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CONFESSION D’UN CURÉ… EN 1971

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Nous avons retrouvé un document « d’époque », pendant le grand chambardement de l’après-concile Vatican II :

En 1971, le Chanoine Thibaud, Assistant au trône de Monseigneur l’Évêque Villepelet à Nantes distribuait généreusement cette Lettre ci-dessous.

CONFESSION D’UN CURÉ EN 1971
==============================================
Mon Père, je m'accuse :

- d'avoir encore cru aux vieux Dogmes;
- d'avoir enseigné aux enfants sans défense qu'il y a d'autres Sacrements que ceux
 mentionnés dans le nouveau catéchisme (obligatoire);
- d'avoir osé parler au catéchisme et au prône , de l'enfer, du purgatoire et du
 péché originel;
- d'avoir lu, en cachette, Saint Thomas.... et d'autres docteurs périmés de l'Eglise;
- d'avoir, par inadvertance, célébré la Messe comme un Sacrifice;
- d'avoir eu comme une délectation triomphaliste, en méditant sur la sainteté de
 l'Eglise à l'occasion de la Toussaint;
- d'avoir désobéi à mon vicaire... et même à des laïcs;
- d'avoir porté la soutane à l'église, et même une fois hors de l'église;
- d'avoir refusé de troquer mon autel gothique contre une table de billard ou de
 cuisine;
- d'avoir écouté avec délices du Chant Grégorien à la radio;
- d'avoir scandalisé mon vicaire:
- en récitant le Bénédicité, l'Angélus et même le Chapelet;
- en l'appelant "Monsieur l'Abbé" et non pas "Père";
- d'avoir perdu mon temps en récitant mon bréviaire, au lieu de le passer utilement
 en réunions;
- d'avoir, par mégarde, récité Prime, Tierce, Sexte et None... et d'avoir lu le
 Martyrologe une fois;
- de n'avoir pas eu de doutes dans la Foi;
- de n'avoir pas désobéi constructivement au Pape et à mon Evéque;
- de ne pas contester "Humanae vitae" et "Sacerdotalis coelibatus";
- d'avoir, par ma parole sacerdotale et mon comportement de prêtre, scandalisé des
 laïcs dans leur dignité de porteurs de Charismes;
- d'avoir nui à la pensée oecuménique en bénissant le mariage de deux catholiques
 pratiquants;
- d'avoir, depuis l'âge de treize ans, retardé l'épanouissement de ma personnalité
 en luttant contre les tentations de la chair;
- de m'être adonné souvent à la méditation;
- d'avoir permis que certains fidèles brûlent encore des cierges devant la statue
 de la Sainte Vierge;
- d'avoir gardé dans mon église des statues de saints et de saintes, et de les avoir
 vénérées personnellement;
- de n'avoir pas étudié Heidegger et de ne pas être d'accord avec Bultmann et
 Schillebeckx;
- d'avoir négligé ma lecture dans Marx et même Theillard de Chardin;
- d'avoir considéré Luther et Calvin comme des hérétiques et non comme des
 précurseurs de Vatican II;
- d'avoir attaché de l’importance à mon serment anti—moderniste;
- d'avoir visité les malades et les personnes âgées au lieu de m'engager comme
 ouvrier non spécialisé dans une usine;
- d'avoir interdit à un aumônier de passage avec des jeunes filles on short de
 célébrer une Messe dansante, dans mon église;
- d'avoir demandé le "Célébret" à un monsieur à col roulé beige, qui voulait dire
 la Messe en patois;
- d'avoir prêché la pénitence, l’abnégation et l'humilité, un Mercredi des Cendres;
 et, en d'autres circonstances, d'autres vertus morales périmées;
- d'avoir consulté parfois mes vieux livres de Séminaire et même mes carnets de
 notes de Théologie;
- d'avoir relu l'Imitation de Jésus-Christ et même la "Vie Dévote";
- d'avoir inconsidérément, relu le Syllabus;
- ET SURTOUT – je n'ai pas osé le dire avant, tant j'en ai honte - ... suadente
 diabolo.... contesté les contestataires!
Mon Père, pardonnez-moi .... je ne suis pas dans le vent......

Télécharger la Lettre en PDF

Written by Cave Ne Cadas

mars 2nd, 2010 at 8:19 pm

Décès de l’Abbé de Nantes R.I.P.

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Le célèbre abbé Georges de Nantes, une figure du combat traditionaliste en France et dans le monde, fondateur de la ligue de la Contre Réforme Catholique, est décédé le 15 février, à l’âge de 85 ans.

Interdit de célébrer les sacrements en 1966 et sanctionné à plusieurs reprises par la secte Conciliaire, le fondateur de la Contre-réforme Catholique est décédé ce dimanche, à Saint-Parres-lès-Vaudes (Aube).

Nous vous proposons de ré-écouter l’émission de Jacques Chancel, Radioscopie du 16 janvier 1973 :

[audio:http://catholicapedia.net/audio/1973-01-16_Radioscopie_Abbe_Georges-de-Nantes.mp3]

Hommage à l’abbé Georges de Nantes

Beaucoup, même parmi les catholiques, ignorent qui fut véritablement l’abbé Georges de Nantes, fondateur du mouvement de Contre Réforme Catholique, défenseur inlassable de la Tradition contre les hérésies de Vatican II. Alors que seront célébrées aujourd’hui, jeudi 18 février 2010, ses obsèques, et que les frères et sœurs de sa communauté le conduiront pieusement en sa dernière demeure, il est normal de rendre hommage à cette grande figure de la lutte contre la folie révolutionnaire qui s’est introduite à l’intérieur de l’Église. Ce combat contre le poison idéologique moderniste, mené avec une rare énergie pendant plusieurs décennies, vaudra à l’abbé Georges de Nantes d’être durement et injustement sanctionné par sa hiérarchie. Il continuera néanmoins, avec un courage exemplaire, à dénoncer la désorientation de l’Église, et écrira dès 1973, un “ Liber accusationis ” contre le pape Paul VI qui aura un certain retentissement en raison de la pertinence, mais aussi de la virulence de ses critiques, et dans lequel il désignera sous le nom original de MASDU (Mouvement d’Animation Spirituelle de la Démocratie Universelle), le funeste poison qui s’était emparé de l’Église moderne.

Le 13 mai 1983 lors de la remise du Liber accusationis secundus,
que Mgr Hamer refusera au nom du Pape.

Sa forte personnalité, ses analyses sans concession fondées sur une forte exigence spirituelle,  lui valurent parfois de nombreuses hostilités, mais il faut reconnaître à ce prêtre une foi hors du commun et une indéfectible certitude en la capacité de redressement de l’Église, appelant inlassablement de ses vœux un Vatican III réparateur et souverain, afin de redonner un nouveau visage à la divine institution fondée par Jésus-Christ. À ce titre, il restera comme un magnifique exemple du combat qu’il convient de livrer contre les forces des ténèbres, laissant une œuvre magistrale en philosophie, métaphysique, dogmatique et mystique.

Voici en quelques lignes le résumé de sa vie et de son action :

Né le 3 avril 1924 à Toulon, d’une famille d’officier de marine, d’Action française et catholique, il fait ses études secondaires chez les maristes de Toulon, les jésuites de Brest, les frères des Écoles chrétiennes du Puy-en-Velay. Il s’engage dans les chantiers de jeunesse institués par l’État français du maréchal Pétain, dans le Vercors, en 1942-43.

Rentré au séminaire de Paris, à Issy, puis au séminaire universitaire des Carmes, il est ordonné prêtre le 27 mars 1948. Il obtient les licences de théologie, de philosophie scolastique et de sciences sociales et économiques des facultés catholiques de Paris et la licence ès lettres en Sorbonne. Il est professeur de philosophie puis de théologie de 1948 à 1958 dans diverses institutions religieuses et universitaires. Il tient la rubrique de Politique religieuse d’Aspects de la France de 1948 à 1952, sous le nom d’Amicus.

Reçu dans le diocèse de Troyes le 15 septembre 1958 par Mgr Le Couëdic, pour y fonder une communauté de moines missionnaires, il est curé de paroisse à Villemaur et jette les bases de la congrégation des Petits Frères du Sacré-Cœur. Son appui public aux combattants et aux victimes de l’Algérie française lui attire la vindicte du Pouvoir et le fait renvoyer de sa paroisse et du diocèse par son évêque, le 15 septembre 1963. Il s’établit avec sa communauté à la “ Maison Saint-Joseph ”, à Saint-Parres-lès-Vaudes, refusant de quitter le diocèse de Troyes où il est honorablement connu et où il a servi l’Église dans la plus humble des tâches, celle de curé de campagne.

À partir du 11 octobre 1962, date d’ouverture du Concile Vatican II, il manifeste une opposition croissante, raisonnée et ferme à l’esprit, aux projets, aux Actes mêmes de ce “ funeste concile ”. Après la publication de l’encyclique Ecclesiam suam, le 6 août 1964, il y ajoute une critique dogmatique, morale et pastorale du “ culte de l’homme ”, du “ dialogue œcuménique ”, de la “ réforme de l’Église ” prônés par Paul VI.

L’abbé de Nantes lors du débat public avec le Père Congar.

Frappé de suspens a divinis le 25 août 1966, à cause de cette critique même, il demande et obtient que l’ensemble de ses écrits soit soumis au jugement du Saint-Office. Ce procès aura lieu à Rome en 1968. Quoiqu’aucune erreur doctrinale ne lui soit reprochée, on lui demande une rétractation générale de ses critiques envers le pape Paul VI et le Concile, et, bien plus, une soumission sans condition ni limite à toute autorité ecclésiastique. Il refuse de signer ce texte exorbitant, ce qui lui vaut, un an après, le 10 août 1969, d’être déclaré “ disqualifié ” (sic) par un communiqué à la presse émané du Saint-Office. Le procès n’est donc pas clos faute d’une décision canonique qui n’a toujours pas été rendue à ce jour.

10 avril 1973 Première démarche romaine
pour porter le Liber Accusationis in Paulum Sextum

Sachant que seul le Pape peut être juge infaillible dans l’Église, y compris de Sa propre cause, il écrit en 1973 un Libelle d’accusation contre le pape Paul VI pour hérésie, schisme et scandale. Entouré de sa communauté de frères et de soixante-dix chefs de la “ Ligue de Contre-Réforme Catholique ” qu’il a fondée, il le porte lui-même à Rome le 11 avril 1973. Mais le pape refuse de le recevoir et lui interdit l’accès même du Vatican par un barrage de policiers italiens. Il publie alors ce “ Liber accusationis ” et se rend de nouveau à Rome pour le distribuer aux cardinaux et au clergé romain.

L'étandard de  la <abbr>CRC</abbr>

Réunion en 1971 de la Ligue de Contre-Réforme Catholique à la Mutualité

Son attitude n’a pas changé depuis quarante ans. Son opposition aux nouveautés et altérations de la prétendue réforme de l’Église, décrétée par le Concile Vatican II et le pape Paul VI, est une opposition à la fois dogmatique, portant sur les textes eux-mêmes, et pastorale, constatant les fruits détestables de cet arbre que n’a pas planté le Père céleste. Il n’en reconnaît pas moins, tant qu’un jugement infaillible n’aura pas été rendu sur l’objet de ce litige capital, le pape régnant et les évêques en communion avec lui comme les véritables pasteurs de l’unique et sainte Église catholique romaine, auxquels tous doivent fidélité, respect et obéissance, étant sauves la foi, l’espérance et la charité. En cela, il se sépare de tout ce qui serait de près ou de loin schismatique.

À Lille, lors de la réunion publique du 20 mai 1969, contre le nouveau catéchisme :
frère Gérard (au micro), l’abbé de Nantes et l’abbé Barbara.

Le pontificat de Jean-Paul Ier suscita en lui une immense espérance et la revue mensuelle prit aussitôt pour titre “ La Renaissance Catholique au XXe siècle ”. Mais dès l’encyclique Redemptor hominis de Jean-Paul II, les orientations du nouveau pontificat se sont révélées être les mêmes que celles de Paul VI et de Vatican II.

Après plusieurs lettres adressées au Souverain Pontife et demeurées sans réponse, le 13 mai 1983 l’abbé de Nantes porte au Pape un “ Liber accusationis secundus ” que Jean-Paul II ne voudra pas davantage recevoir. En janvier 1985, il adresse une “ Lettre ouverte au cardinal Ratzinger ” et quelques mois plus tard il rédige une « supplique pour la paix de l’Église à notre Saint Père le Pape et aux évêques réunis en synode pour le XXe anniversaire du concile Vatican II ». Ces documents n’ont jamais reçu de réponse.

Il en sera de même lorsqu’en 1993, il dénoncera le prétendu “ Catéchisme de l’Église Catholique ”. Les onze hérésies majeures qui s’y trouvent relevées et démontrées ne troubleront pas le sommeil du Saint-Office. En 1996 cependant, une opération conjointe de l’Église et de l’État français tentera de “ disqualifier ” définitivement l’abbé de Nantes, ici comme chef de secte et là comme dissident, immoraliste, méprisant les censures qui le frappent, abusant de son autorité, enseignant des doctrines nouvelles sur l’Eucharistie et la Sainte Vierge. Il était enfin menacé d’interdit s’il ne renonçait pas à toutes ses œuvres et ne rétractait pas ses accusations. Comme ces actions se firent en dehors du respect des règles de droit les plus élémentaires et sacrées comme le droit de la défense, l’abbé de Nantes y trouva l’occasion providentielle d’obliger le Saint-Siège à mener à son terme le procès de 1968. Une suite de recours permis de porter cette juste demande devant le Suprême Tribunal de la Signature Apostolique. Le 7 octobre 2000, au bout de deux ans et demi, le Secrétaire du Tribunal rendit une simple décision refusant l’examen du recours au motif que… la cause n’était pas définitivement jugée sur le fond !

En octobre 2000, l’abbé de Nantes découvre
l’existence d’une décision secrète de la Signature Apostolique
afin de refuser d’examiner son recours.

Ainsi, depuis trente-cinq ans, l’abbé de Nantes fait appel, en témoin de la Vérité, à ce jugement du magistère infaillible de l’Église, et n’a reçu en retour, jusqu’à ce jour, que rebuffades, suspenses, interdits et disqualification, mais jamais de réponse sur le fond. Son combat est un grand cri de foi et d’amour de l’Église catholique romaine, Épouse du Christ et Mère des élus, un Appel sans cesse réitéré à son chef, juge souverain des vivants et des morts, qui a promis que “ les portes de l’Enfer ne revaudront jamais contre elle ”.

En décembre 2000, à la suite de la publication du troisième Secret de Fatima, l’abbé de Nantes décide d’abandonner le titre de Contre-Réforme Catholique au XXe siècle donné à sa revue mensuelle pour adopter celui de Résurrection, puis enfin celui de Il est ressuscité ! Il affirme ainsi sa foi et son assurance d’une renaissance certaine de l’Église conformément aux promesses que Notre-Dame de Fatima nous a données : « Mais à la fin, Mon Cœur Immaculé triomphera. »

Source : Contre Réforme Catholique

« Les étendards du Roi s’avancent
Cœur transpercé porte sa Croix !
»

Télécharger en PDF :

  1. Le LIBER ACCUSATIONIS IN PAULUM SEXTUM
  2. Le LIBER ACCUSATIONIS SECUNDUS
  3. Le LIBER ACCUSATIONIS C.E.C.

Written by Cave Ne Cadas

février 18th, 2010 at 4:01 pm

Interview de l’Abbé Florian Abrahamowicz à Paris, juin 2009

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Floriano AbrahamowiczInterview de l’Abbé Florian Abrahamowicz à Paris par Stephen Heiner, True Restoration

Lors d’une récente visite à Paris, j’ai eu l’idée de profiter de la présence de l’abbé Abrahamowicz dans la même ville, en me servant de mon collègue John Daly comme interprète. Vous trouverez ci-dessous le texte intégral de l’interview, traduite de l’original français par les soins de M. Daly.

Outre son rôle d’écrivain catholique traditionnel, son métier de traducteur et ses devoirs de père de huit enfants tous recevant leur instruction à domicile, John Daly est président de Tradibooks, une maison d’éditions qui réédite les vieux livres catholiques : www.tradibooks.com.


Stephen Heiner : Monsieur l’abbé, aux États-Unis nous ne sommes pas célèbres pour suivre les actualités mondiales, d’où certains peuvent ne pas être au courant de votre expulsion de la FSSPX. Si vous le permettez, donc, commençons au début : Comment êtes-vous venu à la messe traditionnelle et, puis, à votre vocation ?

RÉPONSE 1. Je suis venu à la messe traditionnelle en 1978 à Vienne en Autriche. Lorsque j’y ai assisté pour la première fois, j’étais fortement impressionné par la différence entre elle et la nouvelle messe – au point même de penser dans un premier temps que l’ancienne messe ne pouvait pas être un culte de la religion catholique. Ensuite, ma joie était grande de découvrir ce trésor, cette eau, qui nous était cachée par la messe judaïsée. Depuis l’année 1976 j’ai commencé à connaître la Fraternité Saint Pie X. Dix ans plus tard, après trois années passées à l’Institut Universitaire de la Fraternité à Paris je suis entré au séminaire de Flavigny et j’étais ordonné par Mgr Licinio Rangel en 1992 à Écône.

2. Depuis combien de temps êtes-vous prêtre ? Pendant combien de temps avez-vous été supérieur ? Quels sont les autres rôles que vous avez occupés dans la Fraternité ?

RÉPONSE 2. Je suis prêtre depuis 1992. J’étais responsable de l’apostolat en Albanie et de la formation des jeunes albanais dans notre pré-séminaire en Autriche ; j’ai enseigné pendant trois années dans notre séminaire de Zaitzkofen ; je suis responsable depuis onze ans de l’apostolat dans le nord-est de l’Italie, mais je n’ai jamais été supérieur.

3. À quel moment ont commencé vos désaccords avec Menzingen ? Y avait-il d’autres prêtres d’accord avec vous ? Qu’ont-ils conseillé ?

RÉPONSE 3. Les premiers désaccords avec Menzingen ont commencé en 2001, lorsqu’il s’agissait de l’éventualité d’un accord avec la Rome moderniste. À l’époque je n’étais pas seul du tout. Le prieur de Rimini, don Ugo Carandino et don Davide Pagliarani étaient farouchement contre un arrangement avec la Rome du concile. Puis il y avait d’autres prêtres, directeurs de séminaire, professeurs et prieurs qui s’opposaient de façon très explicite, et efficace. Le devoir de conscience nous poussait a déclarer ouvertement aux supérieurs que nous ne pourrions pas suivre, dans le cas ou on finirait par cohabiter avec l’église moderniste, a l’époque gouvernée par Jean Paul II.

4. De quelle sorte de désaccord s’agissait-il ?

RÉPONSE 4. Il s’agissait d’un désaccord théologique qui en même temps était un désaccord qui entraînait des conséquences pastorales. La Rome moderniste ne représente pas l’église catholique. Nous n’avons pas à demander d’être acceptés, reconnus, compris, entendus, etc. . Nous avons le devoir d’exiger la pleine catholicité de la part de qui occupe le siège apostolique. Ce ne serait qu’une illusion puérile, jouer aux infiltrés dans la Rome moderniste, pour “après” la convertir du “dedans”. Ou l’église est catholique ou elle n’est pas. Et elle ne peut pas être dans une autre église. L’église n’est quand même pas un parti ou un courant politique qui peut être plus ou moins présent dans d’autres réalités.

5. Lorsque vous avez pris la parole en public au sujet de la controverse autour du “holocauste”, lequel de vos propos a suscité le plus de problèmes ? Et pourquoi ?

RÉPONSE 5. Les confrères étaient d’accord avec tout ce que j’ai dit dans mon interview à la Tribuna de Trevise. Mais personne n’imaginait l’effet médiatique que cela aurait eu. C’est donc le fait même d’attaquer les juifs publiquement qui a fait trembler et en suite ébranler l’amitié des confrères et des supérieurs. Toucher le nouveau Messie, c’est-à-dire critiquer la politique sioniste, c’est le crime de lèse-majesté par excellence. Or le Vatican se plie à cette majesté. Donc la Fraternité qui est entrée en amitié avec le Vatican de Ratzinger devait sacrifier aux dieux : après que le Vatican, par la bouche de son porte-parole Lombardi a pris ses distances avec l’abbé Abrahamowicz, la Fraternité a fait mieux ; elle a expulsé son membre a vie en déclarant que les propos de l’ expulsé portent gravement atteinte à l’image de la fraternité au service de l’église. Quelle église ?

6. Quant à Mgr Williamson, que pensez-vous de ce qui lui est arrivé ?

RÉPONSE 6. Monseigneur Williamson n’a pas été expulsé, il a été destitué de sa charge, et son commentaire sur les aspects techniques des chambres a gaz étaient jugés avec les termes les plus péjoratifs de la part de ses confrères dans le sacerdoce et dans l’épiscopat. Il est réduit au silence par son supérieur, Monseigneur Fellay. Pour ne pas dire qu’il est interdit de toucher au nouveau Messie, on a rangé l’affaire parmi les “questions historiques” qui ne sont pas de compétence d’un évêque. Et qui pour cela ne doit plus exercer son ministère ?

7. Certains ne se privent pas de dire que vous êtes désobéissant et fauteur de troubles. Comment leur répondez-vous ?

RÉPONSE 7. Je réponds en disant que tout ce que j’ai fait, je l’ai fait avec l’accord de mes supérieurs. La désobéissance, – due et sainte – a commencé quand je suis resté dans ma chapelle, après avoir été expulsé “pour des raisons disciplinaires graves”. Sans résistance physique je suis tout de même resté dans ma chapelle et j’ai continué à dire la messe pendant un mois jusqu’au jour ou j’ai été délogé par la violence de la part de mon supérieur. Oui, j’ai désobéi à l’ordre de mentir publiquement. J’aurai du désavouer publiquement les vérités confessées le jour avant. Le trouble est venu non pas de moi mais en raison de la façon dont le supérieur général a réagi à la campagne médiatique contre Williamson et moi-même. Au lieu de protéger et défendre ses membres, il les a désavoués. Quelle victoire pour le Vatican – qui, tout en étant pleinement au courant de l’interview de Monseigneur Williamson, feignait et feint de ne rien savoir au sujet des opinions révisionnistes de Monseigneur Williamson.

8. Mgr Williamson m’a confié son désaccord total avec vous au sujet du Motu Proprio. S’il vous plaît expliquer ce désaccord.

RÉPONSE 8. Monseigneur Williamson n’était pas d’accord avec mon jugement sur le Motu Proprio. Comme Monseigneur Fellay, il refuse de donner un jugement définitif sur cette institution. À mon avis la messe du Motu Proprio n’est pas la Sainte Messe catholique. Matériellement les gestes et les paroles sont les mêmes, mais formellement le rite s’insère dans une hiérarchie moderniste et apostate, ce qui rend illicite la participation à ce culte, comme il est défendu de participer aux rites hérétiques et schismatiques. L’article 1 du MP précise bien que l’autorité impose que le rite exprime publiquement la foi de la nouvelle messe. Et ceci se fait indépendamment de qui célèbre le rite. Précisément parce que c’est un rite, une fonction aux gestes et à la signification des gestes et des paroles établis par le législateur. Nous sommes donc en présence d’un vieux rite avec une nouvelle foi, un rite bâtard comme celui de la nouvelle messe. Monseigneur Williamson suit Monseigneur Fellay dans le refus de donner un jugement sur la messe du MP. Mais dans les faits c’était le Te Deum.

9. Qu’avez-vous l’intention de faire maintenant ?

RÉPONSE 9. Maintenant je reste à la disposition des fidèles qui ne veulent pas abandonner le combat de la tradition et qui pour ce faire veulent rester fideles aux dispositions ultimes de Monseigneur Lefebvre : on ne discute pas avec la Rome moderniste. C’est une illusion puérile de croire pouvoir convertir Rome du “dedans” en entrant de le system de l’église Conciliaire. Il faut simplement continuer à se sanctifier. C’est ce que je veux faire dans ce petit espace que j’ai loué et auquel je donne le nom de domus Marcel Lefebvre (Via Pietro Nenni,6, 31038 PAESE (TV) Italie). Sainte Messe tous les dimanches, catéchisme, cours de formations, etc. . Et puis, outre les dons des fidèles, j’essaye de travailler dans les traductions et l’interprétariat.

10. À votre avis, que deviendra la FSSPX ? Ses prêtres ? Ses fidèles ?

RÉPONSE 10. Je ne connais pas le futur, mais le présent est devant nos yeux. La Fraternité a chante le Te Deum pour le MP, a remercié pour le faux “pape” du retrait des excommunications n’ayant jamais existé, a exprimé confiance en Ratzinger qui aujourd’hui est encore plus “serpent” que du temps où Monseigneur Lefebvre l’appelait ainsi ; tout cela amène la Fraternité dans la situation absurde de la fraternité Saint Pierre, du Barroux, etc. ; certes, de jure cette trahison n’est pas faite. Le papier n’est pas signé. De facto malheureusement la trahison est faite. Une preuve : ce que j’ai appris au séminaire et que j’ai même enseigné au séminaire et prêché pendant onze ans ici en Italie a été qualifie par mon supérieur dans le communiqué de presse qui m’expulsait comme contraire à la position de la Fraternité. Je veux rester fidèle aux enseignements reçus au séminaire, dont je suis sûr qu’ils soient la doctrine catholique.

11. Mgr. Tissier de Mallerais a récemment écrit “j’admets très bien qu’un prêtre, que des fidèles, aient des doutes sur la validité d’un pape tel que Jean-Paul II ou Benoît XVI…” Or, admettez-vous que l’on ait ces doutes ? Partagez-vous ces doutes ? Vos convictions personnelles sont-elles proches de celles qui ne reconnaissent pas en Benoît XVI un pape légitime ? Que pensez-vous de la position dite sédévacantiste ?

Lorsqu’on m’accuse ou on essaye de me démoniser comme sédévacantiste je réponds que je me refuse de m’appeler sédévacantiste, non pas parce que je suis “papiste” dans le sens de ceux qui tout en admettant que BXVI n’est pas catholique affirment qu’il est pape. Je tiens à proposer la réflexion suivante et je laisse conclure au lecteur. Quand Mgr Lefebvre affirme en conclusion et en fin de vie, donc après un long mûrissement de son attitude envers la Rome qu’il cherchait jusqu’aux sacres, “l’église officielle ne représente pas l’église catholique,… c’est une illusion puérile de vouloir en faire part pour la convertir du dedans” il me semble que le problème qu’il pose va bien au delà de la simple “sedes vacans”.

Le siège vacant dans le sens d’un pape qui par son hérésie cesse d’être pape, était contemplé par les théologiens dans le cadre d’une église normalement catholique. Or aujourd’hui le problème – mystérieux et apocalyptique – est différent. Avec le “pape” c’est le orbis catholicus qui ne professent plus la foi catholique, le corps des évêques qui ne sont plus catholiques, les fideles, même ceux dans la plus bonne foi qui ne sont plus catholiques : Voulons nous comprendre que le problème aujourd’hui est donc plus grand de celui d’un pape hérétique ? Peut être c’est une des raisons pour lesquelles Mgr Lefebvre écartait la solution sédévacantiste comme “trop simple”: La question est bien plus complexe. Puis il y a le fait que Josef Ratzinger, Pape ou non pape, catholique ou non, siège au Vatican, l’occupe, l’usurpe, tout ce que l’ont veut, mais il est là, et cela va bien a la grande masse des soi disant catholiques.

Comment leur faire comprendre qu’il n’est pas catholique ? comment leur faire comprendre qu’eux ne sont plus catholiques ? Voila peut-être la raison pour laquelle Mgr. Lefebvre, devant un si grand problème a voulu en toute simplicité se contenter de construire : écoles, familles et prêtres catholiques ; dénoncer ouvertement l’apostasie en tiare et en chape et laisser à l’histoire le jugement définit sur ces “papes” dont il doutait qu’ils soient papes et qui aujourd’hui semblent vraiment donner tous les signes de ne l’être plus. La fraternité, aujourd’hui, a-t-elle encore la crédibilité pour affirmer de telles vérités ? La diplomatie et la politique au “dé-service” du combat de la tradition n’ont ils pas affadi le sel ? Dieu dans sa toute-puissance peut faire susciter d’autres hérauts de la foi. Peut-être quelque évêque qui rêve depuis longtemps de se convertir du schisme et de l’hérésie orientale à la catholicité ? Quelque précurseur de la Russie convertie ? Il est très important de s’incliner devant le grand mystère de la situation actuelle sans vouloir rationaliser le mystère de l’apostasie générale. Donc, plus que le siège, c’est en quelque sorte l’église qui est vacante, tout en restant visible dans son humanité et sa divinité là où la foi est professée sans compromission de fait avec la Rome moderniste.

Vous pouvez  Télécharger l’interview en PDF

Written by Cave Ne Cadas

juillet 13th, 2009 at 12:45 pm

Le Vatican exige la « pleine reconnaissance de Vatican II »

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Le Vatican exige la « pleine reconnaissance de Vatican II » par la FSSPX

Publication virgo-maria.org du 6 février 2009

Vatican IILe masque du « processus de tromperie » des « deux préalables » pour les « discussions » en vue de la « réconciliation » de Mgr Fellay avec la Rome œcuménique apostate moderniste vient de tomber : sous la pression déchaînée par le tsunami médiatique déclenché par l’évêque à la Rose de la Fraternité, Mgr Williamson, le Vatican accélère le pas et a dévoilé ses véritables intentions : Ratzinger-Benoît XVI fait exiger par ses services auprès de la FSSPX, la « pleine reconnaissance de Vatican II » alors que Mgr Lefebvre le traitait de « concile schismatique ». Quand donc Mgr Fellay va-t-il décider d’expulser l’ancien Anglican, Mgr. Williamson-‘Cunctator’à la Rose , l’ancien protecteur, ordonnateur et promoteur opiniâtre à Winona des clercs homosexuels violeurs prédateurs Carlos Urrutigoity, Eric Ensey et Roberts, et le provocateur négationniste ? Il est intolérable que perdure l’appartenance de cet ennemi de l’Église à la FSSPX, car il salit l’œuvre de Mgr Lefebvre. Le plus tôt sera le mieux pour son renvoi.

  1. Ouvrir le message.
  2. Télécharger le message en PDF PDF

Written by Cave Ne Cadas

février 6th, 2009 at 9:23 pm