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De la repentance à l’usage de l’église Conciliaire

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Projet de repentances à l’usage de l’église Conciliaire

 

nota bene

Ce texte a été écrit il y a plusieurs années, ce que révèle le passage où il est question des rapports entre la Fraternité et Rome… et pourrait malheureusement être enrichi depuis sa rédaction, mais il reste d’actualité, hélas !…

 

 

* * *

 

 

I Je me repens d’avoir fait appel à des théologiens hétérodoxes (pour ne pas dire hérétiques), déjà stigmatisés à ce titre par Rome, et à des bouillons de culture syncrétistes comme Taizé, ainsi que de m’être appuyée sur les élucubrations de ces catholiques plus que douteux pour préparer en secret – voire en loges – le deuxième Concile œcuménique du Vatican, dit “pastoral” et non pas dogmatique, dont le but véritable (et atteint) était de faire « 1789 dans l’Église », formule lancée d’un ton triomphant juste après le concile par le très progressiste Cardinal Suenens.

 

II Je me repens, en particulier, d’avoir truqué ce concile avant même qu’il commence et d’y avoir pratiqué jusqu’au bout le coup de force permanent, dans la plus pure tradition de l’Agitprop bolchevique… Il est vrai que lors de tractations conduites à Metz en 1962 entre le Cardinal Tisserand et le patriarche de Moscou, je m’étais engagée à ne pas y renouveler l’indispensable condamnation du communisme génocide, ennemi juré de Dieu et de la chrétienté, mon but étant d’assurer la présence “œcuménique” à Rome de membres de l’église “orthodoxe” russe noyautée par le KGB, agissant ainsi au mépris des catholiques dont la persécution par Moscou et ses satellites n’avait jamais cessé et ne s’est du reste pas ralentie depuis, bien au contraire, alors même que les naïfs croient le communisme vaincu. Ainsi ai-je pactisé partout avec la Révolution pérenne et son dernier avatar en date, allant jusqu’à trahir – au nom de mon Ostpolitik insensée – les catholiques des pays où règne ce régime abject, par exemple en “lâchant” les Uniates d’Ukraine, que n’ont cessé de persécuter nos “frères séparés” prétendument orthodoxes, mais authentiquement à la botte de Moscou et haineusement anti-romains.

 

III Je me repens d’avoir proscrit de la façon la plus arbitraire, illégale et totalitaire la célébration de la seule Messe qui vaille : celle, immémoriale, que le pape saint Pie V a restaurée en donnant aux prêtres le droit de la célébrer jusqu’à la fin des temps, non sans fulminer d’avance l’anathème contre quiconque prétendrait les en empêcher. Cette attitude aberrante devait me conduire à excommunier (de facto, sinon de jure, et pour cause !) les derniers catholiques et leurs pasteurs – taxés de schisme – tout en laissant pérorer et parader à son aise l’hérésie néo-moderniste, quand je ne l’y encourageais pas. Témoin, entre autres, le grand charivari que j’ai permis aux “charismatiques” (ces convulsionnaires d’inspiration protestante et possédés par “l’esprit”, certes, mais lequel ?) d’organiser au cœur même de la chrétienté, dans la basilique Saint-Pierre de Rome, puis sur son parvis, alors même que partout dans le monde, je fermais les lieux saints à la Tradition et à ses cérémonies authentiquement catholiques.

 

IV Je me repens d’avoir désacralisé le Saint Sacrifice de la Messe au point de le transformer en une sorte d’événement festif New Age axé sur l’adoration de l’“Homme” plus que de Dieu. Je me repens d’en avoir fait un simple mémorial, un vulgaire “repas communautaire” niant implicitement la Présence réelle et la Transsubstantiation, au point de rendre la fréquentation de la “messe de Paul VI” recommandable aux protestants par leur hiérarchie, qui – depuis Luther, ce moine défroqué, débauché et déséquilibré – exclut que la Messe puisse être ce qu’elle a été, est et restera toujours et avant tout : un Sacrifice propitiatoire non sanglant. Je me repens d’avoir institué là un office protestant à 98%, avec un zeste de Kabbale (« Dieu de l’univers » au lieu de « Dieu des forces célestes » pour traduire Deus Sabaoth) et un soupçon de jargon maçonnique (« fruits de la terre et du travail des hommes » au lieu de « le pain sacré de la vie éternelle et le calice de l’éternel salut » pour traduire Panem sanctum vitæ æternæ, et Calicem salutis perpetuæ), ce qui est peu surprenant lorsqu’on songe que cette “messe” est sortie toute armée d’une obscure commission (une loge, en somme) dont j’avais confié la présidence au prélat franc-maçon Annibale Bugnini, assisté de six conseillers protestants et de quelques néo-modernistes jouant les “catholiques-alibis”. Je me repens d’avoir profané les lieux saints en les prêtant à n’importe qui pour n’importe quel usage, en reléguant le Saint-Sacrement dans les bas-côtés, voire la sacristie, en laissant déposer les hosties par des mains non consacrées dans des mains non consacrées, en permettant à des jeunes filles de servir la “messe”, en remplaçant l’autel par une table à repasser tournant le dos à Dieu, mais faisant face à l’“Homme” (dont Paul VI a même proclamé fièrement que j’avais le culte !), en supprimant la clôture du chœur, en ôtant les statues, etc. etc., bref, en faisant tout pour éliminer le respect dû au surnaturel. Je me repens d’avoir jeté aux orties le latin, langue sacrée depuis que les premiers chrétiens l’ont empruntée à leurs persécuteurs pour adorer Dieu d’une seule voix dans tout l’Empire romain, surmontant providentiellement ainsi la malédiction de Babel. Je me repens d’avoir voulu, par tous ces attentats, tuer le Saint Sacrifice de la Messe dans l’espoir fou et impie d’étouffer l’Église Catholique, dont il est le fondement, afin de me substituer définitivement à celle-ci.

 

V Je me repens d’être revenue sur les enseignements de tous les papes d’avant 1958, ne serait-ce qu’en cautionnant cette monstruosité maintes fois condamnée qu’est la “liberté religieuse”, porteuse de laïcisme, donc de révolte permanente contre le Christ-Roi, sous l’influence évidente des “libres-penseurs” que j’avais accueillis en mon sein. Je me repens, en fait, d’avoir ridiculisé dans l’esprit de l’immense majorité des catholiques les notions de dogme, de doctrine et de magistère, exposant ainsi les âmes au doute, à l’indifférence, à l’apostasie et aux ténèbres extérieures. Je me repens d’avoir été le loup déguisé en brebis et fourvoyant celles-ci pour mieux les perdre.

 

VI Je me repens d’avoir laissé (ne serait-ce qu’en France) bon nombre de mes évêques, archevêques et cardinaux – infiltrés dans l’Église par ses pires ennemis – délirer de la manière à la fois la plus grotesque et la plus crapuleuse dans tous les domaines possibles, par exemple :

 

  – en fraternisant ouvertement avec lesdits ennemis – athées, talmudistes, marxistes, protestants et maçons, entre autres – au point même, pour beaucoup, de se faire carrément francs-maçons… quand il ne s’agit pas de francs-maçons qui se sont faits prêtres et ont progressé dans les deux hiérarchies à la fois selon les excellents préceptes de leurs grands ancêtres de la Haute Vente d’Italie ;

 

  en fermant les églises de France aux “indésirables” – à savoir les membres de la droite nationale non païenne qui souhaitaient recevoir le baptême ou auxquels leurs proches voulaient donner des obsèques religieuses, ou encore les fidèles de la Tradition décédés, parmi lesquels des prêtres – pour mieux en ouvrir les portes à tout ce qui n’est pas catholique et, de préférence, tout ce qui est le plus anti-catholique ;

 

  dans une logique suicidaire, en faisant don à l’islam prosélyte et conquérant (surtout pas aux “intégristes”, c’est-à-dire au petit reste de catholiques véritables !) des églises désertées par les fidèles à cause de la dérive conciliaire, précisément ; or, c’est là, pour ce même islam, un signe infaillible de faiblesse et la preuve qu’il a désormais le champ libre sur le territoire d’une chrétienté dont les pasteurs mêmes s’appliquent à hâter la décomposition ; à cause de ces ventres mous, l’Europe occidentale n’est plus tout à fait le dar-el-harb (pays de la guerre avec les “infidèles”) que les mahométans ont vainement cherché à envahir pendant treize à quatorze siècles ; elle est même en passe de s’assimiler au dar-el-islam (pays de la “paix” mahométane) et de voir ainsi ses habitants s’intégrer bon gré mal gré à l’oumma (communauté des mahométans), dont les membres méprisent, ostracisent et persécutent les non-mahométans, qui ne sont à leurs yeux que des dhimmis (citoyens de deuxième ordre, assujettis quand même à l’odieuse chariah (loi mahométane) ;

 

en pétitionnant, défilant et manifestant à la moindre occasion avec la racaille trotskiste, qui est fanatiquement internationaliste, immigrationniste, francophobe, anticléricale et avorteuse ;

 

en multipliant les déclarations, prises de position et actions les plus bassement démagogiques, collaborationnistes, voire hérétiques, car bien dans l’irrespirable “air du temps”, qui est à l’hédonisme, au relativisme, au naturalisme, à la tiédeur, au métissage forcé, à la destruction des nations, à la tolérance de l’intolérable, etc. etc. etc.

 

VII Je me repens d’avoir introduit l’erreur dans la Vérité, c’est-à-dire d’avoir obscurci cette dernière – ce qui insulte à la mémoire de tous les martyrs ayant versé leur sang pour elle depuis deux mille ans – en prônant, pratiquant et imposant un faux œcuménisme, véritable piège du Malin qui revient à faire croire que tout se vaut : la vraie Religion et les fausses ; or, ce prétendu œcuménisme (qui m’attire du reste le mépris croissant des fausses religions : beau résultat parmi d’autres !) dépouille évidemment ladite Religion de tout son crédit auprès des fidèles comme des âmes qui auraient pu s’y convertir, mais qui sont désormais fortement incitées à continuer de chercher d’impossibles “voies de salut” dans leurs cultes hérétiques, schismatiques, païens ou sataniques habituels, tandis que les ex-fidèles – complètement désorientés – perdent la Foi en tout ou partie et deviennent indifférents, quand ils ne se laissent pas coopter par des sectes religieuses ou antireligieuses, ayant pignon sur rue ou non.

 

VIII Je me repens, dans le même ordre d’idées, d’avoir organisé à Assise, puis un peu partout en souvenir de ce happening démentiel, de véritables pandémoniums des fausses religions, mises sur le même pied que la vraie. Je me repens de n’avoir rien voulu comprendre aux avertissements du Ciel lorsque, onze ans jour pour jour après ce premier et gigantesque scandale, Assise a été frappée par un tremblement de terre dévastateur qui – entre autres signes sans équivoque – devait causer la destruction du maître-autel de la cathédrale, sur le tabernacle duquel on avait obligeamment prié les bouddhistes de poser leur idole, tandis que sous ce même autel, dans la crypte, la châsse contenant les reliques de saint François demeurait intacte. Je me repens d’avoir réédité le même exploit “œcuménique” dans le sanctuaire marial de Fatima ou, grâce à mes soins empressés, une idole hindoue a été adorée dans la chapelle des apparitions.

 

IX Je me repens d’avoir cherché à faire croire que les “avancées conciliaires” (par exemple, l’“abolition” du démon et du péché originel et actuel) étaient irréversibles, comme si quelques dizaines d’années de tragiques errances rappelant la folie arienne pouvaient gommer dix-neuf siècles de saint et patient labeur au service de cette Foi, de cette Espérance et de cette Charité qu’a prêchées Celui dont le Nom est le seul par lequel nous puissions être sauvés.

 

X Je me repens d’avoir gaspillé en des JMJ purement médiatiques et ostentatoires – destinées à prouver la vigueur de la Foi des jeunes, mais ayant au contraire crûment mis à nu la désolante ignorance des intéressés en matière de religion – la soif d’absolu d’une jeunesse en friche qui, lorsqu’elle parvient à échapper au bourrage de crâne ambiant, constate l’inanité du Novus Ordo Missae et se dirige de plus en plus vers le catholicisme de Tradition.

 

XI Je me repens d’avoir tout mis en œuvre afin de diviser le mouvement traditionaliste, d’abord en tirant prétexte des sacres de 1988 pour terroriser une partie des “tradis” et les pousser à quitter la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X (je leur avais fait miroiter un leurre en forme d’indult), ensuite en laminant la Fraternité Saint-Pierre – produit pourtant bien docile de cette scission – par des grenouillages indignes, enfin en essayant de provoquer le même genre d’éclatement au sein du noyau organisé de la résistance catholique, la Fraternité Saint-Pie X, œuvre de Mgr Marcel Lefebvre, à laquelle j’ai proposé, selon ma bonne habitude, des “discussions”. Je me repens d’avoir agi, ce faisant, sous l’inspiration de celui dont le nom signifie “diviseur”.

 

XII Je me repens d’avoir déboussolé un peu plus encore les fidèles en pratiquant la “repentance” à tort et à travers, autrement dit en battant ma coulpe sur la poitrine des saints papes qui se sont succédé au cours des siècles, et cela pour des fautes imaginaires : avoir évangélisé les païens en renversant leurs idoles selon les instructions du Divin Maître, redressé les hérésies en les combattant résolument lorsqu’elles prétendaient s’imposer par les armes, rouvert les routes de Jérusalem aux pèlerins après des siècles pendant lesquels l’islam prédateur les avait impunément tués, rançonnés ou réduits en esclavage, voire – comme le Vénérable Pape Pie XII – sauvé des milliers de juifs de l’extermination, pour se faire accuser longtemps après de s’être désintéressé de leur sort et même d’avoir collaboré avec les nazis, sans que je réagisse avec toute la fermeté voulue contre d’aussi nauséeuses calomnies, le pontife en question présentant à mes yeux la tare manifeste d’avoir été le dernier pape pré-conciliaire, autant dire le dernier pape incontestablement catholique en dépit de ses faiblesses.

 

XIII Je me repens d’avoir accéléré ma fuite en avant vers le précipice à mesure que s’affirmait mon cuisant échec. L’arbre se juge à ses fruits, et les miens – tout colorés et appétissants qu’ils peuvent être à la vue de certains – se sont révélés secs, amers, gâtés ou moisis à la dégustation de tous ceux qui conservent tant soit peu de palais. Ainsi, je me repens d’avoir provoqué la désaffection des églises, monastères et séminaires et d’avoir tendu, devant ce véritable désastre, l’écran de fumée d’une prétendue “nouvelle Pentecôte” pour tenter de faire oublier les déclarations de Paul VI lui-même déplorant que les « fumées de Satan » se fussent introduites dans l’Église.

 

XIV Je me repens d’avoir réservé un enterrement de première classe au miracle comme aux révélations de Fatima, et notamment d’avoir menti au moins par omission sur le troisième secret (qui m’est archi-défavorable : cela, du moins, est un secret de Polichinelle) tout en ne m’opposant pas aux “apparitions mariales” de Medjugorje, qui ne sauraient venir du Ciel tant les messages de la “Gospa” sont répétitifs, lénifiants, inconsistants… conciliaires en quelque sorte, tant elles attirent les “charismatiques” comme les sanies attirent les mouches, tant les voyants et leurs “sponsors” présentent une sainteté pour le moins douteuse. Je me repens donc, d’une part d’avoir censuré la Très Sainte Vierge Marie, d’autre part d’avoir prétendu reconnaître sa parole dans une véritable bouillie pour les chats… tout en continuant d’ignorer avec une pertinacité infernale les avertissements très clairs qu’elle a donnés à La Salette en 1846 et qui annonçaient mes ignominies actuelles.

 

XV Je me repens d’avoir mis le Saint Linceul de Turin sous l’éteignoir depuis sa prétendue datation au carbone 14 de 1988, alors que j’ai appris depuis – en toute certitude – que celle-ci n’était qu’une grossière imposture (dans mon idée, les ostensions de 1998 et 2000 devaient être les dernières, si possible). Il est vrai que je n’ai pas tardé à me coucher devant la fausse science et ses diktats antichrétiens, par exemple les fariboles évolutionnistes que Jean Rostand – leur tenant athée – avait eu le courage quelque peu schizophrène de dénoncer en écrivant que l’“Évolution” était « un conte de fées pour grandes personnes ». Je me repens d’avoir vu en fait dans le Saint Linceul, comme dans son message miraculeux et sans ambiguïté, un obstacle massif à ma seule véritable obsession : l’extension de l’“œcuménisme” à tout et n’importe quoi. Aux « extra-terrestres » aussi, depuis peu !…

 

XVI Je me repens d’avoir contribué – notamment par cet œcuménisme dévoyé – à ériger le trône de l’Antéchrist, dont le règne passera par l’instauration d’une religion mondiale n’ayant évidemment rien à voir avec la Religion Catholique et ne pouvant déboucher que sur la fin des temps annoncée par saint Jean dans son Apocalypse, point d’orgue de la Révélation. Les précurseurs de l’“homme d’iniquité” auront été nombreux en mon sein…

 

XVII Je me repens d’avoir entraîné, par ces multiples et criminels errements, la chute en enfer d’un grand nombre d’âmes, et je sais qu’il m’en sera demandé raison au Jugement Dernier, dont j’attends le Jour en tremblant.

 

XVIII Je me repens de ne pouvoir me repentir de tous mes méfaits et manquements tant ils ont été nombreux et tant leur seule évocation m’épouvanterait aujourd’hui.

 

XIX Je me repens, pour l’essentiel, d’avoir sombré dans le schisme et l’hérésie en me séparant du Catholicisme de toujours et d’avoir sévi jusqu’en cet instant béni où, avec la plus vive et la plus sincère contrition, ainsi que le fervent espoir de voir le Juge Suprême pardonner à mes membres, j’ai l’indicible soulagement de me réintégrer enfin à l’Église Une, Sainte, Catholique, Apostolique et Romaine, seule porteuse du message de Vérité de Notre Seigneur Jésus-Christ, unique Sauveur des hommes de bonne volonté, à laquelle je restitue humblement les clefs de saint Pierre dont j’ai usurpé la garde pendant un demi-siècle environ.

 

XX Je me repens. Je me repens. Je me repensJe Me Repens !!

 
JPtow à Assise
 

François Thouvenin

 

 

Et les successeurs continuent…

 Les 3 derniers antipapes au Mur des Lamentations

 

 

AUTOPSIE D’UN DÉSARROI DE L’ÂME
ou l’art de corrompre la notion de charité

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Sur son blog, et dans un long texte tout rempli de reproches à l’égard des “semeurs de discorde et de zizanies”, Monsieur Clément Lécuyer vole au secours, en les nommant par leur thèse, des clercs et des fidèles qui ont choisi d’expliquer la vraie foi et la vraie doctrine à travers la grille de lecture de cette thèse, dite de Cassiciacum.

Autrement dit, Monsieur Lécuyer entreprend, bien imprudemment de mettre sur la place publique (celle de son blog) des reproches évangéliques et moraux à l’adresse d’une “disputatio” qui non seulement relève de la polémique doctrinale (serait-elle désormais interdite dans ce qui reste d’Église ?), mais ne fut initiée par le webmestre du blog en question (CatholicaPedia) qu’en raison de la nature polémique que prenait tout naturellement toute évocation de cette mouvance dans les dialogues et messages échangés entre catholiques non una cum. Comme si l’una cumisme était en quelque sorte la panacée à tout expliquer et à tout rassembler !

Outre que Monsieur Lécuyer s’arroge en quelque sorte l’initiative de parler et de défendre cette catégorie de clercs et de fidèles, qui est bien assez grande pour se défendre elle-même, Monsieur Lécuyer part de présupposés dont nous allons démontrer toute l’inanité, la fausseté et la dangerosité.

Par un premier appel, assez téméraire, au “bon sens”, expression vaseuse (s’agit-il là du “sensus fidei” au sens strict ? On peut en douter) , bons sens dont il est d’ailleurs supposé qu’il est majoritaire chez les catholiques, Monsieur Lécuyer semble partir du principe que tout catholique, et a fortiori “non una cum”, se doit d’être uni dans “un esprit de foi et de charité”.

Il est bien évident que dans l’absolu ce précepte divin doit guider tout croyant. Mais St Paul ajoute aussitôt que ce précepte ne vaut que si les croyants sont “unis dans la foi” c’est à dire dans une foi rigoureusement identique dont les fruits naturels sont la patience, l’entraide et …la charité ! Nous voyons donc qu’à la suite de Notre-Seigneur, St Paul place de toute évidence la foi comme critère premier et absolu de la charité et autres vertus communautaires.

Ce socle qu’est la foi est indissociable de la charité qui n’est pas d’abord l’amour du prochain mais l’amour de Dieu et le respect de ses commandements.

Ainsi peut-on jusqu’à aller transporter des montagnes – grand miracle de la foi s’il en est ! – et, pour autant ne pas avoir la charité et donc ne pas plaire à Dieu ! Ni d’ailleurs à son prochain puisqu’on refuse de lui communiquer cette foi coupée de la charité.

Ensuite les évangiles nous expliquent que cette unité de l’Esprit dans la foi ne peut se conserver que dans le lien de la paix, cette paix étant elle-même la résultante de l’union dans la foi et dans la charité. Tout se tient ! Et il serait vain de vouloir choisir à la carte l’humilité pour les uns, la patience pour d’autres, la douceur ou la charité pour d’autres encore. Notons bien que l’écriture nous donne la recette qui va gommer en quelque sorte les différences de talents, de caractères et d’humeurs par l’affection qui porte aux autres une attention bienveillante et va même jusqu’à leur prêter des qualités et vertus qu’ils ne possèdent guère et des mérites qu’ils ne méritent pas. Cet état d’esprit véritablement chrétien ne peut s’épanouir pleinement que dans la foi qui n’est rien d’autre alors que se mettre, corps et âme, au service du Seigneur ! Et se mettre “au service du Seigneur” ce n’est pas moins que plaire à Dieu et faire, dans l’abandon de soi-même, toute Sa Volonté et rien que Sa Volonté. La référence aux temps antiques ne retranche rien mais n’ajoute rien non plus à cette considération que pour assurer son salut il nous faut de toute manière paire à Dieu et lui faire la première place dans nos vies. Les premiers chrétiens il est vrai donnaient souvent en plus de leur personne dans les cirques païens !

En appeler sans cesse à la vertu de charité sans rappeler qu’il ne peut y avoir de véritable charité que dans la foi pure et partagée me parait être une vision quelque peu réductrice de cette intention louable.

Monsieur Lécuyer, non content de se faire l’apôtre d’une charité approximative, plus affective et rassembleuse que divinement normée, se plaît ensuite à nous asséner des lieux communs comme l’existence sur le Net et dans les blogs catholiques des “querelles”, “divisions” et “polémiques inutiles” en prétendant que cela nuit par définition à “l’esprit de charité”. Nous ne reviendrons pas encore sur la conception qu’il en a et ne retournerons pas le couteau dans la plaie.

Ensuite il nous parle de “points de désaccord” comme si il s’agissait là d’une incongruité voire d’un scandale entre chrétiens ! L’angélisme de M. Lécuyer ne laisse pas de surprendre lorsqu’on connait les propres paroles du Christ sur ce sujet ! Mais là où M. Lécuyer passe les bornes c’est lorsqu’il nous affirme du haut de sa chaire que les désaccords portent sur des sujets “secondaires” au point de vue théologique ! Qu’en sait-il ? Que sait-il de la vérité ? Que n’a-t-il déjà pris part à une polémique de fond sur ce sujet en particulier ? Eh oui, il ne le peut car il serait alors acculé à choisir son camp !!!! Prendre part à une polémique c’est automatiquement se déterminer en vertu de son libre-arbitre intellectuel et moral en faveur d’une doctrine, d’une thèse ou d’un point de vue dont l’enjeu est la foi ou plus exactement l’intégrité de la foi ! Aucun d’entre nous ne se permet de juger les fidèles guérardiens au for interne ou de leur prêter a priori les plus noires intentions. Chaque être humain est libre de se tromper mais il doit en assumer les conséquences dans la mesure de sa compréhension intellectuelle de sa perception du problème. S’il se trompe de bonne foi ou par ignorance le devoir de ses frères consistera à lui faire les remontrances nécessaires pour le remettre dans la bonne voie. S’il se trompe de mauvaise foi, il en assumera toute la responsabilité devant Dieu et c’est de notre devoir de le lui rappeler.

L’âpreté des polémiques, l’acuité des querelles autour de la fameuse thèse montre bien, contrairement à ce que vous affirmez M. Lécuyer, que ce sujet n’apparait pas comme secondaire à la plupart des intervenants de la “disputatio” !!!  Car dans secondaires il y a comme un relent d’“inutile”, de “pas important” et presque de “futile”.

Parler ensuite de “contre-témoignage” revient à parler pour ne rien dire puisque vous ne précisez pas pour quel “parti” ce contre-témoignage exerce ses méfaits !!! (mais le lecteur attentif le devine bien vite !!!!)

Mais cela ne serait encore rien si quelques lignes plus bas, vous vous permettez d’attaquer le “devoir d’état” des fidèles, vous arrogeant le droit de leur dénier en ce domaine toute légitimité d’intervention, au nom de quoi on se le demande, pour des personnes que vous ne connaissez même pas pour la plupart, et dont vous mettez en doute systématiquement la compétence… au prétexte fallacieux et clérical que ce sont des sujets pointus en quelque sorte réservés à des clercs ou des théologiens patentés ! Lorsque je lis ça j’ai l’impression que la mesure est comble et que nous ne vivons pas dans le même siècle ! Loin de moi la prétention de dire que tous les fidèles (et clercs également) sont ou doivent être théologiens et que ne l’étant pas ces fidèles ou ces clercs devraient s’interdire des sujets “pointus” et toute forme de polémique… Il est clair que dans votre approche des choses tous ces gens vont être ravis d’apprendre (et je ne dirai pas “moi le premier” puisque je ne suis pas “théologien” !) qu’ils n’ont AUCUNE compétence et que vous les renvoyez, avec le droit de se taire, directement dans leurs foyers et à leur devoir d’état ! Vous prenez ainsi le risque de réactions très… cinglantes !!!! Mais n’étant pas là pour vous plaindre ou vous défendre, je continue ma petite promenade de santé parmi votre prose “non una cum”.

Vous vous plaignez ensuite de l’obstination de certains fidèles car, dites-vous, c’est une perte de temps et d’ardeur ! Permettez-moi de sourire pour détendre un peu le débat ! D’abord si obstination il y a c’est que certains fidèles la prennent comme une vertu, voire une nécessité pour la défense de la foi et non des élucubrations, même pieuses et savantes, de certains sectaires. Ensuite on sent bien que dans votre choix de ce mot vous y mettez une connotation d’entêtement. Concernant vos amis guérardiens vous eussiez plutôt sans doute employé le terme de “ténacité” s’il n’y avait dans votre discours un seul parti à blâmer… comme toujours ! Vous auriez au moins pu faire semblant de distribuer équitablement vos coups puisqu’il paraît que vous ne partagez pas la Thèse de nos amis de l’IMBC. Cette disparité dans l’opprobre est pour le moins étrange… ne trouvez-vous pas ? Ça vous classe un homme en un tour de main !

Ah ! les esprits belliqueux ! Vous en avez plein la bouche de ce vocable agréable si nécessaire à votre rôle de bon apôtre des catholiques non una cum. C’est d’ailleurs pour cette raison que vous fondâtes votre blog afin de mieux contrôler et corriger tous les esprits belliqueux que vous détectâtes alors dans les rangs épars du traditionalisme rebelle…

Pour vous un “belliqueux” se trompe toujours de combat ! Voilà une belle conception libérale qui neutralise toutes les occasions d’attaquer ou de se défendre.

En réalité votre una cumisme est au for externe un club de Bisounours dans lequel tout baigne dans le meilleur des mondes et qui donne au quidam d’en face l’aspect clinquant et impeccable d’un ashram féerique d’où toute violence, y compris verbale, serait bannie. Vous me rappelez ce gourou ridicule qui “exterminait” cent fois par jour des dizaines d’extraterrestres depuis son Mandarom avec son arme apocalyptique mais faisait régner la terreur de l’emprise psychique et sectaire la plus folle au sein de sa “communauté” religieuse… Tirons à vue sur les extraterrestres conciliaires mais surtout ne faisons pas de vagues chez nous et continuons à adorer et servir notre Grand Gourou ! Inutile de vous dire que vous et moi sommes à des milliers d’années-lumière de partager une conception belliciste commune ! Ne savez-vous pas que l’ennemi du genre humain peut être partout y compris dans nous-même et que là encore Notre-Seigneur ne nous a que trop mis en garde contre ceux qui veulent tuer les âmes plutôt que les corps ? N’y a-t-il que des saints parmi nous ? Sommes-nous assez saints nous-mêmes pour rejeter d’un revers de main ces considérations ?

Votre citation du pape Paul V illustre d’ailleurs assez bien votre état d’esprit ; ce que vous voudriez, ce que vous réclamez au plus intime de vous-même c’est un décret de neutralité, c’est un pacte de non-agression qui feraient de nos bons catholiques non una cum des émasculés perpétuels et des borgnes spirituels incapables de discerner aucun critère de vérité hormis ceux qui seraient communs au gros de la troupe ! Une sorte de consensus mou qui reviendrait en fait à restituer de manière subtile aux clercs l’autorité et la puissance qu’ils ont en partie perdues depuis un demi-siècle en raison de leurs trahisons, lâchetés ou manigances. Vous seriez en ce cas un allié au moins subjectif du cléricalisme dominateur sur les consommateurs de sacrements que nous sommes et que nous aurions dû rester éternellement. Malheureusement Cher Monsieur Lécuyer, l’éclipse de l’Église est passée par là, vous le savez bien, et nous ne sommes plus sous Pie XII !!!

Non contente d’être inutile…belliqueuse…non charitable… la polémique est pour vous “stérile” c’est à dire qu’elle ne peut rien enfanter et, en admettant même qu’elle le puisse (par miracle ?), elle n’enfantera jamais rien de bon et, pire encore, sera entièrement aux mains du Prince de ce monde “séducteur du monde entier” !!! Ne voyez-vous pas l’outrance intrinsèque de vos propos et leur exagération en raison même de leur fausseté historique et intellectuelle ? Mais il est vrai que votre site se définit d’abord comme “politique” et à ce titre il vous faut respecter sans doute de ténébreuses alliances pour servir des desseins non moins ténébreux car tout ce qui ne participe pas à la vraie recherche de la vérité sous le regard de la foi fait le jeu du démon ! Voyez là-dessus on peut se rejoindre !

Et lorsque vous nous dites « refusant de reconnaître une quelconque autorité aux ennemis de l’Église siégeant à Rome » j’en déduis que vous devez alors être mal renseigné sur vos amis guérardiens et sur l’autorité matérialiter qu’ils accordent aux hiérarques conciliaires en attendant une hypothétique décision de l’Église déclarant qu’ils sont à nouveau catholiques puisque convertis ! Mais alors me direz-vous tout cela est bien secondaire et nous partageons l’essentiel de la foi ! Et même si c’était le cas, permettez-moi d’abord d’être en désaccord avec vous (ai-je le droit ?) et d’avoir une conception divergente de la pureté de la foi, surtout lorsque celle-ci s’appuie aussi sur la doctrine des Pères et des Papes.

Le jour où nous partagerons rigoureusement la même foi, le jour où les guérardiens ne diront plus de nous que nous sommes schismatiques, luthériens et ennemis de Dieu, alors nous serons, si les circonstances l’exigent, prêts à mourir les uns pour les autres en vertu même du précepte divin que nous rappelle si bien Tertullien.

Priez pour moi !

Pierre Legrand.

 

 

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Quand certains catholiques non una cum se trompent de combat

Alors que chaque jour qui passe voit l’apostasie prospérer à travers le monde et tandis qu’une multitude de péchés, d’abominations et de sacrilèges sont commis quotidiennement, interrogeons-nous sur l’attitude des catholiques restés fidèles à la vraie foi et à la vraie doctrine. Par leurs actions, attitude et prières, consolent-ils Notre-Seigneur ou au contraire, se joignent-ils à la masse de ces semeurs de discorde et de zizanie ? 

  
Je vous laisse poursuivre la lecture sur le blog de l’auteur : http://www.catholique-sedevacantiste.com/article-quand-certains-catholiques-non-una-cum-se-trompent-de-combat-118609903.html

 

Written by Pierre Legrand

juin 27th, 2013 at 11:42 pm

Posted in Polémique

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