UN ENCOMBRANT VOISIN DE PALIER !!!!
Un Encombrant Voisin de Palier !!!!
Dans un article non dénué d’intérêt, Mgr Sanborn répond à Mgr Williamson, le mettant en quelque sorte en face de ses graves responsabilités en tant qu’évêque validement sacré.
Mgr Donald J. Sanborn, natif des usa, a été ordonné par Mgr Lefebvre en 1975, avant d’être expulsé de la FSSPX en 1983, avec 8 autres prêtres américains. Il fonde en 1995 un séminaire en Floride, puis en 2002, se fait consacrer évêque par Mgr McKenna (sacré lui-même par Guérard des Lauriers).
Nous n’avons pas toujours été en phase complète avec Mgr Sanborn… Il suffira de rappeler quelques-unes de ses études comme « La montagne de Gelboé » dans laquelle on pouvait lire que « les modernistes (sont) privés d’autorité » et que « les papes conciliaires ne détiennent pas l’autorité papale et ne sont pas de vrais papes ». Il a été répondu à ces pétitions et inversions de principes qui empêchent beaucoup de déclarer tout simplement que l’Église Catholique est éclipsée par une secte qui n’a rien de catholique et qui, par conséquent, ne peut être privée de quoi que ce soit ni détenir quoi que ce soit en raison d’une privation antérieure qui en serait comme la cause nécessaire et suffisante de cette impossibilité d’être « vrais papes » par exemple….
Toutefois, nous ne bouderons pas notre plaisir, en parcourant ensemble l’argumentaire de Mgr Sanborn qui assimile presque, en un raccourci audacieux, Mgr Williamson à un dangereux moderniste qui s’ignore !!! Nous nous permettrons quant à nous d’ajouter, que, la schizophrénie habituelle des fraterneux ou ex-fraterneux aidant, il n’est pas du tout surprenant que Mgr Williamson puisse « partager », Tout en Proclamant sa Foi Traditionnelle, certaines des erreurs d’Hans Küng (Photo ci-contre), notamment sur l’infaillibilité du MOU (Magistère Ordinaire Universel) et sur l’indéfectibilité de l’Église.
Nous nous contenterons, (nonobstant la lecture complète qu’on aura à cœur d’en faire et, le cas échéant, le souci d’y relever des points de critique, de noter les phrases-clés qui illustrent la pensée de Mgr Sanborn, ceci afin de ne pas trop lasser nos lecteurs.
Nous mettrons en couleur à la fois les arguments qui montrent que Mgr Williamson est dans l’erreur mais aussi certaines des assertions insuffisantes ou erronées de Mgr Sanborn que parfois nous commenterons brièvement en vert.
Réponse à
Mgr Williamson
Au Sujet de la Vacance du Saint Siège
Par Mgr Donald J. Sanborn
Introduction
Mgr Williamson a récemment publié sur son blog Kyrie Eleison une série d’articles dont le but est de réfuter le sédévacantisme. Après avoir attiré à lui les fervents antimodernistes de la Fraternité Saint Pie X, Mgr Williamson, je crois, est en train de découvrir parmi eux une certaine tendance au sédévacantisme. Certains d’entre eux sont des sédévacantistes déclarés, quoique opinionistes dans la plupart des cas. Cela signifie que, même s’ils pensent que Bergoglio n’est pas le pape, ils reconnaissent que l’opinion contraire, à savoir que Bergoglio est le pape, a des arguments probables en sa faveur. Je suis sûr que ma visite récente en Angleterre a aussi fait un peu bouger les choses.
Dans cet article, je réponds à deux articles du blog de Mgr Williamson, numéros 343 du 8 février 2014, et 344 du 14 février 2014.
Permettez-moi de dire que je n’ai aucun conflit personnel avec Mgr Williamson, en dépit de nos nombreuses années d’opposition dans le passé. Il a gardé la discussion sur un niveau élevé et rationnel, et j’ai l’intention de faire la même chose.
J’ai résumé et paraphrasé ses arguments pour des raisons de concision.
Le Premier Argument
[Extrait du Numéro 343]
Mgr Williamson défend la position de Mgr Lefebvre consistant à accepter les papes Novus Ordo, mais en même temps, à passer leurs enseignements et disciplines au crible pour prendre ce qui est Catholique, et rejeter ce qui n’est pas Catholique. Il dit que faire ce tri de sa propre autorité est équivalent à l’hérésie, mais pas dans le cas où le tri est fondé sur une tradition de deux mille ans.
Réponse : (1) Tout hérétique fait appel à quelque forme de révélation, soit l’Écriture ou la Tradition, afin de soutenir une doctrine contraire à l’enseignement de l’Église Catholique. Ainsi, le Catholique traditionnel en triant la doctrine n’est pas préservé de l’esprit d’hérésie. Pourquoi? Parce qu’il fait appel à la Tradition au-delà et au-dessus du magistère de l’Église. Le magistère, cependant, est infaillible, et est par conséquent nécessairement traditionnel. (2) La hiérarchie Catholique est la garante de la conformité de l’enseignement actuel avec l’enseignement traditionnel. Nous ne pouvons pas d’une part la considérer comme l’autorité, et en même temps dire que sa doctrine s’écarte de la Tradition. S’écarter de la Tradition, c’est être dans l’erreur. La notion même de l’infaillibilité implique que la doctrine qu’elle enseigne est en conformité avec la Tradition. Comment pourrait-elle être infaillible si elle s’écarte de la Tradition ? Si sa doctrine s’écarte de la Tradition, il n’y a qu’une chose à dire : elle n’est pas l’autorité (donc elle n’est pas la hiérarchie de l’Église car elle n’appartient plus à l’Église !!!), puisqu’elle manifeste qu’elle n’est pas aidée par le Christ dans la diffusion de la doctrine.
Les Catholiques par conséquent n’ont pas besoin et ne doivent pas passer au crible le Magistère de l’Église à la recherche d’erreur ou d’hérésie. La fin même de l’Église Catholique est d’enseigner infailliblement le genre humain au nom du Christ, qui lui donne une assistance perpétuelle précisément dans ce but.
En outre, le système consistant à passer au crible le magistère à la recherche de Tradition dépouille les prétendus papes et évêques de toute autorité. (Non ! Mgr ! ces prétendus papes n’ont jamais eu aucune autorité, donc on ne voit pas comment on aurait pu les en dépouiller !!!) L’autorité dans un tel cas se trouve réellement dans le cribleur (non ! elle ne le peut puisqu’elle est en dehors de l’Église !), puisqu’il a le dernier mot concernant ce qui est Catholique ou ne l’est pas. En dépouillant ainsi la hiérarchie Novus Ordo de son autorité d’enseigner, de gouverner, et de sanctifier l’Église, (faux raisonnement ! c’est parce qu’elle n’appartient pas à l’Église que cette fausse hiérarchie usurpatrice n’a aucune autorité pour enseigner, gouverner et sanctifier !) Mgr Williamson argumente en fait en faveur du sédévacantisme. (Non ! il apporte de l’eau au moulin des sédévacantistes dits « opinionistes » !!!)
Le Deuxième Argument
[Extrait du Numéro 343]
Mgr Williamson cite l’argument des sédévacantistes, à savoir que les “papes” de Vatican II ont promulgué de fausses doctrines, de fausses disciplines et un faux culte. Ce faisant, ils détruisent l’indéfectibilité de l’Église, s’ils sont de vrais papes. Pour contrer cet argument, il apporte l’affaire du Pape Libère [352-366] qui, prétend-il, a signé un formulaire hérétique. Dans ce cas, dit-il, l’indéfectibilité ne s’est pas opérée par le pape, mais par Saint Athanase, qui est demeuré orthodoxe. De même à notre époque, l’indéfectibilité est assurée par Mgr Lefebvre et ceux qui le suivent.
Réponse : Il y a trois choses à traiter ici. (1) Le pape Libère n’a pas signé de formule hérétique. Il en a signé une ambiguë, en lui donnant une interprétation orthodoxe. Mais même si l’on supposait, pour les besoins du raisonnement, qu’il signa une formule hérétique, il est certain que le pape Libère n’a pas enseigné cette doctrine à l’Église toute entière. Or les fausses doctrines de Vatican II ont été promulguées à toute l’Église par les “papes” de Vatican II et leurs “évêques”. Ce fait marque une différence essentielle entre le cas de Libère et celle des “papes” de Vatican II. L’analogie est donc fausse.
(2) L’indéfectibilité ne peut être sauvée par la fidélité d’un évêque ou de quelques évêques à qui les fidèles doivent adhérer. L’Église Catholique est essentiellement hiérarchique, et par conséquent on ne peut pas séparer ses actes et ses attributs du pape et de la hiérarchie universelle. Ce qu’ils font, elle le fait. S’ils défaillent, elle défaille. Le don de prophétie dans l’Ancien Testament, qui était la mission d’enseigner infailliblement la révélation de Dieu aux Juifs, a été transféré par le Christ dans le Nouveau Testament à la hiérarchie Catholique. Par conséquent, il ne peut pas y avoir d’ “évêque-prophète”, comme Mgr Lefebvre, qui passerait au crible l’enseignement de la hiérarchie catholique, devenant ainsi lui-même l’autorité infaillible. L’infaillibilité et l’indéfectibilité de l’Église Catholique s’opèrent nécessairement par le pape et les évêques en union avec lui. Elles ne peuvent pas être assurées par un ou quelques évêques qui s’établissent eux-mêmes comme correcteurs du pape et du reste de la hiérarchie. Tenir une telle théorie ruine la constitution divine même de l’Église Catholique. L’essence du Catholicisme est qu’il est doté d’une hiérarchie qui a le pouvoir d’enseigner, de gouverner, et de sanctifier au nom du Christ et avec une seule et même autorité que celle de Jésus-Christ. Si les fidèles, afin de découvrir la vérité surnaturelle, doivent recourir à des évêques-prophètes, qui dénoncent et qui se dressent contre cette hiérarchie, la nature et l’essence même de l’Église Catholique tombe en ruine.
En d’autres termes, personne ne peut parler au nom de Dieu au-dessus ou en dehors de la hiérarchie Catholique Romaine.
(3) Le système de Mgr Williamson consistant à passer au crible le magistère afin de déterminer sa conformité avec la Tradition renverse complètement la règle Catholique de la foi, qui est le magistère de l’Église Catholique. Son système est essentiellement celui des Protestants. Ils soutiennent que chaque individu doit décider lui-même quelle est la véritable interprétation des Écritures. Mgr Williamson dit que chaque catholique doit décider lui-même ce qu’il estime être en conformité avec la Tradition ou pas. Une telle règle de la foi conduirait exactement à ce que le protestantisme est : un rassemblement de personnes qui n’ont aucune unité de foi, qui se chamaillent sans cesse à propos de ce que disent les Écritures, et qui se sont divisés en une myriade de partis dogmatiques. Il existe de nombreux cas dans l’histoire de l’Église Catholique où cet appel au jugement supérieur de la Tradition au-dessus du Magistère a conduit à de graves erreurs. Les donatistes devinrent schismatiques, par exemple, parce qu’ils pensèrent que l’Église avait tort d’accepter comme valides les sacrements de ceux qui étaient tombés dans l’apostasie pendant la persécution. Les Grecs entrèrent dans le schisme au onzième siècle parce qu’ils disaient, entre autres choses, que l’utilisation du pain sans levain dans le rite Romain n’était pas traditionnelle, et donc invalide. Ils ont également rejeté la primauté du pape en soutenant que cela n’était pas traditionnel. Les Vieux Catholiques du XIXe siècle ont également rejeté l’infaillibilité papale en alléguant que cela n’était pas traditionnel. Même les Modernistes affirment que l’Église Catholique s’est développée avec le temps en quelque chose qui ne peut pas être trouvée dans l’Église primitive, et qui n’est donc pas traditionnelle. Toute la réforme liturgique des années 1960 était basée sur la fausse notion d’archéologisme, à savoir que les périodes médiévale et tridentine créèrent une liturgie qui n’était pas en conformité avec la tradition primitive. Les Feeneystes prétendent que la doctrine Catholique du Baptême de Sang et de Désir ne peut être conciliée avec la Tradition, mais a été inventée au XIXe siècle. La notion de Mgr Williamson du filtrage de la tradition, qui est une confection d’Écône, est un nid potentiel (pas potentiel, hélas, mais, au moins au for externe, tout à fait effectif !) d’hérésie et de schisme, et met les Catholiques traditionnels dans la pire compagnie.
Le Troisième Argument
[Extrait du Numéro 343]
Mgr Williamson affirme à juste titre : « Ce que les évêques du monde enseignent, en union avec le Pape, est le Magistère Ordinaire Universel de l’Église, qui est infaillible. » Il expose ensuite l’argument des sédévacantistes que puisque Vatican II a été promulgué par les “papes” et “évêques” de Vatican II, il est impossible qu’ils soient vrais papes et vrais évêques. Mgr Williamson répond à cela en disant que le Magistère Ordinaire Universel de Vatican II et des années suivantes n’a pas été en conformité avec la Tradition. Ce n’est donc pas le Magistère Ordinaire Universel. Par conséquent l’argument des sédévacantistes est faux.
Réponse : La notion de Mgr Williamson du Magistère Ordinaire Universel (ci-après dénommé le MOU) est fausse. Elle vient d’une théorie qui a été communément diffusée à Écône quand j’étais là, à savoir que l’enseignement n’était pas considéré comme MOU si il n’était pas en conformité avec la Tradition. Il est donc possible, selon cette vue, que le Souverain Pontife avec le corps universel des évêques puisse enseigner une doctrine à toute l’Église qui est en fait hérétique. Une telle assertion est elle-même hérétique.
L’idée Écônienne de passer le MOU au crible ne se trouve nulle part dans les manuels de théologie dogmatique ou dans l’enseignement de l’Église Catholique. La définition du MOU donné par le Père Reginald-Maria Schultes OP, écrivant en 1931, est la suivante : « Le magistère ordinaire et universel est exercé lorsque l’Église prêche la doctrine révélée, l’enseigne dans ses écoles, la publie par les évêques, et en témoigne et l’explique par les Pères de l’Église et les théologiens. » [Emphase dans l’original] (1) Tous les théologiens Catholiques s’entendent sur cette définition.
Fr. Sylvester Berry écrit :
L’autorité de l’enseignement ordinaire des évêques est celui qu’ils exercent en enseignant les fidèles de leurs diocèses respectifs par des lettres pastorales, par des sermons prononcés par eux-mêmes ou par d’autres approuvés en ce but, et par des catéchismes ou autres livres d’instruction par eux édités ou approuvés. Quand les évêques de l’Église, ainsi engagés dans le devoir d’instruire leur peuple, sont pratiquement unanimes à proclamer une doctrine de foi ou mœurs, on dit qu’ils exercent l’autorité de l’enseignement universel, et sont alors infaillibles quant à cette doctrine. En d’autres termes, une doctrine de foi ou de mœurs à laquelle la quasi-totalité des évêques de l’Église adhèrent, est infailliblement vraie. La foi de l’Église croyante doit correspondre à la foi proposée par les évêques qui constituent le corps enseignant dans l’Église. Par conséquent, si les évêques en tant que corps n’étaient pas infaillibles, toute l’Église pourrait être induite en erreur à tout moment, et de ce fait cesser d’être l’Église du Christ, le pilier et le fondement de la vérité. (2)
Pour mieux prouver mon propos, j’appelle votre attention sur le manuel de théologie dogmatique écrit par le Père Francis Diekamp en 1917, intitulé Theologiæ Dogmaticæ Manuale. Il dit :
Les évêques individuels exercent le susdit magistère ordinaire à la fois dans leur instruction religieuse ordinaire ou dans des instructions de ce type qui ont lieu par leur commandement et sous leur vigilance, et dans les jugements publiés par les Souverains Pontifes et donnés par écrit, dans les Synodes provinciaux ou diocésains, dans la condamnation des erreurs dans les lettres pastorales, dans la publication des catéchismes ou des livres de dévotion qui sont distribués à l’ensemble du diocèse, etc.
Les livres liturgiques prescrits par les évêques et surtout par les Pontifes Romains sont d’une grande importance dans les discussions concernant le dogme. Les lois, les rites et les prières qui y sont contenues témoignent de la foi des pasteurs et des fidèles. Du consensus, selon lequel toutes les églises Orientales et Occidentales s’accordent sur la foi, vient l’obligation de donner l’assentiment de la foi. Le pape Célestin Ier [422-432] enseigna ceci : « Voyons aussi les mystères sacrés des prières des prêtres, qui viennent des Apôtres et qui sont uniformément célébrées dans le monde entier et dans toutes les églises Catholiques, afin que la loi de la prière établisse la loi de la croyance ». [Emphase dans l’original] (Epist. 21, 11)
La doctrine des évêques pris ensemble, aussi bien que la définition ex cathedra du Pontife Romain, ne devient pas infaillible par l’assentiment que l’Église croyante lui donne ; plutôt elle est infaillible en soi en raison de l’assistance divine, par laquelle elle est préservée de l’erreur. [Emphase ajoutée]
La doctrine exposée par ces auteurs, ainsi que la description du MOU, sont en conformité avec celle de tous les théologiens Catholiques. Présenter toutes les preuves dépasse la portée de cet article.
La notion qu’a Mgr Williamson du MOU, d’autre part, n’est trouvable dans aucun des livres des théologiens Catholiques ni dans le magistère de l’Église. L’idée du MOU de Mgr Williamson, nécessite que l’enseignement universel de l’Église soit analysé et jugé par les fidèles quant à sa conformité à la Tradition. Dans ce scénario, il est tout à fait possible que la hiérarchie enseigne l’hérésie à n’importe quel moment, mais que l’infaillibilité et l’indéfectibilité de l’Église soient conservées par le rejet même de ce magistère, au motif que les fidèles ne le trouvent pas conforme à la Tradition. C’est aussi absurde que de dire « l’Église catholique est infaillible sauf quand elle a tort ». Par ailleurs, son système exige que les fidèles fassent le choix d’accepter ou de ne pas accepter le magistère ordinaire universel, basé sur la conviction personnelle qu’il est conforme à la Tradition ou non. En d’autres termes, les fidèles doivent trier l’enseignement de l’Église universelle (NON, non et non ! l’enseignement de la secte doit être considéré comme nul et non avenu et s’abstenir de trier en méditant les enseignements de St Pie X sur le modernisme), à chaque fois qu’elle parle, afin de distinguer la vérité de l’erreur. Comme je l’ai dit ci-dessus, une telle notion du magistère dépouille le pape et la hiérarchie de l’autorité et la déplace à l’individu, (Non !! Mgr, car les fidèles n’ont rien à trier du tout : ils doivent s’en tenir à ce que l’Église a toujours cru et enseigné) puisqu’il a le dernier mot quant à si oui ou non la doctrine se conforme à la Tradition.
Ce que Mgr Williamson dit à propos de la Tradition pourrait également être appliquée à l’Écriture. Que faire si je pense qu’un acte du magistère de l’Église n’est pas en accord avec l’Écriture Sainte ? Ai-je alors le droit de le rejeter, tout en regardant le pape qui renie l’Écriture comme le vrai Vicaire du Christ ?
La tragique réalité est que les idées de Mgr Williamson correspondent exactement à ce que l’archi-Moderniste hérétique Hans Küng dit dans son livre intitulé Infaillible ? Une interpellation de 1970. Dans celui-ci, il dit que l’infaillibilité de l’Église n’est pas liée aux formules dogmatiques, lesquelles, dit-il, peuvent en fait être fausses, mais à l’adhésion globale et sur long terme de l’Église à la vérité. Küng affirme :
« L’infaillibilité, impossibilité de se tromper dans ce sens radical, signifie donc un maintien fondamental de l’Église dans la vérité, qui n’est pas annulé par des erreurs individuelles. » [Emphase dans l’original] (3)
« Mais le fait que l’Église ait raison n’est pas absolument dépendant des propositions infaillibles, tout à fait définies, mais sur son maintien dans la vérité dans toutes les propositions, même erronées. » (4)
Il cite Yves Congar, un camarade archi-Moderniste au Concile :
« Une partie ou une autre de l’Église peut se tromper, même les évêques, même le pape ; l’Église peut être ballottée par la tempête : à la fin elle reste fidèle. » (5)
Et l’exposition suivante de Küng ressemble de très près à la position de Mgr Williamson :
« Où donc, dans ces périodes sombres, était vraiment manifestée l’indéfectibilité de l’Église ? Pas dans la hiérarchie et pas dans la théologie, mais chez ces chrétiens innombrables et pour la plupart inconnus – et il y avait aussi toujours quelques évêques et théologiens parmi eux – qui, même dans les pires périodes de l’Église, entendirent le message Chrétien et essayèrent d’y vivre en conformité dans la foi, l’amour et l’espérance. » (6)
« Ils étaient les vrais témoins de la vérité du Christ … » (7)
Küng cite les schismatiques de l’Est afin de prouver son propos :
Les patriarches schismatiques écrivirent à Pie IX en 1848 : « Parmi nous, ni Patriarches, ni Conciles pourraient jamais introduire un nouvel enseignement, car le gardien de la religion est le corps même de l’Église, c’est-à-dire le peuple (laos) lui-même. » (8)
Küng cite le théologien schismatique russe Alexei Homiakoff, qui dit :
« La constance invariable et l’infaillible vérité du dogme Chrétien ne dépendent pas d’un ordre hiérarchique ; elles sont gardées par la totalité, par tout le peuple de l’Église, qui est le Corps du Christ. » (9)
Dans les Trente-neuf articles anglicans, nous lisons : « De même que les Églises de Jérusalem, d’Alexandrie, et d’Antioche ont erré ; de même l’Église de Rome a erré, non seulement dans sa vie et la conduite des Cérémonies, mais aussi en matière de foi ».
Mgr Williamson ne peut pas échapper au fait d’être d’accord avec ces hérétiques Protestants, puisque en soutenant que la hiérarchie Moderniste est la hiérarchie Catholique, il ne peut pas échapper à la conclusion que « l’Église de Rome a erré ». D’autre part, les sédévacantistes soutiennent que les faux enseignements et pratiques de Vatican II ne proviennent pas de l’Église de Rome, mais d’un groupe de voyous ecclésiastiques, hérétiques, qui prétendent être la hiérarchie Catholique. Le devoir des Catholiques dans cette crise est de démasquer ces imposteurs, et de les dénoncer comme faux hiérarques.
Il est vrai que nous devons comparer tout ce que quelqu’un dit à l’enseignement traditionnel de l’Église. De la même manière, nous comparons tout ce que nous entendons aux premiers principes de la raison, et nous rejetons immédiatement ce qui est contradictoire. Dans un cas comme le nôtre où nous avons vu la hiérarchie Catholique apparente enseigner une fausse doctrine, et promulguer un faux culte et des disciplines mauvaises, il est nécessaire d’en conclure que ses membres ne sont pas vrais papes ou évêques, puisque il est impossible que de vrais papes ou évêques, pris dans leur ensemble (mais Mgr, c’est la définition même de l’Église enseignante !), fassent une telle chose. L’éloignement (NON ! la rupture totale !) de Vatican II de la vérité, et son enseignement de l’hérésie à l’Église universelle, sont un signe infaillible que Paul VI n’était pas un vrai pape, et ne fut jamais un vrai pape. En effet, toute l’autorité d’un concile général dépend du pape.
La doctrine que je viens d’exposer est en conformité parfaite avec l’Écriture Sainte, dans laquelle Saint Paul dans l’Épître aux Galates I: 8-9 déclare : « Mais si nous-mêmes, ou un ange du ciel évangélisait autrement que nous vous avons évangélisés, qu’il soit anathème. Comme nous l’avons déjà dit, ainsi je le répète : Si quelqu’un vous annonce un autre Évangile, que celui que vous avez reçu, qu’il soit anathème. » Notez qu’il ne leur dit pas de passer au crible celui qui enseigne le mensonge pour quelques bribes de bonne doctrine, mais au contraire il leur dit de le rejeter entièrement. Qu’il soit anathème. Cette doctrine est aussi en conformité avec la bulle de Paul IV Cum ex apostolatus de 1559, qui appelle au rejet absolu d’un Pontife Romain qui serait hérétique, et non pas au filtrage de sa doctrine.
Je résume ma réponse : le magistère ordinaire universel, qui est l’enseignement concernant la foi et les mœurs de tous les évêques dispersés dans le monde entier, unis avec le Souverain Pontife, est infaillible. Cette doctrine a été définie au Concile du Vatican de 1870, et se trouve dans le Code de Droit Canonique de 1917. Par conséquent, il est hérétique même de mettre en doute ce qui est enseigné par le magistère ordinaire universel. Si ce qui semble être le magistère ordinaire universel contredit l’enseignement de l’Église, alors la conclusion nécessaire est qu’il ne peut pas provenir de la vraie hiérarchie de l’Église catholique (alors si c’est une fausse hiérarchie, nous sommes là en présence d’une fausse église et d’une éclipse de la vraie !), qui est préservée par le Christ des erreurs à cet égard. Il est contraire à la constitution de l’Église de rejeter le magistère ordinaire universel comme faux, tout en acceptant la hiérarchie qui le promulgue comme la vraie hiérarchie Catholique Romaine. La notion qu’a Mgr Williamson du magistère ordinaire universel est fausse, et extrêmement dangereuse, puisqu’elle conduit les Catholiques à croire que toute l’Église enseignante, le Pontife Romain avec tous les évêques, est capable d’enseigner l’erreur sur des sujets qui appartiennent à la foi. Ainsi les principes de Mgr Williamson concernant le magistère ordinaire universel ne peuvent pas être utilisés contre les arguments sédévacantistes, puisque ces principes sont faux.
Le Quatrième Argument
[Extrait du Numéro 343]
Mgr Williamson y tente de désamorcer l’argument des sédévacantistes qui indique que, puisque les papes de Vatican II sont hérétiques publics, ils ne peuvent pas être papes. Il répond que les papes conciliaires, même s’ils ont affirmé des hérésies objectives, subjectivement ne sont pas coupables du péché ou du crime d’hérésie, parce que nous ne pouvons pas prouver, en dehors d’un tribunal, qu’ils sont vraiment conscients de contredire l’enseignement de l’Église.
Réponse : Il est d’abord nécessaire de revoir la distinction entre le péché d’hérésie et le crime d’hérésie. Le péché d’hérésie est l’acte de douter ou de nier une vérité de Foi Catholique. Il peut être formel ou matériel. L’hérésie formelle consiste à douter ou nier la vérité en sachant que ce que vous doutez ou niez est en fait un dogme ou un enseignement moral Catholique, et non pas seulement une conclusion théologique ou l’opinion de certains théologiens. L’hérésie matérielle consiste dans le fait de douter ou nier ce qui est objectivement un dogme ou un enseignement moral Catholique sans savoir que l’enseignement appartient à la foi.
L’hérésie est aussi un crime, c’est-à-dire, une violation de la loi de l’Église, pour laquelle il existe certaines peines. (10)
Dans les deux cas, cependant, la commission du péché ou du crime, si elle est faite publiquement, apporte avec elle une rupture automatique avec l’Église catholique.
Les théologiens moralistes sont clairs en affirmant que la seule chose qui excuse de l’hérésie formelle est l’ignorance. On doit être ignorant du fait que l’on contredit une doctrine Catholique appartenant soit au magistère solennel de l’Église, soit au magistère ordinaire universel.
Mgr Williamson voudrait nous faire croire que, une fois que le fait d’hérésie est établi, c’est-à-dire, que quelqu’un a prononcé une hérésie, l’ignorance est présumée, jusqu’à ce que le contraire est prouvé devant un tribunal.
En réalité, le contraire est vrai. On est présumé innocent jusqu’à ce que l’on soit prouvé coupable dans tous les tribunaux en ce qui concerne le fait d’un crime, mais jamais quant à la formalité (culpabilité personnelle) du crime. Si cela était vrai, il serait nécessaire d’avoir deux jugements pour tous les crimes : l’un pour prouver le fait, et l’autre pour prouver que l’auteur savait vraiment ce qu’il faisait quand il l’a fait. Toute loi présume la culpabilité formelle lorsque le fait du crime est connu. La même chose est vraie pour le péché. L’absence de formalité dans le péché – c’est-à-dire, que quelqu’un est innocent, faute de connaissance – doit être prouvé.
Je donnerai quelques exemples. Dans le cas de la fusillade de masse du Colorado dans une salle de cinéma qui a eu lieu en 2012, les avocats de la défense de ce jeune homme ne contestent absolument pas le fait que leur client a tiré et perpétué des meurtres. Ils essaient de prouver que le tireur n’était pas sain d’esprit, et par conséquent, pour cause d’aliénation mentale, pas vraiment coupable du crime devant la loi. C’est à eux de le prouver ; il n’existe aucune présomption de loi en faveur du jeune homme.
Il y eut aussi la célèbre affaire à Oyster Bay Cove, New York, dans un bâtiment qui sert maintenant de centre de Messe de la Fraternité Saint-Pie V. Il y a plusieurs décennies, il y eut un meurtre dans ce bâtiment, réalisé par la femme d’un homme qu’elle a pris pour un rôdeur au milieu de la nuit. Elle a admis avoir tiré sur lui, mais soutint qu’elle le fit par erreur, ne réalisant pas que c’était son mari. Elle a été acquittée. C’était à elle, cependant, de prouver son ignorance, puisque la présomption de la loi était contre elle.
Puis il y eut le cas célèbre à Washington au cours de la guerre civile américaine, dans lequel le prétexte d’aliénation mentale temporaire a remporté un acquittement. Un homme est rentré à la maison à l’improviste et trouve sa femme avec un autre homme. Le mari est entré dans une telle rage qu’il a immédiatement pris un pistolet et a tiré sur l’amant de sa femme. Il a admis au tribunal avoir commis l’acte, mais a plaidé qu’il était innocent en raison du manque de formalité de l’acte, à savoir qu’il était temporairement fou à cause de son extrême colère.
Le fait est que toutes les lois, y compris la théologie morale et le Droit Canonique, présume la culpabilité une fois que le fait du péché est admis. La personne qui prétend ne pas être coupable en raison de son ignorance doit démontrer son absence de formalité par des preuves.
Mgr Williamson voudrait nous faire avaler, par conséquent, l’absurdité soutenant que les “papes” de Vatican II sont ignorants de la Foi Catholique. Nous sommes supposés croire que Benoît XVI, qui nie publiquement la résurrection des morts à la fin du monde, ne sait pas que cette doctrine fait partie du Symbole des Apôtres, du Symbole de Nicée, et du Symbole de Saint Athanase.
Le quatrième argument de Mgr Williamson par conséquent s’effondre parce qu’il est basé sur de faux principes concernant la culpabilité formelle, et sur l’absurde supposition que les “papes” Modernistes pourraient en fait être ignorants de la Foi.
C’est le péché public d’hérésie, d’ailleurs, et pas le crime canonique, qui suffit pour être un obstacle à la réception de l’autorité papale.
Réponse au Numéro 344
Cette partie est une explication de l’infaillibilité de l’Église, mais elle souffre des mêmes erreurs, semblables à celles de Hans Küng, que nous avons déjà mentionnées. Mgr Williamson cherche à détacher l’infaillibilité et l’indéfectibilité de la hiérarchie.
Dans le deuxième paragraphe, il exprime très clairement la notion Catholique de l’infaillibilité de l’Église. Il dit essentiellement ceci : que le Christ assiste la hiérarchie de l’Église Catholique de telle manière qu’Il la préserve de l’erreur dans l’enseignement de la doctrine Catholique.
Dans le troisième paragraphe, cependant, il dit que, comme que Dieu ne veut pas retirer la liberté, ces mêmes ecclésiastiques qui, dans le deuxième paragraphe, étaient préservés de l’erreur par le Christ, sont en fait capables d’erreur. Cela n’a aucun sens. (Si ! pour des cervelles traditionalistes formatées et tordues !)
Il tente de sauver l’infaillibilité en disant que Dieu ne permet pas à son Église de devenir « complètement défectible. » La preuve en est que même les papes de Vatican II enseignèrent des choses qui étaient vraies. (Encore une fois relire St Pie X !) Nous pouvons en conclure que l’Église pourrait défaillir partiellement, c’est à dire, enseigner une erreur, mais pas toutes. (sic !)
Puis il pose la question : « Comment quelqu’un est-il capable de distinguer le vrai du faux dans un tel cas ? » Réponse : en triant, c’est-à-dire, en comparant ce qui est enseigné par les “papes” de Vatican II avec le magistère traditionnel.
Il répète ensuite la thèse de Küng à savoir que l’infaillibilité de l’Église ne repose pas sur la hiérarchie seulement, mais sur toute l’Église. « Elle [la Tradition] a été ce pour quoi Dieu dota son Église en tant qu’ensemble, et non pas seulement les Papes, avec la conduite du Saint-Esprit infaillible ». [Souligné dans l’original] Hans Küng applaudirait cette déclaration avec enthousiasme. Küng dit :
L’Église, cependant, ne doit pas être seulement assimilée à l’Église officielle, avec pape et évêques. C’est plutôt l’Église cachée, mais tout à fait réelle, de ceux qui croient vraiment, qui ne peut se tromper, parce que le Christ conformément à sa promesse demeure avec elle jusqu’à la fin du monde ; elle est « la colonne et le fondement de la vérité » (I Tim III: 15.) À cet égard l’Église a été préservée même sous une papauté errante et défaillante. (11)
La théorie de Mgr Williamson voudrait nous faire croire que l’infaillibilité et l’indéfectibilité de l’Église sont conservées par le passage au crible du magistère papal par les fidèles pour découvrir ses erreurs. Dans un tel cas, le Saint-Esprit assiste l’Église croyante quand Il n’a pas réussi à aider l’Église enseignante, c’est à dire, la hiérarchie. Cela n’a absolument aucun sens.
Que peut être l’assistance du Saint-Esprit au pape et aux évêques, s’Il ne parvient pas à les préserver d’enseigner l’erreur à toute l’Église ? (Esprit Saint défaillant ? abominable blasphème !) S’il ne parvient pas à les préserver de l’erreur, quelle garantie avons-nous que la Tradition est la vérité ?
Conclusion
Mgr Williamson se méprend gravement sur la nature du magistère, de l’infaillibilité de l’Église, de l’indéfectibilité de l’Église, et sur la nature du péché et du crime d’hérésie, ainsi que sur des éléments de base de la loi morale et de la loi criminelle commune. Ses théories sur le magistère rendent Mgr Williamson et ceux qui le suivent attachés à l’hérésie soutenant que le magistère ordinaire universel pourrait réellement enseigner quelque chose de contraire à la foi.
L’erreur centrale de Mgr Williamson est qu’il sépare l’infaillibilité et l’indéfectibilité de l’Église Catholique Romaine de la hiérarchie de cette même Église, et la transfère aux fidèles cribleurs.
Au contraire la force du raisonnement sédévacantiste est qu’il identifie absolument et exclusivement l’infaillibilité et l’indéfectibilité avec la hiérarchie Catholique Romaine (donc avec la seule et véritable Église catholique, Apostolique et Romaine !). Par conséquent, une hiérarchie qui se trompe n’est pas une hiérarchie du tout. (Ah ! enfin ! donc elle est tout à fait en dehors de l’Église et ne peut en aucune manière lui appartenir !)
À Mgr Williamson, cependant, échappe une vue plus large et quelque chose qui est absolument fondamental : Vatican II et ses réformes sont-ils un changement substantiel de la Foi Catholique, ou simplement accidentel ? Posé d’une autre manière : La religion que je trouve à ma paroisse locale, tenue sous la direction et l’approbation du “pape” François, et de l’ “évêque” local du Novus Ordo, est-elle la religion Catholique ? Encore d’une autre façon : Si je pratique la religion qui m’est donné par ceux que Mgr Williamson reconnaît comme le Pape et les évêques Catholiques Romains, vais-je aller au ciel ? Cette religion plaît-elle à Dieu, ou lui déplaît-elle ? Est-ce la vraie religion ou une fausse ?
Si nous affirmons que la nouvelle religion est substantiellement la même que le Catholicisme d’avant Vatican II, que c’est la religion catholique, et qu’une personne peut sauver son âme en l’embrassant et en la pratiquant, alors quel besoin avons-nous du mouvement traditionnel ? Résister à ces changements serait résister à la Foi Catholique. Ce serait signer notre propre arrêt de mort éternelle.
Si, en revanche, la nouvelle religion est une modification substantielle (oui et non ! la substance a été changée car l’Église véritable a été éclipsée !) du Catholicisme Romain, si elle n’est pas la religion Catholique, déplaît à Dieu et conduit en enfer, alors comment pouvons-nous dire qu’elle est promulguée par une Église infaillible et indéfectible ?
Mgr Williamson dans ses explications répète le verbiage standard d’Écône pour justifier sa position consistant à reconnaître et résister. Ils veulent reconnaître la hiérarchie Novus Ordo comme la véritable hiérarchie Catholique Romaine, mais en même temps lui résister en presque tout. (Schizophrénie intellectuelle…) Ils condamnent le Concile, la Nouvelle Messe, les nouveaux sacrements. Ils disent aux gens de ne pas assister aux Messes approuvées par cette soi-disant hiérarchie Catholique Romaine. Puisque tout cela n’a absolument aucun sens selon la théologie Catholique, une nouvelle théologie devait être concoctée par Écône pour se justifier. Je m’en rappelle. J’ai entendu toutes ces choses autrefois. J’ai entendu Mgr Lefebvre dire dans une conférence : « Le magistère de Vatican II est seulement du magistère ordinaire, qui n’est pas infaillible. » À l’époque, j’y ai cru ; j’ai plus tard découvert que c’était une très grave erreur, même une hérésie, telle qu’elle se présente. Ce fut également Mgr Lefebvre qui utilisa l’analogie et le mot de filtrer le magistère et les disciplines de la hiérarchie Novus Ordo pour déterminer ce qui est Catholique et ce qui est Moderniste.
La théologie d’Écône enlève l’infaillibilité et indéfectibilité de l’Église de la hiérarchie Catholique, qui est l’Église enseignante, et la place dans les fidèles, l’Église croyante. Agir ainsi, c’est faire de l’Église Catholique l’Église Protestante, dans laquelle les individus sont inspirés par le Saint-Esprit pour trouver la vérité.
La doctrine Catholique est que l’Église enseignante, la hiérarchie Catholique Romaine, est l’infaillible gardienne de la Tradition, et la propose infailliblement à toute l’Église. En effet, si ceci n’était pas vrai, il n’y aurait pas de Tradition à laquelle comparer Vatican II et ses réformes. Car, comme le théologien De Groot du dix-neuvième siècle dit dans son traité sur l’Église : « Quiconque sépare la garde et la préservation des traditions du magistère infaillible de l’Église, supprime l’infaillible certitude de ces traditions à l’égard des hommes ». [Emphase dans l’original] (12)
Ironiquement, et Mgr Williamson et Hans Küng séparent la garde et la préservation des traditions de la hiérarchie de l’Église Catholique. Bien que certainement Mgr Williamson ne veut rien avoir à faire avec l’hérésie, néanmoins, par sa théologie d’Écône, il se retrouve voisin de palier avec Hans Küng.
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Source : Sédévacantiste, pour rester CATHOLIQUE ! : http://www.catholique-sedevacantiste.com/article-refutation-des-erreurs-de-mgr-williamson-par-mgr-sanborn-124440792.html
[1] Schultes, Reginald-Maria, de Ecclesia Catholica Prælectiones Apologeticæ, (Paris: Lethielleux, 1931), p. 355
[2] Berry, Sylvester, DD, The Church of Christ, (Saint Louis: B. Herder, 1927), pp 466-467.
[3] Küng, Hans, Infaillibility? An Inquiry, (Garden City, New York : Doubleday, 1971), p. 181.
[4] Ibid., p. 182.
[5] Cité dans ibid., page 183.
[6] Ibid., page 189.
[7] Ibid.
[8] Cité Ibid., page 200.
[9] Cité Ibid., page 201.
[10] M. l’Abbé Cekada a fait un excellent article sur le péché et le crime d’hérésie, qui peut être trouvé sur traditionalmass.org
[11] Küng, op.cit., p. 195.
[12] De Groot, J.V., O.P., Summa Apologetica de Ecclesia Catholica, (Ratisbonne: GJ Manz: 1906) p. 765.