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Saint Martin, alias…Martin le Miséricordieux

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Alors que le “président” (de la Gueuse) François Hollande (l’autre François ZérØ) a été hué ce lundi à son passage sur les Champs-Élysées lors de la cérémonie du 11 novembre…a constaté une journaliste de l’AFP sur place, la chrétienté fête un saint Évêque que la Vox populi ( ((En 371 à Tours, l’évêque en place Lidoire vient de mourir ; les habitants veulent choisir Martin mais celui-ci s’est choisi une autre voie et n’aspire pas à l’épiscopat. Les habitants l’enlèvent donc et le proclament évêque le 4 juillet 371 sans son consentement ; Martin se soumet en pensant qu’il s’agit là sans aucun doute de la volonté divine !))) a choisit délibérément.

Il est l’un des quatre patrons de la France, avec saint Remi, saint Denis et saint Louis (saint Michel étant, non patron, mais protecteur. La Très Sainte Vierge Marie (depuis le Vœu de Louis XIII), sainte Jeanne d’Arc et sainte Thérèse de Lisieux étant les trois patronnes).

Les autres évêques de son époque ne l’aiment guère car il a un aspect pitoyable dû aux mortifications et aux privations excessives qu’il s’inflige, il porte des vêtements rustiques et grossiers. (La vrai église des pauvres… Bien avant la fausse secte de Bergo(go)glio !!!) À cette époque les campagnes sont païennes, il les parcourt donc faisant détruire temples et idoles. Il prêche avec efficacité les paysans, forçant le respect par l’exemple et le refus de la violence. Il prêche par la parole et par sa force, il sait parler aux petits et il utilise à merveille la psychologie par sa connaissance des réalités quotidiennes et l’utilisation de paraboles simples que le petit peuple comprend, tel que le Christ le faisait.

S’il est reconnu pour avoir pratiqué le précepte évangélique de partage et d’amour du prochain (ci dessous, détail de la fresque dite Vie de Saint Martin, de Simone Martini), l’importance historique de Martin de Tours tient davantage au fait qu’il a créé les premiers monastères en Gaule, et qu’il a formé des clercs par la voie monastique.

Détail de la fresque dite Vie de Saint Martin, de Simone Martini

Dès le Ve siècle, Tours était le premier lieu de pèlerinage des Gaules ; le choix de Martin de Tours comme seigneur tutélaire des Mérovingiens est fait sous Clovis. Tours reste par la suite un foyer spirituel important. À l’époque carolingienne, Alcuin, conseiller de Charlemagne, fut nommé abbé de Saint-Martin de Tours et de Cormery. Ces abbayes furent des foyers importants de la renaissance carolingienne aux alentours de l’an 800. La cathédrale de Mayence, au cœur de la Germanie franque, est également dédiée à saint Martin.

La cape de saint Martin de Tours, qui fut envoyée comme relique à la Chapelle palatine d’Aix-la-Chapelle pour Charlemagne, est elle-même à l’origine du mot « chapelle », c’est-à-dire l’endroit où l’on gardait la « c(h)ape » du saint qui était emportée lors des batailles et portée en bannière.

Elle est aussi à l’origine du mot « Capet », nom de la dynastie des Rois de France : Francs Capétiens. Ainsi, du royaume d’Austrasie jusqu’à la fin de l’Ancien Régime, saint Martin reste le symbole de l’unité franque (française).

Saint Martin de Tours,  Evêque et Apôtre de la Gaule

Aujourd’hui plus de 236 communes portent son nom en France et plus de 4.000 églises sont placées sous son vocable ; son nom de baptême est devenu le nom de famille le plus fréquent de France.

La Fête de la Saint-Martin en Flandre et en Belgique

On fête sur le territoire de la Flandre historique (principalement dans le Westhoek, la vallée de la Dendre et à Beveren), la Saint-Martin le soir du 10 novembre (ainsi que le soir du 11 novembre avant la Seconde Guerre mondiale).

Selon la légende, en effet, saint Martin portant la bonne parole sur les côtes flamandes, aurait perdu son âne parti brouter ailleurs, alors qu’il tentait d’évangéliser les pêcheurs d’un petit village, futur Dunkerque. À la nuit tombée, les enfants du pays se mettant à sa recherche, avec force lanternes, l’ont retrouvé dans les dunes, en train de manger des chardons et des oyats. Pour les remercier, saint Martin a transformé toutes les petites crottes de l’âne en brioches à la forme particulière, que l’on appelle folard (Voolaeren, en flamand occidental), ou craquandoules.

 La Saint Martin à Watten, près de St Omer et non loin de Dunkerque

Enfant, je chantais en Flandre française, cette chanson (pas très catholique… mais depuis, je me suis convertis !!!), le soir de la Saint-Martin :

« Saint Martin
Boit du vin
Dans la rue des Capucins
Il a bu la goutte
Il a pas payé
On l’a mis à la porte avec un
Coup d’balai »


 en défilant dans la rue, avec une lanterne en forme de tête, creusée dans une betterave à sucre. Après le défilé, on nous donnait un folard et une orange, et le concours de la plus belle lanterne était organisé…

Note de mise à jour : Je pensais depuis ma conversion à l’Église de toujours (la tradition) que cette chansonnette enfantine n’était « pas très catholique »… En fait après recherche, elle n’est pas tant irrévérencieuse que je le pensais. Le grand Saint-Martin est en effet le patron (entre autres) des « buveurs », « hôteliers », « tonneliers », « courtiers en vin » et « marchands de vin »…

Le patronage des « buveurs » doit sont origine à ce que nous a rapporté Grégoire de Tours (chap. XX, Miracles) : « Un agent de l’église de Saint-Martin de Tours, nommé Ammonius, étant sorti de table pris de vin, tomba dans un précipice en revenant chez lui. Comme il avait pendant sa chute invoqué le nom de saint Martin, il fut comme déposé à terre par des mains étrangères sans autre mal qu’une foulure au pied. »

En outre, une locution : « Vin de la Saint-Martin » trouve son origine dans la coïncidences des réjouissances du onze novembre avec le fêtes des vendanges qui, dans les pays de vignobles, ont lieu à la fin de cette récolte. Comme le 11 novembre on buvais souvent avec excès, on appelait aussi l’ivresse « le Mal de saint Martin ». Saint-Martin a aussi, aux environ de Milan, renouvelé le prodige de Cana. Après sa mort, il avait procuré miraculeusement du vin à un passeur de la Loire et très souvent il avait fait croître ce liquide dans des vases déposés sur son tombeau par les pèlerins.

(D’après « Les Saints Patrons des corporations et Protecteurs » par Louis du Broc de Segange. Tome II – 1887) Disponible aux Éditions Saint-Remi : http://www.saint-remi.fr/details-catalogues.php?id=%201211

 

Les enfants défilent dans la rue, avec une lanterne...

Cette façon de fêter la Saint-Martin montre bien que l’on a cherché à christianiser des usages anciens liés à la « fête païenne de Samain » qui survit sous le nom d’Halloween aux États-Unis. À la différence d’Halloween qui est une fête de la nuit et de la mort, la Saint-Martin est la fête de la vie et de la lumière. Samhain représente le renouveau et donc les 2 aspects à la fois. De plus, selon le calendrier de Coligny, cette période était celle du nouvel an chez les Gaulois.

Une tradition similaire existe aussi en Alsace et en Allemagne dans le Pays de Bade ainsi qu’aux Pays-Bas.

Bien que commémoration chrétienne, en Flandre, la Saint-Martin est comme Noël, fêtée dans les écoles laïques !!! Il est aussi fêté à Visé (Liège) puisqu’il est le patron des arquebusiers depuis 1579, lesquels le fêtent toujours depuis l’origine de leur guilde.

Dans les cantons de l’est également il reste comme en Allemagne un saint très populaire dont la fête donne lieu à des réjouissances similaires à celles qu’on trouve en Flandres.