La dernière de l’apparitionnisme : UN NOUVEL ELEISON, AVEC DAVANTAGE D’APPARITIONNISME
Nous vous avons déjà parlé des thèses apparitionnistes tordues que propage Mgr Richard Williamson alors qu’il omettait (volontairement ???) La Salette…
Dans son avant-dernier « Commentaires Eleison » (N° 376) l’évêque du Kent fait maintenant allusion au Père Constant Louis Marie Pel (1878-1966), et à une « prophétie » sur le Grand Châtiment que l’intéressé avait confiée en 1945 à un séminariste qui était l’un de ses fils spirituels.
Le Père Roger-Thomas Calmel, O.P., appelait « révélationisme » une confiance désordonnée dans les révélations privées ; confiance qui n’est pas assez éclairée et rectifiée par la raison et par la foi. L’expérience montre que les chrétiens atteints soit d’« apparitionisme » soit de « révélationisme » sont gens difficiles à guérir… (Nous y reviendrons)
Mgr Lefebvre — bien qu’il recouru, lui, aux messages de Notre Dame à La Salette ou à Fatima pour montrer que la Très Sainte Vierge Marie avait averti contre les dangers de notre temps — mettait en garde contre l’apparitionnisme :
Il y en a qui se croient obligés de faire état de toutes les apparitions, même celles qui ne sont pas reconnues officiellement par l’Église et leur prédication est constamment appuyée par ça, il semble que s’ils n’avaient pas cela, ils auraient de la peine à étayer, je dirai, la prédication qu’ils font. C’est dommage parce que ça fait fausser un peu l’esprit des fidèles.
(Mgr Marcel Lefebvre, retraite spirituelle donnée en 1989 à Écône)
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L’abbé Juan Carlos Ceriani a fait une analyse du délire apparitionniste williamsonnien pour nos confrères de Radio Cristiandad que nous vous proposons ci-dessous dans sa version française :
Un Nouvel Eleison, Sans Rétractation
Et Avec Davantage D’Apparitionnisme
par l’abbé Juan Carlos Ceriani
L’évêque qui ne se rétracte pas nous offre cette semaine une autre « prophétie » sur le Grand Châtiment.
Il semble que tout est revenu à la normale dans le Kent, et c’est pourquoi Les Impotents et le Catalogue d’erreurs de Monseigneur ont reçu cette fois en temps utile la version espagnole officielle du Commentaire Eleison, qu’ils se sont dépêchés de publier. Il faut croire que de son côté, le réveil du Catalogue a été remis à l’heure…
- http://nonpossumus-vcr.blogspot.com.ar/2014/09/comentario-eleison-numero-ccclxxvi.376.html
- http://syllabus-errorum.blogspot.com.ar/2014/09/comentarios-eleison-castigo.html
Ce qui est certain, c’est que dans son Eleison 376, l’évêque qui ne se rétracte pas fait maintenant allusion au Père Constant Louis Marie Pel, décédé en 1965, et à une « prophétie » que l’intéressé avait confiée en 1945 à un séminariste qui était l’un de ses fils spirituels.
Ce séminariste a écrit en 1983-84, sur son cher père spirituel, un livre dans lequel il consigne ce que le prêtre lui a dit des châtiments qui frapperaient la France, en particulier.
J’ai observé un certain délai pour laisser aux partisans de l’évêque du Kent le loisir de commenter le texte en question… Mais ils n’ont rien publié à ce sujet jusqu’à présent, ce qui indique qu’ils sont d’accord avec l’évêque ou qu’ils n’ont rien à dire, ou encore que leurs commentaires arriveront trop tard, comme d’habitude…
Passons à la lecture complète de la « prophétie » dont l’évêque anglais publie un texte abrégé, sans indiquer aucun lien permettant d’en trouver la version intégrale. Ses partisans ont décidément un bon maître…
On trouvera ci-après, en rouge, les parties du texte omises (censurées ?) ou mal traduites :
Je me bornerai à quelques commentaires pour aider à la réflexion :
1. Le prélat qui ne se rétracte pas nous dit que le Père Pel a été le directeur spirituel de Marthe Robin…
On sait pourtant que le Père Vallet (fondateur des Coopérateurs paroissiaux du Christ-Roi, et bien connu de l’évêque du Kent) a dit qu’à trois reprises, en Espagne, en Amérique du Sud et à Chabeuil (France), le diable lui avait « mis dans les pattes » une fausse mystique. Or, dans le troisième cas, le Père Vallet faisait allusion à Marthe Robin et aux Foyers de Charité…
2. C’est en 1945 que le Père Pel a confié sa « prophétie » au séminariste. Il y a donc de cela soixante-neuf ans. Si le séminariste avait à peu près dix-huit ans à l’époque, il serait âgé aujourd’hui d’environ quatre-vingt-sept ans. Il est peut-être donc toujours en vie, et la « prophétie » ne s’est pas encore accomplie.
S’il vit, nous ne savons pas s’il s’est retiré en Bretagne.
Il serait donc fort utile que quelqu’un de la Résistance molle le contacte si la chose se révèle possible.
3. Comme cette « prophétie » parle du « Jugement des Nations » pour le faire coïncider avec la Révélation divine, il faudrait placer les événements ainsi « prophétisés » après l’Antéchrist, non avant.
Or, l’évêque qui ne se rétracte pas les situe avant. Il suit donc manifestement les révélations, et non La Révélation.
On connaît sa conférence sur les sept états de l’Église, de même que son allusion au troisième « message » d’Akita.
De plus, lorsqu’il parle d’une France purifiée et rénovée comme étant la « fille aînée de l’Église », il confirme que selon lui, tous ces événements sont antérieurs à l’Antéchrist.
4. Si le Grand Châtiment ne coïncide pas avec le Jugement des Nations, mais précède la prétendue restauration, nul ne peut être certain qu’il n’y aura plus une aussi grande désolation, y compris à la fin du monde, contrairement à ce qu’annonce cette « prophétie ».
Rappelons-nous que selon le prétendu message d’Akita, si les hommes ne se repentent ni ne s’amendent, Dieu le Père enverra un terrible châtiment à l’humanité tout entière. Ce sera un châtiment comme il n’en aura jamais eu, plus terrible que le Déluge. Le feu tombera du ciel et anéantira une grande partie de l’humanité.
Cette partie du « message » d’Akita pose un problème théologique, car l’Église a toujours cru et enseigné que le Déluge n’avait laissé en vie que huit êtres humains.
Nous devons croire de foi que le Déluge fut universel, surtout en ce qui concerne les hommes.
Ce qui est en jeu ici, c’est la question de l’authenticité historique des onze premiers chapitres de la Genèse, ainsi que l’a déclaré la Commission biblique pontificale.
C’est avec l’exégèse moderniste que cette vérité a été mise en doute.
Or, le « message » d’Akita (tout comme la « prophétie » du Père Pel) tend à faire croire que beaucoup plus de huit personnes ont survécu au Déluge, de même qu’il en survivra plus de huit au cataclysme annoncé.
Si le châtiment annoncé doit être « pire que le Déluge » et si l’on veut conserver la foi, force est d’affirmer qu’il restera sur terre moins de huit personnes au terme des calamités en question.
Or, cela va à l’encontre de la doctrine catholique.
Ce n’est là qu’une des multiples preuves que les apparitions d’Akita ne sont pas de Dieu.
On peut en dire autant des « prophéties » du Père Pel.
5. En effet, ce faux prophète fait dire à Notre Seigneur qu’il n’y aura « plus de si grande désolation, même à la fin du monde, tellement sera grand le châtiment dû aux péchés du monde ».
Or, si le Père Pel dit que Notre Seigneur a vraiment employé le terme « désolation » pour annoncer un châtiment, force est alors d’affirmer que la désolation du Déluge fut pire, parce que moins d’hommes y ont survécu.
Mais si le Père Pel dit que Notre Seigneur a employé le terme « désolation » pour parler d’une tribulation, et si, par ce dernier mot, on entend persécution, les paroles de Notre Seigneur sont tout à fait certaines, car la persécution de l’Antéchrist sera absolument universelle, à la différence de toutes celles qui l’auront précédée, y compris celle du Cinquième Sceau.
Mais Monseigneur, la « dame » d’Akita et messieurs les Impotents soutiennent la première interprétation.
Peut-être ce prêtre a-t-il confondu la grande tribulation (celle annoncée par saint Matthieu – 24, 21 – parce qu’il y aura alors une si grande tribulation « qu’il n’y en a point eu de semblable depuis le commencement du monde jusqu’ici, et qu’il n’y en aura jamais ») avec l’abomination de la désolation (cf. le verset 15 du même chapitre : « Quand donc vous verrez l’abomination de la désolation, annoncée par le prophète Daniel, établie en lieu saint – que celui qui lit, entende…).
Et je conclurai par cette même phrase : « Que celui qui lit, entende »…
Abbé Juan Carlos Ceriani
Source : P. Juan Carlos Ceriani : Un Nuevo Eleison – Sin Retractación Y Con Más Aparicionismo
Traduction Le CatholicaPedia.net
(Que notre traducteur soit encore une fois et toujours remercié pour son travail professionnel)