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COMPRENDRE L’AGONIE de L’ÉGLISE
COMPRENDRE L’AGONIE de L’ÉGLISE
Christus Novum Instituit Pascha se Ipsum Immolandum ab Ecclesia (Concile de Trente, Session XXIII, ch. I)
Ab Ecclesia. Par et dans l’intimation de l’Église. Car la Messe est le Sacrifice de l’Église, comme la Croix est celui de Jésus. Le Sacrifice de Jésus est, en même temps, dans la Messe, celui de l’Église, par conformation à son Chef, meurt pour ressusciter, il faut, pour comprendre ce qui se passe actuellement pour la Messe, considérer le Mystère du Sacrifice de Jésus en l’instant où Jésus est mort.
Christus Seipsum obtulit. Jésus s’offre Lui-même. C’est la marque propre de son Sacrifice, dans la Messe comme dans la Croix. La Messe est le Sacrifice de Jésus, et le Sacrifice de l’Église. La Messe en tant qu’elle est le Sacrifice de l’Église, est ab Ecclesia, en l’acte même où elle renouvelle sacramentellement l’acte du Christ s’offrant Lui-même a Seipso. C’est la même mission, la même intimation, qui issue du Christ se prolonge jusqu’à la fin du temps : a Seipso, ab Ecclesia. Le Mystère de la Messe qui demeure ab Ecclesia, au temps où l’Église paraît mourir, est substantiellement le Mystère du Sacrifice que le Christ consomme a Seipso en l’instant même de l’« In manus tuas … »
Il s’agit bien d’un Mystère. La structure, cependant, en est familière. La perte de conscience qui accompagne graduellement un évanouissement rend manifeste que l’on n’a pas prise sur le dernier instant. Cet instant semble se rapprocher inexorablement, mais on n’a pas prise sur lui, car on ne peut en avoir conscience comme dernier instant. Comment, dès lors, Jésus a-t-Il pu S’offrir Lui-même Seipso. Jusqu’au bout, jusqu’à l’instant où, même par la partie inférieure de l’âme, Il est devenu Voyant ? Comment a-t-Il pu consommer l’Oblation a Seipso, même par ce vouloir plénièrement humain que dominait cependant l’immanence de la mort ?
C’est en Marie que ce Mystère se réalise. « Admirabile Commercium » … non entre Nature divine et nature humaine, mais entre la Personne du Verbe incarné et la personne de Sa Mère, Marie, parce qu’Elle n’est pas morte, a vécu l’achèvement de Sa durée terrestre, dans Son premier et unique instant d’Éternité. Marie a vécu d’une manière pleinement humaine ce dont Jésus fut privé par l’épreuve de la mort : avoir prise sur l’achèvement d’une durée qui finit avec la vie. Marie a reçu gratuitement, en l’acte de l’assomption, cela même à quoi Elle s’était disposée en le communiquant à Jésus, lors de l’ultime dans l’Oblation. Jésus, à Cana, a voulu recevoir de Marie l’achèvement du Vouloir qu’Il Lui communiquait, en ce qui concerne l’Heure qui déjà était celle de l’Oblation. Jésus, en accomplissant ce « premier signe » qui rayonnait de Gloire et introduisait la Croix, aurait pu disposer de tout sans Marie. Mais Jésus, en Sa Sagesse, fixait définitivement les normes du rapport que soutient le Chef de l’Église, Celle qui est la Mère de l’Église en étant sa propre Mère.
Économie de partage qui fut un luxe de l’Amour à l’aube glorieuse de la Passion, économie de partage grâce à laquelle Jésus possède ce dont l’eussent humainement privé les lois de nature, en l’ultime achèvement de l’Immolation. C’est dans l’acte de Marie, qui est Sien comme Marie est Sienne, que Jésus réalise plénièrement et humainement que Son propre Sacrifice soit a Seipso jusqu’en l’ultime achèvement. C’est bien l’économie fixée définitivement à Cana, et qui tout simplement manifeste dans l’ordre psychologique l’ontologie de l’Incarnation. Jésus reçoit de Marie humainement ce qu’Il lui communique divinement. Jésus manifeste gracieusement à Cana l’inexorable Nécessité qu’Il veut pâtir en S’incarnant. Le Verbe Incréé, originellement, ne pourrait, sans Marie, subsister humainement a Seipso. Le Verbe incarné, ultimement, ne pourrait, sans Marie, s’immoler, humainement, a Seipso. Comme les choses procèdent, ainsi elles font retour ; l’alpha est l’omega, in mensura, in numero, in pondere.
Le Sceau de la Sagesse est imprimé dans le Principe même de l’Incarnation rédemptrice. Le Verbe incarné rédempteur s’achève en vertu de Marie et en Marie, comme Il procède humainement en vertu de Marie et en Marie, immuablement toute relative à Lui.
Lors donc que Jésus prononce humainement « In manus tuas… », commence le plus profond Mystère que Jésus transfert humainement à sa Mère, parce que le Verbe Incréé l’a de toute éternité inscrit en Son Épouse bien aimée, Celle qui est la première de l’ordre créé. C’est en vertu de Marie et en Marie que se consomme ultimement, d’une manière parfaite humainement, le « a Seipso » qui constitue le cachet propre de l’Oblation accomplie par le Verbe Incarné expirant humainement, sans encore être humainement investi d’Éternité. Seipsum a Seipso obtulit. Seipsum, per Ipsam et cum Ipsa et in Ipsa ultime obtulit. L’« In manus tuas » s’achève sur terre dans la Compassion de douleur : In Corde Matris. Et, ainsi achevé au regard à la durée créée, il s’achève au Ciel, en y devenant Éternité, dans la Compassion de Gloire : Sedet a dexteram Patris.
Jésus expire… C’est cependant jusqu’au bout qu’Il consomme, même humainement, Son Sacrifice a Seipso. Et c’est par Marie, avec Marie, en Marie.
Ce qui est vrai de Jésus, en vertu de la Mère de Jésus, est vrai de l’Église en vertu de la Mère de l’Église. C’est le même Mystère, puisque l’Église c’est Jésus manifesté, puisque Marie est Mère de l’Église non parce qu’Elle y est première mais parce qu’Elle est Mère de Jésus ; puisque le Sacrifice de l’Église c’est le Sacrifice de Jésus, puisque l’agonie de l’Église en est la conformation à l’agonie de Jésus. La Messe demeure, comme il se doit, ab Ecclesia dans l’Église qui agonise, comme le Sacrifice de Jésus demeure a Seipso ultimement au temps où Jésus expira. Cela est possible, cela est certain ; car c’est le même Mystère. Jésus expirant, S’offre Lui-même a Seipso en Marie Sa Mère ; l’Église, agonisant, impère la Messe ab Ecclesia en Marie Sa Mère. Elle, la Vierge immortelle et la Mère « inviolée », opère qu’au temps de l’ultime abandonnement, la Messe demeure ab Ecclesia, comme au temps de l’« In manus tuas » Elle opéra que le Sacrifice de Jésus demeurât a Seipso. Mais nous ne pouvons ressentir quelque chose de ce Mystère qu’en vivant dans l’abandon, l’« In manus tuas » auquel Dieu, par les circonstances, nous ramène avec autant de Rigueur que de Miséricorde.
Le Christ a institué la Pâque nouvelle ; Il en a confié la réalisation aux paroles que le prêtre prononce selon le mode intimatif et à l’intention de l’Église ab Ecclesia, dont le prêtre est le ministre en l’acte même du Sacrifice. Le signe crucial de l’agonie, pour l’Église militante qui par nature est visible, c’est qu’il n’est pas actuellement possible d’y personnifier d’une manière visible le ab Ecclesia qui intime au nom de l’Église le Sacrifice de l’Église. Car il reviendrait en droit au « cardinal Wojtyla », (Ratzinger, Bergoglio) , supposé qu’il soit « una cum Ecclesia », d’être, en l’acte même de sa propre célébration, la norme vivante et l’intimation active de la célébration du Sacrifice dans toute l’Église. Mais étant donné que le « cardinal Wojtyla », (Ratzinger, Bergoglio) célèbre une dite n.m. qui est incompatible avec chacune des notes de l’Église, il est impossible qu’il soit « una cum Ecclesia » en l’acte du Sacrifice qui est celui de l’Église. Le Sacrifice de l’Église militante, laquelle fut fondée par le Christ comme société visible, ne peut donc plus être signifié et normé et intimé comme étant ab Ecclesia par et dans une personne visible. L’Église militante, dont les membres ont en propre de continuer à offrir le Sacrifice, c’est-à-dire de célébrer la Messe qui est la Messe. L’Église militante perd, en la personne du Chef dont elle est privée, la maitrise de l’acte qu’elle ne laisse pas d’exercer.
Nombreux sont les symptômes que l’Église est en agonie. Cependant, les symptômes ne sont pas, en général, ce en quoi consiste la maladie. Ce en quoi consiste, en vérité, l’état de mort pour l’Église « occupée », c’est ce selon quoi elle se trouve providentiellement conformée à son Chef, selon l’acte-état par lequel Il rendit Sa propre Mission pour ainsi dire co-essentielle à son Être de Verbe incarné. Jésus, bien que conservant dans l’Âme le pouvoir de « reprendre sa vie » par la force d’immortalité, perd humainement la maîtrise de l’acte dans lequel Il s’échappe à Soi-même. En cela consiste l’état de mort vécu dans la durée créée. Cet état est, en Jésus, le Sceau ultime de la Sagesse, car l’extase d’impuissance réalisée dans le Sacrifice, manifeste l’extase de sur-mesure qui est propre à l’esse du Verbe incarné.
L’Église est en état de mort, et elle doit l’être, par conformité à son Époux crucifié. Elle doit l’être, comme Lui, éminemment dans l’acte du Sacrifice et par l’intériorité. Ne pas pouvoir être « una cum Wojtyla », (Ratzinger, Bergoglio) , ce n’est, pour l’Église, qu’être attaché à la Croix, c’est vivre l’état intime de son Sauveur crucifié. Bien que forte des promesses de pérennité, l’Église perd humainement la maîtrise de l’acte qui est pour elle la source de Sainteté et le sceau de l’unité. Jésus vécut cet état, non seulement parce qu’Il fut attaché à la Croix, mais principalement dans son Cœur et sous le regard du Père : « In manus tuas… » ; et c’est ainsi, c’est seulement ainsi, que Jésus S’achève en Marie, que Jésus en vérité accomplit jusqu’au bout Son propre Sacrifice a Seipso, en l’accomplissant par Marie, avec Marie, en Marie.
Les membres du Christ qui composent actuellement l’Église militante doivent vivre l’agonie de l’Église, non seulement en se refusant à être « una cum Wojtyla », (Ratzinger, Bergoglio) , mais principalement en pâtissant que cette Église dont ils sont les pierres vivantes, actualise par un état de privation en l’acte même du Sacrifice, l’intime abandonnement que pâtit Jésus en ne dominant plus de Son propre Sacrifice. Ce ne sont pas ceux qui seulement disent : « Je ne suis pas una cum Wojtyla, (Ratzinger, Bergoglio) qui sont l’Église ; sont l’Église ceux qui par abandon allant jusqu’à l’abandonnement, pénètrent dans l’« In manus tuas » du Chef de l’Église.
C’est seulement en cet état, qui fut celui de Jésus, que l’Église peut, quant au Sacrifice, s’achever en Marie comme s’acheva Jésus. Si Jésus n’eût pas été dans l’abîme de l’« In manus tuas », Il eût dû S’abdiquer Soi-même pour confier à Marie l’ultime accomplissement du Sacrifice ; et ce Sacrifice n’eût plus été a Seipso mais « de marie ». C’est seulement dans l’état de l’« In manus tuas », de l’abandon-abandonnement, que les membres de Jésus, qui sont l’Église, peuvent recevoir « de Marie et en Marie », comme étant à la fois par-fait et parfaitement ab Ecclesia, l’achèvement du Sacrifice que Jésus a commis à l’Église.
Marie n’est ni Jésus, ni l’Église, ni chaque membre de l’Église. Marie est immaculée, victorieuse, immortelle ; blessée mais inviolée, immolée mais inconsummée, Veille subsistante et cachée ? Et Marie veille, encore et encore, jusqu’à la fin des temps. Elle veille toute Messe comme elle veilla le Sacrifice de Jésus. Elle accueille en son Cœur transpercé, et vaillante le dépose en Trinité, l’acte du Sacrifice qui, sans Elle, s’enlisait dans la durée créée. Sa Victoire est une Victoire d’Éternité.
Mais le mens n’en entend les merveilleux accents que s’il demeure humblement dans l’abîme de l’abandonnement. La victoire qui a vaincu le monde, c’est notre Foi. Or, Sagesse Incréée incarnée dans l’humilité, c’est dans « Celle qui a cru » que l’« l’Auteur et Consommateur de la Foi », Lui-même a remporté le meilleur de Sa propre Victoire : in manus tuas, commendo spiritum meum ; Seipsum a Seipso obtulit in Corde Matris ; sedet ad dexteram Patris. Il est le « Victorieux » de l’ultime Combat, en Celle qui est la Victoire de la Foi ; Il est humainement, dans le sein du Père, en vertu de « Celle qui suis en Trinité ». Et Marie, Mère de Jésus et Mère de L’Église, sourit, radieuse à ses enfants apeurés. « Et maintenant, mes enfants, écoutez Mon Chant qui est saveur et Victoire d’Éternité. Par Moi, en Moi qui suis Mère de Jésus, par Moi, non par Pierre ni par Jean, mais pour eux tous avec Moi, le Sacrifice de Jésus fut a Seipso jusqu’en l’ultime de l’abandonnement. Par Moi, en Moi, qui suit la Mère de l’Église, non par Wojtyla ou quelqu’autre que ce soit, mais pour tous ceux qui se veulent humblement avec Moi, le Sacrifice de la Messe demeure ab Ecclesia.
Père M.L. Guérard des Lauriers O.P.
L’évêque est le vicaire du Christ (1)
« Les rois des nations s’en rendent les maîtres, leurs princes reçoivent le nom de Bienfaiteurs. Ce ne sera pas ainsi parmi vous. Celui qui voudra parmi vous devenir grand sera votre serviteur ; celui qui voudra parmi vous être premier sera votre esclave » (Luc, XXII, 25 ; Matth., XX, 26-27). Vérité profonde que le pape saint Grégoire a rendue familière en prenant le titre de serviteur des serviteurs de Dieu.
L’évêque est immuablement fixé en ce service, livré pour toujours aux âmes. C’est là un état particulier et que l’évêque doit à sa consécration même. Par elle, il se trouve mis en appartenance spéciale à l’égard de Dieu, appartenance réelle, imprimée en son âme, et qui le marque à l’effigie du Christ, Roi et souverain Prêtre. Mais il appartient à Dieu pour l’Église. Mieux que cela : il n’appartient à Dieu que parce qu’il appartient à l’Église, corps mystique du Christ. Il est sacré évêque pour elle, pour la servir en la régissant ; ce service est le but premier, la raison d’être de son élévation à l’épiscopat, comme le service de l’Eucharistie était le but premier, la raison d’être de son élévation au presbytérat. Sa nouvelle consécration l’attache, le voue à ce service, le fixe pour toujours en l’état de pasteur des âmes.
La Tradition chrétienne a exprimé d’un mot heureux l’existence et le caractère indissoluble de ce lien : elle appelle l’évêque l’époux de l’Église. La comparaison est fort juste : l’union contractée par le prélat a la force du lien matrimonial ; aussi sa consécration ne serait-elle pas valide, pas plus qu’un mariage forcé, si elle n’était librement consentie. En cette union l’évêque est le vicaire du Christ ; il tient sa place. Aussi, comme Lui, est-ce de l’Église universelle qu’il devient l’époux, à elle qu’il s’attache pour toujours.
De cette union mystique, l’anneau pastoral est l’expressif symbole : « Recevez l’anneau en gage de la foi jurée, dit à l’évêque son consécrateur ; vous conserverez une fidélité absolue à l’épouse de Dieu, la Sainte Église ; vous la garderez inviolée ».
L’évêque appartient donc à l’Église. « Dieu m’ôta à moi-même pour me prendre à Lui et me donner aux peuples, afin que je ne vécusse plus que pour Lui et pour eux ». Pasteur des âmes au nom du Christ, il lui faut garder le troupeau, guider les brebis, aller à leur recherche si elles s’égarent et les ramener sur ses épaules, les défendre contre toute attaque. Plutôt que de les abandonner à l’heure du danger, il doit mourir pour elles, à l’exemple de Celui qui a « commencé de faire et d’enseigner » (Actes, I, 1). « Le Bon Pasteur offre sa vie pour les brebis » (Jean, X, II).
L’efficace supplication de la prière de Consécration :
« C’est pourquoi, nous vous en supplions, Seigneur, à votre serviteur, élu de vous pour accomplir le saint ministère du Sacerdoce Suprême, accordez votre grâce, afin que ce que figuraient, en ces voiles sacrés de l’ancien culte, la splendeur de l’or, le feu étincelant des bijoux, et le chatoiement des étoffes variées (Exode, Ch. 28, 5-43), brille de tout son éclat dans la vie et dans les actes de votre Pontife.
Enrichissez donc votre Prêtre de la somme des vertus qui le rendront apte à votre ministère ; et que, paré de tous les ornements spirituels, il reçoive la céleste onction qui doit le sanctifier. »
[1] L’Épiscopat cime du sacerdoce – La vie spirituelle – décembre 1932 n° 3
IN MEMORIAM : M. l’Abbé Joseph Vérité
Lundi 26 août,
Troisième anniversaire de la mort de M. l’abbé Vérité.
Requiescat in Pace
Souvenez-vous dans vos prières de ce grand et infatigable prédicateur des Exercices de saint Ignace antilibéraux, jugé par le juste tribunal de Dieu le 26 août 2010.
Restez fidèle !
– Restez fidèle à la seule Foi enseignée par Notre-Seigneur Jésus-Christ et Sa Sainte Église, la Foi de toujours qui ne peut pas changer ;
– Restez fidèle aux seuls sacrements de Notre-Seigneur Jésus-Christ, ceux donnés par la sainte Église depuis 2000 ans ;
– Restez fidèle aux catéchismes de la sainte Église, aux enseignements des papes catholiques, aux enseignements des saints de toujours ;
– Restez fidèle à la très sainte Vierge Marie, veillant à être dans la VRAIE dévotion, évitant les sept fausses dévotions signalées par saint Louis-Marie Grignion de Montfort ;
– Restez fidèle en tout, ne changez rien, refusez toutes les nouveautés, refusez tout Vatican II, refusez ses faux papes, ses faux évêques, ses faux prêtres, ses faux sacrements, ses catéchismes, ses enseignements erronés. La Religion instituée par Notre-Seigneur Jésus-Christ ne peut pas changer. La très Sainte Vierge Marie triomphera un jour prochain, l’erreur sera écrasée , la vérité de toujours vaincra.
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Écoutons l’abbé Vérité nous parler Marie-Madeleine :
[audio:http://catholicapedia.net/audio/ab-Verite_2009_Maria-di-Magdala.mp3|titles=La pécheresse|artists=Abbé Joseph Vérité]
La tradition chrétienne a toujours reconnu en Marie-Madeleine une figure insigne du repentir, un modèle de l’amour confiant du pécheur pardonné par le Christ, un exemple de vie contemplative. La disciple femme la plus importante de Jésus-Christ après sa propre mère.
Nous vous proposons ci-dessous, un texte de Ludovic Lécuru, bénédictin conciliaire, de bonne facture pour illustrer la pénitente Marie de Magdala que nous avons fêté le 22 juillet :
Panégyrique en l’honneur de Marie-Madeleine
Par Dom Ludovic Lécuru, osb (Bénédictin conciliaire)
Qui est Marie-Madeleine ?
Qui est été cette femme extraordinaire qui, selon le 4e Évangile, a vu le Christ ressuscité avant même que celui-ci ne se montrât à ses apôtres ?
Qui est-elle, celle qui par lui fut chargée de leur transmettre le cœur même de notre foi : “le Christ est ressuscité d’entre les morts” (1 Co 15, 4-5) ?
Pourquoi Marie-Madeleine mérite-t-elle d’être appelée “l’apôtre des apôtres”, comme l’a qualifiée en son temps le cardinal de Bérulle ?
Autant de questions qui peuvent nous éclairer sur l’importance et son témoignage pour nous tous qui la célébrons aujourd’hui avec liesse.
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La légende raconte que l’évangélisation de la Provence est due à Marie-Madeleine et aux plus proches amis de Jésus.
Il faut aimer les légendes. Elles nous disent autrement les choses.
Certes, il ne faut pas être dénué d’esprit critique au risque de tomber dans la crédulité. Il n’empêche : les légendes ne mentent jamais. Elles exagèrent juste un petit peu. La part de réalité est toujours à chercher au-delà de ce qui est exagéré dans les légendes. Et il est plus difficile de prouver qu’elles ont tort que le contraire.
Les légendes s’appuient sur la certitude que rien n’est impossible à Dieu.
En l’an de grâce 43, soit peu de temps après la Pentecôte, un bateau sans voiles ni rames (sans doute le premier pointu (1)), poussé par la seule Providence divine, aurait quitté la Terre sainte et serait venu échouer tout près d’ici, à l’embouchure du Rhône.
À son bord, se seraient trouvés les saintes Femmes de l’Évangile : Marie, sœur de la mère de Jésus, Marie Salomé, la mère des apôtres Jacques et Jean, ainsi qu’un disciple, Maximin.
La légende ajoute que Lazare, celui-là même que Jésus ressuscita d’entre les morts, accompagné de ses deux sœurs Marthe et Marie, se seraient trouvés à bord de ce bateau de fortune.
Ces hommes et ces femmes de l’Évangile auraient été chassés et abandonnés en mer par Hérode, lequel voulait faire périr Lazare et ses sœurs afin de mieux faire disparaître les premiers témoins du Ressuscité.
Poussée par les courants, notre premier pointu, donc, aurait échoué en Camargue, là où se dresse aujourd’hui l’église des Saintes Maries de la Mer, si chère à tant de pèlerins depuis tant de générations.
Maximin aurait évangélisé Aix-en-Provence.
Lazare, Marseille dont il est le premier évêque et martyr.
Marthe aurait pris le chemin de Tarascon qu’elle délivra de la redoutable tarasque, bête odieuse qui semait la terreur.
Quant à Marie-Madeleine, elle se serait retirée dans un lieu désert pour consacrer son cœur à celui-là même qui lui apparut victorieux de la mort le matin de Pâques.
Voici comment Marie-Madeleine retrouva en terre de Provence ce qu’elle avait toujours connu en Terre sainte : le soleil, la lumière, les vignes, les oliviers, les figuiers, les fifres et les tambourins…
La Provence devint pour Marie-Madeleine une terre à sanctifier, pour ne pas dire une autre Terre sainte.
C’est ici, à la Sainte Baume, mot qui veut dire grotte, que Marie-Madeleine passera les 33 dernières années de sa vie toute donnée à l’action de grâce pour tant de bienfaits reçus du Christ.
Même si tout cela n’était que légende, une chose est sûre : les Provençaux ont toujours attribué les origines de leur foi aux amis mêmes de Jésus, à ceux qui l’ont connu, qui l’ont suivi, qui l’ont reçu chez eux, qui ont cru en lui, qui l’ont vu ressuscité et qui finalement l’ont annoncé.
Les Provençaux ont toujours enraciné leur foi dans l’événement central de l’histoire de toute l’humanité : la résurrection de Jésus le 3e jour comme il l’avait promis.
Si telle est la foi des Provençaux, alors, ce que nous célébrons aujourd’hui est une origine, une source. L’origine et la source de la foi des habitants de cette terre qui ressemble tant à la Terre sainte.
Ce ne sont pas les célébrations de ce jour qui donnent sens au passé et le crée. C’est le contraire qui est vrai. Ce qui s’est passé ici il y a bien longtemps grâce à Marie-Madeleine, et à tant d’autres amis de Jésus, donne sens aux célébrations d’aujourd’hui.
Nous ne sommes pas ici pour nous célébrer nous-mêmes au son des fifres et des tambours. Nous ne sommes pas ici pour exalter une terre et son histoire, comme si elles étaient leur propre but.
Nous sommes ici pour faire mémoire des racines chrétiennes propres à la Provence.
Mieux encore : nous sommes ici pour célébrer le Ressuscité aimé et annoncé ici par ses propres amis, à commencer par Marie-Madeleine, afin que nous aussi l’aimions et l’annoncions comme ses amis.
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Ce qui surprend lorsque l’on découvre l’histoire de la Provence, ce sont en effet les saints.
La venue de Marie-Madeleine en Provence a inauguré de longues générations de saints comme si la sainteté avait toujours été viscéralement liée à la Provence.
Car la Provence, c’est aussi saint Trophime envoyé ici par saint Pierre lui-même. La Provence, c’est aussi saint Victor de Marseille ; saint Pons de Nice ; saint Césaire d’Arles ; saint Honorat de Lérins ; saint Fauste de Riez ; saint Cyprien de Toulon ; saint Léonce de Fréjus ; sainte Roseline des Arcs ; saint Eugène de Mazenod à Marseille, et tant d’autres inscrits au martyrologe.
La Provence, c’est aussi vous, les saints et les saintes d’aujourd’hui : sainte Suzanne de Brignoles, sainte Arlette de Sanary, saint Charles de Manosque, saint Jean-Pierre de Mirabeau… Car il doit bien y avoir une Suzanne à Brignoles, ou une Arlette à Sanary, ou un Charles à Manosque…
Les saints sont comme les santons de Provence : ils sont entièrement tournés vers Dieu. Ils lui apportent les trésors de leur vie quotidienne. En convergeant tout vers Jésus, ils convergent tous les uns vers les autres et donnant ainsi à la vie de tous les jours les traits de Évangile. C’est pour cette raison que les saints sont non seulement de grands évangélisateurs. Ce sont aussi de grands civilisateurs car la meilleure façon d’être humain, c’est d’être saint. Et là où il y a plus de sainteté, il y a plus d’humanité. L’histoire de la Provence est là pour nous le dire.
Par la sainteté de chacun d’entre nous, l’Église révèle son vrai visage au monde : une communauté d’hommes et de femmes de foi qui trouvent leur liberté en suivant le Christ, et leur repos en l’adorant.
Par la sainteté, l’Évangile est vécu et révélé au monde par des personnes vivantes.
Si ce n’est pas cette relation vivante et aimante avec le Dieu trois fois saint qui nous rassemble aujourd’hui, alors Marie-Madeleine qui est le prototype d’une telle relation, n’est plus qu’un mythe donnant prétexte à une allégresse sans lendemain. Mais ce n’est pas le cas.
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Marie-Madeleine, prototype d’une relation vivante et aimante avec le Dieu trois fois saint. Qu’est-ce que ces mots signifient ?
Au fond nous ne savons de Marie-Madeleine que ce que nous on dit l’Évangile. Or l’Évangile nous dit l’essentiel de la vie de Marie-Madeleine et, de là, l’essentiel de ce que notre vie est appelée à devenir.
Pour commencer, Luc nous apprend au chapitre 8 de son Évangile que parmi l’entourage féminin de Jésus, il y avait « Marie, appelée la Magdaléenne, de laquelle étaient sortis sept démons » (8, 2). Marie est ainsi appelée parce que originaire du bourg de Magdala, situé sur la rive occidentale du lac de Génésareth.
La même femme est mentionnée dans la finale de Marc qui fait allusion au matin de Pâques : « Ressuscité le matin, le premier jour de la semaine, Jésus apparu d’abord à Marie de Magdala dont il avait chassé sept démons » (16, 9).
Marc et Luc nous renseignent donc sur la conversion de Marie-Madeleine et sur sa présence au tombeau le matin de Pâques.
Arrêtons-nous donc à la mention “sept démons”.
Elle a souvent conduit – à tort (2) – à penser, premièrement, que Marie-Madeleine s’était livrée à la débauche. À un degré tel, qu’il aurait fallu, deuxièmement, un exorcisme au sens strict de la part de Jésus.
Ces deux interprétations sont extrêmement réductrices. D’une part parce que la première limite le péché à la luxure. Et d’autre part, parce que la seconde réduit le pécheur à un possédé. Et plus rien entre ces 2 extrêmes. Si bien que la plupart des gens (qui ne sont ni des débauchés ni des possédés) se considèrent blancs comme neige.
Pour se dégager d’une interprétation sommaire, rappelons que le nombre sept signifie la totalité. “Sept démons” signifie donc toutes les formes du vice et du péché auxquelles nous sommes tous tentés : colère, avarice, orgueil, gourmandise, paresse, mensonge, luxure… Qui ne sont peut-être pas les plus spectaculaires, mais en tout cas les plus efficaces.
Pensez-vous que Marie-Madeleine ait plus péché qu’aucun d’entre nous ? Peut-être juste un peu plus, mais à peine. Le péché de Marie-Madeleine fut certainement sa paresse spirituelle, sa vie superficielle, son oisiveté mondaine. Qui ne se reconnaîtrait là ?
Ce que l’Évangile nous précise de façon certaine est que Marie-Madeleine, libérée par Jésus de “sept démons”, est une personne qui s’est laissée sauver par Dieu. Une femme qui a accueilli la miséricorde de Dieu. Qui a voulu sortir de sa torpeur intérieure pour donner un véritable sens à sa vie. Marie s’était complu dans ce qui est vain et futile ici-bas. Mais au fond de son cœur, elle avait soif d’autre chose. Finalement, elle a dit oui là où le jeune homme riche avait dit non : elle a suivi Jésus et s’est consacrée à lui, seule réponse à ses désirs.
Jésus est celui qui a abordé Marie-Madeleine sans ambiguïté. Marie-Madeleine n’en revient pas : Jésus la connaît à fond. En la laissant s’approcher de lui, Jésus n’a pas voulu couvrir Marie-Madeleine de confusion. Il a voulu révéler sa soif de salut qu’aucune relation humaine n’avait jusqu’à présent pu étancher.
De la vie de Marie-Madeleine, il ne restait avec ses blessures secrètes, ses échecs successifs, ses espoirs déçus. C’est du moins ce qu’elle croyait jusqu’à ce que Jésus l’accueille.
L’accueil que Jésus a réservé à Marie-Madeleine l’a fait revivre et l’a remise debout. C’est comme une naissance d’en-haut dont Marie-Madeleine a fait l’expérience.
Aujourd’hui, Jésus porte ce même et unique regard de vie et de tendresse sur chacun d’entre nous.
Il tourne à jamais vers nous un visage de lumière qui sans cesse renouvelle notre humanité en la gardant des puissances des ténèbres. Il donne sens à notre vie. Il s’en fait le chemin et le but. Il comble nos désirs de vie.
Telle est la grâce de notre baptême que nous ne devons jamais oublier. Plus que nous certainement, Marie Madeleine s’est montrée reconnaissante pour le salut que Jésus lui a apporté.
Allons maintenant écouter ce qui est dit de Marie-Madeleine au chapitre 7 de Luc. Il y est question d’une femme pécheresse qui fait irruption chez Simon le Pharisien pour, nous dit Luc, « tout en pleurs, arroser les pieds de Jésus de ses larmes, les essuyer avec ses cheveux, les couvrir de baiser et les oindre de parfum » (7, 38).
La scène est belle et facile à imaginer.
Tout porte à croire, à la suite des Pères de l’Église, qu’il s’agit bien de la même femme : « Cette femme, Luc l’appelle une pécheresse. Jean la nomme Marie, et nous croyons qu’il s’agit de cette Marie dont Marc assure que sept démons avaient été chassés. » (St Grégoire, Homélies sur les Évangiles, 33, 1).
Délivrée par Jésus de ces sept démons, libérée de sa honte, libérée de ses remords, libérée de ses liens qui la retenaient loin de Dieu, Marie s’approche de Jésus et lui rend grâce pour cette vie nouvelle que Jésus lui apporte.
Tout l’être de Marie-Madeleine exprime au-delà des mots ce moment décisif de sa conversion et la reconnaissance qui en résulte. Marie entend cet appel à renaître et à vivre : « Tes péchés sont remis. Ta foi t’a sauvée. Va en paix. » (Lc 8, 48).
L’action de grâce de Marie-Madeleine doit inspirer la nôtre. Lorsque nous allons nous confesser, nous débarrasser de nos idoles morales, nous entendons les mots de Jésus entendus par Marie-Madeleine : « Tes péchés sont remis. Ta foi t’a sauvée. Va en paix ».
Encore faut-il que nous soyons conscients de devoir être sauvés.
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Maintenant que nous savons que la pécheresse repentie s’appelle Marie-Madeleine de laquelle sortirent sept démons, parlons d’une autre onction dont il est question dans l’Évangile, et qui implique également une certaine Marie. S’agit-il de la même Marie ? Si oui, alors nous en connaîtrons encore plus sur Marie-Madeleine et sur le sens de notre propre vie.
Matthieu, Marc et Jean nous parlent en effet d’une onction faite sur Jésus par Marie, la sœur de Lazare, pendant que Marthe faisait le service. Cette onction eut lieu à Béthanie quelques jours avant la Passion de Jésus (Jn 12; Mc 14). Il s’agit de Marie de Béthanie.
Cette fois, l’onction n’est plus faite avec des larmes, mais avec un parfum de grand prix : plus de 300 deniers. Autrement dit, le salaire de 300 jours de travail. Un salaire annuel.
La question est la suivante : la pécheresse de laquelle sortirent sept démons et qui s’appelle Marie de Magdala, est-elle aussi cette Marie de Béthanie, sœur de Marthe et de Lazare que Jésus a ressuscité des morts ?
Pour faire court, oui. Les détails subtils donnés par Matthieu, Marc, Luc et Jean relatifs à ces deux onctions, l’une de larmes, l’autre de parfum, et à cette femme nommée Marie, se tuilent et se complètent d’une manière que seul un amoureux de la Parole peut saisir. Si bien qu’il est possible de dire qu’ « il y a bien dans l’évangile deux onctions distinctes faites sur Jésus, mais faites par la même femme, qui a voulu répéter à Béthanie les gestes intimement liés au moment décisif de sa conversion. » (Feuillet, Rv Th, 1975, pp.379-380).
Là encore, les Pères de l’Église latine ont toujours été en faveur de l’identification de la pécheresse de Luc, de la sœur de Lazare et de Marie-Madeleine. Saint Grégoire écrit notamment : « Cette femme que Luc nomme une pécheresse et que Jean appelle Marie (la sœur de Lazare), c’est la même femme, (Marie-Madeleine) dont Marc nous dit (16,9) que le Seigneur en avait chassé sept démons » et qui se trouvait au tombeau le matin de Pâques.
Un détail discret mais de grande importante nous met également sur la piste de l’identification de Marie de Magdala, pécheresse repentie, avec Marie de Béthanie : à chaque fois, Jésus est de son côté. Jésus est l’avocat de celle qui regrette ses péchés. Il est l’avocat de celle qui pleure à ses pieds. Il est l’avocat de celle qui oint ses pieds d’un parfum de grand prix.
Si Jésus prend ainsi la défense de cette humble femme si merveilleusement retournée par la grâce divine, c’est parce qu’il n’est pas venu pour les bien portants, mais pour les pécheurs.
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Si Marie originaire de Magdala, pécheresse convertie, est aussi Marie de Béthanie, alors elle est celle qui se met tout entière à l’écoute de Jésus, qui choisit la meilleure part, c’est-à-dire sa Parole, sa Personne, sa Présence.
Quand Marthe sa sœur se plaint auprès de Jésus parce qu’il la laisse, elle, Marthe, faire le service pendant que Marie est assise aux pieds de Jésus, là encore Jésus prend la défense de Marie.
Jésus veut faire comprendre à Marthe que la “meilleure part”, cette part véritablement nécessaire sans laquelle tout est futile et vain ici-bas, est autant à la disposition de Marthe qu’elle l’est de Marie. Jésus est tout autant en la présence de Marthe, juste là, à côté d’elle, qu’il l’est de Marie. Et Marthe ne le voit pas. D’où cette inquiétude et cette agitation – qu’il lui reproche.
Qu’en est-t-il pour nous, là encore ?
Qu’est-ce qui nous agite et nous inquiète ?
Cette meilleure part, Dieu vivant et parlant dans nos vies, le choisissons-nous ?
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On ne peut pas ignorer ce que l’Évangile nous dit de Marie-Madeleine, et prétendre être proche d’elle. En d’autres termes, on ne peut honorer Marie-Madeleine sans faire de sa vie un exemple pour nous, et des paroles que le Seigneur lui a dites, des paroles pour nous aujourd’hui. C’est pour cela qu’aujourd’hui nous jouons pour elle des fifres et des tambourins. Cette musique, ces chants, ces processions en son honneur, sont nos prières, notre action de grâces à Dieu pour les mérites de cette femme qui a choisi Jésus comme l’unique réponse à sa soif de vie.
Marie-Madeleine s’est convertie, elle s’est repentie. Elle s’est tourné toute entière vers le Christ. « Sa résurrection a été plus merveilleuse que celle de son frère » (Saint Augustin)
Sa conversion n’a pas été sans lendemain. Marie-Madeleine a écouté la Parole du Seigneur. Elle a écouté la Parole de celui qui est le Verbe de vie. La Parole qui est à l’origine de tout ce qui existe. La Parole par laquelle nous avons tous été créés et qui nous humanise lorsque nous l’écoutons.
En dernier lieu, Marie-Madeleine a annoncé le Seigneur.
Le matin de Pâques, Marie-Madeleine se rend au tombeau “alors qu’il fait encore sombre.” Il reste comme une dernière étape pour dissiper complètement les ténèbres qui empêchent encore sa foi d’être totalement dans la lumière.
Après les événements tragiques du vendredi Saint, lorsqu’elle avait suivi Jésus jusqu’au pied de la croix, Marie-Madeleine voulait apporter un dernier témoignage à celui qui avait tant compté pour elle et qu’elle considérait comme son Maître et Seigneur.
Mais quelle ne fut pas sa surprise et son angoisse en voyant le tombeau vide. Il ne lui reste même plus la dépouille de celui qui lui avait rendu la vie. Désemparée, Marie va prévenir les apôtres. Eux repartis, la présence des anges ne la console même pas. Lorsque Marie se trouve en présence de Jésus, elle ne le reconnaît pas.
Pourtant, c’est bien lui qui lui pose la question : « Pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? » ; « Si c’est toi qui l’as emporté, dis-moi où tu l’as mis, et j’irai le chercher. »
Jésus lui dit alors un simple mot, prononcé avec la même tendresse divine qui avait conduit Marie à sa vie nouvelle : « Marie. »
Marie se retourne, mais elle s’était déjà retournée, elle qui avait quitté son vieux genre de vie pour se laisser reconnaître par le Seigneur. Les yeux de Marie s’ouvrent. Tout son être frémit. Elle s’exclame : « Rabbouni ! »
Marie veut s’agripper au Seigneur pour ne plus le perdre à nouveau, mais celui-ci l’avertit : « Ne me touche pas. Mais va trouver mes frères et dis-leur : je monte vers mon Père et votre Père. »
Marie aurait voulu reprendre avec Jésus sa vie d’autrefois sur les routes de Galilée, ou lorsqu’il se rendait à Béthanie. Reprendre les doux entretiens sur les dons de Dieu.
C’est bien Jésus en effet que Marie-Madeleine retrouve. Mais Jésus ressuscité d’entre les morts. Celui que l’on ne peut désormais saisir, toucher, retenir, garder avec nous que par la foi en son nom.
Marie comprend maintenant que c’est en annonçant Jésus qu’il restera proche d’elle, et que, elle, restera proche de lui.
Décidément, de tous les personnages de l’Évangile, Marie-Madeleine est celle dont l’itinéraire est le plus complet.
De son combat impossible contre les sept démons dont Jésus l’a délivré, à sa rencontre avec lui le matin de Pâques, en passant par ses larmes d’action de grâce, l’écoute de sa Parole, l’onction d’un parfum sans prix, Marie-Madeleine est le prototype du disciple.
De sa conversion à sa vision du Ressuscité, elle est à elle seule le prototype de tout apostolat. C’est ce qui en fait “l’apôtre des apôtres”.
Va trouver mes frères
Et le relais est passé.
Auprès des Apôtres.
Auprès des Provençaux.
Que Dieu bénisse la Provence.
R.P. dom Ludovic Lécuru
Abbatiale Saint-Maximin, 28 juillet 2013
www.mariemadeleine.fr
Ndlr du CatholicaPedia : Les Évangiles rapportent trois « onctions » sur Jésus par Marie-Madeleine alias Marie de Béthanie.
Saint Matthieu situe la scène chez Simon le lépreux ; du parfum sur la tête de Jésus.
Saint Jean situe la scène chez Marthe et Lazare ; du parfum sur les pieds de Jésus.
Saint Luc situe la scène chez Simon le Pharisien ; de larmes et de parfum sur les pieds de Jésus.
« Tandis que Jésus se trouvait à Béthanie dans la maison de Simon le lépreux, s’avança vers lui une femme, avec un flacon de parfum d’un prix élevé, et elle le versa sur sa tête alors qu’il était à table. » (Matthieu 26, 6)
Mt 26, 6 13 :
6 Comme Jésus se trouvait à Béthanie, dans la maison de Simon le lépreux,
7 une femme s’approcha de lui, avec un vase d’albâtre (plein) d’un parfum fort précieux; et, pendant qu’il était à table, elle le répandit sur sa tête.
8 Ce que voyant, les disciples dirent avec indignation : « A quoi bon cette perte ?
9 On pouvait, en effet, vendre ce (parfum) très cher et en donner (le prix) aux pauvres. »
10 Mais Jésus, s’en étant aperçu, leur dit : « Pourquoi faites-vous de la peine à cette femme ? C’est une bonne action qu’elle a faite à mon égard.
11 Car toujours vous avez les pauvres avec vous ; mais moi, vous ne m’avez pas toujours.
12 En mettant ce parfum sur mon corps, elle l’a fait en prévision de ma sépulture.
13 Je vous le dis, en vérité, partout où sera prêché cet évangile, dans le monde entier, ce qu’elle a fait sera raconté aussi, en mémoire d’elle. »
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« On lui fit donc là un diner, et Marthe servait, et Lazare était l’un de ceux qui étaient à table avec lui. Marie donc, prenant une livre de parfum de vrai nard d’un grand prix, oignit les pieds de Jésus et lui essuya les pieds avec ses cheveux ; et la maison fut remplie d’une odeur de parfum. » (Jean 12, 2-3)
Jn 12, 1 8 :
1 Six jours avant la Pâque, Jésus vint à Béthanie, où était Lazare, le mort qu’il avait ressuscité.
2 Là, on lui fit un souper, et Marthe servait. Or, Lazare était de ceux qui se trouvaient à table avec lui.
3 Marie, ayant pris une livre d’un parfum de nard très pur, très précieux, en oignit les pieds de Jésus, et les essuya avec ses cheveux. Et la maison fut remplie de l’odeur du parfum.
4 Alors, un de ses disciples, Judas Iscariote, celui qui devait le trahir, dit :
5 « Pourquoi n’a-t-on pas vendu ce parfum trois cents deniers, pour les donner aux pauvres ? »
6 Il dit cela, non qu’il se souciât des pauvres, mais parce qu’il était voleur, et qu’ayant la bourse, il dérobait ce qu’on y mettait.
7 Jésus lui dit donc : « Laisse-la ; elle a gardé ce parfum pour le jour de ma sépulture.
8 Car vous aurez toujours des pauvres avec vous ; mais moi, vous ne m’aurez pas toujours ! »
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« Et voici une femme, qui dans la ville était une pécheresse.
Ayant appris qu’il était à table dans la maison du Pharisien, elle avait apporté un vase de parfum.
Et se plaçant par derrière, à ses pieds, tout en pleurs, elle se mit à lui arroser les pieds de ses larmes ; et elle les essuyait avec ses cheveux, les couvrait de baisers et les oignait de parfum. » (Luc 7, 37-38)
Lc 7, 36 50 :
36 Un Pharisien l’invitant à manger avec lui, il entra dans la maison du Pharisien et se mit à table.
37 Et voici qu’une femme qui, dans la ville, était pécheresse, ayant appris qu’il était à table dans la maison du Pharisien, apporta un vase d’albâtre (plein) de parfum ;
38 et se tenant par derrière, près de ses pieds, tout en pleurs, elle se mit à arroser ses pieds de ses larmes, et elle essuyait avec les cheveux de sa tête et embrassait ses pieds, et elle les oignait de parfum.
39 A cette vue, le Pharisien qui l’avait invité se dit en lui-même : « S’il était prophète, il saurait qui et de quelle espèce est la femme qui le touche, que c’est une pécheresse. »
40 Et prenant la parole, Jésus lui dit : « Simon, j’ai quelque chose à te dire. » Et lui : « Maître, parlez », dit-il.
41 « Un créancier avait deux débiteurs : l’un devait cinq cents deniers et l’autre cinquante.
42 Comme ils n’avaient pas de quoi rendre, il fit remise à tous les deux. Lequel donc d’entre eux l’aimera davantage ? »
43 Simon répondit : « Celui, je pense, auquel il a remis le plus. » Il lui dit : « Tu as bien jugé. »
44 Et, se tournant vers la femme, il dit à Simon : « Vois-tu cette femme ? Je suis entré dans ta maison, et tu n’as pas versé d’eau sur mes pieds ; mais elle, elle a arrosé mes pieds de (ses) larmes et les a essuyés avec ses cheveux.
45 Tu ne m’as point donné de baiser ; mais elle, depuis que je suis entré, elle ne cessait pas d’embrasser mes pieds.
46 Tu n’as pas oint ma tête d’huile ; mais elle, elle a oint mes pieds de parfum.47 C’est pourquoi, je te le dis, ses nombreux péchés lui sont pardonnés, parce qu’elle a beaucoup aimé ; mais celui à qui l’on pardonne peu, aime peu. »
48 Et à elle, il dit : « Tes péchés sont pardonnés. »
49 Et les convives se mirent à se dire en eux-mêmes : « Qui est celui-ci qui même pardonne les péchés ? »
50 Et il dit à la femme : « Ta foi t’a sauvée, va en paix. »
[1] Pointu (embarcation) : Le pointu est une famille de barques de pêche traditionnelles de Méditerranée. Le nom de pointu est utilisé dans le Var et les Alpes-Maritimes, la tradition locale à Marseille utilise aussi le nom de barquette ou de bette.
Barquette marseillaise : La barquette marseillaise est un bateau traditionnel des petits métiers de la mer, c’est-à-dire des pêcheurs pillardiers côtiers des côtes marseillaises.
Bette (bateau) : Une bette est un bateau à fond plat qui était traditionnellement utilisé pour la pêche dans les environs de Marseille.
[2] Ndlr du CatholicaPedia : Ici, le prédicateur conciliaire atténue l’état de péché de Marie-Madelaine : la prostitution. Il est dit : “La Pécheresse”, elle avait perdu son nom et on l’appelait la pécheresse… Dans un sermon que le Pape Saint Grégoire (dit le Grand) prononça en l’an 591, il dit : « Elle, celle que Luc appelle la femme pécheresse, celle que Joseph appelle Marie de Béthanie, nous croyons que c’est Marie, de qui sept démons furent chassés selon Marc ».
Pour l’église Conciliaire, il s’agit d’une “fausse interprétation des textes” : À l’origine se trouve une fausse interprétation des textes : Les évangiles ne disent pas de Marie Madeleine qu’elle était pécheresse, mais qu’elle a été guérie de maladie, alors que la femme qui embrasse les pieds de Jésus est clairement présentée comme pécheresse…