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Chapitre Général de la FSSPX : “Sous controle” du commando allemand de Benoît XVI

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Alors que le Chapitre général de la Fraternité Sacerdotal Saint-Pie X (FSSPX) va s’ouvrir lundi, du 7 au 14 juillet, nous avons reçu la réflexions suivante d’un ami pharmacien, travaillant dans un laboratoire sur les neuroleptique. Il nous confiait que Mgr Fellay avec son sourire béat et son élocution (3 mots à la minute) présentait les symptômes d’une personne sous neuroleptiques :

Réflexions d’un laïc

Travaillant dans un labo sur les neuroleptique, je trouve que Mgr Fellay avec son sourire béat et son élocution (3 mots à la minute) présente les symptômes d’une personne sous neuroleptiques.

On peut supposer que, Mgr Fellay ne souhaitant pas rester dans l’histoire comme celui qui aurait la grave responsabilité de signer l’accord-apostasie détruisant la FSSPX, il a repoussé jusqu’à l’extrême limite la date de trahison, allant jusqu’au chapitre général de 2012, pour donner sa démission et ne pas se faire réélire.

Il est pensable alors que l’abbé Schmidberger lui succède et devienne LE traître officiel, après avoir été le traître officieux depuis longtemps et qui fut accusé, par Mgr Lefebvre, quelques jours avant sa mort de détruire son œuvre.

 

Le Chapitre Général de 1994 dans la cour du Séminaire d'Écône

 

* * *

Pierre LABAT dans Rivarol, n°3053, disait :

« (…)

Il n’est pas exagéré de dire que Mgr Fellay a été formé par l’abbé Schmidberger, dont il reste proche et qui n’hésite pas à le reprendre vivement quand les choses n’avancent pas à son goût.

L’abbé Schmidberger, issu d’une famille paysanne de Souabe, est aujourd’hui supérieur du district d’Allemagne de la FSSPX. Il a toujours gardé le contact avec le cardinal Ratzinger, dont il avait suivi les cours pendant ses études. D’après la rumeur, il enverrait chaque année des fleurs à son ancien professeur pour son anniversaire. Il avait joué un grand rôle lors des premières négociations de la FSSPX menées en 1988 par Mgr Lefebvre avec la Rome moderniste et apostate… représentée par le cardinal Ratzinger. Cette année-là Mgr Lefebvre signa un accord avec le cardinal qu’il renia le lendemain et procéda au sacre des quatre évêques ci-dessus.

Mgr Fellay, qui réside en Suisse allemande, aime à s’entourer de prêtres germanophones, comme son bras droit l’abbé Pfluger. En réalité, et alors même que la plupart de ses fidèles sont français, la FSSPX est dirigée par des Allemands.

L’abbé Schmidberger était présent lors de l’audience d’août 2005 au cours de laquelle Benoît XVI et Mgr Fellay ont mis en place les étapes du processus de ralliement de la FSSPX à l’église conciliaire. La brutale reprise en main de la FSSPX à laquelle nous assistons porte sa marque.

 (…)

Nous assistons à un hold-up sur l’œuvre de Mgr Lefebvre mené par le commando allemand de Benoît XVI. »

Pierre LABAT.

 

Réunion du chapitre général extraordinaire de la FSSPX, octobre 2011
Mgr Fellay, entouré des principaux responsables de la Fraternité Saint-Pie X à Albano (Italie)

 

Roger McCaffrey, ancien rédacteur en chef du magazine Latin Mass, quant à lui, déclarait le 8 juin au National Catholic Register qu’il :

juge tout à fait possible que le Pape consacre un cinquième évêque de la FSSPX, ce qui, selon lui, viendrait « solidifier » tout accord. La consécration d’un nouvel évêque, a-t-il dit, prouverait aux mécontents de la Fraternité la sincérité du Pape, mais aux yeux de ces mêmes personnes, l’évêque en question serait la vivante illustration de leur marginalité, dans la mesure où il dépendrait à la fois de Fellay et de Rome. McCaffrey estime que la présence d’un cinquième évêque garantirait la survie de la FSSPX en cas de décès de Mgr Fellay.

Le candidat favori de McCaffrey serait l’abbé Franz Schmidberger, Supérieur du District d’Allemagne de la Fraternité. « C’est quelqu’un qu’aucun mécontent ne peut critiquer en soi », a-t-il déclaré, ajoutant que ce « prêtre était Supérieur de la FSSPX en 1988, lorsque les autres évêques » – dont Mgr Fellay –« furent illégitimement consacrés par Mgr Marcel Lefebvre, fondateur de la Fraternité. »

Voila donc, la boucle est bouclée ! Et le hold-up sur l’œuvre de Mgr Lefebvre mené par le commando allemand de Benoît XVI serait achevé

 

* * *

 

Le journal allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung rapporte également que l’abbé Schimdberger a déclaré que : « (…) pour lui la nomination de Mgr Joseph Augustine Di Noia est “un bon signe”. Il fera avancer les choses selon les désirs du Pape (…) qui a approuvé la version du préambule présentée par Mgr Fellay en Avril. »

Schmidberger décrit la nomination de l’Américain Mgr Joseph Augustine Di Noia, mardi dernier, en tant que vice-président de la commission Ecclesia Dei comme un « bon signe ». Cette commission opère sous la Congrégation pour la Doctrine de la Foi et est responsable pour le dialogue avec la FSSPX. Schmidberger suppose que Di Noia fera avancer l’affaire, selon la volonté du pape.

 
 

L’abbé Schimdberger “se fout pas mal” aussi de la validité du sacerdoce… car ce Monsieur Joseph Augustine Di Noia n’est rien d’autre qu’un laïc au yeux de l’Église Catholique ! (cf. son Pedigree sur www.catholic-hierarchy.org)

 

* * *

 

Nous avons reçu également par eMail, un autre commentaire :

Mgr Fellay n’a malheureusement pas les grâces d’état dans cette affaire

Voici un argument pour convaincre quelques prêtres et fidèles, qui posent comme argument principal : « Mgr. Fellay a les grâces, il est désigné par Mgr Lefebvre, il a les grâces d’état, il faut lui faire confiance ».
Réponse : Si Mgr Fellay procède en dehors de son mandat,  ce qui est prouvé ci-dessous, il n’a plus les grâces d’état. Et c’est très dangereux pour le bien commun dont il a la charge.
Preuve. Mgr Fellay procède en dehors de son mandat.

–  Chapitre de 2006 : sa motion et déclaration –

Selon la Tradition acceptée dans l’Église pendant toute son histoire, un Chapitre Général a les pouvoirs suprêmes dans une société de l’Église, il a plus de pouvoirs qu’un supérieur général, qui est élu par lui. Aucun membre d’une Société de l’Église ne peut arrêter une décision de son Chapitre Général, sauf un Chapitre Général Extraordinaire suivant. Ceci est une doctrine sure et certaine.
Le Chapitre Général de 2006 a déclaré de ne pas vouloir un accord pratique avec Rome sans accord doctrinal, et ses Actes (Cor Unum octobre 2006) donnent une Motion d’organiser un Chapitre Général Extraordinaire avant de traiter d’un accord concret avec Rome.

–  Menzingen  passe outre défense accord pratique –

Menzingen a manifesté ces derniers temps la volonté – sans mandat du Chapitre – d’accepter un accord pratique avec Rome sans accord doctrinal (même si cet accord est actuellement en discrédit). Menzingen a commencé de négocier avec Rome dans ce sens. Ce sont des faits publics.

–  Menzingen  passe outre le devoir de convocation d’un Chapitre Général Extraordinaire –

La Lettre Circulaire n° 2012 06 SP3 de Mgr. Fellay annonce la convocation d’un Chapitre Général d’Affaires (c’est une institution introduite par le Chapitre Général de 1994) qui aura lieu en juillet suivant.
Selon des juristes ce sont deux choses différentes :

– Un Chapitre Général d’Affaires
– Un Chapitre Général Extraordinaire

Donc  la conclusion est évidente :
Mgr Fellay et son conseil parlent et agissent clairement et publiquement, en deux point très importants pour la FSSPX et la Tradition de l’Église, contraires à une autorité supérieure (le Chapitre général extraordinaire de 2006) et ils n’ont par conséquence dans cette affaire pas les grâces d’état en agissant ainsi.

En effet on connaît l’arbre à ses fruits : une pagaille sans égale dans la FSSPX.

Ensuite, la Sainte Providence est intervenue et a apparemment mis des bâtons dans les roues de Menzingen, car on peut croire que Dieu s’occupe en Personne(s) de la Tradition qui est essentiel pour Son Église. En effet Rome a exigé récemment des anciennes conditions, qui sont inacceptables – même pour Mgr. Fellay.

Donc en ce moment toute négociation est arrêtée. Deo gratias.

Réparation

Il faudra également en justice que le Chapitre Général extraordinaire convoque S.E . Mgr Williamson.
S.E. Mgr Williamson est évêque et donc en tant que tel il est de droit capitulant (et pas de moindre importance, ayant les grâces du sacre).

A) D’abord le Chapitre Général ayant le pouvoir suprême, a le droit et le devoir de vérifier la décision de Mgr Fellay d’exclure Mgr Williamson.

I) Les faits :
a ) – Mgr Fellay a pris des positions contraires à l’autorité suprême dans la FSSPX.
preuve :
Mgr Fellay est favorable à et négocie sur un accord pratique sans accord doctrinal.
Sources :
– Introduction de Cor Unum Mars 2012
Dici Entrevue du 08 06 2012

Il n’y a pas de conversion de Rome à la Tradition :
Mgr Fellay : « Les autorités officielles ne veulent pas reconnaître les erreurs du Concile. Elles ne le diront jamais explicitement. Cependant si on lit entre les lignes, on peut voir qu’elles souhaitent remédier à certaines de ces erreurs… »

Mgr Fellay est d’accord avec un accord sans conversion :
« Certains prétendent que pour travailler “en sécurité” dans l’Église, il faut préalablement qu’elle soit nettoyée de toute erreur. C’est ce qu’on dit quand on affirme qu’il faut que Rome se convertisse avant tout accord, ou que les erreurs doivent d’abord avoir été supprimées pour qu’on puisse travailler. Mais ce n’est pas la réalité. Il suffit de regarder le passé de l’Église, souvent et même presque toujours, on voit qu’il y a des erreurs répandues dans l’Église. »

[Ces « certains » sont entre autres le Chapitre de 2006 (déclaration à la fin des actes).]

« Dans cette situation, présentée actuellement par certains comme une situation impossible, on nous demande de venir travailler comme l’ont fait tous les saints réformateurs de tous les temps. Bien sûr cela n’enlève pas le danger. Mais si nous avons suffisamment de liberté pour agir, pour vivre et nous développer, cela doit se faire. Je pense vraiment que cela doit se faire, à la condition que nous ayons suffisamment de protection. »

On a vu plus haut que c’était interdit par le Chapitre Général de 2006.

Évidence : En ceci, Mgr Fellay parle et agit contre le Chapitre Général Extraordinaire de 2006.

b) Mgr Williamson a défendu les positions prises par le Chapitre Général Extraordinaire de 2006 contre la désobéissance de Mgr Fellay à ce chapitre.

Ceci n’est donc pas une rébellion, ni d’en parler aux autres. Au contraire c’est un droit et un devoir de réagir contre les abus, surtout s’ils nuisent fortement au Bien Commun.
Matthieu, 18.15 : « Si ton frère a péché, va et reprends-le entre toi et lui seul. S’il t’écoute, tu as gagné ton frère. »  18.16 : « Mais, s’il ne t’écoute pas, prends avec toi une ou deux personnes, afin que toute l’affaire se règle sur la déclaration de deux ou de trois témoins. » 18.17 : « S’il refuse de les écouter, dis-le à l’Église ; »

B) Par conséquent le Chapitre convoque Mgr Williamson car son exclusion décidée par Mgr Fellay est invalide.

Prions pour la plus grande Gloire de Dieu, et le plus grand Bien de la FSSPX et des âmes.

Pour éviter d’autres injustices, des mesures de représailles a volonté, je signe
Grandamand de Lavérité

 

CRISE FSSPX : Abbé François Chazal « Et après ? »

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Nous vous avions traduit « C’est La Guerre, Contre l’Accord FSSPX-Rome » de l’abbé François Chazal (FSSPX). Après une première admonestation canonique d’expulsion envoyé par l’abbé Couture, le condamnant sur base du nouveau code de droit canon, code promulgué par le l’antipape JP2 en 1983, auquel il se réfère par trois fois, et chaque fois en donnant priorité au nouveau code sur l’ancien code, car bien sûr les officiels de la FSSPX se rappellent encore de l’ancien code dans une certaine mesure. ((L’abbé Chazal fait cette remarque dans son sermon : « J’aimerais que mon cher abbé Couture retourne à la case de départ et me condamne selon son souhait que je le prenne au sérieux. Cela implique qu’il écoute l’appel du prophète Elias  Enfants d’Israël, combien de temps encore allez-vous vous appuyer sur un code de droit canon, et ensuite sur un autre qui lui est totalement contraire. Si l’ancien code de droit canon est correct, tenez-vous en à celui là, et si le nouveau code de droit canon est correct, alors respectez le ! Mais ne suivez pas deux codes et, encore mieux, faites comme vos ancêtres vous ont enseignés.  »)) Celui-ci à encore récidivé, le 10 juin dernier à Séoul par un nouveau sermon de plus d’une heure : « Et après ? » (WAR ON – WHAT NEXT), tout en projetant une troisième partie – après le Chapitre Général – « La Guerre est Gagné »  (WAR WON)…

Nous avions déjà fait quelques remarques sur son 1er sermon :

Son sermon, d’une très grande qualité, mérite néanmoins quelques remarques :

1. L’abbé Chazal est anti-sédévacantiste.
C’est l’esprit d’Écône ! De part leur formation et le “pacte” 2 signé à la veille du sous-diaconat, les prêtres formés par la FSSPX sont aveuglés 3 spirituellement et ne peuvent reconnaître qu’un vrai Pape ne peut être source d’erreur !
2. Mgr Williamson est manifestement son héros.
Manifestement, du fait de son anti-sédévacantisme, il est comme beaucoup d’opposants, il n’a pas compris que Mgr Williamson était là pour constituer le « deuxième anneau » : contrôler et récupérer la frange d’opposition pour en intégrer une grande majorité dans une prochaine étape.
3. Il croit en une « conversion de Rome », quoique autrement que par des discussions doctrinales (à l’usure, en somme, avec le temps).
En fait, il ne cherche pas – comme beaucoup en France – la reconnaissance de Rome et préfère garder son statut d’église parallèle, n’ayant pas compris – du fait de son anti-sédévacantisme – que l’église Conciliaire n’était plus l’Église catholique !

 

Celui-ci en mérite encore plus !

L’abbé Chazal est indécrottable ! Il ne veut pas comprendre – comme la majorité de ses confrères de la Fraternité – que le problème fondamental de la crise conciliaire c’est l’invalidité des nouveaux rites conciliaire. L’église Conciliaire n’est pas l’Église catholique ! Notre Dame nous l’a dit ! (Et il en parle dans son sermon !…)

Et PLUS QUE TOUT ces CLERCS SE FICHENT PAS MAL
DE LA VALIDITÉ DE LEUR SACERDOCE !!!

Les laïcs ne semblent toujours pas eux-mêmes avoir très bien compris en dépit des démonstrations les plus élémentaires :

COMBIEN D’ENTR’EUX SOULÈVENT D’ABORD CETTE QUESTION ?

 

C’EST DU SACERDOCE VALIDE QUE PROCÈDE LA FOI CATHOLIQUE
ET NON L’INVERSE !!!

 

 

* * *

C’est encore une fois de plus, la faute des clercs, de tous les clercs qui centrent le problème sur le siège, sur le pape, sur l’autorité, alors qu’il s’agit d’une autre église qui a éclipsé la sainte Église et en a profité pour tout changer.

Les laïcs le comprennent, pas les clercs. Ils en mourront !

* * *

On ne peut absolument pas compter sur ces abbés qui sont passés par le moule d’Écône. Ils ne changeront pas !

L’abbé Chazal met sur un même pied d’égalité Menzingen et les sédévacantistes !!!!

Extrait : 

5. Zèle amer et esprit sédévacantiste

D’abord, je tiens à remercier mes compagnons catholiques sédévacantistes de m’avoir aidé à faire passer mon message. Mais j’ai bien peur qu’ils soient déçus. Parce que de notre part les rejoindre serait une trahison envers l’Archevêque Lefebvre. Notre principal désir est que nous ne changions pas, et donc nous n’allons pas nous-mêmes devenir sédévacantistes dans le but de garder la position de l’Archevêque, et nous allons dissuader tout prêtre et fidèle de suivre ce chemin lamentable. La solution à la crise reste la même : la conversion de la papauté, cela explique que nous mettons Menzingen et les sédévacantistes sur un pied d’égalité parce que tous les deux excluent la conversion totale du Pape, chacun avec les dérives désastreuses qui leur sont propres.

(…)

La plupart de nos attaques visent la nouvelle Rome parce que, Benoît XVI, en tant que Pape valide, est responsable de la mauvaise orientation du bateau et un collaborateur avéré de la damnation de centaines de milliers d’âmes.

(…)

Et puis encore et toujours, l’inculture sur les « papes qui ont failli » !

(…)

Tout comme les Catholiques ont été trompés par une longue succession de bons et même saints papes de sorte à suivre aujourd’hui tout ce que les papes disent même si cela entre en contradiction avec ce que l’Église a toujours enseigné dans le passé et avec les déclarations précédentes d’autres papes …

… donc un certain nombre de prêtres de la FSSPX et de très bonnes personnes, après avoir connu la direction toujours géniale de Mgr Lefebvre, se sont convaincus à tort qu’il fallait suivre ce que Mgr Fellay disait aujourd’hui, même quand cela contredit toute la politique de la FSSPX depuis ses débuts, et même quand cela contredit des déclarations passées de Mgr Fellay lui-même.

Ceci se trouve en contradiction totale avec l’Histoire de l’Église, si l’on veut bien regarder ce qui s’est passé avec Liberius, Honorius I [1], Paschal II et Jean XXII quand ils ont fait des déclarations erronées. Ils dont dû faire face à la résistance de leurs inférieurs et ils ont dû renier leurs erreurs. Heureusement que ceci arrive assez rarement de sorte que nous pouvons faire confiance à nos supérieurs en temps normal et la plupart du temps.

(…)


[1] Ndlr : Encore une fois cette idiotie ! L’abbé Chazal a été mal formé par la FSSPX et il est aussi bête que Mgr Fellay : cf : Monseigneur Fellay est un âne !

 

* * *

WAR ON WAR ON WAR ON WAR ON WAR ON WAR ON WAR ON WAR ON WAR ON WAR ON WAR ON WAR ON WAR ON

Wingdings X

Mettre le feu

 

 

et après

 

 

Premier prélude

Le chapitre général oblige Mgr Fellay a rétracter ses déclarations passées erronées ou à présenter sa démission

ET

exclut, conformément à la loi, tout accord pratique avec le pape à moins qu’il ne frappe d’anathème, dans son ensemble, le texte et la substance de Vatican II et ne revienne à l’utilisation exclusive de la Messe Traditionnelle

Second prélude

Le Chapitre émet de vagues assurances de fidélité à la position de la Fraternité  ; passe la majeure partie de son temps sur des détails administratifs

ET

refuse de clarifier la discussion quant à ce qui est signifié par le retour de Rome à la Tradition

 

 

WAR ON WAR ON WAR ON WAR ON WAR ON WAR ON WAR ON WAR ON WAR ON WAR ON WAR ON WAR ON WAR ON

Wingdings X

OBAMACARE DANS LA FSSPX

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OBAMACARE dans la FSSPX, analyse du Sermon des dernières ordinations de Mgr Fellay (Écône, 29 juin 2012) (Audio : DICI)

Lu sur le site tradionaliste anglophone (forum pro-FSSPX) Ignis Ardens

 

(traduction)

Félicitons cet internaute courageux d’avoir écouté Mgr Fellay ânonner ses effroyables platitudes à raison de trois mots à la minute…

Avant propos pour mieux connaître les motivations de l’auteur :

Certes, mes remarques sont très orientées. Voici en quoi : Menzingen est déjà bien avancée dans la folie ainsi que dans l’autodestruction de la FSSPX, et c’est avec cette idée en tête que j’ai lu le sermon de Mgr Fellay. Honnêtement, j’ignore si celui-ci peut encore sauver sa réputation ou comment il peut recoller les morceaux d’une FSSPX désormais en miettes. Cela me rend très triste, et non pas heureux, mais ne m’enlève ni ma paix, ni ma foi, ni mon espérance.

Je pense que bien des gens sont peut-être sur le point de perdre la foi. Beaucoup ont tout misé sur la FSSPX. Ils l’ont suivie avec une loyauté inébranlable et inconditionnelle, et elle vient de changer sous leurs yeux, ce à quoi ils n’étaient tout simplement pas préparés. Traverser semblable épreuve revient à passer un véritable test pour la foi, et chacun d’entre nous le fait à sa manière.

Je veux croire que chaque catholique de tradition conserve sa foi en Rome, telle que Notre Seigneur la concevait aux fins de la mission qu’Il a confiée à saint Pierre. Cette foi, cette croyance en la papauté conçue comme un roc, confrontée à la corruption complète née du Concile, se montre dans les âmes par une myriade d’effets. Il existe d’innombrables manières de réagir aux scandales et aux trahisons. Qui peut les compter ? Qui suis-je pour juger de ce qui se passe dans le cœur d’autrui ? D’une certaine manière, tout catholique de tradition est entièrement assimilable à la blessure profonde et saignante infligée à son cœur par l’infidélité des pontifes romains.

J’irai même jusqu’à dire que l’amour ardent et sans réserve que Mgr Fellay professe extérieurement pour Rome prend sa source dans le cœur blessé de ce prélat.

Je suis prêt à reconnaître que je me suis trompé à propos de tout ce que j’ai pu écrire en la matière sur ce forum. Je suis prêt à faire miennes les paroles de l’abbé Damian Fox : « Je ne dis pas que j’ai raison, mais… ». En outre, si j’ai eu tort, je m’engage à le soutenir avec encore plus d’ardeur et de persévérance que je n’en mets à démontrer que Menzingen est en train de se fourvoyer.

Je suis prêt à admettre qu’on nous a donné une traduction provisoire du sermon de Mgr Fellay. Je me bornerai à signaler que désormais, Mgr Fellay est certainement au courant de l’émoi, de la méfiance et du scandale qui agitent la FSSPX et l’ensemble de la mouvance traditionaliste. Il sait que la division de la Fraternité, cet événement terrible qui est sûrement en horreur à Dieu, est déjà bien amorcée. C’est pourquoi il a du moins l’obligation absolue d’apaiser les rumeurs, de parler aux membres de la Fraternité et au public avec toute la clarté voulue. Le secret qu’il a entretenu est en grande partie à l’origine des difficultés actuelles. Beaucoup se sont dits écœurés par son sermon, justement parce qu’ils n’y trouvaient pas les traces de l’injonction « Que votre oui soit un oui, que votre non soit un non ». Ces gens lui demandent de tout dévoiler et de dire toute la vérité. Peut-on sérieusement le leur reprocher ?

 * * *

De l’internaute : « candomino » –  29 juin 2012 :

Beaucoup de gens – ma pauvre mère y compris – croyaient qu’ObamaCare ((NdT : Surnom donné à une réforme très socialisante du régime de remboursement des soins de santé que le Président Obama (qui est démocrate) insiste pour faire passer, bien que la majorité du peuple américain la rejette et que le Congrès (à majorité républicaine) la combatte. La Cour Suprême vient de valider cette réforme. Poursuivant toutefois leur lutte acharnée, les opposants ne s’avouent pas vaincus pour autant. Il est question ici du parallèle que l’on peut établir entre ce projet de réforme (qui équivaudrait à une sorte de ralliement des États-Unis à l’idéologie socialiste) et le projet d’accord de la FSSPX avec la Rome apostate conçu par la hiérarchie de la Fraternité ainsi que par les personnages infiltrés en son sein. Il est probable que cette question constituera l’un des principaux thèmes de la campagne présidentielle qui s’annonce aux États-Unis, tout comme l’éventuel ralliement de la FSSPX à la secte conciliaire constituera le thème essentiel du prochain Chapitre général. De la Fraternité.)) serait bloqué par les ordures mécréantes qui siègent à la Cour Suprême des États-Unis. Beaucoup croyaient que nous allions échapper à cette inquiétante manœuvre de juridisme diabolique. Beaucoup annonçaient les signes certains de son échec imminent.

Mais elle n’avait jamais été menacée, et elle a réussi. Les nombreuses personnes qui annonçaient son échec ont tout simplement pris leurs désirs pour des réalités.

Il me semble distinguer une situation analogue au sein de l’Église, et c’est pourquoi je continuerai d’affirmer que le projet d’accord entre la Fraternité et Rome n’est pas enterré :

 

Sermon ((NdT : Sermon prononcé à Écône le 29 juin 2012 par Mgr Bernard Fellay, lors de la cérémonie des ordinations. Il s’agit en fait d’une transcription-traduction anglaise de certaines parties du sermon prononcé en français par l’évêque. Cette transcription-traduction est ici retraduite en français, mais dans le respect du discours oral comme de son style.)) :

« Et lorsque nous célébrons cette Fête de saint Pierre et saint Paul, nous ne pouvons pas ne pas penser à Rome. Et nous ne pouvons oublier cet amour que notre fondateur avait pour Rome, et qu’il a voulu, et qu’il voulait inculquer à ses fils. Nous sommes romains ! Et ça, nous ne pouvons pas le lâcher ! »

Traduction possible :

Nous ne pouvons pas lâcher notre désir de réconciliation avec la Rome conciliaire.

Sermon :

« Cela ne veut pas dire qu’on va aimer les erreurs ; bien sûr que non ; on en souffre. »

 Flagrante omission :

Certes, nous ne pouvons aimer les erreurs, et certes, nous en souffrons, mais il est également certain que nous ne cesserons jamais d’y résister, de prêcher contre elles et d’œuvrer à la défaite du royaume de Satan, qui a pénétré dans la bergerie et s’est étendu au monde entier.

 Remarque :

La phrase citée ci-dessus relève d’une théologie boiteuse, n’est qu’une semi-vérité ; autrement dit, ce n’est pas une vérité du tout. Souffrir est le fait d’un patient, sûrement pas celui d’un agent. Or, les catholiques doivent à la fois agents et patients. Nous souffrons de ce dont Dieu veut et permet que nous souffrions, mais jamais sans agir en même temps de façon positive, pour défendre l’Église et la Foi contre les ennemis de Dieu et les nôtres, dans la plénitude de la charité de Notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ. En cette vallée de larmes, notre charité, notre vertu est militante, bien qu’elle sa place dans la paix éternelle. Telle est la sagesse de Dieu, en Qui il n’est pas de contradiction. Dieu ne donne pas la paix comme Dieu la donne (Jean, 14 :27).

 Sermon :

« Mais il ne faut pas ses laisser – disons – dégoûter par ce qui se passe, au point de tout envoyer promener. »

 Remarque :

Oh !! Cette déclaration n’est-elle pas extrêmement significative ?! « Envoyer promener » quoi ??….

Mgr Fellay nous exhorte à ne rien envoyer promener. Il se présente ainsi à nous en chef exemplaire. Il affirme implicitement qu’il existe une tentation d’envoyer promener quelque chose. Examinons donc cette exemplarité pour en saisir le sens. L’orateur veut-il dire que nous ne devons pas envoyer promener notre résistance publique, claire, cohérente, véhémente et sans compromission aux erreurs modernes qui empoisonnent sans cesse davantage l’Église et les âmes ?  Je ne le pense pas. Cela me semble impossible.

Car comment peut-il nous exhorter à ne rien envoyer promener ce qu’il a lui-même déjà envoyé promener ? Un royaume ne peut subsister s’il est divisé contre lui-même.

Mgr Fellay a envoyé promener la résistance classique de la Tradition catholique. Il a tant laissé se refroidir sa rhétorique qu’on ne peut plus le distinguer à présent d’un apologiste conciliaire. Il se contredit aussi bien en paroles qu’en actes, comme en attestent les volumes entiers de preuves que des prêtres et des laïcs ont pris la peine de compiler. S’il est toujours un soldat du Christ, alors il est un soldat occulte, car ses actions publiques ne sont pas celles d’un inébranlable défenseur de la Foi. Il ne se montre implacable qu’avec ceux qui refusent de suivre la nouvelle ligne du modernisme pratique néo-traditionnel. Il ne punit sans pitié et ne contredit que les membres de la FSSPX qui, en conscience, font ce qu’ils jugent nécessaire pour ne pas sombrer dans l’abandon du bon combat contre les ennemis de Dieu.

Non, il ne peut pas à la fois envoyer promener la défense militante de la Foi et nous exhorter à ne pas le faire, car il s’agit là – par définition – d’une absurdité, d’une violation des principes d’identité et de non-contradiction.

Il veut donc forcément dire que nous ne pouvons envoyer promener autre chose, qui est la réconciliation avec la Rome moderniste. La phrase en question ne saurait rien signifier d’autre, ainsi qu’en témoigne le reste de son sermon.

 Sermon :

« Non, il faut maintenir, et c’est ce que nous essayons de faire. »

Remarque :

Maintenir quoi ? Maintenir le cap adopté il y a au moins douze ans. Menzingen a mis le cap sur Rome. Menzingen l’a maintenu et le maintient encore aujourd’hui.

 Sermon :

« Bien sûr, vous vous demandez : mais qu’est-ce qui se passe, justement, avec Rome ? Si, jusqu’ici, nous n’avons dit presque rien, c’est que nous n’avons pas grand chose à vous dire. »

 Remarque :

Cela, fort malheureusement, est une énorme et flagrante contre-vérité. Combien de communications émanant des autorités romaines nous a-t-on cachées au cours des douze années écoulées ? Combien de directives ? Quid de la teneur du Préambule doctrinal ? Quid de la teneur des « éclaircissements » ? Quid du texte des dispositions figurant dans la proposition du 15 juin ? Quid des paramètres structuraux de la prélature personnelle ?

En outre, si Menzingen a opéré en secret dans le but de se préparer juridiquement et financièrement à des batailles judiciaires au sujet des biens, elle a retenu ainsi des informations capitales à seule fin d’EMPÊCHER les membres et bienfaiteurs d’apprendre des faits propres à peser sur leurs décisions vis-à-vis de la Fraternité. Combien de bienfaiteurs ayant apporté leurs oboles au cours des dix dernières années auraient fait les mêmes dons s’ils avaient eu pleinement connaissance de tous ces faits ?

N’a-t-on vraiment rien à nous dire ?

Il y a de quoi pleurer.

Sermon :

« Jusqu’ici, les choses en sont au point où on peut dire… qu’elles sont au point mort. Dans le sens où il y a eu des va-et-vient, des échanges, effectivement, de courriers, de propositions, mais nous en sommes au point de départ. Point de départ que nous avions dit ne pas pouvoir accepter, ne pas pouvoir signer. Nous en sommes là, c’est tout. »

 Remarque :

Il existe d’innombrables manières d’écorcher un chat. Alors, que se passe-t-il si ne pouvons signer ce tas d’immondices qu’est l’accord Levada ?

Les trains et autres véhicules à grande vitesse s’arrêtent de temps à autre pour refaire le plein. En ce monde, où le mouvement, le repos et le changement alternent sans fin, s’arrêter signifie en réalité « s’arrêter un certain temps ». Rien n’est permanent, parce tout bouge, et tout continuera de bouger jusqu’à la consommation des siècles.

Nous sommes en panne de batterie et n’attendons pour repartir que l’arrivée des pinces crocodiles, voilà tout.

 Sermon :

« On voit bien, d’un côté, ce qui fait le compliqué de cette situation : ça fait deux ou trois ans que je dis que nous nous trouvons à Rome devant la contradiction. »

 Question :

Quelle contradiction ? Je ne comprends pas cette phrase.

Sermon :

« Depuis 2009, je le dis et je le répète. Eh bien, cela, on peut le dire, se vérifie tous les jours. »

 Question :

Qu’a-t-il dit ?

Sermon :

« C’est la situation de l’Église, qu’est-ce que vous voulez… »

Question :

Justement, quelle est la situation de l’Église ? Il manque de clarté au point de parler pour ne rien dire.

 Sermon :

« Il y en a qui tirent, qui veulent aller encore plus loin, dans le… on peut dire dans le progressisme et les conséquences du progressisme. »

 Question :

Je ne suis pas certain de comprendre. Veut-il dire que les libéraux poussent à un accord ?

 Sermon :

« Il y en a d’autres qui veulent essayer de faire des corrections. Et nous, au milieu, nous venons comme une balle de ping-pong sur laquelle tout le monde tape. »

 Question :

« Corrections » rend ici un son très comique. Si, par « d’autres », il faut entendre ceux qui parlent haut et fort contre la politique de Menzingen, alors quelles « corrections » avons-nous donc réclamées à grands cris ? La seule correction à laquelle je peux penser consisterait, pour Menzingen, à changer de cap. Menzingen a dévié de sa route, ce qui nécessite une correction de cap. Nous demandons à Menzingen la correction que serait son retour au traditionalisme. Mais Menzingen ne voudra pas admettre qu’elle a dévié de sa route. En fait, dans toute son argumentation récente, Menzingen affirme que les traditionalistes ont soit dévié de leur route, soit manqué leur virage, parce qu’ils ne font plus voile vers Rome avec la marine suisse.

Le naufrage de la Fraternité par Fellay

Le naufrage de la Fraternité Saint-Pie X par le “Menteur de Menzingen”

Chose intéressante, si nous partons de l’idée que c’est là ce qu’a voulu dire l’orateur, nous pouvons en tirer deux conclusions : premièrement, Menzingen se perçoit comme étant à mi-chemin entre le libéralisme et le traditionalisme. Et l’on sait ce que cela signifie en réalité : Qui n’est pas avec Moi est contre Moi, car nul ne peut servir deux maîtres. Si Menzingen pense qu’il existe un juste milieu entre la Tradition et l’erreur, alors c’est qu’elle est déjà tombée dans l’erreur, parce que ce juste milieu n’existe pas. De tout ce qui a été dit dans ce sermon, cette phrase est la plus effrayante et la plus significative.

Deuxièmement, Menzingen se retrouve privée d’amarres. Elle n’est pas encore amarrée à Rome, et elle n’est plus amarrée à la Tradition. Elle dérive donc sur les flots. Sur le plan métaphysique, elle aspire à relâcher, et son cœur ne trouvera le repos qu’en faisant relâche… mais où exactement ?

Le cœur de Menzingen ne trouvera le repos qu’en faisant relâche à Rome. Cette Rome-ci, la Rome de Benoît XVI.

 Sermon :

« Nous savons qu’à la fin, à la fin, l’Église se retrouvera, et c’est à nous de maintenir dans notre cœur cette volonté de ne pas nous satisfaire d’un – disons – confort, d’une situation qui n’est tout simplement pas normale. »

 Remarque :

Ce mode de pensée est entaché d’une grave erreur. Ici et ailleurs, Mgr Fellay emploie le mot « confort ». Et ce qu’il entend par ce terme, c’est l’indépendance que la FSSPX a acquise de longue date vis-à-vis de Rome, empêchant celle-ci de se mêler de ses affaires. Or, on ne devrait jamais employer ce mot pour désigner la liberté des enfants de Dieu, d’abord parce que le confort est une notion subjective, tandis que la liberté est une notion objective ; ensuite, parce que même subjectivement, l’indépendance et la liberté vis-à-vis de l’oppression d’une hiérarchie inconsistante, cooptée et corrompue sont tout sauf consolantes. Ce mot est donc entièrement déplacé.

Mais si le mot en question sert à formuler une quelconque accusation (et je crois que c’est le cas), il prend alors une signification qui cadre bien avec la politique de Menzingen. Compris dans ce sens, il dénote une indolence spirituelle et un manque de charité. Il implique évidemment une fausse accusation, car c’est un vrai martyre de rester ferme dans la défense de la Tradition, mais ce martyre est utile, car beaucoup croiront grâce à lui.

Ensuite, l’emploi du mot « normale » est également entaché d’erreur. Qu’est-ce qui est normal ? À quel point de vue envisager la normalité ? Forcément  au point de vue immuable de Dieu, selon Qui la Tradition est normale tandis que la Rome conciliaire est anormale. Dire de notre situation qu’elle est anormale, c’est de l’auto-dénigrement, de l’autodestruction, une négation de la vérité métaphysique. Combien l’emploi de ces deux termes peut être malheureux !

 Sermon :

« Il ne faut pas que, finalement, habitués, parce que nous avons à peu près tout ce qu’il nous faut, on considère la situation dans laquelle on est comme normale. Ce n’est pas vrai, tout simplement pas vrai. »

 Remarque :

C’est la sagesse du monde, sûrement pas le Don de la Sagesse, qui fait dire une telle bêtise à l’orateur. On voit bien que Mgr Fellay use là de cette même rhétorique dont il use toujours. L’accord n’est pas enterré, braves gens. On ne retournera pas en arrière.

 Sermon :

« C’est normal qu’on cherche, en respectant toutes les conditions qui sont nécessaires, évidemment,  à récupérer ce titre qui est le nôtre, auquel nous avons droit, qui est “catholique”. »

 Remarque :

Titre ? Quel titre revendique tout catholique ? Le seul qu’il lui soit permis de revendiquer : celui de catholique.

Avons-nous perdu ce titre ? fichtre non !

Qu’avons-nous perdu ? Nous n’avons perdu que les honneurs ecclésiastiques, la reconnaissance et les pouvoirs juridiques.

Mais tout cela est-il nécessaire pour rester catholique ? Fichtre non. Seules la Foi, l’Espérance et la Charité sont nécessaires pour rester catholique.

Il apparaît donc que Menzingen cherche à obtenir quelque chose du monde. Et nous devons fuir cela !

 Sermon :

« Cela ne veut pas dire qu’il faut se mettre à plat ventre devant les modernistes ; ça n’a rien à voir. »

Remarque :

Apparemment, Menzingen a beaucoup réfléchi, ce qui l’amène à croire qu’elle traite et dialogue avec Rome sur un pied d’égalité dans le dialogue. Elle ne tardera pas à déchanter.

 Sermon :

« Mais c’est une situation difficile, difficile, qu’on sent partout électrique. On sent que le diable est déchaîné de tous les côtés… »

 Remarque :

Et alors ? Qu’y a-t-il là de nouveau ?

Sermon :

« … et donc, eh bien, c’est le moment de prier. »

Remarque :

Tous les moments sont bons pour prier. Mais pour quoi nous suggère-t-il de prier maintenant ?

Sermon :

« Voilà, c’est un moment difficile. »

Remarque :

Les choses sont difficiles quand on n’est pas résolu à maintenir la Foi à tout prix. Toutes sortes de difficultés se présentent à un esprit qui s’est écarté de la voie de la vérité.

Si Mgr Fellay était en paix avec Dieu, il aurait pu nous dire aujourd’hui qu’il était résolu en fin de compte à rejeter dorénavant l’idée de pactiser avec Rome. S’il était en paix, ses paroles auraient été sans équivoque. Mais elles sont entièrement imprégnées d’équivoque, et c’est de là que procèdent les difficultés. La vérité est simple, et sa défense est paisible. Dieu donne la paix. C’est le démon qui crée des difficultés.

 Sermon :

« Pour nous, de nous, on dit toutes sortes de choses. »

Remarque :

Il y a des choses à dire de cet homme pour que la vérité puisse être défendue.

Sermon :

« Mon Dieu, la seule chose que nous voulons, c’est, eh bien, de faire la volonté du Bon Dieu, c’est tout. »

 Remarque :

Et c’est exactement ce qu’il a dit dans sa lettre aux trois autres évêques. Il ne fait donc pas marche arrière. Il s’accroche à son cap.

 Sermon :

« La volonté du Bon Dieu, elle s’exprime dans les faits. »

Remarque :

Quels faits sont évoqués ici ? Aucun. Ainsi que d’autres l’ont déjà noté, tout cela n’a rien à voir avec la consigne « Que votre oui soit un oui, que votre non soit un non ». Les mots sont toujours enveloppés de pénombre. Ils sont ambigus. Ils appellent une analyse grammaticale.

Il a dit « nous ne pouvons pas signer », mais il n’a jamais dit « nous ne signerons pas ». S’il compte abandonner l’idée de signer, il aurait dû le dire explicitement, dissipant ainsi tous les doutes. Mais il ne l’a pas fait. Il aurait pu le faire, et il ne l’a pas fait.

 Sermon :

« Il est aussi très clair que nous ne pouvons apporter à toute l’Église un bien que en restant fidèles à cet héritage de Monseigneur. »

 Remarque :

Cette affirmation n’a aucune crédibilité, d’abord parce que Menzingen a abandonné il y a bien des années la fidélité à Mgr Lefebvre, ensuite parce qu’elle est très avancée dans le révisionnisme de la pensée « lefebvriste ». C’est ainsi qu’elle s’est opposée à la publication des enseignements du fondateur, pour s’assurer que nous ne puissions pas en profiter, et qu’elle a institué sa propre « herméneutique de la continuité », en vertu de laquelle nous recevons – grâce à l’abbé Celier – le code crypté permettant de déchiffre convenablement « le vrai Mgr Lefebvre ».

Lorsque Mgr Fellay nous dit que Menzingen reste fidèle à Mgr Lefebvre, cela peut vouloir dire n’importe quoi. La « fidélité à l’archevêque » a perdu toute sa signification exclusive.

 Sermon :

« De là viennent ces fameuses, je ne sais pas, “conditions”, “assurances”, que nous avons présentées plusieurs fois, qui doivent garantir que la Fraternité restera ce qu’elle est. »

 Remarque :

On nous répète ad nauseam que la FSSPX « ne change pas » ! Pourtant, nous voyons bien qu’elle a changé. Et nous savons que les « conditions et assurances » qui ont – paraît-il – été demandées à Rome sont autant de secrets, ne sont pas pour nos yeux. Aussi la phrase citée ci-dessus n’est-elle qu’une assertion gratuite démentie par les faits.

 Sermon :

« Si, à un certain moment, une collaboration est concevable, quand et comment elle le sera, eh bien, les circonstances le montreront. »

 Traduction possible :

L’accord n’est pas enterré. La porte reste ouverte. Les circonstances permettront un jour à Menzingen d’en finir une bonne fois pour toutes avec sa « misère anormale ».

 * * *

Bravo ! quelle intelligence dans l’analyse… bien que cet internaute soit « de la maison », il nous permet de comprendre le ressentiment des fidèles abusés par le “Menteur de Menzingen”.

Invitation à cet internaute : Rejoignez à la mouvance Catholici semper idem (sédévacantiste, pour que tout le monde comprenne) et embrassez la vérité entière sur l’église Conciliaire – Novus Ordo – et sur l’enseignement catholique !

Cave Ne Cadas

Courtisan un jour,… courtisan toujours !

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Lettre Ouverte de l’Abbé Moulin à Mgr Williamson

Vous avez sans doute lu ce texte de l’abbé Moulin sur l’Internet.

Tandis que ce pauvre Max Barret s’en félicite, on ne peut que constater que tous ces abbés sont indécrottables !

Grand adulateur de Mgr Williamson, il loue les cours donnés par Williamson (Willi pour les intimes) à Écône en disant que Fellay a reçu de lui « une solide formation philosophique et théologique » !!!! Ah oui ? Vraiment ? On voit où l’a amené aujourd’hui cette « solide formation » !!

Photo-montage Virgo-Maria.org

 


de:  MAX BARRET barret.max@free.fr
heure de l’expéditeur:  Envoyé à 15:11 (GMT+02:00).
à:  MAX BARRET <barret.max@free.fr>
date:  30 juin 2012 15:11
objet:  TR: Coutisan un jour, courtisan toujours
envoyé par:  free.fr

Un abbé de plus monte en ligne !

Je n’ai découvert ces textes qu’à mon retour d’Ecône cet après-midi !

 

C’est aussi à diffuser très largement. !

 



Abbé Charles Moulin
Prieuré de Nice

Lettre ouverte à Son Excellence Monseigneur Richard Williamson

Monseigneur,

Veuillez pardonner le caractère public de ces lignes que je me permets respectueusement et amicalement de vous adresser, comme suite au dernier courrier interne du Secrétaire Général de la Fraternité nous informant de votre exclusion du prochain Chapitre Général à Ecône.

Aussi, est-ce à l’Ami personnel de Monseigneur Lefebvre, au Doyen des évêques de la Fraternité, à l’ancien Supérieur, Sous-directeur du séminaire d’Ecône, à mon ancien Professeur de philosophie et de théologie, à un Frère aîné dans le sacerdoce et enfin à l’Ami de plus de quarante ans de ma famille providentiellement rencontré sous l’égide de Notre de Dame du Mont Carmel, que je vous demande respectueusement ne point tenir compte de ce courrier, conséquence d’un probable et regrettable malentendu vous concernant, et à ne pas renoncer de vous rendre comme prévu à Ecône pour ce Chapitre Général de juillet prochain. Il est vrai qu’en ces moments difficiles que traverse la Fraternité, selon les charitables paroles du bon roi Louis XVI exprimées dans son admirable testament « souvent dans les moments de trouble et d’effervescence, on n’est pas maître de soi ».

De ne pas tenir compte du canon n°1331 § 1et 2 maladroitement invoqué contre vous-même puisqu’il condamnerait également la « rébellion et la désobéissance » de Mgr Lefebvre et remettrait en cause la légitimité de sa désobéissance vis à vis de la Rome moderniste qui dirige l’Eglise depuis le dernier Concile !  (je trouve cela assez cocasse !)

Malentendu réel, si j’en juge ma connaissance personnelle de notre Supérieur Général avec qui je suis entré au séminaire d’Ecône il y a maintenant bientôt 35 ans, qui me permet d’affirmer que celui qui, depuis des mois, montre une si réelle bienveillance, compréhension et charité à l’égard des ennemis d’hier de l’Eglise et de la Fraternité, et qui accepte dans un esprit d’ouverture de dialoguer avec eux depuis qu’ils semblent suspendre leurs persécutions contre nous… ne puisse pas, aujourd’hui, pardonner à son « confrère d’arme » quelques écarts d’obéissance après tant d’année de combats communs, fidèles et héroïques au service du Christ-Roi, de son Eglise, de la Foi, de la Sainte Messe et du sacerdoce dans la droite ligne du combat de Mgr Lefebvre.

Qu’il veuille de plus sanctionner le fait qu’un véritable « Evêque parle » et réponde modestement chaque semaine aux interrogations légitimes des «catholiques perplexes» devant cette évolution jugée longue mais positive de l’église conciliaire. Au moment fort délicat où il leur est demandé de reprendre l’étude attentive et objective des textes de Vatican II, et à « lire entre les lignes » les textes, communiqués et décisions des autorités romaines, pour y discerner ces changements heureux qui l’inclinent, non pas secrètement mais discrètement, à réviser favorablement, au nom de toute la Tradition, son jugement sur les loyales dispositions des autorités romaines à notre encontre et leur sincérité d’opérer une certaine réforme de leur « Eglise ». Comme par exemple, d’être attentifs aux faits, tel que celui, survenu récemment en Corse, où l’Evêque du lieu s’est généreusement proposé de venir confirmer les fidèles de notre chapelle selon le rite traditionnel…

De plus, comme il se trouve, Monseigneur, que providentiellement vous n’êtes point engagé dans les discussions doctrinales avec les autorités romaines, il me semble que notre Supérieur, soucieux de notre future indépendance de paroles, d’apostolat et d’action de la Fraternité « intra muros », ne peut que se réjouir de votre liberté de paroles, privilège authentique et traditionnel de tout évêque catholique, à la fois pasteur, gardien et défenseur du petit troupeau contre tous les ennemis de l’Eglise, tant du dehors que du dedans. L’Eglise ne nous montre-t-elle pas St Paul prêchant la bonne doctrine « à temps et à contretemps » jusqu’à reprendre sévèrement et même avec force le grand St Pierre lui-même ? « Quand Céphas vint à Antioche, je lui résistais en face parce qu’il se trouvait avoir fort… Je dis à Céphas devant tout le monde… » (Gal. II)

Il m’est difficile également d’imaginer que notre Supérieur Général, qui fut l’un des élèves les plus attentifs à Vos cours magistraux au séminaire d’Ecône, et qui vous doit, ainsi qu’à Mgr Tissier de Mallerais, l’essentiel de sa solide formation philosophique et théologique ; puisse en cette période particulièrement délicate pour l’avenir de notre Fraternité, se dispenser de votre savoir et de vos lumières lors de ce prochain Chapitre Général qui marquera sans doute son histoire.

Il m’est surtout difficile de concevoir que notre Supérieur, toujours soucieux d’unité dans la Fraternité, puisse légitimement exclure l’un des quatre évêques choisis par Monseigneur Lefebvre lui-même sans briser l’union étroite et indissoluble voulue par lui, et détruire leur harmonieuse complémentarité.

Votre serviteur étant personnellement convaincu que vous avez été providentiellement choisi, par notre Fondateur, dans le but d’empêcher efficacement, par votre charisme personnel et méritoire de converti de l’anglicanisme, une toujours possible protestantisation » de notre modeste Fraternité après avoir assisté, impuissants, à celle opérée depuis cinquante ans dans toute l’Eglise.

Il m’est aussi difficile de comprendre qu’ il veuille se priver de vos précieuses connaissances en matière de tactiques subversives, modernistes, libérales et révolutionnaires des ennemis de l’Eglise.(sic !!!) Formation largement enrichie avec le temps par vos contacts étroits et amicaux pour certains avec ces hommes qui ont été providentiellement suscités pour notre temps (même si, hélas, un certain nombre d’entre eux, sont devenus passablement impopulaires dans nos milieux traditionnels suite à l’ouvrage d’un certain « Gentleman cambrioleur » !) Je pense tout particulièrement à ces messieurs Pierre Virion et A.-M. Bonnet de Viller… et bien d’autres dont Jean Vaquier… qui sont autant d’auteurs essentiels à connaître pour se former à une bonne compréhension de la terrible crise religieuse, sociale et politique que nous traversons et dont notre Supérieur ne peut ignorer les écrits selon la recommandation du Seigneur invitant ses apôtres à « être simples comme des colombes et prudents comme des serpents. »

Il m’est enfin difficile d’imaginer ce Chapitre Général sans votre éminente présence, qui risquerait peut-être par solidarité, de le priver également de la présence de vos deux autres Confrères dans l’épiscopat, mais surtout de priver notre Supérieur Général de vos précieux conseils dans la rédaction finale des raisons profondes qu’il devra nécessairement avancer aux autorités romaines pour justifier le refus de la Fraternité d’accepter les termes de la dernière proposition du cardinal Levada jugés par lui inacceptables.

Dieu veuille que ce malentendu heureusement et promptement dissipé, le Chapitre Général au complet, puisse trouver toute sa légitimité, et permettre, dans la paix et l’unité, à tous les capitulants de s’accorder, à la fois le temps de méditer avec fruit cette vérité merveilleusement formulée par St Jean Chrysostome disant qu’ « il y a plus à se fier aux blessures d’un ami qu’aux baisers empressés d’un ennemi » et de travailler enfin à demander aux autorités romaines, avec la levée d’excommunication des deux grands Oubliés la pleine et entière réhabilitation de notre vénéré et regretté fondateur Monseigneur Marcel Lefebvre à qui nous devons tant !

Espérant de tout cœur que vous preniez en compte ma supplique, veuillez croire, Monseigneur, à l’expression de ma respectueuse et sacerdotale amitié in Christo Rege et Maria.

 

* * *

Nous avons reçu la Lettre originale par un autre correspondant :

Mgr de Galarreta : RÉFLEXIONS AUTOUR DE LA PROPOSITION ROMAINE

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Nouvelle « fuite » dans le FraternityLeaks, nous avons reçu le document de réflexion de Mgr de Galarreta suite à la réunion d’Albano d’octobre 2011.

Reçu par eMail :

S’il vous plaît, veuillez trouver ci-joint une critique exhaustive par Mgr de Galarreta du Préambule Doctrinale (qui a été reçu par Mgr Fellay du cardinal Levada, le 14 Septembre 2011). Le Préambule Doctrinale a été présenté par Mgr Fellay au cours de la réunion du chapitre général de la FSSPX qui a eu lieu à Albano, les 7 et 8 Octobre 2011.

Après cette réunion, la FSSPX a publié un communiqué de presse déclarant que « les vingt-huit personnes en charge de la Fraternité de Saint-Pie X présents à la réunion – recteurs de séminaires et supérieurs de district de partout dans le monde – ont manifesté une profonde unité dans leur volonté de maintenir la foi dans son intégrité et sa plénitude, fidèle à la leçon que l’Archevêque Marcel Lefebvre leurs a laissés, selon saint Paul « Tradidi quod accepi et – j’ai transmis ce que j’ai reçu » (I Cor 15:3). »

Comme l’abbé Paul Morgan, Supérieur du District Britannique de la FSSPX, l’a déclaré dans le Numéro de Novembre 2011 de la newsletter du District Britannique : « … Aussi, le consensus déclaré de ceux qui étaient présents était que le Préambule doctrinal était clairement inacceptable et que le temps n’était certainement pas venu de signer un quelconque accord pratique aussi longtemps que les questions doctrinales resteront exclues. Il a aussi été convenu que la Fraternité devrait continuer son travail en insistant sur les questions doctrinales dans tous ses contacts avec les autorités romaines. »

Vous pouvez lire la Lettre de l’abbé Paul Morgan au district de Grande-Bretagne de la FSSPX ici.

La réflexion de Mgr de Galarreta démontre – pour lui – l’impossibilité de tout accord, pour l’instant, avec la Rome moderniste et les dangers de poursuivre dans cette voie.

Tous ces prêtres ou évêques de la FSSPX persistent dans leurs contradictions. Malgré son apparente opposition, Mgr de Galarreta demande des conditions plus satisfaisantes de la part de Rome… Il n’a rien compris !

RÉFLEXIONS AUTOUR DE LA PROPOSITION ROMAINE

LE TEXTE ROMAIN

Pour me limiter à la « Note préliminaire » et au « Préambule doctrinal », je dois dire d’emblée qu’ils sont confus, équivoques, faux et mauvais pour l’essentiel. Même l’apparente ouverture à une critique du Concile est sibylline et rusée, un piège bien dressé (« … légitime [?] discussion… d’expressions ou de formulations… » selon les « critères d’interprétation de la doctrine catholique nécessaire… », c’est-à-dire, selon « Préambule » II et III, 2, surtout in fine). Ce document est substantiellement inacceptable. Il est pire que le Protocole de 1988, en particulier par rapport au Concile et au magistère postconciliaire.

  • Monseigneur Lefebvre : « Nos vrais fidèles, ceux qui ont compris le problème et qui nous ont justement aidés à poursuivre la ligne droite et ferme de la Tradition et de la foi, craignaient les démarches que j’ai faites à Rome. Ils m’ont dit que c’était dangereux et que je perdais mon temps. Oui, bien sûr, j’ai espéré jusqu’à la dernière minute qu’à Rome ont témoignerait d’un petit peu de loyauté. On ne peut pas me reprocher de ne pas avoir fait le maximum. Aussi maintenant, à ceux qui viennent me dire : il faut vous entendre avec Rome, je crois pouvoir dire que je suis allé plus loin même que je n’aurais dû aller » (Fideliter n° 79, p. 11).

 

  • « Fideliter : Que pensez-vous de l’instruction du cardinal Ratzinger instituant le serment de fidélité et que comporte une profession de foi ?

Monseigneur Lefebvre : Il y a d’abord le Credo, qui ne pose pas de problème. Il est resté intact. Le premier et le deuxième alinéas ne soulèvent pas non plus de difficultés. Ce sont des choses courantes au point de vue théologique. Mais le troisième est très mauvais.

C’est pratiquement s’aligner sur ce que les évêques du monde entier pensent aujourd’hui. Dans le préambule il est d’ailleurs clairement indiqué que cet alinéa a été ajouté en raison de l’esprit du Concile. Il se réfère au Concile et au soi-disant magistère d’aujourd’hui qui est celui des conciliaires. Il aurait fallu ajouter : en tant que ce magistère est en pleine conformité avec la Tradition.

Telle qu’elle est cette formule est dangereuse. Cela démontre bien l’esprit de ces gens avec lesquels il est impossible de s’entendre. C’est absolument ridicule et faux – comme certains l’ont fait – de présenter ce serment de fidélité, comme une résurgence du serment antimoderniste supprimé depuis le. Concile. Tout le venin est dans le troisième alinéa qui semble fait exprès pour obliger ceux qui sont ralliés à signer cette profession de foi et d’affirmer leur plein accord avec les évêques.

C’est comme si au temps de l’arianisme on avait dit, maintenant vous êtes en accord avec tout ce que pensent les évêques ariens.

Non je n’exagère pas, c’est clairement exprimé dans l’introduction. C’est de la fourberie. On peut se demander si l’on n’a pas voulu à Rome, corriger ainsi le texte du protocole. Bien qu’il ne nous satisfasse pas, il paraît encore trop en notre faveur en l’article 3 de la déclaration doctrinale, car il n’exprime pas assez la nécessité de nous soumettre au Concile.

Alors je pense qu’ils se rattrapent maintenant. Ils vont sans doute faire signer ces textes aux séminaristes de la Fraternité Saint-Pierre avant leur ordination et aux prêtres de cette Fraternité, qui vont alors se trouver dans l’obligation de faire un acte officiel de ralliement à l’Eglise conciliaire.

A la différence du protocole, par ces nouveaux textes on se soumet au Concile et à tous les évêques conciliaires. C’est leur esprit et on ne les changera pas » (Fideliter, n° 70, p. 16).

  • « Fideliter : Pensez-vous que la situation se soit encore dégradée depuis que vous aviez – avant les sacres – engagé des conversations qui avaient abouti à la rédaction du protocole du 5 mai 1988 ?

Monseigneur Lefebvre : Oh oui ! Par exemple le fait de la profession de foi qui est maintenant réclamée par le cardinal Ratzinger depuis le début de l’année 1989. C’est un fait très grave. Car il demande à tous ceux qui se sont ralliés ou qui pourraient le faire de faire une profession de foi dans les documents du Concile et dans les réformes pose-conciliaires. Pour nous c’est impossible » (Fideliter n° 79, p. 4).

PRINCIPE DE JUGEMENT

De fait il correspond parfaitement à la pensée et à la position que la Commission Romaine a manifestée tout le long des discussions doctrinales. Il est essentiel pour la question actuelle d’avoir présent à l’esprit le constat indubitable que nous venons de faire à cette occasion : ils ne sont pas prêts à renoncer au Concile Vatican II, ni aux doctrines libérales de celui-ci, et leur intention, leur volonté manifeste, est de nous y ramener. Tout au plus, Rome accepterait un rééquilibrage et une meilleure formulation, toujours dans le cadre de « l’herméneutique du renouveau dans la continuité ». Et là on peut discuter et nous sommes même utiles… pour cautionner le renouveau de la reforme avec la continuité.

IMPOSSIBLE ACCORD

Le document proposé ne fait que nous confirmer qu’il est illusoire et irréaliste de croire que nous pourrions arriver à un accord pratique bon, convenable et garanti, et même tout simplement acceptable pour les deux parties. Étant données les circonstances, il est certain qu’à la fin, après de longs parlements, nous n’arriverions à absolument rien. Alors, à quoi bon nous y engager ?

RAISONS D’UN REFUS

Suite à la proposition romaine, la vraie question, cruciale, est la suivante : devons-nous, pouvons-nous, nous engager dans la voie d’un « possible » accord d’abord pratique ? Est-il prudent et convenable de maintenir des contacts avec Rome en vue d’un tel accord ?

Pour moi la réponse est claire : nous devons refuser cette voie parce que nous ne pouvons pas faire un mal pour qu’un bien arrive (bien d’ailleurs incertain) et parce que cela va nécessairement engendrer des maux (très certains) pour le bien commun que nous possédons, pour la Fraternité et pour la famille de la Tradition.

Voici en résumé quelques unes des raisons de mon point de vue :

OBÉIR À QUI ?, À QUOI ?

I. Comment nous soumettre et obéir à des autorités qui continueront à penser, à prêcher, et à gouverner en modernistes ? Nous avons des fins et des buts contraires, des moyens différents même, comment travailler sous leurs ordres ?

Le problème n’est pas d’intentions subjectives, mais objectives, manifestes, du constat que nous venons de faire sur leur volonté : acceptation du Concile Vatican II et ses principes libéraux. Pour l’essentiel rien n’est changé, il n’y a pas de « retour ».

  • Monseigneur Lefebvre : « Ce sont des choses qui sont faciles à dire. Se mettre à l’intérieur de l’Eglise, qu’est-ce que cela veut dire ? Et d’abord de quelle Eglise parle-t-on ? Si c’est de l’Eglise conciliaire, il faudrait que nous qui avons lutté contre elle pendant vingt ans parce que nous voulons l’Eglise catholique, nous rentrions dans cette Eglise conciliaire pour soi-disant la rendre catholique. C’est une illusion totale. Ce ne sont pas les sujets qui font les supérieurs, mais les supérieurs qui font les sujets » (Fideliter n° 70, p. 6)

 

  • Monseigneur Lefebvre : « je ne pense pas que ce soit un véritable retour. C’est comme dans un combat, quand on a l’impression que les troupes vont un peu trop loin, on les retient, on freine un tout petit peu l’élan de Vatican II, parce que les tenants du Concile vont trop loin. D’ailleurs ces théologiens ont bien tort de s’émouvoir. Ces évêques sont tout acquis au Concile et aux réformes post-conciliaires, à l’œcuménisme et au charismatisme.

Apparemment ils font quelque chose d’un peu plus modéré, un peu de sentiment religieux traditionnel, mais ce n’est pas profond. Les grands principes fondamentaux du Concile, les erreurs du Concile, ils les accueillent, ils les mettent en pratique. Cela ne fait pas de problème. Au contraire, je dirais même que ce sont ceux-là qui sont les plus durs avec nous. Ce sont eux qui exigeraient le plus que nous nous soumettions aux principes du Concile » (Fideliter n° 70, p. 12).

  • Monseigneur Lefebvre : « C’était parfaitement clair et cela illustre bien leur état d’esprit. Il n’est pas question pour eux d’abandonner la nouvelle messe. Au contraire et cela est évident. C’est pourquoi ce qui peut apparaître comme urne concession n’est en réalité qu’une manœuvre pour parvenir à détacher de nous le plus possible de fidèles. C’est dans cette perspective qu’ils semblent donner toujours un peu plus et aller très loin. Il nous faut absolument convaincre les fidèles qu’il s’agit bien d’une manœuvre, que c’est un danger de se mettre entre les mains des évêques conciliaires et de la Rome moderniste. C’est le plus grand danger qui les menace. Si nous avons lutté pendant vingt ans pour éviter les erreurs conciliaires, ce n’est pas pour nous mettre maintenant dans les mains de ceux qui les professent » (Fideliter n° 70, pp. 13-14).

ATTEINTE À LA CONFESSION DE LA FOI

II. Comment alors ne pas aller contre la confession et la défense publiques de la foi, contre la nécessairement publique protection des fidèles et de l’Église ?

À cet égard, si nous faisons un accord purement pratique nous sommes, dans les circonstances actuelles, déjà dans la duplicité et dans l’ambiguïté. Le fait même est un témoignage et un message public : nous rentrerions en « pleine communion » avec des autorités qui demeurent modernistes.

Nous ne pouvons pas faire non plus abstraction du contexte, c’est-à-dire, des événements et des enseignements constants dans la vie de l’Église actuelle : visites réitérées aux temples protestants et synagogues, béatification (bientôt canonisation), de Jean Paul II, Assis III, prédication à temps et contretemps de la liberté religieuse, et un long etcetera.

Par ailleurs si nous faisons un accord nous perdrons la liberté de parole, nous devrons mettre en sourdine nos critiques publiques des faits, des autorités et même de certains textes du Concile et du magistère postconciliaire.

Pour comprendre et illustrer les points I et II, il suffit de regarder ce qui est arrivé avec tous les ralliés, depuis la F. St. Pierre jusqu’à l’IBP : ils sont inéluctablement devant l’alternative de céder ou trahir leurs engagements… et c’est le premier qui arrive.

  • « Fideliter : Quand on voit que Dom Gérard et la Fraternité Saint-Pierre ont obtenu de conserver la liturgie et le catéchisme, sans – disent-ils – n’avoir rien concédé, certains qui sont troublés de se trouver en situation difficile avec Rome, peuvent être tentés à la longue de se rallier à leur tour par lassitude. »Ils arrivent bien, disent-ils, à s’entendre avec Rome sans n’avoir rien lâché ».

Monseigneur Lefebvre : Quand ils disent qu’ils n’ont rien lâché, c’est faux. Ils ont lâché la possibilité de contrer Rome. Ils ne peuvent plus rien dire. Ils doivent se taire étant données les faveurs qui leur ont été accordées. II leur est maintenant impossible de dénoncer les erreurs de l’Eglise conciliaire. Tout doucement ils adhèrent, ne serait-ce que par la profession de foi qui est demandée par le cardinal Ratzinger. Je crois que Dom Gérard est en passe de faire paraître un petit livre rédigé par l’un de ses moines, sur la liberté religieuse et qui va essayer de la justifier » (Fideliter n° 79, pp. 4-5).

  • « Fideliter : Depuis les sacres il n’y a plus de contacts avec Rome ; cependant comme vous l’avez raconté, le cardinal Oddi vous a téléphoné vous disant : « Il faut que les choses s’arrangent. Demandez un petit pardon au Pape et il est prêt à vous accueillir ». Alors pourquoi ne pas tenter cette ultime démarche et pourquoi vous paraît-elle impossible ?

Monseigneur Lefebvre : C’est absolument impossible dans le climat actuel de Rome qui devient de plus en plus mauvais. Il ne faut pas se faire d’illusions. Les principes qui dirigent maintenant l’Eglise conciliaire sont de plus en plus ouvertement contraires à la doctrine catholique.

Devant la Commission des droits de l’homme des Nations Unies, le cardinal Casaroli a récemment déclaré : « Je désire m’attarder quelque peu sur un aspect spécifique de la liberté fondamentale de pensée et d’agir selon sa conscience, donc la liberté de religion… L’Eglise catholique et son Pasteur suprême, qui a fait des droits de l’homme l’un des grands thèmes de sa prédication, n’ont pas manqué de rappeler que, dans un monde fait par l’homme et pour l’homme, toute l’organisation de la société n’a de sens que dans la mesure où elle fait de la dimension humaine une préoccupation centrale ». Entendre cela dans la bouche d’un cardinal ! De Dieu il n’en parle pas !

De son côté le cardinal Ratzinger, en présentant un document fleuve sur les relations entre le Magistère et les théologiens, affirme dit-il « pour la première fois avec clarté » que « des décisions du Magistère ne peuvent être le dernier mot sur la matière en tant que telle » mais « une espèce de disposition provisoire… Le noyau reste stable mais les aspects particuliers sur lesquels ont une influence les circonstances du temps peuvent avoir besoin de rectifications ultérieures. A cet égard on peut signaler les déclarations des papes du siècle dernier. Les décisions antimodernistes ont rendu un grand service… mais elles sont maintenant dépassées ». Et voilà, la page du modernisme est tournée ! Ces réflexions sont absolument insensées.

Enfin le Pape est plus œcuméniste que jamais. Toutes les idées fausses du Concile continuent de se développer, d’être réaffirmées avec toujours davantage de clarté. Ils se cachent de moins en moins. Il est donc absolument inconcevable que l’on puisse accepter de collaborer avec une hiérarchie semblable » (Fideliter n° 79, pp 3-4)

  • « Fideliter : Vous avez dit en désignant Dom Gérard et les autres : « Ils nous trahissent. Ils donnent maintenant la main à ceux qui démolissent l’Eglise, aux libéraux, aux modernistes ». N’est-ce pas un peu sévère ?

Monseigneur Lefebvre : Mais non. Ils ont fait appel à moi pendant quinze ans. Ce n’est pas moi qui suis allé les chercher. Ce sont eux-mêmes qui sont venus vers moi pour me demander des appuis, de faire des ordinations, l’amitié de nos prêtres en même temps que l’ouverture de tous nos prieurés pour les aider financièrement. Ils se sont tous servis de nous tant qu’ils ont pu. On l’a fait de bon cœur et même généreusement. J’ai été heureux de faire ces ordinations, d’ouvrir nos maisons pour qu’ils puissent profiter de la générosité de nos bienfaiteurs… Et puis, tout à coup, on me téléphone : on n’a plus besoin de vous, c’est terminé. Nous irons chez l’archevêque d’Avignon. On est maintenant d’accord avec Rome. Nous avons signé un protocole.

Ce n’est pas de gaieté de cœur que nous avons eu des difficultés avec Rome. Ce n’est pas par plaisir que nous avons dû nous battre. Nous l’avons fait pour des principes, pour garder la foi catholique. Et ils étaient d’accord avec nous. Ils collaboraient avec nous. Et puis tout à coup on abandonne le vrai combat pour s’allier aux démolisseurs sous prétexte qu’on leur accorde quelques privilèges. C’est inadmissible.

Ils ont pratiquement abandonné le combat de la foi. Ils ne peuvent plus attaquer Rome.

C’est ce qu’a fait aussi le Père de Blignières. Il a changé complètement. Lui qui avait écrit tout un volume pour condamner la liberté religieuse, il écrit maintenant en faveur de la liberté religieuse. Ce n’est pas sérieux. On ne peut plus compter sur des hommes comme ceux-là, qui n’ont rien compris à la question doctrinale.

J’estime en tout cas qu’ils commettent une grave erreur. Ils ont péché gravement en agissant comme ils l’ont fait, sciemment avec une désinvolture invraisemblable » (Fideliter n° 79, p. 6).

LA QUESTION DOCTRINALE, PROBLÈME ESSENTIEL

III. Il faut regarder le cadre dans lequel ils entendent nous incorporer. Un accord est, qu’on le veuille ou non, nous intégrer dans leur système, dans une pensée et une réalité données qui ne dépendent pas de nous mais qui dépendent de leur pensée, leur théologie et leur action. Et c’est comme cela qu’ils vont le présenter (cf. Campos, texte signé par Mgr. Licinio).

Or, nous venons de constater dans les discussions doctrinales quelle est leur conception : du pur modernisme révisé et corrigé.

En particulier il y en aura sous-entendus trois principes que nous accepterions implicitement :

1.- Relativisme de la vérité, même dogmatique, nécessité du pluralisme dans l’Église. Pour eux nous avons l’expérience et le charisme de la Tradition, bons et utiles à l’Église, mais seulement vérité partielle.

Leur système moderniste et dialectique (qui réclame les contraires) leur permet de nous intégrer au nom de « l’unité dans la diversité », comme un élément positif et même nécessaire, pourvu que nous soyons dans la pleine communion (soumission à l’autorité .et respect des autres personnes et réalités ecclésiales) et que nous restions ouverts au dialogue, toujours à la recherche de la vérité.

La preuve de ceci en est qu’ils sont prêts à nous accepter après le constat, de part et d’autre, d’une opposition doctrinale – de foi – foncière et essentielle.

Comment accepter implicitement un tel principe, par une intégration explicite dans leur système et par l’interprétation officielle qu’ils en donneront, alors qu’il est le fondement même du modernisme et qu’il est destructeur de toute vérité naturelle et surnaturelle ?

C’est accepter le relativisme de la Tradition, de la seule vraie foi.

2.- On peut interpréter tout Vatican II en accord avec la Tradition. Nous pourrions aider à trouver, au besoin, la « bonne » interprétation. C’est « l’herméneutique de la continuité ». « L’herméneutique de la rupture » (alors que c’est la vraie) doit être rejetée, parce que ni Vatican II ni le magistère postconciliaire majeur ont pu se tromper. Après les discussions et le document proposé, il n’est que trop clair, qu’ils ne nous accepteraient que dans le cadre de la première et le rejet de la seconde.

C’est avaliser Vatican II.

  • Monseigneur Lefebvre : « Les réponses à nos objections qui nous ont été envoyées de Rome par des intermédiaires, tendaient toutes à démontrer qu’il n’y avait pas de changement, mais continuation de la Tradition. Ce sont des affirmations qui sont pires que celles de la Déclaration conciliaire sur la liberté religieuse. C’est le vrai mensonge officiel.

Tant qu’à Rome on restera attaché aux idées conciliaires : liberté religieuse, œcuménisme, collégialité… on fera fausse route. C’est grave parce que cela va jusque dans des réalisations pratiques. C’est cela qui justifie la visite du Pape à Cuba. Le Pape visite ou reçoit les chefs communistes tortionnaires ou assassins qui ont du sang de chrétiens sur les mains, comme s’ils étaient aussi dignes que des honnêtes gens » (Fideliter n° 70, p. 1.0).

3.- La vérité de foi évolue, les dogmes aussi, les formules dogmatiques et les définitions de la foi sont seulement des approches substantiels aux mystères de la foi. Le noyau demeure, tout le reste évolue au gré des temps, des cultures, des circonstances historiques, de l’expérience et du vécu du.Peuple de Dieu.

En conséquence la Tradition est vivante, la Tradition c’est Vatican II, les condamnations du libéralisme et du modernisme sont dépassées.

  • Monseigneur Lefebvre : « C’est pourquoi ils ont voulu que Vatican II soit un Concile pastoral et non un Concile dogmatique, parce qu’ils ne croient pas à l’infaillibilité. Ils ne veulent pas de vérité définitive. La Vérité doit vivre et doit évoluer. Elle peut changer éventuellement avec le temps, avec l’histoire, la science, etc… L’infaillibilité, elle, fixe à jamais une formule et une vérité qui ne changent plus. Cela ils ne peuvent pas y croire. C’est nous qui sommes avec l’infaillibilité, ce n’est pas l’Eglise conciliaire. Elle est contre l’infaillibilité, c’est absolument certain.

Le cardinal Ratzinger est contre l’infaillibilité, le Pape est contre l’infaillibilité de par sa formation philosophique. Que l’on nous comprenne bien, nous ne sommes pas contre le Pape en tant qu’il représente toutes les valeurs du siège apostolique, qui sont immuables, du siège de Pierre, mais contre le Pape qui est un moderniste qui ne croit pas à son infaillibilité, qui fait de l’œcuménisme. Evidemment nous sommes contre l’Eglise conciliaire qui est pratiquement schismatique, même s’ils ne l’acceptent pas. Dans la pratique c’est une Eglise virtuellement excommuniée, parce que c’est une Eglise moderniste. Ce sont eux qui nous excommunient, alors que nous voulons rester catholiques. Nous voulons rester avec le Pape catholique et avec l’Eglise catholique. Voilà la différence » (Fideliter n° 70, p. 8)

  • Monseigneur Lefebvre : « Mais précisément, nous ne sommes pas dans la même vérité. Pour eux la vérité est évolutive, la vérité change avec le temps, et la Tradition : c’est Vatican II aujourd’hui. Pour nous la Tradition c’est ce que l’Eglise a enseigné depuis les apôtres jusqu’à nos jours. Pour eux, non, la Tradition c’est Vatican II qui résume en lui-même tout ce qui a été dit précédemment. Les circonstances historiques sont telles que maintenant il faut croire ce que Vatican II a fait. Ce qui s’est passé avant, çà n’existe plus. Cela appartient au temps passé. C’est pourquoi le Cardinal n’hésite pas à dire « Le Concile Vatican II est un anti-Syllabus ». On se demande bien comment un cardinal de la Sainte Eglise peut dire que le Concile de Vatican II est un anti-Syllabus, acte très officiel du Pape Pie IX dans l’encyclique Quanta Cura. C’est inimaginable.

J’ai dit un jour au cardinal Ratzinger : « Eminence, il faut que nous choisissions : ou bien la liberté religieuse telle qu’elle est dans le Concile, ou bien le Syllabus de Pie IX. Ils sont contradictoires et il faut choisir. » Alors il m’a dit : « Mais Monseigneur nous ne sommes plus au temps du Syllabus. — Ah ! Ai-je dit, alors la vérité change avec le temps. Alors ce que vous me dites aujourd’hui, demain ce ne sera plus vrai. Il n’y a plus moyen de s’entendre, on est dans une évolution continuelle. Il devient impossible de parler ».

Ils ont cela dans l’esprit. Il m’a répété : « Il n’y a plus qu’une Eglise, c’est l’Eglise de Vatican II. Vatican II représente la Tradition ». Malheureusement, l’Eglise de Vatican II s’oppose à la Tradition. Ce n’est pas la même chose » (Fideliter n° hors série – 29-3o juin, p. 15).

  • Monseigneur Lefebvre : « Certainement la question de la liturgie et des sacrements est très importante, mais ce n’est pas la plus importante. La plus importante c’est celle de la foi. Pour nous elle est résolue. Nous avons la foi de toujours, celle du concile de Trente, du catéchisme de saint Pie X, de tous les conciles et de tous les papes d’avant Vatican II.

Pendant des années ils se sont efforcés à Rome de montrer que tout ce qui était dans le Concile était parfaitement conforme à la Tradition. A présent ils se découvrent. Le cardinal Ratzinger ne s’était jamais prononcé avec autant de clarté. Il n’y a pas de Tradition. Il n’y a plus de dépôt à transmettre. La tradition dans l’Eglise, c’est ce que dit le Pape aujourd’hui. Vous devez vous soumettre à ce que le Pape et les évêques disent aujourd’hui. Pour eux voilà la tradition, la fameuse tradition vivante, seul motif de notre condamnation.

Ils ne cherchent plus maintenant à prouver que ce qu’ils disent est conforme à ce qu’a écrit Pie IX, à ce qu’a promulgué le concile de Trente. Non tout cela est fini, c’est dépassé, comme dit le cardinal Ratzinger. C’est clair et ils auraient pu le dire plus tôt. Ce n’était pas la peine de nous faire parler, de discuter. C’est maintenant la tyrannie de l’autorité, parce qu’il n’y a plus de règle. On ne peut plus se référer au passé.

Dans un sens les choses deviennent aujourd’hui plus claires. Elles nous donnent toujours davantage raison. Nous avons affaire à des gens qui ont une autre philosophie que la nôtre, une autre manière de voir, qui sont influencés par tous les philosophes modernes et subjectivistes. Pour eux il n’y a pas de vérité fixe, il n’y a pas de dogme. Tout est en évolution. C’est là une conception tout à fait maçonnique. C’est vraiment la destruction de la foi. Heureusement, nous, nous continuons de nous appuyer sur la Tradition ! » (Fideliter, n° 79, p. 9).

  • Monseigneur Lefebvre : « Le Pape veut faire l’unité en dehors de, la foi. C’est une communion. Une communion à qui ? A quoi ? En quoi ?, Ce n’est plus une unité. Celle-ci ne peut se faire que dans l’unité de la foi. C’est ce que l’Eglise a toujours enseigné. C’est pourquoi il y avait les missionnaires, pour convertir à la foi catholique. Maintenant il ne faut plus convertir. L’Eglise n’est plus une société hiérarchique, c’est une communion. Tout est faussé. C’est la /destruction de la notion de l’Eglise, du catholicisme. C’est très grave et cela explique que nombreux soient les catholiques qui abandonnent la foi » (Fideliter, n° 79, p. 8).

LE VRAI COMBAT EST DOCTRINAL

Dans toutes les révolutions, après la « fureur » et la « terreur » il y a un temps de rééquilibrage dans la nouvelle situation, une période d’institutionnalisation. D’autre part il est prévisible que, si retour il y en a, il soit graduel. Nous savons donc à l’avance qu’il y aura des phases plus confuses : à côté d’un mieux dans la pratique et peut-être dans les intentions, d’un peu plus d’ordre (tout cela par rapport au pire), il y aura nécessairement une aggravation par rapport à la clarté des choses, l’erreur sera plus trompeuse ,et séductrice, moins évidente et plus subtile, bref, beaucoup plus dangereuse… capable de tromper même les élus. L’erreur est plus équivoque et dangereuse lorsqu’elle rassemble d’avantage à la vérité, comme par exemple la fausse monnaie

Nous savons donc à l’avance que notre combat et notre position seront de moins en moins compris, plus difficiles à expliquer, à justifier et à maintenir. Les choses vont nécessairement évoluer comme cela : il faut donc une réponse appropriée de notre part, pour ainsi dire, inversement proportionnelle à la confusion.

Les trois raisons citées ci-dessus montrent que nous sommes dans cette phase d’une fausse restauration, d’un faux retour. L’attitude du Pape et de la Curie romaine – beaucoup plus confuse, contradictoire et séductrice – n’a que l’apparence de Tradition.

Il faut bien distinguer les bons aspects du pontificat actuel – accidentels ou ponctuels – de l’enseignement et de la direction doctrinale.

Or, notre combat est doctrinal. C’est sur le terrain doctrinal que se joue la victoire ou la défaite de la foi et par là de tous les biens de l’Église.

  • Cardinal Pie : « Ne dirait-on pas que certains hommes ne veulent un peu d’ordre dans les faits que pour faire revivre impunément le désordre dans les esprits, et qu’ils ne demandent au ciel quelque sécurité matérielle que pour avoir le droit de reprendre, sans trop de danger, le vieux tissu de leurs mensonges un instant interrompu par la peur ? Insensés, de n’avoir pas encore compris que c’est, en définitive, sur le terrain de la doctrine que se gagnent ou se perdent les batailles qui décident de l’avenir ! Non, toute une portion de la société ne saurait garder plus longtemps cette attitude dans laquelle nous sommes encore condamnés à la peindre: la plume en main pour enseigner toujours les mêmes principes, l’arme au bras pour en exterminer les conséquences; descendant volontiers le soir dans la rue pour fusiller les actes provoqués par les doctrines et par les exemples du matin. Contradiction toujours renaissante, et que ne cessera qu’autant que les’ hommes qui ont quelque autorité et quelque ascendant sur leurs semblables, embrasseront sincèrement la vérité et la pratique chrétiennes » (Œuvres, t. II, pp. 170-171).

 

  • « Fideliter : Le Cardinal Oddi a récemment déclaré/ « Je suis persuadé que la rupture ne durera pas longtemps et que Mgr Lefebvre regagnera assez tôt l’Eglise de Rome. » De même prête-t-on au Pape et au cardinal Ratzinger le sentiment que « l’affaire Lefebvre » n’est pas terminée. Dans votre dernière lettre au Saint Père vous déclariez attendre des temps plus propices au retour de Rome à la Tradition. Que pensez-vous d’une éventuelle reprise des conversations avec Rome ?

Monseigneur Lefebvre : Nous n’avons pas la même façon de concevoir la réconciliation. Le cardinal Ratzinger la voit dans le sens de nous réduire, de nous ramener à Vatican IL Nous, nous la voyons comme un retour de Rome à la Tradition. On ne s’entend pas. C’est un dialogue de sourds. Je ne peux pas beaucoup parler d’avenir, car le mien est derrière moi. Mais si je vis encore un peu et en supposant que d’ici à un certain temps Rome fasse un appel, qu’on veuille nous revoir, reprendre langue, à ce moment-là c’est moi qui poserais les conditions. Je n’accepterai plus d’être dans la situation où nous nous sommes trouvés lors des colloques. C’est fini.

Je poserais la question au plan doctrinal : « Est-ce que vous êtes d’accord avec les grandes encycliques de tous les papes qui vous ont précédés. Est-ce que vous êtes d’accord avec Quanta Cura de Pie IX, Immortale Dei, Libertas de Léon XIII, Pascendi de Pie X, Quas Primas de Pie XI, Humani generis de Pie XII ? Est-ce que vous êtes en pleine communion avec ces papes et avec leurs affirmations ? Est-ce que vous acceptez encore le serment antimoderniste ? Est-ce que vous êtes pour le règne social de Notre Seigneur Jésus-Christ ?

Si vous n’acceptez pas la doctrine de vos prédécesseurs, il est inutile de parler. Tant que vous n’aurez pas accepté de réformer le Concile en considérant la doctrine de ces papes qui vous ont précédés, il n’y a pas de dialogue possible. C’est inutile.

Les positions seraient ainsi plus claires.

Ce n’est pas une petite chose qui nous oppose. Il ne suffit pas qu’on nous dise : vous pouvez dire la messe ancienne, mais il faut accepter cela. Non, ce n’est pas que cela qui nous oppose, c’est la doctrine. C’est clair » (Fideliter, n° 66, pp. 12-14).

ENTRER DANS LA CONTRADICTION

IV. Aller dans le sens d’un accord pratique serait renier notre parole et nos engagements devant nos prêtres, nos fidèles, Rome et devant tout le monde. Cela aurait des conséquences négatives énormes ad intra et ad extra.

Il n’y a aucun changement au point de vue doctrinal de la part de Rome qui justifierait le nôtre. Bien au contraire, les discussions ont démontré qu’ils n’acceptent en rien nos critiques.

Il serait absurde de notre part d’aller dans le sens d’un accord pratique après le résultat et les constatations des discussions. Ou alors il faudrait penser que Mgr. Riffan et l’abbé Aulagnier avaient raison.

Une telle démarche manifesterait une grave faiblesse diplomatique de la part de la Fraternité, et à vrai dire, plus que diplomatique. Il serait un manque de cohérence, de droiture et de fermeté, qui auraient comme effets la perte.de crédibilité et de l’autorité morale dont nous jouissons.

IMPLOSION DE LA FRATERNITÉ

V. Le simple fait de nous engager dans cette voie engendrera chez nous le doute, des disputes, méfiances, partis, et surtout la division. Beaucoup de supérieurs et de prêtres auront un problème de conscience légitime et s’y opposeront. L’autorité et le principe même de l’autorité seront remis en question, minés.

Nous ne pouvons pas aller à la remorque dans nos contacts avec Rome, nous devons garder les commandes, marquer les temps et les conditions. Il nous faut donc une ligne définie à l’avance, claire et ferme, indépendante des sollicitations et des éventuelles manœuvres romaines.

En conséquence, ce n’est pas le moment de changer la décision du Chapitre de 2006 (pas d’accord pratique sans solution de la question doctrinale) et il n’est pas correct ni prudent de se lancer à préparer les esprits dans le sens contraire, avant qu’il n’y ait chez nous la conviction, le consensus et la décision de changer. Le contraire ne fait que provoquer la division et, par réaction, une guéguerre, l’anarchie.

MISE EN GARDE AUTORISÉE

VI. L’avertissement du R. P. Ferrer, secrétaire du Card. Cailizares : « Ne faites pas d’accord avec Rome, elle ne pourra pas tenir ce qu’elle vous promettra ». Nous avons reçu d’autres avertissements similaires à Rome.

GARDER LA LIGNE

Alors que faire, quoi répondre ?

Ce que nous avons de mieux à faire c’est de garder la ligne qui a assuré la cohésion et la survie de la Fraternité et qui a donné beaucoup de fruits vis-à-vis de Rome, pour l’Église. Ils hésitent, ils commencent à céder, leur édifice s’écroule, ils ne peuvent pas s’en passer de nous… Restons fermes dans notre politique et attendons qu’il y ait des conditions clairement sûres et garanties. Comme le signalait Mgr. Lefebvre après les sacres, il faudra attendre, malheureusement, que la situation s’aggrave chez eux… jusqu’à ce qu’ils soient prêts à lâcher Vatican II.

Nous pourrions répondre que, vues les Conclusions des discussions, par fidélité et loyauté envers Dieu, envers notre conscience, envers l’Église et même envers le Saint Siège, nous ne pouvons pas nous engager dans une voie premièrement pratique, mais comme nous l’avions déjà dit, que nous restons ouverts à collaborer ou participer dans une étude et critique doctrinale du Concile.

SUIVRE LA PROVIDENCE

S’ils coupent alors avec nous, une pause dans la tension constante que signifient les contacts pour la Fraternité, serait bienvenue et, à mes yeux, providentielle. De toutes façons, les connaissant, ils ne tarderaient pas longtemps à reparler avec nous.

En conclusion, nous ne devons pas devancer la Providence, c’est Elle qui résoudra la crise. Nous devons faire très attention à la tentation sub specie boni, éviter l’empressement, patienter, et seulement nous engager dans cette voie lorsqu’il n’y aura pas un seul doute que Rome (le Pape) veut la Tradition, qu’ils ont une idée juste de celle-ci, que c’est prudent et que c’est la volonté de Dieu. Il nous faut plus de raisons pour changer que pour rester dans la ligne sûre et éprouvée que nous avons. Or, c’est le contraire qui arrive.

  • Monseigneur Lefebvre : « Sans s’attarder sur le fait que beaucoup de choses n’allaient pas, l’accent a été mis sur les grands espoirs que font naître le charismatique et le pentecôtisme. A Rome, ils veulent se convaincre de cela. Ils ferment obstinément les yeux sur les catastrophes engendrées par le Concile et qu’ils sont en train d’accomplir, sur la ruine à laquelle ils sont en train de conduire l’Eglise. Et ils veulent que nous entrions dans ce courant. Si nous faisons un pas dans cette voie, si nous nous soumettons à l’autorité sans garantie, à plus ou moins longue échéance, dans deux, trois ou cinq ans, nous perdrons la Tradition. Or nous ne voulons pas la perdre. Nous ne pouvons donc pas nous soumettre aux autorités qui veulent nous faire perdre la Tradition.

Ainsi que je l’ai déjà exposé, si je suis allé discuter à Rome, c’est parce que je voulais essayer de voir si nous pourrions réaliser un accord avec les autorités ecclésiastiques, tout en nous mettant à l’abri de leur libéralisme et en sauvegardant la Tradition. Force m’a bien été de constater qu’aucun accord ne pouvait être réalisé qui nous donne à la fois toute garantie et la conviction que Rome voulait sincèrement concourir à la préservation de la Tradition.

J’ai attendu jusqu’au 5 juin pour écrire au Pape : « Je regrette, mais nous ne pouvons pas nous entendre. Vous n’avez pas le même but que nous. En faisant cet accord votre but est de nous ramener au Concile. Le mien est au contraire de pouvoir nous maintenir en dehors du Concile et de ses influences » (Fideliter, 68, p. 15).

GARE AU DANGER !

Pour le bien de la Fraternité et de la Tradition, il faut refermer au plus vite la « boîte de Pandore », afin d’éviter le discrédit et la démolition de l’autorité, des contestations des discordes et des divisions, peut-être sans retour.

Dans ce sens, la vraie question à laquelle il faut répondre est la suivante : quelles sont les autres conditions requises, ad intra et ad extra, dans le cas hypothétique d’une proposition « bonne », totalement acceptable en elle-même, pour tenter de faire un accord ?

Les textes cités de Monseigneur Lefebvre nous permettent d’y répandre avec clarté et fermeté.

 

Mgr. Alfonso de Galarreta

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Hold-up sur l’œuvre de Mgr Lefebvre

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Pierre LABAT dans le Billet hebdomadaire du n° 3053 de RIVAROL en vente dès demain, nous donne l’analyse suivante sur le feuilleton des relations de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie?X avec Rome :

Rivarol n°3053 du 29/6/2012

Billet hebdomadaire

Hold-up sur l’œuvre de Mgr Lefebvre

Le feuilleton des relations de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie?X (FSSPX, fondée par Mgr Lefebvre) avec Rome n’en finit pas de faire la une de l’actualité.

Dernière nouvelle : le supérieur de la FSSPX, Mgr Bernard Fellay, refuserait de signer le préambule doctrinal que lui propose le Vatican, alors que ce texte a fait l’objet d’âpres négociations depuis près d’un an. Dans le même temps, on apprend que Mgr Williamson est interdit d’assister aux ordinations sacerdotales du 29?juin et au chapitre général de sa congrégation. Enfin plusieurs communautés religieuses traditionalistes (dominicains d’Avrillé, capucins de Morgon) ne pourront faire ordonner leurs candidats cette année.

Voici douze ans que la FSSPX se rapproche petit à petit des autorités vaticanes. A la mi-avril tout semblait bouclé. Ce nouveau recul de Mgr Fellay est-il vraiment réel ? Tout laisse penser qu’il masque seulement d’ultimes manœuvres pour désarmer les oppositions internes.

En effet celles-ci ne manquent pas. Ce sont tout d’abord les trois confrères dans l’épiscopat de Mgr Fellay qui l’ont solennellement mis en garde. Ce sont ensuite plusieurs simples prêtres qui, au risque de se faire exclure de leur congrégation, n’ont pas hésité à manifester publiquement leur opposition à une “régularisation” canonique alors que subsistent des désaccords doctrinaux majeurs.

Les clercs sont divisés et les fidèles inquiets. Mgr Fellay, qui croyait rallier son petit monde à Benoît XVI en douceur, a en réalité allumé un incendie dans la maison. Il apparaît isolé parmi ses confrères même si la plupart d’entre eux n’osent s’exprimer par crainte du renvoi. La terreur règne.

COMMENT EN EST-ON ARRIVÉ LÀ ?

Mgr Fellay a été nommé supérieur général de la FSSPX en juillet 1994. Il dirige la congrégation depuis dix-huit ans. Auparavant il était l’un des principaux collaborateurs de l’abbé Franz Schmidberger, nommé supérieur pour succéder à Mgr Lefebvre en 1982.

Il n’est pas exagéré de dire que Mgr Fellay a été formé par l’abbé Schmidberger, dont il reste proche et qui n’hésite pas à le reprendre vivement quand les choses n’avancent pas à son goût.

L’abbé Schmidberger, issu d’une famille paysanne de Souabe, est aujourd’hui supérieur du district d’Allemagne de la FSSPX. Il a toujours gardé le contact avec le cardinal Ratzinger, dont il avait suivi les cours pendant ses études. D’après la rumeur, il enverrait chaque année des fleurs à son ancien professeur pour son anniversaire. Il avait joué un grand rôle lors des premières négociations de la FSSPX menées en 1988 par Mgr Lefebvre avec la Rome moderniste et apostate… représentée par le cardinal Ratzinger. Cette année-là Mgr Lefebvre signa un accord avec le cardinal qu’il renia le lendemain et procéda au sacre des quatre évêques ci-dessus.

Mgr Fellay, qui réside en Suisse allemande, aime à s’entourer de prêtres germanophones, comme son bras droit l’abbé Pfluger. En réalité, et alors même que la plupart de ses fidèles sont français, la FSSPX est dirigée par des Allemands.

L’abbé Schmidberger était présent lors de l’audience d’août 2005 au cours de laquelle Benoît XVI et Mgr Fellay ont mis en place les étapes du processus de ralliement de la FSSPX à l’église conciliaire. La brutale reprise en main de la FSSPX à laquelle nous assistons porte sa marque.

Car le processus de retour dans l’église conciliaire des traditionalistes lefebvristes n’a rien d’un fleuve tranquille. Commencé en août 2000 à l’occasion d’un pèlerinage des traditionalistes à Rome au cours duquel le cardinal Castrillón Hoyos avait reçu les quatre évêques, il avait connu un brutal coup d’arrêt en 2001 face à l’opposition vigoureuse de nombreux prêtres et laïcs. Sans doute d’accord avec Rome, Mgr Fellay s’employa dès lors à remettre de l’ordre chez lui. Cela commença par une reprise en main des séminaires : furent écartés des ordinations tous les esprits libres. Mgr Fellay déclarait en privé qu’il préférait avoir moins de prêtres pourvu qu’ils soient obéissants. Cette gestion malthusienne brutale entraîna une grave crise en 2004 qui vit le départ de la FSSPX de fortes personnalités comme les abbés Laguérie et de?Tanoüarn, aujourd’hui ralliés. Mgr Fellay s’employa ensuite à écarter des postes de responsabilité, notamment ceux qui ouvrent accès au chapitre général de la congrégation, les prêtres qui ne partageaient pas son attrait pour la Rome conciliaire. Cette politique lui permit de conserver son fauteuil au chapitre de 2006, tant il est plus facile d’être réélu quand on nomme soi-même les électeurs.

L’élection de Benoît XVI en 2005 avait relancé les négociations. Il fut convenu d’avancer lentement. Afin de rassurer les opposants, Mgr Fellay promit qu’aucun accord n’aurait lieu sans la réalisation de préalables qui paraissaient impossibles à obtenir. Il s’agissait tout d’abord de la levée des excommunications frappant les évêques traditionalistes et ensuite que Benoît XVI “libère” la messe traditionnelle. Ces “préalables” étaient une idée de Mgr Rifan, évêque de Campos aujourd’hui rallié.

Mgr Fellay qui affecte une grande piété mariale au point que ses partisans lui prêtent une véritable sainteté digne, pensent-ils, de Mgr Lefebvre, appela les fidèles à réciter (et à comptabiliser) des millions de chapelets. Les objectifs étaient quantitatifs ! Cela les occuperait au lieu qu’ils perdent leur temps à se renseigner sur Internet !

Face aux gros chiffres de Rosaires dûment consignés par la FSSPX, le Ciel dût bien se résoudre à faire les “miracles” demandés.

Ainsi Benoît XVI leva les excommunications après que les évêques en eurent fait la demande écrite. Il ne faut pas décourager ceux qui montrent de la bonne volonté. Et puis Paul?VI l’avait bien fait en 1965 pour le patriarche Athénagoras. D’ailleurs ces peines d’un autre âge n’intéressent personne. Quant à la messe traditionnelle, il décida qu’elle pouvait être célébrée à titre “extraordinaire” : une place en quelque sorte folklorique dans le patrimoine catholique.

Vint ensuite l’étape des discussions doctrinales. C’était le cœur de la question?: pour se mettre d’accord il faut professer la même foi.

Ces discussions furent entourées du secret le plus opaque, car on n’était pas trop sûr de leur issue.

Las, ces discussions débouchèrent sur un échec complet. D’après les théologiens, il est impossible de réconcilier les doctrines issues de Vatican?II avec l’enseignement antérieur des papes, particulièrement sur la question des rapports avec les autres religions et la place de la religion chrétienne dans la société. Les experts traditionalistes sortaient de deux ans de discussions plus aguerris que jamais : l’accord apparaissait impossible !

Il faudrait beaucoup travailler le texte pour signer un accord où chacun pourrait lire l’inverse de ce qu’y lirait son interlocuteur ! Ce fut le travail des dernier mois. Mgr Fellay maintint un strict secret (selon des méthodes maçonniques) sur le projet de Préambule dont l’impact toucherait incontestablement la foi de tous les traditionalistes. Même les prêtres (les évêques ?) de la FSSPX n’en eurent pas connaissance, ce qui créa un véritable malaise.

Mais plus c’est gros, plus ça passe ! L’abbé Pfluger a expliqué voici deux semaines dans le sud de la France que l’objectif des discussions doctrinales n’avait jamais été de convaincre les interlocuteurs des traditionalistes. Il s’agissait au plus de mesurer les différences. Mgr Fellay s’apprête donc au même accord purement pratique qu’il avait reproché à ses anciens confrères de l’Institut du Bon Pasteur d’avoir signé.

POURQUOI DONC LE REVIREMENT ACTUEL ?

C’est que la rébellion gronde. La FSSPX est menacée d’éclatement. Rome n’a pas envie de récupérer une coquille vide, même si cette coquille apporte le patrimoine de la FSSPX qui semble important. Ce qui intéresse Benoît XVI est de faire cesser cette dissidence qui conteste Vatican II et jette par conséquent le doute sur sa propre légitimité. Il faut donc que la troupe suive.

Rome a alors opportunément relevé ses exigences doctrinales, donnant ainsi le beau rôle de défenseur de l’orthodoxie à Mgr Fellay qui s’empresse désormais de refuser le préambule doctrinal. Bien entendu, Mgr Fellay va mettre à profit ce nouveau délai pour “nettoyer” les poches de résistance. Les têtes vont tomber. A commencer par celle de Mgr Williamson qui constitue un obstacle au rapprochement à lui tout seul, puisqu’il s’est mis à dos la communauté juive. D’autres suivront.

Comment va se passer le chapitre général ? Il y a fort à parier que ce sera un non-évènement. Mgr Fellay écarte d’autorité ses opposants. Il répète qu’il s’agit d’un « chapitre d’affaires », non prévu par les statuts. Il maîtrise parfaitement l’ordre du jour. Les statuts d’ailleurs n’apparaissent pas son souci principal et les modalités de convocation de ce « chapitre d’affaires » mériteraient sans doute un examen de conformité. Mgr Fellay ne semble guère inquiet de l’issue des débats. Les têtes vont tomber.

Nous assistons à un hold-up sur l’œuvre de Mgr Lefebvre mené par le commando allemand de Benoît XVI.

Pierre LABAT.

 

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