Archive for the ‘libéral’ tag
Lettre Ouverte à S. E. Mgr Fellay sur une “exclusion”
Jérôme Bourbon dans le RIVAROL n° 3066 en vente dès demain, nous donne en EXCLUSIVITÉ la Lettre Ouverte (de Mgr Williamson) à S. E. Mgr Fellay sur une (son) “exclusion”.
Mgr Williamson, mettant ici à profit son intelligence supérieure, fait une très bonne analyse de la dérive de la Néo-F$$PX depuis douze ans sous la direction dictatoriale de son confrère dans l’épiscopat : Bernard Fellay.
Et, comment n’être pas d’accord avec ses propos ?… En effet, Richard Williamson, diplômé de l’université de Cambridge, d’une intelligence supérieure – répétons-le –, sait jouer la comédie du « défenseur de la Foi », destinée à abuser les ignorants de sa véritable action subversive au sein de la F$$PX.
La Taupe N°1 étant maintenant exclue de la structure officielle de la F$$PX, le 2ème anneaux – dévoilé et expliqué de puis 6 ans par Virgo-Maria (excommunié par l’abbé de Cacqueray !) se met en place… Tout se déroule selon le plan prévu !
Des dizaines de niais, ne voulant pas lire les dossiers factuels toujours disponibles sur le site de Virgo-Maria.org, se réjouissent que leur Héros – maintenant libéré – pourra défendre la Tradition !!!
Néanmoins, cela n’enlève rien à la valeur des critiques, véritablement fondées, que Mgr Williamson énumère dans sa Lettre Ouverte à Mgr Fellay !
Ndlr du CatholicaPedia : Les accentuations sont de nous.
Rivarol n°3066 du 26/10/2012
EXCLUSIF !
Lettre ouverte à S. E. Mgr Fellay sur une “exclusion”
Au moment où nous bouclons ce numéro (24?octobre), nous apprenons que Mgr Williamson vient d’être officiellement exclu de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X par Mgr Fellay. Nous reviendrons bien sûr sur cet événement dans notre prochaine édition. En attendant, nous publions le communiqué de la maison générale annonçant l’exclusion définitive de la FSSPX du prélat britannique et, en exclusivité pour RIVAROL, la lettre ouverte que Mgr Williamson a adressée au supérieur général de la Fraternité le 19 octobre, quelques jours seulement avant l’annonce de son exclusion. Les intertitres sont de la rédaction. J. B.
Communiqué de la Maison Générale de la Fraternité Saint-Pie X (24 octobre 2012)
24-10-2012
Mgr Richard Williamson ayant pris ses distances avec la direction et le gouvernement de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X depuis plusieurs années, et refusant de manifester le respect et l’obéissance dus à ses supérieurs légitimes, a été déclaré exclu de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X par décision du Supérieur général et de son Conseil, le 4 octobre 2012. Un ultime délai lui avait été accordé pour se soumettre, au terme duquel il a annoncé la diffusion d’une “lettre ouverte” où il demande au Supérieur général de démissionner.
Cette décision douloureuse est rendue nécessaire par le souci du bien commun de la Fraternité Saint-Pie X et de son bon gouvernement, conformément à ce que Mgr Lefebvre dénonçait : « C’est la destruction de l’autorité. Comment l’autorité peut-elle s’exercer s’il faut qu’elle demande à tous les membres de participer à l’exercice de l’autorité ? » (Écône, 29 juin 1987)
Fait à Menzingen, le 24 octobre 2012
Lettre ouverte à S. E. Mgr Fellay sur une “exclusion”
Londres, le 19 octobre 2012.
Excellence,
Merci de votre lettre du 4 octobre où vous me communiquez de la part de vous-même, du Conseil Général et du Chapitre Général, votre “constatation”, “déclaration” et “décision” que je ne suis plus membre de la Fraternité Saint-Pie X. Les raisons que vous donnez pour votre décision d’exclure votre serviteur seraient les suivantes : il a continué de publier le « Commentaire Eleison » ; il a attaqué les autorités de la Fraternité ; il a eu un apostolat indépendant ; il a causé la confusion parmi les fidèles ; il a soutenu des confrères rebelles ; il a désobéi de façon formelle, obstinée et “pertinace” ; il s’est séparé de la Fraternité ; il ne se soumet à aucune autorité.
Ces raisons ne se laissent-elles pas toutes résumer par la désobéissance ? Sans doute, dans le cours des douze dernières années, votre serviteur a eu des paroles et actions qui ont été, devant Dieu, inappropriées et excessives, mais je crois qu’il lui suffirait de les lui signaler en particulier pour qu’il s’en excusât, selon la vérité et la justice. Mais nous sommes sans doute d’accord que le problème essentiel ne se situe pas dans les détails, qu’il se résume en un mot : la désobéissance.
Alors, remarquons d’abord à combien d’ordres plus ou moins désagréables du Supérieur Général votre serviteur a obéi sans faille. En 2003 il a quitté un apostolat important et fructueux aux États-Unis pour descendre en Argentine. En 2009 il a laissé sa charge de directeur du séminaire et a quitté l’Argentine pour moisir dans une mansarde à Londres, sans parole ni ministère épiscopal parce que cela lui était défendu. Il ne lui est resté virtuellement que le ministère du « Commentaire Eleison » dont le refus de l’interrompre constitue la grande partie de cette “désobéissance” qu’on lui reproche. Et depuis 2009 les Supérieurs de la Fraternité se sont permis de le discréditer et l’injurier tant qu’ils voulaient, et dans le monde entier ils ont encouragé tout membre de la Fraternité qui le souhaitait à faire de même. Votre serviteur a très peu réagi, préférant le silence à des confrontations scandaleuses. On pourrait dire même qu’il s’est obstiné à ne pas désobéir. Mais passons, parce que le vrai problème n’est pas là.
Alors, le vrai problème, où se situe-t-il ? Pour répondre, qu’il soit permis à l’accusé de faire un survol rapide de l’histoire de la Fraternité dont on veut qu’il soit en train de se séparer. En effet, le problème central remonte à loin.
À partir de la Révolution française de la fin du XVIIIème siècle, dans beaucoup d’états autrefois chrétiens, commence à s’établir un Nouvel Ordre Mondial, conçu par les ennemis de l’Église pour chasser Dieu de sa création. On commence par remplacer l’ancien régime où le trône soutenait l’autel par la séparation de l’Église d’avec l’État. Il en résulte une structure de la société qui est radicalement nouvelle, et difficile pour l’Église, parce que l’État désormais implicitement athée finira par s’opposer de toutes ses forces à la religion de Dieu. En effet, les francs-maçons veulent remplacer le vrai culte de Dieu par leur culte de la liberté dont l’état neutre en religion n’est qu’un instrument. Ainsi commence dans les temps modernes une guerre implacable entre la religion de Dieu, défendue par l’Église Catholique, et la nouvelle religion de l’homme, libéré de Dieu et libéral. Ces deux religions sont aussi inconciliables que Dieu et le démon. Il faut choisir entre le catholicisme et le libéralisme.
Mais l’homme ne veut pas avoir à choisir entre le beurre et l’argent de son beurre. Il veut les avoir tous deux. Donc dans le sillage de la Révolution, Félicité de Lamennais invente le catholicisme libéral et, à partir de ce moment-là, la conciliation des inconciliables devient monnaie courante à l’intérieur de l’Église. Pendant 120 ans, la miséricorde de Dieu donne à son Église une série de papes, de Grégoire XVI à Pie XII, qui pour la plupart voient clair et tiennent ferme, mais un nombre de fidèles toujours croissant penche vers l’indépendance par rapport à Dieu et vers les plaisirs matériels auxquels le catholicisme libéral leur facilite grandement l’accès. Une corruption progressive finit par atteindre les évêques et les prêtres, et alors Dieu finit par leur permettre de choisir le genre de papes qu’ils préfèrent, à savoir, ceux qui font semblant seulement d’être catholiques mais qui sont en vérité des libéraux, qui parlent à droite mais agissent à gauche, qui se caractérisent alors par la contradiction, l’ambigüité, la dialectique hégélienne, bref, le mensonge. C’est la Néo-Eglise de Vatican II ((L’église Conciliaire qui éclipse l’Église Catholique… Cela Richard Williamson ne le dit pas !)).
Il ne pouvait pas en être autrement. Il n’y a que le rêve qui puisse réconcilier des réalités inconciliables entre elles. Mais Dieu – parole de St Augustin – n’abandonne pas les âmes qui ne veulent pas l’abandonner, et alors il vient en aide au petit reste d’âmes catholiques qui ne veulent pas suivre l’apostasie molle de Vatican II. Il suscite un archevêque qui résistera à la trahison des prélats conciliaires. Respectant la réalité, ne cherchant point à concilier les inconciliables, refusant de rêver, cet archevêque parle avec une clarté, cohérence et vérité qui font que les brebis y reconnaissent la voix du divin Maître. La Fraternité sacerdotale qu’il fonde pour faire de vrais prêtres catholiques commence à petite échelle, mais en refusant résolument les erreurs conciliaires et leur fondement dans le catholicisme libéral, elle s’attire ce qui reste de vrais catholiques dans le monde entier, et elle constitue l’épine dorsale de tout un mouvement dans l’Église qu’on appelle le Traditionalisme.
Or, ce mouvement est insupportable aux hommes de la Néo-Eglise ((Qui n’a pas le droit au E majuscule ! La secte conciliaire n’étant pas l’Église de Dieu, l’Église catholique !)) qui veulent remplacer le catholicisme par le catholicisme libéral. Aidés par les médias et les gouvernements, ils font tout pour discréditer, honnir et bannir le courageux archevêque. En 1976, Paul VI le « suspend a divinis », en 1988, Jean-Paul II l’ « excommunie ». Cet archevêque agace souverainement les papes conciliaires, parce que sa voix de vérité ruine effectivement leur tissu de mensonges et met en péril leur trahison. Et sous le coup de leur persécution, même de son « excommunication », il tient ferme et avec lui le grand nombre des prêtres de sa Fraternité.
Cette fidélité à la vérité obtient de Dieu pour la Fraternité douze années de paix intérieure et de prospérité extérieure. En 1991, le grand archevêque meurt, mais pendant encore neuf années son œuvre continue dans la fidélité aux principes anti-libéraux sur lesquels il l’a bâtie. Alors, que feront les Romains conciliaires pour venir à bout de cette résistance ? Ils échangeront le bâton pour la carotte.
En l’an 2000, un grand pèlerinage de la Fraternité pour l’Année Jubilaire montre dans les basiliques et les rues de Rome la piété et la puissance de la Fraternité. Les Romains sont impressionnés, malgré eux. Un cardinal invite les quatre évêques à un déjeuner somptueux chez lui, invitation acceptée par trois d’entre eux. Tout de suite après ce déjeuner très fraternel, les contacts avec Rome et la Fraternité, qui s’étaient bien refroidis depuis douze ans, reprennent, et avec eux commence la puissante séduction par les boutons écarlates et les parterres en marbre.
Les contacts se réchauffent si rapidement que déjà à la fin de l’année beaucoup de prêtres et de fidèles de la Tradition craignent une conciliation entre la Tradition catholique et le Concile libéral. Cette conciliation n’aboutit pas pour le moment, mais le langage du Quartier Général de la Fraternité à Menzingen commence à changer, et sur les douze ans à venir il se montrera toujours moins hostile à Rome et plus accueillant envers les autorités de l’Eglise conciliaire ((Qui n’a toujours pas le droit au E majuscule !)), envers les médias et leur monde. Et, au fur et à mesure que la conciliation des inconciliables se prépare à la tête de la Fraternité, dans son corps de prêtres et de laïcs l’attitude devient petit à petit plus bénigne envers les papes et l’Eglise conciliaires, envers tout ce qui est mondain et libéral. Après tout, le monde moderne qui nous entoure est-il si mauvais qu’on a voulu nous faire croire ?
Cette avancée du libéralisme à l’intérieur de la Fraternité, perçue par une minorité des prêtres et fidèles mais apparemment imperceptible à la grande majorité, s’est découverte à beaucoup au printemps de cette année lorsque, suite à l’échec des Discussions Doctrinales au printemps de 2011, la politique catholique de « Pas d’accord pratique sans accord doctrinal » est devenue, d’un jour à l’autre, la politique libérale de « Pas d’accord doctrinal, donc accord pratique ». Et à la mi-avril le Supérieur Général offre à Rome, comme base d’un accord pratique, un texte ambigu, ouvertement favorable à cette « herméneutique de la continuité » qui est la recette bien aimée de Benoît XVI pour concilier, précisément, le Concile et la Tradition ! « Il faut une nouvelle pensée » dira le Supérieur Général au mois de mai aux prêtres du district autrichien de la Fraternité. Autrement dit, le chef de la Fraternité fondée en 1970 pour résister aux nouveautés du Concile, propose de la concilier avec le Concile. Aujourd’hui elle est conciliante. Demain elle doit se faire pleinement conciliaire !
Il est à peine croyable que la fondation de Mgr Lefebvre ait été conduite à oublier, voire mépriser les principes sur lesquels il l’a fondée, mais voilà la puissance de séduction des fantaisies de notre monde sans Dieu, moderniste et libéral. N’empêche, la réalité ne se laisse pas infléchir par les fantaisies, et il fait partie de la réalité que l’on ne peut pas défaire les principes d’un fondateur sans défaire sa fondation. Un fondateur a des grâces particulières que n’a aucun de ses successeurs. Comme s’écriait Padre Pio lorsque les Supérieurs de sa Congrégation se mettaient à la « rénover » selon la pensée nouvelle du Concile à peine terminé : « Que faites-vous du Fondateur ? » Le Supérieur Général, le Conseil Général et le Chapitre Général de la FSSPX ont beau retenir comme mascotte Mgr Lefebvre, de toute façon ils ont une pensée nouvelle qui passe à côté des raisons gravissimes pour lesquelles il a fondé la Fraternité. Ils la mènent donc à sa ruine par une trahison objective au moins, tout à fait parallèle à celle de Vatican II.
Mais soyons justes, et n’exagérons pas. Depuis le début de cette chute lente de la Fraternité, il y a toujours eu des prêtres et des fidèles qui ont vu clair et qui ont fait ce qu’ils ont pu pour lui résister. Au printemps de cette année cette résistance a pris une certaine consistance et ampleur, en sorte que le Chapitre Général du mois de juillet a posé un obstacle quand même sur le mauvais chemin du ralliement. Mais est-ce que cet obstacle tiendra ? On peut craindre que non. Devant une quarantaine de prêtres de la Fraternité réunis en retraite sacerdotale à Écône au mois de septembre, le Supérieur Général, se référant à sa politique romaine, a avoué : « Je me suis trompé », mais à qui la faute ? « Les Romains m’ont dupé. » De même, il en est résulté « une grande méfiance dans la Fraternité » qu’il faudra « réparer par les actes et pas seulement par les paroles », mais à qui la faute ? Jusqu’ici, ses actes depuis le mois de septembre, y compris cette lettre du 4 octobre, indiquent qu’il s’en prend aux prêtres et aux laïcs qui n’ont pas su faire confiance à lui, leur chef. Après le Chapitre comme avant, il semble qu’il ne supporte aucune opposition à sa politique conciliatrice et conciliaire.
Et voilà la raison pour laquelle le Supérieur Général a donné plusieurs fois l’ordre formel de fermer le « Commentaire Eleison ». En effet, ce « Commentaire » a critiqué à maintes reprises la politique conciliatrice envers Rome des autorités de la Fraternité, et par là il les a attaquées implicitement. Or, si dans cette critique et ces attaques il y a eu des manquements à la norme du respect dû à leur office ou à leurs personnes, j’en demande volontiers pardon à qui de droit, mais je crois qu’il suffit de parcourir les numéros concernés du « Commentaire » pour constater que la critique et les attaques sont restées normalement impersonnelles, parce qu’il y va de beaucoup plus que seulement des personnes.
Et quant au grand problème qui dépasse de loin les personnes, considérons la grande confusion qui règne actuellement dans l’Église et le monde, et qui met en péril le salut éternel d’âmes sans nombre. N’est-ce pas le devoir d’un évêque de dégager les vraies racines de cette confusion, et de les dénoncer en public ? ((Le font-ils vraiment ???)) Combien d’évêques dans le monde entier voient clair ((S’il parle des “évêques” conciliaire… Ils ne sont pas évêques !!! Cf. Rore-Sanctifica)) comme Mgr Lefebvre voyait clair, et donnent l’enseignement qui correspond à cette clarté ? Combien d’entre eux enseignent encore la doctrine catholique tout court ? N’est-ce pas très peu ? Alors est-ce le moment de chercher à réduire au silence un évêque qui le fait, ce qui est prouvé par le nombre d’âmes qui s’accrochent au « Commentaire » comme à une bouée de sauvetage ? Et comment en particulier un autre évêque peut-il vouloir le fermer, lui qui a dû admettre à ses prêtres que sur les mêmes grandes questions il s’est laissé duper, et cela pendant de longues années ?
De même, si l’évêque réfractaire s’est en effet donné – pour la première fois en presque quatre ans – un apostolat indépendant, comment peut-on lui faire le reproche d’avoir accepté une invitation, indépendante de la Fraternité, à confirmer et à prêcher une parole de vérité ? N’est-ce pas là la fonction même d’un évêque ? Sa parole au Brésil n’aura été de « confusion » que pour ceux qui suivent l’erreur avouée et ci-dessus évoquée.
Et s’il semble depuis des années se séparer de la Fraternité, c’est juste, mais il se sépare de la Fraternité conciliatrice et pas de celle fondée par Mgr Lefebvre. Et s’il semble se montrer insoumis à tout exercice d’autorité de la part des chefs de la Fraternité, c’est encore juste, mais seulement pour les ordres qui vont à l’encontre des buts pour lesquels elle a été fondée. De fait, à combien d’ordres autres que celui de fermer le « Commentaire » peut-on affirmer qu’il a été coupable d’une désobéissance « formelle, obstinée et pertinace » ? Y en a-t-il un seul autre ? La désobéissance de Mgr Lefebvre, n’ayant été qu’aux actes d’autorité des chefs de l’Eglise ((Chefs de l’église Conciliaire ! auxquels il n’avait pas a obéir… S’il l’avait dit clairement !)) qui étaient de nature à détruire l’Église, elle était plus apparente que réelle. De même, la “désobéissance” de celui qui n’a pas voulu fermer le « Commentaire » est plus apparente que réelle.
Car l’histoire se répète, et le diable revient toujours à la charge. Tout comme hier le Concile a voulu concilier l’Église Catholique et le monde moderne, ainsi aujourd’hui on dirait que Benoît XVI et le Supérieur Général veulent, tous les deux, concilier la Tradition catholique et le Concile ; ainsi demain, si Dieu n’intervient pas d’ici là, des chefs de la Résistance catholique chercheront à la réconcilier avec la Tradition désormais conciliaire.
Bref, cher Monsieur le Supérieur Général, vous pouvez maintenant procéder à m’exclure, parce que mes arguments ne vous persuaderont sûrement pas, mais cette exclusion sera plus apparente que réelle. Je suis membre de la Fraternité de Mgr Lefebvre de par mon engagement à perpétuité. Je suis un de ses prêtres depuis 36 ans. Je suis un de ses évêques, comme vous, depuis bientôt un quart de siècle. Cela ne se biffe pas d’un trait de plume, et donc, membre de la Fraternité je le reste.
Fussiez-vous resté fidèle à son héritage et y eussé-je été moi-même notamment infidèle, volontiers je reconnaîtrais votre droit de m’exclure. Mais les choses étant comme elles sont, j’espère ne pas manquer de respect envers votre office si je suggère que pour la gloire de Dieu, pour le salut des âmes, pour la paix intérieure de la Fraternité et pour votre propre salut éternel, vous feriez mieux de démissionner vous-même comme Supérieur Général, que de m’exclure. Que le Bon Dieu vous donne la grâce, la lumière et les forces nécessaires pour accomplir un tel acte insigne d’humilité et de dévouement au bien commun de tous.
Alors comme j’ai si souvent terminé les lettres que je vous adresse depuis des années,
Dominus tecum.
† Richard WILLIAMSON
RIVAROL
Hebdomadaire de l’opposition nationale et européenne
1 rue d’Hauteville 75010 PARIS. Directeur : Fabrice Jérôme Bourbon
CCP Éditions des tuileries : 4532.19K
Tél. : 01-53-34-97-97 Fax : 01-53-34-97-98
Stephen Heiner : DERNIÈRES NOUVELLES DE LONDRES
Alors que le TadiLand est en émoi depuis une semaine quant à une éventuelle exclusion de Mgr Richard Nelson Williamson de la F$$PX par Mgr Fellay, Stephen Heiner – Ami personnel de Willy, son éditeur et ex-webmaster du site –fermé– de Mgr Williamson (dinoscopus.blogspot.com) ; propriétaire du site True Restoration (truerestoration.blogspot.com) – est allé aux nouvelles de Londres et nous a livré ses commentaires sur son blogue lundi 16 octobre.
Voici donc l’article paru sur True Restoration de Stephen Heiner que nous vous avons traduit en Français (nous en profitons pour remercier encore une fois notre traducteur) :
DERNIÈRES NOUVELLES DE LONDRES
Très tôt ce matin, j’ai pu parler à l’évêque. Nous ne disposons pas toujours des mêmes créneaux horaires pour bavarder, et c’est pourquoi j’avais décidé de rester debout très tard de ce côté-ci de l’Atlantique.
Il se confirme que Monseigneur Fellay a ordonné à Monseigneur Williamson de fermer son site dinoscopus.org, de mettre fin à ses commentaires Eleison (Eleison Comments), de faire des « excuses publiques » pour le tort qu’il aurait causé à la FSSPX et à l’Église en publiant lesdits commentaires, ainsi que de s’engager à « faire réparation » pendant le reste de ses jours. Faute de satisfaire entièrement à ces conditions (qui, détail intéressant, ne sont qualifiées ni de « requises », ni de « nécessaires »), il serait expulsé au cours ou autour de la semaine qui commence aujourd’hui, soit vers le 23 octobre prochain.
Lors d’une précédente communication en la matière, j’ai dit avoir entendu le loup hurler si souvent à ce sujet que j’en étais devenu sourd à ses hurlements. Beaucoup de gens ignorent ce qu’a été pendant des années la bataille autour des commentaires Eleison. Bien des sacrifices ont été consentis au fil des années pour se conformer à chaque souhait qu’exprimait Menzingen. À l’origine, quand j’avais pour tâche de préparer et de publier ces commentaires sous la forme d’un blogue, Mgr Williamson s’est opposé à ce qu’ils fussent accessibles à tous sur l’Internet. Il s’y refusait absolument et sincèrement, mais lorsque nous nous fûmes conformés à ses souhaits en faisant d’eux une lettre d’information privée, il ne put vraiment trouver à y redire. Il lui fallut alors soulever de nouvelles objections. Comme j’abordais la question de Maximilian Krah, mes opinions personnelles à ce sujet devinrent un handicap pour le projet, et je cédai donc la place d’éditeur à mon collègue et ami Nicholas Wansbutter, en qui j’ai toute confiance. Celui-ci conduisit le projet jusqu’à l’an dernier, après quoi il créa une infrastructure pour permettre à l’évêque de publier – principalement – ses propres écrits, retirant par là même tout contenu profane à la lettre. Cela nous permit en outre, à Nicholas et à moi-même, d’exprimer en toute liberté notre soutien à l’évêque, ce que nous ne pouvions faire quand nous étions trop visiblement liés à son travail.
Pourquoi faire tant d’histoires au sujet d’un blogue, ou bien d’une lettre ou d’un bulletin d’information ? Parce qu’une telle initiative va à l’encontre du besoin personnel qu’a Mgr Fellay de pouvoir compter sur une uniformité absolue quant à savoir qui dit quoi au sein de la Fraternité Saint-Pie X. Rien dans les statuts de la Fraternité (que Mgr Fellay modifie chaque fois que s’y heurte sa volonté) n’interdit à un prêtre – et moins encore à un évêque – de communiquer avec ses ouailles. Étant donné, en fait, que Mgr Williamson s’est vu interdire de ministère public (sans la moindre raison valable, ajouterai-je) autre que ses sermons prononcés à Londres durant les messes qu’il célèbre encore, ces colonnes hebdomadaires procurent encouragements et nourriture spirituelle à beaucoup de fidèles.
Je ne suis pas d’accord avec tout ce que l’évêque écrit dans ses commentaires Eleison, mais je trouve risible que Mgr Fellay se sente si menacé par ces écrits qu’il vienne enfin de recourir à l’expulsion pour ce motif précis. Pour un chef, c’est une faute d’ignorer les objections raisonnables de conseillers plus anciens que lui (je fais allusion ici, bien entendu, à la fameuse intervention que les trois évêques ont faite l’été dernier), et les commentaires Eleison ne constituent qu’une forme permanente de dissidence vis-à-vis d’une « braderie » qui se manifeste, en outre, par des expulsions et le désaveu opposé à d’autres clercs que Mgr Williamson. Au cours du Chapitre, Mgr Fellay a tenté de vendre le principe d’une « profonde unité », mais il suffit de parler à des prêtres et à des fidèles de la FSSPX dans leurs chapelles pour se rendre compte que cette unité est inexistante.
Si Mgr Fellay et consorts sont tellement persuadés d’avoir raison, pourquoi pratiquer l’expulsion sur la base d’un tel motif ? Serait-ce pour ranimer les braises mourantes d’un accord avec Rome en envoyant à celle-ci un message de bonne foi ? Serait-ce une reprise de l’antique tradition juive du bouc émissaire ? Toutes les suppositions sont possibles, mais je ne me garderais bien de me livrer à des devinettes.
Enfin, la bataille ne porte pas exclusivement sur les commentaires Eleison, qui n’en sont que l’enjeu visible. Elle oppose en réalité les factions libérale et antilibérale au sein même de la Fraternité. Et bien que cette opposition y soit perceptible depuis la création de la FSSPX, nous savions qu’elle ne ferait que s’exacerber avec le temps une fois l’archevêque disparu. Mgr Fellay n’a pas toujours été un libéral. Mais l’exercice du pouvoir révèle les vrais caractères, et le poste de Supérieur Général a révélé en Mgr Fellay le libéral accommodant qu’il est en réalité. Cela se manifeste peut-être de la manière la plus visible quand il fait allusion à la « liberté religieuse limitée » que l’on trouve dans Dignitatis Humanae. Pour quiconque a lu ce document, une telle formule apparaît au mieux comme absurde et révèle que Mgr Fellay n’est pas et n’a jamais été une référence théologique sérieuse au sein de la FSSPX. (Signalons, en passant, à ceux qui voudraient s’informer davantage sur ces documents hérétiques d’un concile crapuleux qu’ils peuvent écouter ce week-end Restoration Radio.)
Alors, oui, je confirme que Mgr Williamson est désormais menacé d’une mesure d’expulsion. Celle-ci n’a pas encore été prise « officiellement », mais elle le sera. Comme Son Excellence le dirait, citant Hamlet : « Si ce doit être pour maintenant, ce ne sera plus à venir. Si ce n’est plus à venir, c’est pour maintenant » (V, 2. 202-204).
Je me félicite de cette nouvelle. En effet, cela va libérer Mgr Williamson pour continuer à faire ce qu’il fait déjà si bien : prêcher l’Évangile et réveiller les catholiques de leur complaisante léthargie. Il s’en acquittera dorénavant à l’extérieur de la Fraternité, qui est aujourd’hui enfouie au plus profond d’une crise d’identité dont les racines sont à chercher dans l’ecclésiologie schizophrène de cette organisation. Vous entendrez encore beaucoup parler de Mgr Williamson au cours des mois et des années à venir. Restez à l’écoute.
C’est tout pour maintenant. J’aurai du nouveau d’ici quelques semaines, quand j’aurai rejoint l’évêque à Londres pour y réaliser sa première interview depuis 2010.
(…)
Les fruits très amers…
La lettre ouverte ci-dessous est en circulation dans plusieurs pays d’Amérique latine, elle est destinée à Mgr Fellay pour sa prochaine visite en Argentine…
Certains passages ont été mis en relief-couleur rouge par nos soins !
les fruits de la connaissance ont un goût amer…
[Forum Non Possumus] Lettre de prêtres (F$$PX) du district d’Amérique du sud et du Mexique à l’occasion de l’arrivée de Monseigneur Fellay en Argentine
SOURCE – version française par le blog « Avec l’Immaculée » – 6 octobre 2012
« Voici le méchant en travail de l’iniquité ;
Il a conçu le malheur
Et il enfante le mensonge … » Psaume VII.15
Nous sommes un groupe de prêtres des districts d’Amérique du Sud et du Mexique. Avec le respect dû à votre épiscopat, pour le bien commun et le bien de votre âme, nous vous prions d’avoir le courage de vous excuser, vis-à-vis des évêques, des prêtres et des fidèles de vos erreurs dans le gouvernement de la Fraternité et de démissionner pour mettre fin à cet enfer de tromperies, de manque de clarté doctrinale et de manque de courage dans la défense de la Tradition. Il est clair que vous n’avez aucune autorité morale pour mener la lutte contre le modernisme. Comment un évêque, gardien de la Foi, peut-il se permettre de minimiser les erreurs nuisibles du concile Vatican II ? Comment l’homme qui est le chef de la Tradition (sic !) peut appeler le pape (sic !!!) Benoît XVI un homme « intègre », alors qu’il continue à enseigner des hérésies ? Et cette maladie est contagieuse : nous avons parmi nous des prêtres qui prêchent sur les « bons côtés » du Concile, la nécessité de « revenir » à l’église… Ils ne parlent plus de l’Église du Christ, par opposition à l’église conciliaire, mais ils les présentent comme une même Église. (Ils ont au moins l’avantage de la cohérence !…)
Jamais en 42 ans nous n’avons vécu en un tel état de méfiance, d’insécurité, d’espionnage, de peur d’expulsion ou de « mutations punitives ». Ce qui était autrefois une famille religieuse (?) est devenu un département stalinien (sic !), où l’on a peur de nommer notre Fondateur, au point d’avoir à se protéger par l’anonymat. Il n’y a plus aucune confiance envers les supérieurs ou envers les confrères ; la plupart d’entre nous passent leur temps à collecter des informations cachées, en utilisant des noms de code (sic !) pour survivre à la persécution déclenchée par le simple fait de s’opposer à ce gâchis causé par la lubie de contredire notre vénéré Monseigneur Lefebvre.
Le message que vous nous apportez [en Argentine] ne nous intéresse pas. Le problème essentiel est que vous pensez et travaillez comme un moderniste, vous agissez comme un libéral, vous allez de contradiction en contradiction, de mensonge en mensonge, et cela se manifeste depuis que vous « avez décidé de vous tourner vers le pape » le Pape « intègre », et vous considérez, selon vos propres mots, que le Christ parle par sa bouche ! Quelle crainte filiale pourrions-nous avoir envers vous ? Comment faire pour restaurer la confiance perdue, si vous vous moquez de notre fondateur, si vous vous moquez de la confiance des prêtres et des fidèles… Confiance qui, chaque jour, baisse davantage. Combien de temps encore devrons-nous leur mentir et leur dire que tout va bien dans la Fraternité ? (Pauvres fidèles !!!) Nous avons perdu notre crédibilité et notre force dans la lutte contre l’erreur. (Voilà un constat plus qu’accablant !!!) Nous ne savons pas qui en est responsable, mais certainement pas le Dieu de Vérité. Ayez le courage et l’honnêteté de nous de nous laisser en paix, afin de ne pas causer des dommages supplémentaires.
Notre-Dame de Guadalupe, Impératrice de l’Amérique, priez pour nous ! (Sans commentaire…)
Vive le Christ-Roi !
M. l’abbé Belmont : un MAITRE sûr ? (I)
M. l’abbé Belmont : un MAITRE sûr ?
— partie 1 —
Le libéral et l’antilibéral lisent les directives pontificales
M. l’abbé Belmont se veut le spécialiste des documents pontificaux et de l’enseignement du Magistère. À le lire, il fait la leçon à tout le monde, se moquant surtout de ces pauvres laïcs qui sont absolument incultes sur le sujet. Accusation gratuite, non vérifiée et bien fausse. On est dans la calomnie pure et simple. Les laïcs savent lire et se former eux aussi aux documents de la sainte Église.
Sur son blog http://www.quicumque.com le jeudi 2 mai 2012, il reprend M. l’abbé Lafitte : Les grands oubliés des avis sur les élections : justice générale, bien commun, prudence, et cite en annexe I, quatre textes de Pie XII, sur le problème du vote.
Voici le texte complet de cette annexe :
Le magistère de l’Église n’a pas laissé les catholiques sans lumière, sans moyen de former leur jugement de prudence.
– Pie XII, Allocution à la jeunesse féminine de Rome, 12 mai 1946.
« Un bon nombre d’entre vous jouit déjà des droits politiques, du droit de vote. À ces droits correspondent autant de devoirs ; au droit de vote, le devoir de voter, le devoir de n’accorder votre suffrage qu’aux candidats ou aux listes de candidats qui présentent non pas des promesses vagues et ambiguës, mais des garanties sûres qu’ils respecteront les droits de Dieu et de la religion. Pensez-y bien : ce devoir est pour vous sacré ; il vous oblige en conscience ; il vous oblige devant Dieu, car avec votre bulletin de vote, vous avez entre les mains les intérêts supérieurs de votre patrie : il s’agit de garantir et de conserver à votre peuple la civilisation chrétienne, à ses jeunes filles et à ses femmes leur dignité, à ses familles leurs mères chrétiennes. L’heure est grave. Soyez conscientes de votre responsabilité ».
– Pie XII, Lettre aux Semaines sociales de France, 14 juillet 1954.
« Il ne faut pas craindre de reconnaître que beaucoup d’entre eux [les citoyens], parmi ceux même qui se disent chrétiens, ont leur part de responsabilité dans le désarroi actuel de la société. Les faits sont là, qui exigent un redressement certain. C’est, pour ne citer que les plus notoires, le désintéressement des affaires publiques, se traduisant entre autres par l’abstention électorale aux conséquences si graves (…) »
– Pie XII, Allocution aux curés de Rome et aux prédicateurs, 16 mars 1946.
« L’exercice du droit de vote est un acte de grave responsabilité morale, au moins quand il s’agit d’élire ceux qui sont appelés à donner au pays sa Constitution et ses lois, celles, en particulier, qui touchent à la sanctification des fêtes, au mariage, à la famille, à l’école, au règlement selon la justice et l’équité des multiples conditions sociales. Il appartient donc à l’Église d’expliquer aux fidèles les devoirs moraux qui découlent de ce droit électoral ».
– Pie XII, Allocution aux curés de Rome et aux prédicateurs, 10 mars 1948.
« Dans les circonstances présentes, c’est un strict devoir pour tous ceux qui en ont le droit, hommes et femmes, de prendre part aux élections. Quiconque s’en abstient, spécialement par indolence ou par lâcheté, commet en soi un péché grave, une faute mortelle.
« Chacun doit voter selon l’injonction de sa propre conscience. Or il est évident que la conscience impose à tout catholique de donner sa voix aux candidats qui offrent des garanties vraiment suffisantes pour la protection des droits de Dieu et des âmes, pour le véritable bien des particuliers, des familles et de la société, selon la loi de Dieu et la doctrine chrétienne ».
Fin des citations que M. l’abbé Belmont a trouvé dans les enseignements pontificaux.
Réfléchissons.
Le libéral abbé Belmont ne cite ces textes que pour défendre sa position : il faut voter. Pour lui c’est démontré… et démontré avec l’autorité de Pie XII. Avec de telles références, tout libéral qui le lit, arrivera à la même conclusion …et ira voter.
L’antilibéral remarquera lui aussi cette conclusion. Par contre il lira intégralement les cinq textes cités et mettra en gras les passages que nous avons-nous-même mis en gras.
Il comprendra qu’en Italie on peut voter, MAIS que Pie XII ne le permet que pour des candidats ou des listes de candidats donnant des garanties sûres qu’ils respecteront les droits de Dieu et de la religion, (…) de garantir et de conserver à votre peuple la civilisation chrétienne, à ses jeunes filles et à ses femmes leur dignité, à ses familles leurs mères chrétiennes, qui voteront des lois conformes à la sanctification des fêtes, au mariage, à la famille, à l’école, au règlement selon la justice et l’équité des multiples conditions sociales. (…) La conscience impose à tout catholique de donner sa voix aux candidats qui offrent des garanties vraiment suffisantes pour la protection des droits de Dieu et des âmes, pour le véritable bien des particuliers, des familles et de la société, selon la loi de Dieu et la doctrine chrétienne.
Ces conditions imposeront à l’antilibéral de ne pas voter ! et avec l’autorité de Pie XII !
Car l’antilibéral appliquant les conditions demandées, jugera si les candidats qu’on lui présente correspondent bien aux critères exigés impérativement aux catholiques.
Voilà la différence entre les deux camps !
Est-ce la pensée de M. l’abbé Belmont ? Ce serait alors bien plus grave encore.
Mgr Andrés Morello : Le Patinage sur glace de la F$$PX
Mgr Andrés Morello, a fondé – alors qu’il n’était encore qu’abbé, avec la bénédiction de Mgr Martinez – la Compagnie de Jésus et de Marie, réunissant des prêtres et des séminaristes en Argentine. Cette Congrégation (CJM) adopte la Règle de Saint Ignace de Loyola. Ces prêtres, d’une solide formation doctrinale (environ 11 ans de séminaire), suivent un mode de vie monastique (bénédictin).
Mgr Andrés Morello, a été exclu de la Fraternité Saint-Pie X en 1989, alors qu’il était directeur du séminaire de la Reja en Argentine pour s’être opposé aux affaires de mœurs (pédérastie) qui infectait son séminaire, par le Supérieur Général de l’époque : l’abbé Schmidberger. Il connait donc bien la F$$PX et a livré son sentiment sur les négociations en cours (à la date de son billet, le 4 juillet 2012) entre la F$$PX et la Rome conciliaire.
— Compagnie de Jésus et de Marie —
Patinage sur glace
Breviter (brièvement)
À supposer que le compromis avec Rome soit rejeté pour cause de « conditions inacceptables », où en serait la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X ?
Elle en serait au point où elle était auparavant : avec ce cœur divisé en deux qui a toujours été le sien.
Lors du premier Chapitre général (en 1982), Mgr Lefebvre dut réduire au silence « un des anciens », parce que celui-ci défendait avec insistance les éléments les plus libéraux ; or, ce clerc alors « réduit au silence » se trouve être aujourd’hui un des « remparts » de la Tradition. Il ne défend pas une mauvaise doctrine, il est aimable et condescendant, mais ce n’est pas un homme de gouvernement ; aux côtés de Mgr Lefebvre, il fonctionnait bien, et son cœur l’entraînait loin de ceux qui avaient peut-être été ses premiers amis, au début de la Fraternité.
Il existe toujours, chez les hommes, des niveaux de fermeté acceptables et des limites qu’on ne doit pas franchir ; ce sont ces dernières qui, une fois franchies, sont causes de ruine dans n’importe quelle congrégation.
Prenons un exemple : si l’on n’ose pas dire ou conclure que la nouvelle messe est invalide, il faut du moins avoir un motif quelconque de la rejeter et de ne pas la célébrer.
Tout principe théologique dogmatique concernant un acte humain a forcément pour pendant un principe théologique moral. Si, par exemple, les « dangers pour la Foi » sont de nature à corrompre la Foi, il faut s’y soustraire, car plus le risque est grand, plus on doit l’éviter.
Dans le cadre de cet exemple, posons-nous les questions suivantes :
La nouvelle messe est-elle bonne ou mauvaise ?
N’ose-t-on pas la contester ?
Partant, est-elle douteuse, dangereuse, éloignée de la théologie catholique de la Messe, a-t-elle causé du tort à l’Église ?
Si la réponse est oui, alors je ne la célèbre pas (Mgr Lefebvre).
Si la réponse est non, alors je peux la célébrer (Dom Gérard, Mgr Rifan).
Et si je la célébrais, ma conscience me laisserait-elle en paix ?
Si la réponse est oui, alors la nouvelle messe est bonne ou indifférente.
Si la réponse est non, alors elle est mauvaise ou dangereuse.
« Elle n’est pas mauvaise ! », me dira-t-on ; alors elle est dangereuse.
Mais une messe peut-elle être dangereuse ? A-t-elle le droit de l’être ? La morale catholique admet-elle que l’on dise une « messe » dangereuse ? N’est-ce pas comme baptiser sciemment (scinter) avec une matière douteuse ? N’est-ce pas un péché, même seulement commis par imprudence, avec la circonstance aggravante qu’il affecte une action qui devrait être sacrée ?
La Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X maintient la division des eaux, et ce depuis de nombreuses années, car tout le monde ne pense pas de la même manière et ne peut donc souhaiter la même chose.
Mgr Lefebvre disait que le nouveau Code de droit canonique ne valait rien ; or, la maison généralice s’en sert aujourd’hui pour empêcher Mgr Williamson de se rendre au prochain Chapitre général.
On me dira : « Que vous importe ? » Cela m’importe, justement, d’un point de vue chronologique (comme à quelqu’un qui constate un effet), parce que je suis membre de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie depuis plus longtemps que d’autres, qu’une partie de ce que j’y ai fait en son temps leur sert aujourd’hui et que j’ai formé au moins quatre générations complètes de prêtres en tant que Directeur du Séminaire d’Argentine de la Fraternité. Pourtant, comme disait saint Thomas d’Aquin, tous ont reçu la même formation « sortem tamen inaequalem » (quelque variable qu’en soit le résultat). Or, on assiste aujourd’hui à des réactions opposées entre ex-condisciples ayant pourtant reçu la même nourriture spirituelle. Pourquoi ? À cause de l’action dissolvante de certains professeurs ou directeurs de conscience qui n’ont cessé de couper le vin, et la même chose s’est produite dans les autres séminaires.
Cela m’importe, comme à quelqu’un qui fait une analyse objective d’une chose ne l’affectant plus, mais risquant de nuire à des hommes valables et intègres qu’il a connus et qu’il apprécie à hauteur de leurs mérites.
Pour réussir quelque chose ensemble, il faut que l’opération soit dirigée par une pensée uniforme. Si chacun réfléchit à sa manière et agit à sa guise, tous font ce qu’ils veulent, et la guerre est perdue d’avance.
Qu’a réussi Ratzinger ?
Il n’a toujours pas avalé le banc de poissons, mais il en a accentué la division. On va voir maintenant qui a la maîtrise des eaux et de quelle manière Rome va continuer d’accroître cette division. Rome ne veut pas embrasser la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X, elle cherche à l’étouffer, comme elle l’a fait jusqu’à présent avec tous ceux qui ont pactisé avec elle. Si Rome a changé, comme d’aucuns le prétendent, pourquoi n’a-t-elle pas changé vis-à-vis des congrégations qu’elle a déjà fait « rentrer dans le rang » et qu’elle empêche depuis de pratiquer librement la Tradition ?
Je ne dis pas – on voudra bien le noter – que Ratzinger a causé la division ; je dis que cette dernière existait déjà et qu’il a su mettre le doigt dans la plaie.
Unum sentire (sentir de même)
Unum velle (vouloir de même)
Unum agere (agir de même)
Tant que l’on restera libre de se demander si la nouvelle messe est bonne ou mauvaise, si les nouvelles ordinations sont valables ou non et s’il est licite ou non d’utiliser le nouveau Code de droit canonique (j’ajouterai encore : si quiconque est habilité ou non à se prononcer sur ces questions), la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X continuera de patiner sur la glace, et il sera facile de la faire choir d’une bourrade.
Le doute positif pratique (au moins probable) en matière grave est plus que suffisant pour rendre un jugement négatif sur une chose ou une action et, par conséquent, pour la rejeter entièrement. C’est que l’on nous a enseigné et que j’ai enseigné à mon tour des années durant en théologie morale (« Celui qui n’a pas un jugement pratique certain sur la licéité d’une action ne peut agir, et s’il lui faut agir, il est tenu de s’en tenir au plus sûr… À ce qui permet le mieux d’éviter de mal agir, d’où l’axiome “En cas de doute pratique, il faut choisir la voie la plus sûre” » (Benedicto Merkelbach, O.P., Summa Theologiae Moralis T. 1, n. 215, Desclée, Paris 1938, p. 200) (Manuale Theologiae Moralis, J. Prümmer, T. 1, n. 329 et suivants).
Il n’est pas licite de réduire à une discussion de théologie dogmatique ce qui comporte nécessairement une action extérieure responsable ; en l’occurrence, la théologie dogmatique et la théologie morale doivent répondre ensemble de ce qui est bien ou mal, de ce qui est vrai ou erroné.
Tant que règnera une pensée ou une volonté libérale, le colosse de fer conservera des pieds d’argile, avec tous les risques d’effondrement que cela comporte.
« Vous êtes rigoriste ! », me dira-t-on.
Eh bien, répondrai-je, prouvez-le avec des arguments, non des propos reçus de la bouche d’autrui. En l’espèce, vous devrez me permettre de démontrer votre libéralisme aussi bien théorique que pratique et, par conséquent, votre incapacité radicale de gagner cette guerre (incapacité partagée par bien d’autres que vous).
Ave María Purísima
4 juillet 2012
† Andrés Morello
Traduction : CatholicaPedia.net
Source : http://catolicos-alerta.com.ar/fraternidadspx/parada-sobre-aceite.html
* * *
Présentation de Mgr Andrés Morello
Mgr Morello est né en Argentine, en 1955. Entré au Séminaire de l’Archevêché de La Plata (province de Buenos Aires) en 1974, il rejoint en 1978 le séminaire d’Écône.
Début à la Fraternité Saint Pie X
Il reçoit tous les Ordres, depuis la Tonsure, des mains de Mgr Marcel Lefebvre et est ordonné en 1980. L’année suivante, il est nommé directeur du séminaire de La Reja en Argentine jusqu’en février 1989. Il s’opposa notamment à l’ordination au Sous-diaconat d’un séminariste de La Reja qu’il avait renvoyé du Séminaire de La Reja (mais qui continuait ses études aux USA) pour de graves motifs de moralité. À cause de l’intervention de Mgr Williamson (FSSPX) qui a couvert les scandales moraux contre-nature de ce séminariste, ce dernier fut tout de même ordonné prêtre.
(cf. Virgo-Maria.org : http://www.virgo-maria.org/articles_HTML/2007/011_2007/VM-2007-11-13/VM-2007-11-13-A-00-Bond_Williamson.htm ; http://www.virgo-maria.org/articles_HTML/2009/001_2009/VM-2009-01-22/VM-2009-01-21-A-00-Sodomie_et_St_Pierre_Damien.html )
De plus, l’abbé Morello demanda au Supérieur Général de la FSSPX une enquête confidentielle sur deux prêtres suspects et la sous-dite Fraternité. Cette demande rendue publique par le Supérieur Général, on lui donna 72 heures pour la retirer ou s’en aller. Préférant servir Dieu, l’abbé Morello quitta la Fraternité Saint Pie X.
Création de la Compagnie de Jésus et de Marie
En 1990, il adhère à la position “Sede Vacante” et se rapproche alors de Mgr Martinez (Mexique) sacré par Mgr Carmona. L’abbé Morello fonde, avec la bénédiction de Mgr Martinez, la Compagnie de Jésus et de Marie, réunissant des prêtres et des séminaristes. Cette Congrégation adopte la Règle de Saint Ignace de Loyola ; ces prêtres ont donc une solide formation doctrinale (environ 11 ans de séminaire). Cependant, ils suivent un mode de vie monastique (bénédictin).
La Compagnie de Jésus et de Marie, persécutée par les médias et par les autorités politiques, a dû déménager à six reprises. Malgré cela, malgré les conditions climatiques difficiles et leur situation précaire, Mgr Morello et les Pères qui l’entourent n’ont jamais baissé les bras.
Au contraire, ce sont eux qui ont construit entièrement le Séminaire Notre Dame de Guadalupe ; il se trouve en Argentine à 1800 km au sud de Buenos Aires, dans la montagne.
Actuellement, un autre centre est en construction à 100 km de Buenos Aires, dans le but notamment de la prédication de Retraites. Aussi, la Compagnie de Jésus et de Marie est implantée au Mexique, à Guadalajara.
Par ailleurs, un prêtre de la congrégation de Mgr Morello assiste Mgr McKenna, à Connecticut aux USA. En France, depuis décembre 2008, le Révérend Père Rigoberto de la Compagnie de Jésus et de Marie exerce son ministère en Bretagne. Depuis juin 2010, le Père Ribogerto s’occupe de la Chapelle Saint-Etienne, à Abbaretz (entre Rennes et Nantes).
Sacre épiscopal
En 2006, sur demande de Mgr McKenna, l’abbé Andrés Morello est sacré évêque le 30 novembre (fête de saint André), par Mgr Robert Neville (Mgr Pierre-Martin Ngô-dinh-Thuc, > Mgr Guerard des Lauriers, > Mgr McKenna, > Mgr Neville, > Mgr Morello), pour assurer la continuité du Sacerdoce et la sauvegarde de la doctrine catholique.
Quelques photos
Ndlr du CatholicaPedia : On est loin du faste de la F$$PX ! Ici tout est humble et pieux !
En France, pour contacter la Compagnie de Jésus et de Marie, veillez vous adresser au Père Rigoberto. Pour plus d’informations, vous pouvez aussi consulter ce site espagnol.
† Monseñor Andrés Morello.
CC. 165
8430 El Bolsón.
Pcia de Río Negro.
Argentina.
~ ~ ~
FRANCE : (44) LOIRE-ATLANTIQUE
ABBARETZ
Chapelle Saint Etienne
Rue de la Poste – 44170 ABBARETZ
Père Rigoberto Sánchez (CJM)
Tél. : 02 40 87 04 10
Messe chantée le dimanche à 10h30.
Messes en semaine.