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Mgr Andrés Morello : Le Patinage sur glace de la F$$PX

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Mgr Andrés Morello, a fondé – alors qu’il n’était encore qu’abbé, avec la bénédiction de Mgr Martinez – la Compagnie de Jésus et de Marie, réunissant des prêtres et des séminaristes en Argentine. Cette Congrégation (CJM) adopte la Règle de Saint Ignace de Loyola. Ces prêtres, d’une solide formation doctrinale (environ 11 ans de séminaire), suivent un mode de vie monastique (bénédictin).

Mgr Andrés Morello, a été exclu de la Fraternité Saint-Pie X en 1989, alors qu’il était directeur du séminaire de la Reja en Argentine pour s’être opposé aux affaires de mœurs (pédérastie) qui infectait son séminaire, par le Supérieur Général de l’époque : l’abbé Schmidberger. Il connait donc bien la F$$PX et a livré son sentiment sur les négociations en cours (à la date de son billet, le 4 juillet 2012) entre la F$$PX et la Rome conciliaire.


— Compagnie de Jésus et de Marie —

Patinage sur glace

Breviter (brièvement)

À supposer que le compromis avec Rome soit rejeté pour cause de « conditions inacceptables », où en serait la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X ?

Elle en serait au point où elle était auparavant : avec ce cœur divisé en deux qui a toujours été le sien.

Lors du premier Chapitre général (en 1982), Mgr Lefebvre dut réduire au silence « un des anciens », parce que celui-ci défendait avec insistance les éléments les plus libéraux ; or, ce clerc alors « réduit au silence » se trouve être aujourd’hui un des « remparts » de la Tradition. Il ne défend pas une mauvaise doctrine, il est aimable et condescendant, mais ce n’est pas un homme de gouvernement ; aux côtés de Mgr Lefebvre, il fonctionnait bien, et son cœur l’entraînait loin de ceux qui avaient peut-être été ses premiers amis, au début de la Fraternité.

Il existe toujours, chez les hommes, des niveaux de fermeté acceptables et des limites qu’on ne doit pas franchir ; ce sont ces dernières qui, une fois franchies, sont causes de ruine dans n’importe quelle congrégation.

Prenons un exemple : si l’on n’ose pas dire ou conclure que la nouvelle messe est invalide, il faut du moins avoir un motif quelconque de la rejeter et de ne pas la célébrer.

Tout principe théologique dogmatique concernant un acte humain a forcément pour pendant un principe théologique moral. Si, par exemple, les « dangers pour la Foi » sont de nature à corrompre la Foi, il faut s’y soustraire, car plus le risque est grand, plus on doit l’éviter.

Dans le cadre de cet exemple, posons-nous les questions suivantes :

La nouvelle messe est-elle bonne ou mauvaise ?

N’ose-t-on pas la contester ?

Partant, est-elle douteuse, dangereuse, éloignée de la théologie catholique de la Messe, a-t-elle causé du tort à l’Église ?

Si la réponse est oui, alors je ne la célèbre pas (Mgr Lefebvre).

Si la réponse est non, alors je peux la célébrer (Dom Gérard, Mgr Rifan).

Et si je la célébrais, ma conscience me laisserait-elle en paix ?

Si la réponse est oui, alors la nouvelle messe est bonne ou indifférente.

Si la réponse est non, alors elle est mauvaise ou dangereuse.

« Elle n’est pas mauvaise ! », me dira-t-on ; alors  elle est dangereuse.

Mais une messe peut-elle être dangereuse ? A-t-elle le droit de l’être ? La morale catholique admet-elle que l’on dise une « messe » dangereuse ? N’est-ce pas comme baptiser sciemment (scinter) avec une matière douteuse ? N’est-ce pas un péché, même seulement commis par imprudence, avec la circonstance aggravante qu’il affecte une action qui devrait être sacrée ?

La Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X maintient la division des eaux, et ce depuis de nombreuses années, car tout le monde ne pense pas de la même manière et ne peut donc souhaiter la même chose.

Mgr Lefebvre disait que le nouveau Code de droit canonique ne valait rien ; or, la maison généralice s’en sert aujourd’hui pour empêcher Mgr Williamson de se rendre au prochain Chapitre général.

On me dira : « Que vous importe ? » Cela m’importe, justement, d’un point de vue chronologique (comme à quelqu’un qui constate un effet), parce que je suis membre de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie depuis plus longtemps que d’autres, qu’une partie de ce que j’y ai fait en son temps leur sert aujourd’hui et que j’ai formé au moins quatre générations complètes de prêtres en tant que Directeur du Séminaire d’Argentine de la Fraternité. Pourtant, comme disait saint Thomas d’Aquin, tous ont reçu la même formation « sortem tamen inaequalem » (quelque variable qu’en soit le résultat). Or, on assiste aujourd’hui à des réactions opposées entre ex-condisciples ayant pourtant reçu la même nourriture spirituelle. Pourquoi ? À cause de l’action dissolvante de certains professeurs ou directeurs de conscience qui n’ont cessé de couper le vin, et la même chose s’est produite dans les autres séminaires.

Cela m’importe, comme à quelqu’un qui fait une analyse objective d’une chose ne l’affectant plus, mais risquant de nuire à des hommes valables et intègres qu’il a connus et qu’il apprécie à hauteur de leurs mérites.

Pour réussir quelque chose ensemble, il faut que l’opération soit dirigée par une pensée uniforme. Si chacun réfléchit à sa manière et agit à sa guise, tous font ce qu’ils veulent, et la guerre est perdue d’avance.

            Qu’a réussi Ratzinger ?

Il n’a toujours pas avalé le banc de poissons, mais il en a accentué la division. On va voir maintenant qui a la maîtrise des eaux et de quelle manière Rome va continuer d’accroître cette division. Rome ne veut pas embrasser la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X, elle cherche à l’étouffer, comme elle l’a fait jusqu’à présent avec tous ceux qui ont pactisé avec elle. Si Rome a changé, comme d’aucuns le prétendent, pourquoi n’a-t-elle pas changé vis-à-vis des congrégations qu’elle a déjà fait « rentrer dans le rang » et qu’elle empêche depuis de pratiquer librement la Tradition ?

Je ne dis pas – on voudra bien le noter – que Ratzinger a causé la division ; je dis que cette dernière existait déjà et qu’il a su mettre le doigt dans la plaie.

Unum sentire (sentir de même)

Unum velle (vouloir de même)

Unum agere (agir de même)

Tant que l’on restera libre de se demander si la nouvelle messe est bonne ou mauvaise, si les nouvelles ordinations sont valables ou non et s’il est licite ou non d’utiliser le nouveau Code de droit canonique (j’ajouterai encore : si quiconque est habilité ou non à se prononcer sur ces questions), la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X continuera de patiner sur la glace, et il sera facile de la faire choir d’une bourrade.

Le doute positif pratique (au moins probable) en matière grave est plus que suffisant pour rendre un jugement négatif sur une chose ou une action et, par conséquent, pour la rejeter entièrement. C’est que l’on nous a enseigné et que j’ai enseigné à mon tour des années durant en théologie morale (« Celui qui n’a pas un jugement pratique certain sur la licéité d’une action ne peut agir, et s’il lui faut agir, il est tenu de s’en tenir au plus sûr… À ce qui permet le mieux d’éviter de mal agir, d’où l’axiome “En cas de doute pratique, il faut choisir la voie la plus sûre” » (Benedicto Merkelbach, O.P., Summa Theologiae Moralis T. 1, n. 215, Desclée, Paris 1938, p. 200) (Manuale Theologiae Moralis, J. Prümmer, T. 1, n. 329 et suivants).

Il n’est pas licite de réduire à une discussion de théologie dogmatique ce qui comporte nécessairement une action extérieure responsable ; en l’occurrence, la théologie dogmatique et la théologie morale doivent répondre ensemble de ce qui est bien ou mal, de ce qui est vrai ou erroné.

Tant que règnera une pensée ou une volonté libérale, le colosse de fer conservera des pieds d’argile, avec tous les risques d’effondrement que cela comporte.

« Vous êtes rigoriste ! », me dira-t-on.

Eh bien, répondrai-je, prouvez-le avec des arguments, non des propos reçus de la bouche d’autrui. En l’espèce, vous devrez me permettre de démontrer votre libéralisme aussi bien théorique que pratique et, par conséquent, votre incapacité radicale de gagner cette guerre (incapacité partagée par bien d’autres que vous).

 

Ave María Purísima

4 juillet 2012

Andrés Morello

Traduction : CatholicaPedia.net

Source : http://catolicos-alerta.com.ar/fraternidadspx/parada-sobre-aceite.html

* * *

Présentation de Mgr Andrés Morello

Mgr Morello est né en Argentine, en 1955. Entré au Séminaire de l’Archevêché de La Plata (province de Buenos Aires) en 1974, il rejoint en 1978 le séminaire d’Écône.

Début à la Fraternité Saint Pie X

Il reçoit tous les Ordres, depuis la Tonsure, des mains de Mgr Marcel Lefebvre et est ordonné en 1980. L’année suivante, il est nommé directeur du séminaire de La Reja en Argentine jusqu’en février 1989. Il s’opposa notamment à l’ordination au Sous-diaconat d’un séminariste de La Reja qu’il avait renvoyé du Séminaire de La Reja (mais qui continuait ses études aux USA) pour de graves motifs de moralité. À cause de l’intervention de Mgr Williamson (FSSPX) qui a couvert les scandales moraux contre-nature de ce séminariste, ce dernier fut tout de même ordonné prêtre.

(cf. Virgo-Maria.org : http://www.virgo-maria.org/articles_HTML/2007/011_2007/VM-2007-11-13/VM-2007-11-13-A-00-Bond_Williamson.htm ; http://www.virgo-maria.org/articles_HTML/2009/001_2009/VM-2009-01-22/VM-2009-01-21-A-00-Sodomie_et_St_Pierre_Damien.html )

De plus, l’abbé Morello demanda au Supérieur Général de la FSSPX une enquête confidentielle sur deux prêtres suspects et la sous-dite Fraternité. Cette demande rendue publique par le Supérieur Général, on lui donna 72 heures pour la retirer ou s’en aller. Préférant servir Dieu, l’abbé Morello quitta la Fraternité Saint Pie X.

Création de la Compagnie de Jésus et de Marie

En 1990, il adhère à la position Sede Vacante” et se rapproche alors de Mgr Martinez (Mexique) sacré par Mgr Carmona. L’abbé Morello fonde, avec la bénédiction de Mgr Martinez, la Compagnie de Jésus et de Marie, réunissant des prêtres et des séminaristes. Cette Congrégation adopte la Règle de Saint Ignace de Loyola ; ces prêtres ont donc une solide formation doctrinale (environ 11 ans de séminaire). Cependant, ils suivent un mode de vie monastique (bénédictin).

La Compagnie de Jésus et de Marie, persécutée par les médias et par les autorités politiques, a dû déménager à six reprises. Malgré cela, malgré les conditions climatiques difficiles et leur situation précaire,  Mgr Morello et les Pères qui l’entourent n’ont jamais baissé les bras.

Au contraire, ce sont eux qui ont construit entièrement le Séminaire Notre Dame de Guadalupe ; il se trouve en Argentine à 1800 km au sud de Buenos Aires, dans la montagne.

Compañía de Jesús y de María
Monasterio Nuestra Sra. de Guadalupe

Actuellement, un autre centre est en construction à 100 km de Buenos Aires, dans le but notamment de la prédication de Retraites. Aussi, la Compagnie de Jésus et de Marie est implantée au Mexique, à Guadalajara.

Par ailleurs, un prêtre de la congrégation de Mgr Morello assiste Mgr McKenna, à Connecticut aux USA. En France, depuis décembre 2008, le Révérend Père Rigoberto de la Compagnie de Jésus et de Marie exerce son ministère en Bretagne. Depuis juin 2010, le Père Ribogerto s’occupe de la Chapelle Saint-Etienne, à Abbaretz (entre Rennes et Nantes).

Sacre épiscopal

En 2006, sur demande de Mgr McKenna, l’abbé Andrés Morello est sacré évêque le 30 novembre (fête de saint André), par Mgr Robert Neville (Mgr Pierre-Martin Ngô-dinh-Thuc, > Mgr Guerard des Lauriers, > Mgr McKenna, > Mgr Neville, > Mgr Morello), pour assurer la continuité du Sacerdoce et la sauvegarde de la doctrine catholique.

Quelques photos

Ndlr du CatholicaPedia : On est loin du faste de la F$$PX ! Ici tout est humble et pieux !

Messe de Mgr Morello en 2005 dans la chapelle du Séminaire

 

Ordination Sacerdotale d'un nouveau moine

Le Séminaire, intégralement construit par les religieux.

 

Père Rigoberto Sánchez (CJM)

En France, pour contacter la Compagnie de Jésus et de Marie, veillez vous adresser au Père Rigoberto. Pour plus d’informations, vous pouvez aussi consulter ce site espagnol.

† Monseñor Andrés Morello.
CC. 165
8430 El Bolsón.
Pcia de Río Negro.
Argentina.

~ ~ ~

FRANCE : (44) LOIRE-ATLANTIQUE
ABBARETZ

Chapelle Saint Etienne
Rue de la Poste – 44170 ABBARETZ
Père Rigoberto Sánchez (CJM)
Tél. : 02 40 87 04 10
Messe chantée le dimanche à 10h30.
Messes en semaine.

 

Source : http://www.catholique-sedevacantiste.com/article-visite-de-mgr-andres-morello-en-france-debut-juillet-77740703.html

F$$PX-ROME : On fait une pause… et on se revoit plus tard…

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Le monde des médias catholiques était devenu subitement bien attentif au sort de la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X. Pas un jour ne se passait sans que nouvelles et rumeurs ne soient relayées par la presse et les réseaux sociaux pour nous tenir au courant de ce qu’il advenait des disciples de Mgr Lefèbvre et de leurs négociations avec Rome.  L’exercice tenté par la Rome conciliaire ressemble assez à un grand écart : d’une part, tendre la main à la FSSPX, d’autre part, rassurer les tenants de la ligne postconciliaire attachés aux « précieux acquis » de Vatican II. Ces contorsions romaines parviendront-elles à marier ce qui semble être l’eau de la tradition antéconciliaire avec le feu de la révolution postconciliaire ? C’est comme si Louis XVI, en 1791, avait voulu réconcilier les partisans de l’Ancien Régime avec les membres de l’Assemblée Législative. Malheureusement, on sait comment la suite s’est déroulée.

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Une réconciliation bien difficile

Comme prévu, il ne semble pas que les choses risquent de s’arranger aujourd’hui entre Rome et Écône… Le communiqué qui suit, et la réaction du Vatican, le confirment :

Déclaration du chapitre général de la Fraternité Saint-Pie X du 14 juillet 2012 (SOURCE)


 

Comme l’annonçait le communiqué de la Maison générale de la Fraternité Saint-Pie X, du 14 juillet 2012, les membres du Chapitre général ont adressé à Rome une déclaration commune. Elle est rendue publique aujourd’hui.

Lors de l’entretien paru dans DICI, le 16 juillet, Mgr Bernard Fellay, indiquait que ce document était « l’occasion de préciser la feuille de route (de la Fraternité Saint-Pie X) en insistant sur la conservation de (son) identité, seul moyen efficace pour aider l’Eglise à restaurer la Chrétienté ». « Car, ajoutait-il, le mutisme doctrinal n’est pas la réponse à cette ‘apostasie silencieuse’ que même Jean-Paul II constatait, en 2003. »

A la fin du Chapitre général de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X, réunis auprès du tombeau de son fondateur vénéré Mgr Marcel Lefebvre, et unis à son Supérieur général, nous les participants, évêques, supérieurs et anciens de cette Fraternité, tenons à faire monter vers le ciel nos actions de grâce les plus vives pour les quarante-deux ans de protection divine si merveilleuse sur notre œuvre au milieu d’une Eglise en pleine crise et d’un monde qui s’éloigne de jour en jour de Dieu et de sa loi.

Nous exprimons notre profonde gratitude à tous les membres de cette Fraternité, prêtres, frères, sœurs, tertiaires, aux communautés religieuses amies ainsi qu’aux chers fidèles pour leur dévouement quotidien et leurs ferventes prières à l’occasion de ce Chapitre qui a connu des échanges francs et un travail très fructueux. Tous les sacrifices, toutes les peines acceptées avec générosité ont certainement contribué à surmonter les difficultés que la Fraternité a rencontrées ces derniers temps. Nous avons retrouvé notre union profonde en sa mission essentielle : garder et défendre la foi catholique, former de bons prêtres et œuvrer à la restauration de la chrétienté. Nous avons défini et approuvé des conditions nécessaires pour une éventuelle normalisation canonique. Il a été établi que, dans ce cas, un chapitre extraordinaire délibératif serait convoqué auparavant. Mais n’oublions jamais que la sanctification des âmes commence toujours en nous-mêmes. Elle est l’œuvre d’une foi vivifiée et opérante par la charité selon la parole de Saint Paul : « Car nous n’avons pas de puissance contre la vérité ; nous n’en avons que pour la vérité » (II Cor., XIII, 8) et encore : « Le Christ a aimé l’Eglise et s’est livré lui-même pour elle… afin qu’elle soit sainte et immaculée » (cf. Eph. V, 25 s.).

Le Chapitre estime que le premier devoir de la Fraternité dans le service qu’elle entend rendre à l’Eglise est celui de continuer, avec l’aide de Dieu, à professer la foi catholique dans toute sa pureté et intégrité, avec une détermination proportionnée aux attaques que cette même foi ne cesse de subir aujourd’hui.

C’est pourquoi il nous semble opportun de réaffirmer notre foi dans l’Eglise catholique et romaine, seule Eglise fondée par Notre Seigneur Jésus-Christ, en dehors de laquelle il n’y a pas de salut ni de possibilité de trouver les moyens qui y mènent ; dans sa constitution monarchique, voulue par Notre Seigneur, qui fait que le pouvoir suprême de gouvernement sur toute l’Eglise revient au pape seul, vicaire du Christ sur terre ; dans la royauté universelle de Notre Seigneur Jésus-Christ, créateur de l’ordre naturel et surnaturel, auquel tout homme et toute société doit se soumettre.

Pour toutes les nouveautés du Concile Vatican II qui restent entachées d’erreurs et pour les réformes qui en sont issues, la Fraternité ne peut que continuer à s’en tenir aux affirmations et enseignements du Magistère constant de l’Eglise ; elle trouve son guide dans ce Magistère ininterrompu qui, par son acte d’enseignement, transmet le dépôt révélé en parfaite harmonie avec tout ce que l’Eglise entière a toujours cru, en tout lieu.

Egalement la Fraternité trouve son guide dans la Tradition constante de l’Eglise qui transmet et transmettra jusqu’à la fin des temps l’ensemble des enseignements nécessaires au maintien de la foi et au salut, en attendant qu’un débat ouvert et sérieux, visant à un retour des autorités ecclésiastiques à la Tradition, soit rendu possible.

Nous nous unissons aux autres chrétiens persécutés dans les différents pays du monde qui souffrent pour la foi catholique, et très souvent jusqu’au martyre. Leur sang versé en union avec la Victime de nos autels est le gage du renouveau de l’Eglise in capite et membris, selon ce vieil adage « sanguis martyrum semen christianorum ».

« Enfin nous nous tournons vers la Vierge Marie, elle aussi jalouse des privilèges de son divin Fils, jalouse de sa gloire, de son Règne sur la terre comme au Ciel. Combien de fois elle est intervenue pour la défense, même armée, de la Chrétienté contre les ennemis du règne de Notre Seigneur ! Nous la supplions d’intervenir aujourd’hui pour chasser les ennemis de l’intérieur qui tentent de détruire l’Eglise plus radicalement que les ennemis de l’extérieur. Qu’elle daigne garder dans l’intégrité de la foi, dans l’amour de l’Eglise, dans la dévotion au successeur de Pierre, tous les membres de la Fraternité Saint-Pie X et tous les prêtres et fidèles qui œuvrent dans les mêmes sentiments, afin qu’elle nous garde et nous préserve tant du schisme que de l’hérésie.

« Que saint Michel archange nous communique son zèle pour la gloire de Dieu et sa force pour combattre le démon.

« Que saint Pie X nous fasse part de sa sagesse, de sa science et de sa sainteté pour discerner le vrai du faux et le bien du mal, dans ces temps de confusion et de mensonge. » (Mgr Marcel Lefebvre, Albano, 19 octobre 1983).

Ecône, le 14 juillet 2012

… et d’après le Vatican Information Service :

« La Salle de Presse du Saint-Siège a diffusé en début d’après-midi le communiqué suivant : « Le Chapitre général de la Fraternité sacerdotale St.Pie X, qui s’est récemment tenu, a publié une déclaration sur la possible normalisation de ses relations canoniques avec le Saint-Siège. Bien que publiée, cette prise de position reste un document interne de débat entre les membres de la société. Si le Saint-Siège en prend acte, il attend la communication officielle que la Fraternité St.Pie X a annoncée en vue de la poursuite du dialogue avec la Commission pontificale Ecclesia Dei« 

http://visnews-fr.blogspot.fr/2012/07/fraternite-saint-pie-x.html

* * *

Aux calendes grecques…

C’est l’impression que Menzinguen veut donner… Mais en réalité c’est reculer… pour mieux sauter… (dans l’abîme conciliaire)

On aura lu plus haut la « déclaration commune » publiée par le Chapitre de la Fraternité Saint-Pie X ce 19 juillet en conclusion de ses assises. Qu’en retenir ?

Chasser les ennemis de l’intérieur

Le thème récurrent du martyre est évidemment repris : « Nous nous unissons aux autres chrétiens persécutés dans les différents pays du monde qui souffrent pour la foi catholique, et très souvent jusqu’au martyre. »

Le texte se termine sur un appel à l’intercession de la Vierge Marie de saint Michel et de saint Pie X « pour chasser les ennemis de l’intérieur qui tentent de détruire l’Eglise plus radicalement que les ennemis de l’extérieur ».

Mais plutôt qu’une attaque frontale contre Rome qui semble être suffisante pour rafraîchir toute velléité de rapprochement à court terme… C’est encore une fois l’annonce des Purges à l’intérieur de la F$$PX…

* * *

ZF12071905 – 19-07-2012
Permalink: http://www.zenit.org/article-31463?l=french

Le dialogue reste ouvert entre le Saint-Siège et Saint-Pie X

Au terme du chapitre général, une déclaration « interne »

Anita Bourdin

ROME, jeudi 19 juillet 2012 (ZENIT.org) – Le Saint-Siège redit son espérance dans le dialogue entre la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X et la Commission « Ecclesia Dei », présidée par Mgr Gerhard Ludwig Müller, préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, épaulé par le vice-président, Mgr Augustine Di Nioa, o.p.

Il précise le statut d’une déclaration de la Fraternité, à l’issue de son Chapitre général, qui s’est tenu en Suisse à Écône, du 10 au 14 juillet, et d’où Mgr Richard Williamson a été exclu. Cette déclaration publiée le 19 juillet est, pour le Saint-Siège, un document « interne ».

« Le Chapitre général de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X, qui s’est conclu ces derniers jours, a publié une déclaration à propos de la possibilité d’une normalisation canonique de la relation entre la Fraternité et le Saint-Siège. Bien qu’elle ait été rendue publique, une telle déclaration reste avant tout un document interne, pour l’étude et la discussion entre les membres de la Fraternité », indique le Saint-Siège.

Le Saint-Siège lève ainsi le doute semé par les déclarations de la Fraternité sur la poursuite du dialogue, en disant : «  Le Saint-Siège a pris acte de cette déclaration, mais il continue d’attendre la communication officielle annoncée de la part de la Fraternité sacerdotale, pour la poursuite du dialogue entre la Fraternité et la Commission « Ecclesia Dei ». »

Dans cette déclaration, la Fraternité Saint-Pie X redit ses réticences quant au Concile Vatican II : « Pour toutes les nouveautés du Concile Vatican II qui restent entachées d’erreurs et pour les réformes qui en sont issues, la Fraternité ne peut que continuer à s’en tenir aux affirmations et enseignements du Magistère constant de l’Eglise ».

Mais surtout, elle déclare avoir « défini et approuvé des conditions nécessaires pour une éventuelle normalisation canonique. Il a été établi que, dans ce cas, un chapitre extraordinaire délibératif serait convoqué auparavant ».

(Ndlr : cet article a été élaboré avec la contribution d’éléments du blogue BELGICATHO)

Chapitre Général de la FSSPX : « Vérouillé » par le commando allemand

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La Maison Générale de la Fraternité communique :

Communiqué de la Maison générale de la Fraternité Saint-Pie X
(11 juillet 2012)

11-07-2012
http://www.dici.org/actualites/communique-de-la-maison-generale-de-la-fraternite-saint-pie-x-11-juillet-2012/

Le Chapitre général de la Fraternité Saint-Pie X s’est ouvert le lundi 9 juillet 2012, au séminaire d’Ecône (Suisse), et se poursuivra jusqu’au samedi 14 juillet. Cette réunion de travail a pour but d’étudier les questions qui se posent entre les chapitres électifs qui se tiennent tous les douze ans, – le prochain se tiendra en juillet 2018.

Dans le contexte présent, après la réponse du cardinal William Levada, Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, le 14 juin 2012, ce chapitre permet au Supérieur général, Mgr Bernard Fellay, d’exposer l’état des relations de la Fraternité Saint-Pie X avec Rome, et de recueillir l’avis des capitulants sur ce sujet. Les entretiens se déroulent dans une atmosphère fraternelle, empreinte de franche cordialité.

Ecône, le 11 juillet 2012


Fermer le ban !
Toutes les discussions “non-cordiales” et “non-fraternelles” auront lieu plus tard… derrière le gymnase !

 

La France est noyée parmi les 39 membres (District de France = 1 voix = 2,5% des voix), alors qu’elle représente plus de 30% des prêtres et des fidèles et constituent le fer de lance et la base historique de la Fraternité. Mgr Lefebvre était français, c’est la France qui lui a permis de réussir son combat.

Menzigen est sur-représenté : 5 membres + l’agent romain Schmidberger
(20% des voix)

Au moins la moitié des supérieurs de District sont des “bénis-oui-oui” qui doivent leur promotion (inespérée) à leur poste à la bonne grâce de Mgr Fellay, en place depuis 18 ans : “obéissance”, “il faut prier”, “ne lisez pas internet”, “soumettez-vous et payez”, “les clercs qui ont des grâces d’état décideront pour vous”, “Rome peut se tromper mais le supérieur Mgr Fellay bénéficie du charisme d’infaillibilité”, “questionner Mgr Fellay c’est déjà désobéir”, “la Sainte Vierge et l’Esprit-Saint inspirent directement Mgr Fellay”, etc. et autres sornettes en vogue en 2012 dans les milieux de la Tradition.

Par analogie, la France dans le Chapitre Général de Mgr Fellay, c’est un peu comme le Front National dans l’Assemblée nationale en France : 20% des électeurs, mais 2 députés sur 600 …

En Fait, ce Chapitre Général est très bien tenu par Mgr Fellay, lui-même la créature de l’abbé Schmidberger, ce qui signifie que le Chapitre Général d’une institution à large dominante française est dominé par l’Allemagne minoritaire elle-même aux ordres de la Rome de Ratzinger, la partie Anglo-saxonne (cornaquée par l’ex-Anglican britannique Mgr Williamson – qui joue le rôle dialectique (*) et stratégique du « second anneau » pour atteindre et réaliser le but réel final et suprême maintenu occulté : l’éradication du Sacerdoce sacrificiel valide de Notre-Seigneur Jésus-Christ) étant son allié.

 

Le Chapitre Général de Mgr Fellay reproduit donc étrangement la situation actuelle de la France, asservie par le pouvoir anglo-saxon, l’Allemagne étant son bras séculier et directeur pour tenir la France au profit de la CITY à travers l’Union européenne.

Note (*) : Méthode britannique et maçonnique systématique de « Gestion des contraires« 

 

 

Chapitre d’Affaires de la FSSPX
Séminaire Saint Pie X d’Écône
3 au 14 juillet 2012

Liste des présents

1) Le Supérieur Général et ses deux Assistants

Mgr Bernard Fellay, Abbé Niklaus Pfluger, Abbé Alain-Marc Nély

2) Les évêques membres de la Fraternité

Mgr Bernard Tissier de Mallerais, Mgr Alfonso de Galarreta, Mgr Richard Williamson (suspendu n’y participe donc pas)

3) Les anciens supérieurs généraux

Abbé Franz Schmidberger

4) Le Secrétaire général et l’Économe général

Abbé Christian Thouvenot, Abbé Emeric Baudot

5) Les Directeurs de séminaires majeurs

Ecône, Winona, Zaitzkofen, La Reja, Flavigny-sur-Ozerain, Goulburn

6) Les Supérieurs de districts

Afrique, Allemagne (déjà nommé), Amérique du Sud, Asie, Australie, Autriche, Belgique – Pays-Bas, Canada, États-Unis, France, Grande Bretagne, Italie, Mexique, Suisse

7) Les Supérieurs de maisons autonomes

Espagne, Pays de l’Est

8) Les membres prêtres les plus anciens ayant fait leur engagement définitif, dans la proportion d’un tiers des membres ex officio (ceux signalés plus haut). En cas d’équivalence, le plus ancien dans l’ordination puis le plus âgé).

Comme les membres ex officio sont au nombre de trente, les prêtres les plus anciens seront dix.

 

 

Déclaration de l’abbé Eric Julien Laurent Jacqmin (FSSPX)

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Nous avions reçu le texte de l’abbé Jacqmin – présenté ci-dessous – il y à trois semaines mais l’actualité de crise de la fsspx ayant été foisonnante, nous n’avons pas encore pu le publier. Il vient se rajouter à la liste d’opposition à l’accord fsspx-rome

L’abbé Eric Jacqmin, Belge (un prêtre flamand de la FSSPX), a été ordonné par la Fraternité Saint-Pie X en 1995 à Écône, en Suisse. Il a travaillé aux Pays-Bas, en Lituanie, à Varsovie – Pologne–, et est actuellement Aumônier du Carmel du Sacré Cœur à Quiévrain (Religieuses Carmélites Déchaussées). Ce Carmel a été fondé en 1977 par Mgr Lefebvre (†) et sa sœur, la Révérende Mère Marie-Christiane du Saint-Esprit (†), et Monsieur le Curé Paul Schoonbroodt (†).

 

* * *

M

Accord pratique de la FSSPX avec Rome sans conversion

Arguments

Comme tous mes confrères dans la FSSPX, certainement j’aimerai bien, comme je l’ai fait jusqu’à présent, d’obéir à mes supérieurs, mais dans l’affaire actuelle, j’ai des doutes sérieuses que le Bien Commun soit bien servi.

1        Mgr. Fellay motive la décision d’aller en avant avec Rome jusqu’à un accord, dans l’introduction

“Mot du Supérieur général” dans « Cor Unum » (mars 2012) :

  • p.8 : « Nous ne croyons plus possible l’action du ‘rouleau compresseur’.. »
  • p.6-7 : le jeune clergé est ouvert à la Tradition, nous pourrions les récupérer plus facilement :
    • considérations :
      • mais il y a une longue route à aller : ils n’ont que peu de bagage, ont subi une déformation profonde.
      • et ils sont difficiles à convertir totalement : (preuve les contacts avec de jeunes prêtres que j’ai eus les dernier temps : de bonne foi, j’espère, et en admiration pour la Tradition, mais engourdis dans l’erreur).

2        Un aveu est une preuve. Mgr. Fellay avoue que pour le bien de la FSSPX il faut mieux ne pas faire un accord avec Rome. Avec cela tout est dit. Nous choisissons pour le bien commun de la FSSPX, c’est évident, c’est la cause finale de toute société. Mais incompréhensiblement, Mgr Fellay préfère la volonté du pape, contre ce qu’il connaît comme le Bien Commun de la FSSPX :

14.04.2012, Mgr Fellay, lettre aux trois évêques : « Qu’il soit noté au passage que nous n’avons pas cherché un accord pratique. Cela est faux. Nous n’avons pas refusé a priori, comme vous le demandez, de considérer l’offre du pape. Pour le bien commun de la Fraternité, nous préférions de loin la solution actuelle du statu quo intermédiaire, mais manifestement, Rome ne le tolère plus. »

3        Mgr. Fellay a dit le 11 mai 2012 devant CNS  « I cannot exclude that there might be a split. » : « je ne peux pas exclure qu’il y ait  une scission (dans la FSSPX) ».  Selon Aristote l’unité est un des plus grands biens d’une société.

4        Même si Mgr. Fellay avait raison, alors encore un bon chef n’avance pas, avant d’avoir vérifié que la plus grande partie saine le suit : ce n’est pas le cas actuellement…une très grande partie n’est pas d’accord, avec trois évêques.

5        Règles du ‘Discernement des esprits’ : cette décision met le trouble et le désaccord dans la FSSPX. C’est un mauvais signe.

6        Après ce pape, qui a 85 ans, viendra un autre ; la pendule hégélienne postconciliaire s’en ira probablement vers l’autre coté : le progressisme. Et alors qui va nous protéger ?

7        Mgr. Fellay déclare à plusieurs reprises que le Pape est si bon et bien intentionné envers la tradition. À part la constatation que cela est un argument subjectif et donc faible, il est surtout très dangereux. Le pape actuel, en favorisant la Tradition mais ne condamnant pas le progressisme (voir liste en bas *), fonctionne en effet comme un moderniste achevé :

1e preuve : Preuve : lisons « Pascendi Dominici Gregis » de St Pie X (8 septembre 1907) :

« n°.36 … Disons donc, pour rendre pleinement la pensée des modernistes, que l’évolution résulte du conflit de deux forces, dont l’une pousse au progrès, tandis que l’autre tend à la conservation. La force conservatrice, dans l’Église, c’est la tradition, et la tradition y est représentée par l’autorité religieuse (A). Ceci, et en droit et en fait : en droit, parce que la défense de la tradition est comme un instinct naturel de l’autorité ; en fait, parce que, planant au-dessus des contingences de la vie, l’autorité ne sent pas, ou que très peu, les stimulants du progrès. La force progressive, au contraire, qui est celle qui répond aux besoins, couve et fermente dans les consciences individuelles, et dans celles-là surtout qui sont en contact plus intime avec la vie. Voyez-vous poindre ici, Vénérables Frères, cette doctrine pernicieuse qui veut faire des laïques, dans l’Église, un facteur de progrès ? Or, c’est en vertu d’une sorte de compromis et de transaction entre la force conservatrice et la force progressive que les changements et les progrès se réalisent  (B)… »

Conclusion : selon les modernistes c’est tout à fait normal que le pape soutienne la Tradition

– voir texte en gras (A) POUR faire progresser l’évolution moderniste dans l’Église : voir texte en gras ci-dessus (B).

On le voit bien dans la vie du pape actuel. Comme théologien, Jozef Ratzinger était dans le « parti progressif » néo-moderniste, et maintenant, comme autorité (Préfet et ensuite Pape) il convient qu’il favorise la tradition, selon cette règle moderniste ci-dessus. En effet, le pape ne s’est pas converti à la Tradition, car il a réédité après son élection de pape toutes ses œuvres de théologien erronées, sans les corriger et il vient de refuser nos arguments de Tradition dans les discussions théologiques. Il favorise seulement la Tradition, pour faire avancer le progrès hégélien. Absit !

Le pape n’est pas convertit : la liste des faits qui le prouvent est longue :

– 21.10.2007 : Réunion interreligieuse de Naples ;

– 28.04.2008 : Visite de la synagogue de New York ;

– 15.07.2008 : J.M.J. de Sydney avec sa liturgie « inculturée » et ses rituels païens ;

– 12.05.2009 : Visite de la mosquée du Dôme de Jérusalem ;

– 12.05.2009 : Rituel juif au Mur des lamentations ;

– 17.01.2010 : Visite à la synagogue de Rome ;

– 14.03.2010 : Participation active au culte luthérien à Rome ;

– 01.05.2011 : Béatification de Jean-Paul II ;

– 27.10.2011 : Réitération du scandale d’Assise ;

– 2012 : les discussions théologiques démontrent la contradiction entre les pensées de Rome et la Tradition.

Rappelons-nous aussi :

~        la prière commune avec des imams dans la Mosquée bleue d’Istanbul le 30 novembre 2006,

~        sa rencontre cordiale avec une « femme prêtre » anglicane à l’abbaye de Westminster le 17 septembre 2010,

~        l’invitation au Vatican d’un groupe homosexuel nommé « Gay Circus » le 15 décembre 2010, qui exécuta devant lui une chorégraphie d’invertis.

~        Benoît XVI a refusé de baiser le crucifix le Vendredi saint, au cours de la liturgie de l’ « adoration » de la croix, en 2009, 2010 et 2011 (nous ne savons ce qu’il est advenu en 2012).

~        “L’Osservatore Romano” (français) n°3229 du 29 mars 2012, p.17 : Le pape Benoît XVI dans son homélie lors de la messe sur la place de la Révolution à La Havane (Cuba), le 28-03, y prône toujours la liberté religieuse pour tous les “croyants”, qui « alimente l’espérance en un monde meilleur » (…) « Quand l’Église souligne ce droit (à la liberté religieuse), elle ne réclame aucun privilège. »

 

Dans le même sens Mgr. Fellay déclare que la solution proposée par Rome n’est pas un piège (lettres aux évêques p.3), or il y a des preuves du contraire :

2e preuve : Des aveux

2001 : Un adage juridique dit qu’« un aveu est une preuve ».

Dans deux entrevues, a “Il Giornale” et à “l’Avvenire” – à l’occasion de la présentation de son livre « L’esprit de la liturgie » – le cardinal Ratzinger soutenait qu’on était encore loin de l’accord, et il attribuait la faute de ce retard à la clôture de débats venant de la Fraternité.

Voir DICI n°.2 du 6 avril 2001, qui donne le texte d’une interview du Cardinal R. au journal italien “Il Giornale” le lundi 3 avril 2001. Je reprends seulement l’essentiel du texte :

1) Le Cardinal Ratzinger dit concernant la FSSPX : « Le chemin est encore long. Je dois dire qu’il y a un fort endurcissement dans le mouvement lefebvriste ; je remarque qu’ils sont renfermés sur eux-mêmes, et cela rend problématique le processus de réconciliation, au moins à brève échéance. »

« Les disciples de Monseigneur Lefebvre ont mal accepté la réforme liturgique post-conciliaire (…) »…

2) Question de IG : « Quelle démarche les lefebvristes doivent-ils réaliser pour se rapprocher du Saint Siège ? »

Le Cardinal Ratzinger de répondre :

« Reconnaître que la liturgie du Concile est toujours la même liturgie de l’Église, qu’elle n’est pas une autre chose. Reconnaître que l’Église rénovée du Concile n’est pas une autre Église, mais est toujours la même Église qui vit et se développe. »

Le but des négociations est donc que nous acceptions le NOM, la liturgie postconciliaire et la nouvelle ecclésiologie (« subsistit in » etc.). Le but est donc carrément mauvais. Numquam possumus.

3) Question de IG : « Que pouvons-nous faire pour aller à leur rencontre ? »

Réponse du Cardinal Ratzinger :

« Nous devons faire notre possible pour attirer ces frères et sœurs, pour leur rendre la confiance qu’ils n’ont plus. À l’intérieur de l’Église une blessure se guérit mieux : si la confrontation se déroule à l’extérieur, la distance risque au contraire de s’élargir ».

« Nous devons reconnaître que, par la liturgie traditionnelle de Saint Pie V, ils sont toujours dans la tradition ecclésiale commune. Nous devons être généreux pour permettre que la tradition chrétienne commune s’exprime dans des formes rituelles différentes. C’est un chemin de réconciliation difficile, comme il arrive souvent dans un conflit familial. Nous devons poser un point de départ dans le processus de réconciliation. »

Le moyen pour parvenir au but est par le moyen de générosité. Être généreux, c’est-à-dire : ouvrir son cœur, reconnaître, permettre, poser un point de départ, processus de réconciliation.

En pratique : la création d’une administration apostolique etc. sont le moyen généreux concret pour arriver au but.

Conclusion : Franchement, de vouloir parvenir à un mauvais but (ce but est avoué : de nous faire accepter les erreurs de Vatican II) par le moyen de générosité, cela s’appelle une manœuvre.

À l’époque, Monseigneur Lefebvre l’avait déjà vu concernant la Fraternité Saint Pierre, il leur avait donné dix ans (de « générosité »)…

Dommage que Campos etc. sont tombé dans ce même piège. Chez l’IPB cela parait déjà après 5 ans…

3e Ad confirmandum : un autre aveu de Pape Benoit XVI : « ce Motu proprio est simplement un acte de tolérance »

Le 12 septembre 2008, dans l’avion qui le mène en France, Benoît XVI confirme publiquement son intention :  « ce Motu proprio (« Summorum Pontificorum » du 7 juillet 2007) est simplement un acte de tolérance »..« Il n’y a aucune opposition entre la liturgie renouvelée par le Concile Vatican II et cette liturgie »…. D’une partie les amis de l’ancienne liturgie peuvent et doivent connaître les nouveaux saints, les nouvelles préfaces de la liturgie, etc Dans ce sens, il me semble qu’il y a un enrichissement réciproque et c’est clair que la liturgie renouvelée est la liturgie ordinaire de notre temps. Merci. » Source : Zenit  ZF08091310 – 13-09-2008: http://www.zenit.org/article-18792?l=french

4e Lourdes le 14 septembre 2008 devant l’ensemble des évêques de France,

Benoît XVI-Ratzinger a continué à expliciter sa pensée, devant les ‘évêques’ de France, selon le même fil directeur : celui de l’absorption du groupuscule traditionaliste au sein de l’église conciliaire, au nom de la même tolérance :  « … J’ai été amené à préciser, dans le Motu proprio Summorum Pontificum, les conditions d’exercice de cette charge, en ce qui concerne la possibilité d’utiliser aussi bien le missel du bienheureux Jean XXIII (1962), que celui du Pape Paul VI (1970). …Je mesure les difficultés qui sont les vôtres, mais je ne doute pas que vous puissiez parvenir, en temps raisonnable, à des solutions satisfaisantes pour tous, afin que la tunique sans couture du Christ ne se déchire pas davantage… Efforçons-nous donc toujours d’être des serviteurs de l’unité ! »

Soyons prudents. C’est l’ « unité dans …Vatican II » : il y a deux messes, car il y a deux groupes, il faut le conflit pour engendrer le progrès et l’évolution (cfr.Pascendi n° 36 ci-dessus) : la réforme de la réforme, « la Messe de Sainte Thèse » (c’est-à-dire selon Hégel le conflit utile et nécessaire entre une thèse et une antithèse engendre une « synthèse » qui fait progresser et évoluer).

« Personnellement, j’allais avec la méfiance… J’ai toujours eu un sentiment de méfiance et je dois avouer que j’ai toujours la pensée que tout ce qu’ils font, c’est pour arriver à nous réduire à accepter le Concile et à accepter les réformes postconciliaires » (Mgr Lefebvre, 1988).

5e Nous ne ferons pas ce que nous voudrions.

Preuve : 08/06/2012 Dici :

DICI : Une prélature personnelle est la structure canonique que vous avez indiquée dans de récentes déclarations. … êtes-vous disposé à accepter que les œuvres à venir ne soient possibles qu’avec la permission de l’évêque dans les diocèses où la Fraternité Saint-Pie X n’est pas actuellement présente ?

Mgr Fellay «  …. Il reste vrai – comme c’est le droit de l’Église – que pour ouvrir une nouvelle chapelle ou fonder une œuvre, il serait nécessaire d’avoir la permission de l’ordinaire local. Nous avons bien évidemment présenté à Rome combien notre situation actuelle était difficile dans les diocèses, et Rome est encore en train d’y travailler. Ici ou là, cette difficulté sera réelle, mais depuis quand la vie est-elle sans difficulté ? … »

6e Remarque importante :

Puisque le bien commun est en jeu (l’unité de la Fraternité, la préservation certaine du dépôt de la foi), il semble utile de poser quelques principes fondamentaux à ce sujet :

1) Citation de  « Cor Unum » n° 85, page 26 :

 Motions [et vœux] du Chapitre général – I.1. Relations avec Rome 

« Au cas où un accord avec le Saint Siège était sérieusement envisagé, un chapitre général extraordinaire serait convoqué pour traiter de la question. »

2) Citation de Raoul Naz “Traité de droit canonique”, T 1, n° 816,

« 1° Chapitres » :

« le chapitre général a plus de pouvoirs que le supérieur général.

Il peut porter des lois ou au moins prendre des mesures qui doivent rester en vigueur jusqu’au chapitre suivant. »

Naz ne donne pas des restrictions à ces deux principes. Il donne une référence au Dictionnaire de Droit Canonique qui confirme par toute l’histoire des familles religieuses dans l’Église à travers les siècles.

3) Conclusion absolument évidente :

De par l’autorité suprême de et dans la FSSPX un chapitre doit avoir lieu pour traiter de la question d’un accord prochain éventuel avec Rome.

Le texte encadré est vérifié et approuvé par un official de la FSSPX.

La Tradition donne ce principe qu’on peut résumer ainsi : « Un Chapitre Général a les pouvoirs suprêmes dans une société de droit d’Église. Par conséquent il a les pouvoirs et le grave devoir d’élire ou de destituer toute personne d’autorité selon les exigences du Bien Commun et de vérifier et sanctionner de la fidélité aux Fondateur, à la Règle, aux Constitutions et Statuts des Chapitres Généraux passés ».

7e « Mortalium Animos »

Un accord subit « FSSPX avec Rome sans conversion » est tout à fait selon la doctrine de Vatican II, qui préconise une « pastorale d’unité avec tout le monde sans conversion » (Nostra Aetate, l’ « esprit d’Assise », le nouvel œcuménisme) condamnée par « Mortalium Animos ».

8e Mgr Lefebvre

Conférence à Flavigny, en décembre 1988 Extrait “Fideliter” n° 68 (mars 1989) p. 16 :

« Nous devons être indemnes de compromission tant à l’égard des sédévacantistes qu’à l’égard de ceux qui veulent absolument être soumis à l’autorité ecclésiastique.

Nous voulons demeurer attachés à Notre Seigneur Jésus-Christ. Or Vatican II a découronné Notre Seigneur. Nous, nous voulons rester fidèles à Notre Seigneur roi, prince et dominateur du monde entier. Nous ne pouvons rien changer à cette ligne de conduite.

Aussi quand on nous pose la question de savoir quand il y aura un accord avec Rome, ma réponse est simple : quand Rome « recouronnera » Notre Seigneur Jésus-Christ. Nous ne pouvons être d’accord avec ceux qui découronnent Notre Seigneur. Le jour où ils reconnaîtront de nouveau Notre Seigneur roi des peuples et des nations, ce n’est pas nous qu’ils auront rejoint, mais l’Église catholique dans laquelle nous demeurons. »

+ Marcel LEFEBVRE, Flavignv, décembre 1988

Conférence à Sierre (Suisse) le 27 XI 1988 Extrait du “Fideliter” n° 89 (sept. 1992) p.12 :

« C’est l’apostasie générale, c’est pourquoi nous résistons, mais les autorités romaines voudraient que nous acceptions cela. Quand j’ai discuté avec elles à Rome, elles voulaient que je reconnaisse la liberté religieuse comme le cardinal Béa. Mais j’ai dit non, je ne peux pas. Ma foi est celle du cardinal Ottaviani fidèle à tous les papes, et non cette doctrine nouvelle et toujours condamnée.

Voilà ce qui fait notre opposition, et c’est pourquoi l’on ne peut pas s’entendre. Ce n’est pas tant la question de la messe, car la messe est justement une des conséquences du fait qu’on a voulu se rapprocher du protestantisme et donc transformer le culte, les sacrements, le catéchisme, etc…

La vraie opposition fondamentale est le Règne de Notre Seigneur Jésus-Christ. « Opportet Illum regnare », nous dit saint Paul. Notre Seigneur est venu pour régner. Eux disent non. Et nous, nous disons oui, avec tous les papes. Notre Seigneur n’est pas venu pour être caché à l’intérieur des maisons sans en sortir. Pourquoi les missionnaires, dont tant se sont faits massacrer ? Pour prêcher que Notre Seigneur Jésus-Christ est le seul vrai Dieu, pour dire aux païens de se convertir. Alors les païens ont voulu les faire disparaître, mais eux ils n’ont pas hésité à donner leur vie pour continuer à prêcher Notre Seigneur Jésus-Christ. Alors maintenant, il faudrait faire le contraire, dire aux païens « votre religion est bonne, conservez-la pourvu que vous soyez de bons bouddhistes, de bons musulmans ou de bons païens ! » C’est pour cela que nous ne pouvons pas nous entendre avec eux, car nous obéissons à Notre Seigneur disant aux apôtres :  Allez enseigner l’Évangile jusqu’aux extrémités de la terre » .

C’est pourquoi il ne faut pas s’étonner que nous n’arrivions pas à nous entendre avec Rome. Ce ne sera pas possible tant que Rome ne reviendra pas à la foi dans, le règne de Notre Seigneur Jésus-Christ, tant qu’elle donnera l’impression que toutes les religions sont bonnes. Nous nous heurtons sur un point de la foi catholique, comme se sont heurtés le cardinal Béa et le cardinal Ottaviani, et comme se sont heurtés tous les papes avec le libéralisme. C’est la même chose, le même courant, les mêmes idées et les mêmes divisions à l’intérieur de l’Église. »

Ave Maria, ora pro nobis.

Sacré Cœur de Jésus ayez pitié de nous.

Abbé Eric Julien Laurent Jacqmin +

Courtisan un jour,… courtisan toujours !

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Lettre Ouverte de l’Abbé Moulin à Mgr Williamson

Vous avez sans doute lu ce texte de l’abbé Moulin sur l’Internet.

Tandis que ce pauvre Max Barret s’en félicite, on ne peut que constater que tous ces abbés sont indécrottables !

Grand adulateur de Mgr Williamson, il loue les cours donnés par Williamson (Willi pour les intimes) à Écône en disant que Fellay a reçu de lui « une solide formation philosophique et théologique » !!!! Ah oui ? Vraiment ? On voit où l’a amené aujourd’hui cette « solide formation » !!

Photo-montage Virgo-Maria.org

 


de:  MAX BARRET barret.max@free.fr
heure de l’expéditeur:  Envoyé à 15:11 (GMT+02:00).
à:  MAX BARRET <barret.max@free.fr>
date:  30 juin 2012 15:11
objet:  TR: Coutisan un jour, courtisan toujours
envoyé par:  free.fr

Un abbé de plus monte en ligne !

Je n’ai découvert ces textes qu’à mon retour d’Ecône cet après-midi !

 

C’est aussi à diffuser très largement. !

 



Abbé Charles Moulin
Prieuré de Nice

Lettre ouverte à Son Excellence Monseigneur Richard Williamson

Monseigneur,

Veuillez pardonner le caractère public de ces lignes que je me permets respectueusement et amicalement de vous adresser, comme suite au dernier courrier interne du Secrétaire Général de la Fraternité nous informant de votre exclusion du prochain Chapitre Général à Ecône.

Aussi, est-ce à l’Ami personnel de Monseigneur Lefebvre, au Doyen des évêques de la Fraternité, à l’ancien Supérieur, Sous-directeur du séminaire d’Ecône, à mon ancien Professeur de philosophie et de théologie, à un Frère aîné dans le sacerdoce et enfin à l’Ami de plus de quarante ans de ma famille providentiellement rencontré sous l’égide de Notre de Dame du Mont Carmel, que je vous demande respectueusement ne point tenir compte de ce courrier, conséquence d’un probable et regrettable malentendu vous concernant, et à ne pas renoncer de vous rendre comme prévu à Ecône pour ce Chapitre Général de juillet prochain. Il est vrai qu’en ces moments difficiles que traverse la Fraternité, selon les charitables paroles du bon roi Louis XVI exprimées dans son admirable testament « souvent dans les moments de trouble et d’effervescence, on n’est pas maître de soi ».

De ne pas tenir compte du canon n°1331 § 1et 2 maladroitement invoqué contre vous-même puisqu’il condamnerait également la « rébellion et la désobéissance » de Mgr Lefebvre et remettrait en cause la légitimité de sa désobéissance vis à vis de la Rome moderniste qui dirige l’Eglise depuis le dernier Concile !  (je trouve cela assez cocasse !)

Malentendu réel, si j’en juge ma connaissance personnelle de notre Supérieur Général avec qui je suis entré au séminaire d’Ecône il y a maintenant bientôt 35 ans, qui me permet d’affirmer que celui qui, depuis des mois, montre une si réelle bienveillance, compréhension et charité à l’égard des ennemis d’hier de l’Eglise et de la Fraternité, et qui accepte dans un esprit d’ouverture de dialoguer avec eux depuis qu’ils semblent suspendre leurs persécutions contre nous… ne puisse pas, aujourd’hui, pardonner à son « confrère d’arme » quelques écarts d’obéissance après tant d’année de combats communs, fidèles et héroïques au service du Christ-Roi, de son Eglise, de la Foi, de la Sainte Messe et du sacerdoce dans la droite ligne du combat de Mgr Lefebvre.

Qu’il veuille de plus sanctionner le fait qu’un véritable « Evêque parle » et réponde modestement chaque semaine aux interrogations légitimes des «catholiques perplexes» devant cette évolution jugée longue mais positive de l’église conciliaire. Au moment fort délicat où il leur est demandé de reprendre l’étude attentive et objective des textes de Vatican II, et à « lire entre les lignes » les textes, communiqués et décisions des autorités romaines, pour y discerner ces changements heureux qui l’inclinent, non pas secrètement mais discrètement, à réviser favorablement, au nom de toute la Tradition, son jugement sur les loyales dispositions des autorités romaines à notre encontre et leur sincérité d’opérer une certaine réforme de leur « Eglise ». Comme par exemple, d’être attentifs aux faits, tel que celui, survenu récemment en Corse, où l’Evêque du lieu s’est généreusement proposé de venir confirmer les fidèles de notre chapelle selon le rite traditionnel…

De plus, comme il se trouve, Monseigneur, que providentiellement vous n’êtes point engagé dans les discussions doctrinales avec les autorités romaines, il me semble que notre Supérieur, soucieux de notre future indépendance de paroles, d’apostolat et d’action de la Fraternité « intra muros », ne peut que se réjouir de votre liberté de paroles, privilège authentique et traditionnel de tout évêque catholique, à la fois pasteur, gardien et défenseur du petit troupeau contre tous les ennemis de l’Eglise, tant du dehors que du dedans. L’Eglise ne nous montre-t-elle pas St Paul prêchant la bonne doctrine « à temps et à contretemps » jusqu’à reprendre sévèrement et même avec force le grand St Pierre lui-même ? « Quand Céphas vint à Antioche, je lui résistais en face parce qu’il se trouvait avoir fort… Je dis à Céphas devant tout le monde… » (Gal. II)

Il m’est difficile également d’imaginer que notre Supérieur Général, qui fut l’un des élèves les plus attentifs à Vos cours magistraux au séminaire d’Ecône, et qui vous doit, ainsi qu’à Mgr Tissier de Mallerais, l’essentiel de sa solide formation philosophique et théologique ; puisse en cette période particulièrement délicate pour l’avenir de notre Fraternité, se dispenser de votre savoir et de vos lumières lors de ce prochain Chapitre Général qui marquera sans doute son histoire.

Il m’est surtout difficile de concevoir que notre Supérieur, toujours soucieux d’unité dans la Fraternité, puisse légitimement exclure l’un des quatre évêques choisis par Monseigneur Lefebvre lui-même sans briser l’union étroite et indissoluble voulue par lui, et détruire leur harmonieuse complémentarité.

Votre serviteur étant personnellement convaincu que vous avez été providentiellement choisi, par notre Fondateur, dans le but d’empêcher efficacement, par votre charisme personnel et méritoire de converti de l’anglicanisme, une toujours possible protestantisation » de notre modeste Fraternité après avoir assisté, impuissants, à celle opérée depuis cinquante ans dans toute l’Eglise.

Il m’est aussi difficile de comprendre qu’ il veuille se priver de vos précieuses connaissances en matière de tactiques subversives, modernistes, libérales et révolutionnaires des ennemis de l’Eglise.(sic !!!) Formation largement enrichie avec le temps par vos contacts étroits et amicaux pour certains avec ces hommes qui ont été providentiellement suscités pour notre temps (même si, hélas, un certain nombre d’entre eux, sont devenus passablement impopulaires dans nos milieux traditionnels suite à l’ouvrage d’un certain « Gentleman cambrioleur » !) Je pense tout particulièrement à ces messieurs Pierre Virion et A.-M. Bonnet de Viller… et bien d’autres dont Jean Vaquier… qui sont autant d’auteurs essentiels à connaître pour se former à une bonne compréhension de la terrible crise religieuse, sociale et politique que nous traversons et dont notre Supérieur ne peut ignorer les écrits selon la recommandation du Seigneur invitant ses apôtres à « être simples comme des colombes et prudents comme des serpents. »

Il m’est enfin difficile d’imaginer ce Chapitre Général sans votre éminente présence, qui risquerait peut-être par solidarité, de le priver également de la présence de vos deux autres Confrères dans l’épiscopat, mais surtout de priver notre Supérieur Général de vos précieux conseils dans la rédaction finale des raisons profondes qu’il devra nécessairement avancer aux autorités romaines pour justifier le refus de la Fraternité d’accepter les termes de la dernière proposition du cardinal Levada jugés par lui inacceptables.

Dieu veuille que ce malentendu heureusement et promptement dissipé, le Chapitre Général au complet, puisse trouver toute sa légitimité, et permettre, dans la paix et l’unité, à tous les capitulants de s’accorder, à la fois le temps de méditer avec fruit cette vérité merveilleusement formulée par St Jean Chrysostome disant qu’ « il y a plus à se fier aux blessures d’un ami qu’aux baisers empressés d’un ennemi » et de travailler enfin à demander aux autorités romaines, avec la levée d’excommunication des deux grands Oubliés la pleine et entière réhabilitation de notre vénéré et regretté fondateur Monseigneur Marcel Lefebvre à qui nous devons tant !

Espérant de tout cœur que vous preniez en compte ma supplique, veuillez croire, Monseigneur, à l’expression de ma respectueuse et sacerdotale amitié in Christo Rege et Maria.

 

* * *

Nous avons reçu la Lettre originale par un autre correspondant :

Mgr de Galarreta : RÉFLEXIONS AUTOUR DE LA PROPOSITION ROMAINE

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Nouvelle « fuite » dans le FraternityLeaks, nous avons reçu le document de réflexion de Mgr de Galarreta suite à la réunion d’Albano d’octobre 2011.

Reçu par eMail :

S’il vous plaît, veuillez trouver ci-joint une critique exhaustive par Mgr de Galarreta du Préambule Doctrinale (qui a été reçu par Mgr Fellay du cardinal Levada, le 14 Septembre 2011). Le Préambule Doctrinale a été présenté par Mgr Fellay au cours de la réunion du chapitre général de la FSSPX qui a eu lieu à Albano, les 7 et 8 Octobre 2011.

Après cette réunion, la FSSPX a publié un communiqué de presse déclarant que « les vingt-huit personnes en charge de la Fraternité de Saint-Pie X présents à la réunion – recteurs de séminaires et supérieurs de district de partout dans le monde – ont manifesté une profonde unité dans leur volonté de maintenir la foi dans son intégrité et sa plénitude, fidèle à la leçon que l’Archevêque Marcel Lefebvre leurs a laissés, selon saint Paul « Tradidi quod accepi et – j’ai transmis ce que j’ai reçu » (I Cor 15:3). »

Comme l’abbé Paul Morgan, Supérieur du District Britannique de la FSSPX, l’a déclaré dans le Numéro de Novembre 2011 de la newsletter du District Britannique : « … Aussi, le consensus déclaré de ceux qui étaient présents était que le Préambule doctrinal était clairement inacceptable et que le temps n’était certainement pas venu de signer un quelconque accord pratique aussi longtemps que les questions doctrinales resteront exclues. Il a aussi été convenu que la Fraternité devrait continuer son travail en insistant sur les questions doctrinales dans tous ses contacts avec les autorités romaines. »

Vous pouvez lire la Lettre de l’abbé Paul Morgan au district de Grande-Bretagne de la FSSPX ici.

La réflexion de Mgr de Galarreta démontre – pour lui – l’impossibilité de tout accord, pour l’instant, avec la Rome moderniste et les dangers de poursuivre dans cette voie.

Tous ces prêtres ou évêques de la FSSPX persistent dans leurs contradictions. Malgré son apparente opposition, Mgr de Galarreta demande des conditions plus satisfaisantes de la part de Rome… Il n’a rien compris !

RÉFLEXIONS AUTOUR DE LA PROPOSITION ROMAINE

LE TEXTE ROMAIN

Pour me limiter à la « Note préliminaire » et au « Préambule doctrinal », je dois dire d’emblée qu’ils sont confus, équivoques, faux et mauvais pour l’essentiel. Même l’apparente ouverture à une critique du Concile est sibylline et rusée, un piège bien dressé (« … légitime [?] discussion… d’expressions ou de formulations… » selon les « critères d’interprétation de la doctrine catholique nécessaire… », c’est-à-dire, selon « Préambule » II et III, 2, surtout in fine). Ce document est substantiellement inacceptable. Il est pire que le Protocole de 1988, en particulier par rapport au Concile et au magistère postconciliaire.

  • Monseigneur Lefebvre : « Nos vrais fidèles, ceux qui ont compris le problème et qui nous ont justement aidés à poursuivre la ligne droite et ferme de la Tradition et de la foi, craignaient les démarches que j’ai faites à Rome. Ils m’ont dit que c’était dangereux et que je perdais mon temps. Oui, bien sûr, j’ai espéré jusqu’à la dernière minute qu’à Rome ont témoignerait d’un petit peu de loyauté. On ne peut pas me reprocher de ne pas avoir fait le maximum. Aussi maintenant, à ceux qui viennent me dire : il faut vous entendre avec Rome, je crois pouvoir dire que je suis allé plus loin même que je n’aurais dû aller » (Fideliter n° 79, p. 11).

 

  • « Fideliter : Que pensez-vous de l’instruction du cardinal Ratzinger instituant le serment de fidélité et que comporte une profession de foi ?

Monseigneur Lefebvre : Il y a d’abord le Credo, qui ne pose pas de problème. Il est resté intact. Le premier et le deuxième alinéas ne soulèvent pas non plus de difficultés. Ce sont des choses courantes au point de vue théologique. Mais le troisième est très mauvais.

C’est pratiquement s’aligner sur ce que les évêques du monde entier pensent aujourd’hui. Dans le préambule il est d’ailleurs clairement indiqué que cet alinéa a été ajouté en raison de l’esprit du Concile. Il se réfère au Concile et au soi-disant magistère d’aujourd’hui qui est celui des conciliaires. Il aurait fallu ajouter : en tant que ce magistère est en pleine conformité avec la Tradition.

Telle qu’elle est cette formule est dangereuse. Cela démontre bien l’esprit de ces gens avec lesquels il est impossible de s’entendre. C’est absolument ridicule et faux – comme certains l’ont fait – de présenter ce serment de fidélité, comme une résurgence du serment antimoderniste supprimé depuis le. Concile. Tout le venin est dans le troisième alinéa qui semble fait exprès pour obliger ceux qui sont ralliés à signer cette profession de foi et d’affirmer leur plein accord avec les évêques.

C’est comme si au temps de l’arianisme on avait dit, maintenant vous êtes en accord avec tout ce que pensent les évêques ariens.

Non je n’exagère pas, c’est clairement exprimé dans l’introduction. C’est de la fourberie. On peut se demander si l’on n’a pas voulu à Rome, corriger ainsi le texte du protocole. Bien qu’il ne nous satisfasse pas, il paraît encore trop en notre faveur en l’article 3 de la déclaration doctrinale, car il n’exprime pas assez la nécessité de nous soumettre au Concile.

Alors je pense qu’ils se rattrapent maintenant. Ils vont sans doute faire signer ces textes aux séminaristes de la Fraternité Saint-Pierre avant leur ordination et aux prêtres de cette Fraternité, qui vont alors se trouver dans l’obligation de faire un acte officiel de ralliement à l’Eglise conciliaire.

A la différence du protocole, par ces nouveaux textes on se soumet au Concile et à tous les évêques conciliaires. C’est leur esprit et on ne les changera pas » (Fideliter, n° 70, p. 16).

  • « Fideliter : Pensez-vous que la situation se soit encore dégradée depuis que vous aviez – avant les sacres – engagé des conversations qui avaient abouti à la rédaction du protocole du 5 mai 1988 ?

Monseigneur Lefebvre : Oh oui ! Par exemple le fait de la profession de foi qui est maintenant réclamée par le cardinal Ratzinger depuis le début de l’année 1989. C’est un fait très grave. Car il demande à tous ceux qui se sont ralliés ou qui pourraient le faire de faire une profession de foi dans les documents du Concile et dans les réformes pose-conciliaires. Pour nous c’est impossible » (Fideliter n° 79, p. 4).

PRINCIPE DE JUGEMENT

De fait il correspond parfaitement à la pensée et à la position que la Commission Romaine a manifestée tout le long des discussions doctrinales. Il est essentiel pour la question actuelle d’avoir présent à l’esprit le constat indubitable que nous venons de faire à cette occasion : ils ne sont pas prêts à renoncer au Concile Vatican II, ni aux doctrines libérales de celui-ci, et leur intention, leur volonté manifeste, est de nous y ramener. Tout au plus, Rome accepterait un rééquilibrage et une meilleure formulation, toujours dans le cadre de « l’herméneutique du renouveau dans la continuité ». Et là on peut discuter et nous sommes même utiles… pour cautionner le renouveau de la reforme avec la continuité.

IMPOSSIBLE ACCORD

Le document proposé ne fait que nous confirmer qu’il est illusoire et irréaliste de croire que nous pourrions arriver à un accord pratique bon, convenable et garanti, et même tout simplement acceptable pour les deux parties. Étant données les circonstances, il est certain qu’à la fin, après de longs parlements, nous n’arriverions à absolument rien. Alors, à quoi bon nous y engager ?

RAISONS D’UN REFUS

Suite à la proposition romaine, la vraie question, cruciale, est la suivante : devons-nous, pouvons-nous, nous engager dans la voie d’un « possible » accord d’abord pratique ? Est-il prudent et convenable de maintenir des contacts avec Rome en vue d’un tel accord ?

Pour moi la réponse est claire : nous devons refuser cette voie parce que nous ne pouvons pas faire un mal pour qu’un bien arrive (bien d’ailleurs incertain) et parce que cela va nécessairement engendrer des maux (très certains) pour le bien commun que nous possédons, pour la Fraternité et pour la famille de la Tradition.

Voici en résumé quelques unes des raisons de mon point de vue :

OBÉIR À QUI ?, À QUOI ?

I. Comment nous soumettre et obéir à des autorités qui continueront à penser, à prêcher, et à gouverner en modernistes ? Nous avons des fins et des buts contraires, des moyens différents même, comment travailler sous leurs ordres ?

Le problème n’est pas d’intentions subjectives, mais objectives, manifestes, du constat que nous venons de faire sur leur volonté : acceptation du Concile Vatican II et ses principes libéraux. Pour l’essentiel rien n’est changé, il n’y a pas de « retour ».

  • Monseigneur Lefebvre : « Ce sont des choses qui sont faciles à dire. Se mettre à l’intérieur de l’Eglise, qu’est-ce que cela veut dire ? Et d’abord de quelle Eglise parle-t-on ? Si c’est de l’Eglise conciliaire, il faudrait que nous qui avons lutté contre elle pendant vingt ans parce que nous voulons l’Eglise catholique, nous rentrions dans cette Eglise conciliaire pour soi-disant la rendre catholique. C’est une illusion totale. Ce ne sont pas les sujets qui font les supérieurs, mais les supérieurs qui font les sujets » (Fideliter n° 70, p. 6)

 

  • Monseigneur Lefebvre : « je ne pense pas que ce soit un véritable retour. C’est comme dans un combat, quand on a l’impression que les troupes vont un peu trop loin, on les retient, on freine un tout petit peu l’élan de Vatican II, parce que les tenants du Concile vont trop loin. D’ailleurs ces théologiens ont bien tort de s’émouvoir. Ces évêques sont tout acquis au Concile et aux réformes post-conciliaires, à l’œcuménisme et au charismatisme.

Apparemment ils font quelque chose d’un peu plus modéré, un peu de sentiment religieux traditionnel, mais ce n’est pas profond. Les grands principes fondamentaux du Concile, les erreurs du Concile, ils les accueillent, ils les mettent en pratique. Cela ne fait pas de problème. Au contraire, je dirais même que ce sont ceux-là qui sont les plus durs avec nous. Ce sont eux qui exigeraient le plus que nous nous soumettions aux principes du Concile » (Fideliter n° 70, p. 12).

  • Monseigneur Lefebvre : « C’était parfaitement clair et cela illustre bien leur état d’esprit. Il n’est pas question pour eux d’abandonner la nouvelle messe. Au contraire et cela est évident. C’est pourquoi ce qui peut apparaître comme urne concession n’est en réalité qu’une manœuvre pour parvenir à détacher de nous le plus possible de fidèles. C’est dans cette perspective qu’ils semblent donner toujours un peu plus et aller très loin. Il nous faut absolument convaincre les fidèles qu’il s’agit bien d’une manœuvre, que c’est un danger de se mettre entre les mains des évêques conciliaires et de la Rome moderniste. C’est le plus grand danger qui les menace. Si nous avons lutté pendant vingt ans pour éviter les erreurs conciliaires, ce n’est pas pour nous mettre maintenant dans les mains de ceux qui les professent » (Fideliter n° 70, pp. 13-14).

ATTEINTE À LA CONFESSION DE LA FOI

II. Comment alors ne pas aller contre la confession et la défense publiques de la foi, contre la nécessairement publique protection des fidèles et de l’Église ?

À cet égard, si nous faisons un accord purement pratique nous sommes, dans les circonstances actuelles, déjà dans la duplicité et dans l’ambiguïté. Le fait même est un témoignage et un message public : nous rentrerions en « pleine communion » avec des autorités qui demeurent modernistes.

Nous ne pouvons pas faire non plus abstraction du contexte, c’est-à-dire, des événements et des enseignements constants dans la vie de l’Église actuelle : visites réitérées aux temples protestants et synagogues, béatification (bientôt canonisation), de Jean Paul II, Assis III, prédication à temps et contretemps de la liberté religieuse, et un long etcetera.

Par ailleurs si nous faisons un accord nous perdrons la liberté de parole, nous devrons mettre en sourdine nos critiques publiques des faits, des autorités et même de certains textes du Concile et du magistère postconciliaire.

Pour comprendre et illustrer les points I et II, il suffit de regarder ce qui est arrivé avec tous les ralliés, depuis la F. St. Pierre jusqu’à l’IBP : ils sont inéluctablement devant l’alternative de céder ou trahir leurs engagements… et c’est le premier qui arrive.

  • « Fideliter : Quand on voit que Dom Gérard et la Fraternité Saint-Pierre ont obtenu de conserver la liturgie et le catéchisme, sans – disent-ils – n’avoir rien concédé, certains qui sont troublés de se trouver en situation difficile avec Rome, peuvent être tentés à la longue de se rallier à leur tour par lassitude. »Ils arrivent bien, disent-ils, à s’entendre avec Rome sans n’avoir rien lâché ».

Monseigneur Lefebvre : Quand ils disent qu’ils n’ont rien lâché, c’est faux. Ils ont lâché la possibilité de contrer Rome. Ils ne peuvent plus rien dire. Ils doivent se taire étant données les faveurs qui leur ont été accordées. II leur est maintenant impossible de dénoncer les erreurs de l’Eglise conciliaire. Tout doucement ils adhèrent, ne serait-ce que par la profession de foi qui est demandée par le cardinal Ratzinger. Je crois que Dom Gérard est en passe de faire paraître un petit livre rédigé par l’un de ses moines, sur la liberté religieuse et qui va essayer de la justifier » (Fideliter n° 79, pp. 4-5).

  • « Fideliter : Depuis les sacres il n’y a plus de contacts avec Rome ; cependant comme vous l’avez raconté, le cardinal Oddi vous a téléphoné vous disant : « Il faut que les choses s’arrangent. Demandez un petit pardon au Pape et il est prêt à vous accueillir ». Alors pourquoi ne pas tenter cette ultime démarche et pourquoi vous paraît-elle impossible ?

Monseigneur Lefebvre : C’est absolument impossible dans le climat actuel de Rome qui devient de plus en plus mauvais. Il ne faut pas se faire d’illusions. Les principes qui dirigent maintenant l’Eglise conciliaire sont de plus en plus ouvertement contraires à la doctrine catholique.

Devant la Commission des droits de l’homme des Nations Unies, le cardinal Casaroli a récemment déclaré : « Je désire m’attarder quelque peu sur un aspect spécifique de la liberté fondamentale de pensée et d’agir selon sa conscience, donc la liberté de religion… L’Eglise catholique et son Pasteur suprême, qui a fait des droits de l’homme l’un des grands thèmes de sa prédication, n’ont pas manqué de rappeler que, dans un monde fait par l’homme et pour l’homme, toute l’organisation de la société n’a de sens que dans la mesure où elle fait de la dimension humaine une préoccupation centrale ». Entendre cela dans la bouche d’un cardinal ! De Dieu il n’en parle pas !

De son côté le cardinal Ratzinger, en présentant un document fleuve sur les relations entre le Magistère et les théologiens, affirme dit-il « pour la première fois avec clarté » que « des décisions du Magistère ne peuvent être le dernier mot sur la matière en tant que telle » mais « une espèce de disposition provisoire… Le noyau reste stable mais les aspects particuliers sur lesquels ont une influence les circonstances du temps peuvent avoir besoin de rectifications ultérieures. A cet égard on peut signaler les déclarations des papes du siècle dernier. Les décisions antimodernistes ont rendu un grand service… mais elles sont maintenant dépassées ». Et voilà, la page du modernisme est tournée ! Ces réflexions sont absolument insensées.

Enfin le Pape est plus œcuméniste que jamais. Toutes les idées fausses du Concile continuent de se développer, d’être réaffirmées avec toujours davantage de clarté. Ils se cachent de moins en moins. Il est donc absolument inconcevable que l’on puisse accepter de collaborer avec une hiérarchie semblable » (Fideliter n° 79, pp 3-4)

  • « Fideliter : Vous avez dit en désignant Dom Gérard et les autres : « Ils nous trahissent. Ils donnent maintenant la main à ceux qui démolissent l’Eglise, aux libéraux, aux modernistes ». N’est-ce pas un peu sévère ?

Monseigneur Lefebvre : Mais non. Ils ont fait appel à moi pendant quinze ans. Ce n’est pas moi qui suis allé les chercher. Ce sont eux-mêmes qui sont venus vers moi pour me demander des appuis, de faire des ordinations, l’amitié de nos prêtres en même temps que l’ouverture de tous nos prieurés pour les aider financièrement. Ils se sont tous servis de nous tant qu’ils ont pu. On l’a fait de bon cœur et même généreusement. J’ai été heureux de faire ces ordinations, d’ouvrir nos maisons pour qu’ils puissent profiter de la générosité de nos bienfaiteurs… Et puis, tout à coup, on me téléphone : on n’a plus besoin de vous, c’est terminé. Nous irons chez l’archevêque d’Avignon. On est maintenant d’accord avec Rome. Nous avons signé un protocole.

Ce n’est pas de gaieté de cœur que nous avons eu des difficultés avec Rome. Ce n’est pas par plaisir que nous avons dû nous battre. Nous l’avons fait pour des principes, pour garder la foi catholique. Et ils étaient d’accord avec nous. Ils collaboraient avec nous. Et puis tout à coup on abandonne le vrai combat pour s’allier aux démolisseurs sous prétexte qu’on leur accorde quelques privilèges. C’est inadmissible.

Ils ont pratiquement abandonné le combat de la foi. Ils ne peuvent plus attaquer Rome.

C’est ce qu’a fait aussi le Père de Blignières. Il a changé complètement. Lui qui avait écrit tout un volume pour condamner la liberté religieuse, il écrit maintenant en faveur de la liberté religieuse. Ce n’est pas sérieux. On ne peut plus compter sur des hommes comme ceux-là, qui n’ont rien compris à la question doctrinale.

J’estime en tout cas qu’ils commettent une grave erreur. Ils ont péché gravement en agissant comme ils l’ont fait, sciemment avec une désinvolture invraisemblable » (Fideliter n° 79, p. 6).

LA QUESTION DOCTRINALE, PROBLÈME ESSENTIEL

III. Il faut regarder le cadre dans lequel ils entendent nous incorporer. Un accord est, qu’on le veuille ou non, nous intégrer dans leur système, dans une pensée et une réalité données qui ne dépendent pas de nous mais qui dépendent de leur pensée, leur théologie et leur action. Et c’est comme cela qu’ils vont le présenter (cf. Campos, texte signé par Mgr. Licinio).

Or, nous venons de constater dans les discussions doctrinales quelle est leur conception : du pur modernisme révisé et corrigé.

En particulier il y en aura sous-entendus trois principes que nous accepterions implicitement :

1.- Relativisme de la vérité, même dogmatique, nécessité du pluralisme dans l’Église. Pour eux nous avons l’expérience et le charisme de la Tradition, bons et utiles à l’Église, mais seulement vérité partielle.

Leur système moderniste et dialectique (qui réclame les contraires) leur permet de nous intégrer au nom de « l’unité dans la diversité », comme un élément positif et même nécessaire, pourvu que nous soyons dans la pleine communion (soumission à l’autorité .et respect des autres personnes et réalités ecclésiales) et que nous restions ouverts au dialogue, toujours à la recherche de la vérité.

La preuve de ceci en est qu’ils sont prêts à nous accepter après le constat, de part et d’autre, d’une opposition doctrinale – de foi – foncière et essentielle.

Comment accepter implicitement un tel principe, par une intégration explicite dans leur système et par l’interprétation officielle qu’ils en donneront, alors qu’il est le fondement même du modernisme et qu’il est destructeur de toute vérité naturelle et surnaturelle ?

C’est accepter le relativisme de la Tradition, de la seule vraie foi.

2.- On peut interpréter tout Vatican II en accord avec la Tradition. Nous pourrions aider à trouver, au besoin, la « bonne » interprétation. C’est « l’herméneutique de la continuité ». « L’herméneutique de la rupture » (alors que c’est la vraie) doit être rejetée, parce que ni Vatican II ni le magistère postconciliaire majeur ont pu se tromper. Après les discussions et le document proposé, il n’est que trop clair, qu’ils ne nous accepteraient que dans le cadre de la première et le rejet de la seconde.

C’est avaliser Vatican II.

  • Monseigneur Lefebvre : « Les réponses à nos objections qui nous ont été envoyées de Rome par des intermédiaires, tendaient toutes à démontrer qu’il n’y avait pas de changement, mais continuation de la Tradition. Ce sont des affirmations qui sont pires que celles de la Déclaration conciliaire sur la liberté religieuse. C’est le vrai mensonge officiel.

Tant qu’à Rome on restera attaché aux idées conciliaires : liberté religieuse, œcuménisme, collégialité… on fera fausse route. C’est grave parce que cela va jusque dans des réalisations pratiques. C’est cela qui justifie la visite du Pape à Cuba. Le Pape visite ou reçoit les chefs communistes tortionnaires ou assassins qui ont du sang de chrétiens sur les mains, comme s’ils étaient aussi dignes que des honnêtes gens » (Fideliter n° 70, p. 1.0).

3.- La vérité de foi évolue, les dogmes aussi, les formules dogmatiques et les définitions de la foi sont seulement des approches substantiels aux mystères de la foi. Le noyau demeure, tout le reste évolue au gré des temps, des cultures, des circonstances historiques, de l’expérience et du vécu du.Peuple de Dieu.

En conséquence la Tradition est vivante, la Tradition c’est Vatican II, les condamnations du libéralisme et du modernisme sont dépassées.

  • Monseigneur Lefebvre : « C’est pourquoi ils ont voulu que Vatican II soit un Concile pastoral et non un Concile dogmatique, parce qu’ils ne croient pas à l’infaillibilité. Ils ne veulent pas de vérité définitive. La Vérité doit vivre et doit évoluer. Elle peut changer éventuellement avec le temps, avec l’histoire, la science, etc… L’infaillibilité, elle, fixe à jamais une formule et une vérité qui ne changent plus. Cela ils ne peuvent pas y croire. C’est nous qui sommes avec l’infaillibilité, ce n’est pas l’Eglise conciliaire. Elle est contre l’infaillibilité, c’est absolument certain.

Le cardinal Ratzinger est contre l’infaillibilité, le Pape est contre l’infaillibilité de par sa formation philosophique. Que l’on nous comprenne bien, nous ne sommes pas contre le Pape en tant qu’il représente toutes les valeurs du siège apostolique, qui sont immuables, du siège de Pierre, mais contre le Pape qui est un moderniste qui ne croit pas à son infaillibilité, qui fait de l’œcuménisme. Evidemment nous sommes contre l’Eglise conciliaire qui est pratiquement schismatique, même s’ils ne l’acceptent pas. Dans la pratique c’est une Eglise virtuellement excommuniée, parce que c’est une Eglise moderniste. Ce sont eux qui nous excommunient, alors que nous voulons rester catholiques. Nous voulons rester avec le Pape catholique et avec l’Eglise catholique. Voilà la différence » (Fideliter n° 70, p. 8)

  • Monseigneur Lefebvre : « Mais précisément, nous ne sommes pas dans la même vérité. Pour eux la vérité est évolutive, la vérité change avec le temps, et la Tradition : c’est Vatican II aujourd’hui. Pour nous la Tradition c’est ce que l’Eglise a enseigné depuis les apôtres jusqu’à nos jours. Pour eux, non, la Tradition c’est Vatican II qui résume en lui-même tout ce qui a été dit précédemment. Les circonstances historiques sont telles que maintenant il faut croire ce que Vatican II a fait. Ce qui s’est passé avant, çà n’existe plus. Cela appartient au temps passé. C’est pourquoi le Cardinal n’hésite pas à dire « Le Concile Vatican II est un anti-Syllabus ». On se demande bien comment un cardinal de la Sainte Eglise peut dire que le Concile de Vatican II est un anti-Syllabus, acte très officiel du Pape Pie IX dans l’encyclique Quanta Cura. C’est inimaginable.

J’ai dit un jour au cardinal Ratzinger : « Eminence, il faut que nous choisissions : ou bien la liberté religieuse telle qu’elle est dans le Concile, ou bien le Syllabus de Pie IX. Ils sont contradictoires et il faut choisir. » Alors il m’a dit : « Mais Monseigneur nous ne sommes plus au temps du Syllabus. — Ah ! Ai-je dit, alors la vérité change avec le temps. Alors ce que vous me dites aujourd’hui, demain ce ne sera plus vrai. Il n’y a plus moyen de s’entendre, on est dans une évolution continuelle. Il devient impossible de parler ».

Ils ont cela dans l’esprit. Il m’a répété : « Il n’y a plus qu’une Eglise, c’est l’Eglise de Vatican II. Vatican II représente la Tradition ». Malheureusement, l’Eglise de Vatican II s’oppose à la Tradition. Ce n’est pas la même chose » (Fideliter n° hors série – 29-3o juin, p. 15).

  • Monseigneur Lefebvre : « Certainement la question de la liturgie et des sacrements est très importante, mais ce n’est pas la plus importante. La plus importante c’est celle de la foi. Pour nous elle est résolue. Nous avons la foi de toujours, celle du concile de Trente, du catéchisme de saint Pie X, de tous les conciles et de tous les papes d’avant Vatican II.

Pendant des années ils se sont efforcés à Rome de montrer que tout ce qui était dans le Concile était parfaitement conforme à la Tradition. A présent ils se découvrent. Le cardinal Ratzinger ne s’était jamais prononcé avec autant de clarté. Il n’y a pas de Tradition. Il n’y a plus de dépôt à transmettre. La tradition dans l’Eglise, c’est ce que dit le Pape aujourd’hui. Vous devez vous soumettre à ce que le Pape et les évêques disent aujourd’hui. Pour eux voilà la tradition, la fameuse tradition vivante, seul motif de notre condamnation.

Ils ne cherchent plus maintenant à prouver que ce qu’ils disent est conforme à ce qu’a écrit Pie IX, à ce qu’a promulgué le concile de Trente. Non tout cela est fini, c’est dépassé, comme dit le cardinal Ratzinger. C’est clair et ils auraient pu le dire plus tôt. Ce n’était pas la peine de nous faire parler, de discuter. C’est maintenant la tyrannie de l’autorité, parce qu’il n’y a plus de règle. On ne peut plus se référer au passé.

Dans un sens les choses deviennent aujourd’hui plus claires. Elles nous donnent toujours davantage raison. Nous avons affaire à des gens qui ont une autre philosophie que la nôtre, une autre manière de voir, qui sont influencés par tous les philosophes modernes et subjectivistes. Pour eux il n’y a pas de vérité fixe, il n’y a pas de dogme. Tout est en évolution. C’est là une conception tout à fait maçonnique. C’est vraiment la destruction de la foi. Heureusement, nous, nous continuons de nous appuyer sur la Tradition ! » (Fideliter, n° 79, p. 9).

  • Monseigneur Lefebvre : « Le Pape veut faire l’unité en dehors de, la foi. C’est une communion. Une communion à qui ? A quoi ? En quoi ?, Ce n’est plus une unité. Celle-ci ne peut se faire que dans l’unité de la foi. C’est ce que l’Eglise a toujours enseigné. C’est pourquoi il y avait les missionnaires, pour convertir à la foi catholique. Maintenant il ne faut plus convertir. L’Eglise n’est plus une société hiérarchique, c’est une communion. Tout est faussé. C’est la /destruction de la notion de l’Eglise, du catholicisme. C’est très grave et cela explique que nombreux soient les catholiques qui abandonnent la foi » (Fideliter, n° 79, p. 8).

LE VRAI COMBAT EST DOCTRINAL

Dans toutes les révolutions, après la « fureur » et la « terreur » il y a un temps de rééquilibrage dans la nouvelle situation, une période d’institutionnalisation. D’autre part il est prévisible que, si retour il y en a, il soit graduel. Nous savons donc à l’avance qu’il y aura des phases plus confuses : à côté d’un mieux dans la pratique et peut-être dans les intentions, d’un peu plus d’ordre (tout cela par rapport au pire), il y aura nécessairement une aggravation par rapport à la clarté des choses, l’erreur sera plus trompeuse ,et séductrice, moins évidente et plus subtile, bref, beaucoup plus dangereuse… capable de tromper même les élus. L’erreur est plus équivoque et dangereuse lorsqu’elle rassemble d’avantage à la vérité, comme par exemple la fausse monnaie

Nous savons donc à l’avance que notre combat et notre position seront de moins en moins compris, plus difficiles à expliquer, à justifier et à maintenir. Les choses vont nécessairement évoluer comme cela : il faut donc une réponse appropriée de notre part, pour ainsi dire, inversement proportionnelle à la confusion.

Les trois raisons citées ci-dessus montrent que nous sommes dans cette phase d’une fausse restauration, d’un faux retour. L’attitude du Pape et de la Curie romaine – beaucoup plus confuse, contradictoire et séductrice – n’a que l’apparence de Tradition.

Il faut bien distinguer les bons aspects du pontificat actuel – accidentels ou ponctuels – de l’enseignement et de la direction doctrinale.

Or, notre combat est doctrinal. C’est sur le terrain doctrinal que se joue la victoire ou la défaite de la foi et par là de tous les biens de l’Église.

  • Cardinal Pie : « Ne dirait-on pas que certains hommes ne veulent un peu d’ordre dans les faits que pour faire revivre impunément le désordre dans les esprits, et qu’ils ne demandent au ciel quelque sécurité matérielle que pour avoir le droit de reprendre, sans trop de danger, le vieux tissu de leurs mensonges un instant interrompu par la peur ? Insensés, de n’avoir pas encore compris que c’est, en définitive, sur le terrain de la doctrine que se gagnent ou se perdent les batailles qui décident de l’avenir ! Non, toute une portion de la société ne saurait garder plus longtemps cette attitude dans laquelle nous sommes encore condamnés à la peindre: la plume en main pour enseigner toujours les mêmes principes, l’arme au bras pour en exterminer les conséquences; descendant volontiers le soir dans la rue pour fusiller les actes provoqués par les doctrines et par les exemples du matin. Contradiction toujours renaissante, et que ne cessera qu’autant que les’ hommes qui ont quelque autorité et quelque ascendant sur leurs semblables, embrasseront sincèrement la vérité et la pratique chrétiennes » (Œuvres, t. II, pp. 170-171).

 

  • « Fideliter : Le Cardinal Oddi a récemment déclaré/ « Je suis persuadé que la rupture ne durera pas longtemps et que Mgr Lefebvre regagnera assez tôt l’Eglise de Rome. » De même prête-t-on au Pape et au cardinal Ratzinger le sentiment que « l’affaire Lefebvre » n’est pas terminée. Dans votre dernière lettre au Saint Père vous déclariez attendre des temps plus propices au retour de Rome à la Tradition. Que pensez-vous d’une éventuelle reprise des conversations avec Rome ?

Monseigneur Lefebvre : Nous n’avons pas la même façon de concevoir la réconciliation. Le cardinal Ratzinger la voit dans le sens de nous réduire, de nous ramener à Vatican IL Nous, nous la voyons comme un retour de Rome à la Tradition. On ne s’entend pas. C’est un dialogue de sourds. Je ne peux pas beaucoup parler d’avenir, car le mien est derrière moi. Mais si je vis encore un peu et en supposant que d’ici à un certain temps Rome fasse un appel, qu’on veuille nous revoir, reprendre langue, à ce moment-là c’est moi qui poserais les conditions. Je n’accepterai plus d’être dans la situation où nous nous sommes trouvés lors des colloques. C’est fini.

Je poserais la question au plan doctrinal : « Est-ce que vous êtes d’accord avec les grandes encycliques de tous les papes qui vous ont précédés. Est-ce que vous êtes d’accord avec Quanta Cura de Pie IX, Immortale Dei, Libertas de Léon XIII, Pascendi de Pie X, Quas Primas de Pie XI, Humani generis de Pie XII ? Est-ce que vous êtes en pleine communion avec ces papes et avec leurs affirmations ? Est-ce que vous acceptez encore le serment antimoderniste ? Est-ce que vous êtes pour le règne social de Notre Seigneur Jésus-Christ ?

Si vous n’acceptez pas la doctrine de vos prédécesseurs, il est inutile de parler. Tant que vous n’aurez pas accepté de réformer le Concile en considérant la doctrine de ces papes qui vous ont précédés, il n’y a pas de dialogue possible. C’est inutile.

Les positions seraient ainsi plus claires.

Ce n’est pas une petite chose qui nous oppose. Il ne suffit pas qu’on nous dise : vous pouvez dire la messe ancienne, mais il faut accepter cela. Non, ce n’est pas que cela qui nous oppose, c’est la doctrine. C’est clair » (Fideliter, n° 66, pp. 12-14).

ENTRER DANS LA CONTRADICTION

IV. Aller dans le sens d’un accord pratique serait renier notre parole et nos engagements devant nos prêtres, nos fidèles, Rome et devant tout le monde. Cela aurait des conséquences négatives énormes ad intra et ad extra.

Il n’y a aucun changement au point de vue doctrinal de la part de Rome qui justifierait le nôtre. Bien au contraire, les discussions ont démontré qu’ils n’acceptent en rien nos critiques.

Il serait absurde de notre part d’aller dans le sens d’un accord pratique après le résultat et les constatations des discussions. Ou alors il faudrait penser que Mgr. Riffan et l’abbé Aulagnier avaient raison.

Une telle démarche manifesterait une grave faiblesse diplomatique de la part de la Fraternité, et à vrai dire, plus que diplomatique. Il serait un manque de cohérence, de droiture et de fermeté, qui auraient comme effets la perte.de crédibilité et de l’autorité morale dont nous jouissons.

IMPLOSION DE LA FRATERNITÉ

V. Le simple fait de nous engager dans cette voie engendrera chez nous le doute, des disputes, méfiances, partis, et surtout la division. Beaucoup de supérieurs et de prêtres auront un problème de conscience légitime et s’y opposeront. L’autorité et le principe même de l’autorité seront remis en question, minés.

Nous ne pouvons pas aller à la remorque dans nos contacts avec Rome, nous devons garder les commandes, marquer les temps et les conditions. Il nous faut donc une ligne définie à l’avance, claire et ferme, indépendante des sollicitations et des éventuelles manœuvres romaines.

En conséquence, ce n’est pas le moment de changer la décision du Chapitre de 2006 (pas d’accord pratique sans solution de la question doctrinale) et il n’est pas correct ni prudent de se lancer à préparer les esprits dans le sens contraire, avant qu’il n’y ait chez nous la conviction, le consensus et la décision de changer. Le contraire ne fait que provoquer la division et, par réaction, une guéguerre, l’anarchie.

MISE EN GARDE AUTORISÉE

VI. L’avertissement du R. P. Ferrer, secrétaire du Card. Cailizares : « Ne faites pas d’accord avec Rome, elle ne pourra pas tenir ce qu’elle vous promettra ». Nous avons reçu d’autres avertissements similaires à Rome.

GARDER LA LIGNE

Alors que faire, quoi répondre ?

Ce que nous avons de mieux à faire c’est de garder la ligne qui a assuré la cohésion et la survie de la Fraternité et qui a donné beaucoup de fruits vis-à-vis de Rome, pour l’Église. Ils hésitent, ils commencent à céder, leur édifice s’écroule, ils ne peuvent pas s’en passer de nous… Restons fermes dans notre politique et attendons qu’il y ait des conditions clairement sûres et garanties. Comme le signalait Mgr. Lefebvre après les sacres, il faudra attendre, malheureusement, que la situation s’aggrave chez eux… jusqu’à ce qu’ils soient prêts à lâcher Vatican II.

Nous pourrions répondre que, vues les Conclusions des discussions, par fidélité et loyauté envers Dieu, envers notre conscience, envers l’Église et même envers le Saint Siège, nous ne pouvons pas nous engager dans une voie premièrement pratique, mais comme nous l’avions déjà dit, que nous restons ouverts à collaborer ou participer dans une étude et critique doctrinale du Concile.

SUIVRE LA PROVIDENCE

S’ils coupent alors avec nous, une pause dans la tension constante que signifient les contacts pour la Fraternité, serait bienvenue et, à mes yeux, providentielle. De toutes façons, les connaissant, ils ne tarderaient pas longtemps à reparler avec nous.

En conclusion, nous ne devons pas devancer la Providence, c’est Elle qui résoudra la crise. Nous devons faire très attention à la tentation sub specie boni, éviter l’empressement, patienter, et seulement nous engager dans cette voie lorsqu’il n’y aura pas un seul doute que Rome (le Pape) veut la Tradition, qu’ils ont une idée juste de celle-ci, que c’est prudent et que c’est la volonté de Dieu. Il nous faut plus de raisons pour changer que pour rester dans la ligne sûre et éprouvée que nous avons. Or, c’est le contraire qui arrive.

  • Monseigneur Lefebvre : « Sans s’attarder sur le fait que beaucoup de choses n’allaient pas, l’accent a été mis sur les grands espoirs que font naître le charismatique et le pentecôtisme. A Rome, ils veulent se convaincre de cela. Ils ferment obstinément les yeux sur les catastrophes engendrées par le Concile et qu’ils sont en train d’accomplir, sur la ruine à laquelle ils sont en train de conduire l’Eglise. Et ils veulent que nous entrions dans ce courant. Si nous faisons un pas dans cette voie, si nous nous soumettons à l’autorité sans garantie, à plus ou moins longue échéance, dans deux, trois ou cinq ans, nous perdrons la Tradition. Or nous ne voulons pas la perdre. Nous ne pouvons donc pas nous soumettre aux autorités qui veulent nous faire perdre la Tradition.

Ainsi que je l’ai déjà exposé, si je suis allé discuter à Rome, c’est parce que je voulais essayer de voir si nous pourrions réaliser un accord avec les autorités ecclésiastiques, tout en nous mettant à l’abri de leur libéralisme et en sauvegardant la Tradition. Force m’a bien été de constater qu’aucun accord ne pouvait être réalisé qui nous donne à la fois toute garantie et la conviction que Rome voulait sincèrement concourir à la préservation de la Tradition.

J’ai attendu jusqu’au 5 juin pour écrire au Pape : « Je regrette, mais nous ne pouvons pas nous entendre. Vous n’avez pas le même but que nous. En faisant cet accord votre but est de nous ramener au Concile. Le mien est au contraire de pouvoir nous maintenir en dehors du Concile et de ses influences » (Fideliter, 68, p. 15).

GARE AU DANGER !

Pour le bien de la Fraternité et de la Tradition, il faut refermer au plus vite la « boîte de Pandore », afin d’éviter le discrédit et la démolition de l’autorité, des contestations des discordes et des divisions, peut-être sans retour.

Dans ce sens, la vraie question à laquelle il faut répondre est la suivante : quelles sont les autres conditions requises, ad intra et ad extra, dans le cas hypothétique d’une proposition « bonne », totalement acceptable en elle-même, pour tenter de faire un accord ?

Les textes cités de Monseigneur Lefebvre nous permettent d’y répandre avec clarté et fermeté.

 

Mgr. Alfonso de Galarreta

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