculés perpétuels et des borgnes spirituels incapables de discerner aucun critère de vérité hormis ceux qui seraient communs au gros de la troupe ! Une sorte de consensus mou qui reviendrait en fait à restituer de manière subtile aux clercs l’autorité et la puissance qu’ils ont en partie perdues depuis un demi-siècle en raison de leurs trahisons, lâchetés ou manigances. Vous seriez en ce cas un allié au moins subjectif du cléricalisme dominateur sur les consommateurs de sacrements que nous sommes et que nous aurions dû rester éternellement. Malheureusement Cher Monsieur Lécuyer, l’éclipse de l’Église est passée par là, vous le savez bien, et nous ne sommes plus sous Pie XII !!!
Non contente d’être inutile…belliqueuse…non charitable… la polémique est pour vous “stérile” c’est à dire qu’elle ne peut rien enfanter et, en admettant même qu’elle le puisse (par miracle ?), elle n’enfantera jamais rien de bon et, pire encore, sera entièrement aux mains du Prince de ce monde “séducteur du monde entier” !!! Ne voyez-vous pas l’outrance intrinsèque de vos propos et leur exagération en raison même de leur fausseté historique et intellectuelle ? Mais il est vrai que votre site se définit d’abord comme “politique” et à ce titre il vous faut respecter sans doute de ténébreuses alliances pour servir des desseins non moins ténébreux car tout ce qui ne participe pas à la vraie recherche de la vérité sous le regard de la foi fait le jeu du démon ! Voyez là-dessus on peut se rejoindre !
Et lorsque vous nous dites « refusant de reconnaître une quelconque autorité aux ennemis de l’Église siégeant à Rome » j’en déduis que vous devez alors être mal renseigné sur vos amis guérardiens et sur l’autorité matérialiter qu’ils accordent aux hiérarques conciliaires en attendant une hypothétique décision de l’Église déclarant qu’ils sont à nouveau catholiques puisque convertis ! Mais alors me direz-vous tout cela est bien secondaire et nous partageons l’essentiel de la foi ! Et même si c’était le cas, permettez-moi d’abord d’être en désaccord avec vous (ai-je le droit ?) et d’avoir une conception divergente de la pureté de la foi, surtout lorsque celle-ci s’appuie aussi sur la doctrine des Pères et des Papes.
Le jour où nous partagerons rigoureusement la même foi, le jour où les guérardiens ne diront plus de nous que nous sommes schismatiques, luthériens et ennemis de Dieu, alors nous serons, si les circonstances l’exigent, prêts à mourir les uns pour les autres en vertu même du précepte divin que nous rappelle si bien Tertullien.
Priez pour moi !
Pierre Legrand.
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Quand certains catholiques non una cum se trompent de combat
Alors que chaque jour qui passe voit l’apostasie prospérer à travers le monde et tandis qu’une multitude de péchés, d’abominations et de sacrilèges sont commis quotidiennement, interrogeons-nous sur l’attitude des catholiques restés fidèles à la vraie foi et à la vraie doctrine. Par leurs actions, attitude et prières, consolent-ils Notre-Seigneur ou au contraire, se joignent-ils à la masse de ces semeurs de discorde et de zizanie ?
Je vous laisse poursuivre la lecture sur le blog de l’auteur : http://www.catholique-sedevacantiste.com/article-quand-certains-catholiques-non-una-cum-se-trompent-de-combat-118609903.html
DU MODERANTISME OU DE LA FAUSSE MODERATION
Un texte méconnu qui peut intéresser quelques lecteurs !
Un langage inhabituel !
Nous avons Le libéralisme est un péché de Don Felix Sarda Y Salvani, vrai manuel du combattant chrétien.
Voici Du Modérantisme ou de la Fausse Modération, le manuel des officiers.
Luigy est le pseudonyme de l’abbé ALEXIS PELLTIER, DE LA RÉDACTION DU FRANC-PARLEUR à MONTRÉAL, 1873. L’abbé Pelltier fut un grand combattant du libéralisme au Canada, et un défenseur de Mgr Gaume. Cette brochure est destinée à l’élite de ces combattants, à ceux qui n’auront pas peur de lutter publiquement pour la Vérité. Don Sarda est pour tous les soldats, y compris les officiers, Luigi est le manuel des officiers.
Alexis Pelletier est né à Cacouna, comté de Témiscouata, le 26 avril 1837. Il est le fils de Louis Pelletier et de Sophie Michaud. Il est ordonné prêtre à Québec le 19 septembre 1863. Il enseigne au Séminaire de Québec de 1863 à 1866, puis il démissionne et est envoyé au Collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière de 1866 à 1870. Il est à l’avant-garde du mouvement de contestation « Le gaumisme », qui veut retirer l’étude des auteurs classiques païens dans les collèges catholiques, et il publie, sous le pseudonyme de Georges Saint-Aimé, La Brochure sur les classiques (1866) et d’autres écrits qui sont mis à l’index par les autorités ecclésiastiques canadiennes. Il est soumis à un jugement par la Congrégation romaine et est envoyé comme vicaire à Saint-Joseph de Beauce, de 1870 à 1872. Sur sa demande, il est affecté au diocèse de Montréal et obtient la cure de Saint-Bruno de Chambly, de 1873 à 1878. Puis il est le curé de la paroisse Sainte-Cécile de Valleyfield, de 1878 à 1891. De 1891 à 1895, il se retire à Saint-Gabriel de Montréal en raison d’ennuis de santé et, finalement, il devient, en 1895, l’aumônier du Bon-Pasteur de Montréal.
Parallèlement, il poursuit la rédaction de plusieurs brochures sur les études classiques, il écrit de nombreux articles, en particulier pour le journal Le Franc Parleur, et des notes théologiques qui lui valent autant de fidèles admirateurs que de détracteurs. Ces écrits paraissent parfois sous le nom d’emprunt «Lingi». Il publie, en 1897, Le libéralisme dans la province de Québec, une critique des libéraux. Alexis Pelletier décède à Montréal le 25 juin 1910.
Source Séminaire de Québec (Fonds Alexis Pelletier) : http://www.mcq.org/fr/complexe/craf_fonds/craf_fonds.php?idEv=w505
DU MODÉRANTISME
ou de la
FAUSSE MODÉRATION
LUIGY (abbé ALEXIS PELLTIER), de la rédaction du Franc-Parleur, MONTRÉAL, 1873
Les libéraux, surtout les clercs, à toute époque, y compris la nôtre, ont toujours tout détruit.
Pour les reconnaître il suffit de savoir qui ils crossent.
L-H Remy
I
Deux conditions sont absolument indispensables pour être vrai chrétien d’abord, et ensuite pour produire la plus grande somme de bien possible, chacun dans la position qu’il occupe.
La première de ces conditions, c’est de savoir n’être rien et de vouloir n’être rien. Tous les vrais ouvriers de Dieu, à commencer par les apôtres, ont eu ce savoir et cette volonté. Dieu, a dit l’apôtre saint Paul, a choisi ce qu’il y a d’ignoble et de méprisable en ce monde ; Il a choisi ce qui n’est rien pour détruire ce qui est. Ignobilia mundi et contemptibilia elegit Deus, et ea quæ non sunt, ut ea quaæ sont destrueret.
La seconde de ces conditions, c’est de vivre d’une vie crucifiée, de reproduire constamment dans sa personne les mortifications de l’Homme-Dieu : semper mortiificationem Jesu in corpore nostro circumferentes. Les inquiétudes de la vanité, de l’amour-propre, de l’orgueil et de l’ambition, ajoutées au souci d’éviter tout ce qui est de nature à empêcher de prendre ses aises ou de couler paisiblement ses jours, pèsent un poids très lourd et forment un bagage fort embarrassant pour l’homme obligé de cheminer par la voie étroite. Mais quand on sait mettre de côté ces inquiétudes et ce souci, comme le savent tous les vrais disciples du Christ, on jouit d’une grande liberté d’action, et par suite on peut se donner beaucoup d’activité, sans risquer à s’arrêter à mi-chemin ou de s’embourber dans la voie à parcourir.
À l’homme qui veut n’être rien, nihil sum, et qui fait consister ses joies à souffrir pour Jésus-Christ, placeo mihi in infîrmitatibus meis, in contumeliis, in necessitatibus, in persecutionibus, in angustiis pro Christo, à cet homme rien ne saurait opposer un obstacle sérieux à l’accomplissement de ses devoirs, surtout à l’accomplissement du pénible devoir de prêcher et de défendre la vérité par ses paroles et ses actes.
Malheureusement nous vivons dans un siècle qui est aux antipodes du christianisme, et où dominent la concupiscence et l’orgueil de la vie. Tous les calculs qui s’y font procèdent plus ou moins de ces deux sources empoisonnées. L’orgueil et la sensualité y règnent à un tel point qu’ils ont déteint sur tous les caractères à peu près : ils les ont amollis, puis en même temps rendus singulièrement irritables, exigeants et ombrageux.
Chez bon nombre de catholiques, même pieux, comme a dit Pie IX, la concupiscence et l’orgueil de la vie savent se déguiser habilement pour combattre les vérités qui les gênent ou les contrarient : ils opèrent sous le voile d’une fausse vertu, le modérantisme. Car de même qu’il y a une fausse liberté, une fausse paix, une fausse charité, un faux zèle, de même il y a une fausse modération, et c’est elle que l’on désigne sous le nom de modérantisme.
Le modérantisme n’est qu’une des formes du libéralisme. Il travaille à sa manière à bâillonner les défenseurs de la vérité. Ce qu’il y a d’étonnant, d’incompréhensible même, c’est que plusieurs ne paraissent pas s’en douter. Ils maudissent le libéralisme, extérieurement du moins, et ils sont pleins d’égards pour le modérantisme qu’ils cultivent même avec une remarquable ferveur,
Voulez-vous en avoir la preuve ? Écoutez-les. Ils ne se déclarent jamais satisfaits de ceux qui combattent les bons combats. Ils les trouvent toujours immodérés par quelqu’endroit, et ils semblent s’être donné la mission de les décourager en les harcelant sans relâche. Tantôt ils leur reprocheront d’avoir mal choisi leur temps pour parler et par là d’avoir été cause que bien des personnes ont été contristées, mécontentées ou choquées ; manque de modération par conséquent. Tantôt ils les accuseront de mettre injustement certains personnages en cause et de les traiter avec une excessive rigueur : nouveau manque de modération. Tantôt ils les blâmeront de mettre trop en lumière des vérités qui condamnent des hommes qu’ils voudraient ménager ou des faits publics dont on n’avait pas encore bien saisi l’odieux caractère. Une autre fois, ils les signaleront comme des turbulents qui font feu pour des bagatelles, courent après les discussions, rabâchent toujours les mêmes choses et rendent les luttes interminables : manque de modération encore. Une autre fois enfin, ils se rejetteront sur la forme de leurs écrits, et la qualifieront de rude, d’inconvenante, d’exagérée, de grossière, d’injurieuse même : manque de modération encore, manque de modération toujours.
Mais qu’est-ce donc que la modération ? Serait-elle tout ce qu’on dit qu’elle est ? La modération est une vertu morale par laquelle nous nous gardons de tout excès. Toutes les fois donc que nous savons nous maintenir dans de justes limites, nous sommes modérés.
Comme les vérités dogmatiques et morales doivent toujours être présentes à notre esprit, nous ne pouvons jamais donner dans l’excès en les redisant, quand même nous les redirions sans cesse. Que par suite de la prédication, même incessante de ces vérités, il arrive que certaines personnes soient contristées, mécontentées, choquées, cela ne prouve absolument qu’une chose : qu’elles ont l’esprit mal conformé. Tout ce qu’on peut en leur faveur, ce n’est pas de cesser de prêcher la vérité, mais de les engager à prendre les moyens reconnus, les plus efficaces pour débarrasser des travers d’esprit.
Quant à mettre certains personnages en cause et à les traiter avec sévérité, cela seul ne constitue pas un manque de modération. Pour pécher contre la modération en pareil cas, il faut nécessairement blesser la justice ou la charité. Or, comme en bonne justice, aussi bien qu’en charité raisonnablement entendue, le bien particulier doit toujours aider au bien général, s’il arrive que des individus, quelle que soit leur position, deviennent une puissance publique ou quelque chose d’équivalant, l’on peut et parfois même l’on doit les mettre publiquement en cause, et cela, sans la moindre hésitation, car, quiconque pose des actes préjudiciables au bien commun, perd par là même le droit à tous les égards qui sembleraient justifier de tels actes.
Un particulier même a le droit de sacrifier la réputation d’un ou de plusieurs individus qui l’attaquent injustement dans la sienne, quand il n’a pas d’autre moyen d’obtenir une réparation efficace. Si le particulier a droit à autant, que ne faut-il pas dire quand il s’agit du bien général ?
Mais, dira-t-on peut-être ici, n’est-il pas défendu de se faire justice à soi-même ?
Il est défendu de se faire justice à soi-même, en ce sens que le particulier n’a pas le droit d’infliger lui-même des peines vindicatives à ceux qui lui ont fait subir une injure ou éprouver un dommage ; en ce sens encore qu’il ne peut, de son autorité propre, dépouiller personne d’une possession de biens temporels à laquelle il a véritablement droit ; mais il ne lui est nullement défendu de repousser une injuste agression, encore moins de la signaler.
Quoi ! voici un individu ou des individus qui travaillent activement à la ruine du bien ; leurs actes mêmes sont publics, et je n’aurai pas la permission de dire ce que je vois et de donner l’alarme ? De grâce, épargnons le bon sens ; nous le forcerons à émigrer, si nous le maltraitons trop.
Mais, réplique-t-on, ces pauvres individus ne savent pas ce qu’ils font. Ne devez-vous pas les ménager à cause de leur ignorance ? Ils ne savent pas ce qu’ils font ! Mais parce qu’ils agissent sans connaître la nature et la portée de leurs actes, ces actes en existent-ils moins ? Et s’ils existent, ne sont-ils pas aussi gros de conséquences funestes quo s’ils avaient été accomplis avec parfaite connaissance de cause ? J’avoue bien que devant Dieu ceux qui agissent sans savoir ce qu’ils font n’auront pas un compte rigoureux à rendre ; mais cela n’empêche pas que leurs actes n’aient parfois de terribles conséquences.
On insiste et l’on dit : on voyait ce que vous voyez ; mais vous l’avez terriblement fait ressentir. Par certaines considérations, par certains groupements de faits, vous mettez en évidence que l’on ne discernait pas bien, ce qu’on ne remarquait guère même. Les choses telles que vous les présentez sont très réelles, on le croit ; mais elles révèlent un mal affreux. Il n’y a pas à le dissimuler, vous n’usez pas d’assez de ménagements.
Eh voilà ! on accorde bien qu’il est bon de montrer le mal, mais non dans toute sa gravité. On ne veut le considérer qu’à travers un voile pour s’épargner d’avoir à frémir. Mais alors, comment s’y prendra-t-on pour lutter contre un mal en particulier, pour le conjurer, pour fermer l’abîme qu’il creuse, si l’on ne veut pas l’envisager tel qu’il est ? La première chose à faire, quand on entreprend de remédier efficacement à un mal, n’est-ce pas de travailler à le connaître en lui-même aussi parfaitement que possible ? Assurément oui ; le bon sens ne saurait jamais donner une autre réponse.
Mais enfin, ajoute-t-on, la charité est-elle bien sauvegardée en tout cela ?
Je répondrai d’abord que si quelqu’un vient poser devant moi et devant le public en faisant vilaine figure, la charité ne m’oblige aucunement à me taire sur le spectacle qu’on me donne ou à dire que je le trouve gracieux, dans le cas où je me déciderai à parler. Que celui qui ne veut pas qu’on parle de lui publiquement ne fasse rien de nature à l’amener nécessairement sur la scène. S’il veut absolument figurer en public et y être applaudi, qu’il se conduise alors de façon à mériter des applaudissements. En deux mots, sans blesser la charité le moins du monde, j’ai droit de qualifier ce qu’on me donne à regarder. Vous désirez que je me taire, alors cachez-vous.
Je répondrai en second lieu qu’il y a un ordre à observer dans la charité, car la charité doit être bien ordonnée.(1) Par-dessus tout on doit aimer la vérité. « La première charité du chrétien, dit le P. Ramière, c’est l’amour de la vérité ». Le divin Maître nous l’a souvent répété ; Il nous a même enjoint de tout sacrifier pour elle : père, mère, frères, sœurs, notre vie même, s’il en est besoin. Il ne s’est pas borné à donner ce précepte, Il a de plus prêché d’exemple : Il est mort pour rendre témoignage à la vérité.
Rappelons-nous encore qu’à l’amour du bien en général doivent être sacrifiés les amours particuliers. Le texte que je viens de rappeler en fournit la preuve. La raison de cela, c’est que le plus valant mieux que le moins, si le moins nuit au plus, il faut sacrifier le moins. Que peut-on objecter à cette doctrine ?
On reproche aux écrivains catholiques de prendre feu à propos de bagatelles et par là de manquer de modération.
Il faudrait s’entendre là-dessus, car les uns estiment bagatelles ce qui est vraiment important, puis, en revanche ils mettent les bagatelles au rang des choses de premier ordre.
Quant aux discussions fréquentes qu’on les accuse de provoquer, elles ne prouvent pas qu’ils manquent de modération, mais qu’ils défendent la vérité partout où elle est attaquée. En ce bas monde, il n’y aura jamais de paix parfaite : Jésus-Christ nous en a averti. Lorsque la guerre est finie sur un point, elle recommencera sur un autre. Si l’on réussit à tuer le diable, ce qui n’est pas facile, on fera disparaître bien des inconvénients. En attendant, résignons-nous à assister à des luttes interminables et à entendre rabâcher les mêmes vérités. Les vérités ne pouvant pas mourir et le monde en ayant toujours besoin, il faudra les répéter sans cesse. Si cela nous ennuie, songeons qu’au ciel nous n’aurons que la même Vérité à contempler éternellement.
On trouve enfin que les écrivains catholiques usent d’expressions rudes, inconvenantes, exagérées, grossières, injurieuses. Il ne suffit pas de le dire, mais il faut le faire voir. Il est facile d’accuser ; il ne l’est pas autant de démontrer que l’accusation est fondée. Pour ma part, j’aimerais beaucoup qu’on entreprit de faire cette démonstration. En justice, les accusateurs devraient l’entreprendre. Puisqu’elle n’est pas faite, je me contenterai, pour le moment, de citer quelques-unes des paroles de Mgr Pie, évêque de Poitiers, lesquelles prouvent qu’il ne faut pas trop s’effaroucher de la forme que revêtent certains écrits.
« Et comme on insiste particulièrement sur la difficulté d’observer la charité dans les discussions religieuses, je réponds, dit l’illustre prélat, que les grands docteurs nous fournissent encore à cet égard et des règles et des modèles. Dans une foule de textes, dont la connaissance est élémentaire, et qui ne sont nouveaux que pour ceux qui ne savent rien, ils recommandent la mesure, la modération, l’indulgence envers les ennemis même de Dieu et de la vérité. Ce qui n’empêche pas que, sans contredire leurs propres principes, ils n’emploient eux-mêmes à tout instant l’arme de l’indignation, quelquefois celle du ridicule, avec une vivacité et une liberté de langage qui effaroucheraient notre délicatesse moderne. La charité, en effet, implique avant tout l’amour de Dieu et de la vérité ; elle ne craint donc pas de tirer le glaive du fourreau pour l’intérêt de la cause divine, sachant que plus d’un ennemi ne peut être renversé ou guéri que par des coups hardis ou des incisions salutaires. »
Voila ce que dit Mgr Pie, et il le dit, soyons en sûrs, en sachant ce qu’il dit. Nombre de ceux qui parlent beaucoup ne pourraient pas se rendre ce témoignage.
Ces remarques faites, à propos de modération, j’en reviens à dire que les causes premières du modérantisme sont la concupiscence et l’orgueil de la vie. Les causes secondes après elles mettent en mouvement sont la peur, la lâcheté, l’ignorance, les préjugés, l’orgueil, les intérêts personnels, les intérêts politiques, le parti pris doublé de mauvaise foi.
Dans des articles subséquents, j’aurai à faire voir comment chacune de ces causes secondes agit pour entraîner dans le modérantisme. Cette étude ne manquera pas d’intérêt ; elle ne sera pas sans enseignements non plus.
Les textes que nous citons, Le libéralisme est un péché de Don Felix Sarda Y Salvani, et Du Modérantisme ou de la Fausse Modération de l’abbé Alexis Pelletier, sont disponibles aux Édition Saint Remy :
« Pour ne parler que des trois derniers siècles, le seizième a vu dominer l’hérésie protestante ; le jansénisme a essayé de pervertir le dix-septième, et le naturalisme philosophique a pensé, au dix-huitième, bouleverser les fondements mêmes de la société. Avec le résidu de toutes ces erreurs, le dix-neuvième siècle devait nous en apporter une autre, plus dangereuse peut-être que les précédentes, parce qu’elle est plus subtile, et qu’au lieu de viser tel ou tel point de la doctrine, elle a prétendu s’insinuer dans l’ensemble même de la doctrine, pour la corrompre jusqu’au fond. Erreur séduisante d’ailleurs, parce qu’elle a de faux aspect de générosité, et dont le nom, intentionnellement vague, devait, pour beaucoup, la rendre tout ensemble attrayante et insaisissable. Il s’agit du libéralisme. »
http://www.saint-remi.fr/details-catalogues.php?id=%2071
Luigy est le pseudonyme de l’abbé Alexis Pelltier, de la Rédaction du Franc-Parleur à Montréal, 1873. L’abbé Pelltier fut un grand combattant du libéralisme au Canada, et un défenseur de Mgr Gaume. Cette brochure est destinée à l’élite des combattants, à ceux qui n’auront pas peur de lutter publiquement pour la Vérité.
http://www.saint-remi.fr/details-catalogues.php?id=816
[1] Rappelons les cinq conditions de la charité, conditions essentielles et pourtant méconnues.
Cinq conditions s’imposent pour que la charité soit vraie :
1. – être en état de grâce ;
2. – qu’elle soit mue par des motifs surnaturels ;
3. – qu’elle soit efficace :
– en tant qu’elle se rapporte à Dieu, elle doit porter à accomplir sa divine volonté ;
– en tant qu’elle se rapporte aux hommes, elle doit nous porter à chercher le bien du prochain ;
4. – qu’elle doit être ordonnée, c’est-à-dire :
– aimer Dieu par-dessus tout ; et pas n’importe comment : si quelqu’un M’aime, il garde d’abord Mes commandements.
– faire passer l’amour pour la patrie après l’amour pour l’Eglise :
– ne pas chercher le bien du prochain au détriment de notre propre bien spirituel ;
– chercher d’abord le bien spirituel de l’âme de notre prochain et, après le bien matériel de son corps.
5. – qu’elle doit se déployer dans la justice et la vérité.
Catéchisme du Cardinal Gasparri, édition de Chabeuil, 1959, pages 758 à 771.
Ces cinq conditions seraient enseignées et connues, on éviterait beaucoup de polémiques, surtout en appliquant bien la cinquième condition. La justice et la vérité sont connues. Elles ne peuvent changer, même depuis Vatican II.
L’inculture d’Austremoine mise en valeur par lui-même !
Dans notre article du 13 décembre « Austremoine, la carotte et le bâton… », le Triste Sire Austremoine — alias François-Xavier Peron, porte-parole de l’Institut Civitas —, le béat de Benoît ((
Soutenez Benoît XVI
Pour soutenir notre Saint-Père face à la tempête médiatique, une lettre de soutien a été lancée : http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2009/02/soutenez-beno%C3%AEt-xvi.html
Suite aux nombreux messages sur l’origine de cette initiative, une rapide recherche sur internet (via le site domaine.fr) indique que le site www.soutienabenoitxvi.org appartient à Monsieur Francois-Xavier Peron. Ce dernier est un contributeur régulier de Civitas et participe aux universités d’été de la FSSPX (http://www.google.fr/search?hl=fr&q=%22Francois-Xavier+Peron++%22&btnG=Rechercher&meta=). Enfin, il a été candidat aux dernières élections municipales de mars 2008 à Issoire sur la liste… UMP.
Rédigé par : Siderúrgico | 2 fév 2009 21:11:05 : http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2009/02/soutenez-beno%C3%AEt-xvi.html
)) — tartuffe qui sévit sur le faux « forum libre » FECIT d’Ennemond (dit « Le Perroquet de Suresnes »)/Jacques-Régis du Cray et d’Austremoine/François-Xavier Peron —, s’est illustré en démontrant son ignorance de la Tradition.
Ce personnage qui n’a même pas 30 ans ((Lire à son sujet et au sujet de Civitas, l’article de Résistance Catholique du 18 novembre 2011 : http://resistance-catholique.org/articles_html/2011/11/RC_2011-11-18_CIVITAS-ET-LA-CHRISTIANOPHOBIE.html)) et n’était pas encore né en 1982 – Agent d’assurance et frère de l’abbé Louis Peron (F$$PX) – qui se complaît sur les plateaux de télévision et de radios ces derniers temps comme le porte-parole de Civitas, sortait de la maternelle lorsque Mgr Lefebvre faisait l’« opération suivie » de la Tradition en sacrant quatre évêques en 1988.
N’ayant visiblement rien lu… ni étudié de la Tradition… il écrit péremptoirement :
Pour ce qui est de la position de Mgr Lefebvre, il a eu effectivement un doute sur la papauté de Jean-Paul II lors de la visite de ce dernier dans une synagogue, dans les années 70, (et après plus rien ? plus aucun doute ? Austremoine se moque de ses lecteurs !) doute qui ne s’est jamais reproduit puisque toutes ses paroles sur le sujet après cet épisode condamne (sic !) fermement le sédévacantisme. Vous ne trouverez aucune citation de Mgr Lefebvre dans le sens contraire (sic !).
Austremoine est un âne… tout comme son mentor, Mgr Fellay (pour d’autres raisons, voir les Archives du blogue au 9 juillet 2009)
Pour ce qui est de la position de Mgr Lefebvre, il a eu effectivement un doute sur la papauté de Jean-Paul II lors de la visite de ce dernier dans une synagogue, dans les années 70,
Vous ne trouverez aucune citation de Mgr Lefebvre dans le sens contraire
Ça c’est l’œuvre délétère de la F$$PX du double mandat de Bernard Fellay depuis 1994 qui occulte systématiquement les écrits de Monseigneur Lefebvre et ose invoquer de façon inouïe les nouvelles lois républicaines et maçonniques sur le copyright pour mieux confisquer ses sermons publics d’évêque catholique et les soustraire des yeux et des oreilles des fidèles, et en particulier des plus jeunes, tels notre Triste Sire Austremoine…
Virgo-Maria (horresco referens) a dévoilé et précisément documenté bien des choses et les ignorants pouvaient (et peuvent encore) combler leur lacunes en s’y référant et en étudiant son site… Et vous y trouverez des citations de Mgr Lefebvre dans le sens contraire, mais il faut lire intelligemment et attentivement !
Par exemple, Mgr Lefebvre a écrit, 21 JOURS AVANT SA MORT, le 04 mars 1991, la Préface du premier numéro de numéro de la Documentation sur la Révolution dans l’Église de l’abbé Tam, publié le 31 mai 1991 en la fête de Marie Reine, soit 67 jours après sa mort.
Et il s’agit là du dernier texte publié de Mgr Lefebvre… et il contient des citations de Mgr Lefebvre allant dans le sens opposé aux assertions péremptoires d’Austremoine et les démentant cruellement en même temps qu’elles démontrent cruellement l’ignorance et l’incompétence de ce dernier.
Ce Bulletin a pour référence :
Cette revue a donc été publiée 67 JOURS après la mort de Mgr Lefebvre.
La préface écrite le 04 mars 1991, soit 21 JOURS exactement avant sa mort par Mgr Lefebvre.
LE DERNIER TEXTE DE MONSEIGNEUR LEFEBVRE
Présentation du premier numéro de la
Documentation sur la Révolution dans l’Église
Ce texte inspire plusieurs commentaires :
1° À cette époque, depuis plus de six mois Mgr Lefebvre allait partout disant en privé : Il n’est pas possible que ces Papes soient successeurs de Pierre. Il est malheureux que Mgr ne l’ait pas écrit publiquement.
2° Quelques heures après cette lettre, Mgr Lefebvre rentrait à l’hôpital dont il ne sortit qu’après son décès. On a remarqué qu’aucun de ses fils ne l’accompagnait dans son agonie, ce qui ne s’est jamais vu dans l’histoire de l’Église. On a aussi observé que jamais on n’a parlé de son testament. Il est impensable que Mgr Lefebvre n’ait pas fait de testament. Dans les deux cas on est en droit de se demander si l’on n’a pas voulu cacher quelque chose.
3° Certains jugements sont très forts : révolution doctrinale, siège d’iniquité, perte de la foi de Rome, erreurs maçonniques, ruine dans ses fondements de la foi catholique, le pape lui-même diffuse désormais sans discontinuer les principes d’une fausse religion, qui a pour résultat une apostasie générale, opinions que nous partageons, sauf…
Tout cela est très vrai, sauf une erreur grave, très grave qui amène dix ans après ses fils et ses disciples à l’apostasie. Il est faux de considérer comme Pape de l’Église Catholique celui qui diffuse sans discontinuer les principes d’une fausse religion, qui détruit l’Église et amène tout le monde à l’apostasie.
C’est contraire à l’enseignement de Vatican (I), c’est contraire à l’enseignement de la Foi. C’est tout simplement hérétique. Cet enseignement a enfermé ses fidèles dans l’erreur gravissime de considérer cette église Conciliaire comme l’Église Catholique. On en voit aujourd’hui le résultat.
4° Mgr Lefebvre en parlant du vrai sacrifice, des vrais sacrements, du vrai catéchisme, des vrais prêtres, a compris et laisse comme message que tout ce qui sort du “Concile Vatican II”, le sacrifice, les sacrements, les catéchismes, les prêtres, est faux. Comme il le dira ailleurs : cette nouvelle religion n’est pas catholique. Mgr Lefebvre croyait bien que l’église Conciliaire n’était pas l’Église Catholique. Le fait de l’avoir isolé et caché dans les 21 jours qui lui restaient à vivre, ne laisse-t-il pas supposer qu’il était décidé à une déclaration plus ferme et moins hérétique ? Le saurons-nous un jour ?
5° Mgr Lefebvre demande d’éviter tout esprit de méfiance envers ses fils prêtres. Heureusement que nous sommes restés méfiants. Car ses fils, outre le fait qu’ils l’ont laissé dans le plus grand isolement pour mourir, ont trahi son combat et sa pensée, en ne parlant plus aussi fermement de l’ennemi et de la destruction de l’Église qui s’est poursuivie encore plus complètement après sa mort. Au contraire ils n’ont parlé de Jean-Paul II qu’en précisant qu’il était bien le Pape et qu’on devait avoir envers lui considération et amour filial. On a bien vu qu’au pèlerinage de la Fraternité au 15 août à Rome, on a cité la première partie de la déclaration du 21 novembre 1974, omettant la seconde.
Nous avons des témoignages privés où il est clair qu’il confiait à certains le vrai fond de sa pensée, à savoir que ces “papes” n’étaient pas papes, et cela depuis longtemps, (comme les confidences à plusieurs, dont l’abbé Guépin qui le répète publiquement et clairement). Mais cette équivoque publique, jamais démentie, a amené certains de ses fils à combattre différemment et à conduire leurs fidèles à l’apostasie. Ils ne méritaient pas la confiance.
6° Ce langage, différent entre ce qui était public et ce qui était privé, laisse perplexe. L’insistance du propos privé laisse entendre que Mgr Lefebvre avait vu clair. C’était grave. Il devait en parler publiquement et non se laisser influencer par certains de ses lieutenants qui ne partageaient pas ses convictions. On ne serait pas dans ce flou qui prépare les apostasies. Par contre ses évêques, qui connaissaient ces propos privés, auraient dû étudier et continuer le combat là où Mgr Lefebvre l’avait laissé. C’était à eux de faire ce dernier combat. Mais en avaient-ils la compétence et le courage ? Des suiveurs sont rarement des chefs.
Veni Domine Jesu
Lettre manuscrite de Mgr Lefebvre pour la Présentation du premier numéro de la
Documentation sur la Révolution dans l’Église
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Pour l’édification du Triste Sire d’Austremoine, nous lui conseillons également la lecture attentive et intelligente de ces trois documents qui sont truffés de citations de Mgr Lefebvre dans le sens contraire, il devra ensuite, s’il est Catholique, faire une rectification (que nous attendons de lui) sur son Forum pour reconnaître humblement ses très graves erreurs (!) :
VM du Vendredi 14 juillet 2006 : « En 1977, Mgr Lefebvre doutait de la légitimité de Paul VI comme pape et de la validité des nouveaux sacrements » : http://www.virgo-maria.org/articles/2006/VM-2006-07-14-4-00-Doutes_%20de_Mgr_Lefebvre_sur_Paul%20VI_%20comme_pape.pdf
VM du Jeudi 22 mai 2008 : « Les 3 âges du combat de Mgr Lefebvre » : http://www.virgo-maria.org/articles/2008/VM-2008-05-22-B-00-3_ages_de_Mgr_Lefebvre.pdf
VM du Samedi 16 mai 2009 : « La Mise en garde solennelle en juin 1988 de Mgr Lefebvre » : http://catholicapedia.net/Documents/virgo-maria/documents/2009/VM-2009-05-16-D-00-Mgr_Lefebvre_veille_des_sacres.pdf (Qu’il lise l’annexe de ce document « Texte paru sur le Forum Catholique ((http://www.leforumcatholique.org/message.php?num=478652)) le 23 avril 2009 » avec la plus grande attention !)
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M. l’abbé Belmont : un MAITRE sûr ? (II, b)
M. l’abbé Belmont : un MAITRE sûr ?
— partie 2 (b) —
Réponse au bulletin
n°269 Notre Dame de la Sainte Espérance
juin 2012, de M. l’abbé Belmont.
LA VOIX DES FRANCS CATHOLIQUES N°25, des éditions Saint-Remi est parue début juillet.
La Voix des Francs Catholiques
Numéro 25
Juillet 2012
Réponse au bulletin
n°269 Notre Dame de la Sainte Espérance
juin 2012, de M. l’abbé Belmont.
Suite de la partie 2
1er point : sa justification pour encourager certains de ses fidèles à recevoir la confirmation dans le rite traditionnel, d’un évêque conciliaire, sacré avant Vatican II.
2ème point : son rejet d’un certain nombre d’auteurs catholiques éminents publiés aux éditions Saint-Remi, en particulier Mgr Gaume.
3ème point : son rejet de la mission divine de la France.
II.
Abordons maintenant l’opposition de M. l’abbé Belmont à la ligne éditoriale des éditions Saint-Remi[14], et en particulier au dénigrement de Mgr Gaume dont nous avons publié toutes les œuvres pour le plus grand bien d’un très grand nombre de lecteurs qui nous l’ont manifesté.
Pour cela il s’appuie sur une courte citation lapidaire de Dom Guéranger[15] :
« L’abbé Gaume est profondément ignorant, vous ne pouvez le suivre en aucune façon » (Histoire du Cardinal Pitra par Dom Cabrol, Paris 1893, p. 193)
Vu les innombrables approbations dont a bénéficié Mgr Gaume de la part de Rome[16] (Papes, concile provincial d’Amiens sanctionné par Rome sous la direction du Cal Gousset), et des plus grand penseurs catholiques de son époque, face à cette citation contradictoire et incohérente, nous sommes allés voir le chapitre complet de l’ouvrage en question, et voilà que mise dans son contexte on s’aperçoit que Dom Guéranger a été trompé par un faux rapport sur un ouvrage (Le Ver Rongeur des Sociétés Modernes) qu’il n’a manifestement pas lu.
Plus ! Dom Guéranger propose à Dom Pitra exactement ce que Mgr Gaume prônait : « L’abbé de Solesmes n’eut garde de refuser à dom Pitra la permission de donner son sentiment sur la question, d’autant qu’il partageait toutes ses idées : « J’approuve de tout point, lui dit-il, votre manière de voir. Le contraire est absurde, seulement je voudrais dans les classes l’étude parallèle des classiques profanes et des classiques sacrés[17]. » C’est tout le combat de Mgr Gaume, qui a d’ailleurs mis au point une bibliothèque des classiques grecs et païens de 24 volumes pour toutes les classes, dont nous avons réédités certains volumes.
Dom Cabrol avoue dans ce même chapitre que Dom Pitra a un jugement trop sévère sur l’abbé Gaume : « Tout serait à louer dans cette lettre, fond et forme, si l’enthousiasme de dom Pitra pour l’antiquité classique ne l’eût entraîné à un jugement que nous serions tenté de trouver trop sévère, au sujet de l’abbé Gaume. Le livre du paganisme dans l’éducation contient au milieu de thèses paradoxales bien des idées justes et des vérités piquantes sur le moyen âge chrétien, la renaissance païenne du seizième siècle et l’éducation chrétienne. » La preuve est faite que Dom Guéranger a été trompé par Dom Pitra, et que par conséquent son jugement lapidaire est erroné.
Il n’est donc pas très correct de discréditer ainsi Mgr Gaume par une citation sortie de son contexte.
Mais voyons de plus près si Mgr Gaume était profondément ignorant, où si ceux qui l’accusent ainsi malgré le recul de l’histoire (que Dom Guéranger n’avait pas en 1851), ne manifestent pas eux-mêmes leur propre ignorance.
Mgr Jean-Joseph GAUME fut le neuvième enfant d’une famille patriarcale de cultivateurs qui, aux plus mauvais jours de la Révolution, avait donné asile aux prêtres persécutés. Il naquit à Fuans (Doubs), le 5 juin 1802. Il fit ses études littéraires au petit séminaire d’Ornans et sa théologie au grand séminaire de Besançon sous la direction de l’abbé Busson, son cousin, dont le père avait été condamné à la guillotine par le tribunal révolutionnaire de Maîche, le 14 octobre 1793. Ordonné prêtre en 1825, il fut deux ans vicaire à Vesoul. Sur l’indication de l’abbé Gerbet, Mgr Millaux, évêque de Nevers, le demanda, en 1827, pour professer le dogme dans son grand séminaire et il le nomma chanoine honoraire. L’abbé Gaume n’occupa la chaire de dogme que durant l’année scolaire 1827-1828. En 1828, il devint supérieur du petit séminaire de Nevers et il réorganisa avec succès cette maison sous le triple rapport de la piété, de la science et de la discipline. En 1829, tout en gardant cette charge, il fut chanoine titulaire de la cathédrale. Le gouvernement français exigea, en 1831, des supérieurs des maisons d’éducation qui ne faisaient pas partie d’une congrégation approuvée, le serment imposé par les ordonnances du 11 juin 1828. Quoique prêtre séculier, l’abbé Gaume refusa une déclaration que le pouvoir civil n’avait pas le droit de lui demander, et il quitta le petit séminaire. Il dirigea dès lors le catéchisme de persévérance des jeunes filles de toute la ville, œuvre dont il fut chargé pendant vingt ans. Il initiait ses élèves, dont le nombre dépassait 300, à la pratique des bonnes œuvres, et il était lui-même président de l’œuvre Saint François–Xavier pour les ouvriers et directeur de la conférence de Saint Vincent de Paul. Au cours d’un voyage à Rome en 1842, il reçut du pape Grégoire XVI, la croix de l’ordre de Saint Sylvestre en récompense de son dévouement et des services qu’il avait rendus à la religion par ses ouvrages. Le 19 août 1843, il donna sa démission de chanoine titulaire pour être vicaire général de Mgr Dufêtre ; il eut part à l’administration diocésaine à ce titre jusqu’en 1852 ; il démissionna alors en raison de son dissentiment avec le prélat au sujet des classiques chrétiens. Il avait ouvert la controverse sur l’abandon des auteurs païens de l’antiquité et il menait campagne avec Louis Veuillot contre Mgr Dupanloup. Au mois de novembre 1852, l’évêque de Nevers adressa à son clergé une circulaire dans laquelle il prenait parti contre les idées de son vicaire général. L’abbé Gaume quitta Nevers, tout en demeurant chanoine d’honneur de la cathédrale, et se retira à Paris auprès de ses frères, qui étaient libraires-éditeurs. Le comité ecclésiastique de Pontarlier l’avait présenté au suffrage des électeurs de l’arrondissement, en 1849, pour la députation. L’université de Prague lui avait donné le titre de docteur en théologie, le 28 août 1848 ; les évêques de Reims, de Montauban et d’Aquila le nommèrent vicaire général (ce dernier, le 13 juin 1856). Le pape Pie IX l’éleva, en 1854, à la dignité de protonotaire apostolique ad instar participantium. En 1872, le préfet de la Propagande lui confia la charge de directeur général de l’Œuvre apostolique, destinée à venir en aide aux missionnaires. Il mourut à Paris le 19 novembre 1879. Il fut, toute sa vie, un prêtre pieux et zélé, d’un caractère bon et affable, très dévoué à l’Église et au siège apostolique.
À propos de la controverse sur les classiques païens il faut dire à l’encontre de Dom Pitra, que Rome a parlé, la dispute est donc terminée. Dom Cabrol qui écrit en 1893 ignore-t-il ce bref de Pie IX qui donne raison à Mgr Gaume, suite à la publication de PIE IX ET LES ÉTUDES CLASSIQUES, APPEL AUX PÈRES DE FAMILLE ET AUX INSTITUTEURS DE LA JEUNESSE où est cité en sus ce Bref de Pie IX ?
Est-il vrai que Monseigneur Gaume soit profondément ignorant ? Laissons parler l’abbé Pelletier[18] qui en a assuré déjà il y a bien longtemps la défense, en s’appuyant sur le Magistère de l’Église, sur les auteurs les plus éminents et sur le bon sens :
« On a dit, et sur tous les tons, que Mgr Gaume est un exalté, un exagéré, un homme à idées singulières. Soit. Mais à présent que les adversaires de cet illustre auteur veuillent bien examiner un instant avec moi certains de ses ouvrages où n’est pas traitée la question des classiques, son Manuel des Confesseurs, par exemple. Oh ! ici nous nous trouvons parfaitement d’accord pour louer et admirer. Nous n’hésitons pas à dire que ce Manuel est une œuvre unique, parfaite, si excellente que c’est quasi un devoir pour tout prêtre de le lire aussi assidûment que l’Écriture Sainte. Nous proclamons encore que ce livre, ne fût-il qu’une pure compilation eût exigé comme tel dans son auteur une science, une érudition, une prudence, une sagesse, un esprit de discernement, u n bon sens pratique chrétien plus qu’ordinaire.
Qui n’admirerait encore Les Trois Rome qui décèlent une étude si approfondie, une connaissance si parfaite des temps anciens et surtout des premiers âges de l’Église ? Et sans parler de plusieurs autres livres excellents, sortis de la plume du même auteur, ne suffit-il pas de nommer l’Histoire de la Société domestique, Le Signe de la Croix au dix-neuvième siècle[19], que S. E. le cardinal prince Altiéri, préfet de la S. C. de l’Index., appelle un livre admirable, et particulièrement ce beau Catéchisme de Persévérance qui a conquis une popularité européenne et même américaine. Souvenons nous enfin que Grégoire XVI, dans un Bref adressé à Mgr Gaume et par lequel il le crée Chevalier de l’ordre de la Milice Dorée, lui dit, après les éloges les plus flatteurs donnés à ses grands talents et à sa piété, que ses ouvrages n’ont pas rendu un médiocre service à la religion.
Quand donc un prêtre, aussi grave, aussi savant, aussi zélé, aussi expérimenté que l’est celui qui a doté la bibliothèque chrétienne de ces précieux ouvrages, entreprend de parler de la réforme à opérer dans l’enseignement, on doit à priori, raisonnablement supposer qu’il n’a point entrepris de traiter une question de cette importance, sans savoir ce qu’il disait, sans faire de longues réflexions et de sérieuses études, sans prendre de nombreux et sûrs conseils. Un bon sens, assez peu cultivé même, nous dit qu’il faut tenir compte de tout un ensemble de faits lorsqu’il s’agit de mesurer l’estime qu’on accorde à quelqu’un. Si les adversaires de Mgr Gaume eussent daigné suivre ce dictamen de la commune raison, ils n’auraient pas été aussi prompts à s’écrier qu’ils ne voyaient dans sa thèse contre le paganisme dans l’enseignement, qu’un amas d’accusations dont le titre seul révèle l’inanité, des témérités d’opinion et de langage, des emportements d’esprit, des déclamations violentes, bonnes seulement à produire le trouble et le scandale, enfin, une aberration.
Qu’est-ce donc maintenant que cette thèse de Mgr Gaume qui a soulevé en France de si chaudes et de si vives discussions ? Cette thèse ? Elle se résume à dire : eu égard aux penchants de l’homme déchu, eu égard surtout à l’état du monde actuel, païen dans le luxe et l’immodestie de ses habits, païen dans sa littérature dont le fonds est ou puéril ou immoral, païen dans ses arts d’agrément, qui ont fait servir le pinceau, le ciseau, la musique à reproduire des objets que la pudeur ne nomme pas, à exalter des sentiments dont la présence est une souillure, païen dans sa philosophie qui ne tend qu’à émanciper la raison individuelle, païen dans sa politique qui nie les droits de Dieu en proclamant ceux de l’homme, qui veut le règne de la démocratie pure et l’anéantissement de toute influence religieuse sur le pouvoir civil, païen enfin dans toutes ses aspirations qui sont grossières, terrestres, bestiales, il est d’une extrême importance de nourrir la jeunesse chrétienne et catholique de christianisme et de catholicisme.
Mgr Gaume fait ensuite voir de quel contre bon sens l’éducation se rend coupable depuis trois siècles en donnant, pour précepteurs et pour modèles, à des âmes baptisées toute cette pléiade de prétendus grands hommes de l’antiquité qui, sans en excepter le divin Platon et l’immaculé Cicéron, peuvent tous être désignés par ce mot d’un Père de l’Église : Animalia gloriæ et voluptatis. Il nous révèle les ignominies de ces grands modèles de perfection humaine et nous fait voir que tous leurs mouvements, au lieu de tendre vers en haut, tendent vers ce qu’il y a de plus bas ; qu’au lieu de s’élever comme l’aigle, ils rampent comme la chenille ; qu’au lieu de se nourrir comme l’abeille du suc parfumé des fleurs, comme la mouche stercoraire ils s’abattent sur l’ordure. Pas une violation de la plus sainte des lois devant laquelle ils reculent ; pas une souillure qu’ils s’épargnent.
Voilà probablement c e qui a mérité à Mgr Gaume le titre d’insulteur de l’Église, et en effet il y avait de quoi. Passe pour jeter une poignée de boue à la face d’un saint Père avec un sourire niaisement impie, ce n’est là qu’une peccadille ; mais attaquer Ciceron ! Platon ! le divin Platon ! oh ! pour le coup un tel attentat doit exciter une indignation universelle ; c’est un attentat trois fois sacrilège !
Qu’est-ce encore que la thèse de Mgr Gaume ? C’est un long et magnifique commentaire de l’un des décrets du Vè concile général de Latran qui déclare que la philosophie et la littérature païenne sont infectes dans leurs racines, et qui n’en permet l’étude qu’après avoir exigé des précautions infinies ; c’est la démonstration parfaite, histoire en main pour prouver par des faits nombreux les terribles ravages exercés dans le monde moderne par la mise en honneur du paganisme gréco-romain, de la sagesse divine qui inspirait le Saint Concile de Trente quand dans la VIIè des X règles de l’Index, éditées par son ordre, il défendait pour aucune raison de laisser lire aux enfants, même sous prétexte d’élégance de style et de langage, les livres des païens qui renferment des choses lascives et obscènes.
Il importe encore de signaler ici que l’Église avait formulé cette thèse, même dès les premiers siècles de son existence, par l’organe de ses membres les plus saints et les plus éclairés, je veux dire les Saints Pères. C’est ce que reconnaît Rollin lui-même, tout saturé de paganisme qu’il était lorsqu’il dit : « La lecture des poètes, condamnée si unanimement par les Pères, et même par les païens, peut-elle donc être permise dans les écoles ? (Tr. Des Et. p. 576.) Pour abréger, je n’en citerai que deux : saint Augustin et saint Jérôme. Le premier, qu’on ne traitera certainement pas d’esprit léger, regarde la coutume où l’on était, de son temps, d’expliquer les fables des poètes dans les écoles chrétiennes comme un funeste torrent auquel personne ne résistait, et qui entraînait les jeunes gens dans l’abîme éternel. (Conf. lett. ch. XVI.) Le second ne craint pas de qualifier très énergiquement l’ensemble de la philosophie et de la littérature païenne, en l’appelant nourriture des démons. Cibus est, dæmoniorum, sæcularis philosophia, car- mina pœtarum, rhetoricorum pompa verborum (Lt.,Hier. Epist. ad. Dam. de decob. filiis opp. t. IV, p. 153).
Ces textes sont précis, comme on le voit, et vont directement au but ; ils ne permettent guère de regimber. Toutefois on a trouvé le moyen de leur faire signifier toute autre chose que ce qu’ils veulent dire, pris dans leur sens naturel, et l’on a même eu le courage de composer de gros volumes pour prouver que donner la préférence aux classiques chrétiens sur les classiques païens, loin d’être conforme à l’esprit de l’Église, était en complète opposition avec lui, et que par conséquent les ouvrages de Mgr Gaume contre le Paganisme dans l’éducation était digne de censure. Il fallait une pareille sortie pour faire briller la vérité dans tout son jour. Aussi Mgr Gaume alla-t-il lui-même à Rome soumettre à la Congrégation de l’index les ouvrages où il avait traité la question des classiques, et, quelques temps après, le Père Cirino, consulteur des clercs réguliers, lui fit parvenir la consultation suivante :
On sait en effet que la crainte, hélas ! trop fondée, de voir la jeunesse milanaise prendre le chemin des universités et des gymnases protestants, où régnaient Homère et Virgile, contraignit saint Charles à modifier son premier plan.
Le Père Cérino termine en disant :
“Pour conclure je dirai à Votre Révérence que, suivant ma manière de voir, elle peut sans inquiétude, sans difficulté ou inconvénient soutenir sa thèse, laquelle seconde les vues de l’Église, loin de les contrarier ”.
Voilà ce qui peut s’appeler un témoignage fort explicite en faveur de la thèse ; il part de haut comme on voit, et de toute son autorité il confirme l’interprétation qu’a donné Mgr Gaume aux paroles des Saints Pères, aux actes solennels de l’Église dans les conciles de Trente et de Latran.
Mais voici bien autre chose ; une voix part encore de plus haut et parle absolument dans le même sens que celle que nous venons d’entendre. C’est à décourager tous les représentants des vieilleries païennes. En réponse à une lettre de S. E. le Cardinal Gousset, partisan zélé du plan d’études de Mgr Gaume et qui l’a même adopté pour tous les séminaires de son diocèse, comme nous le verrons tout à l’heure, le cardinal Antonelli écrivait de Rome le 30 Juillet 1852 :
“Éminentissime et Révérendissime Seigneur, outre le grand prix que j’ai coutume d’attacher aux communications de Votre Éminence, celle que vous avez adressée, sous le pli du 13 du courant, à propos de la fâcheuse divergence qui s’est récemment élevée en France, sur le choix des livres pour l’enseignement littéraire, a une extrême importance.
“La parfaite connaissance, que l’on a de la sagesse et du profond discernement qui distinguent votre Éminence, était déjà une raison plus que suffisante de compter sur la justesse et l’étendue de vos vues dans l’appréciation de la susdite controverse. Cette assurance, conçue d’avance, et que le Saint Père, à bon droit, partageait avec moi a été parfaitement confirmée.
“ (…) En applaudissant hautement à l’intérêt que Votre Éminence a attaché à cette affaire, et qu’elle a fait servir avec un zèle et une sagesse admirables à atteindre un but pleinement conforme aux vues du Saint Siège, je suis heureux de vous offrir en même temps l’assurance du profond respect avec lequel je vous baise humblement les mains”.
L’année suivante, 1858, la thèse de Mgr Gaume recevait de Rome l’approbation la plus encourageante, bien qu’implicite, par la confirmation de tous les actes et décrets du concile d’Amiens, tenu le 10 janvier de cette année sous la présidence de S. E. le Cardinal Gousset. Voici les décrets de ce concile relatifs à l’éducation. La citation est longue, mais comme le concile parle d’or, je crois qu’on la lira avec un sensible plaisir.
“Voici quel est le principe fondamental qui doit présider au régime des écoles ; le but de l’Éducation est de former les jeunes gens à la vie chrétienne surtout, et en même temps à la vie civile et aux sciences qui s’y rapportent. Les collèges, qui sont pour les enfants comme une seconde famille, ne doivent pas satisfaire moins parfaitement à ce devoir que l’éducation domestique à laquelle ils suppléent.
“Cet ordre a dû sans doute être toujours suivi dans l’éducation de la jeunesse, mais les conditions du temps présent l’exigent plus strictement encore, car il n’est rien que l’éducation ne doive tenter pour rendre les jeunes gens fermes et robustes dans la foi, puisqu’’au sortir des écoles ils sont entourés de tous côtés par les séductions et les assauts des mauvaises doctrines.
“Dans cette organisation chrétienne des études, il faut porter une attention spéciale sur trois grandes parties de l’enseignement qui embrassent les lettres, l’histoire et la philosophie. Leur sage direction dépend d’une vérité que les professeurs doivent méditer avant tout, et sur, laquelle roule toute éducation chrétienne, savoir que l’ordre naturel et l’ordre surnaturel, quoique essentiellement distincts, sont tellement unis chez les chrétiens, que, par suite de cette union, l’ordre naturel reçoit de l’autre des lumières supérieures, qui le pénètrent et le perfectionnent de diverses manières”.
“Ainsi, dès le début, nous voyons les Pères du concile désapprouver cette séparation qui, cependant, fait le fond, la base et l’essence de toute la philosophie actuellement enseignée. En effet, on fait une profession ouverte de n’enseigner en philosophie que ce qui peut être découvert par les seules forces de la Raison.
“Les Pères du concile continuent en disant : « Et d’abord, dans la littérature, on voit briller les éléments du beau naturel, que le génie de l’homme perçoit et élabore par ses propres forces. Ce genre de beauté se fait remarquer dans un grand nombre d’ouvrages païens, où il consiste, en grande partie, dans un soin exquis de la forme et dans un art merveilleux. (Remarquons ici en passant que le beau naturel, que les Pères du concile reconnaissent exister dans un grand nombre d’ouvrages païens, est surtout le beau de la forme ; ils ne préconisent pas les idées que revêtent ces belles formes). Mais après que l’Évangile eut éclairé et échauffé les âmes, lorsqu’il eut ouvert à l’intelligence et au cœur de l’homme des régions plus hautes et de plus vastes espaces, on voit apparaître un nouvel ordre de beauté surnaturelle, qui, plus sublime en soi, perfectionne la substance de l’autre ordre, et, tout en recevant les formes du beau naturel, produit néanmoins une expression qui lui est propre, comme le prouvent une foule de livres, de poèmes et de discours, dans lesquels éclate la majesté du génie chrétien. Les professeurs ne doivent donc pas expliquer les monuments de la littérature païenne sans exposer aussi les principes et les modèles de la littérature chrétienne, en ayant soin de bien faire remarquer l’influence des éléments qui lui sont propres.
« Il faut en dire autant de l’histoire. On retrouve chez tous les peuples les éléments naturels de la société civile, savoir : la famille, le mariage, les relations des parents et des enfants, la distinction des riches et des pauvres, les droits publics et privés, le pouvoir et l’obéissance, et tout ce qui dérive de cet ordre de choses. Mais il est évident que chez les peuples éclairés par la lumière surnaturelle de l’Évangile, ces termes ont une signification, à certains égards, différente de celle qu’ils avaient dans les ténèbres du paganisme, et que la notion chrétienne de ces éléments sociaux, non seulement diffère beaucoup des idées corrompues qui dominaient chez les païens, mais aussi qu’elle est bien supérieure aux notions même justes qu’ils pouvaient concevoir par la seule lumière naturelle. D’où il suit que les principes de la société civile, élaborés et comme transformés par la vertu de la révélation évangélique, ont été élevés à un degré supérieur de dignité et d’excellence. Que les professeurs d’histoire n’épargnent donc aucun soin pour faire saisir graduellement à leurs élèves cette union des éléments naturels et de l’élément surnaturel, ainsi que les merveilleux effets qu’elle a produits. »[20] »
Au regard de tous ces témoignages à la fois du Magistère de l’Église et des personnages catholiques les plus éminents de cette époque, au regard de notre propre connaissance des ouvrages si érudits de Mgr Gaume[21], nous trouvons particulièrement choquant de traiter ainsi Mgr Gaume de « profondément ignorant ». Car cette accusation retombe logiquement sur ceux qui ont dit le contraire : Grégoire XVI, Pie IX, le Cal Gousset, un grand nombre de prélats, Donoso Cortès, Louis Veuillot[22] et bien d’autres. Nous laissons donc juge le lecteur de la valeur d’une telle appréciation.
Voici donc réfuté cette première accusation ridicule que Mgr Gaume serait profondément ignorant.
* * *
Abordons maintenant l’accusation de « relent de traditionalisme et de fidéisme » contre Mgr Gaume de la part de M. l’abbé Belmont, petite phrase regrettable qui vient déprécier un auteur pourtant si clairvoyant. Essayons d’expliquer au lecteur de quoi il s’agit, et d’où vient de la part de M. l’abbé Belmont une telle idée. Nous allons voir que cette accusation est dénuée de fondement, et que ceux qui la soutiennent devraient se demander a contrario s’ils ne sont pas atteints d’une sorte de semi-rationalisme.
Le père Hugon résume bien le traditionalisme et le fidéisme :
« Le Traditionalisme enfin est directement atteint. On sait qu’il y a trois degrés dans cette erreur : les fidéistes, avec Huet, prétendent que la raison sans la foi est frappée d’impuissance absolue d’autres avec Bonnetty et Ventura, disent que, si la raison peut arriver à certaines vérités de l’ordre sensible et physique, elle ne saurait s’élever jusqu’à Dieu sans le secours de la foi, au moins de la foi humaine ; enfin Ubaghs et son école requièrent l’institution de la société ; et, en dernière analyse, la révélation. La première forme est hérétique, la seconde forme est pour le moins voisine de l’hérésie, la troisième est pour le moins erronée. »
Or Mgr Gaume dans son livre Du Catholicisme dans l’éducation affirme bien :
« Il est bien vrai, suivant le concile de Trente, que par la chute originelle, la volonté n’a pas été anéantie, mais seulement brisée et affaiblie, fracta et debilitata ; qu’ainsi l’homme peut, sans le secours de la révélation évangélique, connaître quelques vérités, comme il peut, sans la grâce, pratiquer quelque bien dans l’ordre naturel. »
Il n’est donc en rien traditionaliste ou fidéiste. Par contre il dit aussi dans le même ouvrage :
« Mais pour donner à l’homme l’intelligence de lui-même et de la création, quelle doit-être la philosophie ? À cette question il n’y a pas deux réponses possibles : la philosophie doit être fille respectueuse de la foi. En effet, être contingent, l’homme n’a pas plus la vérité en lui que la vie ; il la reçoit ; or, il ne peut la recevoir que par la foi à l’enseignement primordial donné par les parents et qui vient originairement de Dieu. Un certain nombre de vérités premières, indémontrables, admises de confiance sur la parole de l’autorité, telle est donc, dans toutes les hypothèses imaginables, la base nécessaire de toute philosophie. »
D’ailleurs, le père Hugon précise bien :
« Le concile du Vatican tout en retenant ces titre par lesquels l’Écriture désigne le vrai Dieu, n’entendait pas définir, cependant, que la raison arrive par ses seules forces à démontrer le dogme complet de la création, que Dieu a tiré toutes choses du néant. »
Et cette approche de la philosophie a été reprise par les Pères du concile d’Amiens présidé par le Cal Gousset (il est le père spirituel de Mgr Gaume). N’oublions pas qu’à ce concile l’erreur du Traditionalisme a été également dénoncée, et que vu le nombre de détracteurs qu’avait Mgr Gaume, ils n’auraient pas manqué de le faire accuser de traditionalisme ou de fidéisme. Mais lisons plutôt :
On le voit, les rapports entre la foi et la philosophie ainsi exposés par le concile d’Amiens sont en tout conformes à ce que Mgr Gaume expose sur cette question. Faudra-t-il accuser également le concile d’Amiens ratifié par Rome de « relent de traditionalisme et de fidéisme » ?
L’éminent Cal Pie s’est magnifiquement exprimé sur cette question, et le lecteur constatera la même doctrine :
« L’histoire est le flambeau de la philosophie. En effet, si la philosophie se sépare des faits, si elle met de côté l’histoire réelle de l’humanité ; elle risque de n’avoir rien de positif et de séjourner éternellement dans la région nuageuse des hypothèses, très voisine de celle des chimères. Or, cela étant, comment peut-il être philosophique d’interdire à la raison du philosophe d’aborder ces grandes questions historiques qui touchent à tous les points culminants des affaires humaines : l’homme a-t-il été laissé, a-t-il même été créé dans l’état de pure nature ? Dieu a-t-il parlé aux hommes ? Dieu est-il venu sur la terre ?… On comprend l’importance immense de ces questions historiques pour le philosophe. »
« Or quoi de plus intime et de plus personnel pour l’humanité que de savoir si son état actuel et réel est ou n’est pas l’état de pure raison et de pure nature ? »
« Et cette même philosophie se retranchera éternellement dans ce qui n’est point, dans ce qui historiquement n’a jamais été un fait réel, mais dans ce qui est simplement une hypothèse et une possibilité, je veux dire, l’état de raison pure ou de pure nature. En vérité, la philosophie peut-elle s’anéantir et s’exterminer plus radicalement elle-même, à moins qu’elle ne prétende qu’il est de son essence de demeurer dans les hypothèses et de n’avoir rien de commun avec les choses positives ? »[23]
« Sans doute la philosophie et la théologie sont des sciences distinctes ; mais, autre chose est la distinction, autre chose est la séparation, l’opposition, l’incompatibilité. La philosophie diffère de la théologie, comme la raison diffère de la foi, comme la nature diffère de la grâce. De même que la foi ne s’impose pas partout à la raison et qu’il y a un certain exercice possible et réel des facultés naturelles sans l’intervention de la grâce, de même, il y a un certain ordre de sciences humaines qui peuvent exister et se développer sans le secours direct de la doctrine révélée. Ce principe n’a rien d’étonnant et il doit être accepté de tout le monde. Mais d’imaginer et de construire un système général, un cours complet de philosophie qui se termine si exclusivement dans la sphère de la nature et si rigoureusement en de- hors de toute relation avec l’ordre surnaturel… : ce procédé quel qu’il soit et quelques autres qualifications qu’on doive lui donner, non seulement n’est pas chrétien, …, mais il n’est même pas philosophique, parce qu’il n’est pas conforme à la raison même naturelle de l’homme. Saint Thomas d’Aquin l’a dit avec un à propos merveilleux : “ la foi, il est vrai, n’est pas un apanage de la nature humaine, mais il est dans la nature humaine que l’âme de l’homme ne répugne pas à l’action intérieure de la grâce, ni à la prédication extérieure de la vérité ; c’est pourquoi, sous ce rapport, l’infidélité est contre nature[24]. ”
« Chaque fois qu’on vous présentera, Messieurs, un livre quelconque de philosophie s’annonçant comme un cours complet de philosophie d’après les seules lumières naturelles, soyez assurés de constater bientôt deux choses : premièrement d’immenses lacunes dans ce cours complet, et secondement des traces manifestes de religion révélée dans ce livre de pure raison. »[25]
« Encore une fois rappelons-nous que les actes et décrets du Concile d’Amiens doivent être reconnus exempts d’erreur, puisqu’ils ont été examinés et révisés par Rome, avec toute la maturité et gravité ordinaire en pareille circonstance. Grâce donc aux Pères du concile d’Amiens, la cause des classiques chrétiens est gagnée sans exclusion complète des classiques païens, et sans aucun détriment pour la perfection des études littéraires. Ce résultat est le seul qu’ait ambitionné Mgr Gaume.
Outre ces approbations si solennelles et qui émanent de l’autorité la plus haute et la plus compétente en pareille matière, Mgr Gaume a encore reçu toutes celles des intelligences d’élite qui, comme M. Alberdingk Thyim, le grand catholique de Hollande, l’immortel Pugin et le pieux lord Philipps, en Angleterre, le célèbre publiciste baron Moy de Sens, le docteur Reithmeier, en Allemagne, Donoso Cortès, en Espagne, Louis Veuillot et Montalembert, en France, l’abbé Martinet, le R. P. Ventura et tant d’autres l’ont honoré de toutes leurs sympathies et encouragé de tous leurs efforts dans sa lutte contre le paganisme dans l’éducation.
Les paroles de Donoso Cortès sont trop remarquables pour ne pas être citées. Il écrivait â Mgr Gaume, le 25 avril 1851, la lettre suivante :
“Mon cher ami, votre ouvrage, le Ver Rongeur, est excellent. Il n’y a que deux systèmes possibles d’éducation : le chrétien et le païen. La restauration du dernier nous a conduits à l’abîme dans lequel nous sommes, et nous n’en sortirons certainement que par la restauration du premier. Cela veut dire que je suis complètement d’accord avec vous. Il faut que votre ouvrage soit publié et répandu. L’exécution répond au but : vous êtes toujours clair, logique, perspicace, et personne jusqu’ici n’a mis si décidément le doigt dans la plaie”.
Et cette autre lettre qu’écrivait à Mgr Gaume, le 6 décembre 1857, un des plus nobles enfants de l’Angleterre, pourrions-nous la passer sous silence ? Impossible, dut-on nous accuser de citer trop souvent ; voici ce qu’on y lit à propos de La Révolution, récent ouvrage de Mgr Gaume, en douze volumes, qui est le magnifique développement de la thèse soutenue dans le Ver Rongeur, et d’où, M. le Rédacteur du Courrier du Canada a extrait les belles pages qui font connaître les causes de la Révolution française :
“Laissez moi vous dire une parole sur votre œuvre. Ayez courage, mon cher ami. Dieu, je pense, vous a suscité, comme Jean-Baptiste dans l’esprit d’Elie, pour préparer les voies du Seigneur et prêcher la pénitence à toutes les nations chrétiennes qui ont offensé Dieu en beaucoup de choses, mais surtout, et avant tout, par ce péché abominable d’avoir restauré le damnable art païen en couvrant l’Europe des exécrables représentations de la mythologie idolâtrique des païens, et en étudiant plus les ouvrages des auteurs païens que ceux des auteurs illuminés de l’esprit de Dieu et des sublimes vérités de son Église catholique. Votre glorieux ouvrage a levé l’étendard. Déjà ce livre a eu un immense retentissement dans toute la chrétienté, ici, en Angleterre surtout. J’ai entendu un des premiers ministres de la Reine dire en propres termes : Oui, M. Gaume a mille fois raison ; et si le catholicisme est vrai, nul Homme ne peut contester sa thèse.
“Même dans nos grandes universités d’Oxford et de Cambridge, les hommes les plus éminents commencent à voir et à proclamer que vous êtes logique, que vous avez raison, que ce que vous dites est incontestable. Que vous rencontriez une grande opposition, c’est tout naturel. L’orgueil des hommes en est la cause ; ils n’aiment pas à fléchir tout d’un coup. Il est difficile de chasser le démon qui a si longtemps possédé l’esprit public des nations chrétiennes. Et aussi, Dieu, je pense, permet cette opposition afin de faire éclater davantage la logique de votre argument, et afin que tous ceux qui travaillent pour cette grande réforme s’affermissent dans l’humilité et dans le sentiment de leur propre néant”.
“J’ai fait lire La Révolution, dit encore à Mgr Gaume un savant théologien de Rome, à l’un de vos plus chauds adversaires. En me la remettant il m’a dit : La négation n’est plus possible, la démonstration est mathématique”.
Ajoutons que les journaux de toutes les parties de l’Europe, les mieux inspirés et qui ont toujours été les organes les plus accrédités de la presse catholique se sont empressés d’annoncer La Révolution de Mgr Gaume, d’en rendre le compte le plus avantageux, et surtout, ils ont conjuré tous les hommes sérieusement préoccupés du mal actuel et des dangers de l’avenir, de méditer cet ouvrage.
En France, le Messager du Midi, la Bretagne, le Messager de l’Ouest, l’Univers, ont consacré à La Révolution plusieurs articles très remarquables. La Sentinelle du Jura s’exprime ainsi :
“Dans notre numéro du 23 novembre, 1857, nous avons annoncé l’ouvrage de Mgr Gaume, LA RÉVOLUTION, recherches historiques sur l’origine et la propagation du mal en Europe, depuis la Renaissance jusqu’à nos jours, en promettant d’en rendre compte.
“Il n’y a pas aujourd’hui deux questions en Europe, il n’y en a qu’une : c’est la question révolutionnaire. L’avenir appartiendra-t-il oui ou non, à la Révolution ? Tout est là. Poser une semblable question, c’est en montrer l’importance. Mais comment l’Europe est-elle arrivée dans ce défilé redoutable, où d’un instant à l’autre elle peut périr ? Cette situation extrême n’est pas l’œuvre d’un jour. Ce qui est, émane de ce qui fut. Nous sommes fils de nos pères, et nous portons le poids de leur héritage. Cela dit assez que l’histoire généalogique du mal actuel est d’une importance capitale.
“Or personne, à notre connaissance, n’a sondé cette question avec plus de pénétration et de profondeur que le célèbre auteur de La Révolution ; personne n’a mis au service d’une raison supérieure une érudition plus abondante et plus sûre. À proprement parler, ce n’est pas Mgr Gaume qui raisonne, c’est l’histoire qui parle. Les raisonnements sont des faits. Ou ne pas lire l’ouvrage, ou se soumettre ; car si rien n’est éloquent comme un chiffre, rien n’est brutal comme un fait : et ici il y en a des milliers. Mais comment ne pas lire ; c’est-à-dire comment rester indifférent à la question révolutionnaire ? Qui donc n’est pas intéressé à connaître l’origine et la nature de cette puissance formidable qui menace également le trône des rois et la borne des champs, le coffre-fort du capitaliste et la caisse d’épargne de l’ouvrier ?
“N’avons-nous pas quelque chose à faire pour remédier au mal ? et si nous avons quelque chose à faire, quel est ce quelque chose ?
“À quiconque veut avoir la réponse à ces questions capitales, nous conseillons la lecture des ouvrages de Mgr Gaume. Nous la conseillons aux personnes qui désirent avoir la clef des événements contemporains, si étranges, si complexes, quelquefois si effrayants et toujours si mystérieux par la rapidité même avec laquelle ils s’accomplissent, aussi bien dans l’ordre politique que dans l’ordre religieux”.
Le plus courageux comme le plus distingué défenseur de la Religion et de l’Église en Piémont, l’Armonia s’exprime ainsi :
“Qui ne connaît Mgr Gaume et l’ouvrage intitulé le Ver rongeur des sociétés modernes, qui a fait tant de bruit en Europe ? Cet illustre écrivain, fortement convaincu que le mal actuel vient de l’élément païen, réintroduit par la Renaissance au sein des sociétés chrétiennes, a entrepris de le prouver dans un ouvrage intitulé La Révolution. Il ne discute pas, il raconte. Les volumes parus sont on ne peut plus graves, riches de faits et de témoignages, et méritent une sérieuse attention. On s’est trop habitué à juger un ouvrage par le nom qu’il porte. Cela n’est ni poli ni équitable. Il faut d’abord lire et ensuite prononcer, en opposant les faits aux faits, les documents aux documents. La patiente Germanie, qui étudie sérieusement, s’est empressée de s’approprier l’ouvrage de Mgr Gaume en le traduisant en allemand. Ce serait rendre un grand service à l’Italie que de le traduire dans notre langue”. Cet article est du 15 novembre 1856.
Le Bien Public de Gand et la Régénération, qui dans la noble Espagne se dévoue au triomphe pratique du catholicisme, parlent de La Révolution absolument dans le même sens que l’Armonia.
Enfin les suffrages les plus illustres et qui portent comme un cachet d’autorité viennent confirmer et corroborer tous les autres. Les princes de l’Église, les prélats n’ont, comme les laïques pieux et éclairés qu’une voix pour préconiser les œuvres de l’immortel Mgr Gaume sur le Paganisme dans l’Éducation et débordé sur les sociétés modernes.
Le 25 janvier 1857, S. E. le cardinal prince Altieri lui adressait de Rome la lettre suivante :
“Monseigneur, j’ai lu avec une inexprimable satisfaction votre excellent ouvrage intitulé La Révolution. J’y ai trouvé le développement des idées fort justes et fort sages qui, appuyées sur le témoignage de faits irrécusables, jettent une immense lumière sur une thèse jusqu’ici très peu considérée, et dont on ne peut cependant contester l’évidence sans se mettre en opposition avec la vérité la plus manifeste, et sans compromettre l’avenir religieux de la société humaine.
“Tous ceux, qui désirent voir éloigner les effrayants dangers qui de toutes parts nous menacent, espèrent que vous continuerez à travailler toujours avec le même zèle pour la défense et la propagation d’une réforme de l’instruction de la jeunesse, réforme éminemment utile à la religion et à la véritable civilisation”.
S. E. le cardinal Gousset, écrivait à Mgr Gaume, en date du 2 juin 1852 :
“N’ayant pas été tout à fait étranger à la publication du Ver rongeur des sociétés modernes, je n’ai pu être insensible aux attaques violentes dont vous avez été l’objet à l’occasion de cet ouvrage. On ne peut vous accuser d’avoir émis des opinions exagérées, absurdes, irrespectueuses envers l’Église et capables de troubler les consciences, etc., sans faire retomber une accusation aussi grave sur ceux qui en approuvant votre livre d’une manière ou d’une autre, comme je l’ai fait moi-même, se seraient rendus solidaires des erreurs qu’on vous reproche. Néanmoins, comme le procès me paraît suffisamment établi, et que vos Lettres à Monseigneur l’Évêque d’Orléans ne laissent rien à désirer pour le fond et pour la forme, je n’entrerai pas dans la discussion ; je préfère mettre la main à l’œuvre en adoptant incessamment, pour les petits séminaires de mon diocèse, le plan d’éducation que vous proposez”[26]. »[27]
En conclusion nous tenons à dire que les œuvres de Mgr Gaume continuent leur action évangélisatrice par la diffusion que les éditions Saint-Remi en assurent, Dieu soit loué ! Puisse notre contradicteur lire et nous aider à diffuser les ouvrages d’un si grand, si savant[28] et si brillant défenseur de la foi, mort en odeur de sainteté, il y trouverait une richesse que nous pensons fort utile à la fécondité de son sacerdoce.
[14] « En quoi serais-je tenu d’estimer une école de pensée dans laquelle vous placez des auteurs très inégaux et disparates ? Je ne me laisse pas impressionner par l’espèce de terrorisme intellectuel qui voudrait que ces auteurs soient tous des maîtres inégalés et que ceux qui ne l’admettent pas sont définitivement des imbéciles ou des libéraux.
Je n’ai pas à me justifier de préférer cent fois un Dom Guéranger ainsi que ceux qui, comme lui, jouissent d’une science et d’un sensus fidei d’une autre envergure, et qui présentent l’avantage de n’avoir aucun relent de fidéisme ni de traditionalisme (ce n’est pas le cas de tous ceux que vous énumérez, loin s’en faut, mais tant pis pour vous, c’est vous qui les amalgamez). Tenez, pour vous amuser, voici l’appréciation de Dom Guéranger sur l’abbé Gaume (c’était à propos de l’affaire des classiques qui a rendu Gaume célèbre) : « L’abbé Gaume est profondément ignorant, vous ne pouvez le suivre en aucune façon » (Histoire du Cardinal Pitra par Dom Cabrol, Paris 1893, p. 193)
Je vous mets au défi d’apporter un seul fait qui puisse vérifier votre paragraphe sur les éditions Saint-Rémi auxquelles je n’ai « de cesse de couper l’herbe sous les pieds ». Décidément, auriez-vous l’esprit binaire : si l’on n’est pas d’accord avec une ligne éditoriale, on est adversaire ? » Abbé Belmont, NDLSE n°269.
[15] Précisons que les éd. Saint-Remi ont publié la quasi-totalité des œuvres de Dom Guéranger. Si donc Mgr Gaume dérange tant M. l’abbé Belmont, il peut au moins recommander notre maison d’édition pour Dom Guéranger.
[16] Il reçut six Brefs pontificaux de papes.
[17] Lettre du 9 novembre 1851.
[18] MGR GAUME, SA THÈSE ET SES DÉFENSEURS, les classiques chrétiens et les classique payens dans l’enseignement, 35 p. 5 €
[19] Après avoir lu ce livre, Pie IX a accordé une indulgence de 50 jours à cet acte de religion : « C’est pourquoi, confiant en la miséricorde du Dieu tout-puissant et en l’autorité de ses bienheureux apôtres Pierre et Paul, Nous accordons, dans la forme accoutumée de l’Église, à tous et à chacun des fidèles de l’un et de l’autre sexe, toutes les fois qu’au moins contrits de cœur, et en ajoutant l’invocation de la très-sainte Trinité, ils feront le signe de la croix, cinquante jours d’indulgences pour les pénitences qui leur auraient été imposées ou qu’ils devraient pour une autre raison quelconque ; Nous accordons de plus, miséricordieusement dans le Seigneur, que ces indulgences puissent être appliquées, par manière de suffrage, aux âmes des fidèles qui ont quitté ce monde dans la grâce de Dieu. »
[20] Abbé Pelletier, MGR GAUME, SA THÈSE ET SES DÉFENSEURS, les classiques chrétiens et les classique payens dans l’enseignement, 35 p. 5 €
[21] La multitude des références en note dans les ouvrages de Mgr Gaume, montre qu’il avait une parfaite connaissance de la Sainte Écriture, des Pères de l’Église, des auteurs païens, de Saint Thomas d’Aquin et de Saint Alphonse de Liguori. De plus il maîtrisait parfaitement le latin, l’italien et l’espagnol et connaissait le grec. On aimerait bien avoir des prêtres aussi savant, que certains osent qualifier de profondément ignorant !
[22] L’épouse de Louis Veuillot était la nièce de Mgr Gaume.
[23] Œuvres complètes du Cardinal Pie, T. III, p. 158. Disponibles aux ESR.
[24] Somme Théologique II, IIae, q. 10, art. 1, ad 1
[25] Ibidem, page 162-163
[26] Les Lettres de Mgr Gaume à Mgr Dupanloup sont véritablement admirables pour le fond et pour la forme. Elles sont peut être plus concluantes encore que le Ver Rongeur. Nous exhortons fort tous ceux qui s’intéressent à la question à se procurer ce charmant petit volume.
[27] Abbé Pelletier : MGR GAUME, SA THÈSE ET SES DÉFENSEURS, les classiques chrétiens et les classique payens dans l’enseignement, 35 p. 5 €
[28] Notons par exemple que Mgr Gaume maîtrisait parfaitement le latin, connaissait le grec, et maîtrisait l’italien et l’espagnol comme l’atteste ses ouvrages (Horloge de la Passion de St Alphonse traduit de l’italien au français, sa correspondance en espagnol avec Donoso Cortès).
À suivre…