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Sur la parabole du bon grain et de l’ivraie

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Sur la parabole du bon grain et de l’ivraie

 

Sermon de l’abbé Louis J. Campbell

(préfacé par Thomas A. Droleskey, Ph.D.,

responsable du site catholique américain www.Christorchaos.com)


 

L’abbé Louis J. Campbell, pasteur du Saint Jude Shrine (sanctuaire de saint Jude) à Stafford (Texas), élevé au saint Sacerdoce le 3 septembre 1961 dans l’Ordre de Saint Augustin (dans la province canadienne de Nouvelle-Écosse), m’a permis de publier son sermon de ce jour, vingt-cinquième Dimanche après la Pentecôte (messe du cinquième Dimanche après l’Épiphanie), qui résume d’une manière à la fois succincte et très claire la situation à laquelle nous devons faire face aujourd’hui. Je le remercie de m’avoir autorisé à mettre cet important sermon à la disposition des lecteurs de notre site.

 
la parabole du bon grain et de l’ivraie
 

La parabole que Jésus nous conte aujourd’hui sur la mauvaise graine qui pousse à côté de la bonne ne saurait nous surprendre, car nous savons fort bien qu’en ce bas monde, les méchants côtoient les bons. Mais lorsqu’on y regarde de près, on constate que Jésus parle non pas du monde, mais de l’Église. Car dans le champ de l’Église elle-même, le démon a planté sa mauvaise graine, dont Judas fut le prototype : « Pendant le souper, lorsque déjà le diable avait mis dans le cœur de Judas, fils de Simon Iscariote, le dessein de le livrer… » (Jn. 13 : 2).

 

Bien sûr, Notre Seigneur parlait non seulement des temps apostoliques, mais aussi de chaque âge de l’Église, jusqu’au temps de la moisson. Mais si les « mauvaises herbes » n’ont pas encore été mises en gerbes pour être brûlées, cela signifie qu’elles sont toujours parmi nous, en train de tramer leurs complots maléfiques afin de séduire l’innocent et de susciter la révolution.

 

« Mais comment peut-il y avoir de mauvaises herbes dans l’Église ? » Il y a une Révolution au sein de l’Église. La révolution n’est autre que le renversement et le remplacement de l’ordre préexistant. C’est ce qu’a accompli la Révolution française de 1789, qui a renversé la monarchie et l’Église en France, exécutant un roi et une reine innocents, des milliers d’évêques, de prêtres et de religieux, des centaines de milliers de citoyens français innocents. La Révolution fut en définitive l’œuvre de la franc-maçonnerie, que l’Église avait déjà condamnée un demi-siècle auparavant.

 

Mais les révolutionnaires n’allaient pas s’arrêter là. Un prêtre français apostat, le chanoine Roca, déclarait déjà, à la fin du dix-neuvième siècle : « Le culte divin tel que la liturgie, le cérémonial, le rituel, tels que les prescriptions de l’Eglise romaine les règlent, subira une transformation à la suite d’un concile œcuménique […] La papauté tombera, elle mourra sous le couteau sacré que les Pères du dernier concile forgeront. Le César pontifical est l’hostie consommée pour le sacrifice. » (Évêque Rudolph Graber, Athanasius and the Church of Our Time, page 35). Un franc-maçon français de premier plan (1) (Yves Marsaudon, “L’œcuménisme vu par un franc-maçon de tradition”), a écrit en 1908 : « Le but n’est plus de détruire l’Église, mais plutôt de se servir d’elle en l’infiltrant » (Évêque Graber, pages 38 et 39).

 

Tel était déjà le plan des sociétés secrètes maçonniques depuis des générations. Elles devaient poser des pièges au clergé dans les sacristies, les séminaires et les monastères, afin de lui faire suivre « une révolution en tiare et en chape […] en croyant toujours marcher sous la bannière des clefs apostoliques » (instruction permanente de l’Alta Vendita).

 

La franc-maçonnerie étant la “matrice”, ainsi que le Pape Pie XII l’a appelée, le communisme fut une “retombée” de ce qui s’était passé avant lui en France. En 1936, le Parti Communiste ordonna que des jeunes gens compétents fussent préparés secrètement à entrer dans des séminaires et des monastères pour y être ordonnés prêtres. Manning Johnson, ancien membre du Parti Communiste d’Amérique, fit en 1953 la déposition suivante devant la Commission sur les activités anti-américaines de la Chambre des Représentants (HUAC) :

 

« Aux États-Unis, les dirigeants communistes se sont rendu compte que dans ce pays, la tactique d’infiltration devait s’adapter aux conditions américaines […] Aux stades précoces, il fut décidé qu’avec les seules forces modestes dont ils disposaient, les communistes devraient concentrer leurs agents dans les séminaires. La conclusion pratique qu’en tirèrent les dirigeants rouges fut que ces institutions permettraient à une petite minorité communiste d’agir sur l’idéologie des futurs ecclésiastiques dans un sens favorable aux visées communistes […] Cette politique consistant à infiltrer les séminaires réussit au-delà des espérances communistes. »

 

Mme Bella Dodd, elle-même membre éminent du Parti Communiste, se convertit au catholicisme en 1952 et commença dès lors à révéler les tactiques du Parti : « Au cours des années trente, nous avons placé des centaines de jeunes gens dans le sacerdoce afin de détruire l’Église de l’intérieur […] À l’heure actuelle, ils occupent les plus hauts postes de l’Église. » À l’avenir, selon elle, « on ne reconnaîtra plus l’Église catholique ». Cela, c’était des dizaines d’années avant l’ouverture du Concile Vatican II ;

 

« Selon quelqu’un qui a assisté aux conférences de Bella Dodd (le Frère Joseph Natala), l’intention était de détruire non pas l’institution de l’Église, mais plutôt la Foi des fidèles, voire d’utiliser, si possible, ladite institution pour détruire la Foi en promouvant une pseudo-religion : quelque chose qui ressemblerait au catholicisme, mais qui ne le serait pas en réalité. La Foi étant détruite, Dodd explique que l’on instillerait dans l’Église un complexe de culpabilité […], que l’on présenterait “L’Église du passé” comme étant oppressive, autoritaire, pleine de préjugés, arrogante en tant que prétendu possesseur unique de la vérité, et responsable des divisions entre familles religieuses au cours des siècles. Cela s’imposerait pour faire honte aux dirigeants de l’Église, les amenant ainsi à l’“ouverture au monde”, de même qu’à une attitude plus souple vis-à-vis de toutes les religions et philosophies. Les communistes exploiteraient alors cette ouverture dans le but de miner l’Église. »

 

N’avons-nous pas été témoins de tout cela ? Une fois implantées, ces « mauvaises herbes », évêques et cardinaux maçonniques et(ou) communistes, firent carrière à Rome, et en 1961, lors de l’ouverture de Vatican II, ils s’unirent pour arracher aux véritables évêques et cardinaux la maîtrise des débats, appliquant de la sorte leur programme de destruction de la Foi. Le cardinal Léon-Joseph Suenens put ainsi se vanter que Vatican II avait été 1789 dans l’Église. Après le Concile, le Grand-Orient de France fit état d’une « gigantesque révolution dans l’Église », qu’il considérait comme « un prélude à la victoire » (Évêque Graber, page 71).

 

Les prêtres, les évêques et la papauté elle-même ont été les premières victimes de la Révolution. Mais leur désastreux échec avait été prophétisé dans les Saintes Écritures, et il était connu de l’Église primitive. Le grand Cardinal Manning (1808-1892), écrivant sur les enseignements des premiers Pères de l’Église, a écrit ceci :

 

« Rome apostasiera de la foi, écartera le Vicaire du Christ et retournera à son paganisme primitif […] L’Église sera ensuite dispersée, rejetée dans le désert et restera pour un temps – comme à ses débuts – invisible, cachée dans des catacombes, des repaires, des montagnes, des  cachettes ; pendant un temps, elle sera en quelque sorte balayée de la surface de la terre. Tel est le témoignage des Pères de l’Église primitive » (Cardinal Henry Edward Manning, The Present Crisis of the Holy See, 1861, Londres : Burns and Lambert, pages 88 à 90).

 

Nous pouvons trouver quelque réconfort dans le fait que l’“église” à la ruine de laquelle nous assistons actuellement n’est pas la véritable Église, mais la fausse église maçonnique. Notre meilleure défense contre le mal et cette fausse église réside dans le Saint Sacrifice de la Messe. Mais nous avons aussi le Saint Rosaire, par lequel Notre Dame devient « redoutable comme une armée rangée en bataille ». Puisse-t-elle, par la puissance de Dieu, avec saint Michel et tous les Saints Anges, ainsi qu’avec nos prières, être victorieuse dans la bataille !

 

 

 

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Source : http://christorchaos.com/FatherLouisJ.CampbellontheWheatandtheCockle.html

 

Traduction : CatholicaPedia.net

Un grand merci à notre traducteur professionnel.

 

 


[1] NdT : Combien il nous coûte d’écrire « un franc-maçon français », ce grotesque oxymore (tel « un socialiste intelligent ») dont l’auteur (américain : on voudra donc bien lui pardonner) ne nous épargne pas la lecture !…