BABYLONE A VOLÉ LE NOM DE LA NOUVELLE JÉRUSALEM
Babylone a Volé le Nom de la Nouvelle Jérusalem
Comment l’Église est-Elle Éclipsée ?
par Amabilus Manziaci
« Et je vis une femme assise sur une bête écarlate, pleine de noms de blasphème,
ayant sept têtes et dix cornes » (Apo, XVII, 3).
Notre-Dame de La Salette aurait-elle confondu les Tartuffes de la « Tradition » et autres Bourgeois Gentilshommes de la théologie ?
Comprendre le Dépôt de la Foi implique de remonter aux principes les plus élevés. Le premier d’entre eux appartient au domaine de l’histoire : connaître et assimiler les circonstances historiques de la Révélation. C’est en vertu de l’acte de Foi que nous consentons à ne pas pouvoir remonter au-delà de ce premier axiome (1). Le deuxième principe qui lui est subordonné, dépend de l’ordre de la philosophie. L’intelligence théologique est bâtie avec et sur lui, mais c’est encore en vertu de l’acte de Foi que nous décidons d’assujettir notre discours philosophique au principe premier du donné transcendant et historique de la Révélation (2).
À partir de ces fondements, nous concevons en premier lieu, le Dépôt de la Foi, et en particulier, nous concevons l’Église sous son rapport semper idem ab initio. En second lieu, nous observons un fait nouveau ; ce fait peut être désigné sous le terme de « désordre », en ce sens qu’il signifie un fait où la pérennité d’une entité et l’intangibilité de sa définition, se trouvent confrontées à une conjoncture semblant les contredire. Cette réalité de scandale, — de « pierre qui risque de faire chuter » — reste pour nous à éclaircir et à qualifier au regard d’un ensemble de faits procédant antérieurement de l’entité de l’Église semper idem.
Et c’est à l’aune de ce rapport, double et hiérarchisé, que nous pouvons tenter de nous éclairer à l’unique lumière du Dépôt de la Foi, quittes à devoir jeter un regard critique sur les diverses thèses émises dans la « tradition ». Si chacune allègue rendre compte avec pertinence de la situation de l’Église depuis 1958, toutes participent d’une déficience commune ; vouloir accommoder toujours plus le Catholicisme à une agression qui devient de plus en plus intransigeante (3).
Notre propos veut compléter et préciser nos aperçus précédents intitulés : « Les mille erreurs des traditionalistes » et « Ces traditionalistes qui talmudisent le Droit divin », (4) sur le plan historique, théologique et métaphysiques. Il embrassera d’abord la portée du concept d’Église semper idem depuis 1958, puis les conséquences que le désordre suscite au sein de l’Église, et enfin les réactions autodestructrices qu’il inspire dans les esprits traditionalistes.
Sommaire :
- Voir l’Église semper idem en deçà de l’Église « en désordre ».
Pourquoi l’Église ne peut pas changer.
Ôter son masque à la Rome de Noé, Sodome et Babylone, qui prétend que l’Église change.
Nostalgie de l’Église « en ordre », les traditionalistes adhèrent au Leurre Conciliaire perpétuel.
- Le désordre, c’est l’Église éclipsée par le Leurre d’« un milieu Conciliaire organisé »
Comment se pose le problème entre les notions de « toujours » et de « désordre ».
La Thèse absurde d’une succession pontificale errant à long terme.
- Les diversions traditionalistes d’un grand désordre falsificateur.
EST Éclipsée" width="350" height="250" />
* * *
I.– Voir l’Église Semper Idem
En Deçà de l’Église En Désordre.
A. Pourquoi l’Église ne peut pas changer.
En se fondant sur le donné historique de la Révélation, dont nous avons d’abord l’intuition de la vérité en quelque sorte syncrétique, concomitamment au Don surnaturel de la foi, le Magistère de l’Église en délivre ensuite, pour notre raison, une synthèse théologique.
Or c’est par le truchement d’une analyse participant d’une saine philosophie que nous apprécions l’adéquation au réel de cet enseignement, et donc l’infaillibilité du Magistère.
1ent. – Récapitulons tout d’abord la chaîne de causalité historique des faits ab initio.
1/ N.-S. J.-C., Tête de l’Église, en est en toute certitude (« Amen, amen je vous le dis ! ») la source (5) et le fondateur ;
2/ Il a été attesté par la Tradition et les Écritures, qui expriment la connaissance de cette source (6) ;
3/ Il a été présent au milieu de ses apôtres et de ses disciples, présence qui a été source des sacrements (7) ;
4/ Il leur a enseigné la Vie surnaturelle qu’il vivait avec eux, il a délimité la connaissance intelligente de cette vie ; qui est donc la source intellectuelle de l’Église (8) ;
5/ Il a été leur Directeur spirituel, le Maître de leur prière, la source de leur vie contemplative dans le réel (9) ;
6/ Il les a convoqués au sein d’une Assemblée hiérarchiquement organisée, il est source de l’Autorité de Droit divin de l’Église (10) destinée à durer perpétuellement.
2ent. – À cette série de faits historiques, répond par la suite une chaîne de causalité théologique, qui la reproduit dans l’ordre du discours intellectualisé ; la chronologie « épistémologique » suit la chronologie physique (11) et respecte le même ordre. Simplement à compter de la fondation de l’Église, c’est elle, succédant au Christ, qui lui est substituée, au point de départ.
La personne du Christ, transmise par la Tradition est créatrice de rites, — significatifs donc créateurs de Vie divine, — de connaissance, d’union contemplative et d’autorité.
Ainsi donc :
1/ L’Église possède une Tête, le Christ. (12) ;
2/ Elle est donc régie par la Tradition Apostolique (Écriture et Tradition) issue de son Fondateur ;
3/ Elle transmet à titre de corollaire la Grâce sanctifiante venue de son Maître (13) ;
4/ Elle enseigne donc le Royaume de Dieu, comme unique mode de salut des âmes.
5/ Elle est dès lors mère et maîtresse de la vie spirituelle ;
6/ Sa Hiérarchie discipline cette transmission à ses fidèles.
3ent. – À l’issue de cette recherche des facteurs théologiques fondamentaux, nous constatons l’enchaînement parallèle de plusieurs éléments et une totalité de ces éléments, en même temps logiques et physiques. Ils doivent être clarifiés par une analyse métaphysique thomiste.
1/ Les sacrements (3/ supra) :
Ce sont à la fois des choses sensibles et intelligibles, et des actes (14).
Comme choses, leur être renvoie à la catégorie de l’essence dont la cause générique (matérielle) est un signe physique rituel, qui est ressemblant à l’objet surnaturel à signifier (notion de « sacramentum »). Leur cause spécifique (formelle) est une parole, dont la ressemblance à l’objet surnaturel, est imposée non par la nature mais par la Révélation ; ce qui leur permet de réaliser ce qu’ils signifient (15). Dans la catégorie de l’action, en tant qu’acte, leur être renvoie à la catégorie de l’action.
2/ Le Dépôt de la Foi (4/ supra) :
Elle est une chose intellectuelle ; son être, dans la catégorie de l’essence, comporte quatre causes (16) comme les sacrements, dont le Dépôt de la Foi est le discours théologique sur leur mystère ontologique. Elle existe aussi dans la catégorie de la possession (ou non-possession) (17) comme appartenant à l’intelligence et à la foi des fidèles. L’existence par possession est aussi une existence dans la catégorie de la relation.
3/ La prière (5/ supra) :
Elle est un des actes intérieurs appartenant à la vertu de religion. « Selon St Thomas […] Elle est un acte de la raison pratique [qui est aussi] causative » (18). Cette action consiste à dialoguer avec Dieu. Elle établit donc une relation avec Dieu.
4/ La Constitution juridique de Droit divin de l’Église (6/ supra) :
Le droit, dans le résultat de son application, est une chose : il est le partage proportionnel (accompli) de biens indivis, selon la définition aristotélicienne ; lorsqu’il est en cours d’application, il s’agit d’une action, celle de partager les biens indivis.
Appliqué à la Constitution de l’Église, le droit est une chose (19) : la répartition hiérarchique et conforme à la sainteté de l’Église — entre les chefs enseignants sanctificateurs et les fidèles enseignés et sanctifiés — des biens surnaturels dévolus à l’Église par sa Tête, N-S. J-C. Il est une action, celle de répartir en permanence cette autorité (20). Dans la catégorie de la relation, il pérennise enfin les rapports interindividuels et collectifs de discipline, issus du partage susvisé.
5/ Les fidèles existent, dans la catégorie de la substance, comme personnes physiques donc dotées d’une substance individuelle composée d’une essence (logique) humaine et d’une existence tenant compte d’attributs essentiels et de certains attributs accidentels, constituant une quiddité individuelle (physique) : dont l’adhésion à la Foi de l’Église.
Par voie de conséquence, chacun des fidèles, en vertu de son baptême ET de la foi qu’il professe, existe dans la catégorie de la relation avec l’essence des sacrements, existe dans celle de l’action, avec leur action éventuelle, avec la possession éventuelle de la doctrine (relation), et avec encore dans la relation, celle de l’obéissance au Droit divin, et à la Constitution hiérarchique de l’Église.
6/ C’est en ce sens ainsi précisé que l’Église est un être dans la catégorie de la relation : l’union entre les fidèles d’une part, et les mêmes sacrements (un seul Baptême), la même certitude (une seule Foi), une seule Hiérarchie (l’Église Une) d’autre part.
4ent. – Ces éléments « physiques » de l’Église sont définis de la sorte par des concepts de métaphysique réaliste, qui formeront l’assise de tout raisonnement au sens aristotéli-thomiste, notamment visant à établir ultérieurement la persistance intangible de l’Église — contradictoire de la Rome Conciliaire. Il sera fondé sur eux d’une part, et de l’autre, sur le Donné révélé.
Ces notions garantissent par ailleurs, non une démonstration car l’Église est un être de relation « générique » à elle seule qui possède donc ses propres axiomes, mais une droite approche analogique de la notion de société humaine et divine que nous enseigne la théologie catholique. Comme elle n’est pas une personne physique, elle n’est pas le fruit des quatre causes ; elle ne peut exister dans la catégorie de l’essence, mais elle existe réellement dans la catégorie de la relation.
Il faut donc appliquer la voie du raisonnement dialectique, de l’analogie de proportion des choses (Aristote) et de l’analogie de l’être entre celui de la substance et celui des accidents. Ainsi, on peut dire que l’entité collective de l’Église, qui existe dans la catégorie de la relation en tant que personne morale formant un « genre » irréductible, et par rapport à une personne physique, possède pour « matière » : les éléments analysés ci-dessus, et pour « forme » : le Saint-Esprit. Par ailleurs, en vertu de l’analogie d’attribution de sens des termes employés, par rapport à un sens premier de série (Saint Thomas), l’Église possède des attributs essentiels, propriétés et notes, (21). L’Église est analogue à un organisme sui generis, elle est une personne morale, un être de relation et de vie naturelle et créée et de vie surnaturelle et incréée.
Surgiront plus loin dans notre propos les conséquences impliquées par l’inéluctable application de ces principes.
B. Ôter son masque à la Rome de Noah, Sodome et Babylone, qui prétend que l’Église change.
Nous nous bornerons ici à préciser certaines remarques de notre brève étude « Ces traditionalistes qui talmudisent le Droit Divin », sous le rapport historique.
1ent. – S’agissant de la Révélation, cette Rome occupante a promu officiellement depuis 1958 la construction idéologique frauduleuse (22) d’une chaîne de causalité historique renversée par rapport à la réalité. Cette chaîne s’ordonne comme suit.
1/ Au cours du 1er siècle palestinien, des « communautés » émergeraient par génération spontanée et « démocratique » ;
2/ En agitant des fantasmes supranaturels ou idéalistes surgis d’on ne sait où ;
3/ Puis elles conceptualiseraient collectivement cette exaltation affective à partir de représentations imaginaires codifiées ;
4/ Ensuite, elles simplifieraient à l’extrême ces concepts grâce à des rites symboliques populaires ;
5/ Elles « produiraient » enfin un équivalent de « journaux spirituels » qualifiés de « livres sacrés » (évangiles canoniques ET apocryphes) ;
6/ Le « Christ » personnifierait donc un idéal affectif communautaire, conçu comme le plus petit dénominateur commun symbolique de la représentation objectivée et collective de cet idéal.
2ent. – La Rome mondialiste, mafieuse et manipulatrice propage une transmission idéologique, concomitante à ce faux historique qui a été esquissé ci-dessus. Cette idéologie s’avère claire-ment être aujourd’hui d’essence naturaliste, postmoderniste et noachide.
Puisque l’apparition historique du Catholicismus origines, telle qu’elle est exposée par cette Rome antichrist est mensongère, il suffit à ses imposteurs de persévérer dans leur forgerie d’ « esprit » post-Conciliaire, et copier la même spécieuse chaîne dans la gestion théologique de sa coterie. Aussi prétend-elle donc que, savoir :
1/ des communautés convoquent, d’où des milliers d’églises, — d’où la profanation de l’Église fondée par NSJC — ;
2/ des attachements émotionnels et des opinions herméneutiques — d’où le Chemin de NSJC profané — ;
3/ des dogmes réduits à des mots, dont la définition propre a été pastoralement mais solennellement ôtée et donc devenus des homonymes sophistiques ;
4/ des rites paganisés, festifs, communs, et inexpressifs ;
5/ des textes déformés, trahis, subvertis (notamment par les traductions), et dégradés en repères psycho-sociaux de la communauté ecclésiale ;
6/ Un « Dieu », terme qui ne serait plus un nom propre ni même un nom commun pouvant exprimer un concept universel et objectif, mais désignerait une expérience psychique de l’espèce du sentiment religieux ou de l’opinion idéologique de son choix (23). Ce faisant, le sacré chrétien est profané « en haut-relief » creux et vide, et remplacé par le triomphant « bas-relief » du Nouveau Sacré (et sacrifice) noachide du Nouvel Ordre Mondial.
C. Nostalgiques de l’Église « en ordre », les traditionalistes cultivent le Leurre Conciliaire « perpétuel ».
1ent. – En effet ils se bornent à transposer pour un milieu protégé, la même chaîne de causalités hérétiques, calquée sur la série des facteurs pseudo-historiques. En foi de quoi, Le Christ leur aurait promis qu’une « Église Hiérarchique » devrait subsister jusqu’à la fin du monde, alors qu’elle pourrait être composée à 99 % de ses pires Ennemis, comme c’est le cas en 2015.
Penchons-nous sur le tissu d’absurdités suivant, très emblématique : « la valeur (sic) ontologique qui fonde l’Église ne dépend de ce que les fidèles croient ou de ce qu’ils ne croient pas, elle est d’essence surnaturelle puisque que provenant directement de Jésus Christ. Et cette valeur est une essence (sic) donnée, conférée éternellement » (24) :
1/
Ces traditionalistes mélangent la secte et l’Église, parce qu’ils présupposent que l’Église en sa Constitution, visible en son état pré-Conciliaire, serait antérieure ontologiquement à son Fondateur lui-même dans l’ordre de la Révélation : ils s’inscrivent dans la thèse rationaliste de la communauté primitive créatrice des Évangiles. Alors que si NS JC a fondé l’Église, c’est qu’il lui est antérieur aussi bien dans l’ordre chronologique, que dans l’ordre ontologique surnaturel. Ce n’est pas une assemblée première qui aurait inventé le Fils de Dieu et continuerait à fabriquer sa « transmission visible » sous l’actuel mode d’une apostasie, qualifiée ad libitum soit de « pratique », de « materialiter », ou de « Passion intérieure (sic) à l’Église », etc… Car la Grâce transmise vient de Dieu, par l’Église (25).
2/
D’un côté, ils semblent dire : l’existence sociale de l’Église ne serait pas suspendue à l’aléatoire foi ou mécréance des titulaires de sa Hiérarchie, ni de celle de ses fidèles. Sa visibilité sociale et divine ne pourrait pas être phagocytée puis éclipsée par un noyau dirigeant ayant nommé un nouveau Collège — émané d’un groupe réducteur — tous subrepticement ennemis de l’Église. La prééminence et la transmissibilité du Siège créé par NS JC, valideraient ipso facto tout titulaire apostat coopté par d’autres apostats. Pourtant la théocratie pontificale est un genre propre conditionné par le Droit divin Révélé. Or certains agitateurs propagent le délire de la réduire en prototype ou premier de série, du concept séculier de la monarchie absolue dont seule la légitimité est de droit divin (26).
3/
D’un autre côté, ils semblent aussi dire : L’Église, — qui est cependant un ensemble de choses de personnes et relations, toutes interdépendantes entre elles (notamment le Dépôt de la Foi), comme notre rappel historique supra l’atteste — subsiste (subsist in) dans l’église Conciliaire. Car en particulier, cette persistance ne dépendrait pas « organiquement » de la pérennité de l’intégralité des points de ce Dépôt (27). Selon certains, la promesse divine de perpétuité autoriserait la perpétuation future de contradictions internes aux propriétés de l’Église (28). Ou bien pour d’autres, l’exigence physique actuelle des quatre Notes ostensibles est évacuée au profit du seul recours rhétorique au fait d’avoir connaissance de cette exigence physique ou, pire, à une connaissance uniquement mémorielle.
4/
Une union entre des êtres humains n’est pas une essence. C’est une existence d’essences en relation entre elles. Et s’agissant de l’Église, cette existence n’est pas intersubjective, elle emprunte des médiations physiques, intellectuelles, surnaturelles, comme nous l’avons vu supra.
5/
Si la cause générationnelle divine de « la relation ecclésiale du commencement » suffisait à maintenir semper idem « l’essence divine » cette « relation », au fil du temps toute « désordonnée » et surtout impossible qu’elle advienne, c’est que la finalité que lui aurait assignée son fondateur aurait consisté à préserver une pérennité le cas échéant très trompeuse, puisqu’elle pourrait être devenue une réelle synagogue-de-Satan-ad-majorem-gloriam-Dei! Tandis que le salut des âmes ne serait pas réellement le but de la Gloire divine, et n’aurait pas du tout à être préservé, puisqu’il ne formerait qu’un prétexte pour faire perdurer une « monarchie » devenue la finalité ultime du Droit Divin.
6/
Il serait inutile que les hiérarques et les fidèles croient selon les critères catholiques de la foi, d’une part, et d’autre part par exemple en la divinité de NSJC, notamment en sa résurrection physique.
En revanche, l’unique condition sine qua non pour être catholique, serait de croire fermement que « l’homme (ou le rabbin, ou l’ectoplasme, selon les variantes Conciliaires) Jésus », ayant conféré un attribut (la relation) surnaturel, à des substances, évidemment adéquates, et cohérentes (apôtres, sacrements, prédication de Saint Paul…), aurait décidé que cet accident puisse demeurer dans le futur, surnaturel bien qu’il ne s’appliquât le cas échéant alors, qu’à des substances et des relations devenues inadéquates, naturelles, profanes, antichrists (29).
7/
N.S. J.C. a conçu son Église comme édifiée d’abord sur « les pierres » (matière) des apôtres et disciples qui avaient la certitude de ses physiques Résurrection et Ascension et de la physique réception de l’Esprit-Saint. Et il a construit (généré) « la maison » dont le plan (forme) est le Saint-Esprit, et la destination, « l’habitation » par les âmes sauvées (30).
2ent. – S’agissant des cinq autres points successifs de la chaîne de causalité, cantonnons-nous de à brosser à très gros traits leur version traditionaliste.
La piété des traditionalistes forme une sous-espèce du genre de la spiritualité postconciliaire ; au sein du fidéisme sentimental (31), elle en campe l’espèce ritualiste nostalgique.
De telle sorte que leur profession des dogmes revêt un mode nominal et superficiel en ce qu’il est disjoint des concepts catholiques clairs et précis. Ce processus d’adhésion « à vide » est identique à celui appartenant à la définition moderniste, car chez eux, le principe de non-contra-diction est bafoué (32).
Ils ne peuvent en conséquence qu’être affectivement et socialement « attachés » à la liturgie traditionnelle qu’ils ont choisie en qualité de libéraux mondains, et à titre d’option seulement contraire à la synaxe montinienne (33), au cœur d’un culte religieux ramené à un recueillement naturel et commun à l’humanité.
Ils affichent une indifférence libérale, donc pratique (34), au problème de la vérité, adéquation du discours au réel, et donc à l’exégèse et à l’apologétique catholiques.
Ils peuvent professer dès lors en théologie, et sans états d’âme, la croyance au même Dieu que leurs frères conciliaires modernistes et noachides.
II.– Le « Désordre » :
C’est l’Église
Éclipsée au-delà du Leurre
D’un « Milieu Conciliaire Organisé ».
A. Comment se pose le problème entre les notions de « toujours » et de « désordre ».
Premier principe : L’Église est une société semper idem.
- Nous avons dit plus haut que L’Église est une société (ekklésia) mettant des fidèles en relation, entre eux et avec Dieu, au moyen de trois choses : une Constitution hiérarchique et successorale qui relie donc par la Tradition (35) et par l’Autorité de Droit divin (36), une liturgie (l’être – ontologique – surnaturel), et une doctrine (le discours – logique – sur la vérité).
- Si l’on considère ensuite l’Église sous le seul rapport de sa Constitution de Droit divin (37), elle comprend quatre relations : hiérarchie, perpétuité, monarchie, infaillibilité.
- Parmi elle et la première, la Hiérarchie dispose des trois pouvoirs (munera), qu’elle exerce :
— en relation avec la monarchie, d’où est issue la juridiction, dont elle use à l’intérieur d’elle-même sur les fidèles,
— en lien avec l’infaillibilité, sur la doctrine de vérité,
— et en liaison avec la perpétuité, sur la validité de ses sacrements.
- En descendant encore d’un cran, en cette Hiérarchie, la légitimité se manifeste par deux espèces de signes « ostentatoires », au sens où le signe est plus visible que la signification :
— un signe moral, la sainteté de ses principes et de ses membres ;
— un groupe de trois signes juridiques, c’est-à-dire appartenant à la Constitution de droit divin : unicité, catholicité, et apostolicité (signe positif) ; notons qu’« en tant que note, l’Apostolicité est seulement : l’identité d’une Église avec l’Église des Apôtres sous le rapport de la juridiction. » (38).
- Ainsi donc, si l’on récapitule les quatre éléments de l’entité Église désignées plus haut, et qu’on qualifie chacun d’eux au moyen de la propriété de sa Constitution qui lui est appropriée, ainsi que de la note visible qui lui correspond, on constate :
— qu’elle est une société hiérarchique Une,
— constituée en une Monarchie Apostolique,
— délivrant à perpétuité des sacrements saints,
— en transmettant infailliblement un discours catholique.
- Nous distinguons dès lors la notion de nécessaire indéfectibilité et pérennité de la société qu’est l’Église de toujours et depuis le commencement, d’une part, et d’autre part, la notion de légitimité de la société qui à telle époque de l’histoire prétend être, ou qui passe pour être, la même, ou la suite légitime de l’Église fondée par N.S. J.C.
Aucune des milliers de sectes protestantes, y compris la secte Conciliaire ayant squatté les fonctions depuis l’après-V2, ne possède cette légitimité consécutive aux réelles quatre notes cumulatives, elles en possèdent les notes faussement apparentes.
Or il faut bien que l’Église subsiste avec ses notes réelles. Mais elle ne peut subsister, sans que le degré d’extériorité de ces notes ne s’en trouve inéluctablement diminué. Là réside le « désordre » : la nécessaire subsistance de l’Église, revêtue des quatre Notes devenues moins visibles, presque occultées, voire « éclipsées », sous l’emprise des griffes de Satan de la secte intruse, par infiltration puis par cooptation, qui se déguise en Église, à la faveur fallacieuse de quatre Notes falsifiées depuis la chaire de Rome occupée.
- Ces quatre réalités doivent demeurer en leurs principes perpétuellement « semper idem», ou en ce sens « en ordre ». Lorsque Notre Divin Rédempteur compare son Église à un champ de blé (Matth. 13, 24), il ne file pas la métaphore, mais il en proclame le caractère si concrètement surnaturel (39). Voilà les réalités indissolublement naturelles, surnaturelles et de Droit divin, générées par la Révélation.
Or la première vérité de la Révélation enseignée par l’Histoire de l’Église est N.-S. J.-C. lui-même, qui est premier. Et ce qui est subordonné, c’est l’Église qu’il a fondée.
Si l’Église unit des personnes catholiques, unies par le Saint-Esprit, Dès lors,
— Les fidèles doivent persévérer semper idem dans leur adhésion (40). Dans le champ de blé de l’Église, chacune doit demeurer « un plant de blé ».
— Et leur union dans cette commune adhésion doit subsister semper idem. La permanence de chaque plant de blé concourt à ce que le champ demeure pleinement ce qu’il est.
Principe second : Or elle est confrontée au désordre conciliaire, et cependant, elle subsiste.
1. Préalablement, constatons que l’Église subit une violence.
Cette agression est intellectuelle, spirituelle, disciplinaire, pastorale ; cette terrible réalité humaine et préternaturelle contredit, censure, calomnie, trompe et persécute ; la constitution juridique de l’Église est désormais confrontée à une voie de fait, à un délit et une infraction permanents, avec le consentement ou du moins l’indifférence de l’immense majorité des catholiques.
Cette violence universelle tire sa cause de l’action malveillante de méchants (« l’ivraie » semée par l’Adversaire dans le champ) d’abord infiltrés à la fin du 19°s., puis agents « réducteurs » avant 1958, et enfin « noyau de dirigeants » cooptés après V2, (cf. les concepts d’A. Loubier) et de l’apostasie progressive d’un nombre croissant de fidèles :
Une majorité de personnes sont hérétiques, les « plants d’ivraie » envahissent, il règne une profusion incommensurable de « mauvaises herbes » nouvelles et incompatibles avec « le blé ».
Et leur union dans cette nouvelle adhésion à l’erreur s’avère si triomphante qu’un nouveau tapis d’ivraie semble bien avoir été semé sur le blé originaire, dont il conserve l’allure, tel un leurre (41). Nulle corruption du blé en ivraie, qui aurait expliqué la discrétion de la métamorphose (42), ni éclosion subito et ex nihilo en 1958 d’une Mafia Conciliaire organisée, qui se serait déclarée successeur distinct de l’« ancienne » Église catholique : sur le terrain cultivé s’est produite une substitution (43) progressive, insidieuse et concurrente par un « végétal » à l’apparence mystifiante (44).
Progressivement, a émergé une entité intrusive de « nouvelles herbes », qui a évincé du lieu, et le blé, et l’ancienne aire où il avait été semé. Il y a « éclipse » du champ de blé (45) réduit à quelques plants étiolés et épars, tels des vestiges de la plantation originairement une, sainte, catholique et apostolique. Le terrain, envahi de plants d’une autre espèce, n’arbore plus que des contrefaçons grossières des quatre Notes. Une opposition de contradiction règne entre le blé et l’ivraie et leurs plantations (46).
2. À cette observation, il convient donc appliquer le principe subordonné de l’impact du désordre sur le principe premier de l’indéfectibilité de l’Église et l’inerrance de son Magistère.
Cette variation sur le thème de la parabole du Semeur (47) nous aide à mesurer les effets :
Le premier effet du désordre consiste dans l’incertitude relative à l’identité du champ, si l’on ne se pénètre pas de cette réalité décisive : l’Adversaire sème l’ivraie, après et sur le blé semé en premier, qui en est donc agressé. Puis, le champ d’ivraie s’est développé à partir du lieu où était planté le blé. Et la secte a falsifié avec lenteur, prudence et dissimulation, au cœur « des plants de blé » subsistants, les quatre éléments de l’Église, société, sacrements, doctrine, Constitution. Ce champ re-semé par l’Adversaire a donné l’apparence de posséder les quatre propriétés — la hiérarchie successorale, la perpétuité, l’infaillibilité et la monarchie — qui correspondaient au champ originel. Ensuite, cette apparence est illusoire, car ces propriétés ne sont pas revêtues de leurs réelles quatre notes respectives — l’apostolicité, la sainteté, la catholicité, et l’unité, — mais simplement affublées d’un verbiage vide, contredit par les enseignements, les décisions et la pratique de la secte.
Dès lors, une mafia pratiquant une propagande antichrist dévoie une immense majorité de fidèles « conciliaires » et en réalité évince l’Église en son entité.
En contrepartie, l’Église Catholique, en ses quatre éléments, propriétés et notes, ne peut que subsister que dénuée en particulier de toute reconnaissance institutionnelle et sociale. À cet égard, les notes ne conservent par exemple leur nature de « signe voyant » que de manière négative : c’est parce que les fidèles semper idem sont rejetés et ostracisés à l’instar de l’Église Catholique semper idem, elle-même persécutée par les diverses tentacules du nouvel ordre mondial, que l’on peut discerner où se trouve l’Église et son unité fidèle au Siège dans le temps et l’espace, l’orthodoxie avec ce qui a été toujours cru partout et par tous, les perpétuels sacrements depuis leur institution, et la Constitution Hiérarchique de l’Église, attendant ses légitimes titulaires.
3. Les conditions d’impossibilité d’une « église catholique et hérétique ».
- À ce « champ » semper idem de l’Église, Corps du Christ dont le Saint-Esprit est l’âme — au sens propre et non par métaphore ou abstraction, comme les traditionalistes conduisent à le penser, — (premier principe énoncé), appartient le « blé » des catholiques, par le moyen terme des quatre éléments eux-mêmes semper idem, qui ont été désignés plus haut.
Au contraire, de ce « champ » de l’entité postconciliaire, dépend l’ivraie sectaire par le moyen terme des quatre éléments inversés : soit un canal invalide de sacrements, une porte doctrinale de l’enfer, un berger hiérarchique apostat, et un enclos romain esclave de Noah.
- En revanche, « le blé » ne peut appartenir à ce moyen terme des quatre éléments inversés, hérétiques, et donc désordonnés par rapport au champ de l’Église. Et en corollaire, « l’ivraie », qui appartient à ce moyen terme désordonné, ne peut appartenir au moyen terme semper idem.
- Se superposent donc deux totalités de relations, l’une masquant l’autre, car une infranchissable frontière les séparent (48).
B. L’insigne absurdité de la thèse d’une succession pontificale errant à long terme.
Renouons avec le fil de notre analyse initiale afin de dénoncer le lit de Procuste théologique que le traditionalisme inflige aux éléments de l’Église : fidèles, papes, sacrements, doctrine, hiérarchie et constitution de l’Église, tout demeurerait catholique, malgré les « mouvements » qui les affectent.
Le mouvement désigne en métaphysique :
— soit une « modification » de la qualité en acte d’une même essence en puissance ;
— soit un « changement », qui est la corruption de l’essence et génération d’une nouvelle essence. Ce sont les mouvements afférents à ces éléments, qui affectent donc indirectement l’union qui rassemble (l’Église) les fidèles.
a) Sous le rapport de chaque élément :
- En ce qui concerne l’être du sacrement, qui est une chose. Dans la catégorie de la qualité, son être peut être modifié par altération seulement accidentelle, en passant d’un contraire à un autre, c’est-à-dire une différence qui reste intérieure à l’essence : le rite Tridentin (modifiant) peut être substitué au rite Grégorien. Les catégories de la quantité et du lieu sont hors-sujet en l’espèce. Dans la catégorie de la substance (49), le changement de forme implique destruction de la forme de la substance changée et la génération d’une nouvelle substance. Les rites du N.O.M. en 1969 et du sacre de 1968 ont corrompu et anéanti le rite Tridentin et celui du sacre, et ont généré de nouvelles substances rituelles. Il y a changement d’attributs essentiels et non modification d’at-tributs accidentels (cf. les faits et documents exposés par Rore Sanctifica).
Dans la catégorie de l’acte, la secte les administre désormais par parodie (50).
- En ce qui concerne la doctrine, qui est une chose intellectuelle, dans la catégorie de la substance, il y a également un changement (51) par anéantissement de la substance intellectuelle et spirituelle catholique, et la génération d’une substance idéologique syncrétique de dizaines de philosophies, modernes et antiques, incompatibles avec la Foi (52). Dans la catégorie de la possession, la secte conciliaire ne possède et ne professe plus la Foi.
- En ce qui concerne la constitution de droit divin, qui est une chose, il y a anéantissement de la substance de celle-ci dans la secte conciliaire et invention d’une nouvelle régissant adéquate-ment ladite secte ; le code de 1983 a aboli le code de 1917 et a créé une Constitution « ne partageant plus selon les convenances du Droit Divin les biens surnaturels de l’Église». L’action, et les relations qui lui sont consécutives, sont aussi nouvelles que l’est ce fallacieux partage de biens.
- En ce qui concerne les fidèles, apostasier dans son agir c’est perdre l’attribut accidentel qui fait le catholique, en constituant sa quiddité. Mgr Williamson (53) paraît ignorer que l’être du pape est nécessairement un accident de la profession catholique, comme chez tout fidèle, mais que s’agissant spécialement du pape, son agir constitue un attribut accidentel supplémentaire inhérent à la fonction.
b) Sous le rapport de l’entité totale :
- Chacun des fidèles doit impérativement exister dans la catégorie de la relation avec l’essence des sacrements. Or depuis 1969, les fidèles ne peuvent exister, dans cette catégorie, avec l’essence de sacrements non-catholiques. De même, depuis V2 et le « magistère authentiquement errant » de Rome, ils ne peuvent exister dans leur action désormais impossible, dans la possession dorénavant abolie du Dépôt de la Foi, (autre relation), dans la relation rompue (apostasie du Droit divin) avec la Constitution hiérarchique de Droit divin.
- Et, à titre de corollaire, l’Église Catholique ne peut plus subsister en existant dans la catégorie de la relation, lorsque les termes de la relation sont dorénavant d’une part des choses non-catholiques (les symboles rituels, le verbiage post-moderne, l’organisation collégiale), d’une seconde part, des adeptes « personnalisés » de l’Église faussement apparente, et de troisième part, l’adhésion « plurielle » de ces derniers, qui ne les unit plus aux mêmes sacrements (un seul baptême), à une même foi (une seule foi), et à une seule autorité Hiérarchique (l’Église Une).
c) Récapitulons la différence ici :
- Des « choses » et des « personnes », les unes et les autres changées, constituent une entité de relation, qui est nécessairement nouvelle, étrangère de l’entité de relation antécédente (Église Catholique), du fait du genre contradictoire opposant entre les choses conciliaires et les choses catholiques, et les adeptes changés aux fidèles toujours les mêmes.
Il y a différence d’entités.
Repoussons l’erreur de considérer la relation qui semblerait unir directement les personnes entre elles.
Cette erreur devient quasi-invincible lors qu’on affuble cette fausse « union directe » de la caution incomprise ou falsifiée du Saint-Esprit (54), du Corps mystique du Christ », et des Promesses d’indéfectibilité faites par N.-S. à son Église.
La relation existant entre les fidèles est en effet accidentelle et indirecte et passe par le rapport que chaque fidèle catholique a avec les mêmes sacrements (possession, et action d’un seul baptême) la même foi (possession d’une seul foi) une seule Hiérarchie (relation de « mobile » enseigné, au « moteur » l’Église Une et enseignante).
Et la relation entre les traditionalistes de l’église apparente de Rome est tout autant indirecte et passe par le rapport que chaque adepte, traditionaliste ou moderniste — c’est à dire chaque catholique lui-même changé en adepte —, entretient avec les mêmes rites changés, la même croyance changée, la même hiérarchie changée, et composant dès lors la même entité changée.
- Les « choses » catholiques semper idem, et les catholiques de bonne volonté, qui sont implicitement semper idem, continuent de constituer l’entité de relation qu’est l’Église Catholique.
- En conséquence, les éléments, « choses physiques » et personnes physiques, modernistes ou traditionalistes, de l’entité romaine apparente sont masqués par les choses et les personnes catholiques semper idem. Et l’entité de relation totalisant les premiers dissimule dès lors semblablement l’entité de relation totalisant les secondes.
Il n’y a pas modification, ou altération accidentelle d’éléments, dont la substance subsisterait et de totalité dont l’accident de relation persisterait, mais substitution par éviction physique, intellectuelle, mensongère, de la chose catholique et par génération de nouvelles choses, sources de nouvelles relations, et d’une nouvelle entité de relation satanique (55).
Il existe en effet une opposition de contradiction entre l’être de relation catholique noué par ses quatre éléments catholiques et l’être de relation d’union satanique noué par ses quatre éléments sataniques. La même opposition sépare l’être d’action, respectivement de l’Église et de l’église postconciliaire. Voilà une réalité conjoncturelle et physique qui ne peut pas être niée et qui a été prédite telle quelle par Notre-Dame de La Salette, et que nous nommons à sa suite, en fils obéissants que nous essayons de demeurer, « l’éclipse de l’Église ».
III. – Les Diversions d’un « Grand Désordre » Falsificateur.
Négatrices du désordre et de l’éclipse, les sociétés de pensées traditionalistes s’activent à faire sombrer l’Église dans le chaos, en organisant une falsification de la Tradition, du Droit Divin, et de la perpétuité de l’Église. Pour ce faire, elles adhèrent à une variation de la méthode des quatre sens de l’Écriture (56), qui n’a plus rien de catholique mais, imitant objectivement la version du « Pardes » (PRDS), participe d’un esprit tradi-talmudiste.
1ent. – À l’instar de ses maîtres romains, le club de la tradition, bafoue l’intelligence littérale (cf. pashit) de la théologie et du droit canon de l’Église, spécialement en ce qui concerne l’Église et sa Hiérarchie. Il inverse l’ordre des facteurs, ainsi qu’il a été exposé au § C, 1°partie.
Il n y a donc pas lieu de s’étonner que l’antériorité ontologique et historique étant accordées à la nature humaine de la société que constitue l’Église au détriment de sa nature divine, on puisse lire cette erreur sous la plume de Mgr Tissier de Mallerais (57), lorsqu’il écrit « l’Église est la société des baptisés qui veulent sauver leur âme en professant la même foi, pratiquant le même culte et suivant les mêmes pasteurs successeurs des apôtres. L’Église est la société des baptisés qui suivent les directives [de la hiérarchie] actuelle, en épousant plus ou moins consciemment l’intention de réaliser l’unité du genre humain, et qui en pratique acceptent les décisions du concile, pratiquent la liturgie nouvelle et se soumettent au nouveau droit canon. »
S’agissant d’un fidèle individuel, la « matière » est constituée par ce que Mgr Tissier attribue étrangement à la « forme», et qui plus est, à la forme de l’Église. ET il procède à une transposition par analogie de cette erreur, à une personne morale. En fait, lorsqu’un homme professe la foi et est baptisé, il a reçu une nouvelle forme, l’adoption divine (58). Seul ce raisonnement peut être transposé par analogie à l’Église.
En effet, l’on peut discerner dialectiquement (59) par analogie, une « matière » en un être de raison (une société) existant au sens de la relation qui est établie entre ses membres par le truchement de choses et d’autres relations, comme nous l’avons vu plus haut, et par l’initiative du fondateur de ladite relation, et en vue d’un but déterminé. Mais cette matière ne se réduit pas au baptême reçu par les fidèles. À ce baptême sont liés la profession de foi, le culte divin et la soumission aux pasteurs légitimes de Droit divin : ce réseau, cet essaim de choses et de relations sont indissociables du sacrement du baptême reçu par chaque fidèle baptisé professant et pratiquant.
Ces relations empruntant le truchement de données cognitives et des facultés psychiques ne peuvent pas constituer « une forme collective » de cet être de raison, de cette personne morale qu’est l’Église et dont on évoque par analogie le corps et l’âme, la matière et la forme. En ce sens, la forme de l’Église est le Saint-Esprit lui-même, qui crée et unifie les « relations », dont nous parlons, avec chaque baptisé. C’est uniquement en vertu de cette réalité, et parce qu’elle est le Corps mystique du Christ, que l’Église est une société naturelle et surnaturelle. L’Église n’est pas divine de par sa seule fondation par N.S. J.C., mais parce qu’elle est le Corps dont la Tête est son Fondateur le Christ, et l’âme le Saint-Esprit, et la fin le salut des fidèles (lesquels ne sont pas uniquement ceux qui ont reçu le sacrement du baptême), dans le Christ Total.
À l’opposé, l’église Conciliaire possède pour « matière » des baptisés qui, au for externe, professent et pratiquent la nouvelle religion prétextée par le concile de V2 et obéissent aux instigateurs de la nouvelle église, lesquels, avec leurs successeurs cooptés en milieu d’apostasie, en constituent la cause motrice. Sa forme consiste en une collectivité uniquement naturelle, —schématiquement protestante hyper-libérale, — sa finalité est de servir l’ordre mondial et noachide.
Ainsi, entre l’Église et la secte : deux matières distinctes s’affrontent. Nuls fondateurs communs, mais d’un côté N.S. J.C. et les papes, et de l’autre exclusivement « les Révolutionnaires déguisés en chape et en tiare ». Nulles finalités qui ne seraient que différentes entre un « salut individuel » chez l’une et une « unité du genre humain » chez l’autre : non, il y a contradiction entre d’un côté le salut surnaturel, et de l’autre le salut psychosociologique collectif. Enfin nulles formes simplement différentes qui se feraient face : la forme de l’Épouse du Christ s’oppose contradictoirement à la forme de la prostituée du Diable.
2ent. – À partir de cette déficience d’intelligence métaphysique de la Foi, la « tradition » va sombrer dans une vision erronée de l’impératif de l’infaillibilité du Magistère de l’Église, perçu comme une invention sociologique, une consolation politique, ou une compensation morale face au libéralisme triomphant du 19°s. Ce principe est un attribut essentiel de l’être du Pape, successeur de Saint Pierre lequel a été divinement institué pour lutter contre les risques de déperdition de la Révélation originaire. Comme depuis 1960 le magistère conciliaire contredit dans les faits la Révélation, la mouvance traditionaliste ratifie l’innovation du magistère « authentique » (60), (il faut lire ici : « Libéral ») instauré par l’église postconciliaire. Ce concept consiste à légitimer la pratique libérale d’une interprétation faillible (cf. rezem) de tout ou partie de l’objet de la Foi, qui sera inspirée par une conception dévoyée de la pastorale, et revêtue de la tunique de Nessus de multiples fantaisies philosophiques modernes procédant généralement de l’idéalisme métaphysique objectif.
L’adoption de ce système d’herméneutique participe de l’esprit d’une secte luthérienne, où une hiérarchie devenue obsolète en soi, et reconvertie en une démocratie « protocolaire », serait en droit de pratiquer dorénavant en son magistère courant, un libre examen des éléments du Dépôt de la foi à conserver, modifier, falsifier ou oublier (61).
En cette palette herméneutique essentielle, certains traditionalistes réduisent donc le domaine de l’infaillibilité du pape au seul objet de Foi, cru toujours, partout, et par tous. En réalité, ce quod credimus ne se limite pas à un objet originairement « énigmatique », inaccessible, dont le développement dogmatique ultérieur se bornerait à être une promulgation rhétorique arbitraire. Il est logiquement d’abord, un donné originaire déconcertant pour la raison, hors du naturel, et saisi par une intuition docile à l’Autorité de l’Église. Face aux inexorables objections hérétiques, ce donné doit ensuite donner lieu à une analyse et une conceptualisation théologiques. Et enfin, pour préserver la transmission de l’intuition originaire, ce donné et cette analyse sont synthétisés par le Magistère en des formules faisant autorité.
Il est donc impossible que le donné originel puisse se transmettre semper idem sans l’existence d’un Magistère infaillible, institué pour tracer la ligne de démarcation entre ce qui a été toujours cru partout et par tous, et les mensonges des hérétiques et apostats.
— À cette impossibilité essentielle, s’ajoute cette absurdité qui aurait été, de la part de N.S. J.C., d’instituer un Pasteur Suprême inutile par définition. À en croire certains, en dehors de ce qui aurait été toujours cru, sans la seule nécessité de définitions dogmatiques ripostant à des agressions contre la Foi, ce Pontife serait toujours faillible, donc inutile. Inutile, car la présence d’un chef — comme l’est le roi dans l’ordre séculier — ne nécessite pas une institution historique de Droit Divin (62).
Dès lors, sous l’autorité d’un tel « pape-soliveau », les traditionalistes pensent que leur « église romaine » demeure une société régie par une Constitution hiérarchique de droit divin dont on peut refuser de fait la juridiction, par une liturgie « ordinaire » que l’on peut écarter, et par une doctrine, de laquelle on peut s’inspirer ad libitum.
3ent. – Nous voici confrontés à un magistère pseudo-authentique d’une secte conciliaire, enseignant perfidement, pratiquant effrontément, une Révélation différente de celle de l’Église catholique : une telle contradiction pourrait être soi-disant levée selon ces cercles de pensée traditionaliste, mais au prix d’un troisième effondrement théologique.
Ils accentuent encore la libre herméneutique dans un sens totalement figuratif et protocolaire du statut du pape : il serait destiné à unifier, selon un mode allégorique, la multitude des opinions et de pratiques conciliaires, en ce compris l’option traditionaliste. Ils cautionnent de la sorte l’hérésie moderniste « classique » qui supplante toutes les anciennes en ce que son lieu intellectuel n’est pas le simple objet de la foi, mais le mode d’adhésion du fidèle à cet objet ; ce fidèle doit adapter cet objet à sa conscience psychique ou éthique, et à ses préjugés intellectuels ou affectifs. Une telle hérésie autorise ce milieu infesté de traditionalisme primordial : « [à poser] l’incompétence comme principe intrinsèque et privatif du Magistère et c’est donc soutenir que le Christ a institué un magistère totalement inutile » (63). Ainsi se trouve résolu par le vide, le problème insoluble de la contradiction, on ne peut plus « désordonnée », entre la nouvelle religion et le Catholicisme.
Ainsi la diversité culturelle de la religion postconciliaire se voit apparemment légitimée et pérennisée au moyen d’une définition de facto moderniste et symbolique (cf. darasch) de la Papauté, et de l’Église en général, mais qui recèle l’inestimable bénéfice de garantir ainsi sa constance nécessaire. Cette position s’inscrit en une singulière harmonie dans l’ordre politique visé par Maurras lorsqu’il écrivait : « ce terme de catholicisme n’exprime rien ici de proprement dogmatique, ni qui touche à la conscience ; […] il veut simplement désigner une communauté de mœurs et de pensées, fondée sur des rites précis, organisée par des institutions séculaires : c’est moins de la philosophie individuelle que de l’histoire, de l’histoire sociale » (64). Puisque les traditionalistes « possèdent une discipline du plus grand prix » (Maurras), ils s’obstinent à proclamer que l’Église conserverait des institutions abstraitement intangibles. Cependant, ils ignorent que dans la catégorie de l’action, l’Église existe comme entité ou totalité qui est supérieure à ses éléments. Le « désordre » conciliaire ne peut pas affecter que ces éléments, de façon séparée et contingente. A fortiori, des traditionalistes ne peuvent opposer une résistance partielle et empirique, même en excipant un recours pragmatique à des accommodements relatifs.
4ent. – Cette inintelligence de la foi a conduit l’extrême-droite de la secte conciliaire à octroyer aux faussaires de Rome un domaine en puissance de libre-examen luthérien quasi-illimité, et à lui reconnaitre simultanément, une autorité moderniste en acte, cantonnée à gérer un symbolisme doctrinal et liturgique (65). Les discrets maîtres à penser de ces fumeux laboratoires d’idées nostalgiques ne nourrissent pas d’autre dessein que faire chuter les catholiques semper idem. Ils œuvrent à promouvoir la Hiérarchie Conciliaire, comme succursale masquée de la secte maçonnique (cf. sôd) et d’aucuns ne craignent pas de conjuguer à cette fin, la réalité du Droit divin, à la spécieuse thèse « apocalypto-charismatique » (66).
Dans ce cadre, « l’Église catholique » demeurerait une société réunissant d’un côté quelques fidèles de choix, auto-proclamés uniques vecteurs de « la Tradition dans l’Église » (société unique), tous les autres seraient affectés de « désordre » sur le plan humain, et non pas en qualité de « fidèles de l’Église (unique) ». Celle-ci resterait seule toujours « en ordre », alors qu’en tant que relation, elle n’est qu’accident par rapport aux fidèles physiques « désordonnés », et que dans l’action, elle ne peut primer sur ses éléments, qu’en tant qu’elle est totalité catholique, dont elle possède toutes les parties. Or une relation hiérarchique ostensible mais accidentelle à des égarés, apostats et faussaires, ne peut rien remplacer, ni constituer aucune entité catholique.
Il suffit de se reporter aux Deux Cités de Saint Augustin. Le P. Emmanuel écrit : « Il arrive donc que les habitants de la cité de Dieu cessent d’être fidèles à leur Créateur et à leur Sauveur et deviennent les enfants de Babylone. […] ainsi le déserteur de la cité de Dieu est dépouillé des dons de la grâce, et blessé dans tout ce qui lui reste. […] tel encore l’enfant prodigue […] tels sont encore les hérétiques et les schismatiques qui après avoir reçu le baptême, se séparent de la communion catholique, rompant les liens de la foi, et de la charité qui les faisaient citoyens de Jérusalem, et s’en vont habiter la cité qu’ils se sont bâtie eux-mêmes, en cela pareils à Caïn » (67).
Selon une variante apocalypto-surnaturaliste de cette église Primordialiste (68), un vrai pape (ex. Bergoglio) enseignerait infailliblement l’apostasie, assisté en cela par le Saint-Esprit, qui aurait décidé que l’Église s’infligerait à elle-même, par sa doctrine, sa Constitution, et ses sacrements, la Passion que sa Tête, N.S. J.C. a subie seulement de l’extérieur de la part des fils du Diable (69).
Au terme de cette approche, que diront alors les catholiques semper idem ?
Nous voyons la masse du traditionalisme en cours de ralliement, caresser l’illusion de préserver l’Église en ordre dans toute son ampleur physique antérieure, en niant le caractère réel et officiel de la violence qui lui est faite, ou en en imaginant freiner celle-ci par une résistance interne.
De leur côté, diverses officines d’esprit apocalyptiste, entretiennent la chimère de sauvegarder l’Église en ordre en ramenant sa dimension à celle d’une poignée de rescapés, gratifiés de charismes extraordinaires qui rendraient obsolètes dans les faits la Constitution physique de l’Église, et même sa liturgie et sa doctrine immuables.
De fait, cette fallacieuse alternative peut réjouir « la synagogue de Satan, qui veut s’élever sur les ruines de l’Église Catholique » (70), car ces dernières se trouvent niées dans la première branche, laissant libre cours à l’édification du Temple Maçonnique, tandis qu’elles sont utilisées, dans la seconde, à en édifier divers avatars.
En bref,
Premièrement, l’Église demeure une société semper idem.
Car elle est la société des catholiques, unis par sa Constitution hiérarchique de Droit divin, par sa liturgie et par sa doctrine, quatre réalités qui demeurent perpétuellement « semper idem » ou « en ordre ». Voilà les réalités indissolublement naturelles et surnaturelles et de droit divin (71), qui s’en racinent en la Révélation.
Deuxièmement, elle est aujourd’hui éclipsée par une société ennemie et violente.
Le « désordre » engendré par les méchants signifie que sa Constitution se trouve physiquement évincée par une mafia structurée de violence satanique, s’étant emparée sans droit ni titre des fonctions. Mais l’heure de la fin du monde n’a pas sonné, la Doctrine de l’Église perpétuelle commande que la liturgie subsiste aussi semper idem grâce à la juridiction de suppléance concédée par l’Église individuellement et au cas par cas.
À La Salette, la Très Sainte Vierge a dit que l’Église demeurerait semper idem ; ce qui désigne le premier impératif ; et il n’est pas préjugé de l’ampleur physique de l’Église en cette tribulation. Ensuite, Notre-Dame prend acte du « désordre » que suscitera l’intrusion de la violence officielle dans l’Église, et elle le qualifie d’éclipse. Mais « la ville [Jérusalem céleste] n’a pas besoin du soleil ni de la lune pour qu’ils l’éclairent, car c’est la gloire de Dieu qui l’illumine et l’Agneau en est le flambeau. » (Apoc, XXI, 23).
Amabilus Manziaci, 15 juin 2015.
[1] cf. Pierre Aubenque, le problème de l’être chez Aristote, (PUF, 5e édition, 2009, page 56). Aristote enseigne que (dans le monde naturel), « c’est l’intuition qui appréhende les principes ». Aubenque commente : « ce sans quoi le principe [c’est à dire le principe premier, ou l’axiome] ne peut pas être connu ». Pour l’Église, cela correspond à la Révélation.
[2] Léon XIII a désigné le thomisme comme le système d’intelligibilité catholique. L’Incarnation et la Trinité semblent requérir irrésistiblement cette philosophie dont la célèbre devise est : « distinguer pour unir ».
[3] Il s’agit de l’Écône fellayiste, dernier rallié à la secte conciliaire, des « résistants » williamsoniens, mais encore de l’Institut ricossaïte, et de la mouvance V.Zins-V.Morlier.
[4] Publiés sur notre blogue origines catholicism-ieschoua-incorrect, en février 2014 et avril 2014, sur le site A.C.R.F. en 2014, et sur le CatholicaPedia Blog en février et avril 2014.
[5] En se référant à la comparaison ontologique surnaturelle, que par NS JC conduit au fil des paraboles relatives aux épisodes successifs du Banquet nuptial, créé par lui-même (« le royaume de Dieu ressemble à un Roi qui fit des noces pour son fils » (St Math, XXII, 2), on discerne un fondement scripturaire de la Révélation à la chaîne de causalité indiquée. L’anthropologie religieuse parlerait ici de la source du « sacré ».
[6] « Et ceux que tu trouveras, oblige-les à entrer [dans la salle des noces] » (St Luc, XIV, 23) : il invite à l’intérieur de la connaissance du « sacré ».
[7] Cf. « au milieu de la nuit, on cria « voici le marié, allez à sa rencontre ! » alors toutes ces vierges se réveillèrent et préparèrent leur lampe, etc. » (St Math. XXV, 6-7) : voir l’explication donnée par la Chaîne d’or concernant la communication sacramentelle de la Grâce sanctifiante. Ce canal est la source ontologique du « chemin sacré ».
[8] Cf. « lorsque tu es invité par quelqu’un à des noces, ne te mets pas à la meilleure place de peur qu’il n’y ait parmi les invités une personne plus importante que toi » (St Luc, XIV, 10). Bède (Chaine d’Or) commente ici : « celui qui se trouve en union par la foi avec les membres de l’Église ne s’enorgueillisse pas de ses mérites comme s’il était plus élevé que les autres » : c’est l’humilité et la ressemblance à l’enfant qui font repousser les choix (hérésies) de l’intelligibilité orgueilleuse et fausse dont on prétend affubler le Dépôt de la Foi, base de la Foi une et catholique.
[9] Cf. « Comment as-tu pu entrer ici [dans la salle du banquet] sans avoir mis la robe des noces ? » (St Math., XXII, 12) Aux termes de la Chaîne d’or, il s’agit notamment de la charité théologale, et des œuvres du changement de vie donné par la Grâce ; c’est la marche réelle sur la Voie qu’est le Christ, le chemin « sacré ».
[10] Cf. « heureux ces serviteurs que le maître, à son arrivée, trouvera éveillés […] il mettra sa ceinture, les fera prendre place à table et s’approchera pour les servir » (St Luc XII ,37).
L’Église, la communauté « sacrée ».
[11] Cf. par exemple Pierre Aubenque, op. cit., page 55.
[12] Il est la Tête du Corps de l’Église (Coloss. I, 18)
[13] « Le moindre degré de grâce sanctifiante contenu dans l’âme est quelque chose de plus précieux que le bien naturel de tout l’univers, car il est de l’ordre de la vie intime de Dieu, supérieure à tous les miracles et à tous les signes extérieurs de la Révélation divine » (St Thomas, cité par le RP R. Garrigou-Lagrange).
[14] « Les sacrements ressemblent au Verbe incarné, en ce que la parole s’unit à une chose sensible, comme dans le mystère de l’Incarnation, le Verbe de Dieu a été uni à une chair sensible » (St Thomas, Summa, IIIa, q. LX, a 6)
[15] « En même temps […] ils effectuent, ce qu’ils signifient » […] « dans la mesure où ils sont ordonnés aux choses sacrées » (St Thomas, IIIa, q. LXII). cf. aussi Jean de Saint-Thomas : Le sacrement agit, – sanctifie le fidèle, – non par le signe qu’il est (matière), mais par la chose sacrée, – La Passion de NSJC en dernier ressort – dont il est le signe.
[16] En vue du Salut, N-S J-C a révélé les Vérités enseignées par l’Écriture, la Tradition, le Magistère.
“Beaucoup de choses te sont montrées qui dépassent la compréhension humaine.” C’est en ces choses que consiste la doctrine sacrée. » (St .Thomas, primas pars, q. I, art.1er)
[17] Cf. Aristote, Logique, les Catégories, ch. XV § 1 et 2 : « avoir s’emploie de plusieurs façons, d’abord comme manière d’être, disposition ou toute autre qualité : on dit en effet qu’un homme a de la science, de la vertu. »
[18] Cf. le D.T.C., qui cite notamment la définition de Saint Jean Damascène : « élévation de l’esprit en Dieu », mais comme le rappelle Suarez exclusivement au moyen de l’acte de l’intelligence et de la volonté, ce qui élimine l’auto-hypnose, de type gnostique, commencée sur la concentration de la conscience à partir d’images.
[19] « La hiérarchie est la répartition de l’autorité dans un ordre subordonné, et pour un but déterminé. Cette définition s’applique dans l’ordre de la société civile comme à la société religieuse » (D.T.C., article Hiérarchie, I. notion)
[20] « Une ordination sacrée, science et opération, à reproduire autant que possible la déiformité, et à monter […] jusqu’à l’imitation de la divinité » (Pseudo-Denys, cité ibid.)
[21] Cf. par exemple Saint Thomas : « Le Chef et les membres, ne forment ensemble qu’une seule personne mystique ; et c’est pourquoi la satisfaction du Christ appartient à tous les fidèles comme aux membres de Jésus-Christ, etc… » (Sum. IIIa q. XLVIII, a.2), et le R.P. Garrigou-Lagrange (in le Christ chef mystique de l’Église) :« La multiplicité des organes fait ressortir davantage la cohésion vitale du corps humain et l’interdépendance de toutes ses parties ; ainsi en va-t-il du Corps mystique : « La diversité des états et des offices, dit saint Thomas, ne détruit pas l’unité de l’Église, qui est garantie par l’unité de foi et de charité ; et par les services mutuels, selon la doctrine de saint Paul aux Éphésiens (IV, 16). »
[22] C’est ici le schéma de la thèse historico-critique classique qui oscille entre les deux contraires classiques : Soit Jésus était un illuminé qui a été divinisé ; soit il était un « Dieu » qui a été personnifié en ectoplasme.
[23] Cette théologie est une espèce de rhapsodie intellectuelle fondée sur une multitude de systèmes philosophiques antichrétiens : « devenir », « dialectique », « phénoménologie », « personnalisme », « existentialisme », relation personnelle, etc… Ces systèmes procèdent eux-mêmes de postulats métaphysiques qui sont dès lors, de façon équivoque seulement, compatibles avec la Révélation (Platon), ou encore de manière clairement antinomiques (Plotin, et pire Scot Eriugène), contrairement à la métaphysique réaliste adéquate à la théologie de la Révélation.
[24] Voir le blogue Internet “La Question”, son affirmation en date du 11 mars 2015.
[25] En amont de leurs assertions, maints traditionalistes présupposent ce qui suit. Pour ce qui concerne la société humaine universelle, La Révolution a inauguré, en commençant par la France, son œuvre de Destruction intégrale en faisant table rase des institutions du passé. Pour ce qui concerne l’Église, ils imaginent qu’il devrait en être de même, et afin que les Révolutionnaires de Vatican d’Eux n’aient pu amorcer leur œuvre de Destruction antichrist, il faudrait et il suffirait qu’ils n’aient pas affecté l’institution ecclésiale dans son état visible antérieur à 1958.
[26] J. Barbey d’Aurevilly (Les œuvres et les hommes, 3e série, XXI Lemerre 1906 page 225) commente, à propos de l’origine philosophique de cette erreur : « Pour ce génie mystiquement politique, la souveraineté était un fait de l’ordre supranaturel et divin que les fautes, les excès, les aveuglements, les folies des familles dépositaires de cette chose – la souveraineté – ne pouvaient elles-mêmes jamais invalider, et contre lequel tout ce qu’on faisait était, comme le dit Bossuet, nul de soi. Telle était l’idée de Joseph de Maistre, que vous retrouverez sous toutes les pages qu’il a écrites. (…) Cette idée est le sol, le sous-sol et la superficie de toutes ses théories politiques, de toutes ses dissertations d’histoire. Eh bien, cette idée immense, utopique ou fausse si vous voulez, mais sublime, de la souveraineté ». Se bornant à transposer à l’Église cette théorie, incompatible avec la Tradition Catholique, mais compatible avec la tradition Primordiale et certes conforme à la monarchie politique de droit divin, ces traditionalistes sombrent dans l’hérésie d’un pape apostat, à l’instar de Mgr Williamson osant séparer en lui « l’homme apostat », de l’immarcescible « titulaire » source de juridiction.
[27] C’est pour ce motif que les Pères de l’Église enseignent que « tomber sur un seul point de la Foi c’est tomber sur toute la Foi » ; ce principe se trouve ainsi flétri.
[28] De plus ce sophisme contient une autre contradiction interne : alors que chacun des éléments du Dépôt de la Foi serait par principe facultatif en tant qu’objet de l’adhésion « intérieure et personnelle » des hiérarques, pourquoi un seul, serait-il par définition obligatoire, à savoir celui de « l’essence divine de la fondation » de la Constitution imposant en soi une possible succession perpétuelle d’apostats et hérétiques ?
[29] Une telle absurdité est évidemment balayée par le rappel au « Pasteur éternel » évoqué par l’encyclique Pastor Aeternus. Ce Pasteur éternel, fondateur de l’Église éternelle n’est pas la dénomination ambigüe « Jésus », (favorite chez les apostats comme Bergoglio), mais N.S. J.C., physiquement ressuscité, monté aux cieux, et qui a visiblement envoyé son Esprit.
[30] La métaphysique réaliste nous apprend en effet que pour concevoir de construire une maison, il faut avoir préalablement conçu cette maison elle-même. Logiquement la forme de la maison précède la possibilité de sa construction, même si temporellement, l’acte de construction est premier, et ce n’est que lorsque l’édification est achevée, qu’apparaît alors l’idée de maison. Il en est de même pour l’Église.
[31] Par ex. le pseudo-mysticisme de Mgr Fellay, niais et parfois perfide (cf. « les bouquets »).
[32] Cf. le jésuite hyper-moderniste Christoph Théobald, auteur du Concile Vatican II, quel avenir ? (Le Cerf, 2015), soutient que la véritable réception ou herméneutique de ce concile consiste à le voir comme un acte fondateur symbolique d’une conception future et irréversiblement post-moderne du catholicisme. Or l’intervenant « Scrutator Sapientiæ » sur le Forum Catholique (6 juin 2015) présente cette thèse en tant qu’espèce « réformatrice » de la réception de ce « concile », dont un autre espèce, l’« herméneutique de continuité » chère au faussaire Ratzinger lui paraît plus appropriée à l’esprit personnaliste de ses rédacteurs de l’époque ; il refuse de comprendre que ces deux visions appartiennent en réalité à une réception radicalement antinomique d’une réception qui serait catholique (à supposer qu’elle fût possible) de ce conciliabule V². Le statut qu’accorde Théobald à la littérature de V² reproduit deux millénaires après, celui dont bénéficie le Talmoud de Babylone écrit vers le 3e ou 4e siècle, par rapport à l’herméneutique rabbinique plurielle et indéfinie qu’il a inspirée jusqu’à ce jour.
[33] Ratzinger-B16, le sinistre « ami » des traditionalistes, discerne une espèce ordinaire et une espèce extraordinaire au cœur d’un genre rituel défini comme « unique ».
[34] Les catholiques semper idem sont faussement englobés parmi des sédévacantistes à stigmatiser comme « dogmatiques ».
[35] Cette réalité théologique traduit les postulats (Révélation) et méthodes (Magistère indéfectible et infaillible) du discours théologique (c’est ce qu’exprime en philosophie le concept savant d’« épistémologie »), qui relie l’être (ou « l’ontique physique ») au discours théologique. Ce discours sera donc le canal fidèle et adéquat aux choses révélées.
[36] Cette réalité théologique traduit le concept de qualité donnée comme objectivement estimable et désirable (concept philosophique d’axiologie) qui relie de même l’être (physique) au discours théologique ; ce discours d’Autorité sera donc approprié et fidèle aux choses Révélées.
[37] Nous nous référons ici à l’analyse succincte faite aux termes de son Manuel d’Apologétique, par le chanoine Boulanger, (3E partie), lequel avertit au surplus : « § 301, — Nota. — I. Il est facile de voir, par les deux notions qui précèdent, que le concept du Royaume est beaucoup plus étendu que celui de l’Église. L’Église est quelque chose du Royaume. Elle en est le côté visible et social, mais elle n’est pas tout le royaume, celui-ci ayant deux aspects : l’aspect terrestre et l’aspect céleste ou eschatologique (N° 299). Cependant l’Église, entendue au sens large, se confond avec le royaume de Dieu. Les théologiens distinguent en effet le corps et l’âme de l’Église, etc. ». Certains trafiquants d’une fourbe « tradition » sur Internet, copient-collent, — et en falsifient de façon effrontée le sens restreint —, cette analyse de la Constitution de Droit Divin. Ils trompent leurs lecteurs en leur laissant accroire que la définition de la Constitution serait la définition en plénitude de l’Église, et se moquant du Dépôt de la Foi et de la validité des sacrements, de la Grâce et de la Révélation.
[38] R.P. J. Falcon, S.M., la crédibilité du dogme catholique, apologétique.
[39] Saint Rémi (Chaîne d’Or, Matth, 13, 24-30) « Le Royaume des cieux, c’est le Fils même de Dieu. Et le Royaume est semblable à un homme qui a semé de bon grain dans son champ. »
[40] Rappelons le lien indissociable entre le baptême et la foi : lorsqu’il anathématise, le Concile de Trente affirment a contrario que la vie de Foi postérieure au baptême est nécessaire au salut, et que le grand Catéchisme de Saint Pie X énonce au § baptême, article 564 : « Quand celui qui est baptisé a atteint l’âge de raison, quelles sont les dispositions qu’il doit avoir ? réponse : l’adulte qu’on baptise doit, outre la foi, avoir la douleur au moins imparfaite des péchés mortels qu’il aurait commis. »
[41] Saint Chrysostome (Chaîne d’Or, ibidem) : « Notre-Seigneur ne dit pas que [l’Adversaire] y sème une autre semence, mais de l’ivraie parce qu’elle a quelque ressemblance pour la forme avec le grain de froment. »
[42] Cf. la thèse d’une Église « corps physique corruptible » soutenue notamment par les traditionalistes Jean Arfel, Mgr Fellay et Mgr Williamson.
[43] Cf. Saint Augustin (Chaîne d’Or, ibidem) : « lorsque le démon en répandant […] ses fausses doctrines, eut semé de l’ivraie au milieu du blé, c’est-à-dire eut jeté les hérésies sur la vérité, en se couvrant du nom du Christ. »
[44] La « Néo-thèse de Cassiciacum » argue du défaut de formalités juridiques afférentes à une constitution d’Église œcuménique, pour alléguer que la mafia Conciliaire ne constituerait pas une personne morale autre que l’Église Catholique, la « personne morale » étant ramenée par elle à la seule « personnalité juridique », qui signifie « capacité juridique ».
[45] L’observation de la réalité indique la division entre les quatre éléments de l’Église Catholique et le Milieu Conciliaire, ainsi que l’autre division régnant entre les quatre éléments apostats de la secte Conciliaire et les Catholiques semper idem.
Et seule la captation de l’héritage théologique antérieur à 1958 autorise les imposteurs de la Tradition à professer une union fictive en lieu et place de ces divisions, par la magie de la rhétorique qui tourne à vide dès lors que les apostats ont supplanté les catholiques. Ce principe fondamental du discours faux, par rapport à la vérité physique, car refusant de « l’imiter », soit dans la division, soit dans l’union de cette vérité physique, a été énoncé par Aristote (cf. op.cit. supra, et commenté par P. Aubenque).
[46] Cf. Saint Augustin (Chaîne d’Or, ibidem) : « C’est peut-être à cause des différentes sortes d’hérétiques qui non seulement sont séparés du bon grain, mais qui sont encore séparés entre eux. [N-S J-C] a donc voulu exprimer par ces bottes d’ivraies, les conventicules de chaque hérésie dont tous les membres sont unis entre eux par des liens communs. Or ils sont liés ensemble et sont destinés au feu du moment qu’ils se séparent de la communion catholiques et qu’ils forment des églises séparées. »
[47] Nous nous exprimons dans l’esprit de la Parabole du Semeur, et à l’instar de Notre-Dame de La Salette qui a dû parler d’« éclipse » pour se faire comprendre théologiquement. Répétons encore qu’il faut exprimer en premier lieu des choses surnaturelles ; en second lieu, le discours théologique doit être vrai, il doit contenir des propositions qui expriment soit l’union soit la division, en conformité, et selon le cas, soit de l’union soit de la division régnant entre les choses surnaturelles. La réalité révèle une division entre la secte conciliaire et l’Église Catholique. Les propositions énoncées dans le discours théologique doivent affirmer cette division.
L’image des deux champs superposés et concurrents est donc une proposition métaphorique éclairant la dichotomie réelle des deux sociétés. Au contraire, la rhétorique fausse d’un Mgr Williamson contient des propositions unificatrices qui prétendent que les deux sociétés sont mélangées et confondues « en un seul champ ».
[48] Notez que cette vérité n’est occultée qu’à la faveur d’artifices dont le caractère spécieux peut ne pas entraver le salut des catholiques cherchant avec une réelle bonne volonté la Vérité. En revanche les clercs sont soumis à une présomption irréfragable de la connaissance de la fraude, « qui corrompt tout » selon l’adage ; cette connaissance pourrait risquer de constituer les arrhes définitifs de leur perte éternelle (cf. « ces traditionalistes qui talmudisent le droit divin », dernière partie).
[49] S’agissant de la substance, de l’espèce et du genre du sacrement :
- Selon Saint Thomas, le sacrement catholique est une substance dont la signification de Grâce crée cette Grâce sanctifiante. Comme il est un geste physique revêtu de cette signification, c’est bien le geste qui crée cet effet surnaturel.
- Jean de Saint-Thomas a précisé que c’est en vertu de la volonté intentionnelle de N-S J-C que le sacrement crée ce qu’il signifie, et qu’il appartient donc à une espèce de signes aptes à causer ce que son fondateur a conçu au départ. La signification du sacrement résulte de cette volonté révélée et attestée par l’Écriture ET par la Tradition. C’est pour cette raison que la signification du sacrement possède cette faculté de créer la grâce.
- Les théologiens en général (cf. le D.T. Denzinger) enseignent enfin que les sacrements de l’Ancienne Alliance signifiaient la présence de Dieu et qu’ils appartenaient donc au genre des signes (rites dotés de sens). Or c’est N.-S. J.-C. qui transfiguré certains d’entre eux et en a institué d’autres complémentaire, car il voulait expressément que ces nouveaux sacrements possèdent une signification créatrice de la Grâce qu’ils expriment.
C’est dans ce raisonnement que le Pape Pie XII s’inscrit au sujet de la matière des sacrements.
[50] Contra : « Ces admirables instruments de la grâce ne sont à ses yeux que des moyens dont se sert la divine Bonté pour établir et fortifier toujours plus, entre Jésus et nos âmes, ces liens organiques et cette union spirituelle qui nous soumettent à l’action bienfaisante de notre Chef mystique » (R.P. Garrigou-Lagrange, le Christ chef mystique de l’Église, lire vers la note 19 de ce texte).
[51] En revanche, il n’y a seulement « modification » d’intelligibilité théologique entre le concept-clé de l’analogie d’attribution chez Saint Thomas, et celui du « miroir » par participation chez Saint Bonaventure.
[52] L’agnosticisme et l’immanentisme vital du modernisme théologique historique de la fin du 19es n’est pas la simple éviction de la raison au profit du sentiment. Mais, et surtout, la nouvelle doctrine (outre ses sacrements, son gouvernement, et sa « conscience collective ») de la secte conciliaire ne se réduit pas à ce modernisme historique. Elle est une doctrine éclectique synthétisant une multiplicité de systèmes philosophiques, y compris celui de la postmodernité (cf. le R.P. Théobald déjà cité) et notamment fondés sur une métaphysique du sujet, donc tous fondés sur la raison. Et le fait que ces systèmes semblent accorder à l’affectivité une place erronée et trompeuse (comme l’illustrent le « charismatisme » ou la mièvre « miséricorde » universelle) n’avilit pas cette « nouvelle religion » à de primaires « subjectivismes émotionnels » comme le prétend en particulier l’abbé H. Belmont, de la mouvance guérardo-ricossaïte.
[53] Cf. notamment ses divers billets « Kyrie Elesion » publiés en 2014 et 2015.
[54] Par les trois Personnes divines, et notamment (par appropriation par la charité) par le Saint-Esprit, l’âme de chaque fidèle est informée, recréée, inhabitée adoptée, infusée de grâce sanctifiante, et des vertus théologales (Dieu objet concret de connaissance et d’amour), effusée de Dons. En cette relation, Les trois Personnes sont la cause efficiente, et le terme, l’infusion et la conservation de la grâce habituelle sont la matière, et la possession intentionnelle de Dieu par la connaissance et l’amour est la forme de cet état de grâce du fidèle catholique. Cela résulte de l’enseignement de Saint Thomas (voir le Denzinger, article « grâce sanctifiante » § 4). Or par ce fait même observé en chaque fidèle, la Sainte Trinité édifie, en même temps, le Corps du Christ, et le Saint-Esprit informe l’Église. On mesure donc l’absurdité de la thèse d’une église Conciliaire qui aurait, en dépit de tout cela, pour âme le Saint-Esprit.
[55] En conséquence nulle modification « physique » des attributs prétendus accidentels de la Constitution de Droit Divin (modification en réalité « matérialiter »), ou du Dépôt de la Foi (modification dite « mentevacantiste ») ou de la liturgie (modification dite « périlleuse en pratique ») et nul prétendu maintien « en puissance » des substances d’origine, qui seraient seulement affectées de corruption.
[56] Les quatre sens de l’Écriture mis au jour par Saint Augustin, ont été utilisés parallèlement puis postérieurement par les doctrinaires de la Kabbale. Ils semblent provenir antérieurement d’un schéma de réflexion propre à la philosophie grecque. Nous analysons ici les quatre types d’opinions reprises à leurs compte par les candides traditionalistes, – certainement à leur insu –, en remontant à leur principe supérieur respectif lequel se trouve originellement et exactement défini aux termes de la doctrine kabbaliste. Peshat : connaissance sensible du texte du Pentateuque ; remez : connaissance de l’allusion contenue dans le texte ; derash : interprétation allégorique (mi-drash) ; sôd : connaissance qu’un sens secret serait contenu dans le texte, le secret lui-même n’étant jamais dévoilé.
[57] Mgr B. Tissier de Mallerais, (son article « Y-a-t’il une église conciliaire ? » publié in le Sel de la terre, en sa livraison de l’été 2013, numéro 85), écrit : « une société est un être moral de la catégorie relation, laquelle fait le lien entre les membres. On peut distinguer la cause matérielle : ce sont les personnes unies dans la société. Dans le cas de l’Église comme dans le cas de l’église conciliaire, nous dirons que ce sont les baptisés. La cause efficiente est le chef de la société, dans le cas de l’Église, N.S. J.C., et les papes ses successeurs, dans le cas de l’église conciliaire, les papes du concile, si bien que la même hiérarchie semble gouverner deux églises. La cause finale est la recherche du bien commun par les membres. [Elle est] pour l’Église […] le salut, et pour l’église conciliaire […] l’unité du genre humain. La cause formelle est l’union des esprits et des volontés dans la recherche du bien commun de ses membres. Dans l’Église Catholique par la profession de la même foi Catholique, par la pratique du même culte, et par la soumission aux mêmes pasteurs et donc aux lois qu’ils font. Dans l’église Conciliaire, par l’acceptation de l’enseignement du concile, et du magistère qui se réclame de lui, par la pratique de la nouvelle liturgie et l’obéissance au nouveau droit canon. »
[58] Cf. à ce sujet notre note contre le feeneysme, intitulée « un baptême de désir pour un jour, un baptême d’eau pour toujours » publié sur le CatholicaPedia Blog en septembre 2014.
[59] En dehors des substances physiques, susceptibles de syllogismes démonstratifs, les autres « étants » peuvent être définis « dialectiquement » par des prémisses qui ne sont qu’universellement admises et non « démontrées » (cf. Aristote et le problème de l’être, op.cit.).
[60] cf. la Constitution LG (de V²) n° 25, le CIC de 1983 c. 753, et le CEC 1993 n° 892.
[61] Ce à quoi « Inquisidor » a objecté en février 2015, article consacré au Droit divin, sur le CatholicaPedia Blog : « si L’Autorité en possession de son objet propre, pouvait errer, qu’on ne pourrait alors trouver aucun critère extérieur pour discerner le vrai du faux, la vérité étant devenue relative et impossible de fait à prononcer au sein même de l’Église !… Alors la vérité ne serait seulement perçue comme je l’ai dit que par un jugement privé audacieux mais devenu nécessaire, bien que n’ayant en soit aucune autorité. »
[62] La notion absurde d’« infaillibilité conditionnée » des opportunistes lefebvristes présuppose en réalité la nécessité de ce qu’ils nient précisément : l’existence indispensable et préalable de papes définissant l’objet de foi, et préservant les définitions antérieures et préservées par leurs prédécesseurs.
[63] Cf. Inquisidor (ibidem. Article précité)
[64] Ch. Maurras, « notre révolution nationale » in « revue le soleil » 1895 cité par P. Vandromme, Maurras, l’Église de l’ordre, éditions Le Centurion 1965.
[65] D’après la Kabbale, lors du « tsim-tsoum », l’infini de Dieu se serait autolimité. En créant le monde, il deviendrait un invité du monde, sous une forme finie. Le passage de l’infini au fini est opéré par le texte (les cinq livres de la Torah Écrite, Pentateuque), par lequel l’homme apprendre à connaître Dieu. Grâce à l’interprétation, aux permutations (guématria, combinaison des lettres), ce texte fini deviendrait potentiellement infini. Le texte serait la libération du Divin. Connaître ces paradigmes permet d’éclairer les véritables enjeux dissimulés derrière le consentement indigne des traditionalistes (naïfs ou complices) à la « faillibilité » de la doctrine professée par leurs « papes » conciliaires.
[66] Notamment la C.R.C., Mgr Williamson, etc., et aussi Vincent Morlier, le diacre Zins, etc.
[67] Cf. « Les Deux Cités », par le Père Emmanuel (§ IX, de « Jérusalem à Babylone »).
[68] Bafouant Saint Augustin, le blogue lefebvro-nantiste “La Question” ose écrire en son article du 29 mars 2015 cet impudent et mensonger blasphème (cf. les affirmations aux § IV et VII ) : En substance, les Deux Cités dont le combat est exposé par Saint Augustin lutteraient depuis l’origine et de façon ontologique dans le Corps mystique même du Christ, dans le Saint-Esprit donc, afin d’insinuer une définition dualiste gnostique de l’Église qui lui permettrait de rendre compte du « mystérieux désordre » actuel.
[69] Par la Passion, ont été imputées à crime à N.-S. J.-C. des abominations qui ne lui ont jamais été attribuées en revanche. (Voir le commentaire que donne Saint Thomas de l’Évangile de St. Mathieu à cet égard). En l’espèce, la secte de Rome et Babylone commet des crimes qui sont propres à ses papes confondus parfois par ces tradi-millénaristes à l’Antéchrist, la « fin du monde » étant en même temps confondue avec « la fin des temps ».
[70] Mgr H. Delassus, La Conjuration Antichrétienne (Éditions Saint-Remi).
[71] La Révélation oblige que subsistent des fidèles en état de grâce. Il faut donc que la grâce sanctifiante puisse toujours être transmise, par le baptême et par la sauvegarde de l’état de grâce, (les invités admis dans la salle du Banquet nuptial) qu’à cette fin, les vertus théologales soient communiquées aux facultés correspondantes, (afin que les invités soient revêtus de la robe nuptiale), et que les Dons du Saint-Esprit (afin que certains invités puissent être promus à la première place à table) les rendent efficaces dans la sanctification. C’est pourquoi, la Révélation commande que subsiste l’Église semper idem.