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Interview de l’Abbé Florian Abrahamowicz à Paris, juin 2009
Interview de l’Abbé Florian Abrahamowicz à Paris par Stephen Heiner, True Restoration
Lors d’une récente visite à Paris, j’ai eu l’idée de profiter de la présence de l’abbé Abrahamowicz dans la même ville, en me servant de mon collègue John Daly comme interprète. Vous trouverez ci-dessous le texte intégral de l’interview, traduite de l’original français par les soins de M. Daly.
Outre son rôle d’écrivain catholique traditionnel, son métier de traducteur et ses devoirs de père de huit enfants tous recevant leur instruction à domicile, John Daly est président de Tradibooks, une maison d’éditions qui réédite les vieux livres catholiques : www.tradibooks.com.
Stephen Heiner : Monsieur l’abbé, aux États-Unis nous ne sommes pas célèbres pour suivre les actualités mondiales, d’où certains peuvent ne pas être au courant de votre expulsion de la FSSPX. Si vous le permettez, donc, commençons au début : Comment êtes-vous venu à la messe traditionnelle et, puis, à votre vocation ?
RÉPONSE 1. Je suis venu à la messe traditionnelle en 1978 à Vienne en Autriche. Lorsque j’y ai assisté pour la première fois, j’étais fortement impressionné par la différence entre elle et la nouvelle messe – au point même de penser dans un premier temps que l’ancienne messe ne pouvait pas être un culte de la religion catholique. Ensuite, ma joie était grande de découvrir ce trésor, cette eau, qui nous était cachée par la messe judaïsée. Depuis l’année 1976 j’ai commencé à connaître la Fraternité Saint Pie X. Dix ans plus tard, après trois années passées à l’Institut Universitaire de la Fraternité à Paris je suis entré au séminaire de Flavigny et j’étais ordonné par Mgr Licinio Rangel en 1992 à Écône.
2. Depuis combien de temps êtes-vous prêtre ? Pendant combien de temps avez-vous été supérieur ? Quels sont les autres rôles que vous avez occupés dans la Fraternité ?
RÉPONSE 2. Je suis prêtre depuis 1992. J’étais responsable de l’apostolat en Albanie et de la formation des jeunes albanais dans notre pré-séminaire en Autriche ; j’ai enseigné pendant trois années dans notre séminaire de Zaitzkofen ; je suis responsable depuis onze ans de l’apostolat dans le nord-est de l’Italie, mais je n’ai jamais été supérieur.
3. À quel moment ont commencé vos désaccords avec Menzingen ? Y avait-il d’autres prêtres d’accord avec vous ? Qu’ont-ils conseillé ?
RÉPONSE 3. Les premiers désaccords avec Menzingen ont commencé en 2001, lorsqu’il s’agissait de l’éventualité d’un accord avec la Rome moderniste. À l’époque je n’étais pas seul du tout. Le prieur de Rimini, don Ugo Carandino et don Davide Pagliarani étaient farouchement contre un arrangement avec la Rome du concile. Puis il y avait d’autres prêtres, directeurs de séminaire, professeurs et prieurs qui s’opposaient de façon très explicite, et efficace. Le devoir de conscience nous poussait a déclarer ouvertement aux supérieurs que nous ne pourrions pas suivre, dans le cas ou on finirait par cohabiter avec l’église moderniste, a l’époque gouvernée par Jean Paul II.
4. De quelle sorte de désaccord s’agissait-il ?
RÉPONSE 4. Il s’agissait d’un désaccord théologique qui en même temps était un désaccord qui entraînait des conséquences pastorales. La Rome moderniste ne représente pas l’église catholique. Nous n’avons pas à demander d’être acceptés, reconnus, compris, entendus, etc. . Nous avons le devoir d’exiger la pleine catholicité de la part de qui occupe le siège apostolique. Ce ne serait qu’une illusion puérile, jouer aux infiltrés dans la Rome moderniste, pour “après” la convertir du “dedans”. Ou l’église est catholique ou elle n’est pas. Et elle ne peut pas être dans une autre église. L’église n’est quand même pas un parti ou un courant politique qui peut être plus ou moins présent dans d’autres réalités.
5. Lorsque vous avez pris la parole en public au sujet de la controverse autour du “holocauste”, lequel de vos propos a suscité le plus de problèmes ? Et pourquoi ?
RÉPONSE 5. Les confrères étaient d’accord avec tout ce que j’ai dit dans mon interview à la Tribuna de Trevise. Mais personne n’imaginait l’effet médiatique que cela aurait eu. C’est donc le fait même d’attaquer les juifs publiquement qui a fait trembler et en suite ébranler l’amitié des confrères et des supérieurs. Toucher le nouveau Messie, c’est-à-dire critiquer la politique sioniste, c’est le crime de lèse-majesté par excellence. Or le Vatican se plie à cette majesté. Donc la Fraternité qui est entrée en amitié avec le Vatican de Ratzinger devait sacrifier aux dieux : après que le Vatican, par la bouche de son porte-parole Lombardi a pris ses distances avec l’abbé Abrahamowicz, la Fraternité a fait mieux ; elle a expulsé son membre a vie en déclarant que les propos de l’ expulsé portent gravement atteinte à l’image de la fraternité au service de l’église. Quelle église ?
6. Quant à Mgr Williamson, que pensez-vous de ce qui lui est arrivé ?
RÉPONSE 6. Monseigneur Williamson n’a pas été expulsé, il a été destitué de sa charge, et son commentaire sur les aspects techniques des chambres a gaz étaient jugés avec les termes les plus péjoratifs de la part de ses confrères dans le sacerdoce et dans l’épiscopat. Il est réduit au silence par son supérieur, Monseigneur Fellay. Pour ne pas dire qu’il est interdit de toucher au nouveau Messie, on a rangé l’affaire parmi les “questions historiques” qui ne sont pas de compétence d’un évêque. Et qui pour cela ne doit plus exercer son ministère ?
7. Certains ne se privent pas de dire que vous êtes désobéissant et fauteur de troubles. Comment leur répondez-vous ?
RÉPONSE 7. Je réponds en disant que tout ce que j’ai fait, je l’ai fait avec l’accord de mes supérieurs. La désobéissance, – due et sainte – a commencé quand je suis resté dans ma chapelle, après avoir été expulsé “pour des raisons disciplinaires graves”. Sans résistance physique je suis tout de même resté dans ma chapelle et j’ai continué à dire la messe pendant un mois jusqu’au jour ou j’ai été délogé par la violence de la part de mon supérieur. Oui, j’ai désobéi à l’ordre de mentir publiquement. J’aurai du désavouer publiquement les vérités confessées le jour avant. Le trouble est venu non pas de moi mais en raison de la façon dont le supérieur général a réagi à la campagne médiatique contre Williamson et moi-même. Au lieu de protéger et défendre ses membres, il les a désavoués. Quelle victoire pour le Vatican – qui, tout en étant pleinement au courant de l’interview de Monseigneur Williamson, feignait et feint de ne rien savoir au sujet des opinions révisionnistes de Monseigneur Williamson.
8. Mgr Williamson m’a confié son désaccord total avec vous au sujet du Motu Proprio. S’il vous plaît expliquer ce désaccord.
RÉPONSE 8. Monseigneur Williamson n’était pas d’accord avec mon jugement sur le Motu Proprio. Comme Monseigneur Fellay, il refuse de donner un jugement définitif sur cette institution. À mon avis la messe du Motu Proprio n’est pas la Sainte Messe catholique. Matériellement les gestes et les paroles sont les mêmes, mais formellement le rite s’insère dans une hiérarchie moderniste et apostate, ce qui rend illicite la participation à ce culte, comme il est défendu de participer aux rites hérétiques et schismatiques. L’article 1 du MP précise bien que l’autorité impose que le rite exprime publiquement la foi de la nouvelle messe. Et ceci se fait indépendamment de qui célèbre le rite. Précisément parce que c’est un rite, une fonction aux gestes et à la signification des gestes et des paroles établis par le législateur. Nous sommes donc en présence d’un vieux rite avec une nouvelle foi, un rite bâtard comme celui de la nouvelle messe. Monseigneur Williamson suit Monseigneur Fellay dans le refus de donner un jugement sur la messe du MP. Mais dans les faits c’était le Te Deum.
9. Qu’avez-vous l’intention de faire maintenant ?
RÉPONSE 9. Maintenant je reste à la disposition des fidèles qui ne veulent pas abandonner le combat de la tradition et qui pour ce faire veulent rester fideles aux dispositions ultimes de Monseigneur Lefebvre : on ne discute pas avec la Rome moderniste. C’est une illusion puérile de croire pouvoir convertir Rome du “dedans” en entrant de le system de l’église Conciliaire. Il faut simplement continuer à se sanctifier. C’est ce que je veux faire dans ce petit espace que j’ai loué et auquel je donne le nom de domus Marcel Lefebvre (Via Pietro Nenni,6, 31038 PAESE (TV) Italie). Sainte Messe tous les dimanches, catéchisme, cours de formations, etc. . Et puis, outre les dons des fidèles, j’essaye de travailler dans les traductions et l’interprétariat.
10. À votre avis, que deviendra la FSSPX ? Ses prêtres ? Ses fidèles ?
RÉPONSE 10. Je ne connais pas le futur, mais le présent est devant nos yeux. La Fraternité a chante le Te Deum pour le MP, a remercié pour le faux “pape” du retrait des excommunications n’ayant jamais existé, a exprimé confiance en Ratzinger qui aujourd’hui est encore plus “serpent” que du temps où Monseigneur Lefebvre l’appelait ainsi ; tout cela amène la Fraternité dans la situation absurde de la fraternité Saint Pierre, du Barroux, etc. ; certes, de jure cette trahison n’est pas faite. Le papier n’est pas signé. De facto malheureusement la trahison est faite. Une preuve : ce que j’ai appris au séminaire et que j’ai même enseigné au séminaire et prêché pendant onze ans ici en Italie a été qualifie par mon supérieur dans le communiqué de presse qui m’expulsait comme contraire à la position de la Fraternité. Je veux rester fidèle aux enseignements reçus au séminaire, dont je suis sûr qu’ils soient la doctrine catholique.
11. Mgr. Tissier de Mallerais a récemment écrit “j’admets très bien qu’un prêtre, que des fidèles, aient des doutes sur la validité d’un pape tel que Jean-Paul II ou Benoît XVI…” Or, admettez-vous que l’on ait ces doutes ? Partagez-vous ces doutes ? Vos convictions personnelles sont-elles proches de celles qui ne reconnaissent pas en Benoît XVI un pape légitime ? Que pensez-vous de la position dite sédévacantiste ?
Lorsqu’on m’accuse ou on essaye de me démoniser comme sédévacantiste je réponds que je me refuse de m’appeler sédévacantiste, non pas parce que je suis “papiste” dans le sens de ceux qui tout en admettant que BXVI n’est pas catholique affirment qu’il est pape. Je tiens à proposer la réflexion suivante et je laisse conclure au lecteur. Quand Mgr Lefebvre affirme en conclusion et en fin de vie, donc après un long mûrissement de son attitude envers la Rome qu’il cherchait jusqu’aux sacres, “l’église officielle ne représente pas l’église catholique,… c’est une illusion puérile de vouloir en faire part pour la convertir du dedans” il me semble que le problème qu’il pose va bien au delà de la simple “sedes vacans”.
Le siège vacant dans le sens d’un pape qui par son hérésie cesse d’être pape, était contemplé par les théologiens dans le cadre d’une église normalement catholique. Or aujourd’hui le problème – mystérieux et apocalyptique – est différent. Avec le “pape” c’est le orbis catholicus qui ne professent plus la foi catholique, le corps des évêques qui ne sont plus catholiques, les fideles, même ceux dans la plus bonne foi qui ne sont plus catholiques : Voulons nous comprendre que le problème aujourd’hui est donc plus grand de celui d’un pape hérétique ? Peut être c’est une des raisons pour lesquelles Mgr Lefebvre écartait la solution sédévacantiste comme “trop simple”: La question est bien plus complexe. Puis il y a le fait que Josef Ratzinger, Pape ou non pape, catholique ou non, siège au Vatican, l’occupe, l’usurpe, tout ce que l’ont veut, mais il est là, et cela va bien a la grande masse des soi disant catholiques.
Comment leur faire comprendre qu’il n’est pas catholique ? comment leur faire comprendre qu’eux ne sont plus catholiques ? Voila peut-être la raison pour laquelle Mgr. Lefebvre, devant un si grand problème a voulu en toute simplicité se contenter de construire : écoles, familles et prêtres catholiques ; dénoncer ouvertement l’apostasie en tiare et en chape et laisser à l’histoire le jugement définit sur ces “papes” dont il doutait qu’ils soient papes et qui aujourd’hui semblent vraiment donner tous les signes de ne l’être plus. La fraternité, aujourd’hui, a-t-elle encore la crédibilité pour affirmer de telles vérités ? La diplomatie et la politique au “dé-service” du combat de la tradition n’ont ils pas affadi le sel ? Dieu dans sa toute-puissance peut faire susciter d’autres hérauts de la foi. Peut-être quelque évêque qui rêve depuis longtemps de se convertir du schisme et de l’hérésie orientale à la catholicité ? Quelque précurseur de la Russie convertie ? Il est très important de s’incliner devant le grand mystère de la situation actuelle sans vouloir rationaliser le mystère de l’apostasie générale. Donc, plus que le siège, c’est en quelque sorte l’église qui est vacante, tout en restant visible dans son humanité et sa divinité là où la foi est professée sans compromission de fait avec la Rome moderniste.
Vous pouvez Télécharger l’interview en PDF
Monseigneur Fellay est un âne !
Dans une conférence tenue par Mgr Fellay en avril 2008 au Gabon[1], celui-ci affirmait sous le titre « L’Histoire de l’Église nous renseigne » ce qui suit :
« L’histoire nous apprend que le Corps Mystique, rarement, très rarement, peut avoir mal à la Tête, celle qui est visible, à savoir le Pape car la tête invisible, le Christ, est parfaite et toujours en santé. Ainsi dès les débuts, St Pierre, premier Pape, a failli en reniant le Christ.
Plus tard St Paul s’opposera vigoureusement à la décision de Saint Pierre d’imposer le fardeau du Mosaïsme aux chrétiens venus du paganisme.
Au temps de l’arianisme, le Pape Libère signera une profession de foi semi arienne. Il excommuniera St Athanase d’Alexandrie, fidèle au Credo catholique, lequel avait continué de sacrer des évêques catholiques, malgré le Pape.
Le Pape Honorius favorisa l’hérésie à tel point qu’après sa mort, sous le pontificat de Léon II, Honorius sera jugé, condamné, ses restes exhumés, brûlés et jetés dans le Tibre.
Ces quelques faits de l’Histoire antique de l’Église disent assez que la Tête, le Pape, peut se tromper. »
Un de nos correspondants vient de nous adresser un échange de courrier qu’il a eu avec Mgr Fellay à se sujet, et ses réflexions quant à l’incompétence doctrinale de celui-ci au moment où vont s’ouvrir les « discutions doctrinales »[2] avec la secte Conciliaire dans le but de convertir celle-ci à l’Église Catholique. La FSSPX prétend être l’Église catholique et surtout l’Église ENSEIGNANTE :
Mon propos n’aura pas pour but de dire ou d’inciter les catholiques à se détourner de la FSSPX en tant que dispensatrice des sacrements. Il est certain que les sacrements ont été changés, qu’ils ont été pervertis, le plus souvent dans la matière et la forme, par les Révolutionnaires qui ont fait avec Vatican II « 1789 dans l’Église » comme le disait le F. M. prétendu cardinal, Suenens.
Ce dont il s’agit ici, c’est de démontrer que la FSSPX n’est pas l’Église catholique et surtout qu’elle n’est pas l’Église ENSEIGNANTE comme elle le prétend. Ce que je dis ici, et ce à quoi non seulement j’incite, mais j’incite instamment, c’est donc de se détourner absolument de l’ENSEIGNEMENT de la FSSPX : qu’il s’agisse des sermons, des retraites, des conférences, des cercles, et surtout des écoles, des universités et des ordres religieux, ils sont à fuir. L’enseignement de la FSSPX est à fuir et le milieu social qui s’est créé autour d’elle est à fuir. La FSSPX n’est pas l’Église, elle n’est pas l’Église enseignante, car « l’Église c’est le Pape », disait Mgr de Ségur.
Que la FSSPX s’auto attribue un rôle d’Église Enseignante « de suppléance » ce n’est pas douteux : « Pourquoi, les uns et les autres, avons-nous été attirés par cette Fraternité St Pie X… ? », demandait récemment de Cacqueray. « Pourquoi avoir choisi, », déclare-t-il[3] « pour les uns, de devenir prêtres, … pour les autres de fréquenter ses chapelles, pour tous de s’en remettre à son enseignement et à son action de suppléance dans la crise de l’Église ? » Et un autre, de la même FSSPX, nous parle le plus sérieusement du monde du « ministère critique de la Fraternité Saint Pie X »[4] !
Nous allons donc passer en revue un échange de courrier que nous avons eu ces six derniers mois avec Mgr Fellay, échange qui démontre d’abord que l’enseignement de la FSSPX est nocif, qui démontre ensuite que la FSSPX se substitue à l’enseignement ordinaire du Souverain Pontife. Cette substitution n’est pas admissible, d’abord parce que la FSSPX n’est pas le Pape et ensuite parce que son enseignement est faux. L’échange de courrier que nous allons voir démontre également et surtout que la conception de l’Église professée par la FSSPX n’est autre que celle de l’Université de Paris au temps de Ste Jeanne d’Arc.
Avant de passer à la lecture du courrier que notre correspondant envoya à Mgr Fellay, à la suite de cette conférence, examinons deux points sur lesquels notre correspondant n’est pas revenus dans ses échanges avec le supérieur de la FSSPX, mais qui ont néanmoins leur importance.
Voici les réflexions de notre correspondant (les accentuations gras et soulignés sont de nous) :
Y a-t-il deux têtes dans l’Église ?
Mgr Fellay indiquait donc, nous l’avons lu, : « L’histoire nous apprend que le Corps Mystique, rarement, très rarement, peut avoir mal à la Tête, celle qui est visible, à savoir le Pape car la tête invisible, le Christ, est parfaite et toujours en santé. »
Boniface VIII enseigne pourtant dans la Bulle Unam Sanctam : « L’Église une et unique n’a qu’un seul corps, une seule tête, non pas deux têtes comme pour un monstre, à savoir le Christ et le Vicaire du Christ, Pierre et le successeur de Pierre … [5]
Cette création de deux têtes dans l’Église c’est l’opposition, classique, de tous les hérétiques et de tous les schismatiques, entre N. S. Jésus-Christ et Son Vicaire, Il y a dix ans déjà, nous faisions état de cette même position ainsi formulée par l’abbé du Chalard dans son livre La tradition « excommuniée » : « Le Pape est le Vicaire et non le Successeur du Christ, disait-il et l’Église est le Corps Mystique du Christ, non le Corps Mystique du Pape. C’est pourquoi saint Jérôme écrivait au Pape Damase : « Moi, je ne suis personne d’autre que le Christ comme premier chef : Je suis ensuite lié par la communion à Votre Béatitude, c’est-à-dire à la chaire de Pierre, sachant que sur cette pierre est bâtie l’Église. « [6] En d’autres termes, le devoir de suivre le Christ est indépendant de celui de suivre le Pape. Je passe sur le fait que l’abbé du Chalard était contraint de fabriquer un faux pour soutenir sa position, car St Jérôme disait « Moi, ne suivant personne en premier sinon le Christ je suis lié par la communion à Votre Béatitude, c’est à dire à la chaire de Pierre. Je sais que sur cette pierre est bâtie l’Église. «
Cette position est bien celle des hérétiques puisque Marc Sangnier, chef du Sillon condamné par St Pie X, disait : « L’Église ce n’est pas le clergé ; ce ne sont pas les évêques, l’Église ce n’est pas le Pape ; l’Église c’est Jésus-Christ » [7] . Un autre moderniste, G. Tyrrell, ancien jésuite excommunié par St Pie X, qui mourra comme Loisy dans l’apostasie, écrivait : « Déférents, autant que le permet la conscience et la sincérité, vis à vis des interprètes officiels de la pensée de l’Église, nous devons cependant interpréter leurs interprétations d’après la règle plus haute et suprême de la vérité catholique, c’est à dire la pensée du Christ« .
« Cet appel, du Pape au Christ, commentait l’abbé Lebreton dans une étude sur le modernisme, est trop évidemment protestant pour ne point choquer un catholique : confiant aux promesses du Christ et soumis à ses ordres, il sait qu’en écoutant l’enseignement du Pape, il écoute l’enseignement du Christ, et qu’en méprisant l’enseignement du Pape, il mépriserait l’enseignement du Christ ; il sait que le chrétien n’est pas enseigné de Dieu individuellement et dans le silence de sa conscience, mais collectivement par le Magistère de l’Église. Mais ce qu’il faut remarquer surtout, c’est que la thèse protestante, qui se manifeste ici avec tant d’évidence, est la conséquence inéluctable de tout le système : si la révélation est communiquée immédiatement à chaque âme… il n’y a plus de place pour l’autorité dogmatique infaillible. » [8]
Voltaire et les Encyclopédistes à la rescousse.
Deuxième point, Mgr Fellay affirme : « Le Pape Honorius favorisa l’hérésie à tel point qu’après sa mort, sous le pontificat de Léon II, Honorius sera jugé, condamné, ses restes exhumés, brûlés et jetés dans le Tibre ». Là, on en est à la propagande révolutionnaire de Voltaire et des Encyclopédistes. Le Pape Honorius est tranquillement enterré dans St Pierre de Rome depuis sa mort. Ses restes n’ont jamais été exhumés, n’ont jamais été brulés ni jetés dans le Tibre. C’est de la calomnie pure, sans envergure, débile. Elle ne peut même pas être objet d’une contestation argumentée vu son néant absolu de fondement. Mgr Fellay serait d’ailleurs bien en mal de nous en communiquer le moindre début d’élément historique.
Il faut donc se détourner de l’enseignement – non des sacrements, – mais de l’ENSEIGNEMENT de la FSSPX. Cet enseignement est faux. Il détruit les fondements de l’Église, il détruit surtout tout principe de relèvement de l’Église. On connaît la rengaine de la FSSPX : « S’il n y a plus de Pape, il n’y a plus de cardinaux, donc Roncalli, Montini, Wojtyla et Ratzinger sont Papes, sinon on ne peut plus faire de Pape » ! À cette affirmation naturaliste on doit opposer la question de savoir « un Pape pour quoi faire » ? « Avoir des cardinaux pour faire un Pape qui sert à quoi ? » À écrire des Encycliques auxquelles on ne croit pas ? À canoniser des Saints que l’on n’honore pas ? À commander dans les mœurs et la discipline sans qu’on lui obéisse ?
Mgr Fellay et la FSSPX vous répondront que le Pape est infaillible dans son enseignement extraordinaire. Mais à ce compte là le Pape est réduit à gouverner l’Église à coup de dogmes : un dogme pour condamner la liberté religieuse, un dogme pour condamner Vatican II ou plusieurs dogmes pour condamner tout ce qui n’y est pas traditionaliste, un dogme contre l’œcuménisme avec les fausses religions, un dogme pour condamner Assise, un dogme pour condamner la célébration de la Hanouka au Vatican ou plusieurs autres pour condamner les prières publiques dans les mosquées ou tes synagogues, un dogme pour ou contre la validité des nouveaux sacres épiscopaux et celle des nouvelles ordinations sacerdotales ; mais aussi un dogme contre la nouvelle messe, un dogme pour remettre les autels à l’endroit, un dogme pour condamner l’usage du vernaculaire et pour remettre en usage le grégorien, un dogme pour la prière du Vendredi Saint, etc. etc. …
Revenons donc à notre polémique avec Mr Fellay.
Notre première Lettre à Mgr Fellay, le 29 septembre 2008 :
« Excellence,
« Un de mes amis m’a fait parvenir photocopie de la recension, publiée par Le Saint Pie, de la conférence que vous avez prononcée, le 18 avril dernier [2008] à la mission St Pie X du Gabon. Selon le rapporteur, vous avez repris, au titre de l’Histoire de l’Église, comme arguments en faveur de la faillibilité possible du Saint Siège, la chute de St Pierre, l’opposition de St Paul à Antioche, l’excommunication de St Athanase par le Pape Libère et la condamnation du Pape Honorius.
« Ces faits historiques ont été remis en circulation, par le clan hostile à l’infaillibilité pontificale, durant la préparation du Concile Vatican I. Le Pape Pie IX et le concile n’en ont pas tenu compte, puisque le dogme de l’infaillibilité a été proclamé. Mais ces arguments avaient été combattu et réduits à néant par les partisans de l’infaillibilité, sous l’impulsion de Mgr Duchesne [lapsus calami : en réalité il s’agit de Mgr Deschamps Archevêque de Malines, Duchesne est un moderniste adversaire venimeux de l’infaillibilité], l’adversaire de Dupanloup et Dom Guéranger, abbé de Solesmes.
« Voici leurs arguments :
« 1. St Pierre n’était pas encore Pape, lors de son apostasie, dans la nuit du jeudi au vendredi saint.
« 2. St Pierre et St Paul se sont livrés à un jeu de rôle, dans cette prétendue opposition, ainsi que le démontrent St Jean Chrysostome et St Jérôme, comme le soutien également St Augustin, après avoir commencé par critiquer ce point de vue.
« 3. Le Pape St Libère n’a jamais excommunié St Athanase ainsi que le démontrent de nombreux historiens dont Darras (Hist. De l’Église t. IX, p. 512, n° 42) Berchillion (Dissertation sur la prétendue chute du Pape Libère). Mise en circulation par l’arien Philostorgue, cette calomnie prétend reposer sur une lettre de St Hilaire et une de St Jérôme, dont on a démontré qu’elles étaient des faux.
« 4. La question du Pape Honorius repose sur sa réponse au monothéiste Sergius. Le Pape a été lavé de tout soupçon d’hérésie par son, successeur, le Pape Jean IV, dans une lettre adressée à Constantin III. Le texte de cette lettre se trouve dans le Dic. De théologie catholique au mot Honorius col. 108 .
« Il m’apparaît tout à fait indigne de votre excellence de se borner à diffuser ce que tout le monde colporte aujourd’hui sans preuve. Aussi je sollicite, l’erreur étant humaine, une étude personnelle de votre part sur ce sujet.
« Veuillez agréer, Excellence, etc.
Réponse de Mgr Fellay le 19 décembre 2008 :
Cher Monsieur,
Votre lettre du 29 septembre m’est bien parvenue, veuillez me pardonner si je ne vous réponds qu’en ce jour.
En la dite courrier (sic), vous me reprochiez certains propos que j’ai tenus à Libreville à l’occasion d’une conférence le mois d’avril dernier. Vos reproches portent essentiellement sur des arguments que j’ai utilisés pour expliquer la position de la Fraternité Saint Pie X dans la crise actuelle.
Vous affirmez dans votre lettre que ces arguments ont été ceux des adversaires à l’infaillibilité pontificale à la fin du XIX° siècle, peut-être ! Mais d’une part il reste que les faits avancés sont historiques et d’autre part, étant donné que le concile Vatican I° a bien défini les critères de l’infaillibilité pontificale, nous pouvons dire aujourd’hui que l’infaillibilité pontificale n’était pas exercée dans le cas d’Honorius, dans le cas de l’excommunication de saint Athanase et dans l’incident d’Antioche.
Pour mémoire, je me permets de vous rappeler la définition de l’infaillibilité pontificale donnée au concile Vatican I° : « Lorsque le pontife romain parle ex cathedra,
c’est-à-dire
1- lorsque, remplissant sa charge de pasteur et de docteur de tous les chrétiens,
2- il définit, en vertu de sa suprême autorité apostolique,
3- qu’une doctrine en matière de foi ou de morale
4- doit être tenue par toute l’Église,
il jouit, en vertu de l’assistance divine qui lui a été promise en la personne de saint Pierre, de cette infaillibilité dont le divin Rédempteur a voulu que soit pourvue son Église lorsqu’elle définit la doctrine sur la foi ou la morale ; par conséquent, ces définitions du pontife romain sont irréformables par elles-mêmes et non en vertu du consentement de l’Église. » (DZ 3074, Constitution dogmatique Pastor aeternus)
Vous sollicitez une étude personnelle de ma part sur la question. Le temps qui m’est imparti est assez restreint, je m’en irai donc à l’essentiel, en analysant successivement le cas du pape Honorius, le cas de l’excommunication de saint Athanase et celui de l’incident d’Antioche.
1) Cas d’Honorius
Dans votre courrier, vous affirmez que le pape Honorius a été lavé de tout soupçon d’hérésie par le pape Jean IV et vous me donnez la référence du DTC correspondante.
J’aurai espéré que par honnêteté intellectuelle vous n’en soyez pas resté là, mais que vous ayez poursuivi la lecture de ce même DTC. Vous auriez ainsi appris qu’un concile (Concile de Chalcédoine) et des papes ont par la suite condamné Honorius comme ayant favorisé l’hérésie, à savoir saint Agathon, saint Léon, Léon II : « Et de la même manière Nous anathématisons les inventeurs de la nouvelle erreur, à savoir Théodore, l’évêque de Pharan, Cyrus d’Alexandrie, Serge, Pyrrhus … de même que Honorius qui n’a pas purifié cette Église apostolique, mais a tenté de subvertir la foi immaculée en une trahison impie (texte grec : a permis que l’Église soit souillée par une trahison impie). » (DZ563)
Le DTC termine ainsi son analyse de la question d’Honorius, Honorius I° col 129-130
« La définition du concile du Vatican fait entrer la question d’Honorius dans une phase plus sereine. Elle ne supprimera pas, bien au contraire, les attaques des protestants de toute nuance ; le cas d’Honorius restera toujours pour eux une arme de choix contre la doctrine de l’infaillibilité pontificale ; mais entre catholiques on est d’accord pour interpréter cet incident regrettable de l’histoire de l’Église, sans porter atteinte à la souveraineté du magistère ecclésiastique incarné dans le pontife romain. Quels que soient les moyens de défense adoptés, il reste vrai que jamais, dans un document ex cathedra, un pape n’a erré dans la foi. La théologie affirme que ce n’est pas possible, l’histoire est heureuse de souscrire à ce jugement en déclarant que cela n’a jamais été. »
2) Cas de l’excommunication de saint Athanase
Dans votre lettre, vous remettez en cause mes Propos (sic) sur l’excommunication de saint Athanase par le pape Libère, je vous invite donc à lire attentivement la Lettre « Studens paci » aux Évêques d’Orient du pape Libère.
« Dans le souci de la paix et de la concorde entre les églises, après avoir reçu la lettre écrite par Votre Charité à l’évêque Jules de bienheureuse mémoire au sujet de la personne d’Athanase et d’autres, et suivant la tradition des prédécesseurs, j’ai envoyé en députation les presbytres de la ville de Rome, Lucius, Paul et Helianus à Alexandrie auprès d’Athanase susnommé, pour qu’il vienne à Rome afin que soit établi en sa présence à son encontre ce qui correspond à la discipline de l’Église. Je lui ai fait transmettre également par les presbytres susdits une lettre dans laquelle il était dit que, s’il ne venait pas, il devait savoir qu’il serait exclu de la communion avec l’Église romaine. À leur retour, les presbytres rapportèrent qu’il refusait de venir. Finalement je me suis conformé à la lettre de Votre Charité, que vous nous avez adressée au sujet dudit Athanase, et cette lettre que j’ai composée dans le souci de l’unanimité avec vous, doit vous faire savoir que je suis en paix avec vous tous et avec tous les évêques de l’Église, mais que ledit Athanase est exclu de la communion avec moi, c’est-à-dire de la communion avec l’Église romaine, et de l’échange des lettres ecclésiastiques. (DZ 138)
3) Saint Pierre repris par saint Paul.
Vous appuyant sur certains pères de l’Église, vous affirmez que l’incident d’Antioche ne s’explique que par le fait qu’il s’agirait là d’un jeu de rôle. Certains pères de l’Église ont en effet pensé que saint Paul a repris saint Pierre en simulant, croyant en cela, sauvegarder l’autorité de saint Pierre … Mais d’autres pères, et non pas les moindres les ont réfutés : à savoir saint Augustin, saint Ambroise, saint Cyprien et saint Thomas d’Aquin. Ces saints auteurs expliquent que saint Pierre a péché véniellement en la circonstance, mais qu’il était nécessaire qu’il soit repris par saint Paul afin d’éviter un scandale plus grand.
D’autre part saint Paul lui-même est très clair. Dans son épître aux Galatiens (sic), chap II, verset 11 et suivants, il écrit qu’il a résisté à saint Pierre en face, parce que celui-ci était digne de blâme.
« Mais lorsque Céphas vint à Antioche, je lui résistai en face, parce qu’il était digne de blâme. En effet, avant l’arrivée de certaines gens de l’entourage de Jacques, il mangeait avec les païens ; mais après leur arrivée, il s’esquiva, et se tint à l’écart, par crainte des partisans de la circoncision. Avec lui, les autres juifs usèrent aussi de dissimulation. En sorte que Barnabé lui-même s’y laissa entraîner. Pour moi, voyant qu’ils ne marchaient pas droit selon la vérité de l’Évangile, je dis à Céphas en présence de tous : « Si toi qui es juif, tu vis à la manière des gentils et non à la manière des juifs, comment peux-tu forcer les gentils à judaïser ? »
Voilà donc quelques lignes, qui je l’espère, vous aideront à relire ma conférence de Libreville avec de meilleures dispositions.
Vous assurant …
Notre réponse du 18 janvier 2009 :
Monseigneur,
Votre réponse du 19 décembre dernier nous est bien parvenue et nous vous en remercions, toutefois elle ne peut rester sans réponse de notre part, comme si elle terminait la question. Non que nous prétendions nous poser en censeurs de votre excellence, mais très simplement parce que nous ne pouvons laisser les arguments avancés sans les réfuter, dans la mesure où ils doivent l’être. Sans doute reprocherez-vous à de simples laïques de s’aventurer sur de tels sujets. Nous ne faisons qu’imiter, et suivre très exactement sur le terrain dont il est question ici, d’illustres devanciers comme Joseph de Maistre ou Louis Veuillot. Ce dernier fut d’ailleurs très vigoureusement défendu par Mgr Pie, puis justifié par Sa Sainteté Pie IX dans une encyclique mémorable sur les devoirs des écrivains laïques catholiques, lorsqu’il fut attaqué et « interdit » notamment par Mgr Dupanloup.
Avant d’en venir aux arguments relatifs aux évènements passés, notamment ceux dont vous affirmez l’historicité, permettez-nous de souligner que rien, ni personne, ni ange, ni St Paul lui-même, ni une série d’antipapes, ni la pression sociale formidable du milieu traditionaliste, ne pourront contredire Pie XII dans Humani generis : « Et l’on ne doit pas penser que ce qui est proposé dans les lettres Encycliques n’exige pas de soi l’assentiment, sous le prétexte que les Papes n’y exerceraient pas le pouvoir suprême de leur Magistère. C’est bien, en effet, du Magistère ordinaire que relève cet enseignement et pour ce Magistère vaut aussi la parole : « Qui vous écoute, M’écoute … « , et le plus souvent ce qui est proposé et imposé dans les Encycliques appartient depuis longtemps d’ailleurs à la doctrine catholique. Que si dans leurs Actes, les Souverains Pontifes portent à dessein un jugement sur une question jusqu’alors disputée, il apparaît donc à tous que, conformément à l’esprit et à la volonté de ces mêmes Pontifes, cette question ne peut plus être tenue pour une question libre entre les théologiens. «
Si les Encycliques « exigent de soi l’assentiment », jamais les Papes n’ont pu y enseigner l’erreur, et aucun des prétendus exemples historiques brandis en trophée contre l’autorité du Saint Siège n’ont montré un seul Pape enseignant, dans l’exercice de ses fonctions et à toute l’Église, une quelconque hérésie condamnée. À cela s’ajoute la simple logique : si l’enseignement des Papes dans leurs Encycliques n’est pas infaillible, aucune des erreurs modernes, ni les Droits de l’homme, ni la maçonnerie, ni le communisme, ni l’américanisme, ni le Sillon, ni le modernisme, ni le nazisme, ne sont condamnés infailliblement. Les Papes pouvant se tromper dans tous et chacun des documents condamnant ces erreurs, y compris Pascendi, plus rien ne soutient les catholiques opposés à Vatican II, si ce n’est une question de choix personnel. Refuser l’infaillibilité des Encycliques c’est défendre implicitement, mais inéluctablement, la liberté de pensé.
Venons-en maintenant aux arguments, assurés comme historiques, qui nous sont opposés.
Concernant les reproches faits par St Paul à St Pierre, vous affirmez que « d’autres pères, et non pas les moindres … expliquent que saint Pierre a péché véniellement en la circonstance », St Augustin, St Ambroise, St Cyprien et St Thomas d’Aquin. Cela est inexact, au moins pour St Augustins[9], lequel affirme en terminant sa polémique avec St Jérôme :
« Après l’Ascension du Sauveur et la descente du St Esprit au cénacle, les cérémonies de l’ancienne loi n’étaient intrinsèquement ni bonnes, ni mauvaises. Elles avaient cessé d’être obligatoires, sans être encore réprouvées ; elles étaient mortes, elles n’étaient pas encore mortifères ; en un mot, elles étaient devenues choses indifférentes, dont on pouvait user dans une certaine mesure pour la conversion des juifs, de même qu’on les pouvait négliger vis-à-vis des gentils. C’est ainsi que l’apôtre St Paul, qui avait soumis Timothée à la circoncision [après ses reproches à St Pierre, et « à cause des juifs qui étaient en ce lieu »], ne l’imposa nullement à Tite, son autre disciple. »[10]
Nous ne contestons pas que d’autres Pères et Docteurs aient pu exprimer un autre avis que celui de St Jérôme et St Jean Chrysostome. Cet avis – délibérément occulté aujourd’hui – montre simplement que l’épître aux Galates ne peut trancher définitivement, comme on le fait, la question en faveur de la faillibilité de l’enseignement ordinaire des Souverains Pontifes. Cette faillibilité de l’enseignement ordinaire de St Pierre et de ses successeurs n’est en effet aucunement en question ici. Car jamais aucun Père de l’Église ni aucun Docteur n’a prétendu que ce que St Paul reprochait à St Pierre fut un enseignement, ni que cet enseignement fut proposé à toute l’Église comme une Encyclique ou une Déclaration Conciliaire, et encore moins que St Pierre ait enseigné une hérésie, trois éléments parfaitement remplis par nombre de documents des quatre derniers occupants du St Siège. Le parallèle n’est donc pas possible.
Je ne m’étendrai pas sur l’excommunication de St Athanase. La lettre Studens paci citée dans le Denzinger post-conciliaire est un faux. Le fait que la secte de faussaires – capables de rédiger la TOB et de réhabiliter Luther –, escrocs notoires, se bornent à affirmer péremptoirement que « l’authenticité de ces lettres … ont été autrefois mise en doute, à tort » (p. 46) n’y change rien. Cette lettre du Pape Libère, tous les auteurs, auxquels nous nous référons ci-dessous, ont prouvé qu’il s’agissait d’un faux[11]. Cette lettre du Pape Saint Libère est inexistante pour tous les hagiographes de St Athanase à commencer par les Bollandistes. Bossuet lui-même, dont on ne peut contester l’érudition et qui avait un intérêt puissant à défendre l’authenticité de cette lettre dans sa défense du gallicanisme, la raya de ses œuvres comme le prouve l’abbé Rochbacher[12]. Le constat est accablant : l’excommunication de St Athanase est un MYTHE fondé sur des faux rédigés par des ariens et réfutés il y a plus de trois siècles !
Ce genre de falsifications, combien n’en a-t-on pas vu ? Le catéchisme de St Pie X lui-même qui disait « Le Pape seulement est infaillible lorsque, en sa qualité de Pasteur, etc. » n’a-t-il pas été remplacé dans la traduction de Madiran par « Le Pape est infaillible seulement lorsque … » ?
Concernant le Pape Honorius, personne plus que le Père Gratry n’a accumulé les arguments et les documents contre ce Pape dans sa Première lettre à Mgr Deschamps[13]. De l’accumulation gigantesque de cet ennemi venimeux du Saint Siège contre le Pape Honorius il ne reste rien après ce qu’en ont écrit : l’abbé Rochbacher, dans son Histoire de l’Église éd. 1849 t. 10 ; l’abbé Darras dans son Histoire de l’Église t. 19 ; Mgr Fèvre dans son Histoire apologétique de la Papauté t. III ; Dom Guéranger dans Défense de l’Église Romaine contre les accusations du Père Gratry, De la monarchie Pontificale, Réponses aux dernières objections contre le définition de l’infaillibilité du pontife romain et De la définition de l’infaillibilité papale ; Mgr de Ségur dans Le Souverain pontife, Le Dogme de l’infaillibilité et l’article de l’Univers du 1er mai 1872 ; l’abbé Constant dans Honorius a-t-il été Monothélite ? ; Joseph de Maistre dans Du Pape et De l’église gallicane ; et, concernant les débats violents sur cette question durant le concile Vatican I, Louis Veuillot dans Rome pendant le Concile. Chacun de ces auteurs, tous défenseurs émérites de l’Église contre la Révolution contemporaine, n’ont en face d’eux que des catholiques libéraux allant chercher les arguments de leur partialité chez des hérétiques. Par conséquent, et quelle que soit ce que l’on peut trouver dans le DTC, la question d’une éventuelle profession de l’erreur par Honorius est réglée. Et il n’en reste rien, non pas seulement, comme vous l’affirmez, concernant le dogme de l’infaillibilité de l’enseignement ex cathedra des Papes, mais même en ce qui concerne l’enseignement pur et simple, l’enseignement ordinaire, du Pape Honorius.
Vous invoquez le Concile de Chalcédoine qui l’aurait condamné. Les actes de ce Concile contenant cette condamnation n’ont jamais été approuvés par un Pape. Ils sont donc nuls. Vous citez ensuite la traduction du Denzinger post-conciliaire de la lettre du Pape Léon II. Permettez-nous d’invoquer celle, donnée par tous les auteurs auxquels nous nous référons : « Honorius ne s’est pas efforcé de purifier l’Église apostolique par l’enseignement de la tradition des apôtres, il a laissé passer l’impur et hypocrite trahison qui a souillé la foi immaculée ». Entre « ne pas s’efforcer de purifier l’Église, laisser passer l’impur et hypocrite trahison » et « tenter de subvertir la foi immaculée en une trahison impie » comme le prétendent les modernistes, il y a un abîme !
Mais placer le débat qui nous oppose sur cette condamnation du Pape Honorius c’est déplacer le problème. Le fond de la question n’est pas tant cette condamnation pour grave qu’elle soit, que de savoir si, oui ou non, le Pape Honorius, Souverain Pontife de l’Église Romaine, a enseigné l’erreur. Car la polémique créée contre ce Pape (à commencer par l’hérétique Quesnel) et, à travers lui, contre la soumission envers le Saint Siège, consiste à dire que le Souverain Pontife a pu et peut errer dans son enseignement ordinaire à toute l’Église.
Dans cette exacte mesure, la prétendue chute du Pape Honorius, et même sa condamnation, sont absolument sans objet puisque tous, y compris les opposants les plus acharnés du Saint Siège, sont obligés de reconnaître que le Pape Honorius n’a pas, n’a jamais enseigné la moindre chose contredisant la doctrine catholique. C’est la conclusion péremptoire de Dom Guéranger. Cette accusation portée par le Pape Léon II – replacée dans son exacte portée, à savoir de ne pas avoir condamné un point, non encore dogmatique à l’époque, dans une lettre privée d’un Souverain Pontife à un seul évêque – ne peut en aucun cas être considérée comme un « précédent » à l’actuel enseignement constant de l’hérésie dans des Encycliques et des Actes d’un Concile Œcuménique.
Établir un quelconque parallèle entre l’éventuelle faute de St Pierre ou la non condamnation du patriarche Sergius par le Pape Honorius avec la situation actuelle de constante promotion par Roncalli, Montini, Wojtyla et Ratzinger d’hérésies condamnées comme telles, est invraisemblablement abusif ! Mater et Magistra, Dignitatis humanae, les multiples Encycliques explicitement hérétiques de Wojtyla et Ratzinger, sans parler d’Assise, des célébrations de la Hanouka talmudique au Vatican ou des ‘prières’ dans les mosquées et autres bénédictions réclamées à des rabbins ou à des pontifes d’autres religions diaboliques par des « Souverains Pontifes », n’ont aucune commune mesure avec les reproches faits à St Pierre ou à un Pape Honorius. Ces derniers n’ont jamais enseigné d’hérésies, ni ex cathedra ni dans leur enseignement ordinaire à toute l’Église. Non, Monseigneur, il n’y a dans l’histoire des Souverains Pontifes aucun précédent à la situation de guerre organisée contre l’Église Catholique par ceux que Mgr Lefebvre appelait des « anti-christs occupants le Siège de Pierre » !
Daigne Votre Excellence…
La « fin de non recevoir » du secrétariat de Mgr Fellay du 16 février 2009 : …
Messieurs,
Monseigneur Fellay vous remercie pour votre lettre du 20 janvier à laquelle il m’a demandé de répondre.
Il s’est étendu longuement sur la question dans sa réponse à votre lettre précédente. Votre position n’est pas celle de Monseigneur Lefebvre et ne sera jamais la nôtre ; l’extrait ci-joint de son homélie prononcé le 26 février 1983 à Zaitzkofen vous éclairera peut-être.
Je vous assure …
Yann Volanthen
Doit-on aller à Rome ?
Extrait de l’homélie prononcée par Mgr Lefebvre à Zaitzkofen le 26 février 1983
« Pour ma part, il m’a toujours semblé, en nous appuyant sur la sainte et fidèle Tradition de l’Église, que c’était mon devoir d’aller à Rome, de protester et de tout faire pour que le retour à la Tradition arrive un jour ? Alors certains membres aussi, quelquefois, de la Fraternité-hélas, ont estimé qu’il ne fallait plus aller à Rome, qu’il ne fallait plus avoir de contacts avec ceux, qui actuellement se dirigent vers l’erreur, qu’il fallait abandonner tous ceux qui ont adopté le concile Vatican II et ses conséquences, et par conséquent, puisque la Fraternité continuait à avoir des contacts avec Rome et avec le Pape, ils ont préféré quitter la Fraternité.
Eh bien mes chers frères ça n’a jamais été ce que la Fraternité a fait, ni jamais l’exemple que j’ai cru devoir donner. Au contraire, je ne cesse d’aller à Rome, je continue d’aller à Rome et je continue d’avoir des contacts avec le cardinal Ratzinger, que vous connaissez bien, dans le but de faire revenir Rome à la Tradition.
Si je considérais qu’il n’y a plus de pape, pourquoi aller à Rome ? Mais alors comment espérer faire revenir l’Église à sa sainte Tradition ?
Car c’est le pape qui doit faire revenir l’Église à la Tradition, c’est lui qui a la responsabilité et si aujourd’hui hélas il se laisse entraîner dans ces erreurs de Vatican II, ce n’est pas une raison pour l’abandonner, bien au contraire ! Il faut faire tous nos efforts pour le faire réfléchir sur la gravité de la situation, le faire revenir à la Tradition et lui demander de faire revenir l’Église dans le chemin qu’elle a poursuivi pendant vingt siècles.
Certains me diront sans doute, ceux qui nous quittent de cette manière : « C’est inutile, vous perdez votre temps ». C’est qu’ils n’ont pas confiance en Dieu ; Dieu peut tout. Humainement parlant c’est vrai, c’est décevant, mais le Bon Dieu peut tout et la prière peut tout obtenir. Et c’est pourquoi nous devons doublement prier pour le pape, pour que le bon Dieu l’éclaire, pour qu’il ouvre enfin les yeux, pour qu’il voit les désastres qui se répandent dans l’Église, pour qu’enfin les séminaires se remplissent à l’image des nôtres pour de nouveau faire des prêtres qui célèbrent la véritable messe et chantent la gloire du bon Dieu comme Notre Seigneur l’a fait sur la croix, et continuent le sacrifice de la croix. Voilà pourquoi je vais à Rome, voilà ce qu’est la Fraternité mes chers amis. »
On pourrait penser que cet échange de courriers est vain et sans objet. Chacun reste sur ses positions de départ. Chacun a ses arguments. Et il ne manquera pas de libéraux pour renvoyer dos à dos deux convictions personnelles.
En réalité cette fin de non recevoir du secrétariat de Mgr Fellay démontre que la notion de l’Église enseignante que professe la Fraternité saint Pie X est celle de l’Université de Paris qui a brûlé Ste Jeanne d’Arc au nom de cette fausse notion.
Car le secrétariat de Mgr Fellay pose clairement les choses : nous leur disons que leur position s’oppose à l’enseignement de Pie XII dans Humani generis ; ils nous répondent « votre position ne sera jamais la nôtre », parce qu’elle « n’est pas celle de Mgr Lefebvre ».
Autrement dit, « nous adhérons à la pensée de Mgr Lefebvre et nous rejetons l’enseignement de Pie XII. Nous préférons continuer à opposer Notre Seigneur Jésus-Christ et le Pape plutôt que de nous soumettre à l’enseignement de Boniface VIII ; nous préférons adhérer aux mensonges des modernistes de Vatican II publiés dans le Denzinger et prétendre qu’il s’agit de vérités historiques plutôt que d’étudier ceux qui ont approfondi ces questions bien avant nous. »
En quoi cette position est celle de l’université de Paris ? D’abord en ce que, comme pour l’Université de Paris, pour la FSSPX l’autorité dans l’Église ce n’est pas l’Église enseignante mais les clercs et plus exactement un collectif de clercs. Ensuite parce que cette autorité collective est le paravent de tous les noyautages. Enfin parce que la FSSPX prétend non seulement remplacer l’Église enseignante, mais surtout enseigner l’Église enseignante en se posant comme ceux qui feront revenir le Pape à l’enseignement traditionnel de l’Église à travers des discussions doctrinales.
La FSSPX remplace l’autorité de l’Église Enseignante par celle d’un collectif de clercs.
Le recours à la position de Mgr Lefebvre est un trompe l’œil, car d’une part personne, surtout pas Mgr Lefebvre lui-même, ne peut prétendre que le fondateur de la FSSPX ai été infaillible et d’autre part parce qu’il est mort depuis 20 ans. Aussi, depuis la disparition de Mgr Lefebvre, qui dispense cet « enseignement de la FSSPX auquel tous doivent s’en remettre dans la crise de l‘Église », comme dit de Cacqueray ? Que l’on ne nous réponde pas qu’il s’agit de Mgr Fellay. Personne ne dit que Mgr Fellay est infaillible, personne n’envisage une quelconque prépondérance entre l’enseignement de Mgr Fellay et celui de l’un des trois autres évêques ; personne même n’envisage que l’enseignement de l’un des quelconques quatre évêques de la FSSPX ait une prépondérance quelconque sur ce qu’écrit tel dominicain d’Avrillé dans Le sel de la terre ou tel prêtre de la FSSPX dans Fideliter.
Cet « enseignement de la FSSPX auquel tous doivent s’en remettre » est donc d’abord l’enseignement des clercs, l’abbé X ou le R P. Y. Il est manifeste d’ailleurs que tout clerc est pour eux « théologien », c’est-à-dire quelqu’un ayant autorité en matière doctrinale, et tout « théologien » est pour eux une autorité équivalente à celle d’un Pape. Exemple typique : lorsque nous invitons Mgr Fellay à consulter la lettre du Pape Jean IV sur le Pape Honorius en lui indiquant simplement que l’on trouve cette lettre dans le Dic. de Théol. Catholique, que lui répond Mgr Fellay ? « J’aurai espéré que par honnêteté intellectuelle vous ayez poursuivi la lecture du dictionnaire de théologie catholique ». On lui indique l’endroit où il peut trouver la lettre d’un Pape, car ce qui nous importe c’est ce qu’enseigne le Pape ; il répond : ce qui m’importe à moi, c’est l’avis du théologien de service qui réécrit l’histoire.
Cet enseignement des clercs ou « théologiens » est ensuite un enseignement collectif. Il s’agit d’une garantie collective de vérité. L’enseignement auquel de Cacqueray prétend que « tous doivent s’en remettre », c’est un « consensus » de clercs qui s’auto-proclame garant de la vérité, qui s’auto-attribue gratuitement le rôle d’Église Enseignante. Et qu’est-ce d’autre que le rôle propre de d’Église Enseignante que ce « ministère critique » dont nous parle l’abbé Chautard dans le Chardonnet ? Le ministère critique n’est-il pas le propre du Souverain Pontife qui dénonce l’erreur, qui la condamne pour en prémunir les catholiques ?
À ces deux points de vue – enseignement de clercs et enseignement d’un collectif de clercs – la position de la FSSPX rejoint très exactement celle de l’Université de Paris qui condamna Ste Jeanne d’Arc. Cette Université avait la même prétention d’enseigner la vérité : « L’honneur du Roi et du royaume demande que pareille question soit traité en France et à Paris ; car, à Paris, se trouvent en plus grand nombre qu’à Rome ou dans aucune autre ville de la Chrétienté, les excellents maîtres et docteurs en droit divin et en droit canonique », déclaraient-ils[14]. Cette Université avait la même prétention d’être ceux qui dispensent l’enseignement auquel « tous doivent s’en remettre » lorsqu’elle répondait à Ste Jeanne d’Arc qui en appelait au jugement du Pape : « Il faut que vous vous soumettiez à notre mère la sainte Église, et que vous teniez ce que les clercs et gens en ce connaissant ont dit et déterminé de vos dits et faits » [15].
La FSSPX comme l’Université de Paris sont des entités collectives, des groupes de personnes. Il s’agit de groupes sans chefs déterminés ou en tout cas sans aucune autorité doctrinale déterminante identifiée. L’enseignement auquel, selon de Cacqueray, « tous doivent s’en remettre », est en réalité un consensus moyen et anonyme d’individus qui se donnent à eux-mêmes leurs titres d’autorité doctrinale.
Il est évident qu’une telle situation est le terrain idéal pour un pouvoir occulte pour diriger l’opinion et imposer l’erreur. Virion rapporte d’ailleurs que les principaux acteurs de l’Université de Paris, comme ceux du Concile de Bâle, était de simples clercs à peine bacheliers dont les opinions furent imposées avec les mêmes méthodes que celles utilisées à la Constituante révolutionnaire : il s’agit de la direction occulte par des noyaux dirigeants de groupes réducteurs.
La situation de la FSSPX est exactement celle-là. Il s’agit, au niveau doctrinal, d’un collectif se rangeant derrière un consensus fabriqué de toute pièce par des média (Fideliter, Le Sel de la Terre, Le Chardonnet, etc.). Il règne dans ces media la plus complète des libertés de pensée et d’expression. Le milieu « traditionaliste », et les prêtres qui le desservent, sont dirigés par ce consensus où l’infiltration marranes est absolument libre de faire tout admettre ou presque.
Le milieu « traditionaliste », et plus spécialement les clercs, n’ont d’ailleurs aucune idée de ce qu’est cette guerre révolutionnaire menée par la Révolution contre l’Église. Mgr Tissier de Mallerais, interrogé par un fidèle au cours d’une conférence donnée à Mantes il y a deux ou trois ans sur la question du rôle de la Maçonnerie à propos de Vatican II, a répondu : « cela n’a jamais été prouvé ». Que dit d’ailleurs Mgr Fellay dans sa lettre aux Amis et bienfaiteurs de Pâques dernier : « souvent cette lutte [de l’Église militante] reste au niveau spirituel ; de temps en temps, du niveau des esprits et des âmes elle descend au niveau des corps et devient visible… ». Comme si l’action de la judéo-maçonnerie et du marranisme contre l’Église n’était pas constante, perpétuelle, comme si il ne s’agissait pas à chaque instant d’un matraquage psychologique titanesque pour faire considérer, soit l’Église, soit ce que l’on appelle les « intégristes », comme les pires ennemis de l’humanité en marche, comme ceux qui doivent se repentir d’avoir asservi le monde avec leur théocratie heureusement détruite par les Droits de l’Homme. Comme si d’ailleurs, Vatican II en était resté au niveau des âmes, comme s’il n’y avait pas eu, comme s’il n’y avait pas encore constamment, une persécution physique, comme si le vidage des couvents, l’interdiction de la messe, comme si Assise ou les JMJ n’était pas un combat visible de chaque instant.
La FSSPX est donc manifestement absolument incapable de comprendre l’action de la Révolution. Elle est donc incapable d’admettre une quelconque infiltration judéo-maçonnique en son sein. Cette société cléricale est donc par conséquent perméable à toutes les infiltrations, donc à toutes les manipulations. De Cacqueray en est l’illustration actuelle, mais il a été précédé par des dizaines d’autres, de Gottlieb à Aulagnier, de Madiran à dom Gérard, de Laguérie à Grégoire Cellier.
Enfin, le rapprochement entre la conception de l’Église professée par la FSSPX et par l’Université de Paris est manifeste dans cette conviction commune que c’est aux clercs de faire revenir le Pape et donc l’Église dans le droit chemin de l’orthodoxie catholique. L’Université de Paris, on l’a vu, se considérait comme l’autorité doctrinale supérieure, y compris au Pape. Mais au fond, cette volonté de le FSSPX de « maintenir le contact avec Rome » quel en est le motif ? Certains disent et diront encore que Mgr Fellay trahit, que son but est le retour à Vatican II. C’est une affirmation gratuite. Car au contraire, Mgr Fellay, comme le faisait Mgr Lefebvre d’ailleurs, pose le principe de « discussions doctrinales » préalables. Mgr Fellay le réaffirme dans la dernière Lettre aux amis et bienfaiteurs : « Nous comptons sur les discussions doctrinales annoncées pour tirer au clair aussi profondément que possible ces points [condamnés par la profession de foi et le serment anti-moderniste]. »
Qu’est-ce à dire sinon que les positions de la FSSPX exposées dans des « discussions doctrinales » doivent s’imposer à celui qu’ils considèrent comme le Souverain Pontife ? Que seront ces « discussions doctrinales » qui doivent tout résoudre, sinon l’exposition de la Vérité catholique par les clercs de la FSSPX à celui qu’ils considèrent comme le Chef de l’Église enseignante ? Que seront-ses discussions doctrinales, si elles aboutissent à la conversion de celui que Mgr Lefebvre appelait un « anti-Christ occupant le Siège de Pierre », sinon le renversement de tout l’ordre dans l’Église, renversement par lequel celui dont la charge propre est d’enseigner l’Église, comme le rappelle St Pie X au début de Pascendi, se soumet à l’enseignement de ses ouailles ?
Certes, les modernistes occupants Rome ont l’obligation grave de rejeter Vatican II et de se soumettre à l’enseignement des Papes de St Pierre à Pie XII. Certes la FSSPX, en ce qu’elle a conservé de cet enseignement, détient effectivement la Vérité. Mais ce dont il s’agit ici c’est bien de la position de la FSSPX vis-à-vis de l’Église enseignante et de la soumission des catholiques, les Évêques comme les fidèles, à l’enseignement du Pasteur suprême. Le fait même de poser la possibilité d’un retour à l’ordre par le biais de discussions doctrinales entre la FSSPX et le Pape, c’est poser le principe purement moderniste que l’Église enseignée doit gouverner l’Église enseignante. En cela la FSSPX s’oppose, ni plus ni moins que les modernistes de Vatican II, à toute la tradition de l’Église, à l’enseignement de tous les Papes et c’est pour cela d’ailleurs que c’est auprès des modernistes qu’elle va chercher les arguments de sa position vis-à-vis du St Siège, comme on l’a vu avec les citations titrées du Denzinger moderniste.
Conclusion
Pour conclure, à quoi peut s’en tenir le catholique voulant rester fidèle à l’Église. II n’y a plus d’organisation, et il n’y a plus d’organisation parce que – nous l’affirmons – il n’y a plus de chef, en tout cas de chef spirituel infaillible : il n’y a plus de Pape. Encore y en aurait-il un, d’ailleurs, comme plus personne ne croit à l’infaillibilité du Pape dans ses Encycliques, il ne servirait de fait à rien du tout, sauf à ce qu’il définisse un dogme chaque trimestre. On voit par là que refuser l’infaillibilité de l’enseignement ordinaire du Pape et le dogme de l’obéissance au Pape en matière non seulement de doctrine mais aussi de mœurs, de discipline, que nous rappelions l’année dernière, c’est condamner l’Église à rester dans la situation actuelle.
Donc, quel est le rôle du catholique, individu perdu dans la masse, sans chef, avec un environnement soit public (cf. le lynchage médiatique des « intégristes » chaque fois que c’est possible), soit occulte (le marranisme), qui empêche toute action ?
Je ne vois qu’une situation analogue à la nôtre dans le passé, c’est celle du Bon Larron. D’abord, c’est un scélérat, l’Écriture elle-même nous le dit en parlant de Notre-Seigneur : « Il a été mis au rang des scélérats ». C’est un scélérat justement puni pour ses crimes : le Bon Larron lui-même le reconnait lorsqu’il dit au mauvais larron : « Pour nous c’est justice ». Enfin, le Bon Larron, avant de se convertir, est un blasphémateur comme les autres. L’Évangile nous dit en effet, qu’en sortant de Jérusalem les deux larrons blasphémaient contre Notre Seigneur. Nous pouvons nous appliquer à nous-mêmes cette comparaison. Nous sommes tous condamnés pour nos crimes, soit publics, soit privés. Nous avons tous, plus ou moins, adhéré à ces inepties d’enseignement de l’erreur des Papes dans leurs Encycliques – nous avons donc tous, plus ou moins et à des degrés divers, « blasphémé » non contre Notre Seigneur Lui-même, mais contre son Vicaire.
Alors il nous reste une seule solution, celle adoptée par le Bon Larron : affirmer ce qui crève les yeux, c’est-à-dire que pour nous, la crise actuelle c’est JUSTICE. Premier préalable indispensable. Mais il faut ensuite affirmer que pour l’Église, pour le Vicaire de Jésus-Christ, c’est une injustice criante, les Papes sont absolument innocents du crime qu’on prétend leur imputer d’être les fauteurs de la crise actuelle par les erreurs qu’ils enseignent ou qu’ils ont enseigné[16]. Cette affirmation, ce n’est pas prétendre enseigner, et encore moins prendre la place de l’Église enseignante, c’est crier, dans l’indifférence absolue – car au Calvaire personne n’écoute le Bon Larron, il ne représente rien, sans sa croix – donc crier dans l’indifférence absolue que nous croyons en la divinité de l’Église et au miracle de sa résurrection future ; que nous croyons à l’infaillibilité de l’enseignement ordinaire des Papes, à l’obéissance qui leur est dûe, que ce soit en matière de Foi, de morale et de discipline.
C’est la seule manière de « sauver notre peau » comme le fit le Bon Larron qui, au Calvaire, était le seul, avec la Très Sainte Vierge qui opérait la co-rédemption, à avoir Foi en la divinité de Notre Seigneur Jésus-Christ.
Par ailleurs, cette affirmation doit aller de pair avec une demande instante à Notre Seigneur Lui-même, c’est celle de bien vouloir nous admettre dans son Royaume lorsqu’Il y sera. Ce dont il s’agit, c’est de demander à Notre Seigneur de bien vouloir nous admettre au sein de l’Église une fois la crise finie. N’imaginons pas que cette intégration dans le Royaume de Dieu est un dû, ni même une conséquence naturelle de ce que nous vivons aujourd’hui. C’est l’objet d’une grâce surnaturelle que d’être les enfants soumis de l’Église Enseignante, de recevoir cet enseignement et d’y faire adhérer nos intelligences. Cessons donc de nous imaginer que nous allons participer à un relèvement quelconque de l’Église. C’est l’Église, ce sont le Grand Pape et le Grand Monarque qui relèveront les catholiques et les feront réintégrer l’organisation sociale, politique et religieuse dont ils sont privés aujourd’hui par leur faute. Ce n’est pas l’inverse.
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Pour en finir avec « l’affaire » d’Honorius, nous vous conseillons également la lecture du livre Le Chant du Cygne Gallican de Jean Loyseau, C. Dillet, Libraire 1870
et du livre Le pape Honorius : première lettre a M. l’Abbé Gratry de Joseph Chantrel, Victor Palme, Libraire-Éditeur, Paris 1870
[1] Compte rendu de la conférence de S. E. Mgr B. Fellay, Sup. Gén. de la Frat. S. St Pie X le Vendredi 18 avril 2008 à la Mission Saint Pie X, in Le Saint Pie X, voir : http://www.laportelatine.org/international/communic/presse/afrique/2008/gabonLSP/LSP165.pdf
[2] Rome a annoncé, le 8 juillet, la publication d’un Motu Proprio de Ratzinger-Benoît XVI (signé du 2 juillet) intitulé Ecclesiae Unitatem, réorganisant la Commission pontificale Ecclesia Dei à ce sujet. Voir : http://212.77.1.245/news_services/press/vis/dinamiche/d1_fr.htm
[3] Lettre aux amis et bienfaiteurs de la FSSPX, n°73, novembre 2008, p. 1 et 2.
[4] Abbé Chautard, in Le Chardonnet n° 239 juin 2008.
[5] Boniface VIII, Bulle Unam Sanctam, 18 nov. 1302, Denzinger Bannwart 1908, n° 468.
[6] La Tradition « Excommuniée », Juin 1989, p, 22.
[7] E. Barbier, Histoire du Catholicisme libéral, t. IV, p. 331.
[8] idem, art. modernisme, t. 3, col. 683-4.
[9] Argument déjà énoncé dans notre lettre du 18 09 2008, qui semble avoir échappé à l’attention de Mgr Fellay.
[10] Cité par l’abbé Darras, Histoire de l’Église, t. 12 p. 215.
[11] Cf. en particulier l’abbé Darras, op. cît. t. 9 p. 592 et s.
[12] Histoire universelle de l’Église catholique, de l’abbé Rohrbacher, liv. 33, t. VI, p. 414 (édition 1843)
[13] Cf. Histoire apologétique de la Papauté. Mgr Fèvre. t. III, p.448 et s.
[14] Du Boullay, V, p. 375, cité par le R. P. Ayroles, Idem. p. 31.
[15] Procès, I, p. 445, cité par Je R. P. Ayroles dans L’université de Paris au temps de Jeanne d’Arc et la cause de sa haine contre la libératrice, p. 30.
[16] Léon XIII et le Ralliement, Pie XI et la mise à l’index de l’Action Française.
L’abbé de Cacqueray porte Mgr Lefebvre sur les Autels
Dernièrement, au mois d’avril 2009, La Porte Latine publiait la Lettre annuelle Sur Les Vocations de la FSSPX signée par le Supérieur du district de France, l’abbé Régis de Cacqueray.
Celui-ci, sans vergogne, porte déjà Mgr Lefebvre sur les Autels. Le Père Raffalli de l’Œuvre de l’Étoile a donc « converti » son confrère et ami !
Je me devais de faire ce rappel avant de vous encourager à vous tourner, dans votre prière pour les vocations, vers Monseigneur Marcel Lefebvre. Étant donné que votre charité, chers membres de la Croisade, vous amène à prier si instamment pour les vocations sacerdotales, il me semble normal de vous conforter dans l’inclination, peut-être déjà vôtre, à prier notre fondateur. Même en demeurant dans l’attente du jugement que l’Église prononcera à son sujet et en nous y soumettant à l’avance, nous ne doutons pas, dès à présent, de sa puissante médiation pour nous secourir dans les circonstances d’exception que nous traversons. Nous pouvons, par exemple, utiliser en privé la prière pour obtenir sa glorification (imprimée avec l’assentiment de Monsieur l’abbé Schmidberger, lorsqu’il se trouvait dans les fonctions de Supérieur Général de la Fraternité, et qui est jointe à cette Lettre).
Du haut du Ciel où nous avons les raisons les plus fondées de penser Monseigneur Lefebvre en bonne place, parmi les confesseurs de l’Église, notre fondateur ne se désintéresse ni de sa Fraternité, ni de ce grand combat pour la transmission de la foi et du sacerdoce catholique en faveur duquel il a tant œuvré. Nous pensons qu’il ne cesse d’intercéder auprès du Souverain Prêtre afin d’obtenir des grâces nouvelles et plus abondantes pour tous ses enfants, membres et fidèles de la Fraternité. Qui plus que lui, spécialement dans les dernières années de sa vie, a mesuré le besoin urgent où l’Église et les âmes se trouvaient d’un sacerdoce saint et de communautés religieuses nombreuses et ferventes ? Il s’est entièrement adonné à cette incessante prière pour les vocations. La couronne de ses séminaristes et de ses prêtres était sa joie, son bonheur de les voir, sous ses yeux, se sanctifier.
Le mot du Supérieur du district de France
Toute la vie de notre âme, toute notre vie intérieure, toute notre existence et toutes nos prières doivent être orientées vers la personne de Notre Seigneur Jésus-Christ. Chacune de nos journées devrait nous laisser, plus que la veille, assoiffés de le connaître et de l’aimer davantage. Nos dévotions envers les anges et les saints, loin de nous distraire de lui, sont là pour nous aider à nous en rapprocher. Il faut donc toujours veiller, pour la vigueur de cette existence surnaturelle, à ne pas nous éparpiller, vérifiant le concours effectif que nous recevons de nos exercices de piété pour nous porter à l’amour de Notre Seigneur Jésus-Christ et sachant éventuellement supprimer ceux qui n’y contribueraient pas. La vie spirituelle ne consiste en effet nullement en une juxtaposition indéfinie de pesantes pratiques de piété, dont le manque d’unité essoufflerait l’âme au lieu de favoriser son élancement vers Notre Seigneur Jésus-Christ. A chacun, donc, de demander conseil à son confesseur et de s’examiner lui-même pour bien faire toutes choses dans la lumière de la foi et la prudence surnaturelle.
Je me devais de faire ce rappel avant de vous encourager à vous tourner, dans votre prière pour les vocations, vers Monseigneur Marcel Lefebvre. Étant donné que votre charité, chers membres de la Croisade, vous amène à prier si instamment pour les vocations sacerdotales, il me semble normal de vous conforter dans l’inclination, peut-être déjà vôtre, à prier notre fondateur. Même en demeurant dans l’attente du jugement que l’Église prononcera à son sujet et en nous y soumettant à l’avance, nous ne doutons pas, dès à présent, de sa puissante médiation pour nous secourir dans les circonstances d’exception que nous traversons. Nous pouvons, par exemple, utiliser en privé la prière pour obtenir sa glorification (imprimée avec l’assentiment de Monsieur l’abbé Schmidberger, lorsqu’il se trouvait dans les fonctions de Supérieur Général de la Fraternité, et qui est jointe à cette Lettre)[1].
Du haut du Ciel où nous avons les raisons les plus fondées de penser Monseigneur Lefebvre en bonne place, parmi les confesseurs de l’Église, notre fondateur ne se désintéresse ni de sa Fraternité, ni de ce grand combat pour la transmission de la foi et du sacerdoce catholique en faveur duquel il a tant oeuvré. Nous pensons qu’il ne cesse d’intercéder auprès du Souverain Prêtre afin d’obtenir des grâces nouvelles et plus abondantes pour tous ses enfants, membres et fidèles de la Fraternité. Qui plus que lui, spécialement dans les dernières années de sa vie, a mesuré le besoin urgent où l’Église et les âmes se trouvaient d’un sacerdoce saint et de communautés religieuses nombreuses et ferventes ? Il s’est entièrement adonné à cette incessante prière pour les vocations. La couronne de ses séminaristes et de ses prêtres était sa joie, son bonheur de les voir, sous ses yeux, se sanctifier.
Nous pouvons donc prendre l’habitude de réciter la prière pour la glorification de Monseigneur Lefebvre. Comme elle nous y invite, confions alors à notre fondateur une intention, celle des vocations en particulier dont nous savons qu’elle lui est très chère. Ayons confiance, nous ne serons pas déçus ! Monseigneur Lefebvre nous est tout attentif. Par cette pratique, nous faisons une bonne oeuvre qui consiste à hâter l’heure de sa parfaite réhabilitation et nous aidons à la manifestation de sa fécondité céleste en lui donnant la joie d’exaucer nos demandes. Si, de plus, nous lui demandons ce qui lui est particulièrement cher, à savoir de nombreuses et saintes vocations pour toutes les communautés traditionnelles et en particulier pour sa Fraternité, nous avons la certitude qu’il fera l’impossible au Ciel, comme il l’a fait sur terre, pour nous envoyer de nombreux et saints ouvriers.
Prions, chers amis de la Croisade, prions, sacrifions-nous pour l’amour de Notre Seigneur Jésus-Christ et pour l’amour des âmes ! Il faut que nous puissions envoyer des missionnaires partout, en France et dans le monde, pour l’évangélisation. N’attendons pas de récompense terrestre mais espérons de toute notre âme que la très sainte Vierge Marie, Mère des prêtres, à laquelle nous confions cette grande intention, vous récompensera elle-même de la générosité toujours plus grande avec laquelle vous serez entrés dans cette belle croisade.
Je vous exprime ma vive gratitude pour vos prières, vous bénis et vous place dans son Coeur Douloureux et Immaculé.
Abbé Régis DE CACQUERAY †
Supérieur du District de France
[1] Prière pour la glorification de Son Excellence Mgr Marcel Lefebvre
PRIERE POUR LA GLORIFICATION O JESUS, SOUVERAIN PRETRE ETERNEL, qui avez daigné élever votre serviteur fidèle Monseigneur Marcel LEFEBVRE à la dignité épiscopale et lui avez concédé la grâce d’être un défenseur intrépide de la sainte messe, du sacerdoce catholique, de votre sainte Eglise et du Siège apostolique, un courageux apôtre de votre règne sur la terre, un zélé serviteur de votre très sainte Mère et un exemple lumineux de charité, d’humilité et de toutes les vertus, daignez maintenant, en vue de ses mérites, nous accordez les grâces que nous vous demandons, afin que, assurés de son efficace intercession auprès de vous, nous puissions le voir un jour élevé à la gloire des autels. Ainsi soit-il. Prière composée par le Révérend Père André (+), |
P
Suivent-Ils Vraiment Mgr Lefebvre ?
Source : http://www.cassicia.com
SUIVENT–ILS VRAIMENT Mgr LEFEBVRE ?
- Qui était Mgr Lefebvre ?
- Transposition du Cardinal de Richelieu
- Le plus observable : les sacres d’évêques
- Le plus douloureux : la vraie Messe
- Arguments biaisés ou à côté
- La grande erreur stratégique de Lille
- Un nouveau coup de Trafalgar
- Oui, ils suivent vraiment Mgr Lefebvre
Mgr Marcel Lefebvre est cet Évêque qui a fini par cristalliser autour de son nom et de sa mitre, à partir de la fin des années 1960, une réaction à la décadence dans l’Église du clergé, de la liturgie, de l’enseignement, de la piété. Il était déjà sournoisement rejeté par l’épiscopat français et par ce qui avait relent de gauchisme en France, qui ne supportaient guère ce qui passait pour son intransigeance doctrinale et ses « opinions de droite ».
Évêque que je qualifierais « d’ancien régime », par sa prestance et par ses responsabilités sous Pie XII et Jean XXIII, il avait tous les réflexes d’un bon et pieux prélat catholique d’autrefois et un certain entêtement des gens du Nord (les journaux le désignaient sous l’expression d’« Évêque de fer »), ce qui allait dans le sens de l’autorité qu’il avait exercée assez haut dans l’Église (Archevêque de Dakar, Nonce apostolique pour l’Ouest africain, Assistant au Trône pontifical, membre de la Commission préparatoire au Concile, Supérieur Général de la plus importante congrégation missionnaire à son époque : la Congrégation du Saint-Esprit, les « Spiritains »).
Mgr Lefebvre, poussé, oui je dis bien, poussé par des jeunes à faire ce qui est devenu un « séminaire international » et une communauté de prêtres (la fraternité sacerdotale Saint-Pie X), puis poussé (idem) par des fidèles et des membres du clergé à être en quelque façon leur chef, et en pratique le symbole unique des « traditionalistes », a commencé à faire parler de lui à travers les diverses actions spontanées de défense de la Messe en France, en Europe et un peu partout dans le monde avec des groupes de fidèles s’organisant autour de prêtres fidèles ou faisant appel à eux. Cela de plus en plus au dam des évêques en place dont les églises se vidaient.
TRANSPOSITION DU CARDINAL de RICHELIEU
Dès lors, Mgr Lefebvre a eu accès aux grands médias et dénonçait ce qui n’allait pas dans l’Église « depuis le concile Vatican II ». Il a fait un bien énorme dans ce domaine car il disait clairement ce que tant de braves gens, de fidèles et de prêtres écrasés pensaient plus ou moins bas. Mais surtout, les observateurs tant soit peu extérieurs à la querelle, avaient un regard suffisamment objectif pour constater simplement que la vérité était plutôt du côté de cet Évêque. C’est au point que les conversions qui s’étaient taries avec le concile commençaient à reprendre en faveur de ce mouvement traditionaliste.
« Il a fait trop de bien pour en dire du mal… » Certes ! Mais il s’agit de l’Église de Dieu et non de simple politique, de Foi et non de mondanité.
Et voici que les difficultés commençaient à s’accumuler, et notre Évêque missionnaire (c’est-à-dire avec cet esprit généralement prévenant et conciliant) s’est trouvé dépassé par des tensions et des mouvements sinon contradictoires au moins fort divergents, essayant même de les accorder… C’est ainsi que dès l’origine on pouvait déceler cette faille permanente attribuable à une certaine bonté : surtout pas d’histoires ; chacun se sentait encouragé dans le différend soulevé et poursuivait dans sa direction (bonne ou mauvaise…). Mais toujours Mgr Lefebvre dénonçait les trop réelles erreurs romaines.
Ce comportement habituel tendant à donner raison à ses interlocuteurs, tantôt à parler avec grande fermeté avec les « durs » contre Rome et les évêques modernistes, tantôt à consoler les faibles en disant que les choses allaient s’arranger, à gentiment « dialoguer avec le Vatican », est allé si loin qu’on en a vu les contradictions s’étaler au grand jour. Ainsi :
LE PLUS OBSERVABLE : LES SACRES D’ÉVÊQUES
Depuis longtemps Mgr Lefebvre était tiraillé par cette question de la survie de son mouvement (il m’avait dit tristement en 1976 : « Mon œuvre ne me survivra pas… »). Certains le poussaient donc à sacrer l’un de ses prêtres au cas où… L’épisode malheureux en 1981 du sacre qui devait rester secret du R.P. Guérard des Lauriers l’avait laissé sur ses gardes. Puis un an avant cette année 1988 où il sacra quatre de ses prêtres, il déclarait à Nantes avec lucidité : « Si je sacrais un évêque, je serais schismatique »…
LE PLUS DOULOUREUX : LA VRAIE MESSE
Chacun sait à quel point le combat de Mgr Lefebvre était la fidélité à la Messe, ce à quoi les fidèles étaient le plus concrètement sensibles. Messe antique, romaine, canonisée par le Pape saint Pie V et supprimée très officiellement et concrètement par Paul VI, remplacée par la « synaxe », fabriquée à partir du Prayer book anglican, qui, disait Mgr Lefebvre, « nous protestantise ». Ce que disant, il mettait nécessairement en cause l’autorité de Paul VI eu égard à la condamnation du synode de Pistoie qui empêche de dire qu’un authentique Rite sacramentel pourrait être indifférent (il est donc nécessairement bon).
Mais là aussi, l’Évêque se prenait les pieds dans le tapis. Face au Préfet de la Congrégation de la Foi, le cardinal Seper, il ne pouvait sortir de l’impasse : « Vous me tendez un piège », alors que c’est lui qui l’avait mis en place : ou la synaxe, la « nouvelle messe », était bonne et valide (alors pourquoi la rejeter ?) ou c’est Paul VI qui n’avait pas l’Autorité. C’était doctrinalement rigoureux et il le savait. Il ne répondit donc pas autre chose que : « Piège ! »…
Résultat ahurissant et incompréhensible : au séminaire, les ordinands devront désormais signer une attestation reconnaissant l’Autorité du pape en place et la validité de la « nouvelle messe », sinon ils ne seront pas ordonnés, et les prêtres renvoyés de la Fraternité. C’est ainsi que, désormais clairement protestantisés, prêtres, séminaristes et fidèles se sont parfaitement accoutumés à reconnaître l’Autorité du pape et à lui désobéir en permanence.
Décidément, « Il a fait trop de mal pour en dire du bien… » ? (paraphrase du grand Pierre Corneille après la mort de Richelieu).
ARGUMENTS BIAISÉS OU À CÔTÉ
C’est à une véritable crise de l’intelligence qu’on assiste ainsi depuis des décennies. Car enfin, depuis vingt siècles l’Église a précisé sa doctrine et développé son enseignement avec une admirable continuité et clarté.
L’hésitation permanente (en fait : la peur des conséquences) a engendré dans l’attitude de chaque jour paradoxalement un état stable : le vague des principes qui n’en sont pas mais qui servent de justificatifs confus aux incohérences qu’ils pratiquent habituellement.
Il nous faudra forcément revenir sur ces évocations rapides pour les préciser et les compléter — pour l’Histoire — par d’autres exemples comme : « Interpréter le dernier concile à la lumière de la Tradition » quand précisément c’est le rôle du Magistère (avec ou sans concile) de préciser ultérieurement ce qui est antérieur et insuffisamment clair. Ou encore l’oubli que : Une excommunication même injuste doit être respectée au moins extérieurement (un recours est toujours possible). Mais il n’y a évidemment pas d’excommunication SI l’autorité n’est pas (ou n’est plus) l’Autorité, mais alors il faut l’établir, puis le dire.
Ils n’ont pas mesuré à quel point ils ont placé dans l’immoralité presque tous les traditionalistes à « faire comme si ». Comme si l’Autorité était bien en place et — le comble — n’en tenir aucun compte !
LA GRANDE ERREUR STRATÉGIQUE DE LILLE
Et puis, encore un point en cause qui n’est pas un détail :
On se souvient peut-être que Mgr Lefebvre a célébré en 1976 à Lille une Messe très médiatisée par la circonstance de sa suspens a divinis. C’était peut-être l’occasion de déclarer haut et fort (s’il le croyait comme il l’avait soutenu en plusieurs circonstances devant des fidèles « durs ») : Paul VI n’est pas pape ou expliquer qu’il n’a plus l’Autorité… L’affaire était trop gravissime pour passer à côté, malgré la difficulté et le scandale certains : même s’il faut mourir martyr, il y a un témoignage nécessaire et de toutes façons, si la Vérité est en cause, le Saint-Esprit éclaire et fortifie, et Dieu pourvoit !
Mgr Lefebvre a choisi la « prudence » de ne pas dénoncer Paul VI parce qu’il se méfiait — non sans raison — des médias : en effet, c’eût été comme dire que M. Giscard d’Estaing n’était pas président de la république française étant à l’Élysée ! On l’aurait enfermé, on se serait moqué de lui, personne ne l’aurait plaint après une excommunication subséquente « bien méritée »… Bon raisonnement, et prudence. Selon le monde. Que fit donc Mgr Lefebvre ? Il a pris la défense… du Général Pinochet chef de l’État du Chili ! Que ce dernier ait été catholique, calomnié et défendable, la question n’était là en aucune manière ! Alors la suite médiatique était inévitable…
UN NOUVEAU COUP DE TRAFALGAR
En bons « successeurs », les « quatre évêques » palabrent avec le Vatican qu’ils critiquent… et dont ils veulent être reconnus… et continuer à faire comme bon leur semble !… Et le grand argument théologique qui va servir à régler (dans quel sens ?) cette question du « schisme traditionaliste », c’est la réponse « naïve » d’un Anglais à une question « perverse » fort habilement étalée au moment psychologique par des médias peu scrupuleux sur un point assez chatouilleux touchant les Juifs et la dernière guerre mondiale ! Le journal Le Monde l’annonce : « Chambragazum non existam ! » (sic), voilà le nouveau « coup de Trafalgar » décisif, dans une bataille menée avec de mauvais repères (comme l’ambitieux et révolutionnaire Napoléon…).
Le grand crime Théologique qui sera la condamnation de TOUS les Traditionalistes ce sera donc ce « négationnisme » d’un ressortissant de la perfide Albion… Mais qu’est-ce que cette question vient faire ici ? Voilà encore un châtiment pour ceux qui jouent avec la doctrine catholique !
OUI, ILS SUIVENT VRAIMENT Mgr LEFEBVRE
Oui, décidément ! Ils suivent vraiment fidèlement Mgr Lefebvre : dans sa fracture originelle, avec les hésitations permanentes, les contradictions, les « pas de clercs » et la perte finalement du plus élémentaire sentire cum Ecclesia, le « sentir avec l’Église », du plus élémentaire sensus Fidei, le « sens de la Foi »… Aveuglement, châtiment des égarements anciens, et entretenus, décidément peu innocents. Cela fait bien partie de la crise de l’Église !… Et tout le monde en pâtit.
Mesure-t-on l’immensité du gâchis ? Tant de bonnes volontés à l’évidence, mais pas de volonté bonne qui suit une intelligence éclairée.
Car il est clair que nous sommes dans le classique schéma sentimental (ou charismatique si on préfère). On veut être catholique mais à ses propres conditions, chacun se faisant sa petite religion et la défendant avec de grands principes (d’ailleurs non appliqués), et en pratique : « Dieu n’en demande pas tant ! » et on se veut « ben brâve » et bien sûr fidèle…
Oui, immense gâchis : avec le recul, on le voit encore mieux, gâchis de forces, de générosités, de piété, de vocations.
Tout a un prix et tout se paye. Et le Ciel aussi a un prix.
(Site internet : cassicia.com)
(Abbé Jacques-Marie Seuillot, fondateur-gérant des Cahiers de Cassiciacum en 1979,
qu’il a suspendus en 1981 suite au sacre épiscopal sauvage du R.P. Guérard des Lauriers)
Nota : L’Abbé Jacques-Marie Seuillot est « non una-cum« .
Les accentuations (gras et soulignés) sont de nous.
Télécharger Le Bulletin Dominical – N° 1347 en PDF
Annexe : Télécharger la Déclaration reconnaissant l’Autorité du « pape » en place et la validité de la « nouvelle messe », que les ordinands doivent désormais signer pour être Ordonnés par la FSSPX : Serment ou Pacte ?
L’abbé Méramo Excommunié de la FSSPX par Mgr Fellay
Le 7 avril dernier, en pleine semaine Sainte, l’abbé Basilio Méramo, Prieur de la FSSPX à Vera Cruz (Mexique) était expulsé de ladite Fraternité par Mgr Fellay pour s’être, lui aussi, opposé à la dérive ralliériste de Mgr Fellay et des trois autres évêques consacrés par Mgr Lefebvre.
Le 14 avril, il rendait publique sa Lettre de réponse à Mgr Fellay sur son blog espagnol : ¿Tradidi quod Accepi? .
Nous venons de recevoir sa version en Français. Cette lettre est très forte et cinglante comportant une mise au point précise sur tous les problèmes actuels de la FSSPX. Il faut la faire connaître universellement, car les « artisans d’iniquité » recherchent les ténèbres et fuient et redoutent la lumière comme nous l’enseigne l’Apôtre Saint Jean, car « leurs œuvres sont mauvaises« .
Monsieur l’abbé Meramo est l’un des prêtres les plus anciens dans la Fraternité, comme il est l’un des plus savant (diplômes de Philosophie et de théologie).
Il possède ces qualifications à un degré bien supérieur à Mgr Fellay dont il est l’ancien dans le Sacerdoce catholique et qu’il a fait élire Supérieur Général de la FSSPX au chapitre général de la Fraternité en 1994 pour barrer alors la route à l’épouvantable abbé Schmidberger.
Il est le seul prêtre de la Fraternité à avoir publié une étude très complète de la Gnose du Professeur Borella telle qu’exprimée dans son livre « La Charité profanée » que ce dernier s’employait alors à introduire à l’Institut Universitaire Saint Pie X, jusqu’à son expulsion suite à l’intervention personnelle de Mgr Lefebvre pour des raisons fondamentales de Foi.
La récente décision « disciplinaire » discrète de Mgr Fellay dont on jugera du qualificatif à lui attribuer en toute justice, est extrêmement significative et révélatrice des résolutions actuelles occultes mais bien réelles du Supérieur actuel de la Fraternité.
Pour ceux qui sont familiers de l’Espagnol elle peut être Téléchargée en PDF.
La version Française peut être Téléchargée en PDF ici.
Voici quelques extraits :
Je viens de recevoir la notification de mon expulsion, remise en mains propres, le 7 avril dernier. Comme on pouvait s’y attendre, et si l’on s’en tient aux conséquences logiques des choses, elle fait suite aux deux admonestations canoniques qui m’avaient déjà été remises. Cette notification d’expulsion est bien entendu injuste et invalide, tant sur le plan juridique que sur le plan théologique. En effet les deux monitions étaient en soi inconsistantes, elles ont été immédiatement rejetées, comme en témoignent les deux lettres par lesquelles j’y ai donné réponse.
De toute manière j’en appelle à la Rome Éternelle et introduis un recours contre le décret de mon expulsion, m’appuyant pour cela sur le droit canonique (can. 647 § 2 n° 4). Ce recours a un effet suspensif.
Ainsi l’expulsion reste en suspens, privée d’effets juridiques et ce tant que le recours lui-même reste en suspens, donc indéfiniment puisque la Rome Éternelle est, de nos jours, envahie par d’indignes prélats qui ne remplissent pas leur devoir ex officio, c’est-à-dire leur devoir de confirmation des fidèles dans la foi.
Bien au contraire ils font tout pour corrompre et prostituer la foi, le culte et la morale, en violant la vérité dont ils détestent le pouvoir, comme les antichrists qu’ils sont. Et pour comble de tout, ils agissent comme s’ils étaient Dieu, c’est-à-dire au nom même de Dieu, et de la sainte obéissance à l’autorité et à la hiérarchie de l’Église. A t-on jamais vu plus grandes abomination et désolation en un lieu saint ! Car en plus ils se font adorer comme s’ils étaient Dieu, en invoquant la puissance divine, alors qu’ils la pervertissent et l’invertissent. Voilà pourquoi Monseigneur Lefebvre déclarait le 30 juin 1988 « Rome est occupée par des antichrists ». Et même si cela paraît ironique, l’affaire reste en suspens, peut-on dire, jusqu’à la Parousie de Notre Seigneur Jésus-Christ.
Et plus loin :
Comment serait-il possible d’accepter, ce que vous-même avez déclaré, il y a huit ans lors d’un entretien accordé au journal valaisan La Liberté, le 11 mai 2001 – et publié dans le n° 8 de DICI, le 18 mai de cette même année – « …nous acceptons 95% du Concile Vatican II » sans être libéral et moderniste ? Alors que les libéraux et modernistes les plus déclarés reconnaissent que, selon les termes du Cardinal Suenens, « Le Concile c’est 1789 dans l’Église » c’est-à-dire la Révolution Française de 1789 au cœur même de l’Église. Ou encore, comme l’a affirmé celui qui était alors le Cardinal Ratzinger et maintenant Benoît XVI : « Le problème pour le Concile a été d’assimiler les valeurs de deux siècles de culture libérale ». (Mgr Lefebvre dans l’introduction à « Ils l’ont découronné »)
Il va de soi, il est évident, que quiconque garde ou accepte 95% du Concile Vatican II, accepte de facto 95% de la Révolution Française à l’intérieur de l’Église, puisqu’il assimile deux siècles de culture libérale dans l’Église. 95% c’est un pourcentage extrêmement élevé d’un point de vue statistique ou mathématique !
Alors la grande question est celle-ci : – Que voulez-vous nous dire ? – Que prétendez-vous nous faire croire ? En parlant de dialogue ou de discussion doctrinale avec Rome – De quoi allez-vous discuter, des 5% restant ? Rien que ceci fournit une preuve irréfutable de la parodie, de la tromperie, du mensonge et de la fausseté objectivement parlant. Et tout cela accompli par étapes, avec de grands airs de sérieux, tandis que dans la réalité tout est en cours de pourrissement sans cesse plus rapide.Et comme si cela ne suffisait pas – Que reste-t-il de la Fraternité ? De la résistance face au modernisme lorsqu’on garde, on prend, on maintient ou on accepte 95% du néfaste et atypique Concile Vatican II, adogmatique et par là même absurde, (…)
(…)
Monseigneur Lefebvre affirme qu’il s’agit d’un Concile schismatique et vous en gardez 95%, c’est-à-dire que vous êtes schismatique à 95%, magnifique niveau !
Et plus loin :
Vous m’excluez aujourd’hui de la Nouvelle Fraternité recyclée aux pieds de la Nouvelle église Conciliaire. Nouvelle église et Nouvelle Fraternité auxquelles je n’ai jamais appartenu et ne veux appartenir jamais. Je continuerai à appartenir à la vraie Église et à la vraie Fraternité. Vous m’expulsez, ou plus exactement vous m’excommuniez de votre Nouvelle Fraternité. Peu m’importe ! Pas plus qu’importa à Monseigneur Lefebvre le fait d’être excommunié par la Nouvelle église. Car ceci, loin d’être un stigmate ou un affront fut une vraie décoration ineffaçable et une preuve de son orthodoxie. Et non pas comme vous, les quatre évêques, qui honteusement suppliez qu’on vous délivre d’un tel outrage aux yeux du monde, et ne voulez pas continuer à supporter la Croix, la considérant ignominieuse, comme si le Christ était descendu de la Croix – cet instrument d’extrême opprobre et de souffrance.
Mais il ne l’a pas fait. Il a préféré mourir crucifié, humilié, couvert de crachats, fouetté et dépouillé de ses vêtements, abandonné de tous, pour fonder sa divine Église en délivrant le témoignage de son Sang versé sur la Croix. Et ce testament signé de son divin sang, son corps tout immolé c’est la Sainte Messe. Cette Messe que vous, aujourd’hui, d’une certaine manière, en acceptant la Nouvelle Messe fausse et bâtarde, vous ne reconnaissez plus comme unique et exclusive. C’est ainsi que Monseigneur Lefebvre qualifiait la Nouvelle Messe tout comme les nouveaux sacrements et les nouveaux prêtres. Vous la reconnaissez comme le rite principal – ordinaire – et légitime, alors que la Messe Tridentine est ravalée au rang de rite occasionnel – extraordinaire – dans la Nouvelle église. Cette Nouvelle église qui est déjà – ou sera – le siège de l’Antéchrist-Pseudoprophète car, comme le dit Notre Dame de la Salette « Rome perdra la Foi et sera le siège de l’Antéchrist ». Que celui qui a des yeux pour voir, voie et que celui qui a des oreilles pour entendre, entende !
Les accentuations (gras et soulignés) sont de nous.
Nous vous conseillons de visiter régulièrement le nouveau site de l’abbé Méramo : http://www.meramo.net
Le Père Jean dénonce la destruction de la FSSPX
Le Père Jean dénonce la destruction de la FSSPX, orchestrée par un réseau de clercs subversifs et le G.R.E.C., et couverte par Mgr Fellay. Mgr Williamson est un agent de Benoît XVI, selon le Père Jean.
Publication virgo-maria.org du 30 avril 2009
Disciple du Père Eugène de Villeurbanne, et de Mgr Lefebvre, le Père Jean veut sauver la FSSPX de l’infiltration cléricale, à composante gnostique, qui mène « lentement mais sûrement » à la destruction de l’œuvre de Mgr Lefebvre. Le Père Jean publiait, le 11 février, avec une détermination très affirmée et en invoquant solennelement sa conscience, une lettre pour accuser un réseau de clercs subversifs (appartenant au cercle secret du G.R.E.C.) de vouloir diriger un processus de trahison de Mgr Lefebvre et de travailler dans l’ombre et patiemment à la destruction de la FSSPX, en la livrant aux mains de la Rome moderniste apostate. Dans sa lettre qu’il a souhaité rendre publique, car il n’exclut pas qu’en raison de son comportement et de ses révélations, ses jours ne soient en danger, le Père Jean accuse Mgr Fellay de couvrir ce réseau infiltré et ses funestes projets de son autorité. Il proclame aussi que Mgr Williamson fait partie du complot et est de mèche avec le Vatican, jouant un véritable double jeu. -1) La dénonciation par le Père Jean d’un réseau de clercs subversifs dans les postes de direction de la FSSPX -2) La dénonciation par le Père Jean du projet de destruction de la FSSPX par ce réseau de clercs subversifs, en la livrant au « super moderniste » Ratzinger-Benoît XVI. -3) La dénonciation par le Père Jean de l’abbé Celier comme un disciple du gnostique Jean Borella, chantre de l’ésotérisme chrétien. -4) La dénonciation par le Père Jean, de l’implication de Mgr Fellay qui couvre activement cette subversion de la FSSPX. -5) La dénonciation par le Père Jean de Mgr Williamson, comme étant un agent caché de Benoît XVI. -6) Le Père Jean a pesé ses paroles et solennise sa lettre, il dit agir en « conscience ». -7) Il ne s’agit aucunement d’un brûlot du Père Jean ou d’une lettre improvisée, mais de l’expression « d’une conviction forgée depuis 5 ans ». -8) Le Père Jean n’exclut pas que ses jours ne soient en danger, en raison de ses accusations et de sa forte opposition au ralliement à l’entité maçonnique romaine. -9) Le Père Jean n’attend plus que de Mgr Tissier, ou de Mgr de Galarreta, de poursuivre le combat de Mgr Lefebvre. L’abbé de Cacqueray tente un « forcing psychologique » auprès du Père Jean, pour essayer d’écraser sa résistance au processus de mort lente de la FSSPX. L’abbé Beauvais aurait même été recruté par ses supérieurs pour aller, en personne, et avant de s’embarquer pour la Terre Sainte, sur les pas de Notre Seigneur Jésus-Christ, exercer des pressions sur les parents du Père Jean, afin de les retourner contre le comportement courageux de leur fils, et de l’isoler encore davantage.