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Le n°36 de La Voix des Francs Catholiques est paru

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Le n°36 de « La Voix des Francs Catholiques » est paru

revue trimestrielle des éditions Saint-Remi
Histoire – Politique – Religion – Sciences – Littérature

LVF36

Lire un extrait (1er article en entier)
Défense des historiens catholiques du XIXe siècle face à la critique moderne

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Éditions Saint-Remi – BP 80-33410 CADILLAC

 

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ÉDITORIAL

 

Mgr Williamson a procédé au sacre de l’abbé Faure en Argentine le 19 mars dernier. Le 23 mars il l’a annoncé par eMail et a présenté les justifications de ce sacre. Il a envoyé le même jour un message destiné aux sédévacantistes, pour tenter de les réfuter, intitulé Arguments émotionnels.

Mgr Williamson y prétend que les sédévacantistes agissent par manque de réflexion, plus avec leur cœur qu’avec leur intelligence ! Il ne faut pas manquer de toupet pour affirmer pareille chose.

Lorsque l’on se penche une minute sur toutes les études théologiques qui ont été écrites par tous les tenants du sédévacantisme, tout esprit honnête y reconnaîtra plus le travail de l’intelligence éclairé par la Foi que celui du cœur, qui ici n’a pas sa place.

Dans son mot Mgr Williamson essaie de réfuter deux arguments des sédévacantistes. Examinons son argumentation et faisons en ressortir les conséquences doctrinales, à la lumière des enseignements du Magistère infaillible de l’Église.

Soulignons tout de suite, qu’une fois de plus, aucune référence du Magistère n’est donnée par Mgr Williamson, tout est dans son imagination personnelle.

 

– Premier argument : Mgr Williamson distingue l’être du pape de son agir. Il prétend que son agir peut être faillible alors qu’il a reçu validement la papauté ; qu’il peut ne pas confirmer ses frères dans la foi, alors qu’il est vraiment pape par une élection valide ou convalidée par l’ensemble des fidèles. Cette affirmation n’est rien d’autre que la négation de l’infaillibilité du pape. Sur quel enseignement du Magistère s’appuie Mgr Williamson pour dire pareille chose ? Aucun.

Par contre l’enseignement du Magistère enseigne bel et bien le contraire. Ne serait-ce que le simple catéchisme de Saint Pie X :

« Le Pape peut-il errer quand il enseigne, lui seul, les vérités révélées par Dieu ? Le Pape ne peut pas errer quand il enseigne, lui seul, les vérités révélées par Dieu ; il est infaillible comme l’Église, lorsque, comme Pasteur et Maître de tous les chrétiens, il définit les doctrines touchant la foi ou les mœurs ».

 

Nous pourrions citer quantité d’autres textes, mais il s’agit là d’une vérité élémentaire du catéchisme. D’autres auteurs contemporains et approuvés de Pie IX (pape du dogme de l’infaillibilité), comme Mgr de Ségur, ont explicité cette vérité du catéchisme :

« Or, comme Chef de l’Église et Vicaire de JÉSUS-CHRIST, le Pape a pour mission de garder pur et intact le dépôt de la foi, de maintenir partout la pureté de la doctrine chrétienne et de la pratique de la religion, de faire régner JÉSUS-CHRIST sur le monde, de sauver et de sanctifier les hommes, de proclamer en toutes choses la vérité et la justice, de condamner l’erreur, l’injustice et le péché. Voilà sa mission, sa mission sacrée ; il n’en a pas d’autre. C’est la mission même de l’Église, la mission de JÉSUS-CHRIST, Chef céleste de l’Église.

 

Le Pape est infaillible en tout cela ; mais, en dehors de cela, il n’est nullement infaillible. En d’autres termes, il est infaillible quand il parle comme Pape, mais non pas quand il parle comme homme. Et « il parle comme Pape, lorsqu’il enseigne publiquement et officiellement des vérités qui intéressent toute l’Église, au moyen de ce qu’on appelle une Bulle, ou une Encyclique, ou quelque autre acte de ce genre » (1).

Mgr Williamson devrait s’examiner aussi sur les paroles de Mgr de Ségur qui nous dit :

« Le Pape est le Chef suprême de la religion chrétienne. Il est le successeur de saint Pierre, premier Évêque de Rome et premier Souverain-Pontife de l’Église de JÉSUS-CHRIST ; et c’est parce qu’il est Évêque de Rome et successeur de saint Pierre que le Pape est le Chef spirituel de l’Église entière. C’est à ce titre qu’il hérite des promesses divines faites à saint Pierre, à qui JÉSUS-CHRIST a déclaré qu’il ferait reposer sur lui, et sur lui seul, tout l’édifice de Son Église ; qu’Il lui donnerait les clefs du royaume des cieux ; que sa foi ne pourrait jamais défaillir, afin qu’à son tour il pût confirmer ses frères ; enfin, qu’Il l’établissait, en son lieu et place, Pasteur de Ses brebis et de Ses agneaux.

Le Pape est donc l’héritier de ces divines et magnifiques promesses. Il est le Chef, la tête, le centre de toute l’Église ; il est le grand intendant de la maison de DIEU, le lieutenant-général du royaume de DIEU, c’est-à-dire de l’Église de DIEU. Il est le Vicaire, le représentant visible, le lieutenant-général de JÉSUS-CHRIST Notre-Seigneur ; et parce que JÉSUS-CHRIST le confirme dans l’infaillibilité de la foi, il est à son tour le confirmateur de ses frères, c’est-à-dire le Docteur infaillible de tous les Évêques, de tous les prêtres, de tous les baptisés ».

 

C’est donc parce qu’il EST pape que son agir est infaillible en matière d’enseignement de la foi et de la morale. Prétendre que l’agir du pape puisse faillir en matière de foi dans son enseignement public à toute l’Église, comme le fait Mgr Williamson, c’est s’opposer au Magistère et aux promesses de Notre Seigneur Jésus-Christ.

 

– Deuxième argument : Mgr Williamson prétend que le pape est infaillible uniquement dans son magistère extraordinaire, pas dans son magistère ordinaire. Ainsi dit-il :

« le Pape n’est pas nécessairement le Magistère infaillible de l’Église. S’il n’engage pas toutes les quatre conditions strictes du Magistère Extraordinaire, ni n’enseigne en accord avec le Magistère Ordinaire de l’Église, alors il est faillible ».

Mais là encore, il ne donne pas de texte du Magistère en appui de ses affirmations, alors qu’au contraire on trouve des textes qui affirment l’infaillibilité du pape dans son magistère ordinaire. Le catéchisme de Saint Pie-X que nous avons cité plus haut ne fait pas cette distinction. Il dit bien que le pape est infaillible comme l’Église ; or l’Église est infaillible dans son Magistère extraordinaire ET ordinaire, et ceci Mgr Williamson le reconnaît ; donc pourquoi vouloir enlever au pape son infaillibilité dans son magistère ordinaire ? C’est un contresens, d’autant plus que l’infaillibilité de l’Église découle de l’infaillibilité du pape et de ses successeurs et non l’inverse. Nous avons déjà répondu à cette erreur de Mgr Williamson dans le n° 34 de LVDF, en rappelant que le Pontife Romain « possède cette infaillibilité par laquelle le divin Rédempteur a voulu que l’Église soit instruite ». Denz. 1839. Nous y donnions d’autres textes du Magistère le prouvant, mais rien n’y fait, Mgr Williamson répète ses sophismes sans tenir compte des arguments du Magistère que nous lui opposons.

Il est donc clair maintenant que Mgr Williamson développe une théologie qui s’écarte de la doctrine catholique sur la question de l’infaillibilité pontificale, doctrine suspecte d’hérésie.

 

Parlons maintenant non plus de l’infaillibilité du pape mais de son autorité. Il est de foi que tout catholique DOIT être soumis à l’autorité du Souverain Pontife. (Cf Bulle Unam Sanctam de Boniface VIII). Peut-on sacrer contre l’autorité du Souverain Pontife que l’on reconnaît comme légitime ? Bien sûr que non ! Cela constituerait proprement un schisme. La seule situation qui autorise un sacre sans mandat explicite du pape, c’est justement la situation de non communication possible avec le Souverain Pontife et de danger pour la foi (2) ; c’est le cas d’une situation où le siège est occupé par des imposteurs qui usurpent le trône de Saint Pierre. Par conséquent il est totalement incohérent de reconnaître les occupants actuels du Vatican comme légitime et de sacrer contre leur volonté. Cela détruit le principe d’autorité dans l’Église, et introduit une intention schismatique (3).

À quoi bon tenir de telles positions bancales, qui ne diffèrent essentiellement en rien de celles de Mgr Fellay. Les mêmes causes produisent les mêmes effets ; la nouvelle fraternité bis de Mgrs Williamson et Faure aboutira aux mêmes divisions que la FSSPX.

Tant que la foi catholique ne sera pas défendue intégralement, par le rejet de l’hérésie moderniste, la dénonciation de cette église Conciliaire comme secte n’ayant plus rien de catholique (y compris et surtout les nouveaux rituels des sacrements modifiés devenus invalides), alors il ne faut pas compter sur une future victoire de la résistance, mais sur une future nième division.

Remarquons qu’il est curieux qu’à l’annonce de ce sacre, Mgr Williamson se sente obligé d’y joindre un bulletin Kyrie Eleison encore contre le sédévacantisme. Curieux aussi son choix du candidat au sacre, l’abbé Faure déjà âgé de 73 ans, et farouchement anti-sédévacantiste – comme nous le savons par des personnes qui l’ont approché sur cette question. Tout donne l’impression que Mgr Williamson agirait selon cette mission d’empêcher coûte que coûte les fidèles de la tradition d’embrasser les vraies bonnes positions doctrinales capables de contrer l’œuvre de destruction de l’Église. Cela ne fait que conforter les soupçons que nous avons déjà exprimés à ce sujet. Nous souhaiterions nous tromper, mais les faits sont têtus.

 

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Ce numéro vous propose un texte de Mgr Delassus du début XXe siècle, tout à fait surprenant par son actualité en ce qui concerne l’établissement d’une République Universelle par les dirigeants mondialistes juifs. Cela montre bien la ténacité de nos adversaires, qui travaillent toujours plus que jamais à ce projet de longue date.

Ernest Larisse nous expose à son tour un aspect méconnu du grand public : la contre-église luciférienne d’Asie, dénommée Agartha. Ce travail fouillé fait appel à beaucoup d’érudition et a nécessité de nombreuses recherches. (…)

 

Bruno Saglio,

directeur de la revue La Voix des Francs, BP 80, 33410 Cadillac

 

 

 


[1] Le Pape est infaillible, Mgr de Ségur, p. 10, ESR

[2] Voir les n° 9, 14 et 25 de LVDF où nous avons argumenté abondamment en ce sens.

[3] Précisons que nous ne critiquons pas en soi la légitimité de procéder à un sacre dans la situation actuelle, bien au contraire ; ce que nous critiquons dans la démarche de Mgr Williamson, c’est son incohérence pratique qui persiste à reconnaître les occupants de Rome comme légitimes, et à sacrer contre leur autorité.