Rappel aux incrédules : Jésus-Christ EST NÉ le 25 décembre
La synagogue gardait la promesse écrite ; l’Église possède l’objet de la promesse.
Aujourd’hui, le lien antique est brisé, le diable est couvert de confusion, les démons se sont enfuis, la mort est détruite, le paradis est ouvert, la malédiction est effacée, le péché a été banni, l’erreur a été vaincue, la vérité est revenue, et la parole de la piété est répandue et propagée en tous lieux. La vie du ciel est implantée sur la terre, les anges communiquent avec les hommes, les hommes ne craignent point de s’entretenir avec les anges. Et pourquoi ? Parce qu’un Dieu est venu sur la terre et l’homme dans le ciel, et qu’ainsi tout a été uni et mêlé. Il est venu sur la terre, lui qui est tout entier dans le ciel, et, étant tout entier dans le ciel, il est tout entier sur la terre. Étant Dieu, il s’est fait homme, sans renoncer à sa divinité. Étant le Verbe, non sujet au changement, il s’est fait chair : il s’est fait chair afin d’habiter parmi nous. Il n’est point devenu Dieu, mais il était Dieu. Mais il s’est fait chair, afin qu’une crèche pût recevoir Celui que le ciel ne pouvait contenir. Il est donc posé dans la crèche, afin que Celui qui nourrit toute créature reçoive d’une vierge mère la nourriture qui convient à un petit enfant.
Et de nombreuses personnes (ou sites) véhiculent la désinformation sur la date de naissance de Notre-Seigneur Jésus-Christ incarné… pour détruire La Vérité, par le mensonge — selon l’enseignement de Voltaire « mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose », et de son père le diable — qui a été pourtant maintes fois réfuté depuis belle lurette et en particulier par Saint Jean Chrysostome au IVe siècle, par Rohrbacher en 1876 et par l’abbé Michel Marchiset qui tous les ans nous le rappelle dans son sermon de Noël ou de l’Épiphanie :
[audio:http://catholicapedia.net/audio/ab-Marchiset_Jesus-Christ-est-ne-un-25-Decembre.mp3|titles=Jésus-Christ est né un 25 Décembre|artists=Abbé Marchiset]Voici donc, une nouvelle fois, la réfutation, pour la gloire de Dieu et le salut des âmes :
Le 25 Décembre de l’An 1, Jésus Naquit à Bethléem
En 1995, le savant israélien Shemaryahu Talmon a publié une étude sur le calendrier liturgique découvert dans la grotte 4 de Qumrân (4Q321). Il y trouva incontestablement les dates du service au Temple que les prêtres assuraient, à tour de rôle, encore au temps de la naissance de saint Jean-Baptiste et de Jésus. Selon ce document, copié sur parchemin entre les années 50 et 25 av. J.-C., donc contemporain d’Élisabeth et de Zacharie, la famille des Abiyya à laquelle ils appartenaient (Lc 1, 5 ; cf. 1 Ch 24,10) voyait son tour revenir deux fois l’an, du 8 au 14 du troisième mois du calendrier essénien, et du 24 au 30 du huitième mois. Cette seconde période tombe vers la fin de notre mois de septembre, confirmant le bien-fondé de la tradition byzantine immémoriale qui fête la « Conception de Jean » le 23 septembre.
Or ce fut, comme l’écrit saint Luc, le « sixième mois » de la conception de Jean que l’ange Gabriel apparut à la Vierge Marie. À compter du 23 septembre, le “sixième mois” tombe très exactement le 25 mars, en la fête de l’Annonciation. Dès lors, Jésus est bien né le 25 décembre, neuf mois plus tard. Noël n’est donc pas « la consécration religieuse et cultuelle d’un évènement cosmique, le solstice d’hiver qui marque la régression de la nuit ». Non ! le 25 décembre est l’anniversaire de la naissance du Christ, tout simplement… Une fois de plus la tradition séculaire de l’Église se trouve en parfait accord avec les plus incontournables découvertes scientifiques.
Saint Jean Chrysostome (IVe siècle)
Portrait de saint Jean Chrysostome d’Antioche (Hagios Ioannis Chrysostomos).
Une mosaïque byzantine de la cathédrale de Sainte-Sophie à Constantinople (l’actuelle Istanbul).
La mosaïque a environ 1.000 ans.
Homélie sur la fête de la nativité de Notre-Seigneur Jésus-Christ
(25 décembre)
(…) Attendez donc la récompense d’un pareil zèle, de Jésus, qui est né aujourd’hui selon la chair, et qui récompensera votre ardeur comme elle le mérite ; car l’empressement que vous témoignez pour le jour de sa naissance est la plus grande marque que vous puissiez lui donner de votre amour.
(…) Il y avait six mois qu’Élisabeth était enceinte de Jean, lorsque Marie conçut le Sauveur du monde ; si donc nous pouvons savoir quel était ce sixième mois, nous saurons dès lors le temps de la conception de Marie. Le temps de la conception nous étant connu, nous saurons quel a été celui de l’accouchement, en comptant neuf mois depuis la conception. Or, comment saurons-nous quel était le sixième mois de la grossesse d’Élisabeth ? nous le saurons si nous pouvons découvrir dans quel mois elle conçut le fils dont elle était enceinte. Et comment connaîtrons-nous ce mois ? si nous savons dans quel temps Zacharie, dont Élisabeth était l’épouse, reçut cette heureuse nouvelle. Et par où serons-nous assurés de cette époque ? par les divines Écritures, en consultant le saint Évangile qui dit que Zacharie était dans le Saint des saints, lorsque l’ange lui annonça l’heureuse nouvelle, et lui prédit la naissance de Jean. Si donc il est montré clairement par les Écritures, que le grand prêtre seul n’entrait qu’une fois dans le Saint des saints, dans quel temps il y entrait cette seule fois, et dans quel mois de, l’année, le temps où l’heureuse nouvelle fut annoncée à Zacharie sera dès lors constaté ; et ce temps constaté, celui de la conception sera parfaitement connu. Or, que le souverain pontife n’entrât qu’une fois dans le Saint des saints, saint Paul l’a déclaré dans ses épîtres, aussi bien que Moïse, qui, dans le Lévitique, s’exprime en ces termes : Le Seigneur parla à Moïse, et lui dit ceci : Dites à Aaron, votre frère, qu’il n’entre pas en tout temps dans le sanctuaire, qui est au-delà du voile devant le propitiatoire, qui couvre l’arche du témoignage, de crainte qu’il ne meure. (Lév. XVI, 2.) Et ensuite : Que nul homme ne se trouve dans le tabernacle du témoignage, quand le pontife entrera dans le Saint des saints, afin de prier pour lui-même, pour sa maison, et pour toute l’assemblée d’Israël, jusqu’à ce qu’il en soit sorti. Il priera au pied de l’autel qui est devant le Seigneur. (Ibid. XVII, 18.) Il est clair par-là que le pontife n’entrait pas en tout temps dans le Saint des saints ; que personne, lorsqu’il y était, ne pouvait en approcher, que tout le monde devait se tenir en deçà du voile.
Mais écoutez ce qui suit, avec la plus grande attention ; car il me reste à vous montrer en quel temps il entrait dans le Saint des saints, et qu’il y entrait seul une fois l’année. Qu’est-ce qui le prouve ? le même livre : Au dixième jour du septième mois, y est-il dit, vous humilierez vos âmes, vous ne ferez aucune œuvre de vos mains, soit ceux qui sont nés dans votre pays, soit les étrangers qui sont parmi vous. C’est en ce jour que se fera votre expiation et la purification de tous vos péchés ; vous serez purifiés devant le Seigneur. C’est le sabbat des sabbats ; vous jouirez alors d’un parfait repos, vous humilierez vos âmes : cet usage sera pour vous perpétuel. Cette expiation se fera par le pontife qui aura reçu l’onction sainte, et dont les mains auront été consacrées pour faire les fonctions du sacerdoce à la place de son père. Après qu’il se sera revêtu des vêtements saints, il expiera le sanctuaire, le tabernacle du témoignage, l’autel, les prêtres et tout le peuple. Cette ordonnance sera donc gardée éternellement parmi vous; vous prierez pour les enfants d’Israël et pour tous leurs péchés ; la cérémonie aura lieu une fois l’année, selon que le Seigneur l’a ordonné à Moïse. (Lév. XVI, 29-34.) L’Écriture parle ici de la fête des Tabernacles ; car c’était le seul jour de l’année où le souverain pontife entrait dans le Saint des saints, ce qu’elle annonce clairement par ces mots : La cérémonie aura lieu une fois l’année.
Si donc le souverain pontife entre seul dans le Saint des saints le jour de la fête des Tabernacles, montrons maintenant que l’ange apparut à Zacharie lorsqu’il était dans le Saint des saints. Il lui apparut à lui seul lorsqu’il offrait les parfums ; or, c’est l’unique circonstance où le grand prêtre entrait seul dans le sanctuaire. Mais rien n’empêche que je ne vous cite les propres paroles de l’Évangéliste : Il y avait, dit-il, sous le règne d’Hérode, roi de Judée, un prêtre nommé Zacharie, et sa femme, d’entre les filles d’Aaron, s’appelait Élisabeth. Lorsque Zacharie faisait sa fonction de prêtre devant Dieu dans le rang de sa famille, le sort décida, selon les règlements du sacerdoce, qu’il entrerait dans le temple du Seigneur pour y offrir les parfums. Toute la multitude du peuple était dehors, faisant sa prière à l’heure qu’on offrait les parfums. (Luc, I, 5,10.) Rappelez-vous, mes frères, le passage qui dit : Que nul homme ne se trouve dans le tabernacle du témoignage, quand le pontife entrera dans le Saint des saints afin de prier, jusqu’à ce qu’il en soit sorti. ( Lév. I, 17.) Un ange du Seigneur lui apparut se tenant debout à la droite de l’autel des parfums. (Luc, I, 11.) On ne dit pas de l’autel des sacrifices ; mais de l’autel des parfums. L’autel qui était en deçà du voile était l’autel des sacrifices et des holocaustes ; celui qui était au-delà était l’autel des parfums. Ainsi, et par cette circonstance et parce que l’ange apparut à Zacharie seul, et parce qu’il est dit que le peuple l’attendait dehors, il est clair qu’il était entré dans le Saint des saints. Poursuivons : Zacharie se troubla en voyant l’ange, et la frayeur se saisit de son âme. Mais l’ange lui dit : Ne craignez point, Zacharie, parce que votre prière a été exaucée : Élisabeth votre femme vous enfantera un fils auquel vous donnerez le nom de Jean. (Ibid. 12, 13.) Cependant le peuple attendait Zacharie, et s’étonnait qu’il demeurât si longtemps dans le sanctuaire ; mais étant sorti et ne pouvant parler, il leur faisait des signes pour se faire entendre. (Ibid. 21, 22.) Vous voyez qu’il était au-delà du voile ; ce fut donc alors que l’heureuse nouvelle lui fut annoncée. Le temps où il l’a reçue était la fête des Tabernacles, jour de jeûne ; car c’est là ce que veulent dire ces paroles : Vous humilierez vos âmes. (Lév. XVI, 29.) Cette fête des Juifs se célèbre vers la fin de septembre, comme vous pouvez l’attester vous-mêmes, puisque c’est alors que nous avons fait contre les Juifs ces longs discours où nous nous élevions contre leur jeûne déplacé. Ce fut donc alors qu’Élisabeth, femme de Zacharie, conçut, et elle se tint cachée durant cinq mois en disant : C’est la grâce que le Seigneur m’a faite dans les jours où il m’a regardée pour me tirer de l’opprobre où j’étais devant les hommes. (Luc, I, 25.)
Il est maintenant à propos de montrer qu’elle était dans le sixième mois de la grossesse de Jean, lorsque Marie reçut l’heureuse nouvelle de sa conception. Voici ma preuve. L’ange Gabriel étant venu la trouver, lui dit : Ne craignez point, Marie, car vous avez trouvé grâce devant Dieu. Vous concevrez dans votre sein et vous enfanterez un fils auquel vous donnerez le nom de Jésus. (Ibid. 30.) Marie étant troublée et demandant comment cela se ferait, l’ange lui répondit : Le Saint-Esprit surviendra en vous, et la vertu du Très-Haut vous couvrira de son ombre c’est pourquoi le Saint qui naîtra de vous sera appelé le Fils de Dieu. Sachez qu’Élisabeth, votre cousine, a conçu elle-même un fils dans sa vieillesse, et que c’est ici le sixième mois de la grossesse de celle qui est appelée stérile, parce qu’il n’y a rien d’impossible à Dieu. (Ibid. 35, 37.) Si donc Élisabeth a conçu après le mois de septembre, comme nous l’avons prouvé, depuis ce mois il faut en compter six, depuis octobre jusqu’à mars. C’est après ce sixième mois que nous avons l’époque de la conception de Marie. En comptant delà neuf mois, nous arriverons au mois présent. Le premier mois de la conception de Notre-Seigneur est donc avril ; après lequel viennent les huit autres mois, depuis mai jusqu’à décembre : Ce dernier mois est celui où nous sommes maintenant, et où nous célébrons la fête de la Nativité.
Mais, afin de vous rendre la chose encore plus claire, je vais reprendre tout ce que je viens de dire, et vous en donner le résumé précis. Le grand prêtre seul entrait une fois l’année dans le Saint des saints. Et quand y entrait-il ? dans le mois de septembre. C’est donc alors que Zacharie est entré dans le Saint des saints, c’est alors qu’il a reçu l’heureuse nouvelle de la naissance de Jean. Zacharie est sorti du temple et Élisabeth a conçu après le mois de septembre. C’est après le mois de mars, le sixième de la grossesse d’Élisabeth, que Marie commença à concevoir. Or, en comptant neuf mois depuis avril, nous arriverons au mois présent dans lequel est né Jésus-Christ Notre-Seigneur.
(..) Comme plus d’un infidèle apprenant de nous que Dieu est né selon la chair, insulte à notre croyance et parvient à inquiéter les personnes simples, il est nécessaire de confondre les uns et de rassurer les autres, afin que ceux-ci ne se laissent plus ébranler par les discours de gens insensés, et que de grossières railleries ne jettent plus le trouble dans leur âme. Il arrive souvent que de petits enfants rient lorsque nous agitons les affaires les plus sérieuses, ce qui est une preuve non de la bassesse des objets que l’on traite, mais de la folie de ceux qui rient. On peut dire des infidèles qu’ils sont plus insensés que des enfants, parce qu’ils décrient et qu’ils rabaissent des objets dignes de notre admiration et propres à nous inspirer une vénération religieuse, tandis qu’ils en relèvent et en célèbrent d’autres qui ne méritent que des mépris.
Lisons « Histoire Universelle de l’Église Catholique » par Rohrbacher, édition 1876 :
« Nous voyons par l’Évangile que le vieil Hérode ne mourut qu’après la naissance de Jésus-Christ. Or, d’après les dates de l’historien Josèphe, Hérode mourut l’an 750 de Rome, qui est le quatrième avant notre ère (1) ! Il ajoute que vers le temps de sa mort, il y eut une éclipse de lune. Ce qui arriva le 13 de mars, à trois heures après minuit, de l’an de Rome 750, selon le calcul astronomique. En outre, Josèphe et Dion s’accordent à dire que son fils Archélafis fut exilé en l’an de Rome 759, la dixième année de son règne ; il avait donc succédé à son père l’an 750. Selon le même Josèphe, Hérode-Antipas, tétrarque de Galilée, fut exilé l’an de Rome 793. Ce prince était alors dans la quarante-troisième année de son règne, comme il paraît par ses médailles, qui datent jusque-là ; par conséquent il avait commencé à régner dès l’an 750. On tire la même conséquence d’autres médailles concernant son frère. Le tétrarque Philippe. Il paraît donc à peu près certain que le vieil Hérode mourut au printemps de l’an 750 de Rome, et que Jésus-Christ naquit le 25 décembre de l’année précédente, quatre ans et huit jours avant l’ère vulgaire. Ce qui ne doit pas trop étonner. L’usage de compter les années par celles de Jésus-Christ n’a commencé que tard ; il n’a été introduit en Italie qu’au sixième siècle par un particulier, le moine Denys le Petit, et qu’au septième en France. où il ne s’est même bien établi que vers le huitième, sous les rois Pepin et Charlemagne. »
(1) Josèphe, Ant., 1. 17, c. 8. – Dion, 1.55.
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Terminons maintenant avec le dernier sermon de Monsieur l’abbé Michel Marchiset de Noël 2011 :
Sermon de la Messe de minuit Noël — 2011 —
Mes bien chers frères,
En cette nuit sainte de Noël (en cette Fête de la Nativité de Notre Seigneur Jésus-Christ), je reviens sur la démonstration de saint Jean Chrysostome sur la date de la Nativité pour vous montrer pourquoi l’Église a institué cette Fête le 25 décembre, et puis je vous ferai considérer les devoirs que nous devons manifester à Notre Seigneur dans sa Nativité.
Dans la démonstration sur la date de la Nativité, je retiens donc les explications de saint Jean Chrysostome. Il part tout d’abord des ordonnances que Dieu donna au peuple hébreu en ce qui concerne la construction d’un temple, car il fallait effacer les souvenirs des temples égyptiens. Dieu demanda donc que le temple surpasse toutes ce qui avait été mis en œuvre dans l’idolâtrie en Égypte, et surtout qu’il soit divisé par un voile en son milieu, comme le firmament sépare la terre et le ciel. Car c’est sur le sens spirituel et analogique du voile qui sépare le Saint des saints de tous les autres objets du culte que s’arrête particulièrement saint Jean Chrysostome pour établir le raisonnement suivant : puisque seul le grand prêtre pénétrait dans le Saint des saints, une fois l’an, si l’on arrive à connaître en quel temps Zacharie, le père de saint Jean-Baptiste, désigné cette année là, apprit par l’Ange la conception de sa femme sainte Élisabeth, l’on peut ensuite, puisqu’il y a six mois de différence entre Notre Seigneur et son Précurseur, ce que nous savons de par l’archange Gabriel à l’Annonciation, connaître le temps de l’Annonciation, et en comptant neuf mois, connaître le temps de la naissance de Notre Seigneur.
Comme nous savons de par les saintes Écritures que cet événement surnaturel s’est passé le jour de la Fête des Tentes, dans la deuxième moitié de septembre, il faut donc compter six mois de plus. Ce qui nous reporte dans la deuxième quinzaine de Mars pour l’Annonciation, la conception de Notre Seigneur que l’Église nous fait célébrer effectivement le 25 mars, et en comptant encore neuf mois, nous sommes bien fin décembre, à sa naissance. Voilà donc, mes bien chers frères, en résumé, la démonstration de saint Jean Chrysostome.
Ce n’est donc pas à cause des fêtes païennes du solstice d’hiver que la date de la Nativité a été fixée le 25 décembre, « pour christianiser ces fêtes païennes », comme on l’entend couramment, mais, Dieu faisant bien toutes choses, cette date donne lieu, effectivement, à une signification supplémentaire que les Pères de l’Église expliquent. Saint Jérôme nous dit en effet : « Jusqu’à ce jour les ténèbres croissaient, à partir d’aujourd’hui elles décroissent : la lumière croît, décroissent les ténèbres : le jour croît, l’erreur décroît, la vérité s’avance. Aujourd’hui naît notre Soleil de justice ».
Voilà donc un aspect de notre sainte religion sur la sainte Incarnation de Notre Seigneur, et nous le voyons bien, la perte de ces connaissances, de la doctrine catholique, engendre tout particulièrement l’impiété dans notre monde contemporain. Alors que la connaissance de cette économie du salut, de ce que Dieu a manifesté à notre égard, nous porte, au contraire, à mieux adorer Notre Seigneur et à le remercier.
C’est pourquoi j’insiste maintenant sur ces deux devoirs à remplir envers Notre Seigneur. Car si les hommes bravent continuellement et de plus en plus ouvertement, effrontément, la puissance de Dieu, beaucoup de ses créatures, Dieu merci, tout d’abord au Ciel, l’adorent et le louent sans cesse. Pensez à tous les anges, et puis à tous les saints Patriarches qui ont assuré la généalogie du Messie, à tous les prophètes qui l’ont annoncé, à saint Jean-Baptiste son Précurseur, et bien sûr à la très sainte Vierge Marie et à saint Joseph.
Alors, mes bien chers frères, quand l’Église nous fait célébrer, et nous fait considérer Notre Seigneur se montrant à nous dans son abaissement, à cause de nous, comment ne pas lui manifester notre adoration ! Et avec empressement, comme les bergers qui gardaient leur troupeaux et entendirent l’annonce de sa naissance faite par les anges. L’Évangile de la messe de l’aurore, nous dit qu’ « ils se rendirent en toute hâte à Bethléem » pour l’adorer.
Aussi, après cette adoration, sachons également manifester notre reconnaissance à Celui, qui, sans être arrêté par notre indignité, ni retenu par les égards dus à sa Majesté, s’est incarné en la très sainte Vierge Marie, préservée de toute éternité pour cette maternité divine.
Ayons cette profonde reconnaissance envers Notre Seigneur, mes bien chers frères, parce que Celui que le ciel ne pouvait contenir, s’est fait chair, fut même posé dans une mangeoire, dans une étable, et qu’Il a voulu dans cet abaissement, prêcher à tous, aux puissants, fiers de leur grandeur, cette humilité, « et ainsi, nous dit Dom Guéranger, nous encourager par son exemple dans la voie d’humilité où il nous faut cheminer pour remonter au Ciel ».
Voilà donc ces deux devoirs que nous devons manifester à Notre Seigneur en cette nuit sainte de Noël (en cette fête de la Nativité de Notre Seigneur).
Alors, puisque toute âme fidèle a normalement préparé la voie à Notre Seigneur, par le regret et le pardon des ses péchés, que celle-ci reçoive, dans quelques instants, Notre Seigneur qui est la lumière du monde. Et que sa lumière, par son Avènement dans nos âmes, nous permette de parvenir à cette voie unitive, à cette union intime et habituelle avec Lui.
Ainsi, en cette sainte nuit de Noël (en ce saint jour de Noël), mes bien chers frères, après avoir considérer cette libéralité de Notre Seigneur envers nous, que la très sainte Vierge Marie qui conservait toutes ces choses dans son Cœur, intercède pour nous, afin que nous puissions tous manifester pieusement, profondément, cette adoration et cette reconnaissance que nous devons à son divin Fils, l’Enfant-Dieu, tout particulièrement lors de son Avènement en nos âmes dans quelques instants, à la communion.
Ainsi soit-il.
Abbé Michel Marchiset