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VATICAN D’EUX : Scandales aux Vatican, papeFrançois ne fait aucune correction de trajectoire
Plus de deux mois se sont écoulés depuis que “Mgr” Battista Ricca a été malencontreusement nommé “prélat” de l’Institut pour les Œuvres de Religion (IOR) et plus d’un mois depuis que Francesca Immacolata Chaouqui a été nommée, non moins malencontreusement, membre de la commission pour la réorganisation des services économico-administratifs du Vatican.
Ces nominations ont été toutes les deux faites par papeFrançois et la première a été pour lui une décision très personnelle.
Pourtant, alors que le mois d’août touche à sa fin, aucune correction de trajectoire ne se manifeste…
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Telle est l’introduction de Sandro Magister dans son article du 26 août dernier (Voir plus bas).
Topless et tweetant : le nouveau visage féminin du Vatican
Au cours des deux millénaires de l’Église catholique romaine, il n’y a jamais eu un conseiller papal qui ait affiché (même discrètement) une photo seins nus d’elle-même sur l’Internet, en étant “grignoté” sur l’épaule par son compagnon (boyfriend) de la même façon déshabillé.
La photo semi-nue de F. I. Chaouqui (…Immacolata était surement un désir de sa maman… mais le résultat n’est pas là !!! — Il n’y en a qu’Une d’Immaculée !) et son partenaire masculin qui est sorti sur son compte YouTube,(1) a finalement été retirée. Voici la capture d’écran par News.com.au de la photo initialement publiée.
Francesca Chaouqui a brisé le moule au Vatican dominée par les hommes. Âgée de seulement 30 ans, elle a récemment été nommé par le “pape” François comme la seule femme sur une puissante commission de huit membres chargé de réformer les finances scandaleuses (elles aussi !!!) du Vatican.
L’italo-marocaine (2) “PR woman” (3) glamour, qui a récemment travaillé comme journaliste en charge de la communication et des relations extérieures chez Ernst & Young Italia, a déjà été surnommée la « lobbyiste du Pape ».
Elle est la seule femme qui fait partie du comité de conseillers du pontife. Francesca Chaouqui a connu la gloire pour ses tweets incendiaires sur le Vatican :
Lorsque Benoît a abandonné son pontificat, Chaouqui a écrit sur son compte Twitter : « Il a gagné Bertone. J’étais sûr qu’il ne le ferait pas, mais il a jeté l’éponge. En tant que croyante, je suis juste déçue. » Mais ce n’était pas son premier ni son dernier commentaire robuste.
Chaouqui par exemple, a chaleureusement félicité l’un des journalistes qui ont découvert les documents du Vatileaks. « Heureusement que tu existes », a-t-elle écrit à l’enquêteur Gianluigi Nuzzi, qui a publié un livre avec les documents volés par le Majordome de Benoît XVI, « Bravo, c’est ce qu’on appelle faire une bonne information. Fier de vous. »
Mais dans un autre, elle a dit que Paolo Gabriele, l’ancien Majordome de Benoît XVI, n’avais pas fuité (répandu) les dossiers papaux publiés dans ce livre à succès – bien qu’il ait été reconnu coupable du vol et la fuite de ceux-ci.
Dans un autre encore, elle a catalogué le Cardinal Tarcisio Bertone, le secrétaire d’État du Vatican, comme “corrompu”. Le Cardinal Bertone nie la corruption et envisagerait une action en justice…
En attendant, Giulio Tremonti, un ancien ministre des Finances italien, a dit à la mi-août qu’il poursuivait en justice Mme Chaouqui et des journaux pour un autre tweet où elle a dit qu’il était homosexuel.
Avec son nom et son image à l’honneur, la Miss Chaouqui a rapidement fermé son compte du réseau de micro-blogging, ce qui n’a pas empêché les médias italiens de récupérer avant cela une copie de certains de ses tweets les plus controversés.
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Ricca et Chaouqui, deux ennemis de l’intérieur
Il est prélat de l’IOR, elle est membre de la commission pour la réorganisation des administrations du Vatican. Deux nominations qui ont été voulues et décidées par le pape François mais qui sont la négation vivante de son programme de nettoyage et de réforme.
ROME, le 26 août 2013 – Plus de deux mois se sont écoulés depuis que Mgr Battista Ricca a été malencontreusement nommé “prélat” de l’Institut pour les Œuvres de Religion (IOR) et plus d’un mois depuis que Francesca Immacolata Chaouqui (photo) a été nommée, non moins malencontreusement, membre de la commission pour la réorganisation des services économico-administratifs du Vatican.
Ces nominations ont été toutes les deux faites par le pape François et la première a été pour lui une décision très personnelle.
Et tout de suite après, dans un cas comme dans l’autre, de graves contre-indications ont été découvertes dont le pape ne savait rien initialement.
Pourtant, alors que le mois d’août touche à sa fin, aucune correction de trajectoire ne se manifeste.
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En ce qui concerne le “prélat” de la banque du Vatican, le pape François, après l’avoir nommé, a été rapidement informé, par plusieurs personnes dignes de confiance, des antécédents scandaleux du personnage et des protections dont il avait bénéficié et bénéficie encore actuellement au Vatican. Et il a exprimé sa gratitude à ces personnes.
Mais, dans l’avion qui le ramenait du Brésil, le pape Jorge Mario Bergoglio a évité, lorsqu’il a répondu à une journaliste, de prendre une position nette en ce qui concerne l’affaire de Mgr Ricca.
Les propos du pape que les médias du monde entier ont repris avec le plus d’emphase – en un festival de commentaires favorables à son “ouverture” aux homosexuels – ont été interprétés comme une façon de suspendre son jugement : « Si une personne est gay et cherche le Seigneur et qu’elle est de bonne volonté, mais qui suis-je pour la juger ? ».
Quelques jours après être rentré à Rome, le pape François a été plus clair. Il a fait savoir à la secrétairerie d’état que Mgr Ricca « restera à son poste ».
Et c’est ainsi que va rester intacte, à travers celui-ci, la contradiction spectaculaire entre d’une part la volonté de nettoyer et de réorganiser la curie romaine exprimée à plusieurs reprises par le pape François et d’autre part le fait que celui-ci continue à faire confiance au “prélat” qu’il a nommé et qui est vraiment le parfait symbole de ces comportements scandaleux et de ces “lobbies” qui devraient être balayés.
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L’affaire de Francesca Immacolata Chaouqui est différente de celle de Mgr Ricca. La secrétairerie d’état du Vatican disposait déjà, à son sujet, d’informations précises plusieurs mois avant qu’elle ne soit nommée, le 18 juillet dernier, membre de la commission pour la réorganisation des services économico-administratifs du Saint-Siège, avec la possibilité d’accéder à tous les documents les plus confidentiels.
Mais que pour la création de cette commission et la nomination de ses huit membres, le pape François a agi de manière autonome. La secrétairerie d’état n’y a pas été associée et elle n’en a été informée qu’après coup.
La secrétairerie d’état avait déjà été mise en état de pré-alerte, au printemps 2012, par certains articles parus dans le plus lu des quotidiens progressistes italiens, “La Repubblica”.
Il était affirmé dans ces articles que Paolo Gabriele, le majordome de Benoît XVI arrêté et condamné pour avoir volé au pape une quantité énorme de documents confidentiels qui étaient ensuite transmis à la presse, n’était pas le seul, à la curie, à avoir agi de cette manière, mais que d’autres, comme lui et après lui, étaient encore en activité, parmi lesquels une femme.
Les “révélations” concernant cette affaire ne donnaient pas le nom des personnes impliquées. Y compris la dernière interview anonyme, celle qui a fait le plus de bruit, publiée dans “La Repubblica” le 7 mars 2013, quelques jours avant le conclave qui a élu Bergoglio pape.
Mais la personne interviewée était tellement bavarde qu’elle se vantait à droite et à gauche d’être l’informatrice qui fournissait la matière des articles de “La Repubblica” : Francesca Immacolata Chaouqui, 32 ans, fille d’un père marocain et d’une mère calabraise, vivant à Rome, mariée. Elle a été chargée, de 2007 à 2009, des relations extérieures du cabinet international d’avocats Pavia & Ansaldo, puis, à partir de 2010, du cabinet Orrick Herrington & Sutcliffe et enfin, à partir de 2013, du cabinet Ernst & Young, disposant pour cela d’un vaste réseau de relations réelles ou relevant de la vantardise, composé de journalistes, de politiciens, d’hommes d’affaires, de prélats et de cardinaux.
Lorsque, dans les jours où avait lieu le conclave, l’identité de l’informatrice anonyme de “La Repubblica” est parvenue aux oreilles du substitut à la secrétairerie d’état, l’archevêque Giovanni Angelo Becciu, celui-ci a adressé une protestation au journal. À partir de ce moment, la publication d’articles clairement attribuables à la “source” Chaouqui a en effet cessé.
Voilà pourquoi lorsque, le 18 juillet, on a appris que le pape avait nommé cette jeune “Public Relations” membre de la commission pour la réorganisation des administrations du Vatican, ceux qui connaissaient ses antécédents ont été absolument stupéfaits.
Mais même les gens qui ne savaient rien d’elle auraient pu très facilement se faire une idée du personnage. Il suffisait pour cela d’ouvrir sa page Twitter, d’y lire son auto-présentation, de parcourir ses messages.
On y apprenait, entre autres choses, que Francesca Chaouqui a un lien direct avec Gianluigi Nuzzi, le journaliste qui a reçu et publié les documents volés à Benoît XVI par son majordome infidèle, et qu’elle est une informatrice assidue du site dagospia.com, le réceptacle de médisances et poisons vaticanesques le plus lu d’Italie.
Par précaution, le 23 juillet, Francesca Chaouqui a retiré sa photo (voir ci-dessus) et, le 10 août, elle a désactivé sa page Twitter. Mais elle l’a fait trop tard et de manière incomplète.
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Étant donc établi que le pape François ne connaissait pas personnellement Francesca Chaouqui, qui l’a convaincu de la nommer à un poste à si hautes responsabilités ?
L’hypothèse la plus crédible conduit à Mgr Lucio Angel Vallejo Balda, secrétaire de la préfecture des affaires économiques du Saint-Siège et également, depuis le 18 juillet, secrétaire et factotum de la commission nouvellement créée dont Francesca Chaouqui est membre.
Mgr Vallejo Balda, 52 ans, est espagnol et membre de la Fraternité de la Sainte-Croix, la branche sacerdotale de l’Opus Dei. Après avoir donné la preuve de ses talents d’administrateur dans le diocèse d’Astorga, il s’est distingué en organisant avec succès les Journées Mondiales de la Jeunesse de Madrid, en 2011, aux côtés du cardinal Antonio María Rouco Varela. Ce qui a favorisé, la même année, sa promotion à la fonction de numéro deux de la préfecture des affaires économiques du Saint-Siège, à Rome.
À ce nouveau poste, Vallejo Balda a dépassé, dans les faits, son supérieur direct, le cardinal Giuseppe Versaldi, qui est désavantagé – entre autres – par le fait qu’il appartient à l’équipe déclinante du cardinal secrétaire d’état Tarcisio Bertone.
Il n’est donc pas surprenant que, une fois élu pape, Bergoglio ait rapidement détecté dans le dynamique monsignor espagnol l’un des hommes sur lesquels il pourrait compter pour la réorganisation administrative de la curie.
La preuve en est le rôle dominant que le chirographe pontifical instituant la commission attribue à Mgr Vallejo Balda : non seulement celui-ci est le secrétaire de la commission, mais il en est également le « coordinateur qui a des pouvoirs de délégué et qui agit au nom et pour le compte de la commission en ce qui concerne la collecte des documents, données et informations nécessaires à l’exercice de ses fonctions institutionnelles ».
On peut d’autre part affirmer que le pape a également confié la tâche de choisir et de recruter les membres de la commission à Vallejo Balda. Cela se déduit de la lettre par laquelle celui-ci a annoncé à chacun d’eux sa nomination et de sa manière de rédiger les curriculum vitæ, en se référant (dans un italien quelque peu confus) aux rencontres personnelles qu’il a eues avec l’un ou l’autre.
On peut, par exemple, lire ceci à propos de l’ancien ministre des Affaires étrangères de Singapour, George Yeo :
« C’est un homme courtois et empressé, mais il a un style intellectuel fort ; il a beaucoup lu et connaît à fond les plaques tectoniques mouvantes de l’Histoire. C’est, ou c’était les deux fois où j’en ai parlé longuement avec lui, un catholique sérieux et consciencieux, ayant beaucoup d’intuitions fascinantes à propos du catholicisme avec des caractéristiques chinoises ».
Et à propos de Francesca Chaouqui :
« Expérience de plusieurs années dans le domaine du conseil en gestion de la communication d’entreprise et en management des relations extérieures et institutionnelles ; leadership faisant autorité, fondé sur de grandes aptitudes en matière de relations publiques et de communication, et forte capacité à finaliser les contacts au niveau business ; guidée par des principes et des valeurs éthiques et moraux très forts ».
Ces curriculum vitæ – comportant les adresses électroniques et les numéros de téléphone privés – se trouvaient dans l’un des trois fichiers joints à l’e-mail confidentiel par lequel, le 18 juillet, Mgr Vallejo Balda a annoncé de manière anticipée aux sept autres membres de la commission la publication, le jour suivant, du chirographe par lequel le pape les nommait.
Les deux autres fichiers joints étaient d’une part le texte du chirographe pontifical et d’autre part l’annexe au chirographe lui-même, également signée par le pape François, indiquant les mesures opérationnelles pour la commission. Et portant la mention :
« Ne pas publier et ne pas distribuer en dehors de la commission ».
Le premier de ces deux documents a effectivement été rendu public le lendemain. Le second, non. Mais on peut le lire sur cette page de www.chiesa :
> Disposizioni operative… (en italien)
Dans son e-mail du 18 juillet, envoyé le matin à 9 heures 41, Mgr Vallejo Balda demandait aux destinataires de garder le secret.
Mais tout de suite après, ce matin-là, Francesca Chaouqui avait déjà violé la consigne, en faisant suivre l’e-mail de Vallejo Balda, avec les trois fichiers joints, à un certain nombre de ses contacts.
On a dit que Francesca Chaouqui appartient à l’Opus Dei, comme Mgr Vallejo Balda. Mais ce n’est pas vrai.
En revanche il est certain qu’elle fréquente des résidences romaines de l’Opus, parmi lesquelles celle où habite le numéraire Joaquin Navarro-Valls, l’inoubliable porte-parole de Jean-Paul II.
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Les précédents articles de www.chiesa à propos des cas de Mgr Ricca et de Francesca Immacolata Chaouqui :
> Double tempête sur l’IOR (3.7.2013)
> Le prélat du lobby gay (18.7.2013)
> La tromperie ayant été révélée, François “saura comment agir” (25.7.2013)
> La “segretariola” de François, le pape qui veut tout faire lui-même (8.8.2013)
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À propos de Mgr Vallejo Balda, le portrait flatteur qu’en a fait José Manuel Vidal sur “Religión Digital” :
> Quién es Lucio Ángel Vallejo Balda, el nuevo “gerente del papa” (en espanol)
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Traduction française par Charles de Pechpeyrou.
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www.chiesa : http://chiesa.espresso.repubblica.it/articolo/1350582?fr=y
[1] En 2010, elle a affiché un diaporama sur YouTube qui comprend plusieurs portraits de studio apparemment nus avec son petit ami.
[2] Francesca Chaouqui âgée de 30 ans (Sandro Magister lui donne 32 ans, d’autres 27 !!!) est née d’un père français d’origine marocaine et d’une mère italienne. Elle fait partie de «Vedro» (“je verrai”), le think tank dirigé par Enrico Letta. Et elle est inscrite à la FERPI, la Fédération des relations publiques italiennes qui depuis des années se bat pour que le parlement approuve une loi pour la transparence des activités de lobbying. Elle se présente ainsi sur sa page Twitter : « Je vis comme si j’avais plus de temps, j’aime, je souris toujours, parfois je me mets en colère, j’écris la nuit. Heureuse ».
La presse italienne l’encense déjà et la présente même comme une excellente gestionnaire. Le quotidien La Repubblica rappelle ainsi son passage chez Ernst & Young où elle s’est occupée de communication et de relations publiques.
Mais si Francesca Chaouqui a du sang marocain, La Republicca voit d’abord en elle une fervente catholique, plutôt proche de l’Opus Dei, un mouvement de l’Eglise catholique qui fait du travail et de la moindre circonstance de la vie comme une occasion de rencontrer Dieu.
[3] PR woman (Femme responsable des relations publiques)