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AUTOPSIE D’UN DÉSARROI DE L’ÂME
ou l’art de corrompre la notion de charité
Sur son blog, et dans un long texte tout rempli de reproches à l’égard des “semeurs de discorde et de zizanies”, Monsieur Clément Lécuyer vole au secours, en les nommant par leur thèse, des clercs et des fidèles qui ont choisi d’expliquer la vraie foi et la vraie doctrine à travers la grille de lecture de cette thèse, dite de Cassiciacum.
Autrement dit, Monsieur Lécuyer entreprend, bien imprudemment de mettre sur la place publique (celle de son blog) des reproches évangéliques et moraux à l’adresse d’une “disputatio” qui non seulement relève de la polémique doctrinale (serait-elle désormais interdite dans ce qui reste d’Église ?), mais ne fut initiée par le webmestre du blog en question (CatholicaPedia) qu’en raison de la nature polémique que prenait tout naturellement toute évocation de cette mouvance dans les dialogues et messages échangés entre catholiques non una cum. Comme si l’una cumisme était en quelque sorte la panacée à tout expliquer et à tout rassembler !
Outre que Monsieur Lécuyer s’arroge en quelque sorte l’initiative de parler et de défendre cette catégorie de clercs et de fidèles, qui est bien assez grande pour se défendre elle-même, Monsieur Lécuyer part de présupposés dont nous allons démontrer toute l’inanité, la fausseté et la dangerosité.
Par un premier appel, assez téméraire, au “bon sens”, expression vaseuse (s’agit-il là du “sensus fidei” au sens strict ? On peut en douter) , bons sens dont il est d’ailleurs supposé qu’il est majoritaire chez les catholiques, Monsieur Lécuyer semble partir du principe que tout catholique, et a fortiori “non una cum”, se doit d’être uni dans “un esprit de foi et de charité”.
Il est bien évident que dans l’absolu ce précepte divin doit guider tout croyant. Mais St Paul ajoute aussitôt que ce précepte ne vaut que si les croyants sont “unis dans la foi” c’est à dire dans une foi rigoureusement identique dont les fruits naturels sont la patience, l’entraide et …la charité ! Nous voyons donc qu’à la suite de Notre-Seigneur, St Paul place de toute évidence la foi comme critère premier et absolu de la charité et autres vertus communautaires.
Ce socle qu’est la foi est indissociable de la charité qui n’est pas d’abord l’amour du prochain mais l’amour de Dieu et le respect de ses commandements.
Ainsi peut-on jusqu’à aller transporter des montagnes – grand miracle de la foi s’il en est ! – et, pour autant ne pas avoir la charité et donc ne pas plaire à Dieu ! Ni d’ailleurs à son prochain puisqu’on refuse de lui communiquer cette foi coupée de la charité.
Ensuite les évangiles nous expliquent que cette unité de l’Esprit dans la foi ne peut se conserver que dans le lien de la paix, cette paix étant elle-même la résultante de l’union dans la foi et dans la charité. Tout se tient ! Et il serait vain de vouloir choisir à la carte l’humilité pour les uns, la patience pour d’autres, la douceur ou la charité pour d’autres encore. Notons bien que l’écriture nous donne la recette qui va gommer en quelque sorte les différences de talents, de caractères et d’humeurs par l’affection qui porte aux autres une attention bienveillante et va même jusqu’à leur prêter des qualités et vertus qu’ils ne possèdent guère et des mérites qu’ils ne méritent pas. Cet état d’esprit véritablement chrétien ne peut s’épanouir pleinement que dans la foi qui n’est rien d’autre alors que se mettre, corps et âme, au service du Seigneur ! Et se mettre “au service du Seigneur” ce n’est pas moins que plaire à Dieu et faire, dans l’abandon de soi-même, toute Sa Volonté et rien que Sa Volonté. La référence aux temps antiques ne retranche rien mais n’ajoute rien non plus à cette considération que pour assurer son salut il nous faut de toute manière paire à Dieu et lui faire la première place dans nos vies. Les premiers chrétiens il est vrai donnaient souvent en plus de leur personne dans les cirques païens !
En appeler sans cesse à la vertu de charité sans rappeler qu’il ne peut y avoir de véritable charité que dans la foi pure et partagée me parait être une vision quelque peu réductrice de cette intention louable.
Monsieur Lécuyer, non content de se faire l’apôtre d’une charité approximative, plus affective et rassembleuse que divinement normée, se plaît ensuite à nous asséner des lieux communs comme l’existence sur le Net et dans les blogs catholiques des “querelles”, “divisions” et “polémiques inutiles” en prétendant que cela nuit par définition à “l’esprit de charité”. Nous ne reviendrons pas encore sur la conception qu’il en a et ne retournerons pas le couteau dans la plaie.
Ensuite il nous parle de “points de désaccord” comme si il s’agissait là d’une incongruité voire d’un scandale entre chrétiens ! L’angélisme de M. Lécuyer ne laisse pas de surprendre lorsqu’on connait les propres paroles du Christ sur ce sujet ! Mais là où M. Lécuyer passe les bornes c’est lorsqu’il nous affirme du haut de sa chaire que les désaccords portent sur des sujets “secondaires” au point de vue théologique ! Qu’en sait-il ? Que sait-il de la vérité ? Que n’a-t-il déjà pris part à une polémique de fond sur ce sujet en particulier ? Eh oui, il ne le peut car il serait alors acculé à choisir son camp !!!! Prendre part à une polémique c’est automatiquement se déterminer en vertu de son libre-arbitre intellectuel et moral en faveur d’une doctrine, d’une thèse ou d’un point de vue dont l’enjeu est la foi ou plus exactement l’intégrité de la foi ! Aucun d’entre nous ne se permet de juger les fidèles guérardiens au for interne ou de leur prêter a priori les plus noires intentions. Chaque être humain est libre de se tromper mais il doit en assumer les conséquences dans la mesure de sa compréhension intellectuelle de sa perception du problème. S’il se trompe de bonne foi ou par ignorance le devoir de ses frères consistera à lui faire les remontrances nécessaires pour le remettre dans la bonne voie. S’il se trompe de mauvaise foi, il en assumera toute la responsabilité devant Dieu et c’est de notre devoir de le lui rappeler.
L’âpreté des polémiques, l’acuité des querelles autour de la fameuse thèse montre bien, contrairement à ce que vous affirmez M. Lécuyer, que ce sujet n’apparait pas comme secondaire à la plupart des intervenants de la “disputatio” !!! Car dans secondaires il y a comme un relent d’“inutile”, de “pas important” et presque de “futile”.
Parler ensuite de “contre-témoignage” revient à parler pour ne rien dire puisque vous ne précisez pas pour quel “parti” ce contre-témoignage exerce ses méfaits !!! (mais le lecteur attentif le devine bien vite !!!!)
Mais cela ne serait encore rien si quelques lignes plus bas, vous vous permettez d’attaquer le “devoir d’état” des fidèles, vous arrogeant le droit de leur dénier en ce domaine toute légitimité d’intervention, au nom de quoi on se le demande, pour des personnes que vous ne connaissez même pas pour la plupart, et dont vous mettez en doute systématiquement la compétence… au prétexte fallacieux et clérical que ce sont des sujets pointus en quelque sorte réservés à des clercs ou des théologiens patentés ! Lorsque je lis ça j’ai l’impression que la mesure est comble et que nous ne vivons pas dans le même siècle ! Loin de moi la prétention de dire que tous les fidèles (et clercs également) sont ou doivent être théologiens et que ne l’étant pas ces fidèles ou ces clercs devraient s’interdire des sujets “pointus” et toute forme de polémique… Il est clair que dans votre approche des choses tous ces gens vont être ravis d’apprendre (et je ne dirai pas “moi le premier” puisque je ne suis pas “théologien” !) qu’ils n’ont AUCUNE compétence et que vous les renvoyez, avec le droit de se taire, directement dans leurs foyers et à leur devoir d’état ! Vous prenez ainsi le risque de réactions très… cinglantes !!!! Mais n’étant pas là pour vous plaindre ou vous défendre, je continue ma petite promenade de santé parmi votre prose “non una cum”.
Vous vous plaignez ensuite de l’obstination de certains fidèles car, dites-vous, c’est une perte de temps et d’ardeur ! Permettez-moi de sourire pour détendre un peu le débat ! D’abord si obstination il y a c’est que certains fidèles la prennent comme une vertu, voire une nécessité pour la défense de la foi et non des élucubrations, même pieuses et savantes, de certains sectaires. Ensuite on sent bien que dans votre choix de ce mot vous y mettez une connotation d’entêtement. Concernant vos amis guérardiens vous eussiez plutôt sans doute employé le terme de “ténacité” s’il n’y avait dans votre discours un seul parti à blâmer… comme toujours ! Vous auriez au moins pu faire semblant de distribuer équitablement vos coups puisqu’il paraît que vous ne partagez pas la Thèse de nos amis de l’IMBC. Cette disparité dans l’opprobre est pour le moins étrange… ne trouvez-vous pas ? Ça vous classe un homme en un tour de main !
Ah ! les esprits belliqueux ! Vous en avez plein la bouche de ce vocable agréable si nécessaire à votre rôle de bon apôtre des catholiques non una cum. C’est d’ailleurs pour cette raison que vous fondâtes votre blog afin de mieux contrôler et corriger tous les esprits belliqueux que vous détectâtes alors dans les rangs épars du traditionalisme rebelle…
Pour vous un “belliqueux” se trompe toujours de combat ! Voilà une belle conception libérale qui neutralise toutes les occasions d’attaquer ou de se défendre.
En réalité votre una cumisme est au for externe un club de Bisounours dans lequel tout baigne dans le meilleur des mondes et qui donne au quidam d’en face l’aspect clinquant et impeccable d’un ashram féerique d’où toute violence, y compris verbale, serait bannie. Vous me rappelez ce gourou ridicule qui “exterminait” cent fois par jour des dizaines d’extraterrestres depuis son Mandarom avec son arme apocalyptique mais faisait régner la terreur de l’emprise psychique et sectaire la plus folle au sein de sa “communauté” religieuse… Tirons à vue sur les extraterrestres conciliaires mais surtout ne faisons pas de vagues chez nous et continuons à adorer et servir notre Grand Gourou ! Inutile de vous dire que vous et moi sommes à des milliers d’années-lumière de partager une conception belliciste commune ! Ne savez-vous pas que l’ennemi du genre humain peut être partout y compris dans nous-même et que là encore Notre-Seigneur ne nous a que trop mis en garde contre ceux qui veulent tuer les âmes plutôt que les corps ? N’y a-t-il que des saints parmi nous ? Sommes-nous assez saints nous-mêmes pour rejeter d’un revers de main ces considérations ?
Votre citation du pape Paul V illustre d’ailleurs assez bien votre état d’esprit ; ce que vous voudriez, ce que vous réclamez au plus intime de vous-même c’est un décret de neutralité, c’est un pacte de non-agression qui feraient de nos bons catholiques non una cum des émasculés perpétuels et des borgnes spirituels incapables de discerner aucun critère de vérité hormis ceux qui seraient communs au gros de la troupe ! Une sorte de consensus mou qui reviendrait en fait à restituer de manière subtile aux clercs l’autorité et la puissance qu’ils ont en partie perdues depuis un demi-siècle en raison de leurs trahisons, lâchetés ou manigances. Vous seriez en ce cas un allié au moins subjectif du cléricalisme dominateur sur les consommateurs de sacrements que nous sommes et que nous aurions dû rester éternellement. Malheureusement Cher Monsieur Lécuyer, l’éclipse de l’Église est passée par là, vous le savez bien, et nous ne sommes plus sous Pie XII !!!
Non contente d’être inutile…belliqueuse…non charitable… la polémique est pour vous “stérile” c’est à dire qu’elle ne peut rien enfanter et, en admettant même qu’elle le puisse (par miracle ?), elle n’enfantera jamais rien de bon et, pire encore, sera entièrement aux mains du Prince de ce monde “séducteur du monde entier” !!! Ne voyez-vous pas l’outrance intrinsèque de vos propos et leur exagération en raison même de leur fausseté historique et intellectuelle ? Mais il est vrai que votre site se définit d’abord comme “politique” et à ce titre il vous faut respecter sans doute de ténébreuses alliances pour servir des desseins non moins ténébreux car tout ce qui ne participe pas à la vraie recherche de la vérité sous le regard de la foi fait le jeu du démon ! Voyez là-dessus on peut se rejoindre !
Et lorsque vous nous dites « refusant de reconnaître une quelconque autorité aux ennemis de l’Église siégeant à Rome » j’en déduis que vous devez alors être mal renseigné sur vos amis guérardiens et sur l’autorité matérialiter qu’ils accordent aux hiérarques conciliaires en attendant une hypothétique décision de l’Église déclarant qu’ils sont à nouveau catholiques puisque convertis ! Mais alors me direz-vous tout cela est bien secondaire et nous partageons l’essentiel de la foi ! Et même si c’était le cas, permettez-moi d’abord d’être en désaccord avec vous (ai-je le droit ?) et d’avoir une conception divergente de la pureté de la foi, surtout lorsque celle-ci s’appuie aussi sur la doctrine des Pères et des Papes.
Le jour où nous partagerons rigoureusement la même foi, le jour où les guérardiens ne diront plus de nous que nous sommes schismatiques, luthériens et ennemis de Dieu, alors nous serons, si les circonstances l’exigent, prêts à mourir les uns pour les autres en vertu même du précepte divin que nous rappelle si bien Tertullien.
Priez pour moi !
Pierre Legrand.
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Quand certains catholiques non una cum se trompent de combat
Alors que chaque jour qui passe voit l’apostasie prospérer à travers le monde et tandis qu’une multitude de péchés, d’abominations et de sacrilèges sont commis quotidiennement, interrogeons-nous sur l’attitude des catholiques restés fidèles à la vraie foi et à la vraie doctrine. Par leurs actions, attitude et prières, consolent-ils Notre-Seigneur ou au contraire, se joignent-ils à la masse de ces semeurs de discorde et de zizanie ?
Je vous laisse poursuivre la lecture sur le blog de l’auteur : http://www.catholique-sedevacantiste.com/article-quand-certains-catholiques-non-una-cum-se-trompent-de-combat-118609903.html