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La consécration épiscopale du Père Guérard des Lauriers
En complément toujours de la « Disputatio : THÈSE DITE DE CASSICIACUM », et de l’article Le Siège apostolique “occupé”, nous vous proposons encore un article publié en 2002 (rien n’a changé depuis…) par le Dr. Eberhard Heller éditeur de la revue EINSICHT – qui a été fondé en 1966 à Munich pour la conservation de la foi catholique.
Dans EINSICHT qui parut de 1971 à 2004, des collaborateurs du cercle d’amis des Una Voce et d’autres auteurs – prêtres et laïcs – se sont efforcés de documenter et d’analyser théologiquement la crise ecclésiastique, en confrontant les nouveaux concepts de l’église Conciliaire avec l’enseignement authentique de l’Église Catholique. À partir de 2006, les numéros de EINSICHT en diverses langues (anglais, espagnol, français) paraissent uniquement sur Internet. Ils sont consultables sur : www.einsicht-aktuell.de
Les anciens numéros (de 1971 à 2004) sont sur le CatholicaPedia.net à cette adresse : http://catholicapedia.net/Documents/Einsicht/einsicht.html
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La consécration épiscopale du P. Guérard des Lauriers
par Eberhard Heller
trad. Abbé Paul Schoonbroodt (†)
Depuis que les recherches théologiques sur les rites d’ordination post-conciliaires ont montré qu’ils sont dogmatiquement défectueux ou au moins extrêmement douteux, c’est-à-dire que les ordres d’après les nouveaux rites sont invalides ( ((Cet article d’EINSICHT a été écrit avant la publication des travaux du CIRS : Rore-Sanctifica qui démontrent l’invalidité des « nouveaux sacrements. »)) ), nous nous faisions de plus en plus de soucis à propos du maintien de la succession apostolique ; en effet, celle-ci ne peut se maintenir que par la suite ininterrompue des ordinations valides, donc des sacres d’évêques et de l’ordination des prêtres. Or, lorsque quelques membres de notre groupe en firent part à Mgr Lefebvre, il les renvoya en disant avec sarcasme qu’à Lima il connaissait un évêque marié… peut-être pourrait-il s’intéresser à notre problème. Nous prîmes ensuite contact avec Mgr Ngô-dinh-Thuc. Nous faisions référence à sa déclaration faite lors des sacres épiscopaux à Palmar de Troya/Espagne dans laquelle il faisait état de la situation de nécessité et de la décadence générale de l’Église. Le révérend Otto Katzer, docteur en théologie, très considéré en Europe par les fidèles conservateurs et sédévacantistes comme théologien et pasteur d’âmes, M. Hiller et moi-même, nous avions engagé une discussion avec lui sur le problème de la vacance du siège apostolique et le danger de la disparition de la succession apostolique en lui demandant pour finir, si éventuellement il serait d’accord de sacrer un évêque.
Comme l’abbé Katzer, qui s’était porté candidat à l’épiscopat, était malheureusement décédé subitement, il nous fallait trouver un autre candidat digne, jouissant d’une bonne réputation auprès des fidèles. Ce fut le P. Guérard des Lauriers, autrefois professeur à la Grégorienne à Rome, ensuite professeur à Écône pendant un certain temps. Il s’était fait un nom comme coauteur de l’« Examen critique du N.O.M. » publié par les cardinaux Ottaviani et Bacci. Nous lui demandions par écrit s’il voulait se porter candidat pour l’épiscopat. Le Père réagit par une lettre personnelle extraordinairement franche et soucieuse, dans laquelle il parlait aussi de la situation de la Hiérarchie. Il connaissait par exemple les évêques italiens pour les avoir eus autrefois comme élèves à l’université papale. Les pourparlers au sujet de la situation générale et de la nécessité d’un sacre éventuel furent menés avec le professeur Lauth et le M. Hiller à Étiolles près de Paris, au domicile du Père Guérard des Lauriers. Ils tombèrent d’accord sur la plupart des points discutés. Il restait cependant un point controversé : le problème du siège vacant, parce que le P. Guérard des Lauriers entendait interpréter ce problème par la thèse « papa materialiter, non formaliter ». Car, si l’on fait abstraction de la valeur théologique de cette thèse, des conséquences tout à fait autres se feront jour dans le combat actuel de l’Église par rapport à la position stricte du sédévacantisme tenue par nous, et plus tard aussi par Mgr Ngô-dinh-Thuc. Si donc on voulait procéder en commun, l’on devrait lever ces divergences ; nous avions la conviction que le P. Guérard des Lauriers avec sa thèse était dans l’erreur.
Comme « conditio sine qua non » d’un sacre éventuel du P. Guérard des Lauriers il importait à M. Hiller, M. Lauth et moi-même, qu’il comprenne que sa thèse était fausse et qu’il ne pouvait être proposé comme candidat-évêque qu’à la condition de renoncer à la thèse. Le professeur Lauth retournait donc à Étiolles afin de lever par un entretien approfondi ce dernier « empêchement » au sacre.
Lorsque Lauth revint à Munich il certifia à M. Hiller et à moi-même que le P. Guérard des Lauriers avait laissé tomber cette thèse bizarre et qu’il avait adopté notre position qui considère que le siège apostolique est vacant. Là-dessus nous informions Mgr Ngô-dinh-Thuc, qui nous faisait confiance du fait que nous avions entrepris avec lui une chose ou l’autre pendant les années écoulées, afin qu’il établisse un contact avec le P. Guérard des Lauriers comme candidat-évêque. Seulement il apparut immédiatement après la consécration du 7 mai 1981, que le professeur Lauth nous avait donné une fausse information : le nouvel évêque fit savoir que cela ne le gênait pas de se trouver dorénavant dans le schisme. À la question pourquoi il se sentait être dans le schisme, nous apprenions qu’il n’avait pas abandonné sa thèse « papa materialiter, non formaliter » et que donc, il n’avait pas adopté la position sédévacantiste. Qu’on le note bien : si nous l’avions su avant, M. Hiller et moi-même, nous n’aurions jamais recommandé le P. Guérard des Lauriers comme candidat à la consécration épiscopale. Et lorsque nous devions constater tous deux qu’en un premier temps Guérard des Lauriers ne voulait pas exercer ses pouvoirs d’évêque, nous contactions le P. Carmona et Mlle Gloria Riestra de Wolff qui publiait le périodique TRENTO, par l’intermédiaire de M. Moser, afin de découvrir si le P. Carmona serait éventuellement d’accord d’accepter d’être évêque pour assurer la succession apostolique. Il accepta et l’on sait que lui et le P. Zamora furent sacrés le 17 octobre 1981.
Le sacre du P. Guérard des Lauriers devait, de plusieurs manières, s’avérer être un accident de parcours, tout comme d’autres sacres aussi. Car, d’une part Mgr Guérard des Lauriers entreprit rudement Mgr Ngô-dinh-Thuc, – qui avait fui Toulon par crainte d’une persécution, en venant habiter chez nous –, pour qu’il acceptât la thèse « papa materialiter, non formaliter ». Furieux, l’archevêque déchira ces épîtres et lança les morceaux de papier par la fenêtre ; d’autre part Mgr Guérard engagea quelque temps après une discussion publique avec les évêques Carmona et Zamora au sujet de la position « juste » dans cette crise de l’Église en ne se gênant pas de leur faire des reproches personnels blessants ; dans le bulletin « Sous la Bannière » il nous traitait, Gloria, M. Hiller et moi-même de schismatiques. Ce n’est pas que je reproche à Guérard des Lauriers d’avoir émis la thèse « papa materialiter, non formaliter », car n’importe qui peut se tromper, mais je considère qu’il faut être sans gêne pour s’en prendre fortement et de manière offensante à ceux-là mêmes qui l’avaient aidé à recevoir l’épiscopat. On ne comprend absolument pas pourquoi il s’en prit à la DECLARATIO de Mgr Ngô-dinh-Thuc, qu’il désavoua en faisant de la propagande pour sa thèse. La campagne contre son consécrateur atteignit un point tel qu’il fit circuler le bruit, pour autant que je me souvienne, que ce n’était pas Mgr Ngô-dinh-Thuc qui était l’auteur de cette DECLARATIO, mais les messieurs Hiller et Heller. Actuellement encore je me vois obligé, à l’occasion, de menacer certaines personnes de poursuites judiciaires, si elles continuent d’affirmer que Mgr Ngô-dinh-Thuc, pour rédiger la DECLARATIO, se serait laissé « corrompre ».
Puis en faisant une campagne sans gêne en faveur de sa thèse dont je disais avec sarcasme, que c’est la thèse qui défend l’existence d’un « demi Saint Père », et contre son consécrateur, contre ses confrères, qui au lieu de le suivre lui, suivirent la DÉCLARATION au sujet de la vacance du Siège apostolique ; ce qui eut comme conséquence de nous affaiblir sensiblement dans notre combat pour l’Église. Actuellement encore, ses élèves de jadis procèdent avec la même insensibilité.
Mises à part de telles indélicatesses, Mgr. Guérard des Lauriers a causé un préjudice grave à notre combat en sacrant des candidats évêques sans consulter ses confrères dans l’épiscopat, sans s’être concerté avec eux et sans avoir examiné au préalable la situation et l’idonéité des prêtres concernés ou sans tenir compte de réserves faites à leur sujet. En cela il était la cause de ce que j’ai appelé le « schisme interne » (cfr EINSICHT XXXI/2, p. 32 ss.) Il sacra donc e. a. l’abbé Storck, très doué, gradué en philosophie et docteur en théologie, qui comme prêtre s’était impliqué avec Écône et avec des clercs « vagues » (vagi), en dépit des objections faites par Mgr Vézélis. Et dire qu’il sacra le P. McKenna o.p. sur les instances d’une dame d’un certain âge en Suisse ; c’est pourquoi ce père changea quelques semaines avant son sacre sa position théologique pour rejoindre la théorie de Mgr Guérard des Lauriers dont il garde actuellement encore la position. Il a été sacré par lui malgré les protestations de certains fidèles et de nouveau sans s’être concerté avec les évêques Musey et Vézélis qui exerçaient leur fonction aux États-Unis d’Amérique. Il fit aussi, sans consulter préalablement les autres évêques, le sacre de Munari, ancien d’Écône, qui entre-temps est retourné à l’état laïc.
Peut-être pourrait-on retenir en faveur de Mgr Guérard des Lauriers, mort le 27 février 1988, approchant du 90ième anniversaire, d’avoir tenté de trouver à la situation dans laquelle nous nous trouvons, une solution claire au problème de la juridiction, – contrairement à d’autres évêques ! – et aussi qu’à la fin de sa vie il remit en question la justesse de sa thèse, après qu’elle avait donné lieu à tant de désenchantement, et qu’il était près d’adhérer à la déclaration de Mgr Ngô-dinh-Thuc qui y avait marqué la position du sédévacantisme. (SAKA-Informationen de mai 1988)
http://www.einsicht-aktuell.de/index.php?svar=5&artikel_id=542&searchkey=Schoonbroodt
Voir l’Original d’EINSICHT :
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Quelle position les évêques Guérard des Lauriers et Castro de Mayer ont-ils eue au sujet des consécrations de Moises Carmona-Rivera et Alfredo Zamora ?
Mgr Guérard des Lauriers OP et Mgr de Castro Mayer ont trouvé ces consécrations tout aussi valide et licite que la consécration de des Lauriers. Le même homme, totalement sain, sain mentalement, ancien archevêque traditionaliste convaincu, Ngô-dinh-Thuc a été le consécrateur.
Voici une photo de 1981, cinq minutes après la messe pontificale dans la chapelle privée de l’appartement de Mgr Thuc à Toulon, au cours de laquelle les prêtres diocésains mexicains Moises Carmona-Rivera et Alfredo Zamora avait été consacrée par l’évêque Ngô-dinh-Thuc, en utilisant le Romanum pontificale de 1911 (édition approuvée par le Pape saint Pie X), qui était généralement en usage jusqu’au 01/04/1969 quand il a été remplacé par l’entièrement nouveau pontifical invalide promulgué par Paul VI le 18 Juin 1968 (cf. Rore Sanctifica du C.I.R.S. http://rore-sanctifica.org/).
(De gauche à droite : Mgr Zamora, l’archevêque de Hué Mons Ngo Dinh Thuc, Mgr Carmona Rivera Source :…. L’article EINSICHT sur Thuc)
La cérémonie de consécration épiscopale a été effectué dans la chapelle privée de Mgr Thuc à Toulon, en présence du Dr Eberhard Heller, du Dr Kurt Hiller et de quelques témoins. (Voir la Déclaration sous serment du Dr Eberhard Heller)
L’église Conciliaire, par une notification du 12 mars 1983, a rappelé que les évêques ainsi ordonnés encouraient “l’excommunication ipso facto très spécialement réservée au Siège apostolique” ; de même, “les prêtres ainsi ordonnés illégitimement sont suspendus ipso facto de l’Ordre qu’ils ont reçu”. La question de leur validité, en revanche, n’est pas tranchée [pour l’église Conciliaire] ; c’est pourquoi, “pour tous les effets juridiques, l’Église [église Conciliaire] considère que chacun d’eux est resté dans l’état qui était le sien auparavant”. Mais la majorité des théologiens les estiment valides.