Rivarol : Abbé Anthony Cekada : “Bergoglio est un moderniste typique des années 1960-1970 !”
Cave Ne Cadas
Posted on 3 août 2014
Jérôme BOURBON, dans le dernier “Rivarol” – N° 3152 du 31/7/2014 – à recueilli les propos de l’abbé Anthony CEKADA sur Bergo(go)glio.
Nota : Bien que l’abbé Cekada a publié en son temps une étude érudite concernant l’invalidité des nouveaux “sacres” conciliaires de 1968 (cf. Rore-Sanctifica) il est désolant que dans cette publication de RIVAROL celui-ci, tout en défendant la position sédévacantiste, ne précise pas (et entretient même la confusion) que l’église Conciliaire est une entité différente de l’Église catholique.
L’abbé Cekada a réalisé son étude érudite concernant l’invalidité des nouveaux “sacres” conciliaires de 1968 suite aux travaux du Comité International Rore Sanctifica :
S’il dit bien que cette Église (en utilisant justement un “É” majuscule blasphématoire !) n’est pas catholique, que « ce que dit Bergoglio n’est pas catholique »… « qu’il ne faut pas suivre Bergoglio pour rester catholique »… à aucun moment il ne précise que cette église n’est pas l’Église Catholique !
A-t-il compris le problème de l’éclipse ?
Nous regrettons donc que dans l’article que vous allez lire ci-dessous la typographie ne vous aide pas a définir clairement lorsqu’il parle de l’église Conciliaire ou de l’Église catholique… (Le problème peu venir aussi de Jérôme Bourbon & de Rivarol, auquel cas nous les encourageons à être plus précis !)
Ndlr du CatholicaPedia : Les accentuations sont de nous.
Rivarol n°3152 du 31/7/2014 au 3/9/2014
Abbé Anthony Cekada : “Bergoglio est un moderniste typique des années 1960-1970 !”
L’abbé Anthony Cekada a publié en 2010 une étude sur la nouvelle messe, intitulée Work of Human Hands, A Theological Critique of the Mass of Paul VI, aux éditions PhilotheaPress, disponible depuis le site www.SGGResources.org. Traduit en français, l’ouvrage est en cours d’édition en France. Quatre ans plus tôt, en 2006, feu Serge de Beketch avait invité l’abbé Cekada dans son Libre Journal sur Radio Courtoisie pour s’entretenir sur son étude érudite concernant l’invalidité des nouveaux sacres conciliaires de 1968.
RIVAROL : Pouvez-vous nous dire comment l’idée d’écrire un ouvrage sur la nouvelle messe vous est venue ? N’y a-t-il pas déjà une bibliographie abondante à ce sujet ?
Abbé Anthony CEKADA : Si bien sûr, mais j’ai vraiment écrit pour répondre à un besoin. J’avais 14 ans lorsque j’assistai aux changements apportés à la liturgie après Vatican II. J’en fus profondément choqué. Cette nouvelle liturgie me frappait par son manque de révérence, la messe n’était plus quelque chose de sacré. J’ai vécu avec ce sentiment plusieurs années avant de devenir traditionaliste et d’être ordonné prêtre par Mgr Lefebvre en 1977. Lorsque j’enseignais la liturgie au séminaire Saint-Pie-X dans le Michigan, j’ai cherché un texte qui expliquerait les différences entre la messe traditionnelle et la messe de Paul VI, mais je n’ai trouvé ni ouvrage ni article, dans aucune langue, qui l’explique suffisamment. J’ai donc entrepris de le faire moi-même.
Pendant plusieurs années, j’ai rassemblé des documents de plusieurs sources différentes, et il m’a fallu encore des années pour écrire le livre, qui fut terminé en 2009. Je fais une comparaison entre le rite de saint Pie V et la nouvelle messe. Je ne parle pas des improvisations qui peuvent avoir lieu dans certaines paroisses, mais bien de la messe de Paul VI en latin, telle qu’elle peut être célébrée de la façon la plus fidèle possible au missel. Je traite non seulement du commun, mais encore du propre. J’étudie le rite de Paul VI du point de vue de la doctrine — sont-ce deux doctrines différentes qui sont enseignées dans les deux rites ? — et je m’interroge sur la manifestation, ou l’absence de manifestation, du sacré dans ce rite, ainsi je me demande lequel des deux rites est le plus digne.
L’ouvrage est populaire dans le monde anglophone, j’ai eu des recensions favorables même parmi le clergé motu proprio américain. J’ai eu une recension positive également d’un membre de la commission chargée de la nouvelle traduction du missel de Paul VI en anglais, qui a été “promulguée” il y a 3 ans. Et le livre s’est bien vendu. Il existe en français une excellente traduction, mais elle n’a pas encore été publiée et j’espère qu’elle le sera prochainement.
R. : Vous insistez sur le fait que c’est l’Ordo Missae en latin que vous étudiez. Est-ce dans le but de montrer que les problèmes de la nouvelle messe ne viennent pas d’une mauvaise compréhension ou application du rite de Paul VI mais sont bien propres à ce rite ? Car beaucoup s’accordent à fustiger les abus auxquels on peut assister dans certaines paroisses, mais une grande partie du monde traditionaliste se refuse à condamner le rite en lui-même, et sans doute beaucoup ne refuseraient pas d’y assister si seulement il était dit en latin…
Abbé A. C. : Oui, précisément, car il faut bien comprendre que les problèmes qui sont apparus dans la nouvelle messe en langue vernaculaire sont en fait les résultats de la législation liturgique officielle, qui s’appuie sur l’Ordo missae de Paul VI. Je ne traite qu’en passant des abus. Je vous invite, pour vous faire une idée de mon étude, à regarder le petit résumé vidéo que je fais de chaque chapitre sur mon site [voir en fin d’interview, NDLR].
R. : Vous dites sur votre blog ou dans vos émissions de radio que vous savez déchiffrer le langage de Bergoglio car il est l’incarnation du modernisme des années 1960-1970 que vous connaissez bien. Quelle expérience avez-vous du modernisme ?
Abbé A. C. : En 1965, je suis entré au petit séminaire de l’archidiocèse de Milwaukee. En 1969, je suis entré au grand séminaire et j’y ai étudié durant quatre ans. Pendant le temps que j’étais au petit séminaire, et les premières années du grand séminaire, les changements du concile Vatican II commençaient d’être introduits. J’assistai depuis l’intérieur du séminaire aux effets dévastateurs du concile sur la liturgie, sur la vie des prêtres, et sur la doctrine catholique. Je voyais ce processus de près. Quand j’entrai au grand séminaire, j’avais beaucoup de professeurs modernistes. Il n’est pas un seul dogme de la foi catholique que je n’aie pas vu nié durant mes cours. La méthode des modernistes était d’opérer de façon insidieuse. Ils sapaient la doctrine catholique en mettant de côté l’enseignement de l’Église pour le “surpasser”. Leur grande idée était de prétendre que nous avions évolué, que nous étions allés au-delà de telle ou telle doctrine.
De plus, les évêques à cette époque admettaient que l’Église adhérait à tel enseignement moral — à l’époque, il était beaucoup question de contraception — mais ils nuançaient cette remarque en disant que nous devions avoir une approche plus pastorale. En réalité, l’enseignement moral était nié dans la pratique. Pour les professeurs, il s’agissait de nous faire croire que la compréhension de tel ou tel enseignement avait évolué. L’évolution du dogme est une erreur que saint Pie X a condamnée et il avait mis en garde contre la duplicité des modernistes, qui faisaient mine d’accepter l’enseignement moral qui était nié dans la pratique…nihil novisub sole !
R. : Justement, à propos de cette « approche pastorale », vous disiez dans une émission récemment que le mot “pastoral” était presque un nom de code dans la bouche de Bergoglio. Qu’entendiez-vous par là ?
Abbé A. C. : Le langage de Bergoglio est le même que celui que j’entendais au séminaire dans les années 1960. Dès son élection, il m’a paru évident qu’il avait la mentalité des prêtres de cette époque. Le mot “pastoral” est selon moi un nom de code pour parler de négation pratique des enseignements moraux. Une autre expression clé de Bergoglio est « le peuple de Dieu », employée pour parler de l’Église.
L’Église n’est pas vue dans sa structure hiérarchique, mais comme une assemblée de fidèles. La détestation de Bergoglio pour la théologie systématique qu’il qualifie de sèche, d’abstraite, d’idéologie, est typique. Il a tout un arsenal de termes qui viennent tout droit des années 1960.
R. : Que pensez-vous des évènements qui ont mené à l’“élection” de Bergoglio ? Personne ne s’attendait à la “renonciation” de Benoît XVI, et son successeur se situe sur une ligne bien différente, comme si Ratzinger avait été poussé vers la sortie pour qu’un élément plus progressiste prenne sa place. Pensez-vous que Bergoglio a été élu sur un programme précis ?
Abbé A. C. : Je ne pense pas qu’il y ait eu un complot, si c’est cela que vous voulez dire. Ratzinger voyait simplement ses forces décliner. Il était rattrapé par les années et ne pensait plus être utile. Mais l’on peut dire que le “conclave”, en choisissant Bergoglio, a voulu essayer autre chose que ce que Ratzinger offrait. Ratzinger avait essayé, avec l’herméneutique de la continuité et son image plus conservatrice, de ramener les gens dans l’Église. Il n’y est guère parvenu.
Le “conclave” a sans doute vu en Bergoglio quelqu’un qui pourrait essayer un programme diamétralement opposé. Dès le début, il a annoncé le changement, dès son entrée sur le balcon. Le fait de mettre avec Ratzinger un vernis conservateur sur Vatican II ayant échoué, Bergoglio a simplement proposé de mettre complètement Vatican II en pratique.
R. : Le changement vient aussi du nouveau mode de communication de Bergoglio qui use et abuse des interviews, et même des conversations téléphoniques privées qui sont ensuite rapportées et décortiquées sur les réseaux sociaux, tout cela en prenant le risque de ne plus être audible. Pensez-vous que les interviews données par Bergoglio puissent être considérées comme faisant partie du « magistère conciliaire » ? D’aucuns, pour justifier des propos a priori scandaleux, se lancent dans de véritables exégèses de la parole de l’occupant du siège de Pierre, ou les rejettent paisiblement en prétendant qu’il ne s’agit pas de déclarations magistérielles et que par conséquent elles peuvent être ignorées.
Abbé A. C. : Le sujet est très pertinent. Bergoglio comprend l’usage des media modernes. Lorsqu’il donne ces interviews, qu’il fait des déclarations désinvoltes qui deviennent finalement publiques, il est en fait en train d’enseigner et il a bien l’intention d’enseigner. Ce n’est pas un hasard s’il a voulu faire tous les jours une homélie retransmise depuis la maison Sainte-Marthe, par exemple. Dans ses interviews, il est évident qu’il montre aux catholiques ce qu’ils doivent penser de tel ou tel enseignement de l’Église. Donc toutes ces déclarations sont censées devenir partie intégrante du magistère. Car c’est un homme reconnu comme pape qui délivre cet enseignement.
Ce qu’il dit change pour toujours la façon dont les catholiques considèrent certains sujets, et je ne suis pas le seul à le dire : des éditorialistes de tous bords l’ont fait remarquer, le professeur De Mattei, par exemple, ou même, récemment, un commentateur du New York Times. Aux États-Unis, et je suis sûr que c’est le cas aussi en France, ses paroles sont citées constamment, et elles ont un véritable impact, elles sont prises en compte dans le débat public. Il est donc bien en train d’enseigner. Les gens qui le reconnaissent comme pape doivent considérer son enseignement comme faisant autorité car pour eux c’est le chef de l’Église qui parle.
R. : Et les sujets brûlants sont légion. Qu’en est-il du “synode” sur la famille ? Faut-il s’attendre selon vous à un changement doctrinal assumé ?
Abbé A. C. : Le thème central de ce “synode” sera évidemment la question de l’accès aux sacrements des divorcés-remariés. Bergoglio lui-même paraît très déterminé à faire évoluer la pratique, il l’a dit à plusieurs reprises. Ce sera le grand changement à faire voter. Bergoglio l’a dit clairement à travers les “cardinaux” Kasper (pour qui il faut « tenir le binôme de la fidélité aux paroles du Christ et à la miséricorde de Dieu ») et Maradiaga (qui déclarait « Nous devons reconnaître les signes du temps de 2014 comme il avait été fait en 1963, 1964 et 1965 pendant le Concile Vatican II »).
Les modernistes introduiront un changement d’une façon qui semblera laisser intact l’enseignement sur l’indissolubilité du mariage. Ils insisteront sur le fait que cette doctrine n’est pas négociable. Mais ils la réduiront à néant dans la pratique, et appelleront cela une « application pastorale » de l’enseignement sur l’indissolubilité. Autrement dit, ils nieront, dans les faits, l’enseignement traditionnel.
Mais une autre possibilité de contourner l’indissolubilité se fait jour dans des interviews. Il s’agirait de faciliter les annulations des mariages. Ce serait une façon de déguiser le divorce. Autrefois, les annulations étaient très rares. Il s’agissait de constater que le mariage n’avait pas été contracté entre deux personnes, par exemple dans le cas où le consentement a été obtenu par la violence. Une fois le mariage annulé, les deux personnes peuvent se marier puisque l’Église reconnaît qu’elles n’ont jamais été engagées dans un mariage. L’on voit comment une loi de bon sens peut être détournée afin de satisfaire à la modernité. Kasper a ainsi déclaré dans une interview donnée à une publication jésuite américaine que « le Saint Père croit que 50 % des mariages actuels sont invalides », en raison du manque de connaissance des époux sur ce qu’implique le sacrement de mariage. Cela est extrêmement choquant ! Ce n’est qu’un prétexte pour permettre de plus en plus d’annulations et saper l’enseignement de l’Église sur l’indissolubilité du mariage.
L’autre thème qui pourrait être abordé au “synode” est celle du mariage des prêtres. Bergoglio a parlé de cette possibilité à un certain nombre de prélats, qui en ont parlé à la presse. Il a invité les conférences épiscopales à lui soumettre des propositions à ce sujet. Il est possible que ce soient les deux points centraux. D’autres questions seront soulevées, mais celles-là seront cruciales.
Le troisième thème évoqué par Bergoglio est la question de ce qu’il appelle la “synodalité”, la gouvernance de l’Église au moyen des synodes, c’est-à-dire les assemblées d’évêques. Il en a parlé très favorablement dans l’avion de retour du Brésil. Cela est la mise en pratique de la collégialité de Vatican II. Ce sera un changement structurel très important car il modifiera la vision qu’ont les catholiques de la fonction pontificale.
Selon lui, beaucoup de questions qui sont gérées par le pape et la curie devraient être déléguées aux conférences épiscopales des différents pays. S’il réussit à mettre cela en place, il institutionnalisera la révolution de Vatican II au niveau local. Cela changerait radicalement la compréhension qu’ont les gens de la nature de l’Église, de la façon dont elle doit être gouvernée, et de la fonction pontificale, qui s’en trouverait affaiblie. Le programme de Bergoglio a d’ailleurs été constamment de diminuer la papauté.
R. : Vous dites que le “synode” fera en sorte de rendre la validité des mariages douteuse en posant la question des consentements, mais ne pensez-vous pas qu’en effet, certains mariages sont célébrés sans que les époux sachent réellement ce à quoi ils s’engagent, soit que l’indissolubilité du mariage ne soit plus enseignée, soit qu’elle ne soit pas véritablement crue par des gens qui se marieraient à l’église sans réelle conviction ? Et l’on peut alors légitimement se demander si de tels mariages sont valides.
Abbé A. C. : Absolument pas ! La législation traditionnelle sur le consentement des époux, sur leur compréhension de leur engagement, n’est pas du tout exigeante. On n’a pas besoin d’avoir une connaissance exhaustive du sacrement pour contracter validement un mariage, sinon ce serait très difficile pour les gens d’être sûrs d’avoir reçu le sacrement ! Ce que les modernistes essaient de faire est de « mettre la barre plus haut » pour rendre très difficile, à leurs yeux, la validité du sacrement, afin qu’ensuite, le mariage puisse être annulé plus facilement.
Bien que les gens puissent avoir des idées confuses, dans ce monde moderne où le mariage n’est pas considéré comme une institution très importante, cela n’exclut pas la présomption que lorsque vous contractez mariage, vous avez au moins l’intention minimale de faire ce que veut l’Église.
R. : Le rapport de Bergoglio aux homosexuels n’est-il pas un autre exemple de son « approche pastorale » ? Il a déclaré « qui suis-je pour juger les gays ? », on le voit sur des photos tenir la main d’un prêtre favorable aux homosexuels, Luigi Ciotti, embrasser celle d’un autre prêtre, Michele de Paolis (voir photos ci-dessus), qui est militant LGBT et pour qui l’homosexualité est un don de Dieu (il a écrit un article sur le site de son association, Agedo Foggia : « Ce n’est pas vrai que vous êtes dans le péché, parce que Dieu vous aime et il a mis en vous cette tendance : c’est un don qu’il vous a fait. C’est votre nature, qui doit être acceptée et respectée. Vous n’êtes pas malades, vous n’avez pas à guérir de cette tendance. »). Il va très loin dans ce domaine. Comment l’expliquez-vous ?
Abbé A. C. : Comme vous le dites, cela est l’approche pastorale des années 1960. Bergoglio se dit fils de l’Église et affirme adhérer à son enseignement. Mais dans la pratique, il laisse entendre que ces activités sont acceptables en recevant chaleureusement ces gens, en prétendant ne pas vouloir juger. Cette dernière phrase a bouleversé et a véritablement changé la perception de certains catholiques vis-à-vis de l’homosexualité.
En Illinois, un État qui compte une large population catholique, un débat a eu lieu pour légaliser le “mariage” homosexuel. Les catholiques s’y étaient opposés pour des motifs religieux. Le président de la Chambre des Représentants de l’Illinois, Michael Madigan, a paraphrasé les mots de Bergoglio en disant : « qui suis-je pour juger que [les unions gays] devraient être illégales ? », tandis qu’un autre représentant, Linda Chapa La Via, n’a plus hésité à voter en faveur du “mariage” gay en déclarant : « je suis Jésus et le pape, et il est évident pour moi que le cœur de la doctrine catholique est l’amour, la compassion et la justice ». Vous voyez que les paroles de Bergoglio ont des conséquences.
R. : Bergoglio aime aussi les gestes symboliques. Il a pour habitude de demander des bénédictions à d’autres chefs religieux.
Abbé A. C. : C’est l’œcuménisme de Vatican II en action ! L’idée est de faire accroire que la foi catholique n’est pas la seule vraie foi. Si le supposé pape demande des bénédictions aux hérétiques, cela veut dire que les différences doctrinales n’ont pas d’importance, qu’une religion est aussi bonne qu’une autre. Par ces gestes théâtraux il montre de façon concrète que tout ce qui compte c’est la bonne volonté et un sentiment général de charité envers son prochain, sentiment qui n’est pas informé par la foi. Mais il y a plus.
Dans la personne de Bergoglio, c’est l’office pontifical qui est diminué, humilié. Le fait que celui qui se prétend le Vicaire de Jésus-Christ s’agenouille et demande la bénédiction de quelqu’un qui professe une fausse religion est à l’opposé de ce que doit être la papauté. La papauté, c’est la colonne de vérité dans le monde. Cependant, Bergoglio se plie aux préjugés de notre société moderne et sécularisée selon lesquels toutes les religions se valent, une société qui aime les gestes théâtraux, symboliques comme ceux-ci.
Aux États-Unis, on a beaucoup parlé d’une petite vidéo envoyée par Bergoglio à un groupe protestant dont le chef prêche un évangile que même nous qualifierons de très américain. L’idée est que la pratique de la religion peut apporter une prospérité matérielle. Bergoglio, dans un court message, a loué le fait qu’ils soient charismatiques, a même appelé un membre du groupe son « frère dans l’épiscopat » ! Cette secte n’a pas d’ordres valides, et l’homme n’est donc pas évêque. Tout comme l’archevêque de Cantorbéry, par qui Bergoglio s’est aussi fait bénir. Léon XIII a tranché infailliblement la question des ordres anglicans, et nous savons qu’ils ne sont pas valides. C’est choquant, que Bergoglio appelle “évêque” un simple laïc. La secte pentecôtiste à laquelle je fais référence est connue pour parler en langues, pour prêcher cet évangile de la richesse, pour faire des supposées guérisons… Cette vidéo était stupéfiante, sans parler du « câlin spirituel » que Bergoglio y adressait à ses “frères”. C’était humiliant pour l’Église et la notion de papauté.
R. : Et en ce qui concerne ses relations avec les représentants des autres religions, ne va-t-il pas plus loin que ses prédécesseurs ?
Abbé A. C. : Je pense que Bergoglio continue ce que Jean-Paul II et Benoît XVI faisaient déjà. Ils allaient déjà très loin, tout le monde se souvient de Jean-Paul II devant le Mur des Lamentations. Bergoglio applique les même principes, mais d’une façon plus émotionnelle et plus concrète. Je ne pense pas qu’il soit plus radical, c’est seulement sa façon de faire qui est différente.
R. : Et il s’est montré très complaisant envers l’Islam, il a encouragé à lire le coran, des prières musulmanes ont été dites au Vatican, il était allé à Lampedusa pour accuser l’Europe de ne pas accueillir assez généreusement les immigrés mahométans.
Abbé A. C. : Oui, j’ai entendu parler de cette prière et je n’étais pas surpris. L’Islam se propose de s’imposer en Europe grâce à l’immigration. Les immigrants musulmans font des enfants, et il y aura nécessairement substitution de culture car les adeptes de Vatican II, eux, n’ont généralement pas de famille nombreuse.
Vatican II est très permissif dans l’ordre pratique sur la contraception, il permet de vivre égoïstement, il ne faut pas s’attendre à ce qu’il y ait une résistance des catholiques conciliaires à cette immigration musulmane. D’ailleurs, ce n’est absolument pas la préoccupation de Bergoglio. Il est indifférent à cette menace pour la culture européenne et la foi catholique. Et pourquoi s’en soucierait-il ? L’Islam n’est-il pas, à ses yeux, une religion aussi bonne que le catholicisme ?
R. : Avec un prélat si progressiste, pensez-vous qu’il y a moins de possibilité qu’avec Ratzinger de voir une « normalisation canonique » de la FSSPX ?
Abbé A. C. : J’ai suivi les négociations entre la FSSPX et le Vatican de très près du temps de Benoît XVI. Il est vrai que la situation a changé. D’abord, Bergoglio n’a pas d’attrait pour la liturgie traditionnelle, ni pour les groupes traditionalistes. Nous l’avons dit, son programme, c’est encore plus de Vatican II. Il a d’ailleurs pris des mesures contre des groupes comme les Franciscains de l’Immaculée, à qui il a interdit de célébrer la messe de saint Pie V, on peut donc penser que les temps ne sont pas propices à un accord.
Cependant Bergoglio met les « bonnes intentions » d’une personne avant le fait d’adhérer à la vraie religion. C’est pourquoi il ne sera pas comme Benoît XVI attaché à la signature d’un accord doctrinal avec la FSSPX. L’accord proposé par Mgr Fellay a finalement mené à une annulation des négociations avec le Vatican, ce qui me fait dire que, paradoxalement, l’accord pourrait être plus facile avec Bergoglio.
L’actuel occupant du siège de Pierre l’a dit : le Chemin néocatéchuménal a son interprétation de Vatican II, comme le mouvement Communion et Libération, comme les congrégations traditionalistes. Pour Bergoglio, finalement, la FSSPX est aussi catholique que n’importe quel autre mouvement. Si Bergoglio ne se sent pas séparé des anglicans ou des pentecôtistes, on ne voit pas d’après quel principe il pourrait laisser les traditionalistes au ban de son Église. Pour lui en effet, les questions doctrinales ne doivent pas diviser.
Il ne serait pas étonnant non plus qu’il tolère les critiques de prêtres de la FSSPX à son endroit, qu’il tolère des critiques de Vatican II. Ce serait sa façon de résoudre le problème : les réintégrer sans même demander de contrepartie. En tout cas, ce serait cohérent avec les principes qu’il a énoncés jusqu’ici. Ce sera passionnant de voir ce qui va se passer.
R. : Ne pensez-vous pas que l’éviction en octobre 2012 de Mgr Williamson, qui n’a jamais renié ses propos révisionnistes — et qui vient de fonder le 15 juillet au couvent d’Avrillé une Union Sacerdotale Marcel Lefebvre (USML) qui réunit les opposants lefebvristes à Mgr Fellay —, soit un préalable, une condition sine qua non à un accord ?
Abbé A. C. : Je crois que le Vatican ne connaissait pas les opinions de Mgr Williamson avant la levée des excommunications. Si je me souviens bien, elle a eu lieu avant que cette interview fasse surface. Ils n’étaient pas bien informés. Il est évident que si le Vatican avait eu vent de l’interview plus tôt, ce début de réconciliation n’aurait pas été possible.
R. : C’est une condamnation sans appel que vous faites de Bergoglio. Que répondez-vous à ceux qui invoquent l’indéfectibilité de l’Église ?
Abbé A. C. : Je crois qu’il ne faut pas avoir peur de tirer des conclusions. Un catholique constate sans peine que ce que dit Bergoglio n’est pas catholique, qu’il s’agisse de la doctrine ou de la morale. Et cependant, nous savons que la doctrine catholique nous enseigne que la hiérarchie de l’Église ne peut pas nous induire en erreur ou nous pousser au mal. Nous sommes devant un problème : nous croyons que l’Église et le Pape, en vertu de l’infaillibilité, ne peuvent pas errer ; mais force est de constater qu’il ne faut pas suivre Bergoglio pour rester catholique. La seule façon d’expliquer cette contradiction est de se rendre à l’évidence : nous n’avons pas en face de nous une hiérarchie catholique. Ces gens ne sont pas investis de l’autorité de Jésus-Christ.
Au seul mot de sédévacantisme, en France du moins, les traditionalistes sont effrayés, dégoûtés même comme beaucoup de gens le sont dès qu’on prononce le mot révisionnisme. Pourtant, cette conclusion que le siège est vacant, occupé par un imposteur, est la conséquence logique de l’enseignement catholique d’une part, de l’hérésie de Bergoglio et de ses prédécesseurs depuis la mort de Pie XII d’autre part. Le sédévacantisme est seulement une explication. La théologie catholique nous dit que si l’Église est indéfectible, les individus, eux, peuvent faire défection. C’est la conclusion logique aux maux que nous voyons de nos propres yeux. Maux qui ne peuvent pas venir de l’Église ! Dire que la nouvelle messe vient de l’Église catholique reviendrait à dire que ce rite, que même la FSSPX considère comme blasphématoire, et selon les circonstances invalide, nous a été donné par Jésus-Christ.
Je suis conscient qu’il est très difficile d’imaginer l’horrible réalité de ce que nous vivons. Pendant longtemps, j’ai défendu l’autorité de Paul VI. J’étais de ceux qui disaient que l’on déformait les propos du “pape”, qu’il était mal entouré, mal obéi. Mais c’était s’aveugler. En étudiant, j’ai découvert que Paul VI était bien au fait de tous les changements doctrinaux et liturgiques de Vatican II. J’ai réalisé que les erreurs venaient directement de celui qui prétendait être le chef visible de l’Église. Dès lors, j’ai dû résoudre ce problème d’autorité, et le sédévacantisme est à mon sens la seule façon catholique de le résoudre.
R. : Vous pensez donc que Bergoglio est un hérétique formel, mais ne faut-il pas une déclaration de l’Église pour l’affirmer ?
Abbé A. C. : Quand Bergoglio dit que Dieu n’est pas catholique, qu’on ne peut pas avoir de certitude sur la doctrine, que les athées peuvent aller au ciel, et beaucoup d’autres hérésies encore ; quand il nie en pratique l’indissolubilité du mariage, tout cela est public. On fait souvent des confusions au sujet de l’hérésie formelle. On entend en effet que pour déclarer que quelqu’un est hérétique, il faut une déclaration de l’Église. En fait, c’est le cas pour le crime d’hérésie, qui est affirmé après des mises en garde de l’autorité ecclésiastique ; mais ces sanctions ne sont pas nécessaires pour affirmer et reconnaître le péché d’hérésie, et donc pour être un hérétique formel. Pour Bergoglio, je parle de péché d’hérésie ; rappelons que Bergoglio a été au séminaire, on ne peut guère plaider l’ignorance, par conséquent sa culpabilité est aisément présumée.
De plus l’hérésie formelle n’est pas nécessaire pour séparer quelqu’un de l’Église, l’hérésie matérielle et publique est suffisante, c’est ce qu’enseignent les auteurs, par exemple Van Noort (DogmaticTheology 2 : 153) si bien que même sans remplir nécessairement les conditions de l’hérésie formelle, un hérétique matériel qui prononce publiquement des hérésies se met hors de l’Église. Et il est évident que quelqu’un qui est hors de l’Église ne peut pas en être le chef. Il ne s’agit pas ici de faire du sentiment, ou de craindre de perdre un certain confort, en particulier à Paris, où les traditionalistes ont le choix entre différentes mouvances traditionalistes. Un catholique doit avant tout agir en accord avec sa foi, loin de toute considération matérielle.
Je suis conscient que cela est difficile, et même qu’une telle imposture est impensable. Mais les lecteurs de RIVAROL sont sans doute plus ouverts d’esprit que les autres, eux qui sont conscients des nombreux mensonges officiels, en particulier dans le domaine de la recherche historique.
Dans le domaine de la théologie, comme dans celui de l’histoire, quand de nouveaux éléments sont mis en lumière — qu’il s’agisse de faits, ou de principes généraux — on ne doit pas hésiter à ré-examiner et, si nécessaire, rejeter des conclusions, quand bien même on les aurait toujours tenues pour vraies.
Propos recueillis par Jérôme BOURBON.
Pour les anglophones, signalons que sur le site portail, www.SGGResources.org, on peut retrouver des articles et des vidéos de l’abbé Cekada, ainsi que l’édition en anglais de son livre sur la nouvelle messe, Work of Human Hands. Il tient aussi un blog appelé Quidlibet à l’adresse www.fathercekada.com.
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Où est l’Église éclipsée !???
« Celui qui déplace une montagne commence par déplacer de petites pierres. » Confucius
Et Notre Seigneur Jésus-Christ de répondre : « C’est à cause de votre incrédulité ; car je vous dis en vérité que si vous aviez de la foi comme un grain de moutarde, vous diriez à cette montagne : Transporte-toi d’ici là, et elle s’y transporterait, et rien ne vous serait impossible. »
L’objet de la Foi est une Personne : Dieu lui-même en Notre Seigneur Jésus-Christ (St Mc XI.22 ; St Jn XIV.1).
« Alors si l’on vous dit : ‘Attention ! le Christ est ici’, ou bien : ‘Il est là’, n’en croyez rien. Car il surgira de faux Christs et de faux prophètes, qui opéreront de grands miracles et prodiges, jusqu’à égarer, s’il était possible, les élus eux-mêmes. Vous voilà prévenus ! Si donc on vous dit : ‘Attention ! il est dans le désert’, n’y allez pas : ‘Attention ! il est dans les pièces retirées’, n’en croyez rien. »
Évangile selon saint Matthieu (XXIV. 15-35)
Si Saint Augustin a pu dire un matin que le monde s’est réveillé arien, à vaticand’eux il s’est réveillé talmudique !
Bergoglio nous le confirme lui-même, dans chaque chrétien, il y a un talmudique qui s’ignore et ceux qui ont des certitudes de Foi dogmatique lui posent problème (sic!)
Aussi, je vais vous faire une réponse « juive » c’est-à-dire répondre à une question par une autre question.
À la cantonade, que bon vous semble désormais, où se trouve de nos jours l’Église éclipsée de Pierre !? car « Dieu a conféré à sa créature, avec le libre arbitre, la capacité de mal agir, et par-là même, la responsabilité du péché » enseignait Saint Augustin.
« Prenez garde que personne ne vous séduise. Car plusieurs viendront sous mon nom, disant : C`est moi qui suis le Christ.
Et ils séduiront beaucoup de gens »
Pour les je-m’en-foutistes mondains à la conscience élastique et de foi toute sentimentale si peu théologale qui n’ont cure des disputes dites modernistes de « curés » entre conciliaires et traditionalistes, prenant tout à la rigolade l’avalanche des scandales contre la Foi et les Mœurs glissant comme l’eau sur les plumes d’un canard, c’est pas leur affaire en définitive, ils s’en fichent éperdument ! il leur suffit donc d’une soutane blanche comme d’un casque à pointe en Allemagne pour faire autorité, cette église, catholique à leur yeux, est sans doute ici :
Soit, ad libitum sous les oripeaux mondains du gai paris dans sa fantaisie ordinaire 1er prix :
Ou bien,
Celle « extra 1er choix » qui se complait à se déguiser en ange de lumière pour mieux tromper ceux qu’un extérieur vulgaire rebute :
« Alors si quelqu’un vous dit : Le Christ ici, ou il est là, ne le croyez point. »
Ici peut-être ? pour ceux toutefois qui, bien qu’en théorie ne se prévalent pas vraiment de vaticand’eux, sont néanmoins en pratique libéraux à la messe comme dans le siècle avec eux, prétendent se soucier un tant soit peu de faire respecter la doctrine qui d’un baiser conciliatoire, hélas ! n’est plus du tout à la fin saine entre leurs mains :
« Il s’élèvera alors de faux christs, » etc. Un grand nombre prendront le nom du Christ, et séduiront ainsi jusqu’aux fidèles. — S. Augustin. (Cité de Dieu, 19.)
Ou alors son dernier avorton qui sur ses mêmes positions campe là les siens conciliateurs :
Je passe sur les réguliers qui ne jouent pas non plus à la régulière.
Toutes ces chapelles alvéolaires de vaticand’eux ont un seul point commun, — outre leur profession d’un « anti-sédévacantisme idéologique faisant fi de la saine doctrine ou absconditus à leurs yeux « l’Ecclesia eclipsata », — leur communion spirituelle à la messe et/ou canonique avec les ministres étrangers à la catholicité de la hiérarchie de la secte de vaticand’eux avec qui elles font corps calleux sans se soucier, pas le moins du monde, de l’anévrisme cérébral fatal pour la Foi : « Je connais tes œuvres : tu as la réputation d’être vivant, mais tu es mort. … »
D’autres chapelles satellitaires des chapelles alvéolaires de la ruche bergoglionienne se prétendent aussi catholiques, entendre orthodoxes, de l’Orthodoxie catholique, savoir :
Cette chapelle borderline contrairement à toutes les autres n’est pas toutefois à la messe en communion spirituelle avec les ministres de vaticand’eux, en revanche, elle les considère néanmoins canoniquement catholiques ; la dopamine de leur dandinette « non una cum » attire cependant les sédévacantistes, tel l’abbé Cekada qui libéral avec ces derniers comme Mgr Dolan les tient toujours en HAUTE ESTIME ! (sic)
Et c’est pourquoi, pour ne pas désobliger et complaire cette chapelle hémiplégique (rejetant Notre Dame de la Salette et Paul IV) avec laquelle ils se sont cordialement associée, … il ne précise à aucun moment que cette église moderniste donc hérétique n’est pas l’Église Catholique pour ne pas indisposer leurs acolytes qui la considère toujours matériellement ou canoniquement catholique !
« Alors si l’on vous dit : ‘Attention ! le Christ est ici’, ou bien : ‘Il est là’, n’en croyez rien. Car il surgira de faux Christs et de faux prophètes, qui opéreront de grands miracles et prodiges, jusqu’à égarer, s’il était possible, les élus eux-mêmes. Vous voilà prévenus ! Si donc on vous dit : ‘Attention ! il est dans le désert’, n’y allez pas : ‘Attention ! il est dans les pièces retirées’, n’en croyez rien. »
Évangile selon saint Matthieu (XXIV. 15-35)
Grég. (sur Ezech., hom. 9.) Mais pourquoi cette forme dubitative : « s’il est possible », alors que le Seigneur savait parfaitement ce qui devait arriver. De deux choses l’une, s’ils sont élus, il n’est pas possible qu’ils soient séduits ; et si cela est possible, ils ne sont pas élus. Cette forme dubitative dans la bouche du Seigneur, exprime donc uniquement le trouble et l’hésitation d’esprit de ceux qu’il appelle les élus, parce qu’il voit leur persévérance dans la foi et les bonnes œuvres ; mais bien que Dieu les ait choisis comme devant persévérer, ils seront tentés par les prédicateurs de l’Antéchrist, qui s’efforceront de les entraîner dans leur chute.
Bède. Il en est qui rapportent cette prédiction au temps de la captivité des Juifs où l’on vit un grand nombre de séducteurs qui prenaient le nom de Christ, et entraînaient après eux les nombreuses victimes de leur séduction. Mais lors du siège de la ville de Jérusalem, elle ne renfermait dans son sein aucun chrétien à qui put s’adresser cet avertissement du Sauveur, de ne pas suivre de faux docteurs. Il est donc plus juste de les entendre des hérétiques qui se couvraient faussement du nom de Christ, pour mieux combattre l’Église ; le premier d’entre eux fut Simon le Magicien, et le dernier comme le plus dangereux sera l’Antéchrist.
« Prenez donc garde à vous, voici que je vous l’ai prédit, » etc. — S. Augustin. (lett. 137 au peuple d’Hippone.)
Connaissez-vous la parabole des vierges folles !?
Morceaux choisis :
Ce qui peut faire mépriser, c’est de paraître inconstant, léger, efféminé, pusillanime, irrésolu, toutes choses dont le prince doit se tenir loin comme d’un écueil, faisant en sorte que dans toutes ses actions on trouve de la grandeur, du courage, de la gravité, de la fermeté ; que l’on soit convaincu, quant aux affaires particulières de ses sujets, que ses décisions sont irrévocables, et que cette conviction s’établisse de telle manière dans leur esprit, que personne n’ose penser ni à le tromper ni à le circonvenir.
(Ibid., chap. XIX)
On estime aussi un prince qui se montre franchement ami ou ennemi, c’est-à-dire qui sait se déclarer ouvertement et sans réserve pour ou contre quelqu’un ; ce qui est toujours un parti plus utile à prendre que de demeurer neutre.
(Ibid., chap. XXI) disait Nicolas Machiavel, Le Prince
Enfin, toutes ces chapelles happelourdes complètement à la dérive qui gravitent follement « vierges » autour de l’occultation de l’Église de Pierre par le sorcier Bergoglio sont en communion tacite avec les fées Carabosses à la messe de 11 h [animation de vaticand’eux] pour des offrandes à l’église
Saint-Pierre et Paulde Bergoglio avec la participation des trompes de chasse de l’Équipage des Trois-Rivières. Enfin, 12 h, la matinée se terminera par la parade des confréries dans les rues, et semis du Lin [jettatura] dans le jardin du presbytère…http://www.ouest-france.fr/la-fee-carabosse-tient-son-chapitre-dimanche-2590408
QUIS UT ECCLESIA !!!
Comme à son habitude, Omnibus nous rappelle quelques vérités d’évidence qui font mal…jusque dans nos rangs encore trop gâtés liturgiquement donc forcément affectivement…
Les « fées Carabosse » de la consommation égarent encore trop souvent les esprits de nos frères dans la foi, qui ne se rendent même pas compte du formatage subtilement talmudique de leurs esprits… Les clercs leur ont fait trop longtemps croire qu’on était plus ou moins encore dans une « église en ordre » ou du moins qu’on pouvait sans trop déchoir calquer son comportement consumériste sur ce souvenir d’un passé encore trop vivace, notamment chez les plus âgés d’entre nous… Ainsi les nombreuses circonstances atténuantes que l’on peut appliquer à de non moins nombreux cas particuliers, ne suppriment en rien ce vice primordial et si bien ancré dans les gènes, nous rendant malgré nous participants d’un châtiment qui prend sa source dans le Mystère d’Iniquité de l’éclipse de la sainte Église !
Tant que l’« esprit de chapelle, de trouble, d’hésitation et de séduction » continuera à présider aux destinées des défenseurs de la foi et de la Tradition, il sera vain d’attendre de nos clercs quelque redressement intellectuel au service de la Vérité.
J’ai lu et relu attentivement le long interview de M. l’Abbé Cekada. Personnellement, dans le contexte de cet interview les quelques « écarts » de majuscules ne me choquent pas trop dans la mesure où il faut considérer que l’Abbé se situe dans une globalité ecclésiale, laquelle, par facilité de langage, se met autant du point de vue de la secte conciliaire que de celle de l’Église Catholique. Dieu sait si j’attache moi-même beaucoup d’importance à ces points de détail pour n’y être pas insensible, mais alors il faudrait s’interroger sur la validité et la portée exacte de certains mots en résonance avec ces mêmes majuscules.
Permettez-moi de vous donner un exemple concret :
« L’actuel occupant du siège de Pierre l’a dit : » nous dit l’Abbé…… Les esprits pointilleux verront, à juste titre, une subtile ambiguïté dans le terme « occupant » (après tout un vrai Pape — dans une Eglise en ordre — occupe lui aussi le Siège Pontifical !!); si les majuscules sont retirées (ce que — en soi — je ne puis qu’approuver) il faut alors élever la logique lexicale à un degré de vertu telle qu’il ne me parait pas possible de l’atteindre sans substituer au terme d’« occupant » celui d’« usurpateur » (du Siège de Pierre) qui a le mérite de dire bien ce qu’il veut dire……
Si l’Abbé Cekada « pèche » dans cet interview, c’est uniquement par une prudence cléricale qu’il partage avec de nombreux confrères traditionalistes. Néanmoins, cette prudence, qui rejoint celle de trop nombreux laïcs, ne laisse aucun doute quant à sa conviction que Bergoglio n’est pas et ne peut pas être investi de l’autorité et est donc un hérétique au moins matériel et public au regard de la doctrine catholique. Ce qui le met ipso facto en dehors de l’Église ! Encore une fois, de nombreuses expressions ne permettent pas de douter de la pensée de l’Abbé à cet égard.
En outre, son rappel doctrinal sur l’hérésie formelle va à contre-pied du formatage habituel que l’on instille aux fidèles traditionalistes à longueur d’année et d’articles.
Enfin, il convient d’attirer l’attention de mes lecteurs sur les messages excessivement durs que l’Abbé délivre en passant à la « gent traditionaliste » (toutes « chapelles » confondues), victime — trop souvent consentante — du religieusement correct et du syndrome de « l’Église en ordre » !…
Le mal perdure et fait d’immenses ravages, non seulement sur le plan spirituel, ce qui est l’évidence, mais aussi sur la plan stratégique de résistance à l’ennemi et de neutralisation de ses facultés de nuisance (au moins dans nos milieux…). Afin de mieux éclairer ce triste état de fait, je laisse à mes lecteurs le soin de méditer ces quelques passages et d’en tirer toutes les conséquences logiques (mes commentaires éventuels en italique) :
1/ « Les gens qui le reconnaissent comme pape doivent considérer son enseignement comme faisant autorité car pour eux c’est le chef de l’Église qui parle. »
Premier coup de griffe de l’Abbé ! Il serait naïf et vain de penser que cette phrase affirmative ne s’adresse et ne désigne que les fidèles conciliaires. Or tout un chacun sait bien que pour bon nombre de traditionalistes « conservateurs » ou « schismatiques de fait » sinon de doctrine (FSSPX) , il ne fait pour eux aucun doute que Bergoglio, comme ses prédécesseurs, est véritablement « pape » de l’Église Catholique, car, et c’est là le paradoxe du Mystère d’Iniquité, beaucoup savent ou pressentent qu’il est impossible qu’il y ait deux « églises » subsistant en une seule. Ils pensent donc n’avoir pas le choix, car choisir entre les deux églises serait pour eux et par le fait même un acte blasphématoire… Leur déni de l’existence d’une autre « église » passe donc par le canal d’une réflexion a priori catholique, réflexion neutralisée et dévoyée par leur schisme et/ou leur hérésie intrinsèque sur la nature même de l’Église.
Dans cette logique pervertie, qui n’est pas de son chef et à laquelle il n’adhère pas le moins du monde, on comprend mieux alors qu’une majuscule à « Église » n’ait pas rebuté M. l’Abbé Cekada…
2/ « Bergoglio met les « bonnes intentions » d’une personne avant le fait d’adhérer à la vraie religion. »
Mine de rien, cette phrase est une arme de destruction massive de beaucoup de traditionalistes aux mains des anti-christs conciliaires. En effet, bon nombre d’entre eux, dans leur comportement religieux personnel ou familial, privilégient leurs « bonnes intentions » qui en réalité le seraient absolument dans une Église en ordre, au détriment de la foi et de la connaissance qu’ils ont (ce qui les rend a priori plus coupables) de la vraie religion. Ainsi deviennent-ils les fruits murs pour une cueillette sauvage et moderniste d’agrégation lente et subtile à la secte. Certaines personnes — jusque dans nos propres rangs — refusent de comprendre et de mettre en adéquation leur foi catholique avec leur comportement de tous les jours. Qu’on ne me fasse pas dire ce que je n’ai pas voulu dire : les péchés personnels qui ne regardent a priori que le for interne (et le confesseur !) n’ont que peu à voir avec un comportement extérieur, aux apparences de bien (assistance à la Messe, nécessité grave de ne pas se passer des sacrements, etc…) , et trahissent trop souvent l’état de confusion mentale et de déni (le plus souvent de nature socio-psycho-affective) qui caractérisent si bien nos bons traditionalistes, toutes chapelles confondues, selon l’expression consacrée…
Ce terrain de faiblesse et de déni est un terreau sensible et fertile qui peut servir à faire naître une peur, des scrupules, des hésitations, des besoins irrépressibles, une fuite du renoncement et de la pénitence (corollaire obligé du châtiment) ? Clercs et fidèles traditionalistes n’en sont pas exemptés !
3/ « Au seul mot de sédévacantisme, en France du moins, les traditionalistes sont effrayés, dégoûtés même (…) »
L’analyse de l’Abbé rejoint la mienne ! Voilà pourquoi le traditionalisme, et plus particulièrement en France (vase d’élection, la France est plus particulièrement la cible de l’Enfer), recèle en son sein même les plus grands dangers et ne produit que peu de fruits. Car enfin il faut avoir le courage de dire et de démontrer que, par ses schismes et hérésies scandaleuses, son pragmatisme blasphématoire, le traditionalisme français s’est volontairement coupé de la grâce sanctifiante, ce qui explique ses errements pertinaces et son impossibilité chronique (aveuglement spirituel, qui est un châtiment) de reconnaître que la secte conciliaire n’est pas et ne peut pas être l’Église Catholique, Une, Sainte, Catholique et Apostolique.
À nous, catholiques « semper idem » cela parait tout simple et évident mais il n’en est pas de même pour bien d’autres fidèles, anciennement nos amis dans la foi. Et même chez nous, nous devons battre notre coulpe en permanence, car trop souvent nous n’alignons pas notre connaissance et notre amour de la Vérité avec notre comportement extérieur, oublieux que nous sommes de ce que dit Notre-Seigneur au sujet de l’exemplarité que doit manifester notre foi pour porter de bons fruits, non seulement pour nous (égoïstement) mais aussi pour notre prochain car « Dieu veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité » ( Timothée 2.4). L’esprit de caste, forcément un peu sectaire, a encore trop tendance à régner en maître dans nos milieux…
La crainte du manque et de la privation a remplacé la Crainte de Dieu… Parce Domine !
3/ « Le sédévacantisme est seulement une explication. »
L’Abbé veut nous faire comprendre qu’il ne suffit pas de se dire sédévacantiste et que par ailleurs d’éminents auteurs ont, à juste titre, rejeté comme encombrant et réducteur, ce terme insuffisant.
Certains fidèles, tout en se disant sédévacantistes, ne vont pas jusqu’à reconnaître que c’est toute la secte qui n’est pas l’Église catholique. Ainsi, réduisant la vacance au problème de Pierre, ces catholiques participent, qu’ils le veuillent ou non, à l’aveuglement doctrinal de l’ensemble de la tradition (avec petit « t » !).
4/ « Dire que la nouvelle messe vient de l’Église catholique reviendrait à dire que ce rite, que même la FSSPX considère comme blasphématoire, et selon les circonstances invalide, nous a été donné par Jésus-Christ. »
Je ne vais pas craindre, ici même, d’en « scandaliser » beaucoup, tant il est vrai que le scandale ne vient pas de celui qui défend la Vérité mais de celui qui l’attaque et la nie.
Voici, chers amis lecteurs, la condamnation du traditionalisme (français, à tout le moins !) et peut-être même, qu’à Dieu ne plaise, de notre propre condamnation. (Que chacun s’examine en conscience !)
Suivons le raisonnement de l’Abbé. Que nous dit-il ? Que la synaxe (nouvelle « messe ») ne peut en aucune manière provenir de l’Église Catholique ! Et qu’il ne suffira donc pas de la savoir, comme avec la FSSPX, de nature proprement blasphématoire. Mais qu’il conviendra aussi de s’interroger gravement, non seulement sur l’intention du prêtre (ce qui pratiquement est très compliqué et piège le fidèle naïf) mais sur la nature même de l’oblation qui, pour plaire à Dieu, doit être pure et sans tache. L’impureté oblationnelle n’entraîne pas l’invalidité du rite. C’est pour cette raison, qui n’est jamais expliquée par les prêtres, que les fidèles entretiennent une espèce de confusion mentale qui les entraîne à se dédouaner en permanence d’une mauvaise conscience, conséquence surnaturelle d’une assistance à la Messe qui ne porte pas les fruits que procure normalement la grâce sanctifiante. Personnellement, je suis de ceux qui pensent que seul un rite d’oblation pure (cela pourra faire l’objet d’un article !) peut apporter, en l’état actuel d’éclipse de l’Église, la grâce sanctifiante… Et qui peut se targuer de connaître les desseins de Dieu concernant les grâces actuelles qu’Il envoie à de tels fidèles…ou qu’Il n’envoie pas ? Ce serait folie que de prétendre baser son comportement religieux sur de tels présupposés… C’est pourquoi, de nombreux traditionalistes errent gravement (encore une fois nous ne jugeons qu’au for externe !) en assistant, avec une mentalité privative, à des messes indifféremment « una cum » ou « non una cum », sachant qu’en outre toutes ces messes (même « non una cum » !!!) ne peuvent offrir aux fidèles une oblation pure (dont le concept était si cher à Mgr Guérard des Lauriers : qu’on le relise !). Qui peut prétendre, à part Dieu, connaître le for interne d’un prêtre ? Aucune créature ! Jadis, dans une Église en ordre, notre Sainte Mère l’Église avait mis des règles et des garde-fous pour résoudre ce genre de problème. Ces règles ne sont plus applicables les yeux fermés, tout en restant valables dans l’absolu, car les leurres infernaux ont remplacé les canons habituels de l’Église. Inutile de m’étendre, vous l’avez compris : malgré tous les dangers que cela recèle, la privation volontaire d’un culte avili ou corrompu doctrinalement nous apporte plus sûrement la grâce sanctifiante sans laquelle il est beaucoup plus difficile de faire son salut.
5/ « Il ne s’agit pas ici de faire du sentiment, ou de craindre de perdre un certain confort, en particulier à Paris, où les traditionalistes ont le choix entre différentes mouvances traditionalistes »
Nous le savons tous, Paris, cette nouvelle Sodome et Gomorrhe moderne, gâte à longueur d’années ses petits traditionalistes, leur offrant, malgré quelques petites gênes et sacrifices quand même, des liturgies conformes à leurs souvenirs (d’enfance ?!) d’une Église en ordre pour les plus de cinquante ans et adéquates à la doctrine couramment enseignée au sein de ces chapelles pour les jeunes générations. D’aucuns penseront que le Diable et le Bon Dieu y trouvent leur compte et que dans cette affaire là c’est assurément du 1 partout !!! Les uns comblent leur spiritualité, voire leur mysticisme, d’autres leur sens aigu de l’esthétisme, d’autres encore leur admiration sans faille pour un clergé « résistant » (nonobstant la scission au sein de la FSSPX !), d’autres enfin pour satisfaire sans limite leur désir d’obéir pieusement aux obligations habituelles (lire : dans une Église EN ORDRE !) de tout bon catholique : la Sainte Messe et la consommation des sacrements.
Eh bien qu’on me permette de m’inscrire en faux contre une telle « liberté » de choix ! Le catholique n’a aucun choix en dehors de celui de la saine doctrine et de ses applications concrètes ! Son incapacité radicale à choisir lui fait souvent se comporter en consommateur de sacrements à tout prix, le transformant, sans qu’il s’en rende compte, en une sorte d’animal boulimique qui mangerait sans vergogne à plusieurs râteliers. Pour eux, l’Église Catholique (pourtant éclipsée !) se réduit à un restaurant ou à un fast-food spirituel et liturgique !… Ces fidèles là en viennent donc tout naturellement et quasi-mécaniquement à consommer indifféremment des mets spirituels qu’ils savent plus ou moins bons pour leur santé spirituelle et même mentale (la schizophrénie est une réalité dans nos milieux !). Ont-ils jamais rien compris à la vertu de religion ? On est légitimement en droit de se le demander… Certes la chair est faible et l’Incarnation Divine ne nous protège pas de notre propre incarnation qui traîne lamentablement avec elle les scories du péché originel et de la concupiscence qui en est la conséquence la plus visible… Il ne s’agit donc pas de juger au for interne (Qui est comme Dieu ?) les attitudes diverses et variées de tels fidèles, mais nous avons au for externe le grave devoir de les éclairer sur l’inanité de leurs comportements, nous souvenant sans cesse que l’Enfer lui-même est souvent pavé des meilleurs intentions.
6/ « Je suis conscient que cela est difficile, et même qu’une telle imposture est impensable. »
Que M. l’Abbé Cekadda fait preuve d’une délicatesse toute cléricale, afin de ne braquer et de ne choquer personne, tout en disant quand même ce qu’il convient de dire à des âmes quelque peu égarées ou subjuguées par cinquante ans de formatage traditionaliste ! Puisque nous sommes entre nous, qu’il me soit permis de décrypter brièvement ce passage.
Pourquoi est-ce si difficile pour beaucoup de traditionalistes de reconnaître et d’admettre que la secte conciliaire n’est pas l’Église Catholique ? Nous distinguerons deux grandes sortes de raisons :
1/ les raisons personnelles, celles qui sont liées à chaque personne, avec son passé, son vécu, son degré de piété et de foi, etc… Elles relèvent le plus souvent du for interne…
a/ l’ignorance crasse (et non pas invincible, ce qui est très rare a priori dans nos milieux) : elle caractérise ce qu’on appelait jadis les pratiquants du « bénitier », ceux qui s’en tiennent, par paresse ou par lâcheté ou peur de paraître de bons chrétiens, à une pratique a minima, le reste de leur temps étant plutôt dévolu à des préoccupations mondaines, sociales, professionnelles, relationnelles, politiques ou même caritatives…
b/la bêtise ordinaire des tradis ordinaires : ce sont le plus souvent de simples consommateurs de sacrements qui s’interdisent (en vertu de la Sainte Obéissance !) de ne se poser la moindre question en matière religieuse. Ils sont en général très « cléricaux » et très souvent fourrés à la sacristie pour « converser » avec M. le « Curé » !…
c/ le conformisme mondain ou socio-culturel : tout le monde y va donc je peux y aller ! tel est un peu leur mentalité…… Et puis ça fait bien…
d/ la peur et le scrupule de risquer de se mettre en marge de leur communauté : que va-t-on penser de moi ? le respect humain l’emporte alors sur le raisonnement et la quête de la Vérité.
e/ Ceux, grands pécheurs devant l’Éternel, qui pensent, à tort, qu’ils ne sont pas dignes d’accéder à une connaissance approfondie de leur religion et se laissent aller doctrinalement, comme le chien crevé au fil de l’eau. Un saint confesseur suffirait alors à les remettre dans le droit chemin……
f/ ceux enfin pour qui la religion n’est qu’une philosophie sublime et un art de vivre en conformité avec le patrimoine culturel et religieux de la France chrétienne… Tout le reste leur passe largement au-dessus de la tête !
2/ Les raisons liées plus ou moins directement aux clercs :
a/ le mauvais exemple doctrinal donné par les clercs : hérésie, schisme, « unacumisme » , dogmatisation de certaines « thèses », etc… Est-il besoin d’insister ? L’« imposture » est patente !
b/ le cléricalisme forcené des clercs : le laïc obéit et se tait ! Ce n’est pas son travail que de se mêler de religion et de théologie ! Est-il encore besoin d’insister ?
c/ le culte du secret chez certains clercs : il est impossible aux fidèles ordinaires de se faire vraiment une idée claire de ce que pense vraiment le prêtre…
d/ l’état de déni permanent de beaucoup de clercs sur le véritable état de l’Église éclipsée…
e/ la mentalité passéiste du clerc tradi qui se croit encore dans l’Église en ordre — conséquence de d/ — (comme de nombreux fidèles) allant même jusqu’à lui faire croire au fidèle que c’est lui et sa communauté traditionaliste qui représentent l’Église en Ordre, reconstituée et préservée !!! D’aucuns avant guerre auraient qualifié cela de « Méthode Coué » à usage clérical !
On appréciera, en passant, à sa juste mesure, sans lui en tenir la moindre rigueur, la petite flatterie de l’Abbé en direction des lecteurs de Rivarol qualifiés de « plus ouverts d’esprit que les autres » et « conscients des mensonges officiels »…! Espérons que ces lecteurs, expressément désignés, seront à la hauteur des appréciations de l’Abbé !
Et pour terminer et conclure ce modeste message, chers lecteurs, je me dois de formuler un vœu que je n’espère pas « pieux » : que tous les fidèles encore hésitants ou troublés par la crise de l’Église franchissent rapidement ce pas salutaire pour le salut de leur âme et en viennent sans délai et sans scrupule de conscience à « rejeter des conclusions, quand bien même on les aurait toujours tenues pour vraies. »
Monsieur l’Abbé Cekada parle d’or….ad majorem Dei gloriam !
Merci de votre attention.