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Un texte fondamental pour mieux comprendre La Salette

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Pour compléter notre article du 19 septembre en la fête de Notre-Dame de La Salette, M. l’abbé Jacques-Marie SEUILLOT nous adresse un texte fondamental pour comprendre La Salette :

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Photo Abbé JMS
Mélanie et Maximin découvrent la Sainte Vierge en pleurs à La Salette.

 

Un entretien entre Mélanie de La Salette et Mère Saint-Jean (à Corps le 22 janvier 1885)
sur les événements de Rome en 1879 avec le Congrès décidé par Léon XIII pour étudier La Salette et la Règle donnée par la Sainte Vierge pour un Ordre religieux de La Salette, et le refus obstiné d’un Mgr Fava évêque de Grenoble.

 

Ce texte met en évidence les faveurs du Pape Léon XIII et des oppositions farouches à La Salette, au Secret, à la Règle pour un Ordre, à Mélanie. Comment aussi réagit Mélanie, avec humilité et toujours soumise au Pape qui d’ailleurs lui donne une mission… à La Salette même !

Suivez donc les indications de À LA UNE de cassicia.com (vous pouvez cliquer) et voyez comment des évêques pouvaient déjà agir contre l’Autorité authentique et l’intérêt de l’Église et des âmes. Et comprenons correctement les larmes de la très Sainte Vierge Marie.

Bonne lecture en ces temps pas faciles.
Abbé Jacques-Marie SEUILLOT.

 

http://www.cassicia.com

 

Un entretien entre Mélanie de La Salette et Mère Saint-Jean (à Corps le 22 janvier 1885)

LA CONSÉCRATION DE LA RUSSIE SERAIT-ELLE POSSIBLE AUJOURD’HUI ?

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En complément de l’article précédent sur « Le troisième Secret de Fátima » voici l’article essentiel de M. l’abbé Méramo sur la consécration de la Russie demandée par Notre-Dame à Fátima en 1917 :

La Consécration de la Russie

Serait-elle Possible Aujourd’hui ?

abbé Basilio Méramo

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Dans une partie du monde catholique actuel, y compris bon nombre de secteurs « traditionalistes », il est monnaie courante d’entretenir l’illusion puérile que la consécration de la Russie serait possible aujourd’hui. Ces nostalgiques, ces « prestidigitateurs » du message de Fátima méconnaissent la grammaire le plus élémentaire, car il est évident qu’ils divaguent faute de comprendre à quoi renvoie le « futur imparfait ». Ce dernier peut transmettre plusieurs nuances ; entre autres, il peut signifier un souhait, une possibilité, quelque chose d’inachevé ou d’incertain, par exemple : « tu ne tueras point, tu ne jureras pas en vain ». Cela veut-il dire que ceux à qui s’adresse cet ordre ne tueront jamais ou ne jureront jamais en vain ? Le « futur imparfait » peut aussi véhiculer une idée de conjecture ou de probabilité, pour indiquer le caractère probable ou possible d’une action et formuler une hypothèse, lorsque le locuteur n’est pas certain de ce qu’il dit et lui confère donc une note conditionnelle. Il y a enfin ce que l’on peut appeler « futur impératif », qui a un sens prospectif et un caractère modal d’obligation équivalant à un impératif et qu’on emploie pour donner – par le biais d’une loi ou d’un commandement quelconque – un ordre catégorique d’une très grande force supposé ne laisser aucune faculté de dérobade ou de révolte ; il reste cependant toujours possible de l’exécuter ou non. Ce fut le cas de l’ordre en forme d’interdit donné par Dieu à nos premiers parents dans le Jardin d’Eden.

La phrase : « Le Saint-Père me consacrera la Russie » ne veut pas dire que le Saint-Père ne refusera ou ne négligera pas de faire ce qui a été ordonné, car il y a là une idée de conjecture, une probabilité… ce qui s’est d’ailleurs vérifié depuis. En outre, Notre Dame a donné à cette phrase un sens quasi potentiel, presque désidératif ; sinon, pourquoi a-t-elle laissé planer la possibilité d’une non-exécution de cet ordre ? « … je viendrai demander la consécration de la Russie à mon Cœur Immaculé et la communion réparatrice des premiers samedis. Si mes demandes sont acceptées, la Russie se convertira et il y aura la paix ; sinon elle répandra ses erreurs à travers le monde, provoquant des guerres […] diverses nations seront détruites. » Malheureusement, ces erreurs ont déjà été répandues à travers le monde, et nous devrions même nous demander si l’Occident naguère chrétien n’est pas plus corrompu que ne l’était l’URSS aujourd’hui disparue. En outre, il est clair qu’avec l’adverbe « sinon », Notre Dame a introduit le second terme d’une alternative.

Il peut y avoir aussi un « futur imparfait » de valeur concessive : « Même si vous ne vous conformez pas à ce que je demande, il se produira ceci… »

« Pour les sauver [les hommes], Dieu veut établir dans le monde la dévotion à mon Cœur Immaculé. Si l’on fait ce que je vais vous dire, beaucoup d’âmes se sauveront, et on aura la paix ! La guerre va finir ; mais si l’on ne cesse pas d’offenser Dieu, une autre, pire, va commencer sous le règne de Pie XI. Quand vous verrez une nuit éclairée par une lumière inconnue, sachez que c’est le grand signe que Dieu vous donne qu’il va punir le monde de ses crimes par le moyen de la guerre, de la famine et des persécutions contre l’Église et contre le Saint-Père. Pour empêcher cela, je viendrai demander la consécration de la Russie à mon Cœur Immaculé et la Communion réparatrice des premiers samedis. Si l’on écoute mes demandes, la Russie se convertira, et on aura la paix ; sinon elle répandra ses erreurs dans le monde, provoquant des guerres et des persécutions contre l’Église. Les bons seront martyrisés ; le Saint Père aura beaucoup à souffrir ; plusieurs nations seront anéanties. Finalement, mon Cœur Immaculé triomphera. »

Ce dernier futur –  « triomphera » – a, quant à lui, une valeur absolument catégorique, puisqu’il s’agit de la parole de Notre Dame et que c’est de Notre Dame et d’elle seule que dépend la réalisation de ce qui est annoncé là.

Il est donc évident que même si l’on n’accomplit pas ce que désire Notre Dame, son Cœur Immaculé triomphera en fin de compte. Quand ? À la fin, c’est-à-dire à l’unisson avec le triomphe du Christ-Roi, autrement dit lors de la Parousie de Notre Seigneur. Tout le reste n’est qu’élucubrations prétentieuses et déductions ridicules dénotant des esprits fiévreux, appauvris, déstructurés, de même qu’un sens commun déficient.

Cela montre bien que notre époque continue à souffrir d’une absence de vision apocalyptique, alors que l’Apocalypse est justement au centre même de la question. Ou bien on approfondit cette dernière sur le plan théologique en faisant une exégèse consciencieuse et réussie du texte de saint Jean, qui fait l’objet d’une vaste littérature, ou bien la Parousie arrivera alors que l’on continuera de penser à la consécration dès lors caduque, anachronique et impossible de la Russie.

 

Andrés Carballo

 

 

 

Cet important éclaircissement d’Andrés Carballo m’en a beaucoup appris au sujet d’un problème que me posait depuis quelque temps la consécration de la Russie évoquée dans le troisième Secret de Fátima. Car en réalité, cette consécration annoncée ne cadrait pas avec la situation que nous connaissons actuellement. En outre, à partir de 1940, les erreurs de la Russie allaient se répandre dans le monde, la Deuxième Guerre mondiale donnant le signal de leur déchaînement. Donc, à partir de cette date, toute consécration devenait tardive, et les conditions posées par Notre Dame n’étaient plus réunies, même avec la consécration effectuée par Pie XII le 7 juillet 1952 ainsi qu’avec les deux précédentes faites par ce même Pape, qui dataient des 31 octobre et 7 juillet 1942 ; indépendamment de la question de savoir si ces consécrations ont été faites ou non selon les exigences de la très Sainte Vierge, elles furent tardives (post factum) dans la mesure où elles étaient censées éviter ce qui se déchaînait déjà ; en effet, celui qui aurait dû y procéder – et avant 1940 – n’était autre que Pie XI, mais la volonté expresse de la Reine des Cieux n’ayant pas été respectée, les maux commencèrent alors à s’abattre sur le monde, maux qu’il était absurde de prétendre éviter alors qu’ils étaient déjà là.

Le problème – et il est grave –, c’est que la plupart des prêtres et des fidèles ont une conception éculée de Fátima et de la consécration de la Russie, car ils croient que celle-ci serait possible aujourd’hui encore, comme si nous ne supportions pas déjà les ultimes conséquences du non-respect des demandes de Notre Dame ; pour pieuse qu’elle paraisse, cette croyance est d’une sottise affligeante, car elle suscite de fausses attentes et espérances qui sont hors de propos, séparées du contexte actuel, comme si nous ne souffrions pas de tous les maux annoncés, maux qu’il aurait été possible d’éviter si la consécration avait été faite avant 1940, année où ils avaient déjà commencé.

 

C’est triste à dire, mais cela dénote l’infantilisme spirituel de la grande majorité du clergé, qui n’évalue pas avec sagesse et profondeur de vue le moment historique que nous vivons. De plus, cela nuit à la compréhension et à l’interprétation des faits historiques en dénaturant le message (la prophétie apocalyptique) de Fátima, qui n’a été donné que pour confirmer celui de La Salette ; à savoir que l’Église serait éclipsée et que Rome perdrait la foi et deviendrait le siège de l’Antéchrist, paroles terribles que peu d’esprits ont su élucider par manque de clarté et de vision apocalyptique. Tout cela présente l’inconvénient supplémentaire de nous faire vivre un rêve pieux, mais dépourvu de toute vérité.

En ce qui me concerne, je n’ai jamais réussi à faire cadrer la phrase « Le Saint-Père me consacrera la Russie » avec le contexte historique où nous vivons. En effet, à quoi pouvait bien servir la consécration après que l’hécatombe eut commencé ? Il était trop tard pour l’empêcher ; au mieux, on pouvait atténuer, mais en aucun cas supprimer les maux qu’il fallait endurer de toutes manières dans la mesure où l’on n’avait pas prêté attention à la voix du ciel.

D’autre part, quel genre de consécration pouvait-on attendre des “papes” conciliaires et postconciliaires et de tout l’épiscopat qui les suit dans leur erreur ? Tout espoir de ce genre est absurde, puisque les personnages en question font précisément partie du grand châtiment annoncé à Fátima, où fut prédite une perte quasi totale de la foi. Et comme nous l’avons déjà dit, même si Pie XII avait procédé correctement à la consécration demandée, il était déjà tard pour le faire ; en effet, cette dernière était censée éviter les maux, non les atténuer ou les diminuer, car la Volonté divine était d’enrayer miraculeusement – par l’intercession du Cœur Immaculé de Marie et pour l’honneur de la Mère de Dieu – les maux que la Russie s’apprêtait à répandre, ainsi que de montrer au monde le caractère miraculeux de cette intercession.

Les éclaircissements grammaticaux d’Andrés Carballo montrent donc que cet avenir ne peut se réaliser de manière infaillible, contrairement à ce que nous pensions presque tous jusqu’à présent, mais qu’il représente une simple potentialité intrinsèque, ainsi que l’auteur l’explique en termes aussi clairs que lapidaires.

Euréka ! ai-je envie de crier, car à mes yeux, ce « mystère » (ou plutôt ce problème) auquel je ne voyais aucune explication, est à présent tout à fait surmonté.

L’annonce par Sœur Lucie de la conversion finale de la Russie signifie non pas qu’on devra cet événement à une consécration, mais qu’en fin de compte et en dépit de tout, la Russie se convertira comme se convertiront les Juifs et tous les peuples, et qu’il n’y aura donc plus alors qu’un seul pasteur et un seul troupeau.

Enfin, il ne faut pas confondre avec les canons russes les maux que la Russie propage et inflige, car ces maux sont dus non pas à des canons, mais au communisme et à l’humanisme athée. Il va de soi que cet humanisme se présente sous des dehors moins rugueux et plus avenants, ceux de la démocratie anthropothéiste vantée aussi bien par le capitalisme que par le communisme, et même par la nouvelle religion que proclament l’église Conciliaire et la Rome moderniste antéchristique.

On doit tenir compte aussi du fait que toute prophétie en la matière est subordonnée à la grande prophétie publique et scripturaire de l’Église qu’est l’Apocalypse, unique livre prophétique du Nouveau Testament, avec lequel il importe donc que tout concorde. Le problème est qu’on déplore un manque d’exégèse apocalyptique dans les milieux cléricaux, depuis longtemps allergiques à tout ce qui parle d’Apocalypse et de Parousie. Voilà pourquoi la plupart des « fátimologues » sont à côté de la plaque.

Il ne reste plus qu’à attendre le triomphe simultané des Saints Cœurs – le Cœur Immaculé de Marie et le Sacré Cœur de Jésus –, qui se produira en fin de compte et en dépit de la grande hécatombe apocalyptique, de la grande tribulation, de la grande apostasie, de l’abomination de la désolation dans le Lieu Saint et du mystère d’iniquité. Ce sera alors le jour de la glorieuse Parousie.

 

 

Basilio Méramo
Bogotá, le 30 août 2012

En la fête de sainte Rose de Lima

 

 

Intermède en ré mineur : « La dernière Messe »

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Cette nuit-là, comme chaque Dimanche, la Sainte Messe se déroulait dans les catacombes Saint Pie V. Mais cette fois là, c’était tellement plus solennel, lumières plus éclatantes, fleurs plus abondantes, rivière de cierges couronnant l’autel, nuées d’encens imprégnant les voûtes, tandis que les échos des hymnes et cantiques vibraient jusqu’au fond des galeries.

C’était la dernière Messe, et même la dernière des Messes dans tout l’univers – quant aux derniers fidèles, derniers survivants d’ailleurs de la Tradition, ils avaient pu se regrouper, tous à demi-grabataires, mais toujours aussi intrépides, obstinément accrochés à leur dernier missel.

Le prêtre, le pauvre prêtre, le dernier prêtre et même le dernier des prêtres de tout l’univers, avançait sur son fauteuil roulant.

Sans âge, sans nom, il était beau, il était prêtre.

Sans passé, sans force, il était beau, c’est si beau, un prêtre.

Introïbo ad altare Deic’était un murmure.

Ad Deum qui laetifîcat juventutem meamchez les fidèles aussi, c’était un murmure.

Mais ce qui était murmuré était si grandiose : notre Dieu éternel est un Dieu de jeunesse éternelle, même pour le dernier des prêtres. Notre Dieu de jeunesse est un Dieu d’allégresse, même pour les derniers fidèles. Et cette allégresse éclatait si fièrement dans les voûtes et galeries, même en cette Messe, qui était bien la dernière.

La grande question : comment avions-nous pu en arriver là : un seul dernier prêtre, quelques derniers fidèles ?

Et pourtant, dès l’agression satanique contre la Sainte Messe, ce qui était dans toute sa vérité “ l’abomination de la désolation ”, le Dieu des armées avait suscité une légion de combattants, décidés, généreux, éclairés, unis. La victoire ne faisait aucun doute.

C’était malheureusement sans compter sur les ruses, les pièges, les traquenards du Malin, non moins que sur la faiblesse, la malice, l’ambition des humains.

Les vannes des ralliements se sont largement ouvertes, et, nombreux, si nombreux, honteusement nombreux, ceux-ci d’abord, ceux-là ensuite, puis les autres, et encore d’autres, et même, est-ce possible ? je dois rêver…

Le pauvre célébrant en était arrivé au sermon : un murmure toujours, qui pénètre si bien quand les cœurs sont ouverts.

« La lumière n’est plus parmi vous que pour un peu de temps ; marchez, tant que vous avez la lumière, de peur que les ténèbres ne vous surprennent ; car celui qui marche dans les ténèbres ne sait pas où il va » Jo 12,35.

Mes bien chers frères,

Incorporés au Christ, Lumière, vous avez la lumière, pleins feux. Animés par le Saint-Esprit, vous avez la force de ne pas vous laisser surprendre – Continuez jusqu’au bout à marcher dans la lumière, vous resterez des fils de lumière.

Le problème, il faut le reconnaître, était à la fois bien clair et par conséquent bien simple.

Ce fameux Concile : dès la 1ère séance, un vice de procédure l’annulait. Annulé, il n’y avait plus du tout à en parler.

Ce Concile : les textes préparés ont été remplacés par la charte maçonnique, ce qui l’invalidait. Alors, il n’y avait plus à en parler, encore moins à en tenir compte.

Ce Concile, il a enseigné tant d’erreurs condamnées par les papes précédents. C’est un Concile d’erreurs. Or la vérité est intégrale, ce Concile est l’erreur intégrale et l’égoût collecteur de toutes les erreurs.

Dès le début, il fallait ouvertement et fortement dénoncer le Concile, le refuser, le condamner, le combattre, lui, et ses applications, et son esprit, et n’en jamais plus parler. Quoi de plus faux, de plus dangereux, de plus ridicule que de faire son autopsie, de le tripoter, de l’amender, d’utiliser toutes sortes de lunettes, de microscopes et tous autres instruments d’optique pour conclure qu’on peut apercevoir ses ténèbres à la lumière de la Tradition et ses erreurs sous l’aspect de la vérité ! Vite, la camisole de force.

Résumons : le Concile, c’est le péché par excellence contre l’Esprit.

Mes bien chers frères,

Tout le reste devait s’ensuivre ; par conséquent tout le reste était à dénoncer, à refuser, à condamner et à combattre.

L’Église, occupée, vidée de la foi catholique et gavée d’erreurs, n’était plus l’Église du Christ mais l’ “église” du diable, la secte conciliaire apostate : Nous n’avions vraiment plus rien à voir avec elle, c’est clair.

La Sainte Église du Christ, elle, une, sainte, catholique, apostolique et romaine, était éclipsée. Sa partie visible est éclipsée, elle n’est bien sûr qu’éclipsée.

La Sainte Vierge a été très précise : c’est Rome, et non l’Église, qui a perdu la foi et est devenue le siège de l’Antéchrist. Nous n’avions donc vraiment plus rien de commun avec cette Rome “qui n’est plus dans Rome”, ni avec les chefs conciliaires de la secte conciliaire, c’est net.

Quant à ce qu’on a appelé la “messe nouvelle”, mes biens chers frères, pourquoi tant d’agitation, de discussions, d’ouvrages, d’études, etc… Elle n’est pas, ne peut pas être, ne veut pas être la Messe, un point c’est tout.

La Sainte Messe, ô merveille, est l’expression rituelle de la foi catholique dans toute son intégrité. Elle est le Christ dans tout son mystère d’amour, nous sauver pour nous faire participer à sa vie divine d’Homme-Dieu.

Incorporés au Christ, il vit en nous et nous vivons avec lui toutes les étapes de son Mystère d’amour. Si rien n’est aussi grand que Jésus-Christ, rien en lui n’est aussi grand que la Sainte Messe, sa Messe. La Messe est le problème premier et majeur, essentiel et doctrinal. Quelle grâce, pour cette période, d’avoir pu sonder les insondables richesses de la Sainte Messe, de décider de mener sa vie en état de Messe, d’adopter la spiritualité de la Sainte Messe.

Par contre, quelle ignominie d’avoir pris au sérieux ce sortilège sacrilège de motu proprio, autant que ces autorisations visqueuses de pouvoir la célébrer tout en canonisant la messe “bâtarde”. Allez vite vous purifier de cette ignominie !

Et si l’on en venait à ce ballet de cour qui a duré 2 ans dans les coulisses : ni les partisans du Souverain, ni les sans-culottes ne pouvaient réussir le jeu scénique des contraires. C’était un ballet sur glace. Mais pendant ce jeu de dupes, l’on ne combattait plus que d’une main caressante. Les pauvres fidèles, ballotes dans la nuit, perdaient toutes leurs humeurs traditionalistes. Le superbe paquebot de la Tradition gîtait fort sur la gauche, le naufrage était fatal – Hola ! vite, les canots de secours à la mer – Ainsi soit-il !

Credo in unum Deum

Malgré les voix moribondes, ce dernier Credo faisait vibrer les catacombes. Et la Messe, la dernière Messe, se poursuivait. Et la clochette tintinnabulait, plus aiguë que jamais. Et le prêtre, lentement, élevait aussi haut qu’il le pouvait l’Hostie sainte, pure, immaculée, le Dieu de Dieu, le Roi des Rois, le Seigneur des Seigneurs. Spontanément, les pieux fidèles avaient entonné le chant lointain de leur première communion :

« Le voici, l’Agneau si doux,
Le vrai pain des anges,
Du ciel, il descend pour nous,
Adorons-le tous ! »

Émotion renouvelée : une dernière fois, les voici à la Table Sainte pour leur dernière Communion, la toute dernière peut-être, leurs mains se serraient si fort sur la poitrine.

Alors le prêtre purifiait le dernier ciboire immensément vide, il fermait le dernier Tabernacle immensément désert, il donnait à ses fidèles sa dernière bénédiction, celle d’une dernière Messe.

La fumée des cierges estompait l’autel, désormais esseulé, de leurs volutes éphémères.

Encore un mot, c’est le prêtre qui veut faire ses adieux :

Mes bien chers frères,

« Tant que vous avez la lumière, croyez en la lumière, pour devenir (pour rester) des enfants de lumière ».

C’est après ces mots que Jésus s’était dérobé aux yeux des foules du Temple. Il s’était dérobé, Lui, Jésus, dérobé à leurs yeux. Mais il devait revenir, Jésus revient toujours, il ne cesse de revenir.

Ayez confiance, jusqu’à son retour.

Ayez confiance, les éclipses n’ont qu’un temps.

Ayez confiance, les intermèdes de même ne durent qu’un temps.

Ré mineur d’abord, ré majeur éclatant ensuite, bientôt Il va revenir, c’est pour vous qu’Il va revenir, l’entendez-vous :

« Oui, je viens bientôt ».
« Amen, venez Seigneur Jésus ! »
« Le trône de Dieu et de l’Agneau sera dans la ville ; ses serviteurs lui rendront un culte. »

Jésus reviendra, tout reviendra avec Jésus, préparez-vous sans tarder Introiho ad altare Dei.

Père Maurice AVRIL
Juin 2012