Archive for the ‘Barroux’ tag
Madiran-Arfel contre le Père Guérard des Lauriers
Sodalitium, du mercredi 07 Août 2013, nous rappelle que Madiran-Arfel fut contre le Père Guérard des Lauriers…
Le meilleur Madiran ne fut pas celui de Présent, le quotidien dont il fut le cofondateur en 1982, mais plutôt celui d’Itinéraires, le mensuel dont il fut l’unique fondateur en 1956. Et les années les meilleures furent celles qui vont de 1968 à 1977, quand Madiran fut en première ligne, et concrètement, pour défendre le catéchisme et – surtout – le Saint Sacrifice de la Messe. Ce qu’il fit alors pour la défense de la Messe Romaine – et contre le Novus Ordo – mérite une éternelle reconnaissance. C’est précisément du fait du prestige qu’il avait gagné au cours de cette décennie que Madiran porte la très grave responsabilité de ses choix successifs. Non, je ne fais pas allusion à la rupture avec Mgr Lefebvre suite aux consécrations épiscopales, choix qui conduisit à la ruine de Dom Gérard et de son monastère, tout comme de la revue Itinéraires. Ce choix fut la conséquence d’un autre – oublié de tous. Je fais allusion aux articles polémiques, brillants, railleurs, dérisoires, violents même, absolument superficiels et injustes, contre le Père Guérard des Lauriers, qui pourtant avait été l’un des prestigieux collaborateurs de sa revue. Pour défendre Mgr Lefebvre, pensa-t-on. Le Père Guérard ne s’était pas tu face au scandale de la “Lettre aux amis et bienfaiteurs” n° 16, par laquelle Mgr Lefebvre offrait et demandait à Jean-Paul II un accord pratique. Madiran voulut ridiculiser le Père Guérard à cette occasion, et par la suite quand il publia sa thèse sur la vacance formelle du Siège Apostolique sur les Cahiers de Cassiciacum, et encore quand il accepta la consécration épiscopale pour préserver l’Oblation pure, la continuité du sacrifice et du sacerdoce. À Écône ils applaudirent la prose brillante – qui cependant démontrait les déficiences et les limites de Madiran (il voulut faire rire le lecteur à propos de l’expression du Père Guérard « certitude probable » ; on rit moins quand il fut démontré que c’était une expression de saint Thomas).
Les jeunes prêtres – nombre d’entre eux brillants et intelligents – qui suivaient le Père Guérard, il fallait les effrayer, les humilier, leur donner l’impression d’être exclus de leur monde : comme dans le cas de l’abbé O (O. comme Olivier mais aussi comme Zéro, noble fils d’un collaborateur historique d’Itinéraires) ; ils résistèrent aux premières attaques, mais non à la “honte” du sacre du Père Guérard. On rit moins, à Écône, quand – pour la préservation de la Messe et du sacerdoce – ce ne fut pas le Père Guérard qui fut sacré évêque mais que ce furent les candidats choisis par Mgr Lefebvre : Madiran, de manière cohérente, s’éloigna d’eux.
Jérôme Bourbon dans RIVAROL : retour sur une exclusion
Jérôme Bourbon dans le RIVAROL n° 3067 du 2 novembre, revient sur l’exclusion de Mgr Williamson de la F$$PX.
Ndlr du CatholicaPedia : Les accentuations sont de nous.
Rivarol n°3067 du 2/11/2012
FSSPX : retour sur une exclusion
Le 24 octobre la direction de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X annonçait dans un communiqué (voir RIV. du 26 octobre) l’exclusion de Mgr Williamson de l’œuvre fondée par Mgr Lefebvre. À 72 ans et demi celui qui était le doyen des quatre évêques de la FSSPX est en voie d’être expulsé du prieuré de Wimbledon où il résidait jusque-là et se trouve jeté à la rue, sans couverture sociale et sans argent. Depuis des années les relations étaient exécrables entre Mgr Fellay et Mgr Williamson, entre l’évêque le plus jeune et le prélat le plus âgé des quatre clercs sacrés le 30 juin 1988 par le fondateur d’Écône. En 2003, le supérieur général avait retiré au prélat britannique la direction du séminaire des États-Unis et en 2009, à la suite de ses déclarations sur les chambres à gaz et le nombre de juifs tués pendant la guerre, la maison générale de la FSSPX lui avait ôté la direction du séminaire de la Reja en Argentine, l’avait confiné, selon son expression dans une “mansarde” à Londres, lui interdisant tout ministère et toute prise de parole publique, bref voulant le transformer en mort vivant.
Le 4 octobre dernier, dans une ultime lettre Mgr Fellay enjoignait à son confrère sous « dix jours ouvrés » (sic !) de fermer définitivement son blog Dinoscopus, de supprimer ses commentaires Eleison hebdomadaires, de présenter des excuses publiques au supérieur général pour le mal qu’il aurait fait à la Fraternité et de réparer ses torts. Bref, Mgr Fellay demandait une capitulation sans conditions qu’il n’a évidemment pas obtenue. Dans la lettre que nous avons rendue publique dans notre dernière édition Mgr Williamson accuse le supérieur général de trahir l’héritage de Mgr Lefebvre en œuvrant à un ralliement graduel à la Rome moderniste. Et le prélat britannique d’indiquer que la politique de la FSSPX a changé depuis 2000 et le début des discussions avec les occupants du Vatican. À la fin de sa missive, il invite le supérieur général à présenter sa démission car il en va, écrit-il, « de la gloire de Dieu, du salut des âmes et de (son) salut éternel ». Autrement dit si Mgr Fellay poursuit ses menées actuelles, il s’engage sur un chemin de damnation et ceux qui le suivent également. Voilà ce qu’il faut comprendre. C’est dire que la querelle n’est pas secondaire.
On reproche à Mgr Williamson d’avoir désobéi à l’autorité légitime, Mgr Fellay. Mais le prélat britannique a beau jeu de répondre que son devoir est de désobéir puisque la foi est en jeu. Après tout la Fraternité ne s’est-elle pas fait connaître par sa désobéissance à une autorité qu’elle jugeait pourtant légitime mais dont elle estimait qu’elle mettait la foi en danger ?
La Centralité de la Question Juive
Au-delà de ce différend certes essentiel sur l’opportunité ou non de trouver un accord avec la Rome moderniste, c’est-à-dire dans les faits de se placer sous sa dépendance, l’exclusion de Mgr Williamson s’explique en grande partie par les propos révisionnistes qu’il a tenus en 2009 et qu’il n’a jamais rétractés depuis au grand dam de son supérieur qui a multiplié les pressions pour qu’il reconnaisse la réalité de la Shoah. Tout laisse à penser que l’exclusion du plus remuant des quatre évêques de la Fraternité a été une monnaie d’échange entre le Vatican et Mgr Fellay, les trente deniers de Judas en quelque sorte. Le Vatican soumis au sionisme international ne pouvait accepter de « normaliser canoniquement » une Fraternité qui comptait dans ses rangs un révisionniste notoire. En effet pour les occupants du Vatican mieux vaut un prêtre pédomane (il n’en manque pas dans l’église conciliaire !) qu’un prélat révisionniste. D’ailleurs, dès son exclusion, le Congrès juif mondial s’est « félicité » de cette nouvelle, regrettant seulement qu’elle vienne « trop tard » et appelant la Fraternité à se débarrasser de toute trace d’antisémitisme en son sein. Que le Congrès juif mondial se rassure : Bernard Fellay va y veiller personnellement. Ainsi que nous l’ont assuré des prêtres il ne fait pas bon nourrir quelque sympathies révisionnistes ou “fascisantes” dans la néo-FSSPX. Mieux vaut avoir des penchants modernistes. Pourtant la question du révisionnisme historique n’est pas secondaire, même d’un point de vue théologique. Ce n’est plus en effet le sacrifice et la mort du Christ au Golgotha qui sont l’élément central et le sommet de l’histoire, c’est l’ “Holocauste”. Les imbéciles et les pleutres ne mesurent pas à quel point la contre-religion de la Shoah est une machine de guerre contre la religion catholique, une arme de destruction massive de la foi chrétienne dont elle singe les rituels.
Trois jours seulement après l’annonce de l’exclusion définitive de Mgr Williamson, la « commission pontificale Ecclesia Dei » faisait paraître un communiqué, au ton très apaisant et conciliant, disant qu’elle accordait un délai supplémentaire à la Fraternité pour répondre à la déclaration doctrinale du 13 juin et à la proposition de régularisation canonique. Ainsi que l’indique le chroniqueur religieux du Figaro, Jean-Marie Guénois, « il est donc clair que ce communiqué, inédit dans son ton apaisant, est la réponse du Vatican à l’exclusion de Mgr Williamson ». D’ailleurs, le jour même de l’exclusion, le Vatican avait fait savoir, selon La Croix et Le Figaro, que l’exclusion de l’évêque révisionniste était reçue à Rome comme « une bonne nouvelle ».
Cette affaire montre une fois de plus la centralité de la question juive et du révisionnisme. On l’a vu au Front national où Marine Le Pen pour se faire accepter des media a exclu tout ce qui était plus ou moins révisionniste ou nationaliste dans le parti. On le voit aujourd’hui à la Fraternité où Mgr Fellay qui est manifestement prêt à tout pour obtenir sa prélature personnelle à vie chasse sans ménagement Mgr Williamson. Il faut dire que les méthodes du supérieur général de la FSSPX sont plutôt expéditives : en 2003 il avait renvoyé au moyen d’un simple fax l’abbé Paul Aulagnier qui fut pourtant dix-huit ans durant le supérieur du district de France de la FSSPX et quasiment le cofondateur de la Fraternité, en 2004 via le district de France il avait envoyé des vigiles et des chiens à l’abbé Philippe Laguérie au prieuré de Bruges, l’excluant de la cultuelle qui lui permettait de bénéficier d’une couverture sociale. Nous sommes là à des années-lumière du comportement traditionnel de l’Église catholique. Dans un diocèse lorsqu’un prêtre fautait voire défroquait l’évêque veillait à ce qu’il ne soit pas à la rue et lui donnait même discrètement un peu d’argent pour qu’il ne devienne pas un vagabond. Il faut croire que la charité s’est beaucoup refroidie à notre époque ! Homo homini lupus ; mulier mulieri lupior ; sacerdos sacerdoti lupissimus (l’homme est un loup pour l’homme, la femme est davantage loup pour la femme, le prêtre est le plus loup pour le prêtre). Jamais cet adage n’a été aussi vrai qu’aujourd’hui.
Après le Front National la Fraternité Saint-Pie X
Il se passe aujourd’hui dans la Fraternité ce que nous avons connu il y a quelques années au Front national : des dirigeants assoiffés de reconnaissance, de normalisation, d’honorabilité, de respectabilité, ne souffrant plus d’être diabolisés et marginalisés, trahissent les “fondamentaux”, se montre affables et faibles avec l’ennemi mais impitoyables avec ceux qui refusent cet aggiornamento. Car les déclarations plus qu’ambiguës de Mgr Fellay sur Vatican II, enthousiastes sur Benoît XVI n’ont pas manqué ces derniers mois. L’abbé Chazal qui a fondé avec quatre autres prêtres aux États-Unis une FSSPX de stricte observance pour s’opposer à ce processus ralliementiste a même pondu un texte, « J’excuse le concile », où sont recensées les déclarations les plus déconcertantes de Mgr Fellay ces derniers temps.
Des prêtres de la Fraternité, réfractaires à l’actuel processus de ralliement, nous ont confié que l’ambiance était exécrable dans nombre de prieurés à cause des désaccords entre “accordistes” et “anti-accordistes” ; des clercs ont discrètement déménagé leur adresse électronique du prieuré de crainte d’être espionnés par leurs confrères proches de Menzingen. Un prêtre français a reçu récemment une « monition canonique » pour avoir adressé en toute confiance un texte anti-ralliement à quelques confrères, l’un d’eux l’a dénoncé à Menzingen, siège de la maison généralice.
Feu sur l’Exclu !
Comme dans les procès staliniens Mgr Williamson n’a pas eu le droit de faire valoir sa défense, il n’y a pas non plus de droit d’appel et l’on demande aux supérieurs de district de dire tout le mal qu’ils pensent de l’évêque exclu. À moins que par zèle, pour se hausser du col, certains supérieurs ne prennent eux-mêmes l’initiative. À peine l’exclusion rendue officielle, le supérieur du district d’Italie, l’abbé Don Pierpaolo Maria Petrucci et, nous assure-t-on, « tous les prêtres du district d’Italie de la Fraternité Saint-Pie X » (pas un ne manquerait à l’appel !) ont pondu un communiqué dans lequel il est dit : « À l’occasion de la douloureuse exclusion de Mgr Williamson de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X, le district italien confirme (sic ! Est-ce aux inférieurs de confirmer le bien-fondé de la décision d’un supérieur ?) que cette affaire est justifiée pour des raisons purement disciplinaires qui ont duré pendant plusieurs années. Vouloir relier ce triste évènement à une volonté de rupture doctrinale face à « l’Église conciliaire » est purement arbitraire, calomnieux et injustifié au regard de la dernière déclaration du chapitre général et des évènements récents, ainsi que l’avenir le montrera sans équivoque. » Manque de chance : trois jours plus tard la « commission Ecclesia Dei » publiait un communiqué très confiant sur la perspective d’un accord. Nous aurait-on menti ? On n’ose le croire !
Le supérieur du district d’Allemagne, l’abbé Franz Schmidberger, grand ami de Josef Ratzinger devant l’Éternel, y est allé également de son petit crachat sur Mgr Williamson accusé d’être un rebelle. Mais Mgr Lefebvre n’a-t-il pas lui-même été jugé un rebelle par beaucoup ? Notons pour l’anecdote que la lettre de renvoi de Mgr Williamson a été envoyée par Mgr Fellay le 22 octobre de Platte City et non pas de Menzingen. C’est donc au cours d’un voyage que le supérieur général a pris ce décret à l’instar d’un homme d’affaires qui renvoie dédaigneusement un laquais entre deux avions. Disons-le tout net au risque de nous faire des ennemis (nous en avons l’habitude !) cette inhumanité, cette sécheresse de cœur nous inspirent dégoût et révolte. Il ne suffit pas de parler avec des airs inspirés de spiritualité et de sainteté pour être estimable. Il y a plus de faux dévots que d’authentiques mystiques, de tartufes mitrés que de réels serviteurs de Dieu ! Sans doute y a-t-il aussi de la jalousie dans cette décision. Mgr Williamson avait été le professeur de théologie à Écône du jeune Bernard Fellay, il est diplômé de littérature de l’université de Cambridge, c’est un brillant intellectuel, drôle, à l’esprit délié. Cela ne pardonne pas dans certains milieux ecclésiastiques d’autant que Mgr Fellay fut économe de la Fraternité pendant douze ans, qu’il s’exprime laborieusement et qu’il ne brille pas par son érudition ni sa finesse d’esprit, même s’il est un manipulateur hors catégorie au point d’avoir enrégimenté la Mère de Dieu dans sa politique de ralliement-apostasie à la Rome moderniste. Depuis 2006 il a en effet multiplié des « croisades du Rosaire » où l’on a présenté sans rire comme des « miracles » de la Sainte Vierge le motu proprio de juillet 2007 réduisant la messe tridentine à une « forme extraordinaire du rite romain » et la levée (et non la déclaration de nullité du décret du 1er juillet 1988) des excommunications le 21 janvier 2009, levée qui ne s’appliquait d’ailleurs ni à Mgr Lefebvre ni à Mgr de Castro Mayer, les deux consécrateurs toujours considérés comme excommuniés.
Le Verrou qu’il Fallait Faire Sauter
À la suite de l’entrevue du 13 juin entre Mgr Fellay et les dirigeants de la “Congrégation de la doctrine de la foi” la Fraternité avait fait savoir que le préambule doctrinal retouché par le Vatican était “inacceptable” (circulaire Thouvenot du 25 juin), Mgr Fellay avait dit lors des ordinations à Écône que les relations entre Rome et la FSSPX étaient « au point mort » et lors d’une retraite sacerdotale le 7 septembre il redisait que le texte ne convenait pas, qu’il s’était trompé et qu’on l’avait trompé, bref que tout était fini. Or, voici qu’on apprend par le communiqué du 27 octobre de la « commission Ecclesia Dei » que non seulement Mgr Fellay n’a pas refusé le préambule doctrinal, contrairement à ce qui avait été dit, mais que dans une lettre du 6 septembre il demandait un délai d’étude et de réflexion supplémentaire avant de répondre. Tout laisse donc à penser que l’exclusion de Mgr Williamson était le verrou qu’il fallait faire sauter pour conduire à son terme la politique de ralliement à la Rome moderniste tout en utilisant sans cesse un double langage, en multipliant les ambiguïtés, à la manière des modernistes et des libéraux, afin de neutraliser toute opposition en interne. Cela a aussi permis de diviser les trois évêques qui avaient fait bloc contre la politique ralliériste du supérieur général dans leur lettre du 7 avril. En effet depuis le chapitre général Mgr de Galarreta a tourné casaque et défend désormais la politique de Menzingen. Dans son discours de clôture du pèlerinage annuel à Lourdes le 28 octobre il n’a pas eu de mot de compassion ou de sympathie pour son confrère dans l’épiscopat, disant seulement de manière allusive que son “départ” (sic !) n’était pas une tragédie ! Quant à Mgr Tissier de Mallerais, après avoir dénoncé au printemps toute forme de ralliement à Benoît XVI, il se mure dans le silence depuis le chapitre. Il a cependant conseillé à l’abbé Chazal, bien qu’il soit d’accord avec son analyse, de se soumettre à Mgr Fellay et nous savons de source sûre qu’il a également exhorté Mgr Williamson à trouver une solution à l’amiable avec Menzingen. En quelques mois la donne a donc changé : de trois évêques contre Mgr Fellay, il n’en reste plus qu’un. Le supérieur général n’a plus guère de souci à se faire : il pourra mener à son terme l’accord avec Benoît XVI.
Il se passe dans la Fraternité aujourd’hui ce qui s’est passé dans l’Église après Vatican II : on fait montre d’un autoritarisme impitoyable pour dissuader les récalcitrants de s’exprimer et d’agir. Au nom de l’obéissance on demande aux prêtres de cautionner la politique de rapprochement avec le modernisme. Or cette politique est suicidaire : chaque fois qu’elle a été tentée dans le passé, elle a affaibli le camp de la résistance traditionaliste à Vatican II. Les discussions entre Mgr Lefebvre et le cardinal Ratzinger en 1987-1988 ont certes échoué mais elles ont abouti à la création de la Fraternité Saint-Pierre, à la sécession du Barroux. Les discussions entre la FSSPX et le cardinal Castrillón Hoyos ont abouti au ralliement de Campos et de l’abbé Aulagnier. Aujourd’hui ces discussions entraînent l’éviction du doyen des quatre évêques, ce qui n’est pas rien, la Fraternité ayant souvent affirmé que l’une des preuves de son caractère providentiel était précisément l’union sans faille entre ses quatre évêques. Un argument désormais caduc.
Que va Faire Mgr Williamson ?
Reste à savoir ce que fera désormais Mgr Williamson. Dans son dernier commentaire Eleison intitulé « Décision capitale », il prévient qu’ « il n’entend pas prendre sa retraite ». Sa situation n’est cependant pas facile. Il ne dispose pour le moment d’aucun moyen véritable lui permettant de construire un séminaire, des chapelles, des prieurés, des écoles. De plus, il a 72 ans. Certes Mgr Lefebvre n’était guère plus jeune au moment de la fondation d’Écône. Mais en quatre décennies les choses ont radicalement changé. Il y a de moins en moins de catholiques. À l’époque des Trente glorieuses beaucoup de familles avaient encore du bien, ce qui est nettement moins vrai aujourd’hui. De plus, les prix de l’immobilier ont explosé et il faut des sommes colossales pour acheter quelque local que ce soit dans les métropoles occidentales. Par ailleurs, même dans le camp des catholiques hostiles au ralliement, la personnalité et certaines prises de position du prélat britannique ne font pas l’unanimité. D’aucuns lui reprochent d’avoir été sacré sans mandat, d’autres d’être “lefebvriste”, d’autres encore de croire à Garabandal et à Maria Valtorta, d’autres de reconnaître l’autorité de Benoît XVI tout en s’opposant à lui, d’autres encore (ou les mêmes) d’avoir approuvé le motu proprio faisant de la messe tridentine « la forme extraordinaire » du rite romain et la levée des excommunications. C’est dire que sa réussite s’annonce aléatoire. D’autant que l’on constate aujourd’hui une grande lassitude parmi les catholiques de tradition. Peu ont encore le feu sacré de ceux qui se sont vaillamment opposés aux réformes conciliaires dans les années 1970. Le confort (mais aussi les soucis) de la vie moderne, la paresse intellectuelle, l’absence ou le manque de vie d’oraison, la déchristianisation générale qui, à différents degrés, atteint les hommes de notre temps, les ravages du libéralisme et du relativisme suffisent à expliquer cette tiédeur.
La Visibilité de l’Église se Réduit à sa Domesticité
L’exclusion brutale de Mgr Williamson le montre de manière évidente, de nos jours toutes les résistances, vraies ou apparentes, cèdent, trahissent, s’estompent ou se diluent. C’est vrai en politique, c’est vrai en religion, c’est vrai dans tous les domaines. On ne peut vraiment faire confiance à aucune structure, à aucun chef. La visibilité de l’Église se réduit aujourd’hui essentiellement à sa domesticité. Nous vivons plus que jamais le Samedi Saint de l’Église militante. Et pourtant dans les ténèbres épaisses qui nous entourent, dans ce monde satanique et apocalyptique il nous faut tant bien que mal survivre. En gardant la foi et l’espérance. En conservant les pieds sur terre et les yeux levés au Ciel.
Jérôme BOURBON.
Pour joindre Mgr Richard Williamson, on peut lui écrire à : dino@dinoscopus.org
RIVAROL
Hebdomadaire de l’opposition nationale et européenne
1 rue d’Hauteville 75010 PARIS. Directeur : Fabrice Jérôme Bourbon
CCP Éditions des tuileries : 4532.19K
Tél. : 01-53-34-97-97 Fax : 01-53-34-97-98
Courrier des Lecteurs : De plus en plus affligeant… !
Le site “Antimodernisme” a publié, il y a quelques temps, un article du R.P. Thomas d’Aquin du monastère de Sainte Croix au Brésil. Ce monastère faisant partie des “Congrégations Amies de la F$$PX”, il en partage les mêmes erreurs, qui bien sûr n’ont pas été relevées par les sites « de combat de la dernière heure » (“Antimodernisme”, “Catholique Réfractaire” , “Fidelys” , “lefebvristes.forum-box”)…
Voici donc, une petite analyse reçue d’un de nos correspondants, il y a une dizaine de jours :
Deux courants par le RP Thomas d’Aquin
Cher Monsieur, voici un commentaire qui ne manque pas de bon sens !
Les clercs sont à ce point déboussolés et imbus, pénétrés de leurs erreurs qu’ils ne sont même plus capables d’envisager d’autres solutions que les leurs, dans le cadre étroit de leur schisme et de leur camp.
Avec le RP Thomas d’Aquin, au nom mal prédestiné, c’est le serpent qui se mord la queue ! Le pauvre père tourne en rond : voyez les prémisses (il n’y a que deux camps !) et voyez la misérable conclusion !
Le mystère d’iniquité est à l’œuvre chez les clercs de la tradition. Leur châtiment les conduira aux portes de l’Enfer ! prions pour qu’ils ne les franchissent pas….
* * *
Cet article est tiré du supplément du bulletin du monastère de Sainte Croix au Brésil. Le RP Thomas d’Aquin est un prêtre d’expérience et de terrain, il a connu bien des ralliements (le Barroux, Campos) : Il nous rappelle tout simplement (sic !) quand et comment un accord sera réellement envisageable (sic !) avec Rome.
Deux courants (exit les sédévacantistes !!!) se manifestent aujourd’hui dans la Tradition. (Notez que le RP n’a pas dit « dans la FSSPX » !) Les uns veulent un accord, les autres ne le veulent pas.
Les uns disent :
II faut rentrer dans l’Église. (Notez qu’en absence de précision, ce « E » est blasphématoire…)
Les autres répondent :
- Ceux qui y sont déjà dedans n’ont pas besoin d’y rentrer. (M. de la Palice serait-il tradi lui aussi ?)
- Mais nous avons besoin de la légalité, rétorquent les premiers.
- C’est ainsi que sont tombés Le Barroux, Campos et tant d’autres, répondent les seconds.
- Mais nous, nous ne tomberons pas, ce n’est pas possible que Dieu le permette. (Orgueil clérical et tradi !)
- « Que ceux qui sont debout, prennent garde de ne pas tomber », dit saint Paul (I Co 10,12). (Mais St Paul prêche dans le désert… apparemment !)
Les mêmes causes produisent les mêmes effets. (sic !) Si Benoît XVI béatifie celui qui a excommunié Mgr Lefebvre et Mgr Antonio de Castro Mayer, s’il célèbre les 25 ans de la réunion d’Assise, s’il défend le concile Vatican II (disant qu’il est en accord avec la Tradition de l’Église), donc les maux que nous avons vus pendant le pontificat de Jean-Paul II se répéteront avec Benoît XVI.
Tant que la Rome libérale dominera ( ?!!) la Rome éternelle, tant que la plus grande catastrophe de l’histoire de l’Église depuis sa fondation, c’est-à-dire, le concile Vatican II, continuera à être la référence privilégiée des évêques, des cardinaux et du Saint-Père, il n’y aura pas de solution.
— Mais Rome est en train de changer (ses attitudes, sa pensée, etc.) disent les défenseurs des accords.
- En quoi Rome change-t-elle ?
- Rome a permit la messe de toujours et a enlevé les excommunications répondent les « accordistes ».
- Mais à quoi sert de libérer la messe de toujours si Rome permet encore l’existence de la nouvelle ? Nous lisons dans l’Ancien Testament qu’Abraham a chassé l’esclave Agar et son fils Ismaël, pour qu’Isaac ne reste pas avec le fils de l’esclave* car, dit saint Paul : « Celui qui était né, selon la chair persécutait celui qui était né selon l’esprit. »
- Et saint Paul ajoute : « II en est encore ainsi maintenant » (Cfc 5,29). Abraham a fait cela, malgré lui, pour exaucer une demande de Sara, et le bon Dieu a donné raison à Sara, car celle qui est libre ne devrait pas être mise au même rang que l’esclave. La messe nouvelle, c’est Agar. Elle n’a pas de droits. Elle doit être supprimée. Quant à la levée des excommunications, à quoi cela sert si l’on béatifie celui qui les a fulminées ? Bien qu’il y ait un certain bénéfice dans ces deux actes, la libération de la messe (qui n’a jamais été interdite) et la levée des excommunications (qui n’ont jamais été valides), le bénéfice spirituel de chacun d’eux a été compromis par le contexte contradictoire dans lequel ils ont été réalisés. Ou bien Jean-Paul II avait raison, ou bien Mgr Lefebvre. Il n’est pas possible d’exalter Jean-Paul II et d’enlever (si c’est vrai qu’ils l’ont enlevé) l’excommunication de Mgr Lefebvre, Les deux ne peuvent pas avoir raison en même temps. Cela est du pur modernisme. Quant à la messe, c’est pareil : si l’on permet les deux messes, le résultat c’est la contradiction. C’est un principe de dissolution ! Un principe de corruption de la foi catholique.
- Mais, diront les « accordistes », Rome ne peut pas mettre fin à cette crise d’un seul coup. Les choses humaines ne peuvent pas être résolues de cette manière. Pour mettre l’ordre au chaos actuel, il faudra beaucoup de temps.
- Oui. Il n’y a aucun doute. Mais le commencement de cet ordre ne viendra que lorsque le pape aura l’intention de l’instaurer. Là, il y a une question qui s’impose : Benoît XVI, veut-il mettre de l’ordre dans l’Église ?
- Certainement, diront quelques uns. (Et ils auront raison de l’affirmer sous un certain rapport…)
- Rien n’est moins sûr que cela, répondons- nous. Mettre de l’ordre dans l’Église, ce n’est pas faire comme Napoléon qui a organisé et codifié la Révolution et ainsi l’a perpétuée. Pour semer le désordre, il faut quand même un peu d’ordre, disait Corçâo. Benoît XVI est un homme d’ordre, mais l’ordre qu’il veut n’est pas celui qui provient de la Royauté Sociale de Nôtre-Seigneur : pour lui « Le problème du Concile, ce fut d’assimiler les valeurs de deux siècles de culture libérale ». C’est cela que Benoît XVI semble vouloir faire avec son herméneutique de la continuité.
Mais, insistent les autres, peu à peu Benoît XVI prend la défense de la Tradition (ce « T » est là aussi blasphématoire car les deux traditions ne peuvent être confondues !). Il a besoin de nous. Il veut notre aide pour combattre le modernisme.
- Campos, aussi, pensait ainsi. Mais comment Benoît XVI peut-il combattre le modernisme, si lui-même est moderniste ? Il peut combattre certains modernistes, mais combattre le modernisme, il ne pourra le faire que lorsqu’il arrêtera d’être moderniste. (hé hé, y’a une certaine logique là-dedans…un enfant peut comprendre… !)
- Mais ainsi on ne pourra jamais trouver une solution. (Tu l’as dit !)
- Je ne sais pas. Ce que je sais c’est que saint Anselme disait que Dieu n’aime rien en ce monde autant que la liberté de son Église. Mettre la Tradition sous l’autorité des hommes qui ne professent pas l’intégrité de la foi catholique, c’est faire exactement le contraire de ce que Dieu aime le plus. (QUEL AVEU !)
- Mais dans ce cas vous identifiez la Tradition avec l’Église ?
- Parfaitement, puisque l’Église est essentiellement traditionnelle et ne peut jamais laisser de l’être.
- Mais qu’est donc Benoît XVI, s’il n’est pas traditionaliste ? (en voilà une bonne question !!!)
– C’est un pape libéral, qui rend l’Église esclave (OUI ! vous avez bien lu !!!) : imposer son autorité (voilà pourquoi elle est si précieuse à notre apostat conciliaire !) sur la Tradition (c’est-à- dire sur les traditionalistes) ( ?! comme vous y allez mon Père !), sans avoir renié ses erreurs (remarquez qu’on a attendu cela dans la passé de la part des prédécesseurs Paul VI et Jean-Paul II… mais qu’on n’a jamais rien vu venir !!!), c’est mettre Sara sous le joug d’Agar, Isaac sous le joug d’Ismaël. Or, nous sommes fils de la « femme libre », et non pas de « la servante », dont le fils est le Vatican II, esclave de deux siècles de culture libérale. Il ne faut pas que le libéralisme ait le dessus (sic !), puisqu’il est né de la chair, comme le dit Saint Paul, et qu’il persécute celle qui est née de l’esprit, c’est à dire, l’Église.
- Quelle est donc la solution ? (Ah enfin une excellente question… mais nous attendons la réponse !…)
- La conversion du pape, de la curie romaine et des évêques, en un mot, la conversion de la tête. (PATATRAS ! Satan a brusquement repris la main !!! On s’esclaffe dur…en Bas !!!)
- Mais comment l’obtenir ?
- En priant et combattant (ce qui ne sert strictement à rien si vous confondez l’Église avec la secte conciliaire, mon père… !). Dieu ne nous demande pas la victoire, mais plutôt le combat. (Encore un aveu mais voilé-outre que le « combat » risque fort d’être confondu avec l’activisme – car il laisse supposer qu’en définitive Seul Dieu pourra donner la victoire…)
Comme disait sainte Jeanne d’Arc : « En nom Dieu, bataillons hardiment, et Dieu donnera la victoire »… par le Cœur Immaculé de Marie. (Notre cher RP Thomas, s’en sort par une pirouette cléricale et astucieuse mais je parie que Ste Jeanne d’Arc n’approuvera pas entièrement ses propos !!!)
fr. Thomas d’Aquin OSB