Archive for the ‘grand combattant du libéralisme’ tag
DU MODERANTISME OU DE LA FAUSSE MODERATION
Un texte méconnu qui peut intéresser quelques lecteurs !
Un langage inhabituel !
Nous avons Le libéralisme est un péché de Don Felix Sarda Y Salvani, vrai manuel du combattant chrétien.
Voici Du Modérantisme ou de la Fausse Modération, le manuel des officiers.
Luigy est le pseudonyme de l’abbé ALEXIS PELLTIER, DE LA RÉDACTION DU FRANC-PARLEUR à MONTRÉAL, 1873. L’abbé Pelltier fut un grand combattant du libéralisme au Canada, et un défenseur de Mgr Gaume. Cette brochure est destinée à l’élite de ces combattants, à ceux qui n’auront pas peur de lutter publiquement pour la Vérité. Don Sarda est pour tous les soldats, y compris les officiers, Luigi est le manuel des officiers.
Alexis Pelletier est né à Cacouna, comté de Témiscouata, le 26 avril 1837. Il est le fils de Louis Pelletier et de Sophie Michaud. Il est ordonné prêtre à Québec le 19 septembre 1863. Il enseigne au Séminaire de Québec de 1863 à 1866, puis il démissionne et est envoyé au Collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière de 1866 à 1870. Il est à l’avant-garde du mouvement de contestation « Le gaumisme », qui veut retirer l’étude des auteurs classiques païens dans les collèges catholiques, et il publie, sous le pseudonyme de Georges Saint-Aimé, La Brochure sur les classiques (1866) et d’autres écrits qui sont mis à l’index par les autorités ecclésiastiques canadiennes. Il est soumis à un jugement par la Congrégation romaine et est envoyé comme vicaire à Saint-Joseph de Beauce, de 1870 à 1872. Sur sa demande, il est affecté au diocèse de Montréal et obtient la cure de Saint-Bruno de Chambly, de 1873 à 1878. Puis il est le curé de la paroisse Sainte-Cécile de Valleyfield, de 1878 à 1891. De 1891 à 1895, il se retire à Saint-Gabriel de Montréal en raison d’ennuis de santé et, finalement, il devient, en 1895, l’aumônier du Bon-Pasteur de Montréal.
Parallèlement, il poursuit la rédaction de plusieurs brochures sur les études classiques, il écrit de nombreux articles, en particulier pour le journal Le Franc Parleur, et des notes théologiques qui lui valent autant de fidèles admirateurs que de détracteurs. Ces écrits paraissent parfois sous le nom d’emprunt «Lingi». Il publie, en 1897, Le libéralisme dans la province de Québec, une critique des libéraux. Alexis Pelletier décède à Montréal le 25 juin 1910.
Source Séminaire de Québec (Fonds Alexis Pelletier) : http://www.mcq.org/fr/complexe/craf_fonds/craf_fonds.php?idEv=w505
DU MODÉRANTISME
ou de la
FAUSSE MODÉRATION
LUIGY (abbé ALEXIS PELLTIER), de la rédaction du Franc-Parleur, MONTRÉAL, 1873
Les libéraux, surtout les clercs, à toute époque, y compris la nôtre, ont toujours tout détruit.
Pour les reconnaître il suffit de savoir qui ils crossent.
L-H Remy
I
Deux conditions sont absolument indispensables pour être vrai chrétien d’abord, et ensuite pour produire la plus grande somme de bien possible, chacun dans la position qu’il occupe.
La première de ces conditions, c’est de savoir n’être rien et de vouloir n’être rien. Tous les vrais ouvriers de Dieu, à commencer par les apôtres, ont eu ce savoir et cette volonté. Dieu, a dit l’apôtre saint Paul, a choisi ce qu’il y a d’ignoble et de méprisable en ce monde ; Il a choisi ce qui n’est rien pour détruire ce qui est. Ignobilia mundi et contemptibilia elegit Deus, et ea quæ non sunt, ut ea quaæ sont destrueret.
La seconde de ces conditions, c’est de vivre d’une vie crucifiée, de reproduire constamment dans sa personne les mortifications de l’Homme-Dieu : semper mortiificationem Jesu in corpore nostro circumferentes. Les inquiétudes de la vanité, de l’amour-propre, de l’orgueil et de l’ambition, ajoutées au souci d’éviter tout ce qui est de nature à empêcher de prendre ses aises ou de couler paisiblement ses jours, pèsent un poids très lourd et forment un bagage fort embarrassant pour l’homme obligé de cheminer par la voie étroite. Mais quand on sait mettre de côté ces inquiétudes et ce souci, comme le savent tous les vrais disciples du Christ, on jouit d’une grande liberté d’action, et par suite on peut se donner beaucoup d’activité, sans risquer à s’arrêter à mi-chemin ou de s’embourber dans la voie à parcourir.
À l’homme qui veut n’être rien, nihil sum, et qui fait consister ses joies à souffrir pour Jésus-Christ, placeo mihi in infîrmitatibus meis, in contumeliis, in necessitatibus, in persecutionibus, in angustiis pro Christo, à cet homme rien ne saurait opposer un obstacle sérieux à l’accomplissement de ses devoirs, surtout à l’accomplissement du pénible devoir de prêcher et de défendre la vérité par ses paroles et ses actes.
Malheureusement nous vivons dans un siècle qui est aux antipodes du christianisme, et où dominent la concupiscence et l’orgueil de la vie. Tous les calculs qui s’y font procèdent plus ou moins de ces deux sources empoisonnées. L’orgueil et la sensualité y règnent à un tel point qu’ils ont déteint sur tous les caractères à peu près : ils les ont amollis, puis en même temps rendus singulièrement irritables, exigeants et ombrageux.
Chez bon nombre de catholiques, même pieux, comme a dit Pie IX, la concupiscence et l’orgueil de la vie savent se déguiser habilement pour combattre les vérités qui les gênent ou les contrarient : ils opèrent sous le voile d’une fausse vertu, le modérantisme. Car de même qu’il y a une fausse liberté, une fausse paix, une fausse charité, un faux zèle, de même il y a une fausse modération, et c’est elle que l’on désigne sous le nom de modérantisme.
Le modérantisme n’est qu’une des formes du libéralisme. Il travaille à sa manière à bâillonner les défenseurs de la vérité. Ce qu’il y a d’étonnant, d’incompréhensible même, c’est que plusieurs ne paraissent pas s’en douter. Ils maudissent le libéralisme, extérieurement du moins, et ils sont pleins d’égards pour le modérantisme qu’ils cultivent même avec une remarquable ferveur,
Voulez-vous en avoir la preuve ? Écoutez-les. Ils ne se déclarent jamais satisfaits de ceux qui combattent les bons combats. Ils les trouvent toujours immodérés par quelqu’endroit, et ils semblent s’être donné la mission de les décourager en les harcelant sans relâche. Tantôt ils leur reprocheront d’avoir mal choisi leur temps pour parler et par là d’avoir été cause que bien des personnes ont été contristées, mécontentées ou choquées ; manque de modération par conséquent. Tantôt ils les accuseront de mettre injustement certains personnages en cause et de les traiter avec une excessive rigueur : nouveau manque de modération. Tantôt ils les blâmeront de mettre trop en lumière des vérités qui condamnent des hommes qu’ils voudraient ménager ou des faits publics dont on n’avait pas encore bien saisi l’odieux caractère. Une autre fois, ils les signaleront comme des turbulents qui font feu pour des bagatelles, courent après les discussions, rabâchent toujours les mêmes choses et rendent les luttes interminables : manque de modération encore. Une autre fois enfin, ils se rejetteront sur la forme de leurs écrits, et la qualifieront de rude, d’inconvenante, d’exagérée, de grossière, d’injurieuse même : manque de modération encore, manque de modération toujours.
Mais qu’est-ce donc que la modération ? Serait-elle tout ce qu’on dit qu’elle est ? La modération est une vertu morale par laquelle nous nous gardons de tout excès. Toutes les fois donc que nous savons nous maintenir dans de justes limites, nous sommes modérés.
Comme les vérités dogmatiques et morales doivent toujours être présentes à notre esprit, nous ne pouvons jamais donner dans l’excès en les redisant, quand même nous les redirions sans cesse. Que par suite de la prédication, même incessante de ces vérités, il arrive que certaines personnes soient contristées, mécontentées, choquées, cela ne prouve absolument qu’une chose : qu’elles ont l’esprit mal conformé. Tout ce qu’on peut en leur faveur, ce n’est pas de cesser de prêcher la vérité, mais de les engager à prendre les moyens reconnus, les plus efficaces pour débarrasser des travers d’esprit.
Quant à mettre certains personnages en cause et à les traiter avec sévérité, cela seul ne constitue pas un manque de modération. Pour pécher contre la modération en pareil cas, il faut nécessairement blesser la justice ou la charité. Or, comme en bonne justice, aussi bien qu’en charité raisonnablement entendue, le bien particulier doit toujours aider au bien général, s’il arrive que des individus, quelle que soit leur position, deviennent une puissance publique ou quelque chose d’équivalant, l’on peut et parfois même l’on doit les mettre publiquement en cause, et cela, sans la moindre hésitation, car, quiconque pose des actes préjudiciables au bien commun, perd par là même le droit à tous les égards qui sembleraient justifier de tels actes.
Un particulier même a le droit de sacrifier la réputation d’un ou de plusieurs individus qui l’attaquent injustement dans la sienne, quand il n’a pas d’autre moyen d’obtenir une réparation efficace. Si le particulier a droit à autant, que ne faut-il pas dire quand il s’agit du bien général ?
Mais, dira-t-on peut-être ici, n’est-il pas défendu de se faire justice à soi-même ?
Il est défendu de se faire justice à soi-même, en ce sens que le particulier n’a pas le droit d’infliger lui-même des peines vindicatives à ceux qui lui ont fait subir une injure ou éprouver un dommage ; en ce sens encore qu’il ne peut, de son autorité propre, dépouiller personne d’une possession de biens temporels à laquelle il a véritablement droit ; mais il ne lui est nullement défendu de repousser une injuste agression, encore moins de la signaler.
Quoi ! voici un individu ou des individus qui travaillent activement à la ruine du bien ; leurs actes mêmes sont publics, et je n’aurai pas la permission de dire ce que je vois et de donner l’alarme ? De grâce, épargnons le bon sens ; nous le forcerons à émigrer, si nous le maltraitons trop.
Mais, réplique-t-on, ces pauvres individus ne savent pas ce qu’ils font. Ne devez-vous pas les ménager à cause de leur ignorance ? Ils ne savent pas ce qu’ils font ! Mais parce qu’ils agissent sans connaître la nature et la portée de leurs actes, ces actes en existent-ils moins ? Et s’ils existent, ne sont-ils pas aussi gros de conséquences funestes quo s’ils avaient été accomplis avec parfaite connaissance de cause ? J’avoue bien que devant Dieu ceux qui agissent sans savoir ce qu’ils font n’auront pas un compte rigoureux à rendre ; mais cela n’empêche pas que leurs actes n’aient parfois de terribles conséquences.
On insiste et l’on dit : on voyait ce que vous voyez ; mais vous l’avez terriblement fait ressentir. Par certaines considérations, par certains groupements de faits, vous mettez en évidence que l’on ne discernait pas bien, ce qu’on ne remarquait guère même. Les choses telles que vous les présentez sont très réelles, on le croit ; mais elles révèlent un mal affreux. Il n’y a pas à le dissimuler, vous n’usez pas d’assez de ménagements.
Eh voilà ! on accorde bien qu’il est bon de montrer le mal, mais non dans toute sa gravité. On ne veut le considérer qu’à travers un voile pour s’épargner d’avoir à frémir. Mais alors, comment s’y prendra-t-on pour lutter contre un mal en particulier, pour le conjurer, pour fermer l’abîme qu’il creuse, si l’on ne veut pas l’envisager tel qu’il est ? La première chose à faire, quand on entreprend de remédier efficacement à un mal, n’est-ce pas de travailler à le connaître en lui-même aussi parfaitement que possible ? Assurément oui ; le bon sens ne saurait jamais donner une autre réponse.
Mais enfin, ajoute-t-on, la charité est-elle bien sauvegardée en tout cela ?
Je répondrai d’abord que si quelqu’un vient poser devant moi et devant le public en faisant vilaine figure, la charité ne m’oblige aucunement à me taire sur le spectacle qu’on me donne ou à dire que je le trouve gracieux, dans le cas où je me déciderai à parler. Que celui qui ne veut pas qu’on parle de lui publiquement ne fasse rien de nature à l’amener nécessairement sur la scène. S’il veut absolument figurer en public et y être applaudi, qu’il se conduise alors de façon à mériter des applaudissements. En deux mots, sans blesser la charité le moins du monde, j’ai droit de qualifier ce qu’on me donne à regarder. Vous désirez que je me taire, alors cachez-vous.
Je répondrai en second lieu qu’il y a un ordre à observer dans la charité, car la charité doit être bien ordonnée.(1) Par-dessus tout on doit aimer la vérité. « La première charité du chrétien, dit le P. Ramière, c’est l’amour de la vérité ». Le divin Maître nous l’a souvent répété ; Il nous a même enjoint de tout sacrifier pour elle : père, mère, frères, sœurs, notre vie même, s’il en est besoin. Il ne s’est pas borné à donner ce précepte, Il a de plus prêché d’exemple : Il est mort pour rendre témoignage à la vérité.
Rappelons-nous encore qu’à l’amour du bien en général doivent être sacrifiés les amours particuliers. Le texte que je viens de rappeler en fournit la preuve. La raison de cela, c’est que le plus valant mieux que le moins, si le moins nuit au plus, il faut sacrifier le moins. Que peut-on objecter à cette doctrine ?
On reproche aux écrivains catholiques de prendre feu à propos de bagatelles et par là de manquer de modération.
Il faudrait s’entendre là-dessus, car les uns estiment bagatelles ce qui est vraiment important, puis, en revanche ils mettent les bagatelles au rang des choses de premier ordre.
Quant aux discussions fréquentes qu’on les accuse de provoquer, elles ne prouvent pas qu’ils manquent de modération, mais qu’ils défendent la vérité partout où elle est attaquée. En ce bas monde, il n’y aura jamais de paix parfaite : Jésus-Christ nous en a averti. Lorsque la guerre est finie sur un point, elle recommencera sur un autre. Si l’on réussit à tuer le diable, ce qui n’est pas facile, on fera disparaître bien des inconvénients. En attendant, résignons-nous à assister à des luttes interminables et à entendre rabâcher les mêmes vérités. Les vérités ne pouvant pas mourir et le monde en ayant toujours besoin, il faudra les répéter sans cesse. Si cela nous ennuie, songeons qu’au ciel nous n’aurons que la même Vérité à contempler éternellement.
On trouve enfin que les écrivains catholiques usent d’expressions rudes, inconvenantes, exagérées, grossières, injurieuses. Il ne suffit pas de le dire, mais il faut le faire voir. Il est facile d’accuser ; il ne l’est pas autant de démontrer que l’accusation est fondée. Pour ma part, j’aimerais beaucoup qu’on entreprit de faire cette démonstration. En justice, les accusateurs devraient l’entreprendre. Puisqu’elle n’est pas faite, je me contenterai, pour le moment, de citer quelques-unes des paroles de Mgr Pie, évêque de Poitiers, lesquelles prouvent qu’il ne faut pas trop s’effaroucher de la forme que revêtent certains écrits.
« Et comme on insiste particulièrement sur la difficulté d’observer la charité dans les discussions religieuses, je réponds, dit l’illustre prélat, que les grands docteurs nous fournissent encore à cet égard et des règles et des modèles. Dans une foule de textes, dont la connaissance est élémentaire, et qui ne sont nouveaux que pour ceux qui ne savent rien, ils recommandent la mesure, la modération, l’indulgence envers les ennemis même de Dieu et de la vérité. Ce qui n’empêche pas que, sans contredire leurs propres principes, ils n’emploient eux-mêmes à tout instant l’arme de l’indignation, quelquefois celle du ridicule, avec une vivacité et une liberté de langage qui effaroucheraient notre délicatesse moderne. La charité, en effet, implique avant tout l’amour de Dieu et de la vérité ; elle ne craint donc pas de tirer le glaive du fourreau pour l’intérêt de la cause divine, sachant que plus d’un ennemi ne peut être renversé ou guéri que par des coups hardis ou des incisions salutaires. »
Voila ce que dit Mgr Pie, et il le dit, soyons en sûrs, en sachant ce qu’il dit. Nombre de ceux qui parlent beaucoup ne pourraient pas se rendre ce témoignage.
Ces remarques faites, à propos de modération, j’en reviens à dire que les causes premières du modérantisme sont la concupiscence et l’orgueil de la vie. Les causes secondes après elles mettent en mouvement sont la peur, la lâcheté, l’ignorance, les préjugés, l’orgueil, les intérêts personnels, les intérêts politiques, le parti pris doublé de mauvaise foi.
Dans des articles subséquents, j’aurai à faire voir comment chacune de ces causes secondes agit pour entraîner dans le modérantisme. Cette étude ne manquera pas d’intérêt ; elle ne sera pas sans enseignements non plus.
Les textes que nous citons, Le libéralisme est un péché de Don Felix Sarda Y Salvani, et Du Modérantisme ou de la Fausse Modération de l’abbé Alexis Pelletier, sont disponibles aux Édition Saint Remy :
« Pour ne parler que des trois derniers siècles, le seizième a vu dominer l’hérésie protestante ; le jansénisme a essayé de pervertir le dix-septième, et le naturalisme philosophique a pensé, au dix-huitième, bouleverser les fondements mêmes de la société. Avec le résidu de toutes ces erreurs, le dix-neuvième siècle devait nous en apporter une autre, plus dangereuse peut-être que les précédentes, parce qu’elle est plus subtile, et qu’au lieu de viser tel ou tel point de la doctrine, elle a prétendu s’insinuer dans l’ensemble même de la doctrine, pour la corrompre jusqu’au fond. Erreur séduisante d’ailleurs, parce qu’elle a de faux aspect de générosité, et dont le nom, intentionnellement vague, devait, pour beaucoup, la rendre tout ensemble attrayante et insaisissable. Il s’agit du libéralisme. »
http://www.saint-remi.fr/details-catalogues.php?id=%2071
Luigy est le pseudonyme de l’abbé Alexis Pelltier, de la Rédaction du Franc-Parleur à Montréal, 1873. L’abbé Pelltier fut un grand combattant du libéralisme au Canada, et un défenseur de Mgr Gaume. Cette brochure est destinée à l’élite des combattants, à ceux qui n’auront pas peur de lutter publiquement pour la Vérité.
http://www.saint-remi.fr/details-catalogues.php?id=816
[1] Rappelons les cinq conditions de la charité, conditions essentielles et pourtant méconnues.
Cinq conditions s’imposent pour que la charité soit vraie :
1. – être en état de grâce ;
2. – qu’elle soit mue par des motifs surnaturels ;
3. – qu’elle soit efficace :
– en tant qu’elle se rapporte à Dieu, elle doit porter à accomplir sa divine volonté ;
– en tant qu’elle se rapporte aux hommes, elle doit nous porter à chercher le bien du prochain ;
4. – qu’elle doit être ordonnée, c’est-à-dire :
– aimer Dieu par-dessus tout ; et pas n’importe comment : si quelqu’un M’aime, il garde d’abord Mes commandements.
– faire passer l’amour pour la patrie après l’amour pour l’Eglise :
– ne pas chercher le bien du prochain au détriment de notre propre bien spirituel ;
– chercher d’abord le bien spirituel de l’âme de notre prochain et, après le bien matériel de son corps.
5. – qu’elle doit se déployer dans la justice et la vérité.
Catéchisme du Cardinal Gasparri, édition de Chabeuil, 1959, pages 758 à 771.
Ces cinq conditions seraient enseignées et connues, on éviterait beaucoup de polémiques, surtout en appliquant bien la cinquième condition. La justice et la vérité sont connues. Elles ne peuvent changer, même depuis Vatican II.